PRÉFET DE L’

Plan de Prévention des Risques Inondation sur le bassin versant de la Verse

Projet de note de présentation

Document soumis à la consultation des personnes associées

2016

Communes de : Beaugies sous Bois, Beaulieu les Fontaines, Beaurains les , Berlancourt, Bussy, Campagne, Candor, , , Ecuvilly, Fréniches, Frétoy le Château, , , Lagny, Le Plessis Patte d’Oie, Maucourt, , , Noyon, Porquericourt, , , , , .

SOMMAIRE

1 - LES FONDEMENTS DE LA POLITIQUE DE L’ÉTAT EN MATIÈRE DE RISQUES NATURELS MAJEURS...... 6 1.1 - Les textes fondateurs...... 6 1.2 - L’information préventive des citoyens...... 7 1.3 - La prévision des crues...... 8 1.4 - La protection...... 8 1.5 - La prévention...... 8 1.6 - L’outil juridique : Le Plan de Prévention des Risques inondation (PPRi)...... 9

1.6.1 -Objectifs :...... 10

1.6.2 -La procédure...... 10

1.6.3 -Contenu du PPRI...... 13

1.6.4 -Portée du PPRI...... 13

2 - PRÉSENTATION DU SECTEUR D’ÉTUDE...... 15 2.1 - Le secteur d’étude...... 15 2.2 - Les raisons de la prescription du PPR...... 18

2.2.1 -Rappel historique :...... 18

2.2.1.a - Les inondations de 2007...... 18

2.2.1.b - Les suites de ces inondations :...... 19

2.2.2 -Le programme d’actions et de prévention des inondations (PAPI) :...... 20

2.2.2.a - Présentation du dispositif...... 20

2.2.3 -La prescription du PPR : de 32 communes à 26…...... 21 2.3 - Secteur géographique et contexte hydrologique...... 21

2.3.1 -Description du bassin versant de la Verse :...... 21

2.3.2 -Contexte Hydrologique :...... 23

2.3.2.a - Hydrométrie...... 23

2.3.2.b - Stations Pluviométriques utilisées :...... 23

3 - MODE DE QUALIFICATION DE L’ALÉA DÉBORDEMENT :...... 24 3.1 - Quelques généralités...... 24 3.2 - Les données disponibles...... 24 3.3 - La construction de l’aléa de référence...... 25

3.3.1 -Le choix des scénarios de crue...... 25

3.3.2 -La caractérisation et la cartographie de l’aléa débordement...... 27

3.3.3 -Les modifications apportées...... 28

3.3.4 -La cartographie des cotes maximales de crues...... 31

4 - MODE DE QUALIFICATION DE L’ALÉA RUISSELLEMENT :...... 34 4.1 - Une méthode pas à pas...... 35

4.1.1 -La donnée topographique...... 36

4.1.2 -Les logiciels/plate-forme de traitement de la donnée topographique...... 36 4.2 - La définition du réseau hydrographique théorique...... 36 4.2.1 -Les axes d’écoulement...... 36

4.2.2 -Les emprises inondables associées aux axes d’écoulement...... 37

4.2.3 -Les zones accumulation...... 38 4.3 - Qualification de l'aléa ruissellement:...... 38

4.3.1 -Quelle cohérence avec la « qualification classique » ?...... 40

5 - CARTOGRAPHIE DE L’ALÉA...... 41

6 - LE RECENSEMENT DES ENJEUX :...... 45 6.1 - Méthodologie utilisée...... 45

6.1.1 -L’élaboration d’une grille pour recenser les enjeux localisés :...... 45

6.1.1.a - Les Établissements Recevant du Public (E.R.P)...... 45

6.1.1.b - Les Activités-Entreprises-Commerces-Industries :...... 45

6.1.1.c - Les Enjeux dits « stratégiques »...... 46

6.1.1.d - Les Enjeux dits « publics » :...... 46

6.1.1.e - Les Enjeux dits « particuliers » ...... 46

6.1.1.f - Les projets des communes...... 46 6.2 - Éléments de la cartographie...... 46

6.2.1 -Les zones urbanisées...... 46

6.2.2 -Les dents creuses ou les zones à urbaniser...... 46

6.2.3 -Les zones naturelles...... 47

6.2.4 -Les enjeux localisés...... 47 6.3 - La présentation des cartographies d’enjeux et l’analyse des remarques...... 48

6.3.1 -Réunion de présentation aux élus :...... 48

6.3.2 -L’analyse des observations-remarques sur les cartographies d’enjeux :...... 48

7 - LA DÉFINITION DES RISQUES...... 49

8 - LE ZONAGE RÉGLEMENTAIRE...... 51 8.1 - Zones urbanisées...... 52 8.2 - Zones naturelles :...... 52 8.3 - Zones blanches :...... 53 8.4 - Diverses informations...... 54

9 - LE RÈGLEMENT :...... 55 9.1 - Architecture générale du projet de règlement:...... 57 9.2 - Méthodologie...... 57 9.3 - Dispositions applicables selon les zones :...... 59

9.3.1 -En zone urbaine débordement...... 60

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 4/79 9.3.2 -En zone urbaine ruissellement...... 63

9.3.3 -En zone naturelle débordement...... 63

9.3.4 -En zone naturelle ruissellement...... 64

9.3.5 -En zone blanche...... 65

9.3.5.a - Haie...... 66

9.3.5.b - Fascines / diguettes végétales...... 71

9.3.5.c - Fossés à redents...... 72

9.3.5.d - Pratiques culturales adaptées...... 72

9.3.5.e - Bandes enherbées / Ripisylve...... 73

9.3.5.f - Agroforesterie...... 73

9.3.6 -Dispositions applicables aux biens et activités existants à la date d’entrée en vigueur du PPR...... 74

9.3.7 -Mesures de prévention, de protection, de sauvegarde...... 75

9.3.7.a - Pour les communes...... 75

9.3.7.b - Pour les gestionnaires des réseaux...... 76

9.3.7.c - Pour les établissements publics, les ERP et les bâtiments culturels...... 77

10 - APRÈS L’APPROBATION DU PLAN DE PRÉVENTION DES RISQUES...... 77

11 - ANNEXES...... 78

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 5/79 1 - Les fondements de la politique de l’État en matière de risques naturels majeurs

Prévenir les risques naturels c’est assurer la sécurité des personnes et des biens en tenant compte des phénomènes naturels. Cette politique de prévention des risques vise à permettre un développement durable des territoires, en assurant une sécurité maximum des personnes et un très bon niveau de sécurité des biens. Cette politique poursuit les objectifs suivants : • mieux connaître les phénomènes et leurs incidences • assurer, lorsque cela est possible, une surveillance des phénomènes naturels • sensibiliser et informer les populations sur les risques les concernant et sur les moyens de s’en protéger • prendre en compte les risques dans les décisions d’aménagement • tirer des leçons des phénomènes exceptionnels qui se produisent.

1.1 - Les textes fondateurs

Cinq lois organisent la sécurité civile et la prévention des risques majeurs en : • la loi du 13 juillet 1982 modifiée, relative à l’indemnisation des victimes de catastrophes naturelles. En parallèle, l’État a mis en œuvre des Plans d’Exposition aux Risques (PER). • la loi du 22 juillet 1987 modifiée relative à l’organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre l’incendie et à la prévention des risques majeurs (tout citoyen a droit à l’information sur les risques auxquels il est soumis, ainsi que sur les moyens de s’en protéger) • la loi du 2 février 1995 (dite « loi Barnier ») relative au renforcement de la protection de l’environnement qui a substitué aux anciens outils de prévention des risques (PER, plans des surfaces submersibles, périmètres à risques, article R 111-3 du code de l’urbanisme) les Plans de Prévention des Risques naturels Prévisibles (PPRN) • la loi du 30 juillet 2003, relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages. Elle étend le champ d’intervention des fonds Barnier au financement des travaux prescrits par les PPR. • la loi du 13 août 2004, relative à la modernisation de la sécurité civile (elle institue les plans communaux de sauvegarde). Elle a pour objet la prévention des risques de toute nature, l’information et l’alerte des populations, ainsi que la protection des personnes, des biens et de l’environnement contre les accidents, les sinistres et les catastrophes en mettant en œuvre des mesures et des moyens appropriés relavant de l’État, des collectivités territoriales et des autres personnes publiques ou privées.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 6/79 Pour rappel, un risque « majeur » est un risque qui se caractérise par une probabilité faible (l’homme et la société peuvent être d’autant plus enclins à l’ignorer que les catastrophes sont peu fréquentes) et des conséquences extrêmement graves (nombreuses victimes, dommages importants aux biens et à l’environnement). Les risques majeurs, qui font plus particulièrement l’objet de la présente note de présentation sont le risque inondation par débordement de la rivière de la Verse et le risque ruissellement.

La politique de l’État en matière de gestion des risques naturels majeurs a pour objectif d’assurer la sécurité des personnes et des biens dans les territoires exposés à ces risques. Cette politique repose sur quatre grands principes : • l’information préventive des citoyens • la prévision des crues • la protection • la prévention.

1.2 - L’information préventive des citoyens

L’information préventive consiste à renseigner le citoyen sur les risques majeurs susceptibles de se développer sur ses lieux de vie, de travail, de loisirs. Elle a été instaurée en France par l’article 21 de la loi du 22 juillet 1987 : "Les citoyens ont un droit à l’information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde qui les concernent. Ce droit s’applique aux risques technologiques et aux risques naturels prévisibles" Le décret du 11 octobre 1990 a précisé le contenu et la forme des informations auxquelles doivent avoir accès les personnes susceptibles d’être exposées à des risques majeurs ainsi que les modalités selon lesquelles ces informations seront portées à leur connaissance. Le Préfet établit le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) relatif au département et effectue un porter à connaissance (PAC) des risques auprès des communes concernées. Le Dossier Départemental des Risques Majeurs de l’Oise est disponible sur le site internet de la préfecture de l’Oise http://www.oise.gouv.fr Sur cette base, le maire réalise le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM). Ce dernier peut être consulté en mairie par le citoyen. De plus, les bailleurs et vendeurs de biens immobiliers ont l’obligation, de renseigner les locataires ou les acheteurs sur les risques majeurs auxquels sont exposés des biens concernés par un plan de prévention des risques naturels (ou technologiques) dès lors que celui-ci est prescrit, ainsi que sur les sinistres subis qui ont donné lieu au versement d’une indemnité au titre d’une catastrophe naturelle. C’est l’information acquéreurs et locataires (IAL). (décret n°2005-134 du 15 février 2005) Enfin, depuis 2004, la sensibilisation aux risques majeurs est officiellement inscrite dans le code de l’éducation. Elle concerne les programmes scolaires des enseignements primaire et secondaire et fait l’objet d’une validation. Le 13 octobre est la date de la journée

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 7/79 internationale de prévention des catastrophes qui donne lieu à différentes actions locales de sensibilisation.

1.3 - La prévision des crues

Pour améliorer la gestion des inondations dramatiques que connaît régulièrement la France, l’État mène une politique de gestion du risque inondation en accordant une place importante à la connaissance des phénomènes, à l’anticipation des événements majeurs et à l’information directe des populations. Afin d’assurer cette mission, le Ministère en charge des risques naturels dispose d’une vingtaine de Services de Prévision des Crues (SPC) chargés d’élaborer les prévisions des crues et d’un Service Central d’Hydrométéorologie et d’Aide à la Prévision des Inondations (SCHAPI) chargé de centraliser et de diffuser les informations (loi « risques » du 30 juillet 2003).(extrait de la plaquette d’information du SPC Oise-Aisne) Le SPC Oise-Aisne surveille le bassin de l’Oise jusqu’à son entrée dans le Val d’Oise. Ce bassin comprend également le sous bassin de l’Aisne jusqu’à sa confluence avec l’Oise. Les bulletins de vigilance ainsi que les données des hauteurs d’eau produites par le SPC sont consultables par les particuliers sur le site national vigicrues : http://www.vigicrues.gouv.fr

Pour la Verse, aucun service n’est en charge de cette prévision.

1.4 - La protection

La protection vise à limiter les conséquences du phénomène inondation sur les personnes et les biens et prendre la forme de trois actions : • une action sur le phénomène « crue » lui-même pour en réduire les conséquences • la préparation de la gestion de la crue et l’organisation prévisionnelle des secours : Plan d’Organisation de la Réponse de SEcurité Civile (ORSEC) et plans communaux de sauvegarde (PCS) • la mise en place de procédure d’alerte qui permettent de réduire les conséquences de la crue par des mesures temporaires adaptées telles que l’évacuation des personnes, la mise en sécurité des biens.

1.5 - La prévention

C’est assurer la sécurité des personnes et des biens en tenant compte des phénomènes naturels. Cette politique de prévention des risques vise à permettre un développement durable des territoires, en assurant une sécurité maximum des personnes et un très bon niveau de sécurité des biens. À tort, les risques naturels apparaissent souvent inéluctables et incontrôlables. Ils ne sont

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 8/79 cependant pas une fatalité. Les anticiper, c’est prévenir le risque. Cette politique poursuit les objectifs suivants : – Mieux connaître les phénomènes et leurs incidences – Assurer lorsque cela est possible une surveillance des phénomènes naturels, – Sensibiliser et informer les populations sur les risques les concernant et sur les moyens de s’en protéger, – Prendre en compte les risques dans les décisions d’aménagement, – Adapter et protéger les installations actuelles et futures aux phénomènes naturels, – Tirer des leçons des événements naturels exceptionnels qui se produisent. Le plan de prévention des risques naturels est l’outil privilégié de cette politique. (extrait du site prim.net)

1.6 - L’outil juridique : Le Plan de Prévention des Risques inondation (PPRi)

Le Plan de Prévention des Risques d’inondation (PPRI) est l’outil réglementaire de référence en matière de prévention des risques depuis la loi du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement. Il a pour objectif d’assurer la sécurité des personnes et des biens face aux risques inondation. Il vise en priorité à ne pas aggraver les risques et à réduire la vulnérabilité sur le territoire qu’il couvre, tant du point de vue de l’urbanisation future que des modalités de obstruction et des usages du territoire. Le PPRI sur le bassin versant de la Verse a été prescrit le 26 décembre 2012. Il a fait l’objet d’un arrêté modificatif en date du 15 avril 2015 ramenant à 26 le nombre de communes concernées.(cf annexe 1). Il concerne le risque inondation et ruissellement. Au terme de sa procédure d’élaboration le PPRI constitue une servitude d’utilité publique et doit à ce titre être annexé aux documents d’urbanisme (plan local d’urbanisme de la commune concernée ou carte communale). Le PPR est le seul document réglementaire spécifique aux risques naturels. Il s’articule avec les moyens de droit commune du code de l’urbanisme. Il pourra être révisé selon la même procédure que son élaboration initiale, conformément aux dispositions de l’article R 562-10 du code de l’environnement. Lorsque la révision n’est que partielle, les consultations et l’enquête publique ne sont effectuées que dans les communes concernées par les modifications. Enfin, le PPR ne vaut que pour le risque pour lequel il est prescrit. Pour information, le PPRI de la Verse n’a pas fait l’objet d’une évaluation environnementale, compte tenu que l’évaluation des incidences de certains plans et programmes sur l’environnement est entrée en vigueur à compter du 1er janvier 2013. (article 7 du décret n° 2012-616 du 2 mai 2012 modifié).

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 9/79 1.6.1 - Objectifs :

Le PPR a pour objet de rassembler la connaissance des risques sur un territoire donné, d’en déduire une délimitation des zones exposées et de définir des prescriptions en matière d’urbanisme, de construction et de gestion dans les zones à risques, ainsi que des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde des constructions existantes dans cette zone. Il permet d’orienter le développement vers des zones exemptes de risque.(source prim.net) Élaboré à l’initiative et sous la responsabilité de l’État, en concertation avec les communes concernées, le Plan de prévention des Risques a donc pour objet de : • maîtriser l’urbanisation future, c’est-à-dire en interdisant les implantations humaines nouvelles dans les zones les plus dangereuses(quels que soient les aménagements, la sécurité des personnes ne peut être garantie intégralement) et en les limitant dans les autres zones inondables • préserver les capacités d’écoulement et d’expansion des crues afin de ne pas aggraver les risques pour les zones situées en amont et en aval, ce qui implique d’éviter tout endiguement ou remblaiement nouveau qui ne serait pas justifié par la protection de lieux fortement urbanisés • réduire la vulnérabilité au risque inondation des constructions ou installations existantes et futures • prescrire des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde

1.6.2 - La procédure

Le présent document a pour objet la prévention des risques d’inondation relatifs aux débordements de la rivière de la Verse ainsi que le risque de ruissellement sur les 26 communes suivantes : Beaugies-sous-Bois, Beaulieu les Fontaines, Beaurains les Noyon, Berlancourt, Bussy, Campagne, Candor, Catigny, Crisolles, Ecuvilly, Fréniches, Frétoy-le-Château, Genvry, Guiscard, Lagny, Le-Plessis-Patte-d’Oie, Maucourt, Morlincourt, Muirancourt, Noyon, Porquericourt, Quesmy, Salency, Sermaize, Vauchelles et Villeselve.

