V6.AOUS1 NOl.11SOdX3 -c:: t6 !EW LI Vlllc dVl 'Stllill T!10S z '-Y i 1\ PHd '"'tiOVlr. li'l'H ~··un ...... c:: ·11n•nHHY'1 ·\ i!'!L\i'WI' ·,rt ... ~, r­ Hl MC!:r.ii! .10) 'f Hfl r­ m -1 1t.! !t\ :J üliS ·., ri-01 :> ~ H

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TELEPHONE (33-1 ) 41 08 40 95 - FAX (33-1) 41 08 4 7 39 En couverture : L' affiche de 1' exposition-spectacle Sommaire Entreprendre (voir p. 77 à 79). © PIERRE CARRÈRE/CITÉ DES SCIENCES ·2 LA BOUTIQUE DU BICENTENAIRE ET DE L'INDUSTRIE. BICENTENAIRE INFOS 3 Bicentenaire, Fête des 200 Promos 4 Trois artistes célèbrent le Bicentenaire 6 Mémoires du baron Tupinier (1779-1850) La Jaune et la Rouge 7 Reproduction en édition originale de la sculpture du Bicentenaire 8 Le foulard du Bicentenaire N° 496 - JUIN/JUILLET 1994 9 Polytech à Paris, 10 juin au 10 septembre au Palais de la Découverte Grande enquête X-Emploi Revue mensuelle de la Société amicale des anciens élèves 10 VIE DE L'ÉCOLE de l'Ecole polytechnique 5, rue Descartes, 75005 Paris LIBRES PROPOS Tél. : 46.34.57.01 13 Raoul Dautry (1880-1951, promotion 1900), Michel AVR IL Directeur de la publication : Bernard PACHE IN MEMORIAM Rédacteur en chef : 21 Philippe Gouraud (29), 30 juillet 1909 - 13 mars 1994, Gérard PILÉ Jacques FAUCHON de VILL EPLÉE (26) Secrétaire de rédaction : 22 Pierre-Donatien Cot (31), 1911-1993, Michèle LACROIX Pierre SUARD (54)

Tarif 1994 VARIÉTÉS Prix du numéro : 50 F 25 Les mots croisés du Bicentenaire, Marcel RAMA (41) Numéro spécial : 90 F 26 Bridge, M. D. INDJOUDJIAN (4 1) Abonnements : 10 numéros/an Du nouveau sur le nombre d'or? Gi lles GUÉZO (72) : 300 F - Etranger : 400 F 29 Ciné-cure, Philippe LÉ GLISE-COSTA (86) Membres de !'Association : Discographie, Jean SA LMONA (56) Promos 83 et antér. : 190 F; 84 à 87 : 145 F; 88 à 90 : 95 F 32 LIVRES

Editeur: 37 COURRIER DES LECTEURS Société amicale des anciens élèves de l'ECole polytechnique JOURNAL DU BICENTENAIRE Publicité: 39 Le colloque historique international, 8-11 mars Ofersop, M. Baratta, 41 Colloque sur les sciences de la gestion, 24 mars 55, bd de Strasbourg, 75010 Paris Les manifestations internationales : Tél. : 48.24.93.39 45 Conférence à Tokyo les 8 et 9 avril Fabrication : 48 Conférence à Washington le 14 avril, la révolution des transports, Editions de l'Aulne Georges DOB IAS (56) Impression : 53 Les soirées musicales du Bicentenaire, 29 avril Loire Offset Plus 56 L'Ecole polytechnique et les X vus par les médias 61 Le "Grand colloque" du Bicentenaire, 2 juin Commission paritaire n° 65 147 Contraction de l' espace et du temps, ' ISSN 0021-5554 Charles PAUTRAT (54) 77 Colloque "Science et Défense" des 17 et 18 mai Tirage : 13 200 exemplaires Entreprendre, exposition-spectacle, Cité des Sciences et de !' Industrie, du 17 mai au 15 novembre 80 Polytech

82 VIE DE L'ASSOCIATION 85 Prix Dargelos 86 Carnet polytechnicien t ~ Q 2; 88 Annonces du Bureau des Carrières 95 Autres annonces

-- LA BOUTIQUE DU BICENTENAIRE

Les médailles et souvenirs suivants, édités à l'occasion du BICENTENAIRE DE GRAMEDEX, L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE, sont en vente à la Maison des Polytechniciens, 40, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève 12, rue de Poitiers, 75007 Paris. 75005 Paris lis peuvent également être achetés par correspondance en retournant le bon de commande ci-contre à GRAMEDEX, 40, rue de la Montagne-Sainte­ BON DE COMMANDE Geneviève, 75005 Paris. Tél. : (1) 40.46.04.78. Nom : 1 - MÉDAILLE DU BICENTENAIRE de Thérèse DUFRESN E, frappée en bronze Adresse : patiné par la Monnaie de Pari s : 1-1 •diamètre 90 mm, numérotée sur 500 exemplaires, Téléphone: 1-2 •diamètre 72 mm. 1 - Médaille du Bicentenaire 2 - GRANDES FIGURES POLYTECHNICIENNES : 1-1 •diamètre 90 mm 360 F x F 2-1 • série de douze médailles de Claude GONDARD (65 ), diamètre 41 mm, 1-2 • di amètre 72 mm 220 F x F qualité "Belle Epreuve", frappées en maillechort par la Monnaie de Paris: cf. description détaillée dans le numéro de mars de La Jaune et la Rouge, p. 40. 2 - Grandes figures polytechniciennes 2-2 • Les médailles, présentées en écrins individuels bleu marine, frappés au 2-1 • sé ri e de 12 médailles logo du Bicentenaire, peuvent également être achetées à l'unité. 1 300 F X F 2-2 • médailles à l'unité : 3 - MARÉCHAUX POLYTECHNICIENS DE LA GRANDE GUERRE : titres et nombres 3-1 •Série de quatre médailles de Claude GONDARD, diamètre 41 mm, quali­ 150 F X F té "Belle Epreuve", frappées en maillechort par la Monnaie de Paris. A l'avers fi gure l' effigie de Ferdinand Foch, Joseph Joffre, Emile Fa yolle et Joseph 3 - Maréchaux Maunoury et leur promotion. Le revers "Ecole polytec hnique" est le même pour 3-1 • séri e de 4 médai lies les quatre médailles présentée s en écrin bleu marine, frappé au logo du 500 F X F Bicentenaire : cf. description dans le numéro de mars de La Jaune et La Rouge. 3-2 • médailles à l'unité : 3-2 • Les médailles peuvent également être achetées à l'unité : elles sont pré­ titres et nombres sentés en écrins individuels bleu marine, frappés au logo du Bicentenaire. 150 F X F

4 - FONDATEURS/UNIFORMES, 4 - Fondateurs/Uniformes série de quatre médailles de Claude GONDARD, frappées par la Monnaie de séri e de 4 médailles 450 F x F Pari s et dorées à l'or fin . A l'avers figure l'effigie de l'un des fondateurs de l' X et, au revers, les principaux uniformes de l' histoire de !' Ecol e, émaillés en 5 - Pin's du Bicentenaire quatre couleurs, se détachent sur des évocations de ses anciens et de ses nou­ 20 F X F veau x locaux. La série est présentée en écrin de quatre médailles. 6 - Boutons d'uniformes 5 - LE PIN'S DU BICENTENAIRE, série de 4 pin's 75 F x F 25 mm, émail grand feu jaune, rou ge et blanc. 7 - Cravate du Bicentenaire 6 - BOUTONS D'UNIFORMES, 200 F X F série de quatre pin's, 19 mm, émail grand feu quatre couleurs, présentée en boîtier de quatre. 8 - Montres du Bicentenaire 8-1 •a montre ux X 200 F x F 7 - CRAVATE DU BICENTENAIRE, pure soie, 8-2 • montre noire maquette de Hervé-Adrien METZGER (77) . aux ba nd es ro uges 200 F X F

8 - MONTRES DU BICENTENAIRE, 9 - Timbre du Bicentenaire dessinées par Hervé-Adrien METZGER. 9-3 • Encart LOJLIER 30 F x F 9-4 • Carte/méda illes 20 F x F 9 - TIMBRE DU BICENTENAIRE, 9-5 • Carte/timbre 20 F x F maquette de Hervé-Adrien METZGER. 9-6 • En ve loppe/timbre 20 F x F Les souvenirs philatéliques " Premier jour" suivants sont disponibles : 9-7 • Ca rte 200 promos 1 0 F x F 9-3 • Encart "premier jour", illustré par Hervé LOILIER et Claude GONDARD. Ch aque exemplaire étant signé par 10 - T-shirts Hervé-Adrien METZG ER et les deux illustrateurs. 10-1 •Gran d uniforme 60 F X F 9-4 • Carte double au x médailles. 10-2 • 200 promos 40 F X F 9-5 • Carte double au timbre (non signée) . 9-6 • Enveloppe au timbre (non si gnée). Participation aux frais d'envoi 25 F 9-7 • Carte postale numérotée 11 200 promotions ", timbrée avec oblitération spéc iale 28 mai 1994. 11 - Epée neuve non expédiée 2 000 F X F 10 - T-SHIRTS, une seule taille XL, pur coton, 10-1 • Grand ·uniforme, impression dorée sur fond noir, TOTAL F 10-2 • 200 promotions, impression en blanc sur fond noir. Ci-joint un chèque du montant total 11 - ÉPÉE DE POLYTECHNICIEN à l'ordre de GRAMEDEX. Du fait de leur longueur, il n'est pas possible d'expédier les épées; prendre contact au numéro de téléphone de GRAMEDEX, 40.46.04.78, Date si vous êtes intéressé . Si gnature :

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LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 BICENTENAIRE INFOS

BICENTENAIRE FÊTE DES 200 PROMOS

Parmi les animations qui ont marqué la Fête des 200 Promotions, deux au moins vont laisser un souvenir durable. J>~t:(ra L'exposition "Le Carva déchaîné : les élèves parlent L aux élèves", s'est ouverte à la Bibliothèque centrale (et le restera jusqu'au 13 juillet). Elle a donné lieu à l'édition d'un catalogue de 72 pages couleurs dans lequel ceux qui n'auront pas vu l'exposition trouve­ ront de magnifiques reproductions des Petits Crapals de la Belle Epoque, des textes plus savoureux les uns que les autres extraits des journaux des élèves depuis 99 ans, enfin l'étude des thèmes immortels qui les agi­ tent : !'Intégration, la Mili, la Pougne, les Fêtes, la Femme, etc. :J az I ~ >-­ >- "X-Vision", montage audiovisuel élaboré à partir 2 ~ d' archives et extraits de films, a réjoui tous ses specta­ -t;Js ., ,.., . .. § ~ teurs en leur rappelant la vie quotidienne à l'Ecole ~ z depuis le début des années 1940 jusqu'à ces derniers 0 ~ mois. Une cassette VHS-SECAM de deux heures en @ est proposée en souscription. .------.------, ' ' Voilà deux souvenirs qui prolongeront la journée pour ' Bulletin de commande ' ' ceux qui étaient des nôtres et qui diminueront les ' i Nom: regrets de ceux qui n'ont pu en être ! Promo: Adresse:.

Tél.: .. souhaite recevoir : exemplaire(s) à 75 F (franco) soit ...... F du catalogue , "Le Carva déchaîné : les élèves parlent àux élèves" exemplaire(s) à 230 F (franco) soit ...... F de la cassette "X-VISION' (envoi en septembre)

Je joins un chèque de F à l'ordre de "La Fête des 200 Promos" et envoie le tout à: Un demi-siècle d'images François BRUNOT (62) ,, 62, rue Brancion ' 75015 Paris ' de la vie à l'Ecole ' L------.J' 3 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Bicentenaire infos

TROIS ARTISTES CÉLÈBRENT LE BICENTENAIRE

OUR FAIRE ÉCHO à l'excellence dont l'Ecole poly­ chaque portfolio contient des extraits des décrets technique est synonyme depuis deux siècles et créant l'Ecole, ainsi qu'un colophon avec justification Pmonter sous les auspices de l' Association pour du tirage et timbre à sec de l'éditeur. Il s'agit d'un la célébration du Bicentenaire une opération de tirage limité à 100 exemplaires. création plastique, il convenait d'associer dans un pro­ jet ambitieux des artistes de premier plan et de renom­ mée internationale. Ce travail se trouve réuni dans un LES ARTISTES coffret spécialement conçu : "LE PORTFOLIO DU BICENTENAIRE". Né en 1929, Avigdor Arikha vit et travaille à Paris depuis 1954. Ses extraordinaires peintures et dessins Ce portfolio contient trois ŒUVRES ORIGI­ exécutés a la prima, d'après nature, figurent dans les NALES réalisées dans trois techniques différentes par principaux musées du monde (Centre Pompidou, trois artistes mondialement connus. Ces trois estampes Stedelijk Museum d'Amsterdam, Victoria and Albert originales sont présentées dans un emboîtage toile réa­ Museum de Londres, Metropolitan Museum de New lisé par les meilleurs artisans de la reliure et préfacé York. .. ). Son exceptionnel talent de portraitiste lui a par Eliane Lecomte, Conservatrice en chef des valu des commandes de la Cour d'Angleterre telles estampes au Fonds national d'art contemporain. que le célèbre portrait de la Reine Mère'. Chaque œuvre est signée et numérotée par l'artiste, et Né en 1931, Robert Morris a été une figure de proue dans l'histoire de l'avant-garde américaine depuis 1960. Le Musée Guggenheim lui consac.re en ce moment une rétrospective sans précédent dans ses deux établissements de New York, exposition qui voyagera ensuite à Hambourg puis à Paris, au Musée national d'art moderne. Créateur majeur, Morris pos­ sède une autre qualité qui le désignait tout particuliè­ rement pour participer à ce projet : avant d'être artiste, il était membre de l'US Army corps of engineers !

Né en 1943, François Rouan est peut-être l'artiste français le plus brillant de la génération d' après-guer­ re. Un des rares jeunes artistes à avoir été représenté par la prestigieuse galerie Pierre Matisse à New York (marchand de Balthus, Giacometti, Matisse), il fait actuellement l'objet d'une exposition personnelle au Centre Pompidou.

"GRAND U." \\·- Arikha a choisi de réaliser une nature morte représentant le '1'" - - ,d ; Grand Uniforme avec bicorne et épée. Les deux qualités ' ~ · ··.. /1---: ---:~,~~ '! ../ majeures d' Arikha, son dessin inspiré d'une longue fréquenta­ ~V tion des anciens maîtres (il est aussi un grand spécialiste de Poussin) ainsi que sa connaissance et sa pratique du langage de oi la modernité sont formidablement rendues par la lithographie ci de 72 x 56 cm qu'a exécutée sur sa presse à bras le maître litho­ graphe Yann Samson. 4 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Bicentenaire infos

"ZENO" Morris s'est souvenu de son passé de topographe pour dessiner une règle comme élément central de la composi­ tion. Pensant au rôle que jouent les "X" dans l'entreprise et la société, et faisant un jeu de mot, il l'a appelée "red and yellow ru Ier". La composition fait aussi référence au paradoxe de Zénon et à sa fameuse flèche. Le maître taille-doucier Aldo Crommelynck (meilleur ouvrier de France 1990), imprimeur de Picasso, a été choisi pour réaliser avec Robert ci Morris cette œuvre de 56 x 46 cm qui a ci requis trois passages de la presse et toute une gamme de techniques parmi les­ quelles la taille-douce, l'aquatinte et la gravure au sucre.

"X" Rouan a imaginé une œuvre autour de l'X qui désigne tout à la fois l'Ecole, les élèves et les anciens élèves. Il l'a retenu comme symbole surtout de l'extrême aptitude aux mathématiques que présen­ tent les élèves; l'image représente un tableau noir où figure une lettre de Lagrange, un des premiers professeurs de l'X, à Euler. Il a tenu à utiliser le rouge et le jaune, autres symboles polytechni­ ciens, pour structurer la composition. Les qualités de trait et de coloriste de Rouan sont parfaitement appropriées au support sérigraphique et c'est le maître Eric Seydoux qui a été choisi pour don­ ci ci ner l'assistance technique nécessaire pour réaliser cette œuvre de 70 x 56 cm.

Prix public du portfolio de trois estampes: 30 000 F TTC. Prix spécial réservé aux polytechniciens : 20 000 F TTC. Possibilités éventuelles d'achat des estampes à l'unité

Pour la commande s'adresser aux Editions StellaR graphies 35, rue Boileau, 75016 Paris Tél.: 40.71.84.20. Fax: 40.71.84.21.

5 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 - Bicentenaire infos

MÉMOIRES DU BARON TUPIN/ER ( 1779-1850) directeur des Ports et Arsenaux

EAN-MARGUERITE TUPINIER (1779-1850), ancien Portal, Clermont-Tonnerre, Haussez, Argout, un souve­ élève de l'Ecole polytechnique (promotion de 1794), rain aussi puisqu'il a eu l'occasion de travailler directe­ Jingénieur du Génie maritime, fut directeur des Ports ment avec Louis-Philippe. et Arsenaux de 1823 à 1842, ministre de la Marine en 1830 et en 1839, conseiller d'Etat, pair de France, ins­ C'est donc toute la vie interne de la Marine qui est ici pecteur général honoraire du Génie maritime. évoquée entre 1800 et 1848, mais les souvenirs de Tupinier dépassent ce cadre et nous donnent aussi de Rares sont les officiers des corps de la Marine qui précieux renseignements sur la politique générale, l'état ont laissé des mémoires sur la période qui s'étend de la de l'opinion à certains moments cruciaux, comme pen­ Révolution à la monarchie de Juillet. Le témoignage du dant les Cent-Jours. Il s'agit donc d'un document histo­ baron Jean Tupinier est donc particulièrement précieux. rique de première valeur, resté jusqu'à ce jour inédit, Né eff 1779, entré à 15 ans à l'Ecole polytechnique rédigé avec sérénité par un très grand serviteur de l'Etat. dans la première promotion O794), sorti dans le corps du Génie maritime, il y parcourt une carrière très L' Amicale du Génie maritime et des ingénieurs brillante qui l'amène à occuper pendant vingt ans le ENSTA et l' Association pour la célébration du bicente­ poste de directeur des Ports et Arsenaux, et à être un naire de l' Ecole polytechnique ont décidé de faire véritable vice-ministre de la Marine. Auparavant, jeune publier par les éditions Desjonquères les Mémoires du ingénieur, il a été en campagne à Saint-Domingue, puis baron Tupinier et de les proposer en souscription aux a servi à la flottille de Boulogne avant de partir pour membres des deux Associations, ainsi qu'aux membres l'Italie où il dirigea jusqu'à la fin de l'Empire l'arsenal des diverses associations de la Marine. L'ouvrage, bro­ de Venise. ché, avec une couverture illustrée, comprendra environ 350 pages au format 14,5 x 22,5 et paraîtra dans le cou­ Ces fonctions variées l'ont mis en contact avec de rant du mois de juin 1994. Il est mis en souscription à nombreuses personnalités : des amiraux comme compter du 15 avril 1994 et jusqu' au 15 septembre Ganteaume, Decrès, Bruix, Duperré, Rosamel, Rigny, 1994, date à partir de laquelle il sera diffusé par les des ministres dont il est le principal collaborateur : Presses universitaires de France au prix de 150 F.

··§><··················································································································· ··················· ···································································· ················· ·· ·············· BON DE SOUSCRIPTION à adresser à l'AGM-ITA, 32, boulevard Victor, 75015 Paris, avant le 15 septembre 1994, date de clôture de la souscription. Nom: Prénom: Adresse:

Je souscris à exemplaire(s) des Mémoires du baron Tupinier au prix de souscription de 100 F + (éventuellement) frais d'envoi de 25 F * lOOFx ex = F · 25 Fx ex = F

Total F

Ci-joint mon règlement par 0 chèque bancaire, 0 chèque postal, à l'ordre del' AGM-ITA.

* Pour éviter les frais d'envoi les souscripteurs pourront retirer leurs exemplaires à I' AGM-ITA à partir du 15 juin 1994. Dans le cas contraire il s seront expédiés par la poste à partir de la parution.

6 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Bicentenaire infos

REPRODUCTION EN ÉDITION ORIGINALE

DE LA SCULPTURE

DU BICENTENAIRE DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE

N ACCORD avec l' Association pour la célébra­ tion du Bicentenaire de l'Ecole polytechnique E"l' Artothèque d: entreprise Groupe Michel Ferrier", réalise une reproduction en édition originale de la sculpture officielle du Bicentenaire de l'Ecole, due au talent de Gilles ROUSSI, qui sera érigée à Palaiseau et inaugurée en octobr~ -1994. Cet_te œuvre célèbrera la mémoire des promotions depuis la créa­ tion de l'Ecole et contiendra, suivant un système inter­ actif, les noms de tous les polytechniciens.

L'édition originale signée, numérotée en 8 exem­ plaires commerciaux plus 4 hors commerce, et réali­ sée par le fondeur d'art Bruno Cuffini, représente à l'échelle 1110 le monument.

L'édition de technique mixte sera faite de bronze, d'altuglas et d'électronique, elle mesurera 30 cm de haut x 40 cm x 25 cm. Une matrice de 64 diodes élec­ tro-luminescentes animera la sculpture en lisant le code ASCII de la promotion de l'acquéreur. Le socle sera la représentation en Pavage de PENROSE, de la Montagne-Sainte-Geneviève.

Les 4 exemplaires hors commerce réservés à l'auteur contiendront les noms de polytechniciens célèbres ainsi que les noms des personnes ayant contribué à la réalisation de l'œuvre. "'ci

Les 8 exemplaires commerciaux sont vendus au "Pré-maquette". prix unitaire TTC de 13 000 francs.

Comment vous procurer l'un des 8 exemplaires acompte de 9 750 francs libellé à 1' ordre de la SNC de cette édition originale? l' Artothèque d'entreprise Groupe Michel Ferrier. Une facture sera adressée en retour. Le solde sera acquitté En appelant M. Yann PAVIE au (16) 76.69.63.08, à réception de l'œuvre. directeur de l' Artothèque d'entreprise et responsable de cette édition, ou en lui écrivant à : La livraison aura lieu à l'occasion de l'inaugura­ SIRIUS, tion de l'œuvre monumentale en octobre 1994. B.P. 209 38432 ECHIROLLES Cedex. Les commandes, à concurrence de huit, seront prises et honorées au fur et à mesure de la réception Il vous adressera en retour le bon de commande des bons de commandes fermes, dans l'ordre de leur qui stipule pour réserver ferme le versement d'un arrivée. • 7 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 ---- Bicentenaire infos

1794 - 1994 L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE A 200 ANS

'EST EN EFFET EN 1794 que le Comité de salut public a Cfondé cette Ecole qui, depuis . deux siècles, a formé près de 50 000 polytechniciens au service de la France, de son économie, de sa science. En hommage à !'Ecole poly­ technique, et pour célébrer son Bicentenaire, Hermès édite une série limitée d'un carré de soie inti­ tulé "Costumes actuels de tous les peuples connus et de quelques polytechniciens''. La vente de ce carré est assurée en exclusivité par l' Association pour le Bicentenaire, qui en perçoit les bénéfices pour participer au financement des manifestations organisées à l'occasion de cet évé­ nement. Par ailleurs, pour chaque carré vendu, l' Association reverse une somme de 150 F à la Fondation Georges Besse qui a pour vocation d'aider des jeunes particulièrement brillants, mais dont le développe­ ment potentiel intellectuel et humain est contrarié par de graves collection, nous vous proposons de Bicentenaire de l'Ecole polytech­ difficultés matérielles. nous retourner le bulletin de sous­ nique - A.B.E.P. - (les carrés sont Si vous voulez apporter votre cription présenté ci-dessous, expédiés par poste recommandée). soutien à ces actions, tout en faisant accompagné de votre règlement à Renseignements : Colette Rémy, l'acquisition d'un carré Hermès de l'ordre del' Association pour le tél. : 40.67.60.51, fax: 45.00.10.75.

L'Ecole polytechnique a 200 ans ! Carré "Costumes actuels de tous les peuples connus et de quelques polytechniciens"

Bulletin de souscription à retourner à I'Association pour le Bicentenaire de l'Ecole polytechnique 88 ter, avenue du général Leclerc - 92100 Boulogne Billancourt

Je soussigné(e) Nom Promo Prénom Téléphone Adresse

Code postal Ville souhaite commander carré(s) x 1 250 F = F que je règle par chèque ci-joint au nom del' A.B.E.P.

Date: Signature:

8 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Bicentenaire infos

À VOIR : POLYTECH À PARIS

Du 10 juin au 10 septembre au Palais de la Découverte

PRÈS une tournée de trois mois dans les régions, qui a A permis d'attirer l'attention sur les métiers de la recherche et de séduire les jeunes par la présenta­ tion de beaux problèmes traités aujourd'hui dans les laboratoires de Polytechnique, du Conservatoire des arts et métiers et de grandes entreprises industrielles françaises, l'exposition POLYTECH est main­ tenant à Paris au Palais de la Découverte, où elle pourra être vue tout l'été.

Cette exposition, qui de Lyon à ci Toulouse, de Nantes à Lille, de ci Rouen à Strasbourg a connu un grand succès*, a aussi offert aux jeunes élèves de l'Ecole la possibi­ lité de présenter leur enseignement LA MOBILISATION DU BICENTENAIRE et aux anciens de mettre en valeur POUR L'EMPLOI les vocations polytechniciennes de GRANDE ENQUÊTE X-EMPLOI leur région. Les contributions reçues Réalisée conjointement à jusqu'au 1er septembre 1994 l'occasion du Bicentenaire du CNAM et de l'Ecole polytech­ Le dépouillement des contributions à la grande collecte des idées et nique, cette exposition sera inau­ des expériences sur les problèmes de l'emploi, X-EMPLOI, avec le gurée officiellement le 30 juin à concours d'un groupe de travail dirigé par Jacques Méraud (46) ne com­ 17 heures en présence de Christian mencera qu'au mois de septembre prochain. Toutes les réponses parve­ Marbach (56) président de nant avant le 1er septembre prochain seront donc prises en compte. l' Association X 200, Guy Fleury, Rappelons que cette enquête qui a été diffusée à tous les anciens administrateur général du CNAM élèves vise à réunir le maximum de témoignages sur des expériences et Michel De Mazure, directeur intéressantes ou les réflexions originales sur ce sujet, auquel les X, général du Palais de la Découverte. compte tenu de leurs responsabilités, nè peuvent rester indifférents. Il est envisagé que ces contributions, après analyse, soient publiées Attention! vous avez jusqu'au dans un document qui servira de base à l'ouverture d'un forum 31 août pour faire participer vos d'échanges X-EMPLOI, à l'exemple de X-CRISE, et à la définition de enfants aux concours organisés par lignes de recherche et d'action à long terme, face à un problème que le Images Doc, Okapi, Phosphore, retour de la croissance économique ne résoudra pas à lui seul. Talents, dont les bulletins se trou­ Ne pas hésiter à adresser tout document complémentaire utile à la vent également dans l'exposition. présentation de la contribution. Merci. Des expériences scientifiques pas­ sionnantes à gagner! Bruno BERNARD (76), tél.: 42.64.51.12, Philippe GILLIERON (51), tél. : 45.78.74.54. *voir pages 80 et 81 de ce numéro. 9 LA JAUNE ET LA ROUGE, JU IN/JUILLET 1994 VIE DE L'ÉCOLE

PLUS HAUT, PLUS LOIN

Franck RAMUS (92)

ELLE pourrait être la devise de la SMPS, Section militai­ T re de parachutisme sportif de l 'Ecole. Comptant plus de 130 élèves adhérents, cette section du Club sportif de l'X est l'une des plus importantes, de par ses effec­ tifs et ses inoyens. Elle propose des stages au cours des vacances de la Toussaint, de février, de Pâques et d'été, qui se déroulent au Para-club de Soulac (Gironde).

Cependant, le stage de février revêt un caractère tout particulier, dans la mesure où il se déroule depuis deux ans au Sénégal. C'est ainsi que, du 19 au 26 février 1994, trente-trois élèves, encadrés par le CBA Caillaud et l' ADJ Garcia, ont pu aller sauter sur le site du Djoudj, au nord-est de Saint-Louis et en bordure de la 3e réserve ornithologique du monde.

Pourquoi aller si loin, me demanderez-vous ? En dehors de l'intérêt touristique indéniable (nous avons pu visiter la réserve, Saint-Louis et Dakar), le Sénégal présente par rapport à la France l'avantage d'un ciel sans nuage durant tout l'hiver, satisfaisant ainsi aux exigences du parachutis­ me en matière de visibilité depuis le sol. Ajoutons à cela deux "Pilatus" pouvant emmener dix personnes à 3 500 m d'altitude en ci à peine dix minutes, et toutes les "" conditions étaient réunies pour que chacun puisse allègrement dépas­ ser le cap des vingt sauts dans la semaine. Soulignons enfin le tra­ vail de l'équipe qui nous a entou­ champions de renommée interna­ consacrer à nous. rés et qui était composée à la fois tionale n'hésitant pas à prendre un Entraînement intensif, ambian­ d'instructeurs expérimentés et de peu sur leur préparation pour se ce décontractée et encadrement de 10 LA JAUN E ET LA ROU GE, JUIN/JU ILLET 1994 Vie de l'École

qualité furent donc les maîtres dans les nuages, nous repartîmes Sénégal; un Transall atterrissant à mots de ce stage. La recette était vers "le Plâtal ", sans pouvoir Saint-Louis, un marchandage inter­ bonne, si l'on en croit le grand ·oublier toutes ces images qui nous minable à Dakar, une chute au-des­ nombre de brevets passés au cours revenaient pêle-mêle : un taxi­ sus du ~ert et des formations de de la semaine, traduisant ainsi les brousse sur une piste poussiéreuse, pélicans ... progrès réalisés. La tête encore un phacochère s'ébrouant dans le •

GOLF EN FLORIDE

Renaud AZIÈRES (91)

ES 1 7 golfeurs des promo­ tions 91 et 92 n'ont pas eu L trop de difficultés pour choi­ sir la destination du voyage de sec­ tion. C'est la Floride, véritable paradis du golfeur, qui a suscité l'adhésion de tous. Loin des tem­ pêtes de neige s'abattant sur la France en ce mois de février 1994, notre joyeuse équipe a traversé cet Etat détenteur du record du monde de densité de parcours de golf sous un soleil accablant et de Miami à Orlando a joué tous les fairways situés sur son passage. Dès le pre­ mier jour, un challenge nous atten­ dait : battre les étudiants de l'uni­ "'ci versité de Miami. Les Américains, très sûrs de leur supériorité sur le premier trou, ont vite pris la mesu­ Swinguer sous la bannière étoilée. re de leurs adversaires et la rencon­ contre s'est terminée par la victoire des outsiders français de l'X. n'échappe pas à la violence qui d'attractions d' Orlando tels Epcot C'est par la découverte de nou­ frappe les Etats-Unis. Choc des Center, Universal Studios et veaux parcours que nous avons cultures nord et sud-américaines, Disney World nous ont offert une commencé chaque journée de cette lieu d'immigration pour de nom­ journée de pause dans ce marathon semaine - trop courte de l'avis de breux Cubains et Portoricains, golfique. Après un dernier par­ tous - en Floride. Après le 19e trou Miami est une ville fascinante et cours de toute beauté et sa moisson traditionnel, le groupe partait dans très vivante de jour comme de nuit. de birdies, il était alors temps du les rues du quartier Art Deco de Non sans quelques regrets nous retour sur l' X et à la vie du Miami Beach, lieu très animé et avons quitté au bout de quatre Plateau. représentatif des excès de la socié­ jours le front de mer avec ses té américaine majeure et vaccinée. plages et ses mannequins de rêve En plus d'une meilleure cohé­ De l'autre côté de la baie, un autre pour Orlando, ville typiquement sion de l'équipe et de progrès en monde, celui des exclus du down­ américaine, longue succession de golf remarquables, ce stage town, centre-ville de Miami où il complexes immobiliers et de d'échanges sportifs et culturels est fortement déconseillé aux tou­ centres commerciaux gigantesques nous a permis de découvrir un cer­ ristes de se promener. Car Miami sans centre-ville. Les parcs tain American Way of Life... • 11 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 - A Par 1 s il re s te enco re une Mai s on a' déc o u v rir

Ma iso n des Po lytechnic i e n s - H ôtel d e Po ulpry - 12 ru e de Poitie rs - Tél: 45.48.4 1.66 Fax: 42.84.27.48

8a 2léa1so.n des .?o-(y/ec.h.n1c1e.ns

Le ja rdin de la reine Margot se situait l'a ristoc ra ti e , li e u de ré unio n !'Hôte l d e Po ul p ry met à la su r la rive gau che de la Sein e face au rép ub li ca in. Ball otée par l'histoire, disp os itio n d es p artic ulie rs et des Louvre. La Mais on do nt nou s pa rl ons elle fu t finalem e nt ac quis e p a r la en tre prises ses quinze sa lons , so n y fut co nstruite ve rs 1700. Son histo ir e So ciété "La Maison des X" en 19 31 et jardin , ses cave s vo ûtée s et s o n ressemble un peu à ce lle de la France . d ev int le fo ye r de la famill e restau ra nt : le "Club 'X" (déjeun er du Ell e fut to u r à to u r rac h etée , p olytec hni c ienn e.A uj o ur d ' hui , lundi au ve ndredi). Il reste enco re à ré quisitionnée, bi en nation al, siège to tale m e n t ré n ovée , ce tt e Ma iso n Pa ris des maiso ns à déco uvri r ou à du co mité rév olutionnaire de qu arti er, s'o uvre à tou s. Blotti entre le mu sée red écou vrir ; !'Hôtel de Poulpry est mairie d 'arron d isse me nt, re ndu e à d'Orsay et le bouleva rd St Germ ain , l'un e des plu s prestigieuses . < Réceptions professionnelles et privées Séminaires Restaurant le Club'X = $ LIBRES PROPOS

À PROPOS D'UN LIVRE* SUR RAOUL DAUTRY (1880-1951, PROMOTION 1900)

" C'est à faire des caractères plus que des intelligences, et des hommes plus que des diplômés .. . et discerner les valeurs là où elles se trouvent qu'ilfaut nous consacrer tous ... A bientôt dans une France libérée." Extrait d'une lettre de RAOUL DAUTRY en date du 31 décembre 1943

Nomb~s.fZ_nt _encore nos camarades des promotions ~·avant-guerre,. cheminots _ou ~on, _à ~artjg---­ '""' .wuvemr tre~ rivai et .d~Ilq,utry, c~ grand Fr~nçazs _dont la passwn d~ ~ervzr n avait cpégale que la modestie, pour qui seulet œu~mplir avazt du przx. N'avait-il p~tes deux guerres remis solidement sur rail nos chemins dè}er-t:-t r;;1~ntlûstrie d'armement alors en piteux état (mais hélas trop tard!). Déjà au soir de sa vie, n'avait-il pas, en répondant après la guerre aux sollicitations du généraJ,-de;- ---...__ Gaulle, avec toute l'énergie qui lui restait, pris en main la Reconstruction des régions dévastées sans .____ parler des autres missions qui lui furent confiées par la suite. Homme de terrain, imperméable aux illusions, cet animateur hors du commun était aussi porteur d'une authentique culture humaine faite de perspicacité sur son temps et sur l'histoire, d'attention et de générosité envers les autres. A l'image de Louis Armand, il était un Européen convaincu, tendu vers l'avenir, n'hésitant pas à accepter dans cette perspective des tâches difficiles voire impossibles. Or cet homme exceptionnel a été fort négligé par nos historiens et les éditeurs. C'est peu dire qu'il s'acheminait silencieusement vers les oubliettes de l'histoire. Heureusement un livre récent paru fin 1993 est venu très à propos le rappeler à notre souvenir, l'auteur en est l'un de ses amis de la petite commune de Lourmarin, dans le Vaucluse, qùi l'avait élu maire. Ingénieur, ex-directeur général de la plus ancienne filiale· de la Compagnie générale des eaux, Michel Avril a tenu à lui rendre hommage dans un livre qui se lit comme un roman dont nous ne sau­ rions trop recommander la lecture. Soucieux de livrer chaque mois dans cette revue un article historique entretenant la mémoire poly­ technicienne, nous avons pris contact avec l'auteur qui a bien voulu pour les lecteurs de La Jaune et la Rouge évoquer la belle figure de Raoul Dautry. Nous l'en remercions très vivement. Gérard Pilé

RAOUL DAUTRY

Michel AVRIL

AOUL DAUTRY est né le 14 Servin. Raoul, passionné de lectu­ et son mari Louis Pradal, agent des septembre 1880, à Montlu­ re, fait du Tour de France par deux Ponts et Chaussées, les recueillent Rçon (Allier). Sa mère, enfants son livre de chevet. Le à Solignac, petite commune toute Virginie Perrier, et son père, Jean­ périple de ces deux garçons, d'ori­ proche de Limoges, et les inscri­ Emile Dautry, âgés de 21 ans et 25 gine alsacienne et lorraine, "qui vent au lycée de la ville. ans se sont mariés en 1879. Le 1er veulent rester français" ne quittera juin 1882, la jeune épouse donne jamais la mémoire de Raoul Dès la première année, en 1892, naissance à un second fils Albert, Dautry. En 1889, le père des deux Raoul obtient le prix d'excellence. mais s'éteint quelques jours plus petits garçons est victime d'un Ce succès deviendra une habitude, tard, à l'âge de 24 ans. Les deux accident mortel. puisque de classe en classe, il orphelins sont recueillis par leur grand-mère paternelle veuve et En 1891, la grand-mère au âgée de 68 ans, qui les met, l'âge grand cœur disparaît à son tour. La * Raoul Oautry, 1880-7957 par Michel venu, à l'école des Frères de Saint- tante paternelle des deux garçons Avri l, Ed itions France-Empire, 1993. 13 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Libres propos

Lyautey, constitue son bréviaire social. Il n'aura de cesse de faire partager ses préoccupations à la hiérarchie. Mais le temps n'est pas encore venu de rechercher à la fois le profit et l'amélioration des conditions de travail.

Lorsque le premier conflit mon­ dial éclate en 1914, Raoul Dautry est ingénieur a~inG:hargé de la diu.·d -i-01P e1eo ·-AfilrersCf' Ermum. --­ L'ensemble du réseau de la Compagnie du Nord va rapidement se trouver en première li gne et tout son personnel est mobilisé à son poste. La~upê'du lycée de Poitiers, 1899. Raoul Dautry debout, 2e à partir de la gauche. Pendant toutes les hostilités, Raoul Dautry fait preuve d'une raflera la quasi-totalité des prix et en instituteur afin de donner à ses énergie et d'une activité exem­ deviendra l'élève le plus connu de hommes des cours d' alphabétisa­ plaires. Il se signale par de nom­ Limoges. Il est reçu bachelier en tion. Raoul Dautry démissionne de breuses initiatives, dont deux au 1898, ayan"t obtenu en cours l'armée à laquelle il était pourtant moins méritent d'être citées. C'est d'année le premier accessit de chi­ destiné, et entre à la Compagnie lui qui invente "le train-atelier", mie et de physique au Concours des chemins de fer du Nord le 1er permettant de déplacer personnel général. Puis, nanti d'une bourse, il octobre 1903. Il est affecté au ser­ et matériel de réparation des voies, s'inscrit au lycée de Poitiers en vice de la voie avec un salaire de dans les meilleures conditions de octobre 1898, en classe préparatoi­ 200 francs par mois, dont 10 francs délais et de rendement. Et c'est à re aux grandes écoles scientifiques. pour la retraite. Il pourra bénéficier lui que fut confiée la direction des Il est reçu à l'Ecole polytechnique, de quatre jours de congé par an. travaux de construction d'une en juin 1900, avec un classement double voie ferrée stratégique plus qu'honorable : 88e sur 251 Il épouse trois mois plus tard, le longue de 90 kilomètres. Sa réali­ admis. Entre temps, il s'est lié 2 janvier 1904, en l'église de sation demandera trois mois, alors d'une profonde amitié avec son Limoges, la jeune fille qu'il aime que les spécialistes de l'état-major professeur de mathématiques, de depuis des années : Hélène Lucie du général Foch en prévoyaient quatre ans plus âgé que lui, Paul Duc. La vie s'ouvre devant eux. dix-huit. Cette ligne, dite des "cent Montel. Une amitié qui ne prendra jours ", vaut à Raoul Dautry d'être fin qu'à la disparition de Dautry. nommé chevalier de la Légion Le cheminot - le Nord d'honneur, à titre exceptionnel. La Au cours des deux années pas­ décoration lui est remise par le pré­ sées à l'X, Raoul Dautry ne se fait Raoul Dautry fait, sur le terrain, sident Georges Clémenceau, le 15 pas remarquer, sinon au manège, le dur apprentissage d'un métier aoüt 1918, en présence du général dans la salle d'armes et à la biblio­ exigeant. Ainsi le voulait la tradi­ Foch. thèque de l'Ecole. Il sort dans un tion des chemins de fer. Chef de rang plus modeste, 144e, mais il district à Saint-Denis, chef de sec­ . La guerre s'achève le 11 est devenu un bon cavalier, un tion à Saint-Ouen, il découvre les novembre 1918. Elle a consacré les excellent escrimeur et un grand grandes banlieues et l'état de misè­ qualités d'ingénieur et de meneur amateur de lectures studieuses qui re et d'abandon dans lequel vit la d'hommes de Raoul Dautry. Elle lui forgeront, plus tard, une culture classe ouvrière. Cette expérience le lui a valu considération, promo­ variée et d'une rare étendue. conforte dans sa volonté de réunir tions et honneurs, mais lui a ravi les qualités d'un ingénieur compé­ son jeune frère Albert, revenu du Nommé sous-lieutenant en tent et celles d'un meneur Chili dès le début des hostilités se octobre 1902, il est affecté à d'hommes. Il apprend tout de son présenter aux autorités militaires. Montpellier au deuxième régiment métier de cheminot et des exi­ Il trouvera la mort, au cours d'une du Génie. Durant toute cette pério­ gences morales qu'il entraîne. Le attaque dans les environs de de militaire, il n'hésite pas à se rôle social de l'officier, dont Reims, le 21 décembre 1914. Son transformer presque tous les soirs l'auteur est le futur maréchal aîné ne s'en consolera pas. 14 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Libres propos

ment sodal._l_l est pt:(:}ttllt-- of.f-ki~t __ -de--ia-Légion d'honneur le 5 · novembre 1923.

Nommé par Edouard Herriot au Conseil national économique créé le 16 janvier 1925, il est chargé d'un rapport qu'il remettra en 1926, et qui préconise l'interven­ tion de l'Etat dans une politique de logements sociaux. Ce rapport, devi~e-départ de la Loi Loucheur,_gui décidera de l' édifi­ cation de 2:60 000 logements d~habitation à bon marché.

Un s.ecQnq Hl~~Qrt hü ~$,t ~ dem~mdé {-ltif' 1~ ~çmseH mnt0,m\l écQnmniq\le QQl\Qernütlt \'ti\',~flk de l'aviaticm QQmmerQiale en FrnnQe._ Lt! §Ql!~·llt111t@mmt RiUlYI IJl\Ytry Ce rnppgrt, qut QQRQl\lt à la créti" en çqmpilgniti dti ~il fiilnçéQ · tkm d'\.ln mhü~t~re de \'Air. . l\ü H~l~nt! Luçit! (luç, 1!tQ~ , permet .dll faire la conna\~11.an~ d\.l ln~@n{@\1,1' oo dwf ~ ~ c:~~"l~ •~ maréchal Lyautey, trQS: fér~ d'av\a,, ç:a~\M. dt!: f\!f dl% NQî~~ 1~H\ tion .. Une \-~nQoTitf~ qut S:'a v~r~ Raoul Dautry participe aot\ve­ fructueuse pour leS: de\.lX homm~~ •. ment à la reconstruction du réseau et qui donnera Ueu à @e amit\é à des six. grands r~seaYJ\ fnmçais .. de la Compagnie du Nord, Q\Ü a laquelle mettra fln la mort d\.l Endetté ~t ne bénétl&ifil\t p{l,s (:\1un~ beaucoup souffert et que les maréchal le 27 Jumet l 934 .. Le QUent~le stahle et générntr\Qe de Alkmands ont mis systématique­ documt1nt atfü.çi auS:st l'attenüon ~rnfits r~~rnUers , Hn'a ~u f air-e ment hors service. Un prenüer d'André TanUeu. alors miniS:tr~ l'objet d'mw µoUttque rnisotmable convoi entre en gare dt1 Valencien­ des Travaux pubUQs, Raoul :Oautry. d'tnveS:ttssements .. Ses équipe­ nes, en décembre 19l8, un autre à convoqué var le mintstre afin de ments, bâHments, voies, matériel Lille en janvier 1919. Mais très discuter de son éventuelle nomina~ roulant S:ont obsol~te!I •. et de sur -. vite le cheminot va se transformçir tion de secrétah'e général du minis­ Qfoît mal entretetrns .. lA'ls gare!\ mal en bâtisseur. Sa direction n'a pas tère de l' Air. nouvellement créé .. conçues, les voies non nmouvelées, oublié les avertissements du jeune obtient la dirnction des Chemins de les voitures de voyageur~ immnfor­ ingénieur de la banlieue de Paris, Fer du réseau dt1 l'Etat. Il a choisi tables. les locomotive!\ peu perfor­ et va lui confier une tâche à sa de demeurer cheminot. mantes, lui font une publicité dimension. Il s'agit de construire, détestable. Le per-scmnel non moti­ le plus rapidement pos sibl e, les vé, désabusé. tr-aite la cUentèle avec logements nécessaires à 12 000 L'Etat d ésinvoltur~ . Les vols sont nom­ agents et leurs familles, soit 60 000 breux, fos retards systématiques et personnes. Avec l'aide de son ami Cette nomination qui intervient la concurrence de l'automobile se Urbain Cassan, polytechnicien et le 1er novembre 1928 ne constitue fait de plus en ph.is agressive, architecte, il va édifier en quelques pas une sinécure. Cinq directeurs années plusieurs cités-jardins, qui généraux se sont succédé à la tête Raoul Dautry engage sans lui valent une réputation justifiée de la Compagnie depuis la fin de la attendre un ambitieux programme d'urbaniste. La première sera inau­ guerre. Raoul Dautry estime qu'il de modernisation. Toutes les gares gurée à Tergnier, le 10 juillet 1921, lui faut dix ans pour mener à bien importantes font l'objet de travaux par André Tardieu. D'autres sui­ son œuvre de redressement. Contre d'aménagement, et même d'embel­ vront à Longueau, Lille-Recou ­ toute attente, il va promouvoir le lissement, telles les gares pari­ vrance, Lens, Aulnoye. Réseau de l'Etat, et à travers lui, siennes de Saint-Lazare et de l'ensemble des chemins de fer Montparnasse. Le matériel est Cette réussite consacre Raoul français. réparé avec des délais d'immobili­ Dautry qui est alors considéré non sation très inférieurs à ce qu'ils seulement comme un spécialiste Le Réseau de l'Etat supporte en étaient. Des locomotives mo ­ des transports, mais aussi du loge- 1928 la plus mauvaise réputation dernes, des voitures climatisées, 15 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Libres propos

11 1 temps est réa- en améliorant la qualité du service 1i sé un pro- et en les donnrt-P-u-ne-et-l~autœ_ gramme sans d' un service social efficace. précédent de moderni s a - Raoul Dautry fera connaissance tion, m ais avec les pilotes de l' Aéropostale, aussi un qui avaient noms Jean Mermoz, effort consi- Henri Guillaumet, Antoine de dérable sur le Saint-Exupéry. Au cours de sa pré­ plan social, sidence, Mermoz, aux commandes totalement de son appareil L'Arc-en-Ciel ignoré jus- çon_çu par René Couzinet, inaugure qu'alors. la lign&-de-r' tlantique Sud, Saint------Louis du Sénégal - Natal. Cet - A l' arri- exrloit vaudra à l' Aéropostale l ~ _ vée du Front commande exclusive de l'achemi­ populaire, au nement du courrier de l'Europe printemps de vers l'Amérique du Sud. 1936, Raoul L' Aéropostale deviendra la même Dautry a année (1933) la Compagnie Air gagné son France. difficile pari. Le Réseau de Le Front populaire engage en l ' Etat est 1936 une politique sociale dont devenu le Raoul Dautry fait remarquer à son

ai Réseau fran­ personnel qu 'elle est déjà, depuis ci ça is modèle longtemps, réalisée sur le Réseau où règnent la de l'Etat. ponctualité, Ministre de I' Armement, 1939. la sécurité, le 8 000 logements ont été cons­ confort et la truits pour le personnel, avec des qualité de équipements sociaux : dispensaires, des wagons adaptés aux marchan­ l'accueil. La clientèle est fidélisée, maisons de repos et terrains de dises transportées sont mis en ser­ car le Réseau est devenu adulte : sport. Des colonies de vacances vice. La signalisation offre une cela se sait et, mieux encore, cela fonctionnent depuis plusieurs grande sécurité et l' état des voies se sent. Quant à son directeur, il est années, la principale à La est comparable à celui des compa­ désormais une célébrité en France, Meilleraye en Vendée. Un service gnies concurrentes. De très nom­ mais aussi à l'étranger. A tel point médical et social comprenant une breuses solutions commerciales qu ' il est demandé en Roumanie, en dizaine de médecins et 37 assis­ sont proposées à la clientèle : trains Russie, en Allemagne, afin de faire tantes sociales procède au dépista­ touristiques, voitures couchettes, bénéficier les chemins de fer de ge systématique de la maladie trains de pèlerinage ou de ces pays de son immense compé­ (tuberculose notamment) et utilise vacances. Un effort considérable tence. Sa notoriété lui vaut à longueur d'année un train sanitai­ est réalisé pour que tout l'ouest de d'ailleurs d'être chargé en 1931 du re qui stationne dans toutes les la France desservi par le Réseau de redressement de deux grandes gares. Les enfants du personnel l'Etat soit mieux connu par les compagnies françaises de bénéficient de bourses d'études et Français. Plages, ports, stations transport : la Transatlantique et de carnets d'épargne. Les retraités, balnéaires et beautés touristiques l' Aéropostale. Ses méthodes, faites d'une prime de départ à la retraite. sont rendus accessibles grâce à des de rigueur, d ' intransigeance, services conçus pour satisfaire les d'imagination, servies par une acti­ En désaccord avec les modalités clients. vité sans faiblesse, sont à l'origine de la nationalisation des réseaux de de résultats significatifs et rapides. chemins de fer français, Raoul Le déficit du Réseau est résorbé Deux ans plus tard, comme pour le Dautry démissionne le 15 juin et son résultat d'exploitation, bon Réseau de l'Etat, le budget des 193 7. Son nom est définitivement dernier en 1928, devient le troisiè­ deux grandes compagnies est équi­ associé à la grande famille du Rail, me de l'ensemble des Réseaux libré, après une réduction sensible à tel point qu 'il sera souvent consi­ français. Résultat d ' autant plus des frais généraux et un choix judi­ déré, à tort, comme le premier pré­ remarquable que dans le même cieux des lignes exploitées. Tout sident de la SNCF créée le 31 août 16 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Libres propos

193 7. Lorsqu'il se retire, le prési­ entreprises privées y sont conviés. dent Léon Blum lui confie la direc­ Avec discernement, rigueur et tion de la Société Hispano-Suiza. Il vigueur, Raoul Dautry doit régler, est également nommé administra­ entre autres, deux cas particulière­ teur délégué de la Compagnie géné­ ment délicats : ceux de la Société rale d'électricité. Il refusera, par Renault et des Etablissements contre, la présidence de la Compa­ Berliet (à Vénissieux). François gnie transatlantique et celle d' Air Lehideux remplacera Louis France, mais acceptera de siéger au Renault, son oncle par alliance, et Haut Comité de coordination des les Etablissements Berliet seront recherches scientifiques (HCCRS) réquisitionnés. Il faut résoudre auprès de Paul Langevin, Albert aussi le problème prioritaire des Caquot et Frédéric Joliot. En 1937, effectifs. Tous les spécialistes doi­ il est élevé à la dignité de grand vent rejoindre leurs usines, com­ officier de la Légion d'honneur. munistes compris. Et un nombre considérable de femmes, près de 500 000 en juin 1940, travaillera Le ministère de ['Armement avec entrain pour les fabrications d'armement. "'ci L' Allemagne prépare active­ ment la guerre. Les dirigeants fran: L'ordre, la discipline et le tra­ Administrateur général du CEA, 1947. çais n'y prennent pas garde et pen­ vail règnent partout. Un service sent en avoir écarté le spectre par social appuie les efforts d'un per­ la signature des accords de Munich sonnel qui travaillera jusqu'à En juin 1940, l'armée de terre (septembre 1938). Raoul Dautry douze heures par jour sept jours française dispose de 3 500 chars, est de ceux qui s'élèvent contre par semaine. Aucun acte de sabota­ contre 4 500 à l'armée allemande, cette capitulation à peine voilée, ge ne sera relevé pendant toute la de 10 000 canons contre 7 500, par laquelle l'Angleterre et la durée de la guerre. Et le rythme mais le handicap en canons de France abandonnent la Tchécoslo­ mensuel des fabrications, obus, DCA est encore très lourd. L' avia­ vaquie à son sort. .. et qui n'évitera canons, chars, s'accélérera de mois tion française, dont les armements pas la guerre pour autant. en mois. Raoul Dautry est, selon ne dépendent pas du ministère de son habitude, présent partout sur le Raoul Dautry, est en retard sur son Celle-ci est déclarée le 3 sep­ front de l' armement, ignorant le homologue allemand. Il n'en tembre 1939. Le gouvernement repos. demeure pas moins qu'au moment français s'avise alors qu'il est indispensable de créer un ministère de l' Armement, réclamé depuis longtemps par des hommes poli­ tiques plus avisés que Daladier et l'état-major français. Raoul Dautry est nommé le 13 septembre 1939 ministre de l' Armement à charge pour lui de bâtir de toutes pièces le -~ · ministère qui lui est confié. Les 2 et 3 octobre sont signés les décrets définissant la mission et les moyens du ministère. ; Raoul Dautry constitue son équipe, fixe sa doctrine et fait "' ~ connaître sa volonté. Le tout sera d'une rare efficacité.

