Président du Conseil d’administration Jean-Philippe Billarant

Directeur général Laurent Bayle Cité de la musique

LA FRANCE EN QUÊTE D’IDENTITÉ

Du mercredi 13 avril au vendredi 29 avril 2005

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert : www.cite-musique.fr SOMMAIRE

Sans identité fixe 5 MERCREDI 13 AVRIL - 20H Œuvres de Richard Wagner et Arnold Schönberg. « Wagner : ricaner quand on entend son nom, et faire des plaisanteries sur la musique de l’avenir ». Ainsi Flaubert résume-t-il, dans son Dictionnaire des idées reçues, la vulgate qui règne en France sur le compositeur allemand 9 JEUDI 14 AVRIL - 20H quelques années avant sa mort. Depuis la défaite de 1871, en effet, un Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré/André Œuvres de sentiment nationaliste et anti-germanique gagne le milieu artistique Messager, , Richard Wagner et . français. Il se traduit en musique par une volonté de se détacher de la filiation wagnérienne qui exerce son emprise sur de nombreux compositeurs depuis le milieu du XIXe siècle. Mais les mélodies d’un 14 VENDREDI 15 AVRIL - 20H Duparc, écrites entre 1868 et 1877, prouvent combien le lied allemand Œuvres de Paul Dukas, Maurice Ravel, Claude Debussy et et le langage musical de Tristan continuent d’imprégner la production Florent Schmitt. lyrique française. « Wagner, regrette encore Debussy des années plus 3 2 tard, fut un beau coucher de soleil que l’on a pris pour une aurore ». C’est finalement avec Debussy, tout comme avec Fauré, que la mélodie 22 DIMANCHE 17 AVRIL - 16H30 française acquiert toute sa singularité, son raffinement mélodique et

Œuvres de Henri Duparc, Ernest Chausson, Gabriel Fauré, harmonique, son interpénétration de la musique et du texte. À leur vant-propos A Claude Debussy, Reynaldo Hahn et Francis Poulenc. instar, les compositeurs français puisent leur inspiration dans la poésie des Parnassiens (Leconte de Lisle) et des symbolistes (Mallarmé), mais c’est Baudelaire qu’ils affectionnent particulièrement. Baudelaire, qui 26 VENDREDI 22 AVRIL - 20H avait pourtant écrit à Wagner pour lui témoigner son admiration envers Œuvres de Claude Debussy le pouvoir poétique de sa musique. Mais les nationalistes français ne

La France en quête d’identité en La France s’arrêtent pas à de tels paradoxes. En ce tournant de siècle, alors que les tensions franco-allemandes renaissent, l’heure est à la défense des 31 SAMEDI 23 AVRIL - 15H valeurs musicales françaises. Compositeurs, critiques et musicologues se Forum : Y a-t-il une identité musicale française ? tournent vers le passé (principalement vers Rameau et Couperin) pour identifier, célébrer et prescrire une tradition nationale qui fasse front à la portée universelle dont jouit la musique allemande depuis la fin du 33 SAMEDI 23 AVRIL - 20H XVIIIe siècle. C’est ce à quoi s’emploie notamment Vincent d’Indy à Œuvres de Arthur Honegger et Francis Poulenc. la toute nouvelle Schola Cantorum. On en vient à célébrer la « lumière », la « clarté » propres à la musique française. Debussy, depuis son Prélude à l’après-midi d’un faune, créé en 1894, passe pour en être le modèle. 37 DIMANCHE 24 AVRIL - 16H30 En 1915, il renoue avec la pureté du classicisme français dans sa Sonate Œuvres de André Jolivet, Maurice Ravel et Albert Roussel. pour violoncelle, signée ostensiblement « Claude de France ». Mais si les compositeurs se replient sur une identité musicale spécifiquement française, ils n’en sont pas moins attirés par de multiples ailleurs. 44 VENDREDI 29 AVRIL - 20H La découverte, depuis l’Exposition Universelle de 1889, de traditions Œuvres de Joaquin Turina et Manuel de Falla. Avant-propos 4 Maxime Tortelier et le recréer d’une époque à l’autre. le miroir sonore d’un esprit national, ne fait en définitive que créer c’est supposer qu’il y en ait une au départ ; or la musique, loin d’être perd-elle pour autant son identité musicale ? Poser cette question, de caractère international. La Francedéfendent un néo-classicisme génération ; ses membres se retournent contre l’apport de Debussy et s’estompe. Le Groupe des Six, fondé en 1920, incarne la nouvelle virulence, et le nationalisme qui dominait la vie musicale en France l’armistice, les crispations identitaires perdent peu à de leur aujourd’hui le emblématiques de la musique française ; popularité dont jouit qui en portent la trace finiront paradoxalement par être tenues pour nourrit un goût prononcé pour l’exotisme. Les nombreuses œuvres musicales étrangères (japonaise, balinaise, russe et surtout espagnole) Boléro de Ravel suffit à le montrer. Cependant, après

Mercredi 13 avril - 20h entracte ué oaed ocr etat opi):1h50 (entracte compris) : Durée totale du concert Ce concert est enregistré par France Musiques, partenaire de la Cité musique Michael Gielen, SWR Sinfonierorchester Baden-Baden und Freiburg Inga Nielsen, 30’ Erwartung, Arnold Schönberg 20’ Etwas langsamer – Finale Bewegt – Andante Langsam Sehr rasch – Moderato – Langsam Mässig Walzertempo V 18’ Das obligate Rezitativ P F Ve V Cinq Pièces pour orchestre op. 16 Arnold Schönberg (1874-1951) 10’ Tr (1813-1883) Richard Wagner Salle des concerts Mercredi 13 avril - 20h eripetia arben orgefühle ariations pour orchestre op. 31 rgangenes istan und Isolde, monodrame en 1 acte, op. 17 soprano direction prélude

