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VIVIANE ROMANCE

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VERTIGES DU NORD/CARRERE Je dédie cette biographie à Madame Jane Rouch. Sans son amitié, sa ténacité et un don étonnant pour plonger au plus profond des êtres et des choses, je n'aurais pas osé l'écrire.

@ Copyright novembre 1986 - Vertiges du Nord/Carrere Tous droits réservés, y compris l'U.R.S.S. Direction technique : 9 bis, rue Montenotte 75017 Siège social : 27, rue de Surène, 75008 Paris La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration. «Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de l'éditeur, ou de leurs ayants droit ou ayants cause est illicite » (alinéa premier de l'article 40). Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. ISBN 2-86804-348-8 AVANT-PROPOS

Qui suis je ? Question difficile mais pourtant essentielle pour moi comme pour vous. Dans ce livre, je tente d'y répondre, avec des mots à moi, des mots simples et vrais, des mots de tous les jours. Car, bien sûr, je ne suis pas une « femme de lettres ». J'écris comme je parle. Puristes, soyez indulgents, s'il vous plaît. Accordez-moi seulement le bénéfice de la sincérité la plus totale : celle du cœur. Donc, qui suis je ? ou plutôt, qui ne suis-je pas ? Je suis le contraire de celle que des centaines d'articles parus dans- des centaines de journaux ont popularisée, car la facilité — celle qui s'appuie sur les apparences et les légendes — engendre forcément des monstres. Le processus est classique : au premier rôle important, on vous « marque » ; toute la Presse suit. Qui aurait l'idée de me présenter autrement, en effet, que comme la belle garce de « La Belle Equipe )> ? Les traîtres de cinéma, pour une certaine presse et un public non averti, ne peuvent, dans la vie, être de braves garçons. Conclusion : la vamp briseuse de ménage à l'écran poursuit allègrement ses ravages après le dap de fin. C'est au nom de cette déviation mortelle de la réalité, que je récuse violemment la quasi totalité de ce qui a été écrit jusqu'ici à mon propos. Mais ce pilonnage terrifiant de ma personna- lité pendant tant d'années m'a profondément bouleversée. Ecartelée entre de profondes contradictions, j'ai dû lutter contre certaines for- mes de névroses, car je suis androgyne, forte comme un homme pour beaucoup de choses, et d'une immense faiblesse, particulièrement dans le domaine sentimental : amour, amitié. Bonne, mais il ne faut pas me manquer. Alors, je deviens irréductible ! Et si l'on me contre gravement, je peux me montrer redoutable, capable d'employer tou- buts.tes les ruses ! Idéaliste, mais aussi très réaliste pour atteindre mes On a dit de moi : « C'est une femme d'affaires ». Non : j'attrape le rêve, j'en fais des réalités, mais toujours au service de buts élevés : beauté, amour, qui seront mes règles de vie. Tenace d'une façon incroyable, je peux, si je le juge nécessaire pour mon équilibre, rejeter d'un coup, en quelques instants, ce que j'aurai mis des années à édifier, sans une seconde de regret. Passionnée, explosive, il faut que mes buts soient atteints en un temps minimum. Sauvage aussi : un goût très fort pour la solitude, le contact avec la nature, qui m'assure la liberté. Je crois en la nécessité absolue d'une grande rigueur : les faux humanismes m'horripilent !

DIEU ET LE DIABLE AUTOUR DE MON BERCEAU Ma mère s'exila au nord de la France pour me mettre au monde. Je ne fus pas baptisée. Il y avait une raison majeure à ce fait particuliè- rement insolite : le mariage légal de ma mère ne se fit qu'après ma naissance. Aux yeux d'une famille qui était de pur cristal, il y avait là une énorme faute : j'étais l'enfant du péché, et je devais être traitée comme telle.

