La recherche au service du développement humain : l’évolution du secteur de la recherche au

par Stuart M MacLeod, M. D., Ph. D., directeur général, BC Research Institute for Children’s & Women’s Health, et vice-doyen (recherche), Faculté de médecine, University of British Columbia

Jerry Spiegel, Ph. D., directeur, Santé mondiale, Liu Institute for Global Issues, University of British Columbia

Document de fond commandé par le Centre de recherches pour le développement international en vue de l’élaboration de sa stratégie générale et de son cadre programmatique 2005-2010

Août 2003

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© Centre de recherches pour le développement international 2003

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Table des matières

Liste de sigles ...... ii Résumé ...... iii Une occasion pour le CRDI ...... v Historique...... 1 Le Contexte de la Recherche pour le Développement International...... 4 La Modification du Cadre de la Recherche ...... 8 Les Tendances Actuelles et Futures...... 9 Le financement de la recherche ...... 9 L’innovation ...... 10 Les Principaux Mécanismes de Financement de la Recherche...... 11 La Perception des Organismes Subventionnaires dans les Universités ...... 12 Le Cadre de Financement International...... 13 Les États-Unis...... 14 L’Union européenne ...... 14 Vue d’Ensemble de la Recherche pour le Développement Humain ...... 17 Les points forts...... 18 Les points faibles...... 19 Les possibilités...... 20 Les défis...... 21 La Formation de Partenariats ...... 21 Les Mécanismes d’Appui Fédéraux...... 23 L’ACDI...... 23 LE CRDI ...... 24 SOMMAIRE ...... 26 Annexe I : Sources d’information ...... 28 Annexe II: Sources de référence...... 30 Titres complémentaires...... 30 Annexe III...... 32

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Liste de sigles

ACDI Agence canadienne de développement international APD aide publique au développement AUCC Association des universités et collèges du Canada CRC Chaires de recherche du Canada CRDI Centre de recherches pour le développement international (Canada) CRSH Conseil de recherches en sciences humaines du Canada CRSNG Centre de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada DBRD dépense brute en recherche et développement DFID Department for International Development (Royaume-Uni) EER Espace européen de la recherche FCI Fondation canadienne pour l’innovation FP6 Sixième programme-cadre 2002-2006 (Union européenne) INCO Programme spécifique de recherche et de développement technologique dans le domaine de la coopération avec les pays tiers et les organisations internationales (Union européenne) IRSC Instituts de recherche en santé du Canada MAECI ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (Canada) MMRP Multi-Annual, Multi-Disciplinary Research Program (Pays-Bas) NSF National Science Foundation (É-U.) OCDE Organisation de coopération et de développement économique OMS Organisation mondiale de la santé ONG organisation non gouvernementale PCI de Programme de coopération industrielle de l’Agence canadienne de l’ACDI développement international PCRC Programme des chaires de recherche du Canada PIB produit intérieur brut PNUD Programme des Nations Unies pour le développement PPUCD Programme de partenariats universitaires en coopération et développement RCE réseaux de centres d’excellence R-D recherche et développement SIDA Agence suédoise de développement international UE Union européenne UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance USAID United States Agency for International Development VIH/sida virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodéficience acquise

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Résumé

Le CRDI procède à un examen exhaustif du contexte dans lequel il exécute son mandat d’aide à la recherche au service du développement international. Les auteurs ont fait un tour d’horizon du contexte en évolution rapide de l’aide à la recherche des gouvernements fédéral et provinciaux au Canada. À l’aide d’entrevues avec des personnes clés, ils ont également examiné l’atmosphère qui règne dans les établissements universitaires canadiens, notamment le degré d’engagement à l’égard de l’internationalisation et le point de vue des administrateurs et des chercheurs sur la recherche pour le développement international proprement dite. Ils ont sans cesse mis l’accent sur la recherche au service du développement plutôt que sur la recherche dans le domaine du développement. Pour évaluer le contexte du financement de la recherche, les auteurs ont rencontré des dirigeants d’organismes de financement représentatifs et de l’Association des universités et collèges du Canada. Ils ont également consulté des personnes au fait de l’ambiance en matière d’internationalisation de la recherche dans les autres pays industrialisés, dans le secteur des ONG et dans l’industrie privée au Canada.

On a défini l’internationalisation comme étant l’élargissement des activités nationales de recherche à des contextes internationaux. Cela suppose un engagement aux niveaux des projets, des programmes et des politiques avec les pays aussi bien en développement qu’industrialisés et englobe la production et l’interprétation des connaissances (la recherche), la transmission (l’enseignement) et le transfert (le renforcement des capacités). La recherche sur les grands enjeux internationaux et la participation des scientifiques canadiens aux réseaux de recherche en font également partie. L’internationalisation comporte certains éléments de la mondialisation, en particulier un engagement à l’égard d’un processus de changement planétaire et d’un développement humain mû par le savoir, l’information et la connectivité.

Le contexte de la recherche Depuis 1998, l’aide du gouvernement fédéral à la recherche et aux infrastructures connexes a augmenté considérablement grâce à la hausse des budgets attribués aux conseils subventionnaires fédéraux et au meilleur appui accordé aux programmes d’infrastructures associés, dont les chaires de recherche du Canada et la Fondation canadienne pour l’innovation. La plus grande partie des ressources qui se sont ajoutées ont été attribuées à la recherche fondamentale et appliquée au Canada. Les programmes sont toutefois suffisamment souples pour intégrer la recherche au service du développement international exécutée par des institutions publiques, des ONG ou l’entreprise privée. Le secteur de la recherche est bien préparé à miser sur deux grands atouts : la position du Canada sur la scène internationale, qui est très attirante pour bien des partenaires éventuels, et l’éventail de ses compétences en recherche et la diversité des disciplines mises à contribution, qui sont particulièrement propices à des partenariats internationaux en recherche.

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Ensemble, toutes les sources de dépenses brutes en R-D au Canada ont connu une augmentation de 8 milliards $ par année de 1992 à 2002, et la proportion que ces dépenses représentaient dans le PIB s’est accrue de 36 % au cours de la décennie. En 2002, les dépenses brutes en R-D atteignaient environ 18 milliards $. Le secteur privé exécutait 54 % des travaux de recherche, les établissements universitaires, 33 %, et les organismes et laboratoires du gouvernement fédéral, 10 %. Les autres secteurs, dont les organisations philanthropiques et non gouvernementales, ne comptaient que pour 3 %. La dernière catégorie comprend les organismes de la base, dont on estime le nombre à 50 000 dans le monde. Plusieurs d’entre eux sont représentés au Canada, mais habituellement ils s’occupent peu de recherche novatrice.

La plus grande partie des recherches exécutées au Canada qui revêtent une pertinence internationale, en particulier celles qui ont pour but d’appuyer le développement humain, sont susceptibles de relever du champ d’action des universités ou du gouvernement ou d’être effectuées dans le cadre de partenariats public-privé. La recherche qui va au-delà du regroupement de statistiques démographiques à des fins de plaidoyer ne semble pas, dans la plupart des cas, s’inscrire dans la mission des ONG canadiennes.

Les chefs de file en recherche sont presque tous en faveur d’un plus grand engagement avec les partenaires étrangers et travaillent en ce sens. Ils se sentent néanmoins entravés en cela par l’absence d’un cadre politique cohérent au Canada pour régir les relations et l’aide en matière de recherche internationale. Il faut un mécanisme efficace pour coordonner les différentes initiatives gouvernementales qui pourraient être axées sur l’aide à la recherche internationale. Un tel mécanisme pourrait également prévoir des mesures susceptibles d’inciter l’industrie à investir des fonds de R-D dans les activités de recherche internationale et de mobiliser davantage les capacités scientifiques du secteur privé au Canada.

Orientations stratégiques

Les artisans des politiques devraient continuer de mieux appuyer la recherche nationale et devraient prêter attention aux possibilités qui se présentent d’appuyer la recherche internationale impulsée par des Canadiens dans les pays tant industrialisés qu’en développement. Dans le cadre de l’APD, la politique fédérale devrait s’engager explicitement à mieux appuyer encore le renforcement des capacités en recherche scientifique et technologique, en sciences sociales reliées à l’urbanisation et au développement humain, ainsi qu’en interprétation, mise en commun et transfert des connaissances. Il y a lieu de réexaminer la Stratégie d’innovation du gouvernement du Canada du point de vue de l’internationalisation. Et il faudrait encourager les gouvernements provinciaux à fournir de façon plus explicite le soutien dont les universités et les collèges ont besoin pour assumer leurs rôles et leurs responsabilités en recherche internationale.

iv

Le gouvernement fédéral se doit de reconnaître qu’il faut consacrer davantage de ressources à l’appui de l’internationalisation des activités de recherche du Canada. Cela pourrait se faire, en partie, en couvrant les frais généraux et les coûts indirects exigés pour les subventions et les contrats de recherche internationale. De nouveaux programmes visant à favoriser l’essor de la recherche internationale doivent venir étayer la réussite des programmes existants, comme les réseaux de centres d’excellence (RCE) et la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), mais ils doivent aussi disposer d’une plus grande souplesse, autrement dit ne pas être restreints à la « Science avec un grand S » et permettre l’investissement de ressources financières dans les pays partenaires. Il faut appuyer les scientifiques canadiens dans leurs tentatives d’établir des partenariats fructueux avec leurs homologues des pays en développement, en mettant l’accent sur un véritable partage des idées et du pouvoir.

Une occasion pour le CRDI

Chaque fois que c’est opportun, le CRDI devrait s’efforcer de faire concorder plus nettement ses priorités de recherche avec les grandes forces du secteur de la recherche au Canada. Ce faisant, le CRDI ne devrait pas sacrifier sa démarche axée sur la résolution de problèmes ni l’importance qu’il accorde aux sciences sociales, qui sont de grands atouts. Il devrait néanmoins être davantage proactif dans l’établissement de partenariats avec les scientifiques canadiens afin de déterminer les possibilités de recherche porteuses de mesures positives.