Programme 5 Richard Wagner À l’occasion de la création des Variations pour orchestre Le thématisme est remplacé par des motifs paraissant et Tristan und Isolde, op. 31 de Schönberg exécutées par la Philharmonie de Berlin disparaissant au fil d’un temps musical qui progresse d’un prélude sous la direction de Wilhelm Furtwängler au début du mois de instant à l’autre ; ce qui donne lieu à une dramaturgie sonore décembre 1928, Adolf Weissmann, critique musical de la qui fait alterner impulsions et suspensions, gestes Composition : 1856-1859. Création : 10 juin 1865 au Théâtre de la Berliner Zeitung, qualifiait cette œuvre nouvelle de paroxystiques et chutes soudaines. Cour de Munich sous la direction « déclinaison arithmétique qui tente de relier chimiquement À la demande de l’éditeur, Schönberg a donné à ces de H. von Bülow des rebuts de Tristan sur des bases nouvelles ». Les « bases mouvements des titres « qui ne trahiront rien, parce que certains Effectif : 3 flûtes, 3 hautbois, nouvelles » étaient évidemment les principes « arithmétiques » seront très obscurs et que d’autres ne définiront que des indications 3 clarinettes, 3 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 1 tuba, timbales, de la dodécaphonie. L’expression « rebuts de Tristan » était une techniques : I : Pressentiment (chacun en a) – II : Passé (chacun en 1 harpe, cordes. manière vulgaire d’affirmer une demi-vérité. Car il est vrai que a aussi) – III : Couleurs (d’ordre technique) – IV : Péripétie (est . le chromatisme wagnérien avait influencé Schönberg, généralement suffisant) – V : Récitatif obligé (ou mieux ‘l’accompli’ l’amenant sur le chemin de l’émancipation de la dissonance, ou ‘l’infini’) ». Il s’agit évidemment d’un compromis entre mais ceci au cours de l’époque précédant l’adoption de la l’impératif éditorial et les principes esthétiques de Schönberg dodécaphonie. qui aurait préféré laisser l’auditeur complètement libre de L’emblème du chromatisme de Tristan est le célèbre accord au réagir à l’expression musicale pure et simple : « Car la musique 7 6 début du Prélude qui, par sa tension chromatique et son est en cela admirable qu’on peut tout dire, de sorte que l’initié puisse ambiguïté tonale, ouvre ce drame d’amour et de mort tendu tout comprendre mais en préservant ses propres secrets qu’on souhaite sur le fil d’un désir inépuisable. Le Prélude de Tristan est aussi ni s’avouer, ni divulguer. » l’accomplissement parfait d’une musique « parlante », La plus célèbre des cinq pièces, Farben (Couleurs) utilise le tellement éloquente qu’elle résume en elle-même l’essence du principe technique de la Klangfarbenmelodie (Mélodie de Commentaires drame. Des trois œuvres de Schönberg insérées dans ce couleurs du son) et, telle qu’elle est réalisée ici, elle fait programme, ce sont plutôt les Cinq Pièces pour orchestre op. 16 alterner sur un même accord de quatre hauteurs (sol#-si-mi- et Erwartung qui laissent paraître des liens avec la poétique la) deux groupes instrumentaux : le premier constitué par wagnérienne. En 1909, au début de sa période expressionniste, deux flûtes - clarinette - basson, le deuxième par cor anglais- Schönberg partage avec le principe wagnérien de la musique second basson-cor (avec sourdine)-trompette (avec sourdine). La France en quête d’identité en La France « absolue » la volonté de rendre la musique signifiante à tout instant, qu’il s’agisse de musique « pure » (l’op. 16) ou de musique associée à un texte (Erwartung). Variations pour orchestre L’architecture, la structure et la forme, repoussées au cours de op. 31 la période expressionniste, deviennent à nouveau les fondements de la musique de Schönberg dès le début de sa Arnold Schönberg Dans une lettre à Richard Strauss du 14 juillet 1909, Composition : mai 1926 - période sérielle. Les Variations pour orchestre op. 31 représentent septembre 1928. Cinq Pièces Schönberg décrit les Cinq Pièces pour orchestre op. 16 qu’il Création : 2 décembre 1928 à Berlin l’apothéose des nouvelles préoccupations formelles et pour orchestre op. 16 est en train d’achever comme une œuvre « qui n’a rien de (Orchestre philharmonique, direction poétiques qui l’ont amené à la codification de la dodécaphonie. symphonique, bien au contraire : pas d’architecture, pas de structure. Wilhelm Furtwängler). Dans ce chef-d’œuvre d’ingénierie musicale et sonore, Composition : mai-août 1909. Simplement une succession chatoyante et ininterrompue de couleurs, Effectif : 4 flûtes, 4 hautbois, Schönberg utilise les contrastes entre les registres et les Création : 3 septembre 1912 à Londres, 5 clarinettes, 4 bassons, 6 cors ; direction Sir Henry Wood. de rythmes et d’atmosphères ». Le principe fondamental de la 3 trompettes ; 4 trombones et 1 tuba ; timbres des instruments et des sections de l’orchestre afin de Effectif : 4 flûtes, 4 hautbois, vision sonore et de la poétique nouvelle expérimentées dans percussions ; 1 célesta, 1 mandoline, mettre en relief les articulations complexes de la structure 5 clarinettes, 4 bassons ; 6 cors, ces pièces est l’abolition de la forme avantageant une 1 harpe ; cordes. formelle. 3 trompettes, 4 trombones et 1 tuba ; expression dictée par l’intuition créatrice du compositeur. Tr ois ans après la création de l’œuvre, Schönberg, dans un timbales et percussions ; 1 célesta ; 1 harpe ; cordes. Ceci implique un bouleversement des codes de la tradition article sur ses années d’apprentissage, écrivait que Bach lui Éditeur : Peters. musicale. Les fonctions tonales sont remplacées par des avait transmis « la pensée contrapuntique, c’est-à-dire l’art accords libres de graviter dans un espace harmonique d’inventer des figures qui peuvent s’accompagner elles- abolissant les tensions entre dissonances et consonances. mêmes ». Un art qui est aussi à la base de la variation La France en quête d’identité 8 Neues Deutsches Theater avec Marie lxne o elnk,direction. Alexander von Zemlinsky, ecsin,tmae,Glockenspiel, timbales, percussions, Création : 6 juin 1924 à Prague au juin 1924 à Prague 6 Création : yohn,clsa ap,cordes. harpe, célesta, xylophone, rmets rmoe,tuba, 4 trombones, 3 trompettes, lrnte,4bsos 4 cors, 4 bassons, 5 clarinettes, Gutheil-Schoder (soprano) et Gutheil-Schoder (soprano) fetf:4fûe,4 hautbois, 4 flûtes, Effectif : opsto 27 août - Composition : 12 septembre 1909. dtu Universal. Éditeur : Erwartung tradition, le motif BACH ( modernes. Emblème de la conciliation entre modernité et pensées » musicales, anciennes et croisée de ces différentes « Si on se laisse prendre par la force dramatique d’ seulement. fin du mois d’août et le début septembre, en deux semaines après quelques modifications, en composa la musique entre le T pas d’un véritable opéra, mais plutôt « monodrame ». Elle accepta la proposition, tout en précisant qu’il ne s’agissait P les vacances de l’été 1909, Schönberg avait rencontré Marie émotionnelle et sonore, fut composé très rapidement. Durant après instant au cours d’une demi-heure de tension Erwartung protagoniste dans le Finale. l’Introduction et dans la seconde variation, assume un rôle de par la dodécaphonie. Les du matériau musical sur le plan horizontal et vertical réalisée développante inaugurée par Beethoven et de l’interpénétration Gianfranco Vinay modèle dramaturgique hérité de Wagner. dans le second, l’œuvre apparaît comme l’extrême limite d’un musicale qui ouvre toute grande la porte de modernité ; moment, comme modèle d’un type de communication Momentform Erwartung néanmoins de manière subliminale. Dans le premier des cas, simple écoute (surtout la première fois), mais agissant microscopiques leitmotive difficilement perceptibles lors d’une reliés par une toile de motifs sous-jacents, comme moments qui semblent se consumer en un instant sont fait minutieuse de la partition, on peut se rendre compte que les bloquant le temps musical par une analyse attentive et ailleurs, si on prend une certaine distance émotionnelle, paysage qui change selon ses différents états d’âme. Par continuelles de la conscience bouleversée femme et du succession de flashes, aussi rapides que les métamorphoses par ses cris, le monodrame se présente alors comme une rois semaines plus tard elle remit le texte à Schönberg lequel, appenheim et lui avait demandé d’écrire le livret d’un opéra. , cauchemar en musique qui se consume instant nous apparaît comme le prototype de la , de la forme qui se consume moment après V ibémol si ariations op. 31 - la - ut - si ), anticipé dans se placent à la Erwartung et