MES ORIGINES Là encore : les sables mouvants. De partout et de nulle part : mes père et mère sont Français, certes, mais il paraîtrait que les Ortmans seraient originaires du Danemark, ayant transité par la Belgique vers la France. Mon grand-père paternel fut premier peintre paysagiste de Napoléon m. Il faisait partie de la bande de Barbizon. Elève de Rousseau, il n'a peint que la forêt de Fontainebleau. Son oeuvre maî- tresse : l'arbre fameux, ce tableau exposé, paraît-il à la National Gal- lery à Londres. D'autres tableaux se trouvent en Belgique et dans certains musées de Province. Il avait enfoui dans un tiroir ses titres de noblesse pour sacrifier sans doute aussi au progressisme de l'heure. Milieu oblige. Nous sommes alliés aux grandes familles de France, les De Sénéchal, De Rossilis, De Vitray. Du côté de ma mère, nous sommes Italiens et Polonais d'origine. L'Italie : un ancêtre vénitien, magistrat, aurait eu la malencontreuse idée de faire un procès à son gouvernement. En ce temps-là, ce genre de plaisanterie se réglait au coin d'une rue ou dans les eaux du canal. Il n'eut que le temps de fuir, transformant son nom Chervioz en Char- piot, à son arrivée en Franche-Comté. Mais où je me retrouve totalement, c'est à travers ma grand-mère, la Polonaise. Encore un mystère ! Comment être née à la fois Com- tesse de Royeck de Dombrowska — le Napoléon du au — et, cepen- dant, Jacowski ? Envoyée chez des parents à Berne à l'âge de la puberté, elle vint jusqu'à Lyon, rencontra mon grand-père ; un amour fou, huit enfants. Rupture complète avec la branche suisse pour cause de mésalliance car grand-père était protestant L'ancêtre vénitien avait dû, fort pro- bablement, abandonner le catholicisme. Avec Berta Jacowski, une similitude profonde dans le caractère — toute tendresse, mais fer et feu si l'on réveille les démons. A l'époque, on élevait les enfants, et s'il le fallait, à coups de fouets. Il semble bien que — elle et moi, ou elle et je — soyons issues de cette branche. Elle étant Viviane, moi Pauline. Aux heures d'angoisses face à cette dualité qui m'habite, je me demanderai : suis-je folle ? Un psychanaliste qui me soignera un temps conclura : « Non, mais vous êtes mystique, ne l'oubliez jamais ». Comment ne pas l'être ? Je « revois » chez mes grands-parents, au culte du soir, la lecture de la Bible. Ah ! que de fous rires impossibles à réprimer entre moi et la tante Yvonne — la vieille fille de la famille laissée pour compte — ses frères et sœurs s'étant tous égaillés à travers le monde. Elle trouvait là matière à se défouler, nous obser- vant, fascinée, derrière nos mains jointes, celles du grand-père ryth- mant ses prières d'un geste mécanique. Rien ne pouvait nous calmer, pas même les regards indignés de grand-mère, outrée par notre atti- tude non conforme ; grand-père, avec sa belle tête de vieux lion levée au ciel, poursuivait son homélie, totalement absorbé en une ferveur exemplaire. Cette bonne graine devait porter ses fruits, m'inculquant, malgré moi, la notion des deux routes proposées à l'homme : la bonne ou la mauvaise. Ma mère était une lunaire, mon père un jouisseur. Je fis les frais de ce naufrage. Placée en nourrice, c'est la misère noire. Je meurs de faim. Je vole le lait des biberons des bébés dans leur berceau... J'avais entre deux et trois ans. Cette femelle-nourrice reniflait que « la petite Pauline était d'une espèce humaine en marge ». Sortant de là, placée en pension d'emblée, je fus la tête forte, à mater coûte que coûte. Pensez donc ! Je refusais d'appeler la Direc- trice « maman », alors que l'on venait de m'arracher des bras de la mienne et que je hurlais de désespoir. J'allais voir de quel bois on se chauffait ! Dès ce moment, tout fut prétexte à me punir. Ce qui devait procurer à cette marâtre un indicible plaisir, était la punition majeure : attachant la rebelle dans la salle des toilettes, nue et, bien entendu devant tout le monde pour l'exemple, elle aspergeait la récalcitrante en plein visage, à l'aide d'un siphon, de façon à lui faire perdre le souffle. Elle ne s'arrêtait que lorsque j'étais au bord de l'évanouissement, puis, allez donc ! roulée dans une couverture, au grenier sur le plancher, sans manger. On attendait ma reddition que jamais cette horrible femme ne devait entendre. A une énième séance, j'attrapais une double pneumonie, une otite, et, pour faire bon poids, la rougeole. Ma mère comprit enfin que mes plaintes étaient justifiées ; elle m'arracha de justesse à cet enfer, et me ramena à Paris. Que faire ? Elle tenta un regroupement familial. J'avais deux demi- frères issus du premier mariage de mon père, dont la femme était morte de tuberculose. L'un des deux était faible d'esprit, mais doux, merveilleusement beau, possédé par une idée fixe : les gares, en par- ticulier les locomotives, qu'il dessinait admirablement. Mon père avait 25 ans de plus que ma mère ; militaire de carrière en retraite, il travaillait dans des compagnies d'assurances. Un soir d'hiver, Georges, mon frère, m'entraîna dehors. Son objec- tif : trouver une gare. Des heures et des heures de marche. Pas de gare, mais la peur. Epuisée, pleurant à gros sanglots sans que cela ne l'arrête. Je crois bien que c'est en partie à cause de cet incident, que Paris prit figure de monstre à mes yeux. Nos parents ayant alerté la police, on nous retrouva. Le problème se posa à nouveau. Mon père décida de se retirer à Melun, toujours avec mon frère Georges, et moi. Quant à René, mon autre frère, extraordinairement doué pour la mécanique, il cherchait sa voie dans cette direction. Son intelligence était stupéfiante. S'il avait engagé les études nécessaires, il aurait, sans aucun doute, réalisé des exploits.