Dans le contexte actuel, qui est propice, une occasion extraordinaire s’offre au milieu canadien de la recherche et au CRDI de faire intervenir la capacité de recherche canadienne dans la sphère du développement international. La réussite d’une entreprise aussi exaltante se traduirait par des avantages incommensurables pour le Canada, ses scientifiques, ses étudiants, ses stagiaires et ses partenaires en développement.

v

C’est simple, personne ne peut échapper aujourd’hui aux résultats et aux obligations qui découlent de l’interdépendance des États. Lester B Pearson, 1948 DDDDDD

Les milieux savants canadiens ont certes joué un rôle important dans l’élaboration de la position canadienne dans le monde. Ils n’ont cependant pas suffisamment transformé les connaissances acquises en outils de développement durable ou en instruments à la disposition des responsables des politiques, au pays comme à l’étranger. Un défi pressant des mois et des années à venir sera d’associer les universités canadiennes dans un partenariat approprié avec d’autres établissements ayant une même orientation. Maurice F. Strong, 1996 DDDDDD L’innovation, voilà le lien entre la science et la technologie, et la croissance économique […] L’innovation naît de l’interaction entre les entreprises et les autres partenaires du « système d’innovation » d’un pays – des institutions comme les universités et les centres de recherche, les ministères gouvernementaux, les établissements d’enseignement et de formation […] René Simard, 2000

DDDDDD

La coopération internationale au niveau des universités et des instituts de recherche est perçue comme un moyen d’approfondir notre compréhension des défis que doit relever la politique étrangère canadienne et d’établir des contacts à travers le monde. Un dialogue sur la politique étrangère - Rapport à la population canadienne, message de l’honorable Bill Graham, juin 2003

Historique

Comme l’illustrent les citations qui précèdent, ce n’est pas d’hier que le Canada se prononce en faveur de l’internationalisation et qu’il a épousé les vues de Lester B. Pearson sur l’interdépendance des États. Il s’est également engagé à soutenir les institutions intéressées à participer au développement humain en assurant la gestion des changements et en diffusant les connaissances qui résultent de la recherche.

Aux fins du présent document, on entend par « internationalisation » l’extension à l’échelle internationale des activités de recherche nationales. Qu’il s’agisse de projets, de programmes ou de politiques, l’internationalisation suppose la collaboration des pays en développement et des pays industrialisés de même que la création et l’application (recherche), le partage (éducation) et le transfert (renforcement des capacités) des connaissances. Le terme englobe en outre l’étude des questions internationales par des chercheurs canadiens ainsi que leur participation à des réseaux de recherche. L’internationalisation comporte également certains éléments de la mondialisation, notamment l’engagement de prendre part aux changements mondiaux et au développement humain qu’engendrent le savoir, l’information et la connectivité.

Depuis 1948, la notion d’aide au développement a grandement évolué au Canada; la conception traditionnelle des donateurs-clients a fait place aux partenariats. Cette conception traditionnelle n’a cependant pas évolué au point de reconnaître toute l’importance de la recherche et de la création des connaissances quand il s’agit d’aide internationale. Comme les rameurs, nous avons une vue bien plus claire du point de départ que du point d’arrivée.

L’ambiguïté entourant les politiques canadiennes de développement international s’applique également aux relations entre le gouvernement fédéral et le secteur de la recherche au Canada, en particulier les universités et collèges. Malgré les points du vues exprimés par le Groupe de travail Strong en 1996 (En prise sur le monde – Priorités de l’internationalisme canadien au XXIe siècle) ou par le groupe d’experts présidé par René Simard, en 2000 (Un essor nécessaire – Le Canada, les activités internationales en sciences et technologie et l’économie du savoir), aucun partenariat national d’envergure n’a été formé pour favoriser l’inclusion des milieux de la recherche et de l’éducation du Canada dans la constellation des affaires étrangères et du commerce international. Tout récemment encore, le document de discussion Un dialogue sur la politique étrangère - Rapport à la population canadienne, publié en juin 2003, témoignait de cette incertitude. Bien qu’il fasse brièvement mention de recherche et d’éducation, le rapport n’indique aucunement que l’un ou l’autre domaine devrait être au cœur des futures relations internationales du Canada.

L’importance de la science comme un des principaux fondements du développement est, de plus en plus, un fait avéré, dans quelque discipline que ce soit : des études moléculaires ou démographiques aux sciences physiques et

1 sociales, en passant par la nanotechnologie et l’épidémiologie. La recherche et les activités éducatives connexes sont essentielles pour débloquer les potentialités des pays en développement et leur permettre de faire face aux grands défis que posent l’innovation technologique, l’urbanisation, la santé, l’agriculture, la gestion de l’environnement, la saine gouvernance et le développement économique. Il est évident que le Canada, avec son vaste vivier de chercheurs spécialisés dans une foule de domaines, est bien placé pour contribuer à mieux faire connaître les enjeux du développement. Cela s’applique tout particulièrement aux secteurs de l’enseignement et de la recherche, où les événements des six dernières années ont grandement aidé à susciter l’intérêt des universités pour l’internationalisation alors que les politiques des gouvernements fédéral et provinciaux ont renforcé la capacité de recherche des établissements d’enseignement supérieur.

Dans l’ensemble, la croissance des dépenses intérieures brutes en R-D (DIRD) au Canada, tous domaines confondus, s’est chiffrée à 8 milliards $ par année, de 1992 à 2002, les DIRD représentant une augmentation de 36 % par rapport au produit intérieur brut (PIB) au cours de cette décennie. En 2002, ces dépenses étaient d’environ 18 $ milliards, dont 54 % attribuables au secteur privé, 33 % aux établissements d’enseignement supérieur et 10 % aux laboratoires et organismes du gouvernement fédéral. Seulement 3 % de la recherche ont été menées ailleurs, notamment dans des organisations philanthropiques et des organisations non gouvernementales (ONG) (voir l’annexe III).

Malheureusement, alors que les politiques des gouvernements, tant fédéral que provinciaux, ont contribué à renforcer et à revitaliser la recherche, l’engagement du Canada à l’égard de l’aide publique au développement (APD) s’est affaibli. Même si le vent commence à tourner, en 2002, la contribution canadienne à l’APD n’a été que de 0,28 % du PIB environ. Un important pourcentage de l’APD du Canada (près de 40 %) est consacré aux agences et organisations internationales et ne peut donc être affecté aux activités bilatérales (de pays à pays ou d’institution à institution) habituellement associées au renforcement des capacités de recherche ou d’enseignement.

Figure 1: Net official aid as a proportion of GDP, The Economist, May 24, 2003 Net Official Aid 1

0.8 *

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0 y e a n d a n d d d n y k S l ri n i in da i n ce n a U gal al any ta a n a um nds ar Ita eec st apa ala tu tr pa ri rl gi ede a rw r J S rm ana B e inlan ra rel rl m G Au e or us e z F F I el w e Z P A C t B S h No en G et D ew Swi * 2002 N 2 N

En 2003, les universités et collèges ont adopté quasi unanimement une position favorable à l’accroissement de l’internationalisation; toutefois, diverses instances canadiennes et internationales font obstacle à leur quête d’aide financière extérieure.

Tout au long des vingt dernières années ou presque, le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) a été pratiquement le seul organisme canadien à mettre la recherche au service du développement. Le CRDI a acquis une réputation bien méritée à divers chapitres : innovation, résolution de problèmes, pertinence de ses interactions avec les institutions et les gouvernements des pays en développement. Il a soigneusement choisi ses domaines d’intervention – l’agriculture, les sciences de l’environnement, les sciences sociales, les technologies de l’information et de la communication – et il a ainsi mené à bien de nombreux projets de partenariat. Le CRDI n’a toutefois pas noué de liens très approfondis avec le secteur de la recherche au Canada. Cet état de choses s’explique en partie par le fait qu’habituellement le Centre est explicitement exclu des institutions canadiennes qui bénéficient d’une aide financière en participant à ses programmes. Depuis sa création, le CRDI ne s’est pas intéressé de très près aux domaines qui font la force des universités canadiennes. Le Centre s’est plutôt laissé guider – à bon droit, selon plusieurs – par les priorités définies en consultation avec ses partenaires locaux et nationaux. Ce n’est certes pas l’objectif que le CRDI visait, mais il en est quand même résulté un sentiment d’exclusion parmi les établissements d’enseignement canadiens.

Bien sûr, il est fréquemment arrivé que des universitaires canadiens participent à des projets du CRDI, à l’avantage mutuel des deux parties, ce qui a, dans bien des cas, permis au Centre d’établir des liaisons étroites avec les chercheurs, les institutions et les gouvernements des pays en développement. Cependant, cette collaboration n’a pas donné aux institutions de recherche du Canada l’impression d’être engagées à part entière dans la planification conjointe d’une entreprise de recherche internationale intégrée qui corresponde aux priorités nationales.

En vue d’arrêter sa planification stratégique pour 2005-2010, le CRDI a effectué une vaste consultation pour évaluer les milieux dans lesquels il peut donner suite au mandat qu’il lui a été confié d’appuyer la recherche pour le développement international. Les auteurs du présent rapport ont donc été priés d’examiner le milieu qui, au Canada, peut bénéficier de l’appui des gouvernements fédéral et provinciaux. Outre cette sphère d’activité qui évolue rapidement, ils ont aussi étudié le climat qui règne au sein des établissements d’enseignement au pays, notamment le degré d’engagement à l’égard de l’internationalisation et, plus particulièrement, le point de vue des administrateurs et des chercheurs sur la recherche au service du développement international.

Aussi leur étude traite-t-elle bien plus de la recherche pour le développement que de la recherche sur le développement proprement dit. Pour procéder à l’évaluation globale du cadre de financement de la recherche, ils ont mené des entrevues avec

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les dirigeants d’organismes subventionnaires et des représentants de l’Association des universités et collèges du Canada, et ils ont consulté des spécialistes capables de leur donner de l’information sur les conditions propices à l’internationalisation dans d’autres pays industrialisés, dans le secteur des ONG et au sein de l’industrie privée canadienne.

