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InternationalCriminal Tribunal for TribunalPénal International pour le Rwanda UNITED NATION ArushaInternational Conference Centre S P.O.Box 6016,Arusha, Tanzania Tel:255 27 2504367-72or 1 212 963 2850-- Fax:255 27 NATION 2504000/2504373or 1 212 963 2848 S UNIES INTEROFFICE MEMORANDUM -- MEMORANDUM INTERIEUR

To: ConstantK. Hometowu Date:06 September2004 A: Coordinator,TC III

From: Stephen Rapp (~~ De: SeniorTrial Attorney Media / AkazuTeam

Subject: Filingof the Frenchversion of AmendedIndictment, ’Prosecutor v. Simon Objet: Bikindi’

1o Kindlyfind attached the French version of theAmended Indictment filed 31 August2004. As it consistsof thetext of 45 paragraphsof the originalIndictment of 27 June2001, and 3 paragraphsof Amended Indictmentof 22 October2003, the LanguageSection bas indicatedthat itbas no objection the Prosecution filing this version that matches its priorofficial translations of the relevant paragraphs.

2, Pleasedisclose these documents to the Judgesand the Defence.

3. Thankyou for your attention in this matter.

4. Bestregards.

M

cJ~moe

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ InternationalCriminal Tribunal for Rwanda Tribunalpénal internationalpour le Rwanda

UNITEDNAT[ONS N AT[ON$UNIES

FRANÇAIS Original’ANGLAIS

LE PROCUREUR

m O C. r~

ACTE D’ACCUSATION MODIFIÉ

InternationalCriminal Tribunal for Rwanda TribunalPepna| international pour le Rwanda

CERTIF|ED TRUE COPY OF THE ORIG[N~,L SEEN BY ME COPIE CERTIFIEE CONF( IRME A L’OR I(;I N A L PAR NOUS ¢""~"...... ~...... VAME / ~o~: ...... ~~~ ..... (5 - "~ ~

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ Le Procureurdu Tribunalpénal international pour le Rwanda,en vertudes pouvoirsà luiconférés par l’Article17 du Statutdu Tribunalpénal international pourle Rwanda(le "Statut du Tribunal"),accuse

Simon BIKINDI

d’ENTENTE EN VUE DE COMMETTRE LE GÉNOCIDE, de GÉNOCIDE, ou subsidiairement de COMPLICITÉ DANS LE GÉNOCIDE, d’INCITATION DIRECTE ET PUBLIQUE À COMMETTRE LE GÉNOCIDE, de CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ (ASSASSINAT et PERSÉCUTION), par l’application desArticles 2 et 3 duStatut du Tribunal et tel qu’indiqué ci-après :

II. L’ACCUSÉ :

Simon BIKINDIest né le 28 septembre1954 dans la communede Rwerere, préfecturede Gisenyi(Rwanda). A l’époquedes faitsvisés dans le présentActe d’accusation,Simon BIKINDIétait un célèbrecompositeur et chanteurde musiquepopulaire et le directeurdu Balletlrindiro. Simon BIKINDI était égalementfonctionnaire au Ministèrede la jeunesseet des sports du Gouvernementrwandais et membredu partipolitique MRND.

III. ACCUSATIONS et RE LATION CONCISE DES FAITS

Chef I : ENTENTE EN VUE DE COMMETTRE LE GÉNOCIDE

Le Procureurdu Tribunalpénal international pour le Rwandaaccuse Simon BIKINDI d’ENTENTE EN VUE DE COMMETTRE LE GÉNOCIDE, sous l’empire de l’Article23)b) du Statut,en ce que entreles ler janvier1994 et 31 décembre1994, SimonBIKINDI s’est effectivement entendu avec d’autres personnes, y compris,mais sanss’y limiter,les responsables politiques du MRNDaux niveaux régional et national,y compris,mais sans s’y limiter,, Juvénal HABYARIMANA, JosephNZIRORERA ; des chefs de l’,dont RobertKAJUGA; et d’autres personneschargées de la programmationet du fonctionnementdes organesde presse,y compris,mais sans s’y limiter,Jean-Bosco BARAYAGWIZA, Ferdinand NAHIMANA, Joseph SERUGENDO et Félicien KABUGA, en vue de tuer des membres de la populationtutsie ou de porterune atteintegrave à leurintégrité physique ou mentale, dansl’intention de détruire,en toutou en partie:,un grouperacial ou ethnique,comme suit:

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ En vertude l’Article61) du Statut" parses actes positifs, en ce quel’Accusé a planifié, incitéà commettre,ordonné de commettre,commis ou de touteautre manière aidé et encouragéà planifier, préparer ou exécuterl’infraction retenue contre lui, en ceque ¯

1. Entrele 1er janvieret le 31 décembre1994, les citoyensrwandais étaient individuellementidentifiés selon les classificationsethniques ou raciales suivantes¯ , et Twa.