Jeudi 14 avril - 20h entracte ué oaed ocr etat opi):1h55 (entracte compris) : Durée totale du concert Emmanuel Strosser, Claire Désert, 18’ Jeux, Claude Debussy/Jean-Efflam Bavouzet 12’ transcription pour deux pianos Prélude à l’après-midi d’un faune, Claude Debussy (1862-1918) 10’ Ouverture Richard Wagner (1813-1883)/Claude Debussy 12’ La Maurice Ravel (1875-1937) 10’ de Nibelung Souvenirs de Bayreuth, quadrille sur les motifs favoris l’Anneau Gabriel Fauré (1845-1924)/André Messager (1853-1929) 22’ pour deux pianos op. 35 V Camille Saint-Saëns (1835-1921) Amphithéâtre J transcription pour deux pianos eudi 14 avril - 20h ariations sur un thème de Beethoven

V alse transcription pour deux pianos pour deux pianos du pour piano à quatre mains V piano aisseau fantôme, piano

Programme 9 Disposer de deux pianos dans son salon à la fin du d’assister aux représentations de Parsifal et des Maîtres XIXe siècle n’avait rien d’exceptionnel : c’était l’un des chanteurs. Si le Ring ne figurait pas au programme de cette meilleurs moyens de découvrir les œuvres orchestrales saison, cela ne les empêcha pas de composer, à leur retour nouvelles ou anciennes à une période où les concerts de voyage, un quadrille parodique pour piano à quatre symphoniques, même s’ils se développaient de plus en mains où se mêlent en un raccourci amusant les thèmes plus, n’étaient pas aussi fréquents qu’aujourd’hui, et où des Walkyries, ceux de la marche du Crépuscule des dieux… les techniques d’enregistrement balbutiaient. Qui plus est, Publiée de façon posthume en 1930 sous le titre de les effets orchestraux sont mieux restitués par une habile Souvenirs de Bayreuth, fantaisie en forme de quadrille sur les transcription à deux pianos que par une réduction pour thèmes favoris de l’Anneau du Niebelung, cette œuvre rappelle piano seul ou à quatre mains souvent bien ingrate à lire. les Souvenirs de Munich sur les thèmes de Tristan et Yseult Séduits par l’équilibre sonore des deux instruments, les pour piano à quatre mains de Chabrier. compositeurs ne se contentèrent pas de transcrire des œuvres orchestrales, mais écrivirent aussi des pièces Dès 1906, Ravel avait eu l’idée d’écrire une grande œuvre originales pour deux pianos. Les facteurs d’instruments en hommage à Johann Strauss. La Valse ne vit le jour ne restèrent pas à l’écart de ce mouvement : ainsi Gustave qu’après les ravages de la Première Guerre, ainsi que Ravel 11 10 Lyon de la firme Pleyel inventa un piano double avec l’écrit dans son esquisse autobiographique : « J’ai conçu un clavier de chaque côté et une table unique, ce qui cette œuvre comme une espèce d’apothéose de la valse viennoise permettait des jeux de sonorité que n’offraient pas deux (projet de 1906) à laquelle se mêle, dans mon esprit, l’impression instruments indépendants. d’un tournoiement fantastique et fatal (vision de 1919). Je situe Composées en 1874 et dédiées à Alfred et Marie Jaëll, cette valse dans le cadre d’un palais impérial, environ 1855. Le Commentaires célèbre couple de pianistes virtuoses, les Variations sur un thème de cette œuvre quasi expressionniste, qui surgit d’un thème de Beethoven op. 35 de Camille Saint-Saëns explorent magma instrumental, donne un sentiment d’ordre qui sombre, à toutes les ressources du thème qui n’est autre que le Trio la fin, dans la dislocation, témoignage du bouleversement et du du Menuet de la Dix-huitième Sonate en mi bémol, op. 31 n° 3 changement d’idée de l’après-guerre. » Sous la pression de de Beethoven. Le compositeur déploie au cours des dix Diaghilev, le génial organisateur des Ballets russes, qui lui La France en quête d’identité en La France variations une grande variété d’écriture qui reflète la avait commandé un nouveau ballet, Ravel élabora d’abord connaissance et la maîtrise qu’il avait des différents styles une version pour piano à deux mains (décembre 1919- pianistiques de son temps (l’ombre de Schumann plane sur février 1922), puis une version pour deux pianos qu’il la deuxième variation, celle de Liszt sur la quatrième) et donna avec la pianiste Marcelle Meyer le 16 avril 1920, des formes savantes (thème renversé à la troisième, grande lors d’une soirée privée. Diaghilev, qui avait assisté à cette fugue en guise de conclusion). audition, prétendit que La Valse n’était pas faite pour un Si l’influence de Beethoven demeurait encore assez forte ballet et refusa de l’inscrire au programme de la saison vers 1870, comme en témoignent plusieurs cycles de suivante. La chorégraphie d’Ida Rubinstein en mai 1929 variations du pianiste Stephen Heller, contemporain de à l’Opéra apportera un démenti formel. Quoi qu’il en soit, Saint-Saëns, celle de Wagner devait s’imposer Ravel, qui orchestra rapidement son œuvre, affectionnait progressivement jusqu’en 1880 et fasciner bon nombre de cette version à deux pianos et l’avait jouée avec le pianiste compositeurs français qui prirent le chemin de la Bavière : Alfredo Casella au cours d’un concert public à Vienne le « On va à Bayreuth comme on veut, à pied, à cheval, en 23 octobre 1920. voiture, à bicyclette, en chemin de fer, et le vrai pèlerin devrait y aller à genoux », écrit Albert Lavignac dans Le Voyage En proie à des difficultés matérielles après son retour