Le Contexte de la Recherche pour le Développement International

Le Canada dispose de capacités de recherche de beaucoup supérieures à sa population ou productivité économique comparativement à celles du reste du monde. Selon les estimations, les projets scientifiques menés par le Canada représentent 4,2 % de la totalité des projets réalisés dans le monde et ils portent sur la majorité des domaines reliés au développement international. Cette capacité, encore largement inexploitée, est un atout précieux.

On reconnaît généralement l’importance que tiennent la science et la technologie dans la conception du monde qu’a le Canada. Bon nombre des arguments les plus décisifs en faveur de la participation accrue du Canada à la recherche internationale ont été mis de l’avant par le Groupe de travail présidé par Maurice Strong, en 1996. Un groupe d’experts canadiens regroupant plusieurs des plus éminents théoriciens des questions internationales ont alors déclaré :

« Notre pays présente une excellente feuille de route pour son engagement envers les économies en développement du monde, mais ses activités de savoir se sont révélées modestes. Si ses établissements d’enseignement ont été de plus en plus saisis des questions internationales, c’est souvent d’un point de vue savant plutôt que dans une visée active et une orientation « politique ». En dehors de ses études savantes et par rapport aux efforts intellectuels des Américains et des Européens dans le domaine des relations internationales, le Canada n’est pas un intervenant important. »

« Les milieux savants canadiens ont certes joué un rôle important dans l’élaboration de la position canadienne dans le monde. Ils n’ont cependant pas suffisamment transformé les connaissances acquises en outils de développement durable ou en instruments à la disposition des responsables des politiques, au pays comme à l’étranger. Les universités canadiennes sont des intervenants de taille en la matière et, quel que soit l’avenir de la présence canadienne dans le monde, elles continueront à faire partie intégrante du tableau. Un défi pressant des mois et des années à venir sera d’associer les universités canadiennes dans un partenariat approprié avec d’autres établissements ayant une même orientation. »

Mais, surtout, il ajoutait ce qui suit :

« Une communauté stable, novatrice et dynamique d’organismes concernés par les questions internationales, d’une part, et le soutien financier dont ils ont besoin, d’autre part, ne pourront exister sans l’aval politique que seul peut

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procurer l’appui de la population. La compréhension de la population et son soutien comptent donc parmi les premières priorités à respecter pour que survive une capacité canadienne sur le plan international. »

À juste titre, les auteurs de ce rapport soulignaient que, déjà en 1996, le Groupe de travail était conscient de la menace qui pesait sur les institutions susceptibles de constituer le fondement de notre réponse aux besoins de la société de demain (les instituts de technologie, les établissements de recherche, les collèges et les universités). Même alors, les têtes pensantes se souciaient de ce que ces institutions indispensables ne soient réduites à l’inefficacité ou ne disparaissent entièrement, précisant qu’elles représentent les bases sur lesquelles se fonde notre pays pour rapprocher le savoir et les technologies de l’information et de la communication – et pour en tirer profit.

Dans une certaine mesure, comme nous le verrons ci-après, les gouvernements ont pris les dispositions voulues pour protéger l’infrastructure de la recherche et de l’enseignement au Canada. Néanmoins, le Canada ne peut espérer s’acquitter de ses obligations et participer pleinement au développement international sans que le gouvernement, le secteur privé et les établissements d’enseignement ne soient dotés d’une infrastructure de recherche solide et efficace. Cela suppose que ces institutions reçoivent un mandat explicite et exhaustif tant en matière d’éducation que de recherche, comme l’exige tout apport au développement international. Les avantages qui favorisent la participation du Canada aux activités de développement international demeurent les mêmes qu’en 1996 :

y partout dans le monde, le Canada est reconnu pour son appui de la démocratie, son respect des droits de la personne et comme un pays où s’exerce la primauté du droit, le maintien de la paix et de l’ordre, et une saine gouvernance;

y le Canada a aussi la réputation d’être un pays qui soutient le développement durable, en particulier, la gestion des ressources, la conservation et la protection de l’environnement, et l’utilisation judicieuse de l’énergie;

y la poursuite d’un engagement de longue date et le maintien de la réputation que lui a valu la convergence privilégiée de compétences, d’institutions et d’industries où s’allient le savoir et les technologies de l’information et de la communication.

À cela s’ajoute un autre trait caractéristique de l’identité canadienne : l’engagement collectif à veiller à la santé optimale de tous les citoyens. C’est dire que les institutions nationales s’engagent à faire en sorte que le système de santé soit de premier ordre et à appuyer les initiatives de recherche et d’enseignement requises pour soutenir ce système de santé. Il faut en outre un engagement à long terme à l’appui de l’agriculture et des sciences de l’alimentation afin de garantir un accès constant à des approvisionnements alimentaires et à une nutrition de la plus haute qualité dont la santé nationale est tributaire.

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Il est significatif, aussi, que tous ces attributs qui confèrent au Canada une place prépondérante dans le domaine du développement international fassent justement partie du mandat du CRDI tel qu’il a évolué au cours des deux dernières décennies.

Les gouvernements fédéral et provinciaux ont pris les mesures nécessaires pour accroître leur appui à l’infrastructure de recherche, comme nous le verrons plus loin. Ils n’ont toutefois pas réagi avec autant d’enthousiasme aux demandes de participation accrue aux programmes de recherche internationale.

Dans Un nouveau monde du savoir – Les universités canadiennes et la mondialisation, publié en 1999 sous la direction de Sheryl L. Bond et Jean-Pierre Lemasson, les institutions canadiennes se prononcent clairement en faveur d’une internationalisation accrue. Il est certain que la pensée universitaire sur l’engagement international a évolué, mais, jusqu’à présent, l’incitation est surtout venue des chercheurs et des facultés. À l’échelle des institutions, l’intérêt a surtout porté sur l’élaboration de programmes de vulgarisation, l’accès des étudiants étrangers, les programmes d’échange et d’autres programmes semblables.

De fait, outre la formation occasionnelle de partenariats dans le cadre de projets scientifiques d’envergure, les institutions n’ont pas joué un rôle tellement actif. Il en est résulté des relations internationales nombreuses mais confuses, souvent liées à des accords institutionnels pro forma dont la matière est relativement mince. Les échanges d’étudiants se font bilatéralement, sans obliger les institutions à s’engager formellement à mettre sur pied des programmes. Souvent, on a créé des programmes de grade « en sandwich » pour permettre soit aux étudiants canadiens de faire leurs recherches doctorales à l’étranger, soit aux étudiants étrangers de poursuivre leurs études dans une université canadienne tout en terminant leurs recherches dans leur pays d’origine. Bien que ces programmes soient louables et constituent une assise importante, ils ne contribuent pas directement à l’augmentation de la recherche internationale.

La présente étude démontre clairement que la prise en charge des activités internationales est largement partagée au sein des institutions. Les vice-présidents à la recherche sont souvent ceux qui s’occupent des conventions de recherche, mais c’est aux doyens des facultés qu’incombe la gestion de nombreuses ententes et plusieurs établissements ont un bureau des affaires internationales responsable des échanges d’étudiants. Les présidents de quelques-unes des plus grandes universités de recherche s’intéressent de près à l’internationalisation; ce sont ces institutions qui exploitent le plus activement les possibilités de participer à la recherche internationale et ce sont elles aussi qui réussissent à obtenir la collaboration de diverses sources de financement.

Au cours des dernières années, le milieu du développement en est venu à reconnaître de plus en plus que la science et la technologie sont des éléments essentiels de l’internationalisation. Le rapport du groupe d’experts présidé par

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René Simard, en 2000, établit clairement le lien entre la science et la technologie, et la croissance économique, tant au Canada que chez ses partenaires internationaux. Quoique ce rapport porte surtout sur les enjeux intéressant le Canada et ses partenaires des pays en développement, il est évident que les approches recommandées par le groupe d’expert pourraient facilement être adoptées par d’autres partenaires du domaine du développement international. En outre, il serait de mise qu’en l’occurrence le secteur canadien de la recherche joue un rôle de premier plan dans ces prises de contact. Il ne fait aucun doute que les initiatives de recherche sont essentielles si nous voulons faire de la science et de la technologie le moteur du développement économique international.

Au Canada, le secteur privé consacre plus de 9 milliards $ par année à la R-D (voir l’annexe III) et il est certain qu’une partie de ces dépenses sont affectées à la recherche internationale, en particulier à des projets axés sur les travaux techniques, les télécommunications, l’agriculture et la santé. Certes, il existe des partenariats entre les secteurs public et privé engagés en R-D, mais la composante internationale n’occupe pas la première place dans les priorités des initiatives canadiennes. Tout indique qu’il y a, au sein du secteur privé, une énorme capacité en science et technologie, encore inexploitée et qui pourrait être appliquée à l’innovation au service du développement durable.

Mais surtout, on reconnaît désormais que la hausse des investissements en santé est sans doute un facteur essentiel du développement économique à court terme. L’idée a été avancée par la Banque mondiale dans son rapport de 1993 et reprise avec enthousiasme par la Commission Macroéconomie et santé présidée par Jeffrey Sachs. Dans un rapport publié en 2001 (Macroeconomics and Health: Investing in Health for Economic Development), la Commission soutient qu’il n’y a de nos jours aucun investissement aussi valable que celui qui servira à lutter contre les maladies en Afrique et dans d’autres pays en développement. Le VIH- sida, le paludisme et la tuberculose dévastent le monde en développement et compromettent la stabilité politique et sociale. Les pays industrialisés doivent s’engager à jouer un rôle actif et de longue durée dans le secteur de la recherche susceptible d’améliorer à court terme la santé et la productivité ainsi que dans l’application pratique des traitements et des mesures préventives essentielles au maintien à long terme de la santé publique dans ces pays. Voilà l’argumentation convaincante présentée par le professeur Sachs et les membres de la Commission.