Son élaboration a été prescrite le 26 décembre 2012 par arrêté du préfet de l’Oise et a nécessité une prorogation du délai d’élaboration de 18 mois par arrêté du 16 octobre 2015. (cf annexe 1)

Le schéma ci-dessous rappelle la procédure

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 10/79 Les PPR prescrits à compter du 1er août 2011 doivent être approuvés dans les trois ans qui suivent l’arrêté de prescription, en application de l’article R 562-2 du code de l’environnement. Toutefois, ce délai est prorogeable une fois, dans la limite de dix-huit mois, par arrêté motivé du préfet si les circonstances l’exigent.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 11/79 Procédure d’élaboration du PPRI PPRI de la Verse Prescription par arrêté préfectoral Le 26 décembre 2012 prorogé par arrêté du 16/10/2015 Études techniques : * détermination et cartographie de l’aléa de Réalisé par le CEREMA référence pour le débordement et le ruissellement

* Analyse des enjeux réalisée par la DDT auprès les 26 communes concernées et de la communauté de communes du pays du Noyonnais et celle du pays des Sources (cf annexe 2)

Association des collectivités locales * avant la prescription du PPR, présentation de la procédure PPR le 14 décembre 2012 en sous préfecture de Compiègne

* présentation des aléas et des enjeux : réunion en sous préfecture de Compiègne le 30 janvier 2015 * présentation du projet de zonage réglementaire : réunion en sous préfecture de Compiègne le 1 juillet 2015

* mise en place de plusieurs groupes de travail (cf paragraphe 9-2 de cette note)

* présentation du projet du PPRI : réunion en sous préfecture de Compiègne le 20 juin 2016

Concertation avec le public Documents mis en ligne tout au long de l’élaboration sur le site internet de la préfecture de l’Oise http://www.oise.gouv.fr

réunions publiques à organiser

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 12/79 Consultations réglementaires : * communes * EPCI * Chambre d’Agriculture * Centre national de la propriété Forestière * Entente Oise-Aisne * Conseil Départemental * Conseil Régional Enquête publique Approbation par arrêté préfectoral

Ensuite viennent les étapes suivantes : • publicité, affichage et mise à disposition du public • annexion aux documents d’urbanisme

1.6.3 - Contenu du PPRI

Les risques inondation pris en compte sont ceux relatifs aux débordements de la rivière de la Verse ainsi que le risque ruissellement sur les 26 communes citées au paragraphe 1-6-2 de cette note de présentation.

Le dossier comprend, conformément à l’article R 562-3 du code de l’environnement : • une note de présentation qui précise le contexte des crues, rappelle la démarche de l’État qui conduit à la mise en place de la procédure PPR. Elle présente les hypothèses méthodologiques retenues et les principales étapes conduisant à la détermination du zonage réglementaire. Elle introduit les grandes parties du règlement et la justification des prescriptions. • un atlas au format A3 paysage rassemblant les cartographies des aléas, des enjeux et du zonage réglementaire. • un règlement qui présente les dispositions applicables pour chaque zone réglementaire.

1.6.4 - Portée du PPRI

Seuls le règlement et le zonage réglementaire ont une portée réglementaire.

* en matière d’urbanisme Le PPR de la Verse, une fois approuvé, devient une Servitude d’Utilité Publique (SUP) dans les documents de planification des 26 communes concernées.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 13/79 En tant que document supra-communal, le règlement du PPR s’impose de fait tant dans l’élaboration des documents d’urbanisme (cartes communales, PLU, PLUI) que dans la délivrance des autorisations du droit du sol tels que les permis de construire (PC), certificats d’urbanisme (CU). Il devra être annexé conformément au code de l’Urbanisme au plan local d’urbanisme des communes concernées dans un délai de trois mois à compter de la date d’effet du PPR (soit à l’issue de la dernière des mesures de publicité de son approbation). À défaut, le préfet se substitue au maire et dispose alors d’un délai d’un an. Dans tous les cas, les documents d’urbanisme devront être rendus cohérents avec les dispositions du PPR lors de la première révision suivant l’annexion. Cette annexion est obligatoire, la non-exécution de cette formalité est de nature à rendre inopérant le PPRI vis-à-vis des demandes d’autorisation d’occupation du sol après l’expiration d’un délai d’un an à compter de son approbation (cf article L 153-60 du code de l’urbanisme). La mise en œuvre du PPR ne dispense pas les personnes publiques responsables de l’élaboration des documents d’urbanisme et de la délivrance des autorisations du sol de recourir aux dispositions de droit commun du code de l’urbanisme, notamment pour les phénomènes non pris en compte par le présent PPR (mouvements de terrain, cavités…) ou les phénomènes de même type survenus postérieurement à son approbation.

* en matière d’indemnisations au titre des catastrophes naturelles La loi du 13 juillet 1982 modifiée, relative à l’indemnisation des victimes de catastrophes naturelles a fixé pour objectif d’indemniser les victimes en se fondant sur le principe de la solidarité nationale. L’arrêté du 4 août 2003 modifie le code des assurances en établissant une modulation de la franchise s’il y a plus de deux arrêtés de catastrophes naturelles en moins de 5 ans sur une commune (par rapport à un risque donné). La prescription d’un PPR annule ces dispositions, à condition que ce dernier soit approuvé dans un délai de 4 ans. L’article L 125-2 du code des assurances impose aux entreprises d’assurance, pour tout contrat garantissant les dommages d’incendie ou tous autres dommages à des biens, ou des dommages aux corps de véhicules terrestres à moteur, d’étendre leur garantie aux effets de catastrophes naturelles, quel que soit le secteur couvert par un PPR ou non, et quel que soit le degré d’exposition aux risques. Toutefois, lorsqu’un PPR est approuvé, cette obligation ne s’impose pas aux entreprises d’assurance : • dans les terrains classés inconstructibles par le PPR approuvé, à l’exception des biens et activités existants avant l’approbation du dit plan • à l’égard des biens immobiliers construits ou des activités exercées en violation des prescriptions émises dans le PPR.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 14/79 2 - Présentation du secteur d’étude

Rappelons qu’initialement le PPR de la Verse a été prescrit sur 32 communes (voir paragraphe 2-2-3 ci-dessous)

2.1 - Le secteur d’étude

La vallée de l’Oise constitue un vaste territoire où les implantations et activités humaines se sont développées. La présence de sites accueillants, alliés à l’existence d’axes efficaces de communications et à la proximité de la région Île-de-France, confère à ce secteur un potentiel important de croissance de développement. Les installations humaines et les infrastructures ont cependant eu tendance, au cours de l’histoire, à mobiliser une partie du champ d’expansion naturel des crues de l’Oise et se révèlent, pour certaines, vulnérables au risque inondation. Les communes du Noyonnais, ont une culture du risque inondation et

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 15/79 certaines sont déjà couvertes par le Plan de Prévention des Risques du Noyonnais approuvé le 21 mai 2007 comme Noyon, Pont l’Évêque, Salency et . La Verse est un cours d’eau prenant sa source à La Neuville-en-Beine dans l’Aisne, à 106 m d’altitude. Elle traverse 9 communes de l’Oise (Beaurains les Noyon, Bussy, Crisolles, Genvry, Guiscard, Muirancourt, Noyon, Pont l'Eveque et Sempigny) sur un parcours de 23 km. Elle passe sous le canal latéral à l’Oise, puis conflue en rive droite de l’Oise à Sempigny à 37 m d’altitude. Le cours d’eau présente une partie busée à Guiscard. La Verse comprend comme affluents principaux : – en rive droite la Mève, de 6,2 km sur les six communes de Sermaize, Beaurains les noyon, Genvry, Catigny, Campagne et Bussy, -en rive gauche, la Verse de Guivry, de 2,8 km sur les deux communes de Guiscard et Guivry et également la Verse de Beaugies, de 6,2 km sur les trois communes de Guiscard, Beaugies sous bois et Guivry. Le bassin de la Verse n’est pas compris dans le Territoire à Risque inondation Important (TRI) de Compiègne et dans la stratégie locale élaborée pour ce même TRI.

Le PPR de la Verse concerne 24 355 habitants (Population municipale de 2012 (source Insee Recensement Général de la Population au 1er janvier 2015). Sur les 26 communes concernées, 18 ont une population de moins de 500 habitants, 5 ont une population comprise entre 500 et 1000 habitants environ. Deux communes : Crisolles et Guiscard comptent plus de 1000 habitants. Seule la commune de Noyon dépasse les 10 000 habitants (13 658) selon le dernier recensement.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 16/79 Population INSEE COMMUNE Libellé EPCI SIREN_EPCI Libellé SCOT municipale 2012

60052 BEAUGIES-SOUS-BOIS CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 94

60502 LE PLESSIS-PATTE-D'OIE CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 124

60121 CAMPAGNE CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 158

60519 QUESMY CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 174

60132 CATIGNY CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 198

60617 SERMAIZE CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 242

60263 FRETOY-LE-CHÂTEAU CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 273

60389 MAUCOURT CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 264

60055 BEAURAINS-LES-NOYON CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 293

60657 VAUCHELLES CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 292

60117 BUSSY CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 307

60062 BERLANCOURT CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 336

60270 GENVRY CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 325

60255 FRENICHES CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 362

60511 PORQUERICOURT CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 379

60693 VILLESELVE CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 377

60431 MORLINCOURT CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 505

60443 MUIRANCOURT CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 554

60603 SALENCY CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 882

60181 CRISOLLES CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 1044

60291 GUISCARD CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 1802

60471 NOYON CC du Pays Noyonnais 246000756 SCOT du Noyonnais 13658 SCOT Pays des 60204 ECUVILLY CC du Pays des Sources 246000855 Sources 284 SCOT Pays des 60124 CANDOR CC du Pays des Sources 246000855 Sources 279 SCOT Pays des 60340 LAGNY CC du Pays des Sources 246000855 Sources 552 SCOT Pays des 60053 BEAULIEU-LES-FONTAINES CC du Pays des Sources 246000855 Sources 597

TOTAL POPULATION 24355 Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 17/79 La majorité des communes (22) sont intégrées au sein de la Communauté de Communes du Pays du Noyonnais. Les communes d’Ecuvilly, Candor, Lagny et Beaulieu les Fontaines appartiennent à la Communauté de Pays des Deux Sources.

2.2 - Les raisons de la prescription du PPR

2.2.1 - Rappel historique :

2.2.1.a - Les inondations de 2007

Deux événements marquants justifient la prescription du Plan de Prévention des Risques. • En décembre 1993, l’inondation par débordement de la Verse a duré 4 jours. • En juin 2007, des phénomènes d’inondation par débordement et par ruissellement sont survenus, Dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 juin 2007, un orage s’est abattu sur l’extrême nord-est du département, entraînant des écoulements torrentiels et une crue de la rivière Verse. Une inondation par débordement a pu être constatée pour les deux communes structurantes du bassin versant de la Verse : Noyon et Guiscard. Durant plusieurs heures, de fortes pluies ont touché ce secteur. La montée rapide des eaux a transformé les routes, fossés et cours d’eau en torrents de boue L’inondation par ruissellement a été quasi instantanée sur les petits sous bassins-versants amont. Météo France a pu dénombrer 8 000 impacts de foudre et estime la hauteur d’eau tombée sur Guiscard à 120 mm en deux heures. Sans pouvoir la chiffrer exactement, la fréquence de retour a été estimée par Météo France comme supérieure à 100 ans. Tout le bassin versant de la Verse s’est trouvé affecté par ces intempéries et de nombreuses habitations ont été envahies par les trombes d’eau. Les dégâts matériels ont été importants : 23 communes sont déclarées en état de catastrophe naturelle. Les dommages de la crue de 2007 ont été évalués à 6,283 millions d’euros sur les communes de Guiscard, Noyon, Bussy, Muirancourt et Berlancourt.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 18/79 Inondation dans la rue principale de Guiscard, cliché de J.Y Bonnard, docteur en géographie, La Crue de la Verse du 8 au 10 juin 2007

2.2.1.b - Les suites de ces inondations :

En 2008, suite à ces événements, l’État a conduit deux études sur les 23 communes reconnues en catastrophe naturelle afin de déterminer les causes de ce phénomène. La première étude concernait le recensement des causes des inondations par débordement et par ruissellement, la seconde avait pour objet l’inventaire des vides souterrains et mouvements de terrain. Ces études ont permis jusqu’à présent de gérer l’urbanisation en apposant le principe de non augmentation des enjeux exposés. En 2012, les collectivités du Noyonnais ont étudié les aménagements possibles du bassin pour réduire le risque inondation et programmer l’entretien du bassin versant, sous maîtrise d’ouvrage du syndicat intercommunal d’aménagement et d’entretien du bassin de la Verse assisté par la communauté de communes du Pays Noyonnais. Les différents scénarios retenus présentent un chiffrage des aménagements et des études complémentaires liées allant de 9 à 13 millions d’euros HT (septembre 2012). Compte tenu des enjeux touchés lors de ces événements, de l’ampleur du phénomène de 2007 et de la volonté locale (demande des communes de Noyon et de Muirancourt pour la prescription d’un PPR) de gérer le risque inondation, il est apparu nécessaire qu’un PPR soit prescrit fin 2012. Il concerne les phénomènes de débordement et de ruissellement. La crue de référence de ce PPR est celle des événements de 2007, compte tenu qu’elle est supérieure à la centennale. En annexe 5 figure la liste des arrêtés de catastrophe naturelle par commune.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 19/79 2.2.2 - Le programme d’actions et de prévention des inondations (PAPI) :

2.2.2.a - Présentation du dispositif

Compte tenu du coût des travaux, les collectivités concernées ont monté, dès 2012, un dossier de programme d’action et de prévention des inondations (PAPI), pour financer les aménagements et obtenir des financements de l’État. Ce programme a pour objet de promouvoir une gestion intégrée des risques d’inondation en vue de réduire leurs conséquences dommageables sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l’environnement. Les co-financeurs proposés sont l’État (représenté par les préfets de l’Oise et de l’Aisne, ainsi que par le préfet coordonnateur de bassin.), le conseil départemental, le conseil régional, l’agence de l’eau Seine-Normandie, la commune de Guiscard, la commune de Noyon, l’Entente interdépartementale pour la protection contre les inondations de l’Oise, de l’Aisne, de l’Aire et de leurs affluents, le Syndicat Intercommunal d’Aménagement et d’Entretien des cours d’eau et fossés du bassin versant de la Verse (SIAE Verse). D’un montant de 13 millions d’euros HT, le projet de PAPI, porté par l’Entente Oise Aisne (EOA), a reçu, le 30 janvier 2013, un avis favorable avec réserves de la Commission Mixte Inondation (CMI), instance de labellisation des PAPI.

Les réserves émises par la commission mixte inondation concernent les actions sur le ralentissement des écoulements : – la réalisation de l’ouvrage écrêteur de crues de Muirancourt doit être préalable à l’ouverture de la Verse en traversée de Guiscard, – le versement du solde de la subvention de l'Etat relative aux ouvrages écrêteurs de crues de Beaugies et Berlancourt sera subordonné à la réalisation effective de l’ouverture de la Verse en traversée de Guiscard – les barrages écrêteurs de crues de Berlancourt et Beaugies ne pourront être mis en service qu’après achèvement des travaux d’ouverture de la Verse en traversée de Guiscard.

Deux conventions ont été signées à savoir : * la première convention a pour objet l’engagement des maîtres d’ouvrages à respecter les réserves émises par la Commission Mixte Inondation. Elle a été signée par les trois maîtres d’ouvrages (l’Entente Oise Aisne, la commune de Guiscard et le Syndicat Intercommunal d’Aménagement et d’Entretien de la verse) et par l’État le 9 juillet 2013 ;

* la convention cadre relative au programme d’action de prévention des inondations du bassin versant de la Verse détaillent les modalités de financement et de suivi du projet pour 6 ans. Elle a été signée le 4 juin 2014 par le préfet de l’Aisne, le conseil régional, le conseil général, l’agence de l’eau Seine Normandie, la commune de Noyon ainsi des signataires de la première convention.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 20/79 2.2.3 - La prescription du PPR : de 32 communes à 26…

En date du 26 décembre 2012, le PPR de la Verse a été prescrit sur les 32 communes suivantes : Avricourt, Beaugies-sous-Bois, Beaulieu les Fontaines, Beaurains-les-Noyon, Berlancourt, Bussy, Campagne, Candor, Catigny, Crisolles, Ecuvilly, Flavy-le-Meldeux, Fréniches, Frétoy le Château, Genvry, , Guiscard, Lagny, Le-Plessis-Patte-d’Oie, Maucourt, Morlincourt, Muirancourt, Noyon, , Pont l’Evêque, Porquéricourt, Quesmy, Salency, Sempigny, Sermaize, Vauchelles et Villeselve. L’élaboration du PPR a débuté en 2014 avec l’appui du Centre d’Études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et aménagement (CEREMA).pour caractériser les aléas débordement et ruissellement. Les résultats de l’étude de caractérisation des aléas, présentés aux élus fin janvier 2015, ont montré que les communes d’Avricourt, Flavy le Meldeux, Golancourt, Ognolles, Sempigny et Pont L’Évêque ne sont pas impactées. En effet, pour les quatre premières communes, une faible superficie de leur territoire est située dans le bassin de la Verse et les cartographies de l’aléa ruissellement montrent que ce phénomène est hydrauliquement déconnecté de la Verse. Pour les communes de Pont l’Évêque et Sempigny, les cartographies réalisées par le CEREMA attestent qu’il n’y a pas d’aléa complémentaire par rapport au PPRI du Noyonnais. Face à ce constat, les maires concernés ont été sollicités pour se positionner par rapport au retrait de leurs communes du périmètre de prescription. L’arrêté préfectoral modificatif a été signé le 15 avril 2015. Le périmètre du PPR couvre désormais 26 communes, à savoir : Beaugies-sous-Bois, Beaulieu les Fontaines, Beaurains-les-Noyon, Berlancourt, Bussy, Campagne, Candor, Catigny, Crisolles, Ecuvilly, Fréniches, Genvry, Golancourt, Guiscard, Lagny, Le-Plessis-Patte-d’Oie, Maucourt, Morlincourt, Muirancourt, Noyon, Porqéricourt, Quesmy, Salency, Sermaize, Vauchelles et Villeselve. Cela nous montre que l’élaboration du PPR est une démarche évolutive en fonction de l’état des connaissances.

