Asbl Association des Anciens Etudiants Diplômés de la Faculté de Droit de l’ULB

Siège Social : Maison des Anciens Etudiants de l’ULB Campus de la Plaine - CP. 235 Boulevard du Triomphe à 1050 Bruxelles

Périodique : juillet-août-septembre 2011

Editeur responsable: Erwin Burvenich 12, avenue Jeanne 1330 Rixensart tél 02 6536234 gsm 0474 688331 courriel : [email protected]

Sommaire Le mot du président ………………………………………………………………………………………………………… page 1 Rencontre avec la doyenne, sur le thème : la réforme des études de droit……………………...par Guy Hiernaux page 2 Certificat en Criminalistique et Psychiatrie judiciaire (info de ULB-Formation continue) ………………………....… page 3 Dîner facultaire 2011…………………………………………………………………………..…….…par Guy Hiernaux page 3 Réflexions à propos de la fonction de bâtonnier…………………...…….par Corinne Poncin, ancienne bâtonnière page 4 Blanchiment d’argent ; débat du 9 juin avec M Claise et JC Delepière…... ………………………....par E. Fonsny page 5 Nicole Lahaye a lu pour vous……………………………………………………………………………………………... page 6 «Rodin, le plaisir infini du dessin», expo à Le Cateau en Cambrésis...... ….par Corinne Poncin page 9 Forum ULB du premier emploi mercredi 5 octobre 2011……………...…….Info de la Cellule de l’emploi de l’ULB page 9 Hergé et le droit de la famille…………………..………………………………………………….…..par Guy Hiernaux page 10 Activités proposées par l’ADBr : Château de Corroy le Château (17/9) – Visite d’Audi Forest (5/10) ……….. p.17-18 Activités suite : AG ADBr (20/10)-A table expo (3/12) - Bulletins de participation aux activités & Mémos pratiques p.19-20

Le mot du président

Deux de mes préoccupations douceur la relève ! Mais ne nous endormons pas sur nos principales depuis mon accession quelques lauriers. à la présidence de l’ADBr (octo- Comme vous l’aurez remarqué, depuis un an et demi, nous bre 2009) ont été, d’une part de avons encore amélioré la présentation de notre journal, ainsi convaincre les jeunes diplômés que son contenu ; merci à tous les rédacteurs qui en sont les de nous rejoindre, d’autre part de vrais artisans, car en fait je n’en suis que le « metteur en moderniser nos moyens de com- pages ». munication. Comme promis, depuis mars, notre site, créé avec les moyens L’accent mis sur un « sponsoring » plus intense des du bord et sans prétentions, est en ligne; n’hésitez pas à le mouvements étudiants commence à porter ses fruits : consulter régulièrement ! Ce site se veut essentiellement notre association est désormais mieux connue des étu- informatif : il nous permet de répercuter plus rapidement des diants et des jeunes masters. L’ « after work », en mai informations de l’ADBr, mais aussi de la communauté ulbiste, dernier, nous a aussi permis de rencontrer de jeunes di- et vous savez que l’ADBr est fort attachée à l’Union des plômés de la tranche d’âge des 25-30 ans ; merci à Anciens et à notre université. Gautier, Emma, Quentin et Pierre qui se sont bien inves- tis dans l’organisation de cet événement. Gautier, notre jeune administrateur, a de son côté créé une page facebook ADBr : un lien sur notre site vous dirige vers cette Chaque année, lors de la cérémonie officielle de procla- page. N’hésitez pas à rejoindre le groupe. mation des nouveaux masters en droit, notre conseil d’administration se fait une joie et un devoir d’être pré- Je remercie toutes les personnes qui mettent sur pied nos sent et d’informer sur nos buts. activités. Je ne vais pas ici les citer toutes : leur nom apparaît régulièrement dans nos éditions. Malgré ces temps difficiles pour la plupart des associa- tions, des jeunes nous rejoignent : c’est bien réconfortant Avec mes amitiés libre-exaministes, et cela nous permettra d’assurer progressivement et en Erwin Burvenich ww w.adbr -ulb.be 1

Rencontre avec la Doyenne ………sur le thème : la réforme des études de droit par Guy Hiernaux, avocat au barreau de Bruxelles, assistant et chercheur au Centre de droit privé de la Faculté de droit de l’ULB, vice-président de l’ADBr J’ai rencontré, au nom de l’ADBr - Info, la nouvelle doyenne de la faculté de droit et de criminologie de notre université, Andrée Puttemans. Comme vous le savez certainement, l’ancienne doyenne, Annemie Schaus a été appelée à la fonction de vice-rectrice de l’ULB. Notre nouvelle doyenne est avocat au barreau de Bruxelles, spécialiste en droit de la propriété intellectuelle et en droit de la consommation. Je lui ai remis en votre nom, nos sincères félicitations pour son accession à ce poste et je l’ai assuré du soutien plein et entier de l’ADBr. Nous avons ensuite parlé de la santé de notre université et notamment des difficultés qu’elle avait rencontrées l’hiver dernier. Tout serait actuellement rentré dans l’ordre avec la nomination du nouveau recteur, Didier Viviers. L’avenir devrait nous le confirmer. Nous avons longuement abordé la prochaine refonte des études de droit, dans la ligne de la réforme de Bologne. Andrée Puttemans m’a rassuré quant au caractère très positif de la dite réforme. Il y a en effet deux ans que la faculté travaille à cette refonte des études de droit, portée d’abord par la doyenne sortante, en y associant étroitement les étudiants. Ce sont essentiellement les deuxième et troisième années de « bachelier » qui font l’objet de modifications, pour amener une plus grande cohérence entre les cours, notamment en les faisant basculer d’une année sur l’autre. Cette réforme entrera en vigueur dès la rentrée de septembre 2011. En première année de « bachelier », à côté des trois cours d’introduction au droit, on maintient les cours non juridiques, comme logique, psychologie, philosophie morale, sociologie, histoire du droit, axés sur l’acquisition d’une bonne culture générale. On garde la méthodologie juridique et on met l’accent sur la « guidance », en ce compris le fonctionnement de la bibliothèque, qui est obligatoire pour tous les étudiants. En deuxième année, à côté du droit constitutionnel, des obligations, des contrats, des droits réels et du droit naturel, on met l’accent sur les langues étrangères : à côté du cours de néerlandais, un cours d’anglais sera instauré. Après une année transitoire, la troisième année de « bachelier » sera également aménagée : elle comprendra le droit pénal et la procédure pénale, le droit administratif, le droit de la famille et les régimes matrimoniaux, le droit social, le droit judiciaire, le droit du commerce et de la consommation, en ce compris les droits intellectuels, le droit de l’union européenne, la terminologie juridique néerlandaise et le « comparative law ». Si les cours à option sont en principe supprimés, il subsistera toujours la possibilité pour les étudiants de suivre volontairement d’autres cours. Le programme des « masters » n’est pas encore arrêté définitivement, mais on distingue un « petit » tronc commun, qui comprendra sur les deux années, le droit des sociétés, le droit international public, le droit fiscal et comptable, le droit international privé et la sécurité sociale.

2 Le tronc commun comprendra sur les deux années, le droit des sociétés, le droit international public, le droit fiscal et comptable, le droit international privé, la sécurité sociale. Les deux finalités actuelles (droit public et droit privé) seront remplacées par les suivantes : - « Droit économique et social », où l’on devrait retrouver le droit individuel et collectif du travail, la fiscalité et la comptabilité des sociétés, un cours sur les infractions pénales et administratives, ainsi qu’un cours relatif au « recouvrement et insolvabilité ». - « Justice civile et pénale », où l’on enseignera le droit pénal spécial, la procédure pénale approfondie, le droit patrimonial de la famille, en ce compris les successions et les libéralités, le droit des étrangers et le droit de la responsabilité. - « Droit public » où l’on pourra suivre notamment le droit public approfondi, le droit administratif approfondi, le droit public économique et le droit constitutionnel européen. Les intitulés des cours ne sont pas encore arrêtés définitivement. En « masters », il y aura des cours à option qui pourront être remplacés partiellement par un séjour « Erasmus » en avant dernière année. Les études de droit se termineront obligatoirement par un travail de fin d’études. Le réforme des « masters » n’est pas encore totalement décidée et la discussion se poursuivra à l’automne prochain. J’ai quitté notre doyenne en la remerciant vivement de son accueil chaleureux et en l’assurant d’un meilleur suivi à l’avenir de la part de l’ADBr, et plus spécialement de la part de l’ADBR – Info, quant aux initiatives de la faculté. ------