2. Entrele ler janvier1994 et le 17 juillet1994, le Rwandaa été déchirépar un conflitarmé ne présentantpas un caractèreinternational.

Relationconcise des faits :

3. Simon BIKINDIs’est entenduou collaboréavec le chef d’État Juvénal HABYARIMANA, le Ministre de la jeunesse et des sports Callixte NZABONIMANA,le chef des lnterahamweau niveaunational Robert KAJUGA, les responsables politiques nationaux du MRND tels que Mathieu NGIRUMPATSEet Joseph NZIRORERA,et les chefs militairesaffiliés au MRNDtels que ThéonesteBAGOSORA, en vue de militariserl’aile jeunesse du MRND,les lnterahamwe, de leur inculquer une idéologie anti-tutsie et de fairede lapropagande anti-tutsie, telque décrit ci-après :

4. Au débutdes années 90, le cerclerestreint de chefsmilitaires et de responsables du MRND qui entouraientle PrésidentHABYARIMANA a conçuet mis en place une stratégievisant à renforcersa main-misesur le Gouvernementface à la montéed’une opposition politique interne et devantla menaced’une attaque militairedu FPR.Cette stratégie visait à inciterà la haineet à la peurdes ainsiqu’à les faire passer pour des ibityso, c’est-à-dire lescomplices de l’intérieur d’unearmée étrangère d’envahisseurs. Cette stratégie visait également à mettre sur pieddes milicesciviles alignées exclusivement sur l’idéologiedu MRNDet armées,entraînées et conditionnées pour exterminer la populationtutsie.

5. Particulièrement,en décembre1991, JuvénalHABYARIMANA, à l’époque commandanten chefdes Forcesarmées rwandaises (FAR) et chefd’État, a mis placeune commissionmilitaire chargée d’élaborer un programmevisant à vaincre l’ennemisur les plansmilitaire, médiatique et politique.Cette commission a produitun rapportdéfinissant l’ennemi comme étant : ...Les Tutsis de l’intérieur ou de l’extérieur,extrémistes nostatgiques du pouvoir, qui n ’ontjamais reconnu et ne reconnaissenttoujours pas les acquisde la Révolutionsociale de 1959,et qui cherchentà récupérerle pouvoirau Rwandapar tousles moyens,y compris par les armes.Le chef d’état-majorde l’armée,Deogratias NSABIMANA, a distribuédes extraits de ce rapportaux commandants de secteur militaires.

6. Par la suite,les chefsmilitaires affiliés au MRND ont donnéaux milices Interahamweune formationmilitaire et les ontinitiées au maniementdes armes.

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ Ils ont égalementmobilisé l’aile jeunesse du MRNDpour qu’elle s’attaque aux Tutsiset aux membresde l’oppositionpolitique considérés comme des complices de l’ennemi.Cet entraînement militaire a été organisépartout au Rwanda,surtout dansdes camps militaires à , à Mutara et à Gisenyi.

7. Avantles événementsd’avril 1994, Simon BIKINDI a participéà la campagne visantà vaincremilitairement l’ennemi en organisantdes tournéesdestinées à attirerde nouveauxadhérents dans les rangsdu MRNDet en participantau recrutementet à la formationmilitaire des miliceslnterahamwe, sachant pertinemmentet dans un tel dessein,que ces élémentsseraient déployés dans des opérationsd’extermination dirigées contre les Tutsis.

8. À titred’exemple, en janvier1994, Simon BIKINDI a prispart à une formation militaireorganisée à l’intention des milices lnterahamwe à Kigali.

9. Simon BIKINDIa participéà la campagnevisant à vaincremédiatiquement l’ennemi en collaborant avec Ferdinand NAHIMANA, Jean-Bosco BARAYAGWIZA, Félicien KABUGA, André NTAGERURA, Georges RUTAGANDAet Joseph NZIRORERA,notamment, dans le but de lancer la Radio-TélévisionLibre des MillesCollines, SA (RTLM),une stationde radio privéealignée sur lescourants politiques extrémistes du MRNDet de la CDR.En partie conçue comme une alternativeà Radio Rwanda,puis soumiseaux restrictionsde programmationimposées par I’ORINFORet le Ministèrede l’informationnouvellement mis en place,la RTLM diffusaitde la musique populaireentrecoupée d’émissions faisant appel à la participationdes auditeurs, de bulletinsd’information et d’éléments véhiculant de la propagandeanti-tutsie.

10. Bienqu’il résulte du préambuleau statutportant création de la RTLMqu’elle a pourobjectif de faciliterla diffusion d’idées diverses et d’informations objectives, la RTLMa en faitété mise sur piedpour véhiculer la propagandeanti-tutsie. Ses émissionsanti-tutsies étaient souvent entrecoupées d’intermèdes durant lesquels des sélectionsmusicales composées et interprétéespar SimonBIKINDI étaient diffusées.Les programmesdiffusés par la RTLMet les enregistrementsmusicaux interprétéspar Simon BIKINDIavaient les mêmesobjectifs: mobiliser les auditeurs,notamment, les miliciens civils, les forces armées gouvernementales et lesmasses paysannes hutues rwandaises, prôner la solidaritéentre et faire passerles Tutsis pour les complices de l’ennemi.