De toute urgence, il doit procé­ der à la mobilisation industrielle - rloi du pays. Son administration, les ci grands industriels, les établisse­ ments relevant du ministère et les En visite à la mine d'uranium de La Crouzille (Haute-Vienne), 1950. 17 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 - - Libres propos

de la bataille de France qui coûta la français ayant déclaré la guerre à des quatre années d' occupation et vie à plus de 100 000 soldats fran­ l' Allemagn.e, ce qui dégageait sa particulièrement à partir de çais, l'action du ministre de propre responsabilité, fut en réalité novembre 1942, sera semi-clandes­ l' Armement commençait à porter le procès de l'impréparation de la tine. Il reçoit à La Bastidette tous ses fruits. Il avait su galvaniser les guerre. Raoul Dautry ne peut en ceux qui ont besoin d'un conseil, courages et les esprits, mais n'avait aucun cas être impliqué dans de d'une information, d'un réconfort disposé que d'une période de neuf telles responsabilités puisque son moral ou d'une aide matérielle. Le mois, sursis trop court pour doter ministère n'a été créé qu'en sep­ couple Dautry prendra de grands l'armée française de la totalité des tembre 1939 et qu'il a obtenu sous risques, allant jusqu'à cacher des armes dont elle avait besoin, mais son impulsion d' excellents résul­ personnes recherchées par la suffisant pour écrire l'une des rares tats. Mais il a fait partie des Gestapo ou la Milice. Beaucoup pages glorieuses de cette guerre ministres "bellicistes", partisans de seront convoyées en Suisse ou vers perdue d'avance. la poursuite de la guerre, et, à ce l'Algérie grâce à des filières dont titre, il prend des risques impor­ La Bastidette constituait une étape Raoul Dautry participera aux tants en demeurant sur le territoire importante. conseils des ministres qui décidè­ français . Il les prend en toute rent du sort de la France. Il dira connaissance de cause, refusant Pendant toute la guerre Raoul non à l' Armistice. Il remet d'abandonner ses collaborateurs du Dautry reste en contact avec le d'ailleurs à le 12 ministère de l' Armement, face à la gouvernement de Londres et il juin 1940 une note précisant sa haute Cour de Riom. Le procès se échangera une discrète correspon­ position. Cette note porte le sceau terminera en mars 1942, sur la dance avec le général de Gaulle d' un véritable visionnaire. Raoul condamnation à l'emprisonnement qu 'il assure de son entière fidélité. Dautry prévoyait déjà l'entrée en d'un certain nombre de dirigeants Il siégera au CNR et donnera son guerre des USA, la défaite de français : Daladier, Guy La appui aux mouvements de l'Allemagne en 1944 ou 1945 et le Chambre, Pierre Cot, Léon Blum et Résistance qui le solliciteront. Ses relèvement de la France, si celle-ci le général Gamelin. Paul Reynaud voyages à Lyon ou à Marseille, n'avait pas, entre temps, perdu son et Georges Mandel sont déjà incar­ sous couvert d'activités parfaite­ âme. Il acceptera avec enthousias­ cérés et l' on sait le sort qui fut ment licites, le serviront grande­ me la proposition de Churchill de réservé à ce dernier, en juillet 1944. ment dans son action clandestine. réunir la France et l'Angleterre en Raoul Dautry n'est pas inquiété. Le une seule nation. Il en est décidé dossier du ministre de l' Armement Le fameux vers de Verlaine autrement. Le maréchal Pétain est solide et il songera, après la dont il connaît la clé lui apprend s'empare du pouvoir, le général de guerre, à rédiger un livre concer­ l' imminence du débarquement Gaulle se rend en Angleterre. Paul nant cette période de sa vie. Il n'en allié. Il quitte Lourmarin à l'aube Reynaud et Georges Mandel sont eut pas le temps. du 4 juin. arrêtés peu de temps après, et Raoul Dautry prend le chemin de Le reclus de La Bastidette ne sa propriété provençale, La peut demeurer inactif. Il s'occupe La Libération - Bastidette, à Lourmarin. II a ses de la Soremit (en Tunisie) et son le Secours social raisons. action est prépondérante pour la création de la Société des Eaux de Lourma1in est libéré le 19 août Marseille qui intervient le 1er jan­ 1944. La guerre a coûté la vie à L'occupation vier 1943. Il en sera le premier pré­ quatre de ses enfants : Gérard et sident. Jacques Claron, René Soulier et Pendant quatre ans, presque Maurice Souleyrol, tous les quatre jour pour jour, du 18 juin 1940 au 4 Raoul Dautry reprend ses cours dignes de la reconnaissance du vil­ juin 1944, Raoul Dautry s'impose­ à l'Ecole libre des sciences poli­ lage. ra un exil qui lui interdira de s'éloi­ tiques, repliée à Lyon, ainsi qu'à gner de Lourmarin. Il n'ira jamais l' Ecole des ingénieurs de Paris, soulevé par la Résistance ni à Paris, ni à Vichy. Mais pendant Marseille. Il donne de nombreuses intérieure, se libère le 24 août cette longue période, ses occupa­ conférences qui s'adressent 1944. Raoul Dautry s'y trouve, tions, qu'elles soient officielles ou presque toutes à la jeunesse, car il a logé chez l'une de ses filles. Le non, seront multiples. compris combien celle-ci est vulné­ général de Gaulle le convoque et le rable dans cette période critique de nomme, à la demande du CNR, Il doit, en tout premier lieu, l'histoire de la France. président du Secours national, faire face à l'instruction du procès rebaptisé immédiatement Secours de Riom. Ce procès qui devait, Mais l'essentiel des "occupa­ social. Il exercera ses fonctions selon Hitler, juger les dirigeants tions" de Raoul Dautry, au cours pendant deux mois, s'attachant à 18 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Libres propos

adoucir, autant qu'il se peut, la souffrance des sinistrés. Il animera une magnifique campagne de soli­ darité, engageant les communes que la guerre avait épargnées à parrainer celles qui avaient beau­ coup souffert. C'est ainsi qu'il pro­ pose à Lourmarin d'aider La Chapelle-en-Juger, une petite com­ mune de la Manche gravement endommagée. Cette proposition reçoit un accueil enthousiaste et Lourmarin répond avec générosité à l' appel du président du Secours social. Près de cinquante années plus tard, les deux communes entretiennent toujours des relations amicales.

Le ministère de la Reconstruction et de !'Urbanisme

Raoul Dautry est nommé, le 16 novembre 1944, ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme. C'est à sa demande expresse que la vocation d'urbanisme est introduite dans les attributions du nouveau ministère. Car il s'agit, une fois encore, de créer à partir de rien. Le ministère n'existe pas, sa mission n'est pas d'une grande clarté, très "'ci peu de cadres sont disponibles. Et la guerre continue, entraînant une pénurie presque totale des maté­ riaux de construction indispen­ Lourmarin, vue de la Bastidette. sables. Pas de ciment, pas de pierres de taille, pas d'acier, pas de charbon, pas de transports et pas Lorsque Raoul Dautry quitte mrn1mum de confort sont en d'électricité. Par contre des décom­ son ministère, en janvier 1946, au construction et les architectes pré­ bres, dont le volume ne va cesser départ du général de Gaulle, la pre­ parent activement la reconstruction d'augmenter au fur et à mesure de mière phase de son programme est définitive. Leur ministre les a pré­ la libération du Territoire, et des pratiquement terminée. Les venus : il faut songer à l'avenir et mines ... par millions. décombres ont presque disparu et faire abstraction des conflits de ont souvent été récupérés. Le èhapelles ! Raoul Dautry fixe trois étapes à déminage confié à Raymond l'action de son ministère: Aubrac est en voie d'achèvement. Les prémices, qui se précisent, - première phase : déblayer, démi­ Son prix en vies humaines, bien de l'aménagement du Territoire et ner et protéger en priorité de que déplorable, s'avère beaucoup de la décentralisation industrielle, l'hiver, qui s'annonce rigoureux, moins lourd que prévu, grâce à une annoncent pour la première fois en des millions de sans-abri, excellente organisation et une for­ France l'élaboration d'une véri­ - deuxième phase : reconstruction mation spécifique du personnel. table politique nationale d'équipe­ provisoire et préparation de la ment. reconstruction définitive, La deuxième phase du program­ - troisième phase : reconstruction me est en cours. De nombreux Et voici que doit partir Raoul définitive. logements provisoires offrant un Dautry qui a su, en un temps 19 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Libres propos

record, créer, imaginer, anticiper, comme oxyde d'uranium, E du Comité du tunnel sous la animer. Sa mission prend fin, au comme eau lourde. Manche. Il a toujours pensé que moment où elle peut débuter! · l'Europe se construirait à partir La fabrication d'une seconde d'une politique unique des trans­ pile est décidée. D'une puissance ports. Le Commissariat équivalente à 1 500 kilowatts, elle à l'énergie atomique sera la pile expérimentale la plus Il est élu en 1947 président de . puissante construite dans le l ' organisation française du Le 13 mars 1945, Raoul Dautry monde, hors les pays anglo-saxons Mouvement européen et participe à adresse au général de Gaulle, à la et l'URSS. ce titre au congrès de La Haye en demande de Frédéric Joliot-Curie, décembre 1948. Placé à la tête du une note traitant de la situation de Le CEA engage dès 1949 les CEA, il réalise sans tarder, l'intérêt la science atomique en France. Il travaux de construction d'un centre pour l'Europe libre de mettre en rappelle les travaux du savant et de moderne d'études nucléaires. commun les recherches scienti­ son équipe interrompus en juin L'emplacement de ce centre est fiques nucléaires. C'est ce qu' il 1940, la récupération de l'eau lour­ situé sur le plateau de Saclay près propose en décembre 1949 à de en février 1940, l'existence de de Paris, entre les vallées de la Lausanne, à l ' occasion de la scientifiques français en France et Bièvre et de l'Yvette. La première Conférence européenne de la cul­ aux Etats-Unis, et préconise la phase de cette construction sera ture, dont il est vice-président. Il reprise des recherches, afin rl~ ten­ achevée à la fin de l'année 1951. renouvellera sa proposition en ter de combler le retard existant Raoul Dautry sera absent de ce décembre 1950, s'adressant cette avec les puissances anglo­ grand rendez-vous, s'étant éteint le fois-ci à l'UNESCO. Ces initia­ saxonnes. 21 août 1951, en sa propriété de tives se traduiront quelques années Lourmarin. Avant de disparaître, il plus tard par la création du Centre Le général de Gaulle, conscient a remis conjointement avec Francis européen de recherches nucléaires de l'importance que va prendre la Perrin un rapport quinquennal (le CERN). Raoul Dautry avait science nucléaire, répond positive­ d'activité, rendant compte au gou­ donc vu juste et loin. ment à Raoul Dautry, le chargeant vernement du bilan du CEA pen­ ainsi que Frédéric Joliot de lui pré­ dant la période de 1946 à 1951. Ce Il déploiera une grande activité senter un projet d'organisme res­ bilan est remarquable, tant par les afin de favoriser l'instruction et la ponsable de la recherche atomique. réalisations du CEA (pile ZOE, formation de la jeunesse. Le 6 août 1945, le président des construction du Centre de Saclay) Administrateur du Conservatoire Etats-Unis, Harry Truman, annon­ que par le chemin parcouru sur le des arts et métiers (CNAM) et de ce au monde la destruction de la plan scientifique. La France fait l' Ecole spéciale des travaux ville japonaise d'Hiroshima par désormais partie du groupe très publics (ESTP), il devient prési­ une bombe à uranium. fermé des nations de l'atome. dent de la Cité universitaire, succé­ dant en 1948 à son ami André Le 18 octobre 1945, le Com­ Il faut toutefois souligner que la Honnorat. Sous son impulsion, une missariat à l' énergie atomique marche du CEA fut perturbée et quinzaine de pavillons nouveaux (CEA) est créé. Le 3 janvier 1946, même hypothéquée par les pro­ seront édifiés et mis à la disposi­ Frédéric foliot et Raoul Dautry blèmes juridiques de l' époque. tion des étudiants. sont nommés respectivement haut­ L'engagement idéologique de commissaire et administrateur Frédéric et Irène Joliot-Curie obli­ Le 15 juin 1948 dans le grand général délégué du gouvernement gea le gouvernement à metre fin à salon de la Sorbonne, Raoul du CEA. leurs activités à la tête du CEA. Dautry reçoit des mains de Paul Frédéric Joliot se retire le 26 avril Montel, son ami de toujours, Le 15 décembre 1948, l'auto­ 1950 et sa femme Irène Joliot­ l'épée d'honneur que lui vaut son amorçage de la première pile ato­ Curie est " remerciée" le 3 janvier élection à l ' Académie des mique française a lieu en présence 1951. Mais l'un et l'autre ont bien sciences morales et politiques. du président de la République, mérité de fa science française. Ils Juste reconnaissance de son . Il s'agit d'une pile sont associés à Raoul Dautry dans immense et authentique culture, de très faible puissance (une dizai­ l'hommage reconnaissant que doit de ses efforts pour pro mou voir les ne de kilowatts) qui rendra cepen­ la France à une équipe exception­ vraies valeurs et de sa lutte contre dant de grands services : produc­ nelle de pionniers. l'obscurantisme. tion de radio-isotopes et de plutonium (quelques milli­ Raoul Dautry fut un européen • grammes). Cette pile est baptisée convaincu. Avant la Seconde ZOE : Z comme puissance zéro, 0 Guerre mondiale, il est président 20 LA JAU NE ET LA ROUGE, JUIN/JUI LLET 1994 IN MEMORIAM

PHILIPPE GOURAUD (29) 30 juillet 1909 - 13 mars 1994

Jacques FAUCHON de VILLEPLÉE (26)

É EN 1909 à Rouen, Philippe Oranie et, de retour à Paris passe l'artisan silencieux, ignoré de Gouraud est aussi brillant un an en tant qu' expert militaire beaucoup, d'une véritable premiè­ N en lettres, en musique, en auprès de la Commission de défen­ re dans la vie démocratique euro­ équitation qu'en mathématiques. se de l'Assemblée nationale puis péenne : des élus se compromet­ Très proche de son oncle le général trois ans en tant qu' attaché militai­ taient avec les plus pauvres. " Henri Gouraud, dont l'action mili­ re à Washington. (Heureux vous les pauvres, Père taire et civile aura marqué l'histoire Il demande, bien avant sa limite Joseph Wresinski, Ed. Cana). de France, notre camarade hésite d'âge, à passer dans le cadre de Très attaché au souvenir de son entre Saint-Cyr et l 'X; il entre à l'X réserve des officiers généraux et oncle, qui fut comme un père pour en 1929 et en sort, par vocation, devient directeur à la Société lui, il assure aussi pendant vingt­ dans l'armée. C'est à l'homme, Manurhin où il passe dix ans. cinq ans la présidence de autant qu'au soldat, que je veux Il en démissionne en 1973 pour "l 'Association au souvenir des rendre hommage ici. se consacrer entièrement à une morts des armées de Champagne, La carrière militaire se déroule activité plus conforme à son cœur : et à leur chef le général Gouraud". sans heurts : Ecole d'application l 'ATD Quart monde. Il y travaille Il écrit et publie en 1993 un livre d ' artillerie, 61e à Metz, 71e à auprès du fondateur du mouve­ relatant l'action de son oncle Henri Fontainebleau puis commandement ment, le Père Joseph Wresinski, et en tant que haut-commissaire du d'une batterie du se RA à Nancy. devient rapidement membre du gouvernement au Levant de 1919 à A la déclaration de guerre il se conseil d'administration, siège 1923 et, à ce titre, l'un des princi­ trouve en stage à Sandhurst. Il qu'il occupa jusqu'à sa mort. paux acteurs de la fondation de rejoint son unité et avec la division Comment mieux décrire son l'Etat du Liban. de Lattre de Tassigny échappe à la action qu'en citant cet extrait de La vie fut donc celle d'un sol­ captivité. Affecté au 2e bureau de l'un des ouvrages du "Père dat, d'un diplomate, d'un chef l'armée, il y acquiert de solides Joseph": d'industrie mais aussi et avant tout amitiés dans ce véritable centre de "J'ai un ami, général à la celle d'un grand chrétien. Il était résistance à l'ennemi. C'est donc retraite. Il rencontra un jour le depuis plus de dix ans oblat de tout naturellement qu'à l'envahisse­ Mouvement ATD Quart monde et Saint-Benoît-sur-Loire. Père de ment de la zone libre et à la dissolu­ se mit à vouloir servir les familles. huit enfants, grand-père de vingt­ tion de l'armée de l'armistice, il Il accepta des tâches administra­ trois petits-enfants il laissera chez choisit de demeurer en France tives, rédigea des dossiers, alla les ceux qui eurent le bonheur de le métropolitaine et de participer à la défendre dans les ministères. côtoyer, le souvenir profond d'un lutte clandestine au sein de l'ORA. Vint le jour où il se chargea des homme au cœur droit, loyal, refu­ A la libération il commande le relations avec l'Assemblée natio­ sant les vaines gloires, mettant sa secteur ouest de Paris et de ses nale. Il s'évertua à obtenir la créa­ foi profonde et totale en pratique banlieues avec une dizaine de mil­ tion d'un groupe interpartis Quart dans tous les actes de sa vie. liers de combattants FFI sous ses monde à la Chambre. Grâce à lui Décédé subitement le 13 mars ordres. le terme quart monde fut prononcé àu soir dans sa demeure parisienne La paix revenue il reçoit une pour la première fois dans l'hémi­ il a été inhumé le 16 à Vezins affectation à l'état-major de la cycle en 1978. Alors il étendit ses (Manche) où il était aimé et res­ Défense nationale puis est reçu à efforts au Sénat, puis sa démarche pecté de tous. C'est un de ses fils, l 'Ecole supérieure de Guerre. A sa fit école au Parlement européen. prêtre de la Légion du Christ qui sortie il preud le commandement Mon ami ne parlait pas haut ni célébra la messe de funérailles du l/24e à Reutlingen puis est n'écrivait des livres. Il n'avait pas devant une assistance très nom­ nommé chef du 3e bureau des à la bouche des théories d'aucune breuse et particulièrement forces françaises d'occupation à sorte sur la pauvreté. recueillie. Baden-Baden. D'homme d'autorité il s'était Il était mon ami très cher depuis Il commande ensuite en 1957 et fait serviteur et, dépouillé de toute soixante et un ans et mon beau­ 19 5 8 un secteur opérationnel en ambition personnelle, il devint frère depuis cinquante et un ans. • 21 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 In memoriam

PIERRE-DONATIEN COT * (31) 1911-1993

Pierre SUARD (54), président-directeur général d' Alcatel Alsthom

IERRE-DONATIEN CoT nous a avec de grands quais rectilignes les collectivités locales, déjà sou­ quittés le 22 juin 1993. La (au lieu de multiples bassins) et le cieuses des réactions négatives PFrance a perdu un grand fait réaliser avec les moyens du des riverains des aéroports. serviteur. Ingénieur, haut fonc­ bord, par exemple, en réutilisant tionnaire, patron à l'esprit exi­ les grands caissons en béton qui C'est grâce à l'impulsion et à geant et d'une extrême finesse, servaient de digue au port artifi­ l'habileté de son directeur géné­ aimant l'autorité, épris de gran­ ciel d' Arromanches. ral, qu 'Aéroport de Paris put deur mais capable d'une grande acheter ainsi 4 000 ha à 25 km de générosité de sentiments. En 1951, il rejoint l 'Aéroport Notre-Dame, à l'abri d'une procé­ de Paris où il est nommé directeur dure d'utilité publique certes mais Pierre-Donatien Cot était né le des études et travaux, puis en quasiment en totalité de gré à 10 septembre 1911, 7e fils de 1955, directeur général. Sa pre­ gré : opération remarquablement Donatien Cot, ingénieur général mière tâche sera le développe­ menée, rapide, peu coûteuse, qui hydrographe de la Marine, ment du nouvel Orly qui sera permit d'entreprendre dans la membre de l'Académie des consacré par l'inauguration solen­ sérénité, et dès les années 60, les sciences. Il est entré à l 'Ecole nelle par le général de Gaulle en études des infrastructures qui polytechnique en 1931 et en est 1959, "à la rencontre du ciel et de feraient de Paris en l'an 2000 un sorti en 1933 dans le corps des la terre" de la nouvelle aérogare grand carrefour aéronautique. ingénieurs des Ponts et Chaus­ (aujourd'hui Orly Sud). Ce bâti• sées. Il commença sa carrière ment séduit d'emblée le public et C'est ainsi qu'est né· l'aéroport administrative au Service devint rapidement le monument le de Roissy en France, aujourd'hui d'études techniques du ministère plus visité de Paris. Charles de Gaulle. des Travaux publics avant de devenir chef d'exploitation du Paris doit en effet à Pierre­ Paris est la seule grande capi­ port de Boulogne-sur-Mer. En Donatien Cot de disposer d'infra­ tale au monde qui ait pu se doter 1939, il est mobilisé au 15e Génie structures aéroportuaires excep­ dans les quarante dernières où il commande la compagnie tionnelles. C'est lui en particulier années d'un nouvel aéroport 640 de ce régiment au combat de qui, au début des années 60, proche de la ville indispensable Champagney et il est cité à quelques années seulement après aujourd'hui, et davantage encore l'Ordre de la division. En 1942, il l'inauguration de !'Aérogare demain dans la concurrence mon­ est nommé au port du Havre. d'Orly et alors que le trafic aérien diale. à Paris représentait à peine 10 Deux grands travaux marquent millions de voyageurs par an, Comme son prédécesseur à cette étape de sa carrière : il dirige demanda à ses équipes de prépa­ l' Aéroport de Paris, Pierre­ les travaux préparatoires à la rer les infrastructures pour Donatien Cot fut ensuite et natu­ construction du pont de l'époque où il faudrait recevoir 50 rellement séduit par Air France, Tancarville, puis la reconstruction ou 80 millions de voyageurs par entreprise alors prestigieuse qui du port du Havre. Là, devant an. Il sut convaincre les autorités l'ampleur des destructions, il ima­ nationales de la nécessité d'une * In génieur généra l des Ponts et gine un nouveau plan de masse nouvelle plate-forme proche de Chaussées, commandeur de la Légion plus souple pour l'exploitation, Paris et sut la faire accepter par d'honneur, croix de Guerre 1939-1945. 22 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 In memoriam

portait partout dans le monde la geance des syndicats représentant subir, à Air France comme renommée de la France. Il devait le personnel navigant. Après un an ailleurs, il avait l'obsession de en être le directeur général de de discussions, ce fut l'échec. A la garder ses libertés de décision. La février 1967 à l'été 1974. suite d'une série de grèves meur­ pensée était inventive et non trières, il prit une part prépondé­ conformiste, son intelligence En 1967, il trouva une rante dans la lourde décision de d'une vivacité et d'une originalité Compagnie bénéficiaire mais qui "Iock out" du personnel navigant rares. Il travaillait plus vite que avait besoin de renouveler ses des trois grandes compagnies fran­ tous ses collaborateurs et sa capa­ méthodes et ses structures à çaises prise fin février 1971 avec cité d'assimilation des problèmes l'approche des grandes transfor­ l'aval du premier ministre. complexes était prodigieuse. mations qui allaient entraîner la mise en service du 7 4 7, de Au terme de plusieurs Quand il quitta volontairement l 'Airbus et du Concorde, ainsi semaines de conflit, il eut l'amer­ Air France, il laissa certes une que l'ouverture de l'aéroport de tume, sous la pression des pou­ compagnie meurtrie par les évé­ Roissy. voirs publics inconstants, de nements de 1973, mais rajeunie et devoir négocier avec ses col­ rénovée. Il avait fait éclater la L'esprit aux aguets de toutes lègues d 'UTA et d'Air Inter un structure rigide d' Air France, créé les nouveautés, il s'appliqua à compromis boiteux qui pèse des filiales efficaces et rentables, assouplir et à moderniser la struc­ encore aujourd'hui sur les coûts porté sa compagnie dans le pelo­ ture d' Air France et à y adjoinqre du transport aérien français. ton de tête des transporteurs de une activité hôtelière associéè. fret aérien et préparé la mise en C'est ainsi qu'il créa un grand Mais des structures nouvelles service de la plate-forme de nombre de filiales dont Air se mettaient en place sous son Roissy. Charter International pour regrou­ impulsion notamment par la per tous les vols à la demande, décentralisation en réseaux dotés Pierre-Donatien Cot entra Sotair, pour jouer le rôle de Tour d'une certaine autonomie de alors dans le groupe Compagnie operator, Servair pour développer l'activité commerciale et de celle générale d'électricité, aujourd'hui l'ensemble des activités hôtelières des escales. Cette mesure donna Alcatel Alsthom, où il allait prési­ du Groupe sur la plate-forme de un coup de fouet à la Compagnie der pendant cinq ans la Société Roissy, enfin la Société des nationale. générale d'Entreprises. Le hasard Hôtels Méridien, bien connue de la vie professionnelle fit donc aujourd'hui. Les années 1970 se présen­ que nous nous retrouvâmes alors, taient plutôt bien pour Air France, mais plus proches, presque col­ Après avoir mesuré la faibles­ le système moderne informatisé lègues dans un environnement se endémique d' Air France en de réservation "alpha trois" bien moins hiérarchisé. matière de transport de fret, il débarrassé de ses maladies de jeu­ décida, contre l'avis de certains nesse était efficace et le coût de Puis vint l'âge de la retraite. de ses collaborateurs, de créer une l'entretien des gros avions et de Alors Pierre-Donatien Cot se direction du fret dont il savait leurs moteurs regroupé au sein du consacra, sans cesser de rester qu'elle serait un Etat dans l'Etat Groupe Atlas qui unissait les fidèle à ses relations profession­ et une source de conflits mais efforts de Lufthansa, Alitalia, nelles, à des œuvres de charité aussi que c'était la seule solution Sabena, Ibéria et Air France, était avec sa paroisse et entreprit pour que les choses changent et resté dans des limites compéti­ d'approfondir sa foi en se tour­ que le fret soit enfin pris au tives. nant résolument vers Dieu. C'est sérieux dans l'entreprise. ainsi qu'avec joie et passion il se Malheureusement en 1973, il mit à l'école de la Bible. Très Le succès fut foudroyant. Les eut à affronter le lourd conflit de v'ite, avec ce travail biblique et conflits eurent bien lieu mais Air la navigation aérienne dont Air théologique, il s'est donné sans France devint rapidement la troi­ France n'était pas l'un des acteurs mesure, à toute cause humaine sième compagnie mondiale en mais la principale victime. Dans connue de lui. Dans le réel de son matière de fret aérien ; une activi­ ce dur conflit qui dura des mois, il existence, il a mis en pratique té qui fut longtemps l'une des montra sa lucidité et son courage l 'Esprit même de la Bonne plus rentables de l'entreprise. pour maintenir une exploitation Nouvelle. cohérente et minimiser les pertes Mais la négociation du renou­ de son entreprise. Pierre-Donatien Cot laisse de vellement des accords de conduite nombreux amis, de nombreux col­ des aéronefs signée pour dix ans Toujours à l'écoute des initia­ laborateurs qui l'ont vu, de près, en 1960 se heurtait à l'intransi- tives de progrès, jamais résigné à vivre et travailler. C'est à moi 23 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 - In memoriam

cependant qu'échoit l'honneur de petits incidents : avec lui, une aux valeurs familiales, ayant un parler une fois encore de lui . Je bonne relation professionnelle sens inné de la grandeur. Exigeant lui dois en effet beaucoup dans impliquait, pour le collaborateur, pour lui-même, pour les siens ma vie professionnelle. Il me fit, le sérieux, la disponibilité abso­ aussi je pense, pour ses collabora­ dès le début, une totale confiance lue, le respect, pour le patron, teurs, il voulait faire partager son et je lui en ai été pour toujours l'autorité, l'écoute, le travail idéal de noblesse, d'efficacité, de reconnaissant : à 29 ans, jeune acharné mais, pour les deux, un générosité. Oui, un grand patron, fonctionnaire sans expérience, il profond sentiment d'amitié réci­ un ami chaleureux, un chrétien me charge pourtant de l'exploita­ proque. Devenu directeur général ardent nous a donné un impres­ tion des aéroports de Paris. d' Air France, il me rendit un sionnant exemple de vie. deuxième grand service que je Pendant sept ans, il m'a appris m'autorise à révéler aujourd'hui. A Madame Cot, à ses quatre l'exigence du service au public, Je souhaitais le rejoindre; avec enfants et à toute sa famille, je l'impératif de la qualité absolue, franchise, il me dit qu'il ne pen­ redis ma sympathie. Je suis sûr la disponibilité à ses collabora­ sait pas pouvoir, sauf à patienter que par la prière ils sont toujours teurs, la décentralisation ; métier longtemps, m'insérer dans l'orga­ proches de Pierre-Donatien qui passionnant qu'il avait connu au nisation de la Compagnie, déjà veille sur eux. C'.est en tout cas ce port de Boulogne, puis du Havre. très corporative et fermée et me qu'il a souhaité lorsqu'il a choisi conseilla de chercher à quitter le lui-même ce cantique pour sa Il nous incitait à connaître les secteur public. J'ai suivi son messe d'enterrement: réalisations, les projets de t01is les conseil : avec le recul, mais ce "La mort n'est rien aéroports de par le monde, non n'est pas ce que je ressentis à Je suis seulement passé dans pour chercher l'inspiration, mais l'époque, il me fut salutaire! la pièce à côté pour s'assurer que ce qui se faisait à Paris équivalait à et, si possible, A chaque étape, Pierre­ Le fil n'est pas coupé surpassait toutes les autres instal­ Donatien Cot m'apparut grand Pourquoi serais-je hors de ta lations. En avance sur son époque, humaniste, fin lettré (il ne tolérait pensée simplement il avait parfaitement reconnu la pas les fautes d'orthographe et Parce que je suis hors de ta dimension mondiale de sa mission malheur à vous si vous en laissiez vue? et savait en convaincre tous ses passer une; votre note vous reve­ Je t'attends collaborateurs. nait avec les corrections appro­ Je ne suis pas loin, juste de priées ! ) , toujours soucieux l'autre côté du chemin Je l'ai vu calme dans les d'équité et de l'intérêt public, Tu vois, tout est bien." épreuves, coléreux devant de profondément croyant, attaché •

24 LA JAUNE ET LA ROUG E, JUIN/JUILLET 1994 VARIÉTÉS

LES MOTS CROISÉS VIII. Leur Bicentenaire, à eux, il est passé. - L'unité dans le VII-1. - Dans le désordre, ainsi, est-elle moins DU BICENTENAIRE douloureuse ? IX. C'est le cas de le dire, il tourne mal. - Se manifes­ Marcel RAMA (41) te quelquefois, hélas, bien violemment. X. Chic (pourquoi chic ?) à la rouge. - C'est bien ce HERS CAMARADES des 201 promotions - et non que nous faisons actuellement. pas 200 : qu'est-ce que c'est que cette famille XI. Même extrême, elle s'accorde bien avec la C (polytechnicienne), dirait Jacques Prévert, qui moyenne. - Quand on parle de nous, il est souvent ne sait pas compter jusqu'à 201? (1794 - 1993 = 200; cité. - Avec un petit noir vous aurez, à votre conve­ plus 1919 Set 1920 S; moins 1915) - voici la grille du nance, un homme ou un animal. Bicentenaire. XII. Finiront par fatiguer. Bien sûr tous les mots de la grille ne s'y rapportent XIII. Honorable, c'est sûr. - Rouge, deux fois. - pas mais tout de même presque le tiers l'évoque. Je Connu pour ou par ses chaussettes. - Prend soin de n' ai pas donné aux définitions le caractère tordu que, nous, paraît-il. vous le savez, j'affectionne, car je souhaite que la XIV. Puisqu'il est incontestablement le premier grande majorité des camarades cruciverbistes, classés d'entre nous, c'était bien le dernier à mettre dans le ou non (pourquoi pas un classement, comme au bridge désordre ! - Laisse un vide. ou au tennis?), s'amusent en les découvrant. XV. S'applique certainement à Joffre. - Fait comme Et je dédie cette grille à Christian Marbach. Il a bien nous, mais en sens inverse. mérité cet hommage. Verticalement 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 1. Ce fondateur ne renia pas ses origines, au contraire. 2. A très, très largement dépassé son Bicentenaire. -

II Indéfini. - Bleu et noir. 3. Y en a-t-il à la porte? - Pour y accéder, c'est cer­ lII tain, il faut s'élever, dans tous les sens du terme. IV 4. Couleurs et fourrures. - Doublée, ramassa son V époux en petits morceaux. - Devrait former de bons VI sujets pour l'épreuve de marche Strasbourg-Paris. VII 5. Que ne ressuscitat-il pas? 6. Botte qui n'avait pas encore de génie. - L'autre VIII cœur du sujet. IX 7. Le deux-centième de chaque deux-centième, en X moyenne. - Rien pourrait-on croire, mais non, ça va XI bien au-delà. XII 8. Mettez-y du noir et vous aurez une grande école. - Coucou, le voici. - A la fois jaune et rouge, il n'est pas XIII bon bec que de Paris. - Bleu. XIV 9. Avons dû faire une impasse, et dans le désordre le XV plus complet qui plus est. - La quatrième a vu la créa­ tion de l'Ecole. - Assure l'ordre manu militari. 10. Prends le tunnel et, de l'autre côté, vas. - Le tout Horizontalement premier qui nous conçut. 1. Le cœur du sujet. 11. Ça compte, même si l' ortographe est contestable. - II. Un chic à l'arti, et appuyé! - On l'emprunte, et Désordonné, mais brave, oh combien ! - N'avait pas à puis il faut monter. Venise la tête à l' envèrs comme ici. III. Spécialistes de la spirale. - Nous lui devons tout, 12. 201, j'y tiens, et bien, bien mélangées. - Un cap, et je l'ai mis à l'envers ! pas une péninsule. - En dehors de toute géométrie, IV. Rétablissez-la, et vous verrez que d'une façon elle s'intéresse à la sphère. peut servir sur l'autre. - Ça n'est pas la piste, c'est le 13. Dans le désordre (pour la dernière fois) fait que le pavillon aux étoiles. moustique ressemble à l'éléphant. - Redescendez et V. Ont-elles au moins agi avec légèreté? - Sommeil reprenez-le. - Quelquefois familier de nos chères têtes contrarié. blondes. VI. Ça n'est pas de ce côté-ci que nous étions. - On y 14. Un amphibien voulut, à tort, se l'appliquer paraît• jouait, mais ça n'était tout de même pas un tripot. il. - Fréquente la gonzesse. VII. Eh oui! nous y sommes. - Mettez-y du blanc et 15. Quelques-uns, dont votre serviteur, s'appliquent à vous aurez un article bien défini. ce que l'esprit continue d'y souffler. 25 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/J UILLET 1994 Variétés

BRIDGE DU NOUVEAU M. D. INDJOUDJIAN (41) SUR LE NOMBRE D'OR? Enoncés

1) Comment manier cette couleur 10 64 2 Gilles GUÉZO (72), AD5 3 architecte a. pour être certain d'y faire au moins deux levées ? b. pour avoir les meilleures chances d'y faire au orsque du reste, comme il arrive souvent dans moins trois levées ? l'architecture d'aujourd'hui, le seul critérium L adopté est l'adaptation au but ( ''fitness "), com­ 2) Après ces enchères prenant la solidité et l'économie, l'idée de l'ingénieur S N s'imposant, nous retrouvons l'unité. Même dans ce ISA 2+ cas on peut choisir entre plusieurs schémas de pro­ 2+ 2SA portions. Et celui de la section dorée n'est pas mau­ 3SA vais ... J'en appelle à Le Corbusier. MATILA c. GHYKA (Le nombre d'or) où N a fait un "faux Stayman ", car il ne pouvait répondre 2 SA qui eût été un Texas pour +, chacun Tout semble avoir été dit sur le nombre d'or, qu 'il sait que N a une main régulière de 8 h - ou de 7 h qui s'agisse de ses propriétés géométriques et arithmé­ en valent 8 (distribution 5-3-3-2 ou 4-4-3-2 mais non tiques, de son utilisation par les artistes ou les bâtis­ 4-3-3-3 et des couleurs de (4) cartes exploitables grâce seurs à différentes périodes de l'histoire, ou de son à des valeurs intermédiaires). apparition "naturelle" dans le monde animal ou végé­

~ V 10 5 tal. On associe volontiers la "divine proportion" à la notion d'équilibre et d'harmonie de formes sans qu'à • R 9 4 • 8 5 4 ma connaissance on n'établisse de rapport avec l'équi­ tli A 7 6 2 libre au sens statique. Cette relation directe existe pourtant ! ~ R 8 2 • A 8 3 +ADVlO Un solide, constitué d'un matériau homogène, a la + R 8 4 forme d'un prisme droit à base carrée 1x1 dont on enlève un prisme à base carrée d x d. 0 a entamé du ~6, Sa appelé le ~V du mort qu'E a pris de l'as. Finalement S a chuté. Sachant que S aurait pu adopter une ligne de jeu gagnante, dites où se trouve le + R et quelle était la bonne manière de jouer?

3) Quelle doit être l'enchère de N qui a la main sui­ d vante: 9-. ~ A 7 2 • A V 9 6 5 + R 9 4 3 Ce prisme est simplement posé sur le sol. • 4 Si d est petit, le solide est en équilibre stable, si d se après les enchères que voici : rapproche de 1, le solide n'est pas en équilibre. S 0 N E 1• 2• 3tli 5tli ? G. Justifier cette enchère en interprétant le "Passe" de S au second tour.

Voir solutions page 31. 26 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Variétés

Quelle est la valeur de d pour laquelle ce solide est à On pourra vérifier qu'on trouve le même résultat avec la limite entre équilibre et déséquilibre? des prismes à base triangulaire isocèle, à base hexago­ nale, pentagonale etc. · Cette valeur correspond au cas particulier où le centre de gravité est à la verticale de la frontière du polygone de sustentation.

G f41 1

On peut exprimer cela en décomposant le solide en Ce résultat peut en outre se généraliser à tout prisme deux prismes à bases rectangulaires de centres de gra­ droit pour lequel, à l'origine (lorsque d=O), le centre vité respectif G 1 et G2. de gravité est à la verticale de la médiane du rectangle de sustentation, ce qui est le cas pour tous les prismes d 1-d présentant une symétrie de masse (ce qui est moins restrictif qu'une symétrie géométrique) autour de leur S1 S 2 plan vertical médian. G 1 1-d - G Il faut disposer au départ d'un "bon équilibre" G2 1

d

X 'I X G1 0 XG2 .G 1

OG = S1. 001 +S2. illh - S1 +S2 soit en projection sur Ox : ~----~-X 0 1/2 XG1 1/2 Xa =S1. Xa1 +S2. Xa2 1 1 1 S1 +S2 . 1 autrement dit :

d. (1 - d).::_d + 1. (1 - d). (1 - d) Il faut aussi que la géométrie de la section permette la :xa - 2 2 croissance du prisme en creux sans "débordement" : 1 -d2 l'évidement doit rester à tout instant homothétique du 2 Xa = L. ( -

L'équilibre limite est obtenu pour xa = 0, il s'agit donc de trouver une solution de l'équation : d2 + d- 1 = o

Cette équation a pour seule racine positive : d -- 1 +YS = 0,618 ... =l 2 On voit donc apparaître ici la proportion dorée comme Toutes les sections convexes répondent à cette condi­ condition limite de cet équilibre. tion. 27 LA JAUNLE ET A ROUGE, JUIN/JUILLET 1994

------Variétés

Il ne faut pas éliminer pour autant les prismes de sec­ tion concave, mais les demi-tangentes en tout point de ces sections doivent répondre à. ces deux conditions (on prend pour sens de parcours des contours OMA):

1 - l'intersection des demi-tangentes gauches avec le sol ne doit pas être à droite de O.

~' 1 I' 1 • ~ X

0 OG-S1. 001 -S2. Qili - S1 -S2 soit en projection sur Ox : 2 - l'intersection des demi-tangentes droites avec le XG_SJ. Xal -S2. Xa2 sol ne doit pas être à gauche de O. S1 - S2 les sections S 1 et S2 étant homothétiques : S2 =S1. d2 etxG2 =xrn. d =Q_ 2 (c'est ici que la situation de départ doit être un "bon équilibre"), autrement dit :

- S1. (t-d2. ~) -1 (1 -d3) -1 (1 + d +d2) Xa - s . (1 -d2) -2· (1 -d2) -2· _ (l_+_d_)_ 1

Le centre de gravité est à la verticale de la frontière du Il reste à apporter la démonstration, dans le cas géné­ polygone de sustentation pour xG = d, il faut donc ral, de cette propriété curieuse de la proportion dorée. résoudre l'équation : On choisit donc un prisme dont la section répond aux conditions géométriques précédentes et dont le centre -L (1 + d +d2) = d de gravité initial est à la verticale de la médiane du 2 (1 + d) rectangle de sustentation. soit : 1 + d + d2 = 2d + 2d2 ce qui nous ramène à l'équation: d2 + d - 1=0 dont la solution positive est :

d -- 1 +f5 =0,618 ... =l 2 .G 1 C.Q.F.D.!

Cette propriété qui fait intervenir le nombre d'or à la limite entre l'équilibre et le déséquilibre d'un objet

X simple peut éclairer d'un jour différent l'image, sou­ vent ésotérique, qui nous est parvenue de son utilisa­ 0 1/2 XG11/2 1 tion, au moins dans le domaine del' Architecture. Est­ 1 1 il possible que ce théorème, apparemment inconnu des ouvrages contemporains sur le sujet, ait été seulement "oublié" par les hommes de l' Art? 28 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Variétés

CINÉ-CURE rettes, Maxime sè couche le matin, abattue le temps d'un sommeil, pour oublier un âge qui arrive plus tôt Philippe LÉGLISE-COSTA (86) que prévu.

LIT : Maxime change de lits et d'amours. Elle s'y Charade console le matin, parfois l'après-midi, de cinq à sept, à propos du dernier film de Tonie Marshall des étreintes froides de la nuit et des criminels.

"Stanley Donen mit au point QUEUE : Bohème de l'agence de détectives une formule qui fit merveille. " Dutemps, Maxime joue des dossiers, des amours et de son fils retrouvé comme d'un billard à trois bandes, J. Tulard, à propos du film sans jamais que son énergie ne permette aux boules (comédie d'enquêtes policières) entrechoquées de ralentir. Charade du réalisateur Stanley Donen. Mon tout est un film composite, énigmatique, atta­ Mon premier peut être de danse, ou de loup. chant comme une charade, dont il laisse également le (Ne pas confondre avec Danse avec les loups!). souvenir finalement lumineux et réjouissant.

Mon second forme l'image d'un visage.