Certificat en Criminalistique et Psychiatrie judiciaire

Ce certificat se déroule sur deux ans durant lesquels vous aborderez de manière intégrative les dimensions médicales, judiciaires, psychologiques et scientifiques. La formation est composée de quatre modules : droit, expertise criminalistique, médecine légale et psychiatrie judiciaire. Les cours se donneront à l’ULB alternativement à Érasme et au Solbosch, le mardi dès 16h30, et certains samedis matin. Cette formation universitaire est principalement destinée aux médecins, notamment spécialistes psychiatres, souhaitant développer leur expérience et leurs compétences en milieu judiciaire. Elle s’adresse également aux experts judiciaires, magistrats, policiers, psychologues, criminologues, travailleurs sociaux ainsi qu’aux personnes impliquées dans les domaines judiciaire et pénitentiaire. Les admissions se font sur dossier. Le nombre de places est limité. Cette formation débutera en octobre 2011. Plus de renseignements auprès de Cécile Sztalberg, Directeur ULB Formation continue tél : 02/650.45.80 fax : 02/650.45.88 [email protected] http://formcont.ulb.ac.be et aussi via le site de l’ADBr

Dîner facultaire 2011 Comme chaque année, le dîner de la Faculté de droit de l’ULB a réuni ce jeudi soir 24 mai 2011, à Ixelles, au restaurant « Le Millésime », les professeurs, assistants, chercheurs, collaborateurs et secrétaires de la faculté. L’assistance était nombreuse et on reconnaissait notamment la doyenne, Andrée Puttemans, l’ancienne doyenne, actuellement vice-rectrice, Annemie Schaus, John Kirckpatrick, André Bruyneel, Pierre Legros, Nicole Gallus, Viviane Vannes, Lucette Defalque et tant d’autres. Un chaleureux hommage a été rendu à Jacqueline Linsmeau et à François Glansdorff, lesquels terminent leur parcours académique cette année; ils ont aimablement et humoristiquement remercié l’assemblée. Les mets – surtout le tartare de saumon frais et le fondant au chocolat – de même que les vins – tant blanc que rouge - étaient parfaits et l’ambiance, particulièrement agréable et amicale. C’est tard dans la soirée que nous nous sommes quittés, François et Jacqueline ayant insisté pour offrir le dernier verre. Guy HIERNAUX, avocat, assistant et chercheur à la Faculté de droit, vice -président de l’ADBr

3 Réflexions à propos de la romane issue de l’ULB, comme Par ailleurs, je suis évidemment fonction de bâtonnier son défunt mari. Mon milieu était féministe, c’est-à-dire estimant donc « libre-exaministe », c’est-à- que les femmes doivent prendre dire un creuset dans lequel tout leur place et la tenir, le mieux par était matière à être dit, parlé et possible, avec « honneur et pro- discuté. D’une manière plus in- bité ». Je suis également attachée Corinne time, c’était aussi une famille où à la pensée a –dogmatique, et j’ai Poncin la palabre, la véhémence, donc trouvé évident de présenter l’outrance verbale se fondaient sur ma candidature dès l’instant où avocate, Rabelais, Villon, et autre mon tour, logique et normal, ancienne Bosquetia. Mon horizon social viendrait. Je témoignerais ainsi de bâtonnière était peuplé de collègues de ma ce que les femmes peuvent aussi au Barreau mère, des femmes essentielle- tenir ce rôle, et que mon apparte- de Tournai ment, et de leurs maris, pour au- nance à un certain type de pensée Le comité de rédaction a estimé tant qu’ils soient originaux et ca- pouvait aussi être respectable. qu’il serait intéressant que je livre pables d’affronter cette mère à la Dans la province du Hainaut occi- ici ce que j’ai pu penser de la fois extravertie, mais blessée par dental, ce n’est pas anodin de le fonction de « bâtonnier », puisque la vie. Mes compagnes de classe, signifier. je l’ai exercée au Barreau de dans un Lycée exclusivement fé- J’ai accompli mon premier bâton- Tournai à deux reprises, une pre- minin, à part les prêtres catholi- nat sans heurts particuliers, mais mière fois en 1990-1992, et une ques ou protestants, étaient de très j’ai estimé avoir manqué certaines dernière fois en 2008-2010. bonnes élèves et d’ailleurs pro- rencontres avec mes collègues mues à des métiers qu’elles ont Une remarque préliminaire d’alors. J’ai donc récidivé en 2008 exercé avec conscience et enthou- et je crois avoir mieux rempli ma s’impose : cette fonction se vit siasme. (professeur de chimie, différemment selon que l’on ap- tâche sur le plan de la représenta- chef de service dans des unités tivité du barreau tournaisien. partienne à de grands, de moyens médicales de pointe, chef ou de petits barreaux. Etant com- d’entreprise commerciale, psy- Il me semble que la défense de la posé de 200 avocats environ, le chologue, médecin généraliste, profession, ses images de marque, Barreau de Tournai peut être ingénieur au Cern, etc etc). Lors ses principes constituent l’aspect classé dans la catégorie des petites de mes études de droit à l’ULB, le plus gratifiant et le plus inté- entités. Cela implique que la évidemment, j’ai pu côtoyer ressant de la fonction de bâton- fonction de « bâtonnier » n’y est d’autres grandes têtes bien faites, nier. Quant à la discipline, pas rémunérée, qu’elle impose et notamment, du côté des fem- l’autorité et toutes ces sortes de que l’on y consacre un tiers de son mes, deux condisciples à l’avenir choses, elles sont de l’ordre du temps de travail, qu’elle s’obtient prestigieux : Jacqueline Linsmeau service à rendre, du calvaire à sans besoin de campagne électo- et Françoise Masai. supporter ou de la comédie hu- rale, à coups de luttes maine à jouer avec une empathie d’influences, de cocktails ou au- Dès lors, comment aurais-je pu empanachée de bon sens, et plus tres appâts. En effet, les candidats imaginer faire autre chose que de si affinités. faire des études, de les réussir et à cette fonction sont connus de Finalement, j’ai l’impression l’ensemble de leurs confrères, et d’entamer immédiatement une vie professionnelle ? Jamais je d’avoir « suivi le cours de ma l’on pourrait même dire au- vie », comme le chante Michel jourd’hui que l’on ne se presse pas n’aurais pu penser que je n’y au- rais pas ma place. D’ailleurs cette Jonasz. La boîte n’est pas vrai- au portillon. Il n’est donc pas ex- ment jazzy, mais on peut y enten- ceptionnel que l’un ou l’autre re- question même ne fut jamais po- sée et aurait pu être perçue comme dre et y pratiquer toutes sortes de devienne bâtonnier pour la musiques, pour autant que l’on deuxième voire troisième fois. injurieuse. Il en a donc été de même pour le « cursus honorum » soit « au diapason ». Comment se fait-il que j’aie pu de la profession d’avocat : mem- estimer utile de me présenter aux bre du Comité du jeune barreau, suffrages de mes confrères, la conférencière de rentrée, prési- première fois, en 1990 ? Je dente du jeune barreau (deux ans m’inscris, à ce sujet, dans une de suite à l’époque), membre du histoire. Née en 1946 et orpheline Conseil de l’Ordre, secrétaire de à trois ans d’un père avocat, j’ai ce même Conseil, et finalement vécu avec une mère philologue bâtonnière. Pourquoi pas ? 4