En octobre 2002, Daar et ses collaborateurs (voir l’annexe II) abordaient un thème connexe et exhortaient le milieu de la recherche à unir ses forces pour appliquer la biotechnologie à la santé de la planète. Les auteurs ont dressé la liste des dix biotechnologies capables d’améliorer de manière spectaculaire la santé dans les pays en développement (voir le tableau 1) et il importe de faire remarquer que le Canada possède déjà une expertise exceptionnelle, tant dans les universités que dans les secteurs public et privé, dans la plupart de ces domaines.

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Tableau 1. Les dix biotechnologies les plus importantes (leur rang est fondé sur la cotation du groupe d’experts)

1. Technologies moléculaires modifiées permettant de poser des diagnostics simples et peu coûteux des maladies infectieuses 2. Recombinaison de technologies afin de mettre au point des vaccins contre les maladies infectieuses

3. Technologies permettant l’administration plus efficace de médicaments et de vaccins

4. Technologies axées sur l’amélioration de l’environnement (techniques sanitaires, assainissement de l’eau, biorestauration) 5. Séquençage de génomes pathogènes afin d’en comprendre la biologie et de mettre au point de nouveaux antimicrobiens 6. Protection, contrôlée par les femmes, contre les maladies transmises sexuellement, avec ou sans effet anticonceptionnel 7. Bioinformatique appliquée au ciblage de médicaments et à l’étude des interactions entre les agents pathogènes et les organismes hôtes

8. Cultures génétiquement modifiées comportant plus d’éléments nutritifs afin de lutter contre des carences spécifiques 9. Recombinaison de technologies afin de donner accès aux produits thérapeutiques (insuline, interférons, etc.) à prix plus abordable 10. Chimie combinatoire axée sur la découverte de médicaments

La Modification du Cadre de la Recherche

Le cadre théorique qui délimitait toutes les formes de recherche pour le développement a considérablement évolué. La figure 2 en donne un aperçu. Les universités canadiennes et étrangères sont d’avis qu’il est urgent de passer de la recherche fondamentale et théorique à la recherche appliquée, souvent menée sur une plus grande échelle. Les compétences pertinentes dans ce dernier domaine sont diverses : études socio-comportementales, épidémiologie, santé de la population, géographie et recherches sur les impacts environnementaux.

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Recherche Recherche fondamentale appliquée et multidisciplinaire fondée sur la population

Recherche PARTAGE ET d’intégration TRANSFERT DES CONNAISSANCES

APPLICATION DES CONNAISSANCES

Au cours de la dernière décennie, les universités et collèges ont porté une attention croissante aux sciences d’intégration qui facilitent le passage de la recherche fondamentale et théorique à la recherche appliquée. Les organismes subventionnaires fédéraux ont explicitement fait valoir que la recherche translationnelle et le transfert de connaissances devraient constituer une des principales activités d’intégration, comme l’ont reflété leurs décisions de financement de la recherche, ces dernières années.

Si le secteur de la recherche au Canada doit accéder aux tribunes internationales, il est clair qu’il devra mettre davantage l’accent sur l’application, le partage et le transfert de connaissances. Il est certain aussi que cette démarche profitera également aux institutions canadiennes et aux établissements des pays en développement avec qui elles travaillent en partenariats.

Les Tendances Actuelles et Futures

Le financement de la recherche

Le financement de la recherche a connu une croissance exponentielle au Canada ces dernières années, quoique les sommes engagées soient de beaucoup inférieures aux fonds mis à la disposition des chercheurs dans la majorité des pays du G-8. Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il visait à placer le Canada au cinquième rang parmi les bailleurs de fonds des pays développés. Plusieurs programmes proactifs d’appui à la recherche ont déjà été financés à cette fin, dont les suivants :

y Réseaux de centres d’excellence (RCE) y Programme des chaires de recherche du Canada y Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) y Ressources supplémentaires accordées aux organismes subventionnaires fédéraux comme le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie

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(CRSNG), les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) y Génome Canada y Diversification de l’économie de l’Ouest Canada y Fonds d’innovation de l’Atlantique y Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l’atmosphère y Initiative de recherche et de technologie chimique, biologique, radiologique et nucléaire y Encouragements fiscaux relatifs à la recherche scientifique et au développement expérimental

Ces programmes ont déjà contribué dans une large mesure à améliorer le milieu de la recherche au Canada. Le Programme des chaires de recherche du Canada, par exemple, a permis de recruter et, dans certains cas, de rapatrier des chercheurs canadiens. La FCI a financé l’acquisition de nouveaux équipements et d’installations dont on avait grand besoin. Néanmoins, les demandes en attente sont nombreuses et la majorité des universités doivent composer avec du matériel et des immeubles qui vieillissent. La croisade en faveur d’une participation accrue à la recherche internationale doit rivaliser avec les demandes urgentes et immédiates du milieu de la recherche sur les campus.

Nous n’avons relevé dans le cadre de notre étude que fort peu d’initiatives de recherche axées sur le développement international qui aient été lancées grâce aux fonds accordés par des organismes subventionnaires ou à des programmes comme la FCI, les chaires de recherche du Canada ou les RCE. Les institutions sont bien conscientes qu’il y a encore beaucoup à faire en recherche internationale, mais il leur faut tenir compte des priorités qui les touchent de plus près. Bien que depuis quelques années, on fasse universellement grand cas des politiques sur la recherche pour le développement, il est manifeste que ces pressions ne sont pas assez fortes pour pousser le Canada à jouer un rôle de premier dans le milieu international de la recherche, que ce soit dans le cadre de grands projets de science et de technologie ou dans celui habituellement moins coûteux des recherches axées sur le développement. On s’inquiète en outre de plus en plus de constater que les fonds d’exploitation n’ont pas augmenté au même rythme que l'aide accrue accordée au personnel, à l’équipement et aux installations de recherche.

L’innovation

Diverses instances ont fait valoir qu’il est urgent que le Canada accroisse ses activités en science et technologie afin de favoriser le développement économique. Cette exhortation ressort clairement du rapport que le Groupe d’experts sur le rôle du Canada dans les programmes internationaux de sciences et de technologie a publié en 2000. On y recommande la création d’un fonds d’au moins 150 millions $ devant servir à appuyer les débouchés internationaux dans le domaine de la science et de la technologie. Les nombreuses discussions confuses qui ont suivi

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ont finalement donné un résultat beaucoup plus mince que ce que l’on avait escompté : un concours de projets internationaux organisés par la Fondation canadienne pour l’innovation. Celle-ci a versé des fonds à certaines institutions canadiennes, mais des limites imposées quant à l’utilisation des fonds de la FCI ont restreint les dépenses à l’extérieur du Canada. La majorité des projets qui ont été lancés avaient trait au partage des coûts de grandes infrastructures prévues pour des projets précis menés en collaboration avec des partenaires internationaux, surtout dans des pays en développement. De l’avis de certains observateurs, cette initiative, telle qu’elle avait été conçue au départ, a été entravée par l’imprécision du mandat du CRSNG et par la concurrence entre le CRSNG, le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et la FCI.

Industrie Canada et plusieurs gouvernements provinciaux ont mis sur pied des programmes d’innovation et obtenu l’appui de programmes de subvention comme ceux de la FCI, Génome Canada, Diversification de l’économie de l’Ouest Canada, le Fonds d’innovation de l’Atlantique et les RCE. Le succès de ces programmes d’innovation dépendra en fin de compte de la solidité de leur fondement en science et technologie, et c’est ce qui déterminera la possibilité qu’ils s’étendent à la sphère internationale.

Les chercheurs sont tous d’avis qu’il est urgent de mieux intégrer ces missions complémentaires et de faciliter une planification financière conjointe. Sans ce genre d’intégration, les efforts du Canada en matière d’innovation risquent de rester isolés et sporadiques, et il est peu probable qu’ils aient l’incidence internationale escomptée, dans les pays industrialisés ou dans le monde en développement.

Les Principaux Mécanismes de Financement de la Recherche

L’analyse des mécanismes de financement disponibles pour appuyer directement ou indirectement le secteur de la recherche au Canada dépasserait les limites de la présente étude. Comme nous l’avons mentionné précédemment, le cadre général du financement a radicalement changé au cours des dernières années, les gouvernements fédéral et provinciaux s’étant davantage engagés à appuyer la recherche et les progrès technologiques et parce que le secteur privé a lui aussi investi davantage dans des projets de R-D.

À bien des égards, les ressources supplémentaires ont servi à appuyer la recherche fondamentale et la recherche appliquée au Canada; toutefois, les programmes de subvention sont souvent assez vastes pour inclure, au moins partiellement, la recherche pour le développement international. Ces programmes se divisent ainsi : a) Ceux qui ont une incidence particulière sur le milieu universitaire

y Les Réseaux de centres d’excellence

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y Le Programme des chaires de recherche du Canada y La Fondation canadienne pour l’innovation y Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie y Les Instituts de recherche en santé du Canada y Le Conseil de recherches en sciences humaines y La Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé y Génome Canada y Les Partenariats universitaires en coopération et développement (AUCC/ACDI).

b) Ceux qui ont une incidence générale, parfois indirecte, sur le secteur de la recherche

y Le Programme de coopération industrielle de l’ACDI y Les programmes bilatéraux de l'ACDI y Le Centre de recherches pour le développement international y Les programmes des ONG y Les fondations et organisations caritatives canadiennes y Les fondations internationales telles que Rockefeller, Carnegie, Wellcome, Kellogg y Les organismes internationaux tels que le PNUD, l’UNICEF, l’OMS, l’UNESCO y La Banque mondiale y Les banques internationales de développement telles que la Banque africaine de développement et la Banque asiatique de développement y Les crédits d’impôts pour la recherche scientifique et autres programmes d'encouragements à la recherche destinés au secteur privé.