MELUN Période de calme relatif ; peut-être la seule de ma vie où je fus heureuse réellement Sauf en ce qui concerne les études, évidemment. Là, jamais personne ne se révéla plus cancre que moi. J'ai dû battre des records, puisque tous les professeurs m'ignoraient, sauf l'un d'entre eux. Cette femme, considérée par tous comme une originale, à la limite fofolle, mais qui devait posséder un don de double vue dit, pendant l'une de mes absences de la classe : « Pas besoin de s'en faire pour Pauline, elle deviendra actrice. » Le lendemain, je mettais pour la première fois les pieds dans une salle de cinéma. Le film ? « Arênes sanglantes », avec Valentino suivi du « Fils du Cheik ». Extraordinaire révélation des amours super- romantiques. L'amour ne pouvait être que cela. Troisième film : Greta Garbo dans « La Chair et le Diable ». J'étais marquée à tout jamais. J'annonçais à mes parents que je serai actrice de cinéma. Or, je battais, à l'époque, tous les records de l'insolite et de la laideur, presque du ridicule. Seule ma jeunesse m'épargnait les quolibets. Les jambes torses, plutôt malingres, un gros nez, des bras de guenon, des mains trop fortes, chaussant du 40, une frange trop longue que j'aurais eu intérêt à couper, une grosse natte dans le dos couleur queue de vache, je n'avais de remarquable que les yeux. Couper mes cheveux ! C'est ce que je devais faire peu après, avec les sous que ma mère me remettait pour les leçons de piano. Du coup, je n'allais pas plus loin que « Les cloches de Corneville »....Mon visage était transformé ; je réalisais ce que l'artifice pouvait apporter aux disgrâces naturelles. Valentino était au centre de tous mes rêves. Je me déguisais en fils de Cheik, une serviette enroulée en turban, des draps en forme de djellaba, je paradais devant les copines ébahies. Je n'aurais pas essayé d'imiter Garbo ; elle était réellement la Divinité. Elle planait, hors de portée. Il fallait adorer en silence. Mais je devais subir d'autres influences : Fréhel, chantant « Du gris que l'on prend dans ses doigts et qu'on roule », qu'elle interprète d'une façon inoubliable, me frappe au ventre. Pensez-donc ! « et ça vousdans laissela bouche... un goût » presque rouge, de sang, d'amour, et de dégoût Toute ma vie passionnelle devait avoir cette couleur. Je chantais ce « tube » de l'époque devant ma glace, pleurant à chaudes larmes. Tout cela, s'inscrivant sur un tempérament déjà excessif, nourrira mes interprétations futures. S'y ajoute mon amour de la lecture, presque un vice par son inten- sité, qui provoqua deux phénomènes : l'un compensant, fort heureu- sement, mes carences scolaires, l'autre augmentant dans des propor- tions démesurées mon imagination. Pas un soir où, pendant des heu- res avant de m'endormir, je ne forgeais de merveilleuses histoires d'amour. Ces rêves nocturnes se fixèrent bientôt sur le visage d'Oli- vier. Olivier ! Type méditerranéen, jeune homme aux allures de chef, en avant-garde de ce que l'on aurait pu appeler « sa bande », arrivait, chaque soir, du train de Paris. Je règle mes horaires sur les siens. Le croiser mine de rien ! Prendre des airs suprêmement dédaigneux en restant sourde aux lazzis de ses compagnons, tandis que lui demeurait impassible ! Ah ! Quelle manne ! Je brode, je brode. J'amenais à ma merci — après quelles luttes ! — ce mâle d'exception. Avec une nuance, cependant : il avait figure de héros. Etant, en somme, parfait, il emportait toutes mes résistances. Ces cogitations sentimentales eurent pour effet immédiat de me faire prendre conscience de la nécessité d'améliorer mon apparence. Naissance de ce que l'on appelle la coquetterie. Ce qui me parut le plus urgent : rapetisser mes pieds. De la chaussure plate, je passais aux talons hauts. Indubitablement, il y eut là un grand progrès. Le véritable Olivier, qui devait avoir 22 ou 23 ans et postulait de modestes emplois à Paris, ne pouvait pas ne pas remarquer, à la longue, ces rencontres de chaque soir au point stratégique de la ville : les deux ponts, et ne pas s'en amuser. Un soir, Dieu ! Quel émoi ! Je le vois venir. Il est seul. L'avait-il voulu ? Ah ! femme, tu es bien fille d'Eve ! A la seconde, je trouve la ruse. Obliquant devant lui, je descends les escaliers qui mènent à la berge, prenant là une pose alanguie contre un arbre. Il approche, et j'entends cette phrase délicieuse « Alors ! On rêve ? » Lamartine venait d'être éclipsé ! Mon père était un grand séducteur, intarrissable quand il évoquait les femmes qui avaient jalonné sa route. Quant aux chevaux, je crois bien qu'il les avait aimés encore plus. Des règles immuables régissaient notre vie; discipline, discipline. Tous les soirs, nous faisions une promenade de quelques kilomètres, pas au pas de charge, mais tout juste. La mise impeccable de mon père compensait mes fantaisies. Pour lui, sortir sans gants était incon- cevable, ni sans ses accessoires : canne, chapeau melon. Quand nous avions déambulé le temps exact prévu sur cette merveilleuse route de Fontainebleau, nous revenions à la tombée de la nuit. Nous étions connus de tous. Bien entendu, les coups de chapeau, ici et là, faisaient partie du rite. Enfin venait le moment le plus délicieux pour mon père : celui des emplettes indispensables. Les commerçan- tes l'adoraient Pincées subrepticement aux fesses, appelées par leurs prénoms, abreuvées de compliments sur leur teint, forme du nez ou autres attributs, trouvant là ce dont elles étaient sevrées par leurs maris ou amants, nous avions droit à ce qu'il y avait de meilleur dans la boutique, chacune ayant rajeuni d'autant sous ces effluves amou- reuses que mon père dispensait d'abondance. Certaines de mes camarades venaient à la maison pour s'abreuver à cette source chaude. Ah ! les yeux d'Yvonne, la bouche de Cécile ! Ces jeunes garces permettaient même quelques caresses furtives. Indéniablement, mon père était le Don Juan du cru. Amour, amour partout La petite Pauline, baignant en un tel climat, était irrésistiblement amenée à ne voir la vie que sous cet aspect. Vint le moment où le charme des rencontres avec Olivier s'estompa. Fut-ce le vélo ? Je ressentis un intérêt violent pour un petit télégraphiste. Il m'apprit ce qu'étaient les baisers du type « Valen- tino », en réalité très décevants. Il devait toujours en être ainsi. Mon imagination, même dans le domaine de la sensualité, m'apportait des joies que la réalité minimisait fâcheusement. Mes parents, informés par les voisins de nos trop longs stationne- ments dans les rues adjacentes à notre maison, prirent une décision radicale : Maman m'arracha des bras de mon petit télégraphiste (il avait 13 ans, moi 10), et je fus expédiée dare-dare chez mes grands- parents.

