MASARYKOVA UNIVERZITA

PEDAGOGICKÁ FAKULTA Katedra francouzského jazyka a literatury

La peur dans les contes de

Bakalářská práce

Brno 2014

Vedoucí práce: Vypracovala: PhDr. Miroslava Novotná, Ph.D. Tereza Nentvichová

Prohlášení Prohlašuji, že jsem závěrečnou bakalářskou práci vypracovala samostatně s využitím pouze citovaných literárních pramenů, dalších informací a zdrojů v souladu s Disciplinárním řádem pro studenty Pedagogické fakulty Masarykovy univerzity a se zákonem č. 121/2000 Sb., o právu autorském, o právech souvisejících s právem autorským a o změně některých zákonů (autorský zákon), ve znění pozdějších předpisů.

V Brně dne 20. dubna 2014 ......

3

Poděkování

Na tomto mìstě bych ráda velmi poděkovala předevšìm PhDr. Miroslavě Novotné, Ph.D. za jejì cenné a inspirativnì rady, trpělivost a čas, který mi věnovala při vedenì celé bakalářské práce. Dalšì poděkovánì patřì také mé rodině a hlavně přìteli, kteřì mi studium umožnili a po celou dobu mě podporovali.

4

Table des matières

Introduction ...... 7 Partie théorique ...... 9 1. Guy de Maupassant et son œuvre ...... 9 1.1. La vie de Guy de Maupassant ...... 9 1.1.1. Les inspirateurs de Guy de Maupassant ...... 11 1.2. Guy de Maupassant, auteur du réalisme et du naturalisme ...... 14 1.2.1. Le naturalisme ...... 14 1.2.2. Le réalisme ...... 15 1.2.3. Le groupe de Médan ...... 16 1.3. Guy de Maupassant et son œuvre ...... 17 1.3.1. Les thèmes typiques pour Maupassant ...... 17 2. La peur dans l’œuvre de Guy de Maupassant ...... 20 2.1. Le pessimisme et la peur chez Maupassant ...... 20 2.2. La maladie ...... 22 La partie pratique ...... 25 3. La Peur ...... 25 3.1. La peur du point de vue psychologique ...... 25 3.1.1. La peur ...... 25 3.1.2. L’angoisse ...... 26 3.2. La peur dans les contes de Guy de Maupassant ...... 27 3.2.1. Sur l’eau (1876, La Maisson Tellier) ...... 28 3.2.2. La Peur (1882, Conte de la bécasse) ...... 30 3.2.3. La Main (1883, Contes du jour et de la nuit) ...... 32 3.2.4. Misti (1884, la revue Gil Blas) ...... 34 3.2.5. (1885, Monsieur Parent) ...... 35 3.2.6. La Petite Roque (1885, La Petite Roque) ...... 37 3.2.7. Le Horla (1886, Le Horla) ...... 40 3.2.8. Le diable (1886, Le Horla) ...... 42 3.2.9. L’Auberge (1886, Le Horla) ...... 43 3.2.10. La Morte (1887, La Main Gauche) ...... 45 2.3. La récapitulation des contes ...... 47

5

4. Fiches pédagogiques ...... 49 4.1. Fiche pédagogique 1 ...... 49 4.2. Fiche pédagogique 2 ...... 56 4.3. Fiche pédagogique 3 ...... 63 4.4. Fiche pédagogique 4 ...... 69 5. Conclusion ...... 81 6. Bibliographie et webographie ...... 83 7. Résumé ...... 86

6

Introduction

Toute notre vie, nous sommes entourés de la peur et d’autres émotions qui dirigent notre comportement et notre psychisme. Il existe beaucoup de types de terreurs qui sont souvent liées à la maladie car l’issu de celle-ci peut être la mort. Guy de Maupassant, écrivain du XIXe siècle, représentant du naturalisme et du réalisme, vivait avec cette émotion qui l’a envahi plus de vingt ans. Cet auteur est connu grâce à quelques ouvrages de la réputation mondiale : Bel-Ami ou son conte mais presque personne ne sait que Maupassant souffrait d’une paralysie générale, probablement causée par la syphilis qui a changé complètement sa personnalité. Maupassant était toute sa vie un grand pessimiste, il détestait la religion, il ne faisait pas confiance aux femmes et la seule certitude de sa vie était la mort. Des signes de la peur étaient visibles chez lui depuis sa jeunesse. Mais à cause de sa maladie il devenait fou et avec la folie, sa crainte augmentait et devenait plus grave. Cette émotion est ancrée chez lui le plus souvent avec la solitude, la mort et la perversité. Dans ce sens, ses contes sont efficaces et capables d’évoquer l’épouvante auprès des lecteurs. Il s’agit de contes qui ne se focalisent pas sur l’histoire mais au contraire, sur les sentiments et le psychisme des personnages. La première partie du présent mémoire de licence est consacrée à la vie de Guy de Maupassant ; j’y décris sa famille afin de comprendre que la maladie de cet écrivain pourrait être héréditaire, pour montrer l’influence de sa mère sur son écriture et pour décrypter les relations avec son père. J’y mentionne aussi d’autres gens qui l’inspiraient et l’ont mené à l’écriture. Enfin, je prête attention d’abord au réalisme et puis au naturalisme, aux tendances littéraires afin de compléter ce matériel sur Guy de Maupassant pour que les élèves utilisent et ne soient pas obligés de chercher les informations nécessaires. De surcroît, cette partie est devenue un matériel initial pour les fiches pédagogiques. Par la suite, je décris le pessimisme et la peur chez Guy de Maupassant, des causes de ces éléments et finalement, je mentionne le déroulement de sa maladie pour savoir si la peur vraiment prend sa source dans la syphilis. Toute la troisième partie est consacrée à la peur. Premièrement, je décris la peur du point de vue psychologique pour savoir comment ces sentiments influencent notre vie. Deuxièmement, je destine une grande partie de mon travail aux contes dans lesquels la 7

peur est visible et prouvable. J’essaie de remarquer les raisons de l’horreur dans chaque conte et souligner les éléments évoquent la peur des lecteurs. J’ai choisi dix contes écrits de 1876 à 1887 issus de plusieurs recueils pour démonter tous les types de la peur dans son œuvre. Finalement, je vais faire des fiches pédagogiques dont les thèmes viennent de mon mémoire de licence. Je voudrais faire quatre fiches sur les sujets suivants – la vie de Guy de Maupassant ; le réalisme et le naturalisme ; les maladies et enfin, la peur. J’ai choisi ce thème parce que j’aime le style de Guy de Maupassant mais, je n’avais jamais su auparavant que Maupassant souffrait de la syphilis jusqu’à ce qu’il veuille se suicider et finalement, il a achevé sa vie dans un hôpital psychiatrique parce que la paralysie générale l’avait rendu fou. En conséquence, je voudrais avertir les étudiants que Maupassant n’écrivait pas uniquement à propos de la guerre prussienne et des femmes, mais il existe aussi beaucoup de contes pleins de folie, de perversité et de peur. Le but de mon travail est de faire la description des racines de son état psychique et de sa maladie, puis montrer cet effet dans ses contes. J’aimerais que ce travail serve aux étudiants pour développer leurs connaissances en langue et littérature française.

8

Partie théorique

1. Guy de Maupassant et son œuvre

1.1. La vie de Guy de Maupassant

Guy de Maupassant est l’un des écrivains les plus connus du XIXe siècle. Il est célèbre dans le monde entier ; de plus, les livres de Maupassant (principalement les contes) se classent dans la liste de lecture obligatoire pour les scolaires. Maupassant, le « patron des contes », porteur du titre de marquis1, contemporain d’Anatole France et de Gustave Flaubert, apporte dans la littérature de la diversité et surtout beaucoup de mystère. De surcroît, il est « le pessimiste le plus déterminé de la littérature française. »2 Rappelons maintenant quelques informations de la vie de Guy de Maupassant et de sa famille afin que nous apprenions les racines de son pessimisme, de ses phobies et de sa peur. Ce sont des aspects très connus chez Maupassant mais presque personne n’en connaît leurs causes. Henry-René-Albert-Guy de Maupassant est né en Normandie le 5 août 1850 (son grand-père s’y occupait d’une exploitation agricole), au Château de Miromesnil en Seine-Inférieure (ancien nom de l’actuelle Seine Maritime). Sa mère, Laure-Marie-Geneviève Le Poittevin, et son père, Gustave-François-Albert de Maupassant, avaient ensemble encore un fils - Hervé qui est venu au monde six ans après Guy.3 Hervé était également curieux – les lèvres pincées qui disaient toujours de Guy qu’il était fou de la famille. Les frères viennent d’une famille qui était noble mais non riche. Guy de Maupassant était normand d’après sa mère (sensible, intelligent), lorrain comme son père (sensuel, bon vivant, il aimait la vie, les bals, les femmes). Mais ce qui est important pour sa vie future et pour son ouvrage, ce sont les relations avec ses parents, car il n’est pas possible de considérer Gustave Maupassant comme un père

1 Les Maupassant était anoblie par l’empereur François, époux de Marie-Thérèse. 2 LACAZE – DUTHIERS, Gerard : Guy de Maupassant son œuvre. Paris : La nouvelle revue critique, 1926, p. 58-59. 3 Cf. Ibid., p. 8-9. Cf. LEMOINE, Fernand. Guy de Maupassant. Paris : Éditions Universitaires, 1957, p. 15-17. 9

exemplaire parce qu’il ne savait pas élever ses enfants. Bien que Gustave a vécu six ans plus que Guy, il n’assistait jamais à la vie de ses fils, il a quitté même plus tard sa famille et il s’est séparé de son épouse. En 1853, toute la famille habitait encore à Grainville-Ymauville, mais quand Laure restait seule avec ses deux fils, elle a déménagé avec eux à Etretat. Maupassant avait treize ans et cette époque, elle l’influençait beaucoup et pour cette raison, il la mentionnait souvent. Il y restait en contact avec la nature et avec l’humanité, il puisait des années vécues en Normandie toute la vie, et cette inspiration est visible dans presque toute son œuvre. Maupassant adorait beaucoup la nature (J’ai dans les veines, disait-il, le sang des vieux faunes.4), les arbres, les cieux, la montagne, l’eau, la lune, les rivières, tout Étretat, en somme, il observait tout. Il a beaucoup utilisé ses souvenirs normands. Nonobstant que Maupassant était plus tard connu principalement comme pessimiste et fou, la nature occupe dans ses contes beaucoup de place. La chasse, la mer se trouvent presque partout et c’est une preuve que Maupassant passait, entre autres, des moments heureux. Dans Le Horla il explique :

Je suis né avec tous les instincts et les sens de l’homme primitif, tempérés par des raisonnements et des émotions de civilisé. J’aime la chasse avec passion ; et la bête saignante, le sang sur les plumes, le sang sur mes mains, me crispent le cœur à le faire défaillir… J’aime l’eau d’une passion désordonnée : la mer, … les rivières, si jolies, mais qui passent, qui fuient, qui s’en vont ; et les marais, surtout, où palpite toute l’existence inconnue des bêtes aquatiques. Le marais, c’est un monde entier sur la terre, un monde différent, …, ses habitants sédentaires et ses voyageurs de passage, ses voix, ses bruits et son mystère, surtout. Rien n’est plus troublant, plus inquiétant, plus effrayant parfois qu’un marécage…5

Quand Maupassant a écrit cet extrait dans Le Horla, il n’habitait plus en Normandie depuis quinze ans mais il est connu qu’il se rappelait toujours sa jeunesse. Quant à Laure de Maupassant, elle a mené Guy à l’écriture et voulait qu’il devienne écrivain. Laure était très intelligente, ambitieuse, gentille, lisait Shakespeare de temps en temps et était elle-même intéressée par la littérature. Elle cultivait ses dispositions littéraires et ensuite, est devenue un exemple pour lui. Guy consultait tout sa mère et il lui demandait ses idées sur ce qu’il écrivait.6 Un jour Gustave Flaubert a écrit :

4 GISTUCCI, L. Le pessimisme de Maupassant. Lyon : L’office social, 1909. p. 18. 5 DUMESIL, R. Guy de Maupassant. Paris : Librairie Armand Colin, 1933. p. 17. 6 Cf. LACAZE – DUTHIERS, G. Op. cit., p.19. 10

Si Bouilhet7 eût vécu, se plaisait à dire Mme Maupassant, il eût fait de mon fils un poète.8

Revenons maintenant à nouveau dans sa jeunesse, à Etretat où notre écrivain fréquentait le séminaire d’Yvetot, puis le lycée de Rouen où en croyant seulement à la réalité et aux choses flagrantes, il avait beaucoup de problèmes religieux ; venant du fait, il n’est jamais devenu chrétien. De plus, le christianisme le faisait sourire. Il s’intéressait plutôt aux mœurs humaines, au monde, au peuple, en général à la vie. Malgré le fait qu’il soit très attaché à la Normandie, vers l’âge de vingt et un ans, il s’est décidé à quitter cette province isolée et partir vivre à Paris.9

1.1.1. Les inspirateurs de Guy de Maupassant

Parmi les mentors de Maupassant, il y a un autre personnage de sa famille qui a influencé profondément la vie de Maupassant. Il s’agit d’Alfred Le Poittevin, oncle de Guy, le frère de sa mère, qui apprenait l’anglais à Laure et lui présentait l’œuvre de Shakespeare, écrivait des poèmes et souffrait, lui aussi, du déséquilibre psychique. Il est vrai qu’il est mort deux ans avant la naissance de Guy, mais l’apprentissage laissé à Laure, a influencé Guy. De plus, s’il existait un personnage avec un caractère semblable à celui de Guy, c’était tout à fait son oncle Alfred. Cet aspect nous aide à mieux comprendre le pessimisme et la maladie de Guy de Maupassant parce qu’Alfred était également un grand pessimiste et un martyr toute sa vie. Les symptômes de la maladie psychique marquaient plus ou moins toute la famille. En outre, l’oncle et le grand-père de Maupassant étaient passionnés du surnaturel qui les effrayait. Il est évident que ce sujet ne se rapporte pas seulement à sa maladie aggravée parce que le surnaturel se trouve déjà dans La Main d’écorché de 1875.10 Afin de compléter l’énumération des inspirateurs de Guy de Maupassant, il faut citer le poète Louis Bouilhet avec qui Maupassant entretenait une correspondance pendant

7 Un poète français, condiscipline de Fraubert. Tous les deux inspiraient Guy de Maupassant. 8 LACAZE – DUTHIERS, Op. cit., p. 16. 9 Cf GISTUCCI, L. Op. cit., p. 6-9. 10 Cf. LACAZE – DUTHIERS, Op. cit., p. 11-12. Cf DUMESIL, R. Op. cit.. p. 48-50. Cf LEMOINE, F. Op. cit., p. 16-17 11

ses études au collège et qui était pour Maupassant un premier maître professionnel de littérature.11 Et deuxièmement, bien sûr, nous devons mentionner Gustave Flaubert, un bon ami d’Alfred le Poittevin et de Laure. Quelques études disent que Flaubert était oncle de notre auteur mais elles ont tort. Flaubert jouait seulement le rôle d’oncle et ainsi, occupait un rôle très important dans la vie de Maupassant, Flaubert le dirigeait, le menait, lui apprenait à écrire, à réfléchir, à voir la beauté et la laideur, corrigeait ses œuvres. Ils se ressemblaient physiquement et également moralement – tous deux ayant une tendance au pessimisme et au cynisme. Beaucoup de choses étaient similaires pour eux, par exemple leur dégoût de vivre, les amours qui ne leur apportaient rien, le pessimisme. Citons Flaubert :

Je ne peux donner qu’il ne soit ironique… Dans les joies sensuelles, j’ai senti monter en moi la tristesse… Il est bien fâcheux d’avoir des nerfs, et c’est là qu’est tout le mal…12

Notre écrivain était influencé par Flaubert depuis ses débuts littéraires. Premièrement, Guy avait peur d’exprimer ses sentiments, sa pitié, ses émotions et sa douleur (c’est pourquoi ses premiers contes sont « sobres ») et Flaubert lui apprenait à s’exprimer. Mais lui, il ne voulait pas être un vrai romancier qui « laisse toujours un lambeau douloureux de son cœur ».13 Au contraire, il préférait raconter une histoire de manière objective pour que le lecteur doive deviner sa détresse, sa sensibilité et sa pitié. Pendant quarante ans, Flaubert a dirigé Maupassant qui affirme :

C’est Flaubert qui a fait de moi l’écrivain que je suis.14

Flaubert s’efforçait pour que Maupassant soit différent des autres. Quand Maupassant a commencé à créer, il n’était qu’un débutant, ses capacités d’écriture ont été développées grâce à Flaubert. Leur relation était toujours réciproques, Flaubert, un jour il a déclaré comme il suit :

11 Cf MARTINO, P. Le naturalisme français (1870-1895). Sixième édition. Paris : Librairie Armand Colin, 1960. p. 123. 12 LEMOINE, F. Op.cit., p. 29. 13 Ibid., p. 30. 14 Ibid., p. 62. 12

C’est mon discipline et je l’aime comme un fils.15

Même si Flaubert a influencé presque tout le travail de Maupassant, il faut constater que leurs styles se distinguent. L’ouvrage de Flaubert n’est pas si conséquent mais il est détaillé, au contraire de Maupassant qui a créé un ouvrage colossal mais sans détail et moins vif.16 Il est possible de diviser la vie de Maupassant et même son œuvre en trois périodes. La première période (1850-1870), s’appelle « l’enfance de l’art » est l’époque de son apprentissage. Maupassant commençait à essayer d’écrire, il apprenait à créer. Nous parlons d’une période d’étude pendant laquelle il se préparait pour écrire en rassemblant des matériaux. Dans les années de 1870 à 1880, Maupassant faisait des recherches, tout en ayant des doutes ; il était inspiré par la guerre prussienne en 1870 qui le touchait beaucoup ; il avait 20 ans et déjà dans sa jeunesse, il a écrit deux œuvres principales Boule de Suif et L’Angélus. L’année 1870 est une date importante pour son ouvrage : Maupassant a déménagé à Paris où il a commencé à travailler au Ministère de la marine. Quant à son œuvre, il a consacré plus de 20 contes à la guerre prussienne. Cette période de sa vie est également marquée par des voyages.17 En 1879 il a essayé d’écrire des vers érotiques mais il était poursuivi par la justice à cause de cette poésie. Son inspiration des voyages a influencé la deuxième et même la troisième période de sa vie. En 1880, il est entré dans la littérature grâce à son livre Des vers et, bien sûr, grâce à sa nouvelle Boule de Suif (le succès du groupe des Soirées Médan). C’est une époque pendant laquelle Maupassant commençait à attirer le public. Après le grand succès il a écrit dans des journaux – Le Gaulois, Le figaro, Le Gil Blas avec lesquels il a signé le contrat pour qu’il puisse y publier ses contes. La troisième période signifie pour Maupassant le sommet de son œuvre ; il produisait énormément en publiant trois ou quatre volumes par année. Cette époque durait de 1880 à 1890. À la fin des années 80, les symptômes de sa maladie se sont aggravés. De surcroît, après la mort de Flaubert, l’ouvrage de Maupassant a commencé à décliner et ses livres devenaient plus psychologiques. Malgré tout, cette période avant sa maladie est considérée comme l’apogée de son génie.

