Carnets, Deuxième Série - 15 | 2019, « Jules Verne Et Les Pouvoirs De L'imagination » [En Ligne], Mis En Ligne Le 31 Janvier 2019, Consulté Le 24 Septembre 2020
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Carnets Revue électronique d’études françaises de l’APEF Deuxième série - 15 | 2019 Jules Verne et les pouvoirs de l'imagination Maria Hermínia Laurel et María-Pilar Tresaco (dir.) Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/carnets/9034 DOI : 10.4000/carnets.9034 ISSN : 1646-7698 Éditeur APEF Référence électronique Maria Hermínia Laurel et María-Pilar Tresaco (dir.), Carnets, Deuxième série - 15 | 2019, « Jules Verne et les pouvoirs de l'imagination » [En ligne], mis en ligne le 31 janvier 2019, consulté le 24 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/carnets/9034 ; DOI : https://doi.org/10.4000/carnets.9034 Ce document a été généré automatiquement le 24 septembre 2020. Carnets est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons - Atribution – Pas d’utilisation commerciale 4.0 International. 1 SOMMAIRE Introduction Maria de Jesus Cabral, Maria Hermínia Laurel et María-Pílar Tresaco Un carrefour des Voyages extraordinaires La pièce Voyage à travers l’impossible (1882) Volker Dehs Cronótopos da Modernidade em Paris au XXe siècle, de Júlio Verne Do imaginário romanesco às propostas urbanísticas : percursos e interrogações Maria Hermínia Laurel et José Carlos Mota Do imaginário em Jules Verne Perspectivas da ciência Isabel Malaquias Representações do homem de ciência nas Viagens extraordinárias Paulo Lavoura L’Île mystérieuse de Jules Verne : imaginer l’humanité Encarnación Medina Arjona Condições materiais da imaginação criativa O tempo de Júlio Verne Joaquim da Costa Leite Imagination et bande dessinée Vingt mille lieues sous les mers María-Pílar Tresaco et Ana-Isabel Moniz Frritt-Flacc au Brésil : la narration visuelle María-Lourdes Cadena et María-Teresa Barea Projet Jules Verne à l'école : le tour du monde María-Teresa Barea, María-Lourdes Cadena, Ana-María Claver et María-Pílar Tresaco Carnets, Deuxième série - 15 | 2019 2 Introduction Maria de Jesus Cabral, Maria Hermínia Laurel et María-Pílar Tresaco 1 Focalisé sur l’approfondissement de l’œuvre de Jules Verne ainsi que sur sa diffusion auprès du plus grand nombre de lecteurs, le groupe de recherche européen T3AxEL1 développe des partenariats internationaux afin de poursuivre ses objectifs. Dans ce sens, T3AxEL a organisé la rencontre internationale intitulée « Jules Verne et les pouvoirs de l’imagination » les 19-20 avril 2018 en collaboration avec l’université d’Aveiro, et avec le soutien de l’APEF - Association Portugaise d’Études Françaises. Cette initiative s’encadrait, à son tour, dans le vaste programme de commémorations du cinquantenaire de mai 68 mené à bien par l’APEF au long de cette année au Portugal, autour d’une idée majeure : L’imagination au pouvoir. 2 Les articles que nous allons lire ont Jules Verne comme symbole et comme pôle de référence. À travers ses personnages, l’écrivain révèle l’importance qu’il accorde à l’imagination, comme lorsqu’il fait dire au professeur Lidenbrock : « Mon regard s’attendait à toutes les surprises, mon imagination à tous les étonnements » (Verne, 1867 : 186), ou comme lorsque Michel Ardan annonce que : « Je ne crois pas trop m’avancer en disant qu’on établira prochainement des trains projectiles, dans lesquels se fera commodément le voyage de la Terre à la Lune. (…) Avant vingt ans, la moitié de la Terre aura visité la Lune ! » (Verne, 1868 : 111-112). Le pouvoir de l’imagination de Verne lui aura permis de parcourir et de montrer à ses lecteurs des mondes connus et inconnus, dans un apparat de connaissances amassées par la science de pointe de son temps, nous invitant à repenser l’histoire de l’univers (Verne, 1867 : 1-2). 3 Ce numéro réunit des contributions qui s’intéressent aux sentiers de l’imagination et de ses pouvoirs suscités par l’œuvre de Jules Verne, aussi foisonnante qu’éclectique. Celle- ci constitue, au plus profond d’elle-même, un hymne à l’imagination, aux capacités créatives de l’esprit humain. Et c’est aussi pour cette raison que Jules Verne est un auteur universel et intemporel. Un ensemble fécond de références scientifiques, historiques, économiques s’entrelacent dans son œuvre, incitant au dialogue entre divers champs de la connaissance humaine et ouvrant des pistes peu explorées. La lecture de la pièce Voyage à travers l’impossible restée inédite pendant plus de cent ans, témoigne de l’habileté de Verne à gérer l’orientation scientiste de son éditeur Carnets, Deuxième série - 15 | 2019 3 Pierre-Jules Hetzel comme le montre ici l’un des plus grands spécialistes verniens, tout en offrant un nouvel aperçu sur la conjonction entre l’élément social et l’élément esthétique dans ce projet dramatique. 