1981-2011 le sida a 30 ans 30 millions de morts Plus de 30 Millions de VIH+

Pr Gilles PIALOUX APHP, Hôpital Tenon Vice Président SFLS www.vih.org

Hôpital TENON 2 215 78 habitants/Paris Prévalence VIH : 65 000 ? Couverture ARV 90 % 3 000 patients VIH + à Tenon Préambule … à propos de nos amitiés, nos collaborations, de l’actualité en France, des « people » qui viennent au Bukina et de ceux et celles qui se font décorer… Le Burkina pour l’exemple mais…

…l’avenir est-il aussi récomfortant ?

DesL’histoire histoires du du sida sida ?

Préface de Michel Kazatchkine

• « Trente années d'épidémie, trente années de lutte, trente années de recherches, mais moins de vingt ans d'une véritable réponse à l'épidémie dans les pays riches et moins de dix ans de réponse effective dans les pays pauvres où vivent quatre-vingt dix pour cent des malades du sida. Le sida n'aura pas été 1.0 ou 2.0 pour tout le monde en même temps. » Virus privé et maladie publique … Le traitement complet de VIH comprenant le DOT-TB/ART est faisable même dans les plus pauvres sites (PIH Haïti) Document OMS 1998 ? Tom Moran (N Nixon, 1989) Kristen Ashburn: 2002

Enfant cachectique réduit par la maladie Brent Stirton: 2002

Vieil homme cachectique

Pourquoi un livre ? « Certains (gays )se laissent aller à des relations sexuelles dangereuses parce qu’ils ont oublié ce qu’était la maladie. … Il n’y a pas une seule personne qui raconte aujourd’hui ce qu’est le sida. À ce stade, peut-être est-il bon, une fois de plus, de rappeler exactement ce qu’est le sida. « Ça commence comme çà, etc … » Didier Lestrade In « Act Up Une histoire » Ed Denoël Impacts 2000 Exemple des HSH en France !

26,1 nd zila wa 23,9 S na swa Bot 23,2 ho sot Le Y GA 15-20 % (17,8 %) EVA PR 18,1 sex ica ux Afr lie th 15,3 ris Sou e Pa abw MSM mb 15,3 Zi ia mib Na 15,2 ia mb Za 12,5 ue biq am 11,9 oz wi M ala M 7,8 a eny K a 6,2 ani anz f T 5,4 ic o a ubl and Rep Ug 2,8 ed a Prévalence VIH «Prevagay » nit and U Rw 2,1 = 17,8 % Angola 2 ia iop Eth 1,7 Incidence > 4 %, tus uri Ma 1,3 Paris, France … rea Ent r 0,1 sca aga ad s 0,04 M oro Com 0 5 10 15 20 25 30

Diapo G Pialoux; Sources : OMS et Anrs/sneg Nombre estimé d’adultes et d’enfants vivant avec le VIH  2010

Europe occidentaleEurope & orientale & Asie centrale centrale 840 000 1,5 million Amérique du Nord [770 000 – 930 000][1,3 million – 1,7 million] 1,3 million Asie de l’Est [1,0 million – 1,9 million] 790 000 Moyen-Orient & [580 000 – 1,1 million] Caraïbes Afrique du Nord 200 000 470 000 [350 000 – 570 000] Asie du Sud & du Sud-Est [170 000 – 220 000] 4,0 millions Afrique subsaharienne [3,6 millions – 4,5 millions] Amérique latine 22,9 millions 1,5 million [21,6 millions – 24,1 millions] Océanie [1,2 million – 1,7 million] 54 000 [48 000 – 62 000]

Total : 34 millions Ce qu’a déjà modifié le sida

Relation medecin- LES POLITIQUES ? malade

Labos et Recherche Sciences dures Fonds Clinique et Privés Multidisciplinaire Ethique

Sciences Sociales Associations de Santé Publique malades et Recherche action communautaires