LYON ... Grand-mère et grand-père, étaient presque centenaires. Tante Yvonne, la vieille fille, parfait modèle du genre, devenait de plus en plus aigrie au fur et à mesure que ses frères et sœurs quittaient la maison pour fuir le plus loin possible vers des pays enchanteurs... Un mur de glace devait s'élever entre ma grand-mère et moi. La tante Yvonne ne savait quoi inventer pour me tracasser. Seule, l'immense tendresse de mon grand-père aurait pu compenser ce désastre, mais, malgré son grand âge, il allait tous les jours à Lyon, continuant d'exercer son métier de comptable. Je me repliais sur moi-même, échappant à mes harpies. Je m'orga- nisais des caches dans le parc immense, propriété admirable qui avait été aménagée depuis des siècles par les curés. Tous les arbres fruitiers d'une partie du verger étaient centenaires. Dès l'aube, je fuyais la maison. Dans mes bras, des trésors ! Les livres arrachés à l'immense bibliothèque particulièrement bien gar- nie, mes oncles et tantes ayant tous poursuivi des études supérieu- res. Les interdits qui pesaient sur certains livres me procuraient une indicible joie à les transgresser. Au milieu du parc, il y avait une sorte de grotte avec couloir. C'était mon principal refuge. Ces souvenirs m'ont inspiré un poème : De cette enfant te souviens-tu 1 De cette enfant perdue mais pas égarée Au profond de la futaie D'un parc immense qui l'enchantait. De cette enfant te souviens-tu ? Solitaire, petite reine De cet étrange domaine Où tout la conviait A communier. De cette enfant te souviens-tu ? Officiant ardemment Avec bêtes, fleurs, fruits, nuages Qui faisaient cortège A son cœur sauvage. De cette enfant te souviens-tu ? Blottie la nuit dans son lit, Envahie d'une terreur sacrée D'entendre la chouette, Interminablement hulluler. De cette enfant te souviens-tu ? De sa joie d'être, De ses bras tendus, Criant « attends, attends, je viens ! » De cette enfant te souviens-tu ? Que là est né à l'enfant Devenue femme, La terrible vocation, de trop aimer. Et de cette femme, par l'amour dépouillée, Mise à nue Te souviens-tu ? Je ramenais à moi toutes les héroïnes de mes lectures, et ainsi, je m'évadais des réalités, habitée à jamais par celles en qui je retrouvais mes propres cheminements. Pour autant, j'étais incapable de me déterminer. Romancière, journaliste, Madame Jane Rouch, après avoir lu ce récit, me dit : « Vous êtes hors de tout ! ». Cette période édénique ne pouvait durer. Je commençais à ressembler à l'enfant-singe trouvé dans la Savane. Il fallait que je reprenne mes études. J'échouais dans une école située à quelques kilomètres de notre propriété, en haut de laquelle passait une petite voie ferrée qu'il me fallait traverser et longer pour parvenir à la route. Dans cette école, comme partout ailleurs, je devais subir ce qui semblait bien être la marque de mon destin : de nouvelles raisons d'être persécutée. Parisienne et, croyait-on, protestante, alors que je n'étais pas baptisée, je fus rapidement mise en quarantaine. A la sortie de l'école, il n'était pas rare que l'une de mes charmantes camarades me poursuivit à coups de pierres. Je me rejetais de plus belle vers mes lectures où je ne puisais que le meilleur de la vie. Je lisais même en marchant au retour de l'école. Un soir, longeant la voie ferrée en question, j'entendis un bruit étouffé derrière moi. Me retournant, je vis un spectacle terrifiant : une main sur le point de me happer, deux yeux fous, de la bave coulant d'une bouche grande ouverte, et le reste que l'on devine. Je me projetais de toutes mes forces à travers la voie ferrée, au risque de me faire écraser si le train avait surgi à ce moment-là, à travers ronces et fourrés, y laissant une chaussure. J escaladais le portail en fer, là aussi au risque de me faire empaler. J'arrivais en larmes à la maison. A mon récit, ma grand-mère empoigna un énorme gourdin, se rua vers les hauteurs de la propriété jusqu'à la petite gare proche, mais le sadique avait disparu... Nous avions des parents ; une cousine, moins âgée que mes grands- parents, nantie d'un fils, bel homme, qui avait découvert un procédé pour laver et même repasser la peinture sur soie. Il avait consacré un étage entier de l'immense maison dominant la vallée du Rhône, à l'installation d'un atelier où il exploitait cette technique. Ayant du goût pour les coloris surtout, je fus incorporée pour laver les petits pots. Par ailleurs, la vieille cousine, ancienne institutrice, me reprit en mains, toujours afin de parfaire mes étu- des. Ces arrangements auraient pu être heureux si le cousin n avait eu, lui, trop de goût pour le sexe féminin. Assistant clandestinement à mes bains, il me tenait des propos du genre : « Tu seras belle plus tard, il faudra revenir me voir ». Quelques attouchements anodins (mais quand même !), accompagnaient ces doux propos. Quand, ingé- nument, je rapportais le tout à ma mère, elle me fit illico revenir à Paris. A cette époque, elle avait abandonné son métier d'infirmière, mon grand-père ayant prêté une certaine somme sur ses économies de toute une vie (à une époque où l'on économisait le sou par jour), afin qu'elle puisse, avec mon frère René, monter une affaire de mécanique artisanale.

