20.21 Cantates Françaises Le Concert D'astrée
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Dans le cadre de l’Inattendu festival Cantates françaises Le Concert d’Astrée 17 octobre 2020 18h Eva Zaïcik bas-dessus Programme Victor Sicard basse-taille Michel Lambert (1610-1696) François-André Danican Philidor Le Concert d’Astrée Le Repos, l’ombre, le silence, air à deux (1726-1795) Jocelyn Daubigney flûte traversière parties avec la basse continue Quatuor n° 3 en sol majeur pour flûte, David Plantier, Maud Giguet violon deux violons et basse continue, tiré de Isabelle Saint-Yves viole de gambe L’Art de la modulation op. 1 (1755) Michel Pignolet de Montéclair Romain Falik théorbe Moderato – Aria I, grazioso / Aria II – Giga, allegro (1667-1737) Direction et clavecin Emmanuelle Haïm La Mort de Didon, cantate pour une voix et symphonie tirée du Livre 1 (1709) Jean-Philippe Rameau (1684-1763) Les Amants trahis, cantate pour deux voix, Récit Je ne verrai donc plus Enée ! viole obligée et basse continue Air Ô toi déesse de Cithère ! Récit Infidèle, pourquoi quittez-vous ce rivage ! Brève de concert Récit de Tircis Écho ! combien de fois ai-je su Air Tirans de l’empire de l’onde vous instruire ? Récit Non, arrêtez ! Au tournant du Grand Siècle, la mode est aux Duo de Tircis et Damon Ma bergère a trahi sa foi Air Qu’il est dangereux de se rendre aux vœux concerts de salon. La tragédie en musique Récit en duo Quoi ! vous riez d’une telle d’un objet volage de Lully s’invite dans les intérieurs mondains disgrâce ? par le truchement de la cantate. Tout droit Air de Damon Lorsque malgré son inconstance venue d’Italie, ce nouveau genre connaît un Récit de Tircis Sont-ce donc là les lois de André Campra (1660-1744) essor rapide. Véritable opéra miniature où l’amoureux empire ? Les Femmes, cantate pour une voix et l’argument est traité dans un livret travaillé, elle Duo Quand on perd ce qu’on aime symphonie tirée du Livre 1 (1708) Récit en duo Non, immolons des jours que le s’inspire tant des sujets mythologiques que du sort a proscrits registre amoureux et badin et séduit un public Récit Dans un désert inaccessible Air de Damon Le désespoir n’est que folie raffiné, amateur de poésie et de musique. Ce Air Par les vents et par l’orage Récit en duo Pardonne, Amour programme, proposé par Emmanuelle Haïm Air Ah ! qu’un cœur est malheureux Air de Damon Du dieu d’amour je prends tous et Le Concert d’Astrée, présente un panorama Récit La Coquette nous trahit les feux dans mon âme de la cantate française, depuis Montéclair, Air Fils de la nuit et du silence Récit en duo Ne finirez-vous point de si honteux précurseur du genre, jusqu’à Stuck, qui donne Ariette en forme de loure Je borne mes regrets ? une dimension plus orchestrale à la cantate de rêveries à l’émail de nos prairies Duo Quand une volage beauté chambre. On y voit des héros livrés au tumulte Récit Que les amants dans leurs chaînes soient de leurs passions. La fatalité de l’amour contrarié tristes ou satisfaits fera dire à Héraclite : « Dans un abîme affreux de douleurs et de peines / Mon cœur est plongé nuit et jour ». La palette des registres est large : de la mort tragique de Didon au ton comique de Démocrite, elle donne à entendre la cantate dans durée +/- 1h15 toute son intensité dramatique. opera-lille.fr 20.21 suivez @operalille Illustration Françoise Pétrovitch, artiste représentée par la galerie Semiose Textes chantés Michel Lambert Récit Air Le Repos, l’ombre, le silence Non, aretez Grands Dieux ! Fils de la nuit et du silence, Gardez vous d’exaucer Père de la plus douce paix, Le repos, l’ombre, le silence, Mon couroux légitime ! Sommeil, tes pavots ne sont faits Tout m’oblige en ces lieux à faire confidence Laissez moi choisir ma victime : Que pour l’heureuse indifférence. De mes ennuis les plus secrets ; Enée est dans mon cœur et je vais l’y percer. J’attendrai sans impatience, Je me sens soulagé d’y conter mon martyre, Renaître l’astre du matin, Je ne le dis qu’à des forêts ; Sur un bûcher fatal téatre de sa rage Je jouirai du jour sans désirer la fin, Mais enfin, c’est toujours le dire. Didon en ce moment se livre à la fureur. Par la vaine espérance, Un fer, triste présent que lui laisse un volage, D’un plaisir que l’amour remet au lendemain. Si l’on veut parler sans rien taire Un fer cruel lui perce enfin le cœur : On est en liberté dans ce lieu solitaire. Mourante elle tombe, et son ame Ariette en forme de loure On ne craint