11. La RTLM a reçu un soutienlogistique de la part de Radio Rwanda,radio officielle,avec laquelle elle a, à ses débuts,partagé les mêmesfréquences, permettantainsi à la radiod’Etat d’émettre à toutmoment sur les ondesde la radio privée.Le Ministredes transportset des communications,André NTAGERURA,l’un des responsableshistoriques du MRND, a encouragéle Gouvernementà accorderà la RTLM ce soutienapparent en l’autorisantde

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ continuerà émettre en dépitdes violations de la législationrwandaise en vigueur en matièrede médiasqu’elle commettait.

12. Callixte NZABONIMANA, membre du MRND, a, par l’intermédiaire du Ministèrede la jeunesseet dessports, autorisé et parrainéles répétitions et les enregistrementsdes compositionsmusicales produites par SimonBIKINDI ainsi que les représentationsdonnées par le BALLETIRINDIRO, sa troupede dance. Simon BIKINDIa montéet répétéses compositionsau niveaudes communes avecdes groupesde jeunes,en bénéficiantégalement du concoursdu Ministèrede la jeunesseet dessports, qui a misà la dispositiondes jeunes des fonds affectés à ceteffet, par l’intermédiaire desbourgmestres.

13. Simon BIKINDIconsultait le PrésidentJuvénal HABYARIMANA, le Ministre de la jeunesseet des sportsCallixte NZABONIMANA et les autoritésmilitaires affiliéesau MRNDau sujetdes parolesde ses chansons; il enregistraitses compositionsdans les studiosde Radio Rwanda avec l’aide de Joseph SERUGENDO; il faisaitdon de ses bandesà la RTLM;et il interprétaitses compositionslors de réunionsde l’Interahamweet aux réceptionsdu MRNDet de la CDR,dont bon nombreattiraient un publicconsidérable.

14. La RTLMpassait plusieurs fois par jourles compositionsde SimonBIKINDI, diffuséesen généralaux informationstôt le matin,à l’heuredu déjeuneret en débutde soirée.Après la reprisede la guerrecivile qui s’est déroulée au Rwanda, entreavril et juillet1994, dans le cadred’un conflit armé à caractèrenon international,la RTLM a diffusétoute la journéesans arrêt les compositions de SimonBIKINDI. À cetteoccasion, les chansonsles plusdiffusées étaient Bene sebahinziet Nagaabahutu, qui appelaient à la solidaritéhutue face à un ennemi commun,à savoirles Tutsis et lesHutus modérés.

15, Au coursdes mois d’avril, de mai,de juinainsi que pendant les premiers jours de juillet1994, des centainesde milliersde civils,hommes, femmes, enfants et personnesâgées d’origine tutsie ont été persécutés, attaqués, y compris sous la formed’attentats à la pudeuraccompagnés de violences,torturés, séquestrés et tuésdans les préfectures de Kigali-villeet de Gisenyi,et partoutailleurs au Rwanda.Ces attaqueset ces massacresétaient la conséquencede la campagne orchestréepar le Gouvernementen vue de vaincrel’ennemi, en s’assurantle concoursdes autorités administratives locales et descivils, organisés au seinde milicesciviles ou agissant individuellement, dansle butd’exterminer lesTutsis.

16. Il résultede l’efficacité avec laquelle les paysans hutus rwandais ont été mobilisés pours’attaquer aux Tutsis entre le 7 avril1994 et la mi-juillet1994, ainsi que du caractèresystématique des attaquesperpétrées par les forcesmilitaires du Gouvernementintérimaire, y compris les milicesciviles équipées, entraînées et conditionnéespour s’en prendre aux civilstutsis, qu’il y a eu planificationet ententeau plushaut niveau de l’élitepolitique et militaire,ainsi que des milieux 5

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ d’affaires,des médiaset des autoritésgouvemementales affiliées au MRND.À l’instarde ses compositionsmusicales et des représentationsen direct qu’il donnait,les activitésmenées par SimonBIKINDI aux finsdu recrutementet de l’entraînementdesInterahamwe de mêmeque l’autorité qu’il exerçait sur ceux-ci constituaientdes élémentsdu plande mobilisationdes milicesciviles visant à détruire,entout ou en partie, les Tutsis.

17. À la suitede la défaitemilitaire des FAR et du replidu Gouvernementintérimaire sur le Zaïrevoisin, Simon BIKINDI a continuéà composeret à interpréterdes chansonsanti-tutsies, de même qu’à collaborer avec les chefsmilitaires des ex- FAR et les anciensresponsables du Gouvernementaffiliés au MRND,afin de poursuivrela campagneanti-tutsie en vue de reconquérirle pouvoir.