15 LEMOINE, F. Op.cit., p. 63. 16 Cf Ibid., p. 67. 17 Cf Ibid.., p. 56. 13

En bref, ce sont trois périodes cardinales de sa vie. En outre, il est nécessaire de mentionner la quatrième étape : de 1890 jusqu’à sa mort, une époque compliquée pendant laquelle Maupassant a succombé à sa maladie et à son pessimisme.18

1.2. Guy de Maupassant, auteur du réalisme et du naturalisme

Pour que les élèves puissent connaître le contexte littéraire et afin que nous ayons un point de vue global sur l’ouvrage de Guy de Maupassant, il faut décrire un peu deux tendances littéraires qui se développaient pendant la vie de cet écrivain et dont il est l’un des représentants.

1.2.1. Le naturalisme

Le naturalisme est le courant littéraire qui s’est développé après l’année 1870 principalement dans les romans et au théâtre. Il existe beaucoup de définitions concernant le véritable fond du naturalisme, par exemple dans la terminologie philosophique (du XVIe au XIXe siècle) nous lisons :

C’est un système de ceux qui attribuent tout à la nature comme premier principe… naturalistes, épicuristes et athéistes qui sont sans Dieu.19

En général, les écrivains s’occupaient de la nature, des développements des sciences naturelles au XIXe siècle en utilisant des descriptions scientifiques et ils cherchaient à montrer la société avec véracité. Ils décrivaient la connexion de la nature avec l’homme, la campagne et la ville, les femmes, la famille, les caractères des hommes - toutes les choses qui sont fondamentales pour la vie. L’art est pour eux l’expression de tout. En bref, le naturalisme est une littérature positive tout en étant scientifique et moderne. Les « naturalistes philosophes » disaient :

18 Cf. LACAZE – DUTHIERS, G. Op. cit., p. 6. Cf GISTUCCI, L. Le Op. cit., p. 6-11. Cf LEMOINE, F. Op. cit., p. 88. 19 MARTINO, P. Op. cit., p. 2. 14

… tendent à introduire en tout à faire prévaloir en tout le procédés et les résultats de la science ; affranchis eux-mêmes, (ils) s’efforcent d’affranchir l’humanité des illusions, des vagues disputes, des solutions vaines, des idoles et des puissances trompeuses. 20

Le naturalisme vient de la tradition positiviste où il faut mentionner les noms d’Auguste Comte, Condorcet, Destutt de Tracy qui ont enrichi une nouvelle philosophie. Ils se consacraient à la raison humaine, à l’esprit philosophique, à la biologie moderne et à l’existence humaine. De plus, les influences religieuses s’arrêtèrent et il était possible de voir évoluer la science.

1.2.2. Le réalisme

De même façon que le naturalisme, le réalisme est un courant littéraire du XIXe siècle. En ce qui concerne le réalisme, il faut dire qu’il s’est développé plus tôt, autour de 1850 et en général, il est cosidéré comme le prédecesseur du naturalisme qui lui succède spontannément ; nous connaissons beaucoup d’écrivains qui sont influencés par l’un et l’autre (Guy de Maupassant, Gustave Flaubert, Émile Zola).21 Le sommet de ce courant est arrivé en 1860. Le réalisme décrit véridiquement la société, il étudie la vie sociale, les sentiments de l’homme ; le roman réaliste est le miroir de toute la société, l’auteur est objectif ; presque tous ces trais sont typiques pour l’œuvre de Guy de Maupassant (sauf quelques contes qui sont autobiographiques). Gustave Flaubert, est devenu un chef de l’école réaliste et naturaliste et c’est pourquoi il pouvait enseigner Guy de Maupassant. Son chef-d’œuvre le roman Madame Bovary est la « Bible » du réalisme et du naturalisme, considérée comme un des premiers romans scientifique du XIXe siècle. Flaubert affirmait :

La poésie est une chose aussi précise que la géométrie… Le roman, selon moi, doit être scientifique, c’est à dire rester dans les généralités probables, etc.22

20 MARTINO, P. Op. cit., p. 5. 21 Ibid., p. 11. 22 Ibid., p. 15. 15

1.2.3. Le groupe de Médan

Ce groupe littéraire s’est formé en 1877 et il a été fondé par Zola. C’était un groupe d’écrivains qui se rencontraient dans un appartement de la rue Saint-Georges. Les journaux les indiquaient souvent comme « la queue de Zola ».23 Sauf Maupassant et Flaubert, qui allaient souvent à l’appartement ensemble, il y a avait aussi Henry Géard, Joris-Karl Huysmans, Léon Hennique et Paul Alexis. Maupassant avait vingt-huit ans quand il a commencé à faire partie de cette société. Au début, les lectures de Zola remplissaient des soirées, il a présenté par exemple L’Assommoir. En avril 1880, les écrivains ont créé un recueil de contes intitulés les Soirées de Médan. Dans ce groupe, Guy de Maupassant a créé son chef-d’œuvre, Boule de Suif. Il y décrivait la société telle qu’elle était – celle des nobles, des bourgeois, de la religion, du patriotisme, mais également celles des plus pauvres :

Ces militaires, ça n’est profitable à personne ! Faut-il que le pauvre peuple les nourrisse pour n’apprendre rien qu’à massacrer… Si l’on ne devrait pas plus tôt tuer tous les rois qui font ça pour leur plaisir ! 24

Tout le groupe essayait de décrire les laideurs de la vie et les horreurs de la guerre. Principalement Maupassant, Alexis et Hennique voulaient dédier leurs nouvelles à toutes les situations de la vie quotidienne. Grâce à cette troupe, Guy de Maupassant développait ses débuts littéraires en créant une sorte de collectif avec les autres écrivains qui lui ont donné l’inspiration et puis, la collection des Soirées de Médan signifiait, pour lui un triomphe.25

23 MARTINO, P. Op. cit., p. 101. 24 Ibid., p. 105. 25 Cf LEMOINE, F. Op. cit., p. 69-73.

16

1.3. Guy de Maupassant et son œuvre

L’œuvre de Maupassant est riche en thèmes et même aux genres. Principalement, Guy de Maupassant est considéré pour l’auteur des contes. Ce fait est justifié par deux cent contes qu’il écrivit. Néanmoins, Maupassant ne s’est pas consacré seulement aux contes. Il n’écrivait jamais pour l’argent mais la littérature et l’écriture devenaient ses passions. C’est pourquoi il écrivait jusqu’à la fin de sa vie : la littérature était pour lui un de ses exutoires. À ce sujet, Maupassant est presque toujours stylisé dans ses personnages et pour cette raison il est important de connaîre sa vie afin de mieux comprendre les personnages et les sujets dans ses livres. Son style littéraire n’est pas exactement spécifié. Il détestait les analyses et les théories littéraires. Une fois il écrivit à Paul Alexis :

Je ne discute jamais la littérature, ni principes, parce que je crois cela parfaitement inutile.26

Il n’utilisait aucune forme, aucune recherche ; Maupassant n’apportait rien au français, il n’usait pas de néologismes. On sait que Flaubert employait des phrases sans ponctuation, sans participe, sans passé défini, des phrases sans conjonctions ; ces éléments se trouvent conséquemment dans l’écriture de notre auteur.27

1.3.1. Les thèmes typiques pour Maupassant

Les sujets des contes sont même développés dans ses romans, Guy de Maupassant a écrit en entier cinq romans : , Bel-ami, , Mont-Oriol, Fort comme la mort, Notre cœur. Premièrement, c’est la peur, le pessimisme de vie, les hallucinations, la folie qui accompagnaient la moitié de sa vie et qui s’infiltraient toutes dans ses œuvres sous différentes formes. Ensuite, il faut mentionner la nature, les voyages, les femmes et l’incroyance au surnaturel. Dans la plupart des contes il y a plus de sujets qui sont connectés l’un à l’autre.

26 Cf LEMOINE, F. Op. cit., p. 58. 27 Ibid., p. 110. 17

La nature est pour lui l’une des plus grandes inspirations parce qu’il cherchait tout ce qui lui apportait la joie de la vie. Il adorait la mer, les fleuves, et le paysages. Presque toute la nature, qu’il décrivait, était liée à Étretat.28

Ensuite, l’amour et les femmes, sont deux autres sujets très récurrents dans son œuvre. Les femmes qui occupaient une part importante de sa vie sont devenues en même temps un désastre pour cet écrivain. En dépit de beaucoup d’intrigues et de femmes, il restait souvent seul et cette solitude est devenue aussi une source de la peur et un état d’esprit ainsi formulé dans ses contes. Il décrivait tous les types des femmes : jeunes, âgées, riches ou pauvres mais le plus souvent les femmes mariées. Les femmes sont présentées de manière détaillée, il les aimait et il les idéalisait. Ajoutons que son époque et aussi celle des suffragettes qui combattaient pour que les femmes puissent voter. Maupassant dit à ce sujet :

Puisque la femme revendique des droits, ne lui en reconnaissons qu’un seul : le droit de plaire.29

La vraie femme que j’aime, moi, c’est l’Inconnue, l’Espérée, la Désirée, celle qui hante mon cœur sans que mes yeux aient vu sa forme, et dont la séduction s’accroît de toutes les perfections rêvées.30

Ces citations nous affirment que d’après cet écrivain célèbre, les femmes avaient des buts primordiaux : de pleurer. Les femmes qui l’irritaient étaient capables de le séduire. Maupassant aimait la perversité, les prostituées, les coquettes ; il cherchait inconsciemment des complications, des choses pour lui sensuelles, bouleversantes et cette perversité était souvent liée avec la peur. Il se moquait du mariage qui signifie pour lui seulement la loi sociale, il favorisait la loi de la nature – la polygamie ; en conséquent, il la décrit également la relation de l’homme et de femme mariée.

Il aimait beaucoup les femmes de la haute bourgeoisie à cause de sa passion pour les salons où il passait beaucoup de temps, il y dissipait la solitude qui le terrifiait. Il y faisait aussi ses premiers pas littéraires en affirmant qu’il n’écrivait pas pour ces derniers, ni pour les bibliothèques.31 Il a affirmé des salons :

J’y allais comme nous allions tous là-dedans, parce qu’on y joue, parce que les femmes sont faciles et les hommes malhonnêtes. J’aime ce monde de flibustiers à décorations variées, tous étrangers, tous

28 Cf GISTUCCI, L. Op. cit., p. 6-11. 29 LEMOINE, F. Op. cit., p. 38. 30 Ibid., p. 38. 31 Cf Ibid., p. 36-40. 18

nobles…Tous parlent de l’honneur à propos de bottes, citent leurs ancêtres à propos de rien, racontent leur vie à propos de tout, hâbleurs, menteurs, filous, dangereux comme leurs cartes, trompeurs comme leurs noms, braves parce qu’il le faut, à la façon des assassins qui ne peuvent dépouiller les gens qu’a condition d’exposer leur vie. C’est l’aristocratie du bagne, enfin.32

Voyager, son autre passion qui lui permettait de partir, fuir, s’évader. Et les voyages, au moins à Étretat, avaient de l’importance pendant sa maladie quand il a commencé à perdre la raison. De 1880 à 1885, il a visité la Corse, l’Algérie, la Tunisie, la Bretagne, l’Auvergne, la Suisse, l’Italie et la Sicile. Il écrivait beaucoup de récits de voyage : Au soleil (1884), qui était écrit pendant son voyage en Afrique, est une critique des barbares, des méthodes de colonisation. Sa passion pour la fuite est exprimée dans un récit de voyages La vie Errante (1890).

Le voyage est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve... Celui – là nous ouvre les yeux et l’esprit… il nous révèle l’âme même du désert. 33

Il est connu que Maupassant n’aimait pas Paris ni la Tour Eiffel : il la surnommait « squelette disgracieux ». Le thème de Paris n’a aucune place dans ses contes et presque aucune place dans ces romans. Uniquement dans le roman Bel-ami, Fort comme la Mort et Notre Cœur et dans quelques contes.34

32 LEMOINE, F. Op. cit., p. 40. 33 Cf. LACAZE – DUTHIERS, G. Op. cit., p. 45. 34 Cf. Ibid., p. 45-48. 19

2. La peur dans l’œuvre de Guy de Maupassant

2.1. Le pessimisme et la peur chez Maupassant

Alors que la maladie a causé les changements de vie et de son écriture, il n’est pas possible de dire que sa peur et son pessimisme ont apparu en même temps que la syphilis. Le pessimisme, l’angoisse, la peur s’intepénétraient à la fois dans sa vie et dans son œuvre.

Le pessimisme de Maupassant avait déjà des racines plus profondément dans sa vie, depuis sa jeunesse, et tout comme lors de la jeunesse de Flaubert. En fait, les personnages dans l’œuvre des écrivains reflètent leur vie. Observons quelques citations suivantes de Maupassant :

Faut-il être aveugle et saoul de fierté stupide pour se croire autre chose qu’une bête à peine supérieure aux autres.

La pensée éclose et développée par un miracle nerveux des cellules de notre tête, toute impuissante, ignorante et confuse qu’elle est et demeurera toujours, fait de nous, les intellectuels, d’éternels et misérables exilés sur cette terre.

Le bonheur n’existe pas, il ne peut pas exister. La vie est un mal. Tout homme est un martyr condamné à la douleur et à la mort. Rien n’est, que la douleur et la mort.35

Beaucoup de gens qui s’intéressaient à l’œuvre de cet écrivain affirmaient aussi que c’était la maladie qui a causé son pessimisme et la peur dans ses contes, mais nous savons déjà que cet état était aussi dû à ses prédispositions familiales, avec, en outre, le fait qu’il n’a jamais connu l’amour, Maupassant passait toute sa vie seul, son ami unique était Flaubert. Et c’est la solitude qui est la principale source de la peur dans sa vie. Il y avait, bien sûr, beaucoup de femmes avec lesquelles il était en contact (Gisèle d’Estoc, Hermine Le Conte du Nouy, Marie Bashkirtseff) mais aucune de ces relations n’était de longue durée. Maupassant, qui était une personne très curieuse et compliqué, s’ennuyait beaucoup malgré sa passion pour les voyages, les femmes et les salons. Son état physique n’était

35 LACAZE – DUTHIERS, G. Op. cit., p. 59.

20

pas stabilisé, il ne faisait confiance à rien, à personne, encore moins à la vie. La mort est la seule certitude dans sa vie dont il avait peur !

Comme tout est triste et laid, toujours pareil, toujours odieux… Tout se divise en ennuie, farce et misère.36

La solitude m’emplit d’une angoisse terrible.37

Ensuite, sa mauvaise condition physique est souvent expliquée par les relations froides entre ses parents et par des prédispositions familiales. Maupassant sentait toujours que sa vie était en train de finir, elle n’avait jamais le sens pour lui.38 La peur de la mort et du surnaturel et la crainte de la solitude sont omniprésentes chez Maupassant. C’est leitmotiv de sa création et de sa vie :

Tant qu’on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux ; mais lorsqu’on arrive en haut, on aperçoit tout d’un coup la descente, et la fin qui est la mort… Derrière tout ce qu’on regarde, c’est la mort qu’on aperçoit...Vivre, c’est mourir… Toutes les religions sont stupides… avec leurs promesses égoïstes, monstrueusement bêtes. La mort seule est certaine. On naît, on grandit, on est heureux, on attend, puis on meurt.39

Dieu n’a jamais prévu la douceur et les mœurs pacifiques ; il n’a prévu que la mort des êtres acharnés à se détruire et à se dévorer… Dieu n’aime que tuer… Il a inventé les maladies, les accidents pour se divertir… il se paye des guerres… pour voir deux cent mille soldats, écrasés dans le sang et la boue, crevés, les têtes cassées par les boulets comme des œufs qui tombent sur une route…40

Comme la guerre est étroitement liée à ce leitmotiv, l’auteur l’implique dans ses histoires. Ses opinions sur la guerre sont bien présentées par exemple dans Sur l’eau. Maupassant prétendait que la victime principale des guerres est la politique. De même façon, Maupassant reniait aussi la politique parce qu’il ne comprenait pas comment quelqu’un puisse diriger les autres. Il aimait la liberté, la politique l’irritait.41

« J’ai toujours été un solitaire, un rêveur, une sorte de philosophe isolé », déclarait-il.42

36 LEMOINE, F. Op. cit., p. 117. 37 Ibid., p. 123. 38 Ibid., p. 121. 39 LACAZE – DUTHIERS, G. Op. cit., p. 59. 40 Ibid., p. 62. 41 Cf Ibid., 60-67. 42 Ibid., p. 64 21

2.2. La maladie

Quand Maupassant est tombé malade, son état physique était sans espoir d’être guéri. La médecine n’était pas encore si développée pour qu’il soit possible de traiter la maladie de Maupassant. En 1873, il a écrit :

Je me trouve si perdu, si isolé, si démoralisé, que je suis obligé de venir te demander quelques bonnes pages.43

En substance, les sujets et les motifs qui caractérisent l’œuvre de Guy de Maupassant apparaissaient dans ses récits du début à la fin de sa création de façon plus ou moins évidente. Les procédés créateurs étaient influencés par ses opinions, ses passions, son attitude de vie, et plus tard par sa maladie. Étant donné qu’il avait une certaine prédisposition héréditaire, la sensibilité psychique extrême dans toute sa vie, l’œuvre réflète tous ces éléments mentionnés. Il s’agit de la paralyse générale, le troisième stade de cette maladie. Les premiers symptômes chez Laure de Maupassant sont survenus déjà à peu près en 1877 et il s’agissait vraiment d’affections nerveuses. Les indices visibles sont arrivés en 1880, il s’agissait des troubles pupillaires, des problèmes avec la vue, des migraines, des hallucinations et des obsessions. En 1881, Maupassant a écrit pour la dérnière fois dans le journal Gil Blas :

Je suis tout à fait malade. Je n’y vois plus du tout. Je ne puis pas écrire parce que je ne suis plus maître de mes mots. Ma plume en écrit d’autres… Je ne sors pas par cet horrible froid.44

Il est difficile de constater où et quand il était contaminé ou si c’est sa mère qui a causé cette folie de façon héréditaire. En revanche, sa mère contestait toujours le caractère génétique du mal de son fils En outre, il existe beaucoup de preuves que la mère et le frère de Maupassant éprouvaient aussi une paralysie générale et que cette maladie était donc prédestinée pour notre auteur.

