Monsieur le Commissaire Enquêteur.

Je vous fais part de ma ferme opposition au projet Blancs Monts pour les raisons que je développe ci- dessous.

A quelques jours d’intervalle, j’ai appris que : - la cour d’appel de Douai avait autorisé le 26 janvier 2021 la construction des éoliennes des Havettes et Mottes (deux parcs de 4 éoliennes), - L’autorisation environnementale du projet des Blancs Monts (parc de 6 éoliennes) a été rendue recevable le 29 janvier, ce qui a amené Madame la préfète à prendre l’arrêté d’ouverture de l’enquête publique des Blancs Monts, le 22 février 2021.

Un projet de trop dans un secteur saturé : Dans notre région des hauts de nous avons dépassé les objectifs du SRE de 40 % (140 % de l’objectif d’après la DREAL). Le SRADDET signé par Monsieur le Préfet de Région en août 2020 n’est pas respecté. Pascal BOHIN vice-président du conseil départemental lors de leur dernière réunion des 26 et 27 avril s’est ainsi exprimé « Avec près de 2500 éoliennes, la région hauts de France est celle qui compte le plus de parcs éoliens. La , premier département de France pour la production d’énergie renouvelable, compte près de 1000 installations sur son territoire, soit le double de l’Aisne et du Pas de Calais, le triple de l’Oise et neuf fois plus que le Nord ». Nous sommes le premier département éolien de France.

SRADDET Hauts de France Règle 8

Nous demandons la stricte application du SRADDET. Le SRADDET préconise de rechercher d’autres sources d’énergies renouvelables que l’éolien ? Quels étaient les objectifs fixés pour la région et le département de la Somme puisque nous les avons dépassés ? A combien en sommes-nous ?

L’impact environnemental : L’avis de la MRAe (n°MRAe 2019-4124) nous dit que le projet les Blancs Monts jouxte les 8 éoliennes des Mottes et Havettes. Ces 2 parcs ayant fait l’objet d’un refus le 19 juillet 2019, l’étude du promoteur ne tient pas compte de la décision de la cour d’appel, sans doute trop récente. Si je constate que les parcs Havettes et Mottes sont ignorés dans les choix de l’implantation et dans les différentes études (l’étude paysagère, l’étude de l’avifaune et des

Page 1 chiroptères, l’étude acoustique et celle des dangers…), c’est aussi le cas d’autres parcs en instruction, par exemple Rossignol et Haute couture. Cela rend cette étude incomplète et orientée.

Où en étions-nous en éolien à la date du 29 janvier 2021 ? Combien avions-nous de mâts et de parcs en exploitation, accordés ou en instruction dans la région des Hauts de France et dans notre département de la Somme ? Pour quelle puissance ? Pourquoi un projet de plus ?

Les analyses de l’environnement ne doivent pas se faire en prenant chaque parc indépendamment, mais en intégrant l’ensemble des projets venant avoir un impact négatif sur le même environnement. Les trois projets Havettes /Mottes /Blancs Monts ne s’intègrent pas mais se TELESCOPENT BRUTALEMENT, leur présence s’additionne dans un même secteur, mettant à mal notre environnement, notre biodiversité, notre qualité de vie...Nous sommes sacrifiés. L’impact environnemental ne devrait pas être analysé sur une base de seulement 6 éoliennes - parc Blancs Monts - ou 8 éoliennes – Mottes /Havettes - mais de 14 éoliennes dans un secteur saturé. L’étude du promoteur considère que le parc le plus proche est celui Deux moulins/Arguel/Catelet à 1,1 km. Or, les éoliennes des parcs Mottes/Havettes sont à environ 500 m (étude de l’aire immédiate). Erratum tout au long de l’étude : le parc Deux moulins/Arguel/Catelet compte 18 éoliennes et non 16.

Carte Dreal au 3 avril 2021 (Blancs Monts au centre en bleu, au-dessus Mottes et Havettes en vert clair, en dessous Deux moulins/Arguel/Catelet en vert foncé, en bas en bleu Rossignol et Haute couture).