Il semble que la disponibilité des fonds à l’appui de la recherche internationale soit plus grande que jamais, mais les universités évoquent souvent l’absence de forces d’intégration et de directives claires en matière de politiques ainsi que le manque de ressources financières au nombre des facteurs qui font obstacle à leur engagement dans le domaine de la recherche internationale.

La Perception des Organismes Subventionnaires dans les Universités

Des entrevues menées avec des intervenants de divers domaines au Canada (voir l’annexe I) révèlent que le milieu universitaire est parfaitement au courant des politiques de subvention de la recherche internationale dans les pays industrialisés et les pays en développement. On se félicite également de l’engagement pris par le gouvernement d’augmenter les crédits accordés aux organismes subventionnaires fédéraux. Pas toutes, mais un grand nombre d’institutions reconnaissent que les organismes subventionnaires ont sérieusement réfléchi à l’évolution de leur rôle au regard de la recherche internationale. La majorité des

12 universités des sciences de la santé comprennent que les IRSC aient subventionné des initiatives mondiales en santé et formé en 2002, avec Santé Canada, le CRDI et l’ACDI, un partenariat en vue de répondre à des propositions de recherche en santé comportant un volet de partenariats internationaux pour le développement.

Beaucoup savent également que le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) a subi une importante transformation pour mettre désormais l’accent sur le réseautage et la recherche d’intégration, qui surmonte les obstacles géographiques. Cette évolution a permis en outre d’encourager l’engagement de l’organisme sur la scène internationale, en particulier dans le cadre de deux programmes, le Programme des grands travaux de recherche concertée et le programme d’Initiatives sur les nouvelles économies. Qui plus est, le CRSH a clairement défini l’appui qu’il compte accorder pour favoriser la fluidité culturelle dans la formation des diplômés et il tente activement d’offrir des incitatifs à l’engagement international. De grands progrès ont été réalisés quant à l’admissibilité de l’utilisation des fonds de recherche canadiens dans les pays en développement. Une des voies empruntées consiste à consacrer ces ressources à l’appui direct des membres des facultés des établissements non canadiens.

Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) est le seul des organismes subventionnaires fédéraux à ne pas avoir encore pris de mesures précises pour encourager les bénéficiaires de subventions à s’engager à l’échelle internationale. Il ne semble pas y avoir d’obstacles qui nuisent directement à la réalisation de projets internationaux; pourtant, le CRSNG n’a pas encore entrepris le même genre d‘études stratégiques et structurelles globales qui ont donné lieu à la transformation des IRSC et du CRSH.

Les autres mécanismes fédéraux de financement de la recherche, comme les Réseaux de centres d’excellence, le Programme des chaires de recherche du Canada et la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), ont semble-t-il adopté une approche facultative de la recherche internationale et n’ont pas mis en place de procédures particulières pour le transfert de fonds à des institutions partenaires internationales. La majorité des intervenants interrogés estiment qu’il serait de mise qu’un bénéficiaire d’une chaire de recherche passe un assez long laps de temps dans un organisme international. La politique de la FCI quant à l’investissement dans des infrastructures dans les pays en développement est soumise à des changements constants, quoiqu’on puisse considérer comme un modèle les mécanismes d’appui conjoint déjà mis en œuvre au centre de recherche sur le VIH-sida l’Université du Manitoba et à l’Université de Nairobi.

Le Cadre de Financement International

Les pages qui suivent exposent brièvement les tendances de la collaboration en recherche internationale avec les pays en développement afin de donner un

13 aperçu de la manière dont on aborde cette question selon les différents contextes et cadres stratégiques.

Les États-Unis

L’approche de la science et de la technologie adoptée par les États-Unis diffère considérablement de celle du Canada; elles sont considérées comme étant un élément essentiel de la politique étrangère. Ainsi, le secrétaire d’État a un conseiller scientifique qui représente activement les intérêts diplomatiques des États-Unis en matière de science et de technologie. L’Agence américaine pour le développement international (USAID) a élaboré une stratégie pour la coopération en science et technologie, conformément à l’engagement du président Bush d’affecter 5 milliards $ à l’aide au développement.

Bien que le niveau des activités axées sur des problèmes et questions spécifiques de sécurité nationale ait considérablement augmenté, le financement de la collaboration internationale en science et technologie, particulièrement dans les pays en développement, est encore de beaucoup inférieur à celui des activités plus traditionnelles d’aide et de commerce extérieurs. La collaboration internationale en science et technologie dans les pays en développement demeure ponctuelle et mal coordonnée, le gros des activités se déroulant d’abord dans les pays industrialisés, suivis des nouveaux pays industrialisés (la Corée, le Mexique, Israël, la Chine, le Brésil et la Russie), puis dans les pays à faible revenu. Les universités américaines s’estiment très désavantagées par les programmes de la USAID, en particulier en ce qui a trait au développement agricole, qui de façon générale n’ont pas favorisé la formation de partenariats Nord-Sud valables.

L’Association américaine pour le progrès de la science, la Fondation nationale des sciences (NSF) et le Bureau de la politique sur la science et la technologie ont tous trois entrepris de redéfinir leur approche de la science et de la technologie à l’échelle internationale. La NSF, par exemple, laisse entendre qu’il faut considérer l’excellence en recherche sous une perspective légèrement différente lorsqu’on examine les travaux effectués dans les pays en développement. Voilà pourquoi la Fondation a adopté deux normes à cet égard : la valeur des projets et l’incidence de la recherche dans son ensemble. Des organismes privés ajoutent une autre dimension, de grande importance, au cadre de financement des institutions et des chercheurs du domaine du développement aux États-Unis. Ainsi, la création de la Fondation Bill and Melinda Gates a favorisé l’adoption d’approches novatrices de la recherche pour le développement et donné un nouvel élan aux recherches mondiales sur la santé.

L’Union européenne

En Europe, avec l’adoption de l’Espace européen de la recherche (EER), une importante réorientation des institutions s’est opérée afin de favoriser l’intégration des politiques de recherche pour tirer partie de l’excellence scientifique.

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Le Sixième programme-cadre de recherche (2002-2006) constitue le principal instrument par lequel l’Union européenne (UE) finance la recherche dans sept domaines prioritaires : la génomique et la biotechnologie pour la santé; les technologies pour la société de l'information; les nanotechnologies et les nanosciences; l’aéronautique et l’espace; la sécurité alimentaire, le développement durable, l’économie et les sciences sociales.

Quatre domaines prioritaires rendent compte de l’approche proactive de l’EER :

y rendre l’EER plus intéressant pour les meilleurs chercheurs du monde et en faire un centre de consultation de premier ordre; y donner aux chercheurs et aux industriels européens accès aux connaissances et à la technologie créées ailleurs qu’en Europe ainsi qu’aux champs d’expérimentation indispensables à la recherche européenne; y intégrer la science et la technologie à la mise en œuvre de la politique étrangère et d’aide au développement de l’UE; y mettre à profit les ressources scientifiques et technologiques de l’UE et de pays tiers dans des initiatives axées sur les grands problèmes mondiaux, la santé et les maladies associées à la pauvreté.

Le programme INCO (Coopération scientifique internationale avec les pays en développement), créé en 1983 pour succéder à divers programmes de recherche pour le développement, est le principal moyen de collaboration avec les chercheurs des pays en développement. Dans le Sixième programme-cadre, les pays partenaires de l’INCO participent à des « priorités thématiques » comme la création de nouvelles entreprises à vocation technologique (dans le cadre du Programme NEST), la programmation horizontale favorisant la participation internationale du milieu de la recherche, la promotion de l’innovation, la participation au secteur des petites et moyennes entreprises, l’amélioration des capacités de recherche sur les humains et les bases de connaissances socio- économiques.

Une enveloppe budgétaire de 285 millions d’euros est prévue pour financer les pays qui désirent participer à ces priorités thématiques. Dans la foulée du premier programme INCO créé à l’occasion du Sixième programme-cadre de recherche, 315 millions d’euros sont affectés à des mesures à l’appui de la coopération internationale sur des activités non comprises dans les priorités établies, mais qui sont liées aux besoins particuliers des pays visés. En outre, tous les pays tiers qui le désirent peuvent participer à ce Sixième programme-cadre, à condition d’assumer leurs frais. L’enveloppe budgétaire de 315 millions d’euros sera répartie entre les quatre régions visées par l’INCO : les pays en développement, les pays méditerranéens partenaires, les Balkans occidentaux et la Russie et les autres nouveaux États indépendants. Pour tenir compte de leurs besoins particuliers, des appels d’offres sont lancés chaque année dans une région spécifique ou selon les régions prioritaires déterminées par décision du Conseil et perfectionnés dans le

15 cadre de dialogues bi-régionaux et lors de la participation de l’Europe à des tribunes internationales.

En ce qui a trait aux 285 millions d’euros qui ne peuvent servir qu’à financer la participation de pays tiers aux priorités thématiques, les pays dont l’infrastructure de recherche est raisonnablement efficace estimeront plus facile d’être inclus dans des consortiums sur « des priorités spécifiques couvrant un domaine de recherche plus large » (telles que la sécurité alimentaire et les maladies associées à la pauvreté). De nouveaux instruments comme les réseaux d’excellence et les projets intégrés peuvent limiter la participation de la majorité des pays en développement car l’accent sera mis sur les grand projets coûteux où, généralement, les équipes de recherche européennes prédominent. Certaines priorités thématiques se démarquent par leur approche proactive puisqu’elles ouvrent manifestement la voie à la coopération internationale (par exemple, les projets axés sur l’eau et l’environnement).

