Robert Mencherini
Éditorial Robert Mencherini Président de PROMEMO À propos du sport et du mouvement ouvrier Le 20 novembre 2010, après Six-Fours en 2008, puis Martigues en 2009, notre association a organisé, à la Médiathèque de Gardanne, les troisièmes rencontres de Promemo . Ce numéro 13 du Bulletin de Promemo reprend les débats de cette fructueuse journée qui a été précédée par la projection du film Onze footballeurs en or de Jean-Christophe Rosé (à propos de l’équipe de Hongrie finaliste de la Coupe du Monde en 1954). Paul Dietschy a mis en évidence les enjeux politiques et sociaux du sport populaire par une étude comparative entre la France et l’Italie, de la Première Guerre mondiale jusqu’aux années 1960. Les paysages sportifs français et transalpin, issus de contextes très différents dans la pre- mière moitié du 20 e siècle, fascisme d’un côté, Front populaire de l’autre, présentent, en revan- che, de nombreux points communs après la Deuxième Guerre mondiale. Dans les deux cas, la montée en puissance du mouvement communiste ne parvient pas à enrayer le développement et la domination du « sport-spectacle ». Le sport-roi qu’est aujourd’hui le football ne pouvait échapper au débat. Marion Fontaine a montré son évolution, au cours de près d’un siècle dans le bassin minier du Nord. Son « ouvrié- risation » est difficile, du fait de la concurrence des autres disciplines sportives – dont la colombophilie – ou culturelles, mais aussi de la politique des Compagnies minières. Dans les années 1940, le basculement favorable au football – devenu un marqueur de l’identité ouvrière – fait de ce dernier un enjeu entre les organisations communistes des Gueules noires et les Compagnies.
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