de la artistique à Bayreuth (Paris, 1897). En 1888, Fauré et villa Médicis, Claude Debussy avait accepté vers 1889 de Messager, tout comme Debussy, firent leur pèlerinage afin transcrire pour les Éditions Durand des œuvres de Wagner et de Saint-Saëns. Wagnérien convaincu, même s’il prit ballet, Jeux, dont Nijinsky avait imaginé l’argument. « Il y quelques années plus tard ses distances avec le « fantôme avait là un parc, un tennis, la rencontre fortuite de deux jeunes du vieux Klingsor, alias Richard Wagner », Debussy filles et d’un jeune homme à la poursuite d’une balle perdue, un connaissait bien ses œuvres, notamment Parsifal et Tristan paysage nocturne, mystérieux, avec ce je-ne-sais-quoi d’un peu qu’il jouait par cœur, selon son ami Pierre Louÿs. Qu’il méchant qui amène l’ombre ; des bonds, des tours, des passages transcrivît à deux pianos l’Ouverture du Vaisseau fantôme capricieux dans les pas, tout ce qu’il faut pour faire naître le n’a donc rien d’étonnant. Par ailleurs, on sait que lorsqu’il rythme d’une atmosphère musicale. » Tel est le résumé qu’en était à la villa Médicis à Rome, il déchiffrait l’ouverture fait Debussy dans une de ses lettres. En septembre 1913, il des Maîtres chanteurs à quatre mains ainsi que des extraits proposa à son éditeur d’en faire « un arrangement pour de Parsifal à deux pianos. Trois ans après l’édition de sa deux pianos ». En effet, sa réduction pour piano seul transcription du Vaisseau fantôme, Debussy joua à deux n’offrait qu’une pâle image des subtils effets orchestraux de pianos avec Raoul Pugno des extraits de L’Or du Rhin et de la partition. Mais les soucis financiers auxquels il devait La Walkyrie lors de concerts-conférences de Catulle Mendès faire face quotidiennement sont peut-être à l’origine de à l’Opéra (mai 1893). cette démarche, quelque peu étonnante de la part d’un Si l’on excepte les versions de La Mer pour piano à quatre compositeur qui n’aimait guère ce genre d’exercice. Le 13 12 mains, du Prélude à l’après-midi d’un faune (1895) et des déclenchement de la Première Guerre mondiale l’année deux Danses pour deux pianos ou encore la réduction suivante lui fit oublier son dessein. Sans cette transcription chant-piano de Pelléas et Mélisande, on sait que Debussy de Jean-Efflam Bavouzet, Jeux aurait été la seule œuvre n’aimait pas transcrire ses œuvres. Il confiera cette tâche orchestrale de Debussy à ne pas exister en version à deux délicate à Maurice Ravel (les Nocturnes), mais surtout au pianos. Commentaires jeune compositeur et chef d’orchestre André Caplet (La Mer, les Images pour orchestre). En revanche, bien qu’il Denis Herlin laissât peu d’œuvres pour cette formation (Lindaraja, En blanc et noir), Debussy ne dédaignait pas l’écriture pour deux pianos et avait même envisagé d’écrire pour cette La France en quête d’identité en La France formation les trois Images, qu’il devait finalement destiner à l’orchestre. Il donna plusieurs récitals à deux pianos avec Ricardo Viñes lors desquels il joua les Nocturnes (en avril 1904) et Ibéria (en juin 1913). Ainsi qu’il l’écrivit en 1904 à son éditeur Jacques Durand, une transcription doit consister à trouver « des équivalences de sonorité ». Comme dans la version chant-piano de Pelléas et Mélisande, Debussy déploie dans sa transcription du Prélude à l’après- midi d’un faune une habileté particulière à restituer la profondeur de l’orchestre tout en préservant une écriture très pianistique. Telle une photographie en noir et blanc, celle-ci met en évidence l’étonnante nouveauté du discours musical. Œuvre la plus jouée du vivant de Debussy, elle allait même inspirer en 1912 à Nijinsky, le danseur vedette des Ballets russes, une chorégraphie ; celle-ci ne sera guère appréciée du compositeur. La même année, Diaghilev avait commandé à Debussy un Vendredi 15 avril - 20h Paul Dukas À l’origine destinée à Diaghilev, avant que des dissensions Salle des concerts La Péri ne causent la rupture de la collaboration, La Péri a finalement été créée à l’un des « Concerts de danse » Composition : 1911-1912. proposés par la danseuse Natalia Trouhanova (le Création : le 22 avril 1912 à Paris au Théâtre du Châtelet sous la direction programme incluait également La Tragédie de Salomé du compositeur. de Florent Schmitt). L’une des plus fascinantes partitions Paul Dukas (1865-1935) Dédicace à Natalia Trouhanova. orchestrales de la musique française a pourtant failli La Péri, poème dansé Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 bassons, 1 contrebasson, disparaître dans les flammes, Dukas se montrant peu 19’ 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, satisfait de son travail. Heureusement, les protestations 1 tuba, timbales, grosse caisse, de plusieurs de ses amis eurent raison de son exigence Maurice Ravel (1875-1937) caisse claire, cymbales, triangle, impitoyable. tambour de basque, xylophone, Shéhérazade, trois poèmes de Tristan Klingsor L’argument du ballet s’inspire d’une ancienne légende Asie célesta, 2 harpes, cordes. La Flûte enchantée Éditeur : Durand. persane. Le prince Iskander (Alexandre le Grand), à la L’Indifférent recherche de la Fleur d’Immortalité, rencontre la Péri 19’ tenant une fleur de lotus. Il dérobe la fleur sacrée qui seule