Chef 2 : GÉNOCIDE

Le Procureurdu Tribunalpénal international pour le Rwandaaccuse Simon BIKINDI de GÉNOCIDE,sous l’empire de l’Article2 3) a) du Statut,en ce que entrele 7 avril1994 et le 14 juillet1994 ou à cesdates, à traverstout le territoiredu Rwanda, notamment dans les préfecturesde Kigali-villeet de Gisenyi,Simon BIKINDI a été responsablede meurtreou d’atteintesgraves à l’intégritéphysique ou mentalede membresde la populationtutsie, commis dans l’intention de détruire,en toutou en partie,un groupe racialou ethnique;

Envertu de l’Article6 1) du Statut: parses actes positifs, en ce quel’Accusé a planifié, incitéà commettre,ordonné de commettre,commis ou de touteautre manière aidé et encouragéà planifier, préparer et exécuter l’infraction retenue contre lui; et

En vertude l’Article6 3) du Statut: du faitque l’Accuséavait effectivement eu connaissanceou avaitdes raisonsd’être instruit des actesou omissionsde ses subordonnés,parmi lesquels figuraient des Interahamweet des élémentsdes milices civiles,notamment des Interahamwe membres de son BalletIrindiro, et qu’iln’a pas pris lesmesures nécessaires etraisonnables pour les faire cesser ou lesprévenir, pour en punir les auteursà raisonde leurparticipation à la planification,à la préparationet à l’exécutionde l’infraction retenue contre lui;

Ou subsidiairement,

Chef 3 : COMPLICITÉ DANS LE GÉNOCIDE

Le Procureurdu Tribunalpénal international pour le Rwandaaccuse Simon BIKINDI de COMPLICITÉDANS LE GÉNOCIDE,sous l’empirede l’Article2 3) e) du Statut,en ce queentre le lerjanvier 1994 et le 14 juillett994 ou à cesdates, partout au Rwanda, notammentdans les préfecturesde Kigali-villeet de Gisenyi,Simon BIKINDI a été responsablede meurtreet d’atteintesgraves à l’intégritéphysique ou mentalede 6

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ membresde la populationtutsie, commis dans l’intention de détruire, en toutou en partie, un grouperacial ou ethnique,comme suit"

Envertu de l’Article 6 1) du Statut¯ parses actes positifs, en ce quel’Accusé a planifié, incitéà commettre,ordonné de commettre,commis et aidéet encouragéà planifier, prépareret exécuter l’infraction retenue contre lui en ceque ¯

Relationconcise des faits aux chefs 2 et 3 :

18. Lesparagraphes 1 à 17ci-dessus sont inclus ci-après à titre de référence.

19. Lorsdes événementsvisés dans le présentActe d’accusation, notamment du 6 avril1994 aux premiersjours de juillet1994, les milicesInterahamwe ont entreprisune campagned’extermination de la populationtutsie du Rwanda.Des centainesde milliersd’hommes, de femmeset d’enfantstutsis ont été tués.

20. SimonBIKINDI, agissant de concertavec d’autres, a planifié, incité à commettre et préparéces massacres en recrutantpour les miliceslnterahamwe, en organisant des entraînementsmilitaires à leurintention et en y prenantpart, en leur inculquantune idéologieanti-tutsie, en lançantune campagnede propagande visantà fairepasser les citoyens civils tutsis pour les complicesd’une armée d’envahisseurset en encourageantspécifiquement les milicesà fairede la populationtutsie la ciblede leursattaques.

21. Dansle courantdu moisde juinet au débutde juillet1994, particulièrement dans la préfecturede Gisenyi,Simon BIKINDI a dirigé,en y participantet en encourageantd’autres à y prendrepart, une campagne de violencevisant les civils tutsiset les Hutusconsidérés comme des opposantspolitiques du MRNDet des partispolitiques affiliés au MRND,laquelle s’est soldée par de nombreusespertes en vieshumaines.

22. Toutparticulièrement, vers la fin du moisde juin1994, Simon BIKINDI et un grouped’Interahamwe arrivés à Gisenyien provenancede Kigaliont lancéune attaquecontre des Tutsisvivant dans la communede Nyamyumba.Peu avant l’attaque,Simon BIKINDI avait fait savoir à desInterahamwe qui se trouvaientà un barrageroutier dans la villede Gisenyiqu’ils devaient rechercher les Tutsis et lestuer, et queles Hutus qui aidaient les Tutsis à fuirau Zairedevaient également être tués. Sur ces mots, Simon BIKINDIa pris la tête d’une caravane d’Interahamwearmés, parmi lesquels le colonelBUREGEYA et NOEL,et s’est renduavec eux à Nyamyumbadont ils ont tué leshabitants tutsis et pilléleurs biens.