point les indiscrets : Chérit encor l’Ingrat qu’elle n’a pu toucher ; Je borne mes rêveries Je me sens soulagé d’y conter mon martyre, Elle expire sur le bûcher, Le flambeau de A l’émail de nos prairies ; Je ne le dis qu’à des forêts ; l’Amour en alume la flame. Je vais passer mes loisirs Mais, enfin, c’est toujours le dire. Sur les bords d’une Fontaine ; Air. Gay Si je pousse des soupirs, Qu’il est dangereux C’est pour recevoir l’haleine De se rendre aux vœux Des rafraîchissants Zéphirs. Michel Pignolet de Montéclair D’un objet volage ! La Mort de Didon Un sensible cœur Récit Risque son bonheur Que les Amants dans leurs chaînes Récit. Lent, marqué et détaché Le jour qu’il s’engage. Soient tristes ou satisfaits, Je ne verrai donc plus Enée ! Que les seuls plaisirs Que les Belles désormais S’écria tristement Didon abandonnée, Fixent nos désirs : Souffrent, ou causent des peines, Il est donc vrai qu’il part ? Il fuit loin de ces Evitons les peines ! Je n’y perds plus de part… bords, Amour, si les jeux Dans le fond des forêts, Dieux que j’étois crédule ! Ô Dieux qu’il est N’en forment les nœuds, De mes jours affaiblis, perfide ! Je brise mes chaines. Je vais passer le reste. L’inconstant plus léger que le vent qui le Qu’il en coûte à nos cœurs, guide André Campra Sexe aimable et funeste, Me quitte sans regrets, me trahit sans A te dire adieu pour jamais. remords. Les Femmes Air. Lent Récit Ô Toi Déesse de Cithère ! Dans un désert inaccessible Tendre Vénus, es-tu la mère Je cherche un Antre écarté, De l’ingrat qui m’a su charmer ? Où mon âme trop sensible, Non, non, il ne sait pas aimer. Contre l’Amour puisse être en sûreté. Helas ! Helas ! Helas ! Pourquoi sait-il trop plaire ? Air Par les vents et par l’orage, Récit Je fus longtemps agité. Infidèle pourquoi quittez-vous ce rivage ? Désirs de tranquillité, Les plaisirs et les jeux y voloient sur vos pas ! Regrets de la liberté, Pourquoi vouloir régner dans de lointains Faibles restes de mon naufrage, climats Vous ferez ma félicité. Quand ma main vous ofroit le Sèptre de Carthage ? Air Perfide amant, funeste jour ! Ah ! Qu’un cœur est malheureux Faut-il que je trouve un volage De s’engager dans vos chaînes ! Dans le frère du tendre Amour ? Redoutables souveraines Des Esclaves amoureux, Air Vivement Vos mépris sont rigoureux, Tirans de l’empire de l’Onde, Et vos faveurs sont trop vaines. Grondez, volez vents furieux. Élevez les flots jusqu’aux cieux ! Récit Que tout l’Univers se confonde ! La Coquette nous trahit, La Prude nous désespère, Tonez, vengez mes feux trahis ! Et la Jalouse en colère, Justes Dieux, vengez mon injure ! Irrite qui la chérit. Tonez, embrasez un parjure La Belle est capricieuse, Dans le sein même de Thétis ! La Savante audacieuse, Tyrannise qui la suit. L’indolente est ennuyeuse, Ses insipides langueurs Ne font qu’endormir nos cœurs. 2 Jean-Philippe Rameau Récit en duo Les Amants trahis Tircis Non! immolons des jours Récit de Tircis Que le sort a proscrit. Écho! combien de fois ai-je su vous instruire Damon Des faveurs dont Amour comblait ma vive Vous perdez Cloris, moi Sylvie. ardeur ? Vous en mourez, et moi j’en ris ! Commencez aujourd’hui à redire Des tourments dont encore j’ignorais la rigueur. Air de Damon Je viens dans votre sein pleurer. Le désespoir n’est que folie, Damon De vos jours connaissez le prix. Moi, j’y viens rire. Songez qu’il est tant de Cloris Et qu’il n’est pour vous qu’une vie. Duo de Tircis et Damon Ma bergère a trahi sa foi ; Récit en duo Pour son cœur inconstant Tircis Mes feux n’ont plus de charmes. Pardonne, Amour, pardonne à son égarement. Mêlons nos regrets et nos larmes. Que vous avez, Damon, peu de délicatesse! Pleurez, Damon / Riez, Tircis ! Que vous connaissez mal la parfaite tendresse. Éclatez avec moi! Damon Je connais mieux que vous Récit en duo les devoirs d’un amant. Tircis Tircis Quoi ? vous riez d’une telle disgrâce? Cet ascendant vainqueur, Damon ce nœud tendre et charmant Quoi! vous pleurez d’un malheur si léger ? Qui pour jamais nous engage, nous lie… Tircis Damon Je verrais sans gémir un rival à ma place? Eh bien! c’est cette sympathie Damon Qui me conduit au changement Méprisez la bergère et riez du berger! Lorsque je vois changer Sylvie. Air de Damon Air de Damon Lorsque malgré son inconstance Du dieu d’amour Je vois une fière qui pense Je prends tous les feux dans mon âme, Que j’idolâtre ses appas, Quand une belle offre à ma flamme Ah! je ne rirais pas ! Un tendre retour.