2.3 - Secteur géographique et contexte hydrologique

2.3.1 - Description du bassin versant de la Verse :

La Verse fait partie d’un des sous bassins versants de l’Oise Moyenne. La rivière Verse s’écoule presque exclusivement sur le département de l’Oise. Elle prend sa source à La Neuville-en-Beine (à 106 mètres d’altitude) et traverse notamment les communes de Guiscard et de Noyon avant de passer sous le canal latéral à l’Oise, puis de confluer en rive droite de l’Oise à Sempigny, à 37 m d’altitude.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 21/79 Longue de 23 kilomètres, la superficie de son bassin versant est d’environ 200 km², ce qui implique 32 communes. La topographie est donnée par la figure ci-dessous. Celle-ci permet d’identifier le réseau hydrographique en bleu foncé soulignant une vallée particulièrement encaissée de la Verse à l’Est et beaucoup moins marquée par son affluent la Mève à l’Ouest.

Bassin versant de la Verse (limite rouge) avec les 32 communes situées sur ce bassin- versant.

Fond de plan : MNT issu de l’IGN BdTopo (en bleu les altitudes faibles, en rouge, les altitudes élevées)

La vallée de la Verse est encadrée par les monts du Noyonnais, sur son versant gauche qui marquent nettement la limite de partage des eaux avec le bassin versant voisin. Sur le sous bassin versant de la Mève, les reliefs beaucoup moins marqués offrent un paysage plus aplani. Le bassin versant de la Verse est un bassin plutôt rural avec environ 8 % de surfaces urbanisées. Les principaux secteurs urbanisés concernent les communes de Guiscard et surtout Noyon.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 22/79 2.3.2 - Contexte Hydrologique :

2.3.2.a - Hydrométrie

La Verse est un affluent rive droite de l’Oise. En 2009, une station limnimétrique pour le suivi hydrométrique du cours d’eau a été implantée à l’amont de la ville de Noyon. Par le passé, deux autres stations hydrométriques ont existé sur le bassin mais ont eu des durées de vie courtes (1968-1971). La station étant trop récente, aucune information sur les débits statistiques n’est disponible dans la banque hydro (http://www.hydro.eaufrance.fr/).

2.3.2.b - Stations Pluviométriques utilisées :

Un certain nombre de stations pluviométriques sur ou à proximité du bassin-versant ont été recensées par Hydratec dans son étude de 2012. Une carte de leur implantation tirée de leur rapport est présentée ci-après.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 23/79 3 - Mode de qualification de l’aléa débordement :

Les services de l’État ont sollicité le CEREMA pour réaliser la cartographie de l’aléa inondation du PPRI de la Verse. La limite aval choisie pour la cartographie de l’aléa débordement est le remblai ferroviaire au sud de Noyon. Elle correspond à la limite amont du PPRI du Noyonnais, La zone plus à l’aval est fortement influencée par l’Oise. L’emprise de l’aléa centennal du PPRI du Noyonnais est supérieure à celle du plus fort aléa débordement de le Verse produit par Hydratec. Touchée par une crue exceptionnelle en 2007, la Verse a fait l’objet d’une étude hydraulique en 2012 (étude Hydratec) sur laquelle le CEREMA s’est appuyée pour construite la carte d’aléa débordement. Par conséquent, une analyse de cette étude existante a été menée afin de réutiliser les résultats de la modélisation hydraulique pour qualifier l’aléa débordement. Le CEREMA n’avait pas pour mission de modéliser les écoulements de la Verse. De ce fait le modèle construit par Hydratec n’a pas été modifié, adapté ou complété par d’éventuelles informations plus récentes ou plus précises. Toutefois, certaines modifications, adaptations des enveloppes inondables fournies par Hydratec ont été réalisées. Pour cet aléa la crue historique de 2007, supérieure à une crue centennale, est choisie comme crue de référence.

3.1 - Quelques généralités

On parle d’inondation par débordement quand un cours d’eau sort de son lit mineur pour occuper les terrains alentours qui forment son lit majeur. Ces inondations résultent de crues, c’est-à-dire l’augmentation rapide du débit dans un cours d’eau, assez fortes pour faire déborder la rivière de son emplacement habituel. Ces crues proviennent elle-mêmes d’événements pluvieux intenses plus ou moins longs qui apportent au réseau hydrographique une importante quantité d’eau. On distingue souvent les crues lentes survenant à la suite de pluies longues à intensité modérée pouvant être étendues spatialement, des crues rapides survenant à la suite de pluies courtes, intenses mais localisées. Le risque d’inondation par débordement est lié à ce phénomène naturel mais intègre également une autre composante obligatoire : les enjeux humains provenant de l’installation de l’homme dans l’espace alluvial avec différents types de constructions, d’équipements et d’activités. La hauteur d’eau qu’il peut y avoir lors d’une inondation ainsi que la vitesse d’écoulement sont des paramètres qui peuvent traduire la dangerosité de l’inondation.

3.2 - Les données disponibles

Plusieurs études hydrauliques ont été réalisées sur le bassin-versant de la Verse avant 2007 :

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 24/79 – Deux premières études réalisées respectivement en 1982 et 1992 par le bureau d’étude Hydratec. ont conduit à des préconisations d’aménagement de lutte contre les inondations. – L’étude Hydratec de 2012 est l’étude la plus récente de faisabilité d’aménagements hydrauliques visant à réduire le risque d’inondation et de programmation d’entretien et de restauration de cours d’eau sur le bassin versant de la Verse. Elle a été réalisée entre 2009 et 2012 par le groupement de bureaux d’étude Hydratec/Asconit pour le Syndicat Intercommunal d’Aménagement et d’Entretien des cours d’eau et des fossés de la Verse (SIAE Verse). Cette étude a également produit des cartographies d’aléas inondation pour les crues historiques de 1993 et 2007 et pour les crues de période de retour 10 ans, 20 ans, 30 ans, 50 ans et 100 ans.

Les événements de 2007 ont logiquement fait l’objet de plusieurs études ainsi que d’une campagne de marquage de repères de crues menée par l’Entente Oise-Aisne : - le rapport sur la crue du 8 au 10 juin 2007 par Jean-Yves Bonnard restitue la dynamique de la propagation de la crue entre Guiscard et Noyon de façon fine. - le Service de l’Appui Technique de la Sécurité et des Crises (SATSC) de la DDE de l’Oise, à l ‘époque, a réalisé en juin 2008 des planches cartographiques, pour 23 communes du bassin versant, contenant un recensement des phénomènes survenus et des secteurs touchés. Il contient notamment une cartographie des zones inondées par débordement et répertorie par adresse les dommages causés par ces inondations (débordement et ruissellement). Le bureau d’études « Moulin de Lucy » a complété la collecte du SATSC en réalisant pour le compte de l’État une « étude relative aux inondations par débordement et par ruissellement des communes affectées lors des événements des 7 et 8 juin 2007 ». Cette étude vise à donner des pistes de réflexion pour améliorer la situation à partir de divers constats. Ces données ont été utilisées dans l’analyse et la validation des résultats de l’étude Hydratec, elles ont servi de référence pour de légères modifications de l’aléa (principalement sur Noyon). Enfin en ce qui concerne les données topographiques, le Modèle Numérique de Terrain (MNT) réalisé par le Conseil Général de l’Oise à l’époque a été mis à disposition du CEREMA. Sa résolution est de 10 m avec une précision en altitude affichée entre 40 et 50 cm. Il a été testé pour juger de sa qualitié notamment par rapport aux données topographiques utilés par Hydratec.

3.3 - La construction de l’aléa de référence

3.3.1 - Le choix des scénarios de crue

Dans le cadre de la définition d’un aléa PPRI, les événements de crue à exploiter sont les événements centennaux, ou, historiques s’ils sont supérieurs en intensité.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 25/79 Sur le bassin de la Verse, l’étude réalisée par le CEREMA crédite l’événement de 2007 d’une période de retour supérieure à la centennale quoique variable entre l’amont (proche de 200 ans) et l’aval (proche de 100 ans). Les périodes de retour estimées de l’événement de juin 2007 sont très largement supérieures à la période de retour centennale (et les hauteurs d’inondation bien supérieures à celles du précédent événement majeur de 1993) ; ce qui en fait l’événement de référence à prendre en compte pour le PPR. Néanmoins en comparant les cotes de crues et hauteurs d’eau atteintes pour la simulation de la crue centennale et celles de la crue de juin 2007, il a été constaté que la crue centennale était légèrement plus forte sur le sous-bassin versant de la Mève, affluent principal en rive droite de la Verse, sur la partie à l’amont du lieu-dit Haudival. En observant la répartition spatiale des quantités d’eau tombées pour la pluie de juin 2007, il est apparu que la partie ouest du bassin-versant, qui couvre une grande partie du sous- bassin de la Mève, n’a pas été touchée par les mêmes cumuls exceptionnels de pluie que le reste du bassin-versant. Ceci explique la différence d’intensités des crues centennale et de 2007 entre le sous-bassin de la Mève et le reste du bassin-versant de la Verse. De ce fait, le choix de construire l’aléa de référence du PPRi à partir des simulations de deux événements de crue a été fait à partir de : • la simulation de la crue de juin 2007 (celle prenant en compte une configuration intégrant les quelques aménagements effectivement réalisés entre 2007 et 2010) sur l’ensemble du bassin-versant à l’exception du secteur ci-dessous, • la simulation d’une crue centennale pour le secteur de la Mève à l’amont d’Haudival (D91).

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 26/79 3.3.2 - La caractérisation et la cartographie de l’aléa débordement

L’aléa débordement a été construit à partir des fichiers SIG de l’étude Hydratec disponibles. Les fichiers donnant l’emprise de l’inondation et des classes de hauteur d’eau ont été utilisés pour construire les couches d’aléa débordement en regroupant les classes de hauteur, comme illustrée ci-dessous, de façon à être conforme à la doctrine nationale en matière de PPRi.

Classes de hauteur d’eau Classes de hauteur d’eau Niveaux d’aléa correspondant fournies par l’étude Hydratec regroupées en 3 classes aux 3 classes de hauteur (doctrine nationale) retenues 0-25 cm 0-50 cm Faible 25-50 cm 50cm-1m 50cm-1m Moyen 1-2 m + de 1 m Fort Passage des classes de hauteur d’Hydratec aux 3 classes de l’aléa PPRi

Passage des classes de hauteur d’Hydratec aux 3 classes de l’aléa PPRi

Concernant les vitesses d’écoulement, l’étude Hydratec ne fournit que des fichiers de résultats bruts du modèle ne proposant qu’une seule valeur de vitesse pour chaque maille ou zone du modèle. Le critère vitesse n’était pas disponible directement sous la forme d’un aléa, c’est-à-dire sous la forme de zones/polygones représentant des classes de vitesse. Il a été choisi de construire les cartes d’aléa avec le seul critère hauteur d’eau. La cartographie de l’aléa débordement est réalisée au 1/10.000e. Cette échelle de validité est étroitement liée à la méthodologie utilisée et à la précision du MNT disponible.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 27/79 3.3.3 - Les modifications apportées

Plusieurs analyses des résultats de la cartographie de l’aléa pour l’événement de 2007 ont été réalisées pour estimer leur fiabilité. Elles se sont concentrées sur les zones à enjeux de Guiscard (le bourg) et Noyon sur lesquelles des données permettant ce contrôle sont disponibles. Pour estimer la fiabilité de l’aléa, c’est-à-dire celle de son emprise et des hauteurs d’eau maximales données pour l’événement de 2007, une première analyse a été menée par le CEREMA en s’appuyant notamment sur la qualité du modèle topographique utilisé. Puis dans les zones douteuses identifiées, l’analyse a été poursuivie en examinant de près la cohérence de l’aléa avec les témoignages de l’événement. Cette dernière analyse a débouché sur des modifications simples des tracés de l’aléa sur deux secteurs, Noyon-l’Isle-Adam et Noyon-aval (du centre-ville au remblai ferroviaire au sud de Noyon). Par ailleurs le CEREMA a réalisé quelques levers topographiques basés sur du nivellement relatif ou recalé au niveau de repères de crues.

Il en a résulté les éléments suivants : • sur Guiscard, le MNT Hydratec semble être le plus réaliste, • sur Noyon, au niveau du Faubourg d’Amiens, le MNT Hydratec décrit plus précisément la topographie notamment de la route, • sur Noyon dans le quartier de l’Isle Adam, les choses sont plus contrastées, ni l’un, ni l’autre ne sont satisfaisants, aucun ne paraît meilleur, • sur Noyon pour le tronçon aval qui va du centre-ville au remblai SNCF, il a été particulièrement difficile de se prononcer sur la qualité des MNT. Au final, des doutes portent sur la fiabilité de l’aléa Hydratec (emprise et niveaux) dans deux zones de Noyon, le quartier de l’Isle-Adam et la zone avale qui va du centre-ville au remblai ferroviaire au sud. L’analyse de la fiabilité a été poursuivie sur les zones incriminées précédemment.

Dans le quartier de L’Isle-Adam, les repères de crue sont nombreux et très proches des cotes de crue issues de la modélisation. La ligne d’eau du modèle dans ce secteur a pu ainsi être validée. Les problèmes proviennent essentiellement du MNT utilisé.

Dans le quartier de Noyon-centre, des zones importantes d’aléa dépassent largement l’emprise du modèle, ce qui pose des questions sur la signification et la pertinence de ces zones. Le secteur disposant de peu de repères de crue, les retours faits sur la crue et les photos de l’événement récupérées ont été examinés. Cette analyse révèle que l’étendue des zones inondées de l’aléa était incohérente avec les informations décrivant l’inondation sur Noyon centre. L’emprise de l’aléa est surestimée, car elle touche des zones bien plus étendues que les zones réellement inondées. Ces constats nous ont amené le CEREMA à proposer des modifications simples des tracés de l’aléa sur les deux secteurs, Noyon-l’Isle-Adam et Noyon-centre. Ces modifications

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 28/79 prennent en compte : • d’une part les données topographiques acquises et les repérages terrains réalisés, • et d’autre part les données disponibles sur les zones inondées de l’inondation de juin 2007. Les modifications se sont appuyées sur les repères de crue et points nivelés dans le quartier. Les zones jugées aberrantes parce que déconnectées de la masse d’eau principale de l’inondation sans raison et/ou situées en dehors de zones basses ont été supprimées. Il a également été tenu compte de la morphologie du terrain observé sur place pour corriger l’aléa quand celui-ci était visiblement erroné. (exemple : une propriété rue des Sansonnets construite sur un remblai important la plaçant au-dessus du champ d’inondation (un repère de crue de l’événement 2007 situé au droit de la propriété permet de bien cerner la modification nécessaire).

Aléa avant modification Aléa après modification Modifications apportées à l’aléa brut issu de la simulation de l’événement de juin 2007 d’Hydratec sur le secteur Noyon Isle-Adam (extrait du rapport technique du CEREMA)

L’analyse de la fiabilité a été poursuivie dans la zone de Noyon-aval (du boulevard Charmolue au remblai ferroviaire). Des zones importantes d’aléa dépassent largement l’emprise du modèle. Peu de repères de crue étant disponibles dans ce secteur, la fiabilité de la ligne d’eau simulée sur l’ensemble de la zone n’est pas évidente à cerner. Les retours faits sur la crue et les photos de l’événement récupérées ont été analysés. Il est apparu que l’étendue des zones inondées de l’aléa était peu cohérente avec les informations décrivant l’inondation sur Noyon centre, surestimant ainsi l’emprise de l’aléa et touchant des zones bien plus étendues que les zones historiquement inondées. La plupart des zones inondées en 2007 l’ont été par débordement indirect : l’eau de la rivière refoule dans le réseau d’assainissement et déborde depuis ce réseau dans les zones plus basses que le niveau de la rivière en crue.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 29/79 La cartographie ci-dessous a été modifiée en prenant en compte : • d’une part les données topographiques acquises et les repérages terrains réalisés, • et d’autre part les données disponibles sur les zones inondées de l’inondation de juin 2007. Les repères de crue et les points nivelés dans le quartier ont permis de cerner la morphologie du terrain et de se rendre compte de ce qui était inondable dans chaque secteur pour la cote de crue ou la hauteur d’eau du repère de crue considéré. L’aléa a été modifié sur ces secteurs pour tenir compte de ces observations. Des zones ont été jugées aberrantes parce que déconnectées de la masse d’eau principale de l’inondation sans raison et/ou situées en dehors de zones basses : elles ont été supprimées. Les photographies de l’événement de 2007 et les retours réalisés sur l’événement (par Jean-Yves Bonnard et la DDE60) sont venues alimenter ou valider les modifications.

Aléa avant modification Aléa après modification

Modifications apportées à l’aléa brut issu de la simulation de l’événement de juin 2007 d’Hydratec

Par ailleurs, une dernière modification a été faite au niveau de la jonction avec l’aléa ruissellement au niveau du fossé de la Gleue. Le fossé de la Gleue est un petit affluent de la Verse dont un tronçon, proche de la confluence, a été modélisé. La modélisation commence au niveau de la RD 552 à Crisolles à

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 30/79 proximité de Guiscard. Ce secteur où débute la modélisation correspond à une zone de jonction entre aléa débordement et aléa ruissellement. Dans cette seule petite zone de jonction, le choix a été fait de retirer quelques polygones de l’aléa débordement, car ils paraissaient peu pertinents dans la mesure où l’aléa ruissellement décrit ces zones d’inondation de façon plus cohérente. Les figures suivantes illustrent les modifications réalisées.