Associations internationales C’est quoi l’histoire du sida ? Début de l’histoire VIH …. et version 1.0 de la veille sanitaire

• June 5, 1981: 5 cases of PCP in gay men from UCLA (MMWR)

• July 3, 1981: 26 additional cases • Dec 10, 1981: 3 NEJM papers describe cases

Gottlieb MS NEJM 2001;344:1788-91

PCP Maladie de Kaposi Candidose Toxoplasmose cérébrale Rétinite à CMV 20 Mai 1983: Identification du HIV-1

QuickTime™ et un décompresseur GIF sont requis pour visualiser cette image. Le GTFS groupe pionnier (Mars 1982)

Etc LE GFTS groupe pionnier • Des médecins hospitaliers, infectiologues (Willy Rozenbaum, Serge Kernbaum), • Des dermatologues (Odile Picard, Jean Revuz, Dominique Lachiver par ailleurs membre de l’Association des Médecins Gays, l’AMG) • Un pneumologue réanimateur (Charles Mayaud) • Des représentants de la Direction générale de la santé (Élisabeth Bouvet, Claude Weisselberg et Jacques Chaperon), • Un épidémiologiste (Jean-Baptiste Brunet), • Des immunologistes (Jean-Claude Gluckman, David Klatzmann, Jacques Leibowitch), • Deux membres de l’association des médecins gais, Claude Villalonga et DL déjà cité :), • Des virologues qui les rejoindront (Christine Rouzioux et Françoise Brun-Vezinet), • Un psychiatre ami de Rozenbaum, Didier Seux, Que fait le GTFS ? 1982-1984 • Le premier travail du GTFS aura été de faire circuler les informations y compris à destinations de la communauté gaie en France mais aussi du CDC concernant l’Afrique • Un travail de laboratoire d’idées avec deux aiguillons (W Rozenbaum et J Leibowitch) ! • Lancer les premières études d’ordre épidémiologique >>> centre OMS européen • Préparer la découverte du VIH en allant chercher les pasteruriens (LM, FBS, JCC)

3 janvier 1983 : un ganglion pour l’Histoire

Excision du ganglion cervical de BRU qui permis l’isolement du virus du Sida baptisé alors LAV, pour Lymphadenopathy Associated Virus puis HIV (ou VIH). • « Le 20/12/1982, Françoise Brun-Vezinet téléphone, mandatée par Willy Rozenbaum et un peu en catimini du reste du GTFS, surtout de Jacques Leibowitch devenu « ingérable », à pour lui annoncer que la biopsie de ganglion de BRU est programmée à la recherche d’un rétrovirus. « Pas pendant les vacances, lui répond Montagnier, apportez-le nous le 3 Janvier 1983 » « D'après les notes de laboratoire rédigées au jour le jour par Françoise Barré-Sinoussi, elle remarqua le 25 janvier 1983 que les lymphocytes mis en culture produisaient de la transcriptase inverse. L'activité de cette enzyme était au départ très faible. Elle grandit jusqu'au 7 février puis commença à diminuer. C'était surprenant et même inquiétant, car le HTLV, le seul rétrovirus humain connu jusqu'alors, se comportait différemment : il incitait les lymphocytes à se multiplier et à augmenter de ce fait la production de la transcriptase inverse. Ce nouveau virus semblait agir autrement sur les lymphocytes : il les tuait. Selon Barré-Sinoussi, dès ce moment le soupçon était né que le virus en question ne ressemblait pas au HTLV de Gallo » ( Gremk ) BRU anonyme et célébre malgré lui • BRU était selon Jean-Claude Chermann, un « styliste homosexuel, qui avait un grand nombre de partenaires, et faisait de nombreux séjours à New-York (…) il s’était réveillé un matin avec un énorme ganglion à la base du cou » • . Dans la demande de brevet européen numéro 84401834.1 déposée le 14 septembre 1984 par l’Institut Pasteur devant l’office européen des brevets, on apprend que BRU avait un antécédent de plusieurs épisodes de gonorrhée et avait été traité pour la syphilis en septembre 1982 et qu’il avait indiqué qu’il aurait eu « plus 50 partenaires sexuels par an et qu’il a voyagé dans de nombreux pays ». Petit rappel Chronologique …