Blanchiment d’argent : bons résultats, ceux-ci restent faibles par rapport transparence ou déni de droit à la masse d’argent sale qui continue à circuler et par Elisabeth Fonsny, avocate qui facilite la continuité d’une économie paral- au Barreau de Bruxelles, lèle, nécessaire, hélas, à la survie de beaucoup de trésorière de l’ADBr petites gens. L’adresse et l’habilité des délin- quants qui, avec l’aide et les conseils de spécia- Le jeudi 9 juin 2011, la Maison listes compétents et peu scrupuleux, trouvent de des Anciens accueillait deux nouveaux procédés pour contourner la loi ou hauts magistrats bruxellois, le passer à travers ses filets, nécessitent une vigi- Juge d’Instruction Michel Claise et le Président lance constante et une adaptation aux nouvelles de la CTIF Jean-Claude Delepière, pour une formes de blanchiment pour continuer le combat. conférence concernant le « Blanchiment d’Argent ; transparence ou déni de droit », avec Michel Claise, qui s’est félicité d’être entouré l’intervention de Eddy Caekelberghs dans le rôle d’excellents enquêteurs, a fait part de son expé- de modérateur. rience de Juge d’Instruction, surtout en matière Cette conférence, organisée par l’UAE, de trafic de drogues et de la façon dont l’argent l’ASPEBr, l’ADBr, Cercle du Librex et d’autres recueilli - liquide et en noir - en résultant était sponsors, attira un nombreux public qui se pas- blanchi, par son injection astucieuse dans un cir- sionna pour les exposés des orateurs et les débats cuit bancaire normal, rendue possible par le re- qui s’en suivirent. cours à la corruption et à la compromission ainsi que par l’intervention d’intermédiaires, de Suite à la loi du 11 janvier 1993 sur le blanchi- conseillers et de banquiers. Le dernier roman ment d’argent, une cellule spéciale fut créée sous qu’il vient de publier sous le titre « Souvenirs du le nom de CTIF, Cellule de Traitement de Rif » n’a rien d’une fiction, mais relate, avec une l’Information Financière, chargée de recueillir et précision didactique, les techniques utilisées par de traiter les « déclarations de soupçon » éma- les trafiquants de drogues pour blanchir l’argent nant des entreprises ( principalement les orga- recueilli ainsi que les méthodes nismes de crédit, banques, bureaux de change, d’investigation et les poursuites casinos, etc.. ) et des particuliers ( avocats, notai- mises sur pied par les enquê- res, comptables, agents immobiliers, diamantai- teurs de différents pays pour les res, etc.. ), obligés par la loi d’aviser le CTIF des cerner et aboutir au blocage et opérations financières douteuses et illicites dont à la saisie de ces fonds illicites ; ils avaient connaissance. Sur base de ces « dé- le chapitre consacré au fonc- clarations de soupçon », la CTIF ouvre des dos- tionnement du Casino de Mo- siers ( près de 5.000 nouveaux dossiers en 2010), naco est particulièrement édi- investigue pour déterminer les indices sérieux de fiant et permet de comprendre les facilités de blanchiment ( fraude fiscale, fraude sociale, es- blanchiment fort prisées par les criminels en col croqueries, trafic d’êtres humains et de drogues, blanc. etc…) et transmet, les cas échéants, les dossiers retenus (environ ¼ des dossiers traités ) au Juge Si la légalisation du cannabis et de la cocaïne d’Instruction et au Parquet pour instruction et pourrait permettre de réduire ce trafic et d’en poursuite. limiter les enjeux financiers, il est à craindre que, faute de profit, les ex-dealers s’orienteront vers Les conférenciers ont insisté sur l’importance une autre forme de délinquance plus lucrative. d’aller à l’essentiel, soit de décapiter les organi- sations criminelles, en les privant de leurs res- Eddy Caekelberghs, rompu à la tâche de modé- sources financières, c.à.d. l’argent sale, recyclé rateur, donna la parole tantôt à l’un et tantôt à et blanchi. Si, selon Jean-Claude Delepière, la l’autre conférencier et dirigea les débats suite cellule CTIF, qui publie un rapport annuel – ac- aux réflexions et aux questions pertinentes du cessible par internet - sur ses activités, obtient de public fort intéressé par cette matière.

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1. Laure Adler recevait en 1998 le prix Fémina pour la magistrale biographie de la femme exceptionnelle que fût Marguerite Duras. Cette lecture passionnante m'a incitée à découvrir en 2011 « Françoise » 1 où l'auteur suit pas à pas la femme, la romancière, mais surtout la journaliste de l'Express. Le parcours de l'autodidacte que fut Françoise Giroud étonne par bien des aspects et ne manque pas d'intérêt. A mon sens pourtant, la place prépondérante -les deux tiers de l'ouvrage- accordée par Laure Adler à toutes les tribulations à la fois sentimentales, politiques, sociales, économiques, voire psychanalytiques de son héroïne au sein du journal L'Express, en rend la lecture un peu fastidieuse pour qui n'a pas suivi de près la politique française des années cinquante à septante. Il n'en reste pas moins que cette biographie de Françoise Giroud dévoile bien des aspects insoupçonnés d'une personnalité que la simple lecture des romans biographiques de Giroud 2 n'exposait pas et notamment une dureté affichée allant parfois jusqu'à une méchanceté certaine vis-à-vis de son entourage. On y découvre de même ses zones d'ombre, ses erreurs, son aveuglement, ses déchirements. L'épisode des lettres anonymes prouve les excès auxquels l'a menée parfois son amour fou pour Jean-Jacques Serban-Schreiber...On n'oubliera pas que Françoise Giroud fut aussi l'amie fidèle de Mendes France et de Mitterrand et que ses débuts comme script dans les milieux du cinéma, lui permirent de côtoyer les plus grands réalisateurs ainsi que de grands auteurs et de grands acteurs. Outre le remarquable travail d'analyse l'attrait du livre de Laure Adler s'enrichit de quelques belles photos d'archive de 1917 à 1994, insérées dans le volume. 2. On peut qualifier d' « hors norme » l'oeuvre -comme la vie d'ailleurs- de James Ellroy. Son dernier roman, une fois encore autobiographique 3, m'est apparu comme l'aboutissement de cette introspection quasi mystique par laquelle il tente d'exorciser son tumultueux passé. J'avais lu « Ma part d'ombre » il y a quelques années déjà, dans lequel il fouillait ce passé à la recherche de l'assassin de sa mère....en vain, puisque la mort de Geneva (Jean) Hilliker ne sera jamais élucidée. Dans cette « Malédiction Hilliker » (du titre original « The Hilliker curse ») c'est lui-même qu'il traque au travers des femmes qui ont le plus compté dans sa vie et en prenant pour épigramme ces mots attribués à Beethoven : « Je prendrai le destin à la gorge », et pour dédicace « à Erika Schickel », la dernière de ses Femmes, celle qui lui offre ces « états de grâce » auxquels il aspire. Voici ses dernières lignes : « je viens d'entrer dans l'un d'eux (des états de grâce) à présent. Je me sens transformé. Je suis Beethoven avec ses derniers quatuors, mais un Beethoven qui aurait recouvré l'ouïe. De tels moments forment le reste d'une vie. Je regrette l'idée que cette femme puisse être autre chose que le plus grand don que Dieu m'ait jamais fait. Je m'adresse à elle avec la foi d'un homme qui a été croyant toute sa vie. Sa simple existence abroge toutes les formes de scepticisme. Elle m'a vu et elle m'a fait venir à elle. Elle m'a trouvé alors que je me cherchais désespérément, affamé d'Elle et de personne d'autre. Son amour sublime m'enhardit et annihile ma peur et ma rage. Elle est Jean Hilliker ressuscitée

1 Laure Adler – Editions Grasset- 2011 – 490p. 2 notamment ses biographies de femmes célèbres, dont Alma Malher, Coco Chanel, Marie Curie, Jenny Marx, Lou-Andréas Salomé, etc... 3 La malédiction Hilliker (traduit de l'anglais – Etats-Unis – par Jean-Paul Gratias) – Rivages – 2011 – 280p.

