Le RUGBY À XIII Ou JEU À XIII : “L’Histoire D’Un Rugby Pas Comme Les Autres ”Ou” Il Est Facile De Tuer Des Hommes
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I I I N° 1 X OCTOBRE 2005 Objectif Le magazine XIII des Partenaires du rugby à XIII Paris - Ile-de-France ÉDITO PAR LE CŒUR, L’EXEMPLE ET LA RAISON... En guise de premier éditorial, il était souhaitable de vous parler de la naissance de notre sport, dans les usines du nord de l’Angleterre, au milieu des tas de charbon et dans les ruelles des corons, alors que d’autre Rugby s’émancipait au sein de l’aristocratie londonienne, sur les vertes pelouses des grandes universités. Trop larmoyant … En guise de premier éditorial, il était possible de vous faire une série de comparatifs pédagogiques entre notre sport et le Rugby à XV, mais nous serions trop vite tombés dans des lourdeurs historico-littéraires du style “Le riche et le Pauvre”, “David et Goliath”, “Germinal”. Trop affligeant… En guise de premier éditorial, il était utile de vous parler des valeurs fondamentales que nous aimons reconnaître dans notre sport et qu’il puise dans ses propres origines : l’individu toujours privilégié par rapport au groupe, l’homme mis d’abord en avant face à la tribu, la révolte plutôt que la guerre, la bataille au lieu du combat, la contes- tation de toute autorité mais toujours dans le respect des règles et du règlement, l’ardeur, le courage, mais aussi et avant tout l’envie de jouer par le cœur, l’exemple et la raison. Trop dérangeant … Alors, en guise de premier éditorial, on va vous le jouer plutôt façon dico, en vous énonçant les fondamentaux. Après tout, il ne s’agit ici que du premier numéro et nous avons encore de nombreuses éditions pour vous parler de tout le reste : > Nom : En France jusqu’en 1941 et depuis 1988 “Rugby à XIII“. De 1947 à 1987 " Jeu à XIII ". > Terrain : 100m x 68m > Ballon : ovale, gonflé à l’air, en cuir ou autre matière approuvée. > Tenue : maillots numérotés de 1 à 17 pour une identifica- tion plus aisée, bas et chaussures à crampons. > Jeu : 2 mi-temps de 40 minutes. > Principes : 2 équipes de 13 joueurs essaient de marquer essais et pénalités sur l’équipe adverse. > Points : 4 points pour l’essai, 2 points pour un but (trans- formation ou pénalité), 1 point pour un drop-goal. Pour le reste, venez au stade !!!… Il n’y a pas mieux pour comprendre et appréhender… Voilà donc ce premier éditorial ainsi rédigé. Dans le second, il faudra également que l’on vous parle de tout ce qui peut unir notre sport et le monde de l’entreprise : Le XIII est un sport d’équipe et une entreprise c’est aussi une équipe ; Le XIII est un sport d’engagement et le monde des affaires exige aujourd’hui une certaine agressivité ; La compétition exige de la réactivité de la part des joueurs et l’entreprise doit faire preuve de célérité dans sa démarche commerciale ; Le XIII porte des valeurs de courage, d’abnégation, de volonté ; Un essai marqué, c’est la victoire d’un marché. Un match gagné, c’est une conquête pour l’entreprise. Bref, et en un mot comme en cent, deux milieux où l’on gagne avant tout par le cœur, l’exemple et la raison… I I I Objectif XXIII Le magazine des Partenaires du rugby à XIII Paris - Ile-de-France UN PEU D’HISTOIRE... Le RUGBY à XIII ou JEU à XIII : “L’histoire d’un Rugby pas comme les autres ”ou” Il est facile de tuer des hommes. Etouffer une idée, c'est autre chose”. n doit l’introduction chez nous du rugby à XIII, à Au sortir des années de plomb, on n’aurait pas donné cher Bourret, Castel, Roosebrouck, Maïque, Hermet, Zalduendo, nos voisins d’outre-Manche, lesquels après avoir fait de ce néo-rugby qui avait fait rois de France Villeneuve Castanon, Malacamp, Daniel), les tricolores empruntèrent O sécession en 1895 d’avec la Rugby Football Union (1935), le XIII Catalan (1936, et 1940 pour le " championnat le plus souvent un lumineux chemin. (qui accusait les clubs du nord du pays d’avoir instauré un de guerre"), Bordeaux (1937), Albi (1938), Roanne (1939), manque à gagner afin de dédommager leurs joueurs qui la Coupe Lord Derby tombant, elle, tour à tour dans les bras travaillaient), puis décidé en 1906 de réduire les équipes à de Lyon-Villeurbanne (1935), de la Côte Basque (1936), de treize joueurs, ont créés la Rugby League et se sont tournés Villeneuve (1937), de Roanne (1938), et du XIII Catalan (1939), vers la France en 1933. sans la persévérance de quelques-uns. Le dernier jour de cette année-là, au stade Pershing de Paris, "Il est facile de tuer des hommes. Etouffer une idée, c’est l’Australie battait l’Angleterre 63-13, devant 20.000 témoins autre chose", a écrit Michel Peyramaure dans" La Passion conquis par tant de hardiesse, de vitesse, de clarté, d’in- Cathare". Et le 17 septembre 1944 à Toulouse, affamés après ventivité, de combativité, sans cesse renouvelées. la