23. De même,vers ta fin de juin1994, Simon BIKINDI a prisla paroleà une réunion du MRNDtenue au stadeUmuganda à Gisenyioù il a dit publiquementque " "Les Hutusdoivent savoir qut est l’ennemi, et quel’ennemi est le Tutsi’"et que"les 7

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ Hutusdoivent traquer les Tutsiset les tuer".À la suitede cetteréunion, les opérationsde recherchelancées contre les Tutsis qui se cachaientencore s’étaient intensifiées.

24. Par ailleurs,en juin1994, à la frontièreentre Gisenyi et le Zaïre,suite à des instructionsdonnées par le lieutenant-colonelAnatole NSENGIYUMVA, Simon BIKINDIa ordonnéà ses lnterahamwede conduirederrière un kiosqueappelé Postede commandementun groupede femmestutsies qui essayaientde fuirau Za’ireet de les tuer.Ces femmessont tombées derrière le Postede commandement sous des ballestirées par des armesà feu de marqueUZI. Peu après,Simon BIKINDIa faitla remarquesuivante : "Voyezoù nousen sommesmaintenant avecces Tutsis".

25. En juin1994, Simon BIKINDI s’est rendu à la prisonde Gisenyi.Il étaiten compagniede HassanNgeze, du major Kabera,de Gasirabo,directeur de la prison,et de gardesdu corps.Consultant une listede 12 prisonniers,Simon BIKINDIa appeléMatabaro et Kayibanda.Ceux-ci ont été frappésà l’arrièrede la tête,l’un après l’autre, par le gardedu corpsde BIKINDI.Les 10 Tutsisdont lesnoms figuraient sur la liste ont été tués.

26. À la fin de juin 1994,Simon BIKINDIa fait établirun barrageau « camp scout», prèsde l’églisepentecôtiste, surla routemenant à la « communerouge », dansla communede Gisenyi.Plusieurs Tutsis ont été massacrésà ce barrage.

27. Au débutde juillet1994, Simon BIKINDI et ses lnterahamweont transportétrois Tutsiesà la « communerouge », où ellesont été tuées.

28. Au début de juillet1994, NOEL et PASCAL,deux des Interahamwede Simon BIKINDI,ont découvertque ANCILLA,une femme tutsie,se cachaitdans le plafondde sa maison,sous la protectionapparente de son mari hutu.Simon BIKINDIa déclaréqu’elle faisait partie des personnes qui combattaient les Hutus et qu’elledevait être emmenée (mée) ; il étaitprésent quand NOEL et PASCAL ont emmenéANCILLA. NOEL et PASCALont tué la femmeet sa fillede quatre anset lesont enterrées dans une tombe peu profonde.

29. Lesactes de violencesexuelle systématiquement dirigés contre les femmestutsies faisaientpartie des attaquesgénéralisées dont les Tutsisétaient la cible.En dirigeant,en ordonnantet en encourageantla campagned’extermination lancée dansla préfecturede Gisenyi,Simon BIKINDI savait, ou avaitdes raisonsde savoir,que les actes de violencesexuelle dirigés contre les civils tutsis étaient généralisésou systématiques, ou qu’ils prendraient un tel caractère, et queleurs auteursétaient soit ses subordonnéssoit les personnesqui s’enétaient rendu coupablessuite aux ordres et auxinstructions par lui donnés d’exterminer tous les Tutsis.

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ 30. En vertude l’autoritérenforcée qu’il avait sur les Interahamwe,notamment du faitdes relations étroites qu’il entretenait avec des responsables de la direction nationaledu MRNDet de l’Interahamwe,et eu égardà son statutparticulier d’artistereconnu à l’échellenationale et de directeurdu BalletIrindiro, Simon BIKINDIa ordonnéou donnéinstruction aux milicesciviles, notamment les membresInterahamwe de son propreBallet Irindiro, ou leura, de touteautre manière,donné l’autorisation de persécuter et de tuerdes civils tutsis ou lesa encouragésà les mettreà mort.En vertude cettemême autorité, Simon BIKINDI étaitinvesti du pouvoiret de la responsabilitéd’arrêter, d’empêcher de commettre ou de dissuader,ou de punirles personnes ayant commis, ou étantsur le pointde commettre,detels actes, et a faillià cette obligation.

Chef 4 : INCITATION DIRECTE ET PUBLIQUE À COMMETTRE LE GÉNOCIDE

Le Procureurdu Tribunalpénal international pour le Rwandaaccuse Simon BIKINDI d’INCITATION DIRECTE ET PUBLIQUE A COMMETTRE LE GÉNOCIDE, sousl’empire de l’Article2 3) c) du Statut,en ce queentre le lerjanvier 1994 et le 14 juillet1994 ou à ces dates,Simon BIKINDI a été responsabled’inciter directement et publiquementdes personnes,y compris,mais sans s’y limiter,des militaires,des fonctionnairesde l’administration locale, des policiers communaux, des milicienscivils et la populationlocale ~ tuerou infligerdes atteintes graves à l’intégritéphysique ou mentaledes membres de la populationtutsie, en vuede lesdétruire, en toutou en partie, en tantque groupe ethnique ou racial,comme suit :

