Dossier De Presse
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FESTIVAL DE VENISE SÉLECTION OFFICIELLE RT Features - CG Cinéma - Nostromo Pictures - Wasp Network AIE - Scope Pictures présentent (WASP NETWORK) Un film de Olivier Assayas Avec Penélope Cruz, Édgar Ramírez, Gael García Bernal, Ana de Armas, Leonardo Sbaraglia et Wagner Moura 2h05 - France, Brésil, Espagne, Belgique - 2.40 - 5.1 AU CINÉMA LE 29 JANVIER 2020 distribution presse Memento Films Distribution Photos et dossier de presse téléchargeables et Orange Studio sur www.memento-films.com Monica Donati 01 53 34 90 39 01 43 07 55 22 [email protected] [email protected] Début 90. Un groupe de Cubains installés à Miami met en place un réseau d’espionnage. SYNOPSIS Leur mission : infiltrer les groupuscules anticastristes responsables d’attentats sur l’île. LE CONTEXTE HISTORIQUE En 1959, Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba en renversant le dictateur Fulgencio Ces espions « fuient » Cuba en feignant de rejeter le régime castriste. Parmi eux, Batista, soutenu par les États-Unis. Cuba devient une « République socialiste ». Les René González, qui s’échappe aux commandes d’un petit avion à Key West, en Floride, États-Unis rompent leurs relations diplomatiques avec un pays entrant dans l’orbite en décembre 1990. Ou encore Juan Pablo Roque, lui aussi pilote, formé en URSS. En soviétique et imposent un embargo commercial qui est en grande partie toujours en 1992, il rejoint à la nage la base navale américaine de Guantanamo (qui n’est alors pas vigueur aujourd’hui. encore une prison), au sud de Cuba. Certains de ces agents abandonnent leur famille Dès le début des années 1960, des organisations d’exilés cubains, principalement pour mener une vie solitaire et difficile en Floride, réussissant peu à peu à infiltrer les installés en Floride, mènent des attaques ou commettent des attentats sur le sol cubain. organisations d’exilés cubains. En 2001, le gouvernement cubain recense un total de près de 3500 morts résultant de ces agressions ou actes de piraterie, incluant le débarquement de la Baie des Cochons Pendant plusieurs années, sous les ordres de Gerardo Hernandez alias Manuel en 1961. Viramontez, les agents du Wasp Network collectent des données et collaborent parfois Pour combattre ces groupes, le pouvoir cubain envoie régulièrement des espions en avec le FBI, par exemple quand l’une de ces organisations, le PUND, se lance dans Floride pour infiltrer ces organisations. Au début des années 1990, près d’une trentaine le trafic de drogue. Ainsi, bien après la chute du mur de Berlin et la fin de l’URSS, d’agents forment ainsi le Wasp Network — la Red Avispa en espagnol, le « réseau guêpe» deviennent-ils Les derniers soldats de la guerre froide, le titre du livre du Brésilien — qui est chargé d’informer La Havane des activités des exilés cubains, certaines licites Fernando Morais qui a inspiré le film d’Olivier Assayas. Il ne s’agit pas seulement (comme le sauvetage en mer de Cubains fuyant leur pays à bord d’embarcations de d’une guerre de l’ombre : en 1996, au moment où Fidel Castro réprime durement le fortune), d’autres belliqueuses, voire liées au crime organisé. Concilio Cubano, une organisation qui chapeaute plus d’une centaine de groupes locaux favorables à une transition démocratique, l’aviation cubaine abat deux avions de tourisme pilotés par des exilés en route pour larguer des tracts sur La Havane. Quatre pilotes y perdent la vie. A l’inverse, à l’été 1997, une série d’attentats dirigés par Luis Posada Carriles, le « parrain des exilés cubains », s’attaque aux infrastructures touristiques de la capitale cubaine, faisant un mort et plusieurs blessés... On apprendra plus tard qu’elle a été commanditée par la Cuban American National Foundation (CANF) du millionnaire Jorge Mas Canosa. Au printemps 1998, l’écrivain Gabriel García Márquez est chargé par Fidel Castro d’une mission secrète. Il remet au président Bill Clinton les preuves accumulées par La Havane des attentats lancés par des exilés cubains à partir du sol américain. La réaction américaine tue dans l’œuf cette tentative de rapprochement : la CIA démantèle le Wasp Network. Parmi les agents arrêtés, cinq refusent de collaborer avec la justice américaine et reçoivent de lourdes peines de prison : en plus de l’espionnage, on les juge responsables, sans réelles preuves, de la destruction des deux avions deux ans plus tôt. Ils seront connus comme les Cuban Five — les « Cinq cubains ». René González sort de prison en 2011, après treize ans de détention. Ses camarades bénéficient d’un échange de prisonniers trois ans plus tard, dans le cadre du « dégel » entre Cuba et les États-Unis qui culminera, en 2016, avec la visite historique à La Havane du président Barack Obama — avant l’élection