Centrale Photovoltaïque Au Sol Des Clapas
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OCCITANIE Projet d’aménagement d’un parc photovoltaïque au sol x commune de Montcuq-en-Quercy-blanc (46) déposé par la SAS PHOTOSOL DEVELOPPEMENT Avis de l'Autorité environnementale sur le dossier présentant le projet et comprenant l'étude d'impact (articles L122-1 et suivants du Code de l’environnement) N° saisine: 2020-8851 N° MRAe 2020APO88 Avis émis le 14 décembre 2020 Avis adopté le 14 décembre 2020 par la mission régionale d’autorité environnementale de la région Occitanie Préambule relatif à l’élaboration de l’avis Pour tous les projets soumis à évaluation environnementale, une « autorité environnementale » désignée par la réglementation doit donner son avis et le mettre à disposition du maître d’ouvrage, de l’autorité décisionnelle et du public. Cet avis ne porte pas sur l’opportunité du projet, mais sur la qualité de l’étude d’impact et la prise en compte de l’environnement dans le projet. Il n’est donc ni favorable, ni défavorable. Il vise à améliorer la conception du projet et à permettre la participation du public à l’élaboration des décisions qui le concernent. En date du 22 octobre 2020, l’autorité environnementale a été saisie par le directeur départemental des territoires du Lot pour avis sur le projet d’aménagement d’une centrale photovoltaïque au sol, situé sur le territoire de la commune de Montcuq-en-Quercy-Blanc (46). Le dossier reçu comportait les pièces suivantes : • trois dossiers de demande de permis de construire complet et leurs annexes reçus en septembre 2020 à la DDT du Lot ; • un dossier d’étude d’impact et divers daté de mars 2020 ; • diverses contributions des services de l’État et une réponse à un courrier d’une association opposée au projet. L’avis est rendu dans un délai de deux mois à compter de la date de réception de la saisine et du dossier complet, soit au plus tard le 22 décembre 2020. À noter que l’analyse de la MRAe portera sur un examen global des trois projets et de l’ensemble de leurs incidences. Il y aura un avis unique de la MRAe sur ses trois permis de construire, car il s’agit au sens de l’article L 1. 122.1 du code de l’environnement d’un projet global. En application du décret N° 2020-844 du 3 juillet 2020 relatif à l’autorité environnementale et à l’autorité chargée de l’examen au cas par cas, le présent avis est adopté par la mission régionale d’autorité environnementale de la région Occitanie (MRAe). Cet avis a été adopté en collégialité lors de la réunion du 14 décembre 2020 de la MRAe réalisée en visio-conférence, conformément aux règles de délégation interne à la MRAe (délibération du 3 novembre 2020), par les membres de la MRAe suivants : Jean-Michel SOUBEYROUX, Jean- Pierre VIGUIER, Anne VIU, Yves GOUISSET, Sandrine ARBIZZI, Jean-Michel SALLES et Danièle GAY. En application de l’article 8 du référentiel des principes d’organisation et de fonctionnement des MRAe approuvé par l’arrêté du 11 août 2020, chacun des membres délibérants cités ci-dessus atteste qu’aucun intérêt particulier ou élément dans ses activités passées ou présentes n’est de nature à mettre en cause son impartialité dans le présent avis. L’avis a été préparé par les agents de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de la région (DREAL) Occitanie apportant leur appui technique à la MRAe et placés sous l’autorité fonctionnelle de son président. Conformément à l’article R.122-7 du Code de l’environnement, ont été consultés le préfet de département, au titre de ses attributions en matière d’environnement, et l’agence régionale de santé Occitanie (ARS). Conformément à l’article R.122-9 du Code de l’environnement, l’avis devra être joint au dossier d’enquête publique ou de la procédure équivalente de consultation du public. Il est également publié sur le site Internet de la MRAe Occitanie1 et sur le site internet de la préfecture du Lot autorité compétente pour autoriser le projet. 1 http://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/occitanie-r21.html 2/16 Synthèse Le projet consiste en l’implantation d’une centrale photovoltaïque au sol de 66 hectares (plus grand projet photovoltaïque du département) sur des terrains aujourd’hui majoritairement à vocation agricole et notamment céréalière mais aussi des franges boisées et des corridors de pelouse sèche de grand intérêt naturaliste. L’étude d’impact présentée comporte des défauts méthodologiques dans la réalisation de sa séquence d’évaluation environnementale. D’une part, il n’y a pas d’inventaire pour l’avifaune migratrice et hivernante, et la pression d’inventaire pour les autres taxons est insuffisante (aussi bien en termes de calendrier de passage que de temps passé). D’autre part, l’ensemble des analyses environnementales se cantonnent strictement aux parcelles de projet, faisant fi des enjeux périphériques notables et de l’intégration de ces parcelles dans des