43 PILLET, M. Le mal de Maupassant. Lyon, Paris : Grande librairie médicale, 1911. p. 58. 44 MARTINEZ, F. Op. cit., p. 332. 22

La paralysie générale est souvent causée par la syphilis. En supplément, la maladie chez Mme de Maupassant a commencé par des migraines, elle voyait des oiseaux, des étincelles au-dessus d’elle.45 En 1883, Guy est allé consulter Edmont Landolt qui était un ophtalmologiste spécialisé et qui a diagnostiqué une paralysie partielle parce que Maupassant avait l’accommodation de l’œil gauche, et l’œil droit commençait à être faible. Il ne pouvait alors presque plus lire, ni écrire. Depuis 1884, sa santé commence à s’aggraver. Les conséquences sont évidentes dans la nouvelle Lui et le Horla. Il y décrit un corps malade, une âme désagrégée, les traces et les signes de sa maladie augmentantes. Il commençait à être trop rude, grognon, irritable, son écriture est obscure, moins compréhensible, avec des fautes (revierai au lieu de reviendrai ; touches pour douches ; lide pour lire)46. La mélancolie et la folie commence à l’envahissent.47 En 1891, sa maladie s’est précipitée vers la catastrophe qui a culminé en 1892 quand il voulait se suicider (dans la nuit du 1er au 2 janvier 1892 après la visite chez sa mère à Nice48). Puis le 7 janvier 1892, il est parti séjourner dans la maison du docteur Blanche, à Paris. Les mois suivants étaient catastrophiques, la peur et l’agonie le torturaient. Il n’était plus capable de créer. Il ne mangeait presque rien à cause de ses douleurs aux mâchoires, il ne pouvait plus dormir, ni contrôler ses mouvements.49

Maupassant se promenait toujours dans la cour du premier préau et criait continuellement après un ennemi invisible avec lequel il voulait se battre. Il criait un, deux, trois, comme un duel, et la nuit il parlait de millions et de pédérastie, souvenait M. Lumbroso.50

Au cours de quinze ans, l’écrivain est changé complètement son caractère :

Je suis torturé de douleurs dans tout le corps , surtout dans la tête et dans le ventre. J’ai des sciatiques ; et, au bas du cou, à la naissance de la colonne vertébrale une souffrance qui ne cesse pas… J’ai peur aussi, en y songeant, de la réverbération de la mer pour mes yeux qui deviennent de plus en plus délicats. Je croyais que j’allais me remettre assez pour faire cette tentative. C’est le contraire qui arrive. Si j’y renonce, ou si j’y échoue que faut-il faire ?51

45 PILLET, M. Op. cit., p. 25-28. 46 LOUIS, T. Op. cit., p. 62. 47 Cf LEMOINE, F. Op. cit., p. 127-132. 48 LACAZE – DUTHIERS, G. Op. cit., p. 72. 49 Cf GISTUCCI, L. Op. cit., p. 9. Cf LACAZE – DUTHIERS, G. Op. cit., 70-73. 50 LOUIS, T. Op. cit., p. 77. 51 MARTINEZ, F. Op. cit., p. 342. 23

Beaucoup de médecins essayaient de l’aider, notamment les professeurs Lacassagne et Charles Lapierre qui le considéraient comme un candidat à la paralysie générale. Ils affirmaient que les symptômes témoignaient le surmenage physique. Charles Lapierre a constaté :

Etrange névrose qui affecte successivement tous les organes et qui semble être un héritage maternel. La mère, d’une intelligence supérieure, en souffrit toute sa vie et cependant, malgré des crises qui l’ont souvent mise en danger de mort, elle est arrivée à un âge qui l’a fait survivre à ses deux fils. Il eût fallu à Maupassant, pour combattre les effets de l’hérédité, toute autre chose que l’existence surchauffée qu’il menait.52

Mais qu’en était-il de ses migraines ? Allait-il en souffrir tout le temps ou ce n’était que les prémices de la maladie ? Il est sûr que les migraines le faisaient énormément souffrir, par exemple des picotements, des visions lumineuses, des brouillards rouges, des états vertigineux et nauséeux, des problèmes au niveau de vue, de l’ouïe, de l’odorat et du goût, du somnambulisme, des vertiges, des cauchemars, des maux de dos, des frissons, des hallucinations à cause de l’influence de l’éther.

Les derniers jours de sa vie, il a demandé que personne ne lui rende visite, il avait peur de tous et de tout, il ne faisait confiance qu’aux médecins.53

En dépit de toutes ses misères, la maladie a apporté à Maupassant la gloire, il est devenu un « patron » des contes et c’est finalement sa tristesse qui a causé son génie. Mais beaucoup de médecins et spécialistes de littérature se demandent si ces œuvres sont un résultat de son « cerveau syphilitique ». Maupassant possédait déjà ce trouble d’esprit au début de sa vie.

52 PILLET, M. Op. cit., p. 41. 53 Cf LOUIS, T. Op. cit., p. 30-78.

24

La partie pratique

3. La Peur

3.1. La peur du point de vue psychologique

La peur et l’anxiété forment ces parties de notre existence que nous vivons toute notre vie. Elles ont une influence sur nous, sur notre comportement, sur notre état physique et psychique. Leur qualité et intensité sont très importantes. Avec elles, notre vie est quelque fois difficile mais sans elles il n’est pas possible de vivre. La crainte et l’angoisse sont des catégories d’émotions. Des recherches spécialisées décrivent la peur même si cette émotion est principalement individuelle. Les émotions se passent dans le cerveau et sont visibles sur le visage et sur le comportement. Elles sont très subjectives et évoluent constamment.

3.1.1. La peur

La terreur est une émotion qui influence tout : les humeurs, les actions, les états psychiques. Même, elle peut être positive quand elle nous avertit des situations dangereuses et nous aide à survivre. Mais la crainte est le plus souvent négative parce qu’elle aggrave le comportement et l’état psychique et provoque des abus, des terreurs, rendant les gens plus influençables. Cette émotion dépend évidemment de la personnalité, du fait si la personne est instable ou stable. Les éléments qui mettent en marche cette émotion sont nombreux et se rapportent aux impulsions d’optique et d’acoustique.54

En général, la peur est une réaction face au danger, mais elle est naturelle. Cette émotion peut tuer en dépendance de l’intensité. La crainte, qui est apprise, est typique chez les enfants, également chez les adultes (par exemple la peur du dentiste, de la mort, etc.). C’est quelque chose qui accompagne les gens pendant toute leur vie. Les éléments

54 Cf KERN, H. MEHL, CH. NOLZ, H. PETER, M. WINTERSPERGER, R. Přehled psychologie. 1. vyd. Praha : Portál, 1999, p. 63 – 67. ISBN 80-7178-240-8. 25

qui nous effraient fréquemment sont la vieillesse, la mort, la solitude, les maladies. De plus, elles sont vraisemblablement, provoquées par les traumatismes psychiques survenus durant l’enfance ou à cause de maladies physiques ou psychiques. Ces causes dépendent de la société et de l’interaction d’un individu avec celle-ci. La frayeur se réfère aux fondations génétiques, aux expériences et aux traits de caractère. Les manifestations de la crainte sont l’assèchement de la bouche, la chair de poule, la sueur froide, l’accelération du rythme cardiaque, la pâleur, la voix troublée, les sentiments de détresse, les sentiments poignants et d’insécurité, l’abattement. D’après la théorie de Darwin, la peur est un reste de la réaction de fuite.55

3.1.2. L’angoisse

L’angoisse était aussi discutée par beaucoup de philosophes, par exemple S. Kirkegaard a dit que c’était une émotion spécifiquement humaine qui dépend du mode de vie. Il est important de ne pas la confondre avec la crainte. Aussi J. P. Sartre disait que l’angoisse est un sentiment quand l’homme vit nu et seul et sous un ciel indolent.56

De plus, elle n’est pas spécifique ; dans la majorité des cas, il est difficile de distinguer les origines de l’angoisse et de la préciser. Puis, elle est liée à l’étrangeté du monde et à l’existence en général. Quelques philosophes affirmaient que si nous sentons l’angoisse, nous existons. Les situations qui la produisent le plus sont suivantes : la maladie, la menace physique, le travail, les conflits familiaux, les problèmes financiers. Tout dépend de l’échelle de valeurs.

S’il s’agit de la mort, de la maladie, de la vieillesse, nous parlons d’une angoisse anticipative. Il ne s’agit pas seulement de la crainte de la non-existence mais aussi, de la crainte due à l’ignorance de ce qui arrivera après la mort. La dépression causée par cette émotion est très fréquente, elle est comprise comme un syndrome de la tristesse, de l’abattement et de l’affaiblissement de l’activité.57

55 Cf NAKONEČNÝ, M. Lidské emoce. 1. vyd. Praha: Academia, 2000. p. 8-29, 255-299. ISBN 80-200- 0763-6. 56 Cf Ibid., p. 240-250. 57 Cf Ibid., p. 240-246. 26

Freud assurait en 1926 que l’anxiété était le problème essentiel de toutes les névroses. À cause de l’anxiété l’homme souffre de maladies corporelles. Les signes de l’anxiété ressemblent à ceux que nous sentons pendant la peur : les battements du cœur, les difficultés avec la respiration, des vertiges, la faiblesse, etc.58

Pour conclure, avec la peur et l’anxiété, ces états sont dû aux modifications des fonctions du cerveau, des organes, des muscles. Tout à fait, ce sont des éléments qui nous compliquent la vie et aggravent nos activités habituelles.

3.2. La peur dans les contes de Guy de Maupassant

D’après Gérard Genette, il est possible de distinguer quatre situations générales dans lesquelles le narrateur peut se trouver. Il s’agit des termes suivants :

Extradiégétique59 - le narrateur raconte sa propre histoire Intradiégétique60 - le narrateur raconte une histoire de quelqu’un d’autre Heterodiégétique61 - le narrateur ne représente aucun personnage du récit, il est absent Homodiégétique62 - le narrateur est présent dans le récit

Dans le même chapitre, Gerard montre, comment il est possible de lier ces présentées. Conséquemment, il commente quatre types de statut du narrateur suivants : extradiégétique-heterodiégétique63 - narrateur au premier degré qui raconte une histoire d’où il est absent extradiégétique-homodiégétique64 - narrateur au premier degré qui raconte une histoire d’où il est présent

58 Cf BAŠTECKÁ, B. GOLDMAN, P. Základy klinické psychologie. Praha : Portál, 2001, p. 157 – 158. ISBN 80 – 7178 – 550 – 4. 59 GENETTE, G. Figures III. Paris : Édition du Seuil, 1972. p. 238. 60 Ibid. 61 Ibid., p. 252. 62 Ibid. 63 Ibid., p. 255. 64 Ibid. 27

intradiégétique-heterodiégétique65 - narrateur au second degré qui raconte une histoire d’où il est absent intradiégétique-homodiégétique66 - narrateur au second degré qui raconte une histoire d’où il est présent.

Sur la base de cette théorie de Gérard Genette, nous avons essayé de distinguer les types de narrateurs dans les contes choisis.

3.2.1. Sur l’eau (1876, La Maisson Tellier)

Nous distinguons dans l’histoire Sur l’eau deux types de narrateur, dont le premier semble être l’écrivain lui-même, le deuxième raconte ses propres expériences et impressions. Les lignes de narration, menées par ces deux narrateurs, sont assez simples : la première représente une sorte d’exposition dans laquelle l’auteur approche du lecteur l’ambiance d’été, des vacances, du milieu agréable où domine la Seine. Dans cette atmosphère, il laisse entrer un canotier qui raconte sa propre histoire. Sa force consiste surtout dans la description de la nature et des états d’esprit. Au moment, où dans l’histoire entrent deux autres canotiers, le dénouement rationnel arrive assez vite. Le premier narrateur est, selon la terminologie de Genette, intradiégétique- heterodiégétique ; il crée une sorte du récit encadré (connu surtout grâce aux nouvelles de Boccace), c’est-à-dire, il introduit le lecteur dans le milieu et dans la situation, dans laquelle le canotier, en tant que l’autre narrateur - extradiégétique-homodiégétique – entre directement. L’histoire du premier narrateur est incorporée dans un temps indiqué : l’été dernier. L’espace est un peu plus concret : une petite maison de campagne – le bord de la Seine – plusieurs lieux de Paris. La beauté et le charme de ce lieu est souligné par le fait que le narrateur y aimait retourner chaque soir. De cette manière, il était naturel qu’il ait fait connaissance de quelqu’un. Celui, dont l’histoire va venir, est un homme très étroitement lié aux eaux du fleuve. La courte présentation de ce personnage est réalisée par l’intermédiaire de la gradation de cette liaison ; d’abord,

65 Ibid., p. 256. 66 Ibid. 28

il s’agit d’un parallélisme : toujours près de l'eau, toujours sur l'eau, toujours dans l'eau par lequel l’auteur souligne la fatalité et la prédestination du sort de cet homme. Ensuite, il gradue ce qu’il vient de présenter : Il devait être né dans un canot, et il mourra bien certainement dans le canotage final. La scène est préparée, une des histoires, où le mystère et la peur de l’inconnu domine, commence. Dans le contraste aux « simples » habitants des rues, le narrateur place ceux qui vivent avec la rivière ; les métaphores se multiplient, graduent et entrelacent : la rivière devient une chose mystérieuse, profonde, inconnue, le pays des mirages et des fantasmagories. L’auteur aussi montre les images de la rivière au cours de la nuit, où l'on entend des bruits que l'on ne connaît point, où l'on tremble sans savoir pourquoi, comme en traversant un cimetière. Ensuite, le narrateur se concentre sur la description magique de la rivière et de la nature qui l’entoure par les métaphores (Il faisait un temps magnifique ; la lune resplendissait, le fleuve brillait, l'air était calme et doux…). Par l’évocation d’un seul son, contre moi, une grenouille coassa, le canotier brise cette idylle et la situation change immédiatement. La peur envahit le pêcheur, ses sentiments graduent, il est complètement attaqué par les pressentiments et l’intuition inexplicables. La situation est transmise au lecteur grâce aux mots comme : la sueur froide, le brouillard rampait, la plaine toute pâle, les tâches noires, j’étais comme enseveli, des imaginations fantastiques, la malaise horrible. A ce moment culminant, où le personnage principal est complètement attaqué par la peur inexprimable, l’auteur y incorpore les idées concernant le dédoublement de la personnalité, la schizophrénie :

Soudain, un petit coup sonna contre mon bordage. Je fis un soubresaut, et une sueur froide me glaça des pieds à la tête. Ce bruit venait sans doute de quelque bout de bois entraîné par le courant, mais cela avait suffi et je me sentis envahi de nouveau par une étrange agitation nerveuse… et il me venait des imaginations fantastiques…. Et que la rivière devait être pleine d’êtres étranges qui nageaient autour de moi… j’avais les tempes serrées, mon cœur battait à m’étouffer.67

Il essayait de se calmer mais la peur et d’autres visions l’envahissaient. Il était impuissant et de plus, il ne pouvait pas arreter les pensées négatives :

67 Maupassant, G. Contes et nouvelles 1. Paris : Édition Gallimard, 1974. p. 7-8. 29

J’essayai de me raisonner. Je me sentais la volonté bien ferme de ne point avoir peur, mais il y avait en moi autre chose que ma volonté, et cette autre chose avait peur…Cette effroi bête et inexplicable grandissait toujours et devenait de la terreur.68

L’image finale, le point de tout récit, est présenté sans aucun commentaire. Le lecteur approuve un certain soulagement mêlé avec l’horreur, ce qui était en effet le but de ce conte.