Mon troisième désigne, en français classique, un crime ou un forfait. DISCOGRAPHIE Il est rare qu'un détective se couche selon mon qua­ trième. Jean SALMONA (56)

Est-ce un péché de partager mon èinquième avec amants et amantes divers? SYMPHONIQUES

Ce film vaut bien de supporter mon sixième devant le cinéma. Les symphonies de Brahms par Zubin Mehta et le Philharmonique d'Israël Mon tout est le titre du dernier film de Tonie Marshall, et d'une fleur pétulante et tendre, Anémone. Les symphonies de Brahms sont les premières symphonies de l'époque moderne. Ce sont toujours les Réponse : PAS TRÈS CATHOLIQUE ères finissantes qui produisent leurs plus grands créa­ teurs : Beethoven marque la fin de l'époque classique, PAS: Anémone, Maxime dans le film, aime le rock et Brahms celle de l'époque romantique, comme Mahler. le rythme; la danse au son du juke-box lui rend tou­ Mais si aujourd'hui les symphonies de Beethoven ont jours la joie et la vitalité qui l'abandonnent par ins­ tôt fait de nous agacer, voire de nous ennuyer, par leur tants. grandiloquence un peu lourde ou leur caractère diony­ Maxime est détective et devrait s' avancer masquée, siaque un peu trop naïf, si celles de Mahler, qui, lui, protéger ses yeux brillants derrière un loup noir, par pressent les grands cataclysmes du xxe siècle, nous exemple. Mais elle est incapable de mentir, ni de rien inquiètent, nous transportent et nous terrifient à la dissimuler. Du loup, elle ne conserve que le pas. fois, celles de Brahms, qui a dépouillé les scories du romantisme excessif et qui n'évoque que les tour­ TRAIT : Son visage est déjà mûr. Pourtant, affectueu­ ments de l'âme de 'l'homme moderne au seuil du xxe sement scrutés par la caméra, les traits en sont lisses et siècle, nous touchent par leur parenté avec nos propres francs. Maxime boit la vie d"' un trait", sans modéra­ préoccupations et nous rassurent en même temps par tion, comme un verre pétillant de Fanta orange. leur mesure : au fond, tout va bien. Quelques thèmes de génie que nul ne peut oublier : l'Andante de la 3e, CAS : Les affaires confiées à Maxime s'entremêlent, le premier mouvement de la 4e et le deuxième thème chacun y mène une double vie. La sienne lui semblait du 2e mouvement; mais surtout une construction très simple, mais pour un passé dont elle voulait faire "peu moderne, avec des ruptures de rythme, et un esprit de cas", elle se surprend à hésiter. Cas fortuit, ou cas d'introspection évident : la psychanalyse n'est pas social, selon les cas. loin. Au total, des œuvres d'une extrême richesse, proches de nous, ce que le x1xe siècle nous aura légué TOT : Nuits blanches de filatures et noires de ciga- de mieux dans le domaine symphonique. Leur sont 29 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 - Variétés

jointes Les Variations sur un thème de Haydn et cela vous demandera deux heures (écoute et réécoute) L'Ouverture Tragique. L'interprétation du et vous n'aurez pas perdu votre temps. Philharmonique d'Israël et de Zubin Mehta est intelli­ gente, équilibrée, sans lourdeur germanique ni exubé­ Nous en profitons pour citer un enregistrement rance américaine, avec cette once d'intériorisation et récent de deux œuvres plus classiques de Stravinski, de distanciation qui sont peut-être la marque indienne Le Sacre du Printemps et Petrouchka par l'Orchestre de Mehta Cl). Radio-symphonique de Prague, dirigé par Vladimir Valek (4). Il n'y a pas lieu de s'étendre sur les œuvres, qui sont archiconnues, sauf pour signaler que Tchaïkovski et Stravinski Petrouchka est jouée dans sa version de 194 7, dite "scènes burlesques en quatre tableaux". Mais la Tchaikovski, lui, est un romantique pur, slave par­ découverte, ici, c'est celle de l'orchestre, une mer­ dessus le marché. Chez ce fabuleux orchestrateur, qui veille d'orchestre symphonique où tout est excellent, foisonne de thèmes plus beaux les uns que les autres, les cordes chatoyantes et amples, les bois souples, les mais parfois un peu trop jolis, on peut préférer la cuivres précis et discrets, avec une direction claire, musique pour cordes, plus sobre que le reste de sa rigoureuse et très enlevée. Au total, une version très musique symphonique, et qui sonne toujours mer­ supérieure à celle de certains grands orchestres à veilleusement bien. Un enregistrement récent de effectif hypertrophié et qui est, elle, tout à fait dans l'Ensemble Musica Viva présente La Sérénade pour l'esprit des Ballets russes pour lesquels ces œuvres ont cordes et un ensemble d' œuvres pour violoncelle et été conçues. orchestre, avec Alexandre Roudine (2) : les Variations sur un thème rococo, un Nocturne adapté des Six Pièces pour piano, un Andante cantabile, adapté du Strauss (Johann), Schoenberg, Berg, Premier quatuor, Le Pezzo Capriccioso et un Andante et les autres cantabile encore, extrait de La Belle au Bois Dormant, la musique n'a pas l'ambition de celle de Brahms : Il y a quelques années, à l'époque des disques elle est là pour faire plaisir, mais quel plaisir ! Les vinyl, un enregistrement avait fait sensation : les Variations sur un thème rococo sont sans doute ce que Valses de Strauss adaptées pour orchestre de chambre la période romantique a produit de mieux, de plus fin, par Schoenberg, Berg et Webern par l'Ensemble 13 pour le violoncelle. La Sérénade pour cordes est une Baden-Baden. On les retrouve aujourd'hui dans un petite symphonie à placer tout près de celle de enregistrement récent du Quatuor Alban Berg avec Dvorak, et l'archétype de l'œuvre musicale sans pré­ quelques autres (5). Pas le moindre clin d'œil moder­ tention ni ambition d'aucune sorte autres que de nous niste, pas la moindre dissonance pour faire chic : des contenter comme un bon repas, avec de bons amis. orchestrations parfaitement au premier degré pour Vraiment, un excellent petit disque. quatuor, contrebasse, harmonium, piano, flûte et clari­ nette, qui témoignent simplement de la parfaite conti­ Les trois symphonies de Stravinski qui viennent nuité de la musique pour la Nouvelle Ecole de Vienne. d'être réunies sur un disque récent (3) sont évidem­ Mieux encore, le Quatuor Alban Berg joue aussi sur ment d'une toute autre eau et d'une autre ambition: il ce disque des valses de Strauss et Lanner arrangées s'agit de La Symphonie de Psaumes, de La Symphonie par eux-mêmes pour orchestre de salon (c'est-à-dire, en ut et de La Symphonie en trois mouvements (c'est en définitive, orchestre de brasserie ou de casino). son titre), enregistrées par le London Symphony dirigé Autant l'intrusion de certaines cantatrices dans l'opé­ par Michaël Tilson Thomas. Composées toutes les rette américaine et, pire encore, dans le jazz, frise le trois entre 1938 et 1945, ce sont des œuvres d'une ridicule et se trouve complètement à côté de la plaque, impeccable facture classique, un peu comme les autant le Quatuor Alban Berg, sans la moindre périodes non cubistes de Picasso, construites sur un recherche d'effet parodique, sans forcer le ton, en matériau rigoureusement tonal, mais qui, à la différen­ jouant Strauss comme Ravel ou Beethoven, démontre ce d'autres œuvres classiques de Stravinski (comme avec la netteté, l'élégance et la poésie d'un théorème, Pulcinella ou Le Baiser de la Fée, qui ne sont que des qu'il n'y a, en définitive, qu'une musique. pastiches ou des démarquages d'œuvres de Pergolèse et Tchaïkovski) téipoignent d'un langage tellement personnel, à la fois dans les thèmes, la construction, la couleur orchestrale, que même un néophyte reconnaît Stravinski au bout de quelques mesures. Le résultat (1) 4 CD SONY SX4K 53279. est beaucoup plus fort, musicalement parlant, que (2) 1 CD CHANTS DU MONDE LDC288082. Prokofiev ou Chostakovitch. Ce qui est fantastique, (3) 1 CD SONY SK53275 . c'est que cette musique n'est jamais datée. Amateurs (4) 1 CD CHANTS DU MONDE PR 250049. de musique complexe et gratifiante, à vos casques : (5) 1 CD EMI 754881 2. 30 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994

'.ili Variétés

RÉCRÉATIONS R/V 9 8 7 (probabilité de 2,8 % ). Avoir une probabilité de 1OO% (et non de 97 ,2 % ) de faire (2.) levées se paye SCIENTIFIQUES de la renonciation à (4) levées - que l'on réaliserait en jouant de la seconde manière dans le cas de la réparti­ M. D. INDJOUDJIAN (41) tion adverse: 9 8 7 /R V (3 ,4%).

Solutions des problèmes de mai 1994 b. Le second maniement est le meilleur pour faire (.3.) levées. En considérant les différentes répartitions 1) a. Considérons plus généralement le produit adverses, il est un peu long, mais non pas difficile, de

P0 = (n + 1) (n + 2) ... (2n - 1) 2n. calculer la probabilité de réaliser C3.) levées : 50,3 %. P n = P n n ! = (2n) ! ; mais (2n) ! =An Bn n! n! 2) Tout donne à penser que l' entame du ~ 6 est une où An= 1.3.5 ... (2n -1) et Bn = 2.4.6 ... 2n = 2n. n !, "quatrième meilleure" et donc la "règle des onze" d onc P n = 2n. An et 2n divise P n- montre que les~ D, 9, 7 sont en O. Or il est clair que le Le cas de l'énoncé correspond à n = 997. contrat ne saurait être réussi sans le succès de l'impas­ se au + R. Puisqu' on nous apprend que S aurait pu b. Les nombres de cette suite s'écrivent dans le systè­ gagner, c'est que le + R est bien en E; mais, S ayant me de base 3 : 1, 10, 11 , 100, 101 , 110, 111, 1000, chuté, qu'il y était au moins quatrième et que Sa man­ 1OO1... Ce sont en effet les nombres qui dans cette qué d'une reprise de main au mort. base s'écrivent sans le chiffre 2. Et pourtant, compte tenu des trois premières cartes de Si l'on considère ces mêmes no'inbres comme écrits la première levée, S aurait dû jeter son ~ R sur le ~A dans le système binaire, ce sont les entiers consécutifs, d'E, se procurant de la sorte l'indispensable entrée donc le 1994e est (11111001010)i car (11111001010)i supplémentaire au mort dans un cas comme celui des = 1994. mains adverses que voici. Ce 1994e nombre de la suite donnée est donc (11111001010)], c'est-à-dire: 88239. D 9764~A3 D106 VV752 Remarque : de la même manière on voit que le 9 3 +R762 nombre 1000 (qui figure dans la suite donnée puisque D103 lf.V95 1000 = 36 + 35 + 33 + 1) est le 105e nombre de la suite, car 1000 = (1101001)] et (1101001)i = 105. 3) La première enchère de N (3 If., réplique de la cou­ leur d'intervention) était la seule bonne enchère : elle 2) La force ascensionnelle est égale à la poussée montre de façon certaine un accord à V par (:!:) cartes d'Archimède diminuée du poids du gaz contenu dans et 12h. le ballon. Supposons pour simplifier un volume de Après l'enchère de Slf. d'E, l'équipe NS, qui est en 1 m3 et un poids négligeable de l'enveloppe, de la attaque, peut appliquer la loi des levées totales* et nacelle et du passager. Les masses volumiques de dénombrer (lQ) If. en EO, qui sont en défense, S l'air, de l'hydrogène et du "gaz de Pfaal" sont respec­ dénombrant (2) V dans son camp, N en dénombrant tivement 1,29 kg/m3; 0,09 kg/m3 et 0,0024 kg/m3. (10). N par application de cette loi considère qu'il y a La force ascensionnelle est donc (1,29 - 0,09) g "" 11 ,8 au moins (20) levées à If. (si EO jouent If.) et à V (si Newton pour un ballon d'hydrogène et (1,29 - 0,0024) NS jouent V); or il entend passer son partenaire. En g "" 12,6 N seulement pour le ballon de Hans Pfaal. pareille situation, NS étant en attaque et non en défen­ L'affirmation de ce dernier est fausse : la force ascen­ se, ce passe est impératif : il invite N à déclarer le che­ sionnelle n'est que de 7 % supérieure à celle du ballon lem ou à défaut 5 V plutôt qu'à enchérir par un contre d'hydrogène! Pour ne pas parler de la sortie de (qui serait punitif). (Si S n'avait pas voulu inciter son l'atmosphère terrestre ! partenaire à dire 5 V ou 6 V , il aurait contré - et ce contre eût été punitif). N comprend donc que S a une belle main avec très peu de "points perdus" - notion très importante dans les contrats à palier élevé -, une BRIDGE main telle que : ~ R 10 5 3 - V R D 10 8 3 - + A D - If. 8 6. La bonne enchère de N est donc 6V. Solutions de la page 26 Les enchères compétitives à palier élevé sont déli­ cates. C'est pourquoi les commentaires ci-dessus, 1) a. Pour faire (2.) levées, il faut commencer par jouer transposables à bien d'autres exemples, ont été aussi l'as, puis, allant au mort par ailleurs, jouer le 2 pour explicites. l'impasse indirecte au R. Commencer par l'impasse directe au R (en jouant le 2 vers la fourchette AD) * déjà évoquée notamment dans le premier problème de mai limiterait à une levée si la répartition adverse était 1994. 31 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 LIVRES

brouiller la chronologie traitent de moments de sa jeunesse ou encore Arnold Schoenberg points particuliers tels que : peu avant 1914, il fut sans cesse en Schoenberg et Strauss (chapitre III), recherche de Dieu spécialement à Hans Heinz Stuckenschmidt Schoenberg et Mahler (chapitre V), travers la Bible. Sa mère était juive Schoenberg et Busoni, (chapitre pieuse et son père libre penseur. Paris - Editions Fayard XI), Le Pierrot lunaire (chapitre X Vers ses vingt ans , il chercha sa intitulé : "Trois fois sept mélo­ voie parmi les chrétiens et se fit drames"). L'auteur accumule beau­ même baptiser protestant en 1898, La parution d'un livre sur coup de détails, cite énormément de certainement avec foi; plus tard; la Schoenberg est toujours un événe­ noms qui ne diront probablement fréquentation assidue de la Bible et ment rare et d'autant plus important rien au lecteur non initié, mais surtout 1' atmosphère antisémite qui qu'elle se fait chez Fayard, dans "la seront précieux pour qui veut commença à se manifester en bibliothèque des grands musi­ connaître les milieux musicaux Autriche dès 1920 1' ont fait se sen­ ciens". Cette collection n'a pas dans lesquels le compositeur a tir solidaire de la communauté craint de nous initier aux grands vécu. L'essentiel est ailleurs, car de juive; en 1933, peu avant de s'exi­ compositeurs du xxe siècle et on lui tous les faits concernant la vie du ler aux Etats-Unis, dans la syna­ devait déjà le Stravinski d'André créateur et la naissance de ses gogue de la rue Copernic à Paris, il Boucourechliev, le Messiaen et œuvres se dégage un portrait très a exprimé "son désir formel de l' Honegger de Harry Halbreich vivant de l'homme Schoenberg et rentrer dans la Communauté ainsi que le Ravel de Marcel voici ce que j'en retiens après la d'Israël". Beaucoup d'œuvres Marnat. Mais il manquait jusqu' à lecture du livre. témoignent de ses préoccupations ce jour une publication sur 1' apport religieuses : Die Jakobsleiter de ce qu'on nomme habituellement Cet homme, de santé délicate (L'Echelle de Jacob) oratorio l'Ecole de Vienne et il fallait en depuis toujours, souvent arrêté dans inachevé composé en 1917 et 1922 effet commencer par Schoenberg. son activité et ses voyages par des (voir p. 263), mais surtout Moses ennuis d'ordre respiratoire, presque und Aron (Moïse et Aaron), opéra L'ouvrage en question est une toute sa vie en butte à de gros pro­ projeté en trois actes dont deux seu­ traduction (sur laquelle on peut ris­ blèmes financiers, a certainement lement furent mis en musique (voir quer quelques réserves) du été d'un caractère exécrable et p. 366); dans son texte, il oppose à Schoenberg de Hans Heinz Stuc­ d'une susceptibilité exacerbée. Il Moïse (rôle parlé), défenseur d'un kenschmidt (1901-1993), écrit en s'est brouillé continuellement avec Dieu hors de toute représentation, 197 4, après reprise et transforma­ ses meilleurs amis, qu'ils soient ses son frère, le grand prêtre Aaron, tion d'un premier travail datant de anciens élèves - Webern et Berg à (rôle chanté), prêt à des concessions 1954. L'auteur est avant tout un peine plus jeunes que lui -, qu'ils matérialistes et qui suscite l' érec­ témoin disposant de sources de pre­ soient ses interprètes - le pianiste tion du Veau d'or. mière main : il a fort bien connu le Eduard Steuermann ou le violonis­ compositeur, fréquenté ses cours à te Rudolf Kolisch qui deviendra La dernière œuvre musicale de Berlin vers 1930 en tant qu'obser­ son beau-frère après la mort de sa Schoenberg est le psaume 130 (De vateur, fait jouer certaines de ses première femme Mathilde -, ou Profundis) et l'un de ses derniers œuvres, épousé la cantatrice Margot encore ses éditeurs, en particulier le textes, intitulé provisoirement Psau­ Hinnenberg-Lefèvre, interprète pri­ directeur des éditions Universal, me moderne, contient ces mots : vilégiée de Schoenberg à partir de qui ont tant fait pour la musique de "Ô Toi mon Dieu, Ta grâce nous a 1926, et finalement lui a rendu visi­ cette époque jusqu'à nos jours. laissé la prière te dans son exil de Los Angeles Comme un lien, après la dernière guerre. Il a donc Et pourtant son rayonnement Un lien de béatitude avec Toi ... " participé à la vie musicale germa­ était tel que ses amis lui revenaient nique entre les deux guerres et, toujours, même après de longues De la personnalité très marquée après 1945, il faisait autorité dans années. de cet homme, découle son activité le domaine de la musique vivante ; de compositeur et de professeur. j'ai même eu l'honneur de siéger Se sentant investi d'une mission, Son mode de pédagogie pourrait en avec lui au jury du concours de il eut sou vent le sentiment d'être partie s'expliquer par sa propre for­ composition de la reine Marie-José persécuté mais s'est toujours défen­ mation. Il est avant tout presque un d'Italie à Genève dans les années du de façon agressive ou avec une autodidacte tant pour l' apprentissa­ soixante-dix. ironie mordante dont on trouve sou­ ge des instruments de musique vent la traduction dans sa musique. (tous à cordes, le violon, l'alto, et Son livre suit année par année la Cette mission, il la ressentait surtout le violoncelle) que pour la vie de Schoenberg même si certains presque toujours comme d'essence compostion. Ce n'est qu'en 1894, chapitres, au risque parfois d' em- religieuse, car excepté en de rares donc à l'âge de 20 ans, alors qu'il 32 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Livres gagne encore sa vie comme Vienne, fut de présenter, dans les jardins suspendus d'après Stefan employé de banque, qu 'il rencontre meilleures conditions possibles, des George pour voix et piano op. 15, Alexandre von Zemlinski ( 1871- œuvres musicales, aussi bien les les Trois pièces pour piano op. 11 1942), chef d'orchestre plein de siennes que celles de ses élèves ou sont les œuvres saillantes qui jalon­ talent et compositeur encore négli­ d' autres compositeurs contempo­ nent cette période. Il me semble gé, et qu'il en reçoit quelques rains, sous leur orchestration d' ori­ révélateur qu'il y ait un si grand conseils précieux. Parmi ses élèves, gine ou sous forme d'une réduction nombre d'autoportraits peints par formés à Vienne et à Berlin avant le pour les instrumentistes qu'il avait Schoenberg et j'y vois personnelle­ départ aux Etats-Unis, on cite évi­ à sa disposition. Dans cette optique ment un rapport avec le rôle que demment Webern et Berg, mais il fut fondée la Société d'exécutions joue par exemple dans l' op. 11 la ne faudrait pas oublier des musi­ musicales privées (p. 272), le 23 note mi bémol. En effet mi bémol, ciens aussi estimables que l' Alle­ novembre 1918; elle ne dura que en notation allemande, s'énonce ~ Es mand Hans Eisler, plus tard colla­ trois ans faute d'argent. Elle sut ou encore S et cette lettre est juste­ borateur de Brecht, l'Helvético­ accueillir en personne Casella, ment l'initiale de son propre nom. Catalan Roberto Gerhard, le Grec Milhaud, Poulenc, Ravel et on peut Plus tard, l' Ode à Napoléon où il Nikos Skalkotas, etc. Cet enseigne­ noter que les Etudes de Debussy, peut manifester toute sa haine du ment s'est poursuivi à Los Angeles mal aimées des pianistes jusqu' en nazisme se terminera sur un accord où parmi les auditeurs a même figu­ 1945, y furent exécutées trois fois. parfait de mi bémol majeur. Ce jeu ré John Cage. Le dernier concert, destiné à épon­ de correspondances entre notes et ger le déficit, fut consacré à lettres de l'alphabet était déjà fami­ Sa pédagogie se développe quelques valses de Strauss orches­ lier à Bach. selon deux axes principaux : en pre­ trées pour le petit ensemble habi­ mier lieu observer ce que les grands tuel de la société par Schoenberg et Schoenberg et Kandinsky se compositeurs du passé (tous de tra­ ses amis. Nul doute que la stucture rencontrèrent dès 1911 (p. 154) et dition germanique, il faut le remar­ de cette société n'ait servi de modè­ j'ai souvent remarqué la coïnciden• quer) ont écrit, dégager les règles le au Domaine Musical qui a tant ce entre le moment où le composi­ qu' ils ont appliquées en harmonie, fait à Paris de 1954 à 1973 pour teur abandonne le système tonàl et contrepoint et composition, ensuite, faire connaître à la fois la musique celui où le peintre cesse d'être figu­ à partir de ces règles, immédiate­ des Viennois et celle des jeunes ratif. A ce propos la correspondan­ ment créer, d'abord des enchaîne• compositeurs. ce entre les deux artistes publiée ments d'accords de plus en plus dans le numéro 2 de la revue complexes, puis faire de même sur On a trop souvent minimisé Contrechamps (avril 1984) vaut la les formes musicales en partant du l'activité de peintre de Schoenberg: peine d'être lue. Une des clés de la simple (par exemple le menuet), Stuckenschmidt y consacre plu­ compréhension de la musique ger­ pour aller vers le plus difficile sieurs pages (p. 98 et ss.) et il fait manique d'avant 1914 ne serait-elle comme la forme Sonate. Personnel­ remarquer que c'est par l'intermé­ pas une meilleure connaissance de lement, j'ai d'autant mieux compris diaire d' Alma Mahler que l'expressionnisme pictural de ces méthodes que j'ai travaillé ainsi Schoenberg a été mis en rapport l'époque? avec un disciple de Schoenberg : avec le monde de la peinture dès le René Leibowitz, souvent cité par début du siècle. Seul, il a appris à Le livre de Stuckenschmidt, par Stuckenschmidt. Il faut remarquer peindre, même si après 1907 il tra­ petites touches, met en évidence la que Schoenberg n'a jamais ensei­ vailla avec Gerstl qui faisait partie place de Schoenberg dans l'histoire gné ses propres techniques de com­ de cette "Sécession" viennoise musicale. Au moment où il com­ position. Quelques ouvrages ont dont Klimt semble le représentant mence à écrire, à la fin du xixe explicité cet enseignement : le prin­ le plus connu. Pour la petite histoi­ siècle, à Vienne, la lutte entre cipal est l' Harmonielehre de 1911, re, il faut savoir que cela tourna au brahmsiens et wagnériens fait rage ; écrit à la mémoire de Gustav drame puisque Mathilde Schoen­ Brahms et Wagner pouvaient tous Mahler, excellemment traduit en berg s'enfuit avec Gers tl. Elle deux se réclamer de l'héritage de français pour les éditions J.-Cl. revint à son foyer mais le peintre se Beethoven, mais le premier était Lattès (1983) et qui commence par suicida. Ceci correspond à un tour­ considéré comme quelqu'un ayant ces mots : "Ce livre est né de ce nant de l'évolution musicale de consolidé les formes beethové­ que m'apprirent mes élèves". Schoenberg, celui où il a&ndonna niennes dans un sens conservateur D'autres livres théoriques en les bases du système tonal : le tandis que le second était sensé anglais datent de la période améri­ Deuxième quatuor à cordes avec avoir élargi les possibilités exis­ caine. voix en fa dièse mineur op. 10 (le tantes. Le mérite de Schoenberg, au dernier mouvement abandonne départ tout à fait sous l'influence de L'une des grandes passions de vraiment la tonalité indiquée sauf Brahms, (et ses pièces pour piano Schoenberg tant qu'il vécut à pour le dernier accord), Le livre des de 1894 publiées après sa mort en 33 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Livres

font foi) fut de saisir tous les côtés du Bauhaus), à un moment où la Schoenberg a pu représenter pour novateurs de ·la pensée de Brahms à musique vivante naissait autour de un musicien de ma génération la fois sur les plans harmonique et deux pôles principaux, Paris et découvrant au moment de la rythmique. S'il fut un grand créa­ Vienne. Paris, c'était le côté des Libération toute une série de teur, ce fut probablement pour avoir vainqueurs et peut-être le règne de mondes nouveaux en particulier sur su concilier les apports de Brahms la facilité : le néo-classicisme, le le plan sonore. Même si des com­ et de Wagner et les avoir fait fructi­ retour à Bach; Stravinski en était le positeurs comme Bartok, Milhaud, fier ensemble. A cela s'ajoutèrent ·phare. A Vienne, durement frappée Poulenc et Ravel avaient su recon­ une prodigieuse facilité et rapidité par la guerre perdue et la disloca­ naître la place de Schoenberg dans d'écriture: ainsi envoyait-il à tel ou tion de l'empire austro-hongrois, le panorama musical de leur temps, tel ami, sous un prétexte quel­ tout était à reconstruire, ce à quoi malgré plusieurs concerts en conque, un canon musical à la pouvait s'ajouter une pensée légère­ France, sa musique ne s'était jamais manière de ceux du Bach de ment revancharde : ("J'ai fait une imposée; pourtant il était à un an l' Offrande musicale. découverte qui assurera la supré­ près le contemporain de Ravel, et matie de la musique allemande seulement de quelques années Schoenberg ne voulut jamais pour les cent ans à venir" p. 294). l'aîné de Bartok et Stravinski, eux être considéré comme un révolu­ presque parfaitement assimilés. Un tionnaire; il savait tout ce qu'il Pour vérifier en quelque sorte la peu par hasard, en 1945, chez un devait à la tradition, spécialement validité de son système, Schoen­ boutiquier qui vendait sur les quais Bach, Mozart, Beethoven, Brahms, berg a été amené à l'appliquer aux de la Seine (en ces temps de pénu­ Wagner et même à ses aînés Strauss formes du passé : à la Suite baroque rie, là se trouvaient les occasions), et Mahler; en écrivant avec sincéri­ (Suite op. 25 pour le piano), à la j'ai acheté deux partitions de té et malgré une large incompréhen­ Valse (Pièce op. 23 n° 5), à la forme Schoenberg : la Suite op. 25 déjà sion de la critique et du public, il a Sonate (Quintette à vent op. 26), à citée et la Version de concert faite libéré la pensée musicale du carcan la Variation (Variations pour par Busoni de la Pièce pour piano de la tonalité et émancipé la disso­ orchestre op. 31 ). Cette démarche op. 11 n° 2. Ainsi je m'étais un peu nance. Au sortir de la Première lui a été reprochée par beaucoup de familiarisé avec le comp.ositeur Guerre mondiale, il a voulu mettre nos contemporains, spécialement lorsque j'ai été amené par une autre de l'ordre dans le monde des douze par Boulez dans son article : série de hasards à faire des études sons de la gamme chromatique "Schoenberg est mort" (The score, d'harmonie et de contrepoint avec désormais égaux en droit, ce qui l'a février 1952) qui lui oppose les René Leibowitz qui employait les amené à construire toutes ses œuvres d'avant 1914 dont Le méthodes analysées dans cet article. œuvres à partir d'une sorte de Pierrot lunaire. L'exil américain de Je me mis à travailler Schoenberg super-thème de douze sons tous dif­ 1933 jusqu'à la mort survenue à de façon professionnelle (Pierrot férents, toujours rangés dans le Los Angeles en juillet 1951 a vu lunaire, Concerto op. 42 enregistrés même ordre pour gouverner à la naître des œuvres qui n'ont pu que avec Leibowitz pour des marques fois les lignes mélodiques (l' hori­ renforcer les critiques de la généra­ américaines respectivement en zontal) et les accords (le vertical). tion des années 50 et pourtant on ne 1950 et 1952). C'est justement en C'est ce qu'on a appelé le système peut nier la valeur du Trio à cordes étudiant la grande cadence du sériel qui consiste à employer ainsi op. 45 et de l'oratorio Un survivant Concerto pendant l'été 1948 que, non seulement une série de douze de Varsovie op. 46 (1947). La bien que choqué par la succession sons, mais aussi ses onze transposi­ revanche posthume de Schoenberg d'accords jugés par moi tout à fait tions, ses douze renversements, ses ne fut-elle pas que Stravinski, sa déroutants, j'ai compris tout à coup douze rétrogrades, les douze rétro­ tête de Turc de l'année 1926, traité qu'il s'agissait d'une grande décla­ grades des renversements. Ces pro­ par lui de "petit Modernski ", adop­ mation lyrique semblable à celles cédés - renversement, rétrograda­ te pour ses dernières œuvres en par­ réalisées déjà par d'autres composi­ tion-, déjà employés dans l'art des ticulier les Threni, id est lamenta­ teurs. En fait, j'avais franchi un pas contrapuntistes depuis le xvie tiones Jeremiae prophetae (1957), important dans la compréhension siècle, chez Bach et même ce même système sériel? de Schoenberg : il écrivait de la Beethoven, ont donc ainsi été systé­ musique comme les compositeurs matisés et il est facile de montrer, Voici donc comment m'est qui l'avaient précédé et il n'y avait ce que Schoenberg n'a guère soup­ apparu Schoenberg après lecture de pas de coupure. De plus, le pianiste çonné, que le système obéit à une la biographie de, Stuckenschmidt; que j'étais se trouvait d'autant plus structure de groupe abélien. j'ai glissé dans mon texte plusieurs interessé que chacune des étapes de remarques personnelles et, conti­ son évolution de compositeur était Un tel constructivisme peut nuant dans le même esprit, je me marquée par une œuvre pianistique. s'expliquer par la situation de permets de compléter ce portrait en La connaissance de la musique de l'époque (songeons au mouvement essayant de montrer ce que mon temps s'est renforcée à la fois 34 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Livres

par cet approfondissement et par le logues de l 'œuvre d'Arnold " réponse" à cette douloureuse travail effectué avec les composi­ Schoenberg élaborés par Alain énigme. Il s'adresse enfin à ceux teurs qui gravitaient autour du · Poirier. pour qui ce problème reste un obs­ Domaine musical ; j'ai alors mieux Claude Helffer (42) tacle à toute croyance. saisi la nécessité qu'il y avait eu pour cette génération, à briser l'aca­ Claude Helffer : Intégrale de l'œuvre Il ne s'agit évidemment pas de démisme ambiant, celui de la tona­ pour piano de Schoenberg : HMA chercher une sorte d'explication ou lité, celui des formes préétablies et 190752. de justification de l'existence du même celui qui était né d'une appli­ mal ; comme le rappelle notre cation littérale des principes sériels. auteur, après tant d'autres, aucune Surtout, j'ai appris de Schoenberg Saint Thomas d'Aquin et le mal réponse satisfaisante n'existe, qu'on apprécie vraiment une com­ Foi chrétienne et théodicée contrairement à ce qu'ont tenté de position musicale non pas en niant démontrer les diverses théodicées ou en méprisant ce qui précède Laurent Sentis (69) qui se sont succédé jusqu'à nos mais au contraire en cherchant à la jours. Il s'agit plutôt, au travers rattacher au passé et en reconsti­ Paris - Beauchesne - 1992 d'une analyse très rigoureuse de la tuant ces longues chaînes qui abou­ nature et des racines profondes du tissent à notre temps. Il ne s'agit mal, sous ses diverses formes, pas de juger les œuvres selon des Laurent Sentis (69) est titulaire d'essayer de préciser du mieux pos­ principes a priori (Schoenberg lui­ d'une maîtrise de philosophie des sible, la part ou le niveau de res­ même en a souffert), mais d'après sciences et a été ordonné prêtre en ponsabilité, si l'on peut parler ainsi, ce qu'elles sont réellement ; peu 1979. Il a ensuite exercé son minis­ du Créateur. importe que Schoenberg ait utilisé tère en paroisse auprès de jeunes, tel ou tel langage, qu'il se soit servi tout en menant à son terme un tra­ En s'appuyant sur une analyse de telle ou telle forme ou que vail de recherche en théologie sur le approfondie des thèses de saint Stravinski ait écrit sériel ou néo­ problème du mal, qu'il a présenté Thomas d'Aquin sur cette question, classique. en 1990 à l'Institut catholique de l'abbé Sentis en propose une inter­ Paris, pour le doctorat de théologie. prétation rénovée et nous conduit à Pour en revenir au livre passion­ L'ouvrage, qu'il a publié en 1992 sa thèse centrale suivant un chemi­ nant de Stuckenschmidt, son intérêt chez Beauchesne, reprend l'essen­ nement dont la rigueur intellectuel­ est d'attirer notre attention sur un tiel de cette thèse. le, éclairée par les données de la grand créateur qui nous a montré Révélation, ne manquera pas de que la musique est chose sérieuse : Le nombre et le prestige des satisfaire nos camarades les plus elle se doit de refuser la facilité et philosophes qui se sont attaqués à exigeants ! Il apporte ainsi un éclai­ implique l'être tout entier aussi cette question depuis des siècles (et rage neuf à propos de plusieurs bien sur le plan personnel que sur le même des millénaires) témoignent points très importants : la théologie plan social. "La vie, l'entourage et tout à la fois de l'importance et de de l'être, la perception du bien et du l'œuvre forment chez Schoenberg la difficulté du problème, de l'auda­ mal, le rapport entre la grâce et la une unité indissociable", c'est par ce (ou de la témérité ?) de notre liberté, l'analyse du péché, le carac­ cette phrase que commence cette camarade. tère énigmatique de la souffrance, biographie. la foi en la providence. Il met éga­ Cet ouvrage s'adresse certaine­ lement en lumière les faiblesses des Les éditions Fayard avaient déjà ment en premier lieu aux spécia­ diverses formes de théodicées évo­ eu l'heureuse idée de compléter le listes, philosophes et/ou théolo­ quées ci-dessus. Il nous invite enfin Debussy de Lockspeiser par une giens, de l'histoire des idées à découvrir la fécondité pour ainsi analyse succincte de chacune des concernant ce problème. Ils appré­ dire "pratique et quotidienne" de œuvres par Harry Halbreich. Il en cieront sans doute mieux que moi èet éclairage. est de même dans ce volume et une l' originalité des thèses présentées Eric Fauchon (77) partie analytique a été brillamment dans ce travail, et en tout cas l' éru­ rédigée, sans trop de technicité, par dition qui le sous-tend. Alain Poirier, professeur au Histoire de la Fonction publique Conservatoire national supérieur de Mais il s'adresse aussi à tous en France* Musique de Paris. Il y a là plus ceux qui, en dépit des maux et souf­ qu'une analyse et s'y ajoutent frances dont ils sont, comme la plu­ quelques réflexions profondes qui part d'entre nous, témoins et éven­ Aucune histoire du service de complètent utilement le texte de tuellement victimes, confessent l'Etat n'existait à ce jour. La Stuckenschmidt. Très précieux dans la foi la bonté et la puissance Nouvelle Librairie de France a aussi seront les différents cata- de Dieu, et qui cherchent une réuni de hauts fonctionnaires et des 35 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/J UILLET 1994

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historiens sous la direction de l'Etat", et les parlements des Valois fonctionnaires, le statut général, ou Marcel Pinet, conseiller d'Etat et qui assoient l'autorité centrale sur la création de l'ENA; il consacre ancien directeur général de la fonc~ l'un des plus grands Etats aussi les réussites de l'ingénierie tion publique et de l'administration, d'Europe. administrative pour finir sur un pour élaborer la collection sujet encore méconnu : l'exporta­ "!'Histoire de la Fonction publique Le second volume, du xv1e au tion du modèle français à l'étranger en France des origines à nos, jours". xvme siècle, illustre le passage de l'Ukraine au Viêt-nam. essentiel de l'officier au fonction­ Du Moyen-Age au transfert de naire ; précurseurs des préfets, "les Avec 500 illustrations, 16 cartes l'ENA, l'ouvrage retrace l'évolu­ intendants de justice, police inédites et un tableau complet des tion de l' administration sous tous finances ", créés par le roi contrô• grandes dates de la fonction ses aspects, techniques, politiques lent désormais les officiers ayant publique, la collection constitue ou humains : on y retrouve acheté leur charge. Les services une approche vivante, claire et l'ensemble des grands textes et ministériels acquièrent une réelle riche d'un sujet particulièrement règlements, des formulaires capé­ puisssance ; l'ingénieur des Ponts et actuel. Publiée sous le patronage de tiens au statut général de 1946, on y Chaussées présente déjà les traits la direction de la fonction publique, croise Colbert, Lakanal ou ... Anne du fonctionnaire : accès sur elle vient de recevoir le prix des Chopinet ! concours, traitement versé par le Ministères-Histoire et mémoire Trésor, intégration à une hiérarchie. remis par André Rossinot. Le premier volume (des origines Le livre se termine sur les grandes au xve siècle) présente la renaissan­ créations du Consulat et de ce de l'Etat après la confiscation de l'Empire. * Pour toute information, s'adresser à la fonction publique par la noblesse Jean-Noël Lallement, directeur des co l­ féodale. Le service de la Couronne Le dernier volume nous conduit lections hi storiques, Nouvelle Librairie prend tout son sens avec les à notre propre actualité, à travers de France, 36, avenue des Ternes, Marmousets, premiers "commis de les débuts du syndicalisme des 75 01 7 Paris. Tél. : 45.72.28.88.

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L'invité de Juin 1994 : Monsieur Bernard KOUCHNER

Ancien Ministre.Président de l' Association pour l'Action Humanitaire

SUR LE THEME "PERSPECTIVES EUROPEENNES" * * *

Maison des Polytechniciens - 12, rue de Poitiers - 75007 PARlS Renseignements : Les Petits Déjeuners Polytechniciens : 47 20 62 81

36 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 COURRIER DES LECTEURS

Réflexions sur la qualité d'une assurance qualité peut sus­ On voit bien en quoi le mana­ La Jaune et la Rouge, citer. L' AQ est vue comme une gement de ces entreprises diffère décembre 1993, n° 490 dynamique de progrès permanent de celui du premier groupe, mais à pour plus de clarté dans les déci­ en rester là, on risque l'apparition L'intérêt, voire la nécessité sions, une plus grande maîtrise de cloisonnements entre les ser­ pour une entreprise, à disposer des procédés (analyse poussée des vices ou les ateliers, entre les d'un système qualité certifié sui­ non-conformités et mise en place fonctions, cloisonnements engen­ vant les normes ISO 9000 est de plans d'actions correctives), drés par la culture de l'écrit, de la aujourd' hui généralement admis une maîtrise effective des achats, preuve (en général écrite) sous­ comme une évidence. Mais à par­ le développement des techniques jacente à l' AQ; on risque une tir de là, force est de constater que statistiques. Cela entraîne ipso lourdeur bureaucratique et la sclé­ les attitudes et les pratiques en facto plus de sensibilisation de rose. C'est pourquoi il y a intérêt à matière de qualité sont extrême­ tous à la qualité, le dilemme compléter cette démarche, ce qui ment diverses; elles sont le reflet "Volume à court terme opposé à fait passer à un troisième type de de natures de management diffé­ qualité" é·tant progressivement management. rentes, en certains points même supplanté par "Qualité = + de opposées. volume ". On peut en effet éviter les risques évoqués en faisant com­ Dans un premier type d'entre­ La démarche est accompagnée muniquer entre eux les services ou prises le système assurance qualité d'une action de formation massi­ ateliers, les fonctions, en institu­ minimum à mettre en place pour ve du personnel : connaissance de tionnalisant la pratique pour les être certifié est vécu quasiment l'entreprise, des produits, des personnels de l'entreprise à tra­ exclusivement comme quelque clients, des process, des matériels vailler ensemble, à échanger sur chose de purement formel, une et technologies. leurs fonctions, leurs responsabili­ contrainte externe, une sorte de tés, leurs difficultés, pour trouver mal nécessaire pour obtenir le On peut ainsi obtenir l' adhé­ en commun les solutions les label ISO. L'implication du mana­ sion quasiment unanime du per­ mieux adaptées. Cela permet ainsi gement, de l 'encadrement en sonnel ; et en tout cas le motiver des adaptations permanentes du général, est faible; et que dire de fortement (en un temps où les système AQ. celle du personnel ! Il est vrai moyens traditionnels de motiva­ qu ' il n' y a pas de quoi soulever tion s'émoussent dangereuse­ Les moyens pour cela ne man- des enthousiasmes et motiver les ment), . quent pas; leur mise en œuvre est foules. plus affaire de sensibilité au pro­ blème de la part de l'encadrement Néanmoins, avec un travail La condition nécessaire (mais pour favoriser ces échanges, que sérieux, planifié, la certification non suffisante) de ce type de difficulté réelle de fond; pensons sera obtenue et il y aura çà et là démarche est une implication très par exemple à la mise en présence des retombées positives dans les forte des dirigeants, en premier de personnes de fonctions diffé­ comportements. Mais attention au lieu de la direction de l'unité où rentes à l'occasion de formations maintien du système ; la situation elle est adoptée, avec le feu vert internes. est fragile, car qui portera le souci de la direction générale (afin du maintien une fois l'objectif d'éviter les conflits éventuels avec Mais il y a deux moyens privi­ réalisé et aussitôt relégué dans les directions fonctionnelles dont légiés à développer qui relèvent l'oubli? Et puis n'est-il pas dom­ les objectifs peuvent différer si la tous deux de la méthode de travail mage qu' autant d'énergie dépen­ démarche ne concerne pas toutes en groupe : le premier étant sée ne soit pas mieux utilisée, ne les unités de l'entreprise). l'étude systématique des pro­ serait-ce qu'au nom du devoir blèmes par groupes de travail ini­ d' efficacité qui s'impose à tous Un intérêt complémentaire de tiés par la direction et l' encadre­ (efficacité au sens de la meilleure cette démarche est qu'elle peut ment, le second relevant de la utilisation possible des moyens très facilement s'étendre à la sécu­ technique des cercles de qualité disponibles) ? rité et à la protection de l'environ­ (souvent délaissés en France parce nement. Les attitudes, les que mis en place dans l' engoue­ Un deuxième groupe d'entre­ méthodes d' action sont suffisam­ ment d'une mode). L'adhésion du prises mise à fond sur toutes les ment similaires pour permettre ce personnel est ainsi grandement synergies que la mise en place transfert. facilitée, et la mise en œuvre des 37 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Courrier des lecteurs

décisions accélérée. Par ailleurs degrés divers existent autour de pensé pour autant de ses obliga­ l'habitude du travail en groupe nous. Le numéro de La Jaune et la tions. Parmi les différents types accroît la communication de façon Rouge de décembre 1993 nous en de management évoqués, il doit naturelle, fait soulever les pro­ a donné de brillantes illustrations. choisir celui qui, à l' instant pré­ blèmes au lieu de les enfouir; par Quelles conditions faut-il réunir sent, constitue le meilleur com­ ce biais l'adaptation aux change­ pour mettre en place ce manage­ promis possible entre la vision à ments est possible sans que le sys­ ment? Ce ne peut être au départ long terme qu ' il a et les tème AQ soit ébranlé. . que la volonté de la direction contraintes dans lesquelles ses générale, d'une direction générale initiatives peuvent s' exercer; il Evidemment cela présuppose, appelée à rester suffisamment pourra ainsi d'emblée ménager de la part de la direction et de ses longtemps à son poste pour que des passerelles pour une cadres, la conviction de l'intérêt les actions lancées pénètrent toute démarche qualité plus ambitieuse du travail en groupe, ce que n'ont l'entreprise, qu'elles ne puissent que la démarche initiale. pas appris nos écoles d'ingénieurs pas être interprétées comme un à une certaine époque. Cela néces­ gadget de plus, une direction Alain Chaumet (56) site aussi une solide formation aux générale crédible, personnelle­ techniques correspondantes, ment impliquée. Point n'est notamment à leurs aspects métho­ besoin d'annoncer les objectifs UN CONGRÈS diques (faute de quoi les réunions long terme à grands coups de clai­ se transforment en parlottes anar­ ron ; au contraire, à le faire on ris­ HENRI POINCARÉ chiques, et la valeur du travail en querait de décourager les foules groupe est dépréciée dans l'entre­ mesurant le gap qui sépare la À NANCY prise, à commencer chez les situation présente du but. cadres). N congrès international Autre condition, la qualité tota­ Henri Poincaré s'est Mais quand les conditions le repose sur la conception que U tenu à Nancy sa ville nécessaires sont réunies, quels chacun peut et doit apporter sa natale, du 14 au 18 mai dernier. progrès! Faire agir la pâte humai­ contribution à l' amélioration de Il réunissait une centaine de ne c'est autre chose que de situations dans lesquelles il gravi­ participants, plus spécialement n'intervenir que sur la matière te ; personne ne peut être laissée des mathématiciens, philo­ inerte. de côté dans les actions de concer­ sophes et historiens des tation diverses, ni les actions de sciences. Avec le quatrième type de formation; ces actions doivent Notre camarade Jules management, généralement quali­ aller à chaque individu et non Leveugle (42) auteur d ' un fié par le terme générique de qua­ l'inverse. C'est le prix à payer article remarqué dans le numé­ lité totale, on change de vision. pour son implication; a fortiori ro d' avril 1994 de La Jaune et Dans cette perspective, ce sont bien sûr personne ne doit être la Rouge y est intervenu pour toutes les fonctions de l'entreprise sacrifié (par exemple dans des présenter succintement (en une (et non pas seulement celles qui opérations de restructuration). Ce demi-heure) ses recherches sur sont directement ordonnées autour qui implique, en cas de crise, de la genèse de la Relativité, sujet du produit/service client), tous les s' obliger à des solutions inno­ par ailleurs évoqué dans services, qui entrent dans une vantes sans recourir aux licencie­ d' autres communications. dynamique de progrès par l' amé­ ments plus ou moins déguisés des Faute de place et de temps, lioration continue. Cette dyna­ restructurations "classiques". nous nous efforcerons d'en mique ne peut être réalisée rendre compte de façon cir­ qu'avec l'adhésion de tous, ce qui Tout responsable digne de ce constanciée dans une prochaine implique concertation, groupes de nom se doit de réfléchir à livraison. travail divers à tous niveaux, l'approche de la qualité qu'il sou­ Il a été question dans ce échanges multiples au sein de haite pour son unité. congrès d'envisager la publica­ l'entreprise, formation permanen­ tion de la correspondance de te tant au plan des méthodes de Ou bien la politique qualité de Poincaré laquelle nécessiterait travail qu'au plan des techniques son entreprise est clairement éta­ la collaboration de camarades spécifiques de l' entreprise afin blie ; son action s'inscrit alors pour aider à la transcription des d'accroître sans cesse les compé­ dans cette politique qu'il relaye et textes mathématiques. tences. anime à son niveau en y mettant Un appel dans ce sens sera sa touche personnelle ; ou bien, et confirmé ultérieurement. Des exemples de ce manage­ c'est encore hélas souvent le cas, G.P. ment par la qualité totale à des il n'en est rien ; il n'est pas dis- 38 LA JAUNE ET LA ROUGE, JU IN/JUILLET 1994 JOURNAL DU BICENTENAIRE

LE COLLOQUE HISTORIQUE INTERNATIONAL Paris, 8-11mars1994

compte rendu par Gabriel PÉRIN (37)

E MARDI 8 MARS 1994 à 14 heures, Christian était présentée en fin de séance de clôture par Jean Marbach (56), président de l' Association pour Bergougnoux (59), alors directeur général L le Bicentenaire de l'Ecole polytechnique, d'Electricité de France. ouvrait officiellement la première en date de ces mani­ festations qui, au cours de l'année, vont marquer un Une relation complète des interventions et des anniversaire exceptionnel et rayonnant de son caractè­ débats sera publiée en 1995, par les soins du Comité re deux fois séculaire. Le temps étant, même pour les d'organisation. Dans le présent compte rendu, on ne polytechniciens, une coordonnée à sens unique, il peut rapporter la totalité des idées et des jugements convenait de commencer les fastes par une vue sur le qui ont été énoncés au cours du colloque, tant de la passé avant d'aborder les sujets brûlants du présent et part des présidents de séance et des intervenants que de l'avenir. C'est pourquoi ce colloque initial a eu des auditeurs, idées et jugements souvent judicieux, l'objet rétrospectif annoncé par son titre : "Colloque toujours intéressants, parfois drôles comme il se doit historique international" et son épigraphe indicative dans une compagnie de gens d'esprit. Mais une "l'Ecole polytechnique, les polytechniciens et la bonne appréhension de la teneur des débats peut être société française : deux siècles d'histoire". obtenue par la considération des questions retenues et mises au programme des sept séances d'une demi­ Ce colloque a été organisé par le Centre de journée chacune. La liste en est la suivante : recherche en histoire des sciences et des techniques, • L'Ecole et la formation polytechnicienne; et plus précisément par quatre historiens formant une • Anatomie d'un groupe, les corps et les réseaux équipe : Bruno Belhoste (Institut national de polytechniciens ; recherche pédagogique), Amy Daban Dalmedico • La production de l'espace national, aménagement (Centre national de la recherche scientifique et Ecole du territoire et équipement; polytechnique), Dominique Pestre (Cité des • Innovation technique, institution militaire et Sciences et de !'Industrie), et Antoine Picon (Ecole Défense nationale ; nationale des ponts et chaussées). L'Electricité de • La pensée économique et sociale et le service de France a bien voulu lui apporter son concours. Il l'Etat; s'est tenu les 8, 9, 10 et 11 mars 1994 à l'amphi­ • Les polytechniciens, la science et la technologie; théâtre Poincaré des anciens locaux de l'Ecole, sur la • Logiques industrielles et gestion d'entreprise. Montagne Sainte-Geneviève. L'aspect dominant de cette recherche historique Il y a eu trente-quatre intervenants d'origines mise en colloque est de constituer avant tout une diverses : surtout des professeurs, maîtres de confé­ enquête sociologique. Peu d'allusions aux jours rences, chercheurs, mais aussi des ingénieurs, indus­ fastes ou sombres de l'Ecole avec dates et circons­ triels, administrateurs et officiers généraux. Parmi tances enveloppant les faits. Pas de références en par­ ces intervenants, un était anglais (université ticulier aux événements politiques, aux guerres, avec d'Oxford) et trois étaient américains (université de des pages glorieuses, des oppositions aux gouverne­ Californie, Princeton et Cornell), ce qui témoigne de ments, des licenciements, des déménagements à l'intérêt suscité par !'Ecole polytechnique dans les Bordeaux ou à Lyon et après chaque épreuve des pays anglo-saxons et justifie l'adjectif "interna­ renaissances prometteuses. Mais concentration des tional" accolé au nom du colloque. études sur le type de formation des élèves, les com­ munautés professionnelles connues sous le nom de Après quatre journées d'exposés, de discussions "corps", la pensée scientifique et la technologie et de conclusions sectoriels, une conclusion générale adaptées au monde moderne et surtout les rapports 39 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994

- Journal du Bicentenaire

On peut, à titre d'illustration, retenir ici deux des innombrables sujets qui ont été traités (un peu rapi­ dement comme il vient d'être expliqué mais de façon percutante) au cours du colloque.