6 par un alchimiste, et bien plus encore. Elle m'ordonne de sortir de l'ombre et de m'avancer en pleine lumière. » Livre très fort que ce dernier roman d'Ellroy très bien synthétisé par le texte de quatrième de couverture : « En six mouvements d'une tumultueuse symphonie, James Ellroy revisite les moments clés de ses relations avec les femmes qui ont compté dans sa vie, à commencer par la première d'entre toutes »....sa mère. 3. On parle encore de femmes -sans quitter le domaine des relations amoureuses- avec « Femmes de dictateur » 4 où Diane Ducret tente de cerner la personnalité de celles qui, contre vents et marées, ont défendu leur amour envers des hommes cruels, tyranniques et souvent criminels. La qualité littéraire n'atteint pas ici celle de Laure Adler et ce livre s'inscrit davantage dans l'anecdotique que dans l'analyse en profondeur. Le chapitre introductif surprend d'ailleurs puisqu'il reproduit, sur une vingtaine de pages, les lettres enflammées de femmes - inconnues d'Hitler et passablement hystériques- adressées à leur Führer adoré! La relation des amours de ce dernier -sa nièce Angelica, dite Geli, Eva Braun ou Magda Goebbels- couvrira les soixante dernières pages du livre. Diane Ducret évoquera tour à tour celles qui ont marqué durablement les parcours de Mussolini, Lénine, Staline, Salazar, Bokassa, Mao et Ceaucescu. J'avoue n'y avoir guère plus appris que ce que la « petite histoire » nous avait déjà transmis, si ce n'est peut-être le parcours amoureux de Salazar, sans doute moins médiatisé que les autres. « Femmes de dictateur » peut distraire, mais je ne le classerais pas dans les grands livres. 4. Séduite en revanche par l'écriture d'Armel Job dans « Les eaux amères » 5 où la classique beauté stylistique accroche dès les premières lignes. Nous sommes le 4 août 1968 et chaque année, depuis 1942, le 4 août est un jour noir pour Abraham Steinberg puisqu'il est celui où sa mère, son père et sa petite soeur furent déportés vers les camps de la mort. Mais 1968 est aussi l'année fertile en bouleversements sociaux de tous ordres, dont la vente de pilules contraceptives vécue comme une libération sexuelle, viendra quelque peu perturber la sérénité du couple Steinberg. En ce même jour du 4 août 1968 -vingt-six ans donc après la déportation- une nouvelle angoisse va envahir Bram (comme on le nomme dans sa petite ville) et c'est l'arrivée d'une mystérieuse lettre anonyme.... « Se pourrait-il que la belle Esther, la mère de ses enfants, son épouse adorée le trompe ? Bien que fâché avec Dieu, Bram décide de rendre visite au rabbin.. » Et c'est là que l'on pénètre le mystère des « eaux amères », dont je ne dévoilerai pas l'issue. C'est un très bon roman à découvrir. 5. Lorsque j'ai relaté dans cette chronique le terrible récit du « Chagrin » paru en 2010, je pensais effectivement que Lionel Duroy n'en avait pas fini avec son passé. De fait, il nous livre « Colères » 6 en 2011, dans lequel explosent tous les sentiments d'un père confronté aux dérives d'un fils qui le replongerait dans le gouffre de ses conflits familiaux passés. Lorsque Marc doit surmonter le départ d'Agnès, sa première femme, David a six ans et Claire trois ans. Hélène, sa seconde épouse de vingt-cinq ans, lui donnera deux filles, Anna et Coline qui complèteront la nouvelle famille. Des années plus tard, Marc recevra de son fils une lettre monstrueuse qui va bouleverser sa vie et le replonger dans les dérives familiales subies dans sa propre jeunesse, les huissiers, les tribunaux, les avocats qui furent le quotidien de son père.

4 Editions Perrin – 2011 – 356p. 5 Robert Laffont – 2011 - 276p. 6 Editions Julliard – 2011 – 211p. 7

« Je vais écrire sur ma rupture avec David, ai-je dit à Curtis (son éditeur) mais j'aurais pu aussi bien lui dire je vais écrire sur l'effroi qui me gagne chaque fois que j'approche Hélène ou encore sur la délitescence de notre famille.... » (p.21) Et « maintenant, dans le train qui m'emmène à Saint-Etienne pour y présenter mon autobiographie, j'essaie de me remémorer chaque instant de cette nuit où Hélène s'est soudain mise à me parler, après des mois, des années de silence, sachant qu'un jour je devrai m'asseoir et écrire si je ne veux pas que ses mots continuent de me creuser le coeur, de me creuser le coeur jusqu'à m'anéantir. » (p. 156) La sérénité pourrait-elle succéder au « chagrin » et aux « colères » ?.... 6. Pour qui aime lire, se poser la question « Pourquoi lire? » semblerait pertinente. Charles Dantzig, auteur d'essais, de romans, de poèmes et traducteur de grands auteurs se l'est posée 7 sous la forme de 76 courts chapitres qu'il serait fastidieux d'énumérer mais dont voici quelques « perles » : lire pour se trouver (sans s'être cherché), lire pour ne pas laisser les cadavres reposer en paix, lire pour dépasser la moitié du livre, lire pour se masturber, lire pour la santé ah ah, lire pour savoir que lire n'améliore pas, lire contre le raisonnable, lire pour changer le temps, etc, etc... J'avoue avoir été séduite pendant quelques dizaines de pages, à la fois par le style, l'érudition de l'auteur, l'originalité de la réflexion. Mais.... « qui trop embrasse, mal étreint » et l'auteur finit par agacer par tant d'érudition affichée, tant de prétention mal -ou pas du tout- dissimulée, qui conduit en fin de compte à déposer le livre....définitivement! 7. Philippe Grimbert n'est pas un inconnu. Psychanalyste, il a publié quelques essais, et romancier, il rencontre le succès. J'en avais parlé dans ces colonnes à propos notamment de son très beau livre « Un secret » paru en 2007 et qui fit l'objet d'une adaptation cinématographique. On retrouve cet excellent écrivain dans « Un garçon singulier » 8 qui nous plonge dans l'univers d'un enfant douloureux et dans un passé souhaité enfoui à jamais. Le héros Louis, jeune étudiant hésitant, répond à une annonce « recherche jeune homme motivé pour s'occuper d'un adolescent singulier en séjour avec sa mère à Horville (Calvados) », motivé davantage par l'endroit indiqué que par la tâche demandée. Horville est en effet cette plage où, enfant, Louis passait ses étés. Le lien tenu et fragile qu'il va tisser avec Iannis, cet enfant perdu, le conduira bien au-delà de ce passé qu'il voulait occulter. Voici un beau roman à la lecture aisée, mais qui ne manque pas de laisser une empreinte. 8. Le précédent livre de Gisèle Halimi dont j'avais rendu compte ici « Ne vous résignez jamais » m'avait à la fois intéressée et séduite. C'est dire que la déception éprouvée à la lecture d' « Histoire d'une passion » 9 fut d'autant plus rude qu'elle devait exprimer les sentiments intenses - et uniques- qui lient une grand-mère à ses petits enfants. Sans m'étendre sur le contenu-même du roman, dont le style est plus que médiocre, dire cependant qu'il s'en dégage un sentiment de malaise dû à la fois aux zones d'ombre planant sur les motifs exacts de cette rupture familiale, et à un étalage déplacé de son luxe personnel....bien loin des combats idéalistes et désintéressés.

Bonne lecture à tous et toutes!

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7 Editions Grasset – 2010 - 247p. 8 Editions Grasset - 2011 - 207p. 9 Plon - 2011 - 195p.

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Une visite au Musée Matisse corps en relevant des jupes, en tom- son entre l’écrit de la forme et le dit lors de l’exposition bant un corsage, en ouvrant un du mouvement. Elles rythment l’orgie «Rodin, le plaisir infini du dessin» manteau, en jouant aux « masques et des traits, des couleurs éparses, des qui s’est tenue jusqu’au 13 juin à Le bergamasques ». L’écharpe d’Isadora blondeurs rousses. Cateau en Cambrésis Duncan est encore innocente, Loïe Rodin s’insurgera un moment contre par Fuller se moule en lys, des jambes la photographie, dont il prétend qu’ Corinne Poncin , s’écartent ou se lèvent en angle droit, « elle est menteuse, car dans la avocate, ancienne bâtonnière des doigts cherchent la curiosité réalité, le temps ne s’arrête pas ». Il saphique, des bras se courbent, des s’en servira plus tard comme « d’une D’abord, il y a ce Palais Fénelon, dédié dos se plient, et si tout cela se re- aire de jeux ». à Matisse, le peintre. Quelle que soit garde si bien c’est que Rodin nous Il raconte qu’en 1906, il s’est pâmé la saison, vous entrez dans la lu- explique : « j’ai gardé l’indispensable devant les danseuses cambodgiennes mière, vous arpentez l’histoire, celle et supprimé l’inutile ». Il ajoute : venues en Europe. Il dira d’elles de l’artiste, celle de ses contempo- « c’est bien simple, mes dessins sont qu’elles le fascinent par la mathéma- rains, celle du plaisir de vivre et de la clef de mon œuvre : ma sculpture tique de leurs ballets. connaître la beauté. Dehors, un parc n’est que du dessin sous toutes les Et vous ? Vous entrerez dans un ca- dialogue avec les murs, entre par les dimensions. J’ai dessiné toute ma vie, binet secret et vos yeux s’embru- grandes fenêtres et redit comment j’ai commencé ma vie en dessinant ». meront de désirs et de plaisirs à écouter, voir, palper, sentir. Il dit encore qu’il dessine en ne quit- imaginer ou à retrouver, encore, Trois collections permanentes vous tant pas le modèle des yeux et il ex- bientôt. Ici ? Oui, là. attendent et vous les découvrirez, plique alors : « je sais pourquoi mes Une gardienne du musée lit ses mes- vous promenant dans ce lieu passant dessins ont cette intensité. […]C’est sages sur le portable de rigueur et du noir et gris, et blanc, à la couleur, que je n’interviens pas. Entre la na- vous sourit. Elle vous tiendrait pres- à la texture, au vitrail, à la forme. ture et le papier, j’ai supprimé le que la main jusqu’à la sortie, alors Mais, soyons au fait de la question talent. Je ne raisonne pas, je me que vous ne titubez même pas. d’aujourd’hui : Rodin est là, occupé à laisse faire ». D’ailleurs vous allez au sous- sol car nous livrer le feu de son regard et le Nous voyons donc devant nous vous avez chaque fois rendez- vous geste de ses dessins. Nous voya- « l’esquisse du premier jet », suivi de avec les dessins de Matisse et avec le geons, voyeurs autorisés, dans un « l’estompe, le modelé » et enfin « la regard sévèrement profond de la atelier peuplé de modèles, des fem- couleur », au gré des salles à la di- belle Lydia D. mes qui dansent, qui se déshabillent, dactique évidente. De petites sculptu- un peu, beaucoup, qui dénudent leur res noires démontrent leur conjugai-