3.2.2. La Peur (1882, Conte de la bécasse)

Du point de vue de narrateur, cette histoire comprend deux lignes : la première est indiquée par le paragraphe d’introduction, par une certaine exposition qui introduit le lecteur dans le milieu. Le temps est donné par les mots après dîner, l’espace est plus riche, exprimé par les substantifs suivants : la Méditerranée, le ciel ; puis, l’auteur se concentre plus sur le détail de cet immense univers : lune, étoiles, eau, bateau. Cet espace limité, ou plutôt libéré à l’infini, est enrichi par les adjectifs qui le rendent plus suggestif : une grande calme, le ciel…ensemencé d’étoiles, l’eau toute blanche, la lumière de lune bouillonnant. Contre la couleur de la nuit et de la fumée, il y a cinq expressions de la clarté et de la lumière : une grande lune calme moirait, ensemencé d'étoiles, l'eau toute blanche, remuait tant de clartés, la lumière de lune bouillonnant. Toutes ces descriptions, des métaphores, des images de la nuit créent une ambiance du calme, d’une soirée agréable qui invite à raconter des histoires. Ce moment arrivent. Après la partie introductive racontée par un narrateur extradiégétique-heterodiégétique, un petit groupe d’hommes commence à parler. L’un après l’autre raconte sa propre expérience avec la peur. Les noms ni les fonctions des personnages ne sont pas importants ; par contre, leur conception de la peur est essentielle. Le narrateur est maintenant extradiégétique-homodiégétique. Dans la première histoire, le contraire à l’image de la nature paisible du début du conte est offert par celle du désert ; c’est aussi une certaine sorte de la mer. Ses dangers sont exprimés par des nouveaux contrastes : le sable uni, le sable droit des interminables plages X un ouragan ; vagues immobiles X des flots déchaînés. L’oxymore est montré dans les locutions suivantes : une tempête silencieuse, des

68 Maupassant, G. Contes et nouvelles 1. Paris : Édition Gallimard, 1974. p. 8-9. 30

vagues immobiles, des flots déchaînés, mer furieuse, muette et sans mouvement. L’ambiance du désespoir et de la perte laisse entrer les fantômes de la mort ; sa présence est accentuée par le rythme de sa marche, par le tambour imaginaire, hallucinatoire, affolant. Sa voix pénètre dans la conscience des personnages de l’histoire, mais également dans la conscience des lecteurs par les expressions suivantes : un tambour battait, le mystérieux tambour des dunes ; il battait distinctement, tantôt plus vibrant, tantôt affaibli, arrêtant, puis reprenant son roulement fantastique. […] ce tambour insaisissable m'emplissait l'oreille de son bruit monotone, intermittent et incompréhensible. L’autre récit a à peu-près la même structure. Le narrateur se trouve en hiver, dans la nuit dans une forêt du nord-est de la France. L’espace est spécifié par la maison d’un forestier et sa famille. Tous craignent l’arrivée du spectre d’un braconnier tué par le forestier. L’ambiance est donnée par les personnes armées et effrayées, ensuite par la tempête, les coups du judas. La crise arrive au moment où le vieux chien aveugle se dresse, commence à hurler de manière extrêmement affolante de façon que les habitants le jettent à l’extérieur. Quand tous ont l’impression que le prétendu mort est arrivé, son silhouette fantomatique est éliminée par un coup de fusil. Le matin tout le monde, le lecteur inclus, comprend, que c’était le chien qui voulait entrer de nouveau dans la maison. La question existentielle, un regret inexprimable restent cachés entre les lignes : si l’on n’était pas tellement superstitieux, affolé par la mort du braconnier, le chien serait encore avec les autres, sauf et sain. Le conte La peur n’est pas encadré par le récit du narrateur extradiégétique- heterodiégétique. Le lecteur reste avec ses propres pensées excitées par les histoires lues :

31

Malgré mes efforts, je sentais bien qu’une terreur profonde tenait ces gens… Las d’assister à ces craintes imbéciles, j’allais demander à me coucher, quand le vieux garde tout à coup fit un bond de sa chaise, saisit de nouveau son fusil, en bégayant d’une voix égarée.69

… et la peur, l’épouvantable peur entrait en moi ; la peur de quoi ? Le sais-je ? C’était la peur, voilà tout… le paysan qui m’avait amené, se jeta sur elle, dans une sorte de paroxysme de terreur furieuse, et, ouvrant une porte donnant sur une petite cour, jeta l’animal dehors.70

Et je vous jure qu’au fracas du coup de fusil que je n’attandais point, j’eus une telle angoisse du cœur, de l’âme et du corps, que je me sentis défaillir, prêt à mourir de peur… Nous restâmes là jusqu’à l’aurore, … crispés dans un affolement indicible.71

Ces trois paragraphes illustrent la gradation des sentiments de peur qui passent du vieillard et de sa famille au narrateur de façon que celui-ci devient presque fou. La peur est dans cette nouvelle causée par les circonstances établies encore avant l’arrivée de l’homme qui raconte. Une autre sorte de la peur est présentée dans le conte suivant.

3.2.3. La Main (1883, Contes du jour et de la nuit)

Cette nouvelle maupassautienne comprend une seule ligne de narration : Monsieur Bermutier, juge d’instruction, est le seul narrateur de l’histoire. Il commence par une anticipation de quelque chose d’inhabituel, il continue par l’histoire de sir John Rowell et de la main noire et il finit sa narration par une certaine conclusion rationnelle. Le cadre de la nouvelle est créé par les pensées et les réflexions « actuelles » de Monsieur Bermutier et le sujet du conte même est concentré dans les souvenirs du même homme. Avec ce temps du récit, les espaces sont liés de façon suivante : le juge d’instruction parle dans un lieu indéterminé ; le lecteur ne sait pas du tout si tous les personnages de l’exposition (le juge et quelques dames) se trouvent dans un palais de justice ou dans l’un des salons de Monsieur Bermutier ou ailleurs. On sait très vaguement qu’on est à Paris. Les souvenirs du juge reviennent à Ajaccio, à une époque de son passé. Au départ, le juge n’est que le narrateur extradiégétique, au moment où il commence à parler de l’histoire ajaccienne, il devient le narrateur extradiégétique-homodiégétique. La saison de l’année n’est pas indiquée non plus. Le personnage de John Rowel est entouré du mystère du début à la fin sans rien révéler. Il n’y a que des suppositions. Cette réalité sert à Maupassant de développer et

69 Ibid., p. 56. 70 Ibid., p. 56-57. 71 Maupassant, G. Conte de la bécasse. Édition 58. Paris : Maury – Imprimeur. P. 57. 32

agrandir le mystère concernant Rowel. Toutes les présomptions commencent par une seule phrase simple : Des légendes se firent autour de lui. L’auteur ne quitte pas, jusqu’à la fin, cette optique. En question restent toujours : son passé, ses chasses, la possession d’un grand nombre d’armes qui étaient toujours en état d’alerte, la vengeance, la main noire et finalement sa mort. Il y a au moins cinq ou six éléments qui bouleversent de manière spontanée et constamment la curiosité du lecteur et qui reste irrésolus. Dans le conte de Guy de Maupassant il y a deux types de langage : le premier soutenu et littéraire, le deuxième est le français d’un étranger avec un accent personnel. Le récit ne contient pas des gradations importantes comme dans les autres contes où la peur jour son rôle primordial. En accord avec le caractère de cet Anglais, qui était mort étranglé, le style rappelle celui des journaux ; la majorité des phrases sont courtes, sans l’accumulation importante des adjectifs ou des synonymes en général, sans parallélismes. L’auteur n’a employé que six points d’exclamation et deux points d’interrogation, ce qui, dans le style de notre auteur, une très basse quantité. La peur est principalement liée avec à la main noire :

Sur un carré de velours rouge, un objet noir se détachait. Je m’approchai : c’était une main, une main d’homme. Non pas une main de squelette, blanche et propre, mais une main noire desséchée, avec les onglesjaunes, les muscles à nu et des traces de sang ancien, de sang pareil à une crasse, sur les os coupés net, comme d’un coup de hache, vers le milieu de l’avant-bras.72

Elle voulait toujours s’en aller. Cette chaîne été nécessaire… - Est-ce un fou, ou un mauvais plaisantin ? Mais la figure demeurait impénétrable, tranquille et bienveillante… Je remarquai cependant que trois revolvers chargés étaient posés sur les meubles, comme si cet homme eût vécu dans la crainte constante d’une attaque.73

Aussi le témoignage du valet de l’Anglais nous confirme que l’état de John Rowell était plus que mystérieux et terrifiant :

Souvent, prenant une cravache, dans une colère qui semblait de la démence, il avait frappé avec fureur cette main séchée, scélée au mur et enlevée, on ne sait comment, à l’heure même du crime. Il se couchait fort tard et s’enfermait avec soin. Il avait toujours des armes à portée du bras. Souvent, la nuit, il parlait haut, comme s’il se fût querellé avec quelqu’un.

Le mystère de la mort bizarre de Hohn Rowel est anticipé et commenté par quelques mots-clés, dont il nous faut souligner comme il suit : une chose étrange, une main

72 Maupassant, G. Un fou et autres contes noirs. Šílenec a jiné temné příběhy. České Praha :Garamond, 2006. p. 32/33. 73 Ibid., p. 32/33-34/35. 33

d´homme noir désséché avec des ongles jaunes, des traces de sang ancien, une énorma chaîne de fer, des tendons énorme, l´assassinat, le cadavre, un frisson, le mort, une phalange coupée, un scorpion, une araignée, le cimetière, la tombe. La peur de la présente nouvelle a sa source dans les événements et les éléments inexplicables. Celle de la nouvelle suivante a son explication plus rationnelle.

3.2.4. Misti (1884, la revue Gil Blas)

L’histoire a deux lignes de narration et conséquemment deux narrateurs. Le premier, un jeune homme, « garçon », un peu pervers et sûr de lui, est le narrateur extradiégétique-homodiégétique, l’autre, une vieille femme, « sorcière » d’après Maupassant, occupe la position du narrateur du même sorte, celle du narrateur extradiégétique-homodiégétique. L’histoire de la relation amoureuse du jeune homme et d’Emma, sa maîtresse, forme l’encadrement du récit transféré par la vieille dame. La courte période de l’amour tragique crée le noyau de toute la nouvelle. Le début du conte a son temps indéterminé ; à un certain moment, le cours monotone des jours est interrompu par le temps donné : un jour. C’est aussi le moment de la concrétisation de l’espace qui est resté vague jusqu’à ce temps-ci. Le couple se trouve dans un assommoir de Montmartre, puis dans une affreuse maison, derrière les Buttes-Chaumont où la voyante raconte son histoire :

Elle habitait au sixième étage, dans une affreuse maison, derrière les Buttes-Chaumont. On s’y rendit le lendemain. Sa chambre, un grenier avec deux chaises et un lit, était pleine de choses étranges, d’herbes pendues, par gerbes, à des clous, de bêtes séchées, de bocaux et de fioles contenants des liquides colorés divers. Sur la table, un chat noir empaillé regardait avec ses yeux de verre. Il avait l’air du démon de ce logis sinistre.74

La structure du conte a sa disposition exacte : il est possible de diviser tout le récit en quatre parties suivantes : le jeune homme raconte de ses relations ; le jeune homme et Emma se trouvent à Montmartre ; la vieille dame raconte son histoire ; la fin. Si nous considérons les première et quatrième parties pour le cadre de tout le conte, cet encadrement présente une moitié de toute la narration, les moments passés à Montmartre un quart et l’histoire de la vieille dame l’autre quart. Dans les première et dernière parties, le récit et son ambiance sont calmes, presque idylliques, dans la

74 Ibid., p. 70/71. 34

seconde, le sentiment de quelque chose d’inhabituel apparaît et successivement grandit et dans la troisième, un épisode cruel d’une vie perdue représente une certaine crise connue des drames antiques. La disparition de Misti devient une sorte de la catharsis.

Les éléments de la peur dans ce conte, nous pouvons les voir dans beaucoup d’énoncés, cette fois-ci, c’est Emma qui est incorpore en elle-même les sentiments de la peur et de l’angoisse.

3.2.5. Un fou (1885, Monsieur Parent)

Le conte comprend deux lignes de narration qui s’enchevêtrent et complètent. La nouvelle sur la mort d’un certain Jacques Parent déclenche les souvenirs de la personne qui raconte la base de la folie de ce personnage mort. L’observation du narrateur extradiégétique-homodiégétique est accompagnée des dialogue de celui qui raconte et observe et du héros souffrant d’une capacité extraordinaire – de dominer les animaux et les choses au temps d’un orage. La pluie devient un deus ex machina libérateur, le héros, le narrateur et aussi la nature, tout se calme. Cette histoire ne contient pas la peur en tant que dans les contes précedants, nous n’en observons pas dans le texte, elle provient principalement d’un personnage, qui engendre la terreur et cause aux lecteurs la chair de poule. Le narrateur raconte l’histoire du chef d’un haut tribunal qui était considéré pour homme très sérieux, poli et juste. Il savait résoudre tous les crimes et tous les meutres au cours de sa vie ; finalement, il est mort. Dans son bureau, le notaire a trouvé un dossier nommé « Pourquoi ? » qui contenait les réflexions sur la tuerie et sur la vie et expliquant si les meurtres étaient normaux. Faire et détruire. Entre outre, il se demandait pourquoi l’assassinat est un crime ? Tuer est pour lui la nature humaine pour que les autres puissent vivre. Les gens tuent les animaux à cause de la nourriture, et à la suite, le désir de tuer est dans le sang de tous ! Le meurtre est puni de la loi ! C’est tout ! Et il s’est mit à critiquer l’État (comme l’auteur) :

35

La nature aime la mort ; elle ne punit pas, elle ! Ce qui est sacré, par exemple, c’est l’état civil. Voilà ! C’est lui qui défend l’homme. L’être est sacré parce qu’i est inscrit à l’état civil ! Respect à l’état civil, le Dieu légal. À genoux !75

L’État peut tuer deux cent mille gens parce qu’il a le droit de se modifier mais l’ individu ? Non ! Et dans cet extrait des appréciations, nous trouvons la dépravation parce que l’auter du dossier avoue sa passion de tuer et de voir le sang ! Il adore les gens saignants :

La tentation ! La tentation, elle est entrée en moi comme un ver qui rampe…dans mon esprit, qui ne pense qu’à ceci : tuer ; dans mes yeux, qui ont besoin de regarder du sang, de voir mourir ; dans mes oreilles, où passe sans cesse quelque chose d’inconnu, d’horrible, de déchirant et d’affolant, comme le dernier cri d’un être…76

Premièrement, c’était « seulement » l’oiseau qu’il a coupé avec les ciseaux. La passion, avec laquelle il décrit la joie de tuer est effrayante :

… dans ma main, où je sentais battre son cœur. Il avait chaud… je le serrais plus fort ; son cœur battait plus vite ; c’était atroce et délicieux. J’ai failli l’étouffer. Mais je n’aurais pas vu le sang. Alors j’ai pris des ciseaux, de courts ciseaux à ongles, et je lui ai coupé la gorge en trois coups, tout doucement.

Et ensuite, en admirant le sang rouge et en le goûtant, il s’extasiait devant cet oiseau mort ! Puis, il a caché des preuves et faisait comme si rien ne se passait. Mais la mort de l’oiseau ne suffisait pas du tout ! La tentation de tuer et de voir le sang graduait. Il devait tuer un homme ! Il le fit ! Il a étranglé sa victime, ensuite il a tué un pêcher avec bêche avec laquelle il lui a fendu la tête. La passion de tuer est bien décrite :

L’envie de tuer me court dans les moelles. Cela est comparable aux rages d’amour qui vous torturent à vingt ans.77

Parmi les contes de Guy de Maupassant se trouvent encore deux qui sont intiulés de presque même façon : Fou ? (1882), Un fou ? (1885), Un fou (1884). Tous les récits sont racontés par une personne qui vit son sort extraordinaire d’une personne obsédée par une passion criminelle ou inexplicable. La seule histoire Un Fou ? parue en 1884 contient une certaine catharsis, même si le lecteur apprend justement au début que le héros était mort dans une maison de santé. Le texte de 1885 est le plus pervers : le

75 Ibid., p. 98/99. 76 Maupassant, G. Op. cit., p. 100/101. 77 Ibid., p. 106-109. 36

lecteur a l’impression qu’il s’agit de la constatation d’un spécialiste sur la maladie psychique d’une personne considérée pour un homme sans défaut, honnête et juste. La catharsis n’est pas possible. Aucun assassin ne tue sans motivation interne sans obsession pathologique. Le récit écrit en première personne est un journal intime qui terrifie par sa sincérité liée à la cruauté démoniaque et sans pitié ; c’est un journal écrit avec précision surprenante qui donne l’impression d’être un acte juridique ou médical dirigé extrêmement en détail. C’est, entre autres, cette précision qui terrifie. 78

3.2.6. La Petite Roque (1885, La Petite Roque)

Cette fois-ci, le récit a une seule ligne de narration et le narrateur est intradiégétique-heterodiégétique. La nouvelle est assez longue : la première partie raconte la découverte d’un cadavre d’une petite jeune fille :

… étendu sur le dos, un corps d’enfant, tout nu, sur la mousse… une petite fille d’une douzaine d’années… les bras ouvert, les jambes écartées… Un peu de sang maculait ses cuisses… Médéric se mit à avancer sur la pointe des pieds, comme s’il eût redouté quelque danger ; et il écarquillait les yeux.79

L’autre se concentre sur la cause, les circonstances et les conséquences du crime. La première partie devient un antipode de l’autre ; la situation du meurtre effectué est racontée de manière réelle, avec des constations presque journalistiques. La deuxième partie se dirige vers l’état d’esprit du maire, coupable du crime, qui devient de plus en plus malade à cause de ses visions :

tournant plusieurs fois sur lui-même, parcourut de l’œil tout l’appartement avec une angoisse d’épouvante qui lui crispait la face, car il savait bien qu’il allait la voir, comme toutes les nuits, la

78Le narrateur dans le premier conte de 1882 raconte son histoire du début à la fin, il revit sa passion, son amour exagéré, exacerbé au maximum jusqu’au niveau où un sentiment pareil dérange et même – tue. L’homme, jaloux de l’affection de son amante pour un cheval, préfère tue cet animal et justement après également la femme. Le récit est raconté dans une ligne linéaire, sans digression, comme s’il agissait d’une confession, mais de la confession d’un crime. Le conte de 1884 comprend deux lignes de narration qui s’enchevêtrent et complètent. La nouvelle sur la mort d’un certain Jacques Parent déclenche les souvenirs de la personne qui raconte la base de la folie de ce personnage mort. L’observation du narrateur extradiégétique-homodiégétique est accompagnée des dialogues de celui qui raconte et observe et du héros souffrant d’une capacité extraordinaire – de dominer les animaux et les choses au temps d’un orage. La pluie devient un deus ex machina libérateur, le héros, le narrateur et aussi la nature, tout se calme. 79 Maupassant, G. Op. cit., p. 116/117. 37

petite Roque, la petite fille qu’il avait violée, puis étranglée… Il commençait alors à haleter, à étouffer… Il marchait pour faire circuler le sang…80

Puis il se dressa, éperdu d’horreur… Elle gisait devant lui, sanglante et la face noire... Il dormit pourtant cette nuit-là ; il dormit d’un épais sommeil de brute… Il n’ouvrit les yeux qu’aux premières lueurs du jour, et il attendit, torturé par la peur du forfait découvert, l’heure ordinaire de son réveil.81

Le temps de la première partie passe au cours d’une journée, le temps de l’autre comprend tout l’été et l’automne. L’espace de la première partie est limité par le parcours du facteur, celui de la deuxième par le lieu du crime et l’espace où vit et bouge le maire ; c’est espace se rétrécit plusieurs fois en celui de sa chambre au cours des nuits. Avec le noir, les visions, les hallucinations deviennent plus suggestives. La souffrance infinie du meurtre semble évoquer la pitié par son intense ; le narrateur, lui- même, laisse passer le récit sans une remarque directe de sa compassion ou au contraire de son mépris. Il appelle le maire le meurtrier, il exprime sa pitié entre les lignes et en même temps il condamne cet être à la souffrance sans fin. L’intensification de la maladie, des sentiments transformés en une obsession poursuivant est exprimée par quelques phrases :

Il ne savait pas encore pourquoi les ténèbres lui semblaient effrayantes ; la nuit, la nuit opaque, plus épaisse que des murailles, et vide, la nuit infinie, si noire, si vaste, où l'on peut frôler d'épouvantables choses, la nuit où l'on sent errer, rôder l'effroi mystérieux, lui paraissait cacher un danger inconnu, proche et menaçant ! Lequel ? La nuit, la grande nuit impénétrable s'étendait par derrière jusqu'à l'invisible horizon. Il restait debout en face de cette ombre illimitée ; et tout à coup il y aperçut une lueur, une lueur mouvante, qui semblait éloignée.