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Nous sommes un secteur en sur saturation dans une zone de concentration d’éolienne. L’étude ne dénombre que 56 parcs en fonctionnement, 12 autorisés et 16 en cours d’instruction. En réintégrant les parcs omis, combien avons-nous d’éoliennes dans un rayon de 25 km au 29 janvier 2021 ? La carte « Localisation des parcs éoliens » est à compléter. Le promoteur dit aussi se conformer à l’ancien SRE où Aumâtre et sont en zone favorable sous conditions. Ce document est aujourd’hui remplacé par la carte des communes sensibles à la saturation de la DREAL de janvier/février 2020 sur laquelle s’y trouvent en situation sensible Aumâtre, Frettecuisse, tout le Vimeu et le Sud-amiénois. Quels sont les parcs pris en compte et le nombre d’éoliennes dans chacun des volets de l’étude ? Nous avons besoin de respirer. Plus aucun projet n’est acceptable dans notre secteur du Vimeu, zone de concentration éolienne.

L’impact sur l’avifaune et les chiroptères : d’un intérêt écologique primordial, le bois Ducrocq se situe dans une zone agricole où l’on a retourné les prairies, arasé les talus, comblé les fossés, abattu les bosquets, pour faire place à l’agriculture industrielle.

Ce bois est le dernier refuge d’importance dans cette plaine, une étape entre les vallées de la Somme et -Liger, un relai entre le bois de la Faude et le Liger sur le tracé d’un corridor écologique (carte ci-dessous) ignoré du promoteur, mais bien identifié par l’étude du projet concurrent « Moulin de la Tour »

Tableau synthèse Effets cumulatifs projet Moulin de la tour (page 47)

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En réponse à l’alerte de la MRAe le promoteur prétend : « Pour les chiroptères […] les impacts résiduels sont qualifiés de nul à faible ». J’habite au sud des 18 éoliennes du parc éolien des Deux moulins/Arguel/Catelet, au-dessus du Liger, sanctuaire des chiroptères. Après avoir eu pendant trente ans une dizaine de chauve-souris chez moi, je n’en ai plus une seule depuis l’implantation des éoliennes. Comment peut-il affirmer cela alors que les deux premières éoliennes auront une garde au sol de 17 et 24 m (hauteur totale 162,5 m et 169 m ayant chacune un rotor de 145 m de diamètre), juste à hauteur de vol de la plupart des oiseaux et des chauves-souris. La SFEPM recommande “de proscrire l’installation des modèles d’éoliennes dont la garde au sol est inférieure à 30 m”, Impacts éoliens sur les chauves-souris Alerte sur les éoliennes à très faible garde au sol et sur les grands rotors décembre 2020.

La distance réglementaire pour l’avifaune et les chiroptères n’est pas respectée ; elle doit être de 200 m en bout de pale. Avec des rotors de 145 m, on arrive à une distance de 272,5 m des haies, bosquets et bois (200 m légal + 145/2 pour le rotor). Le dossier n’indique pas la distance entre les éoliennes les haies et boisements. Les spécialistes de l’avifaune estiment même que la distance de sécurité pour les chiroptères devrait être de 500 m pour des machines de 180 m.

Les préconisations d’Eurobats, 200 mètres en bout de pale et garde au sol supérieur à 30 m, ne sont pas respectées (Lignes directrices pour la prise en compte des chauves souris dans les projets éoliens). Pourtant, elles sont reprises par la Région Hauts de France dans le Guide de préconisation pour la prise en compte des enjeux chiroptèrologiques et avifaunistiques dans les projets éoliens - septembre 2017 (page 26). Les parcs Havettes/Mottes ont été organisés de façon à laisser un couloir réglementaire de navigation NO-SE pour l’avifaune entre les éoliennes, sauf que le projet Blancs Monts avec son organisation d’encerclement vient mettre un bouchon meurtrier au bout du couloir. Les distances d’écartement entre les éoliennes des blancs Monts et des Mottes/Havettes /Blancs Monts ne sont pas respectées : 2 fois 272,5 m soit 545 m minimum. Les 14 éoliennes se trouvent en quinconce bloquant le vol ce qui est interdit. Cette disposition en cercle autour du bois Ducrocq est un piège mortel pour l’avifaune. Les trois parcs sont enchevêtrés les uns dans les autres et l’analyse devrait être faite sur l’ensemble des trois. Il faut éliminer les éoliennes qui piègent la circulation des oiseaux.