Aléa avant modification Aléa après modification Modifications apportées à l’aléa brut issu de la simulation de l’événement de juin 2007 d’Hydratec (aléa jaune rouge bleu). En vert l’aléa faible ruissellement « emprise inondable »

3.3.4 - La cartographie des cotes maximales de crues

Pour faciliter la définition des rehausses qui peuvent être demandées pour les projets de construction ou d’aménagement, des profils de cotes de crue ont été définis à partir des résultats bruts de modélisation. Ces profils indiquent l’altitude maximale (en m NGF) atteinte par les eaux à leur endroit pour la crue de référence du PPR.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 31/79 Principe de définition des lignes d’(iso-) cote de crue à partir des fichiers bruts des résultats de modélisation (mailles avec analyse colorimétrique en fonction de la cote de crue classée par tranche de 20 cm de cote). Les mailles sur les bords peuvent ne pas être en eau et avoir un cote correspondant à celle du terrain naturel.

Au final la différence de cote de crue entre deux profils successifs est le plus souvent de 20 cm. Dans les secteurs ou les cotes de crue évoluent fortement sur une faible distance, cette différence de cote peut être plus élevée. Par ailleurs, dans les secteurs pentus à l’amont, il n’y a pas de profils, car ils sont trop proches pour pouvoir les visualiser. Dans le secteur compris entre la confluence des deux Verse et Berlancourt, les profils de cote de crue sont particuliers. Ils traduisent la prise en compte par la modélisation de la situation « perchée » de la rivière avec des nappes d’inondation qui peuvent être distinctes entre rive droite et gauche, et donc potentiellement avec des altitudes maximales différentes.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 32/79 Profils de cotes de crue sur le secteur compris entre la confluence des deux Verse et Berlancourt. La cote peut être différenciée entre rive gauche et droite pour une section de rivière donnée, cela s’explique par une configuration de rivière perchée et deux masses d’inondation différentes de part et d’autre de la rivière.

Sur le secteur de Noyon compris entre le boulevard Charmolue et le remblai ferroviaire, les profils de cotes de crue correspondent aux cotes des repères de crue levés. Chaque zone d’aléa du secteur a un profil de cote de crue à l’amont correspondant au repère de crue de la zone. La différence entre deux profils de cote de crue est supérieure à 20 cm.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 33/79 4 - Mode de qualification de l’aléa ruissellement :

Dans le cas du ruissellement, la délimitation des secteurs soumis à un aléa concerne aussi bien : • les lieux susceptibles d’être touchés par une inondation (zone d’accumulation) • les zones d’écoulement (axes de ruissellement), • les zones de production et d’aggravation de l’aléa. Plusieurs types d’étude peuvent être envisagés pour déterminer les apports hydrauliques liés au ruissellement : • l’approche historique-hydrogéomorphologique, • l’approche hydraulique simplifiée, • la modélisation hydrologique et hydraulique.

Le choix a été fait d'une approche basée sur des critères topographiques et géomorphologiques pour 3 raisons principalement : * les données historiques étaient insuffisantes : Bien que récent et relativement bien documenté, l'événement de juin 2007 ne peut être exclusivement utilisé pour caractériser l'aléa ruissellement sur l'ensemble du secteur d'étude. En effet, les données cartographiques disponibles pour cet événement ne semblent pas forcément exhaustives (classiquement peu d’information au niveau des secteurs sans enjeu). De plus, l’événement n’a pas touché l’ensemble du périmètre de prescription du PPR. * l'approche hydraulique complexe peu adaptée : La construction d'un modèle hydraulique complexe pour qualifier l'aléa ruissellement n'a pas semblé pertinent au regard de la superficie importante du périmètre de prescription du PPRI et du faible nombre de communes à enjeux (à l'exception de Noyon et Guiscard) * la nécessité de réaliser une cartographie homogène L’approche (hydro)géomorphologique a été privilégiée pour qualifier l’aléa ruissellement. Réaliser une étude sur le ruissellement c’est comprendre le parcours de l’eau à travers l’analyse de la topographie et notamment l’identification d’axes d’écoulement. L’analyse topographique s’est réalisée grâce à un traitement automatisé d’un modèle Numérique de Terrain fourni par le Conseil Général de l’Oise. Cette analyse a permis de définir : • les axes potentiels de ruissellement (axe et direction des flux), • la superficie drainée en chaque point des axes de ruissellement (traduisant indirectement les quantités relatives d’eau transitée), • les zones dépressives pouvant être interprétées comme des zones d’accumulation. Cette approche est utilisée sur les secteurs dits « de versants », c’est-à-dire situés en dehors du lit majeur inondable par débordement de cours d’eau.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 34/79 Par ailleurs, il est important de préciser que l’étude du réseau d’assainissement des eaux pluviales n’est pas réalisée dans le cadre de l’élaboration du PPR de la Verse.

La problématique ruissellement a certes été étudiée sur l'ensemble du bassin versant de la Verse mais sa cartographie s'est limitée aux versants des vallées de la Verse et de la Mève. En effet, en raison de l'existence d'une cartographie précise des zones inondables sur les cours de la Verse et de la Mève (issue d'une modélisation hydraulique menée par Hydratec en 2012), la cartographie de l'aléa ruissellement n'a été réalisée qu'en dehors des secteurs déjà modélisés (lits majeurs). Conformément aux recommandations nationales, deux grandes catégories de secteur ont été cartographiées, celles au sein desquelles les risques sont les plus importants : • les zones d’écoulement, • les zones d’accumulation.

4.1 - Une méthode pas à pas

La méthode utilisée a permis la détermination des directions d’écoulement de l’eau en chacune des mailles du MNT, à partir des valeurs altimétriques contenues dans chacune d’entre elle (figure ci-dessous). Cela s’apparente à une simulation de l’écoulement de l’eau en surface, sachant que l’eau emprunte le chemin défini par la ligne de plus grande pente. Pour cela, plusieurs étapes (à réaliser « en chaîne ») ont été nécessaires : • Élimination des dépressions du MNT ; • Calcul du sens d’écoulement à partir des altitudes du MNT sans dépressions ; • Calcul de l’accumulation d’eau pour chaque cellule en fonction du sens d’écoulement ; • Extraction du réseau hydrographique.

Principe de définition des « chemins » d’écoulement et des surfaces drainées à partir d’un MNT (exemple avec un seuil fixé à 3 « mailles »).

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 35/79 4.1.1 - La donnée topographique

Le MNT utilisé est celui réalisé par le Conseil général de l’Oise sur l’ensemble du département. Le fichier raster (interpolé à partir d’une grille originelle au pas de 10 m) présente les deux caractéristiques principales suivantes : • une résolution de 5 m, • une précision en z comprise entre 40 et 50 cm.

4.1.2 - Les logiciels/plate-forme de traitement de la donnée topographique

Afin de disposer d'un outil fiable et capable de traiter de gandes quantités de données, le travail d'analyse de la topographie a été réalisé à partir du logiciel i-ExZEco (plate-forme de calcul) qui est un code d’EXctraction des Zones d’ECOulement développé par le Cerema.

Pour accéder à la présentation détaillée de l'outil, il convient de se référer à la page web suivante: http://www.eau-mer-fleuves.cerema.fr/presentation-a609.html

4.2 - La définition du réseau hydrographique théorique

4.2.1 - Les axes d’écoulement

Les zones d’écoulements concentrés ont été définies par le traitement du MNT à partir du logiciel i-Exzeco.

Celui-ci a fourni une image précisant, pour chaque maille (5 m de côté) : • si elle est le siège d’un écoulement, • et si oui, la surface drainée (nombre de maille amont traversées par un écoulement). Ce résultat est traité pour ne garder que les mailles présentant une surface drainée supérieure à 0,1 km² puis vectorisé. Un réseau connecté relativement dense est obtenu.

Toutefois, afin de proposer une cartographie fiable, homogène et complète, plusieurs adaptations et/ou corrections et/ou sélections ont été réalisées au cas par cas,: • adaptation des réseaux à la morphologie réelle du thalweg (cas d’imprécisions ou d’erreur sur le MNT), • modification du tracé des axes pour leur imposer une position réelle (cas des fossés ou rus modifiés par l’homme et donc « déconnectés de la logique topographique »), • intégration des axes historiques (juin 2007), • suppression des axes situés au sein du lit majeur des cours d’eau principaux.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 36/79 Il est utile de préciser que la position des axes historiques a coïncidé fortement avec celle des axes théoriques, ce qui est plutôt rassurant quant à la fiabilité de la méthode utilisée pour définir les axes théoriques. Néanmoins, de légères différences (décalage de quelques mètres au plus) ont pu apparaître. Dans ce cas, le tracé le plus pertinent a été retenu. Lorsque l’axe historique est « seul », c’est-à-dire non doublé d’un axe théorique, il a été retenu de manière systématique (cas des axes historiques ayant emprunté des tronçons routiers par exemple). Les axes retenus pour la qualification de l’aléa sont présentés ci dessous:

Axes de ruissellement retenus pour qualifier l’aléa sur le bassin versant de la Verse

4.2.2 - Les emprises inondables associées aux axes d’écoulement

Afin d’approcher l’emprise inondable associée aux axes d’écoulement, il a été décidé d’identifier les fonds de thalweg, sièges d’écoulements potentiels. L’idée a été ici d’identifier l’équivalent du lit majeur des cours d’eau c’est-à-dire une zone relativement plane, bordée par des versants marqués et « encadrant » l’axe d’écoulement. Ces emprises sont importantes, car elles peuvent être concernées par des écoulements ou des stagnations d’eau. Pour définir ces zones, c’est un nouveau traitement de la topographie qui a été réalisé, toujours grâce à la plate-forme i-ExZEco en analysant le relief pour obtenir une enveloppe retraçant le contour du thalweg.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 37/79 Cela est obtenu par un traitement s’apparentant à une simulation du remplissage des thalwegs avec une hauteur d’eau fixée par l’utilisateur : ici 0,5 m. De la même manière que pour les axes de ruissellement, l’emprise inondable n’a été retenue qu’en dehors des secteurs déjà couverts par la modélisation hydraulique.

4.2.3 - Les zones accumulation

Afin de proposer une cartographie des zones d’accumulation, un algorithme est utilisé par la plate-forme i-ExZEco pour mettre en évidence les « cuvettes » topographiques de l’ensemble du secteur d’étude. Le résultat est, là aussi, une table raster identifiant, pour chaque maille (25 m²) : • si la maille est située sur une cuvette, • et si oui, sa profondeur par rapport au sommet de la cuvette. Une fois ce travail réalisé, une sélection est réalisée pour ne garder que : • les cuvettes situées au sein de l’emprise inondable des thalwegs, • les cuvettes dont la profondeur est supérieure ou égale à 0,8 m. La valeur 0,8 m a été retenue pour ne considérer que les dépressions topographiques particulièrement marquées et pour s’affranchir ainsi des éventuelles imprécisions ou erreurs du MNT dont la précision en z est de l’ordre de 0,4 à 0,5 m. Par ailleurs, en ne retenant que les zones situées dans l’emprise inondable qui est le siège d’écoulements superficiels potentiels, la hauteur d’eau au sein des cuvettes est potentiellement proche du mètre : 0,8 m de profondeur (cuvette) à laquelle s’ajoute une faible épaisseur d’écoulement au sein de l’enveloppe inondable, classiquement comprise entre 10 et 20 cm.

4.3 - Qualification de l'aléa ruissellement:

Comme évoqué précédemment, deux types de zone sont considérés pour la qualification de l'aléa : les zones d'écoulement et les zones d'accumulation. Le principe est de tenir compte des paramètres hydrologiques du phénomène mais aussi de prendre en compte la traduction de son intensité en terme de dommages aux biens et de la gravité pour les personnes. Pour fixer le niveau d'aléa, l'idée est de se rapprocher des notions de hauteur et de vitesse, classiquement utilisées. Le tableau ci dessous expose le croisement classique des deux paramètres. Les vitesses sont considérées respectivement comme faibles pour des valeurs inférieures à 0,20 m/s, moyennes pour des valeurs comprises entre 0,2 et 0,5 m/s, et fortes au-delà. Néanmoins, en l'absence de modélisation hydraulique, une vision qualitative du concept est privilégiée.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 38/79 Grille « classique » d'évaluation de l'aléa sur les critères hauteur-vitesse (d’après le guide "PPRI (ruissellement péri-urbain)" de juin 2003, MEDD)

Au niveau des axes de ruissellement : Les axes de ruissellement sont le « cœur » du processus d’écoulement des eaux en surface. En concentrant les écoulements et en accélérant la dynamique du phénomène, ils justifient leur étude et leur analyse poussées. Leur rôle drainant et la vitesse, souvent forte, des écoulements s’y déroulant incitent à la plus grande considération. En conséquence, chaque axe d’écoulement cartographié (axe historique retenu ou axe identifié par l’analyse hydrogéomorphologique) présente un aléa fort. Ces secteurs sensibles sont par ailleurs souvent le siège d’écoulements particulièrement turbides (forte teneur en matériaux érodés ou en objets divers transportés). Dans certains cas, des embâcles peuvent se produire et aggraver localement le phénomène (augmentation de la hauteur d’eau et/ou élargissement de la zone d’écoulement) : en conséquence, un tampon (enveloppe forfaitaire qualitative) de 10 m (de part et d’autre) est associé à chacun d’entre eux.

Au niveau des enveloppes inondables associées aux axes de ruissellement L’emprise inondable d’un axe d’écoulement correspond à une zone, le fond de thalweg, au sein de laquelle des inondations peuvent se produire, • soit parce que l’événement pluviométrique est très intense, • soit parce qu’un ouvrage hydraulique subi un dysfonctionnement, • soit parce qu’un embâcle réduit la section d’écoulement et engendre des débordements latéraux. Les vitesses d’écoulement, ainsi que les volumes en transit, y sont plus faibles qu’au niveau de l’axe en lui-même. Au regard de l’analyse topographique réalisée (et sous réserve d’absence d’imprécision voire d’erreur du MNT), les hauteurs d’eau dans cette emprise peuvent atteindre jusqu’à 0,5 m. L’aléa affecté à cette emprise inondable est donc considéré comme faible.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 39/79 Au niveau des zones d’accumulation Les zones d’accumulation ont été rapprochées des « zones dépressives » au sein desquelles les écoulements sont convergents. Si les écoulements convergent, cela signifie qu’il n’y a pas d’exutoire et que l’accumulation d’eau y est possible. Dans ces zones, les vitesses d’écoulement sont donc faibles voire nulles mais les hauteurs potentiellement grandes. Les cuvettes topographiques retenues (dont la profondeur – et non la hauteur d’eau – est au minimum 0,8 m) sont situées au sein des « fonds de thalweg ». En conséquence, les hauteurs d’eau dans ces zones d’accumulation peuvent atteindre ou dépasser 1 m. Pour l’ensemble de ces raisons, l’aléa dans ces zones d’accumulation est considéré comme fort.

4.3.1 - Quelle cohérence avec la « qualification classique » ?

Un rapprochement est proposé entre les résultats issus de la réflexion menée sur la qualification de l’aléa ruissellement pour le bassin versant de la Verse et la grille « classique » de définition des niveaux d’aléa. La justification des niveaux d’aléa choisis pour chaque type de zone cartographiée (axes de ruissellement, emprises inondables et zones d’accumulation) apparaît ainsi à travers ce parallèle.

Parallèle entre la qualification proposée pour l‘aléa sur le bassin versant de la Verse et la grille de qualification disponible dans le guide national (MEDD 2003).

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 40/79 5 - Cartographie de l’aléa

Pour rappel, le périmètre du PPRi a été réduit par arrêté préfectoral modificatif du 15 avril 2015. Les communes concernées sont : Beaugies sous Bois, Beaulieu les Fontaines, Beaurains les Noyon, Berlancourt, Bussy, Campagne, Candor, Catigny, Crisolles, Ecuvilly, Fréniches, Frétoy le Château, Genvry, Guiscard, Lagny, Le Plessis Patte d’Oie, Maucourt, Morlincourt, Muirancourt, Noyon, Porquericourt, Quesmy, Salency, Sermaize, Vauchelles, Villeselve La cartographie de l’aléa débordement a été réalisée au 1/10 000e comme celle du ruissellement. Cette échelle de validité est étroitement liée à la méthodologie utilisée et à la précision du MNT disponible. L’emprise de l’inondation a été définie à partir de 3 classes de hauteur d’eau (0 à 0,5 m, 0,5 à 1 m, + 1 m). La cartographie de l’aléa débordement comprend également des profils de côte de crue qui indiquent l’attitude maximale en m NGF atteinte par les eaux à leur endroit pour la crue de référence du PPR, matérialisés par un trait rouge. Ces côtes de crue ne concernent uniquement que l’aléa débordement.

représentation cartographique de l’aléa débordement

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 41/79 La cartographie de l’aléa ruissellement est proposée pour l’ensemble des communes du bassin versant de la Verse à l’exception : • des communes dont seule une petite partie de leur superficie est située sur le bassin versant et sur laquelle aucun aléa n’est identifié, • des secteurs sur lesquels les axes d’écoulement drainent les eaux superficielles vers un autre bassin versant que celui de la Verse (communes située à cheval sur deux bassins versants), • des secteurs situés en aval de la voie SNCF traversant Noyon : sur ces secteurs qui concernent une partie des communes de Noyon, Sempigny, Pont-l’Evêque et Morlincourt, la morphologie plane et l’urbanisation importante ne permettent pas de remplir les conditions normales d’utilisation de l’outil i-ExZEco. Ces secteurs sont par ailleurs couverts par le PPRI du Noyonnais.