espaces plus vastes. Ainsi, l’étude naturaliste minimise les enjeux de conservation locaux des espèces présentes au sein de la zone d’étude et identifiées au sein de la ZNIEFF de type « plateau et contreforts du Coiron », contiguë au projet, les enjeux liés aux continuités écologiques identifiées au sein du SRCE et du SCoT (notamment le rôle de la chênaie pubescente, les haies, bosquets et les espaces embroussaillés, etc.). L’évaluation des incidences du projet reste trop généraliste en ne proposant pas de cartes combinatoires examinant les enjeux de conservation locaux avec les zones d’implantation des panneaux et des équipements connexes, et en ne précisant pas les taxons et les surfaces impactées. S’ajoute à cette première observation que la justification du niveau d’incidence retenu par groupes faunistiques n’est pas suffisamment argumentée d’un point de vue technique pour permettre de confirmer la caractérisation finale. Enfin, d’un point de vue paysager l’excellente analyse des enjeux réalisés n’a pas conduit le porteur de projet à allouer un niveau d’impact suffisant pour aborder la séquence d’évitement, de réduction et de compensation de manière proportionnée. L’absence de démonstration proposée de recherche d’une aire d’étude à l’échelle du SCoT puis de l’intercommunalité et de la commune, puis d’une adaptation aux différentes contraintes techniques et environnementales amène à la même conclusion : l’absence d’analyse itérative à chaque étape du projet conduit à ne pas intégrer les résultats des enjeux locaux et les incidences dans la recherche d’une solution de moindre impact. Compte tenu des incidences identifiées, aussi bien pour les habitats naturels, la flore, les espèces faunistiques et d’un point de vue paysager, la MRAe recommande la mise en place d’une séquence d’évitement plus large, conduisant soit au choix d’un autre site de moindre impact, soit a minima à une diminution significative de l’emprise du projet, le renforcement des mesures de réduction et la mise en œuvre de mesures compensatoires qui peuvent permettre une diminution significative des impacts environnementaux résiduels. En l’état, les mesures d’atténuation n’étant pas suffisamment ambitieuses (des impacts significatifs demeurent insuffisamment traités, l’emprise d’implantation retenue ne peut être considérée comme garantissant la solution de moindre impact, elle constitue une perte de biodiversité conséquence notamment d’un point de vue de la préservation de la biodiversité et du paysage. L'ensemble des recommandations de la MRAe est détaillé dans les pages suivantes. 3/16 Avis détaillé 1. Présentation du projet 1.1. Contexte et présentation du projet Le projet de centrale photovoltaïque se situe sur la commune de Montcuq-en-Quercy-Blanc2 dans le Lot sur des espaces naturels et agricoles. La zone d’étude concerne principalement un milieu dominé par des parcelles agricoles cultivées intensivement, par des pâturages ovins, quelques prairies et des pelouses buissonnantes. En périphérie, on note la présence de petits boisements de chênaie pubescente. Ce projet photovoltaïque fait l’objet de trois demandes de permis de construire distinctes voisines les unes des autres comme le montre la carte ci-dessous : localisation des zones d’étude du projet - extraite de l’étude d’impact - source IGN- réalisée par SINERGIA Le parc photovoltaïque de Montcuq-en-Quercy-Blanc occupera un plateau doucement vallonné entrecoupé de thalwegs boisés (zones naturelles). Il se présente en trois noyaux distincts pour une surface cumulée de 66 ha environ qui constitue une emprise très conséquente très largement supérieure aux projets existants et en développement dans le département. Le projet se compose de 947 tables photovoltaïques bi-pieux et 1 141 tables photovoltaïques mono-pieux et comprendra 110 988 modules photovoltaïques inclinés à 20° pour une emprise au sol de 274 396 m². La production d’énergie renouvelable sera directement réinjectée dans le réseau de distribution pour une puissance installée d’environ 49,4 MWc. Le système produira environ 64 GWh/an3. Pour relier les panneaux au réseau électrique le projet nécessitera huit transformateurs de 30 m² au sol et un poste de livraison de 240 m². Sont également prévus des équipements permettant de réaliser du stockage d’énergie sans que le dossier procède à leur description précise. 2 Montcuq-en-Quercy-Blanc est, depuis le 1er janvier 2016, une commune nouvelle issue du regroupement des cinq communes de Belmontet, Lebreil, Montcuq, Sainte-Croix et Valprionde. 3 le projet permettrait de subvenir à la consommation électrique (avec chauffage) de 7 600 appartements construits après 1999 ou de 5 767 maisons construites après 1999, ce qui correspond à environ 20 % du parc de logements du Lot. 4/16 La réalisation du projet nécessitera la création de 41 434 m² de pistes, l’installation de 10 690 mètres linéaires de clôtures et de cinq citernes incendies.