Par ailleurs, la phase des travaux a un fort impact négatif sur la faune. Les liaisons inter-éoliennes bordurent et traversent le bois Ducrocq et les prairies. Les terrassements pour enfouir les câblages sur le pourtour du bois vont faire fuir les animaux, ceux qui le pourront parce que la destruction de leur habitat et la gêne occasionnée par les travaux va les faire mourir en nombre. La plupart des animaux du bois auront fui, seront morts, ou mourront avant même le début de l’exploitation.

Ce sont des déchiqueteuses et des hachoirs qui seraient érigés. Les impacts du câblage sont tout aussi dévastateurs que les éoliennes, les ondes électromagnétiques sont néfastes pour de nombreux animaux. Personne et encore moins les spécialistes de l’avifaune ne peuvent l’ignorer. Le projet porte gravement atteinte à la biodiversité, qui souffre déjà de la disparition des herbages et des haies.

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Comment le promoteur peut-il ignorer ainsi les règles élémentaires de la protection de l’avifaune et des chiroptères ? Quelles soient régionales ou européennes ? Il n’y a aucun contrôle ? Comment faire respecter les mesures de protection environnementales ? Les corridors écologiques sont répertoriés ? Exiger du promoteur de tenir compte des remarques et de se mettre en conformité avec les réglementations susmentionnées.

Le patrimoine et les paysages : Ces installations industrielles de 180 m, soit 50 m plus hautes que les 18 existantes, sont visibles à plus de 20 km : jusqu’en Normandie (étude d’impact sur l’église de Foucarmont), jusqu’à la côte picarde, au-delà du fleuve Somme. Elles impacteront lourdement la vallée de la Bresle-Liger. C’est un paysage emblématique de nos deux régions et respecté par nos voisins normands qui prennent soin d’éviter de planter des éoliennes à proximité de la Bresle et qui seront les plus impactés de la vallée.

Nous avons un patrimoine très riche à proximité immédiate : « une trentaine de monuments historiques sont présents dans l’aire rapprochée ». Mais à l’exception des châteaux de classé MH (hautement justifié) et Selincourt inscrit, l’impact sur les autres est ignoré. Il est important de garder à l’esprit que ces châteaux sont tous construits sur des promontoires à l’extrémité des villages.

POP : plateforme du patrimoine - base mérimée

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Dans l’étude, le château de Selincourt est coté en « sensibilité forte ». Or, s’il nécessite des compensations, qu’en est-il de son voisin , château classé MH ? Il a la même orientation, plus proche et face au projet, sur la même diagonale. L’écrin de verdure supposé protéger ce château des nuisances visuelles se trouve à l’opposé au sud, alors que les Blancs Monts sont au Nord-Ouest. Il serait donc directement touché par l’impact visuel des éoliennes.

Il en est de même pour le château d’Avesnes-Chaussoy inscrit MH lui aussi. Si le promoteur n’a pas remarqué sa position stratégique, les allemands eux pendant la guerre l’avaient bien vue pour y avoir installé une rampe de lancement de V1.

La Co visibilité sur le Château de Rambures était l’élément de Madame la Préfète pour refuser les projets Mottes et Havettes, l’impact des Blancs Monts est aussi prégnant.

L’impact visuel n’est pas pris en compte sur les églises de Villers-Campsart et Saint Maulvis, pour ne citer que celles-ci, toutes deux inscrites MH depuis 1926 et à proximité des Blancs Monts. La commune de Villers-Campsart engage actuellement des frais importants pour la restauration de son église et ses efforts de valorisation du patrimoine seraient gâchés.

Tous ces édifices, ces monuments répertoriés, sont la fierté de notre « pays ». L’étude paysagère est incomplète et biaisée. Cette présentation est inacceptable, insultante pour les habitants d’ici.