L’examen à mi-parcours qui aura lieu en 2004 déterminera l’incidence de l’internationalisation de l’Espace européen de la recherche. L’UE a également lancé la première phase du programme d’essais cliniques en Europe et dans les pays en développement, lequel a pour objectif d’accélérer la mise au point de médicaments et de vaccins contre les maladies associées à la pauvreté. La Commission a engagé 200 millions $ pour cette initiative dans le Sixième programme-cadre. Quant à la « recherche en tant qu’aide étrangère », plusieurs organismes de développement européens estiment que la coopération en recherche serait la cible toute désignée des programmes d’aide publique au développement. Par exemple, grâce à son agence de coopération en recherche avec les pays en développement, l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI) planifie et met en œuvre sa composante recherche dans le cadre de ses programmes d’action et politiques sectorielles. De l’avis de l’ASDI, le développement constructif et durable passe nécessairement par la création et l’utilisation de nouvelles connaissances.

Le ministère du Développement international (DFID; anciennement Overseas Development Administration – ODA) du Royaume-Uni a révisé sa politique de recherche pour le développement afin de permettre aux institutions de l’extérieur du pays de soumissionner des projets de recherche. Ce virage est récent et n’a pas encore entraîné de changements majeurs dans la composition des institutions qui prennent part aux projets de recherche du DFID. Il sera néanmoins important de surveiller l’incidence de cette nouvelle approche sur la collaboration Nord-Sud du Royaume-Uni. Le DFIF a également centralisé une bonne partie de ses activités de recherche en vue de maximiser ses efforts de recherche. Ces programmes ont été restructurés à plusieurs reprises au cours des dernières années.

Les Pays-Bas aussi ont révisé leur politique de développement au début des années 1990 et ont déterminé que la recherche pour le développement serait prioritaire. Leur décision a été motivée par la perception qu’en règle générale l’aide

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au développement accordée aux pays du Sud est largement dominée par les bailleurs de fonds et le milieu de la recherche du Nord et qu’en outre bien peu des recherches financées dans le Sud répondent vraiment aux besoins des populations locales. L’exemple le plus éloquent de cette nouvelle orientation est un nouveau programme financé par le ministère des Affaires étrangères, le Programme de recherche pluridisciplinaire et pluriannuel (PPRP). Ce programme a été lancé en 1993 avec l’objectif d’inciter les partenaires des pays en développement de formuler leurs propres propositions de projets; de faire appel aux méthodes de recherche participative; d’organiser et de gérer eux-mêmes les projets, et d’en diffuser les résultats. Le renforcement des capacités dans le Sud et le réseautage Sud-Sud sont au premier rang des priorités.

Aux Pays-Bas, l’engagement à l’égard de la recherche pour le développement s’est traduit par des mesures financées conjointement par des ministères comme ceux de l’Éducation et des sciences, de l’Agriculture, de la Santé et de l’environnement en collaboration avec la Direction de la coopération internationale du ministère des Affaires étrangères. Les conseils sectoriels pour la recherche et le développement mis sur pied de longue date permettent de regrouper des représentants du gouvernement, du milieu universitaire et des utilisateurs de la recherche qui présentent leur perspective à moyen et à long terme sur les tendances scientifiques et sociales et donnent leur avis sur le maillage de la recherche scientifique avec les besoins sociaux.

Le Conseil de recherche et d‘aide au développement des Pays-Bas a joué un rôle particulièrement important dans les échanges entre le milieu universitaire et le gouvernement. Il a aussi joué un rôle de premier plan dans la formation de partenariats bilatéraux efficaces, notamment sur la santé au Ghana et sur la biodiversité aux Philippines. La grande efficacité de cette instance qui fournit aux chercheurs une tribune où faire valoir l’importance de l’intégration des résultats de la recherche aux politiques mérite qu’on en fasse une étude plus approfondie.

Vue d’Ensemble de la Recherche pour le Développement Humain

Cette section résume les points de vue des intervenants dont la liste figure à l’annexe 1. Nous leur avons demandé de considérer dans son ensemble l’environnement dans lequel évoluent les institutions de recherche au Canada et de nous dire précisément en quoi les récents changements pourraient influer sur leur capacité de participer à des recherches en partenariat avec des organismes des pays industrialisés et des pays en développement. Ces entrevues ont d’abord porté sur la possibilité ou la volonté des universités canadiennes de tirer parti des occasions de recherche pour le développement international.

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Les points forts y Dans l’ensemble, le financement de la recherche a considérablement augmenté depuis 1998. y Les conseils subventionnaires, en particulier les ISRC et le CRSH, font montre de plus de souplesse et favorisent la formation de partenariats internationaux. y Le Programme des chaires de recherche du Canada a permis de nommer certains chercheurs intéressés par une carrière en recherche internationale.

y Les dépenses en R-D du secteur privé ont presque doublé depuis 1992. y Les institutions de recherche internationale sont ouvertes à l’idée de former des partenariats Nord-Sud constructifs. y Les partenariats Nord-Sud sont de plus en plus fructueux et accroissent les forces des institutions partenaires. y Le profil international du Canada est attrayant pour de nombreux partenaires. y L’expertise canadienne en technologies de l’ information et de la communication, y compris le téléapprentissage, constitue une solide assise pour la recherche internationale. y Les divers points forts du Canada correspondent dans bien des domaines aux besoins de la recherche pour le développement international. y Les diverses facultés de la majorité des universités sont très intéressées par la recherche pour le développement. y Les étudiants des premier et deuxième cycles font pression pour que la recherche internationale soit incluse dans les programmes d’études.

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Les points faibles

y Dans la plupart des cas, la base de financement prévue par les gouvernements provinciaux pour les universités canadiennes ne favorise pas l’internationalisation. y La position adoptée par le gouvernement fédéral pour encourager la recherche internationale est incohérente et les mécanismes d’appui sont inadéquats, sans compter qu’ils ne sont régis par aucun cadre stratégique intégré. y Les incitatifs pour la titularisation et les promotions dans les universités canadiennes pourraient nuire à l’attrait que la recherche pour le développement humain devrait exercer sur les jeunes membres des facultés. y Les critères d’évaluation de la productivité des universités ne favorisent pas les activités typiques de la recherche pour le développement, notamment la préparation de rapports rédigés en collaboration par plusieurs auteurs, des évaluations effectuées sur demande ou la publication d’articles dans la littérature grise ou des revues à faible tirage. y Les universités canadiennes ne sont pas explicitement tenues de rendre compte de leur participation à la recherche internationale. y Il est improbable que les gouvernements provinciaux bailleurs de fonds ajoutent l’obligation de rendre compte à leurs normes, autrement qu’à titre de composante des initiatives de développement économique et d’innovation. y Les programmes d’innovation axés sur l’élaboration des politiques ne reconnaissent pas suffisamment les occasions de recherche internationale en science et technologie, qu’il s’agisse de recherche théorique ou appliquée. y Il n’y a guère de synergies entre le milieu universitaire, le gouvernement et les chercheurs du secteur privé ayant des intérêts communs en recherche internationale. y Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international n’offre pas l’appui d’experts qu’il faudrait aux programmes universitaires ou aux activités de science et technologie dans les pays en développement (ou dans la majorité d’entre eux). y Le système de soutien destiné à la recherche pour le développement international est exigeant en main-d’œuvre et n’incite pas les institutions de moindre envergure à y participer.

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Les possibilités y Le Canada dispose de capacités de recherche de beaucoup supérieures à sa population ou productivité économique comparativement à celles du reste du monde. y Le profil international du Canada est très intéressant pour un grand nombre de pays, d’institutions et de chercheurs avec lesquels il pourrait former des partenariats. y L’expertise du Canada dans des domaines comme les études environnementales, l’urbanisation, les sciences de la santé, le droit, les sciences sociales, les technologies de l’information et de la communication, l’eau douce et les océans, et l’agriculture est particulièrement propice à la formation de partenariats en recherche internationale. y Les décideurs admettent que la participation accrue du Canada en recherche internationale améliorerait la compétitivité des institutions et industries canadiennes sur la scène mondiale. y Un engagement accru du Canada dans les domaines de la recherche internationale et de l’enseignement aurait pour effet d’augmenter l’effectif du personnel qualifié, prêt à jouer un rôle d’envergure internationale, et contribuerait à améliorer la connectivité canadienne. y L’attrait que présentent les programmes canadiens d’études supérieures pour les étudiants et les stagiaires serait proportionnellement amélioré par la participation accrue du milieu universitaire à la recherche internationale.

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Les défis

y L es méthodes de financement de la recherche internationale auxquelles les organismes s ubventionnaires, l’ACDI, le CRDI et d’autres organismes gouvernementaux ont recours devraie nt être rationalisées dans toute la mesure du possible.

y Les stratégies des trois organismes subventionnaires fédéraux n’ont pas évolué sembl ablement. Les ISRC et le CRSH sont en période de transition, alors que le CRSNG n’a pas encore terminé la révision de sa stratégie ni adopté de position officielle sur le financement de la recherche internationale.

y Toute stratégie de recherche internationale dont se dotera éventuellement le Canada devra comporter un équilibre entre l’investissement dans les payx industrialisés et les pays en développement, la recherche théorique et la recherche appliquée, et les deman des d’ordre humanitaire et d’ordre commercial.

y Tous les intervenants du secteur de la recherche au Canada veulent être mis davantage à contri bution dans les discussions sur les affaires internationales et l’établissement des priorités en recherche internationale.

y L’ACDI, l’AUCC, les universités et collèges, et les instituts de recherche du Canada devraient établir des relations de travail plus efficaces.

y La recherche effectuée par le secteur privé, surtout interne, représente 54 % de la R-D au Canada; il faudrait se pencher davantage sur la possibilité de former des partenariats entre les secteurs public et privé en recherche pour le développement humain.

y Les universités et les institutions gouvernementales intéressées doivent travailler en étroite collaboration afin de sensibiliser le public à l’importance de la recherche internationale et à la contribution du Canada au renforcement des capacités de recherche dans les pays en développement. La sécurité de la planète dépend de la mise en pratique efficace de la création, de l’application et du partage des connaissances favorisant le développement économique durable. Il importe que la population connaisse mieux le rôle et les responsabilités du Canada à cet égard.