1959-1979 Les premiers cas ? 1981 MMWR, NEJM 1983 LAV > HIV découverte > 1985 les sérologies HIV developpées 1987 AZT 1989 Prophylaxie PCP 1996 INNTR, IP et “cure” 2000 Rakai et le début du Tasp 2007 Swiss Statment …etc 2012 Inquiétude sur le Fonds Mondial, Prep, TasP… L’Epopée scientifique vue de France • 1984 – Tropisme: CD4 récepteur du VIH mais CD4 ne suffit pas – Des premiers sérologies et enquêtes épidémiologiques • 1985 du clonage au séquençage • 1986 du VIH-2 aux simiens, la diversité génétique et l’origine du virus HISTOIRE de 25 ans de recherche sur le VIH Insights into HIV pathogenesis Functions & immunogenicity of HIV-1 gene products 40 Therapeutic and vaccine research

quantification coreceptors HIV-2 of HIV 30 SIV prognostic resistance HIV markers reservoirs to ARV diversity HIV-1 HIV-1 recombinants 20 HIV-1 M/O sequence HIV-1 O tropisme zoonotic CD4 receptor HIV-1 origin 10 subtypes Number of PLWHAof Number millions) (in HIV-1 N HIV-1

1980 81 82 83 84 8586 87 88 89 9091 92 93 94 95 96 97 98 99 00 2001 AIDS Global AIDS Vaccine in Africa AIDS AZT therapy MCT HAART therapy epidemic prevention HIV screening 1st vaccine trials Diapo : Françoise Barré-Sinoussi Quelques moments-clé ! RAPPEL DES COMBI ARV

1987: AZT 1994: 1997: Monotherapie Bi Therapie HAART

0 0 0

-0.5 -0.5 -0.5 c/mL) c/mL)

10 -1 -1 -1

-1.5 -1.5 -1.5

-2 -2 -2

-2.5 -2.5 -2.5 HIVRNA (log change

-3 -3 -3 24-week response24-week response 24-week response

Fischl, NEJM, 1987 Eron, NEJM, 1995; Gulick, NEJM, 1997; Katzenstein, NEJM, 1996 Hammer, NEJM, 1996 Cameron, Lancet, 1998 Mono mieux que placebo ! BI mieux que MONO !

TRI mieux que BI ! 1998: Et si on allégeait?

2012: Et si on allégeait mais en partant de plus fort et traiter tous? IP+X + IE + II ? AIDS Mortality Rates: 1996-2001 Percentage of Patient-days Mortality vs. ART on HAART Percentage of patient-days Percentage of ART patient-days on 40 utilization 100 35

30 USE OF ART 75

25 DEATHS 20 50

15

10 25 Deaths per 100 Person-Years

Deaths per 100 person-years 100 per Deaths 5 0 0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Palella F et al. 8th CROI 2001; abstract 268b. 1995-1996 « Cure ! ? » IP & INNTR CD4 & charge virale Development of AIDS is like an impending train wreck

Viral Load = Speed of the train CD4 count = Distance from cliff

HIV infection

J. Coffin, XI International Conf. on AIDS, Vancouver, 1996 Quand débuter les ARV ? 1987-2030 ?

Stades tardifs Stades précoces Traitement à visée préventive (TasP) ?

< 200 > 500

200 350 Quelle que soit la CV CV élevée

CD4

Schechter, 2004 (JID 2004;190:1043-1045) Evolution des concepts – Traitement ARV – 1980….

L’attente d’ARV comme survie → mono → bi → tri …

Monothérapie

« Cure » ≈ éradication

« Traiter fort – traiter tôt » >>> ERADICATION ?