Pourquoi les trente monuments châteaux ou édifices religieux identifiés du secteur ne sont-ils pas tous traités de la même manière ? Ne devraient-ils pas tous bénéficier de la même étude que Selincourt ?

Et concernant nos paysages, le promoteur nous renvoie aux photomontages grossiers. Il qualifie de « sensibilité faible » l’impact visuel sur notre qualité de vie et l’environnement se justifiant de la topographie, de la couverture végétale. Tous les photomontages ont été faits l’été lorsque la végétation est à son maximum, nous sommes une région de feuillus. L’étude devrait prendre en compte les paysages d’automne et d’hiver. Nous y voyons aussi beaucoup de prises de vues au pied des haies et talus. L’ensemble des prises de vue minimise les véritables impacts.

Quelques montages sont manipulateurs, 2 exemples parmi d’autres : - L’arbre de Cannessières à lui seul cache deux éoliennes de 180 m Très fort cet arbre ! 80_TQN_Blancs_Monts_04e_Volet_Paysager_partie13 page 14 à 16 - La chapelle des Templiers sur la D29 est présentée sans éoliennes … de l’autre côté peut- être. Elles font pourtant 180 m et prévues juste en face ! 80_TQN_Blancs_Monts_04e_Volet_Paysager_partie14 pages 42 à 43

Les photomontages ne reprennent pas l’écart de hauteur entre les éoliennes de 133 m du parc Deux moulins/Arguel/ Catelet et celles du projet de 180 m.

Le paysage c’est un bien commun, il nous appartient à tous et pas seulement à quelques propriétaires et exploitants qui possèdent quelques hectares bien situés.

II est impératif de refaire des photomontages qui ne soient pas trompeurs en collaboration avec les habitants des lieux et en hiver?

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La saturation visuelle : La DREAL des hauts de France, consciente de l’effet de saturation visuelle des éoliennes sur le territoire, a mis en place une méthodologie pour définir des seuils d’alerte basés sur une approche d’occupation de l’horizon, de densité et d’espaces de respiration. L’analyse de la saturation visuelle doit prendre en compte tous les projets y compris en instruction et doit étudier l’impact maximal du projet sur l’environnement.

Château de Dromesnil Château d’Avesnes Chaussoy

Ces deux châteaux ignorés de l’étude du projet sont dans une situation extrême. L’espace de respiration maximal est réduit à un angle de moins de 30° alors que la norme DREAL impose au moins 90°. L’indice d’occupation de l’horizon est à plus de 250° pour un seuil de 120°. Le critère de densité est largement dépassé.

Epaumesnil Frettecuisse

Idem pour les villages de Frettecuisse et Epaumesnil complètement asphyxiés, encerclés par les éoliennes.

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Villers-Campsart (église)

La municipalité de Villers-Campsart a entrepris à grand frais la restauration de son église inscrite MH depuis 1926 comme celle d’Aumâtre et St Maulvis. Les habitants de Villers subissent déjà les « nuisances » des éoliennes des Deux moulins/Arguel/Catelet. Ils se plaignent du bruit et des flashs lumineux alors qu’elles ne mesurent “que” 133 m. Ils s’opposent fermement à l’implantation de nouvelles éoliennes : 80% d’entre eux ont signé une pétition contre le projet Rossignol. Le projet Blancs/Monts prévoit des installations plus hautes de 50 m en champs ouverts dans le prolongement des Deux moulins/Arguel/Catelet, cela n’est pas acceptable.

Les trois critères définis par la DREAL sont dépassés dans toutes les études réalisées par le promoteur alors qu’il ne reprend pas l’ensemble des parcs en instruction Rossignol etc. …et Havettes /Mottes. Il n’y a plus d’espaces de respiration pour la plupart de nos villages inscrits à l’intérieur du cercle d’éoliennes à 10 km autour d’Epaumesnil. Dans ces villages les trois seuils sont largement dépassés, la saturation visuelle et l’encerclement sont tels que tous les critères sont rouges.