permet à la fée de remonter vers la lumière d’Ormuzd. 15 entracte Mais, comprenant qu’Iskander la désire, la Péri le séduit Claude Debussy (1862-1918) en dansant (situation identique à celle représentée dans la Prélude à l’après-midi d’un faune Tragédie de Salomé) et obtient la restitution du lotus. Ce 10’ geste signale toutefois la mort prochaine du prince. Commentaires Précédé d’une étincelante Fanfare confiée aux seuls Florent Schmitt (1870-1958) cuivres, le « poème dansé » commence de façon La Tragédie de Salomé, mimodrame dansé pour orchestre mystérieuse, la mélodie de cor anglais rappelant le thème endredi 15 avril - 20h 15 avril endredi

V 28’ du Prélude à l’après-midi d’un faune, avec sa gamme par tons chromatisée. La musique s’anime peu à peu, jusqu’à l’embrasement passionné et voluptueux de la danse de la Péri. Une calme conclusion évoque l’ombre qui enveloppe Iskander.

Sophie Koch, mezzo-soprano Hélène Cao Orchestre National de Lyon Stéphane Denève, direction

Ce concert est enregistré par France Musiques, partenaire de la Cité de la musique.

Durée totale du concert (entracte compris) : 1h50 La France en quête d’identité 16 Dédiée à Mlle Jeane Hatto, créatrice de créatrice Dédiée à Mlle Jeane Hatto, enchantée Création : le 17 mai 1904 à Paris par le 17 mai 1904 à Paris Création : l’œuvre (pour rmets rmoe,1 tuba, 3 trombones, 2 trompettes, éet,2 iln ,20 violons II, 22 violons I, 1 célesta, l’Orchestre de la Société nationale ecsin,1tmae 2 harpes, 1 timbale, 3 percussions, lrnte,2bsos 4 cors, 2 bassons, 2 clarinettes, Saint-Marceaux (pour fetf:3fûe,3 hautbois, 3 flûtes, Effectif : ,à Mme Sigismond Bardac ), Maurice Ravel dirigé par dirigé Alfred Cortot. 8ats 14 violoncelles, 18 altos, Asie opsto 1903. Composition : Shéhérazade (pour ,à Mme René de ), dto Durand. Édition : 12 contrebasses. L ’Indifférent La Flûte ). ambigu, en demi-teinte de enchantée une couleur illustrative, succèdent les volutes de prolongé par les visions successives évoquées chacune dessinée par les trois poèmes. À l’appel initial d’ L précédente. prit soin de me faire lire à haute voix les vers. les inflexions, (…) et, pour bien s’affermir dans son dessein, il très préoccupé de suivre le débit parlé, d’en exalter les accents et prosodiques. Klingsor à propos de Ravel : « récitation, à la fois plus libre et proche des inflexions Balakirev et Rimsky… - la recherche d’une nouvelle Nuits nouvelle traduction en seize volumes (!) des orientalisme de fantaisie, il est vrai dans l’air du temps - de Debussy, se rejoignent idéalement dans l’attrait pour un « Klingsor et Ravel, tous deux habitués du cercle d’amis cependant pressée de tout exprimer à son déclin par l’âge des idées, épuisée les excès de syntaxe (…) et dégénérer, « d’une littérature symboliste qui commençait à menacer de académique du nouveauté, se démarquant aussi bien de la rigueur tournure « fin de siècle », En regard des premières mélodies encore empreintes d’une expressif » qui rappelle le muet, la ligne mélodique se rapproche d’un « récitatif tout artifice vocal et atténuant systématiquement le « e » Cyril Béros Marnat) dépouillement inéluctable, c’est bien la fin du mirage. en refusant toute collusion consolatrice. (…). Ce vous “flûtiez” “d’Asies” dont le pittoresque n’est que songes-creux exige que s’achève quasiment dans la désolation, car en finir avec tant ’orchestre de Les Apaches » où l’on n’ignorait rien de l’art japonais ni , enthousiasme parisien (tardif) pour Borodine, dont le récit reste interrompu ; et enfin ton irréparablement atteinte dans son organisme, affaiblie Shéhérazade Quatuor à cordes en Shéhérazade P suit la courbe dépressive L elléas ’Indifférent de Debussy, créé l’année fa majeur s’impose par sa … « » (Huysmans). » Dépouillée de Shéhérazade Il était justement Mille et Une (1902) que Asie La » (Marcel

Flûte Accordent vie ou mort, au gré de leur désir. Qui du seul mouvement de leur doigt qui se Et des cadis, et vizirs Je voudrais voir d’âpres marchands aux regards T Je voudrais voir des calumets entre les bouches Et des habits de longues franges. Je voudrais voir des vêtements de velours En des peaux jaunes comme oranges. Et les prunelles brillantes de joie, Je voudrais voir des yeux sombres d’amour Sur des visages noirs aux dents claires. Je voudrais voir de beaux turbans soie A Je voudrais voir Damas et les villes de Perse Sur un vieux rythme ensorceleur. En écoutant chanter la mer perverse Je voudrais m’en aller vers les îles de fleurs Comme un immense oiseau de nuit dans le ciel Et qui déploie enfin ses voiles violettes Mystérieuse et solitaire, Qui se berce ce soir dans le port, Je voudrais m’en aller avec la goélette Asie, En sa forêt tout emplie de mystère, Où dort la fantaisie comme une impératrice V Asie, Asie Asie Shéhérazade Maurice Ravel out entourées de barbes blanches. ieux pays merveilleux des contes de nourrice, vec les minarets légers dans l’air. [louches, [penche [d’or. P De temps en jusqu’à mes lèvres, En conservant comme Sindbad ma vieille tasse Narrer mon aventure aux curieux de rêves, Et puis m’en revenir plus tard Je voudrais voir mourir d’amour ou bien de Je voudrais voir des roses et du sang, Je voudrais voir des pauvres et reines, A Du bourreau qui coupe un cou d’innocent, Je voudrais voir des assassins souriant A Sur des étoffes en cadres de sapin, Contempler à loisir des paysages peints Et comme un voyageur étranger Je voudrais m’attarder au palais enchanté Sur la poésie et sur beauté. Et les lettrés qui se querellent Et les princesses aux mains fines Les mandarins ventrus sous les ombrelles, Je voudrais voir la Perse, et l’Inde, puis la our interrompre le conte avec art… vec un grand sabre courbé d’Orient. vec un personnage au milieu d’un verger. [Chine, [haine. [arabe

Livret 17 La France en quête d’identité 18 Comme un mystérieux baiser. De la flûte vers ma joue, Il me semble que chaque note s’envole Et quand je m’approche de la croisée, Que mon amoureux chéri joue, Un air tour à langoureux ou frivole T Une chanson de flûte où s’épanche Et j’écoute au dehors Mais moi je suis éveillé encor Et son long nez jaune en sa barbe blanche. Coiffé d’un bonnet conique de soie, L La ’ombre est douce et mon maître dort, our à tour la tristesse et joie,

Flûte enchantée (avec l’aimable autorisation de Mme Leclère) Léon Leclère (1874-1966) dit Tristan Klingsor Ta Est plus séduisante encore de ligne. De ton beau visage de duvet ombragé, Et la courbe fine Jeune étranger, T L’ Pa Et la hanche légèrement ployée Me faisant un dernier geste avec grâce Et de mon seuil je te vois t’éloigner, Mais non, tu passes, Entre ! Et que mon vin te réconforte… Comme une musique fausse. Une langue inconnue et charmante es yeux sont doux comme ceux d’une fille, Indifférent

r ta démarche féminine et lasse… lèvre chante sur le pas de ma porte oit ainl ePrs sous la Société Nationale de Paris, rain:22 décembre 1894 à la Création : Prélude à l’après-midi direction de Gustave Doret. Claude Debussy opsto 1894. Composition : dtu Belmont. Éditeur : d’un faune que beaucoup jugèrent médiocre (Kœchlin, Pierre Louÿs), d’orchestre suisse Gustave Doret. Malgré une exécution poème) sous la direction du compositeur et chef de mettre en condition, avant une éventuelle récitation du donnée la première audition du » ! - que sera - chez les parangons de la « grande forme finalement à la Société nationale encore sa partition). C’est ait retrouvé la raison (sans doute Debussy retouchait-il février 1893. Cette création n’eut pas lieu sans que l’on en création de « avant que la d’autres projets (dont « allusions érotiques, l’abattement qui sanctionnera cette suggérerait l’ambiance caniculaire, le déferlement des aussi des roublardises gratifiantes d’un Saint-Saëns, loin du « symphonisme » pâteux tant prisé à l’époque, le portrait du président Carnot ! - l’instrumentation qui, rue de Londres dont le papier peint répétait inlassablement préétablie. Restait à trouver - dans une chambrette de la d’une improvisation d’orchestre, hors de toute forme être nulle part concertante, servira de fil rouge au sein oralité potentielle sera traduite par une flûte solo qui, sans Debussy ayant renoncé à toute intervention verbale, cette n déclamation avec musique au Théâtre d’Art. Le spectacle rapport direct avec le poète - qui envisageait alors une il fallut attendre encore la fin de 1890 pour qu’il fût en c’est sans doute là que Debussy en prit connaissance, mais la jour qu’en 1876 ; et onze ans se passèrent encore avant que première édition -petit tirage illustré par Manet...- ne vit le texte « Dès 1865, Mallarmé avait songé à les poètes. porté à produire pour les salons, il fut amené fréquenter tenté ( à la symphonie « migraineuse »... Debussy lui-même fut wagnérisme et franckisme, poussait à l’oratorio indigeste siècle est à cet égard démonstrative qui, mêlant régulièrement menacée par la lourdeur. La fin du XIX élégance française », la musique de notre pays a été d’ « Contrairement à ce qu’insinue la complaisante notion ’eut jamais lieu. bonne tempête »... Compte tenu de l’interpolation bien Revue indépendante F non possible au théâtre mais exigeant le théâtre antaisie pour piano et orchestre Libre esthétique L ’Après-midi d’un faune d’après S. Mallarmé n P e ulâ a«vrindfntv : » ’en publiât la « version définitive elléas de Bruxelles n’annoncât la ), il fallut plus de trois ans Prélude L’ Après-midi d’un faune ) mais, heureusement, (il s’agit désormais ». La e », en », ,