La lumière de l’espoir et de la libération arrive encore une fois, juste avant la décision définitive de la fin violente de sa propre vie :

Il se sentait renaître dans cette belle aurore glacée, et plein de force, plein de vie. La lumière le baignait, l'entourait, le pénétrait comme une espérance.

80 Maupassant, G. Op. cit., p. 180-181 81 Ibid., p. 188/189-190/191. 38

Au moment de cette liberté éventuelle, le lecteur sent qu’il s’agit, selon toute probabilité, d’une fausse conviction qui serait immédiatement succédée par les visions terrifiantes. Après le refus de facteur, qui ne veut pas rendre la lettre à son expéditeur, le maire finit par le suicide projeté. Des remords l’apeuraient chaque jour, il était toujours nerveux, de plus en plus excitable, peureux, chaque son l’élançait, il tressaillait constamment, toutes les nuits il marcheait dans sa chambre et attendait l’apparition de la fille. Il ne croyait ni à Dieu, ni au diable et en conséquence il n’attendait aucune punition. Mais les nuits étaient synonyme de souffrance pour lui. Le conte La Petite Roque est l’un des plus pervers et effrayant. La peur de la mort, celle d’une petite fille, de l’effet de la mort en général, de la propre morte de l’auteur, en omniprésente, écrite et décrite dans les lignes et sentie entre les lignes. Cet effet influence l’attention du lecteur, il le tient en attention et en suspense. L’auteur utilise les lieux terrifiants : la forêt, la chambre nocturne. La peur est le suspense sont gradués par l’utilisation la répétition des mots en ligne (à mort ! à mort ! à mort !), les énoncés sont déchirés (dans… dans ma tour, dans la tour du Renard… Vous savez… non…). L’auteur aussi utilise les l’espace nocturne, dans l’obscurité, des soirs. Le personnage du meurtre questionne toujours soi-même, il est nerveux (Était-vrai qu’il remuait, ce rideau ?). La base de la peur de ce conte est psychique et finit par la punition du meurtre. En tout cas, les descriptions des états de l’âme sont tellement suggestives qu’elles n’évoquent pas auprès du lecteur la catharsis, mais la sensation du regret des vies complètement détruites et perdues.

39

3.2.7. Le Horla (1886, Le Horla)

Le narrateur du cadre du récit est représenté par le docteur Marrande qui devient le narrateur intradiégétique-homodiégétique, le narrateur du récit principal est extradiégétique-homodiégétique. La dignité et le caractère sérieux du médecin sont soulignés par les superlatifs : le plus illustre et le plus éminent des aliénistes ; son patient est présenté par le docteur aux autres (amis ? médecins ? l’auteur n’en écrit rien de plus proche) également par les superlatifs : le cas le plus bizarre et le plus inquiétant que j’aie jamais rencontré et par la comparaison suivante : [i]l était fort maigre, d’une maigreur de cadavre, comme sont maigres certains fous que ronge une pensée. L’affaire concernant ces deux personnes est exprimée par une anticipation menaçante et inquiétante. Le lieu est influencé par la présence de l’eau, plus exactement celle de la Seine ; l’espace est successivement limité et précisé : j’habitais une propriété sur les bords de la Seine, à Biessard, auprès de Rouen :

Quelle journée admirable ! … J’aime la maison où jˇ ai grandi. De mes fenêtres, je vois la Seine qui coule… qui va de Rouen au Havre… Comme il faisait bon ce matin !82

Comme d’habitude, le lieu chez Maupassant est décrit de façon que le lecteur a l’impression qu’il s’agit d’un des plus endroits les plus idyliques. Ce serait également le cas du héros de la nouvelle, s’il ne rencontrait pas cet être invisible que l’appelle Le Horla. Les indications de la maladie psychique semblent être traitables, mais l’état s’aggravait de plus en plus ; l’effet de quelque chose de terrifiant et d’inexplicable est atteint par les expressions suivantes ; d’abord, les sentiments sont gradués : de malaises bizarres et inexplicables, une sorte d’inquiétude nerveuse qui me tenait en éveil des nuits entières, une telle surexcitation que le moindre bruit me faisait tressaillir ; mon humeur s’aigrit ; j’avais des colères subites inexplicables.

Puis, ils deviennent incontrôlables et excités au maximum : dormir […] d’un sommeil plus affreux que l’insomnie ; je tombais dans le néant, dans un néant absolu, dans une mort de l’être entier ; dont j’étais tiré brusquement, horriblement par l’épouvantable sensation d’un poids écrasant sur ma poitrine, et d’une bouche qui mangeait ma vie, sur ma bouche.

82 Maupassant, G. Le Horla. Vienne: Imprimerie Manz, [s.a]. p. 7-8. 40

L’auteur gradue les manifestations inexplicables dans chaque phrase, il excite de cette manière la fantaisie du lecteur et évoque la sensation d’un certain effroi. Au cours des descriptions des événements extraordinaires, le narrateur essaie de garder la saine raison, expliquer tout par ses réflexions sérieuses, cependant immédiatement il en a des doutes lui-même :

Il n’est pas permis à un homme raisonnable et sérieux d’avoir de pareilles hallucinations. Mais était- ce bien une hallucination ? […] Messieurs, écoutez-moi, je suis calme ; je ne croyais pas au surnaturel, je n’y crois pas même aujourd’hui ; mais à partir de ce moment-là, je fus certain, certain comme du jour et de la nuit, qu’il existait près de moi un être invisible qui m’avait hanté, puis m’avait quitté, et qui revenait. 83

A la fin du récit du patient, toutes les personnes présentes discutent sur l’existence des êtres invisibles. Le docteur et son client présentent des arguments logiques de façon que le lecteur soit capable d’en prendre conscience. En même temps, nous nous rendons compte que cette nouvelle maupassanienne est l’un de ces contes rares qui présentent le sujet scientifique et fantastique en même temps. À cause de tous ces problèmes, notre auteur est devenu somnambule et schizophrène.

Mes cauchemars anciens reviennent. Cette nuit, j’ai senti quelqu’un accroupi sur moi, et qui, sa bouche sur la mienne, buvait ma vie entre mes lèvres. Oui, il la puisait sans ma gorge, comme aurait fait une sangsue. Puis il s’est levé, repu, et moi je me suis réveillé, tellement meurtri, brisé, anéanti, que je ne pouvais plus remuer. 84

Personnage invisible poursuivait sans cesse notre auteur :

J’ai passé hier une affreuse soirée. Il ne se manifeste plus, mais je le sens près de moi, m’épiant, me regardant, me pénétrant, me dominant et plus redoutable, en se cachant ainsi, que s’il signalait par des phénomènes surnaturels sa présence invisible et constante… Rien, mais j’ai peur.85

Et pourquoi le titre Le Horla ? L’explication se trouve à la fin du conte. Un Horla est cette personne invisible qui joue avec Maupassant dont il avait peur :

Qu’ai-je donc ? C’est lui, lui, le Horla, qui me hante, qui me fait penser ces folies ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai ! … Je l’avais vu ! L’épouvante m’en est restée qui me fait encore frissonner.86

83 Ibid., p. 10-11. 84 Ibid., p. 17. 85 Ibid., p. 32 86 Ibid., p. 42-43. 41

3.2.8. Le diable (1886, Le Horla)

Le conte Le Diable introduit sur scène quatre (éventuellement cinq) personnages : le médecin, le paysan Honoré, sa mère qui est en train de mourir, la Rapet, la vieille repasseuse qui gagne sa vie aussi par la garde des malades et par la préparation des morts pour leur enterrement, et puis encore le prêtre. Tous les personnages, sauf le médecin et le prêtre qui ne dit aucun mot, parlent en dialecte. Deux niveaux sociaux distinguent le médecin, qui a des soucis de la fin digne d’un être humain, des autres paysans qui ne s’occupent que de leur argent gagné difficilement et durement. Le contraire entre une vie ordinaire qui finit et par laquelle personne ne gagne rien et la dignité humaine devient le leitmotiv de l’histoire. La peur a, dans le présent conte, l’aspect d’un effroi intentionnel, évoqué par la Rapet qui a une autre sorte de la peur, celle de la perte de l’argent :

Il fit, en heurtant le sol, un fracas épouvantable ; alors, grimpée sur une chaise, la garde souleva le rideau qui pendait au bout du lit, et elle apparut, gesticulant, poussant des clameurs aiguës au fond du pot de fer qui lui cachait la face, et menaçant de son balai, comme un diable de guignol, la vieille paysanne à bout de vie. 87

L’effet de cette histoire oscille entre le sourire et la honte, entre la compréhension des faits réalisés et l’incompréhension de l’avarice. Le narrateur est intradiégétique-heterodiégétique. Du point de l’espace, le conte est concentré dans un lieu d’une pièce où la mère d’Honoré Bontemps meurt, et du point du temps, il s’agit de trois jours et deux nuits en plein été. Les événements sont rangés chronologiquement, une certaine tension se trouve dans les dialogues qui sont équilibrées par les réflexions et les constatations rationnelles.

87 Ibid., p. 138. 42

3.2.9. L’Auberge (1886, Le Horla)

Le conte L’Auberge a un seul narrateur extradiégétique-heterodiégétique et conséquemment une ligne de narration. Celle-ci est simple, sans digressions, tous les événements sont rangés de manière chronologique. Toutes les actions se dirigent directement vers l’état de la folie causée par la solitude extrême. Le héros, le jeune homme Ulrich perd la raison à cause de la mort probable de son copain âgé. Il est persuadé d’entendre sa voix qui l’appelle. A cause de cette hallucination, il oublie son chien à l’extérieur et les deux êtres, l’un humain, l’autre animalier souffrent de la solitude et de la peur. Le thème est assez simple, la maîtrise de l’auteur consiste dans sa façon de raconter, de décrire les beautés de la nature qui est en même temps cruelle. L’histoire commence par la description de l’espace ; l’œil du narrateur passe du regard plus général vers une auberge : « les Hautes-Alpes, au pied des glaciers, dans ces couloirs rocheux et nus qui coupent les sommets blancs des montagnes, l'auberge de Schwarenbach ». Les informations concernant le temps arrivent justement dans le deuxième paragraphe. Le lecteur apprend que les possesseurs de l’auberge sont obligés de descendre dans le village pour la période hivernale et leur chalet restera gardé par deux hommes. Une petite anticipation indique vaguement la suite des événements : « Les deux hommes et la bête demeurent jusqu'au printemps dans cette prison de neige, […] entourés de sommets pâles et luisants, enfermés, bloqués, ensevelis sous la neige qui monte autour d'eux, enveloppe, étreint, écrase la petite maison, s'amoncelle sur le toit, atteint les fenêtres et mure la porte. » Les mots de la mort, de la destruction, de la fin de la liberté dominent ces quelques lignes. Le sentiment de la solitude est approfondi par l’amour naissant entre Ulrich, jeune homme qui restera pendant l’hiver dans les montagnes, et la jeune fille. L’ordre de petites affaires quotidiennes, comme la préparation du repas, du bois, les travaux ménagers, jeux aux cartes, au domino, etc., la régularité de chaque jour qui assure la continuité de la vie est soudain interrompue par la disparition de l’homme âgé. La beauté et la cruauté de la nature s’opposent et dialoguent : d’un côté le soleil couchant, mais la lumière qui s’éteint signifie toujours quelque chose de néfaste et de malheureux. Le règne de l’univers impitoyable est intensifié par la phrase suivante, où l’écrivain a employé deux gradation ; la première est liée à la nature, l’autre au personnage de notre héros : « Il lui sembla que le silence, le froid, la solitude, la mort hivernale de ces

43

monts entraient en lui, allaient arrêter et geler son sang, raidir ses membres, faire de lui un être immobile et glacé. » Par ces mots, Maupassant atteint un très fort effet qui lui devient la base pour la description de la folie qui se crée graduellement. Les mots, qui expriment et décrivent le silence total : aucun son, aucun murmure, aucun gémissement, rien ; tout demeura muet sur la montagne ; cette âme sans voix, dans l'âme accablée du dormeur ; il marchait d'un bout à l'autre de la pièce, à grands pas, écoutant, écoutant si le cri effrayant de l'autre nuit n'allait pas encore traverser le silence morne du dehors sont dominés par les expressions de la solitude : il se sentait seul, le misérable, comme aucun homme n'avait jamais été seul! Il était seul dans cet immense désert de neige, seul à deux mille mètres au-dessus de la terre habitée, au-dessus des maisons humaines, au-dessus de la vie qui s'agite, bruit et palpite, seul dans le ciel glacé! et par le cri affolant : elle avait crié son adieu dernier ; prêt à hurler d'horreur ; soudain le cri strident de l'autre soir lui déchira les oreilles, si suraigu ; Sam, réveillé par le bruit, se mit à hurler comme hurlent les chiens effrayés ; le chien, excité par cette menace, aboyait avec fureur ; il entendait la voix qui le faisait bondir sur ses pieds ; une plainte lui répondit, longue et douloureuse ; celui du dehors poussait maintenant de grands gémissements lugubres auxquels le jeune homme se mit à répondre par des gémissements pareils.

Par tous ces moyens narrateurs et descriptifs, l’auteur atteint une grande influence sentimentale sur son lecteur. L’histoire finit par l’arrivée de la famille et par la constatation de la folie d’Ulrich. Trois vies perdues vainement, surtout celles d’un pauvre chien et d’un jeune homme, parce que ces deux personnages traversent toute l’histoire, attaquent les pensées des lecteurs et évoquent leur regret. La structure de l’histoire n’est pas compliquée, après l’exposition spatiotemporelle arrivent la collision et l’intrigue. Le dénouement rationnel se déroule vite comme dans la majorité des contes de Guy de Maupassant.

44

3.2.10. La Morte (1887, La Main Gauche)

La notion de la nouvelle pourrait être remplacée, dans le cas de La Morte, par celle de la fantaisie ou de la confession. Le temps du conte est réparti au cours d’une année dans deux journées et une nuit : celle de la mort de l’amante, celui du retour du jeune homme et celui de la nuit passée dans le cimetière. La proportion de ces trois dispositions temporelles est suivante – un quart : un tiers : une moitié du récit. L’espace reste très vague, nous savons seulement que l’action se déroule quelque part à Paris, sa dernière partie dans un cimetière parisien. Le plus grand effet est concentré dans les expressions des sentiments de l’amour désespéré. Ces sentiments vécus sont soulignés par les parallélismes métaphoriques comme par exemple : j’avais vécu pendant un an dans sa tendresse, dans ses bras, dans sa caresse, dans son regard, dans ses robes, dans sa parole, enveloppé, lié, emprisonné. Comme elle est petite cette ville à côté de l’autre, celle où l’on vit l Et pourtant comme ils sont plus nombreux que les vivants, ces morts.88

La répétition des mots souligne l’ambiance néfaste et funeste : un nom qui monte incessamment, qui monte, comme l’eau d’une source, des profondeurs de l’âme, qui monte aux lèvres, J’ai tout oublié, tout, tout ! son petit soupir, son petit soupir si faible, le dernier ; Elle fut enterrée ! enterrée ! je revis ma chambre, notre chambre, Si souvent, si souvent, le souvenir ! le souvenir ! miroir douloureux, miroir brûlant, miroir vivant, miroir horrible, qui fait souffrir toutes les tortures ! J’y restai longtemps, longtemps. J’allais, J’allais. J’étais seul, bien seul. Quand la nuit fut noire, très noire, J’errai longtemps, longtemps, longtemps. Quelle nuit ! quelle nuit ! Je ne la retrouvais pas ! Pas de lune! Quelle nuit!

