Zidrou Et Ses Complices
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Au Musée de la Bande Dessinée Du 13 juin 2017 au 28 janvier 2018 Zidrou et ses complices Au départ, Zidrou (Benoît Drousie) est instituteur. Titillé par l’écriture, il collabore à Tremplin, l’hebdomadaire récréatif des écoliers, où il crée dès 1992 des gags de l’élève Ducobu, le plus mauvais élève du monde. Entre 1993 et 2001, il anime les pages de Spirou, créant entre autres les personnages des Crannibales, du Boss et de Tamara, une jeune ado un peu enveloppée promise elle aussi à un bel avenir. Mais derrière le scénariste humoristique à succès se cache un auteur humaniste qui accumule dans ses tiroirs des histoires originales pleines de sensibilité. C’est ce scénariste multiple, révélateur d’une nouvelle génération de dessinateurs talentueux venus d’Espagne où il réside, que le Musée de la Bande Dessinée a choisi de célébrer en compagnie de ses nombreux dessinateurs. Commissaires de l’exposition : JC De la Royère et Mélanie Andrieu. Musée de la Bande Dessinée 20, rue des Sables – 1000 Bruxelles (Belgique) Ouvert tous les jours de 10 à 18 heures. Tel. +32(0) 219 19 80 - www.cbbd.be – [email protected] Contact Presse CBBD (FR) Valérie Constant, Apropos Communication Tel : +32 (0)81/ 21 17 16 – GSM : +32 (0)473/ 85 57 90 [email protected] Ou www.cbbd.be/fr/presse, identifiant : comics, mot de passe : smurfs ZIDROU ET SES COMPLICES Une exposition produite par le Centre Belge de la Bande Dessinée Avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale Commissaires : Mélanie Andrieu – JC De la Royère Textes : Mélanie Andrieu - JC De la Royère Scénographie : Jean Serneels Productrice : Tine Anthoni Traductions : Philotrans Relecture : Marie-Aude Piavaux et Tine Antoni Gestion des documents originaux : Nathalie Geirnaert - Dimitri Bogaert Encadrements : AP Frame - Marie Van Eetvelde Graphisme : Pierre Saysouk Agrandissements : Sadocolor Audiovisuel : Manuel Fernandez Vazquez Réalisation et montage : Jean Serneels et les équipes du CBBD Communication : Willem De Graeve, Valérie Constant et Marie-Aude Piavaux Photos : Daniel Fouss Le Musée de la BD remercie vivement pour leur aide et implication David Barbe, Laurence Convers, Luc Cromheecke, Yves Declercq, Olivier Dossogne, Benoît Fripiat, Kevin Giraud, Jonathan Lambert, Claude Maltaite, Jean-Jacques Procureur, Thierry Tinlot, Mathias Vincent, Clotilde Vu ainsi que les maisons d’éditions concernées et les dessinateurs qui ont confié leurs travaux. Contact Presse CBBD (FR) Valérie Constant, Apropos Communication Tel : +32 (0)81/ 21 17 16 – GSM : +32 (0)473/ 85 57 90 [email protected] Ou www.cbbd.be/fr/presse, identifiant : comics, mot de passe : smurfs Les textes de l’exposition (© Mélanie Andrieu et JC De la Royère 2017) 0. Introduction Comment un jeune instituteur belge, formé pour enseigner aux plus jeunes, devient le scénariste dont rêvent dessinateurs et éditeurs, qu'ils soient versés dans l'humour ou dans un légendaire fantastique ? Né Benoît Drousie à Anderlecht en 1962, Zidrou est devenu un auteur à succès sans jamais renier ce qui l’a construit : un éducateur responsable qui a le goût des autres, le talent d’un raconteur d’histoires, humour et fantaisie à foison… Instituteur (professeur des écoles) en début de carrière, Zidrou se consacre d’abord aux très jeunes, à travers des journaux pour moins de 10 ans dont il est secrétaire de rédaction. Il y devient le scénariste de trois séries de BD dont « Sac à Puces », un family-strip où il révèle ses talents d’éducateur, prônant la tolérance, la générosité et le vivre-ensemble. C’est là aussi qu’il va créer « L’élève Ducobu », une série humoristique qui fera le tour du monde. Zidrou décide alors de se spécialiser dans le scénario d’humour. Il ne doit pas se forcer : l’humour est sa seconde nature. C’est dans l’hebdomadaire Spirou qu’il exercera sa coupable industrie, livrant de multiples scénarios hilarants et participant à la vie de la rédaction pour laquelle il imagine des animations spectaculaires. C’est aussi dans ce magazine qu’il crée Tamara, une sympathique ado un peu complexée qui lui permet d’exprimer toute son humanité, à travers des gags mettant en scène des adolescents pleins de véracité. Dans la même logique, il imagine alors « Mèche rebelle » qui lui ouvre la voie vers de nouveaux horizons. Parti vivre en Espagne, Zidrou se lie à un dessinateur du cru, Jordi Lafevre, qui lui fait découvrir un vivier de jeunes dessinateurs andalous et catalans qui ne demandent qu’à faire éclater leur talent. Sa notoriété lui ouvrant les portes des maisons d’édition, il peut alors donner vie à des récits où il explore la nature humaine. C’est ainsi qu’à travers ses productions, Zidrou fera découvrir une nouvelle vague de dessinateurs espagnols immédiatement adoptés par le lectorat franco-belge, le marché européen le plus porteur. En complicité avec ses dessinateurs, Zidrou se révèle alors un auteur moderne et sensible, au