Le promoteur ne devrait-il pas reconnaitre que son projet ne respecte pas les critères de saturation visuelle définis par la DREAL alors même qu’il ne reprend pas tous les parcs ? les études de saturation visuelle sont toutes faussées il faut les revoir toutes et reprendre l’ensemble des parcs et projets éoliens pour percevoir la réalité de la saturation.

L’évaluation des dangers : des accidents d’éoliennes, ça arrive même si la base ARIA ne recense que les plus graves. Il y en a eu 3 chez nous dans la Somme l’année dernière. Le risque est identifié depuis longtemps : c’est la proximité, des habitations, des routes….

Le rapport ci-dessous date de 2004 alors que les éoliennes faisaient moins de 100m. « Le rapport réalisé par le Conseil Général des Mines en 2004 « sur la sécurité des éoliennes » conclut notamment que : « s’agissant des risques, la probabilité qu’un incident, tel que la ruine d’une machine ou l’éjection d’une pale, entraîne un accident de personne ou des dommages graves aux biens d’un tiers apparaît être très faible dès lors que des précautions élémentaires d’éloignement des constructions sensibles sont prises » [36]. Les risques sont mesurés [37] en fonction de deux critères croisés : la gravité de l'incident d'une part et la probabilité qu'il se produise d'autre part. La réalisation d’une étude de danger lors du dépôt d’une demande

Page 8 d’autorisation d’exploiter une Installation Classée est prévue à l’article L.512-1 et défini à l’article R.512-9 du Code de l’Environnement. On note cependant qu'en France, la distance minimale de 500m des habitations est très insuffisante pour garantir la sécurité des riverains des sites industriels éoliens. »

Lorsqu’une éolienne se plie en deux à Campeaux (Formerie), 23 janvier 2019 : Le Courrier Picard 23 mars 2019 : « Le jour de l’accident, plusieurs débris ont été retrouvés dans un rayon de 300 mètres dans le champ hébergeant le mât, qui culminait à 95 mètres de haut. Depuis, les ingénieurs et techniciens d’InnoVent ont cherché la cause de la défaillance et l’ont trouvée. Ce jour de janvier, une coupure d’électricité a affecté le secteur. Dans ces cas-là, un système de sécurité s’enclenche, afin que les éoliennes s’arrêtent de fonctionner. » Ce jour-là l’autonomie électrique de l’éolienne n’a pas été suffisante, un comble ! Le parisien du 25 juin 2019 : « En janvier, une éolienne tombait au sol à Formerie à la suite d’une coupure de courant. Six mois plus tard, habitants et élus sont désormais plus méfiants. Nous étions alors le 23 janvier. Six mois plus tard, rien n'a été déblayé, la faute à une bataille d'assurances ».

Une éolienne du parc de l’osière à Priez dans l’Aisne est tombée une première fois en 2017 puis de nouveau tout récemment le 12 février 2021.

Blancs Monts – La sécurité des habitants n’est pas assurée. La chute d’une éolienne de 83 m d’après la DREAL (95 m dans le journal) provoque des dégâts sur 300 m. Alors que celles de Blancs Monts font 180 m soit plus du double en hauteur et ont une vitesse bout de pale bien supérieure. Les événements à considérer sont non seulement l’effondrement de l’éolienne, mais aussi les projections de matériaux, les projections de glace, le détachement de partie ou de pales entières. Ils sont nettement sous-estimés parce que ne prenant pas en considération la vitesse de rotation bout de pale de ces machines plus puissantes. Le promoteur a sous-estimé les impacts de projection au sol.

Calculer les probabilités d’exposition aux risques par rapport à la densité d’habitant à l’hectare, n’a aucun sens pour des villages aussi peu peuplés. Elles devraient être faites sur la proximité : ▪ Territoire de Fresnoy- : Première habitation à 515 m d’E1. ▪ Territoire de Frettecuisse : Première habitation à 565 m d’E2, à 685 m d’E3 et à 1 200 m d’E6. ▪ Territoire d’Aumâtre : Première habitation à 665 m d’E4, à 925 m d’E1 et à 1 120 m d’E5.