Tasp

« Allégement »

Traiter la primo infection

Traiter l’inflammation ?

19801983 1985 1987 1990 1995 2000 2005 2010 2020 2000 Durban: le tournant : le scaling up, les génériques, la déclaration de Denver confirmée, la PTME …

TRT-5, 12 décembre 2011 L épopée des errances… ! • « Les hétérosexuels sont, selon toute vraisemblance, à l'abri de la contagion » !

James Curran, patron du CDC, USA, 1981 • « Une forme rare de cancer observé chez 41 homosexuels. Des médecins de New York et de Californie ont diagnostiqué quarante et un cas d'une forme rare et souvent mortelle à brève échéance de cancer chez des homosexuels. Huit de ces victimes sont mortes moins de deux ans après que le diagnostic ait été établi.(....). La plupart des malades ont été également soignés pour des infections virales telles que l'herpès, le cytomégalovirus et l'hépatite B ou pour des parasitoses telles que l'amibiase et la giardiase. Ils ont aussi été nombreux à signaler qu'ils avaient fait usage de drogues, l'amylnitrite (NDR ou poppers) ou le LSD par exemple, pour accroître leur jouissance sexuelle. On ne croit pas que ce cancer soit contagieux, mais les conditions de son apparition, qu'il s'agisse de virus particuliers ou de facteurs d'environnement, pourraient expliquer l'épidémie au sein d'un groupe particulier. Les chercheurs estiment qu'il y a preuve a contrario de sa non-contagion (...). Le docteur James Curran (NDR : le patron du CDC d’Atlanta) a affirmé que les hétérosexuels étaient, selon toute vraisemblance, à l'abri de la contagion. La meilleure preuve en est qu'on n'a pas encore constaté de cas en dehors de la communauté homosexuelle ou chez des femmes. (The New York Times 2 juillet 1981). • Claude Lejeune fondateur de l’Association de Médecins Gais (AMG) français fustige à propos du sida (cancer gay) dans les médias « le grossissement permanent d’un fait minoritaire numériquement parlant » (Gai Pied 9 Juillet 1983). Ajoutant « Baiser est dangereux ? Et traverser la rue alors … » (Gai Pied Avril 1982). The Impact of AIDS on the San Francisco Gay Men’s Chorus Libération 27/6/1985 La grande histoire du poids des mots !

C’est quoi la préhistoire du sida ? Qui est le vrai « patient zéro » de l’histoire du sida ?!

• En 1959, David Carr, un marin anglais est mort en 1959 à Manchester à 25 ans des suites d’un sida. Est-ce vrai ou faux ? Il fut hospitalisé cette année là au Manchester Royal Infirmary, initialement pour une infection pulmonaire sévère, des ulcérations péri- anales, une fistule anale et un tableau clinique fait d’amaigrissement et de fièvre. Ce marin était suivi depuis deux ans pour une gingivite sévère et son histoire clinique fut publiée par un certain George William, dans la revue The Lancet, datée du 29 Octobre 1960. D’autres traces précoces du sida… • Un plasma de l’année 1959 issu d’un adulte de l’ethnie bantu vivant dans l’ex Congo Belge (RDC) • Un ganglion de 1960 d’une adulte vivant aussi dans l’ex Congo Belge (RDC) • Des prélèvements de tissue d’un adolescent américain décédé à St. Louis (USA) en 1969. • Un patient de à Claude Bernard suivi par Adrien Gérard Saimot, marin portugais chauffeur de taxi qui se mourrait à Paris en 1979 d'une maladie superposable à ce qui allait être le sida, numéro 1 de l'histoire du SIDA en France, selon Leibowitch, et dont l'histoire prouvera que c'était une infection au virus VIH2. • Des prélèvements de tissue d’un marin Norvégien mort en 1976, ainsi que sa femme et leur fille de neuf ans, des suites du sida Un peu plus tard en Afrique…