Communes (ou partie de commune) sur lesquelles aucun aléa n’est cartographié (kaki et violet)

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 42/79 Pour l’aléa ruissellement, trois types d’objets ont été cartographiés : • zones d’écoulement : axes de ruissellement correspondant à un aléa fort emprise inondable correspondant à un aléa faible • zones d’accumulation cuvettes correspondant à un aléa fort

représentation cartographique de l’aléa ruissellement

Concernant les zones couvertes par la cartographie, il faut noter que : * sur le bassin versant de la Mève et à l’aval de la confluence entre la Verse et la Mève, la cartographie est limitée par la présence du canal du Nord qui constitue un obstacle (remblai) aux écoulements vers la Verse ; * la priorité étant donnée à l’aléa débordement, la cartographie de l’aléa ruissellement n’est pas proposée au sein des lits majeurs des cours d’eau principaux déjà couverts par le débordement. La cartographie de l’aléa ruissellement « s’arrête » donc lorsque l’aléa débordement « débute ».

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 43/79 Illustration de la jonction entre les aléas ruissellement et débordement

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 44/79 6 - Le recensement des enjeux :

La DDT de l’Oise a décidé de mener simultanément au travail des aléas réalisés par le CEREMA, le travail de recensement des enjeux. Les enjeux ont été recensés sur tout le domaine d’étude ce qui signifie que les enjeux identifiés ne se situent pas nécessairement en zone d’aléa.

6.1 - Méthodologie utilisée

La DDT de l’Oise a rencontré les 32 maires concernés par le périmètre de prescription du PPR initial. Ces entretiens se sont déroulés du 9 décembre 2014 au 26 janvier 2015. Un des deux EPCI du territoire concerné (la Communauté de communes du Pays Noyonnais) a aussi été interviewée. De plus, l’entretien avec les élus de la commune de Guiscard nous a permis de rencontrer également le président du syndicat de la Verse.

6.1.1 - L’élaboration d’une grille pour recenser les enjeux localisés :

Afin de préparer au mieux les entretiens auprès des collectivités, une grille a été élaborée au préalable. Elle a servi de support lors des entretiens menés auprès des communes. Elle permet également d’appliquer une méthode unique à toutes les communes quelle que soit leur taille d’autre part. L’ensemble des grilles complétées sur les 26 communes du périmètre modifié sont consultables en annexe n°2.

Cinq types d’enjeux localisés ont été identifiés dans cette grille :

6.1.1.a - Les Établissements Recevant du Public (E.R.P)

Il s’agit de localiser la mairie, l’église, les écoles, la restauration collective, les équipements sportifs (gymnase, piscine, stade), les équipements culturels (bibliothèque), les autres bâtiments administratifs, les gares, les parkings couverts ou encore les espaces de campings. En ce qui concerne les ERP, nous avions aussi besoin de connaître les capacités d’accueil des ERP d’un point de vue réglementaire et dans la gestion de crise.

6.1.1.b - Les Activités-Entreprises-Commerces-Industries :

Il s’agit de recenser les commerces, les entreprises, etc. Compte tenu du caractère rural de ce territoire, les exploitations agricoles, les silos et coopératives agricoles y ont également été répertoriées. Préalablement, nous avions identifié les Installations Classées pour la Protection de l’environnement (ICPE) et les bâtiments d’élevage. Les entretiens nous ont permis de confirmer ou non ces informations (ICPE ou bâtiment d’élevage encore en activité ou pas)

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 45/79 6.1.1.c - Les Enjeux dits « stratégiques ».

Il s’agit des lieux primordiaux en cas de crue nécessaires à la gestion de crise : hôpitaux, cabinets médicaux, centre de secours, gendarmerie, équipements GDF et ERDF, stations d’épuration, points de captage. L’écluse située de SERMAIZE appartient à cette catégorie d’enjeu ponctuel.

6.1.1.d - Les Enjeux dits « publics » :

Y sont recensés les cimetières, réservoirs, châteaux d’eau.

6.1.1.e - Les Enjeux dits « particuliers »

Sont concernés les friches industrielles, commerciales ou agricoles, les châteaux, les décharges, les déchetteries

6.1.1.f - Les projets des communes.

Les municipalités ont pu faire connaître leur projet sur leur commune.

6.2 - Éléments de la cartographie

6.2.1 - Les zones urbanisées

Dans le cadre d’un Plan de prévention des Risques, le caractère urbanisé ou non d’un espace doit s’apprécier en fonction de la réalité. Il correspond à la photographie de l’état de l’urbanisation des différentes collectivités au moment de l’élaboration du PPR. Les zones AU ont été prises en compte. Dans le cadre du PPR de la Verse et compte tenu du caractère rural des communes incluses dans le périmètre de prescription, les centres urbains ont uniquement été définis pour Noyon et Guiscard. Il se distingue des zones urbanisées en fonction des critères suivants : • Le caractère historique et patrimonial • La densité (occupation du sol est importante) • La continuité du bâti • La mixité des usages

6.2.2 - Les dents creuses ou les zones à urbaniser

Sur les 32 communes concernées par le périmètre de prescription initial, 10 n’étaient pas

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 46/79 couvertes par de document d’urbanisme (pas de Plan d’Occupation des Sols, pas de Plan Local d’Urbanisme, ou de cartes communales). De ce fait, selon l’article L111-1 du Code de l’Urbanisme (CU), l’autorisation du droit des sols sur ces communes relèvent du Règlement National d’Urbanisme (RNU). Les 22 restantes sont soit couvertes par un Plan d’Occupation des Sols, soit par un Plan Local d’Urbanisme La distinction entre les communes « RNU » et les autres se traduit dans les enjeux surfaciques. En effet, pour les communes en RNU, on parlera de dent creuse tandis que dans les communes dotées d’un document d’urbanisme ce sera de zones à urbaniser. Un travail a été fait en concertation avec le service ADS de la DDT et la délégation territoriale de Compiègne pour définir les zones hors Partie Actuellement Urbanisée pour les communes en RNU.

6.2.3 - Les zones naturelles

Les zones naturelles correspondent aux zones non urbanisées du périmètre d’étude. Pour rappel, les enjeux de surface dans un PPR sont différents des zonages que l’on retrouve habituellement dans les documents graphiques des documents de planification urbaine. En règle générale et à partir du moment où l’on constate l’existence de bâtiments agglomérés, la zone est considérée comme une « zone urbanisée ». De plus, les enjeux liés à l’occupation du sol dans un PPR ne font pas de distinction entre les zones agricoles, naturelles, etc.

6.2.4 - Les enjeux localisés

Au-delà de la délimitation des zones urbanisés, il convient d’identifier tout ce qui contribue à la sécurité des personnes, à la protection des biens et à la gestion de crise. Ont été repérés : • les ERP correspondent aux établissements susceptibles d’accueillir une population de sinistrés ou vulnérable (écoles, maison de retraite…) • les activités • les enjeux stratégiques correspondent au centre de secours, la gendarmerie, l’alimentation en électricité, les organes de communication… • les enjeux publics correspondent au cimetière, au château d’eau,… • les enjeux particuliers correspondent aux friches, réservoir, décharge

Les données récoltées ont été synthétisées sur les cartes au 1/5000e présentée dans l’atlas cartographique.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 47/79 6.3 - La présentation des cartographies d’enjeux et l’analyse des remarques

6.3.1 - Réunion de présentation aux élus :

Le 30 janvier 2015, s’est tenu en sous préfecture de Compiègne, une réunion de présentation aux élus pour présenter la méthodologie utilisée pour caractériser les aléas débordement et ruissellement ainsi que le travail sur les enjeux. Le compte rendu de cette réunion figure en annexe 3. À l’issue de cette réunion, un délai a été laissé à chacun pour s’approprier les recueils cartographiques des aléas et enjeux et nous faire part des remarques, erreurs, oublis éventuels. Cela favorise l’appropriation des PPR par les élus et acteurs des communes concernés. Le PPR est un document co-produit.

6.3.2 - L’analyse des observations-remarques sur les cartographies d’enjeux :

L’ensemble des remarques reçues à la DDT par courrier ou voie électronique ont été analysées à travers un tableau de synthèse situé en annexe n°4 de la présente note. Quelques points sont à préciser ; Les exploitations agricoles ont été recensées comme « activité » dans les enjeux ponctuels, suite à la demande de la chambre d’agriculture lors de la réunion du 30 janvier 2015. Elles ont été considérées dans leur intégralité lorsque celle-ci se situait à cheval entre une zone urbanisée et une zone naturelle. De ce fait, à partir du moment où la ferme est en zone urbanisée, l’ensemble de la propriété de l’exploitant l’est aussi (uniquement les parcelles attenantes). Pour la commune d’Ecuvilly, le terrain de sport a été classé en zone urbanisée alors que celui-ci est classé en zone naturelle dans le PPR Mouvement de Terrain de Beaulieu les Fontaines, Candor, Ecuvilly et Margny aux Cerises, approuvé le 26 mars 2009. Pour ce PPRi, ce choix se justifie, car la restauration scolaire des communes d’Ecuvilly et Beaulieu les Fontaines a lieu au-dessus des vestiaires du terrain de sports. De ce fait, ce vestiaire est un ERP considéré comme un établissement sensible : il est maintenu en zone urbanisée. Concernant la commune de Morlincourt, nous avons anticipé le zonage du futur PLU prescrit en septembre 2014. La zone AU du document d’urbanisme a été reportée sur la cartographie des enjeux. Enfin, les quatre projets d’ouvrages d’art prévus dans le cadre du PAPI et situés sur les communes de Beaugies sous Bois, Berlancourt, Guiscard et Muirancourt ne sont pas repris dans les cartographies d’enjeux. En effet, les documents de prévention des risques sont des documents réalisés à un moment donné, donc ne sont répertoriés que les aménagements existants au moment du recensement des enjeux.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 48/79 7 - La définition des risques

Le risque résulte du croisement de l’aléa avec la présence d’enjeux vulnérables. Il n’y a pas de risque sans aléa, ni de risques sans enjeux. L’objectif est de distinguer les zones à risque important des zones à risque modéré. En zone d’aléa fort, la meilleure stratégie est de ne pas créer de nouveaux enjeux pour ne pas augmenter le risque. La réduction de la vulnérabilité des enjeux existants en zone de risque est un facteur fort de maîtrise des dommages potentiels. Dans le cadre du PPR de la Verse, deux types d’aléas ont été identifiés : • l’aléa débordement de la rivière Verse • l’aléa ruissellement : Le niveau de risque hiérarchisé a été établi en combinant le degré de vulnérabilité et le niveau d’aléa en fonction de la grille suivante :

pour le débordement :

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 49/79 pour le ruissellement :

Il a été décidé de ne pas établir d’atlas cartographique du risque.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 50/79 8 - Le zonage réglementaire

Le zonage réglementaire concrétise les objectifs de la démarche PPR, Les différents types de zonages ont été définis en caractérisant l’aléa et la présence d’enjeux, de façon à permettre la définition d’un règlement adapté pour chaque situation « aléa/enjeu » La classification obtenue permet d’identifier, pour chaque zone réglementée, les interdictions, les prescriptions ou les dispositions qui s’appliquent aux biens et activités existantes ou aux projets nouveaux, et qui sont décrites précisément dans le règlement du PPRi.

Pour le débordement : Type d’enjeux Zone urbanisée ERP, enjeux Zones naturelles, Zone à urbaniser stratégiques, enjeux publics Dents creuses centre urbain, zone d’activité Niveau de l’aléa Faible ZU faible ZU moyen ZN faible débordement Moyen ZU moyen ZU fort ZN moyen Fort ZU fort

Pour le ruissellement Type d’enjeux Zone urbanisée ERP, enjeux Zones naturelles, Zone à urbaniser stratégiques, enjeux publics Dents creuses centre urbain, zone d’activité Niveau de l’aléa Emprise ZU moyen ZN faible ruissellement inondable : faible Axes de ZU fort ZN moyen ruissellement

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 51/79 8.1 - Zones urbanisées

Une différenciation a été faite en fonction de l’aléa. Cinq zones sont définies en secteur urbanisé : • ZU fort débordement : zone de risque fort identifiée par une zone rouge pleine • ZU moyen débordement : zone de risque moyen identifiée par une zone bleu foncé pleine • ZU faible débordement : zone de risque faible identifiée par une zone bleu clair pleine • ZU fort ruissellement : zone de risque fort identifiée par une zone rouge tramée • ZU moyen ruissellement : zone de risque moyen identifiée par une zone bleu foncé tramée

La zone urbanisée « Rouge » ZU fort correspond à la zone identifiée comme zone d’urbanisation soumise à un risque fort du fait de la conjoncture entre la manifestation d’un aléa aux caractéristiques graves (plus d’un mètre d’eau ou axe de ruissellement et cuvette) et la présence d’enjeux vulnérables.

La zone urbanisée « Bleu foncé » ZU moyen correspond à la zone identifiée comme zone d’urbanisation soumise à un risque moyen du fait de la conjoncture entre la manifestation d’un aléa (de 0,5 à 1 mètre d’eau ou emprise inondable) et la présence d’enjeux vulnérables.

La zone urbanisée « Bleu clair » ZU faible située en zone de risque faible concerne les secteurs recevant des hauteurs d’eau de submersion inférieures à cinquante centimètres. Cette zone est une zone à risque moindre certes, mais des inondations vont provoquer des inondations lors de crues. Il n’y a pas de ZU faible pour le ruissellement.

Les zones urbanisées hors zone inondable ZU fort, moyen et faible ne sont pas réglementées. Au niveau des cartes du zonage réglementaire, en cas d’incertitude sous le trait de délimitation c’est le règlement de la zone la plus restrictive, contraignante qui s’applique.

8.2 - Zones naturelles :

Une différenciation a été faite en fonction de l’aléa. Quatre zones sont définies en secteur urbanisé : • ZN moyen débordement : zone de risque moyen identifiée par une zone vert foncé pleine

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 52/79 • ZN faible débordement : zone de risque faible identifiée par une zone vert clair pleine • ZN moyen ruissellement : zone de risque moyen identifiée par une zone vert foncé tramée • ZN faible ruissellement : zone de risque faible identifiée par une zone vert clair tramée

La zone naturelle « Vert foncé » ZN moyen correspond à la zone identifiée comme zone non urbanisée ou urbanisable soumise à un risque moyen (aléa : plus de 1 mètre d’eau ou axe de ruissellement et cuvette).

La zone naturelle « Vert clair » ZN faible correspond à la zone identifiée comme zone non urbanisée ou urbanisable soumise à un risque faible (aléa : moins de 1 mètre d’eau ou emprise inondable).

8.3 - Zones blanches :

Les zones regroupent par exclusion l’ensemble du bassin versant de la Verse qui n’est pas réglementé par les zones urbaines et naturelles du PPR. Cette possibilité de réglementation est garantie par le code de l’environnement qui prévoit, à l’article L 562-1, la possibilité de « délimiter les zones qui ne sont pas directement exposées aux risques mais où des constructions, des ouvrages, des aménagements ou des exploitations agricoles, forestières, artisanales, commerciales ou industrielles, pourraient aggraver des risques ou en provoquer de nouveaux […]. Un premier travail a été fait afin de recenser le réseau hydrographique et la végétation. Il n’a été fait aucune distinction entre fossés et cours d’eau. Pour rappel, en cas de doute sur l’interprétation cours d’eau ou fossé, toute personne peut adresser une demande par courrier ou par courrier électronique à la direction départementale des territoires de l’Oise (service de l’eau, environnement et foret) ou sur la boite [email protected] (extrait de la charte des bonnes pratiques pour l’entretien régulier des cours d’eau). Partant du principe qu’en agissant sur la « première goutte d’eau », les mesures pour lutter contre le ruissellement pourraient gagner en efficacité, une réflexion a été menée sur les périmètres à enjeu très fort pour lutter contre le ruissellement. Un travail en groupe de travail (services de la DDT, Entente Oise-Aisne, représentants des communautés de communes et Chambre d’Agriculture) a été mené sur ces secteurs situés en amont de la zone urbaine où un aléa est cartographié et non soumis directement à un risque donc non repéré sur les cartes d’aléa. Ce travail a été mené en croisant diverses données : connaissance du terrain, axes de ruissellements, topographie et lignes de crêtes, éléments de végétation, parcellaire agricole, DUP canal Seine Nord Europe). La cartographie figure en annexe 6 de la présente note.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 53/79 8.4 - Diverses informations

L’atlas cartographie du zonage réglementaire établi au 1/5000e indiquent la délimitation de chaque zone pour chacune des communes. La cartographie des secteurs à enjeu très fort pour lutter contre le ruissellement figure dans le règlement. L’échelle n’est pas le 1/5000e.

Enfin, le tableau ci-après résume les surfaces concernées par chacune des 9 types de zones :

Zone Surface concernée en km2 ZU fort débordement 0,25

ZU moyen débordement 0,21

ZU faible débordement 0,19

ZU fort ruissellement 0,52

ZU moyen ruissellement 0,65

ZN moyen débordement 1,68

ZN faible débordement 3,21

ZN moyen ruissellement 3,13

ZN faible ruissellement 5,72

Pour information, la surface totale des communes concernées par le PPRI représente 178, 62 km2, la surface touchée par un aléa 15,56 km2 soit 8,71 % du territoire.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 54/79 9 - Le Règlement :

Le règlement fait l’objet d’un document particulier dans le dossier du PPR. Il liste les interdictions et les dispositions à prendre en fonction de la nature du projet envisagé ou selon la localisation des biens et activités existants. Un des objectifs du PPR est de réduire la vulnérabilité des biens déjà exposés et construites antérieurement à l’approbation du PPR. Cela se traduit de deux manières :

• des mesures relatives aux projets intervenant sur du bâti existant : changements de destination, extensions, annexes… • des mesures applicables à l’ensemble des biens ou bâtiments déjà implantés dans l’une ou l’autre des zones du PPRI.

