LES SOURCES DE LA GRANDE EN HAUT BERRY

Compte rendu de la sortie sur le terrain du 25 avril 2009 avec l'Association « Les Amis de Beaulieu »

2 figures hors texte: - fig.1 : Carte géologique simplifiée - fig. 2 : Coupe longitudinale de la Sauldre

La est un affluent du avec lequel elle conflue à la hauteur de Selles, en . Elle prend naissance aux confins du Berry et de la Bourgogne, dans les collines calcaires du Sancerrois, à une distance d'environ 110 km à vol d'oiseau de son embouchure. Mais si on compte ses méandres et nombreux détours, la longueur de son cours atteindrait 250 km ou plus. On y distingue deux parties très différentes : à l'amont, la haute Sauldre qui coule rapidement en profil d'érosion jusqu'à la limite de la Sologne; la basse Sauldre qui coule entièrement en Sologne avec un cours extrêmement lent et un cours très caprIcieux. La présente étude ne concerne que la haute Sauldre, en haut Berry.

Elle prend naissance par deux sources au pied du Signal d', point le plus haut de la Région Centre, à 326 mètres d'altitude. Elle atteint la plaine de Sologne à Blancafort, 30 km plus au nord, à une altitude de 180 mètres, ce qui lui donne une pente moyenne d'écoulement de 0,5 %.

De l'amont vers l'aval, la Sauldre traverse les terrains suivants:

Les marnes à huitres du Kimméridgien, entre Humbligny et Sens-Beaujeu Elles affleurent en fond de vallée mais sont surmontées par les calcaires du Portlandien qui couronnent les sommets des collines alentours. Ces deux étages stratigraphiques du Jurassique supérieur forment les reliefs du Pays sancerrois. Les marnes constituent une barrière imperméable ; les calcaires qui les surmontent sont des aquifères karstiques. Sous le signal d'Humbligny, ils donnent deux sources à leur base. La plus importante en débit appelée Fontaine de la Sauldre sort par deux griffons ; elle est considérée d'un point de vue touristique comme la source de la Sauldre. A la hauteur de Neuilly la rivière fait un coude brusque vers l'est, probablement à cause d'une faille orientée sud-ouest nord-est, bien visible sur l'image satellite. A la hauteur de Sens-Beaujeu, elle pénètre dans les calcaires portlandiens et reçoit les eaux d'une ligne de sources situées sur sa rive droite. Cette ligne suit le contact Kimméridgien-Portlandien. Ces sources ont donc la même position stratigraphique que la Fontaine de la Sauldre à Humbligny. Trois d'entre elles sont _..._------. captées: la Fontaine Audo ; la Fontaine Guellard la Fontaine de Combry. Cette dernière alimente le lavoir de Sens-Beaujeu.

Les calcaires du Portlandien (sommet du Jurassique) entre Sens-Beaujeu et l'aval de Boucart Après Sens la Sauldre reprend une direction nord. Du fait que le sens de l'écoulement est à contre-pendage des couches, la rivière remonte la séquence stratigraphique jusqu'au toit du Portlandien qu'elle franchit en aval de Boucart (cf. fig. 2). Etant donné la nature karstique de l'aquifère portlandien, on peut supposer que le lit de la rivière suive une ligne de pertes diffuses d'une partie de ses eaux vers les nappes profondes du Bassin de Paris. Aucune résurgence n'apparait d'ailleurs à ce niveau.

Les calcaires et argiles du Néocomien (Crétacé inférieur) entre Boucart et Le Noyer Cet étage a une faible épaisseur: une dizaine de mètres dans le bassin de la Sauldre. Il contient quelques niveaux ferrugineux. Nous n'avons observé qu'une seule source dans cet aquifère sur le versant ouest de la vallée: la Fontaine de la Minière (ce nom provient probablement d'une ancienne exploitation du fer dans les niveaux ferrugineux).

La formation argilo-sableuse de la Puisaye (Crétacé moyen) entre Les Farges et Vailly A partir des Farges la vallée de la Sauldre quitte les paysages calcaires du Sancerrois et entre dans le Pays Fort où elle entaille, toujours à contre pendage, l'épaisse série des sables et grès aquifères de la Puisaye alternant avec des couches d'argiles imperméables (argiles de Myennes). Plusieurs groupes de sources s'alignent le long des mêmes contacts entre sables, grès et argiles que dans les autres vallées du Pays Fort (Saleraine, Notre Heure, Venelle,...). Nous avons observé les sources de Jarsot, au Noyer, et la source captée de Jars. Vers les hauts des versants au dessus de cette partie de la vallée affleure la formation aquifère de la craie du Cénomanien. La base de la craie est représentée par une couche épaisse de quelques mètres de marnes imperméables donnant une ligne de sources dont fait partie la Fontaine aux Loups, entre Jars et Thou. Cet horizon aquifère est le même que celui qui alimente les sources amont du bassin de la Venelle. Le sommet du plateau dominant la rive gauche de la Sauldre est recouvert par une épaisse formation d'argiles à silex et conglomérats d'âge éocène.Le conglomérat de base est aquifère et donne une ligne de sources à mi-pente. Nous avons pu y observer la Fontaine Aux Vivants.

La craie du Cénomanien à Vailly A l'aval de Vailly la Sauldre pénètre dans les couches de base de la craie, puis avant Blancafort commence à couler à la surface des sables et argiles de Sologne, d'âge miocène. C'est en ce point que se termine son profil d'érosion. P.B.