Epidémie de “Slim disease” (la maladie des gens maigres) à Kinshasa, Zaire (début des années 1970) Epidémie de « Slim disease” en Ouganda et Tanzanie (début des années 1980) Accroissement des cas d’œsophagites à champignon (candida) au Rwanda (à partir de 1983) Epidémie de cas de sarcome de Kaposi, au Zaïre, en Gambie et en Ouganda (début des années 1980) Cas de méningites à Crypotococce à Kinshasa, Zaire (fin des années 1970) … etc Ancêtres du VIH et datations

• Ancêtre commun de tous les VIH-1 des groupes M, O, et N, en Afrique centrale, respectivement en 1908 (entre 1884 et 1924), 1920 (1890–1940), et 1963 (1948–77) ! • Et pour le VIH-2 cette généalogie est estimée entre 1932 et 1935.

Denis M Tebit & Eric J Arts www.thelancet.com/infection Vol 11 January 2011

Voyages estimés du VIH

• - Introduction en 1966 du VIH1 (groupe M sous Type B) en Haïti en provenance d’Afrique centrale ; • - Introduction en 1972 du VIH1 (groupe M sous Type B) aux Etats Unis en provenance d’Haïti ; • - Diffusion secondaire à partir des foyers haïtiens et nord américains, principalement, du VIH1 (groupe M) vers l’Europe, l’Amérique du sud, la Thaïlande à la fin des années 70 – début des années 80…

Ancêtres animalier du vih

• L’ancêtre animalier présumé du VIH, le virus d’immunodéficience simien (SIV), serait apparu, lui, il y a plus de 32 000 ans ! Le plus infecté et le plus reconnu des singes porteurs du SIV est le singe vert (SIVagm pour African Green monkeys) ou plus de 50 % des adultes sont infectées..

Virus animaux Virus humains Les questions non résolues ?

• Pourquoi l’épidémie de VIH n’a-t-elle commencé qu’au XXe siècle alors que les humains ont été exposés à des singes infectés avec le SIV pendant probablement des dizaines de milliers d’années en Afrique ? • • Que s’est-il passé au siècle dernier pour changer ce rétrovirus relativement inoffensif en un pathogène d’une plus grande virulence capable de déclencher l’épidémie de sida ? • • Comme l’a souvent suggéré l’actuelle Prix Nobel de Médecine 2008, Françoise Barré-Sinoussi, il est parfaitement « possible qu’il manque un maillon entre le chimpanzé et l’homme ». Cette incertitude phylogénétique – le fameux chainon manquant –est, toujours en 2012, une porte ouverte à bien des phantasmes ne serait-ce qu’en Afrique Les origines du sida : rencontre du post-colonialisme en Afrique et de la libération sexuelle aux USA ? L’Afrique au début de l’histoire du le "Syndrome Imaginaire pour Décourager les Amoureux".

1981 -1985 l’Afrique oubliée du CDC • « En novembre 1985, Nathan Clumeck organisa le premier symposium international sur le Sida Africain à Bruxelles. Théoriquement, deux hypothèses devaient s’y faire face : le CDC qui considérait que le sida était principalement un problème d’homosexuels soutenu par nombres de groupes de pression aux Etats-Unis et d’autre part les équipes néerlandaises, françaises et belges qui considéraient déjà depuis 1983, que l’Afrique était le principal foyer et probablement l’origine de l’épidémie. La première conférence internationale sur le sida en Afrique fut boycottée par le CDC et l’OMS qui refusèrent d’envoyer officiellement des représentants à la conférence. La chance voulut que les équipes de télévision présentes alors à Bruxelles cette semaine-là pour y couvrir la visite du Président Reagan à l’OTAN, s’intéressèrent également à ce symposium. C’est ainsi que les écrans de télévision à travers tous les Etats-Unis firent état du sida africain de sa transmission hétérosexuelle ! » • « En juillet 1984, une surveillance internationale sur le sida est instituée à Kinshasa, mais elle est unique en son genre. En fait, il faudra attendre 1987 pour avoir les premiers chiffres d’évaluation du nombre de morts pour l’Afrique (5 000) et on parle de 2 à 3 millions de séropositifs durant cette année 87 »