Dans les deux cas, le repère commun est la cote de référence. Il constitue un objectif pour la mise en sécurité des biens et des personnes, correspondant au niveau pouvant être atteint par l’eau en crue centennale. Bien entendu, il s’agit d’un objectif minimum, et le pétitionnaire peut choisir d’aller au-delà. Les mesures obligatoires ou recommandées pour les biens et activités existants à la date d’approbation du PPR, ont pour but de permettre aux habitants et aux activités déjà existantes mais situés en zone inondable de poursuivre l’occupation normale des locaux. Les mesures obligatoires peuvent être financées par le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM), conformément à l’article L561-3 du code de l’environnement. Pour rappel, le Fonds de prévention des risques naturels majeurs ou « fonds Barnier » mis en place par la loi du 2 février 1995, correspond à une aide financière dont le but est de favoriser la mise en œuvre des mesures de réduction de la vulnérabilité prescrites par les PPR. Ainsi, un particulier peut bénéficier, sous certaines conditions et dans certains cas, d’une subvention du fonds Barnier pour mettre en œuvre les mesures de réduction de la vulnérabilité de ses biens. Pour les biens assurés uniquement (contrat d’assurance incluant la garantie catastrophes naturelles), il contribue au financement : - des études et des travaux de prévention prescrits par le PPR. Le taux de financement est de 40 % pour les biens à usage d’habitation ; - des dépenses liées aux opérations de reconnaissance, de traitement et de comblement des cavités souterraines et des marnières ; - de l’indemnité allouée en cas d’acquisition amiable de l’habitation par la commune, un groupement de communes ou l’État. Il aide aussi au financement : - de l’indemnité allouée en cas d’expropriation du fait de péril important. - des frais de prévention liés aux évacuations temporaires et au relogement des personnes exposées. Les demandes de subvention doivent être adressées au préfet de l’Oise.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 55/79 Le fonds Barnier est géré par la Caisse Centrale de Réassurance. Il est alimenté par : - les sociétés d’assurances qui versent une partie de la cotisation perçue au titre des catastrophes naturelles (soit un prélèvement de 2 % des cotisations). - des avances de l’État.

En résumé, les taux de financement maximum sont de 40 % pour les biens à usage d’habitation ou à usage mixte, et 20 % pour les biens à usage professionnel (entreprise de moins de 20 salariés). Ce sont uniquement les prescriptions obligatoires à réaliser dans un délai de 5 ans qui sont finançables, alors que les mesures recommandées ne le sont pas. Pour les propriétés privées, le montant des mesures rendues obligatoires est limité à 10 % de la valeur vénale des biens exposés conformément à l’article R 562-5 du code de l’environnement et à l’article 5 du décret du 5 octobre 1995. En pratique, il est possible de réaliser l’ensemble des travaux pour un montant inférieur à 10 % de la valeur vénale, car certaines mesures de réduction de la vulnérabilité peuvent s’avérer onéreuse. Les mesures obligatoires et les prescriptions sur les bâtiments doivent être exécutées dans un délai de 5 ans qui suit l’entrée en vigueur du présent PPR.

En ce qui concerne la valeur vénale d’un bien, il faut noter qu’elle ne fait pas l’objet d’une définition législative ou réglementaire dans le corpus juridique national. La jurisprudence la définit toutefois comme correspondant à sa valeur marchande, c’est-à-dire au prix auquel ce bien pourrait être vendu ou acheté. Toutefois, la direction générale des impôts avait défini dans son « Guide de l’évaluation des biens « de 1989 que « La valeur vénale d’un bien correspond à sa valeur marchande, c’est- à-dire au prix auquel ce bien pourrait être vendu ou acheté. Évaluer un bien quel qu’il soit consiste donc à supputer la plus forte probabilité de prix auquel il pourrait se vendre s’il était mis sur le marché dans des conditions normales d’offre et de demande » Cette interprétation avait déjà été confirmée par la Cour de cassation dans un arrêt du 23 octobre 1984. Cette valeur vénale doit être estimée par le propriétaire du bien à qui est imposée la prescription des travaux. Cette estimation doit donc être menée par cette personne en s’appuyant le cas échéant sur un expert de son choix. À titre d’exemple, dans le cas du bâti résidentiel, les estimations menées par les agences immobilières, les notaires, etc. sont acceptables. En cas de constatation de cette valeur, le juge prendra sa décision sur la base de cette estimation et de l’estimation fournie par l’expert du gouvernement, qui sera dans ce cas France Domaines (source : PPRT)

En matière de sanctions attachées au non-respect du PPR, nous pouvons distinguer : • les sanctions administratives : lorsqu’en application de l’article L 562-1-III du code de l’environnement, le préfet a rendu obligatoire la réalisation de mesures de prévention, de protection et de sauvegarde et des mesures relatives aux biens et activités existants, et que les personnes auxquelles incombait la réalisation de ces mesures ne s’y sont pas conformées dans le délai prescrit, le préfet, peut, après une mise en demeure restée sans effet, ordonner la réalisation de ces mesures aux frais du propriétaire, de l’exploitant ou de l’utilisateur concerné.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 56/79 • les sanctions pénales : l’article L 562-5 du code de l’environnement envisage deux types de situations susceptibles d’entraîner les sanctions prévues à l’article L 480- 4 du code de l’urbanisme (le fait de construire ou d’aménager un terrain dans une zone interdite par un PPR approuvé ou le fait de ne pas respecter les conditions de réalisation, d’utilisation ou d’exploitation prescrites par le PPR). L’amende susceptible d’être prononcée en cas d’infraction est comprise entre 1 200 euros et 300 000 euros selon les cas. En cas de récidive, la peine d’amende peut être complétée par un emprisonnement de six mois. • les sanctions assurantielles : selon l’article L 125-6 du code des assurances, un assureur n’est pas tenu de garantir son assuré contre les effets des catastrophes naturelles s’agissant de biens et activités situés sur des terrains classées inconstructibles par un PPR (sauf pour les biens et activités existants avant la publication du PPR), des biens construits et des activités exercées en violation des règles administratives en vigueur lors de leur implantation et tendant à prévenir les dommages causés par une catastrophe naturelle. Ceci n’est possible que lors de la conclusion du contrat ou du renouvellement de celui-ci.

9.1 - Architecture générale du projet de règlement:

Le règlement comprend 5 titres : * portées du règlement -dispositions générales * réglementation des projets * dispositions applicables aux projets nouveaux * dispositions applicables aux biens et activités existants à la date d’entrée en vigueur du PPR * mesures de prévention, de protection et de sauvegarde

Dans le chapitre sur la réglementation des projets, de nombreuses définitions sont données et pour certains d’entre elles, elles ne sont applicables que telles que définies dans le règlement du PPRI Verse. Aussi chacun est invité à consulter cette partie du règlement pour une bonne application de la règle (ex : emprise au sol)

9.2 - Méthodologie

Le choix d’un PPR morphologique a été fait et des groupes de travail ont été constitués pour co-construire le règlement. Ces groupes de travail, articulés autour des thèmes de l’habitat et de l’agriculture, font écho à la demande des élus lors de la réunion du 1 er juillet en sous préfecture de Compiègne, de pouvoir intégrer une démarche participative. C’est ainsi que ce sont tenus : * le 10 septembre 2015 : un premier groupe de travail agricole où étaient conviés des représentants de l’Entente Oise Aisne, des 2 communautés de communes concernées, de la chambre d’Agriculture, divers services de la direction départementale des Territoires (DDT) ;

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 57/79 * le 14 septembre 2015 : un groupe de travail centré sur Guiscard, fortement impacté lors de événement de 2007. Étaient conviés des représentants de la commune de Guiscard, de l’Entente Oise Aisne, de la communauté de communes du Pays du Noyonnais, de divers services de la direction départementale des Territoires ;

* le 5 octobre 2015 : un groupe de travail relatif à l’identification des fossés. Ont participé à cette séance, un représentant de l’ONEMA, de l’Entente Oise Aisne, du syndicat des eaux, divers services de la direction départementale des Territoires ;

* le 20 octobre 2015, une réunion à la communauté de communes du pays du Noyonnais pour présenter aux élus la méthodologie pour élaborer une carte exhaustive du réseau hydrographique et des éléments du paysage pouvant être utiles à la lutte contre l’érosion ;

* le 4 novembre 2015 : une réunion de restitution des cartes sur les haies et réseau hydrographique à la communauté de communes du Pays du Noyonnais, en présence également de la communauté de communes du Pays des Sources ;

* le 17 novembre 2015 : une réunion de restitution pour la ville de Noyon à laquelle deux représentants de la municipalité ont participé en présence de la communauté de communes ;

* le 17 décembre 2015 : une réunion de restitution des cartes sur les haies et réseau hydrographique à la communauté de communes du Pays des Sources à laquelle ont assisté deux représentants de la commune de Candor en présence de la communauté de communes ;

* le 18 janvier 2016 : une réunion pour échanger sur les prescriptions à intégrer dans le règlement pour le drainage, l’irrigation, les haies, les bandes enherbées ;

* le 2 février 2016 : une réunion en interne à la direction départementale de territoires, avec deux représentants de la préfecture (SIDPC) pour échanger sur le projet de règlement ;

* le 18 février 2016 : une réunion de travail avec l’Entente Oise Aisne dans leurs locaux pour affiner les secteurs à enjeux très forts pour lutter contre le ruissellement s’est tenue en présence de deux représentants de l’Entente Oise Aisne et deux de la DDT. L’Entente Oise Aisne avait au préalable fait une visite sur le terrain et proposer des secteurs.

* le 23 février 2016 : un groupe de travail agricole auquel trois représentants de la chambre d’Agriculture ont participé. Une présentation succincte des règles émises dans le projet de règlement concernant le monde agricole a été faite, ainsi que la cartographie des secteurs à fort enjeux pour lutter contre le ruissellement.

* le 25 février 2016 : un groupe de travail relatif aux espaces urbains à laquelle étaient

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 58/79 conviés des représentants de l’Entente Oise Aisne, de la communauté de communes du Pays du Noyonnais, du syndicat de la Verse et la délégation territoriale de Compiègne. Une présentation succincte des règles émises dans le projet de règlement concernant les zones urbanisées a été faite.

* le 29 février 2016 : une réunion de travail entre une représentante l’Entente Oise Aisne et les services de la DDT afin de préciser la définition des périmètres dits à enjeux très fort pour lutter contre le ruissellement.

* le 17 mars 2016 : un groupe de travail relatif au monde agricole s’est réuni à Compiègne en présence des services de la DDT (Service Économie Agricole/ délégation territoriale, Service Aménagement Urbanisme et Énergie), de la chambre d’agriculture et de ses représentants locaux, ainsi que de l’Entente Oise Aisne.

Ces réunions ont poursuivi les objectifs suivants : • coproduire une carte exhaustive du réseau hydrographique du bassin versant de la Verse et reconnaître les éléments du paysage pouvant être utiles à la lutte contre le ruissellement • partager les contraintes pour l’urbanisation et échanger autour d’une règle adaptée • partager les contraintes pour l’activité agricole et échanger autour des prescriptions envisagées pour le drainage, les haies, les bandes enherbées… (à travers les groupes de travail agricole) • définir des secteurs à enjeux très forts pour lutter contre le ruissellement, en amont des zones urbaines, afin de prendre en compte le ruissellement « à la première goutte d’eau » • échanger avec les services de l’État autour des prescriptions et attendus des services (notamment pour l’instruction liée à la règle).

9.3 - Dispositions applicables selon les zones :

La stratégie de réduction du risque la plus sûre et la moins onéreuse pour la collectivité porte sur les enjeux, essentiellement par la maîtrise de l’exposition des nouveaux éléments au risque. Cette disposition répond à un principe fort des PPR, maintes fois affirmé : « afin de limiter les conséquences humaines et économiques des catastrophes naturelles pour la collectivité, le principe à appliquer est l’arrêt du développement de l’urbanisation dans toutes les zones exposées à un aléa apprécié par les études techniques comme fort » (extrait du PPRI du Noyonnais). Nous renvoyons à la lecture du règlement pour le détail des dispositions qui s’appliquent en fonction de la nature du projet et de la zone concernée. Une brève explication, non exhaustive, par zone, est proposée ci-dessous.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 59/79 Par ailleurs, dans ce sous chapitre, des compléments d’information sont apportés sur les notions évoquées dans les différentes zones du règlement. Ceux-ci sont donnés pour faciliter la compréhension du règlement, ou pour préciser le contenu d’un concept utilisé dans ce document. Pour ce faire, les personnes conviées aux différents groupes de travail ont été destinataires d’un 1er projet de règlement et ont émis des remarques. Ces dernières ont permis de faire évoluer la rédaction du règlement et notamment de définir certaines notions pour une meilleure compréhension de ce document. Toutefois, les termes définis dans les codes existants n’ont pas été repris. Par exemple, le lit majeur d’un cours d’eau est une unité hydrogéomorpholgique de la plaine alluviale. Il a été façonné par les cours d’eau au cours de son histoire et se caractérise par sa topographie et sa sédimentologie. Il s’étend jusqu’aux pieds de versants ou de terrasses. […] Le lit majeur correspond ainsi à l’enveloppe maximale de la plaine alluviale occupée par les crues d’un cours d’eau. (article R 214-1 du code de l’environnement). De même la zone d’expansion des crues (ZEC) est une zone peu ou pas urbanisée, située dans le lit majeur d’un cours d’eau, qui subit des inondations naturelles. Elles ne doivent pas être confondues avec les zones de rétention temporaires des eaux créées par l’article L 211- 12 du code de l’environnement. (réponse de la ministre de l’écologie et du développement durable relative à la définition des ZEC, le 4 octobre 2005).

9.3.1 - En zone urbaine débordement

3 zones ont été définies : * la zone urbaine de niveau fort : La hauteur d’eau dépasse un mètre. Dans cette zone, tout est interdit sauf quelques constructions, installations, occupations du sol sont autorisées sous conditions. La reconstruction de biens sinistrés est interdite. Les ICPE soumises à déclaration, ou à enregistrement sont interdites, car leur « création » ne nécessite pas d’étude de danger et d’étude d’impact contrairement aux ICPE soumises à autorisation pour lesquelles le risque inondation doit être examiné. Les constructions sont autorisées sous réserve que la sous face du volume construit soit située au-dessus du niveau de la crue de référence. Dans cette zone, le nombre de places de stationnement nouvelle est limité à 10 places et on privilégiera la non imperméabilisation des sols.

* la zone urbaine de niveau moyen : La hauteur d’eau est comprise entre cinquante centimètres et un mètre. Ce secteur peut accueillir tout type d’ICPE mais sous conditions, il en est de même pour la reconstruction après sinistre. Dans cette zone, le nombre de places de stationnement est limité à 20 places et on privilégiera la non imperméabilisation des sols. La construction d’abris sans murs pleins évoquée, est pour répondre notamment à une

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 60/79 obligation du code rural qui précise que la garde des animaux d’espèces bovines, ovines, caprines et équidés en plein air est interdite lorsqu’il n’y a pas d’abris pour les protéger des variations climatiques et lorsque les clôtures et autres dispositifs d’attache ou de contention présentent un danger d’accident de par leur nombre ou leur état (article R 214-18).

* la zone urbaine de niveau faible : tout est autorisé mais pour certaines constructions, autorisations, occupations du sol sous conditions. Dans cette zone, le nombre de places de stationnement est limité à 30 places et on privilégiera la non imperméabilisation des sols. Les équipements d’intérêt général de plein air à vocation sportive ou éducative et leurs constructions d’accompagnement sont autorisées sous réserve de la prise en compte du risque au moment de la conception d’équipement.