88 Maupassant, G. Op. cit., p. 12/13. 45

entre deux lignes de tombes ! Des tombes ! des tombes ! des tombes. Toujours des tombes ! A droite, à gauche, devant moi, autour de moi, partout, des tombes ! 89

Les points d’exclamation et d’interrogation accompagnent fréquemment la confession de l’homme désespéré ; son état d’âme est, entre autres, accentué par l’accumulation de plusieurs expressions proches ou semblables :

Je lisais les noms avec mes doigts, en les promenant sur les lettres. Quelle nuit ! quelle nuit ! Je ne la retrouvais pas ! Pas de lune ! Quelle nuit ! J’avais peur, une peur affreuse dans ces étroits sentiers, entre deux lignes de tombes ! Des tombes ! des tombes ! des tombes !Toujours des tombes !À droite, à gauche, devant moi, autour de moi, partout, des tombes !... J’entendait battre mon cœur ! Quoi ? un bruit confus innommable ! Était-ce dans ma tête affolée, dans la nuit impénétrable, ou sous la terre mystérieuse…90

La nouvelle La Morte de Guy de Maupassant raconte une histoire peu vraisemblable, mais grâce à son style remarquable et extrêmement suggestif, l’auteur atteint d’un effet très fort. Il s’agit d’une grande métaphore de l’amour perdu, malheureux et tragique. Dans le déroulement de l’histoire, il y a quatre forts passages qui créent ses points « névralgiques » ; le premier est représenté par les deux paragraphes d’ouverture, où l’amant parle de son affection, le deuxième par le miroir et par sa mémoire incorporée dans son propre passé, le troisième par le passage à travers le cimetière de nuit et le quatrième par les inscriptions véridiques sur les dalles. Le narrateur accomplit la fonction extradiégétique-homodiégétique. Le leitmotiv de la peur est successivement développé par ses motifs subordonnés : la haine, la méfiante, la mort, la trahison. La répétition des mots plusieurs fois de suite est typique et fréquente dans ce conte afin de souligner la frayeur.

89 Maupassant, G. Un fou et autres contes noirs. Šìlenec a jiné temné přìběhy. České Praha :Garamond, 2006. p. 6/7. 90 Ibid., p. 14/15. 46

2.3. La récapitulation des contes

Titre du conte Espace Temps Cause de la peur Narrateur Sur l’eau petite maison l´été, une la solitude, les pensées 1) intradiégétique- de campagne, nuit, et visions surnaturelles heterodiégétique la rivière temps vague et négatives 2) extradiégétique- nocturne homodiégétique La Peur la mer, le souvenirs la fata morgana 1) extradiégétique- désert en passés (deux acoustique ; heterodiégétique ; Afrique, la ans après le la solitude extrême 2) extradiégétique- maison isolée meurtre) ; homodiégétique en France après dîner La Main Paris, les souvenirs les effets inexplicables 1) Ajaccio, passés, la extradiégétique ; lieu saison de puis indéterminé l´année n´est extradiégétique- pas indiquée homodiégétique Misti un assommoir le temps n´est la peur du chat noir et 1) extradiégétique- de pas spécifié ; de perte d’être-aimé homodiégétique Montmartre, un jour 2) extradiégétique- unemaison de homodiégétique la sorcière Un Fou non spécifiés temps est la perversité 1) extradiégétique- indéterminé, homodiégétique un temps d´ un orage LaPetite forêt, I) la solitude, la force 1) intradiégétique- Roque chambre et unejournée, heterofiégétique maison du II) un été, un maire automne Le Horla Paris, la les jours solitude 1) intradiégétique-

47

Seine, particuliers évenements homodiégétique ; pendant inexplicables 2) extradiégétique- quelques homodiégétique années de la vie de Guy de Maupassant Le Diable une chambre trois jours, la necessité de la mort 1) intradiégétique- de la mère deux nuits en heterodiégétique Bontemps été L’Auberge l’auberge de pendant six le silence, la solitude 1) extradiégétique- Schwaren- mois insupportable heterodiégétique bach isolée dans les Hautes-Alpes La Morte un cimetière deux journées la solitude 1) extradiégétique- parisien et une nuit homodiégétique

48

4. Fiches pédagogiques

Ce sujet est convenable pour les étudiants plus âgés parce que ce thème concernant Guy de Maupassant et sa maladie est difficile est il faut connître le contexte littéraire. De surcoît, les textes sont ardus pour que les les jeunes élèves comprennent tout.

4.1. Fiche pédagogique 1

Fiche de l’enseignant

La formation des questions, des questions sur le domicile, le nom et le prénom, sur la date de naissance, etc. Le verbe être et avoir.

Thème : naissance, résidence, date, millésime, les informations principales sur Guy de Maupassant Objectifs pédagogiques : révision du vocabulaire et de la grammaire (les différentes formes, la répétition des verbes avoir et être, des jours de la semaine, des mois de l’année, des types de questions) ; travailler avec le texte et converser en paires, expression orale. Niveau : A1-A2 Durée : 45 minutes Support, matériel : les copies, le tableau Disposition de la classe : ordinaire Démarche : Distribuez les copies aux élèves et travaillez avec le tableau. Répétez la conjugaison des verbes avoir et être. Travaillez avec le texte de Maupassant et avec les questions : Quel âge as-tu ? Quand es-tu né ? Où habites-tu ? De quelle ville viens-tu ?, etc. Expliquez les types de questions en français. Distribuez les questions pour que les élèves puissent travailler en paires.

Consigne 1 Regardez la conjugaison des verbes « être » et « avoir » et complétez le tableau avec les formes correctes (le verbe ou le pronom personnel) et puis complétez les phrases par les verbes avoir, être, faire, habiter, aimer. 49

ÊTRE AVOIR nous sommes tu es j’ai elle/il a vous êtes ils / elles sont nous avons tu as je suis il/ elle est elles/ils ont vous avez

J’habite à Paris. (habiter) Il fait de la musique. (faire) Nous jouons du piano. (jouer) Vous êtes trop nerveux. (être) Il s’appelle Guy. (s’appeler) Il visite les salons chaque jour. (visiter) Maupassant est un écrivain. (être) Vous avez 18 ans. (avoir) Je suis né en février. (être) Il écoute la musique classique. (écouter) Nous regardons la télé le samedi et le dimanche. (regarder) Elle travaille beaucoup. (travailler) Il a trois frères. (avoir)

Consigne 2 Lisez cette courte biographie de Guy de Maupassant et répondez aux questions. Discutez des réponses avec votre voisin (travaillez en paires). Soulignez les mots que vous ne connaissez pas et soulignez les formes du verbe « avoir » et « être ». (Tous les élèves doivent parler pendant la correction des exercices).

Où est-il né ? En Normandie au Château de Miromesnil. Quand est-il né ? Quand est-il mort ? Le 5 août 1850 ; le 6 juillet 1893 Comment sa mère s’appelle-t-elle ? Laure-Marie-Geneviève Le Poittevin Comment son père s’appelle-t-il ? Gustave-François-Albert de Maupassant A-t-il des sœurs ou des frères ? Combien ? Il a un frère - Hervé Nommez quelques inspirateurs de Guy de Maupassant. Laure Maupassant, Gustav Flaubert, Alfred Le Poittevin Connaissez-vous d’autres écrivains de cette époque-là ? G. Flaubert, Honoré Balzac, Émile Zola, Anatole France 50

Quel(s) type(s) d’ouvrages a-t-il écrit ? Nommez les genres. Des contes, des romans, des drames, des poèmes Où habitait-il à ses dix-huit ans ? À Paris Soulignez les formes du verbe avoir et être.

Guy de Maupassant, contemporain d’Anatole France et de Gustave Flaubert, est l’un des écrivains les plus connus du XIXe siècle. Il est né en Normandie le 5 août 1850 au Château de Miromesnil. Sa mère s’appelait Laure-Marie-Geneviève Le Poittevin, son père Gustave-François-Albert de Maupassant. Ils ont eu ensemble deux fils – Guy et Hervé. Hervé est né six ans après Guy.91 Hervé est devenu botaniste. Sa famille était noble mais non très riche. C’était la mère de Guy de Maupassant qui l’a mené à l’écriture et qui voulait que Maupassant devienne écrivain. De plus, Maupassant était aussi inspiré par Gustave Flaubert et par Alfred Le Poittevin, frère de sa mère.92 Quand il avait vingt et un ans il commença à vivre à Paris. Maupassant, conteur, poète, dramaturge, écrivait aussi des romans ; il était un grand pessimiste, la mort était pour lui la seule certitude. La peur et l’angoisse sont des thèmes typiques pour ses œuvres. Toute sa vie, Maupassant souffrait d’hallucinations, d’impulsions, de phobies, de migraine. Il est mort le 6 juillet 1893.93

91 Cf. LACAZE – DUTHIERS, G. Op. cit., p. 8-9. Cf. LEMOINE, F. Op. cit., p. 15-17. 92 GISTUCCI, L. Op. cit.,. p. 18. 93 Cf Ibid., p. 9. Cf LACAZE – DUTHIERS, G. Op. cit., 70-73. 51

Consigne 3 Les élèves vont travailler par deux et discuter des questions suivantes. Contrôlez-les et puis discutez ensemble pour qu’ils puissent aussi parler et réviser leurs connaissances. . Ce travail durerait seulement 5-8 minutes.

Quand es-tu né/e ? Quel âge as-tu ? Comment ta mère et ton père s’appellent-ils? As-tu des sœurs ou des frères ? Nomme les jours de la semaine. Nomme des mois de l’été et de l’automne. De laquelle commune viens-tu ? Aimes-tu lire ? Quel livre aimes-tu ? Connais-tu quelques livres de Guy de Maupassant ?

Consigne 4 Donnez aux élèves un devoir. Ils obtiendront une image avec le visage de Guy de Maupassant, ils doivent en faire une description écrite (7-10 phrases). Pour réviser leurs connaissances des adjectifs, des parties du visage et des qualités.

Image1 : un portrait de Guy de Maupassant94

94 Scala archives [en ligne], [cit. 2014 -02-26]. Disponible sur : http://www.scalarchives.com/scalapic/101210/b/WH32025b.jpg.

52

Fiche de l’élève

La formation des questions, les questions sur la domicile, le nom et le prénom, sur la date de naissance, etc. Le verbe être et avoir.

Consigne 1 Regardez la conjugaison des verbes « être » et « avoir » et complétez le tableau avec les formes correctes (le verbe ou le pronom personnel) puis complétez les phrases par les verbes en parenthèses.

ÊTRE AVOIR nous Es ai a vous Sont nous as je Est ont vous

J’ …………. à Paris. (habiter) Il …………. de la musique. (faire) Nous …………. du piano. (jouer) Vous …………. trop nerveux. (être) Il ………….Guy. (s’appeler) Il …………. les salons chaque jour. (visiter) Maupassant …………. un écrivain. (être) Vous …………. 18 ans. (avoir) Je …………. né en février. (être) Il …………. la musique classique. (écouter) Nous …………. la télé le samedi et le dimanche. (regarder) Elle …………. beaucoup. (travailler) Il a trois frères. (avoir)

Consigne 2 Lisez cette courte biographie de Guy de Maupassant et répondez aux questions. Discutez des réponses avec votre voisin (travaillez en paires). Soulignez les mots que vous ne connaissez pas et soulignez les formes des verbes « avoir » et « être ». Où est-il né ? Quand est-il né ? Quand est-il mort ? Comment sa mère s’appelle-t-elle ? Comment son père s’appelle-t-il ? A-t-il des sœurs ou des frères ? Combien ? Nommez quelques inspirateurs de Guy. Connaissez-vous d’autres écrivains de cette époque ? 53

Quel(s) type(s) d’ouvrages a-t-il écrit ? Nommez des genres. Où a-t-il habité à ses dix-huit ans ? Soulignez des formes du verbe avoir et être.

Guy de Maupassant, contemporain d’Anatole France et de Gustave Flaubert, est l’un des écrivains les plus connus du XIXe siècle. Il est né en Normandie le 5 août 1850 au Château de Miromesnil. Sa mère s’appelait Laure-Marie-Geneviève Le Poittevin, son père Gustave-François-Albert de Maupassant. Ils ont eu ensemble deux fils – Guy et Hervé. Hervé est né six ans après Guy. Hervé est devenu botaniste. Sa famille était noble mais non très riche. C’était la mère de Guy de Maupassant qui l’a mené à l’écriture et qui voulait que Maupassant devienne écrivain. De plus, Maupassant était aussi inspiré par Gustave Flaubert et par Alfred Le Poittevin, frère de sa mère.95 Quand il avait vingt et un ans il commença à vivre à Paris. Maupassant, conteur, poète, dramaturge, écrivait aussi des romans ; il était un grand pessimiste, la mort était pour lui la seule certitude. La peur et l’angoisse sont des thèmes typiques pour ses œuvres. Toute sa vie, Maupassant souffrait d’hallucinations, d’impulsions, de phobies, de migraine. Il est mort le 6 juillet 1893.

95 GISTUCCI, L. Op. cit.,. p. 18. 54

Consigne 3 Travaillez par deux et discutez des questions suivantes. Ce travail durerait seulement 5-8 minutes.

Quand es-tu né/e ? Quel âge as-tu ? Comment ta mère et ton père s’appellent-ils ? As-tu des sœurs ou des frères ? Nomme les jours de la semaine. Nomme des mois de l’été et de l’automne. De laquelle commune viens-tu ? Aimes-tu lire ? Quel livre aimes-tu ? Connais-tu quelques livres de Guy de Maupassant ?

Consigne 4 Votre devoir pour la prochaine leçon sera une description de cette image. Écrivez 7-8 phrases de Guy de Maupassant. Décrivez son visage, ses vêtements, son air (s’il est triste ou heureux ou fâché…), notez les phrases que vous voules écrire, même si vous ne savez pas comment (essayez). En plus, apportez une photo d’un membre de votre famille pour que nous puissions faire cette activité dans la leçon.

55

4.2. Fiche pédagogique 2

Fiche de l’enseignant

Travailler avec le texte, compléter le verbe, comparer les images et discuter.

Thème : le réalisme, le naturalisme, les écrivains, la compréhension du texte. Objectifs pédagogiques : révision du vocabulaire et de la grammaire, les verbes, la compréhension du texte, compléter les mots dans le texte, expression orale, deviner l’écrivain, comparaison des portraits. Niveau : B1 (pour les élèves plus âgés, 16 ans et plus à cause du contexte littéraire) Durée : 30-45 minutes Support, matériel : les copies, le tableau, les images Disposition de la classe : ordinaire Démarche : Distribuez les copies aux élèves et travaillez avec le texte. Les élèves vont travailler seuls au début, puis ensemble. Il faut remplir les trous dans un extrait, puis cocher les réponses. Ensuite, travaillez avec les images ensemble, il faut deviner les écrivains et après, les élèves vont comparer en paire deux images qu’ils ont choisi.

Consigne 1 Cet exercice contient deux parties. Lisez d’abord le texte avec les trous et puis, complétez des verbes au temps qui convient ou avec les autres mots qui manquent. Tous les mots qui manquent sont écrits au-dessus du texte. Enfin, complétez le tableau au dessous du texte en cochant la réponse « vrai ou faux » et justifiez vos réponses.

56

se rencontrer, décrire, aller, jouer, ensemble, tendance, remplir, signifier, faire parti, s’occuper, développer, utiliser, montrer, plus tôt, mentionner, avoir, enrichir, venir devenir, concerner, créer, enseigner, fonder, telle, la collection.

Pour que nous ayons un point de vue global sur l’ouvrage de Guy de Maupassant, il faut un peu décrire deux tendances littéraires qui se développaient pendant la vie de cet écrivain. Le naturalisme est un courant littéraire qui s’est développé après 1870 principalement dans les romans et au théâtre. Ce courant est la plus principale tendance littéraire du XIXe siècle. Les écrivains s’occupaient de la nature, des développements des sciences naturelles au XIXe siècle, ils utilisaient des descriptions scientifiques et ils montraient la société avec vérité. L’art est pour eux l’expression de tout, de la vie. En bref, le naturalisme est une littérature positive, scientifique et moderne. Le naturalisme vient de la tradition positiviste. Il faut mentionner le nom d’Auguste Comte, Condorcet, Destutt de Tracy qui ont enrichi une nouvelle philosophie des sciences. En ce qui concerne le réalisme, il faut dire que c’est une tendance littéraire qui s’est mise en scène plus tôt, autour de 1850. Gustave Flaubert devint un chef de l’école réaliste et naturaliste et c’est pourquoi il a pu enseigner Guy de Maupassant. Son chef-d’œuvre Madame Bovary est la Bible du réalisme et du naturalisme, consacré aussi comme l’un des premiers romans scientifiques du XIXe siècle. Le groupe de Médan s’est formé en 1877, il a été fondé par Zola. C’était un groupe d’écrivains qui se rencontrait dans un appartement de la rue Saint-Georges et commençait à créer. Maupassant et Flaubert qui allaient souvent à l’appartement ensemble, il y a avait aussi Henry Géard, Joris-Karl Huysmans, Léon Hennique et Paul Alexis. Maupassant avait vingt-huit ans quand il a commencé à faire parti de cette société. Au début, c’était des lectures de Zola qui remplissaient des soirées. Dans ce groupe, Guy de Maupassant a créé son chef-d’œuvre - Boule de Suif. Il y décrit la société telle qu’elle était – des nobles, des bourgeois, la religion, le patriotisme. Tout le groupe essayait de décrire la laideur de la vie et les horreurs de la guerre.