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ON ! Le forum ULB du premier emploi mercredi 5 octobre 2011 (programme définitif régulièrement actualisé sur www .ulb.ac.be/drh/forum-emploi à partir du 5 septembre)

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Voici les premières pages d’un article « juridico-gag », très documenté, de notre vice-président, Guy Hiernaux

La suite paraîtra dans nos prochains numéros : comme un feuilleton !

Hergé et le droit de la famille

1. Introduction 1 :

A l’instar de notre ami François GLANSDORFF 2 qui avait déjà évoqué dans le remarquable « liber amicorum » destiné à André BRUYNEEL, la prospective du droit bancaire en Belgique par rapport à l’œuvre de Hergé et plus particulièrement par rapport à , nous avons pensé nous livrer modestement au même exercice sur le plan du droit familial et patrimonial belge 3.

Nous savons qu’Hergé était un personnage complexe 4. Avait-il le sens de la famille ? Etait-il misogyne 5, comme son œuvre pourrait le laisser croire, et détestait-il les enfants, comme certains auteurs l’ont soutenu 6 ?

Pour nous, la réponse est négative. Constatons d’abord, que Georges REMI s’est marié deux fois, d’abord avec Germaine, la secrétaire de l’abbé WALLEZ, à l’époque directeur du journal de droite catholique « le XX ème siècle » et la seconde fois, avec Fanny, une coloriste des « studios Hergé ».

Hergé n’a pas eu d’enfant, car il était stérile en raison « d’une incapacité due aux effets secondaires d’une radiothérapie pour soigner des démangeaisons »; ASSOULINE qui le rapporte, ajoute que « s’il en a souffert, ce ne fut jamais au point de consulter un médecin et de suivre un traitement » 7.

Toujours selon ASSOULINE, Hergé aurait même envisagé, à la fin des années quarante et à la demande expresse de Germaine, d’adopter un enfant ; ASSOULINE va plus loin et affirme que l’adoption aurait été faite, que cela se serait mal passé et qu’Hergé aurait ensuite « ramené l’enfant au magasin », ce qui est faux pour des raisons que nous avons évoquées 8.

1 Nous traiterons d’abord de l’aspect purement familial, l’aspect patrimonial sera traité ultérieurement. 2 Fr. GLANSDORFF, « L’oseille cachée ou Tintin et le droit bancaire et financier » in « Synthèses de droit bancaire et financier », liber amicorum André Bruyneel, Bruylant, Bruxelles, 2008, p. 681 et suiv. ; l’auteur met en lumière les personnages de l’œuvre d’Hergé qui incarnent le mieux la « bancassurfinance », à savoir le banquier BLUMENSTEIN et l’agent d’assurances Séraphin LAMPION des assurances Mondass ; il s’attarde ensuite sur la notion d’argent, qui est invoquée pour la première fois, lorsque Tintin achète au vieux marché, en marchandant, un modèle réduit du vaisseau « La Licorne », perdant ainsi sa virginité sur le plan financier ; par la suite, Tournesol et le capitaine HADDOCK deviendront propriétaires du château de Moulinsart, grâce à l’argent que Tournesol a obtenu du gouvernement pour la vente du brevet de son submersible en forme de requin ; sa conclusion sera la suivante : « la fonction essentielle du droit est d’ordonner la société […] il en est ainsi du droit bancaire et financier […] l’éclairage qu’apporte la lecture de Tintin est […] ludique et caricatural, mais il n’est pas faux pour autant » (p. 691). 3 Signalons que notre ami André BRUYNEEL nous a remis récemment un remarquable opuscule intitulé « Un hommage du 9 ème art à l’amitié », où l’auteur relève toutes les manifestations du sentiment d’amitié – et elles sont nombreuses – dans les albums de Tintin. 4 P. ASSOULINE, « Hergé », Plon, 1996 ; P. AJAME, « Hergé », Gallimard, 1991 ; S. TISSERON, « Tintin et le secret d’Hergé », Presses de la Cité, 1993 ; P. VANDROMME, « Le Monde de Tintin », La table Ronde, 1994 ; B. PEETERS, « Hergé, fils de Tintin », Flammarion, 2002 ; 5 N. SADOUL, « Entretiens avec Hergé », , 1983, p. 221. 6 P. ASSOULINE, op. cit., p. 366 ; B. PEETERS, op. cit., p. 366. 7 P. ASSOULINE, op. cit., p.366. 8 « A l’époque – fin des années 40 – une procédure d’adoption durait de longs mois, si pas des années ; avant d’entamer 10

De plus, Hergé se souciait beaucoup de ses neveux, Denise et Georges, les enfants de son jeune frère, Paul ; s’il agissait parfois avec eux avec maladresse, il les recevait fréquemment chez lui et il avait même voulu les adopter, ce qui ne s’est pas fait 9.

Sur des photos prises à la « Ferrière » dans la propriété d’Hergé à Céroux-Mousty, on voit fréquemment Hergé en compagnie d’un jeune garçon, le petit Wilfried, fils des concierges de la propriété : manifestement la relation était très bonne entre Hergé et cet enfant ; Philippe GODIN qui commente les photos, écrit que « Wilfried, …est donc chez lui auprès d’Hergé » 10 .

Lors d’un entretien avec , Hergé a répondu à l’accusation de misogynie dans son oeuvre en précisant que : « Simplement pour moi, la femme n’a rien à voir dans un monde comme celui de Tintin […] ; c’est le règne de l’amitié virile […] J’aime trop la femme pour la caricaturer… » 11 .

Pierre AJAME 12 trouve cette tentative d’explication inexacte puisque, nous allons le voir, il y a des femmes caricaturées dans l’œuvre d’Hergé.

Quoi qu’il en soit les références au « droit de la famille » sont relativement peu fréquentes dans l’œuvre d’Hergé, comme on va le voir, mais elles existent.

2. La personne et ses accessoires :

Nous n’examinerons ici que les trois personnages principaux, Tintin, Haddock et Tournesol.

a) Tintin :

- identité :

Tintin n’est connu que sous le seul nom de « Tintin » ; c’est ce nom qui figure sur la sonnette de sa résidence dans « Le Sceptre d’Ottokar »(p. 7) ; il s’agit sans aucun doute de son nom patronymique ou nom de famille ; ce n’est pas un surnom ou un prénom ; on parle d’ailleurs de « Monsieur Tintin ».

Selon Mc CARTHY, « littéralement Tintin signifie rien ; son visage rond comme O avec ses yeux en tête d’épingles, était ce que Hergé décrivait comme étant […] le degré zéro du personnage : pas de passé, pas d’identité sexuelle, pas de complexité » 13 .