Dans ces zones sont abordés certains termes qui sont explicités ci-dessous : En matière de changement de destination, la notion d’augmentation notable de la population est mentionnée. Il s’agit en fait d’apprécier la vulnérabilité des personnes en fonction du projet et de l’utilisation réelle des locaux envisagée. La vulnérabilité humaine évalue les préjudices potentiels aux personnes, dans leur intégrité physique et morale. Entrent en ligne de compte le nombre de personnes exposées au risque, mais aussi leur capacité de réponse à une situation de crise. Par exemple, les personnes à mobilité réduite, les enfants, les personnes âgées … présenteront une vulnérabilité importante. Voici quelques exemples : * habitation en commerce : maintien de la vulnérabilité * garage en habitation ou local de stockage en commerce : augmentation de la vulnérabilité * habitation ou commerce en stockage, garage : diminution de la vulnérabilité

En matière de clôture garantissant le libre écoulement des eaux, il faut entendre un objectif à atteindre, celui de laisser l’eau circuler le plus librement possible en cas de crue. Il n’y a pas de définition précise de ce que doit être une clôture de ce type, c’est au maître d’œuvre de chaque projet qu’il revient de trouver la solution la plus adaptée. Par exemple, le cas le plus simple consiste en la réalisation d’une clôture grillagée large qui de fait est perméable à l’eau. S’agissant des clôtures utilisant des murs ou des murets, ce type de réalisation sur l’ensemble du périmètre de la parcelle est à proscrire. Il convient alors de trouver des solutions permettant de concilier les murets avec le libre écoulement des eaux comme la mise en place d’ouvertures de type portails, et en en réalisant qu’une seule façade en muret et le reste de la clôture en grillage. De même, des ouvertures spécifiquement destinées à l’écoulement des eaux peuvent être également réalisées. À titre indicatif et bien que la meilleure des solutions en guise de clôtures favorisant la transparence hydraulique en zone inondable soit la pose de clôtures grillagées avec maillage large, des solutions intermédiaires peuvent être envisagées. Il est donc possible, par exemple, de créer, des perforations en bas des murets de la taille d’un parpaing. Ces dispositifs doivent rester en état et donc être vérifiés régulièrement par le pétitionnaire de manière à s’assurer qu’ils ne s’obstruent pas dans le temps. (source : préfecture de la Marne) En matière de matériaux de construction les moins vulnérables à l’eau, quelques

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 61/79 conseils peuvent être donnés. Dès la conception ou la modification d’un bien immobilier, il est important de prendre en considération son caractère inondable. Il faut intégrer le fait qu’il sera endommagé par l’eau et faire en sorte qu’il reste le moins vulnérable possible. Les fondations du bâtiment et les vides sanitaires doivent pouvoir assurer leurs fonctions essentielles qui sont : - une bonne tenue du bâtiment aux pressions exercées par l’inondation - un blocage des remontées capillaires génératrices d’humidité - une facilitation du retour à la normale, en facilitant l’asséchement et le nettoyage du bâtiment Pour les constructions neuves sur vide sanitaire, il est fortement conseillé : - pour éviter toute déformation de structures, que l’eau y pénètre pour équilibrer les pressions. Il faut donc éviter de le rendre étanche. - pour pouvoir y pénétrer pour nettoyer, assécher et réparer, de prévoir : une trappe d’accès ou une porte latérale des communications entre tous les compartiments du vide sanitaire des ventilations posées en opposition avec dispositifs filtrants qui limiteront l’entrée des boues épaisses et faciliteront après la décrue, l’asséchement et le nettoyage la pose d’un lit de cailloux sur le sol pour faciliter l’évacuation de l’eau et le nettoyage - pour éviter des dommages par pollution, de fixer solidement au plafond ou sur les parois par des colliers métalliques rapprochés, toutes les canalisations et réseaux qui traversent le vide sanitaire. Concernant les matériaux, il faut être conscients qu’il n’existe pas de matériaux totalement invulnérables à l’inondation. Il n’y a pas de solution miracle pour le choix des matériaux toutefois il faut généralement choisir entre un dommage coûteux lié au remplacement rapide ou une longue phase de séchage/ nettoyage empêchant un retour rapide dans le logement. Dans tous les cas, il faut éviter les matériaux cumulant les deux handicaps. Pour les cloisons de distribution, une cloison sur ossature métallique imposera le changement des parements mais présentera l’avantage d’être opérationnelle dès ces travaux effectués. Elle offrira aussi un accès facile aux réseaux électriques et aux huisseries. Une cloison en matériaux lourds (parpaings, brique…) n’est pas endommagée par une inondation longue. Généralement seuls les enduits et revêtements sont à refaire dès que le support est sec, ce qui peut prendre plusieurs semaines. Les travaux peuvent être encore plus longs, s’il faut assécher les réseaux électriques dans la cloison ou changer les dormants de menuiserie. Ainsi, par exemple, on privilégiera un enduit à la chaux grasse sur les murs en élévation, des isolants retenant faiblement l’eau. On installera des menuiseries qui ne subissent aucune modification telles que gonflement, déformation lors d’une immersion prolongée. Pour les revêtements de sol, il faut savoir que la moquette sera souvent irrécupérable après une inondation et devra être enlevée et remplacée. Son arrachage permettra néanmoins de vérifier l’état du plancher support et si nécessaire d’en faciliter le séchage. Quant au carrelage, il supportera sans dommage une longue immersion, avec les risques suivants :

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 62/79 – s’il n’a pas été posé en tenant compte du caractère inondable (scellement ou colles résistantes à l’immersion prolongée), il se décollera – il allongera les temps de séchage des supports

9.3.2 - En zone urbaine ruissellement

2 zones ont été définies : * la zone urbaine de niveau fort : Dans cette zone, tout est interdit sauf quelques constructions, installations, occupations du sol sont autorisées sous conditions. La construction ne générant pas d’emprise au sol est autorisée (il convient de se référer à la définition d’emprise au sol telle que définie dans le règlement du PPRI Verse). Il faut entendre qu’il s’agit de transparence hydraulique. La reconstruction de biens sinistrés est interdite tout comme les extensions pour les bâtiments fonctionnels servant de dépôts phytosanitaires et les parcs de stationnement ou places de stationnement. La zone tampon (enveloppe forfaitaire qualitative) de 10 m de part et d’autre de l’axe de ruissellement entraîné que certaines parcelles situées le long d’une voirie, déterminée dans l’étude comme axe de ruissellement d’écoulement préférentiel, apparaissent impactées. Dans certaines configurations de terrain (topographie, aménagements,…), ceci peut ne pas correspondre en totalité aux écoulements réels. Il est impossible d’adapter au cas par cas pour chaque parcelle cette bande tampon.

* la zone urbaine de niveau moyen : Dans cette zone, tout est interdit sauf quelques constructions, installations, occupations du sol sont autorisées sous conditions. Les constructions sont autorisées sous réserve de la prise en compte de la situation urbaine. Des schémas illustrent les différents cas. La reconstruction de biens sinistrés est autorisée sous conditions.

Les remblais sont interdits dans la zone urbaine, à l’exception de ceux rendus nécessaires et dans le cadre de CINASPIC, c’est-à-dire Constructions et Installations nécessaires Aux Services Publics ou d’Intérêt Collectif

9.3.3 - En zone naturelle débordement

2 zones ont été définies : * la zone naturelle de niveau moyen : Dans cette zone, tout est interdit sauf quelques constructions, installations, occupations du sol sont autorisées sous conditions. Sont interdits : • l’arrachage des haies existantes, des bosquets

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 63/79 • les parcs de stationnement ou places de stationnement • les dépôts de matières polluantes • de combler tout élément du réseau hydrographique renseigné dans la « carte du réseau hydrographique et de la végétation pouvant lutter contre l’érosion »

Il n’est pas fait obstacle à l’entretien et la remise en état des drains existants. De plus, au niveau des activités agricoles, ce sont des recommandations qui sont énoncées et non des prescriptions. Il est rappelé que pour limiter l’érosion et le lessivage, et donc un maintien du stock en matière organique, il est recommandé : • la couverture du sol toute l’année • le maintien des prairies • la mise en place d’aménagements en aval des parcelles (fascines, bandes enherbées…) • la restitution des résidus de culture à la parcelle • la substitution d’une fertilisation organique à une fertilisation minérale • l’utilisation d’un travail superficiel du sol • le développement de méthodes alternatives au labour • la mise en place de semis sous-couvert de cultures associées • la diversification des assolements • l’absence de travail profond du sol…

* la zone naturelle de niveau faible : tout est autorisé mais pour certaines constructions, autorisations, occupations du sol sous conditions. Dans ce secteur, les équipements légers permettant l’accès et l’accueil du public dans les sites naturels sont autorisés sous condition que ces aménagements et constructions soient conçues sans remblai, de manière à être démontable ou hydrauliquement transparents.

On entend par lieu ouvert au public « un lieu accessible à tous, sans autorisation spéciale de quiconque, que l’accès en soit permanent et inconditionnel ou subordonné à certaines conditions » (source : TGI de Paris, 23 octobre 1986, confirmé par un arrêt de la Cour d’appel de Paris du 19 novembre 1986).

9.3.4 - En zone naturelle ruissellement

2 zones ont été définies : * la zone naturelle de niveau moyen : Dans cette zone, tout est interdit sauf quelques constructions, installations, occupations du sol sont autorisées sous conditions.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 64/79 Sont interdits : • l’arrachage des haies existantes, des bosquets • les parcs de stationnement ou places de stationnement • les dépôts de matières polluantes • de combler tout élément du réseau hydrographique renseigné dans la « carte du réseau hydrographique et de la végétation pouvant lutter contre l’érosion »

* la zone naturelle de niveau faible : tout est autorisé mais pour certaines constructions, autorisations, occupations du sol sous conditions. Dans ce secteur, les équipements légers permettant l’accès et l’accueil du public dans les sites naturels sont autorisés sous condition que ces aménagements et constructions soient conçues sans remblai, de manière à être démontable ou hydrauliquement transparents. Il est autorisé de créer des espaces de loisirs, d’aires de jeux et de parcs sous la condition de ne pas comporter de structures endommageables par la survenue des eaux et que l’écoulement des eaux ne soit pas entravé.

9.3.5 - En zone blanche

À partir d’un travail collaboratif autour de la rédaction du règlement du plan de prévention des risques, des règles ont été définies afin de limiter le ruissellement notamment en amont des zones urbaines, en préservant les éléments structurants du paysage et en entretenant le réseau hydrographique. En effet, en agissant sur la première goutte d’eau, toutes mesures pour lutter contre le ruissellement pourraient gagner en efficacité. Les secteurs qui ne sont pas soumis directement au risque (et donc non repérés dans la carte des aléas) ont été identifiés grâce à un gros travail notamment des représentants de l’Entente Oise Aisne qui se sont déplacés plusieurs fois sur le terrain pour tout d’abord repérer les secteurs, puis pour affiner les périmètres. Ainsi en croisant différentes données (connaissance du terrain, axes de ruissellement, topographie et lignes de crêtes, éléments de végétation, parcellaire agricole, déclaration d’Utilité publique relative au Canal Seine Nord Europe), une carte des secteurs à enjeux très forts pour lutter contre le ruissellement a été établie (cf annexe 6) ainsi que le réseau hydrographique et la végétation. Pour information, volontairement aucune distinction n’a été faite entre les cours d’eau et les fossés, car actuellement un travail est en cours sur le recensement des cours d’eau. La distinction entre fossé et cours d’eau n’est pas toujours évidente, il n’existe pas de définition légale du cours d’eau. De plus, ils ne sont pas régis par la même réglementation lorsqu’un aménagement est envisagé. Il a été précisé dans le règlement que tous les éléments identifiés comme faisant partie du réseau hydrographique du bassin versant de la Verse sur la carte établie, sont tous soumis à analyse dès lors que le pétitionnaire souhaite agir dessus. Il est alors obligatoire de remplir le formulaire d’intention de travaux avant d’entreprendre des travaux. Cet imprimé est disponible sur le site de la direction départementale des territoires de l’Oise.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 65/79 Par ailleurs, dans chaque zone de forts enjeux de lutte contre le ruissellement, figurant sur la carte en annexe 6, une étude doit être menée. Pour cette dernière, le nombre d’exploitants concernés, les caractéristiques des parcelles, la typologie de l’occupation du sol sont des éléments à prendre en considération. Les conclusions de cette étude doivent permettre de définir les endroits et les méthodes les plus adaptés pour lutter contre le phénomène d’érosion. Les dispositifs doivent être piochés dans la « boite à outils » figurant dans le règlement du présent PPRI. Les mesures ont été classées en 3 catégories à savoir : * mesures réglementaires * mesures pérennes * mesures non pérennes. Cette étude devra être portée par une structure intervenant à une échelle pertinente. La structure porteuse pourrait être un EPCI ou tout autre entité ayant la compétence ruissellement. Elle devra être réalisée dans les 4 ans après l’approbation du PPRI. La mise en œuvre des mesures préconisées par l’étude hydraulique, entrant dans le cadre de l’hydraulique douce devra être réalisée dans l’année suivante. D’amont en aval, nous pourrions avoir des actions agronomiques (couvert végétal d’inter cultures, travail du sol), de l’hydraulique douce (haies, fascines, bandes enherbées), des aménagements régulateurs (digues, barrages filtrants, fossés à redents) et des aménagements de stockage (bassin de rétention, mares). Quelques moyens sont détaillés ci-dessous :(liste non exhaustive)

9.3.5.a - Haie

(source EOA) La haie à un triple effet : elle ralentit le ruissellement, provoque le dépôt des terres et sédiments transportés et favorise l’infiltration de l’eau dans le sol. Son intérêt environnemental est également clairement avéré : source de biodiversité, abris et réserve de nourriture. Les haies sur talus implantées perpendiculairement au sens de la pente jouent un rôle de rétention de l’eau à l’échelle de bassin versant. La problématique de la gestion de la ressource en eau est d’actualité, et les haies peuvent être des alliées intéressantes. Une haie sur talus fonctionne comme une éponge : elle garde l’eau et la libère peu à peu. Cette capacité de stockage se situe essentiellement sur 40 cm de profondeur sur 40 m en amont du talus et sur 1 m de profondeur au sein du talus. Des études montrent, qu’en fonction du type de sol, 5 m3 d’eau sont stockés par mètre de talus. La période la plus visible pour observer ce stockage est l’été, car c’est au pied des haies sur talus que l’herbe repousse le mieux. De plus, l’effet talus constitue également une coupure de pente qui facilite l’infiltration de l’eau de pluie qui ruisselle en surface. En aval, cela limite l’intensité des crues. En zone de culture, les haies implantées perpendiculairement au sens de la pente piègent les particules érodées. Il faut savoir qu’en fonction du type de sol, de la pente et des techniques culturales, l’érosion des sols peut monter jusqu’à 80 tonnes de terre par hectare et par an. Les haies peuvent donc limiter également les problèmes de coulées de boue, de comblement des fossés d’évacuations des eaux pluviales et préservent ainsi le capital

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 66/79 agronomique des sols. Dans ce cadre, l’Entente Oise–Aisne a engagé sur son territoire une action forte en faveur de la restauration du bocage via deux programmes pilotes distincts : * le PAPI Verse (60); * l’aménagement de ru de Fayau (02). L’objectif principal est de favoriser l’augmentation des temps de concentration des eaux et de réduire les phénomènes d’érosion.

L’Entente Oise-Aisne a choisi de réaliser des aménagements du type haie arbustive sur billon ou talus avec bande enherbée en amont en forme de noue.

Le talus ou le billon nouvellement créé sera raccordé aux talus historiques quand ces derniers existent. Dans tous les cas, l’emplacement de prélèvement de terre sera à préciser avec l’exploitant avec l’accord du maître d’ouvrage au moment des travaux. Avant l’édification du talus ou du billon, l’entreprise veillera à enlever et conserver la terre superficielle pour la remettre au-dessus une fois le talus ou le billon terminé. La couche superficielle du talus ou du billon sera dans la mesure du possible réalisée à partir de la terre de la parcelle. Au fur et à mesure de la construction du talus ou du billon, il sera procédé régulièrement à des tassements verticaux. La finition doit être moins tassée que le cœur afin de favoriser la croissance des plants. Sauf contre-indication, le format des talus ou des billons devra répondre aux critères suivants

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 67/79 Talus : Billon : Largeur à la base : 2 m Largeur à la base : 2 m Hauteur : 1 m Hauteur : 0,40 m Largeur au sommet : 0,80 m Largeur au sommet : 1 m

Les talus et billons construits ou restaurés devront répondre aux critères suivants : La terre est prélevée dans la parcelle sur une largeur de 3 mètres et sur de 10 à 20 cm d’épaisseur. Cette zone de prélèvement, sera la future zone enherbée. Elle est en forme de petite noue. La bande sur laquelle sera positionné le talus ou le billon sera « aérée » avec les dents du godet pour faciliter le développement futur des racines. La mise en œuvre se fera par tassement vertical au fur et à mesure du positionnement de la terre sur le linéaire. Les flancs seront tranchés et non tassés latéralement afin de donner au talus une pente supérieure à 45° (ce qui réduit la largeur au pied). Si un flanc du talus n’est pas accessible au tranchage (en bord de voirie ou boisement), il sera tassé latéralement pour le consolider. La terre prélevée au tranchage sera répartie sur la bande décaissée avant ou après un décompactage de cette bande tassée (à l’aide des dents du godet de terrassement). De plus : – la terre ne devra être ni trop humide, ni trop sèche pour permettre un bon compactage, – la finition est réalisée avec de la terre végétale sur une épaisseur moyenne de 40 cm. La finition devra être moins tassée que le cœur de l’ouvrage afin de favoriser la croissance des plants.

Le paillage mis en place sera composé à 100 % de matériaux biodégradables. Il doit limiter la pousse de la végétation spontanée sous les plants et conserver la fraîcheur du sol durant les 2 premières années après la pose. Afin de faciliter la reprise des jeunes plants, les plantations seront protégées par du paillis de lin.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 68/79 Dans le cas d’un paillage lin, 15 cm d’épaisseur minimum de paille comprimée sur 1 m de large sont nécessaires, soit 6 à 7 kg/m². Le lin est conditionné sous la forme de round-ballers.

Réalisation des plantations d’arbustes 60/80 à racines nues supportant le recépage sur deux rangs espacés de 50 cm. Module de plantation :

Après l’édification du talus ou du billon, du paillage et des plantations, les flancs du billon ou du talus seront aussitôt ensemencés. On y projette un mélange de Ray grass, fétuque et trèfle blanc et on tassera les graines pour une bonne adhésion aux flancs du talus ou du billon. De même, la bande de terre décapée pour réaliser le talus ou le billon, correspondant à la bande enherbée de 3 mètres de large (noue) sera également ensemencée.