57

Pour conclure, concernant ce groupe, très important pour l’histoire du naturalisme et du réalisme, a joué un grand rôle pour Guy de Maupassant en ce qui concerne son œuvre. Grâce à cette troupe, il a développé ses débuts, et puis, la collection des Soirées de Médan signifiait aussi pour lui un triomphe, son talent était découvert.96

Information Vrai Faux Guy de Maupassant a fondé le Groupe de Médan avec X Zola Les écrivains se rencontraient dans un appartement de X Zola Le realisme est apparu plus tôt que le naturalisme X Le chef-d’œuvre de Maupassant est Madame Bovary X Les écrivains faisaient des déscriptions scientifiques X Maupassant n’avait pas encore 30 ans quand il a X commencé à visiter le Groupe de Médan La société était montrée avec véracité X

Consigne 2 Voici trois photos des écrivains réalistes et trois descriptions de ces personnes. Premièrement, devinez le personnage sur la photo et puis, choisisissez-en deux et comparez-les ( le visage, les cheveux, leur air, leur barbe, etc.).

Sur la première image il s’agit d’un écrivain qui est né à Rouen, 1821 et mort en 1880. Il polissait psychologiquement ses personnages. Il souffrait de crise de nerfs et d’épilepsie. Il est principalement connu pour ses romans, il a été condamné à cause de l’un d’entre eux.

96 Cf LEMOINE, F. Op. cit., p. 69-73.

58

Sur la deuxième photo vous voyez un grand représentant du naturalisme essentiellement. Il décrivait la société d’un autre côté, il écrivait sur la vie des vagabonds. Il écrivit par exemple Le Ventre de Paris.

Sur la troisième image il y a un homme qui vivait d’abord à Rouen, puis à Paris. Il souffrait d’hallucinations, de folie et de migraines. Il s’est consacré aux contes, moins aux romans.

Image1 : Image 2 : Image3 : Gustave Flaubert97 Émile Zola98 Guy de Maupassant99

97 French autour [en ligne], [cit. 2014 -04-10]. Disponible sur : http://i12bent.tumblr.com/post/2189596384/gustave-flaubert-french-author-of-colourful. 98 Culture. fr [en ligne], [cit. 2014 -04-10]. Disponible sur : http://www.dreyfus.culture.fr/en/bio/bio- html-emile-zola.htm. 99 Guy de Maupassant [en ligne], [cit. 2014 -04-10]. Disponible sur : http://www.qotd.org/quotes/Guy.de.Maupassant.

59

Fiche de l’élève

Travailler avec le texte, compléter le verbe, comparer les images et discuter.

Consigne 1 Cet exercice contient deux parties. Lisez d’abord le texte avec les trous et puis, complétez des verbes au temps qui convient ou des autres mots qui manquent. Tous les mots qui manquent sont écrits au-dessus du texte. Finalement, complétez le tableau au dessous du texte en cochant la réponse « vrai ou faux » et à la fin, justifiez les réponses. se rencontrer, décrire, aller, jouer, ensemble, tendance, remplir, signifier, faire parti, s’occuper, développer, utiliser, montrer, plus tôt, mentionner, avoir, enrichir, venir devenir, concerner, créer, enseigner, fonder, telle, la collection.

Pour que nous …….. un point de vue global sur l’ouvrage de Guy de Maupassant, il faut un peu …….. deux tendances littéraires qui ……..pendant la vie de cet écrivain. Le naturalisme est un courant littéraire qui s’est développé après 1870 principalement dans les romans et au théâtre. Ce courant est la plus principale …….. littéraire du XIXe siècle. Les écrivains …….. de la nature, des développements des sciences naturelles au XIXe siècle, ils …….. des descriptions scientifiques et ils …….. la société avec vérité. L’art est pour eux l’expression de tout, de la vie. En bref, le naturalisme est une littérature positive, scientifique et moderne. Le naturalisme …….. de la tradition positiviste. Il faut …….. le nom d’Auguste Comte, Condorcet, Destutt de Tracy qui ……..une nouvelle philosophie des sciences. En ce qui …….. le réalisme, il faut dire que c’est une tendance littéraire qui s’est mise en scène …….., autour de 1850. Gustave Flaubert ……..un chef de l’école réaliste et naturaliste et c’est pourquoi il a pu …….. Guy de Maupassant. Son chef-d’œuvre Madame Bovary est la Bible du réalisme et du naturalisme, consacré aussi comme l’un des premiers romans scientifiques du XIXe siècle.

60

Le groupe de Médan s’est formé en 1877, il ……..par Zola. C’était un groupe d’écrivains qui ……..dans un appartement de la rue Saint-Georges et commençait à créer. Maupassant et Flaubert qui …….. souvent à l’appartement …….., il y a avait aussi Henry Géard, Joris-Karl Huysmans, Léon Hennique et Paul Alexis. Maupassant avait vingt-huit ans quand il a commencé à ……..de cette société. Au début, c’était des lectures de Zola qui …….. des soirées. Dans ce groupe, Guy de Maupassant ……..son chef-d’œuvre - Boule de Suif. Il y décrit la société …….. qu’elle était – des nobles, des bourgeois, la religion, le patriotisme. Tout le groupe essayait de décrire la laideur de la vie et les horreurs de la guerre. Pour conclure, concernant ce groupe, très important pour l’histoire du naturalisme et du réalisme, ……..un grand rôle pour Guy de Maupassant en ce qui concerne son œuvre. Grâce à cette troupe, il a développé ses débuts, et puis, ……..des Soirées de Médan …….. aussi pour lui un triomphe, son talent était découvert.

Information Vrai Faux Guy de Maupassant a fondé le Groupe de Médan avec Zola Les écrivains se rencontraient dans un appartement de Zola Le realisme est apparu plus tôt que le naturalisme Le chef-d’œuvre de Maupassant est Madame Bovary Les écrivains faisaient des déscriptions scientifiques Maupassant n’avait pas encore 30 ans quand il a commencé à visiter le Groupe de Médan La société était montrée avec véracité

Consigne 2 Voici trois photos des écrivains réalistes et trois descriptions de ces personnes. Premièrement, devinez le personnage sur la photo et puis, choisissez les deux et les comparer – le visage, les cheveux, leur air, leur barbe, etc.

61

Sur la première image il s’agit d’un écrivain qui est né à Rouen, 1821 et est mort en 1880. Il polissait psychologiquement ses personnages. Il souffrait de crise de nerfs et d’épilepsie. Il est principalement connu pour ses romans, il a été condamné à cause de l’un d’entre eux.

Sur la deuxième photo vous voyez un grand représentant du naturalisme essentiellement. Il décrivait la société d’un autre côté, il écrivait sur la vie des vagabonds. Il écrivit par exemple Le Ventre de Paris.

Sur la troisième image il y a un homme qui vivait d’abord à Rouen, puis à Paris. Il souffrait d’hallucinations, de folie et de migraines. Il s’est consacré aux contes, moins aux romans.

Image1 Image 2 Image3

62

4.3. Fiche pédagogique 3

Fiche de l’enseignant

Le thème concerne les maladies et la santé. La formation des phrases sur ce thème, des discussions entre les élèves.

Thème : maladies, santé, médecins (spécialistes), médicaments, visite chez le médecin, traitement ordinaire d’une maladie, blessures. Objectifs pédagogiques : révision du vocabulaire et de la grammaire (l’imparfait) ; Travailler avec le texte, faire des exercices et converser en paires. Niveau : A2 – B1 Durée : 45 minutes (toute la leçon) Support, matériel : les copies, les images, le tableau Disposition de la classe : ordinaire, en paire Démarche : Travaillez avec les images – les descriptions du corps, lisez le texte sur Maupassant et répondez aux questions. Travaillez sur l’exercice concernant les maladies. Puis les élèves vont travailler en groupe pour discuter.

Consigne 1 Travailler ensemble avec une image, déterminer les parties du corps. Répondre aux questions au-dessous de l’image (interroger des élèves).

63

Image1 : la description du corps100 1. la tête, 2. la gorge / le cou, 3. le bras, 4. le ventre / l’abdomen, 5. le doigt, 6. la jambe, 7. la cheville, 8. l’orteil, 9. le mollet, 10. le tronc, 11. le thorax, 12. l’épaule, 13. le dos, 14. le coude, 15. les reins, 16. le derrière, 17. la main / la paume, 18. le pied, 19. le talon, 20. la cuisse, 21. le genou

Quelles maladies connait -tu ?101 Qu’est-ce que tu fais quand vous êtes stressés ? Souffres-tu des maux de tête ou de migraine ? Combien de fois par an es-tu malade ? Avez-vous déjà eu une fracture ou une blessure ? Avez-vous peur du dentiste ? Qu’est-ce que vous faites comme premier quand vous tombez malade ?

Consigne 2 Lisez le texte, travaillez avec des questions et puis, soulignez l’imparfait dans le texte et transformez les verbes au passé composé et au plus-que-parfait, laissez la personne.

Beaucoup de gens qui s’intéressaient à l’œuvre de cet écrivain affirmaient que c’était la maladie qui a causé son pessimisme et la peur dans ses contes. Son mauvais psychisme est souvent expliqué par les froides relations entre ses parents, par la solitude et par des prédispositions familiales. En 1883, Maupassant consultait son état à Edmont Landolt qui, un ophtalmologiste spécialisé. Depuis 1884, sa santé a commencé à s’aggraver. Nous pouvons le voir visiblement dans les nouvelles Lui et le Horla. Il y décrivait un corps malade, une âme désagrégée, les traces et les signes de sa maladie augmentés. Il commençait à être trop rude, grognon, irritable, son écriture est obscure, moins compréhensible, avec des fautes (revierai au lieu de reviendrai ; touches pour douches ; lide pour lire). La mélancolie et la folie l’envahissaient.102

100 O škole.sk [en ligne], [cit. 2014 -04-08]. Disponible sur : http://www.oskole.sk/?id_cat=2017&clanok=19129. 101 Vocabulaire: la grippe, le choléra, la rougeole, la variole, la varicelle, la rubeole, l’angine, le rhume, la toux, l’asthme, le diabète, la pneumonie… 102 LOUIS, T. Op. cit., p. 62. 64

Nommez tous les problèmes de santé de Guy. le pessimisme, la peur, le mauvais psychisme, des problèmes à l’œil, la migraine, l’hallucination… Son style littéraire est changé à cause de sa maladie ; comment ? son écriture est obscure, moins compréhensible, avec des fautes, pessimiste ; la peur dans ses contes Dans le texte, il y a un médecin spécialisé. Lequel ? Edmond Landolt, un ophtalmologiste spécialisé Connaissez-vous d’autres médecins spécialisés ?103 Nommez les causes de son mauvais psychisme. la maladie, la solitude, des relations froides avec ses parents, la migraine, l’hallucination, la peur

Des verbes : ils s’intéressaient – ils s’étaient intéressés - ils se sont intéressés ils affirmaient – ils avaient affirmé - ils ont affirmé il consultait – il avait consulté – il a consulté il décrivait – il avait décrit – il a décrit il commençait – il avait commencé – il a commencé ils envahissaient – ils avaient envahi – ils ont envahi

103 Chirurgien, dentiste, cardiologue, neurologue, urologue, pédiatre, psychiatre, gynécologue, dermatologue, pathologiste, praticien 65

Consigne 3 Jouez des scènes : L’un de vous est hospitalisé, discutez avec votre voisin(e) qui peut jouer n’importe quel rôle.

Des questions proposées : Où a-t-il mal ? Combien de jours doit-il y rester ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Il s’est blessé ou il s’est cassé une jambe ? Doit-il prendre des médicaments ? A-t-il d’autres problèmes ?

Fiche de l’élève

Le thème concerne les maladies et la santé. La formation des phrases sur ce thème, des discussions entre les élèves.

Consigne 1 Travaillez ensemble avec une image, déterminez les parties du corps. Répondez aux questions au-dessous de l’image de soi-même.

66

Quelles maladies connaissez-vous ? Qu’est-ce que vous faites quand vous êtes stressés ? Souffrez-vous des maux de tête ou de migraine ? Combien de fois par an êtes-vous malade ? Avez-vous déjà eu une fracture ou une blessure ? Avez-vous peur du dentiste ? Qu’est-ce que vous faites premièrement quand vous tombez malade ?

Consigne 2 Lisez un texte, travaillez avec les questions et puis, soulignez l’imparfait dans le texte et transformez le verbe au passé composé et au plus-que-parfait, laissez la personne.

Beaucoup de gens qui s’intéressaient à l’œuvre de cet écrivain affirmaient que c’était la maladie qui a causé son pessimisme et la peur dans ses contes. Son mauvais psychisme est souvent expliqué par les froides relations entre ses parents, par la solitude et par des prédispositions familiales. En 1883, Maupassant consultait son état à Edmont Landolt qui, un ophtalmologiste spécialisé. Depuis 1884, sa santé a commencé à s’aggraver. Nous pouvons le voir visiblement dans les nouvelles Lui et le Horla. Il y décrivait un corps malade, une âme désagrégée, les traces et les signes de sa maladie augmentés. Il commençait à être trop rude, grognon, irritable, son écriture est obscure, 67

moins compréhensible, avec des fautes (revierai au lieu de reviendrai ; touches pour douches ; lide pour lire). La mélancolie et la folie l’envahissaient.

Nommez tous les problèmes de santé de Guy. Son style littéraire est changé à cause de sa maladie ; comment ? Dans le texte, il y a un médecin spécialisé. Lequel ? Connaissez-vous d’autres médecins spécialisés ? Nommez les causes de son mauvais psychisme.

Consigne 3 Jouez des scènes : L’un de vous est hospitalisé, discutez avec votre voisin(e)qui peut jouer n’importe quel rôle. Des questions proposées : Où a-t-il mal ? Combien de jours doit-il y rester ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Il s’est blessé ou il s’est cassé une jambe ? Doit-il prendre des médicaments ? A-t-il d’autres problèmes ?

68

4.4. Fiche pédagogique 4

Fiche de l’enseignant

La formation des éléments qui font peur, travailler avec des histoires effroyables, compléter des trous dans les phrases, faire des synonymes, décrire des images. Thème : la peur, les adjectives, les verbes et les adverbes, les histoires terrifiantes, des images épouvantables Objectifs pédagogiques : révision du vocabulaire et de la grammaire (compléter les verbes, les adverbes, les noms, faire des synonymes) ; travailler avec le texte et converser en paires, expression orale. Niveau : A2-B1 Durée : 45 minutes ou plus Support, matériel : les copies, le tableau, les images, les textes Disposition de la classe : ordinaire, pour une dernière exercice, il faut diviser la classe en groupes de quatre ou cinq étudiants Démarche : Distribuez les copies aux élèves et travaillez avec les tableaux. Travaillez en paire, puis toute la classe ensemble. Ensuite, complétez les phrases, faites les synonymes, lisez les histoires, puis choisissez une la plus effroyable et faites le résumé en décrivant les cause de la peur et les émotions des personnages ou personnelles.

Consigne 1 Mettez dans les carrés les éléments qui conviennent. D’abord, travailler en paires, puis ensemble.

A) Écrire des endroits qui font peur

Par exemple: La forêt, des lieux abandonnés, les lieux sombres, un océan agité…

69

B) Écrire des situations qui font peur

Par exemple: Quand je suis seul, avant l’examen, quand je conduis la voiture,…

C) Les gens qui vous effraient (il faut les décrire)

Consigne 2 Lisez ces 3 courtes histoires effrayantes, choisissez l’une histoire la plus effroyable, faites en le résumé et justifiez votre choix en décrivant des causes de la peur et des émotions des personnages ou personnelles.

La fille aux cheveux rouges.

Une grand-mère s’appelait Joséphine et vivait dans votre ville. Un soir elle était en train de regarder la télévision, le journal télévisé, et, quand on allait mettre une publicité, quelqu’un frappa à la porte. Une fille d’environ 25 ans était là. Elle dit être perdue et demanda l’hospitalité pour 3 jours. Elle était très polie et serviable. Chaque jour elle sortait pendant la nuit. Le troisième jour, Joséphine regardait la télé comme d’habitude et vit le portrait de la jeune fille au journal. Elle s’était échappée de l’asile. Ce soir là, elle ne trouva pas Chouchou (c’est son petit chien) à ses pieds, elle leva les yeux et vit la fille qui avait un couteau à la main, un couteau dégoulinant de sang. Et c’est ainsi que périt la vieille femme Joséphine avec son chien Chouchou. La fille est toujours dans les parages donc faites très attention !! 104

104 Education.fr [en ligne], [cit. 2014 -04-14]. Disponible sur : http://www.pass-education.fr/lecture- histoires-qui-font-peur-pour-halloween-histoire-dhorreur-vrai-legendes-urbaines-histoire-dhorreur-a- raconter-histoire-dhorreur-qui-fait-peur-histoire-dhorreur-courte-a-raconter/.