Commentaires 19 le public, rejetant le béton musical, fit à la liberté de ce Les Enchantements sur la mer représentent le songe discours éperdu un triomphe sans réplique : l’œuvre fut d’Hérode. La frénétique Danse des éclairs, avec son bissée en entier. On sait moins qu’une critique étourdie étonnante mesure à trois temps et demi, accompagne parla de musique « indigeste », de tonalité « incessamment la décapitation de Jean-Baptiste. Horrifiée par les fuyante » (Revue illustrée) sans parler d’ « excessives conséquences de son acte, Salomé est alors la proie recherches de timbres » (Le Figaro). Mallarmé, mal à l’aise d’hallucinations. La Danse de l’effroi illustre son délire face à cette syntaxe « désossée », dut « tourner le et le déchaînement des éléments qui réduisent à néant compliment », assurant le musicien que sa musique allait le royaume perverti d’Hérode. « bien plus loin, vraiment [que son poème], dans la nostalgie et dans la lumière, avec finesse, avec malaise, avec richesse ». Hélène Cao Ravel, à peine né à la composition, dira que le Prélude était à ses yeux « la seule œuvre absolument parfaite de toute l’histoire de la musique ».

Marcel Marnat 21 20

Florent Schmitt Au début du XXe siècle, le paganisme antique teinté La Tragédie de Salomé d’orientalisme inspire maintes partitions. Cette prédilection pour des sujets mêlant sensualité et violence, Commentaires Composition : 1907. érotisme et cruauté, témoigne des fantasmes d’une société Création : le 8 janvier 1911 à Paris aux Concerts Colonne sous la direction de bridée par la rigidité de ses conventions. Incarnant les Gabriel Pierné. tensions de l’époque, la légende de Salomé retient ainsi Dédicace : à Igor Stravinski. l’attention des écrivains, des peintres et des musiciens. Les Effectif : 3 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 bassons, représentations de Salomé, l’opéra de Richard Strauss, à La France en quête d’identité en La France 1 sarrussophone, 4 cors, 3 trompettes, Paris en 1907, incitent Robert d’Humières, directeur du 3 trombones, 1 tuba, timbales, Théâtre des Arts, à réaliser un « mimodrame » sur ce même 1glockenspiel, 1 célesta, sujet pour la danseuse Loïe Fuller. Il en écrit l’argument et 2 harpes, cordes. Édition : Durand. commande la musique à Florent Schmitt. En raison des dimensions restreintes du théâtre, la version originale de l’œuvre (créée le 9 novembre 1907) ne comprend qu’une vingtaine d’instrumentistes. Le compositeur révise ensuite sa partition, dont il étoffe l’orchestration. Lyrisme mystérieux ou incandescent, violence barbare du rythme, chatoiement sensuel des couleurs : on comprend que La Tragédie de Salomé soit restée l’œuvre la plus célèbre de son auteur, devançant les sortilèges de Daphnis et Chloé de Ravel et la puissance rituelle du Sacre du printemps de Stravinski. Ici, Salomé n’est pas amoureuse de Jean-Baptiste. À la demande de sa mère qui souhaite la perte du prophète, elle exaspère le désir d’Hérode. Le Prélude pose le décor du drame, avant que la princesse n’entame la Danse des perles. Dimanche 17 avril - 16h30 Mélodies françaises Salle des concerts Romances Henri Duparc (1848-1933) Le règne de la mélodie française, dont ce récital donne un Phydilé bon panorama, est postérieur de plusieurs décennies à Le Manoir de Rosemonde celui du lied allemand. Il correspond à peu près aux Chanson triste années 1850-1930. Lorsque Gabriel Fauré aborde la Extase composition de mélodies avec piano, le genre est plutôt représenté en France par des œuvres relevant de la Ernest Chausson (1855-1899) romance, quasiment associées par nature à la vie musicale Le Colibri des salons. Même si les poètes choisis par les compositeurs Les Papillons sont souvent de très grands (Hugo par exemple), la façon Serre d’ennui de les mettre en musique suit un modèle efficace mais Les Heures assez sage : succession de strophes régulières, thématique Chanson perpétuelle musicale facilement repérable (couplets, refrain,

entracte accompagnement relativement uniforme pour une même 23 « Mélodies d’amour » pièce, etc.). Ce modèle va subsister de façon plus ou moins Gabriel Fauré (1845-1924) constante, selon l’esthétique de tel ou tel compositeur. Le Après un rêve Papillon et la fleur (Hugo) s’y réfère tout naturellement - Rêve d’amour c’est la première contribution au genre de la mélodie pour Commentaires Le Papillon et la fleur Fauré, alors étudiant à l’école Niedermeyer (1861). Rêve d’amour (Hugo) écrit l’année suivante révèle l’influence de Claude Debussy (1862-1918) Schumann. Fauré va ensuite en élargir considérablement le La Chevelure (extrait des Chansons de Bilitis) propos et le champ expressif, au long d’une production Dimanche 17 avril - 16h30 - 17 avril Dimanche Fleur des blés mélodique très riche. Chez Reynaldo Hahn, le ton Mandoline particulier de la romance (grâce, sentimentalité, régularité) semble favorable à son esthétique en général. Si mes vers Reynaldo Hahn (1874-1847) avaient des ailes (Hugo) relève évidemment de cette veine. Si mes vers avaient des ailes Le Colibri d’Ernest Chausson, l’une de ses mélodies les plus Infidélité célèbres, appartient à l’opus 2 (1882). La rêverie sensuelle À Chloris et mélancolique de Leconte de Lisle inspire au musicien une mélodie aux rythmes irréguliers, encore ancrée Francis Poulenc (1899-1963) cependant dans le monde assez suave de la romance de Sanglots salon. Ce doux petit visage La Belle Jeunesse Rêves d’Allemagne En France à la fin du XIXe siècle, la mélodie n’échappe pas Nathalie Stutzmann, contralto plus que la symphonie ou le quatuor au règne de la Inger Södergren, piano musique allemande : héritage du lied et fascination pour l’œuvre wagnérienne vont nourrir la création de nombreux