- Age :

Nous ignorons l’âge de Tintin, mais il doit être majeur : en effet, il conduit des automobiles et des motos, pilote des avions et manie des armes à feu. Il doit avoir entre 21 et 25 ans, la procédure elle-même, il fallait ‘trouver’ un enfant adoptable, ce qui n’était pas chose aisée. Les candidats à l’adoption faisaient souvent appel à des organismes spécialisés en Belgique ou à l’étranger. Il leur fallait parfois se rendre eux- mêmes à l’étranger dans l’espoir de ramener un enfant adoptable. Rien de tout cela dans la vie d’Hergé. Une fois l’enfant trouvé, il fallait faire dresser un acte d’adoption devant un notaire ou un juge de paix et faire ‘homologuer’ l’adoption par le tribunal de première instance (section jeunesse), ce qui prenait encore des mois. Tout cela laissait des traces et on n’en trouve aucune. De plus, il n’était pas question de ‘prendre un enfant à l’essai’ et de le rendre ensuite. Une fois la procédure menée à son terme, elle était irrévocable » in « Les amis de Hergé », n° 51, printemps 2011, p.11. 9 B. PEETERS, « Hergé, fils de Tintin », Flammarion, 2002, p. 366. 10 Ph. GODIN, « Une visite à la Ferrière – chez Monsieur et Madame Hergé », « Les amis de Hergé », n° hors série, printemps 2011. 11 N. SADOUL, « Entretiens avec Hergé », op. cit. , p. 221. 12 P. AJAME, « Hergé », op. cit., p. 221. 13 T. McCARTHY, « Tintin et le secret de la littérature », Hachette, 2006, p. 48. 11 de manière définitive, car il ne vieillit pas ; dans « Tintin au pays de l’or noir » (p. 7), le capitaine du navire, qui accueille Tintin, qui embarque comme « radio-télégraphiste » lui dit « Bien jeune me semble-t-il ? » et Tintin lui répond : « Euh…vous savez… ».

- Profession :

Tintin exerce de nombreuses professions. Sa profession de base est sans doute reporter – photographe ou journaliste, profession qu’il exerce surtout dans les premiers albums, « Tintin au Congo » et « Tintin en Amérique ».

Il est radio-télégraphiste dans « le lotus bleu » et dans « Tintin au pays de l’or noir ». Il est secrétaire du professeur Halambique dans « le sceptre d’Ottokar ». Il est détective dans plusieurs aventures, comme dans « Le crabe aux pinces d’Or » ou dans « Tintin au pays de l’or noir ». Il est explorateur dans « L’étoile mystérieuse », dans « Le trésor de Rackam le Rouge » ou dans « Le temple du Soleil ». Il est militaire – par contrainte, il est vrai - simple soldat, dans « Les cigares du pharaon » et colonel, dans « L’oreille cassée ». Il est astronaute dans « Objectif lune » et « On a marché sur la lune ».

Tintin est en fait un « aventurier » au sens premier, c’est-à-dire qu’il vit des aventures extraordinaires, comme indiqué sur chacun de ses albums « Les aventures de Tintin ».

- Résidence et nationalité :

Tintin est manifestement de nationalité belge, même si par la suite, Hergé fera tout pour dissimuler cette particularité ; il ressort en effet clairement de « L’Oreille cassée » (p. 6) et du « Secret de la Licorne » (p.32), que Tintin habite à Bruxelles, en Belgique, au 26, rue du Labrador.

Par la suite, à partir d’ « Objectif lune » (p. 1–2), Tintin ira s’installer au château de Moulinsart avec le capitaine Haddock et Tournesol ; il est établi que Moulinsart est également situé en Belgique, puisque nous verrons, à plusieurs reprises, dans « Les 7 boules de Cristal » et dans « Les bijoux de la Castafiore », intervenir des gendarmes revêtus de l’uniforme belge de gendarme de l’époque.

- Titres et décorations :

Tintin sera décoré dans « Le sceptre d’Ottokar » par le Roi de Syldavie ; il sera fait chevalier de l’Ordre du Pélican noir. Dans « Tintin et les Picaros », le Général Alcazar le fait chevalier de l’Ordre de San Fernando.

Tintin sera également honoré dans « Tintin au Tibet » par le grand dignitaire du monastère tibétain où il a été soigné, avant de retrouver Tchang ; les moines tibétains viennent en grande pompe à sa rencontre et lui remette une écharpe de soie blanche.

b) Haddock

- Identité :

Haddock est son nom de famille et il porte le prénom d’ « Archibald » ; nous ne l’apprenons que dans « Tintin et les Picaros » (p. 31) par le passage suivant : « Tintin : « … Vous êtes le capitaine Haddock » - Haddock : « c’est un nom ridicule, ça… et mon prénom ? » - Tintin : « Archibald, non ? » – Haddock : « Encore plus ridicule ». 12

Nous ne connaissons pas les parents du capitaine, mais dans « Le crabe aux pinces d’Or » (p. 16), il nous parle de sa mère, lorsque Tintin essaye de le raisonner pour qu’il cesse de boire ; nous n’en saurons pas plus, si ce n’est que la mère du capitaine serait triste de le voir s’enivrer.

Il paraît d’origine anglaise, en raison de son nom « Haddock » (sorte d’aiglefin en an- glais) 14 , même si son ancêtre, le chevalier François de Hadoque, était français et avait reçu le château de Moulinsart des mains du Roi de France, Louis XIV, en récompense de bons et loyaux services (voir Le secret de la Licorne, p. 14-28).

La différence de graphie entre le nom du capitaine et celui de son ancêtre ne peut s’expliquer que par le fait qu’un des trois fils du chevalier de Hadoque se soit installé en Angleterre et ait modifié l’orthographe de son nom 15 .

- Profession :

Le capitaine Haddock exerce la profession de capitaine au long cours dans la marine marchande ; dans « Le crabe aux pinces d’or », il est le capitaine du cargo, le « Karaboudjan » ; dans « L’étoile mystérieuse », il commande le navire polaire « Aurore » et dans « Le trésor de Rackam le Rouge », il est le capitaine du chalutier le « Sirius », navire qui appartient au capitaine Chester, rencontré dans « L’Etoile mystérieuse » (p. 29), avec lequel il a navigué plus de 20 ans.

A partir de l’achat du château de Moulinsart, on peut considérer que le capitaine a pris sa retraite, du moins en temps que « capitaine au long cours » ; il reprendra cependant du service dans « Coke en Stock », lorsqu’il devra tenir la barre du « Ramona », abandonné par son équipage.

- Résidence et nationalité :

Le capitaine Haddock est manifestement installé en Belgique, puisqu’il vit dans la même ville que Tintin (voir « Le secret de la Licorne ») ; il a une logeuse, dont nous ne connaîtrons pas le nom, mais il peut se rendre à pied de sa résidence à celle de Tintin.

Il peut avoir la nationalité anglaise ou française.

Par la suite, le capitaine Haddock achètera le château de son aïeul grâce à l’aide financière de Tournesol et deviendra le châtelain de Moulinsart à la fin du « Trésor de Rackam le Rouge » (p. 58-61) ; il deviendra brièvement un véritable aristocrate : on le verra porter et monter à cheval au début des « Les 7 boules de cristal » (p.2).

- Titres et décorations :

Comme Tintin, le capitaine Haddock est fait chevalier de San Fernando à la fin de « Tintin et les Picaros » (p.62).

14 C. MOZGOVINE, « De Abdallah à Zorrino – dictionnaire des noms propres de Tintin », Casterman, 1992. 15 C. MOZGOVINE, « De Abdallah à Zorrino – dictionnaire des noms propres de Tintin », op. cit., p. 110. 13

c) Tournesol :

- Identité :

Il s’appelle Tryphon, de son prénom, et Tournesol, de son nom ; il apparaît pour la première fois dans « le secret de la licorne » (p.6) ; nous ignorons tout de ses origines ou de sa famille, mais nous savons qu’il n’a pas de sœur.

Il est atteint de surdité et se sert d’un cornet acoustique qu’il remplacera par un sonotone pour aller dans la Lune (« Objectif lune », p.52) ; par la suite il abandonnera cet outil et sera à nouveau sourdingue, ce qui énervera fort le capitaine.

- Profession :

Au départ, Tournesol est un simple inventeur ; dans son laboratoire visité par Tintin au début du « Trésor de Rackam le Rouge » (p. 5,7 et 8), on trouve un nouveau modèle de gazogène, un appareil à brosser les vêtements, un lit placard et surtout le petit sous-marin en forme de requin.

Par la suite, Tournesol se veut archéologue ou historien, déchiffrant les parchemins trouvés dans l’épave de La licorne (« Le trésor de Rackam le Rouge », p. 57) ou cherchant, via la radiesthésie, un tombeau mérovingien dans les alentours du château de Moulinsart (voir « les 7 boules de cristal », p. 3).