point d’émouvoir ses lecteur et lectrices jusqu’aux larmes. Du rire aux larmes, des gags humoristiques aux récits réalistes, Zidrou est aujourd’hui un auteur incontournable à l’écriture exigeante et à l’imagination débordante. Le Musée de la bande dessinée est particulièrement fier de vous présenter sa personnalité et son œuvre. Mélanie Andrieu et JC De la Royère 1. Les aventures de Zidrou et Falzar L’histoire commence en 1990 quand Benoît Drousie dit « Zidrou » élit domicile rue des Gades, à Mons. Deux maisons plus loin habite François Dhont dit « Falzar » et ils deviennent très vite inséparables. Férus de BD, ils fréquentent tous les deux la librairie Rive Gauche, le temple des littératures parallèles à Mons, et se donnent rendez-vous au marché aux puces chaque dimanche - de plus en plus tôt pour arriver le premier - où ils font une razzia d’albums de BD. Très vite, ils songent à écrire des scénarios humoristiques. Ils envoient leurs premiers essais chez Spirou où le rédacteur en chef, Patrick Pinchart, leur répond qu’il n’est pas intéressé par leur humour de potaches. Potaches ! Ils adoptent aussitôt le nom et conçoivent un slogan : « Zidrou et Falzar, les rois du scénar ». Une société coopérative est créée en octobre 1991 et les statuts, déposés au Moniteur (le Journal Officiel belge) précisent que les deux associés « pourront rigoler et même s’esclaffer » dans la pratique de leur métier. Jeune instituteur, Zidrou est secrétaire de rédaction des revues pour enfants éditées par Averbode : « Dorémi », « Bonjour », « Dauphin » et « Tremplin ». Pour « Bonjour », les Potaches fourniront au dessinateur anversois Hugo Van Look les scénarios muets de la série « Lou et Loulou », les très jeunes vedettes de cet hebdomadaire destiné aux tout-petits. 2. Margot et Sac à Puces Dès 1992, les Potaches publient dans Dauphin les histoires de « Margot et Oscar Pluche », éditées en albums par Casterman. C’est l’histoire de la petite Margot, cinquième d’une famille de six enfants (bientôt sept) qui adopte Oscar Pluche, un chien errant qu’on appelle aussi « Sac à Puces ». La série a été initiée par Carine De Brabanter dans « Jet », une revue éphémère des éditions du Lombard destinée à révéler de nouveaux talents. Zidrou et Falzar, qui ont flashé sur cette histoire, proposent leurs services à la dessinatrice. Leur proposition tombe à pic : Carine a plein d’idées, mais elle n’est pas scénariste. C’est décidé, elle poursuivra la série avec les Potaches. En 1999, après six albums, la série passera chez Dupuis (et dans Spirou) sous le nom de « Sac à Puces ». Margot, qui a adopté Oscar Pluche contre l’avis de ses parents, entretient une vraie complicité avec ce gros chien orange doué de parole. La série, distrayante et pleine d’humour, se veut aussi éducative : les auteurs y abordent des thèmes sérieux comme l’amour, la maternité, la séparation, la solitude, la vieillesse et la mort ; des valeurs comme la diversité, le respect de l’autre, le vivre-ensemble. Dès cette première série, Zidrou délivre des messages de tolérance. Quels que soient les sujets qu’il abordera par la suite, il ne pourra jamais s’en empêcher. 3. Un copieur nommé Ducobu En 1992, les Potaches sont responsables de la rubrique « Clin d’œil » dans Tremplin, une page d’humour où ils racontent des blagues illustrées par un certain Godi (Bernard Godisiabois). Un personnage récurrent y apparaît dès la rentrée de septembre : il s’appelle Ducobu et c’est un vrai cancre qui s’ingénie à copier sur sa voisine de banc. Le personnage semble abandonné après quelques cartoons, mais les lecteurs en redemandent et la série est réactivée. Bientôt, elle deviendra une vraie BD. À la fin de l’année, Ducobu est lourdement puni par son instituteur : il doit écrire 1000 fois « Joyeux Noël et bonne année ». Les jeunes lecteurs s’en émeuvent et, pour aider Ducobu à faire sa punition, envoient des centaines de lignes de « Joyeux Noël et bonne année » à la rédaction de Tremplin où on se rend compte que, mine de rien, Ducobu est devenu la vedette du journal. Plein d’optimisme, Zidrou entrevoit un avenir doré pour son personnage, contrairement à Godi qui n’y croit pas du tout. Comme Averbode ne veut pas éditer d’albums, Zidrou le propose ailleurs. Chez Dupuis, Thierry Tinlot, le nouveau rédacteur en chef de Spirou, n’en veut pas. Mais l’idée plaît aux éditions du Lombard qui s’engagent à éditer les albums, et chez Mickey Magazine où ils seront prépubliés. Le sujet est universel : le monde entier connaît ce personnage du cancre qui invente des trucs et astuces pour copier ses devoirs sur sa voisine alors qu’il serait si simple d’étudier ses leçons ! Très vite, les histoires de l’élève Ducobu seront traduites dans de nombreuses langues et connaissent le succès jusque dans les pays les plus lointains, au grand étonnement de Godi, qui n’y croit toujours pas ! Cerise sur le gâteau, deux films de long- métrage seront réalisés : « L’Élève Ducobu » et « Les Vacances de Ducobu ».