PARIS Paris me fait l'effet d'une énorme bête qui me broiera entièrement, le moment venu. Je n'ai pas .de rempart. Ma mère est incapable de cuisiner. Les soupes sont régulièrement brûlées, le lait calciné. Elle court toujours après quatre sous. Quand mon frère a l'imprudence de l'envoyer livrer du matériel (en l'occurrence, des petits objets en alu- minium), et qu'elle encaisse l'argent, nous la voyons immanquable- ment revenir les mains vides. Sa manie majeure : courir les grands magasins pour « acheter des soldes ». Elle participe aussi, cependant, à la confection des objets ; à partir d'une sorte de monstre en acier qui fait un bruit que je déteste ; au centre, un sorte de poinçon qui monte et descend, sous lequel il faut glisser la petite plaque qui prendra forme juste à temps. Pour ma mère, toujours distraite, l'accident inévitable se produit : le bout d'un de ses doigts est happé ; tranquil- lement, elle le rattrape et va se le faire recoudre dans une clinique. Une autre femme prendra pied chez nous. Pour quelle raison ? Impossible à expliquer ! Elle n'est pas l'amie de mon frère, car il mourra après la guerre aussi chaste qu'il aura vécu ! Cette femme a été élevée dans un couvent Elle est très jeune et jolie. Elle vit de ses charmes avec assez de discrétion. C'est d'elle que aa regardant, avec une immense curiosité, se maquiller) je prendrai mes premières leçons, en un domaine qu'une actrice doit connaître parfaitement. J'ai 13 ans. Il ne peut plus être question d'études. Que pourrait-on faire de moi ? Me marier ? Mais où trouver ce mari ? Et je suis encore trop jeune, tout de même ! Devant un tel problème, ma mère, qui m'idolâtre, reprend pied en partie dans la réalité. Elle est capable d'animer des conversations des heures durant. Elle s'entretiendra de la sorte avec n'importe qui, dans n'importe quel endroit public, exactement comme si elle recevait dans le salon de mes grands-parents. C'est grâce à cela qu'elle me trouvera des places dans différents métiers : couture, mode. Je les quitte rapidement. Elle se désole. A quel moment retrouverai-je l'idée de devenir actrice ? Je le lui annonce. Elle se démène, et m'obtient mon premier cachet : un pas- sage dans la « ronde de l'Arlésienne », puis un autre cachet en posant pour des cartes postales sujets religieux (Jeanne d'Arc écoutant ses voix), ou avec de jeunes hommes pour les mariages ou cérémonies. C'est déjà une façon d'être interprète. Il faut prendre l'expression adéquate du sujet à représenter. Le passage à « Sarah Bernhardt » m'a marquée. Je suis devenue Sarah elle-même, et puis, tant qu'à faire, allons-y ! Je serai encore plus grande actrice qu'elle ne le fut ! Un jour, ma mère, qui est crédule, ramène dans l'atelier de mon frère un personnage stupéfiant. Elle nous le présente : Mr de Lapé- rouse. Indéniablement, ce Monsieur a de la branche, singulièrement doublée d'un vernis acquis en tous secteurs du monde du spectacle. Il a la pâleur d'un vieux clown mal démaquillé, des yeux bleu ciel, un regard d'enfant. Il est édenté, flotte dans ses vêtements. De toute évidence, il est affamé. Il sera réconforté quotidiennement par le bol de café au lait que ma mère lui offrira, et reprendra de la sorte suffisamment de force pour tenter de régler un sketch avec moi. Il est Pierrot, je suis Colombine. il a une vieille guitare où ne subsiste qu'un minimum de cordes dont il parvient quand même à tirer quelques sons. Il m'indique poses, mouvements, etc... Nos spectateurs — mon premier public — sont là, ébahis. Même la fille légère n'en revient pas ! Cette invraisemblable situation cessera quand mon Pierrot dira à ma mère qu'il serait quand même nécessaire que je prenne quelques leçons de danse classique. Il est pour les traditions. Moi, j'en ai ras le bol, et déclare à ma mère que je veux un Pierrot non édenté. Pauvre Monsieur de La pérouse ! Ce jour-là, il perdra son café au lait. Je me retrouve au Théâtre du Châtelet, prenant des leçons de danse classique, puis à l'école de Mr Rognoni, précurseur des fameux cours Simon. C'est encore ma mère, engageant la conversation dans un restaurant (que l'on appelait « Bouillon » à juste titre, car on n'y pouvait consom- mer que cela) qui, ressassant son souci permanent : moi, provoqua mon entrée dans le milieu du music-hall, son interlocuteur était régis- seur au Moulin-Rouge. Je suis engagée. Je n'ai que 14 ans, mais déjà un corps de femme.

