PDF. Ksar Seghir 2500Ans D'échanges Inter-Civilisationnels En
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Ksar Seghir 2500 ans d’échanges intercivilisationnels en Méditerranée • Première Edition : Institut des Etudes Hispanos-Lusophones. 2012 • Coordination éditoriale : Fatiha BENLABBAH et Abdelatif EL BOUDJAY • I.S.B.N : 978-9954-22-922-4 • Dépôt Légal: 2012 MO 1598 Tous droits réservés Sommaire SOMMAIRE • Préfaces 5 • Présentation 9 • Abdelaziz EL KHAYARI , Aomar AKERRAZ 11 Nouvelles données archéologiques sur l’occupation de la basse vallée de Ksar de la période tardo-antique au haut Moyen-âge • Tarik MOUJOUD 35 Ksar-Seghir d’après les sources médiévales d’histoire et de géographie • Patrice CRESSIER 61 Al-Qasr al-Saghîr, ville ronde • Jorge CORREIA 91 Ksar Seghir : Apports sur l’état de l’art et révisoin critique • Abdelatif ELBOUDJAY 107 La mise en valeur du site archéologique de Ksar Seghir Bilan et perspectives 155 عبد الهادي التازي • مدينة الق�رص ال�صغري من خﻻل التاريخ الدويل للمغرب Préfaces PREFACES e patrimoine archéologique marocain, outre qu’il contribue à mieux Lconnaître l’histoire de notre pays, il est aussi une source inépuisable et porteuse de richesse et un outil de développement par excellence. A travers le territoire du Maroc s’éparpillent une multitude de sites archéologiques allant du mineur au majeur. Citons entre autres les célèbres grottes préhistoriques de Casablanca, le singulier cromlech de Mzora, les villes antiques de Volubilis, de Lixus, de Banasa, de Tamuda et de Zilil, les sites archéologies médiévaux de Basra, Sijilmassa, Ghassasa, Mazemma, Aghmat, Tamdoult et Ksar Seghir objet de cet important colloque. Le site archéologique de Ksar Seghir est fameux par son évolution historique, par sa situation géographique et par son urbanisme particulier. En application de sa stratégie d’intervention reposant sur l’approche Patrimoine et Développement et afin de mettre en valeur les atouts inhérents de ce site, délaissé pendant plusieurs années à la merci du temps, le Ministère de la Culture en partenariat avec la Société Nationale des Autoroutes du Maroc, y a mené en 2007-2008 un programme intégré d’aménagement et de restauration. Actuellement, le site est doté d’une infrastructure de gestion administrative, d’accueil et de promotion (une Conservation du site, un Centre d’Interprétation du Patrimoine, la mise en place d’une clôture de protection et la restauration de quelques structures archéologiques de). L’objectif est de parvenir d’intégrer le site dans la dynamique de développement économique et social de son milieu environnant et y promouvoir la recherche scientifique et archéologique. C’est dans cette perspective que s’inscrit l’organisation de ce colloque « Ksar Seghir, 2500 ans d’échanges intercivilisationnels en Méditerranée » le 17 et 18 juin 2011 en vue d’enrichir le débat et d’échanger les idées sur ce site et discuter, grâce aux compétences scientifiques des intervenants, de l’histoire, de l’architecture et des outils de valorisation du site archéologique de Ksar Seghir et des possibilités de mise en œuvre de ses plans d’action. Rappelons que le site de Ksar Seghir est considéré comme l’un des sites les plus importants aux niveaux provincial, régional et national et occupe une place de choix dans la carte archéologique du Maroc en raison de son substrat historique et symbolique. Il rappelle des pages lumineuses de la mémoire historique nationale et il constitue, en même temps, un patrimoine commun entre les deux rives de la méditerranée, laquelle a toujours constitué durant toutes les périodes de l’histoire une zone d’emprunts réciproques et un pont d’échanges culturel et humain. Le site archéologique de Ksar Seghir constitue, au sein de cette dynamique spatiale et économique croissante, le noyau historique par excellence. Il représente la dimension culturelle indispensable à tout processus de développement durable, et ce grâce à sa renommée mondiale, à l’infrastructure de base qui permet de le relier à son territoire et à sa proximité des principaux sites d’intérêt touristique et environnemental de la Région Nord-Ouest. Abdellah Alaoui Directeur du Patrimoine Culturel e site de Ksar Seghir est évidemment l’un des exemples patents des influences culturelles mutuelles entre le Maroc et le Portugal. LIl fait partie de l’héritage matériel luso-marocain. Le travail archéologique et de restauration entrepris pour la préservation de ce patrimoine est à même de l’élever au rang de patrimoine culturel du Maroc et fait qu’il soit intégré à la dynamique culturelle actuelle, promue par le Ministère de la Culture et que l’institut des Etudes Hispano-Lusophones soutient. L’édition de cet ouvrage, Ksar Seghir. 