Le premier concerne la formation polytechnicien­ ne avec toutes ses options : formation surtout mathé­ matique ou formation scientifique générale, impor­ tance des humanités, prééminence des méthodes analytiques, orientation vers les applications pra­ tiques, etc. Ceci a été complété par l'exposé d' une vue des Anglais sur la pédagogie de l'Ecole. L'intérêt du débat s'est manifesté à tous les aspects de laques­ tion, mais il est une idée d'ensemble, très peu expri­ mée et qui pourtant, à la réflexion, paraît immanente Gravure de A. Decaris. dans toutes les interventions qui se sont succédé. Que ce soit à propos de la formation proprement dite, des avec la Nation considérée avec ses exigences essen­ corps de l'Etat, de l'aménagement du territoire, de la tielles dans le cadre du service public. Défense nationale, de la pensée·économique, ce qu' on semble attendre surtout d'un ancien polytech­ En effet, une étude événèmentielle aurait été un nicien (et que l'on obtient même parfois avec un peu sujet un peu court pour tout un colloque. Deux cents de chance), c'est qu'il connaisse bien son sujet et ans, c'est relativement peu à propos d'un établisse­ fasse preuve de compétence. Autrement dit, la péda­ ment d'enseignement surtout quand on considère la gogie délibérée de l'Ecole semble privilégier l' acqui­ glorieuse ancienneté de l'université de Paris, de la sition de la connaissance et retenir les qualités de Sorbonne, du Collège de France et même du Muséum l'esprit (raisonnement, jugement, vivacité, etc.), plus d'histoire naturelle ou de l'Académie nationale de dans le contact avec le réel que dans un contexte musique. Et cela bien que ces deux siècles polytechni­ structurel. (Ceci n' est pas évident et se distingue de ciens soient particulièrement denses, (mais ceci est certains enseignements où les critères de valeurs rete­ normal car l'opinion historique n'est pas faite de ce nus se concentrent sur l'intelligence spontanée et le qui a existé mais de ce qu'on en sait et les périodes les pragmatisme intellectuel, troussant ainsi des person­ plus proches sont toujours, dans ce domaine, les plus nages brillants, très capables et incompétents. La pire avantagées). Toutefois, l'intérêt d'une période un peu des technocraties est celle du vide, qu'on pourrait courte dans une enquête sociologique se manifeste par appeler "anémocratie" pour son aptitude à brasser du la plus grande facilité de déceler les constantes et de vent). dégager des idées-forces particulièrement saisissantes. Or c'était là le but du colloque. L'autre sujet relève de la logique industrielle et de l'utilité publique, en particulier en ce qui concerne Cela a été tellement son but que les questions sou­ les réseaux dont l' application est dans la nature levées au cours des sept séances constituent une vraie même des services routiers, ferroviaires et de distri­ somme. Ici les organisateurs se sont heurtés au bution de l'électricité. En particulier, le tracé des dilemme classique. Ou bien adopter un programme voies ferrées, au cours des xrxe et xxe siècles, a été et très complet avec l'inconvénient d'un temps trop est toujours un compromis entre d'une part la desser­ limité pour les exposés et les débats de chaque ques­ te de tous les points susceptibles d'être intéressés tion saisie un peu au vol, ou bien se limiter à mais qui conduit à des lignes tortueuses, longues, au quelques sujets traités à fond. Ils ont choisi la pre­ trafic lent, et d'autre part la jonction en des voies mière alternative et ils ont eu raison. Sans doute a-t­ rapides des seuls sites importants mais qui suppose la on pu regretter des exposés réduits à dix ou quinze traversée de zones condamnées à supporter des nui­ minutes sur de vastes questions et des débats reportés sances pour des projets sans intérêt pour elles. Dans en fin de demi-séance couvrant ainsi de façon un peu ce dernier cas, la question est généralement réglée embrouillée plusieurs thèmes. Mais il s'agissait d'un par la notion d'utilité publique, dérivée de celle de colloque pionnier sur la sociologie de l'Ecole poly­ service public qui se situe au centre de la mission ori­ technique et il valait sûrement mieux essayer ginaire et permanente de !'Ecole polytechnique. (Une d'embrasser la totalité du sujet pour juger de son intervention un peu brève a évoqué le fait que les étendue et faire le compte des questions à mobiliser, intérêts privés qui se succèdent sur une même ligne quitte à reprendre certaines d'entre elles, ultérieure­ deviennent, du seul fait de leur accumulation, des ment et dans d'autres circonstances en vue d'études intérêts à caractère général et que ceci prend une approfondies. importance grandissante de nos jours où les intérêts 40 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

économiques, chiffrables, et qui ne sont en fait que prononcé par JeanBergougnoux le 11mars1994. des moyens pour l'épanouissement des individus, "L'Ecole polytechnique a été créée il y a deux doivent tenir compte de plus en plus· de la qualité de cents ans pour tenter de former le type d'hommes dont vie, insaisissable dans les statistiques, mais qui, la Nation avait alors besoin. Si l'expérience s'est pro­ humainement parlant, est une fin en soi). longée, presque sans interruption et si elle semble encore maintenant pleine d'avenir, c'est sans doute En conclusion, le Colloque historique internatio­ parce que l'ambition initiale est restée inchangée. nal a été un succès et la communauté polytechnicien­ C'est en cet état de fait que réside la grande constante ne ne peut que se réjouir de l'intérêt qu'une équipe sociologique que les historiens du colloque ont essayé d'historiens compétents et sympathiques a bien voulu de dégager. De nos jours dans un monde d'incertitude manifester à son endroit ainsi que de l'excellence, c'est d'hommes compétents que la Nation et même le tant de l'aimable organisation, que du choix des monde ont besoin. Le mérite de l'Ecole est d'élaborer sujets retenus et de la qualité des divers présidents de une méthode pour essayer d'atteindre ce but, à partir séance et intervenants. Le colloque a ainsi bien inau­ des éléments humains pleins de qualités et de défauts, guré la suite des manifestations destinées à commé­ de richesse et d'insuffisance qui lui sont confiés. Et morer l'entrée de l'Ecole polytechnique dans le troi­ cette méthode, assez axée sur la connaissance, donc sième siècle de son existence. plus réaliste que formaliste, elle l'applique à ses élèves et la propose à l'extérieur en vue de critiques Pour réduire à l'essentiel de ce qui peut en être constructives comme celles qui ont animé le Colloque retenu, il est normal d'évoquer le discours de clôture ·historique international." •

EXPOSÉ INTRODUCTIF AU COLLOQUE SUR LES SCIENCES DE LA GESTION du 24 mars 1994

Christian MARBACH (56)

ANS L'UN des très nombreux articles de presse majeur de conception et de gestion. Si nous voulons parus sur le Bicentenaire de l'Ecole polytech­ être notés, un jour, en fonction de nos mérites (après D nique, Henri Gibier, journaliste à L'Expansion, tout, nous avons adoré collectionner les bonnes notes, le décrit ainsi : "C'est un anniversaire tout à fait dans du primaire au lycée et du lycée au concours d'entrée la tradition polytechnicienne, précédé d'un compte à et même, pour certains aux examens Gé), se faire rebours digne d'un lancement d'Ariane, massif noter sur Ariane, le TGV et les centrales nucléaires comme une centrale nucléaire, et aussi imperméable à n'est pas neutre; c'est mettre en avant des critères l'improvisation qu'un tracé de TGV." d'innovation technologique et de besoins nouveaux, c'est présenter des systèmes complexes dans un cadre Il est trop tôt, au début de notre ensemble de col­ certes économique mais qui dépasse l'économie loques, rencontres, expositions, fêtes, etc. pour affir-· d'entreprise, c'est affirmer la prééminence du long mer que cet ensemble est massif - et trop tôt, hélas, terme sur le court terme, c'est proposer des exemples pour savoir si nous serons capables, avec succès, réussis de gestion de projets et d'entreprises. Merci, d'improviser quand il le faudra : par les temps qui Monsieur Gibier.

courent, les chefs d'entreprise le savent, le futur, ,1, ... t... même proche n'est pas toujours prévisible. Mais il ,1, n'est pas trop tôt pour remarquer que, cherchant des ~:~ .. :... analogies avec notre commémoration, Henri Gibier Mais, comme j'ai souvent eu l'occasion de le dire, cite bien sûr trois aventures où les X ont joué un rôle contempler - je cite encore Henri Gibier - le reflet de 41 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 - Journal du Bicentenaire

notre propre réussite, ce n'est pas un but en soi. vaillent ensemble rassemblés autour d'un projet; D'abord, parce que l'analyse critique mérite d'en être l'entreprise est un objet, puisqu'elle a été créée par faite, et elle le sera; ensuite et surtout, parce qu'il est des actionnaires qui en ont la propriété et sont libres plus important de réfléchir sur le futur que de de la mettre, elle aussi, sur un marché. s' applaudir sur le passé; tel est le propos des diffé­ rents colloques montés sur des sujets essentiels et L'entreprise-métier modernes - hier à Palaiseau, la gestion de la techno­ logie; aujourd'hui, à Paris, la gestion de l'entreprise. Toute entreprise se définit, même si son objet social statutaire est très souvent assez large pour Ce sujet, d'ailleurs, a été ou sera évoqué à englober toute la production imaginable de biens ou d'autres reprises. Le colloque historique, avec inté­ de services, comme un organisme qui en offre grité, a éclairé par une juxtaposition ordonnée de quelques-uns sur un marché. thèses précises et pertinentes le rôle des X dans la gestion de projets ou d'entreprises du passé, notre Vis-à-vis du marché, l'entreprise doit maîtriser ses camarade Dhombres nous a ainsi proposé l'exemple contours, sa segmentation, son évolution, le position­ du pont de Saint-Nazaire vers 1840, construit sous la nement des produits et ceux de ses concurrents, leur direction de 3 X pour lesquels le progrès était, tout image, leur capacité de se renouveler ou de résister à ensemble "passion, horizon, mode de l'action"; le des nouveautés extérieures, etc. livre du Bicentenaire, qui sortira en mai, et qui s'inti­ tule Les polytechniciens dans le siècle 1894-1994, Concernant le produit, l'entreprise doit maîtriser apportera des éclairages plus synthétiques sur le sa conception et sa fabrication en tirant parti de même sujet avec, par exemple, une contribution de 1'évolution technologique, donc gérer à la fois sa Lévy-Leboyer ainsi rédigée: "La science mène-t-elle recherche et sa production. à l'action? Les polytechniciens dans l'entreprise"; le colloque prospectif du 2 juin, intitulé : "Du siècle Regroupant ces deux approches, gérer revient à des Lumières au xxre : progrès et ruptures, quels définir une stratégie, à vérifier si l'entreprise a les futurs possibles?" apportera sans doute des réponses moyens humains et financiers de la conduire, si elle circonstanciées pour nous aider, tous, à préparer la dispose d'une dimension critique au demeurant diffé­ gestion future de nos entreprises et de notre pays. rente selon les secteurs d' activité; elle doit choisir le bon terrain sur lequel exercer son métier (régional, Enfin, évoquant l'entreprise, je ne voudrais pas national, mondial). oublier de mentionner une exposition que la Cité des Sciences et de l'industrie présentera, à partir de mai, Le chef d'entreprise, selon sa formation et son sous le titre "Entreprendre". Nous allons essayer d'y intuition, selon le secteur et le contexte plus ou mettre en scène l'entreprise, de la décrire avec un moins concurrentiel de son entreprise (EDF ou langage moderne, et d'en présenter les multiples por­ S'pizza), sera selon le moment plus préoccupé de la traits. technique ou du commercial, il sera conduit à accor­ der plus d'attention à la fabrication ou à la vente / à ::~ la défense ou à l'attaque / à la compétition ou à la ~:~ ::~ collaboration. Il sera conduit à maîtriser ou à avoir Pour ma part, je souhaite aborder la gestion de des cadres capables de faire appel à l'analyse straté­ l' entreprise en vous proposant trois visages de gique, au calcul de rentabilité, au marketing, à la l'entreprise : recherche opérationnelle, à la programmation linéaire • l'entreprise-produit-marché d'abord (disons pour optimiser l'utilisation des ressources, à la ges­ l'entreprise-métier); tion de production, à l'informatique répartie, etc., et à •l'entreprise-collectivité, ensuite; mettre tout ceci en musique. Pour reprendre une •l'entreprise-objet, enfin. expression que Pierre Faurre utilisait hier pour dire combien l'industrie englobait la recherche, si l'une, Je sais bien, comme vous, que ces définitions ne la recherche, suppose "seulement" l'excellence, ce sont pas étanches entre elles. Disons que, influencé seulement est délicieux, l'autre suppose aussi la per­ par mon désir très polytechnicien de progresser dans tinence. la présentation et la solution d'un problème en le divisant résolument par parties, je choisis celles-ci. En tout état de cause l'objectif principal du mana­ ger sera d'être parmi les meilleurs de son métier, ce L'entreprise se définit par un métier, c'est-à-dire qui suppose une maîtrise absolue de sa technologie, qu'elle vit d'une bonne gestion du couple produit­ une vigilance sans défaut par rapport à son marché, marché ; l'entreprise est une collectivité, elle pro­ une attention continue portée à la fois sur le long gresse parce que des hommes et des femmes y tra- terme et le court terme. 42 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

L'entreprise-collectivité s1eres, si l'on opère sur ce marché. D'où, parfois, l'attention extrême portée à la gestion financière lors Toute entreprise - sauf peut-être celles que l'on ne des périodes de crise (on "gère" un dépôt de bilan ou crée que pour optimiser la gestion juridique, finan­ une reprise au tribunal de commerce, on "gère" cière ou fiscale de certains actifs - est une commu­ l'achat d'une entreprise avec l'argent de l'entreprise nauté d'individus regroupés autour d'un projet. achetée); là encore, le gestionnaire sera de plus en Certes, une telle définition est aussi valable pour une plus conduit à faire appel à des experts de plus en association de pêcheurs à la ligne, celle de polytech­ plus nombreux, savants ou simplement habiles. niciens responsables du Bicentenaire, pour un ordre monastique ou pour un parti politique. L'entreprise porte-t-elle cette dimension davantage que les De quelques arbitrages exemples que je viens de citer? Cela dépend des entreprises et des moments. Toutes ces approches, longuement exposées dans les écoles de gestion, conduisent les chefs d' entrepri­ Abordée sous cet angle, la gestion des entreprises se à des arbitrages continuels, dont certains nécessi­ doit d'abord se préoccuper des hommes et des tent peut-être plus que d'autres d'être évoqués car il femmes qui la composent = leur recrutement, leur s'agit de gérer les contradictions. Vous me direz, à évaluation, leur formation, leur motivation, leur juste titre, que j'abuse vraiment du terme gérer. J'en information, leur participation à la définition et à la conviens; je n'ai pas cherché à tout prix à le rempla­ gestion, leur construction ou acçeptation d'un projet cer par des synonymes tirés de quelques ou d'une stratégie, le caractère plus ou moins paritai­ dictionnaires : diriger, conduire, régenter, admi­ re de certaines activités, des cercles de qualité à la nistrer, gouverner, régir, manager, commander, cogestion à l'allemande; pour parler comme Claude guider, dominer, mener, piloter. J'emploie gérer Riveline, les sciences de la gestion approcheront par­ parce que le mot est omniprésent. Je crois même fois l'ethnologie ou l'analyse des tribus avec leurs qu'il l'est trop, car parfois, à force de gérer, beau­ mythes et leurs rites; pour parler comme d'Iribarne, coup de gestionnaires ne gèrent plus. Ceci, bien sûr, elles permettent d'en écrire la culture. Gérer, c'est est une des contradictions qu'il nous faut gérer. je aussi choisir les systèmes de prise de décision, la peux les illustrer davantage ... délégation des responsabilités, l'organisation pyrami­ dale ou matricielle, la préparation des choix; analy­ Contradiction entre l'affirmation d'une entrepri­ ser la gestion débouchera sur l'inévitable dialectique se-collectivité "tous unis, avec moi, autour de notre de la "décision'', du pouvoir et de sa nécessaire projet d'entreprise!") et la vie d'une entreprise légitimité (le savoir, l'élection, l'argent). flexible, capable de se débarrasser d'un département ou d'une filiale au nom d'une affirmation élastique L'entreprise-objet de son "core business".

Gérer une entreprise, c'est bien entendu, faire en Contradiction entre l'entreprise-objet, privilé­ sorte que, grâce à son "métier", elle crée de la giant le court terme si elle s'y sent obligée par les valeur ; c'est la conduire à avoir une certaine contraintes du reporting trimestriel en Bourse, la valeur. Car l'entreprise est, aussi, un objet qui se crainte devant un actionnaire qui peut décider ou non vend en tout ou en partie, et cette dimension est plus de renouveler des mandataires sociaux, le poids trop ou moins mise en avant selon que les circonstances exclusif des fonctions comptables ou la conjoncture politiques ou boursières poussent à prôner le "capi­ tout bêtement, et l'entreprise-métier, préoccupée de talisme entrepreneurial ". Mais qu'il s'agisse, pour son long terme, souhaitant investir dans les res­ un patron de PME, de gérer au mieux sa succession sources humaines et technologiques. et son héritage, qu'il s'agisse pour un responsable d'entreprise, de choisir le stock exchange le plus adé­ Contradiction entre l'entreprise-objet, désireuse quat et le bon timing pour faire appel à de nouveaux de réduire ses coûts d'approvisionnement avec une capitaux; qu'il s'agisse de vendre ou d'acquérir une brutalité parfois "lopezienne ", et l'entreprise-parte­ activité, la valeur de l'entreprise-objet est une préoc­ naire, vivant avec une générosité rentable des solida­ cupation incontournable. D'où, de nouveau, l' atten­ rités avec ses sous-traitants, ses fournisseurs, les tion portée à la maîtrise des coûts, au compte laboratoires de recherche, etc. d'exploitation, à la comptabilité, à la gestion écono­ mique et financière (choix des investissements, tréso­ Contradiction, en temps d'orage, entre la nécessi­ rerie, devises, types et ratios d'endettement). D'où té de supprimer des emplois sous la double poussée l'attention portée aux techniques d'évaluation - si de la concurrence internationale et de la croissance l'on acquiert - ou aux modalités de présentation et de la productivité - et celle de préserver la cohésion d'information, si l'on cède, ou aux gestions bour- et la compétence de ses équipes. 43 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

Contradiction dans l'attitude entre l'approche importations infranchissables. Et notre propre systè­ scientifique, rationnelle, préoccupée du long terme, me de solidarité, de service public, d'administration, et l'approche pragmatique trop "souvent prônée par de société, mérite que l'entreprise demande à l'Etat les gestionnaires soi-disant universels qui ne connais­ de se réformer d'abord : le reengineering de l'entre­ sent pas les métiers dont ils sont appelés à assumer la prise doit s'accompagner du reengineering de l'Etat. direction, n'y arrivant qu'avec leur calculette - ils pri­ Pour autant, pouvons-nous, chefs d'entreprise, tenir vilégient alors dans les modèles de gestion dont ils un langage ultra-libéral sans nuances, alors que beau­ disposent ceux qui s'appliquent comme un plan coup de nos meilleurs succès viennent de domaines comptable (parfois bien élastique) au détriment de très "français " d'économie concertée - j'en ai cités ceux qui nécessitent aussi une juste compréhension tout à l'heure ; domaines où, au lieu de " surgérer" et des techniques, des marchés, des métiers. Encore heu­ de sous-investir, on a su à la fois investir et gérer? Et, reux quand ils ont ces quelques modèles = combien sans vouloir jouer les Chevalier, les Le Play ou les prétendent se contenter de leur soi-disant seul bon Sauvy dont Thierry de Montbrial parlait avec talent, à sens! l'Institut, le 22 mars, je voudrais affirmer ceci : avec trois à quatre millions de chômeurs et un quart de jeunes sans travail, notre collectivité française, dans Quelles valeurs ? son ensemble, est confrontée à des problèmes de ges­ tion qui dépassent la gestion, fût-elle excellente, de De tels choix ne sont pas seulement techniques. Ils l'entreprise-objet, de l'entreprise-collectivité, de comportent aussi une dimension morale ou éthique, et l'entreprise-métier ; pouvons-nous l'oublier? que se référer à des valeurs culturelles permet sans doute de mieux gérer certaines contradictions. Retour sur le Bicentenaire Mettre en avant les valeurs revient à réfléchir au rôle que l'on attribue aux entreprises, que s'attribuent Les entreprises ont leurs responsabilités; les élites les chefs d'entreprise. Ont-ils, la seule - et au demeu­ en ont une encore plus grande et, parmi elles, les rant essentielle - mission de créer de la valeur pour polytechniciens ne sauraient se contenter, même s'ils gagner de la valeur et d'en faire pro fi ter leurs le font avec soin, de faire progresser, chacun à sa clients, leurs salariés, leurs actionnaires, leurs parte­ place, les sciences, les techniques, les marchés, les naires et, par le jeu des impôts, la collectivité? Ou services publics; sans négliger les détails du présent, bien ont-ils aussi le devoir de construire un discours ils doivent construire les structures de l'avenir; sans plus global - par exemple au sein de leurs fédérations mépriser les épiciers, savoir aussi être prophètes. professionnelles, ou leurs Chambres de commerce et d'industrie, des organismes paritaires, de manière à Nous y sommes contraints par ce qui nous définit : enrichir le message parfois bien schématique des col­ une certaine sélection, un certain enseignement, une lectivités d'entreprises et à l'exprimer avec davanta­ certaine ambiance d'Ecole, une certaine camaraderie ge de jugement et de poids? Ou bien ont-ils aussi la d'anciens. Nous y sommes conduits par ce qui consti­ mission de jouer un rôle encore plus moteur pour la tue notre culture, culture de formation, culture de construction d'un progrès collectif, dans des corps, culture d'entreprise, culture de service. Nous y domaines comme l'environnement géographique ou sommes conduits par ce qui fait notre légitimité = le écologique, l'évolution des villes et des banlieues, le savoir; c'est pour cela que nous avons l'obligation de développement des cultures, la cohésion sociale? dépasser la simple gestion du quotidien et de l'entreprise pour participer à la création de l'entre­ L'entreprise, face à cette question plus ou moins prise et de la collectivité. pressante, ergote ou se débat. Sur la formation, il y a encore vingt ans, bien des entreprises disaient : que Aujourd'hui nous attendons donc de vous, comme l'Ecole fasse son boulot. Sur la culture : dites-moi des autres colloques thématiques du Bicentenaire, des comment fiscalement sera traité mon mécénat ou réponses et des orientations. Compte tenu de la quali­ mon tutorat. Sur l'aménagement du territoire, té du travail préparatoire accompli par l'équipe de d'accord, mais qu'on me compense. Sur les déchets Bertrand Collomb, par les responsables des autres industriels, oui, mais voici la facture. Sur les déloca­ partenaires de ce colloque, et par lui-même, compte lisations : comparez donc les coûts ! tenu de la qualité des intervenants et participants, nous sommes certains d'en avoir. Nous pourrons ainsi 0 certes, de tels dialogues sont, là encore, de répondre plus facilement, avec encore plus de bonne gestion. Car la concurrence existe, nous vigueur, à la question que posait le titre de l'article confrontant à des entreprises qui emploient des d'Henri Gibier auquel je faisais allusion au début de gamins pour un dollar par jour, qui polluent sans ver­ cette allocution "à quoi servent encore les polytechni- gogne, qui aident leur Etat à bâtir des boucliers anti- ciens?". • 44 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994

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Journal du Bicentenaire

LES MANIFESTATIONS INTERNATIONALES DU BICENTENAIRE ET LA FONDATION DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE

En tant que partenaire de l'Association pour la célébration du Bicentenaire de l'Ecole polytechnique, la Fondation de l'Ecole polytechnique s'est largement impliquée dans les manifestations du Bicentenaire à l'étranger, en relation - plus ou moins étroite selon les pays - avec le groupe Paribas, coordinateur de l'ensemble des opérations à l'étranger et cosponsor (avec Axa) de l'opération New York. La Fondation est intervenue ou intervient avec un degré d'implication variable selon les pays; son interven­ tion principale a eu lieu au Japon en assumant la triple mission de susciter des sponsors, définir les thèmes et organiser les rencontres.

Manifestations 9 avril plus en plus moderne, n'a pas des 8 et 9 avril beaucoup changé depuis sa créa­ à Tokyo Conférence grand public à tion. Je vous en citerai cinq : l'auditorium Asahi Shimbum, ani­ - d'abord, après un examen extrê­ 8 avril mée par le professeur Yoshikawa. mement compétitif, l'Ecole conti­ 250 participants. (Signalons qu'il y nue à sélectionner les meilleurs • Déjeuner à l'ambassade de avait eu le 3 avril, une projection étudiants du pays ... France à l'invitation de l'ambassa­ d'un reportage de deux heures sur - deuxièmement, cet examen et la deur M. Ouvrieu. l'Ecole polytechnique, sur la chaîne formation à l'Ecole sont basés sur • Rencontre de personnalités poly­ NHK). la capacité à résoudre des pro­ techniciennes et japonaises. blèmes scientifiques et mathéma­ • Officialisation de la convention Après l'introduction du prési­ tiques ... Ecole polytechnique-université de dent de Todai, Christian Marbach a - troisièmement, les humanités ne Tokyo (Todai), signée le 27 janvier prononcé un discours dont nous sont pas oubliées dans ce cursus : 1994. extrayons quelques passages : philosophie, économie, politique, •Colloque à l'université de Tokyo, " .. . Nous pouvons dire que, pen­ langues étrangères font partie de débat. dant deux cents ans, l'histoire de l'éducation ... Thèmes traités : relations franco­ cette Ecole et de ses élèves est étroi­ - quatrièmement, on encourage les j a p on aises dans les domaines tement liée à celle de la France. élèves à développer entre eux des scientifique, éducatif et industriel. Bien sûr parce que l'Ecole n'a relations personnelles ; le statut Sponsor principal : L' Air Liquide jamais failli à son devoir de servir militaire de l'Ecole, la vie sur le Sponsor participant : Air France le pays. Elle a toujours fait face à campus, l'importance accordée aux Personnalités du côté français : ses responsabilités et formé des sport~ aident à créer ces liens C. Marbach, J.-L Basdevant, H. scientifiques, des ingénieurs indus­ d'amitié et ces réseaux ... Martre, P. Delaporte, Ch. Bigot, A. triels, des fonctionnaires et des - cinquièmement la sélection Joly. capitaines d'industries sans les­ démocratique ... " Personnalités du côté japonais : quels la croissance et le développe­ "Je suis sûr que ces idées sont M. Yoshikawa: président de Todai ment auraient été impossibles. Si comprises et acceptées par les (université de Tokyo), nous jetons un regard sur le travail Japonais et tout particulièrement M. Kumano : vice-président du et les postes occupés par les par la fameuse université de MITI, 40 679 diplômés durant ces deux 'Fokyo. C'est la raison pour laquel­ M. Hiraiwa : chairman de Keidan­ cents années, nous pouvons remar­ le je crois que les relations entre ren, quer et la diversité et les simili­ quelques institutions japonaises et M. Toyoda : chairman de Toyota tudes dans leurs carrières. " l'Ecole polytechnique peuvent (futur président de Keidanren), " ... Aujourd'hui comme hier, le facilement se développer et tout M. Hashimoto : président de Fuji, polytechnicien se voit proposer de spécialement avec l'université de M. Hara : vice-chairman de Seiko très nombreux débouchés profes­ Tokyo. Permettez-moi de vous rap­ Denshi. sionnels - mais certaines idées très peler qu'il y a cent vingt ans, Animateur : M. Yoshikawa, importantes, proposées il y a deux quelques polytechniciens français 4 intervenants français, cents ans, sont toujours d'actualité furent envoyés dans votre pays 4 intervenants étrangers, et me permettent de dire que pour contribuer au développement 450 participants. l'Ecole polytechnique, bien sûr de d'infrastructures, notamment les 45 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

,..::: (', ti i 11.- o) 11 ü .2: 11 ·'(: •~ ~ •H ·. f \ 7 J\. 1 • A ë t:. / "{: " -c l1ij y fi, ' Ill ifit (}) 1'1 1::. .::.. •'[: 7 ~~·-""'~'~Btlo~:.nl ' -C i: c ~ ~ Li 6 7- / 1 ·'(: L -~ t1 .1. -;.; ' "' L •ï ft ~r ' *·'i L .illi ü ' .:r. i: tt -C fi 1 fi r 7 'J }L L, :t( °!L 114 lv -C ~ -C 7 ::J (\ * 1A. l~ ~ ë' Il.- c-· 0 / V 114 /Ji '- ',,} J J t:.• ' 6 J:J 7 1 A ~~ li t:. ' • v> .:r. « 11,, {j=. IHJ c Tf ;\ !Ji )\:: /Ji 1v -q 0 * ;_., ,/..... •) ,;,'fi ~ ·~ 1 ' 1::. Hh 1::. J;( ttj ' ' A • 6 -r / w 1 - tiii ,•j· < À t:; ' 1t.- Y ft11 0 L iJ ~ A , ,le "7- ·'(~ ;r, rn -c -:r 0) h -r 1 A 1'-- 11 I 7 ·.u'1-- ...:/ t·J. .,.,/ 1'! • üt· \.. tt -1 •'"·(· •'"·(· ,.,!,/\... 1 1:• 1111 •J 1·• .:r. 7 1t ·;L. ~: :-- , .'.1 c-· 11 0 " .ic 6 H • Hi 1i" -c 11.'i T ·H 1 1 7 ~iit9 {i 7 '5 / • :.; 3 1) lill 1) ·~ ...... di l-:·lt. -+- 7 t· I' .. 1 I' ,- l; ll(j ,- ,- -r ~I· '.!~. lllf i'tJ/ ..J- t· /\. •.t1'i ~I· ., •I• 1111 'l'i~ '1 :.J ,j. J.'\, L J> '- '( ill '- '- \.. 3 .X. 'l'IÏ oill~ .1:' Ili) /l - ")} >tiJ if'I j \ • .:t- 7 1 1 0 J .., ' 6 ' - ,, -c IJ i" J:. 1i 0 < :fi ,;,V'j. J 7 1: 1 i'.Lii C" î1E -t Tf 1::. 1::. .., ~ .:;- t:. Jj t:. t.;. Jl ' 't> .., 'ti t- it i:Lîi H 11 !~ t:. L o) x :-- 1 0) x·t J:. -c I• ~ 7 ° .r\. ~ c-· iJ1i ,,1,j ~ 'J} -c -;-: t:. 1 6 i: L~ .:f- L ~ t:. 11 4.X -tt t:. J,~ Ll:.~ '? ' 0 ' 1ifaï .::. tj, 1:- 1: ' o) 1q ~ iit 1:::· '{-t ,;bi .; X. fi" b 1 -c li1! {L, n 1 !Ji f~ -t ' ~ y 3't. 1 1 1 1 " tJ 1t l11J X. ltf ' t .., .; /1ii ;. ft .., ' t-' W1 · ' ll\J b 0) J;t IJi 6 .fü 3 :":iX 11 ~- ' Ill H ft ~ 1il1i IJ -c t- ~? 0) ;.,- 0) t:. ,;n ~1: )J .:. tlih --, fiJf J\. -c t::. f\: 11 ') ÎJll.. If· .; L IJ{ o) " H .r) t ' :i_ d: 111 i- ~ 0 t:; 0) ' 0) J1 ,H ·'Jt. ··t ~ ~ 0) c:;: 1 ~I: fhA t:; 3 -c c-· ;i::: 1; { 0) < 6 0) t -c -t h'R -. w 7 n ··r: l_ ··r: -c tJ\ t:. 0) 11t •. r: 1 &~ '!:. ') ~ -:, w.~. mi :t l_ :i_ n, .; 6 t 1: 111: ~ 7 ~ Hi c . r, G l_ rvf wHi -c f 1: t:. t' 1::. ·~· -c -C c 7 i:.J 3 1;, i- 'N {\ ;.,- L tlih !lii [ ,:·:i li c 'f'è (l~J t/J J;.'/. 1 1.it **Y± /J' -C fë b L 1 ' ) l_ t:. L •'[: t' ,..; fJ. et)6 Ll: ~j x·t ~Il ~ J1. • i-L il!~ 4X J-i: ~ ifit::l 0 b ~ rn Li:.; if» '; r 1[·; ' J[, l li! H c M '![ L :; ' *1'fi "'( ';} 1 1~ 1 -") ff ,1~ *1îr

Extrait d'un article paru dans Gas Review en date du 1.5.94. Sur la photo : Alain Joly (58), directeur général, L' Air Liquide, au cours de son intervention.

Professeur Hiroyuki Yoshikawa

Résumé de son intervention :

La conclusion de l'accord général signé entre l'Ecole polytechnique et l'université de Tokyo est réellement un événement historique car il propose une base qui leur per­ mettra d'agir ensemble pour développer des programmes éducatifs et de recherche afin de répondre aux problèmes modernes mondiaux,

On les appelle les démons modernes : coexistence de régions connaissant surproduction et famine, destruction de l'environnement global, augmentation des accidents, guerres ethniques, apparition de nou­ velles maladies etc, qui ne ressemblent pas du tout aux maladies nouvelles qui apparaissaient autrefois et que nous ne devons pas confondre avec les démons du passé tels que la sécheresse, la peste, les insectes nuisibles etc, Les démons modernes se sont développés de façon inattendue, comme le résultat de l'action des hommes à la recherche du confort, du bien-être, en contraste avec ceux d'autrefois, simples ennemis visibles pour le genre humain.

Il est vraisemblable, cependant, que les démons modernes peuvent être attribués à la structure de l'intelligence humaine. Il est urgent que les institutions éducatives fassent des efforts pour réformer les programmes éducatifs des jeunes et offrent de meilleures opportunités aux chercheurs afin d'analyser les démons modernes et trouvent les moyens de les éliminer.

Grâce à cet accord, l'Ecole polytechnique et l'université de Tokyo vont, en coopération, promouvoir le développement de nouveaux domaines de recherche scientifique.

46 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

De gauche à droite : Claude Maury (61 ), directeur des Relations extérieures de l'Ecole polytechnique; André Garnault (50), coordi­ nation Bicentenaire; Jean-Louis Basdevant, président du département de physique de l'Ecole polytechnique; François Bourayne, directeur de la Fondation du Bicentenaire. chantiers navals, les phares et les On peut noter que dans le silla­ prévues les 26 et 27 octobre à écoles techniques. A Yokusha vous ge de cette rencontre, un certain Montréal, Canada (sponsor pouvez voir un buste en marbre de nombre d' entreprises japonaises, Lafarge Coppée) : Léonce Verny (X 1856) ... Plus étudient actuellement le principe • 26 octobre : conférence à ! 'Ecole tard, Louis-Emile Bertin (X 1858) d'une adhésion à la Fondation polytechnique de Montréal sur le vous a aidés à moderniser la (Seiko, Fuji, Canon, Hitachi). thème "L'ingénieur de l'an 2000 ". Marine impériale et certains histo­ Intervenant : B. Collomb avec riens japonais expliquent que c'est introduction de C. Marbach et sans doute une des principales rai­ Autres interventions débat + lunch + visite des labora­ sons de la victoire du Japon sur la de la Fondation toires ; Chine en .1894 et sur la Russie en • 27 octobre : visite au centre de 1904 et 1905 ... Ces actions à l'étranger sont recherche Lafarge et cimenterie. Nous espérons qu' en cette fin l'occasion pour la Fondation et du xxe siècle nous allons pouvoir l'Ecole polytechnique de créer ou , Les 23, 24 et 25 novembre en bâtir ensemble une coopération de renforcer des liens avec les Inde à Bangalore et Delhi (sponsor scientifique, économique et cultu­ mondes universitaire, scientifique principal : Elf Atochem). relle; pour toutes les raisons dont et industriel de pays étrangers. je viens de parler, l'Ecole poly­ Il s'agit d'une ambassade itiné­ technique et les polytechniciens C'est ainsi qu'après être inter­ rante de personnalités polytechni­ sont prêts à accomplir cela avec venue dans la recherche de spon­ ciennes (industriels, dirigeants de l'université de Tokyo, avec vous, sors des manifestations internatio­ l'Ecole polytechnique et de la avec nos 200 années d'expérience, nales ayant déjà eu lieu à Fondation) auprès d'organismes avec vos 120 années d'expérience. Washington et Londres, la scientifiques (ISRO), universitaires Nous avons, vous et nous, le même Fondation participe activement à (IIS, IIT), et industriels (Cii). but et la même ambition." l'organisation des manifestations • 47 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

On se souvient que parmi les manifestations internationales du Bicentenaire prévues aux Etats- Unis, figurait une conférence à l'ambassade de France à Washington, en présence de personnalités américaines, sur le thème de la révolution des transports. · Notre camarade Georges Dobias, directeur général de l'INRETS (National Institute for transport safety) y fit un exposé particulièrement remarqué. Nous avons le plaisir de présenter ci-dessous la traduction française de son intervention. Faisons observer qu'elle complète avec bonheur sur divers points (notamment historiques) l'un des rapports préliminaires du "Grand colloque". du 2 juin, celui du premier groupe de réflexion "Contraction de l'espace et du temps" dont nous publions plus loin de larges extraits.

RÉVOLUTION DES TRANSPORTS

conférence* de Georges DOBIAS (56), directeur général de l'INRETS

ON PROPOS est de participer à la célébration plus ancienne école d' ingénieurs-fonctionnaires du du Bicentenaire de-l'Ecole polytechnique en monde. Cette longue tradition, unie au niveau scienti­ M évoquant l'évolution des systèmes de trans­ fique élevé de la formation, peut expliquer les perfor­ ports français. Le lien entre cet anniversaire et la place mances de la France en matière de transports. Celles­ de la France dans le domaine des transports n'est pas ci ont été encouragées par le centralisme politique et artificiel. Beaucoup d'ingénieurs polytechniciens plus économique de la France. ou moins connus ont apporté leur contribution au Il ne ·paraît pas exagéré de dire que les ingénieurs développement des infrastructures, des véhicules et français ont joué un rôle de premier plan dans la nais­ des services de transport. En dresser ici une liste com­ sance et le développement des nouveaux systèmes de plète serait fastidieux. J'ai donc choisi de présenter un transport au cours des deux cents dernières années. bref historique puis un état de ce qui est en œuvre Ces deux siècles ont vu l'essor des chemins de fer, de aujourd'hui, avant de donner pour finir quelques aper­ la marine, des industries automobiles et de l'aviation. çus sur le proche avenir. Une première phase, celle des pionniers, màrque Il convient pour commencer d'insister sur un les débuts de ces modes de transport, bien souvent liés aspect spécifique des corps de fonctionnaires français. au premier siècle de vie de notre Ecole. Il est tout Les ingénieurs qui sont formés à l'Ecole polytech­ naturel de saluer la mémoire de G. Monge, l'un des nique sous la devise "Pour la Patrie, les Sciences et la fondateurs de l'Ecole polytechnique. Il doit sa célébri­ Gloire" fournissent, à travers des écoles d'application, té au développement de la géométrie descriptive et la plus grande partie des ingénieurs civils et militaires. rédigea le premier mémoire connu sur le calcul des Deux de ces écoles sont en rapport avec les trans­ mouvements de terre (remblais et déblais). ports : l'école des Ponts et Chaussées, qui forme le L'apport des ingénieurs et scientifiques français à corps des Ponts et Chaussées et l'Ecole de la l'ère de la vapeur est important: le premier véhicule à Navigation aérienne, qui forme les ingénieurs de vapeur, destiné au transport des canons, fut construit l' Aviation civile. Deux autres corps, ceux des ingé­ par Cugnaud en 1769, bien avant la machine à vapeur nieurs des Mines et del' Armement ont joué et conti­ de Watt. Le premier chemin de fer français fut mis en nuent à jouer un rôle essentiel dans le développement service entre Lyon et Saint-Etienne en 1832, suivant des transports. L'éducation reçue dans ces écoles est de peu l'ouverture, en 1825, de la première ligne du considérée comme supérieure à celle de toutes les Royaume-Uni, entre Stockton et Darlington. autres institutions formant des ingénieurs en France. Quelques années plus tard, dans son mémoire sur De nombreux dirigeants et ingénieurs de l'industrie "La, mesure de l'utilité des travaux publics''. paru en publique et privée proviennent de ces corps. 1844 dans les Annales des Ponts et Chaussées, Jules Je souhaite ajouter un point concernant les ingé­ Dupuit démontra que le développement d'un nouveau nieurs des Ponts et Chaussées. Leur mission est claire­ ment définie dans leur titre : conception, construction * Conférence prononcée le 14 avri l 1994 à l'ambassade de et maintenance des infrastructures du pays, que ce France à Washington, grâce à l'appui de Son Excellence soient les routes, les voies d'eau, les ports ou les aéro­ l'ambassadeur de France aux Etats-Unis d'Amérique, M . Jacques ports. Le corps fut créé dès 1682 ; l'école nationale ANDREANI, du conseiller pour les Transports, M . Gérard NEP­ des Ponts et Chaussées elle-même fut fondée en 174 7, VEU, de mon camarade Jacques BODELLE (ELF-USA) et de cinquante ans avant l'Ecole polytechnique. C'est la l' Université George Washington. 48 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

mode de transport a des effets non seulement sur les 1916 et 1918. coûts, mais aussi sur la demande de transport. Son Les prémisses du transport aérien commercial analyse, qui peut être modélisée en termes de calcul remontent à 1927, avec les vols transcontinentaux de différentiel et intégral, constitua un pas important en Lindbergh, de New York à Paris et de Costes et Le direction de l'analyse marginaliste. Brix de Paris à Buenos Aires. On peut dire que dès Quatre noms au moins doivent être cités à propos 1927 Paris était un carrefour aérien mondial. Le pre­ des progrès de la construction navale : Dupuy­ mier vol Paris-New York avec courrier et passagers Delôme, avec son navire rapide Napoléon en 1850 ; fut réalisé par Costes et Bellonte le 6 septembre 1930. Emile Bertin, qui étudia la sécurité maritime, inventa Le nom de Mermoz est lié à cette même période. les compartiments internes des navires et créa le cui­ Cette ère des pionniers a été suivie d' une période rassier Henri IV dont les canons pouvaient être servis de développement industriel où les ingénieurs de l'X même pendant les tempêtes. Zédé et Laubeuf, qui ont apporté par leurs travaux scientifiques et tech­ mirent au point le premier sous-marin, Gymnote, en niques une contribution significative. Quelques noms 1886. sont connus dans le monde entier, comme ceux de Plusieurs ingénieurs, dont Emile Bertin, participè­ Bréguet, le constructeur d' avions, de Citroën, le rent aussi à la création de la flotte japonaise dans les constructeur d'automobiles et de Caquot, inventeur de années 1860. Je voudrais citer enfin Marestier, qui l'aéronautique militaire. construisit le premier navire à vapeur français. Il fit un De nouveaux systèmes sont apparus, notamment le voyage aux Etats-Unis, d'où il ramena un article sur métro parisien, né au tournant du siècle. La première Les bateaux à vapeur aux Etats-Unis d'Amérique. ligne fut creusée pour !'Exposition universelle de La théorie du moteur à quatre temps, due à Béan 1900 par Fulgence Bienvenüe, ingénieur des Ponts et de Rochas en 1862, entraîna la mise au point d'un Chaussées, dont une station importante porte le nom. moteur basé sur ce principe par l' Allemand Otto. Il est Juste avant la Première Guerre mondiale, Paris avait difficile de préciser qui fut le premier à constuire une un réseau de 10 lignes, représentant 93 km de voies. automobile. Car la même année 1890, ce sont quatre L'essentiel du réseau urbain fut construit en quinze fabricants qui produisirent chacun la leur, avec le ans. En 1913, il transporta 467 millions de passagers. moteur Daimler : Daimler et Benz en Allemagne, On dit que le succès du métro fut dû en partie à Panhard et Peugeot en France. l'impression de fraîcheur ressentie par les passagers En 1895, Michelin fabriqua les premiers pneus lors de l'ouverture, pendant l'été caniculaire de 1900 ! gonflables pour vélocipèdes. La première exposition Le développement de l'industrie du transport a sus­ automobile se tint à Paris en 1889. cité celui des réseaux d'infrastructures : pour les voies L'histoire de l'aviation commence en 1783 avec le ferrées, à partir du milieu des années 1850; pour les ballon à air chaud de Pilâtre de Rozier, qui, lancé des routes, peu avant la Première Guerre mondiale; pour jardins du château de La Muette, survola l'ouest et le l'aviation, vers 1920. Jusqu'à aujourd'hui, l'améliora­ sud de Paris pour finir à la Butte aux Cailles. On tion des matériaux et le progrès des techniques de considère comme le premier véritable vol d'avion conception et de réalisation des infrastructures furent celui de Clément Ader en 1890, qui précéda de peu les assurés par des travaux théoriques et expérimentaux exploits plus significatifs des frères Wright en 1903 et auxquels participèrent de nombreux polytechniciens. 1904. Parmi les noms célèbres de cette phase, on citera Plusieurs des premières compétitions aéronau­ Vicat à propos de ses études sur le ciment. Pour le tiques se tinrent à Paris. Les plus importants records dessin des ponts, le livre classique de l'ingénieur de vol (quinze au total) furent battus en France entre Séjourné, Les grandes voûtes, concerne les grands 1906 et 1913. Le 18 janvier 1907, la première course ponts de pierre à usage routier et ferroviaire. aérienne sur un circuit d'un kilomètre fut organisée Freyssinet est l'inventeur du béton précontraint, tou­ par Henry Deutsch de la Meurthe et Ernest jours en usage en France pour la construction de ponts Archdeacon à Issy-les-Moulineaux, à l'emplacement routiers et ferroviaires. Il avait compris que le béton de ce qui est aujourd'hui l'héliport de Paris. Le vain­ doit être utilisé dans des conditions strictes de pres­ queur fut Henri Farman, correspondant à Paris du sion et affina progressivement le concept jusqu'au journal The Standard de Londres. Le prix était de dépôt d'un brevet à la fin des années vingt. On ne peut 50 000 francs. Blériot traversa la Manche de Sangatte passer sous silence Eiffel, un ingénieur non polytech­ à Douvres, à peu près sur le même itinéraire que le nicien, qui dessina de nombreuses structures métal­ tunnel d'aujourd'hui, en trente-huit minutes, en juillet liques, dont la célèbre tour Eiffel, érigée pour 1909. !'Exposition universelle de 1890 à Paris, mais aussi le Les premiers pas de la construction aéronautique fameux viaduc de Garabit, qui est toujours en service. industrielle datent de la Première Guerre mondiale, Le transport routier a connu un développement avec des noms célèbres comme ceux de Voisin, prodigieux depuis la fin du xrxe siècle. L'une des Farman, de Havilland, Halberstadt, Bréguet, Gotha, figures marquantes est André Citroën (1878-1935). En Spad ou Fokker. 50 000 avions furent construits entre 1915, il construisit à .Paris-Javel une usine d'arme- 49 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

ment. A la fin de la guerre, en 1918, il décida d'y loppement économique, technique et industriel de fabriquer des voitures particulières et la première l' après-guerre. Bien des ingénieurs issus de l 'Ecole Citroën sortit de l'usine de Jave,l le 4 juin 1919. polytechnique y ont pris part : Louis Armand pour les Durant les quinze années suivantes, cinq nouveautés chemins de fer; Deutsch et Grégoire pour les voitures sont à porter à l'actif d'André Citroën : la première de course avec la création des Vingt-Quatre Heures du construction d'une automobile sur une chaîne de mon­ Mans; Rateau pour les moteurs d' avion à turboréac­ tage; la production de la première petite voiture teurs; Satre pour le premier avion à réaction Cara­ (5 CV); la première voiture entièrement en acier; le velle ; ou encore les nombreux ingénieurs qui partici­ montage du moteur flottant; enfin l'invention de la pèrent aux plans du navire France, qui gagna le ruban traction avant, dont le principe avait été mis au point bleu pour la traversée de l'Atlantique. en 1926 par l'ingénieur Grégoire avec sa Tracta. Un En marge de l' industrie automobile, le pneu radial autre mérite de Citroën est la mise au point de véhi­ fut inventé dès 1946. Comportant une maille d'acier cules à chenilles, qui furent utilisés dans trois croi­ enrobée dans un caoutchouc à haut pouvoir adhésif, il sières importantes : la Transsaharienne, de Touggourt était fabriqué selon des techniques de haute précision à Tombouctou (décembre 1922 - février 1923); la qui étaient alors tout à fait révolutionnaires. Sa pre­ Croisière Noire à travers l' Afrique (octobre 1924 - mière version commercialisée fut présentée au Salon juin 1925); la Croisière Jaune qui traversa l'Asie. automobile de Paris en octobre 1949 par Michelin, Cette dernière, patronnée aussi par la National dont le nom s'est répandu dans le monde entier. C'est Geographic Society de Washington, que Maynard ce pneu qui équipait la 11 CV Traction Avant de Owen représentait dans l'expédition, relia Beyrouth à Citroën. Pékin à travers la Perse, l' Afghanistan, la Mongolie et Deux constructeurs français, Peugeot-Citroën et la Chine (avec notamment la traversée du désert de Renault font partie du club des grands constructeurs Gobi). Commencée à Beyrouth le 4 avril 1931, elle automobiles de la planète. Le style et la suspension s'acheva à Pékin Je 12 février 1932. Ce n'est pas tout, hydraulique des automobiles Citroën, de la 2 CV à la car A. Citroën fabriqua aussi trois semi-remorques ex, ont la faveur d'une nombreuse clientèle américai­ pour l'amiral Richard Byrd en vue de son expédition ne. antarctique de 1933 à 1935. Enfin, il conçut juste En France, plus de 23 millions de véhicules sont en avant sa mort en 1935 la première voiture monocoque circulation aujourd'hui, ce qui donne un taux de moto­ toute en acier. risation de 350 véhicules pour 1 000 habitants. Pour On ne peut pas oublier, à l'échelon mondial, les suivre cette expansion, depuis les années soixante-dix, importants travaux réalisés dans l'ancien Empire fran­ le réseau routier s'est accru jusqu'à offrir 6 500 km çais jusqu'aux années 1960: en Afrique et en d'autoroutes à péage actuellement en service. Le pro­ Indochine, des routes modernes, des voies ferrées, des gramme gouvernemental prévoit la construction de ports et des aéoroports furent construits et mis en ser­ 3 000 km supplémentaires dans les dix ans qui vien­ vice par des ingénieurs français. Si je peux apporter nent. Ce réseau est géré par huit sociétés, dont sept une note personnelle, c'est ainsi que j'ai commencé sont publiques et une privée (Cofiroute). Les capacités ma carrière dans le développement de routes et de cette dernière en matière d'études lui ont permis de d'aéroports en Algérie. Vicat, dont j ' ai déjà parlé, participer à deux projets en Californie, pour la construisit la première digue en béton dans le port construction et l'exploitation d'autoroutes à péage. d'Alger. Un corps spécifique des ingénieurs des Ponts Ce n'est pas le seul domaine où le développement , et Chaussées était affecté à l' Empire français. Leur des modes de transport est passé de l'échelle nationale / action aida ces pays à s'ouvrir au monde et favorisa à l'échelle continentale ou mondiale. En matière de leur développement jusqu'à leur accession à l' indé­ chemins de fer, la SNCF a édifié à partir des années pendance. 1980 un nouveau réseau de trains à grande vitesse : Outre ces contrées, de nombreux pays du monde lignes Paris-Lyon, Paris-Le Mans-Tours et maintenant entier ont reçu la collaboration de nombreux ingé­ Paris-Lille, en liaison avec le tunnel sous la Manche. nieurs français. Routes, voies ferrées, canaux, ports et C'est actuellement le seul réseau à service quotidien aéroports ont été leur œuvre à Suez, à Panama, en exploité à une vitesse de croisière de 300 km/h. Le Grèce, en Russie, en Espagne, en Turquie, en Chine, record mondial en essais a été battu en mai 1990 avec au Brésil, et j'en oublie sûrement. une vitesse de 515,3 km/h. De nouvelles lignes sont Nous arrivons à la période la plus récente, celle qui actuellement en projet pour relier d'une part le Nord a suivi la Seconde Guerre mondiale. En France même, de la France à la Belgique, aux Pays-Bas et à Cologne un peu avant la guerre, l'essentiel de l'organisation dans l' Ouest de l'Allemagne, d'autre part Strasbourg des transports avait été mis en place, avec la Société dans l'Est de la France à Francfort en Allemagne, nationale des chemins de fer français, la compagnie enfin le Centre-Est de la France à Turin en Italie. Si aérienne Air France et la Compagnie générale transat­ l'on compare les horaires du TGV d'aujourd'hui avec lantique, devenue C.G.M. Ces trois sociétés sont tou­ ceux des diligences d'il y a deux cents ans, on consta­ jours en activité. Elles ont servi de catalyseur au déve- te que pour la même distance, un voyage d' une heure 50 LA JAUN E ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