4 L’avenir de l’homme sensible dans la métropole parisienne ultramoderne et efficace que le romancier conjecturait pour le XXe siècle s’avère un domaine de recherches interdisciplinaires prometteur, aussi stimulant pour des littéraires, que pour des urbanistes, des historiens de la ville ou des sociologues, parmi d’autres. Les connaissances scientifiques de l’écrivain s’allient dans ses livres à de plausibles applications technologiques, sous un fond d’émerveillement et de foi dans le progrès, mais l’interrogation de Verne sur ces enjeux apparaît de manière constante, faisant converger son époque et la nôtre. Le portrait d’homme de science convient, sans doute, à quelques-uns de ses personnages. Il sied également à l’écrivain, donnant lieu, dans ce volume, à des analyses qui convoquent, à leur tour, l’histoire des sciences naturelles, de la physique, de la chimie, de la médecine, de l’économie, de l’urbanisme, des transports urbains, et l’histoire tout court, envisagées à l’échelle occidentale des connaissances de son temps, que l’on peut comparer à celle de nos jours, et accordant à son œuvre une crédibilité et une assurance qui séduit toujours ses lecteurs, quel que soit leur âge, leur métier ou quelle que soit leur nationalité. L’aspect formel de ses publications, si soigné par Jules Verne, invite à l’analyse des premières de couverture de plusieurs adaptations de l’un de ses romans en bande dessinée, à de nouveaux formats de lecture visuelle tirant parti des nouvelles technologies, ou encore à l’utilisation de ses œuvres comme socle de diverses stratégies d’apprentissage dirigées à de jeunes écoliers, valables pour tant de contextes d’enseignement. L’oeuvre de Jules Verne continue de nous laisser songeurs, en ce XXIe siècle qui lui rend toujours hommage. ⁂ 5 Nous tenons enfin à remercier Cristina Solé Castells, Daniela Ventura, Eduardo Martínez de Pisón, Jean-Michel Margot, Jésus Navarro Faus, José Domingues de Almeida, Luís Carlos Pimenta Gonçalves, María-Jesús Salillas Paricio pour leur collaboration au niveau de l’expertise et la révision de quelques articles qui composent ce numéro. BIBLIOGRAPHIE VERNE, Jules (1867). Voyage au centre de la Terre. Paris : Hetzel. VERNE, Jules (1868). De La Terre à la lune, trajet direct en 97 heures 20 minutes. Paris : Hetzel. Carnets, Deuxième série - 15 | 2019 4 VERNE, Jules (1867). Voyages et aventures du Capitaine Hatteras. Les anglais au Pôle Nord, le désert de glace. Paris : Hetzel (Avertissement de l’éditeur, J. Hetzel). NOTES 1. T3AxEL est un groupe de recherches soutenu par le gouvernement d’Aragón (Espagne) et FEDER. AUTEURS MARIA DE JESUS CABRAL Universidade de Lisboa mjcabral[at]campus.ul.pt MARIA HERMÍNIA LAUREL Universidade de Aveiro Instituto de Literatura Comparada Margarida Losa hlaurel[at]ua.pt MARÍA-PÍLAR TRESACO Un. de Saragosse/T3AxEL ptresaco[at]unizar.es Carnets, Deuxième série - 15 | 2019 5 Un carrefour des Voyages extraordinaires La pièce Voyage à travers l’impossible (1882) Volker Dehs NOTE DE L'AUTEUR Directeur de publication du Bulletin de la Société Jules Verne (Paris). Membre du comité de rédaction de la revue Verniana-Études Jules Verne. Une rétrospective littéraire depuis longtemps enfantée 1 Après dix années d’un labeur incessant, consacré selon le projet de l’éditeur Hetzel à « résumer toutes les connaissances géographiques, géologiques, physiques, astronomiques, amassées par la science moderne, et de refaire (…) l’histoire de l’univers » (Hetzel, 1867 : II ), Jules Verne exprima pour la première fois l’intention de développer une vision rétrospective sur son œuvre. Ainsi, le journaliste Adrien Marx rapporta en 1875 : Jules Verne prépare les Merveilles de la science, « grande machine », comme on dit maintenant, qui empruntera sa mise en scène non seulement à la peinture, au velours, à la soie et au corps de ballet, mais encore aux agents dynamiques de la physique, de la chimie et de la mécanique (Margot, 2004 : 46). 2 Mais la réalisation d’une autre pièce de théâtre, l’adaptation du roman Le Tour du monde en quatre-vingts jours, renvoya la réalisation de ce projet à plus tard. Deux années après, en août 1875, le romancier revint à son idée et donna quelques précisions à son éditeur : Il y a quelques mois, je vous ai dit que je comptais faire ce livre-là1, qu’il serait le résumé des Voyages extraordinaires, que j’embarquerais dans un appareil plus lourd que l’air tous nos bonshommes, Fergusson, Aronnax, Fogg, Clawbonny, etc. et que je les ferais naviguer au-dessus de tout notre monde. Je ne renonce point à cette idée (Correspondance II, 2001 : 52). Carnets, Deuxième série - 15 | 2019 6 3 Projet encyclopédique oblige, on trouve une première manifestation de cette intention synthétisante dans le roman L’Île mystérieuse, publié à la même époque (1874-75) et que Daniel Compère a qualifié, avec raison, de « roman carrefour » (Compère, 1991 : 117). En effet, ce roman n’est pas seulement une « prolonge » de deux romans précédents (Les Enfants du capitaine Grant et Vingt mille lieues sous les mers) par la reprise de certains personnages, il réunit aussi des éléments et motifs constitutifs des romans déjà publiés et anticipe sur des aspects des romans à venir.