Second symposium international « Aids and associated cancer in Africa » du 7 au 9 octobre . Naples -Italie • « Jusqu’en décembre 1986, 15 pays africains étaient censés déclarer les cas de sida : 0 cas ont été déclarés ! A la date de juin 1987, 39 pays avaient déclaré leur cas de sida à l’OMS et chacun de ce pays avait plus de 50 cas.» Pourquoi autant l’Afrique ? • Les déplacements de population dans l'ère séparant la fin du colonialisme et l’indépendance. Des mouvements centripètes vers les villes ; pour ne citer qu’un exemple, la population de Kinshasa a été multipliée par 40 en 60 ans, passant de 10 000 habitants au début du siècle à 49,000 en 1940 puis à 420,000 in 1961 moment de l’accession à l’indépendance. Cette migration citadine a entrainé çà ou là une paupérisation urbaine, un élargissement des échanges sexuels et un accroissement de l’offre en sexe tarifé. • Des modifications écologiques majeures ; • L’évolution des sexualités et l’accroissement des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ; • La réutilisation de seringues à usage unique en Afrique (élément se combinant avec l’accroissement des IST) pour les soins et plus encore pour la vaccination de masse (rien à voir avec la suspicion d’un vaccin anti-polio contaminé…voir page), • L'apparition des injections et des transfusions sanguines ; • L’ouverture des migrations et des voyages ; • Les conflits armés dans certaines régions d’Afrique qui se révèlent les plus touchés (Ouganda, Rwanda, RDC..) et la violence sexuelle imposée aux femmes dans ce contexte... etc. • Ensuite le virus aurait diffusé vers Haïti et les Etats-Unis avant d’atteindre le reste de la planète. C’est quoi mon histoire personelle du sida ? Libération 20 et 21 Octobre 1984

En 2012 est-il encore possible de négationner les origines du vih/sida?

3 courants révisionnistes du sida

• La théorie du complot - du savant fou à Big Pharma, en passant par le gouvernement américain; • L'ésotérisme - de la carence en zinc au venin de serpent comme cause du sida en passant par les ovnis; • Les théories qui servent objectivement une cause - que ce soit la défense de l'Afrique, l'attaque de l'impérialisme états-unien, le racisme ou l'homophobie, la promotion des médecines alternatives ou des tradithérapies, les mouvements anti-vaccinnaux…

Des pistes …. Celle du vaccin anti-polio épicentre du révisionnisme sida ! • « La « contre-théorie » sur les origines du sida qui a probablement connu la plus grande audience, encore en 2011, est celle du vaccin anti-polio oral de Hilary Koprowski comme cause avancée du passage du chimpanzé à l’homme. En 1999, le journaliste Edward Hooper a, dans un livre à succès, The River. A Journey to the Source of HIV and AIDS (Brown and Company, 1999), suggéré que l'introduction du VIH dans la population humaine était due à un vaccin antipoliomyélique oral, administré par le docteur Hilary KOPROWSKI entre 1957 et 1960 dans l’ex Congo Belge. Dans cet ouvrage de près de mille pages, fruit « d'un travail d'enquête de plus de dix ans », Hooper fait le lien entre le laboratoire de Stanleyville, dans l’ex Congo belge (aujourd’hui RDC), le camp Lindi - un camp d'élevage de chimpanzés installé à proximité - et la recherche que menait le virologue Hillary Koprowski sur l'hépatite et la polio dans cette région d’Afrique. Selon Hooper, les premiers vaccins de ce type, ancêtre du vaccin polio oral de Jonas Salk, auraient été en effet « produits à l'aide de cellules de chimpanzés contaminées par le virus du sida du singe ».