en TGV correspond à un trajet d'une journée en dili­ naux, les différentes gares ferroviaires et le centre gence. mondial d'affaires. Ces caractéristiques permettront à La notion même de train à gi;ande vitesse, la l'aéroport Charles de Gaulle, qui est actuellement le conception de ses voies à usage spécifique et de ses second en Europe, de disputer la première place à rames non-sécables réservées aux passagers sont dus l'aéroport de Londres. aux ingénieurs de la SNCF et de la société industrielle Le premier métro urbain entièrement automatique, Alsthom, dont beaucoup sont issus de l'Ecole poly­ le Val , fut mis en service à Lille en 1983. Mis au point technique. Pour les rames, on en est déjà à la troisième par la société Matra pendant les années soixante-dix génération, qui offre des performances accrues en pour réduire les coûts d' exploitation, il a fonctionné matière de vitesse, de confort et de sécurité. depuis, sans le moindre accident. Les voitures et les Dans le domaine de la construction aéronautique, stations sont isolées par des portes palières qui après la Caravelle, c'est la collaboration de sociétés s'ouvrent automatiquement, comme dans des ascen­ européennes de France, du Royaume-Uni, seurs, lorsque le train s'arrête dans la station. Sa petite d'Allemagne et d'Espagne qui donna naissance à taille a pour conséquence un gabarit réduit des l' Airbus. Le premier A300 décolla en mai 1974. Sa tunnels; aussi les infrastructures sont-elles moins coû­ propulsion était due à deux moteurs construits en teuses que dans les métros ordinaires. Cette formule a commun par la SNECMA et General Electric sous la remporté un grand succès non seulement en France, dénomination GECFM 56. Toute une lignée a suivi, mais aussi à l'étranger, par exemple à Jacksonville depuis l' A320, premier avion à commandes élec­ (Floride) et à l'aéroport O'Hare de Chicago. triques, en passant par l' A330, jusqu'à l' A340, mis en Comme dans tous les pays développés, les chan­ service en 1993. tiers de construction navale français ont souffert d'une Presque en même temps, en janvier 1975, le pre­ grave récession. Toutefois les plus importants, les mier avion supersonique occidental (après le Tupolev Chantiers de l'Atlantique d' Alsthom ont connu des Tul44 soviétique), Concorde, voyait le jour. A sa mise réussites dans deux types de construction : les bateaux en service il était piloté par un autre polytechnicien, de croisière haut de gamme et les méthaniers. André Turcat. C'était un projet franco-britannique réa­ Que dire maintenant de l'avenir? Les succès rem­ lisé par British Aircraft Corporation et Aérospatiale. portés par nos réseaux de transport et par notre indus­ Dix-huit exemplaires seulement furent construits en trie automobile, ferroviaire et aéronautique ont donné raison de la crise pétrolière qui se développa au même à la France une place de choix dans l'Union européen­ moment. Ils sont toujours en service sur les lignes de ne et dans le monde. Quels sont les défis qui nous l'Atlantique, entre Londres et Washington et entre attendent? Le premier est la consolidation de la Paris et New York. Sa vitesse de croisière est de construction de l'Union européenne _par l'élaboration 2,04 mach. d'un réseau véritablement intégré de services de trans­ L'hélicoptère constitue un autre mode de transport port à travers les douze, et bientôt seize membres, aérien important. On sait que le premier dessin remon­ ainsi qu'à destination de l'Europe centrale et te à Léonard de Vinci en 1483. Mais ce n'est qu'en orientale : le réseau transeuropéen. 1907 que les premiers hélicoptères Gyroplane furent La première réalisation, plus d'un siècle après la construits par l'équipe française constituée de Cornu construction du canal de Suez puis de celui de Panama et Bréguet. L'exploitation devint opérationnelle en par Ferdinand de Lesseps, est le tunnel sous la 1936 avec Bréguet et Dorand. De nombreux modèles Manche, qui relie Douvres, en Angleterre, à Sangatte furent mis au point après la Seconde Guerre mondiale près de Calais, en France. Huit ans après la décision, il par Aérospatiale, dont les célèbres Gazelle et Alouette. sera inauguré le 6 mai prochain par la reine Certains de ces modèles sont en service dans votre Elizabeth II et le président Mitterrand. C'est un pays. Rappelons par ailleurs que l'industrie française a double tunnel ferroviaire qui permettra de traverser la développé de nombreux modèles à usage militaire. Manche en une demi-heure. Des navettes ferroviaires Deux constructeurs importants subsistent en France et transporteront les voitures, les autobus et les camions sont compétitifs à l'étranger : Aérospatiale et sur des plates-fo(mes spéciales. Des trains de mar­ Dassault, dont les Falcon sont connus aux Etats-Unis. chandises et un TGV pour passagers, spécialement En 1974, l'aéroport principal de Paris - Charles de conçus pour s'adapter aux gabarits différents des voies Gaulle fut mis en service. Situé au nord de la capitale, anglaises et françaises , relieront également le il compte aujourd'hui cinq terminaux pour passagers Royaume-Uni au continent. Cette magnifique réalisa­ et un terminal pour le fret, dessinés par l'architecte tion de génie civil permet de penser que de nouveaux Paul Andreu, qui est aussi un ingénieur des Ponts et tunnels seront percés ailleurs, par exemple, pour le Chaussées. L'aéroport est relié à divers modes de franchissement des Alpes, ou même peut-être sous de transport de surface, à une autoroute et à une voie fer­ grandes métropoles. De tels projets routiers sont à rée suburbaine ; une gare de TGV est en construction l'étude, par exemple, à l'est et au sud de Paris. actuellement. Un réseau de transport automatique de Un second objectif consiste à améliorer l'exploita­ passagers, le SK, reliera en 1995 les différents termi- tion des services au moyen des réseaux télématiques 51 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 . Journal du Bicentenaire

interconnectés comme l'IVHSI des Etats-Unis, pour la de petits véhicules à consommation faible. Dans route, le rail, et le trafic aérien. L'Europe doit mettre l'ensemble, la consommation française moyenne des en place des normes communes grâce au Comité euro­ voitures est inférieure à 7 litres aux 100 km et les péen de normalisation en liaison avec l'ISO. Nous, ministres de !'Environnement allemand et français ont Européens, avons encore à édifier ce qui existe déjà incité les fabricants à produire en 1998 des voitures aux Etats-Unis, de sorte que l'Europe devienne non consommant moins de 5,5 litres aux 100 km. Les voi­ seulement un marché commun, mais un espace com­ tures électriques pour les déplacements urbains et les mun permettant une liberté totale de mouvement pour véhicules hybrides constituent un projet stimulant les personnes et les biens. pour la fin de ce siècle. Cette Europe requiert une planification concertée, Notre quatrième défi est la compétition industriel­ notamment pour la construction d'un réseau de trains le, non seulement à l'intérieur de l'Europe, mais à à grande vitesse, pour l'application des nouvelles l'échelle mondiale. Par là, j'entends non seulement technologies au contrôle automatique des trains, pour l'industrie traditionnelle de construction mais aussi la recherche de nouveaux modes de financement et la l'exploitation du transport. L'Europe a déjà connu des mise en œuvre de nouvelles méthodes d'exploitation. changements importants. Les industries automobiles Le Programme commun européen de recherche et et ferroviaires devront travailler en coopération, développement ATT-Drive traite des technologies et comme l'industrie aéronautique. Coopération et fusion des progrès de l'IVHS. De nombreuses expériences donneront inévitablement aux industries européennes sont en cours actuellement pour appliquer la téléma­ un visage nouveau. C'est ainsi seulement qu'elles tique aux systèmes de transport, avec, par exemple, pourront affronter un marché unique de 320 millions des péages automatiques (télépéage), l'information en d'habitants, et peut-être en 1995, de 340 millions, une temps réel du conducteur et la navigation embarquée. fois que l'Autriche et les pays scandinaves auront Dans les années qui viennent, une nouvelle généra­ rejoint l'Union européenne. tion d'infrastructures et de véhicules intelligents Le renouveau ne sera pas moindre pour les exploi­ seront mis en service. Ils devraient augmenter l'effica­ tants. Ils devront fusionner ou mettre en place de nou­ cité, le confort et la sécurité de tous les moyens de velles coopérations dans le domaine de l'aviation et transport. Le travail en recherche et développement des chemins de fer, afin de créer des exploitations occupe une grande part des activités de l'Institut intégrées proposant aux usagers, passagers ou fret, national de recherche sur les transports et leur sécurité toutes les possibilités d'un service de transport unifié. (INRETS). Quoi qu'il en soit, il reste encore beaucoup C'est beaucoup plus difficile que d'unifier les tech­ à faire, surtout dans le domaine de la sécurité. Nous niques, parce que les cultures et les traditions sont en sommes heureux des échanges et de la collaboration cause et doivent être adaptées. C'est là, de loin, le plus que nous avons avec nos amis de l'IVHS et sommes grand défi qui attend nos entrepreneurs, nos syndicats ravis d'accueillir le Congrès mondial de l'IVHS à et nos gouvernants. Paris en décembre 1994. Ces projets devront, encore et toujours, beaucoup Le second défi qui nous attend est le développe­ aux polytechniciens. Créée au siècle des Lumières, ment de l'automatisation. Celle-ci est déjà en œuvre !'Ecole polytechnique et les différentes écoles d' appli­ dans les nouveaux métros urbains et dans d'autres cation ont toujours tendu à améliorer la vie des transports automatiques de personnes. Elle l'est Français parce qu'elles inculquaient le sens de ce que presque dans le transport aérien, non seulement dans nous appelons "le service public". Ceci veut dire, de les phases de croisière, mais aussi pour l'atterrissage la façon la plus large, travailler pour le bien de tous. et le décollage automatiques par temps de brouillard En ce qui concerne les transports, il s' est agi de ou de visibilité réduite. Elle est aussi à peu près effec­ construire un réseau complet de routes, de voies fer­ ti ve dans les nouvelles rames de trains à grande vites­ rées, de canaux, au moindre coût pour la société, puis se, même s'il reste un conducteur. Elle existera enfin d'organiser et d'exploiter ces services de manière effi­ dans les automobiles, qui pourront, dans le cadre du cace. C'est pourquoi les ingénieurs des différents programme PROMETHEUS, être équipées d'un corps de l'Etat reçoivent une formation non seulement contrôle intelligent autonome qui maintient la distance dans les sciences pures, comme les mathématiques et et la vitesse de circulation et commande le freinage la physique, mais aussi en économie, en droit et en automatique lorsque les véhicules se suivent de trop gestion. Ces institutions se sont toujours donné pour près. Le rêve d'une autoroute entièrement automa­ but de produire l'élite de la Nation pour la mettre au tique est en cours d'étude et nous pouvons présumer service de l'Etat et de l'industrie. Espérons que cette que tous les modes de transport chercheront à progres­ longue tradition se maintiendra et que, grâce à elle, ser dans cette direction, pour améliorer à la fois leur nous n'aurons jamais, selon le mot de Paul Valéry, à efficacité et leur sécurité. "entrer dans l'avenir à reculons". Le troisième défi que nous réserve l'avenir est celui des économies d'énergie, en particulier des car- • burants fossiles. Les constructeurs français ont produit 1 - Intelligent vehicle highway system . 52 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

LES SOIRÉES MUSICALES DU BICENTENAIRE

Le concert de musique du xxe siècle du 29avril1994 Salle Olivier Messiaen de Radio France

La soirée d'hommage à notre camarade Pierre Schaeffer (29) inaugurait le cycle des soirées musi­ cales du Bicentenaire. Pierre Schaeffer n'avait malheureusement pas pu se libérer mais son épouse et quelques-uns de ses plus fidèles amis étaient présents.

Cette soirée musicale devait connaître un franc succès. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié la création de notre jeune camarade Alain Bonardi ( 86), bien connu de notre rédaction (on se souvient encore de son active collaboration à la préparation du n° de janvier 93 "Les X et la Musique"). Après l'allocution de Christian Marbach on trouvera un compte rendu circonstancié rédigé par Jean Salmona (56), principal organisateur de ce concert. G.P. Allocution d'ouverture prononcée par le président Christian Marbach (56)

ES POLYTECHNICIENS ne sont pas tous chefs d'entreprise, L ingénieurs, savants, fonc­ tionnaires ou militaires. Il y en a aussi qui deviennent musiciens, instrumentistes ou compositeurs, retrouvant peut-être dans l'agence­ ment des notes et des sons quelques affinités marquées avec les mathématiques, jouant peut­ être avec le désir d'étudier à fond l'impact de quelques théories, ou plus souvent encore, recherchant le plaisir d'expérimenter de nouvelles formules : découvreurs de molé­ cules ici, explorateurs du son là.

Pierre Schaeffer, à qui est dédiée cette soirée qui inaugure la série des manifestations musicales du Bicentenaire de l'Ecole poly­ technique, est un expérimentateur type, un compositeur, un poète, un romancier. Bien loin d'afficher des certitudes démontrées scientifique­ ment où s' appliquent des recettes apprises comme les bons élèves "'ci savent aussi le faire - et il fut bon élève, puisque polytechnicien, Pierre Schaeffer (29), inventeur de la musique concrète. 53 LA JAUNE ET LA RO UGE, JUI N/JUILLET 1994 - -·· --- Journal du Bicentenaire

Pierre Perey, pianiste et polytech­ nicien, Marie-Annick Nicolas (vio­ lon) et le Quatuor Orpheus joue­ ront Ravel, Chausson et Kcechlin - encore un polytechnicien - ; Kcechlin, à qui d'ailleurs mes pré­ décesseurs avaient, il y a cent ans, commandé une petite ceuvre pour le Centenaire de notre Ecole, sera aussi au centre du programme du concert symphonique du 30 juin où l' Orchestre de Paris jouera Kcechlin, Ravel, Aubert, Dukas - avec, au piano, notre grand condis­ ciple Claude Helffer.

"'ci Salmona, Bonardi, Perey et Fleury, les X organisateurs de ces manifestations, sont parmi nous; François Nicolas (67) saluant, après- l'interprétation de son œuvre Deutschland. Claude Helffer aussi, et je l'en remercie; l'hommage rendu à Pierre Schaeffer par ses camarades puisque ingénieur des télécommu­ lui exprimer, en plus de nos vceux d'Ecole par Radio France et vous nications, il a préféré choisir la de bonne santé, nos plus sincères tous en sera encore plus éclatant; voie de l'exploration et de la sentiments de respect et de gratitu­ et c'est dire combien je me réjouis recherche, allant jusqu'au bout de de pour sa démarche, son ceuvre, de m'asseoir désormais parmi vous son choix pour extraire du gise­ son exemple. pour écouter avec reconnaissance ment fabuleux de la matière sonore l'Ensemble EntreTemps, sous la ce qu'il appelle les "objets Le programme de ce soir, sorte direction de Hacène Larbi, et la sonores" et passer de l'objet sono­ de menu à dégustation où sont chanteuse Marie Kobayashi. re à l'objet musical, c'est-à-dire regroupés de succulents plats choi­ engendrer le musical à partir du sis avec un certain goût pour les sonore. C'est là le sens de la extrêmes - comme l'a dit un jour­ musique dite concrète : elle n'est naliste - comprend Schaeffer, dont Déroulement du Concert pas concrète parce que construite la projection ce soir sera assurée sur des bruits concrets, du quoti­ par François Bayle, responsable du dien, mais bien, comme Schaeffer GRM; mais aussi Berg, Varèse, Le programme comprenait des l'explique lui-même, parce qu'elle Philippot, Larbi, Dowland, Nicolas ceuvres de Schaeffer, d'Alban escamote l'étape d'abstraction de et Bonardi. Tous ces noms sont Berg, de Hacène Larbi, de Michel l'écriture de la partition. reconnus et appréciés - si je me Philippot et de nos camarades permets de répéter celui de François Nicolas (67) et Alain Au-delà de ces concepts, nul ne Nicolas, économiste - c'est parce Bonardi (86). Les ceuvres instru­ pourra contester l'infinie poésie qu'il est polytechnicien; si je me mentales étaient interprétées par qui se dégage des ceuvres de permets d'insister sur Bonardi, l'ensemble EntreTemps sous la Schaeffer : il a donné au bruit ses informaticien, c'est aussi parce direction de son chef Hacène lettres de noblesse, dressant contre qu'il est polytechnicien et qu'il a Larbi, avec la mezzo soprano la tyrannie du son qui nous malmè­ accepté de construire cette soirée Marie Kobayashi. ne dans une société prétendument avec beaucoup de dévouement et moderne, un espace de liberté, de discernement. Ce sont bien sûr les ceuvres de d'humour, de paradoxe et de Pierre Schaeffer qui ont dominé la séduction. Alain Bonardi fait partie des X soirée : L'Etude aux Objets (mou­ musiciens ; il fait aussi partie du vements 1, 3 et 5), L'Etude aux Cette soirée est donc un homma­ sous-ensemble de camarades qui Allures et L' Etude aux Sons ge à Pierre Schaeffer, qui malheu­ ont préparé les diverses manifesta­ Animés, ceuvres pour bande reusement n'a pas pu être des tions musicales du Bicentenaire. magnétique, "projetées" par le nôtres ce soir comme me l'indiquait Celle de ce soir sera en particulier successeur de Pierre Schaeffer au son épouse il y a quelques instants ; suivie, le 18 mai, d'un concert de Groupe de Recherche musicale, je compte sur vous, Madame, pour musique de chambre où Jean- François Bayle. Ces ceuvres mar- 54 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

rejetant les approches tradition­ nelles qui, soit vocalisent le texte, soit amplifient le trait percussif des consonnes." (Alain Bonardi).

Les deux œuvres furent accueil­ lies chaleureusement par les 320 spectateurs présents, parmi les­ quels figuraient des personnalités comme la musicologue Brigitte François-Sappey, le dramaturge René de Obaldia, la cinéaste Elizabeth Boyer, la compositrice Monique Séquoni, la chorégraphe Dominique Brun, qui ont exprimé pour ce concert un vif intérêt.

"'ci Le concert fut aussi l'occasion d' entendre La Sonate pour piano Alain Bonardi (86), au èentre, remerciant le chef de !'Ensemble Entrelemps, Hacène opus 1 d'Alban Berg, très post­ Larbi, après la création de son œuvre L'Epouse nocturne. romantique, difficile d' exécution mais parfaitement accessible, la création Contrapunctus X de quent l'apogée de la musique lable, et qui, pure et dure, sollicite Michel Philippot pour flûte, haut­ concrète, dont Schaeffer a été moins les sens de l'auditeur que bois, clarinette, basson, cor, trom­ l'inventeur mondialement connu. son intellect, au risque de le dérou­ pette, trombone et quintette à Construction rigoureuse, à partir ter, voire de le placer purement et cordes "qui utilisait des procédés d'un matériau sonore fait de bruits simplement hors-jeu, s'il ne fait d 'écritures fondés sur des symé­ retravaillés, explosives, déca­ pas partie des initiés. L 'Epouse tries par rapport à un point, pour pantes, bourrées de trouvailles, nocturne, de Bonardi, pour mezzo rappeler la lettre X." (Alain géniales en un mot, autodestruc­ soprano, flûte, hautbois, clarinette, Bonardi). trices aussi, ces œuvres auront basson, cor et piano, sur un titre de marqué leur époque d'une manière Paul Claudel et un poème d'Alain Enfin, une œuvre très intéres­ indélébile, si bien que, par la suite, Bosquet, était une création. "Elle sante, la cantate opus 10 Les et même avec le matériel sophisti­ aborde trois types de rapports Cyclades d' Harcène Larbi, pour qué dont on dispose aujourd'hui, textes-musique : un rapport "clas­ mezzo soprano, flûte, harpe, vio­ qui remplace les difficiles collages sique ", à savoir une adéquation loncelle, guitare, piano, percus­ de bandes magnétiques par des entre rythme harmonique et ten­ sions et dispositif électro-acous­ montages assistés par ordinateur sions et détentes du texte, un rap­ tiq u è, "œuvre privilégiant un d'une extraordinaire facilité, nul ne port "sonore " où les syllabes dis­ rapport d'ambigui"té entre analyse peut s'abstraire des créations de persées valent pour leur valeur et contemplation et mettant en Schaeffer, et sans doute nul ne fera phonétique, et enfin un rapport de valeur des sons enregistrés, analy­ jamais mieux, même si celui-ci, soumission de la musique au texte sés et resynthétisés à partir des avec son humour et son goût corro­ à l'instar du chant grégorien." instruments eux-mêmes." (Alain sif du paradoxe, a toujours déclaré (Alain Bonardi). Bonardi). que la voie qu'il avait ouverte conduisait à une impasse. Deutschland, œuvre pour flûte, Il y eut même, singulièrement, hautbois, clarinette, basson, cor, une courte pièce pour luth et voix Les deux œuvres de nos cama­ deux violons, alto, violoncelle, de John Dowland, sorte de sorbet rades Nicolas et Bonardi s'inscri­ contrebasse, percussions, piano à doux et frais. Au total, une réussite vaient dans la tradition de la ten­ quatre mains et mezzo soprano, de qui témoignait, comme l'avaient dance majeure de la musique François Nicolas, s'appuyait sur le voulu les organisateurs, du caractè­ contemporaine, fondée sur de nou­ vaste poème de Hopkins Le nau­ re protéiforme et jaillissant de veaux langages dont la compréhen­ frage du Deutschland, avec une l'esprit polytechnicien. sion suppose une initiation préa- "écriture vocale assez originale, •

55 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

L'ÉCOL~ POLYTECHNIQUE ET LES X VUS PAR LES MÉDIAS

Philippe GILLIERON (51)

E BICENTENAIRE DE L'ECOLE dévalorisante aux yeux du grand Nous donnons ci-après un bref et l'important programme de public : les technocrates éloignés aperçu des principaux thèmes déve­ L manifestations qui en des aspirations des citoyens, la loppés par les médias, de la variété accompagne la célébration ont été mafia, la superbe, l'élitisme, etc. ; des parutions à fin avril 1994 et les l'occasion pour l' Ecole et les puis, la remise en cause d'une cer­ initiatives prises en matière de Anciens de se présenter devant les taine prééminence (les premiers aux communication par l' Association médias et de tester ainsi - par jour­ concours choisissent Normale pour la célébration du Bicentenaire. nalistes interposés - l'image que Sup ... , les polytechniciens sont peut avoir d'eux l' opinion françai• écartés du pouvoir par les L'aspect régional, enfin, de se et étrangère. énarques .. .). Et le poids relatif du cette communication avec le public Bicentenaire au milieu d'une actua­ mérite une mention particulière. Cet aspect important de l'action lité tirée vers le sensationnel. Sans Au passage de l'exposition POLY­ conduite par l' Association pour la oublier les difficultés simplement TECH, avec le concours de l' équi­ célébration du Bicentenaire, puis­ inhérentes à la coordination des très pe de communication de cette qu'il en était l'un des objectifs, n' a nombreux acteurs du Bicentenaire. exposition, de nombreux cama­ pas été sans relever de l'exercice rades actifs ont pu expliquer ce délicat. Est-il besoin de rappeler On peut estimer que, dans qu'était l'Ecole et mettre en valeur que la formation polytechnicienne, l'ensemble, les médias français ont ceux des camarades anciens ou comme d'ailleurs plus générale­ accordé bonne place à l'événement élèves issus de leur région. ment la formation scientifique, ne et fait preuve de sympathie plus prédispose pas naturellement à la que d'esprit critique sur le sujet. communication et au respect des I - LA VISION DES MÉDIAS règles et des techniques de ce Le message sur l'évolution de métier; que l'Ecole, autant que les l'orientation de l' Ecole, appuyé L' X, cette inconnue Anciens, forts de l'aura dont ils par l'intervention du Président de jouissent dans les milieux profes­ la République, est passé largement L'imagerie populaire voit le sionnels et familiaux, ne s'étaient et sans contestation. polytechnicien, jeune et brillant pas jusqu'alors préoccupés, ou fort élève, défilant en uniforme le 14 peu, de l'image publique de cet La question peut être posée de juillet sur les Champs-Elysées et enseignement, mais beaucoup plus l'entretien du capital ainsi consoli­ espoir des familles ayant une jeune de l'enseignement lui-même et de dé. Les médias étrangers, pour leur fille à marier. L'imagerie des son évolution. part, ont marqué un début d'inté­ milieux institutionnels voit le poly­ rêt, confirmé par le succès des technicien comme un homme plu­ Or la société aussi évolue et les ambassades du Bicentenaire dans tôt doué bénéfician~ pour sa carriè­ rôles joués par l'opinion publique plusieurs grandes capitales écono­ re de la renommée de son titre et et par les médias sur cette opinion miques. Mais que répondre à la des avantages d'une mafia ne peuvent plus être ignorés, question de cette journaliste du d'anciens élèves. Aussi les médias s'agissant de l'un des établisse­ Quotidien du Peuple de Pékin "A ont-ils été quelque peu surpris de ments d' enseignement supérieur l'étranger, on· connaît Harvard, on voir les X et l'Ecole polytechnique d'exception au service de la Nation connaît Eton, pourquoi ne connaît• s'ouvrir aux journalistes, aux ques­ et relevant du budget de l'Etat. on pas Polytechnique dont vous tions et aux débats, l'Ecole ouvrir dites qu 'elle forme depuis deux ses portes aux caméras de télévi­ Les pièges ne manquaient pas, cents ans les élites d'un pays aussi sion et aux photographes. comme on le verra plus loin, à important sur la scène internatio­ l'occasion de cette première com­ nale que la France ? ". Sinon que Les titres des articles en témoi­ munication d'envergure. Celui tout les polytechniciens commencent gnent : "L'X prestigieuse incon­ d'abord de la caricature facilement de s'en préoccuper. nue", titre Le Monde du 10 mars, 56 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

...••.,,,, 'lu/lès, 1ier~og, Arnautt, !'Ecole "Un peu d'histoire, des C. Mariotte · ,( i ,fiJ11ent Pe"1'ele"ade, 1'é1Jereau n11rren1 leu,. 11ou,,,,,,,lr11 conférences, des débats et des de PolYfech11/cfens. réflexions sur son avenir, mais d'être utile aux autres» Bata/lie l'anlêe t:ontre. le11 llelnt-cy,tens, éco/e ~ aussi l'occasion de dévoiler sa l.:1 f'rl'sfif!Îl'll.<;;(' Hc:o/c l'tf4·tcclmiqm• Rtr. dep11is /1il'r, /(' bice11len:tire de !litl cri:i1tirm. I.e pro­ bulaa:onn/ère, •BPrlf!I _ !,!r:1111mc d($ fcstfrités est 1mprc!f.'iio11n.'lnt, m:iiç pn11r lrs "andcn.'>, nom/JrC'tJ.\" :mx po."ilt.'S rie c·m11111:wt!c• d11 p:ry.'i, cc q11i compte, c 'c.<;f /:1 fnrmntion lwmninl! cl i11tl'llcd11cllc TC'fllC d11ra11t trois '•bt11/•11, bfa1JUe11 de -~. véritable image, souvent déformée :1m1h.•s qui 111arq11ent une •·i<'. /,orr:rin cl pn~J · tcc:lmicic11 , C /:111d" 1\1nrh1ffr fl-moipr1r. Potaches• •• Qua"" le11 IVtu,. Prtl"11f!lt'< "" y ,; /,r ir•r ,i, f!h i e.~ ~JCl'..r.. 111 les images des polytechniciens en ,,,.,, ,, •• m,,/ ,/, l\m~ ('f le';~'"" r' "'"' ~nr,,,/r c r1mr ('lllr1 / 11 ~p,,..;'t CS\;;' l deux sn~ clc s , lfCllS polytcchn1- dr /,, i\f,1111.- rt .l•1( .• '!!< ''r~.1( ;'.'~ 1 ;,: ra nm11rl( hm~~ "' "' •'! l'lu ~ •j ~ ens se sont installes a l'El yscc 111 11 1 uniforme et celles des anciens , .Ir Io 11 r•l • /,'1 11 I lff\'l' ,ff,•rr1111<>11,l11hn nt• •".,;;a0/;11. ..,~ )eux souslallJtRcpubhque u111, /,, r1u•rllll•Hl"' '' , Ff/llll> 11 rr11 1'1rnr i\lrqiu e t 1 ~ l'lirm •"li:fJ";-6. , (promotion 1857) ' •c .,,,,,r,'f!: 'r, , /,, l'l~ "l 't'~'.; ~r;~'J.,':, ,feu'( Nr••f'rr .Ir l'Fu•lr. num et C.. •cte Albert Lebrun (promo 1890) Et élèves aujourd'hui célèbres, repré­ " r ,/'1111 f'

Du vaste panorama ainsi consti­ tué au cours du premier trimestre par les articles, interviews, films et citations, il ressort en premier lieu que !' Ecole n'a cessé d' évoluer depuis deux cents ans pour adapter les élèves aux besoins futurs de la Nation. Pendant longtemps mili­ taires, ces besoins se sont orientés de plus eh plus vers l'économie et la recherche. Strictement nationale à l'origine - la "poule aux œufs d'or" de Napoléon est souvent citée -, l'activité s'est déplacée vers l'international. "Pour son Bicentenaire, sous-titre L' Express, Polytechnique, modèle pour la for­ en première page et dans un article l'X que les clichés, le bicorne et le mation des élites, prépare une d ' une page entière consacré au sabre, le bal... Pourtant l' Ecole n 'a mini-révolution. Ouverture sur passé, au présent et au futur de cessé d'évoluer en deux siècles. l'international et l'entreprise pri­ l' Ecole et de ses anciens élèves. Plus ouverte sur la recherche, elle vée : même les meilleurs doivent L'X de A à Z, X = 200 ans, L'X en prépare les étudiants à relever les s'adapter." La Tribune Desfossé revue .. . Le sous-titre d'un long défis du siècle futur." titre : "Les polytechniciens, offi­ article dans le magazine La Vi e du ciers de la guerre économique " , rail traduit assez bien l'approche Le Figaro, Grandes écoles, mettant ainsi en avant la perma­ des journalistes : "On ne connaît de résume ainsi le bicentenaire de nence, en dépit de l'évolution du 57 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

contexte militaire, économique et savants, ingénieurs et industriels. Dans L'Expansion, l'Ecole, social, de la devise Pour la Patrie, Au fleuron de ses écoles, la nation qualifiée de "temple de la mérito­ les Sciences et la Gloire. reconnaissante", sous-titre le cratie française" est remise en magazine Sciences et Avenir. Les question. Les talents, les gloires, L'introduction des jeunes filles réalisations modernes sont égale­ les réalisations sont cités, mais en 1972, le transfert de l' Ecole à ment citées, du pétrole au TGV, chaque fois accompagnés de l'indi­ Palaiseau, concomitant avec d'Ariane à la Twingo. "On leur cation d'une évolution contestée l'ouverture nouvelle vers la .doit le canal de Suez et le métro, la ou concurrencée. "Machine à recherche et l'augmentation des Victoire de la Marne et les égouts fabriquer les élites, l'X fournit à promotions sont les évolutions les de Paris, les chemins de fer, le l'industrie et à la finance fran ­ plus remarquées. L'introduction pétrole d'Elf, ou plus récemment la çaises leur plus fort contingent de d'enseignements majeurs nou­ privatisation de la BNP. Derrière ce dirigeants. Un rôle difficile à tenir veaux, comme l'informatique ou la catalogue à la Prévert, il y a tou­ face aux assauts de l 'ENA et aux biologie, sont également cités, jours le bicorne d'un polytechni­ nouveaux besoins de l'économie". comme exemples de l'adaptation cien. Et cela fait deux cents ans que Dans Challenge, le titre provoca­ permanente de l'Ecole. cela dure. Encore aujourd'hui, on teur est nuancé par les résultats trouve un X à la tête de près de la d'un sondage Sofres : "une vraie Ce sont les projets d'ouverture moitié des 50 plus grandes entre­ fausse mafia" et par la mise en vers l'étranger qui dominent prises françaises. Qui sont-ils ces avant" d'un réseau pour s'entrai­ cependant, en titres ou en conclu­ grands bâtisseurs de !'Histoire de der, pas pour s'assurer le pou­ sions de cette évolution. Dans un France?", sous-titre Le Nouvel voir". encadré de première page, Le Observateur. Monde sous-titre "Modèle de la Il n'en reste pas moins que la méritocratie française, l 'Ecole Le catalogue n'exclue pas méritocratie des X, pour présenter polytechnique fête son quelques coups de pattes rectifica­ une face positive auprès de l' opi­ Bicentenaire et rêve de se faire un tifs, appuyés sur l'exemple de pro­ nion, appellerait un complément de nom à l'étranger", "L' Ecole poly­ jets discutables, comme l'avion définition que les médias évoquent technique souhaite s'ouvrir à Concorde ou le projet informatique peu, celle du mérite personnel l'international" titrent Les Echos. Socrate. dépassant celui de la seule sélec~ Dans presque tous les journaux tion par le concours, celle d'un télévisés du 10 mars 1994, l'inter­ La méritocratie en question mérite "qui continue de se vention du Président de la mériter" par la pratique de valeurs République à Palaiseau est reprise Le terme revient souvent. On de responsabilités. sur ce thème. peut le placer au centre de la partie critique de la vision des médias sur De la méritocratie à la techno­ Grands hommes les polytechniciens. Il est en effet cratie; il n'y a qu'un pas. Christine et grands ouvrages ambigu comme les commentaires Ockrent sur France 3 a mis .face à apportés par certains médias, dési­ face pendant dix minutes, Cathe­ Au travers du colloque histo­ reux de nuancer leur propos, parta­ rine Lipman, ancien ministre de la rique, des expositions sur "Le Paris gés entre l'éloge et l'agacement, Construction, auteur d'un ouvrage · des Polytechniciens" ou "L'Ecole entre une reconnaissance de l'utili­ sur ce thème, et Bernard Esambert, polytechnique et le timbre", de té et une contestation d'une supré­ qui a dû défendre l'image des l'ouvrage de Pierre Miquel ou des matie. Dans MÉRITOCRATIE, se polytechniciens responsables et à informations délivrées aux journa­ reconnaissent en effet à la fois le l'écoute de la société dans les listes par la bibliothèque de l'Ecole mérite (MÉRITO), représenté par choix techniques qu'ils sont ame­ et l' A.X., une large information a la sélection des talents et la qualité nés à prendre. été fournie et relayée par le service des réalisations, et le pouvoir· de presse aux journalistes, leur per­ (CRATIE), avec le cortège de Au total cependant, les appré· mettant de mettre en avant les connotations défavorables qui peut ciations bienveillantes ou simple­ grands hommes issus des rangs de s'attacher à ce mot. ment informatives dominent large­ l'Ecole. Ainsi, savants, militaires, ment les présentations nuancées ou bâtisseurs, entrepreneurs, poli­ Deux exemples illustrent bien critiques. tiques, prix Nobel, académiciens et cet état d'esprit : l'article paru dans penseurs sont cités et illustrés le magazine L'Expansion, avec en L'X en 1994 comme constituant le "fonds" glo­ couverture le titre "A quoi servent rieux de l'Ecole. "Depuis 1794, encore les polytechniciens ? " et Les valeurs actuelles de l' ensei­ sous la devise "Patrie, Sciences et celui paru dans le magazine men­ gnement très spécifique de l'Ecole Gloire", elle a formé l 'élite des suel Challenge" La mafia des X". ont été très fréquemment analy- 58 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

";::::~· les incertitudes qui planent mainte­ ' . - (\ue\s . . ns \ nant sur les carrières, considérées ---- \ '!0\1\et\\\\~àt\e.temâ\\\1 ~i jusqu'à présent comme assurées ~\l' ~n eu "" dès lors que le titre d'ancien élève --- mo~ ·" . ne{ , ."";.:,· était acquis. "Le chômage en I~___ .-~-- O''J' 't . u\01{àon àe\'i-. "" bicorne", "A la découverte du - \l 1\l\ t ~i{rne ~o , {e\o{{!le .•• l' e \' eco\e a \len\a'die -··vu • '"" marché de l'emploi" ... sont des "'''"e2.n\e à ....ê\{e une __., .. nc1en p1incipa\emenl i •... ·ne U" '=l n neut . ' t\Oll SUI la OIOlJVa· '"''· un e a 1eche1che d'une ' ""'" titres qui traduisent l'intérêt des ~ éO,l.l\I" . l.)i se{"' ':' ') -- 1111emal1on~I. 1 , - nn\\\Je~e - ~ r\P.C0Q _.• rr.eS ·. -n1alre&. \ tion~sé\e~e~.~:-~ .... NunnlP.tdetOf~ :~~ journalistes pour cette fragilisation Polytechnique, demain priorité des certitudes polytechniciennes. à l'ouverture internationale Aussi, apparaissent des com­ mentaires sur l'ouverture des Le général Henri Marescoux directp11r mière inifü:ilion à l'exer- L'Ecole s'ouvre aussi aux • • • ' • · 1 e sponsahilités. El puis. élrange~s ? e I Ecole polytechn•~. .. -. ·· polytechn1QU 1 ·ge de .. conlacls hu- Les e1uchan1s élrnngecs sonl études aux disciplines et aux réali­ •' . tena1re1 __ , • esélèvesexercentun ncluellement une trenlaine. ·son b1cen .. . < des ·eJ1tes, :.se dans une entre- rec1ulés sur le même concours tés moins mathématiques : "Les X u r. ' . 'f m·at1on ~· rornplélé par des que les etudrnnts lrança1s ' I pour la or . ouvertur' .. "" 11 ern.'J j.j :~-.. ~· herct1e de la SNCF Quand La formahon polyiechnrcienne se ,,"'Y~,::~,,,,~~...,..,, <4' t1 IJ011(1 / jj,,:-:;1';_"' des humanités. étais à 1Ecole des ponts et fini en trois étapes Ici. on assure ~C;: l'Z'\"··.;,~z,..,,~z p llt1J{JCt c':;:"'~~ haussees 1avais p11s l option la phase cenlrale La première, ~~'"'.;;\"' "'11J.~';,·~r...'~~ 1 ·~ 'J l-~ :;-..~::.;.,,,. lnhasl•UCIU•eS OllS" C>"l la nl>a polytechnique. de la connaissance purement scir.nlifiq1re. réforme annoncés par l'Ecole et lie nk1111ère générale apphcahons, donc pas ~"'''"~ :.,~: 1~; ment les transporls "'"'dri.;:~,.7~ soutenus par le Président de la es polytechnlclens ont ~.'l'...... ,,. . / oujours joué un grand rôle On reproche sou t· •·~ · '1# République, que sur ce qui est déjà ans le développement du .. oa•··· ciens i."'""' On ne connaît de /'X fait par l'Ecole et par la Fondation, hemin da•·- - · a\re de \'X ns d 1 que /es clichés, OUCl\1\0N • 111cenlen • UC. Qu' ,: le bicorne et le sabre, dont l'activité sur ce point est 'F..co\e po\ytec~mtq es E;:; ~\ ' ' vr1r · ::;.;., le bal... Pourtant, cependant déjà bien engagée. souhaites o~1 \ .. 2~ /'Ecole n'a cessé à \'internaliona :: .. · d'évoluer en deux ~5:§.~~~9~t Les curiosités .,.;.::,~ ~,.,":,:~~ Sl l'ftok po!oit-')l!Uqd _.11t 1t- \ siècles. Plus ouverte -., "•.Î:P" _i 11011\et la Ull"l!l•lltl, tUt dol\ 1 \'hll•1lll\1Qlllll5'l;Oll011•1lll\Mlll sur Io recherche, elle l ""ult~~\ llilll•1 qui O~tAt.11 H ·~ ~':: .."~ - .:r Le Bicentenaire n'a pas échap­ ~ :, "'"''"'""œm•"~'"'"'· prépare ses étudiants ~~,;~ ~né- ~,.~~~:·~,., ~~~; pé à la chasse aux curiosités, ni d relever les défls •,~::f:n . 01. ~oe chères aux publics des médias. Les femmes d'abord et principalement Anne Chopinet Duthilleul, qui a accepté de se prêter à de nom­ oule breuses interviews sur son entrée à <>Ire rc c h~ . JUC l'Ecole en 1972 : "La pionnière, r: ullu11 • sabre au clair" titre L'Express. Les journalistes relèvent toutefois sées. Les valeurs de caractère tout attachés aux perspectives de que la proportion de jeunes filles d'abord : "Une école qui forge l'enseignement, les débouchés et n'évolue pas. Les politiques et sur­ esprit de solidarité et sens de les carrières. Plusieurs tableaux tout les atypiques font souvent l'entraide, une vie intensément stu­ présentent les filières choisies par l'objet d'encadrés, qui montrent la dieuse et réglée à la seconde les jeunes élèves à la sortie de diversité des tendances politiques près ... mais qui n'exclut ni la créa­ l'Ecole et leurs évolutions. et des carrières (prêtres, vignerons, tivité, ni l'initiative personnelle", L'accent est particulièrement mis musiciens, peintres ... et même sous-titre la revue Gala dans un sur la part croissante de la journalistes ... ) : "L'X mène à long article illustré, qui fait égale­ recherche : " Un polytechnicien sur tout", sous-titre le magazine ment large part aux activités spor­ cinq choisit la voie recherche en Challenge, mais aussi les polytech­ tives. sortant de l 'Ecole" sous-titre niciens de père en fils : sous le titre Sciences et Avenir, qui consacre un " Une affaire de famille", Raymond Mais les médias, et principale­ encadré spécial à la formation par Lévy est photographié avec ses ment la presse écrite, se sont sur- la recherche à l'X. Mais aussi sur quatre enfants polytechniciens. 59 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 - Journal du Bicentenaire

II - LA COMMUNICATION re et les manifestations quil'entou" sées, comme Historia ou La Vie du DU BICENTENAIRE raient. Par ailleurs, des déjeuners de rail, tandis que des citations ou des presse sur invitation ont eté organi­ commentaires accompagnaient cer­ Coordonnées par l' Association sés pour la présentation du colloque taines manifestations comme pour la célébration du Bicentenaire, historique et le bilan du programme l'exposition "Le Paris des la communication générale et les des colloques thématiques. Polytechniciens ", celle consacrée communications des diverses mani­ au timbre, ou les premiers col­ festations ont impliqué de nom" Le numéro spécial des Echos, loques. breux intervenants, qu'il s'agisse publié le 7 mars, a donné le coup des responsables de l'Ecole - qui d'envoi. Rédigé par 60 anciens, Enfin plusieurs journaux étran­ ont accueilli activement un nombre connus des milieux économiques et gers ont publié les articles de leurs considérable de journalistes, photo­ politiques, ce numéro spécial a vu correspondants (Die Zeit, le graphes et télévisions-, de l' A.X., le tirage moyen de ce quotidien Financial Times, le Quotidien du de la Fondation X, des cabinets­ multiplié par 2,5. Cette opération Peuple). La chaîne de télévision conseils chargés de certaines mani­ inhabituelle a été reprise par les allemande ARD a diffusé un sujet festations, des directeurs de com­ journaux télévisés et les radios et a en séquence documentaire et la munication des entreprises beaucoup contribué à déclencher chaîne NHK (Japon) tourné un film partenaires et plus généralement l'intérêt porté par l'audiovisuel au de cinquante-deux minutes. des camarades qui, à des titres Bicentenaire de l'Ecole polytech­ divers, ont accepté de réserver du nique. Dans les médias régionaux, les temps aux interviews ou aux mani­ papiers ou émissions ont en général festations de presse. Le 10 mars, les journaux télévi­ traité de l'Ecole polytechnique à sés de toutes les chaînes et toutes l'occasion du passage de l' exposi­ La mission de coordination s'est les radios de grande diffusion ont tion POLYTECH, réalisée en appliquée tout d'abord à établir traité le sujet, appuyé sur la visite coproduction entre l'Ecole poly­ avec ces intervenants un message du Président de la République à technique et le CNAM. Un disposi­ de synthèse sur la communauté l'Ecole et sur des images ou inter­ tif de communication particulier polytechnicienne, message que l'on views tournées précédemment. accompagnait cette exposition dans trouvera ci-après, afin de dégager la ses différentes étapes régionales, base consensuelle de la communi­ Une mention particulière doit appuyé sur des accords préalables cation. être donnée à France lnfo, qui, pen­ coordonnés à l'échelle nationale dant toute la journée du 10 mars a avec le syndicat de la presse quoti­ Elle a ensuite réalisé une pla­ diffusé régulièrement des commen­ dienne régionale, les stations de quette de présentation des manifes­ taires et des interviews d'anciens France 3, les stations de Radio tations, destinée à informer les élèves sur leur passage à J'Ecole, à France, France lnfo et le groupe journalistes et à clarifier les propo­ France Culture, pour une série Bayard Presse pour les jeunes (avec sitions variées et abondantes du d'émissions, et à Radio Classique, un numéro spécial de la revue Bicentenaire. Cette plaquette a été pour une série d'interviews. Phosphore). Chaque fois que cela a tirée et diffusée à 11 000 exem­ été ·possible en raison du dynamis­ plaires (presse et assistants des col­ Les principaux magazines me des camarades dans les régions, loques et principales manifesta­ d'actualité ou économiques avaient ces communications ont été accom­ tions) et diffusée dans La Jaune et préparé des sujets pour la semaine pagnées de papiers ou d'interviews la Rouge. du 7 au 12 mars : L'Express, de polytechniciens. L'Expansion, Le Nouvel Observa­ Puis le dossier de presse com­ teur, Le Point, -Valeurs actuelles ... Une ombre cependant marque plet, édité en 700 exemplaires, a été (deux hebdomadaires VSD et Gala cette collaboration assez satisfai- .· envoyé à tous les journalistes desti­ par des articles largement illustrés), sante avec les médias : le peu nataires, en liaison avec l'Ecole et ainsi que les principaux quotidiens d'intérêt porté à l'Ecole polytech­ ses services. L'année du Bicente­ nationaux, tels Le Monde, Le nique par les programmes des naire de Polytechnique a ainsi com­ Figaro (Grandes Ecoles), Le chaînes de télévision. Le sujet ne mencé le 13 janvier par une confé­ Parisien, lnfomatin, Libération, La semble pas correspondre à l'attente rence de presse à la Maison des X, Tribune Desfossé ... des téléspectateurs ... ou de l' audi­ pour présenter les nombreuses mat. manifestations, et une visite organi­ Par la suite d'autres très intéres­ sée à l'Ecole des correspondants à sants articles sont venus compléter Mais il ne faut pas désespérer et Paris de la presse étrangère. Un cette concentration de commen­ le programmme du Bicentenaire, au communiqué diffusé largement fin taires, dans des mensuels comme 30 avril, n'en était pas encore à sa février a rappelé la date anniversai- Challenge ou des revues spéciali- fin. • 60 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

LE "GRAND COLLOQUE" DU BICENTENAIRE jeudi 2 juin 1994 à Paris

Il s'est tenu au grand auditorium du Palais des Congrès de la Porte Maillot le 2 juin dernier, date trop récente pour qu'il ait été possible d'en rendre compte dans le présent numéro. Probablement évo­ querons-nous, dans une prochaine livraison, le déroulement des débats et les conclusions de cette mémorable journée marquée par un franc succès tant par l'affluence (environ 2 000 participants) que par la qualité des intervenants et experts (pas moins d'une centaine), ayant apporté leur concours aux travaux préparatoires engagés depuis près de deux ans.

Bornons-nous ici à titre préliminaire à rappeler brièvement la genèse ainsi que le cadre thématique des questions dans lequel il s'inscrivait. G.P.

POURQUOI UN TEL COLLOQUE ? produits et services modifiant la vie quotidienne de tous, l'ère du "numérique", les avancées des sciences La réponse à cette question est clairement exposée de la vie, la mondialisation de l'univers marchand et dans son texte introductif. Nous en avons extrait à de l'information conduisent-elles vers un monde cette fin un certain nombre de passages. instable et chaotique dans lequel l'être humain éprou­ ve des difficultés à s'épanouir, ou vers un progrès L'Ecole polytechnique est née en 1794 d'une vision généralisé des conditions de vie et une solidarité pla­ globale du monde et du futur : celle du siècle des nétaire? Lumières, des Encyclopédistes, confiants dans la rationalité et la science, facteurs clés, aux yeux des Un monde, dans lequel, au sein même des économies esprits éclairés de la fin du xvme siècle, des progrès et avancées, beaucoup sont exclus; dans lequel, au de l'évolution de l'humanité. niveau mondial, l'écart s'accroît entre pays riches et pays pauvres? Ou, grâce à un effort d'anticipation, de 1994 : deux siècles se sont écoulés de formidables vision globale, de formation, de souci des autres, progrès de l'intelligence, de domination de l'homme d'éthique de sa propre action pour ceux qui ont le sur la matière, mais qui n'ont pas vu un recul signifi­ savoir et le pouvoir, un monde qui, en tirant avantage catif de la barbarie, bien au contraire ... Alors que les de la dynamique de la science et de la technologie, idéologies totalitaires se sont effondrées, que l'on saura retrouver la croissance économique, gérer la s'apprête à célébrer le cinquantième anniversaire du mondialisation, construire de nouveaux équilibres; un dernier grand conflit mondial, peut-on pour le pro­ monde dans lequel le champ ouvert à l'intelligence, à chain siècle être plus optimiste? Comment agir pour l'initiative, à la créatiyité, à l'esprit d'équipe est prévenir les conflits, les tensions et les crises? immense.