de Donald Trump, un an plus tard, et le retour au boycottage. Le double jeu du FBI Le rôle du FBI dans ce récit est essentiel. Ses pratiques peuvent néanmoins sembler ambigües si l’on ne les met pas dans la perspective de la politique intérieure américaine. La Floride est en effet un swing state, c’est-à-dire un état dont l’électorat est divisé de façon équilibrée entre Démocrates et Républicains. La Floride, qui est représentée par 29 grands électeurs (c’est beaucoup !) bascule des uns aux autres suivant les élections, et selon d’infimes variations. On peut dire que c’est l’un des quelques états où se jouent les élections au niveau national. Or le vote des exilés cubains, en particulier dans certaines circonscriptions très peuplées de Miami, est déterminant. Leur préférence va historiquement au parti qui pratiquera la politique la plus dure vis à vis de Cuba. Aucun parti ne peut se permettre de négliger cet électorat, y compris l’administration Clinton, plutôt marquée au centre gauche et qui, a priori, devrait être favorable à un assouplissement des relations entre les deux pays. C’est pourquoi le FBI, c’est-à-dire la police fédérale, surveille les organisations anticastristes, qui peuvent être engagées dans des activités illégales, attentats, trafics, violences, et potentiellement dangereuses, y compris du point de vue de la politique internationale des Etats-Unis ; mais elle les tolère néanmoins, au point de relâcher de façon à la fois discrète et systématique les militants qu’elle intercepte. Et c’est pourquoi le FBI a constamment besoin d’informateurs pour observer ce milieu en perpétuelle ébullition. Ainsi Juan Pablo Roque. Le FBI a eu une attitude particulièrement retorse vis à vis du réseau. Ainsi il est établi que René González était écouté et surveillé depuis plusieurs années avant son arrestation. En effet, tant que les espions cubains n’étaient engagés dans aucune activité criminelle, et se contentaient de surveiller les groupes anticastristes violents, ils constituaient une précieuse source de renseignements. Les conséquences de cette politique en eaux troubles ont été graves. Pour le FBI d’abord puisque Juan Pablo Roque de retour à Miami a dénoncé publiquement son contact, ayant pour effet de le griller. Pour le Wasp Network à plus forte raison. Dès lors que Fidel Castro a choisi de communiquer à l’administration Clinton les preuves réunies par celui-ci de l’implication de puissants lobbyistes anti-cubains dans les campagnes d’attentats, il était impossible au FBI de fermer les yeux et de tolérer l’existence, désormais à ciel ouvert, de ce réseau. Ce qui a conduit à son démantèlement. Par contre aucun des terroristes anticastristes mis en cause n’a été inquiété. De la même manière, dès lors que le Wasp Network a fuité l’annonce d’une tentative d’attentat en préparation contre Fidel Castro, il était impossible au FBI de ne pas réagir à moins d’être suspecté de complicité de meurtre. Ainsi, ils sont contraints d’intervenir, de faire arraisonner l’Esperanza par les gardes-côtes, qui l’ont conduit jusqu’à San Juan où il a été fouillé. L’arsenal qui y a été trouvé a permis de remonter jusqu’à l’un des leaders par intérim de la Cuban American National Foundation, mais qui au résultat n’a jamais été inquiété. ENTRETIEN AVEC OLIVIER ASSAYAS Comment avez-vous découvert l’histoire des Cuban Five ? Il y a toute une veine de votre œuvre qui privilégie l’espionnage, le subterfuge. D’où Le producteur brésilien Rodrigo Teixeira avait les droits du livre du journaliste et cela vient-il ? homme politique Fernando Morais, The Last Soldiers of the Cold War («Les Derniers La complexité de la politique contemporaine m’a toujours intéressé. On parle Soldats de la guerre froide»). Il avait vu Carlos et il m’a contacté via mon producteur, aujourd’hui de «fake news», mais ça a toujours été là, d’une façon ou d’une autre - on Charles Gillibert. J’ai lu le livre, qui est très factuel plutôt que narratif, mettant le utilisait le mot propagande. Il y a beaucoup de choses que l’on ne rapproche pas de la récit au second plan parce qu’il s’efforce d’explorer toutes les couches d’une histoire politique mais qui, en fait, en sont partie intégrante. On s’en rend compte davantage extrêmement complexe, qui couvre de nombreuses années. C’est très touffu et j’ai aujourd’hui. Terrorisme et espionnage doivent être vus à travers ce prisme. mis un peu de temps à y faire mon chemin, mais j’ai été fasciné par ce qui en est le Cuban network me donnait la possibilité de prolonger quelque chose que j’avais centre de gravité, l’histoire des Cuban Five, cinq espions cubains infiltrés en Floride, mis en place dans Carlos. Une manière de traiter les guerres souterraines de notre et la guerre souterraine entre les exilés cubains et le régime de Castro.