Durée du concert (entracte compris) : 1h30 artistes, à commencer par Henri Duparc et Ernest Chausson. Extase (Lahor) sonne comme un évident hommage à Tristan - chromatisme, souvenir du thème du duo d’amour. Entre hypnose, désir amoureux et Le désir, le rêve et le temps suspendu pressentiment de la mort, Duparc y réalise une sorte de C’est enfin le temps lui-même qui est le paramètre musical condensé de wagnérisme. Avec Le Manoir de Rosemonde le plus favorable à l’expression d’affects subtils. Temps (Bonnières), c’est le lied qui est convoqué - chevauchées immobile, paralysé par les piliers d’un accompagnement en dans les forêts profondes de Schubert (Erlkönig) et de accords réguliers pour Après un rêve de Fauré (Bussine), Schumann ; force, douleur et anxiété d’un caractère quasi évoquant à la fois le champ du rêve, son caractère halluciné expressionniste pour une musique aux accents et le désir d’éternité du sentiment amoureux. Même médiévaux… procédé pour le début et la fin de Phydilé (Leconte de Chausson, avec sa célèbre Chanson perpétuelle (Charles Lisle) de Duparc, avec en son centre une grande séquence Cros), réalise un autre type de mélodie germanique : lyrique. Un temps égrené au rythme funèbre caractérise ancrée à la fois dans la « mélodie continue » wagnérienne, Les Heures de Chausson (poème de Mauclair), sur la une sorte de contrepoint austère et luthérien dans certaines répétition lancinante d’un motif syncopé. Entre désir et séquences du piano et, ici encore, une harmonie modale langueur : ainsi résonne Serre d’ennui (Maeterlinck), où évoquant les temps anciens. Chausson travaille en musique le sentiment de lassitude et “l’ennui bleu comme la serre”… Statisme et éclairages 25 24 Figures de style harmoniques d’une très grande richesse. Avec La Chevelure, De même que les compositeurs de lieder, les grands deuxième des Chansons de Bilitis, Debussy donne à mélodistes français travaillent les motifs pianistiques en l’érotisme suggéré de Pierre Louÿs une étrangeté cherchant à styliser telle ou telle image suggérée par le extraordinaire (harmonies, silence, travail sur la résonance poème. Ainsi les différents modes d’accompagnement du piano), suscitant chez l’auditeur l’inquiétude autant que Commentaires d’une mélodie soulignent-ils, avec une préciosité parfois le trouble. Le récit de la femme –« Il m’a dit : “Cette nuit voulue, les significations du texte ou le style particulier du j’ai rêvé…” » - et celui de l’homme qu’elle évoque forment poète. Verlaine et ses « donneurs de sérénades » pour ainsi des angles différents, intriqués par le poète et Mandoline inspirent à Debussy une mélodie figurant au subtilement réunis par la musique. On ne sait si l’amante piano le jeu des cordes pincées, et cherchant à approfondir rêve l’exaltation amoureuse de l’amant ou si elle met en La France en quête d’identité en La France en le radicalisant le mélange de galanterie précieuse, scène son propre désir. Ambiguïté magistralement d’inquiétude et de mélancolie qui marque les tableaux de développée par Debussy, dans un air musical comme Watteau, eux-mêmes à la source du poème. Fleur des blés raréfié. (Girod) suscite un accompagnement lui aussi stylisé par Debussy - étude sur la lumière et le mouvement. Hélène Pierrakos Pour Les Papillons (Gautier), Chausson travaille la fébrilité digitale de façon à évoquer l’image d’un volettement sans fin. Quant à la Chanson triste (Lahor) de Duparc, elle choisit pour cadre le rythme de la barcarolle : ondoiement régulier d’arpèges. Reynaldo Hahn, enfin, exploite dans Infidélité (Gautier) l’image première de l’ombre des ormes et le thème de la constance amoureuse, pour imaginer un accompagnement tremblé, et fonder la mélodie entière sur la répétition d’un même motif. Vendredi 22 avril - 20h Claude Debussy Claude Debussy, musicien français, animé comme Amphithéâtre Sonate pour violon beaucoup d’autres d’un regain de patriotisme suite au et piano déclenchement de la guerre de 1914, avait projeté d’écrire à partir de 1915 six sonates pour divers instruments, en Composition 1916-1917. Création : 5 mai 1917, , hommage aux maîtres français de la période pré-classique - Claude Debussy (1862-1918) Gaston Poulet au violon Rameau notamment - et dédiées à son épouse Emma Sonate pour violon et piano et Claude Debussy au piano. Bardac. Trois sonates seulement virent le jour (violoncelle Allegro vivo Éditeur : Durand. et piano ; flûte, alto et harpe ; violon et piano). Intermède. Fantasque et léger La Sonate pour violon et piano de Claude Debussy est écrite Finale. Très animé 14’ alors que la Première Guerre mondiale s’éternise (février- mars 1917). Victime des propagandes, celui qui signe déjà Sonate pour violoncelle et piano «Claude de France » proclame qu’il compose encore pour Prologue : Lent. Sostenuto e molto risoluto montrer que « trente millions de Boches ne peuvent pas détruire Sérénade : Modérément animé Finale : Animé. Léger et nerveux la pensée française »... Il s’agit seulement de composer des 12’ sonates selon l’ancienne tradition baroque française, avant

qu’elle ne fut « soumise » à la forme « allegro de sonate » 27 Sonate pour flûte, alto et harpe imposée par les Autrichiens Haydn et Mozart ! Dieu merci, Pastorale : Lento, dolce rubato ces sottises n’affectent en rien la splendeur de la musique, Interlude : Tempo di minuetto Finale : Allegro moderato ma risoluto l’absolue liberté du trait, l’étrangeté souvent angoissante de 17’ la moindre inflexion. L’œuvre se déploie d’abord en un Commentaires long thème éperdu qui, par ses fluidités mêmes, va engendrer diverses « improvisations ». Le second mouvement est simplement désigné comme Intermède et endredi 22 avril - 20h 22 avril endredi Solistes de l’Orchestre National de France V précisé comme « fantasque et léger » (autre définition de la Philippe Pierlot, flûte « pensée française » selon Debussy). Tout en cabrioles, en Laurence Cabel, harpe ostinati hésitants, en accelerandi zigzagants, il crée plus de Luc Héry, violon malaise que de bonheur tandis que le finale, très animé, Cyril Bouffyesse, alto s’évade bientôt vers une manière de mouvement perpétuel. Jean-Luc Bourré, violoncelle Un épisode d’une langueur sans doute parodique mènera le Franz Michel, piano discours vers une péroraison résolue. Certes, Debussy n’a pas été lui-même contraint à la « forme sonate ». Mais ni Haydn ni même la guerre n’entrent ici en ligne de compte ! Seulement les émois les plus subtils, traduits selon des lignes si rares, si imprévues que seules des formules très Coproduction Cité de la musique, Radio France littéraires ont pu en suggérer le sens. L’œuvre fut créée sans retard (5 mai 1917). Ce fut la dernière apparition publique de Debussy.