Tournés vers le futur comme leurs devanciers, les Quelles nouvelles répartitions des responsabilités, polytechniciens célébrant le Bicentenaire de l'Ecole quelles nouvelles formes de régulation imaginer pour ont lancé, depuis deux ans, une réflexion associant des répondre à un monde complexe dans lequel le pouvoir hommes et des femmes de tous horizons, pour éclairer se déplace de la sphère du politique et de l'Etat à celle les grands enjeux de demain. de l'économie, de l'entreprise et du marché sur lequel s'expriment des acteurs multiples et imprévisibles ? Remettant en perspective la science, la technologie, et l'histoire à venir des peuples, avec toutes ses incerti­ Tel était en résumé, l'ambitieux champ de réflexion tudes et ses espoirs, traçant des voies pour mobiliser proposé aux organisateurs du colloque, à l'initiative les "hommes de bonne volonté" pour un futur dans de son président, Jacques Bouttes président d'honneur lequel "l'esprit humain n'a pas de bornes", les tra­ de l'A.X. vaux préparatoires ont abouti à des synthèses et à des propositions d'actions constructives, pour la France, Intervenants et participants disposaient pour nourrir l'Europe, le monde. leurs réflexions en vue du débat, des rapports prélimi­ naires établis par vingt groupes de travail ad hoc L'accélération des changements, la transformation constitués pour instruire des thèmes retenus, livrer rapide des découvertes scientifiques en technologies, leurs analyses et dégager des propositions. 61 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

Ces thèmes énumérés ci-dessous se répartissent sous René Abate, senior vice-président, Chairman Europe deux titres (en italique, le nom des responsables). Jacques Garaialde et Thierry Chassaing, directeurs associés, The Boston Consulting Group LA TECHNOLOGIE, FACTEUR CLÉ DU CHANGEMENT DES SOCIÉTÉS HUMAINES? COMPORTEMENT DES HOMMES DANS L'ENTREPRISE QUI SE TRANSFORME CONTRACTION DE L'ESPACE ET DU TEMPS : Michel Galiana-Mingot, président Sony France, vice-prési­ télécommunications et transports ... dent Sony Europe Charles Pautrat, conseiller du directeur général, France Père Jean Mousse, professeur d'éthique, Institut catholique Télécom de Lille Renato Israel, directeur scientifique et technique, Groupe Sagem B - LE SOCIAL

ÉVOLUTION DES MATÉRIAUX LA FÉCONDITÉ EN EUROPE : LES ACTIONS ET CONSÉQUENCES SOCIALES POSSIBLES ET LEUR EFFICACITÉ Jean-Claude Lehmann, directeur de la recherche, Saint­ Gérard Calot, ancien directeur, INED Gobain Hervé Arribart, directeur, SVI-Saint-Gobain LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT, DÉFI DU PROCHAIN SIÈCLE ACCROISSEMENT DE LA PUISSANCE Paul Percie du Sert, délégué général, Renault DE TRAITEMENT ET DE DIFFUSION DE L'INFORMATION: PHÉNOMÈNES D'EXCLUSION ET DROIT informatique, cognitique, réseaux .. . À LA DIGNITÉ (les critères de performance) Bruno Favier, directeur chargé de mission, IBM Jacques Bouttes, président d'honneur, A.X., président du grand colloque ACCROISSEMENT DE LA PUISSANCE MÉDICALE : biologie humaine ... ÉDUCATION ET FORMATION: David Sourdive, Institut Pasteur UNE STRATÉGIE VITALE Marcel Bonvalet, ancien recteur, professeur, Université MAÎTRISE DE LA CONNAISSANCE DE LA TERRE : Paris XII météorologie et environnement... André Lebeau, directeur général, Météorologie nationale EMPLOI Béatrice Charon, consultant, Korn/Ferry Carré/Orban inter­ INFLUENCE DES TECHNOLOGIES national SUR L'AVENIR DES RÉGIONS : la communauté humaine de Napoléon aux réseaux Marc Pelegrin, haut conseiller honoraire, Onera/Cert C - LE MONDE

TECHNOLOGIE ET PAIX A VENIR DEL' ASIE PAÇIFIQUE Paul-Ivan de Saint-Germain, IGA, directeur, DRET, DGA Daniel Coulmy, IGA, consultant pour les questions interna­ tionales de Défense ACCROISSEMENT DE LA PUISSANCE MÉCANIQUE : RAPPORTS NORD/SUD énergie, nucléaire ... Yves Berthelot, secrétaire exécutif, Bureau exécutif de la Assaad E. Saab, chef de la mission prospective DEPS, EDF C.E.E.

V ASTE CONTINENT À EXPLORER : L'HOMME; D - L'IDENTITÉ, LA CULTURE LE DÉVELOPPEMENT DES SCIENCES COGNITIVES, DES SCIENCES SOCIALES .. . CRISE DES IDÉOLOGIES, DES UTOPIES : Jean-Pierre Dupuy, directeur, CREA À LA RECHERCHE DE NOUVEAUX MODÈLES Père Philippe Laurent, s.j., professeur, Université catholique LES ÉVOLUTIONS PLANÉTAIRES, de Paris PROGRÈS ET RUPTURES Jacques Lesourne, professeur, CNAM

A - L'ENTREPRISE CIVILISATION DE LA TÉLÉVISION MONDIALISATION DE LA COMMUNICATION, MONDIALISATION DES ENTREPRISES DE L'INFORMATION ET TECHNOLOGIES Francine Londez, P.-D.G. Londez Conseil 62 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/J UILLET 1994 Journal du Bicentenaire

Comme il a déjà été dit, la journée était nourrie par les analyses et propositions élaborées par ces divers groupes de travail, rassemblées en un fort recueil distribué aux participants (il est encore pos­ sible de se le procurer au moyen du bon de commande annexé). A titre d'exemple, on trouvera ci-après des extraits du Rapport du 1er groupe de travail.

CONTRACTION DE L'ESPACE ET DU TEMPS

Responsable : Charles PAUTRAT (54L conseiller auprès du directeur général, FRANCE TÉLÉCOM

Télécommunications et transports ...

Avant-propos du monde, avec Transpac le plus grand réseau de trans­ mission de données par paquets au monde, avec le 1794 -1894 -1994 Service Télétel et ses 6 millions de Minitels en service, avec des groupes industriels puissants dont le leader ANS LE SUPERBE ouvrage qui fut édité à l' occa­ mondial en équipements de télécommunication, satis­ sion du premier centenaire de l'Ecole polytech­ faction que l'on peut étendre au secteur spatial pour les D nique, les Télécommunications sont déjà pré­ lanceurs et les satellites de télécommunication. sentes : en effet dans le tome III, consacré aux L'illustration des polytechniciens dans les domaines "Services civils et carrières diverses", les des transports et des travaux publics a-t-elle besoin "Télégraphes" y occupent une vingtaine de pages. Un d'être rappelée? Avant même la création de l'Ecole, les bref historique rappelle que le coup d'éclat que consti­ grands voyers du Royaume frayaient les routes du tuait la première dépêche officielle transmise par la développement et de l'unité nationale, creusaient des Télégraphie aérienne de Claude Chappe, annonçant à la canaux et bâtissaient des villes, témoignage de ce Convention nationale la reprise de Condé par les qu'alors l'ingénieur et l'architecte ne faisaient qu'un, et Armées de la République, coïncidait presque avec la que souvent ces créateurs savaient être aussi de grands création de l'Ecole polytechnique; on y apprend que, urbanistes, portant au-delà de nos frontières leur goût dès le début de cette nouvelle Administration, des de l'entreprise. anciens élèves de !'Ecole participèrent à cette activité. Voilà plus de cent ans que Freycinet présenta son Il y a cent ans, un premier bilan constatait qu'envi­ plan ambitieux en faveur des chemins de fer, des ron 150 polytechniciens avaient exercé une activité canaux et des ports pour à la fois tenter d'enrayer la dans les divers services des Télégraphes, la plupart dépression et moderniser le pays. Si le plan fut, pour chargés de travaux d'ordre technique et scientifique des raisons conjoncturelles, un échec, il ouvrit la voie à particulièrement nouveaux, délicats et difficiles. La l'ambition : entrepris à l'extrême fin du siècle, le mise en place du réseau de télégraphie électrique dont réseau métropolitain de Paris comportait déjà 70 km de les essais débutèrent en 1844 et qui atteignit, en une lignes exploitées en 1910; quant aux ports, ils durent à dizaine d'années, 11 000 kilomètres de lignes et 170 Lavalley les puissantes dragues creusant leurs chenaux, bureaux ouverts au public préfigure l'extraordinaire tandis que Lesueur et Rebuffel faisaient progresser effort de rattrapage qui sera conduit entre 1975 et 1985 spectaculairement la technique des tunnels. en matière d'équipement téléphonique. L'accent est mis Le xxe siècle allait consacrer l'essor de nouvelles aussi, dans cet ouvrage, sur les travaux scientifiques techniques, la substitution croissante du béton armé au conduits dans le domaine puisque "les progrès de la fer pour la construction des grands ouvrages, mais sur­ Télégraphie sont nécessairement liés à ceux des tout s'agissant des transports, voir naître l'aviation et se sciences sur lesquelles elle se fonde". L'important développer spectaculairement la motorisation indivi­ effort d'enseignement et de diffusion des connaissances duelle, indissociable de la société d'aujourd'hui. est traité à l'occasion de la création de l'Ecole supé­ rieure de Télégraphie (future ENST) et de la publica­ tion des Annales télégraphiques. Ont participé à l'élaboration de ce document: Aujourd'hui, la France peut être fière de son secteur Messieurs Henri BAKIS, Michel BURDEAU, Michel FELDMANN, des Télécommunications, avec un opérateur, France Renato ISRAEL, Antoine JOUSSET, Bernard MARCHAND, Télécom, dont le réseau téléphonique dépasse 31 mil­ Charles PAUTRAT, Philippe SOUETRE, Michel TREHEUX et lions d'abonnés, soit l'une des densités les plus élevées Robert VEILEX. 63 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

Le monde des transports s'en trouve à présent radi­ plie de services ; calement transformé : la France est désormais dotée • des avancées théoriques dans le domaine du traite­ d'un réseau autoroutier moderne et sûr, souvent cité en ment du signal, qui ont conduit à la généralisation de la exemple dans le monde - le TGV et l' Airbus bénéfi­ numérisation de toutes les informations, rendant uni­ cient d'une diffusion mondiale. Les transports urbains versels les supports de transmission; ne sont pas en reste, avec l'extension continue du • du développement des techniques électroniques, et réseau express régional, le développement des métros plus récemment, des techniques optoélectroniques, automatiques lourds, ou plus légers comme le VAL, et notamment dans le domaine des semi-conducteurs qui même le renouveau du tramway qui en cent ans a su a permis de réduire considérablement le coût, la apprendre à se faire silencieux et confortable. Certes la consommation et l'encombrement tant des terminaux congestion urbaine n'est pas vaincue mais Juvénal, que de l'infrastructure. avant Boileau, la dénonçait déjà, et elle impose un nou­ Ces développements techniques ont permis, au veau défi aux ingénieurs de demain. cours des dix dernières années, l'émergence d'un grand nombre de nouvelles applications qui tendent à substi­ tuer à une part des déplacements physiques de per­ Historique technique des télécommunications sonnes ou de documents le déplacement d'informations sous forme de signaux électriques, électromagnétiques Il y a deux cents ans, Claude Chappe inventait la ou optiques. télégraphie optique et créait, à cette occasion, les Aujourd'hui le réseau mondial des télécommu­ notions de réseau de télécommunication et de codage nications dessert environ 600 millions de lignes télé­ de l'information. ' phoniques, avec des densités par 100 habitants variant Bientôt cent cinquante ans se seront écoulés depuis entre 0,3 pour certains pays en voie de développement que Samuel Morse envoya le premier télégramme inter­ et plus de 50 pour les Etats-Unis, et certains pays urbain, par des moyens électriques, entre Washington et d'Europe occidentale, dont la France. Baltimore (29 mai 1844) et donnait naissance aux télé­ communications modernes. Pendant ce laps de temps, l'évolution des télécommunications a été caractérisée Historique technique des transports par une progression lente au départ, puis s'accélérant de plus en plus au fil du temps, tant de la variété des Marco Polo, Jules Verne ou Bienvenüe évoquent services que du nombre de points d'accès aux diffé­ chacun le transport, mais à des échelles bien rents réseaux. différentes ! Les trente premières années ne concernent que le Sous Rome, la route est stratégique. Son réseau télégraphe, après quoi vient le téléphone, d'abord uni­ s'étend sur 80 000 km dont 4 000 en Gaule; le plus quement manuel pendant presque vingt ans, puis de ancien tronçon en est la Via Appia, pavée, qui remonte plus en plus automatique. au ive siècle avant J .-C. ; mais il faudra attendre Les soixante premières années du xxe siècle vont l'année 1556 pour voir l'ouverture de la route pavée être consacrées au perfectionnement de ces deux ser­ entre Paris et Orléans. vices, et à la densification du réseau mondial. Colbert, en 1670, entreprend d'améliorer les routes C'est au cours des années soixante, que l'on voit et décrète que quatre chariots doivent pouvoir circuler apparaître les transmissions de données et se tisser les de front sur les chemins royaux, jetant ainsi les bases premiers liens entre les télécommunications et l'infor­ des futures directives techniques. Le Service public des matique naissante, au sein de ce qu'il est convenu Ponts et Chaussées, institué en 1716, allait fournir d'appeler les techniques de l'information. l'encadrement nécessaire au développement du réseau La dernière décennie a vu se dessiner une accéléra­ routier. tion très nette du rythme de progression des techniques Trésaguet invente le hérisson, Mac Adam renouvel­ de télécommunications, du fait : le la couche de base, les premiers goudronnages appa­ • de l'application dans les commutateurs des techniques raissent en 1904; non pour renforcer les routes mais de l'informatique, elles-mêmes sujettes à un dévelop­ pour lutter contre la poussière. La première autoroute pement explosif ; cela a permis, d'une part, de perfec­ expérimentale voit le jour en 1909 près de Berlin, une tionner considérablement le service du téléphone et du autre plus importante (65 km) à New York en 1916, télégraphe, et a offert, d'autre part, un champ d'appli­ mais c'est en 1924 que la première véritable autoroute, cation nouveau, à forte croissance, aux télécommunica­ à niveaux de croisement séparés, est mise en service en tions, avec la montée des besoins de communication Italie, entre Milan et Varèse. Depuis lors on sait les pro­ entre machines et terminaux informatiques ; grès accomplis : les seules autoroutes à péage euro­ • de la convergence entre les télécommunications et le péennes s'étendent sur plus de 15 000 km, et dans le secteur de création et de distribution de l'audiovisuel monde circulent près d' un demi-milliard d'automo­ (cinéma, télévision ... ) qui devrait conduire à la consti­ biles. tution de réseaux intégrateurs offrant une vaste pano- Les origines du chemin de fer remontent au x1xe 64 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

siècle : la première ligne ouverte aux voyageurs date de multimédia, ainsi que celles qui relèvent de la réalité 1825 et elle est anglaise. En France, la liaison de St­ virtuelle, accompagneront une croissance importante Étienne à Andrézieux le fut sept ans 'plus tard, et celle des débits numériques véhiculés par les réseaux. Une reliant Paris à St-Germain - ou plutôt au Pecq car elle incertitude demeure cependant, quant aux scénarios ne pouvait gravir la dernière rampe - en 1837. L'histoi­ d'évolution qui permettront d'atteindre cet objectif, re ferroviaire, qui vit le goût pour les prouesses tech­ compte tenu des contraintes de protection des investis­ niques poussé au plus haut, est jalonnée de records : de sements considérables déjà en place, et de ceux à réali­ la ligne la plus longue - le Transsibérien, long de ser tant en ce qui concerne l'infrastructure que les équi­ 7 371 km, ouvert en 1916 - aux trains les plus rapides - pements terminaux. plus de 500 km/h avec les TGV, talonnés par leurs concurrents allemands et japonais. Après le succès du TGV Sud-Est, le TGV Introduction Atlantique a contribué au rapprochement de notre faça• de océanique, comme le TGV Nord apportera sa pierre Reconnaître la contraction de l'espace et du temps à l'intégration de l'Europe du Nord, et le futur TGV est à la fois banal et audacieux. Banalité, car ce constat Est à celle de l'Europe continentale. fait désormais partie des idées reçues. Mais aussi auda­ L'utilisation de la "troisième dimension" a permis ce, car cette affirmation place d'emblée. notre réflexion des progrès plus spectaculaires encore, et il n'est pas dans un univers en devenir. Cette conception ne va pas possible en quelques lignes d'en retracer l'épopée. de soi : la tentation est grande de considérer un monde Dans deux ans, on fêtera le cinquième centenaire de uniforme, invariable, où l'histoir~ se répète sans cesse, la naissance de Léonard de Vinci, et les cinq siècles le Soleil ramenant perpétuellement la même clarté, les écoulés depuis lors ont vu naître les rêves les plus fous, grands empires se substituant les uns aux autres, le mais aussi se réaliser les projets les plus ambitieux, Japon à Carthage, les Etats~Unis à Rome ... dans un mouvement qui n'a fait que s'accélérer au Mais nous savons désormais que l'univers a une cours des dernières décennies : le 1er tour du monde histoire. Il serait né d'un prodigieux big bang survenu il sans escale ne remonte qu'à 45 ans, le premier vol de y a quelque quinze milliards d'années. La Terre se Caravelle à 40 ans, le premier Boeing 747 et le pre­ serait constituée il y a quatre ou cinq milliards mier Concorde à 25 ans. Et que dire de la conquête spa­ d'années ; la vie serait apparue un milliard d'années tiale? plus tard, et ses formes évoluées il y a à peine cinq Ce rapide survol inspire la fierté, mais aussi la cents millions d' années. Les dinosaures auraient vécu modestie : à quoi sert-il de franchir l'Atlantique en plus de cent millions d'années avant de disparaître. trois heures si l'on en perd autant dans les transports Originaires d'Afrique, les premiers hommes, de l'homo terminaux? L'émulation entre les différentes tech­ habilis à l'homo erectus n'auraient vécu que deux ou niques de transport ne devrait-elle pas faire place à un trois millions d'années seulement, et atteint Pékin et peu plus de coopération intermodale? Faut-il s'attacher Java avant de s'éteindre. Plus tard, l'homme de à suivre à tout prix un besoin croissant de mobilité ou Néanderthal, notre cousin parti lui aussi d'Afrique, ne faut-il pas donner un peu plus de temps à la aurait occupé toute l'Europe glaciaire avant de dispa­ réflexion? raître à son tour après un galop d'essai de deux cent Le transport a contribué à façonner nos villes et nos mille ans. Le dernier rameau, nous-mêmes, l'homo territoires pour le meilleur souvent, et pour le pire par­ sapiens, issu d'un troisième exode africain, et doté par fois quand on n'a pas su canaliser et discipliner, en l'évolution d'un langage articulé, nous n'en sommes milieu urbain, la flotte automobile. Fondamentalement, guère encore qu'à cent mille ans d'existence. Mais, il a favorisé la rencontre et la découverte, et donc comme 95 % des espèces jamais créées, l'extinction incontestablement ouvert les esprits. Il a besoin nous guette et, désormais, nous savons que nous aujourd'hui d'être "repensé" et maîtrisé pour un amé­ sommes mortels. nagement plus harmonieux des établissements Ces mille siècles de l'homo sapiens sapiens ne se humains. C'est ce à quoi devront s'employer les géné­ sont pas déroulés à un rythme uniforme. A dire vrai, rations futures. nous ne connaissons que des bribes des neuf cents pre­ Les Télécommunications et les Transports ont, au miers siècles, de la civilisation du biface jusqu'aux cours des dernières années, profondément modifié splendeurs du magdalénien. Néanmoins, on peut penser notre vision et notre perception du monde ; et il n'est que la vie était précaire, les ressources mesurées, le pas douteux que leurs impacts sur le xxie siècle soient progrès technologique lent. Le monde était encore im­ encore plus impressionnants. mense, la densité très faible. L'humanité s'éparpilla sur Que nous réserve le futur? On peut prévoir un déve­ toute la surface de la Terre, atteignant l'Amérique et loppement important de services et d'applications l'Australie il y a quinze mille ans. Les hommes nécessitant la transmission simultanée de son, d'image n'avaient guère la possibilité d'accumuler d'impor­ fixe ou animée, de texte, entre deux ou plusieurs utili­ tantes ressources, et seule la lutte au quotidien leur per­ sateurs. Ces applications qu' il est convenu d'appeler mettait de survivre. La guerre, au sens d'un combat 65 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994

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entre groupes organisés pour conquérir richesses et et guerres suicidaires. Le second conflit mondial et pouvoir, n'avait guère de sens, faute d'une densité de l'invention de la bombe atomique ont rendu aveuglant population suffisante et surtout faute de richesses à ce qui n'était qu'une intuition. Sauf à se précipiter vers conquérir. une extinction catastrophique, les empires guerriers ont Première révolution technologique, l'invention de vécu. Le temps des confédérations consensuelles l'agriculture et de l'élevage à l'époque néolithique, il y s'ouvre. Une police internationale au service de la com­ a quelque dix mille ans, va bouleverser le rythme du munauté des Etats se substitue peu à peu aux armées de temps, redéployer l'espace, provoquer une très forte conquête. croissance démographique, ouvrir une ère nouvelle La troisième raison concerne le rapport de l'homme d'accumulation de richesses et de connaissances. Et au travail : les besoins essentiels, la production agricole accessoirement rendre les guerres rentables. Com­ ou industrielle, seront bientôt satisfaits par moins de mence une période de conquêtes, d'émergence de 10 % de la population active, rendant disponible 90 % grands empires et puis de construction de nations. de la population pour de nouvelles activités, mais ren­ S' édifient des religions à vocation universelle. La cul­ dant d'autant plus fragile notre société. (Nous ne fai­ ture s'ouvre et se développe. La spirale du progrès sons pas allusion ici à la vague de chômage de ces technologique se déploie. toutes dernières années : à l'échelle où nous nous pla­ De cette dernière période et jusqu' à nos jours, çons, celle-ci n' apparaît que comme péripétie, sauf à !'Histoire distingue de grandes époques et une multitu­ penser que 1' appétit de consommation de l' homme de de péripéties plus ou moins complexes. Du point de pourrait être définitivement rassasié.) vue du progrès technique et dt< l'histoire de la connais­ Une dernière raison est sans doute écologique : le sance, on assiste à un déplacement du moteur de l' évo­ temps du monde fini exige désormais une gestion pru­ lution, du Proche-Orient vers la Chine, avant de se dente des ressources terrestres. concentrer en Europe, puis en Amérique et peut-être à Une objection surgit immédiatement : le caractère nouveau vers l'Orient. La redécouverte de l'Amérique éminemment disparate du progrès. Alors que l'élite(?) en 1492, réunifiant la planète, la période de la californienne étrenne une nouvelle morale dans une Renaissance, avec l'apport de la perspective, la opulence sans précédent, nombre de peuples vivent en­ Révolution industrielle au xvme siècle, ouvrant l'ère de core aux époques féodales. Et même au sein des socié­ l'énergie, aujourd'hui enfin la troisième Révolution tés les plus avancées subsistent de larges îlots de technologique, celle de l'information, sont autant misères ou de régression. Mais sur la' période de cent d'étapes importantes. mille ans, une dispersion de mille ans ne représente Pourtant, si on prend du recul, la période contem­ guère que 1 %, l'épaisseur du trait. poraine, les deux siècles allant de la Révolution indus­ Le moteur de tous ces bouleversements est bien évi­ trielle à la troisième Révolution technologique sem­ demment le progrès technique, qui a centuplé la puis­ blent marquer à beaucoup d'égards une rupture sance de l'homme et l'a rendu (pense-t-il) maître du majeure, de même importance que celle du néolithique. monde, sinon de son destin. Les deux cents ans qui La vague du progrès, qui prit toute sa puissance en dix viennent de s'écouler, depuis la création de l' Ecole mille ans, déferle. La somme des connaissances polytechnique, correspondent à ce déferlement. En s'emballe. Les croyances, les idéologies et même la deux siècles, la fière devise de !'Ecole "Pour la Patrie, morale traditionnelle recherchent un nouveau souffle les Sciences et la Gloire" est devenue merveilleuse­ tandis que paradoxalement, dans le déchaînement de ment désuète : la science a tout dévoré. Ces deux leur violation, des concepts s'imposent peu à peu, siècles constituent la charnière entre le monde histo­ banals et insolites : droits de l'homme, droits des rique traditionnel qui s'achève et le monde post-indus­ peuples, droits de l'humanité. triel qui s'ouvre. Notre titre Contraction de l'espace et du temps est une certaine détermination de cette révolution : l'essor Une ère nouvelle s'annonce des communications.

Un premier indice, bien connu, est démographique : la croissance commencée il y a dix mille ans atteint L'essor des communications aujourd'hui un rythme exponentiel véritablement explosif. La Terre est peuplée en quasi-totalité. Sauf Le progrès technique peut être mesuré au travers de explosion de ce que l'on désigne dans certains milieux nombreux paramètres : les économistes parleront comme la bombe P (P comme population), un change­ volontiers du produit par habitant, les démographes de ment de tempo est indispensable. l'espérance de vie à la naissance, etc. Peut-être plus Une deuxième raison concerne le statut de la guer­ représentative des changements en cours, une autre re : rentable pendant dix mille ans, la guerre a cessé de mesure significative est constituée par la dimension de l'être. Les campagnes napoléoniennes marquent proba­ l'espace-temps relationnel maîtrisé par chaque homme. blement le début de la transition entre guerres rentables Les quelques lieues, horizon de la tribu primitive, se 66 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

sont étendues à la surface d'un fief féodal, à la dimen­ cités à transporter, qu'il permet d'envisager, redistri­ sion d'une nation, à la taille d'un empire, avant buent les cartes en terme de télécommunications en d'embrasser finalement le globe terrestre tout entier. réduisant les besoins en spectre radio de services Aux rares voyages d'une vie ont succédé des périples anciens tels que la télévision. En multipliant les possi­ mesurés en années, le tour du monde en quatre-vingts bilités d'utilisation du spectre, une ressource, autrefois jours voire en quatre-vingts heures, ou (par satellite) en rare et gérée par les Etats, est en train de se redéployer, quatre-vingts minutes. Avec les télécommunications autorisant une véritable rupture dans les usages, en par­ d'aujourd'hui, la transmission du courrier change enco­ ticulier ceux qui conditionnent la mobilité. re de rythme et franchit l'espace en une fraction de La mobilité est un besoin de plus en plus fortement seconde. Avec la transmission de la voix, des données ressenti, que ce soit dans le monde professionnel informatiques et de l'image animée, le volume des (réunions, rendez-vous, mobilité sur site, mutation ... ) messages passe de quelques caractères alphabétiques à ou résidentiel (loisirs, transport domicile - lieu de tra­ l'équivalent de toute une bibliothèque transmise chaque vail...). seconde. Peut-être qu'une mesure de la modernité Une véritable montée des nomadismes se prépare, consisterait à évaluer le nombre moyen de caractères avec le couple mobilité-permanence de contact, rendant échangés à distance par unité de temps et par habitant. les fonctions transport et télécommunications de plus Le fondement de cette évolution ne se mesure pas en plus imbriquées dans la gestion du temps. seulement en termes de savoir-faire et de connaissances Les évolutions technologiques citées précédemment techniques : il se construit pas à pas sous forme de apparaissent comme une rupture essentielle et une réseau de communications, c'est-à-dire d'infrastruc­ opportunité pour satisfaire cet appétit. Elles ne sont pas tures lourdes implantées dans l'environnement: routes, suffisantes, car elles doivent s'accompagner d'autres voies de chemin de fer, ports, aéroports mais aussi progrès qui tous sont aujourd'hui en gestation : tours hertziennes, circuits terrestres, câbles sous­ • la miniaturisation des terminaux téléphoniques reliés marins, satellites, centres de commutation. Ces infra­ par radio est déjà largement réalisée et les possesseurs structures ont un coût non négligeable et occupent des de Bi-Bop ont probablement en poche l'image du télé­ ressources rares : sol, espace hertzien, sous-sol des phone de l'après 2000 si ce n'est que celui-ci sera villes, positions orbitales. Symboles du monde moder­ encore plus plat et plus léger; ne, elles en constituent autant de facteurs de fragilité. • la télévision nomade se profile avec des écrans plats de quelque 30 cm de diagonale qui grâce à la numé­ 1 - Un constat : les évolutions technologiques risation seront rendus indépendants d'un réseau; en effet, en numérique le rapport signal sur bruit est beau­ La fin du xxe siècle a marqué l'économie par la for­ coup plus favorable, ce qui permet d'éliminer l'antenne midable évolution de la globalisation. Vecteurs insépa­ de la TV actuelle ; rables de ce phénomène sans précédent, les évolutions • les ordinateurs personnels portables évoluent très du transport et des télécommunications ont créé une rapidement vers des instruments réellement transpor­ nouvelle ère géopolitique dont les conséquences com­ tables dans un porte-documents, avec des capacités mencent à affecter profondément la société : surmultipliées ; les modems radio associés permettent - délocalisation des productions, d'envisager leur connexion permanente à des réseaux - transactions au niveau de la planète en quelques de données; secondes, • enfin, le paramètre le plus sensible de tous ces termi­ - travail progressif en réseaux plutôt qu'en groupes clos, naux est probablement l'énergie, tous les possesseurs - réorganisation des entreprises sous forme de fonctions de caméscope savent qu'il s'agit là du talon d'Achille transversales autonomes, de la fonction nomade. Devant la consommation galo­ - création de biens immatériels échappant à toute pante de piles et d'accumulateurs en tout genre, les logique marchande, chercheurs actifs en ce domaine vont mettre au point - mondialisation des marchés et des cultures. des sources d'énergie nouvelles qui pourraient se Ces phénomènes ont été accélérés à la fois par la généraliser avant la fin du siècle; elles permettraient de réduction très forte des coûts du transport, ce qui a plus grandes capacités de stockage et donc d'autono­ multiplié les volumes, et par les télécommunications mie, mais aussi des géométries, des formes et des poids qui ont permis d'en gérer les échanges. · moins contraignants. Nous allons rechercher, en nous projetant dans le futur, les évolutions équivalentes que l'on peut D'abord utilisé pour le transport à longue distance aujourd'hui prévoir. dans les télécommunications ou la diffusion de la télé­ vision, l'hertzien a envahi la distribution du téléphone 1. 1 - La contraction des informations et la mobilité avec les mobiles, et certains prédisent son usage pour relier nos maisons. Les réseaux sans fil pour les don­ nées, utilisés dès aujourd'hui au niveau local de l'entre­ Le traitement numérique et la diminution des capa- prise ou d'une nation, pourraient exploser jusqu'au 67 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994

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niveau mondial avec les satellites défilant à basse alti­ lopper de nouveaux automatismes en vue de la sécurité tude. ou de la conduite en file, de multiplier les possibilités On peut donc dire que la fin de' la décennie corres­ de consultation et de traitement des données, qu'elles pond à la mise en place de l'ensemble des technologies soient stockées au sol ou à bord. aptes à répondre aux besoins de mobilité et que le :xx1e L'innovation tient essentiellement à la possibilité siècle devrait être celui de la communication partout là d'une communication ciblée, directement active, sans où vous êtes, que ce soit pour les loisirs ou le travail. décodage intermédiaire par le conducteur et donnant accès, depuis le bord même du véhicule, à une masse Les téléservices, les téléactivités, la communication d'informations. embarquée sont déjà des réalités ; ils ne trouveront leur maturité qu'après une période d'apprentissage, et 1.3 - Et l'intelligence lorsque l'usage leur aura donné leur véritable place qui, pour chaque technique, n'était pas forcément celle qui 'Nous avons présenté les deux phénomènes de était prévue au départ. contraction et de dilatation comme portés essen­ tiellement par la technologie issue des composants. En Transports et télécommunications semblent bien fait, ils s'accompagnent d'une montée en puissance, avoir partie liée dans cet uni vers mobile et nomade où dans les réseaux de communication, de l'intelligence les synergies provisoires tendent à façonner un réseau des services, et ces services intelligents seront proba­ de plus en plus complexe et un perpétuel devenir. blement l'essentiel de ce qui sera à vendre dans le futur.

1.2 - La dilatation des capacités de transport et de traitement 2 - Le marché de la communication

Parallèlement, et ce paradoxe peut apparaître co­ Après le constat de l'évolution des techniques, casse, les événements technologiques de la décennie 80 décrit au chapitre précédent, nous allons examiner ont préparé une évolution des réseaux de communica­ l'évolution des besoins et des usages de communica­ tion vers une capacité de transport multipliée par des tions en la considérant sous les points de vue complé­ facteurs supérieurs à deux ordres de grandéur par rap­ mentaires que sont ceux des utilisateurs et ceux des port à celles des câbles en cuivre, que ce soit pour les fournisseurs de moyens et de services de communica­ réseaux à longue distance autrefois basés sur le débit de tion. 140 Mbit/s (million d'informations binaires par secon­ de) et pour lesquels avancer le chiffre de 10 Gbit/s 2. 1 - L'homme et les communications semble classique pour l'après 2000 . Désormais, tous les réseaux de transport longue dis­ Nous allons traiter successivement des consé­ tance utilisent largement la fibre optique aussi bien quences des nouveaux moyens de communication sur pour le téléphone que pour les données ou la télévision, le monde du travail et sur l'homme dans sa vie privée. si bien que l'optique a désormais supplanté le cuivre et que le problème n'est plus de savoir si elle s'installera 2.1.1 - L'homme au travail et la nouvelle entreprise partout, mais de déterminer quand et comment. Ce phénomène de dilatation des capacités de trans­ On peut distinguer plusieurs niveaux dans le déve­ mission, accompagné d'une forte réduction des coûts loppement des entreprises en fonction de leur sensibili­ unitaires, crée une situation qui, dans une certaine té aux divers moyens de télécommunications : l'entre­ mesure, a déjà été vécue dans le secteur des transports, prise industrielle ou agricole traditionnelle n'utilise ferrés au xixe siècle, puis aériens au xxe, avec, à guère que le téléphone, et cela uniquement pour des chaque fois, un développement prodigieux du marché. usages courants, à savoir l'obligation de communi­ quer; la phase suivante dans le développement de l'en­ treprise consiste. ensuite à optimaliser les coûts des L'émergence du concept communications ; le troisième ni veau est lui plus de télétransport intéressant puisque les télécommunications deviennent un instrument de productivité: c'est le cas des sociétés Les évolutions en cours concernent, d'une part, la du secteur tertiaire à succursales multiples ou des entre­ montée en puissance de l'électronique et des télécom­ prises industrielles multi-établissements. Enfin, pour la munications à l'occasion des déplacements, d'autre dernière catégorie qui comprend, par exemple, les part, la conception même des véhicules. agences de voyages, les banques ou les agents de chan­ Deux grandes technologies sont en cause : les télé­ ge, et plus généralement les fournisseurs de services à communications avec les véhicules, l' électronisation valeur ajoutée, les télécommunications constituent un numérique des automatismes. Elles permettent véritable outil stratégique; elles sont souvent aussi d'étendre les communications véhicules-sol, de déve- parmi celles qui créent le plus d'emplois. 68 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

Le travail se dématérialise avec un secteur tertiaire se et de mieux s'adapter au marché. qui représente aujourd'hui 70 % des activités. Ainsi De façon positive, le développement des télécom­ dans l'industrie, la fabrication proprement dite inter­ munications joue un rôle effectif dans la reconquête de vient pour une part de plus en plus faible dans la valeur l'emploi : il conditionne à la fois l'émergence de "nou­ finale du produit. Dans ce contexte où l'économie velles entreprises" et contribue à la formation profes­ devient informationnelle, la mise en place des réseaux sionnelle. En effet, le véritable gisement d'emplois - des télécommunications et leur expansion mondiale ont l'offre de nouveaux services - est à découvrir, ou plutôt eu et auront des impacts considérables. Le marché des à inventer, et il s'appuiera à l'évidence sur les tech­ biens et des services se délocalise, et ses caractéris­ niques émergentes des télécommunications et du multi­ tiques deviennent globales à l'image de ce qui se passe média. C'est dire combien les télécommunications dans le domaine des capitaux et des services financiers, constituent aujourd'hui un facteur sensible d'évolution qui n'est plus aujourd'hui qu'un marché mondial où de notre société. l'information est proposée de manière continue et en La télévision éducative par satellite, vers les pays en temps réel. développement et à habitat dispersé, ouvre une voie de Par voie de conséquence, les entreprises sont ame­ croissance privilégiée. Dans les pays industrialisés, le nées à faire évoluer leur organisation interne. A volume de programmes dédiés à l'éducation et à la for­ l'ancienne logique d'intégration verticale, et de concen­ mation professionnelle est encore faible et pourrait être tration au sein de l'entreprise de toutes les activités très largement amplifié. nécessaires à la production de son offre~_ient succéder L'importance des nouvelles techniques multimédia une logique d'organisation en réseau, fortement dépen­ pour l'éducation et la formation professionnelle a justi­ dante de l'environnement économique. fié de nombreuses études. Par rapport aux télécom­ Après les recherches d'économie d'échelle viennent munications, les techniques concernées apparaissent s'ajouter celles d'économie de l'adaptabilité. Dans comme des services à valeur ajoutée. Citons à titre l'entreprise en réseau, il y a concentration de ce qui d'exemple les services d'éducation utilisant le vidéotex constitue le cœur stratégique du métier, et décentra­ et plus généralement le télé-enseignement, qui joue un lisation des activités opérationnelles, avec une rôle social notable dans plusieurs pays en permettant la recherche d'adaptabilité afin de pouvoir, en permanen­ survie d'écoles dans des zones rurales à habitat disper­ ce, satisfaire aux exigences requises par le marché. sé et en freinant ainsi leur dépeuplement. Ce sont les entreprises les plus dynamiques du sec­ Annoncées prématurément dans les années 70, les teur tertiaire, elles-mêmes au service des autres entre­ techniques de l'art numérique multimédia arrivent prises, qui sont particulièrement consommatrices en aujourd'hui à maturité. Dans le cycle d'innovation, le main-d' œuvre qualifiée et qui se trouvent être les plus numérique passe du stade strict de la recherche à celui grands utilisateurs de moyens de télécommunications et de la normalisation mondiale. qui les mettent en œuvre avec le maximum de raffine­ La "téléprésence" et bientôt la "réalité virtuelle" ment et de sophistication. Dans les pays les plus indus­ vont envahir les entreprises et devenir omniprésentes, trialisés, on observe donc une convergence entre la dans les foyers ; et ainsi plutôt que de parler de croissance de l'économie, le développement de "contraction" du temps et de l'espace, il faut, selon la l'emploi qualifié et le développement de moyens avan­ formule de Paul Virilio, évoquer la fin du local, de cés de télécommunications, et en particulier les ser­ l'isolement, de rétréciss~ment de l'espace comme de vices à valeur ajoutée. celui du temps, et parler de nouvelle dimension hybride Depuis plusieurs années, des expériences de restruc­ entre temps et espace. turation de l'environnement professionnel font appel Plus vite que les ménages, les entreprises raisonnent aux télécommunications. On peut citer notamment le en "temps réel" et "marché mondial" et semblent vou­ télétravail, dont les possibilités de généralisation loir gouverner le monde par-dessus les frontières. Les accompagnent l'effort d'aménagement du territoire, plus grands groupes industriels de télécommunication mais cela doit s'accompagner parfois de profondes et d'informatique investissent dans les médias, au rôle réorganisations dans l'entreprise. croissant dans la vie politique· et économique. Aux De nouveaux types d'entreprises "hors les murs" artistes et aux citoyens d'investir les médias profes­ ou "virtuelles" se constituent. Structurées en réseau, sionnels et... ménagers, pour exprimer des paroles dif­ elles préfèrent concentrer leurs investissements dans un férentes. système d'information, représentant véritablement En 1994, le seul produit multimédia vraiment répan­ l'outil support de leurs activités, plutôt que dans des du est le jeu vidéo. A deux dimensions, au contenu bureaux. Ces nouvelles formes ne commencent qu'à sommaire, il occupe une part croissante du temps de émerger mais elles préfigurent l'impact des télécom­ loisir des enfants. Faut-il avoir peur des jeux vidéo? En munications sur l'organisation des entreprises, lorsque fait, leur qualité s'améliore en migrant vers la vidéo et les télécommunications auront été perçues comme l'informatique. Les coûts baissant, les produits se rap­ l'instrument permettant tout à la fois de minimiser les prochent des simulateurs de vol sur lesquels s'entraî• frais généraux, d'accroître la productivité et la souples- nent les pilotes d' Airbus. Le xx1e siècle verra la multi- 69 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/J UILLET 1994 - · Journal du Bicentenaire

plication des logiques floues et des simulateurs reliés nouvelles facilités de communication des personnes et entre eux; deux joueurs, deux pilotes, deux cadres ou des idées à l'échelle planétaire, sur les identités cultu­ plusieurs familles se (télé)partageront alors leur expé­ relles. rience face à un son, une donnée ou une image. Déjà certains travaux de recherche, voire certaines stratégies 2.2 - Les fournisseurs d'équipements militaires ou commerciales, s'élaborent et se jouent non et de services de télécommunications dans un laboratoire, mais dans deux ou plusieurs simul­ tanément ; ainsi des chirurgiens en forment d'autres par Pour ce qui est de l'évolution des entreprises liées l'image. Bientôt tous les secteurs joueront de la télévir­ aux télécommunications, on peut se placer à deux tualité, comme Renault a créé sa première voiture vir­ points de vue, le premier étant la compétence qui reste­ tuelle, la Racoon, en 1993. ra aux fournisseurs d'équipements et le second les nou­ velles orientations que prendront les industries de ser­ 2.1.2 - La vie quotidienne vice. Dès qu'un savoir-faire se fixe, que ses produits se La vie quotidienne est désormais inséparable des normalisent, il vient à la portée des nouveaux entrants. nouveaux moyens de communication. Le téléphone et Or cela est particulièrement notable dans les télécom­ autres téléactivités prennent une place croissante, munications, puisque celles-ci se nourrissent de compa­ même en termes d'emploi du temps dans la vie privée. tibilité et donc de normalisation, mais c'est encore Le téléphone de poche, la radiomessagerie, les termi­ accru par le fait que l'industrie des équipements de naux portatifs ne laissent plus le moindre interstice à ce télécommunications n'est pas autonome en matière de réseau omniprésent. L'homme~ se retrouve toujours au composants. C'est ainsi que l'industrie européenne des centre d'une bulle d'échanges d'informations. terminaux (principalement vers le bas de la gamme) Les conséquences de cette évolution sont loin d'être doit, en permanence, se défendre face à ses concurrents toutes perçues. Par exemple, la sécurité des biens et des du Sud-Est asiatique. personnes pourrait s'en trouver largement améliorée, L'industrie européenne des équipements ne peut avec des répercussions sur le développement de l'urba­ alors que pratiquer une mise en valeur de ses compé­ nisation. Inversement, l'isolement et la vie privée ris­ tences propres et partir vers l'avant. Or le centre de la quent de se trouver peu ou prou agressés. compétence des fournisseurs d'équipements se situe sur Avec l'émergence de la domotique, le réseau de les deux pôles suivants : le traitement du signal et la télécommunications s'intègre dans le foyer maîtrise d'ensembles - particulièrement de logiciels - domestique : la gestion des tâches quotidiennes est complexes. Mais il faut ajouter que l'intelligence des contrôlée à distance, de l'arrosage des plantes au chauf­ réseaux, ou leur complexité, se joue désormais, partiel­ fage des locaux. La vie privée sera bientôt organisée lement tout au moins, autour des parties terminales des autour d'un réseau multisites, compatible avec l'occu­ réseaux. Le danger de perdre le contrôle de la fabrica­ pation de plusieurs espaces fixes ou mobiles. tion des terminaux en est rendu encore plus cruel. Ne Un exemple d'évolution intéressant la vie domes­ devrait-il nous rester que leur mise en œuvre? Nous tique concerne le téléachat. On observe actuellement avons ainsi l'obligation de mettre en œuvre chez nous aux Etats-Unis un développement véritablement explo­ des réseaux complexes, d'un côté parce que c'est utile sif de cette nouvelle forme de vente à distance. Cette pour notre propre efficacité et de l'autre, parce que cela facilité offerte aux consommateurs recèle sans doute assied et entretient notre compétence. des éléments de confort mais elle peut impliquer une Une particularité distingue encore le secteur des mutation des structures commerciales. télécommunications, des autres industries. Installés dans la majorité des entreprises et des Les grands projets industriels et les grands projets foyers des pays développés, les moyens de d'aménagement, autoroutes, chemins de fer, aéroports, télécommunications au sens étroit constituent un élé­ production et transport d'énergie, sont en général mar­ ment central de la vie quotidienne des gens. Si on qués par quatre caractéristiques : intègre les techniques audiovisuelles, cette proposition a) un temps de réàlisation très long, généralement plu­ devient plus évidente encore. A ce titre, ils traduisent sieurs années, l'ensemble des problèmes économiques et sociaux de b) pour assurer leur réussite, ils utilisent habituel­ la société. lement des technologies éprouvées, Les réseaux modifient les territoires de référence, c) ils vont souvent à contresens de l'évolution de la soit à l'échelle locale ou régionale (par la superposi­ société ; en particulier, ils se heurtent actuellement aux tion, par exemple, d'un territoire de réseaux au décou­ tendances écologiques. Exemple : lutte entre un projet page administratif préexistant et réunissant parfois des de tunnel et les défenseurs de la nature, territoires sans lien de contiguïté), soit à l' éçhelle inter­ d) une centralisation à partir d'un pôle national. nationale par le renforcement ou le développement de Tout au contraire, les télécommunications : liens d'affinités malgré les distances. On le vérifie déjà a) présentent une disponibilité quasi instantanée : en en constatant les effets géopolitiques des médias et des effet, avec leurs réseaux extrêmement maillés et l'utili- 70 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

sation de moyens comme les satellites, elles peuvent se l'emprise s'étendait sur une région puis sur le pays mettre en œuvre très rapidement, pratiquement (nation) tout entier. Cette évolution s'est poursuivie au n'importe où et n'importe quand, cours des dernières décennies jusqu'à la réalisation b) sont à l'avant-garde de la technologie, d'un unique marché mondial, obstacles réglementaires c) constituent, peut-être, la première "industrie lourde" et politiques mis à part. écologique; en effet, les télécommunications s'accom­ Pour prendre une image tirée de la physique, tout se pagnent, en général, d'économie d'énergie, de transport passe comme si, considérant des récipients contenant et autorisent une bonne utilisation du territoire (on peut de l'eau à des hauteurs différentes, on les mettait bruta­ tirer parti de tout l'espace, même les lieux les plus lement en communication: le niveau de l'eau va tendre reculés) ; elles autorisent les nouveaux modes de mana­ vers une hauteur identique dans chaque récipient, on gement des entreprises, verra se vider les vases les plus remplis, tout cela avec d) autorisent la disponibilité quasi immédiate et la un régime d'oscillation qui s'amortira avec le temps. décentralisation par un maillage très dense de tout le On peut concevoir que ce bouleversement permettra territoire. d'aboutir à un prochain équilibre encore plus satisfai­ sant, mais avant de l'atteindre nous devrons passer par des étapes et des crises d'un mécanisme très complexe. 3 - L'aspect économique et social Cette mise en relation des marchés, par les trans­ ports et les télécommunications, est la cause de cette Cette contraction de l'espace et du temps a été ren­ rupture avec l'équilibre passé en révélant des écarts de due possible par l'évolution spectaculaire des tech­ prix et de qualité intolérables : pour poursuivre notre niques et des coûts dans le secteur des transports et des image tirée du domaine alimentaire, les produits arri­ communications. Ces modifications, en se propageant, vent à maturité à des moments et à des prix différents ont contribué, par contrecoup, à la transformation de suivant les contrées ; ainsi les producteurs de tomates toute notre société. de Marmande voient arriver la production d'Espagne, En effet, s'il est une technique qui marque une solu­ voire de plus loin, trois semaines avant la leur et à bas tion de continuité avec le monde traditionnel, c'est prix. Leurs clients traditionnels se détachent d'eux d'abord celle des télécommunications. Au centre d'un aussi bien par l'attrait de primeurs plus précoces que véritable système nerveux, l'homme moderne vit dans par l'intérêt économique de prix plus bas. Souvent, le un univers profondément modifié. Apportant une nou­ consommateur est gagnant, car il peut ainsi bénéficier velle relation avec l'espace et le temps, les télécommu­ soit de produits qui lui était inconnus (avocats, nications provoquent un bouleversement des modes de mangues, kiwis), soit d'importantes baisses de prix tra­ vie comme des modes de production des richesses. duisant les conditions économiques et sociales des lieux de production. 3.1 - Quelques aspects économiques Il peut s'ensuivre des conflits, des représailles, des faillites et du chômage. Cette évolution a en effet mis Dans le passé, lorsque le transport, que ce soit celui en relation, ou plutôt en contact, des sociétés aux civili­ des biens des personnes ou celui de l'information, était sations, aux cultures, aux religions, aux niveaux de vie coûteux et donc rare, voire impossible, l'espace de vie incompatibles, qui chacune était plus ou moins en équi­ et d'activité se limitait au village. Ainsi le monde libre dans les limites de son microcosme. s'était constitué en de nombreux microcosmes, plus ou Aujourd'hui, les marchés isolés d'autrefois sont moins isolés, qui avaient souvent abouti à des opti­ devenus interdépendants quasiment en temps réel, mums (équilibres) locaux qui demeurèrent très stables grâce aux réseaux de transmission de données qui re­ au cours des années et des siècles passés. Une grande lient toutes les places entre elles, vingt-quatre heures ville de province pouvait ainsi vivre avec les produits sur vingt-quatre. Le chômage en Occident, la montée provenant de la campagne voisine à qui, en retour, elle des dragons asiatiques sont des oscillations qui tradui­ fournissait aussi bien les produits fabriqués dans ses sent la marche vers un autre équilibre, lequel ne sera ateliers que les services d'administration et de gestion pas nécessairement pour nous plaire... 1 nécessaires à la vie en commun. La concurrence, bien Cette crise, qui provient de la contraction de l'espa­ sûr, n'était pas absente, mais le nombre d'acteurs étant ce et du temps par l'évolution des techniques des trans­ réduit, ces acteurs se connaissaient, un équilibre stable ports et des télécommunications, se résoudra certaine­ pouvait se dégager et s'instaurer. ment aussi grâce aux services que ces domaines Dès l'émergence des transports (chemin de fer, rendent ou vont rendre possibles. marine à vapeur) et des cdmmunications (télégraphe puis téléphone), on a assisté à une double réduction, du 3.2 - Les enjeux sociaux prix et des délais, qui a permis une première mise en relation, progressive, de cette multitude de marchés, Les télécommunications sont étroitement imbri­ jusque-là plus ou moins indépendants les uns des quées à l'ensemble des activités quotidiennes des autres, et leur transformation en un marché dont hommes. Par leur rôle économique elles participent 71 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

directement à l'emploi, par leurs potentialités tech­ l'informatique et de l'audiovisuel. Dans les pays indus­ niques elles ouvrent des horizons nouveaux en matière trialisés, la croissance la plus forte est concentrée dans d'éducation et de formation professionnelle, par leur le tertiaire, et plus particulièrement dans les entreprises omniprésence, enfin, elles modifient intimement la informationnelles à la faveur du développement de ser­ société. Les phénomènes généraux d'isolement, comme vices à valeur ajoutée. Il n'est d'ailleurs pas artificiel l'augmentation du nombre de personnes seules, rendent d'intégrer dans ce bilan une fraction importante de la présence du téléphone encore plus importante et ren­ l'industrie du logiciel dans laquelle l'Europe occupe forcent l'impact social des télécommunications. une position forte, ainsi que le développement des ser­ Il a déjà été discuté du double rôle économique des vices audiovisuels interactifs et à péage avec son télécommunications : d'une part, industrie autonome en environnement télématique. forte croissance, maintenant à ce titre une certaine offre Les services à valeur ajoutée constituent finalement d'emplois, limitée toutefois par la forte productivité du un immense domaine aux contours plus ou moins bien secteur ; d'autre part, facteur d'entraînement et de définis qui allie une offre de services de télécommuni­ développement de toute l'économie et donc favorisant cations "purs", délocalisés, conjointement avec une indirectement la création d'emplois de façon diffuse, offre supplémentaire de traitement de l'information. principalement dans le secteur tertiaire. Ces services vont de l'offre de messagerie vocale ou Le développement des réseaux témoigne d'une pro­ écrite jusqu'à des offres de programmes vidéotex, de fonde déstabilisation des situations anciennes et il réservation de voyages ou d'hôtels, de télépaiements, pourrait avoir pour corollaire une fragilité des nou­ de banques à domicile, de traductions, de programmes velles configurations qu'il peut susciter. Ce qui semble éducatifs, etc. nouveau aujourd'hui, c'est que'les avantages acquis par Ces nouveaux métiers générateurs de richesses et les réseaux pourraient être éphémères et volatils. Mais créateurs d'emplois ont pour caractéristique d'être arti­ au fond, faits sociaux et spatiaux ne sont-ils pas intrin­ culés de façon stratégique avec les télécommunications. sèquement évolutifs et situés dans une dynamique inin­ Si leur poids économique est encore modeste, leur terrompue? croissance annuelle atteint aujourd'hui des taux fabu­ leux de plusieurs dizaines de pour cent. Parmi les déve­ loppements exemplaires, il faut citer le succès du 4 - l'aspect culturel et de civilisation Minitel en France, qui a permis la création directe de dizaines de milliers d'emplois. 4.1 - Télécommunications et société L'économie planétaire L'espace culturel C'est bien entendu dans le domaine économique que les effets du développement des télécommunica­ Il peut paraître paradoxal de rechercher des enjeux tions semblent les plus immédiats. Le secteur directe­ culturels à une technique purement matérielle comme ment concerné est vaste : en termes de métiers, le pro­ les télécommunications. Pourtant, c'est le développe­ grès technique rend moins tranchées les interfaces, ment de moyens de télécommunications pris au sens d'une part, entre exploitants téléphoniques, prestataires large qui constitue l'outil principal permettant la diffu­ de services informatiques et câblo-opérateurs et, sion de la culture et des traditions spécifiques et qui d'autre part, entre les industries des télécommunica­ permet finalement la création originale. Ce sont en par­ tions, de l'informatique et de l'audiovisuel. En outre, tie les infrastructures de télécommunications qui font la les enjeux dépassent le simple effet économique direct différence entre les pays culturellement enclavés et du secteur : il convient en effet de prendre en compte ceux dont le rayonnement s'étend sur toute la planète. un effet indirect d'entraînement sur l'ensemble de Il semble nécessaire d'intégrer une culture de réseau l'économie. à la culture générale, afin d'optimiser l'usage de ces L'effet indirect du secteur des télécommunications remarquables outils et ainsi de permettre le développe­ est peut-être plus important encore : il commande le ment de nouvelles-opportunités économiques. En effet, développement de toute l'économie et constitue par les marchés deviennent mondiaux, évolution qui pour­ exemple une condition essentielle au décollage des rait présenter quelques inconvénients graves s'ils pays en développement, et donc leur intégration· à n'étaient corrigés par l'apprentissage et le développe­ l'économie planétaire. Dans les pays industrialisés, ment de la faculté de vivre et de travailler en utilisant l'existence d'infrastructures de télécommunications ces réseaux pour tirer un parti avantageux des évolu­ performantes est indispensable aussi bien au dévelop­ tions géo-économiques mondiales. La perception des pement des grands groupes industriels qu'à l'essor des interactions humaines à l'échelle de la plan:ète a été entreprises dynamiques, et conditionne l'émergence de considérablement modifiée, et cela ouvre des opportu­ nouveaux métiers. nités et des potentialités inédites pour des collabora­ Les conséquences de l'évolution technique portent à tions économiques étroites entre personnes et espaces la fois dans les secteurs des télécommunications, de distants. 72 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