.. Et ses leaders politiques

• Thabo Mbeki refuse de faire le lien entre VIH et Sida et [AFP, 24 octobre 2001] . Le leader postapartheid préconise à la place de l’AZT une préparation à base d’ail, d’oignon et d’huile d’olive ! … et de vrais scientifiques !

• Je propose que le SIDA ne soit pas considéré comme une maladie contagieuse provoquée par un virus ou un microbe classique, car aucun virus ou microbe ne mettrait en moyenne 8 ans pour provoquer une première maladie, ni ne toucherait de façon sélective uniquement les individus qui ont habituellement un comportement à risque, ni ne serait capable de provoquer un cumul de plus de 20 maladies dégénérescentes et néoplasiques.

Peter Duesberg, Professeur de Biologie Moléculaire et Cellulaire à l'Université de Californie, Berkeley z C’est quoi l’histoire des antirétroviraux… Rappel survie 1981-1987 1.0

0.8

0.6

0.4

rprinsurviving Proportion 0.2

0 0 1020 30 40 50 60 Months after OI diagnosis Source : National AIDS case surveillance data, CDC

AIDS Mortality Rates: 1996-2001 Percentage of Patient-days Mortality vs. ART on HAART Percentage of patient-days Percentage of ART patient-days on 40 utilization 100 35

30 USE OF ART 75

25 DEATHS 20 50

15

10 25

Deaths per 100 person-years 100 per Deaths Deaths5 per 100 Person-Years 0 0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Palella F et al. 8th CROI 2001; abstract 268b. De la pleine main aux combos !

1996:Atripla d4T/3TC/IDV 10 cp, TID

p 1998: AZT/3TC/EFV 5 cp, BID Truvada/ TMC 278 2002: AZT/3TC/EFV 3 cp, BID

2004: TRUVADA /EFV 2 cp , QD Quad

2006: ATRIPLA 1cp , QD Glom

Tub L’infection à VIH comme maladie chronique inflammatoire et métabolique Mais d’autres problémes ont emmergé … Anomalies de répartition des graisses Metabolic and Physiognomic Changes in HIV Patients Receiving Antiretroviral Therapy

Dysregulation Lipid of glucose abnormalities metabolism

Fat Fat accumulation atrophy Background STEATOSE & VIH Et maintenant ce sera quoi le sida ?

Messages d’espoir -Nouveaux outils de prévention -On se remet à croire en l’éradication -Traiter l’inflammation chronique Des modèles d’éradication … faux

2000 2020 2040 Pour Luna et Montaner, il suffit de traiter > 75% de ceux dont les CD4 < 350, et à terme, il n’y aura plus Granich et Williams. 2008 de nouvelles infection: le VIH va disparaître de la population Pour Granich et Williams il faut tester tout le monde fréquemment et traiter tous les Luna et Montaner. 2008 séropositifs (courbe verte) Une preuve de concept avec le vorinostat (VOR) : on peut activer le réservoir (1) en culture

800 Cellules non traitées Tous augmentent après VOR Ex vivo VOR p < 0,01 600 Ex vivo PHA*

400 * PHA = phytohémagglutinine copies par puitspar copies

gag 200

80 60 ARN-VIH1 ARN-VIH1 40 20 0 Pt. 1 Pt. 2 Pt. 3 Pt. 4 Pt. 5 Pt. 6 (D’après Archin N et al Abstract 157LB)

CONFIDENTIAL – NOT FOR EXTERNAL USE 112 ARV et opportunités de prévention sexuelle VIH UNEXPOSED EXPOSED EXPOSED INFECTED (precoital/coital) (postcoital)

Vaccines TasP Behavioral, PrEP Microbicides PEP Treatment STI Structural Gel teno Positive Prevention Circumcision, etc & Testing Condom etc