LE MOULIN ROUGE PREMIERE RENCONTRE AVEC La plus grande école pour un comédien, c'est le music-hall, la Comédie Française nécessitant une formation classique. C'est au Moulin-Rouge que je connaîtrai Jean Gabin. Rien ne lais- sait présager ce qu'il deviendrait. A cette époque, aspirant au vedet- tariat, n'ayant obtenu que quelques apparitions aux côtés de Mistin- guett, il était également doublure du comique de la troupe, Dandy. Dandy est de type clownesque. Petit homme, il lui faut un banc spécial pour accessoire de l'un de ses sketchs. Jean est le gars bien baraqué que l'on sait. il doit entrer en action car Dandy tombe malade. Affolement général. On n'avait pas prévu qu'il fallait aussi remplacer le banc. Je me cache en coulisse pour voir comment Gabin va se sortir de cette situation et se faufiler à travers les lattes de ce banc. J'entends la kyrielle de jurons. Il n'a pas bon caractère non plus. Quand il sort, je lui dis : « Vous avez été formidable ! ». Il me regarde, ahuri. — Tu peux me dire tu... D'où elle sort, cette môme ? Dès ce moment, il me prendra sous sa protection. J'en avais bien besoin, car j'étais à la fois la tête de turc des méchantes filles, et leur porte-bonheur, parce que j'étais vierge. Cela provoquera une pre- mière bagarre entre deux d'entre elles ; la plus mauvaise l'emporte (elle fait le trottoir après les représentations). Sa grossièreté et sa méchanceté sont inimaginables. J'en ai assez et m'installe loin d'elle. Elle tente de me récupérer par la force. Je lui flanque une peignée qu'elle n'oubliera pas. Me voici respectée. Vierge, oui, mais pas mar- tyre ! Dans ma nouvelle loge, j'ai pour voisine une fille très bien. Le mélange social de ce milieu est incroyable ! Cette fille est hors du commun à tous points de vue. Quand elle est en forme, elle fait les tarots à qui lui plaît. — Je te les fais, me dit-elle un jour. D'habitude assez apathique, elle entre en transes. — Fabuleux ! Incroyable ! Tous les as sortent ! Elle recommence. C'est identique ! — Ta réussite sera exceptionnelle, mais tu seras toujours en bagarre avec les hommes dans le domaine juridique. Avec les fem- mes, tu rencontreras des haines démesurées. C'était exactement ce qui devait se produire.