Nous allons maintenant traiter de l'occupation de l'espace et de notre territoire en examinant, de façon A GRANDE VILLE, contrairement à tant de dia­ contrastée, le cas des grandes métropoles et celui des L gnostics pessimistes, offre de bonnes conditions villes moyennes et des zones rurales. de développement futur. Encore, faudra-t-il gérer ces immenses agglomérations. 4.2 - Les réseaux urbains Conflits d'intérêts dans les grandes métropoles Le développement de grandes métropoles en Europe et dans le monde est un phénomène récent : il remonte Réunir des millions d'hommes sur un étroit espa­ au milieu du XIXe siècle et a suscité des polémiques où ce et investir dans les grands équipements dont ils s'opposent la ville, lieu de liberté, d'innovations (scien­ ont besoin provoque nécessairement de graves tifiques, techniques, morales, culturelles) et de cos­ conflits qu'il faudra gérer au mieux, en particulier mopolitisme, mais aussi lieu de débauche et de perdi­ par la maîtrise des divers réseaux urbains. tion, et la campagne saine, bonne et salutaire. Comme ses voisines, la population française se Conflits dans l'espace concentre de plus en plus dans les villes, et dans les grandes villes : 6 Français sur 7 vivent dans des centres Un grand chantier urbain (nouvelle autoroute, urbains, ainsi que 1 agriculteur sur 4. Cependant, parking, théâtre, centre commercial...,) profite à l'attention de l'opinion est sans cesse attirée sur l' ave­ beaucoup mais gêne aussi. Les Américains ont sou­ nir des zones rurales et les Français semblent prêts à vent donné l'exemple de mouvements de protesta­ sacrifier beaucoup pour assister les quelques paysans tion NIMBY (Not In My Back Yard). qui y vivent encore. Outre les problèmes posés par l'économie des Conflits dans le temps grandes métropoles et la gestion des intérêts et des conflits au sein de ces immenses agglomérations (voir La demande d'équipements urbains est devenue encadré), il est utile d'apprécier l'importance cruciale aujourd'hui principalement individuelle : elle est le des grands réseaux urbains. fait de particuliers ou de promoteurs intéressés par le court terme ; en revanche, l'offre d'équipements Les réseaux urbains de l'avenir est du ressort de l'autorité publique _qui doit tra­ vailler pour le long terme. Des conflits chro­ La thématique urbaine sera fondamentale pour le nologiques sont ainsi inévitables. XXIe siècle, et toutes les techniques devront être utili­ sées de manière optimale au service de la ville. Les réseaux, tous les réseaux techniques méritent une atten­ tion toute particulière dans ce contexte. économie postmoderne, d'une part, la marche vers une On peut aisément imaginer combien le fonctionne­ confédération ou une fédération européenne, d'autre ment urbain pourra bénéficier d'une meilleure mise en part, vont favoriser considérablement les grandes œuvre des divers réseaux territoriaux, et du rôle tout métropoles : peut-être faut-il voir là une explication des particulier de la circulation des informations au service obstacles qui se multiplient devant l'intégration euro­ des autres réseaux techniques puisqu'elle ouvre des péenne et la sortie de la crise. fonctionnalités spécifiques dans ces autres réseaux. Dans la distribution d'eau potable par exemple, le trai­ 4.3 - Les villes moyennes et les zones rurales tement de mesures de débits, pressions, qualité, par dif­ férents capteurs répartis dans le réseau, serait impos­ Jacques Voisard, président du GERI (Groupe sible sans la transmission instantanée permise par les d'étude et de réflexion interrégional), emploie une for­ télécommunications. Les réseaux d'informations joue­ mule choc : "Peut-on parler d'aménagement du terri­ ront donc un rôle fondamental : faciliter le fonctionne­ toire, n'y a-t-il pas lieu de s'interroger plutôt sur sa ment des services de transport, de gestion urbaine; cela reconquête et sur sa restructuration?" à côté d'autres services aux habitants, directemen't à La question intéresse la nation, les collectivités, les base de télécommunications :._ télésurveillance, téléges~ entreprises et chaque citoyen. Le sujet est à l'ordre du tion, téléformation. jour; les alertes électorales ou sociales se font de plus Il faut noter que la métropolisation et la polarisation en plus nombreuses, et une absence de réponse entraî• des activités sortiront renforcées par les faits indiqués nerait un abandon qui menace notre conception de la plus haut : un fonctionnement optimal des réseaux démocratie. techniques territoriaux urbains repousse bien plus loin Nous ne sommes pas les seuls à connaître les inter­ le niveau de complexité qui rendrait impossible toute rogations de fond sur notre avenir commun. qualité de vie dans les villes géantes. L'Allemagne pour ne citer qu'elle a entamé un débat La crise actuelle due au développement d'une semblable à l'occasion de sa réunification. 73 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 - Journal du Bicentenaire

La construction européenne ne peut que nous inci­ que l'accroissement de capacités techniques. En effet, ter à accélérer la réflexion et nos choix, d'autant plus la capacité en offres de services se révèle plus structu­ que la France est le seul pays de l'Union européenne a rante que les infrastructures de réseaux, et l'étude être partie prenante dans les trois dimensions : médi­ comparée du trafic, en nature et en volume, montre terranéenne, continentale et atlantique. que, à niveau d'équipement équivalent, la consomma­ Ce sont désormais les localisations des activités tion dépend fortement de particularités régionales tertiaires qui vont en grande partie modeler notre pays habitat, mode de vie, etc. et en particulier nos zones rurales. Il faut recomposer le territoire par une déconcentration des activités, notamment tertiaires, et un développement urbain Conclusion éclaté en réseau : le développement urbain articulé en réseau de villes, grandes, moyennes ou petites, sera la Notre futur sera lié au règne de l'intelligence alors meilleure réponse à la désertification du territoire. Au~ que notre passé récent a été celui de la mécanisation ; delà d'un développement local, précaire car abandon­ mais cela passe par une nouvelle perspective, l'actuel­ né à lui-même, il pourra s'appuyer sur un redéploie­ le datant de la Renaissance. ment de fonctions de la société liées au progrès et à la Ce règne de l'intelligence et de la créativité modernité. devrait, selon certains philosophes comme I. Toffler, C'est une volonté dans l'accomplissement de conduire à une nouvelle société en réseaux, où l'infor­ laquelle les télécommunications et les transports mation ne serait plus la propriété de quelques-uns, auront un rôle primordial à jouer. En particulier, les mais l'apanage d'un groupe. Parallèlement, la globali­ télécommunications, dont les- tarifs deviennent de sation des marchés, qui est le phénomène principal de moins en moins dépendants de la distance, seront l'économie de la fin du xxe siècle, verrait son anti­ l'instrument fédérateur de futurs réseaux de villes. pouvoir dans la création de microcellules écono­ Les télécommunications devraient permettre de miques à l'échelle mondiale capables, contrairement remettre les villes à la campagne ou plus précisément aux mastodontes actuels, d'une créativité débridée, de maintenir une part notable de la population dans les génératrice permanente de services nouveaux. villes moyennes ou à la campagne. Cet objectif peut Les télécommunications ouvrent la porte d'un uni­ être atteint par des actions dans plusieurs domaines ; vers de créativité et permettent une modification pro­ nous pouvons en citer, en premier lieu, le télétravail, fonde des mécanismes économiques. Parallèlement, travail à distance, qui peut prendre diverses formes on assiste à une réduction du pouvoir de l'Etat local et telles que le travail à domicile ou le travail dans un à la naissance d'une nouvelle culture qui menace et local, public ou privé, où se retrouvent les télétra­ efface progressivement la culture nationale, cependant vailleurs rattachés à des entreprises différentes et où ancrée dans la langue. ils utilisent des terminaux en communication avec dif­ L'analyse de ce phénomène de globalisation férents centres de traitement de données pour des acti­ montre à quel point les télécommunications jouent un vités de secrétariat, de traduction, d'action commer­ rôle clé dans cette évolution, tout en en bénéficiant ciale, de comptabilité, etc. Des actions pourraient largement. En effet, avec des échanges d'information aussi être menées dans le domaine du télé-enseigne­ en quelques millisecondes, les télécommunications ment et dans le diagnostic et la surveillance médicale ont, en fait, raccourci les distances, et ce qui était à domicile. rendu possible à l'échelle d'un pays par les transports modernes le devient au niveau mondial dans des Dualité : concentration-délocalisation conditions beaucoup plus performantes. Au cceur de la troisième révolution technologique, Notons une particularité des télécommunications : le secteur des télécommunications connaît aujourd'hui elles autorisent la délocalisation d'actions, mais géné­ un renouvellement profond à l'échelle de la planète : ralement celle-ci s'effectue à partir et au-delà d'un déréglementation, progrès techniques, évolution des lieu central lourd et important. Ainsi, par exemple : métiers, mutation ·du paysage industriel. Par leur carac­ - un grand hôpital disposant d'installations complexes tère universel, elles embrassent des enjeux géopoli­ peut être le lieu central d'où l'on pilotera la télésur- tiques. Instrument décisif de développement, les télé­ veillance de malades à domicile ; · communications favorisent le " décollage" économique - la télévision permet le spectacle à domicile, et donc des pays du tiers-monde et apportent ainsi un élément délocalise à l'extrême, mais obtient ce résultat à partir de stabilité et de prospérité à l'échelle planétaire. de moyens importants et très concentrés : régie, pilo­ Facteur de communication par excellence, elles consti­ tage de chaînes, etc. tuent enfin un moyen privilégié d'établir un trait Il faut souligner l'importance, pour les collectivités d'union entre toutes les nations et participent de façon locales et territoriales, de privilégier leurs compé­ déterminante à " la contraction de l'espace et du tences en services et leurs capacités d'adaptation à temps". l'évolution des marchés, plutôt que de ne poursuivre 74 • LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 -----~------~ - ~~~

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BICENTENAIRE DE L1ÉCOLE POLYTECHNIQUE LE GRAND COLLOQUE DU BICENTENAIRE • DU SIÈCLE DES LUMIÈRES AU 21° SIÈCLE: PROGRÈS ET RUPTURES, QUELS FUTURS POSSIBLES? • RAPPORT TECHNOLOGIES, ÉCONOMIE, SOCIÉTÉ · PERSPECTIVES POUR LE 21 e SIÈCLE

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RAPPORT TECHNOLOGIES, ÉCONOMIE, SOCIÉTÉ : PERSPECTIVES POUR LE xx1E SIÈCLE

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76 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

COLLOQUE ENTREPRENDRE "SCIENCE ET DÉFENSE" des 17 et 18 mai 1994 Exposition-spectacle Séance d'ouverture Cité des Sciences et de l' Industrie

ans le numéro de mai de du 17 mai au 15 novembre La Jaune et la Rouge, il a D été rendu compte des Dans le numéro de mai dernier La Jaune et la Rouge a déjà donné quatre thèmes scientifiques présen­ diverses informations sur l'importante exposition-spectacle tés lors de "Science et Défense" Entreprendre, présentée par la Cité des Sciences et de l'industrie de la 1994. Cette présentation a été pré­ Villette. Son inauguration a eu lieu le I 9 mai à 18 heures. cédée d'une séance d'ouverture . A la suite du président David, Christian Marbach a prononcé une qui a permis d'évoquer rapidement allocution dont on trouvera ci-dessous de larges extraits. les problèmes plus généraux de géostratégie et de l'évolution des moyens des Armées. Après une 'ENTREPRISE est une des apparaît dans les médias sous des introduction de l'ingénieur général structures essentielles de la formes tronquées, elle n'est que Calenge, directeur adjoint de la L vie économique et sociale ; très peu l'objet ou le sujet DRET et une allocution du général elle l'est par sa fonction: créer des d' Œuvres artistiques, pièces de Marescaux, directeur général de richesses, comme par son essence : théâtre ou films. l'X, M. Fillon a prononcé un dis­ former une collectivité. Si on peut Comme si, lieu de vie obligé de cours où le ministre de la toujours discuter, à bon droit, sur la majorité de la population active, Recherche et des Universités a mis sa structure, sa taille, son organisa­ pendant la majorité des heures non en exergue le lien entre la Science tion, sa relation plus ou moins consacrées au sommeil, et ossature et la Défense. Après quoi, animée grande à l'Etat, le caractère plus ou de notre monde économique par M. Paul Marie de la Gorce, une moins complet des biens et ser­ qu'elle a élargi aux confins de la table ronde organisée en commun vices qu'elle doit gérer, force est planète en globalisant toutes les par la DRET et le groupe X­ de reconnaître qu'elle s'est impo­ technologies, elle était ensuite Défense a permis à J.-L. Gergorin sée - incontournable - même dans déposée au vestiaire de nos pen­ (66) 1 de brosser un tableau du des mondes où l'on ne parlait que sées ... cadre géopolitique actuel et des d'Etat et de plan, et qu'elle sert de Une trop grande discrétion dans risques qu'il comporte et à l'amiral modèle, même dans des domaines la connaissance et l'information Durteste (58)2 de traiter de l'évo­ où le "Service public et le service sur l'entreprise pousse à l'incom­ lution des moyens nécessaires aux du public" - pour reprendre le préhension, elle laisse, en particu­ Armées tant dans la préparation et titre de notre colloque de la fin lier, sur les bords du chemin de la conception que dans la conduite avril - étaient autrefois confiés à l'acculturation scientifique, tech­ des opérations. des structures de nature totalement nique; industrielle, une foule de Le général de C.A. Brutin administrative, puisque l'entreprise jeunes à qui personne n'a expliqué (59)3 a souligné les conséquences est de plus en plus installée dans les équilibres fondamentaux d'une sur le plan humain de cette évolu­ les secteurs de la santé, de l' éduca­ boulangerie ou d'un garage - alors tion. M. Lothar Ruhl, ancien secré­ tion, de la communication, de la comment leur présenter la dialec­ taire d'Etat à la Défense de la culture. tique d' Air France ou les consé­ République fédérale allemande et L'entreprise est partout. Elle quences de l'accord sur le M. John Roper, directeur de mérite donc d'être connue, expli­ GATT? ... l'Institut d'études de sécurité à quée, présentée : il s'agit là d'une , Il faut faire connaître davantage l'UEO, ont donné une connotation évidence. Et pourtant, si tout natu­ l'entreprise. C'est un élément de la européenne à cette table ronde au rellement, elle est l' occasion culture scientifique, technique, cours de laquelle est également d'innombrables livres, (combien, industrielle - et de la culture tout intervenu M. P.Y. Le Febvre de sur ce sujet, dans votre très riche court. Il faut expliquer ses fonc­ Saint Germain (55). médiathèque?) colloques, ren­ tions et ses différentes approches, 1 - Délégué du président de Matra contres (et nous en avons rajouté l'entreprise qui a un métier, achète, pour les Affaires stratégiques. quelques-uns cette année), elle est transforme et vend, l'entreprise qui 2 - S/chef d'état-major à l'état-major très peu expliquée à l'école lors de s'achète et se vend, l'entreprise qui des Armées. l'enseignement primaire ou secon­ naît, vit et meurt, l'entreprise qui 3 - Major général de l'armée de Terre. daire, elle est finalement très peu divise parfois et rassemble sou­ "présentée" au grand public, elle vent. Il faut expliquer sa dimension 77 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 - Journal du Bicentenaire

d'autres sur le cours des choses et des institutions où ils vivaient - les Bertin, Citroën, Guillaumat, Hermès. Non pas pour leur graver w ë2 des médailles (nous l'avons fait t;; :::i cette année pour quelques X parmi 0 ~ :_, les plus illustres), mais pour tirer 0 des leçons fécondes de cette analy­ tü V> se et proposer des perspectives à t: a'i tous nos concitoyens. ~ V> Je crois profondément à la 0 nécessité de mieux faire connaître ' W >-u l'entreprise, et j'accepte volontiers z < que cela se fasse avec diversité et §"' éclectisme - puisque après tout, il y a diversité des produits, des ser­ ""~ < vices, des fonctions, des messages. <1i> Diversité des portraits : le rôle joué par Jean Bertin, inventeur, techno­ logue, prophète consumé jusqu'à l'épuisement par sa foi dans le coussin d'air et l' Aérotrain, diffère du rôle joué par Emile Hermès, w ë2 t;; habile et perspicace observateur de :::i son marché et artisan prêt à se 0z ::; transformer en entrepreneur. 0 tü Diversité des comportements : V> t: André Citroën et Pierre Guillau­ a'i mat, tous deux brillants polytech­ ~ V> niciens, tous deux attentifs à servir 0 ' W>- l' Etat, y compris en contribuant u avec force à la fabrication des z ~ armes, obus, pendant la Première § Guerre mondiale, arme nucléaire -g g après la Seconde, se sont ensuite < <1i> orientés vers des voies diver­ gentes ... Diversité, aussi, des moyens de En haut: présenter l'entreprise, qui sont Espace Berlin, l'une des séquences faisant connaître les services offerts par l'entreprise. nécessairement innombrables, Ci-dessus: compte tenu de l'hétérogénéité des Espace Hermès, témoignage sur la qualité du travail artisanal au sein de l'entreprise. niveaux de connaissance des indi­ vidus. D'où une approche kaléido­ scopique qui, sans se substituer abstraite (prix, coûts de revient, des personnes, articulation entre aux parents ou à l'école - pour les devises, cours d'action, chartes nécessité et aspiration, entre indi­ plus jeunes, sans se substituer à la d'organisation, style Sema Group) viduel et collectif, confiance et · formation permanente et utilitaire­ et montrer comment cette dimen­ vigilance, partenariat et concurren­ ment ciblée, pour tous, doit inciter sion se nourrit de milliers de gestes ce, pensée et action, réserve ou à y revenir. A Jules Verne, Hetzel, concrets et de volontés indivi­ engagement ("tous acteurs!"). Il son éditeur donnait comme mot duelles, comment l 'aventure faut mettre à leur juste place tous d'ordre : "Instruire pour le plai­ humaine est indissociable de la les acteurs de l'entreprise - et bien sir". Ce plaisir, on peut le trouver création génératrice de progrès. Il sûr pas seulement les polytechni­ dans les expositions universelles, faut en expliquer, sans les occulter ciens - tout en reconnaissant le rôle dans les écomusées, dans les par une naïve idéalisation, les exceptionnel de ceux qui se sont musées Schlumpf ou les portes contradictions : comme toute un moment trouvés placés, par ouvertes des entreprises (nous société, l'entreprise vit tous les leurs mérites ou le hasard, en situa­ avons obtenu de nombreuses entre­ problèmes de société, juxtaposition tion d 'influer davantage que prises françaises, dans toutes les 78 LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

provinces, qu'elles ouvrent leurs portes à l'occasion de l'exposition itinérante sur la technologie, à l'occasion du tour de la France par ces deux enfants de la Révolution que sont le CNAM et l'X). On peut ë2 t;; ::i le trouver dans les salons profes­ 0 ~ sionnels comme dans les émissions :., de télévision. On peut le trouver 0 t;; dans les films - très peu de films à V> t: vrai dire, trop peu, présentent 6i Sl l'entreprise et l'entrepreneur, V> l'ingénieur et l'ouvrier dans leur 0 '"'f- réalité, et ceci est une vérité bien u z paradoxale alors que le premier < film réalisé par Louis Lumière, il y ~ a cent ou quatre-vingt-dix-neuf ] c ans, avait pour titre et sujet "la < 19 sortie des usines". On doit le trou­ ver à la Villette, ce lieu qui a été Espace André Citroën, séquence sur I' AX. conçu, afin "de mieux comprendre le présent pour mieux gérer le futur", proposait Maurice Lévy... cette maison -, pour le Matin des A savoir, il faut être positif en Vous me direz, pourquoi un Molécules en 88 où l'on croisait toute circonstance, "Croire au spectacle? Pourquoi un spectacle Lavoisier - encore l'actualité com­ positif", dit Lucien Leuwen, le encore plus spectaculaire qu' une mémorative - ou les Savants et la héros polytechnicien de Stendhal, exposition? Parce que l'entreprise Révolution en 89. ainsi orienté par ses années à est un théâtre avec son jeu de rôles, Dans les "Savants et la l' Ecole où il connut - je cite - "un où se jouent comédies ou drames, Révolution", de vrais acteurs par­ travail ardu de tous les instants, style La meilleure part, La belle laient, jouaient, dansaient, nous l'enthousiasme de la science, équipe, Le crime de Monsieur rencontrions Monge, Condorcet, l'amour pour la liberté, la généro­ Lange, ou Dallas? Plutôt, parce Fourcroy, ils nous interpellaient au sité naturelle pour la première jeu­ que la formule du théâtre est sans milieu des planches de l'Encyclo­ nesse'', toutes valeurs positives, doute parmi les plus propices à pédie, des reproductions du télé­ avant même qu' Auguste Comte ne exprimer la diversité et la multipli­ graphe de Chappe, des portraits de fasse un substantif de cet adjectif. cité. Si Le Fil d'argent me paraît Pinel ou d'Oberkampf, des cornues A savoir, l'Etat et l'individu plus délibérément analytique et de Lavoisier, des maquettes doivent trouver de nouveaux didactique, Entreprendre conduit d'aérostats ... modes de collaboration, ou de vie à privilégier davantage l'approche Ils nous rappelaient, par leurs en commun, élaborer un nouveau par l'intuition et la synthèse ; com­ dialogues et leurs discours, un cer­ contrat social. Une fois l'Ancien plémentaires, différentes : il n'y tain nombre de vérités que le Régime démoli - en 1789 - une pas un seul style dans la maison de Bicentenaire de l'X nous donne fois un nouveau monde apparu la culture scientifique et écono­ l'occasion de rappeler, ici, légiti­ avec la chute du Mur de Berlin, mique. mement - puisqu'on y parle de deux siècles plus tard, comment Entreprendre a donc pris la l'entreprise. créer un nouveau consensus, si ce forme d'un théâtre avec ses auto­ A savoir, les sciences apportent n'est pas, dans la fidélité aux mates - clin d'œil à Vaucanson, le le progrès ... valeurs fondamentales (pour la contemporain de la création du A savoir, l'éducation est une Patrie, les Sciences et la Gloire), CNAM et de l'X. Elle propose un nécessité vitale, l'éducation de en construisant des administra­ cheminement avec la présentation tous comme la formation des tions, des entreprises, des collecti­ de portraits, bien sûr validés par élites. Créer en 1794 l'X, l'ENS, le vités à la fois communautaires et leurs proches ou les entreprises qui CNAM, Langues o, faire tout ceci ouvertes sur le monde? Des entre­ les ont parrainés; elle devient en quelques mois alors même que prises, en particulier et surtout, ensuite spectacle où la Cité, avec la République était en danger et puisque ce sont elles qui nous l'appui du Studio K, fait de nou­ que manquaient soldats et salpêtre, réunissent ici, pour parler d'entre­ veau la preuve de sa capacité à dis­ n'est-ce pas un formidable signe prise, et entreprendre à notre tour? traire, instruire, surprendre, comme d'espoir que nous pouvons rappe­ - j'étais alors aux commandes de ler ou répéter? ... • 79 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUI N/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

POLYTECH*

A ]AUNE ET LA ROUGE avait Il y eut certes à faire face à dans son numéro d'avril quelques aléas surtout d'origine L rendu compte de l'inaugura­ atmosphérique (heureusement sans tion des cérémonies du Bicente­ graves conséquences) comme à naire par le Président de la Poitiers où les toilages résistèrent République. Cela se passait le mal au vent déchaîné. 10 mars dernier à Palaiseau. A cette occasion l'exposition avait Polytech offre à ses visiteurs été dressée dans la cour d' honneur deux pôles d'intérêt majeur. afin de recevoir sa visite en avant­ première. 1 - Les "Beaux problèmes "

La caravane Polytech (pas Avec la présentation de 29 exem­ moins de 7 semi-remorques de ples de recherche et de technologie 35 tonnes) devait par la suite, entre auxquels se confrontent actuelle­ le 10 mars et le 28 mai, parcourir ment les laboratoires de recherche 5 000 km en s' arrêtant durant trois français, illustrés et mis en scène jours dans la plupart des capitales sous forme vidéo (images réelles et régionales. Son objectif? Aller à la images de synthèse), audio (résu­ rencontre du public, surtout des més décisifs d'Odile Monchicourt, 10 mars 1994, premier jour à Palaiseau. jeunes pour promouvoir la chroniqueuse-sciences de France recherche, la technologie et la for­ Inter/France Info), maquettes, mation scientifique et pourquoi résumés artistiquement présentés POLYTECH pas ? éveiller des vocations, en (enluminures de Virginie Enlart). écho à son titre : Date Etape "Vocations sciences, L'exposition fait découvrir, par passion technique". exemple, comment des ingénieurs mars 12-13-14 DIJON se sont lancés dans la construction 16-17-18 MARSEILLE Polytech a connu un franc suc­ du plus grand pont à haubans du 20-21-22 MONTPELLIER cès d' affluence dans la maj01ité des 24-25-26 TOULOUSE villes visitées, le record apparte­ *Du 10 juin au 10 septembre au Palais 28-29-30 BORDEAUX nant à Lille avec 30 000 visiteurs. de la Découverte, (lire aussi page 9) .

avril 01-02-03 POITIERS 05-06-07 LIMOGES 09-10-11 CLERMONT- FERRAND 13-14-15 LYON 1 7-18-19 RENNES 21-22-23 NANTES 25-26-27 ORLÉANS 29-30-01/05 CAEN

mai 03-04-05 ROUEN 07-08-09 LILLE 11-12-13 AMIENS 1 5-1 6-1 7 CHALONS/ MARNE 19-20-21 BESANÇON 24-25-26 STRASBOURG 28 PALAISEAU "'ci juin 10 PARIS L Rouen devant l'Hôtel de Ville, le 3 mai. 80 LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Journal du Bicentenaire

monde (le Pont de Normandie). Comment exploiter écologique­ ment un gisement inondable à forte ------tl------;-- teneur en uranium (Cogema). Coinment achen~ine~e des fonds sous-manns, ou regne une pression de 1OO atmosphères à la surface d'une mer houleuse (Coflexip). Comment, par carotta­ ge, les ingénieurs arrivent à déter­ miner l'emplacement et la taille des réservoirs de pétrole (Total), quel est le projet choisi par le gou­ vernement ukrainien pour la démo­ lition de la centrale de Tchernobyl (CGE), ou comment on arrive à "'ci amortir les vibrations. des plaques d'acier de façon à atténuer le bruit des machines (Usinor Sacilor), comment approcher par l' électro­ nique les performances des réseaux de neurones du cerveau humain, etc.

2 - La rencontre avec les principaux acteurs de la formation : CNAM, Ecole polytechnique, ANVAR, ON/SEP. .. , et les informations pratiques sur les filières scientifiques et techniques offertes sur la région

Autour de cette exposition, et "'ci pour concrétiser le partenariat recherche-industrie-enseignement, un ·programme de journées portes ouvertes dans des laboratoires ou des entreprises de pointe avait été mis en place.

Polytech et son camion colpor­ teur offraient aussi l'occasion au public de se rendre sur les lieux m~mes de grands défis technolo­ giques. • De haut en bas : • Lille le 7 mai. • Sous vitrine Le livre Monde, Cogema (Histoire de la science et de l'écrit à tra­ vers les siècles). Réalisé par Jack Vanarsky et conçu pour !'Exposition "'ci internationale de Séville. • En enfilade, à gauche, vidéo des "Beaux problèmes". 81 LA JAUNE ET LA ROU GE, JUIN/JUILLET 1994

------VIE DE L'ASSOCIATION

GROUPES X APPEL À TOUS LES ARTILLEURS X-TOULOUSE (G .T.X.) - 1----c [es arclï ives des différentes écoles d' Artillerie de 1940 ont été 3 et 4 seotembre - - regroupées après juin 1940 à Nîmes. Après l'occupation de la "zone 0 Visite de l'Observatoire du Pic du Midi libre" en novembre 1942, les Allemands s'en emparèrent, les mirent 28 septembre dans un train à destination de l'Allemagne ... et ce train fut détruit Date de la création de l'Eco le polytech­ lors d'un bombardement, ainsi que son contenu. Il n'y a donc prati­ nique quement plus aucun document sur les écoles qui ont formé des mil­ Anniversaire à Toulouse ; des manifes­ liers d'artilleurs. tations seront organisées par le GTX Samedi 15 octobre Aussi est-i l demandé à tous ceux qui sont passés par ces écoles Visite des "9 écluses" de Béziers (avec (Fontainebleau, Poitiers, Biscarosse, Nîmes ... ), jusqu'en 1942 de le groupe de Montpellier) donner gracieusement, soit au Service historique de l'armée--de Vendredi 28 octobre Terre à Vincennes, soit au Conservatoire du musée de !'Ecole J L'environnement- Dîner débat d'artillerie de Dragu_ignai: tous l~~s 1_G{Qç 1.u:neftts=

X· BANQUE le ~ec rétalre M. PEYRAUD (fdl au suivants : 93.02.71.Q9 , le ~ri killlkil envirqn 11 Jmirs en janvier 11 200 ans de banque : Une aortie est prévue le 2'.l qu 24 1995 i bilan et p1mp11<;tives européennes 11 juillet, sous forme de visite commentéfl Inde du N<>rd et Népal 13 jours vers mercreili 19 octobre 1994 à 17 h dans des villages de la Valléfl de la mars 1995; Tinée. Italie du Sud "les Pouilleff" 9 jours en Auditorium de la B.N .P., avril 1995 ; 1 -3, rue Laffitte Syrie environ 10 jours mai-juin 1995, 75009 Paris CROUPE PARISIEN DES X 12, rue de Poitiers, PROMENADE À PIED Une manifestation organisée par le 75007 Paris groupe X-Banque, pour marquer le Tél. : 45.48.52.04 Dimanche 25 .~eptembre 1994, avflc Bicentenaire de notre Ecole, à laquelle Yves DESNOES (66) "en forêt de nous convierons les groupes Finance VISI TES CUL TURELLES Carnelle". amis, ainsi que (une fois n'est pas cou­ Venez y découvrir l'un des plus beaux tume ... ) quelques journalistes. Mardi 28 juin à 14 h 30 aveç Mme E. mégalithes de la région parisienne. FOURREAU "Les jardins de la Villette" Départ : gare du Nord, 8 h 40. Notre président, Pierre RICHARD (61), et la transformation spectaculaire du Arrivée à Presles-Courcelles 9 h 1 8. président du Crédit local de France, quartier de la Villette-Pantin qui est à Retour de Presles-Courcelles à 16 h ou introduira : cheval sur le canal de l'Ourcq (bos­ 17 h. • Le professeur Herman VAN DER quets, sculptures, plantes et fleurs à Prière de vérifier l'horaire en WEE, de l'université de Louvain "La découvrir). septembre ; en cas de décalage, le Banque européenne jusqu'à la Première départ aura lieu au premier train après Guerre mondiale", VOYAGES celui de 8 h 40. • Le professeur Joseph CASSIS, de l'uni­ versité de Genève "La Banque euro­ Croisière du Bicentenaire à bord de ASSEMBLÉE GÉNÉRALE péenne contemporaine". Mermoz du 30 octobre au 12 ORDINAIRE novembre 1994, Cappadoce, Syrie, Michel PÉBEREAU (61 ), président de la Liban. De nombreuses manifestations, L'Assemblée générale ordinaire du GPX B.N.P., conclura sur les perspectives spécialement réservées aux X, se dérou­ aura lieu le mercredi 28 septembre européennes. leront avec un point fort cel ui du retour 1994 à la Maison des X à 19 h 30. de la France au Liban après plusieurs Le renouvellement du Com ité fait partie Retenez d'ores et déjà cette date. Des années d'absence. D'ores et déjà cette des résolutions prises par l'Assemblée. informations complémentaires sui­ croisière rencontre un franc succès par Les nouvelles candidatures sont les vront ... · le nombre des réservations enregistrées. bienvenues et doivent parvenir au Nous vous invitons à contacter rapide­ secrétariat avant le 15 septembre. X-ALPES MARITIMES ment GPX-Croisière au 45.48.64.50 (de 9 h à 12 h), les jours ouvrables. SECRÉTARIAT INFORMATION Les camarades qui résident de façon intermittente sur la côte d'Azur et qui Pré-programme pour la saison 1994- Période de vacances : le secrétariat du sont intéressés par les activités du grou­ 1995 GPX sera fermé du 4 juillet au 2 sep­ pe X-Alpes-Maritimes peuvent contacter Nous avons mis à l'étude les voyages tembre inclus. 82

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Vie de l'Association

COTISATION 1994

Retardataires 1 Pensez à la régler au plu s tôt. Chèqu es à l'ordre de Amicale A.X. Merci d'in scrire votre promotion au dos du chèque.

Le prélèvement automatique, fait chaque année fin février, simplifie votre vie et cell e de I' A.X. : formulaire envoyé sur votre demande, à retourner à I' A.X. avant le 31 Janvier pour la coti sa tion 1995. -----~ t PtfffAN~~ NATIONAL MlblîAIRE \li! Montant de la cotisation 1994 cé lébrer le bicen tena ire de (dont abo nn e men~ Ll'Eco le polytechnique et souhai· ~ 1 La )twne-er1âROUge) · te la participation la plus large des €\ nclens "X" Issus de ses ra ngs. • Promo s 83 et antéri eures : 550 F (dont 190) Cette commémorntion aura lieu le conjoint X sa ns abonnement: 180 F s€\ mtidl 26 novtimbrti, @vec rtiport • Promos 84 à 87 : 415 F (dont 145) ptm1lb lti! €\ Y 1 O d~ctimbre, à La -1 conjoint X sa ns abonnement : 135 F F l ~c hti , tit co mporttm un e br~ve

• Promos 88 à 90 : 275 F (dont 95) c~ rémoni e mllltalrn 1 un offü:e mil= co njoint X sa ns abonnement : 90 F glti ux, uM séa ncti d1informatlon €\ yant pour th ~ m e : L'A.X. étab lit systématiqueme11t pour tout don supéri é! ur à 1OO F un rnçu fücal 11 Lti Prytan ~ti l!t Polyttichnlquti hitir 1 11 (modèle ob li gatoire CE RFA n• 30-1280, article 87 de la loi n@81=1160 du 30 tit 11ujourd hul 1 décembre 1981 ). tit un déj@un 1H réunlmrnt le§ ancltins X et ltill IJOS tulant ~ actu ell l'l= En ce qui concerne les cotisation s (nou s rappelon s que pour lé!s mél mbrns P Il ml'lnt !'ln Taupe. n'y a pas de coti sa tion, mais des dons), nous proposons à ceux qui souhalté!nt f ous Ili!!! 11ncll'! 11 s lntérnss@s par cette un reçu, de remplir l'imprimé ci-dessous et de nous le fa lré! parvenir avec une manlftistatlon pcrnvl'lnt s1ad remir au

enveloppe timbrée à leur adresse pour que nous leur retournions avec slgm1ture co lontil RICl=t OU1 rnmm11ndant ll'l et cachet. Prytanél'l nati onal mlllt11 lrn, 72206 Michel DUREAU (53) La F l ~ d1 1'l Cl\ldex, tél. : 43.94.03.96, poste 703.

REÇU ASSOCIATION

Les mentions à porter dans ce cadre peuvent être pré-imprimées.

Nom de I' Association : Société Amicale des anciens élèves de l'Ecole polytechnique Reconnue d'utilité publique le 23 septembre 1867

Adresse_d_y fil~ge : 5, rue Descartes 75005 - Paris -- ---· Objet: ASSOCIATION 1901 Œuvre d'entraide reconnue d'utilité publique le 23 septembre 1867

Nom du donateur : Adresse du donateur (numéro, rue, code postal, commune) :

L' Association reconnaît avoir reçu la somme de (en chiffres) : en règlement de la cotisation 1994 (hors abonnement).

Somme en toutes lettres : Date de paiement : Date et signature de I' Association Mode de versement :

Numéraire D Chèque bancaire D Chèque postal D

83

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 .. *..:• . •••

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PRIX DARGELOS

Dans La Jaune et la Rouge de février dernier était publiée l'annonce ci-contre du prix DARGELOS (1909), décerné pour la première fois en 1994 et récompensant un travail de haute valeur scientifique dans le domaine des sciences physiques, chimiques, biologiques ou mathématiques. Quatorze candidats ont soumis des dossiers, dont une douzaine étaient effectivement de très bon niveau. Au cours de la réunion du 10mai1994 le jury a décidé de décerner le prix DARGELOS 1994 à: . Sébastien BALIBAR (66), responsable du groupe "Cristaux d'hélium" au Laboratoire de physique statistique de !'Ecole normale supérieure, pour ses travaux sur l'hélium au voisinage du zéro absolu (évaporation quantique, transition rugueuse et autres propriétés fondamentales des surfaces cristallines, cinétique de croissance des cristaux, instabilité mécanique et fracture, cavitation). Sébastien BALIBAR et ses travaux feront l'objet d'un article dans un prochain numéro de La Jaune et la Rouge. Le Prix, d'un montant de 500 000 Fen cette année du Bicentenaire, sera vraisemblablement remis à l'automne.

PRIX DARGELOS COMPOSITION DU JURY PRISE EN CHARGE DES PERSONNES ÂGÉES Président M. Claude FRÉJACQUES (43) DÉPENDANTES Membre de l' Institut, ancien président du CNRS . Membres Nous vous proposons M. Edouard BRÉZIN (58) une visite organisée Membre de l' Institut, président du CNRS, professeur à !'Ecole polytechnique. de la Résidence MAPI M. Michel CAMUS (55) 5-7, rue des Cendriers Directeur de !'Ense ignement et de la Recherche de l'Ecole polytechnique. 75020 Paris M. Pierre CASTILLON (57) Directeur Recherche, Technologie, Environnement d'Elf-Aquitaine. le 18 octobre 1994 à 15 heures. M. Thierry CHAMBOLLE (59) Directeur général adjoint de la Lyonnaise des Eau x-Dumez. Les résidences médicalisées M. Robert DAUTRA Y (49) Mapi accueillent des personnes Membre de l'Institut, ancien directeur scientifique du CEA. âgées dépendantes physiques

M. Bernard DELAPALME (43) ou psychiques. Ancien directeu r de la Recherche d' Elf-Aquitaine, président d'honneur de l'ANRT. Elles sont privées, et, pour cer­ M. Pierre FAURRE (60) taines, ont une habilitation aide Membre de l' In stitut, président-directeur généra l du groupe SAGEM, sociale. président du Conseil d'administration de l' Ecole polytechnique.

M. Em manuel GRISON (37) Une visite et un débat vous per­ Ancien directeur de !' Enseignement et de la Recherche mettront de connaître toutes les de l'Ecole polytechnique. · possibilités de prise en charge M. François MATHEY (6 1) et de souplesse nécessaire à Professeur à l'Eco le polytechnique, président du département de Chimie, directeur du Laboratoire chimie du phosphore et métaux de transition. chaque cas soumis.

M. jean SALENÇON (59) Inscriptions à l' A.X. Membre de l'Institut, professeur à l'Ecole polytechnique, président du département de Mécanique. Tél.: 46.33.74.25.

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LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 CARNET POLYTECHNICIEN

1923 1950 mère, Madame Maurice Dumont, le Décès de Maurice Barrat le 2S.4.94. Décès de Robert-Michel Fosse le 1.2.94. 1924 18.S.94. 1967 Décès de Louis Dherse le 18.S.94. · 1951 Décès d'Olivier Raibaud le 7.S.94. 1925 Bertrand Herz f .p. de la naissance Bertrand Oury f.p. du décès acci­ Décès d'Edouard Castellan le de son 3e petit-fils, Arnaud Schil, le dentel de son épouse, Marie-Claude, 4.S .94. 6.S.94. en avril 94. 1927 1952 1971 Décès de Robert Legendre le Décès de Max Desal le 24.3.94. Jean-Rémi Couze f.p. de la naissan­ 27.4.94. 1953 ce de sa 2e fille, Claire, le 23.4.94. Décès de Pierre Rey le 7.S.94. Décès de Pierre Saubestre, le 1974 1928 16.S.94, fils de Vincent Saubestre François Bertrand f.p. de la naissan­ Décès de Jean Dulac le 9.S.94. (27) t et père de Vincent Saubestre ce d'Anna, le 2.S.94. Décès de Charles Laurent le (79) . 1975 14.S.94. 1954 Eric Delattre f.p. de la naissance de Décès d'André Meltz le 10.S.94. Décès de Gilbert Ferrieu le 19.S.94. Louise, le 16.3.94. 1929 René Bosc f.p. du mariage de sa fille 1977 Décès de Maurice Barral le 16.S.94, Cécile avec Philippe Perrin (82), le Pierre Crandclément f.p. de la nais­ frère de Frédéric Barral (31). 27.8.93. sance d'Aliénor, le 23.4.94. Décès de Jean Chenon le 30.1 .94. Antoine Berge f.p. de l'ordination 1978 Décès de Henry Tassart le 3.S.94. sacerdotale de son fils Loïc, dans la Hervé Passot f.p. de la naissance de 1930 congrégation des reli gieux de Saint­ sa 3e fille, Alix, le 4.3.94, arrière­ Décès de Georges Perrineau le Vincent-de-Paul, le 18.6.94. petite-fille de Pierre Bigot (18). 16.S.94. 1955 1979 1931 Décès de Michel Rieutord le 8.S.94. Jean-Claude Bertrand f.p. de l'adop­ Décès de Robert Paoli le 18.S.94. Michel Delaye f.p. de la naissance tion de son 2e enfant, Ann e-Sophie Roger Friedmann f.p. du mariage de de son 4e petit-enfant, Marion, le née le 1.3 .92 . sa fille Geneviève avec Maurice 12.3.94, chez Catherine et Nicolas Bernard Scherrer f.p. de la naissan­ Figuière. Van Eck. ce de Guillemette, le 2S.4.94. 1938 1956 1980 Décès de Jean Valembois le 2.S.94. Décès de Marcel Chabrillac le Dominique Courtois et Jean­ Décès de Henri Veyrat le S.S.94. 13.S.94. Christophe Niel f.p. de la naissan ce 1940 Claude Jouis f.p. de la naissance de de leur 3e enfant, Clarisse, le Georges Couze f.p. de la naissa nce sa petite-fille ,Florine, le 15.4.94. 1 S.4.94. de ses 3e, 4 e et se petites-filles, Christian Saint-Guilhem f.p . du 1981 Sylvie Launay le 22.12.93, Christelle mariage de sa fille Anne avec Benoît Christophe Rossi f.p. de la naissance Gouze le 31.12.93 et Claire Gouze de Dinechin, fils d'Yves de Dinechin de son 2e enfant Alban, le 13.5.94. le 23.4.94 chez ses trois enfants. (S8) et neveu d'Olivier de Dinechin, 1982 1942 le 11 .6.94. Philippe Perrin f.p. de son mariage Décès de Pierre Divan le 2S.3.94, 1957 avec Cécile, fille de René Bosc (S4), frère de Jacques Divan (48). Gérard Winter f.p. de la naissance le 27.8.93. Décès de Michel Crosmangin le de ses 4e et se petits-enfants, Yves et 1983 28.4.94. Hélène, le 30. 3. 94, arrière-petits­ Xavier Durand f.p. de la naissance Jean-Pierre Raibaud f.p. du décès de enfants de Georges Winter (28), de sa 2e fille, Elsa, le 30.3.94. son fils Olivier (67), le 7.S.94. chez Thierry et Jeanne-Marie 1984 1943 Winter. Jérôme de Dinechin f.p. de la nais­ Yves Rollin f.p. du décès de son 1958 sance de Victoire, le 16.4.94. épouse Madeleine le 20.4.94. Pierre-Noël Jamin f .p. du décès de 1985 1945 son 3e enfant, Philippe, le 9.S .94, Hubert Passignani f.p. de la naissan­ Décès de Roger Queverue le 4.2.94. frère de Patrick Jamin (92). ce de Victor, le 8.4.92 et d' Hélène Pierre Mardon f:p. de la naissance Décès d' Arnaud Bertrand le le 9.4.94. de son se petit-enfant, Marie, le 28.4.94. 1988 7.S.94, chez Mireille et Paul Yves de Dinechin f.p. du mariage de Sébastien de Dinechin f.p. de la Robinson. son fils Benoît avec Anne Saint­ naissan ce de Louis, le 24.2.94. 1946 Guilhem, fille de Christian Saint­ Benoît Caborit f.p. de la naissance Bernard Charpentier et son fils Guilhem (S6), le 11 .6.94. d'Achille, le 2.S.94. Eudes Charpentier (88) f.p. du décès 1959 Thierry Deldicque f.p. de son maria­ de leur mère et grand-mère le Anh Trân Hà f.p. du mariage de sa ge avec Pascale Chopi net, le 22.4.94. fille Hông Minh avec Trong Viêt Dô, 23.7.94. Jean-Pierre Magnin f.p. de la nais­ le 1 S.S.94. 1990 sance de son 7e petit-enfant, Dylan 1960 Domitille Duclaux et Sébastien Magnin Carbonell, fils de Michèle, Décès de Jacques Morgenstern le Allard f.p. de leur mariage le le 2.2.94. 29.4.94. 21.S.94. 1948 1961 Décès de Charles Layat le 26.3.94. Bernard Legrand f.p. de la naissan ce Nous apprenons le décès 1949 de son 2e petit-enfant, Romain , le du docteur Fran cis Coquoz, François-Xavier Cance f.p. de la 28.3.94 chez Sylvie et Laurent anc ien médecin-chef naissance de son 3e petit-enfant, Dorys-C harnalet. de !'Ecole polytechnique, Camille, sœur de Julien et Cécile 1963 le 29.3.94. Bensimhon, le 20.4.94. Philippe Catbois f.p. du décès de sa 86

LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 Vie de l'Association

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47 ANNÉES D'EXPÉRIENCE

Président-Directeur Général Claude PICHON (pr. 46)

DÉPÔT DES FONDS ET TITRES CHEZ UNE BANQUE ET UNE SOCIÉTÉ DE BOURSE

Envoi de renseignements détaillés sur demande

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LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1994 BUREAU DES CARRIÈRES - A.X. 5, rue Descartes, 7 5005 Paris Tél. : (1) 43.29.63.11 Fax : (1) 44.07.01.69

PETITES ANNONCES

Jean CONNAULT (46) du BUREAU DES CARR IÈRES est à la disposition des camarades, en rec herche d'emploi ou sou haitant réfl éc hir sur l'orientation de leur carri ère, pour les recevoir et les conseiller. En effet, un entreti en est toujours souhaitable avant tout changement de situation et peut aider plus efficacement lors d'une rec herche d'emploi. Les offres d'emploi disponibles sont publiées dans des listes bimensuelles. Il est possible d'obtenir ce lles-ci moyen­ nant une cotisation de 200 francs pour 6 mois donnant droit à leur consultation par MINITEL. S'adresse r au Bureau des Carrières pour tout renseignement complémentaire. Sauf cas spécial, le Bureau ne transmet pas les demandes des camarades intéressés par ces offres : ceux-ci s'adres­ seront au Bureau des Carrières, par écrit ou par tél ép hone, pour recevoir les informations détaillées sur la situation offerte et connaître les modalités de contact avec I' « offreur » d'emploi.