Envertu de l’Article 6 1) du Statut: parses actes positifs, en ce quet’Accusé a planifié, incitéà commettre,ordonné de commettre,commis ou de touteautre manière aidé et encouragéà planifier, à préparer et à exécuterl’infraction retenue contre lui en ce que:

31. Entre1990 et 1994,Simon BIKINDI a composé,interprété, enregistré ou diffusé descompositions musicales prônant la solidaritéentre Hutus et faisantpasser les Tutsispour les asservisseursdes Hutus.Ces compositionsont par la suiteété utiliséesdans une campagnede propagandevisant à fairepasser les Tutsispour l’ennemi,ou lescomplices de l’ennemi,et à inciteret à encouragerla population hutueà sedémarquer des Tutsis et à lestuer.

32. SimonBIKINDI interprétait régulièrement ses compositionsmusicales lors de sessionsd’animation organisées pendant les réunionsdes lnterahamweou les meetings des partis politiquesMNRD ou CDR. Simon BIKINDI circulait souventdans la villede Gisenyiet dansla communede Rwerere,préfecture de Gisenyi,à bord d’un véhicule équipé d’un système de haut-parleurset interprétait sescompositions ou diffusait leur enregistrement.

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ 33. Les sessionsd’animation de SimonBIKINDI organisées lors des réunionset des meetingsdu MRND étaientsouvent le préludeà la commissiond’actes de violenceanti-tutsie dirigés contre des personnes ou desbiens situés à proximité des lieux servantde cadre à ces regroupementsde personnes,avant ou immédiatementaprès leur tenue, ou incitaientà la commissionde telsactes.

34. Simon BIKINDIs’est publiquementadressé à des membresdu MRND et de la CDR au coursde réunionsde ces partisen les exhortantspécifiquement à travailler,langage codé prônant l’extermination desTutsis.

35. Tout particulièrement,en février1994, peu après l’assassinatde Martin BUCYANAet de FélicienGATABAZI, Simon BIKINDIa pris la parole lors d’uneréunion du MRNDau stadeUmuganda de Gisenyi,et a dit à la population de prendreleurs gourdins, leurs machettes et d’autresarmes et de chercherles Inyenzipour les tuer.[nyenzi était un termepéjoratif utilisé pour désigner les Tutsis.

36. De même,en mars1994, Simon BIKINDI a prisla parolelors d’une réunion de la CDRet encouragéles participants à travailler et à tuerceux qui s’opposaient à la CDR et au MRND. Au cours de la périodevisée dans le présentActe d’accusation,il était de notoriétépublique partout au Rwandaque la CDRétait opposéeaux Tutsis.

37. Simon BIKINDIest égalementintervenu dans des émissionsde la RTLM pour prrnerl’extermination des Tutsissur les ondesde la radiopublique. À titre d’exemple,quelque temps après la mort de MartinBUCYANA et d’un autre Interahamweaffilié à la CDR,Simon BIKINDIa déclaréce qui suit:"Voyez commeles Tutsis vous exterminent, vous les Hutus. Si vousne réagissezpas tout desuite, ce sera votre faute...".

38. SimonBIKINDI a particulièrementessayé, au coursde la dernièresemaine de février1994, d’inciter à la violencecontre un groupede Tutsisqui s’étaient réfugiésau foyerpour jeunes de Gatenga,à Kigali.Quand les gendarmesse sont interposésentre Simon BIKINDIet son groupe d’[nterahamwepour les empêcherd’attaquer le foyerpour jeunes, celui-ci a appelé la stationde radiode la RTLMpour signaler que des Hutusempêchaient d’autres Hutus d’attaquer les Tutsisà Gatenga.

39. De même,à la fin de juin1994, dans la préfecturede Gisenyi,Simon BIKINDI a utiliséun véhiculeéquipé d’un système de haut-parleurset pris la têted’une caravaned’lnterahamwe sur la routeprincipale reliant les communesde Kivumu et de Kayoveen tenantles propos suivants : "La majorité de la population,c ’est vous,les Hutus à qui je m ’adresse.Vous savez que les Tutsis sont minoritaires. Exterminezrapidement ceux qui restent".Simon BIKINDI a égalementutilisé le mêmevéhicule équipé de haut-parleurspour diffuser ses compositionsmusicales. 10

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ 40. À traversles parolesde ses chansons,Simon BIKINDI a déforméla politiqueet l’histoiredu Rwandaà l’effetde prônerla solidaritéentre les Hutus. Parmi ses créationsles plusprisées figure Twasezereye, chanson composée en 1987qui signifie: "’Nous avons dit au revoir au régimeféodal". Diffusée sans arrêt sur les ondesde RadioRwanda et de la RTLMen 1992 et 1993,Twasezereye était un appelpublic à la solidaritéentre Hutus contre les Accords d’Arusha.