On appelle Tournesol, « professeur », mais il n’enseigne pas ; nous savons qu’il a fait ses études avec le professeur Bergamotte, « l’américaniste », comme dit Tintin dans « Les 7 boules de cristal » (p.26). Il est aussi chimiste, puisqu’il analyse les fameuses aspirines du Docteur Muller – le N14 – dans « Tintin au pays de l’Or noir » (p.61).

Dans « Objectif lune » (p.9), il devient expert en astronautique en Syldavie, au centre de recherches atomiques de Sbrodj, chargé de construire la fusée lunaire. Dans « L’affaire Tournesol » (p.51), il invente une arme terrible qui est capable de détruire par des ultra- sons une ville entière.

Dans « Les bijoux de la Castafiore » (p.48-50), il fait des expériences d’horticulture, créant même une nouvelle variété de roses qu’il dédie à la Castafiore, mais surtout, il invente avec quelques difficultés, la télévision couleurs, qui n’existait pas encore à l’époque.

Dans « Tintin et les Picaros » (p. 42), il met au point un additif qui dénature le goût de l’alcool, ce qui empêchera le capitaine Haddock de boire son whisky et permettra aux Picaros du Général Alcazar de reprendre le pouvoir.

- Résidence et nationalité :

Tournesol devrait être de nationalité belge, puisqu’il vit dans la même ville que Tintin, donc en Belgique ; de plus, Tintin, le capitaine Haddock et les deux Dupondt se rendront à pied à la résidence du professeur Tournesol.

Par la suite, il s’installera dans le château de Moulinsart avec le capitaine, ce qui est normal, puisqu’il a acheté le château.

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3. La famille :

Dans les aventures de Tintin, la famille est occultée, car les personnages agissent soit seuls, soit avec un compagnon : Tintin a d’abord Milou, comme seul compagnon ; ensuite, ce sera le capitaine Haddock, qui deviendra le principal compagnon de Tintin.

Peu de femmes sont présentes et peu de vraies familles !

a) la famille Lampion :

La seule famille que l’on nous montre à loisir et sous un aspect pour le moins rigolo, mais aussi quelque peu déplaisant, est la famille de Séraphin Lampion, personnage qui apparaît en 1954 dans « L’affaire Tournesol » (p. 5 – 6).

Confronté à un violent orage, il se réfugie au château de Moulinsart ; il se présente comme agent des assurances Mondass et essaye immédiatement de refiler une police d’assurance au capitaine, qui refuse et finit par l’envoyer promener.

Il est affublé d’une famille nombreuse, à savoir une épouse, 7 enfants, une belle-mère et son oncle Anatole, qui était coiffeur.

C’est un casse-pied notoire et il s’installera même avec toute sa famille dans le château de Moulinsart, sans y avoir été invité, en profitant de l’absence de Tintin, d’Haddock et de Tournesol : « Il faisait beau temps… Alors je me suis dit ‘Séraphin, il faut en profiter des dernières journées de vacances’ et comme ta bicoque était vide, je suis venu passer quelques jours ici ».

Il finira tout de même par s’en aller à la dernière page de « L’affaire Tournesol » en croyant que le capitaine a la scarlatine : « …la scarlatine !!! mais…mais c’est contagieux, ça… la scarlatine » (p. 61-62).

Il apparaîtra à nouveau dans « Coke en Stock » (p. 62) , où il s’est permis d’organiser un rallye automobile dans le parc de Moulinsart, dans les « Bijoux de la Castafiore » (p.42), où il tente d’assurer les bijoux de la diva, mais se fait éconduire sévèrement et à la fin de « Vol 714 pour Sydney » où il assiste en famille, chez lui, devant la télévision, à la fin de l’histoire : « Non mais regardez qui est là !… le barbu de Moulinsart ! Ah ! il faut avouer qu’il a le talent d’aller toujours se fourrer dans de drôles de pétrins » (p.61).

Dans « Tintin et les Picaros » (p.3), Séraphin Lampion va d’abord reprocher par téléphone au capitaine Haddock le fait que les bijoux de la Castafiore sont assurés par quelqu’un d’autre que lui : « …je trouve que tu aurais pu t’arranger pour que ce soit moi qui ait l’affaire…Ce n’est vraiment pas la peine d’avoir des amis s’ils vous laissent tomber à la première occasion… ».

Ensuite, Lampion va – sans le savoir – aider Tintin et le général Alcazar à renverser le général Tapioca et à reprendre le pouvoir au San Theodoros ; le général Alcazar lui tiendra ce discours : « Senor Lampion, je tiens à vous marquer ma reconnaissance et celle du peuple santhéodorien tout entier, pour l’aide que vous avez apportée à la révolution » (p.62).

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Séraphin Lampion, débarrassé de sa famille est moins grotesque que d’habitude, même s’il s’avère qu’il est le président d’une société philanthropique loufoque, « les joyeux turlurons », qui seront décorés de l’ordre de San Fernando.

La famille Lampion constitue incontestablement une véritable famille, qui semble bien fonctionner, même si seule la personnalité excentrique du père est décrite par Hergé ; Lampion se comporte en père responsable : il s’occupe de ses nombreux enfants et quitte le château de Moulinsart, car il souhaite les protéger de la scarlatine.

b) la famille Wang :

Autre famille rencontrée par Tintin, dans « le lotus bleu » en plein conflit sino-japonais, c’est la famille chinoise de Wang Jen-Ghié, le père de Didi ; Monsieur Wang est membre d’une société secrète « les fils du Dragon » qui lutte contre le trafic de l’opium.

Il tente de faire prévenir Tintin par son fils, des menaces qui pèsent sur lui ; Tintin est en effet menacé et agressé à plusieurs reprises par un méchant japonais, Mitsuhirato, qui fait partie de la bande de Rastapopoulos, mais protégé par Didi, il échappera aux attentats ; par contre, le malheureux Didi passera, suite à une piqûre de radjaïdjah, le poison qui rend fou, de la mission d’ange gardien de Tintin à celle de coupeur de têtes : « Avez-vous trouvé la voie ? Non ?… Bon ! Alors je m’en vais vous couper la tête » (p.16).

On le sait, tout s’arrangera et Didi retrouvera la raison grâce au professeur Fan Sé-Yeng, qui découvrira le remède au poison qui rend fou (p.60).

Par la suite, dans le même album, Tintin rencontre Tchang Tchong-Jen, qu’il sauve de la noyade dans le Yang Tsé-Kiang en crue ; Tchang demandera ensuite à Tintin pourquoi il lui a sauvé la vie : « Je croyais que tous les diables blancs étaient méchants, comme ceux qui ont massacré mon grand-père et ma grand-mère… » (p.42) ; Tintin expliquera à Tchang que tous les blancs ne sont pas mauvais, mais que les peuples se connaissent mal (p.43).

Ensemble, ils se rendent à Hou-Kou, où Tchang, grâce à un subterfuge, à savoir la falsification du papier rédigé en chinois constituant mandat d’arrêt (p.47), permet à Tintin d’échapper aux Dupondt, venus l’arrêter.

A la fin de l’histoire, Tchang sera « adopté » par le père de Didi et entrera dans une véritable famille : « qu’il veuille se considérer comme mon fils et comme le frère de mon propre fils » (p.62).

Monsieur Wang apparaît comme le pater familias au sens antique ; il dirige sa famille d’une main ferme ; Madame Wang est simplement l’épouse et la mère parfaite, mais elle est montrée, généralement en pleurs.

Elle n’a pas de véritable existence dans l’histoire, telle qu’elle nous est racontée ; elle se montre néanmoins très courageuse, lorsqu’elle est capturée par Mitsuhirato et menacée d’être décapitée par son propre fils (p. 57).

(à suivre) ______

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inscriptions par courriel ou en renvoyant les bulletins (voir en fin de journal)

Visite du Château de Corroy (Corroy le Château-Gembloux), 1 le samedi 17 septembre, à 11h Rendez-vous à 10h45 dans la Cour du château (parking aisé dans l’allée principale boisée)

Activité organisée par Liliane Berthol

Prix : 6 € par personne. Inscription (talon en fin de journal) à renvoyer pour le 8 septembre au plus tard à Liliane Berthol 12, av. Jeanne 1330 Rixensart tél 02 6536234 ou par courriel : [email protected] ET versement simultané du montant dû au compte ADBr c/o E Fonsny (rue de Livourne, 66 bte 14 à 1000 Bxl) : 630-0223699-76 ou BE91 6300 2236 9976 ( IBAN )

Début du XIIIe siècle, le site est sous le contrôle des ducs de Brabant. Il faut attendre 1270, pour que le nouveau propriétaire, Philippe de Vianden, décide de le munir d'une véritable muraille de pierre, flanquée de tours circulaires et d'un châtelet d'entrée. Le château appartint à plusieurs familles successives; en 1809, il passe aux marquis de Trazegnies.