POUR TOUTES LES OFFRES ET DEMANDES DE SITUATION, SAUF EXCEPTION, S'ADRESSER AU BUREAU DES CARRIÈRES.

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LA JAUNE ET LA ROUGE , JUIN/JUILLET 1994 Bureau des Carrières

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PAC ... - 25/35 ans - 200/260 KF. 89

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10454 - Directeur marketing intern ational* hydraulique urba ine et environnement, exp. 10489 C hefs de pro j et s U NI X, Groupe international secteur systèmes élec­ 10 ans min acqui se en ingé nierie et/ ou SGBDR/Banque ou Bourse* 2 grand es soc ié­ troniques et mécaniques en grand e sé rie - conseil traitement des ea ux en études et réa­ tés spéc ialisée s en Front Office et Middle ex p. internationale 5/10 an s acquise marke­ lisations dans montage et mise en route uni­ Office - exp. 5 ans min acqui se de la fon c­ ting stratégique dans société secteur automo- · tés et équipements de taitement des eaux tion - co nn milieu bancaire; financier ou bile +exp. du conseil auprès directions opé­ potables et rés iduaires - an glais + 2• CEE boursier - 300/ 500 KF. rationnelles - 38/42 an s - anglais + allemand souhaitée - 350 KF. ap préc ié. 10490 - Co ntrôleur financier* Holding, filia­ 10470 - Chef de se rvice gestion bancaire* le de groupe financi er secteur prestation de 10455 - Ingénieur électric ien* Importante Grande banque frança ise à réseau x - conn. se rvices aux co llectivités domaine environ­ société de contrôl es techniqu es pour sa marchés financiers frança is et étrangers et nement en Europe (CA 800 MF - 1 000 P) - direction technique - ex p. acquise dans B.E . possession résea u relati onnel important dans exp. 4/5 ans acquise de l'audit en ca binet et dans poste technique en usine (type métal- milieux banca ires et institutionnels euro­ et/ou en industrie - 30/35 ans - anglais - 1ur gie ou autre) ou sur c hantier - conn. péens - 30/40 an s - anglais - 450 KF+. 35 0/400 KF. domaines électricité, matéri els - 35 ans env. - 25 0 KF. 10473 - Directeur tec hnique* Filiale spécia­ 10491 -Res ponsable de secteur* G roupe lisée conception, fa brication et commerciali­ frança is secteur produits de co nsommati on 10457 - Contrôleur de ge stion* So c iété sation gros composa nts électro-mécaniques courante pour son département d' Ass istance industrielle multinationale secteur tec hnolo­ (CA 2 Mds - 2 600 P) de groupe multinatio­ aux utilisa teurs de la DSI - exp. acquise de gie de pointe (CA 9 Mds - 10 000 P) - exp. nal - exp. acqui se encadrement équipe dans tec hnico-commercial ou de consultant de acquise sur site industriel anglais + ex p. en service études dans industrie mécanique, projets de système d'information secteur économie d'entreprise, gestion, contrôle de électro-mécanique ou société d' ingénierie - industriel - 35 ans env. gestion, gestion budgétaire ... - 30/45 ans - 35/40 an s - anglais. anglai s + espagnol et/ou allemand appréciés. 10492 - Directeur de projets* Gro upe fran­ 10475 - Senior des igner* Groupe internatio­ ça is secteur produits de consommati on cou­ 10458 - Adjoint au res ponsa bl e sous direc­ na l domaine des se mi-conducteurs - exp. rante pour assurer suivi des éléments du sys­ ti on des services comptabl es et financiers* 5/10 an s acqui se conception de circuits tème d ' information du d o mai ne Société industrielle multinationale secteur complexes (VLSI , AS ICS) - conn. outils de marketing-promotion - exp. acquise conduite technologie de pointe (CA 9 Mds - 10 000 P) conception et de simulation - anglais. de projets d' informatisation domaines com­ - ex p. acquise secteur industriel contrats à merc ial-marketing - conn. SGBD relationnels, longs délais de réali sation + comptabilité et 10477 - Consultant se nior en ressources UNIX.. . + conn. progiciels domaine commer­ gestion - 35/45 an s - anglais + es pagnol"sou, humaines* Important groupe français de se r­ cial/marketing appréciée - 32/38 ans. haité. vices, domaine environnement - exp. similai­ re - 30/ 35 ans. 10493 - Architecte du systèm e d' informa­ 10459 - Contrôleurs de ges tion d'affaires* tion* Groupe français développant so n offre Soc iété industrielle multinationale sec teur 10479 -Gestionnaire obligataire* Importante de se rvi ces au niveau international sur des technologie de pointe (CA 9 Mds - 10 000 P) compagnie d'ass urance nationale à rayonne­ produits à la pointe des technologies - exp. - exp. similaire acqui se en entrepri se indus­ ment internati onal - ex p. acquise gestion acquise conduite projets d' informatisa ti on et trielle sur des projets à longs délais de réa li­ obligataire dans stru cture reconnue pour la méthodolog iques - conn. SGBD, sys tèmes sa ti on - 30/45 an s - anglais + espagnol, alle­ qualité de sa gesti on - 28/33 ans - anglai s - ouverts... - 30/35 ans. mand apprécié. 350/450 KF. 10496 -Res ponsable du Département des 10461 - Directeur financ ier* Ho lding de 10480 - Directeur des infrastructures et des Etudes Economiques et financières* M UTUA­ groupe mondial de se rvices - exp. acquise transports* Conse il rég ional pour être l'inter­ LITE SOCIALE AGRICOLE (75 0 P) - exp. simi­ dans cabinet d' audit anglo-saxon et d ans locuteur d es M aîtres d ' Ou v ra ge (Etat, laire - formati on ENSAE (administrateur de grand groupe aya nt des activités intern atio­ Départements, SN CF) secteur routes et trans­ !' INS EE ou non) - 30 ans en v - 400 K( nales - conn. secteur industriel milieu anglo­ ports collectifs - exp. acquise dans adminis­ saxon - 35/45 ans - an glais - 800/1 000 KF - tration d' Etat ou proche - 35/40 ans. 10497 -Responsable de groupes de projets* MBA. Groupe spéc ialisé dans la fabri ca tion d'outils 10482 Direc teur des march és* de préc ision (CA 5,6 MF - 13 000 P) pour· sa 10462 - Respons able burea u d 'étud es* Etablissement financier - exp. acquise dans direction des Systèmes d'information - exp. Filiale grand groupe auto m obile - exp. même type de fonction + exp. activités de ac quise coordination de projet - conn. activi­ acquise conception pi èces et transform ation marché - 35 ans min - anglais. tés li ées à la production et à la distribution matières plastiques dans burea u d'études des prod uits - 28/ 35 ans - 350/400 KF. d' un équipementier automobile ou construc­ 10485 - Ingé ni eur fin anc ier* Banqu e teur + exp. gestion de grands projets - conn. d'affaires et de marchés, fili ale grand groupe 10498 - A rchitecte sys tèm es et résea ux* CAO et CFAO +calculs et méthodes d'essa is bancaire européen - exp. 4/ 5 ans acquise et Fili ale pharmaceutique (CA 1,45 MF - 72 0 P) - 35/45 ans - anglais+ allemand - 400 KF. précédée par passage dans cabinet d'audit - de groupe intern ational spécialisé dans les conn. problèmes haut de bilan et comptes de biosçiences - exp. similaire 3/5 ans acquise 10463 - Directeur* Orga nisme de formation gestion d'entreprise industrielle, commercia­ d es env ironnements hétérogènes (UNI X­ d' un important groupement profess ionnel le ou banca ire - 30 ans env - an glai s - O RACLE) et résea ux (LA N/\!VAN) - 28/35 ans (2 00 permanents) - exp. acquise ce ntre de 280/ 370 KF. - anglais - 280/320 KF. profit en milieu industriel + 5 ans comme enseignant ou formateur - conn. formation 10486 - Contrôleur de gestion des activités 10500 - Négociateur international* Banque initiale ou continue - 40/ 50 ans - 500 KF. de marché* Banque d'affaires et de marchés pour so n département Négoce Intern ational - filiale grand groupe bancaire européen - exp. exp. 10a ans cquise du négoce intern ati onal 10464 - Directeur d'unité rég ionale* Société 4/ 5 ans acqui se technique des NIF + contrô• + spéciali ste des hydrocarbures - 35 ans env. prestataire de services auprès des collectivi­ le de gestion dans banque, entreprise indus­ anglais - 300/350 KF. tés locales domaine environnement et pro­ trielle ou commerciale ou cabinet d'audit - duction d'énergie (résea u de chauffage ... ) - 28 ans env - anglais - 280/350 KF. 10504 - Project manager* Société de droit exp. acquise domaine de la thermiq ue - sui sse créée en association avec orga ni sme 40 ans min - 500 KF+. américa in international (CA 7 MF) sec teur 10487 - Directeur du développement inter­ bu siness project reengineering - exp. acquise 10466 - Ingénieur de projet études et réa lisa­ national* CI SE (CA 2,7 Mds - 3 200 P), filiale management de projets de haut nivea u (sec­ tions* Société d' ingénierie U.S. internationa­ Groupe St-Gobain, domaine production et teur finance) - conn. «état de l'art» en systè­ le - exp. 2/5 an s acquise études et réa lisa­ distribution de l'eau, lutte contre la pollu­ me d ' information - 30/ 40 ans - anglais - ti ons (carottages, forages de reconnaiss ance tion ... - exp . acqui·se à l'i nternational, 400/500 KF. études et analyses de sols) - anglais + alle­ contacts avec interl ocuteurs de haut niveau mand ou espagnol appréc iés . et problèmes tec hniques liés à l'environne­ 10506 - Res ponsable informatique* Filiale ment - 35 ans min - anglais + allemand ou (CA 60 MF - 50 P) de groupe améri ca in spé­ 10467 - Chef de projet études et réa lisations* autre appréc iée. ciali ste de la gestion documentaire - exp. So c iété d'ingénierie U.S. intern ationale - acquise 4/8 ans en tant qu'ingéni eur Système exp. 8/ 10 ans acquise études et réa lisations 10488 - Présid ent-Directeur Général* Filiale puis responsa ble petit département in forma­ (so ls, eaux) dans DRIRE,- ANRED anglais + grand groupe financier français (CA 1 OO MF) tique + développement solutions SO FT so us allemand ou espagnol appréc iés . secteur produits et se rvices de consomma­ UNI X ... - 35/40- ans an glais - 300/350 KF. tion - exp. acquise gesti on de centres de pro­ 10468 - Ingénieur conse il se ni or* Soc iété fit autonomes ou division de grand groupe - 10507 - Ingénieur d' affaires* Soc iété domai ­ d' ingénierie nationale et intern ationale en généraliste confi rmé et redresseur - 45/55 ans . ne des progiciels financiers de front et middle 90

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office - exp. acquise vente intégration de pratique négociation contrats > 2 MF avec locales - exp. acquise négociations et rela­ solutions dans monde bancaire ou finance - clients secteur identique - 30/35 ans - anglais tions contractuelles avec acteurs de la vie conn. marchés financiers et de front office - - 600/700 KF +voiture. publique - 35 ans env - anglais. 35/45 ans - anglais - 600 KF. 10530 - Directeur de la logistique* Société 10552 - Chefs de projets* ATSM, groupe 10509 - Directeur de la communication* (CA 10 Mds - 10 000 P) domaine produits de spécialisé en informatique financière - exp. Société industrielle (CA >3,5 Mds) de groupe marque destinés au grand public - exp. simi­ 2/3 ans acquise gestion d'équipe + intégra­ international - exp. 10 ans acquise de la laire dans groupe à dimension internationale tion de systèmes - conn. finance des marchés communication internationale interne et dans secteur industriel + relations avec la + environnements graphiques, programma­ externe dans groupe industriel important grande distribution - 40/50 ans - anglais + tion orientée objet (C, C++) ... + conn. UNIX (holding de préférence) - 35/40 ans - anglais allemand souhaité. et/ou progiciels de maintenance appréciées. + 2e souhaitée. 10531 - Responsable commercial grands 10511 - Directeur Général (futur Président)* projets* Filiale (+ 500 P) de groupe interna­ 10553 - Directeur commercial* Société Société internationale (CA 2,5 MMF - tional domaines chimie, pétrochimie, sidé­ internationale de services marketing - exp. 1 400 P) secteur produits cosmétiques et rurgie, agroalimentaire - exp. commerciale acquise direction équipes commerciales pharmaceutiques OTC - exp. acquise mana­ acquise domaine tuyauterie industrielle, dans produits de grande consommation ou gement entité importante secteur cosmé­ chaudronnerie, construction métallique ... services aux entreprises (SSll) - 35/45 ans. tiques ou pharmacie - 38/52 ans - anglais - 35/45 ans - 400 KF + intéressement. 1 800 KF + intéressement. 10554 - Chef de projets systèmes hyperfré­ 10533 - Directeur marketing achat* Société quence* Société industrielle spécialisée dans 10512 - Risk manager* Groupe englobant de distribution de prêt-à-porter (3 000 P) - technologies de pointe, sous-ensembles élec­ 330 sociétés secteur transport et tourisme exp. acquise dans fonction achat en entrepri­ troniques - exp. similaire - conn. des mar­ (CA 22 Mds - 26 600 P) - exp. similaire se de distribution spécialisée - 33/38 ans - chés et des tendances, des produits et de leur acquise dans groupe activités diversifiées - anglais+ allemand apprécié - 500 KF+. technologie - 300/350 KF. très bonne maîtrise risques RC - 35/50 ans. 10537 - Chef de projet télécom* Grand constructeur secteur produits high tech 10555 - Ingénieurs analystes et ingénieurs de 10513 - Ingénieurs* Groupe industriel fran­ domaine télécoms et réseaux - exp. 4/7 ans développement* N.C.H., société de conseil çais secteur équipements haute technicité acquise développement et gestion de projets et ingénierie informatique - exp. 1/3 ans lan­ domaine pétrolier offshore recrute en CDD : secteur et domaine similaires - 28/32 ans - gages C, C++, SQL, SQL WINDOWS et 1 ingénieur conception, ingénieurs construc­ 230/300 KF. SGBD - 180/240 KF. tion et ingénieurs mécanique/structures - exp. acquise secteur environnement pétrolier 10538 - Directeur du système d'information* 10556 - Contrôleur financier* Compagnie offschore + formation architecture navale, Filiale grande banque pour réorganisation de d'assurance américaine - exp. similaire 5 ans génie maritime ... - conn. outil informatique - son schéma directeur - exp. bancaire de défi­ acquise dans compagnie d'assurance - 28/50 ans - anglais. nition de schéma directeur de systèmes 340/360 KF. - anglais. d'information dans fonction similaire - 10515 - Finance training manager* Société 40/45 ans - 400/500 KF. 10557 - Ingénieur d'étude* PROTECTIF secteur industrie (CA 30 Mds - 30 000 P) - INGENIERIE domaine systèmes d'architectu­ exp. similaire 10 ans min acquise au sein 10539 - Consultant architecture/système re de communication - exp. 3/5 ans grands grand groupe international - 50 ans - anglais d'information* SSll secteurs grands comptes programmes + capacité de synthèse et de - 400 KF. industriels et grandes administrations, compréhension des domaines techniques domaine aéronautique, espace, défense, couverts + exp. exploitation du signal 10518 - Directeur général* Filiale réseaux et télécommunications ... - exp. RADAR, systèmes d'identification, propaga­ (CA 150 MF - 1OO P) de groupe mondial sec­ 1 0 ans acquise en tant que conseil et expert tion radioélectrique - anglais. teur produits de grande consommation - exp. en architecture de système d'information, similaire 5 ans min - 40 ans - anglais - domaine similaire - 35 ans env - 400/500 KF. 600/800 KF +voiture. 10558 - Ingénieurs en télécommunications* 10542 - Ingénieur consultant senior* RGA PROTECTIF INGENIERIE domaine des sys­ 10519 - Consultant DB2" Société informa­ SYSTEMES, domaine ingénierie des systèmes tèmes informatisés de commandement, des tique - exp. acquise dans fonction technico­ - exp. similaire 8/15 ans pour conduire mis­ réseaux de communication et des systèmes commerciale - conn. environnement MAIN­ sions de conseil en organisation et manage­ de transmission hertzienne - exp. 3/5 ans sur FRAME, DB2 au niveau système - 35/40 ans ment - conn. milieu industriel et/ou tertiaire grands programmes systèmes + exp. tech­ - anglais - 350/400 KF. et/ou administration - anglais. niques de communication - conn réseaux de communication militaire - anglais. 10520 - Consultant SGBDR* Société infor­ 10544 - Directeur d'une Star! Up* Groupe matique - exp. acquise technico-commercial industriel multinational secteur agro-alimen­ 10560 - B'usiness development manager - conn. SGBDR et systèmes ouverts - taire - exp. acquise management commer­ (futur D.~.F.)* Filiale (CA> 1 Md - 1 000 P) 30/35 ans - anglais - 350/400 KF. cial/marketing et management de projet - de groupe américain domaine des métiers du conn. monde agro-alimentaire ou grande packaging - exp. acquise entreprise indus­ 10522 - Responsable informatique* Société consommation - 35 ans env - anglais - trielle ou exp. polyvalente domaine financier secteur loisirs - exp. 3 ans min en tant que 600/800 KF+. en entreprise - 32/40 ans - anglais - MBA. responsable informatique dans environne­ ment micro - conn. IBM et compatibles, 10545 - Responsable du schéma directeur 10562 - Conseiller scientifique du Président* MAC, WINDOWS, WORD ... - 28/32 ans - comptable* Grand groupe bancaire interna­ PROTEX, groupe international distribuant 260/300 KF. tional - exp. acquise de la comptabilité ban­ des spécialités chimiques pour l'industrie et caire et ses interfaces + exp. conduite d'un l'agriculture - exp. industrielle acquise + 10523 - Deputy controller* Groupe indus­ grand schéma directeur - 33/38 ans - anglais exp. des USA appréciée - anglais. triel international (CA 30 Mds - 30 000 P) - apprécié. exp. similaire 4/5 ans et 3/5 ans en cabinet 10568 - Consultants seniors* EU ROPEAN d'audit - 35 ans - anglais - 600/700 KF. 10547 - 5 architectes systèmes* Organisme composé d'une structure centrale et d'éta­ SEARCH CROUP, cabinet conseil en gestion blissements en France - exp. acquise sur des ressources humaines - exp. responsabili­ î 0524 - Ingénieur commercial, secteur des technologies informatiques+ exp. de gestion tés opérationnelles en entreprise - 45/55 ans services* Filiale française d'un intégrateur de grands projets. - Possibilité d'acquérir le statut d'associé. américain de systèmes d'information (CA 500 MUS$) - exp. 3 ans acquise dans 10548 - 5 à 10 consultants* A.T. KEARNEY, 10569 - Hu man ressources manager* ouverture de comptes pour vente de solu­ cabinet international de conseil en stratégie Banque d'affaires anglo-saxonne pour son tions informatiques (hard et soft) + pratique et management (1 200 consultants) pour son bureau de Paris - exp. R.H. si possible acqui­ négociation contrats (env. 1 MF) - 27/35 ans bureau de Paris - exp. 3/5 ans en entreprises se en établissement financier - 30/35 ans - - anglais - 450/550 KF +voiture. industrielles ou sociétés de services ou de anglais - 500 KF. conseil - anglais + allemand ou italien ou 10525 - Directeur de comptes du secteur des espagnol apprécié. 10570 - Auditeur informatique* Cabinet télécommunications* Fi 1iale française d'un international d'audit et de conseil intégrateur américain de systèmes d'informa­ 10549 - Chargé de mission auprès du (CA 300 MF - 400 P) - exp. informatique tion (CA 500 MUS$) - exp. acquise vente de Président* Groupe international spécialisé 5/6 ans dont 3 en audit - 28/30 ans - anglais solutions informatiques secteur télécoms + dans prestations de services aux collectivités - 300/400 KF. 91

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10572 - Ingénieur résea ux et télécom, chef 10465 - Prov in ce - Directeur général * appliquée dans société pri vée fa briquant d e projet* SSll, sp éc iali sée en c onseil Société sec teur pro duits de luxe et grande éq uipements profess ionnels pour beso ins résea ux télécom rech erche chef de projet au consommation (CA 500 MF - 400 P) - exp. civils ou militaires - 35/45 an s - 400/450 KF. niveau conception grand s systèmes pour acquise entreprise secteur grande consom­ administration ou grands groupes industriels mation - 36/48 ans - an glais+ allemand 10508 - Province - Directeur des systèmes - exp . 5/7 ans acquise ch ez un constru cteur apprécié. d' information * Filiale (CA 1 Md) de grand ou opérateur en développement/ intég ration groupe secteur produ its de grande co nso m­ de logiciel réseau (X2 5, message ri e 400, 10469 - Pari sp et rovince - Ingénieur consul­ mati on - exp. acquise 10/ 15 ans mi cro, mini signalisation .. .) - anglais - 400 KF . tant* Société d' ingéni eri e nationale et inter­ et grands sys tèmes dans groupe industriel nationale - exp. 6/8 ans acquise domaine secteur grande consommation dans société 10573 - Directeur projets industriels* Filiale en vironnement (sec teur et pol itique institu­ anglo-saxonne à forte cu lture marketing - société industrielle engagée dans projet par­ tionnel le d 'a ménagem ent, gestion d es conn. UNIX - 35/45 ans - anglais. tenariat avec groupe allemand, en vue réali­ espaces) - anglais + espagnol, allemand ou sation usines de traitement de déc hets - exp. portuga is souhaités - 270 KF+. 10510 - Centre - Directeur informati que* en matière d' ingénierie industrielle - anglai s. Soc iété secteur assurance - exp. acquise en 10471 - Dijon - Directeur d'exploitation* tant que responsa ble de projet dans enviro n­ 10574 - Directeur du développement* Filiale SEM con cess io nn ai re d e l ' état pour la nement micro-informatique - 30/35 ans - grand groupe industriel frança is, en vu e pro­ constru ction et l'exploitation d'autoroutes - 300/400 KF. mouvoir action dans domaine environne­ exp. acqui se directi on ensemble soc io-tech ­ ment (déchets industriels et ménagers) - exp. n ique comp lexe (port, aéroport, grande 10514 - Lyon - In gén ieurs* Filiale du groupe d es négociations avec les col lec t iv ités direction fon c ti o nnell e) - 40 ans min - SC ETAUROUTE, secteur in gé nieri e des local es de projets complexes - conn. domai­ 500 KF + vo iture. infrasctures de transport terrestre - exp simi- ne environnement appréc ié - MBA se rait un 1 aire acqui se dans la qu alificat io n plus. 10472 -Sud -Oues t - Directeur général* conce rn ée : études d' infrastructures, contrôle So c i été hi gh tec h dom ai ne électro­ d e p roj et, matériel roulan t, sys tèmes et 10575 - Respon sab le mondial méthode et nique/informatique (CA 1 M d - 500 P) - exp. exp loitation, équipement courants fa ibles - ass istance production* Groupe intern ational acqu ise management unité 300 P min dans anglais + 2e appréciée ." (CA 7 Mds) - ex p. m anagement unité électronique ou inform atique - culture anglo­ 500/ 1 000 P et/ou ch ef de projet moderni sa­ saxonne - 40/45 ans - anglais - 600/ 800 KF. 10517 - Province - Controller* Société sec­ tio n unité product/ process - conn. tec h­ teur ag ro-alimentaire international (CA 500 niques J.l.T. et T.P.M. ainsi que IS0-9.001 - 10476 - Grenoble - In génieur de conception M F - 500 P) - ex p. similaire 2/3 ans n cabi­ 40 ans env - anglai s. ana logique* Groupe international domaine net d'audit - 30 ans - anglais - 400 KF. des semi -conducteurs - exp. 5/1 0 ans acqui­ se développement de circuits complexes - 10521 - Tours - Ch ef d e rég io n * 10577 - Directeur international des achats* conn. technologies CMOS, BICMOS, mixte Constru cteur automobi le intern ational haut So ciété industrielle intern ationale (CA >3,5 ou bipolaire. de ga mme (85 P) - exp. commerciale sur le Mds) fabriquant équipements grande sé ri e en terrain env. 5 ans - 28/ 35 ans - anglais - vue mise en place nouvell e stratég ie d'achat 10478 - Nice - Directeur des travaux et de la 220/300 KF+ . - ex p. 5 ans dans foncti on ac hat à l' interna­ maintenan ce* A ER O PORT N ICE COTE tional - conn qualité et logistique - 35/39 ans D'AZUR - exp. acquise conduite d'études et - anglai s + autre souhaitée - MBA appréc ié. 10526 -Lorraine - Directeur de l' in forma­ de grand s projets dans environnement simi­ tique et des systèmes d' information* Conseil laire si poss ible. Généra l (budget 3 Mds - 500 agents) - ex p. 10578 - Market manage r* Un des grands acquise direction d' un grand compte infor­ fa bricants d ' emballages plas tiqu es pour 10481 -Est - Responsa b le informatique* matique + conduite de grands c hantiers poursui vre son développement en Europe - Société secteur industri e - exp. similaire 3 inform atiques + exp. en co llecti vité territo­ exp. 5/10 ans vente emball ages pour sec­ ans acquise - co mpétences AS400, M AC ri ale appréciée . teurs santé/beauté ou détergent - anglais. PAC, CAO (CATI A) - 30/ 35 ans - anglais apprécié - 300/350 KF. 10580 - Directeur des systèmes d' informa­ 10527 - Gironde - Directeur* Pour ass urer tion* Soc iété française mu ltinationale secteur 10483 - Province - Acheteur international* res ponsa bil ités du personnel et ges tion d ' produ its haute tec hn o lo gie (CA 5 Mds - Equipementier automobile - exp. similaire 5 experts sur différents sites europée ns - exp. 13 000 P) - exp. con sultant en ca binet ans min acquise chez équipementier auto­ acquise veille technologique + ex perti se en conse il en organisation informatique ou SSl l mobile ou constru cteur, si possible secteurs ingénieri e projet, encadrement commercial et exp. direction étud es en ent reprise - grandes sé ri es, pl as turgie, électro-méca­ et ges ti on du personnel gestion fin ancière - 40 an s env - an glais. nique ... - 35 ans env - anglais + 2e européen­ 35/40 ans - 3 langues - 400/500 KF. ne. 10581 - Directeur division* Groupe frança is 10528 - Lille - Directeur de l'organi sa ti on et distribution équipement automobile, pour sa 10501 - Amiens - Directeur d' usine* PL AS ­ du contrôle de gestion* Groupe (CA 3 Mds - division commerc ialisa tion de produits de TIC OMNIUM (CA 4,5 Mds - 5 700 P), sec­ 1 800 P) domaine de l' ass urance - exp. seconde monte (CA 300 MF) - ex p. manage­ teur transfo rm ation des matières plast iques - acquise direction de contrôle de gestion et ment général acqui se chez équipementier de exp. acquise dans contexte de production orga nisa teur en cabinet ou grand groupe - renom - conn. du sec teur distribution - grande sé ri e si poss ible secteur automobile - 450 KF. 35/45 ans - anglais+ al lemand - 500/600 KF. 35 an s min - anglais - 380 KF. 10534 - Rhône-Alpes - Directeur commer­ 10502 - Normandie - Responsable de pro­ cial bâtiment* Filiale leader frança is de la duction informatique* Important groupe constru ction - exp. commerciale acqu ise Province i ndustri el pour supervision centres d es dans entreprise BTP - 35 an s min. filiales à l'étranger - exp. acqu ise an imation d'équipes + compétences techniques (HP ou 10535 - Province - Direc teur gé néral 10446 - Ouest - Re sponsa ble du domaine* IBM AS400) - 35 ans min - anglais - 300 KF adjoint* Filiale leader de la constru ction - Société d' assurances - exp. similaire 10 an s env. exp acquise direction grand s projets, direc­ env - conn. domain e d e l'assuran ce - ti on commerciale ou direction centre de pro­ 35/40 ans - 300/350 KF. 10503 - Toulou se - D irecteur général * fi t + maîtri se métiers de la constructi on - Société EUROCENTRE, pôle logi stique du 38 ans min - 600 KF +. 10453 - Sud-Ouest - Directeur de la Division Sud-Ouest pour -constituer son équ ipe, réali­ El ectronique* Equipementier de l' industrie ser les install ations primaires et assurer son 10536 - Sud - Res ponsable département lourde et «high tech » (CA > 10 Mds) - exp. développement - exp. acquise de D.G . ou électrotec hnique, électronique de puissance 10 ans min acqu ise dans la rec herche, les direction du développement dans structures et sys tèm es as soci és* Ecol e supéri eure études, la production dans activité tec hnique industrielles, commerciales ou de services d' in gé ni eur (budget 60 MF - 300 P) - exp. avec marketing et commerce. ou directions grand projet ou de plateforme acquise rec herch e industrielle dans labora­ logistique intern ationale - 40 ans min - an gl. toire public ou recherche sci entifique (R& D) 10456 - Est - Responsable de la gestion bud­ + esp . appréc . - ense ignant ou ingénieur d'entreprise aya nt gétaire et du reporting* Société industrielle p arti c ipé à activités péd ag o giqu es - multinationale secteur tec hnologie de pointe 10505 - Sud-O ues t - Directeur bureau 40/50 ans - anglais - 350/400 KF. (CA 1 Md - 1 000 P) - ex p. acquise sur site d'études électronique* Grand groupe indus­ industriel projets à lon gs délais de réa li sation triel frança is (CA 240 MF - 350 P) pour sa 10540 - Aix-en-Provence - Directeur généra l - 30/45 ans - anglai s + espagnol et/ou alle­ division électronique - exp. 5/ 10 ans acquise Groupe* Spécialiste français des so ins de la mand appréciés. direction équipe d'études et de recherche peau (CA 180 MF - 130 P) - exp. acquise en 92

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tant qu'organisateur et industriel + qua li tés poser et mettre en œuvre politique commer­ DEMANDES DE SITUATION d'entrepreneur - 700 KF + intéressement. c iale - exp . acqu ise dans secte ur informa­ tique, avec compétence technique commer­ 10541 - Lyon - Directeur marketing Santé* ciale et managé ri ale - conn. milieu rhônalpin In sertions gratuites D ivision Sa nté d'un spécialiste frança is des -· 35/38 ans. so ins de la pea u - exp. acqu ise dans univers 1949 - X75 - Exp. de développement d'acti­ santé dans fo nction déve loppement marke­ 10576 - Ouest - Responsable d 'affa ires vité, gestion commerciale et vente dans le ting/commercial dans environnement inter­ se nior* Société du secteu r éq uipements et secteur des se rv ices . Recherch e poste de national. se rv ices - exp. condu ite d'affaires auprès développement dans une entreprise d'infor­ entreprises industriell es - 30 ans min - mat ique, édition ou communication. 10543 -Rhône-Alpes - Directeur d' usine* 250 KF. Filiale soc iété internationale secteur éq uipe­ 1951 - X83 - bili ngue allemand, anglais - ments télécom et automatismes (800 P) - 10579 - Lyon - Consu ltant se nior Fonction 3 ans chef de projet informatique, 3 ans exp. acquise d irection domaine industriel, Publique Territoriale* Société de Conseil en orga ni sation et contrôle de gestion en indus­ conduite d' un ité de fabrication moyennes et vue participer développement des activités tr ie, 1 an con sei l en organisation à fa i b les sé ries ... - 40/45 ans - ang lais - dans la fonction publi que territoriale - exp. Dusseldorf - cherc he proj et industriel ou 500 KF+. 3/5 ans acqu ise dans Fonction Publique commercial à déve lopper - de préférence d' Etat ou Territori ale - 30/35 ans. province. 10546 -Sud - Directeur commercial France et export * Filiale (CA 400 MF - 350 P) de 1953 - X 45 ans Ponts - exp. TP (adm inis­ grand groupe électrotechn ique - exp. acq ui­ trat.), bâtiment (soc iété de services et maîtri­ se export+ co nduite d'équipes commer­ se d'ouvrages HLM) et direction gé néra le cia les dans environnement électrotechnique Etranger PME, cherche poste direction généra le ou - 35/50 ans - anglais - 450/500 KF. centre de profit (stratégie - développement - vente - organisation - animation d'équipes) 10550 - Lyon, Aix-en-P rovence, Tou louse, 10460 - A llemagne - D irecteur ad ministratif domaine BTP, se rv ices aux collectiv ités Bordeaux, Nantes, Orléans, Strasbourg, Lille, et financi er d ' un établisse ment* Soc iété locales ou industries connexes. Rouen - Ingénieurs avant-vente et ingénieurs industrielle multinationale secteu r technolo­ Conseil* ORACLE, Editeur améri ca in de logi­ gie de pointe (CA 9 Mds - 1 0 000 P) - exp. 1956 - X87, formation complémenta ire par ciels (CA 700 MF - 650 P) - exp. acquise en acqui se sur site industriel all emand + exp. la recherche (doctorat de pharmacotechnie informatique et systèmes d' information. aspects économ iques et financiers d'entrepri­ et biopharmacie), dont 2 ans d'expérience se industrielle - 35/45 ans - allema nd + dans un grand groupe industriel, recherche 10551 St -P au l-l es-3 Ch âteaux anglai s, espagnol apprécié. premier poste de responsabilité, tous sec­ Responsab le des programmes et p lann in g* teurs d'activité non nécessairement liés à la GERF LEX-GERF LOR (CA 1 Md) secteur revê­ recherche - Province. tements plastiques pour l' hab itat - exp. 10516 - Bruxelles - Directeur ad ministratif et acqu ise logistique (p lanning ou ordonnance­ f inanci er* Société sec teur indu st ri e 1957 - X85, 27 ans, bilingu e ang lai s. ment lance ment) - 28/35 ans - anglais - (CA 300 MF - 300 P) - exp. similaire 2/3 ans Prem ière expéri ence, dans les ventes en 200/250 KF. dans contexte industr iel - 35 ans - anglais et Europe, en développement commercial, en all emand - 450 KF. marketing et en négociation grands comptes. 10559 - Toulouse et Véli zy (78) - Ingénieurs Si vous souha itez renforcer vos équ ipes par composa nt p rojet * MATRA MARCON I 10529 - lie de la Réun ion - Directeur adjoint des ingénieu rs opérationnels en marketing/ SPACE (CA 4 500 M F - 2 000 P), leader des (futur Directeur Général)* G roupe vente dans un secteu r «high tech », je serais sociétés aérospatiales - exp. 5/10 ans chez (CA 200 M F - 200 Pl domaine produ its desti­ heureux d'étudier avec vous ma possible un fa bricant de sem iconducteu rs en nés au BTP - exp. acqui se direction Centre contribution à vos beso ins actuels. rec herche/conception ou processus, ou dans de Profit dans BTP, de préférence logements laboratoire d'expertises. industrialisés - 40/50 ans - anglais. 1959 - X, 40 years old, US MBA, green card holder, fully bilingual, management expe­ 10563 - Par i s et province - Ingén ieurs ri ence both in the USA an d in Fran ce, is loo­ d'affaires, consultants avant-vente et consul­ king for a chall enging ass ignment in France tants conseil* ORACLE, éd iteur améri ca in de S.F.C., Cab inet Intern ational recherche or in the USA. 1 have a proven track record logiciels (CA 700 MF - 650 P), pour sa divi­ pour missions cou rte ou moyenne in technica l, strateg ic planning and market sion Appli cation - exp. industriell e acqu ise durée et postes d'expatriés en Europe development domains as well as subsid iary en entreprise, ca binet conseil ou SSl l - com­ Central e, C.E.I., Asie, Magh reb, sta rt-up. pétence env ironnement de productio n et Machrek, Afrique sub-saha rienne, des informatique. CONSULTANTS et des OPERATION­ 1965 - X 36 ans, civi l Télécom, expéri ence NE LS, anglais, russe se lon m iss ion, de R&D et de production en entreprise high 10564 - Province - Directeur général* Fili ale langue Europe Centrale ou arabe appré­ tech dans un environnemen t intern ationa l (CA 130 MF - 180 P) de groupe papetier ciés. Juniors, confirmés ou D irecteurs recherche direction technique ou produc­ frança is, secteur fabrication et transformation de Projets. tion, rég iÔn Rhône-Alpes. de papiers à base de fibres - exp. acquise de Contacter le Bureau des Ca rri ères . direction générale ou direction d'·usine, sec­ 1966 - X civi l Ponts, 41 ans DG serv. techn. teur production et transformation de papier de co llect. territ., anglais, espagnol courants, carton - 35/50 ans. all emand, portugais, exp. dévelop indust. 10532 - New Jersey USA - General mana­ group e intern., puis ass i st. maîtres 10565 - Ouest - Ingéni eur développement de ger* Filiale du groupe DE DIETRICH secteur d'ouvrages à l'étranger programmes déve­ produits* Leader français de l' industr ie du chimique, pharmaceutique ... - ex p. indus­ lop., compét. manag. équipes pluridisc ipli­ chauffage (chaudières, chauffe-eau) - exp. trielle acqu ise 10 ans env + direction PMI - naires, cher. poste gestion conduite projets, 2/5 ans - conn. mécan ique + conception et conn. secteurs industriels + ex p. des USA R&D ou technico-commercial Sté prest. se rv. industrialisation de produits de grande série appréciées - anglais. ou fourniture biens aux collect. territ. France + conn. podu its de l' industrie du chauffage, ou' étranger. du froid ou de l'électro-ménager, automobi­ 10561 - Allemagne (o uest) - Chefs de projets le ... - 28/32 ans - anglais + allemand appré­ informatiques * Fili ale a ll emande 1971 - X76 - Télécom propose de mettre au cié - 200/300 KF. (CA > 3 Mds) de groupe international domai­ service d' une structure, de préférence en ne cosmétiques et lux!'! - exp. 3/ 5 ans acq ui­ rég ion sud, so n ex périence en choix straté­ 10566 - Ouest - Re sponsable du se rv ice se conduite de projet en soc iété de serv ice giques,optimisa tion technico-économique, Etudes* Leader frança is de l' industrie du ou en entreprise indu strielle+ maîtrise management, négociation de contrats, maî­ chauffage (c haud ières, chauffe-eau) - exp. méthodes et outils assoc iés - 28/35 ans - trise de grands projets, acq uise en tant que acqu ise dans laboratoire d'essa i o u de all emand + angla is app récié Directeur Té lécom d'une Grande Entreprise. recherche chez constru cteur de chaud ières, 90 000/120 000 DM. de brû leu r/échangeurs - conn. domaine de la 1972 - X 27 ans , thèse d e biologie en thermique, l'aéraulique et la combust ion + 10567 - Abu-Dhabi - Responsab le financier Septembre 94, c herc he respon sab ilités normes s'y rapportant - 35 ans env - anglais - des projets* Groupe industriel secteur Rec herc he et Développement ou production 300/380 KF. construction infrastructure ou éq uipements - Préférence domaines innova nts en biolog ie. lourds, pour un pays du Moyen-Orient - exp. Toutes régions - Anglais courant, allemand. 10571 - Lyon - Responsab le commercial* construction et mise au point des projections Grande société eu ropéenne de conse il et ser­ perm etta nt simuler opérati o n s de type 1973 - X83 - IGN - Agrégation mathéma­ vices en ingénierie informatique, en vue pro- concess ion ou project finance - 30/35 ans. tiques - expériences multiples dans le domai- 93

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ne bancaire : développement commercial 1990 - X 37 ans, 9 ans d'expéri ence d e suite à 13 ans de direction effective de PME - entrepri ses, marketing di rect parti culier, Consei l en Management (S tratégi e et Anglais, espagnol - recherche poste de res­ études et audit. Recherche poste de respon­ Res so urces Humaines) dans cabinets interna­ ponsabi lité, nivea u direction générale, centre sabi lité dans direction études ou organi sat ion tion aux, expérience in dust ri elle, anglais, de profit (stratégie, développement, vente, d'un établisse ment financier. allem and , italien, rec herc he poste d e orga nisat ion, animation d'équ ipes), de préfé­ Direct ion Généra l e : D éve loppement/ rence dans le grand Sud-Ouest. 1974 - X 30 ans, Doctorat Génie d es Stratégie, Marketing, Industri elle. Procédés.a 5 ns d'expérience grand Groupe : chef de projets développement - ingén ieri e - 1991 - X64 - ENSAR - anglais, allemand - 15 amélioration et suivi de production, cherche ans d'expéri ence OGA (DAT, G IAT, DRI à DEMANDES DE MISSIONS, CDD ... poste opérationnel en production ou mana­ Bonn) puis 8 ans d'expérience en entreprise. gement industriel avec forte composa nte Rech erche poste de Direction Générale, de marché-cl ients dans l' industrie de process ou préférence en comm erce intern ationa l 1837 - X 57 ans - exp. direction générale, et manu fac turière ou alors dans soci été de ser­ (Fran ce ou étranger). parti cul ièrement prospection, éva luation, vice tournée vers l' industrie. négociation et gestion de contrats de Joint­ 1993 - X82 - (météo). th èse de Mathé­ Ventures (domaine : chimie, matières pl as­ 1975 - X63, très forte compétence BTP matiques, expérience ense ignement et créa ­ tiques - Zones : Pays de I' Est, Moyen-Orient, France et export, recherche missions spéci­ tion laboratoire de rec herche, compétences Amérique Latine) - Anglais-espagnol - offre fiqu es de direction de grands projets et/ou C/C++/PROLOG. Recherche opportunité de son savo ir-fa ire de consultant pour toute mi s­ manage ment général (st ratégie, réorgani sa ­ trava il de nature sc ientifique (recherche/ sion de courte ou longue durée . tion) auprès entrepri se ou maître d'ouvrage. modélisat ion/application). Anglais, chi nois (mandar in). 1843 - X56 - expérien ce approfondie en 1976 - X62 - MBA Sta nford - Double ex pé­ organ isa ti on industrielle (juste à temps, ri ence 1 - responsa ble d' un «start-up» hi tee 1996 - X79 - Docteur en chimie, anglais GPAO, allègement des structures, initiative pour un grand groupe aya nt conduit à créa­ courant - allemand - ita lien, expé ri ence au au terrain) acqu ise comme directeur généra l tion et direction de sociétés en France et aux niveau européen de responsabilité R&D, de PME pu is consultant, offre ses se rvices de USA sect. informatique et électronique indus­ marketing, qualité et séc urité dans le domai­ conse il à entreprise ou cabinet. trielle 2 - direction sc ientifique de l' innovation ne de la chimie, recherche poste de direc­ sect. matériaux . Rec h. responsabilité stratégie­ tion de division, de centre de profit ou de 1860 - X indépendant, 9 ans exp. anglais in novation et déve loppement unité opération . DG-PME de préférence en rég ion parisi en ne courant. spéc. logiciels objets, paral lélisme, existante ou start-up contexte higt tec h . ._ ou Ouest. Secteur chimie ou connexe. contraintes, recherche contrats transfert tech­ nologie, avant-projets, montage partenariat, 1977 - X69 - Télécom, Ex périen ce d e 1997 - X 42 ans, ENSTA, expérience direc­ état de l'art, formation. France ou étranger. Direction Recherche-Développement puis tion des dive rs es fonctions industrielles (pro­ Direction Planification et Marketing dans duction, project management, R&D, qualité) 1882 - X58, ICG, angl ais - expérience secteur audio-visue l grand public. Pratique dans industries équipement et bi ens d e Direction gra nde et moyenne entreprise. d e négoc iations partenariats France et con som mation, groupes internation aux, Connaissance des problèmes de gestion, pro­ Etranger et rel ation s avec des Ad mini s­ recherche responsabilités organisation, qua­ duction, logistique, relations sociales. Bon ne trations. Recherche responsabilité stratégie­ lité, audit interne .. . Province de préférence. pratique négociation et communication. planification tournée vers développement­ Pratique courante de l'anglais. Cherche poste direction ou intervention tem­ innovation secteur des té lécoms. poraire. 1998 - X68 - TELECOM PARIS. Expéri ence 1978 - X61 - Grande ex p. secteur des TP et études log iciel et matériel chez constructeurs 1893 - X58 - Indépendant, expéri ence raffi­ notamment dans les spéc ialités travaux so u­ informatiques, apporterait ses goûts et com­ nage (pipelines) insta llations pétrolières off­ terrains et dragages, avec exercice de respon­ pétences dans des projets informatiques de shore (domaine ingénieri e/constru ction) offre sabi lités opérationnelles de haut nivea u (DG ty pe produit ou se rv ice. Télécommuni­ son savoir-fa ire de Consultant pour toute filiale) . Compétences particu lières en gestion cations, multimédia ... mission étrangère de préférence ou France et financements de projets d' infrastructures. de courte ou longue durée (p rospection/éva­ Rech. poste de gérant d' unité opérationnelle, 1999 - X 36 ans, Ponts civil, doctorat mathé­ luation/propos ition/aide sur projet) . France ou étran ger, ou de directeur adm inis­ matiques appliquées, 10 ans d'expérience tratif et financier d'un groupe lié au BTP. profess ionnell e en informatique sc ientifique 1906 - X confi rm é propose so n expérience et technique (projets de recherche et déve­ pour des mi ss ions opérationnelles & DG 1980 - X 42 ans, double expérien ce d'organi­ loppement dans un grand groupe industri el), intérim pour : optimiser les plans d'entrepri­ sation industrielle et de management d' usine, rech erc he poste domaine tech nique ou se, rationaliser et dynamiser les équipes, expert dans les méthodes modern es d'organi­ domaine études recherches, de préférence intégrer les alliances, les J.V. et les filiales. sation de la production, recherche direction rég ion Lyon-Grenoble. Télécommunica tions, électronique ... sec­ industrielle ou centre de profit industri el. teu rs privé & public. Expérience nationale et 2001 - X85, bonne ana lyse de l'ensemble intern ationa le. 1981 - X76 - Expéri ence de la conduite de des aspects règ lementaires, marketing et stra­ projets industriels complexes, des relations tégiques indu its par l'environnement su r les 1908 - X 58 ans, nombreuses réussites d'opé­ intern ationales, des cab inets mi nistéri els et activités industrielles, ayant participé à la rations de management de transi tion - ou coll ectivités locales, recherche responsabili­ définition des plans environnement de plu­ d'ass istan ce active à D.G. - met son expéri en­ tés dans secteur industriel ou collectivité sieurs groupes, cherche à capitaliser cette ce de gestion naire au service entreprises tous rég ionale. expérience au se in d' une entreprise indus­ secteurs et toutes tailles (mi ss ions même de trielle. courte durée ou temps partiel). Domaines de 1982 - X61, Armement GM, anglais, alle­ prédilection conception et conduite plans mand. Exp Hte Administration su iv ie de 2006 - X64, 3 ans d'expéri ence de Consei l économiques et soc iaux, avec défin ition nou­ 11 ans dans industrie. Depuis 8 ans, Dir. d'Entrepri se (ingé nierie financière) fa isant ve lles stratégi es + rec h. nouveaux partenaires. comm erc ia l Sté biens d'éqt lourd, CA 1000 MF dont 80 % gde exportation. Rech. poste DG ou Dir. Dévt. International Secteur Energie ou Armement. Le Bureau des Carrières dispose d'une liste de camarades disponibles 1983 - X60, grande expéri ence Conseil de DG puis Direct. Organisa tion et lnformat. pour exécuter des missions de courte ou longue durée, d' un grand groupe industriel international, tenir un poste à temps partiel, étudie toute proposition de poste, de miss ion ou d ' intervention de con se il dans les ou toute autre forme de travail aménagé. domaines Stratégie, Management, Cette liste couvre de nombreux secteurs d'activité. Organisation, Informatique. Entreprises ou Cabinet Conseil 1989 - X 30 ans, Doctorat Phys. parti cules . qui avez des misssions de ce type, n'hés itez pas à contacter Expérience R&D secteur sidérurgie-pétrole. Anglais courant. Notions de chinois, possibi­ le BUREAU DES CARRIÈRES de I' A.X. lités de contacts sc ientifiques à TAIWAN . 5, rue Descartes - 75005 Paris Recherche responsabi 1it é c hef d e projet, ingén ieur recherche, chargé d'études veille Té l.: (1) 43.29.63.11 . technologique. 94

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