cure de silence innommable qu’on avait imposé au rugby de leur cœur (l’interdiction du professionnalisme, par Vichy, Il s’agissait du premier match de rugby à XIII jamais disputé avait injustement entraîné dans l’abîme les 158 équipes ama- sur le sol français, et le 6 avril 1934 naissait la Ligue Française teurs et la soixantaine de formations juniors que comptabi- de rugby à XIII. lisait la France treiziste en 1940), les représentants des anciens clubs de Nationale jetaient les bases de la reconquête. L'Equipe de France, le 26 Novembre 1978 Dans lequel s’engouffrèrent à leur tour les Bleus Fraisse, Ratier, Biénes, Delaunay, Pons, Dumas, Entat, Buttignol, Valero, Rabot, Divet, Cabestany, Moliner, le 6 avril 1990 à Leeds, avec à la clé un inoubliable succès 25-18 sur les "Lions" de Grande-Bretagne. Dave Brown, Paris, 31 décembre 1933 St-Helens - 25 Février 1939 Neuf jours plus tard, au stade Buffalo de Paris, la première Laquelle passera par un changement d’appellation, la fédé- équipe de France de l’histoire du jeu rencontrait son homo- ration française de jeu à XIII succédant ainsi à la Ligue fran- logue anglaise et perdait 32-21. Dans ses rangs figurait Jean çaise de rugby à XIII. Galia, natif d’Ille-sur-Têt, devenu capitaine et entraîneur de Villeneuve-sur-Lot XIII après avoir claqué la porte de la fédé- La liberté recouvrée, le XIII retrouve illico son lustre passé. ration française de rugby, qui l’accusait de professionnalis- Avec de nouvelles vedettes, Puig-Aubert, Trescazes, Comes, me. Ce fut lui, aussi doué balle en mains que dans son rôle Caillou, Calixte, Maso, Combes, Berthomieu, Dejean, Brousse, de dirigeant, qui rallia à la cause treiziste les illustres pion- Ulma, Martin, Taillantou, Duffort, Pérez, Béraud, Calbète, niers issus comme lui du rugby à XV. Crespo, Ponsinet, Dop, Mazon, Négrier, Bartoletti, Cantoni, Contrastin, Vaslin, Genoud, Merquey, Galaup, Rinaldi… La belle aventure, à laquelle participèrent activement deux journalistes parisiens, Victor Breyer et Maurice Blein, était Et le plus authentique des exploits, la double victoire sur Le 6 Avril 1990, Leeds, l' essai de Cyril Pons (28 eme minute) lancée. Elle ne s’achèverait que par l’infamie du l’Australie (26-15 et 35-14, les 11 juin et 21 juillet 1951 à Gouvernement de Vichy, signant le 19 décembre 1941, le Sydney), lors de la première tournée aux antipodes effec- décret de dissolution de la Ligue Française de rugby à XIII. tuée par le XIII de France. La France rentrait alors dans le rang, Australiens et Laquelle, jusque-là, avait eu le mérite de créer quantité de Le retour à Marseille, sous les acclamations d’une foule éva- Britanniques élevant le professionnalisme à des hauteurs clubs, ceux de la première édition du championnat de France, luée à 100.000 personnes, fut à la hauteur du rugby pratiqué insoupçonnées quelques années plus tôt. Or, "l’homme ne se dès octobre 1934, Paris, Lyon-Villeurbanne, Roanne, XIII par des joueurs français emmenés par Puig-Aubert, désigné juge pas au nombre de fois qu’il tombe, mais au nombre de Catalan, Albi, Villeneuve-sur-Lot, Pau, Côte Basque, Bordeaux champion des champions, cette année-là, par le quotidien" fois qu’il se relève", dit un proverbe cubain. Et cinq ans plus et Béziers, bientôt rejoints par Toulouse, Dax, Cavaillon, L’Equipe". tard, les tricolores repeignaient le ciel de France en bleu, Carcassonne, Narbonne, Lézignan, puis Brive, Courbevoie, accomplissant un autre exploit en faisant match nul 16-16, Nay, Millau, Marmande, Saintes, Angoulème, Saint-Gaudens, à l’autre bout du monde, avec les Kiwis néo-zélandais, puis Castres, Tonneins, Agen, Brive… se hissait jusqu’en quart de finale de la Coupe du monde 2000. Parallèlement se développaient à la vitesse grand V les échanges internationaux entre Britanniques et Français. Les Au plan strictement français, les années soixante avaient tricolores remportaient leur première victoire le 1er janvier celles de Carcassonne (champion en 1966 et 67, vainqueur de 1935 à Bordeaux, face au Pays de Galles (18-11), sous la hou- la Coupe en 61, 63, 67 et 68), les " seventies " celles de Saint- lette des Galia, Samatan, Porra, Duhau, déjà du premier Gaudens (champion en 70 et 74, lauréat en Coupe en 73), le match à Buffalo l’année précédente, auxquels s’étaient gref- XIII Catalan avait brillé entre 1976 et 1987 (six titres et quatre fés Guiral, Noguères, Caussarieu, Cussac, Germineau, Rousié, Coupes à son palmarès), imité ensuite par Saint-Estève (titré Claudel, Rousse, Chabannes. en 1989, 90, 93, 97, 98, Coupes dans sa vitrine en 1987, 93, 94, 98) et Villeneuve-sur-Lot (trophée Max-Rousié conquis Puis contraignaient l’Angleterre au match nul 15-15, le 28 en 1996, 99, 2001, 2002, coupe Lord-Derby glanée en 1999 mars 1935 à Paris, avec l’apport de Bardes, Carrère, Lanta, et 2000).