La Formation de Partenariats

Beaucoup estiment, au sein du milieu universitaire canadien, que le succès de la recherche pour le développement international sera largement tributaire de la capacité de former des partenariats valables et durables.

Pourvu que soit mis en place un cadre de financement convenable, les universités, les collèges et les instituts de recherche sont disposés à jouer un rôle de catalyseur en favorisant la formation de partenariats Nord-Nord, Sud-Sud et Nord- Sud qui offriront un milieu propice à la mise en œuvre des initiatives de recherche. La capacité des institutions canadiennes d’assumer d’importantes responsabilités au sein de partenariats Nord-Sud ou Sud-Sud exigera le remaniement constant des méthodes de financement de la recherche au Canada pour demeurer conformes aux réformes entreprises par les ISRC et le CRSH.

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Les importants partenariats et les améliorations considérables qui ont eu lieu dans l’infrastructure de la recherche, comme ceux dont le Canada a profité dans le cadre des programmes des Réseaux de centres d’excellence (RCE) et de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), constituent des bases solides sur lesquelles le secteur de la recherche et du développement pourra s’appuyer dans les années à venir. Certains des hauts dirigeants des universités de recherche canadiennes verraient d’un bon œil une extension des programmes des RCE et de la FCI si elle devait mener à la participation accrue des institutions canadiennes aux initiatives de recherche internationale dans les pays de l’OCDE. Il faudra également que les politiques évoluent pour soutenir l’essor des instituts de recherche canadiens basés dans les pays en développement et où travaillent des membres de certaines facultés d’universités canadiennes et d’institutions partenaires dans le Sud.

Beaucoup sont d’avis que la recherche internationale ne pourra progresser que si un fonds international spécial est créé à cet effet au Canada, peut-être en combinant les contributions de sources diverses (à tout le moins celles du CRSNG, du CNRC, des IRSC, de la FCI, des RCE, du Programme des chaires de recherche, de Génome Canada, de l’ACDI et du CRDI). Ce genre de partenariats devra bénéficier de l’appui sans réserves du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI), de Santé Canada, d’Industrie Canada, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et d’autres organismes du gouvernement.

Si le gouvernement et les universités s’engageaient sans équivoque à participer activement à la recherche pour le développement international, on pourrait s’attendre à ce que les fondations, les organismes de financement internationaux et les ONG accordent également leur appui.

Il importera de déterminer clairement, projet par projet, les possibilités d’engagement du secteur privé de même que les occasions à saisir et les risques à partager. Le milieu universitaire canadien a le sentiment que le secteur privé est tout disposé à former ce genre de partenariats; toutefois, étant donné le cadre dans lequel évolue la recherche pour le développement international, les règlements de l’ACDI qui régissent la participation à la recherche internationale devront être modifiés si les universités veulent faire partie de ces partenariats d’égal à égal avec les entreprises du secteur privé.

La figure 3 illustre brièvement les multiples interactions nécessaires entre les universités, les collèges et les centres de recherche en vue d’être en mesure d’interagir également sur la scène internationale avec des institutions partenaires des domaines de l’enseignement et de la recherche.

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Figure 3 : Les partenariats requis pour la recherche internationale

CONSEILS SUBVENTION- NAIRES FÉDÉRAUX

GOUVERNEMENTS FCI PROVINCIAUX UNIVERSITÉS D COLLÈGES D FONDATIONS ET ENTREPRISES CENTRES DE RECHERCHE ORGANISMES PRIVÉES INTERNATIONAUX

ONG

CRDI ACDI

SANTÉ CANADA INDUSTRIE CANADA MAECI AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE CANADA

Les Mécanismes d’Appui Fédéraux

L’ACDI

Bien que la recherche ne fasse pas partie du mandat général de l’ACDI, de nombreux programmes de l’Agence contribuent au succès de la recherche soit en renforçant les capacités, soit en mettant leurs conclusions en pratique pour appuyer l’adoption des meilleures pratiques. De plus en plus, on réclame que soit minimisée la dichotomie entre les initiatives axées sur l’action et la recherche susceptible d’appuyer ou d’amplifier l’incidence escomptée. Indirectement, l’ACDI apporte une contribution considérable à la recherche nationale car elle soutient des organismes internationaux qui renforcent la capacité globale des pays en développement. Les universitaires estiment toutefois que l’ACDI ne s’intéresse pas suffisamment aux relations avec le milieu des études supérieures. Pour beaucoup, le programme financé par l’ACDI et l’AUCC, les Partenariats universitaires en coopération et développement (PUCD), a une portée trop limitée. Quant aux universités de plus grande envergure, elles considèrent que les plafonds imposés aux demandes concurrentielles constituent un obstacle bien plus qu’une incitation à tenir compte des intérêts universitaires dans les projets internationaux. Bon nombre de grandes universités et organismes de recherche préfèrent travailler directement avec l’ACDI à des projets bilatéraux.

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Plusieurs universités ont des sentiments partagés en ce qui a trait au Programme de coopération industrielle de l’ACDI. Quoique les universités aient passablement d’occasions de prendre part à ce programme en partenariat avec le secteur privé, il est perçu comme un mécanisme qui cherche surtout à donner une plus grande marge de manœuvre aux intérêts commerciaux. Pour un grand nombre, l’ACDI ne contribue pas à l’utilisation efficace des capacités de recherche du Canada à l’échelle internationale.

LE CRDI

Les établissements d’enseignement supérieur n’ont pas tous la même connaissance des activités du CRDI. Bon nombre d’institutions ont travaillé en étroite collaboration avec le CRDI dans le cadre d’un projet et, en règle générale, ils en parlent avec éloge. Cependant, plusieurs sont d’avis que les compressions budgétaires dont le Centre a fait l’objet il y a quinze ans lui ont beaucoup nui et qu’il ne s’en est pas encore complètement remis.

Bien que les universitaires que nous avons interrogés souscrivent au mandat et au programme de recherche du CRDI, la plupart estiment que le Centre devrait améliorer ses communications avec le milieu universitaire et que les universités devraient prendre part plus activement aux discussions sur l’établissement des priorités de recherche ou la détermination des mesures qui permettraient au Canada d’exploiter ses points forts pour influer sur les problèmes de développement international.

Les universités dont les compétences en recherche sont le plus conformes aux intérêts du CRDI sont, comme on pouvait s’y attendre, les plus enthousiastes à l’égard des activités du CRDI. Néanmoins, elles n’ont pas eu avec le CRDI toutes les interactions souhaitées parce que, jusqu’à tout récemment, le Centre limitait sérieusement les fonds engagés dans le milieu universitaire au Canada. Cette décision, conjuguée à l’absence d’une politique sur le remboursement des frais généraux ou des coûts indirects des projets de recherche auxquels participent les universités canadiennes, a découragé ces dernières de prendre part à un grand nombre de projets du CRDI ou de l’ACDI. Les récentes augmentations du budget du CRDI ont quelque peu assoupli les règlements relatifs aux dépenses institutionnelles au Canada, mais il est encore trop tôt pour constater l’incidence de ce virage. Dans la majorité des cas, on pourrait rapidement vaincre la réticence des universités canadiennes à participer au programme de recherche du CRDI si on leur allouait des fonds équivalant à l’engagement d’environ 25 % annoncé récemment par le gouvernement fédéral à l’appui des coûts indirects de la recherche liés au financement des trois Conseils.

Peut-être faut-il s’inquiéter davantage de ce que le programme de recherche du CRDI soit aussi éloigné des forces évidentes des universités canadiennes. Des points forts sur lesquels peut compter le Canada (en sciences de la santé, biotechnologie, génie, droit et sciences physiques, notamment) et dont le CRDI n’a guère tenu compte. Si le Centre veut consolider ses relations avec le milieu

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universitaire, il serait bon d’établir une correspondance plus étroite entre les intérêts du CRDI en matière de recherche et les capacités des institutions canadiennes avec lesquelles il a formé des partenariats. À condition d’affecter le financement nécessaire à l’appui de la recherche pour le développement international, il sera probablement possible de trouver dans les pays en développement les institutions partenaires dont on a besoin dans presque tous les domaines de recherche. Les têtes dirigeantes des universités ne laissent aucunement entendre par là que le CRDI devrait cibler moins précisément ses activités de recherche ou qu’il renonce à son approche de résolution des problèmes qui lui a si bien réussi. De fait, étant donné les limites financières avec lesquels il doit composer, il lui serait sans doute difficile d’orienter différemment ses travaux. Tout de même, une meilleure harmonisation des compétences en recherche du Canada et des intérêts du CRDI aurait un effet multiplicateur sur le financement de la recherche, au Canada et à l’étranger. Ainsi passent inaperçues de nombreuses possibilités de formation de partenariats entre des institutions, des ONG ou des sociétés privées qui ont en commun les mêmes intérêts en matière de développement humain.

Le milieu universitaire du Canada est convaincu que les travaux du CRDI sont d’une extrême importance et qu’ils sont d’un intérêt capital pour nombre d’universitaires et leurs étudiants. Incontestablement, les universités canadiennes réagiraient rapidement et avec enthousiasme si les crédits de financement du CRDI devaient être augmentés et si le processus d’établissement des priorités était assoupli. Le milieu universitaire est d’avis que, si l’on veut appuyer le développement, il faut résolument accorder la priorité absolue à la recherche et non aux études sur le développement lui-même.

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SOMMAIRE

Les entrevues menées dans le cadre de cette étude révèlent qu’il y a presque unanimité dans les milieux consultés en faveur de l’extension du rôle du Canada dans le domaine de la recherche internationale, tant dans les pays industrialisés que dans les pays en développement. Pour tous les participants, ou peu s’en faut, le succès du Canada à ce chapitre découlera de la clarification des objectifs nationaux et de la définition de la recherche non seulement comme une des assises importantes des relations internationales, mais aussi comme un élément essentiel de l’accroissement éventuel de la contribution du Canada au développement international.