Le conseil départemental de la Somme a émis un avis défavorable au projet compte tenu des risques encourus :Conseil départemental de la somme - Commission permanente - Réunion du 12 avril

« Concernant les distances d’implantation des éoliennes par rapport aux routes départementales, celles-ci sont situées à : - 300 m de la RD 29 pour l’éolienne E2, - 240 m de la RD 29b pour l’éolienne E3, - 250 m de la RD 29 pour l’éolienne E5. - 200 m de la RD 29b pour l’éolienne E6 » « … le Département a émis à juste titre un avis défavorable sur ce projet compte tenu des risques encourus. »

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Les éoliennes sont beaucoup trop près de la route départementale D29 risquant de porter atteinte aux usagers en cas de défaillances des machines. C’est l’axe principal de notre territoire pour aller travailler, aller à l’école ou s’approvisionner. Il est emprunté quotidiennement par les cars scolaires du collège et de l’école primaire.

Le promoteur applique la limite à 500 mètres des habitations qui n’est plus adaptée pour des éoliennes de 180 m. La norme ancienne de 500 mètres a été conçue pour des éoliennes de 100 m de haut. L’éolienne E1 qui est située à 515 m de la première habitation de Fresnoy présente trop de risques pour la population. Cette situation met en danger la vie des riverains. Le promoteur ne peut respecter la distance de 1000 m inscrite dans le prochain PLUi ou les 10 fois la hauteur du mât préconisés par l’académie de médecine en 2017. Il est trop contraint par le manque de place pour installer ses machines, nos villages sont peu peuplés mais le maillage est dense, en conséquence il néglige la sécurité des biens et des personnes. Nos élus locaux, la CC2SO, dans le cadre de l’élaboration du PLUi portent cette distance à 1000 m. Il est regrettable que le promoteur s’appuie sur un retard de signature concernant le PLUi de l’ancienne CCRO pour imposer ses machines à 500 m des habitations. Notre député, M. Maquet, conscient du risque encouru a également proposé à l’Assemblée Nationale une distanciation de 1000 m dans son projet de loi « pour un développement responsable et durable de l’éolien de janvier 2021 » Les éoliennes n’ont rien de comparable avec les moulins à vent d’antan que les promoteurs nous présentent. Ce sont des machines industrielles bourrées de tonnes de matériau, de centaines de litres d’huile et de grande quantité de gaz tous hautement toxiques et plus elles sont hautes, plus elles en contiennent et plus elles sont dangereuses. Un accident d’éolienne ne se résume pas un grand fracas et un éparpillement de matériau au sol. C’est toujours une pollution grave pour l’environnement. Il arrive même qu’elles fuient et que les pales dispersent des gouttelettes de poison à l’alentour.

L’étude des dangers est nettement insuffisante ne devrait-elle pas être contrôlée par un organisme indépendant ? Comment prendre en considération une étude des dangers faite par le promoteur lui- même alors qu’en cas d’accident ce n’est ni lui ni l’exploitant qui interviendront? Existe-t-il un plan d’intervention en cas d’accident ? Les bénévoles du SDIS sont-ils formés ? Qu’attends la CC2SO pour mettre le PLUi de la région d’ en conformité avec les autres PLUi de la communauté ? que les derniers projets éoliens soient validés ?

Les impacts sur la santé humaine : De plus en plus de riverains se plaignent des nuisances provoquées par la concentration d’éoliennes. Certains plus sensibles en sont malades : troubles du sommeil, fatigue, tachycardie, problèmes cardiaques… En Thiérache ce sont 160 dossiers médicaux qui ont été recensés.

Les problèmes de santé relatifs aux éoliennes sont totalement occultés dans notre pays alors qu’à l’international le syndrome éolien émerge aux Etats Unis, en Australie, et même les médecins allemands alertent au sujet de l’éolien et des infrasons.

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Depuis la mise en service d’un parc éolien à Nozay - Loire Atlantique en 2013, des troubles affectant la santé des animaux et celle des habitants sont constatés. Pendant toutes ces années, la préfecture a estimé qu’il n’y avait pas de liens directs entre les éoliennes et les problèmes affectant les exploitations agricoles. L’Académie de médecine prétend que les problèmes de santé associés à l’éolien seraient dus à un effet nocebo, réduisant ainsi le syndrome éolien à un syndrome psychosomatique.