YEARS HOURS 72h YEARS

D’après Cohen, IAS 2008 Quinn et al N Engl J Med 2000

• Rakai, Ugandan cohorte • 15,127 personnes VIH + • 415 couples séro-discordants héterosexuels VIH-1 – 30 mois • 21.7% transmission VIH • Peu de traitement ARV Tous Homme-Femme Femme-Homme

Pas de transmission si CV « indétectable »

Etude « Rakai »: Risque de transmission en fonction de la charge virale Quinn et al. N Engl J Med 2000;342:921-9 CONFIDENTIAL – NOT FOR EXTERNAL USE 115 HPTN 052 Study Stable, healthy, serodiscordant couples, sexually active CD4 count: 350 to 550 cells/mm3

Randomization

Immediate ART Delayed ART CD4 350-550 CD4 <250

Primary Transmission Endpoint Virally linked transmission events Primary Clinical Endpoint WHO stage 4 clinical events, pulmonary tuberculosis, severe bacterial infection and/or death Cohen, M et al. 6th IAS Conf. MOAX0102. CONFIDENTIAL – NOT FOR EXTERNAL USE 116 HPTN 052 Enrollment

10,838 Individuals Screened Major reasons for exclusion: 3058 HIV+ but CD4 count out of range 2565 HIV- but HIV+ partner ineligible 308 Seroconcordant couples 155 Ineligible due to sexual history 1763 Couples (3526 Individuals) Randomized

Immediate Arm Delayed Arm 886 Couples 877 Couples

Cohen, M et al. 6th IAS Conf. MOAX0102. CONFIDENTIAL – NOT FOR EXTERNAL USE 117 HPTN 052: HIV-1 Transmission

Total HIV-1 Transmission Events: 39

Immediate Arm Delayed Arm 4 35

p < 0.0001 Cohen, M et al. 6th IAS Conf. MOAX0102. CONFIDENTIAL – NOT FOR EXTERNAL USE 118 Multivariate Analysis – Linked Transmission

Variable Hazard Ratio 95% Confidence Interval

Treatment 0.04 [0.01 -0.28] (immediate vs. delayed) Baseline CD4 1.24 [1.00 -1.54] (per 100 CD4 Increment) Baseline VL 96 % de réduction 2.84 [1.51 -5.41] (per unit log increment)du risque de transmission Baseline condom use hétérosexuelle0.33 si [0.12 -0.91] (100% vs. <100%) traitement anti-VIH Gender (HIV +) 0.73 [0.33 -1.65] (male vs. female) du partenaire VIH+

Cohen, M et al. 6th IAS Conf. MOAX0102. CONFIDENTIAL – NOT FOR EXTERNAL USE 119 Les différentes stratégies de prévention dans les essais randomisés

Study Effect Size, % (95% CI) ART for prevention; HPTN 052, Africa, Asia, Americas 96 (73-99) PrEP for discordant couples; Partners PrEP, Uganda, Kenya 73 (49-85) PrEP for heterosexual men and women; TDF2, Botswana 63 (21-84) Medical male circumcision; Orange Farm, Rakai, Kisumu 54 (38-66) PrEP for MSMs; iPrEX, Americas, Thailand, South Africa 44 (15-63) Sexually transmitted diseases treatment; Mwanza, Tanzania 42 (21-58) Microbicide; CAPRISA 004, South Africa 39 (6-60) HIV vaccine; RV144, Thailand 31 (1-51)

0 20 40 60 80 100 Efficacy (%) Abdool Karim SS, et al. Lancet. 2011 CONFIDENTIAL – NOT FOR EXTERNAL USE 120 Prevention research/funding as a continuum Robin Shattock IAS Roma 2011 et Science. 2011;333:42-3

Circumcision Treatment as prevention ARV PrEP (oral, microbicide) Partially effective vaccine

highly effective vaccine HIV incidence

Behavioral and structural interventions

MERCI DE VOUS