41. La RTLMa diffuséà maintesreprises d’ autrescompositions de SimonBIKINDI, notammentBene sebahinzi, qui signifie:"Les fils du pèredes cultivateurs"et Nangabahutu, qui signifie:"Je haisces Hutus".Les appelsà l’attaquede l’ennemilancés dans les émissions de la RTLMétaient souvent précédés ou suivis de ces chansonscomposées et interprétéespar SimonBIKINDI. Aux termesde la loi rwandaiserégissant les droitsd’auteur, Simon BIKINDI avait le droit d’interdireou de demanderla diffusionpublique de sescompositions.

Chef 5 : CRIME CONTRE L’HUMANITÉ (ASSASSINAT)

Le Procureurdu Tribunalpénal international pour le Rwandaaccuse Simon BIKINDI de CRIME CONTRE L’HUMANITÉ(ASSASSINAT), sous l’empire de 1’Article3 a) du Statut,en ce que entrele 7 avril1994 et le 14 juillet1994 ou à ces dates,Simon BIKINDIa tué ou faittuer des personnesdans le cadred’une attaque généralisée ou systématiquedirigée contre une population civile en raisonde sonappartenance politique, ethniqueou faciale,comme suit :

En vertude l’Article6 1) du Statut: parses actes positifs, en ceque l’Accusé a planifié, incitéà commettre,ordonné de commettre,commis ou de touteautre manière aidé et encouragéà planifier, à préparer ou à exécuterle crimeretenu contre lui; et

En vertude l’Article6 3) du Statut: en ce que l’Accuséavait effectivement eu connaissanceou avaitdes raisonsd’être instruit des actesou omissionsde ses subordonnés,dont des Interahamweet des milicienscivils, notamment les membres Interahamwede son BalletIrindiro, et n’a pas pris les mesuresnécessaires ou raisonnablespour les fairecesser ou les en empêcher,ou les punirà raisonde leur participationà la planification,à la préparationou à l’exécutiondu crimequi lui est reproché,en ce que:

42. Au coursdes événementsvisés dans le présentActe d’accusation, notamment entrele 6 avril1994 et le 17 juillet1994, partout au Rwanda,des attaques généraliséesou systématiques ont été perpétréescontre une populationcivile en raisonde son appartenancepolitique, ethnique ou raciale.Une campagnede violenceavait notamment était lancée par les milicesInterahamwe contre la populationcivile tutsie et contreles Hutusconsidérés comme des opposants

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PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ politiquesau MRND.Des centainesde milliersde civilstutsis, hommes, femmes et enfantsainsi que des "Hutus modérés" ont été tués.

43, SimonBIKINDI a, de concertavec d’autres personnes, planifié, encouragé et préparéces massacresen recrutantde nouveauxadhérents pour les milices [nterahamwe,en organisant des entraînements militaires à leur intention, en leur inculquantune idéologie anti-tutsie, en participant à une campagne de propagande visantà fairepasser les citoyenstutsis pour les complicesd’un ennemi envahisseur,et en encourageantspécifiquement les milicesciviles à fairedes Tutsisla cible de leurs attaques.

44. À une date indéterminéedu mois de juin de 1994, Simon BIKINDI a particulièrementparticipé dans la communede Nyamyumba,préfecture de Gisenyi,à la miseà mortd’un riche homme d’affaires tutsi en conduisantune banded’Interahamwe au domicilede la victimeet en ordonnantà plusieurs d’entreeux, dont Paulin (de patronymeinconnu) et NOKORI,et à des membres de son ballet, dont SERUMVERIBosco et DUSENGIMANAKizito, de tuer l’hommed’affaires et de volerses biens.Les élémentsde ce groupeont tué l’hommed’affaires et chargéses biensà borddu véhiculede SimonBIKINDI.

45. À unedate indéterminée du mois de juinde 1994,à la frontièreentre Gisenyi et le Za’fre,suite aux instructionsdu colonelAnatole NSENGIYUMVA, Simon BIKINDIa ordonnéà ses [nterahamwe de tuerun groupede femmestutsies qui essayaientde franchirla frontièrepour se réfugierau Zaïre.Ces femmessont ensuitetombées sous des balles tirées par des armes à feude marqueUZI.

46. Au début de juillet1994, SimonBIKINDI a encouragéla mise à mort d’une femme tutsieprénommée ANCILLA, en disantà NOEL et PASCAL,deux de ses Interahamwe,qu’elle faisait partie de ceuxqui combattaientles Hutuset qu’elle devaitêtre emmenée (ruée). NOEL et PASCALont tué la femmeet sa fillede anset lesont enterrées dans une tombe peu profonde.

47. Au vu du caractèregénéralisé des attaques perpétrées contre les Tutsisd’avril à juillet1994, Simon BIKINDI est responsabledu massacrede nombreuxTutsis quia faitsuite aux exhortations, parlui adressées aux Interahamwe et aux milices civilesen particulier à travers ses actes, ses chansons et ses propos.