2500 ans d’échanges intercivilisationnels en Méditerranée par notre Institut entre justement dans le cadre de note engagement à faire connaître ce patrimoine et à diffuser les études qui s’y rapportent. En 2009 l’IEHL a publié un ouvrage important intitulé Le patrimoine architectural d’origine portugaise au Maroc. Apports à sa conservation, qui, comme celui- ci, comprenait des études réalisées par des spécialistes marocains et portugais. Nous sommes heureux de contribuer ainsi au développement de la recherche et à la multiplication des publications sur un patrimoine d’actualité. Fatiha BENLABBAH Directrice de l’Institut des Etudes Hispano-Lusophones Présentation PRESENTATION e part son potentiel archéologique, jusqu’ici exhumé, le site archéologique de Ksar DSghir recèle une valeur patrimoniale incontestable qui le place parmi les sites d’intérêt scientifique et touristique les plus remarquables du littoral méditerranéen marocain. Après avoir bénéficié entre 1975 et 1985 d’une grande campagne de fouilles archéologiques menée par une mission maroco-américaine dirigée par Charles L. Redman, le site de Ksar Seghir a été laissé pendant longtemps en état d’abandon. Durant presque 25 ans, le site a vécu un processus de dévalorisation de son potentiel archéologique et sous une attitude conflictuelle de la part de la population locale. Consciente de cette situation alarmante, le Ministère de la Culture a initié en 2007 un «Projet d’Aménagement et de Restauration du Site » dans le cadre d’un partenariat avec le Ministère de l’équipement et du Transport et la Société des Autoroutes du Maroc. Après l’achèvement du projet, la mise en place d’une stratégie de mise en valeur culturelle et touristique des potentialités du site et son intégration dans le processus de développement durable local et régional s’impose de plus en plus avec acuité. Elle nécessite la contribution de tous les acteurs, surtout avec la réalisation ces derniers temps, aux environs immédiats du site, de plusieurs projets structurants de dimension nationale dont le complexe portuaire de Tanger-Med, l’usine Renault de Melloussa, la nouvelle ville de Charafate et le Projet de mise à niveau urbaine des communes rurales de Ksar Majaz et Ksar al Majaz. C’est donc ce contexte, qui a incité la Conservation du site, à prendre l’initiative pour organiser le 17 et 18 juin 2011 un colloque international sur le site sous le thème « Ksar Seghir : 2500 ans d’échanges intercivilisationnel en Méditerrané ». Ce colloque, auquel a été invité le professeur Charles L. Redman, était pour la Conservation du site, l’occasion pour lui rendre hommage. C’est à lui, après la petite campagne en 1957-58 du premier archéologue marocain, Ahmed Meknassi, que revient le mérite d’avoir initié les premiers grands travaux de fouilles archéologiques dans le site et qui étaient couronnés par la publication de la monographie « Ksar Seghir : An Archeology View of Medieval Life » en 1986. Et depuis, aucune fouille sur le site n’a eu lieu et le très peu de publications qui se sont apparus, dès lors, se limitent à quelques études réalisées dans le cadre de la préparation de diplômes universitaires. La publication des ces actes, telle qu’elle se présente, reflète l’ores et déjà, l’état de la recherche sur le site, nous estimons qu’elle contribuera à la relance de la recherche archéologique, historique et environnementale sur ce site en suscitant de nouvelles interrogations, de nouvelles préoccupations scientifiques et techniques. C’est cette conviction partagée avec la Direction du Patrimoine Culturel, la Direction Régionale de la Culture Tanger-Tétouan et l’Institut des Etudes Hispano-Lusophones, que la diffusion des exposés de cette rencontre a pu avoir le jour. Nous les remercions tous pour leur soutien et accompagnement. Abdelatif ELBOUDJAY Conservateur du Site Archéologique de Ksar Seghir 10 Al-Qasr Al-Awwal. Nouvelles données archéologiques sur l’occupation de la basse vallée de Ksar de la période tardo-antique au haut Moyen-âge • Abdelaziz El Khayari Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine - Rabat • Aomar Akerraz Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine - Rabat Introduction Après le passage des Vandales, le Maroc rentre dans une phase obscure de son histoire qui se prolonge jusqu’aux temps des Idrissides, phase obscure évidemment par manque de documents. L’on sait seulement, grâce à des inscriptions latines et aux fouilles récentes, que Volubilis continua d’exister jusqu’à la veille de l’avènement des Arabo-musulmans (1). Dans le Nord du Maroc, des informations textuelles, assez réduites du reste, suggèrent que la ville de Septem, et peut-être aussi Tingi, dépendaient d’une manière ou d’une autre de l’autorité byzantine et ensuite de celle des Wisigoths en Espagne. Les monnaies bilingues latino-arabes de T .andja sont très significatives à cet égard (2). A part Septem (Sabta) où des fouilles de sauvetage permettent de produire de temps à autre de nouvelles données sur cette période charnière entre Antiquité et Moyen-âge, on ne connaissait pratiquement rien sur le reste de cette zone du Détroit avant les fouilles de Dhar d’Aseqfane et quelques autres pratiquées plus récemment. Comme le prouvent ces fouilles, l’archéologie pourrait évidemment être une excellente source alternative face au mutisme des sources écrites.