Mais il y a quelques jours, l'État a préconisé un plan d’accompagnement pour aider à déménager les éleveurs dont les troupeaux souffrent de la présence des éoliennes. L’Etat reconnaît ainsi que les éoliennes sont dangereuses pour la santé des bovins. Il est difficile d’accuser les bovins d’effet nocebo. Il faut craindre que nous aussi, nous soyons un jour contraints d’abandonner nos villages.

Où en sont les études recommandées depuis 2006 par les ministères de la santé et de l’environnement ? Aucune étude sérieuse n’a été réalisée en France excepté des avis biaisés sur des données datant d’avant ou du tout début des éoliennes alors qu’il n’y avait pas de zones de concentration et qu’elles étaient encore ‘petites’, moins de 100 m de haut. Pour le moment l’ANSES a mis en place un groupe de travail pour étudier l’impact sur les bovins !

Qui se préoccupe de la santé humaine ? Dans un secteur aussi saturé par l’éolien que le Vimeu, un recensement des malades de l’éolien est-il mis en place ? A-t-on interrogé l’ARS sur le suivi de la santé des ruraux (registres des maladies) ? Quand le problème des infrasons sur la santé sera-t-il pris en considération ?

Ci-dessous un relevé effectue le 25 avril dernier par un vent de 40 à 50 km/heure alors que les éoliennes sont bridées :

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Avec la technologie actuelle, une météo fiable au quart d’heure, l’exploitant devrait pouvoir maitriser ses machines et respecter la limite des 40 décibels ? Exiger des exploitants de se conformer à la réglementation. Les bridages sont-ils réellement effectués ? Il devrait y avoir un contrôle et un retour d’information aux riverains à moins de 1000 m pourquoi ne nous informe-t-on pas ? Le promoteur se préoccupe-t-il le l’impact des infrasons sur la santé des riverains ? y a-t-il des mesures infrasoniques ?

La dévalorisation du patrimoine : La forte concentration d’éoliennes à proximité des habitations amène une perte d’attractivité du secteur et en conséquence une perte de valeur des biens immobiliers. Personne ne souhaite vivre dans un environnement de bruit, de flashs lumineux et de vibrations. Le tribunal administratif de Nantes a reconnu qu’il y avait un trouble de jouissance pour les riverains des éoliennes. « Le tribunal administratif de Nantes confirme le lien entre l’industrialisation d’une zone rurale par l’éolien, les nuisances environnementales des éoliennes et la baisse de valeur d’une habitation (TA Nantes n° 1803960 18 déc 2020) ». Communiqué de la FED Des riverains des éoliennes de Tigné (Maine et Loire) ont obtenu un déclassement de leur taxe foncière pour leur habitation située à moins de 1000 m des éoliennes. La perte de valeur de nos maisons reconnue par le tribunal administratif. Quelles compensations pour les riverains des éoliennes qui voient leur patrimoine perdre sa valeur ?

Des élus compromis : « Le délit de prise illégale d’intérêt … . Rapporté à l’éolien c’est le fait pour un élu de participer au vote d’un projet concernant cette énergie ou à la délibération en lien avec ce projet, alors qu’il en retire un intérêt ou qu’un membre de sa famille est financièrement intéressé » – Fabien BOUGLÉ Eoliennes la face noire de la transition écologique.

La toute première étape d’un projet éolien est la maitrise foncière qui consiste à rechercher les propriétaires terriens et les exploitants qui peuvent être aussi des maires et élus, susceptibles d’être intéressés. C’est une pièce obligatoire du dossier.