ADIEU MON INNOCENCE Le loup entrera dans la bergerie. Il a figure de héros. Un soir de grandes émeutes a'affaire Sacco et Vanzetti), je suis happée par le mouvement; des coups de feu de toutes parts, quand une main attrape mon bras, me ramène vivement à l'abri d'un porche. Il est fantastiquement beau. Grand, blond, un charme qui me sub- jugue, m'ôtant tout esprit critique. Il renversera toutes mes défenses, abusera de ma naïveté, me laissant dévastée par l'incompréhension, la douleur, la honte. Je tente de me suicider. Il doit se marier le lendemain. Je suis née des siècles trop tard. Un être trop vulnérable cherche un refuge. En moi surgira une fierté démesurée, et en même temps ce que l'on appellera mon « mauvais caractère ». Le monde, la vie, l'amour sont des pièges immondes. Se rejeter vers autre chose. Mais quoi ? D'autres pièges sont présents. Comment résister à l'attrait du monde des paillettes ? S'en parer est une volupté. Mais, au fait, pourquoi se parer ? Pour conquérir ? Conquérir qui ? Plus question d'un homme, certes, mais conquérir le public, le monde entier. Ah ! Que voilà un monde pres- tigieux ! Pour le moment, je fais partie de la troupe des petites Françaises, le minable troupeau bouche-trou que l'on tient en toile de fond derrière les splendides girls — la troupe Anglaise et les Allemandes, superbes filles particulièrement dénudées. On ne verra plus Pauline que s'escrimant à apprendre ces danses modernes ; c'est l'époque des claquettes. Mais je n'aime pas. Mes goûts sont irrémédiablement classiques.

MISTINGUETT Mistinguett a pour partenaire Earl Lesly, une sorte de jeune dieu, danseur prestigieux. Pas une femme qui ne rêve de lui, sauf Pauline, écorchée vive par la terrible épreuve qu'elle vient de traverser. Earl est un bon cœur. Il est ému, probablement, en voyant cette gamine toujours seule entre deux répétitions, travaillant avec acharnement devant la grande glace du foyer, n'ayant pas de quoi s'offrir autre chose que le kilo de fruits ou, toujours, le bouillon Kub dans lequel, les jours fastes, elle met un peu de viande hachée. Le fameux régisseur lui glisse, un soir, un billet dans la main : — De la part de Earl, pour que tu ailles faire un bon repas. Folle de rage, j'envoie le billet, le soir même, à la tête de Earl. Pour qui me prend-il ? Je ne mendie pas. Les espions de la Miss lui rapportent le fait, éveillant sa méfiance. Alors que j'ai posé ma candidature pour un petit rôle dans la nouvelle revue en cours d'élaboration, je suis éjectée. Le fait qu'un journaliste, Roger Féral, ami intimé de la Miss, ait eu la malencontreuse idée de me mentionner, à la fin d'un article consa- cré à elle exclusivement, provoquera le déluge. Il a écrit : « La petite Viviane (nom de guerre que je viens de choisir) a un sourire qui la mènera loin. » Impardonnable aux yeux de Miss. Comment ! Une ombre perdue dans les tréfonds de l'immense scène surgit en rivale ? Je tente de me défendre. Je demande une explication. Elle me la donne avec une gifle magistrale. Il ne faut jamais faire cela à une petite fille de Polonaise ! Des gifles, elle n'en donnera jamais plus. On peut en être assuré ! Il faut deux hommes pour m'arracher d'elle. Je lui annonce que je reviendrai le soir pour la tuer, et que je n'irai pas pleurer sur sa tombe, mais y danser. Je suis amenée au poste de police. Le commissaire tente de me calmer. Ma mère vient me récupérer. Sans le témoignage d'une camarade courageuse (n'est-ce pas, chère Renée Ganlys), la Miss me faisait enfermer en maison de correction jusqu'à ma majorité. Elle avait le bras long.

VIVIANE ROMANCE DEVIENT MON NOM DEFINITIF Me voici en chômage ! Faut-il dire ce que ce mot affreux représente pour un jeune qui ne veut pas déchoir, ou plutôt, qui veut survivre ! La presse me sauvera. Ma première énorme publicité. Roger Féral et les autres journalistes s'en donnent à cœur joie. Pensez-donc ! Une jeune inconnue a osé flanquer une magistrale raclée à la Miss ! Qui est-elle, cette jeune folle ? Car toutes les portes risquent de lui être fermées maintenant. En réalité, l'histoire amuse et fait plaisir à beau- coup. La Miss n'est pas aimée. On la dit avare. Roger Féral organise un banquet où toute la Presse parisienne sera représentée. C'est au cours de cette soirée que l'un des journalistes présent, Jean De Rovera, me trouvera mon nom de guerre définitif : « Romance ». Jusque-là, j'étais Viviane Horty. Les événements justifiaient ce nom. Pour Jean De Rovera, je n'étais qu'une pauvre gamine se débattant au milieu des loups.