Pour l’entretien Année N+1 à N+5 :

v 1ère tranche d’entretien o Pour la haie : -le dégagement des plants de 2ème année : dégagement effectué de façon mécanique en mai-juin et en septembre 2016 (2 passages par an si envahissement trop important), -le recépage des plants en fonction de l’état de croissance des arbustes. o Pour la bande enherbée : - tonte ou broyage 2 fois par an minimum, -surveillance et traitement des adventices.

v 2ème tranche d’entretien o Pour la haie : - le dégagement des plants de 3ème année :

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 69/79 dégagement effectué de façon mécanique en mai-juin et en septembre 2017 (2 passages par an si envahissement trop important), -le recépage des plants en fonction de l’état de croissance des arbustes si celui-ci n’a pas été effectué en 2016. o Pour la bande enherbée : - tonte ou broyage 2 fois par an minimum, - surveillance et traitement des adventices.

v 3ème tranche d’entretien o Pour la haie : - le dégagement des plants de 4ème année : dégagement effectué de façon mécanique en mai-juin et en septembre 2018 (2 passages par an si envahissement trop important), - taille au lamier ou taille manuel (scie par exemple) pour que la haie soit rabattue à 1 mètre de hauteur et qu’elle ne dépasse pas 2 mètres de hauteur et 2 mètres de largeur dans le cas où le recépage des plants aurait été effectué en 2016. o Pour la bande enherbée : - tonte ou broyage 2 fois par an minimum, - surveillance et traitement des adventices.

v 4ème tranche d’entretien o Pour la haie : -le dégagement des plants de 5ème année : dégagement effectué de façon mécanique en mai-juin et en septembre 2019 (2 passages par an si envahissement trop important), - taille au lamier ou taille manuel (scie par exemple) pour que la haie soit rabattue à 1 mètre de hauteur et qu’elle ne dépasse pas 2 mètres de hauteur et 2 mètres de largeur dans le cas où le recépage des plants aurait été effectué en 2017. o Pour la bande enherbée : - tonte ou broyage 2 fois par an minimum, -surveillance et traitement des adventices. Les produits de coupe ou de taille ne seront pas stockés en amont immédiat de l’ouvrage. L’entrepreneur se chargera de les broyer et d’utiliser les copeaux pour renouveler le paillage.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 70/79 Enfin, les haies sont incluses dans l’une des dispositions relatives à la "conditionnalité, la bonne condition agricole et environnementale n°7 (BCAE7)". L’inclusion des haies dans cette "BCAE7" permet de rendre les surfaces correspondantes éligibles aux aides du 1er pilier de la PAC.

9.3.5.b - Fascines / diguettes végétales

La fascine est un ouvrage léger qui permet le ralentissement des écoulements et le dépôt des sédiments entraînés.

(source Action agricole picarde et guide de l’érosion) La fascine, constituée de branchages, a été utilisée à l’origine pour conforter les berges des cours d’eau, puis a été adaptée pour lutter contre l’érosion des sols. Positionnée en travers de l’axe de ruissellement principal, elle constitue un obstacle perméable qui freine l’eau et retient la terre. Outre son efficacité rapide en termes de rétention des sédiments, de récentes expérimentations réalisées par l’Areas (association de recherche sur les sols basée en Normandie) ont permis d’estimer les volumes infiltrés aux abords des fascines à savoir 170 mm/heure. Aussi, l’association haie et fascine permet de prolonger le frein au ruissellement puisqu’au bout de dix ans on considère qu’une fascine non rechargée n’est quasiment plus efficace alors que la haie dense atteindra son rythme de croisière en termes de ralentissement des flux hydrauliques. Pour être efficace, elle doit être installée perpendiculairement à l’axe du talweg en mitoyenneté ou inter-parcelle, dans une même parcelle, en coin de parcelle afin de retenir la terre et freiner l’eau. Le choix des matériaux est important, il convient de prendre des bois résistants au pourrissement (saule, hêtre, noisetier) ou qui se bouture naturellement. Les branches doivent être de taille différentes pour avoir des fagots les plus serrés possibles. Les fagots sont placés en longueur entre les deux rangées de pieux. Le premier fagot est enterré aux trois quarts (il faut mettre la terre en plus à la base de la fascine sur toute la longueur pour éviter que l’eau ne crée de circuits préférentiels). Les autres fagots sont ensuite posés en quinconce pour créer un barrage homogène sur toute la longueur. Un fil de fer sur le dernier fagot permettra de fixer les matériaux. La hauteur totale hors terre est de 60 à 70 cm.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 71/79 Les fascines doivent être taillées régulièrement en fonction de la reprise de la végétation pour ne pas occuper trop d’espace.

Par contre, la mise en place de fascine vivante est déconseillée sur les réseaux de drainage, aussi les diguettes végétales seront privilégiées. Les recommandations pour leur localisation est la même que pour les fascines vivantes. Les matériaux utilisés sont des pieux en bois mort et des carrés ou des boudins de coco. Les boudins sont à remplacer tous les 5 à 7 ans pour assurer la pérennité de l’ouvrage.

9.3.5.c - Fossés à redents

Il s’agit d’une catégorie de fossé relativement bien adaptée pour jouer un rôle tampon. Ils sont en effet recoupés de petites buttes transversales créant une succession de compartiments se déversant les uns dans les autres par surverse, propice à la sédimentation des Matières en Suspension (MES), la rétention et l’infiltration d’une partie de l’eau circulant dans le fossé.

9.3.5.d - Pratiques culturales adaptées

Depuis quelques décennies, l’évolution de l’action de l’homme sur les paysages et la modification des pratiques agricoles ont entraîné une aggravation du phénomène de ruissellement. Toutefois ces facteurs sont réversibles dès lors qu’une prise de conscience de leur impact soit faite et qu’une action soit entreprise. (source guide de l’érosion) Des pratiques culturales adaptées au positionnement de la parcelle et au type de sol augmentent l’efficacité de la gestion hydraulique du bassin versant. Les pratiques agricoles ont évolué et peuvent être à l’origine d’une dégradation hydraulique des bassins agricoles, dans le cas par exemple d’affinement du sol (trop poussé il favorise la formation d’une croûte de battance), de tassements des sols dus à la mécanisation agricole et à la multiplication des interventions culturales (maintenant les machines agricoles possèdent des pneus mieux adaptés aux sols à faible portance et le nombre de passages est réduit en combinant les outils), de baisse de la teneur en matière organique du sol (le retournement des prairies permanentes diminue la teneur en matière organique du sol, l’épandage de fumier enrichit le sol en matière organique). L’implantation d’un couvert végétal permet de protéger le sol de la dégradation par les pluies. De même, le travail du sol dans le sens de la pente accentuant fortement le phénomène de ruissellement en traçant des lignes préférentielles pour l’eau, un travail perpendiculaire à la pente est vivement souhaitable, mais il est parfois difficile à mettre en œuvre. En techniques culturales adaptées peuvent être citées : * le non labour (ou un labour adapté) * le non déchaumage pendant l’interculture * les cultures intermédiaires qui présentent un intérêt hydraulique, agronomique et économique…

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 72/79 9.3.5.e - Bandes enherbées / Ripisylve

La bande enherbée constitue une couverture végétale du sol pouvant assurer une grande protection contre l’érosion. En effet, elle permet d’améliorer l’infiltration des eaux de ruissellement grâce au système racinaire des graminées, elle protège le sol contre l’arrachement des particules de terre, elle limite le transfert de sédiments et des polluants vers les cours d’eau. Dans le cas de ce PPR, les bandes enherbées seront de la ripisylve le long des cours d’eau sauf en présence de drains. La ripisylve, forêt présente sur les berges des cours d’eau, remplit plusieurs fonctions : • favoriser l’infiltration de l’eau vers la nappe phréatique • reconstituer des corridors biologiques (zone favorable aux déplacements de la faune sauvage et lieu de vie pour de nombreuses espèces animales et végétales) • réguler la température de l’eau et l’ensoleillement pour éviter la prolifération de végétation aquatique • réduire les crues en stockant l’eau et en ralentissant la vitesse du courant • épurer et filtrer certains polluants • limiter l’érosion et fixer les berges • une source de nourriture pour la faune aquatique (feuilles, brindilles) • assurer une fonction récréative auprès du public (source : plaquette « sur les traces des inondations du Conseil régional de Picardie)

9.3.5.f - Agroforesterie

L'agroforesterie est un mode d’utilisation des terres où des arbres sont délibérément associés aux cultures ou à la production animale pour former une même unité. L’interaction biologique et physique entre les cultures et l’élevage est modifiée pour améliorer la production agricole des terres. L’agrofesterie limite l’érosion, structure le sol, retient l’eau, pompe les nitrates et piège le carbone. Quelques données : • En termes de productivité, notamment : un hectare d’agroforesterie permet de produire autant que 0,8 ha de culture et 0,6 ha de forêt. • Les études menées ont montré que la productivité globale d’une parcelle de 2 ha en agrofesterie est supérieure de 30 à 60 % à celle que l’on obtient sur 1 ha de forêt additionné à 1 ha de cultures (source : INRA) • en Poitou Charentes, sur une parcelle de 25 ans associant grandes cultures et plantations de noyers/merisiers, le taux de matière organique s’est révélé 50 % plus élevé que celui du témoin agricole pur (source : INRA)

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 73/79 9.3.6 - Dispositions applicables aux biens et activités existants à la date d’entrée en vigueur du PPR

Si l’on considère comme appliquée pour le futur, la réglementation du PPR pour les projets nouveaux dans les zones réglementées, l’objectif de maîtrise des nouveaux enjeux dans les zones les plus exposées sera atteint, Cependant, il reste une source importante de dommages potentiels parce qu’il y a des personnes et des biens existants, exposés et vulnérables. Certains équipements techniques sont particulièrement endommageables et vulnérables alors qu’ils sont indispensables lors du retour dans l’habitation. C’est essentiellement le cas de l’équipement électrique, de la ventilation. Au niveau installation électrique, plusieurs mesures doivent être prises lors de la construction ou lors de la réfection du réseau électrique : - liaison étanche entre le coffret d’arrivée et le tableau électrique de protection distribution - installation au-dessus de la cote de la crue de référence de tous les tableaux électriques de protection distribution - séparation des réseaux desservant les parties inondables des parties non inondables, de façon à ce que les pièces hors d’eau puissent être alimentés sans risque dès le retour au domicile - pose descendante des réseaux électriques afin qu’ils puissent s’auto vidanger lors du départ de l’eau - protection par disjoncteur différentiel de type locaux humides pour l’ensemble des réseaux qui desservent les pièces inondées. En matière de ventilation, on veillera à installer des systèmes d’occultation ou de filtre sur les ouvertures de ventilation afin de limiter la pénétration d’eaux souillées. Dans le cas d’une ventilation mécanique, on mettra hors d’eau l’extracteur et on prévoira en point bas un système de vidange des gaines.

Concernant les éléments extérieurs, un soin devra être apporté à la cuve fioul ou citerne gaz. En effet, elles doivent rester étanches pour éviter toute pollution et être solidement fixées pour éviter qu’elles sortent de leur scellement et qu’elles deviennent des objets flottants. Un mauvais arrimage peut engendrer des mouvements de ces équipements, qui même s’ils sont limités peuvent rompre ou déformer les canalisations les reliant aux installations et provoquer des pollutions pour les cuves à fuel ou des risques d’explosion pour le gaz. À défaut de les mettre hors d’eau, il est donc indispensable de : - renforcer l’arrimage des cuves enterrées ou aériennes pour éviter qu’elles ne soient soulevées par les eaux - installer un système d’obturation étanche des évents de la cuve ou les relever au- dessus de la crue de référence - rendre étanche et protéger l’orifice de remplissage contre tous chocs ou fortes

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 74/79 pressions - prévoir une fixation des canalisations entre la cuve et le logement évitant toute déformation liée à l’inondation.

Quelques sujétions pour limiter les dommages : - pour une terrasse extérieure, installer une bordure en béton sur le pourtour du revêtement de la terrasse afin de bloquer le sable et éviter son entraînement - pour un local jardin, empêcher la flottaison de tous les objets (stockage de bois de chauffage…) qui emportés par les eaux peuvent constituer des embâcles - pour les piscines, bassins, matérialiser leur emprise pour assurer la sécurité des secours et éviter les chutes dans ces trous d’eau.

9.3.7 - Mesures de prévention, de protection, de sauvegarde

Le titre V du projet de règlement regroupe une série de mesures destinées à satisfaire les objectifs suivants : * réduire la vulnérabilité au risque d’inondation des biens et activités (futurs et existants) tant à l’échelle parcellaire qu’à celle des secteurs inondables concernés dans ce PPR * faciliter l’organisation des secours (gestion de crise).

Ces mesures sont obligatoires avec un délai de mise en œuvre qui différent suivant la mesure.

9.3.7.a - Pour les communes

Ainsi les communes ne disposant pas d’un Plan communal de sauvegarde (PCS) à la date d’approbation du PPR sont tenues d’en réaliser un dans un délai de deux ans à compter de l’approbation du PPR. Ils devront un volet inondation. Un exercice global ou partiel intégrant a minima l’alerte de la population et le déploiement du poste de commandement doit valider ce plan. Des guides méthodologiques sont téléchargeables sur le site du ministère de l’intérieur (www.interieur.gouv.fr) ainsi qu’une trame simplifiée destinée aux communes rurales de moins de 500 habitants. La préfecture peut assurer un accompagnement des communes. Pour rappel, le PCS permet de planifier les mesures de sauvegarde afin d’assurer la protection et la mise en sécurité de la population. Son élaboration est de la responsabilité de la commune. Il doit faire l’objet d’un arrêté municipal et doit être mis à jour de façon périodique a minima tous les cinq ans.

Pour établir ce PCS, la commune doit avoir élaboré au préalable son dossier d’information

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 75/79 communal sur les risques majeurs (DICRIM). Ce dernier est élaboré à partir du dossier départemental des risques majeurs (DDRM) rédigé par la préfecture, de l’ensemble des transmissions d’information aux communes (TIM) transmises par les services de l’État et des informations contenues sur le site internet prim.net/ ma commune face aux risques. Le DICRIM est en premier lieu un document permettant de réaliser une analyse des aléas, enjeux, vulnérabilités sur le territoire de la commune. Il indique les mesures de prévention, de protection, et de sauvegarde relatives aux risques auxquels est soumise la commune concernée. Il rappelle également comment et où s’informer sur les risques et les consignes comportementales individuelles. Le DICRIM doit être élaboré dans les meilleurs délais à compter de l’approbation du PPRI. La commune doit informer le public de son existence par voie d’affichage et le met à la disposition en mairie pour une libre consultation.

Le PCS doit recenser les habitations ne possédant pas de niveaux refuges et identifier le niveau d’autonomie des personnes les occupant, afin de connaître le degré d’exposition et d’anticiper les moyens à mettre en œuvre pour les évacuations. La mise en œuvre de cette mesure est de 3 ans après l’approbation du PPR.

Par ailleurs, les maires des communes concernées par le présent PPR sont tenus d’informer la population sur le(s) risque(s) naturel(s) au moins une fois tous les deux ans, par tout moyen à leur convenance.

9.3.7.b - Pour les gestionnaires des réseaux

Il est imposé aux gestionnaires de réseaux, sous un délai de 2 ans à compter de l’approbation du PPR, de réaliser une étude visant à mieux caractériser l’exposition aux risques inondation de l’ensemble de leur réseau, dans le but de déterminer : • le nombre de clients « coupés » en cas d’arrêt de tous les équipements situés en zone inondable • le nombre de clients pouvant être alimentés via des solutions de secours • les équipements nécessitant d’être relevés en priorité pour alimenter les clients ne pouvant l’être par des solutions de secours. et réaliser un relevé altimétrique de tous les équipements recensés en zone inondable. Cette étude devra être cartographiée et portée à la connaissance des maires qui réalisent le plan communal de sauvegarde, de la direction départementale des territoires au service gestion de crise, de la préfecture de département au service interministériel de défense et de protection civiles.

Ils sont dans l’obligation, dans un délai de 5 ans, de : * isoler et protéger les réseaux des effets d’immersions * installer au-dessus de la cote de référence les armoires téléphoniques, les transformateurs électriques ou tout matériel sensible

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 76/79 * équiper d’une mise hors service automatique, les réseaux de gaz, d’électricité et de téléphone.

9.3.7.c - Pour les établissements publics, les ERP et les bâtiments culturels

Dans un délai de 2 ans à compter de l’approbation du PPR, une analyse détaillée de la vulnérabilité de l’établissement face à l’inondation doit être faite. Le maître d’ouvrage dispose d’un délai de 5 ans pour élaborer un plan de protection contre les inondations.

10 - Après l’approbation du Plan de prévention des risques

Afin de s’approprier le document par tous, d’échanger sur les prescriptions à mettre en œuvre lors d’un projet, il est envisagé de mettre en place « une maison du PPR », mobile. Celle-ci aura pour mission d’aider le concitoyen, de répondre à ses interrogations.

De même il conviendra que l’État programme des réunions afin de trouver la structure porteuse pour l’étude qui doit être réalisée dans les secteurs à fort enjeu pour lutter contre le ruissellement.

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 77/79 11 - Annexes

Annexe 1 : les arrêtés concernant le PPR Annexe 2 : les grilles de recensement des enjeux Annexe 3 : les compte-rendus des réunions Annexe 4 : tableau de synthèse des observations-remarques sur les cartographies des enjeux Annexe 5 : les arrêtés de catastrophe naturelle par commune Annexe 6 : carte du réseau hydrographique et végétation/ secteur à enjeu fort Annexe 7 : carnets

Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 78/79 Note de Présentation mise en consultation– PPRI de la Verse – 2016 79/79