Or le tableau de la maîtrise foncière ne figure pas dans le dossier des Blancs Monts. Le promoteur esquive :

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Peut-être parce que les Blancs Monts n’échappent pas à la règle de l’entre soi. S’il y a les noms de quelques propriétaires sur les avis de remise en état, ceux des exploitants agricoles n’y figurent pas. C’est l’opacité qui prévaut. Ce qui laisse suspecter une prise illégale d’intérêt. Dans des villages de 200 habitants tout se sait, surtout quand les éoliennes suscitent un tel rejet. Qui est propriétaire d’une éolienne sur Frettecuisse ? Il semblerait que ce soit la belle-mère de Madame la Maire donc mère de son conjoint lui-même Conseiller Municipal et exploitant. A Aumâtre, c'est plus compliqué, il semblerait que les trois éoliennes soient peut-être sur les terres du maire et des conseillers municipaux présents lors des délibérations, ou de leurs proches. Cela dépend de la délibération que vous regardez, il y en a deux différentes pour la séance du conseil municipal du 11 juillet 2015 à 11 heures sur les Blancs Monts, l’une avec la présence de Monsieur le Maire et son adjoint, sur l’autre ils étaient sortis. Ces pratiques municipales cultivent la culture des petits arrangements. (Cf. annexe fin de document). Toutes les délibérations des communes devraient être jointes au dossier, délibération de faisabilité, sur l’usage des chemins, sur l’acceptation ou le refus du projet éolien que ce soit les délibérations des communes d’accueil ou celles des communes du périmètre de consultation. Les communes qui s’abstiennent ne doivent pas être considérées comme favorables au projet. Il faut en finir avec l’opacité et clarifier le positionnement communal pour ramener la sérénité dans les villages.

Y a-t-il collusion entre le promoteur et les élus municipaux, menant à des prises illégales d’intérêts ? Le promoteur accorde aux communes accueillant des éoliennes une compensation environnementale, pour favoriser l’acceptabilité. Quel en est le montant pour les deux communes ?

L’ajout de ces six éoliennes portera à sept le nombre d’éoliennes sur la commune d’Aumâtre et à trois sur Frettecuisse (trois sur chaque commune). Ces deux communes devraient faire preuve d’empathie envers leurs voisins de Fresnoy, Oisemont, Epaumesnil, Fresneville, Avesnes-Chaussoy, Villers-Campsart… Les retombées fiscales ne justifient pas de détruire la qualité de vie des habitants de tout un territoire. Il est préférable d’avoir une gestion responsable et maitrisée de l’argent public. La mission des agriculteurs n’est-elle pas de nourrir la population plutôt que de se lancer dans des spéculations hasardeuses ?

Une population hostile à tout nouveau projet : La population du Vimeu excédée s’oppose à l’installation de tous nouveaux parcs. - Les pétitions de Saint-Maulvis, Avesnes-Chaussoy Epaumesnil à 60 % contre les projets alentour, (aucun avis favorable) ; - 80% des habitants de Villers-Campsart ont signé une pétition contre le projet « Rossignol » (les seuls à s’être abstenus sont les propriétaires fonciers et exploitants concernés) ; - Création du Comité du Vimeu contre les éoliennes à Aumâtre et Frettecuisse ; - Le rassemblement contre le projet éolien des Blancs mont, organisé le 24 avril 2021 à Aumâtre, a rassemblé 110 personnes ; - A Aumâtre et Frettecuisse le projet rencontre une forte opposition, mobilisation de la presse, journaux locaux, radios, Fr3 Picardie, déploiement de panneaux contestataires, inscriptions sur les routes, réseaux sociaux, toute la population se mobilise contre les éoliennes ; - Forte participation à l’enquête publique.

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Et en attendant, Monsieur le Maire d’Aumâtre fait la promotion de son nouveau parc éolien dans la presse et commence les travaux connexes. Il a fait arracher préventivement l’épine de la D29 qui aurait gêné le passage des engins.

Monsieur le Commissaire Enquêteur, je vous remercie de bien vouloir prendre en compte mes questionnements et arguments dans l’enquête publique. Comptant sur vous pour rendre

Un avis défavorable contre ce projet éolien des Blancs Monts.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Commissaire Enquêteur, mes respectueuses salutations.

Arguël, le 8 mai 2021

Colette Bourgois, Présidente de l’association Asen Fresnneville Liger

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Remise par un tiers

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Remise par Monsieur le Maire

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Remise par un tiers

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Remise par Monsieur le Maire

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