70

La dame blanche

C’était il y a longtemps, on racontait des histoires sur une certaine dame blanche. Des chauffeurs auraient aperçu, sur la route, une jeune fille très belle et qui semblait très pâle, presque fantomatique. Cette jeune fille faisait du pouce pour pouvoir retourner chez elle. Un chauffeur l’aurait embarquée et lui avait demandé où elle allait. Elle lui donna l’adresse. Alors le chauffeur la conduisit à l’endroit indiqué. Tout le long du trajet la jeune fille demeurait silencieuse et répondait à peine aux questions que lui posait le chauffeur qui voulait se montrer sympathique. Il ne réussit qu’à savoir son nom; Margaret. Arrivés enfin à destination, le chauffeur se retourna pour dire à la jeune fille qu’ils étaient arrivés mais…elle avait disparu ! Intrigué, le brave homme alla frapper à la porte de la demeure que la jeune fille lui avait indiquée. Une vieille femme à la mine fatiguée répondit et lui demanda, sur un ton brusque, ce qu’il voulait. Il lui demanda si une certaine jeune fille répondant au nom de Margaret vivait ici. La vieille femme parut effrayée mais répondit: « Oui, il y avait bien une Margaret qui vivait ici il y a bien longtemps. Un jour, alors qu’elle faisait de l’auto-stop sur le bord de la route, un homme l’embarqua et l’assassina. Elle ne put jamais retourner chez elle et depuis ce temps, à chaque année, elle revient, sur le bord de la route et essaie de revenir chez elle.105

La fille au bras en or

Cette histoire raconte d’un routier, qui un jour, sans le faire exprès renversa une petite fille. Le routier, gêné de savoir que la fille devait se faire amputer, décida de mettre tout son argent pour lui faire mouler un bras en or.La jeune fille mourut quelques années plus tard et le routier, quant à lui, était ruiné. Il décida d’aller déterrer la jeune fille et de lui prendre son bras. La nuit qui suivit, le routier alla comme prévu déterrer la jeune fille, lui prit son bras et l’emmena chez lui. Il alla se coucher et au moment où il ferma les yeux, il entendit : « Rends-moi mon bras, rends-le moiiii ! » Le routier se réveilla en sursaut et regarda partout pour savoir d’où venait la voix, puis il se recoucha et là il réentendit : « Rends-moi mon bras, rends-moi mon bras, rends-le moiiiii! » Et là le routier décida que le lendemain, à la première heure où il rentrerait et il lui rendrait son bras. Le lendemain soir, il alla comme prévu déterrer la fille, il ouvrit le cercueil et là : il n’y avait plus personne dans le cercueil !!!106

105 Education.fr [en ligne], [cit. 2014 -04-14]. Disponible sur : http://www.pass-education.fr/lecture- histoires-qui-font-peur-pour-halloween-histoire-dhorreur-vrai-legendes-urbaines-histoire-dhorreur-a- raconter-histoire-dhorreur-qui-fait-peur-histoire-dhorreur-courte-a-raconter/. 106 Education.fr [en ligne], [cit. 2014 -04-14]. Disponible sur : http://www.pass-education.fr/lecture- histoires-qui-font-peur-pour-halloween-histoire-dhorreur-vrai-legendes-urbaines-histoire-dhorreur-a- raconter-histoire-dhorreur-qui-fait-peur-histoire-dhorreur-courte-a-raconter/.

71

Consigne 3

Complétez les phrases et faites des synonymes. A) Compléter les lacunes terreur, terrible, terriblement, terrifier

Ce soit, j’avais un rêve terrible. La terreur est une émotion qui influence tout (les humeurs, les actions, les états psychique). Les diables terrifient des enfants. Cette situation est terriblement maudite. horreur, horrible, horriblement, horrifier

Un film d’épouvante horrifie des gens Il était glacé d’horreur. Cet été il fait une chaleur horrible. Il s’est blessé horriblement.

B) Faire des synonymes (plusieurs possibilités)

Une nuit épouvantable – Une nuit effrayante Les lieux obscurs me font peur – Les endroits me craignent L’angoisse m’a étreint le cœur – L’anxiété, la détresse m’étreint le cœur Il avait l’air effrayé – effaré, terrifié Cette maison est si sombre – tellement/beaucoup … obscure/ ténébreuse J’entends des bruits inquiétants – des tapages/ des vacarmes/ des fracas … préoccupants / alarmants

Consigne 3 Voici quatre images, choisir une image la plus effrayante et puis, faire une histoire d’après elle.

72

Image 1107

Image 2108

107 Voyage-mondre.fr [en ligne], [cit. 2014 -04-16]. Disponible sur : http://voyages-monde.fr/top-4-des- endroits-effrayant-dans-le-monde/. 108 Nopanic.fr [en ligne], [cit. 2014 -04-16]. Disponible sur : http://nopanic.fr/les-fiches-techniques/se- deplacer/.

73

Image3109

109 French.china.org.cn [en ligne], [cit. 2014 -04-16]. Disponible sur : http://french.china.org.cn/foreign/txt/2013-10/28/content_30426618_4.htm.

74

Image 4110

Fiche de l’élève

La formation des questions, des questions sur domicile, nom et prénom, sur la date de naissance, etc. Le verbe être et avoir.

Consigne 1 Mettez dans les carrés les éléments qui conviennent. D’abord, travailler en paires, puis ensemble.

D) Écrire les endroits qui font peur

E) Écrire les situations qui font peur

110 Asiles abandonnés [en ligne], [cit. 2014 -04-16]. Disponible sur : http://hitek.fr/actualite/photo-asiles- abandonnes-effrayants_755. 75

F) Les gens qui vous effraient (il faut les décrire)

Consigne 2 Lisez ces 3 courtes histoires effrayantes, choisissez une histoire la plus effroyable, faites résumé et justifiez un choix en décrivant des causes de la peur et des émotions des personnages ou personnelles.

La fille aux cheveux rouges.

Une grand-mère s’appelait Joséphine et vivait dans votre ville. Un soir elle était en train de regarder la télévision, le journal télévisé, et, quand on allait mettre une publicité, quelqu’un frappa à la porte. Une fille d’environ 25 ans était là. Elle dit être perdue et demanda l’hospitalité pour 3 jours. Elle était très polie et serviable. Chaque jour elle sortait pendant la nuit. Le troisième jour, Joséphine regardait la télé comme d’habitude et vit le portrait de la jeune fille au journal. Elle s’était échappée de l’asile. Ce soir là, elle ne trouva pas Chouchou (c’est son petit chien) à ses pieds, elle leva les yeux et vit la fille qui avait un couteau à la main, un couteau dégoulinant de sang. Et c’est ainsi que périt la vieille femme Joséphine avec son chien Chouchou. La fille est toujours dans les parages donc faites très attention !!

La dame blanche

C’était il y a longtemps, on racontait des histoires sur une certaine dame blanche. Des chauffeurs auraient aperçu, sur la route, une jeune fille très belle et qui semblait très 76

pâle, presque fantomatique. Cette jeune fille faisait du pouce pour pouvoir retourner chez elle. Un chauffeur l’aurait embarquée et lui avait demandé où elle allait. Elle lui donna l’adresse. Alors le chauffeur la conduisit à l’endroit indiqué. Tout le long du trajet la jeune fille demeurait silencieuse et répondait à peine aux questions que lui posait le chauffeur qui voulait se montrer sympathique. Il ne réussit qu’à savoir son nom; Margaret. Arrivés enfin à destination, le chauffeur se retourna pour dire à la jeune fille qu’ils étaient arrivés mais…elle avait disparu ! Intrigué, le brave homme alla frapper à la porte de la demeure que la jeune fille lui avait indiquée. Une vieille femme à la mine fatiguée répondit et lui demanda, sur un ton brusque, ce qu’il voulait. Il lui demanda si une certaine jeune fille répondant au nom de Margaret vivait ici. La vieille femme parut effrayée mais répondit: « Oui, il y avait bien une Margaret qui vivait ici il y a bien longtemps. Un jour, alors qu’elle faisait de l’auto-stop sur le bord de la route, un homme l’embarqua et l’assassina. Elle ne put jamais retourner chez elle et depuis ce temps, à chaque année, elle revient, sur le bord de la route et essaie de revenir chez elle.

La fille au bras en or

Cette histoire raconte d’un routier, qui un jour, sans le faire exprès renversa une petite fille. Le routier, gêné de savoir que la fille devait se faire amputer, décida de mettre tout son argent pour lui faire mouler un bras en or.La jeune fille mourut quelques années plus tard et le routier, quant à lui, était ruiné. Il décida d’aller déterrer la jeune fille et de lui prendre son bras. La nuit qui suivit, le routier alla comme prévu déterrer la jeune fille, lui prit son bras et l’emmena chez lui. Il alla se coucher et au moment où il ferma les yeux, il entendit : « Rends-moi mon bras, rends-le moiiii ! » Le routier se réveilla en sursaut et regarda partout pour savoir d’où venait la voix, puis il se recoucha et là il réentendit : « Rends-moi mon bras, rends-moi mon bras, rends-le moiiiii! » Et là le routier décida que le lendemain, à la première heure où il rentrerait et il lui rendrait son bras. Le lendemain soir, il alla comme prévu déterrer la fille, il ouvrit le cercueil et là : il n’y avait plus personne dans le cercueil !!!

Consigne 3 Compléter les phrases et faire des synonymes. C) Compléter les lacunes terreur, terrible, terriblement, terrifier

Ce soit, j’avais un rêve ……….. ………..est une émotion qui influence tout (les humeurs, les actions, les états psychique). Les diables ……….. des enfants. Cette situation est ………..

77

horreur, horrible, horriblement, horrifier

Un film d’épouvante ……….. des gens Il était glacé ……….. Cet été il fait une chaleur ……….. Il s’est blessé ………..

D) Faire des synonymes (plusieurs possibilités)

Une nuit épouvantable – Les lieux obscurs me font peur – L’angoisse m’a étreint le cœur – Il avait l’air effrayé – Cette maison est si sombre – J’entends des bruits inquiétants –

Consigne 3 Voici quatre images, choisissez une image la plus effrayante et puis, faites une histoire d’après elle.

78

Image 1

Image 2

Image 3

79

Image 4

80

5. Conclusion

Dans ce mémoire de licence, je me suis concacrée à Guy de Maupassant, sa vie, son œuvre, les causes de sa maladie et les différents types de peurs dans ses contes. J’ai lu beaucoup de biographies de cet écrivain pour trouver toutes les raisons pour lesquelles la terreur est si vaste dans con œuvre. Il est évident que Maupassant était curieux depuis sa naissance. Il était pessimiste toute sa vie et la peur l’accompagnait plus tôt que sa maladie et pour cette raison il est difficile d’affirmer que la peur se rapporte seulement à la syphilis. En effet, il avait des dispositions héréditaires pour cette maladie. Sa mère, son oncle Alfred et son frère Hervé nous démontent que Maupassant pouvait être contaminé tout le temps. J’ai accumulé vingt cinq contes qui sont marqués de sa folie causée par la syphilis et puis j’ai décrit dix contes pour voir toutes les causes de la peur. La crainte dans ses contes est vraiment étendue et nous y voyons beaucoup de types d’émotions négatives. Ces contes ne portent pas son effort sur l’action, pourtant sur la description des sentiments des personnages ! Premièrement, nous distinguons des types de la peur d’après les personnages qui les ressentent – le lecteur ou les personnages. La crainte ne doit pas être nette mais la situation dans le conte la provoque et le lecteur est nerveux, dégoûté, indigné et l’histoire l’épouvante. Deuxièment, il est possible de diviser les terreurs d’après les éléments qui les engendrent. Cette crainte est visible chez les personnages, dans leurs discours. Le premier conte Sur l’eau contient une peur causée par la solitude, par la désespérance, la peur de la mort est aussi visible, ainsi que les visions surnaturelles. Le conte La Peur est consacré aux situations éveillant la crainte chez les personnages, même chez les lecteurs pour montrer que ce ne doit pas être notre psychisme qui cause la peur mais les situations desagréables. La main, ce conte aussi, décrit la terreur de nouveau comme une chose surnaturelle et avec l’apparence d’un personnage mort. Misti nous montre cette émotion produite par la superstition et en conséquence, la crainte pour l’être bien-aimé. Un fou épouvante principalement les lecteurs parce qu’il décrit une histoire absurde, anormale et très choquante. La Petite Roque, un conte très efficace, renferme principalement la perversité qui est liée avec la peur de l’âme mort et de la poursuite par une apparation. Dans L’Auberge, il y a principalement la peur de la solitude, du surnaturel. Puis Le Diable est de nouveau consacré à la mort qui peut être provoquée par la crainte causée 81

par des histoires marseillaises. La mort horrifie de nouveau principalament les lecteurs parce que l’histoire se déroule au cimetière où les morts ressuscitent. Le conte le plus suggestif est Le Horla parce que’il s’agit d’un conte autobiographique qui fait nous voir les sentiments et la folie de Maupassant. Enfin, j’ai fait quatre fiches pédagogiques concernant les thèmes compris dans mon mémoire de licence – la vie de Maupassant ; le réalisme, le naturalisme et le Groupe de Médan ; les maladies et la santé ; la peur. Selon moi, je suis parvenue à mes objectifs qui étaient d’apprendre les causes du mauvais psychisme de Guy de Maupassant, décrire sa maladie, trouver les causes de la peur qui l’envahissait pendant des années et découvrir la crainte dans ses contes. Mais j’ai conscience que ce thème donne beaucoup de possibilités et il serait possible d’aller plus au fond des choses. Par exemple il serait bon de comparer les contes avec des causes de la peur similaires ou chercher des critiques de ses contes ou confronter des contes de Maupassant avec ceux d’autres écrivains. En tous cas, j’éspère que ce travail pourra servir aux étudiant qui auront besoin de chercher quelques informations sur cet écrivain.

82

6. Bibliographie et webographie

La littérature primaire

Maupassant, G. Contes et nouvelles 1. Paris : Édition Gallimard, 1974.

Maupassant, G. Conte de la bécasse. Édition 58. Paris : Maury – Imprimeur, 2013.

Maupassant, G. Le Horla. Vienne: Imprimerie Manz, [s.a].

Maupassant, G. Un fou et autres contes noirs. Šílenec a jiné temné příběhy. České Praha:Garamond, 2006.

La littérature secondaire

BAŠTECKÁ, B. GOLDMAN, P. Základy klinické psychologie. Praha : Portál, 2001., s. 157 – 158. ISBN 80 – 7178 – 550 – 4.

DUMESIL, R. Guy de Maupassant. Paris : Librairie Armand Colin, 1933.

GENETTE, G. Figures III. Paris : Édition du Seuil, 1972. ISBN 2-02-002039-4.

GISTUCCI, L. Le pessimisme de Maupassant. Lyon : L’office social, 1909.

KERN, H. MEHL, CH. NOLZ, H. PETER, M. WINTERSPERGER, R. Přehled psychologie. 1. vyd. Praha : Portál, 1999. ISBN 80-7178-240-8.

LACAZE – DUTHIERS, Gerard : Guy de Maupassant son œuvre. Paris : La nouvelle revue critique, 1926.

LEMOINE, Fernand. Guy de Maupassant. Paris : Éditions Universitaires, 1957.

83

LOUIS, Thomas : La Maladie Et La Mort De Guy De Maupassant. Bruges : Porte Ste- Catherine, 1906.

MARTINEZ, F. Maupassant. France : Éditions Gallimard, 2012.

MARTINO, P. Le naturalisme français (1870-1895). Sixième édition. Paris : Librairie Armand Colin, 1960.

NAKONEČNÝ, M. Lidské emoce. 1. vyd. Praha: Academia, 2000. 255-299. ISBN 80- 200-0763-6.

PILLET, M. Le mal de Maupassant. Lyon, Paris : Grande librairie médicale, 1911.

Webographie

Asiles abandonnés [en ligne], [cit.2014-04-16]. Disponible sur : http://hitek.fr/actualite/photo-asiles-abandonnes-effrayants_755.

Culture. fr [en ligne], [cit. 2014 -04-10]. Disponible sur : http://www.dreyfus.culture.fr/en/bio/bio-html-emile-zola.htm.

Education.fr [en ligne], [cit. 2014 -04-14]. Disponible sur : http://www.pass- education.fr/lecture-histoires-qui-font-peur-pour-halloween-histoire-dhorreur-vrai- legendes-urbaines-histoire-dhorreur-a-raconter-histoire-dhorreur-qui-fait-peur-histoire- dhorreur-courte-a-raconter/.

French autour [en ligne], [cit. 2014 -04-10]. Disponible sur : http://i12bent.tumblr.com/post/2189596384/gustave-flaubert-french-author-of- colourful.

Guy de Maupassant [en ligne], [cit. 2014 -04-10]. Disponible sur : http://www.qotd.org/quotes/Guy.de.Maupassant.

84

Nopanic.fr [en ligne], [cit. 2014 -04-16]. Disponible sur : http://nopanic.fr/les-fiches- techniques/se-deplacer/.

Scala archives [en ligne], [cit. 2014 -02-26]. Disponible sur : http://www.scalarchives.com/scalapic/101210/b/WH32025b.jpg.

O škole.sk [en ligne], [cit. 2014 -04-08]. Disponible sur : http://www.oskole.sk/?id_cat=2017&clanok=19129.

Voyage-mondre.fr [en ligne], [cit. 2014 -04-16]. Disponible sur : http://voyages- monde.fr/top-4-des-endroits-effrayant-dans-le-monde/.

85

7. Résumé

Česky :

Bakalářská práce „La peur dans les contes de Guy de Maupassant“ se věnuje rozboru strachu v povìdkách tohoto autora. Práce je rozdělana do dvou částì – teoretické a praktické. Teoretická část obsahuje údaje o životě spisovatele, o jeho tvorbě a o lidech, kteřì jej inspirovali; ta druhá se zabývá jeho nemocì, zda jde o nemoc dědičnou a jestli je opravdu samotnou přìčinou jeho psychického stavu a strachu a úzkosti v jeho tvorbě. Praktická část rovněž obsahuje dvě části, prvnì je samotný rozbor povìdek z různých sbìrek, ve kterých je strach viditelný, druhou část tvořì čtyři pedagogické listy, které vycházejì z obsahu práce.

Francouzsky:

Ce mémoire de licence La peur dans les contes de Guy de Maupassant se concentre sur l’analyse de la peur dans les contes de Guy de Maupassant. Le mémoire est divisé en deux parties : théorique et pratique. La partie théoretique contient des informations sur la vie de Guy de Maupassant, son ouvrage et ses inspirateurs ; la deuxième traite de sa maladie et tente de prouver si cette maladie est la cause de son mauvais psychisme et de la peur et de l’angoisse dans ses contes. La partie pratique comporte elle aussi deux sous-parties. La première est l’analyse de ses principaux contes contenant la peur visible, issu de quelques collections ; la deuxième sous-partie est constituée par les quatre fiches pédagogiques qui viennent du contenu du mémoire.

86