Plusieurs ont souligné la nécessité de créer un nouvel organisme de décision et d’intégration afin de rassembler les divers éléments en un programme de recherche internationale. Si le gouvernement fédéral prenait catégoriquement une telle décision, tout en s’engageant à mettre en place une structure de financement qui serait gérée dans le respect de la permanence des méthodes, il est fort probable que les sociétés et les institutions canadiennes y applaudiraient sans réserve. Si, cependant, le gouvernement fédéral et ses organismes négligeaient de prendre des décisions explicites, il en résulterait sans doute le maintien du statu quo et l’intérêt certain que porte le milieu universitaire à la recherche internationale ne se traduirait pas nécessairement par des actions. Les activités de recherche internationale fructueuses seront celles dont des particuliers ou de plus petites unités, comme des ministères et des centres de recherche universitaires, prendront la défense. Elles réussiront dans la mesure où un financement extérieur sera dégagé, à l’occasion par les organismes subventionnaires fédéraux ou généralement par des organisations ou des fondations internationales.

L’investissement du secteur privé en recherche internationale continuera d’être dicté par les forces du marché et il est peu probable qu’il serve à relever les défis du développement durable, à tout le moins dans les pays industrialisés. Il est tout aussi douteux que des partenariats du secteur public se forment en grand nombre à moins que des politiques nationales ne les y incitent explicitement.

Si le statu quo persiste, tout porte à croire que la performance quelque peu erratique du Canada en recherche pour le développement international se poursuivra. Pour les auteurs du présent rapport, il s’agirait là d’un déplorable gaspillage de la capacité de recherche considérable que possède le Canada, pourtant bien placé pour contribuer grandement au développement international durable dans de nombreux domaines.

Le CRDI devrait tenter, dans toute la mesure du possible, d’harmoniser davantage ses priorités de recherche avec les forces dont dispose le secteur de la recherche au Canada. Cependant, iI ne devrait pas renoncer à son approche axée sur la résolution des problèmes, ni cesser de mettre l’accent sur les sciences sociales, car ce sont là des atouts précieux. Le CRDI devrait toutefois jouer un rôle plus actif auprès des chercheurs canadiens et former avec eux des partenariats constructifs.

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Le milieu de la recherche au Canada et le CRDI ont, ensemble, une extraordinaire occasion de faire valoir davantage la capacité de recherche du pays dans le domaine du développement international. Le succès d’une initiative aussi importante sera extrêmement profitable au Canada, à ses chercheurs, à ses étudiants et à ses stagiaires ainsi qu’à nos partenaires du domaine du développement.

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Annexe I : Sources d’information Page1/2 Université Memorial de Terre- Christopher Loomis, vice-président, Recherche et Neuve relations internationales y Tom Traves, président Université Dalhousie y Stan Kutcher, doyen associé, Recherche et développement médical international Université de Moncton Andrew Boghen, vice-recteur adjoint à la recherche Atlantic Veterinary College Tim Ogilvie, doyen at the University of PEI Université de Montréal Alain Caillé, vice-recteur, Recherche Université Laval Gilles Breton, adjoint au recteur, Bureau International y François Carrier, directeur, Bureau de recherche Université McGill internationale y Louise Proulx, vice-principale, Recherche Université Queen’s Kerry Rowe, vice-principal, Recherche Feridun Hamdullahpur, vice-président, Recherche et Université Carleton relations internationales Université d’Ottawa Howard Alper, vice-recteur, Recherche y Robert Birgeneau, président Université de Toronto y John Challis, vice-président, Recherche y Peter George, Président Université McMaster y Luke Chan, directeur exécutif, Affaires internationales

y Will Coleman, Sciences politiques Université de Waterloo Paul Guild, vice-président, Recherche universitaire Université de Guelph Alan Wildeman, vice-président, Recherche Collège de médecine Alan Meek, doyen vétérinaire de l’ Université Western Ontario Nils Petersen, vice-président, Recherche y Digvir Jayas, vice-président, Recherche Université du Manitoba y Karen Grant, vice-rectrice Université de la Bryan Harvey, vice-président, Recherche Saskatchewan Université de Calgary Dennis Salahub, vice-président, Recherche Peter Robertson, vice-président associé, Recherche et Université de l’Alberta relations avec l’industrie Université de la Colombie- , présidente Britannique y Martin Taylor, vice-président, Recherche Université de Victoria y Sabine Schuerholt-Lehr, directrice adjointe, Bureau des affaires internationales

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Annexe I : Sources d’information Page 2/2 Conseil national de Peter Hackett, vice-président, Recherche, recherches du Canada Sciences de la vie et technologie de l’information Conseil de recherches en Janet Halliwell, vice-présidente exécutive, Direction sciences humaines du des politiques et de la liaison Canada Conseil des recherches en Steve Shugar, directeur, Politiques et relations sciences et en génie du internationales Canada Association internationale Eva Egron-Polak, Secrétaire générale universités y Pari Johnston, gestionnaire, Relations Association des universités internationales et collèges du Canada y Margot Béland, directrice, Programme de partenariats Instituts de recherche en John Frank, directeur scientifique, Institut de la santé santé du Canada publique et des populations Fondation canadienne pour David Strangway, président et chef de la direction l’innovation Fondation Salama Shield Dennis Willms, directeur fondateur Institut de la santé des Jeff Reading, directeur scientifique Autochtones Société canadienne de santé Janet Hatcher-Roberts, directrice exécutive internationale Organisation mondiale de la Tikki Pang (Pangestu), directeur, Politiques de santé recherche et coopération (RPC/EIP) Association canadienne de Margaret Hilson, directrice, Programmes santé publique internationaux Harvard School of Public Richard Cash, Faculté des études démographiques et Health de la santé internationale National Association of State Kerry D. Bolognese, directeur adjoint, Relations Universities and Land Grant fédérales internationales, marine et environnement Colleges Agence américaine pour le développement international Ken Lee (USAID)

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Annexe II: Sources de référence

1) En prise sur le monde – Priorités de l’internationalisme canadien au XXIe siècle, Rapport du Groupe de travail, Maurice F. Strong (président), novembre 1996. 2) Un essor nécessaire – Le Canada, les activités internationales en sciences et technologie et l’économie du savoir, Rapport du Groupe d’experts sur le rôle du Canada dans les activités internationales de S-T, René Simard (président), juin 2000. 3) Macroeconomics and Health: Investing In Health for Economic Development, Report of the Commission on Macroeconomics and Health, Jeffrey D. Sachs (président), 2001. 4) CRDI, Un nouveau monde du savoir — Les universités canadiennes et la mondialisation, Sheryl L. Bond et Jean-Pierre Lemasson (dir.), Ottawa, 1999. 5) Un dialogue sur la politique étrangère — Rapport à la population canadienne, message de l’honorable Bill Graham, ministre des Affaires étrangères, juin 2003. 6) Daar, A.S., Thorsteinsdóttir, H., Martin, D.K., Smith, A.C., Nast, S. et Singer, P.A., Top ten biotechnologies for improving health in developing countries, Nature Genetics, 2002; 32:229-32.

Titres complémentaires

1) National Science Foundation, Toward a More Effective Role for the US Government in International Science and Engineering, Arlington, 15 novembre 2001. [http://www.nsf.gov] (consultation : août 2003) 2) Surr, Martin et al., Research for Poverty Reduction: DFID Research Policy Paper, novembre 2002. [http://www.dfid.gov.uk/Pubs/files/pov_red_pol_paper.pdf] (consultation : août 2003) 3) Angeles L. et P. Boothroyd, Canadian Universities and International Development: Learning from experience, Can J Dev Studies 2003; xxiv:9-26. 4) CRDI-AUCC, Research Without (Southern) Borders: The Changing Canadian Research Landscape, document de travail préparé par le CRDI et l’AUCC pour la conférence Research Without (Southern) Borders, Vancouver, 22-23 mai 2003. 5) AUCC, L’excellence canadienne dans le monde et pour le monde : apport de la mondialisation de l’enseignement supérieur et de la recherche à la politique étrangère du Canada, mémoire présenté par l’Association des universités et collèges du Canada dans le cadre du Dialogue sur la politique étrangère canadienne, 1er mai 2003. 6) Banque mondiale, World Development Report 2003 – Sustainable Development in a Dynamic World. Transforming Institutions, Growth, and Quality of Life, Washington, DC, 2003. 7) MacLeod S.M., Hospitals and academic health science centres: Leaders or followers in health globalization, Healthcare Papers, 2003 (sous presse).

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8) Dichter, Thomas W., Despite Good Intentions. Why development assistance to the third world has failed, Boston, University of Massachusetts Press, 2003 9) Banque mondiale, 2002 Annual Review of Development Effectiveness. Achieving Development Outcomes: The Millennium Challenge, Washington, DC, 2002. 10) Forum mondial pour la recherche en santé, Rapport 10/90 sur la recherche en santé 2001-2002, Organisation mondiale de la santé, avril 2002. 11) Banque mondiale, Richard Hopper (dir.), Construire les sociétés du savoir : nouveaux défis pour l’enseignement supérieur, Washington, DC, 2002. 12) Banque mondiale, Michael R. Reich (dir.), Public-Private Partnerships for Public Health, Washington, DC, 2002. 13) Sachs J., The links of public health and economic development, Office of Health Economics, Huitième conférence annuelle, 15 mai 2001. [www.ohe.org] 14) Fisher, Julie, NGOs and the Political Development of the Third World, West Kumarian Press, Hartford, CT, 1998. 15) European-Developing Countries Clinical Trials Programme (EDCTP) [http://europa.eu.int/comm/research/info/conferences/edctp/edctp_en.html] (consultation : août 2003)

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Annexe III Dépenses de recherche par secteur de performance au Canada (%) (Dépenses totales en 2002 : 18 milliards $ - 1,81 des DIRD )

federal government other 10% 3%

ind ustry university 54% 33%

Source : Statistique Canada http://innovation.gc.ca/s-tinfo

Gouvernement fédéral 10 % Autre 3 % Universités 33 % Industrie 54 %

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