C’est le château fort le mieux conservé de Belgique. L’intérieur contient de beaux décors des XVIIIe et XIXe siècles ainsi que de nombreuses œuvres d'art. Le grand hall et la chapelle présentent notamment un charmant décor où alternent les marbres rares et les peintures décoratives. Le marquis Olivier de Trazegnies défend bec et ongles ce patrimoine majeur de Wallonie, témoignage unique sortie 11 de l'architecture castrale du XIIIe siècle. Le marquis, auteur de plusieurs ouvrages historiques, nous fera visiter, en personne, avec la passion qui l’anime, son merveilleux château.

Pour arriver au château En venant de Bruxelles, vous pouvez emprunter la nationale 4 (vers Gembloux), mais le trajet le plus simple est le suivant : A la sortie n° 11 de la E411, en venant de Bruxelles, prendre à droite et continuer tout droit Ch. de Charleroi sur 7 km ; au rond point suivant, continuer encore tout droit, toujours sur la Ch. de Charleroi, sur 4,7 km ; prendre ensuite à gauche et parcourir 929 m sur la rue des marronniers de Corroy ; enfin, prendre la rue du Château de Corroy: arrivée au Château à 557 m.

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2 Visite des installations Audi à Forest, le mercredi 5 octobre, à 14h30 Rendez-vous à 14h15 chez Audi Brussels 201, bd de la 2ème Armée Britannique 1090 Bruxelles Parking n° 8, en face de l’usine.

A l’initiative de Pierre Laurent, administrateur. Inscriptions de 30 personnes maximum, en deux groupes.

Le prix est de 8 € pour les jeunes de 12 à 25 ans et de 10 € pour les autres participants . Inscription au plus tard le 28 septembre auprès d’Erwin Burvenich 12, avenue Jeanne 1330 Rixensart Tél 02 6536234 (talon en fin de journal) ou par courriel : erwin.burvenich@adbr- ulb.be ET versement simultané du montant dû au compte ADBr c/o E Fonsny (rue de Livourne, 66 bte 14 à 1000 Bxl) : 630-0223699-76 ou BE91 6300 2236 9976 ( IBAN )

C’est en 2007 que des négociations entre Audi et les syndicats ont permis une restructuration de l'usine ; le site, complètement remodelé, est à la pointe des technologies de production d’automobiles ; vous pourrez notamment découvrir tout le processus d’assemblage de la nouvelle Audi A1, dans un parcours d'environ 2 heures (talons aiguilles déconseillés…).

Nous avons placé cette visite un mercredi après-midi , afin d’élargir cette activité aux plus jeunes .

Si les jeunes (de 12 ans minimum) sont les bienvenus, par contre les appareils photo et caméras ne le sont pas, mais des armoires fermant à clé sont prévues pour enfermer votre matériel.

Pour des raisons de sécurité nous devrons préciser les nom et prénom de chaque participant.

Quelques éléments complémentaires :

L’Audi A1 est la première automo- bile haut de gamme fabriquée en exclusivité dans la capitale européenne. Jusqu’à la fin 2010, plus de 51. 000 Audi A1 ont été fabriquées. Audi a fêté la fabrication du 100.000e exemplaire de l’Audi A1 en ce mois de juin 2011. La capacité journalière de l’usine de Bruxelles pour la fabrication de l’Audi A1 atteint les 520 unités ; super- ficie du site : 540 000 m2 ; effectifs : 2400 personnes. Environ 300 millions d’euros ont été investis depuis 2008 dans les installations et l’infrastructure, 270 mil- lions d’euros suivront au cours des années à venir.

Site d’Audi : http://www.audibrussels.com/audi_brussels/brand/fr.html

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Assemblée générale et banquet de l’ADBr 3 Notre AG annuelle se tiendra le jeudi 20 octobre 2011 à 19h. Elle sera suivie de notre traditionnel banquet, à 20h, pour lequel les réservations sont ouvertes dès à présent : 45 €/personne ; boissons comprises. Apéritif offert par l’ADBr au compte ADBr c/o E Fonsny (rue de Livourne, 66 bte 14 à 1000 Bxl) : 630-0223699-76 ou BE91 6300 2236 9976 ( IBAN ) Lieu : Maison des Anciens Etudiants de l’ULB Campus de la Plaine - CP. 235 Boulevard du Triomphe à 1050 Bruxelles

Quels sont les enjeux, comment fonctionne le système 4 aujourd'hui, comment doit-il changer p our répondre à cette demande en maintenant ou rétablissant une équitable distribution? A l’initiative d’Elisabeth Fonsny, nous avons bloqué la date du samedi 3 décembre 2011 pour visiter cette exposition. Plus d’infos dans notre numéro de septembre

Bulletin de participation à la visite du Château de Corroy le Château (départ de la visite à 11h) Rendez-vous à 10h45 dans la cour du château A renvoyer pour le 8 septembre 2011 à Liliane Berthol 12, av. Jeanne 1330 Rixensart tél 02 6536234 ou par courriel : [email protected] ET verser simultanément le montant dû au compte de l’ADBr c/o E Fonsny : 630-0223699-76 ou BE91 6300 2236 9976 ( IBAN ) Attention : 6 € par personne

Mme/Melle/M. …………………………………………………….adresse : ……………………………………………... Tél……………….Courriel…………………………………………………………………………………………………. Participera à la visite précitée et sera accompagné(e) de ………………….personnes et verse le montant de ……………….

Bulletin de participation à la visite des installations Audi à Forest, le mercredi 5 octobre 2011, à 14h30 e Rendez-vous à 14h15 chez Audi Brussels 201, bd de la 2 Armée Britannique 1090 Bxl : A faire parvenir avant le 28 septembre à Erwin Burvenich 12, avenue Jeanne 1330 Rixensart Tél 02 6536234 ou par courriel : [email protected] ET verser simultanément le montant dû au compte AD Br c/o E Fonsny : 630-0223699-76 ou BE91 6300 2236 9976 ( IBAN ) Attention : 8 €/pers. si entre 12 et 25 ans ; sinon 10 €/pers.

Participeront à la visite Mme/Melle/M ……………………………(prénom)………………………………………...….(nom)……(âge si 12-25 ans) Adresse……….…………………………………Tél :………..…………….courriel :……………………………………… Mme/Melle/M ……………………………(prénom)………………………………………...….(nom)……(âge si 12-25 ans)

Adresse……….…………………………………Tél :………..…………….courriel :……………………………………… Mme/Melle/M ……………………………(prénom)………………………………………...….(nom)……(âge si 12-25 ans) Adresse……….…………………………………Tél :………..…………….courriel :……………………………………… Mme/Melle/M ……………………………(prénom)………………………………………...….(nom)……(âge si 12-25 ans)

Adresse……….…………………………………Tél :………..…………….courriel :………………………………………

Mme/Melle/M ……………………………(prénom)………………………………………...….(nom)……(âge si 12-25 ans) Adresse……….…………………………………Tél :………..…………….courriel :………………………………………

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mémo pratique à découper

Visite à Corroy le Château : samedi 17 septembre 2011 à 10h45h (rendez-vous) Château de Corroy le Château (Corroy/Gembloux) Gsm le jour même : erwin burvenich 0474 688331

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mémo pratique à découper

Visite Audi : mercredi 5 octobre 2011 à 14h15 (rendez-vous) Audi Brussels 201, bd de la 2 e Armée Britannique 1090 Bxl Gsm le jour même : erwin burvenich 0474 688331

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le vendredi 17 juin dernier s’est tenue à Bruxelles une conférence/débat, organisée par l'asbl ALBI (Association laïque belgo-italienne) avec le soutien de Bruxelles Laïque :

PRESENCE DU CRUCIFIX DANS LES SALLES D'AUDIENCE EN ITALIE

Dans le cadre de la défense des valeurs de la laïcité, le juge Luigi TOSTI, qui en Italie mène une bataille contre la présence du crucifix dans les tribunaux et a été lourdement pénalisé pour cela, nous a fait part de son témoignage. Nous reviendrons sur cette conférence, probablement dans notre prochain numéro.

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