Chef 6" CRIME CONTRE L’HUMANITÉ (PERSÉCUTION)

Le Procureurdu Tribunalpénal international pour le Rwandaaccuse Simon Bikindi de CRIME CONTRE L’HUMANITÉ (PERSÉCUTION),sous l’empire de l’Article 3 h) du Statuten ce que entrele 1er janvier1994 et le 31 décembre1994, Simon BIKINDI a collectivementciblé des personnesappartenant à l’ethnie tutsie et incitépubliquement des personnes,y compris,mais sans s’y limiter,des soldats,des fonctionnairesde 12

PURL: https://www.legal-tools.org/doc/7c3d65/ l’administrationlocale, des policiers communaux, des miliciens civils et descivils hutus à s’employerà persécuterdes membresdu groupeethnique tutsi. Ce comportement s’inscrivaitdans le cadred’une attaque généralisée ou systématiquedirigée contre une populationcivile.

48. Entre1990 et 1994,Simon BIKINDI a pris la parolelors de rassemblements publics,composé, interprété, enregistré ou diffusédes créations musicales prônant la solidaritéentre Hutus et faisantpasser les Tutsis pour les asservisseurs des Hutus.Ces compositionsont par la suiteété diffuséesdans le cadred’une campagnede propagandevisant à fairepasser les Tutsispour l’ennemi, ou pour lescomplices de l’ennemi,et à inciteret encouragerla populationhutue à s’en démarquerdans le butde lessoumettre à des actes de violence et à lestuer.

Les actes et omissions de Simon BIKINDI articulés dans le présent Acte d’accusationsont punissables en vertudes Articles 22 et 23 du Statutdu Tribunal.

Faità Arusha,le 31 Août2004

Le Procureuradjoint

BonganiMajola

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COURT MANAGEMENT SECTION (Art.27of the Directive forthe Registry)

I - GENERAL INFORMATION(To be completedby the Chambers / Filing Party) []Trial Chamber I []Trial Chamber II []Trial Chamber III [] AppealsChamber / Arusha To" N.M.Diallo R.N.Kouambo C.K.Hometowu F.A.Talon [] Chief,CMS [] DeputyChief, CMS [] Chief,JPU, CMS [] AppealsChamber / TheHague J.-P.Fomété M. Diop K.K.A.Afande R. Burriss From: [] Chamber [] Defence [] Prosecutor’sOffice I [] Other: Stephen ~pp (names) (names) I (names) Case Name: TheProsecutor vs. Bikindi ~e~~ Case Number: ICTR-2001-72-1 Dates: Transmitted:06.09.04 Document’sdate: 31.08.04. No.of Pages: 13 OriginalLanguage: [] English [] French [] Kinyarwanda Titleof Filingof the Frenchversion of AmendedIndictment Document: ClassificationLeveh TRIMDocument Type: []Strictly Confidential / Under Seal []Indictment []Warrant [] Correspondence[]Submission from non-parties []Confidential []Decision []Affidavit []Notice of Appeal, , []Submission fromparties [] Public []Disclosure [] Order []C AppealBock O []Accus~ particulars [] Judgement[] Motion [] Bockof Author~es ~~_ Jp r’-

Il - TRANSLATIONSTATUS ON THE FILING DATE (To be completedJ~~0theChan~îers v I Filing Party) OMSSHALL take necessary action regarding translation, o ~ O J ri ~ -- o- [] FUingParty hereby submits only the original, and will not submit any transla~~e]~ion, t’,qoe .JJ []Reference material isprovided inannex to facilitate translation, o ~. 33 :Il TargetLanguage(s): o çO- [] English [] French [] K~yarwandar~’~"’ Ii~", CMS SHALLNOT takeany action regarding translation. []Filing Party hereby submits BOTH the original and the translated version for filing, as fo[Iows: [] Kinyarwanda Original []English []French I I in []Kinyarwanda []English []French TranslationI in CMSSHALL NOT take any action regarding translation. [] FilingParty will be submitting the translated version(s) in tue course in the following language(s): [] English [] French [] Kinyarwanda KINDLYFILL IN THE BOXESBELOW []The OTP =s over-seeingtranslation. [] DEFENCEis over-seeingtranslation. Thedocument is submittedfor translation to: Thedocument is submittedto an accreditedservice for [] TheLanguage Services Section of theICTR / Arusha. translation(fees will be submittedtoDCDMS): [] TheLanguage Services Section of theICTR / TheHague. Naineof contactperson: [] Anaccredited service for translation; seedetails below: Nameof service: Address: Nameof contactperson: E-mail/ Tel. / Fax: Nameof service: Address: E-mail/ Tel. / Fax: III - TRANSL~-TIONPRIORITISATION (For Officialuse ONLY) []Toppriority COMMENTS [] Requireddate: []Urgent [] Hearingdate: [] Normal [] Otherdeadlines:

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