LE BAL TABARIN Ces circonstances me vaudront d'être engagée au bal Tabarin, pour faire partie de la troupe du french cancan, laquelle rivalise avec celle du Moulin-Rouge, justement. Non pas le Moulin music-hall, mais le bal. La troupe de Tabarin est à tout point de vue d'une classe très supérieure. Les directeurs (ils sont trois), sont des gens du spectacle d'un haut niveau. La sélection des danseuses est remarquable. La vedette, Andrée Rapo, a été première danseuse de l'Opéra. Ce sont de splendides filles. Que vais je faire au milieu de pareilles merveilles ? Je dois avoir dix centimètres de moins que la plus petite. Il faudrait compenser par de très grandes qualités que je n'ai pas. Mes embryons de connais- sance ne me seront guère secourables. Cependant, j'auditionne. — Veux-tu travailler dur ? me demande le directeur. — Oh ! Oui, Monsieur. — Bon. Alors, on te remet entre les mains d'un professeur. Dans un mois, tu devras être prête à entrer en scène. — Je le serai, vous verrez ! Et je le suis effectivement. Le jeu des apparences « entre enjeu » si je puis dire. Car, pour le public, le french cancan ressemble à un amusement. Il est né en 1900 où tout était sujet à plaisanter. Mais, pour le danser, il fallait de très grandes qualités. On peut dire : un summum ! Il exigeait une formation classique, mais aussi des exploits acrobatiques dignes des spécialistes du cirque. Les jupons, les petites culottes de dentelles, les bas noirs, nous conféraient une apparence mousseuse, contrepoint du champagne qui coulait en abondance dans la salle. A la sortie de scène, nous étions effondrées, le souffle court. Toutes les danseuses vedettes y laissèrent leur santé. Quant à le boire aussi, ce Champagne, il n'en était pas question. Nous étions des danseuses et non pas des entraî- neuses. Nos patrons nous respectaient. teurs.Andrée Rapo devait devenir la femme de l'un des trois direc- Elle fut la première de mes amies de ce milieu ; celle en qui j'eus assez confiance pour me lier au point d'aller chez elle.

LE PRINCE JEAN Un personnage fabuleux surgit dans ma vie, le « Prince Jean » (en réalité un surnom), ami du directeur, le meilleur client de la boîte. Il avait une vie fastueuse. Andrée veut me le présenter. A l'origine, de son vrai nom, Jean Laporte, d'excellente famille, Français élevé à Oxford, devenu grand aventurier. Il avait vécu d'incroyables aventures en Amérique où il sévissait depuis des années dans le « bootlegging », et avait été le bras droit de l'un des gros bonnets de la mafia ; de retour en France avec une fortune considérable, comment ne pas être éblouie ! Voici un homme Viviane Romance

à GMourir

De Paris Girls (1929) à Mélodie en sous-sol (1963), Viviane Romance a tourné 69 films, déchaînant la passion et les contro- verses, créant, malgré elle, l'événement et le scandale, farouche- ment sincère, donc terriblement vulnérable. Ses metteurs en scène? Marcel L'Herbier, Claude Autant-Lara, ,Jean Grémillon, Pierre Chenal, Pierre Cardinal, RogerRichebé,HenriDecoin,AbelGance, Yves Allégret, Henri Verneuil... Ses partenaires ? Charles Boyer, Pierre Blanchard, Tino Rossi, , Michel Simon, Orson Welles, Toto, Éric von Stroheim,Jean Gabin... De la Bandera à la Belle Équipe, de Carthacala, Reine des Gitans à Carmen, Viviane Romance a incarné superbement la Femme, sa beauté, ses paradis, ses enfers... Dans son livre, elle raconte. Tout. Son enfance, son adolescence, ses fantastiques succès et ses cuisants échecs, professionnels et sentimentaux. Ses folles passions. Ses aventures amoureuses avec des célébrités comme le Comte Ciano, neveu de Mussolini, ou avec Tino Rossi. Ses mariages. Ses divorces. Sa Résistance. Son emprisonnement. Ses bonheurs et ses chagrins. Et puis, soudain, le ton change. La voici dans sa longue quête du Graal, face aux vestiges d'un Château Templier qu'elle rebâtira, pierre à pierre, sur les collines de La Gaude. Aujourd'hui, purifiée et transfigurée par une foi que rien ne peut entamer, luttant contre une impitoyable maladie, Viviane Romance, femme parmi les femmes, livre son credo : ROMANTIQUE A MOURIR.

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