Marcel Marnat Durée totale du concert : 50’ Sonate pour violoncelle La Sonate pour violoncelle fut écrite en peu de jours au cours victime ; une chance paradoxale veut qu’heureusement, et piano des mois de juillet et août 1915, au bord de la mer à il en soit la plus grande. Dès lors, une intention minable - Pourville. Une note de Debussy précise : « Que le pianiste proscrire la « forme-sonate » parce que d’inspiration Composition 1915. n’oublie jamais qu’il ne faut pas lutter contre le violoncelle mais germanique - débouche sur des promesses immenses : Création le 24 mars 1917, Paris, Joseph Salmon au violoncelle et Claude l’accompagner. » Les conflits violents seront donc exclus de dénouer le mélodisme tonal - c’était dans l’air à Vienne Debussy au piano. cette partition, aussi riche et dense que discrète par le ton aussi ! - en l’abandonnant aux friches de l’esthétique Dédicace à Emma Bardac. et concise par la forme - elle dure une douzaine de minutes baroque. Pris comme exemple, François Couperin allait Éditeur : Durand. au total. Le Prologue, au premier thème archaïsant, modal, sans doute à l’opposé - trouver de grandes formes - mais avec ses apparentes libertés de mesure, est d’abord un qu’importe : l’atomisation thématique, le mouvement regard sur l’ancien prélude à la française. Mais rapidement brownien de plus en plus intempérant qui, chez Debussy, une mélodie lui réplique, saisissante de charge menaçait la « clarté française » (d’où l’insuccès de Jeux en émotionnelle, aux inflexions descendantes, se ressentant 1913), trouve là une légitimité. Et le musicien s’élance, sans doute des langueurs gitanes. C’est elle qui assurera plus fantasque que jamais, débridant une imagination telle l’unité cyclique de l’œuvre, non pas tant par des redites que l’angoisse y suscite une vitalité désespérée, relayée par manifestes que par des cellules et des intonations l’invention instrumentale. Néo-classicisme ? Mais non : 29 28 communes. La partie centrale (animando poco a poco) Debussy plus extrémiste que jamais ! développe des formules mécaniques d’où le thématisme La première des six sonates prévues - on sait que resurgira. Le second mouvement (Sérénade) débute en seulement trois furent menées à bien (1915-1917) - fut celle pizzicati au violoncelle, donnant l’impression d’un pour flûte, alto et harpe (terminée en octobre 1915). Il exécutant à la recherche de son idée exacte. Tout est ici s’agit du trio germanique travesti : la flûte remplace la Commentaires contrastes, surprises, fluctuations, comme le suggère partie de violon (comme souvent du temps de Couperin) ; l’abondance d’indications contrastées sur la partition : l’alto n’est là que pour offrir un son plus étrange que le « Cédez – Fuoco – Accel. poco a poco – Molto rit. – Vivace – violoncelle ; quant à la harpe, ce n’est qu’un équivalent Rubato »... Le Finale prolonge ces références à la guitare et romantico-symboliste du clavier traditionnel, devenu trop à l’Espagne, avec, en son milieu, une réminiscence des pesant face à ses partenaires (le clavecin n’était pas encore La France en quête d’identité en La France Parfums de la nuit, extraite du triptyque symphonique à la mode). L’important est que l’interrogation debussyste Iberia. nous terrasse dès les premières mesures : harpe apeurée supplantée par une flûte indécise, relayée très vite - en un André Lischke mixage phénoménal ! - par un alto d’un esseulement pathétique... Le caractère presque mourant d’un tel début est tellement intoxicant que le musicien a spontanément Sonate pour flûte, La musique de Debussy presque tout entière s’exprime sur recours au fameux « second thème » de la « sonate » (en alto et harpe le ton interrogatif. Ce questionnement, il est rare qu’il principe honnie), second thème qui, pour ne pas être échappe à l’urgence, pour ne point dire à l’angoisse. Déjà, identifié comme tel, fait mine de prolonger - avec une Composition 1915. Création le 9 mars 1917, concert de comparer à Massenet les élégantes pièces du début relevait désinvolture soudain aérienne - ce qui vient d’être avoué... charité de guerre, Paris. de la plus opaque surdité : que dire, aujourd’hui, de la Tout le « mouvement » (donné comme Pastorale) Dédicace à Emma Debussy. légèreté avec laquelle on a évoqué l’effarement des œuvres s’improvise dès lors entre ces deux extrêmes, avec quelques Éditeur : Durand. ultimes ? Et qui donc dénonçait, dans les trois sonates, des épisodes plus âpres ou plus soucieux, s’acheminant chaque renoncements néo-classiques ? fois vers des gambades et du cache-cache : Watteau, En fait, les prémisses étaient pires encore : « Trente millions Verlaine... L’Interlude qui suit se veut Menuet, mais de Boches ne peuvent pas détruire la pensée française », l’interrogation des « circonstances de la vie » n’y est pas affirmait celui qui signait « musicien français ». En 1915, de moins planante, prégnante, poignante, hors de toute cette fièvre nationaliste, Debussy n’est certes pas la seule continuité banale (avec notamment l’élan de deux La France en quête d’identité 30 Marcel Marnat personne. plus en plombée. La pirouette finale n’abusera n inexorablement dispersés (comme dans la fin d’ que mal - , ses éléments dynamiques se trouvant ralentie petit à et relancée sans cesse, tant bien ( note tenue, au grave de l’alto. Seulement dans le finale initial). La fin sera totalement hagarde, sur une étrange improvisations enthousiastes, vite gangrenées par le thème risoluto ’étant plus assemblés que par une couleur générale de ), Debussy affectera une certaine énergie - fusée Iberia ) et

Samedi 23 avril - 15h L L’ L Bruno Poindefert, A Hélène Pierrakos, F Amphithéâtre Samedi 23 avril - 15h Don Quichotte à Dulcinée Ronsard à son âme Jeux d’eau Cygne Histoires Naturelles, Le Maurice Ravel Œuvres et extraits de : L Exotismes et ressourcement ’identité revendiquée ’artisanat musical ’artisanat vec la participation de : orum : es spécificités de la musique française esprit français Le ton de divertissement L La musique de la langue française La perspective contemporaine Le Groupe des Six Le cas Debussy A P Le cas Ravel Aspects géographiques Aspects temporels Debussy, Ravel Les mécanismes de la composition L L ’esprit de la danse ’orchestre ’harmonie résentation historique utour de 1870, la Société Nationale Musique Y a-t-il une identité musicale française ? conceptrice et réalisatrice uioouset musicologues Pa cl an-nr,Christian Accaoui, scale Saint-André, Philippe Hurel, compositeur

Programme 31 Cloches d’adieu et un sourire Tr Catalogue d’oiseaux Olivier Messiaen Le F Daphénéo Erik Satie Extase Henri Duparc P Hommage à Rameau Proses lyriques, De rêve ué oaed ou 3h Durée totale du forum : A engagement seront ici évoquées. nationale ? Les circonstances historiques, politiques, esthétiques de cet manière les musiciens français ont-ils revendiqué ou non leur identité humeur, thématiques privilégiées, modes de composition) ? De quelle ils ses caractères plus ou moins constants tout au long de son histoire (esprit, comment le grand public, mais aussi musicologue et l’analyste perçoivent- La question d’une identité musicale française est double portée : David Selig, F La Claude Debussy rapport au règne de la musique italienne ; aux XIX Hélène Pierrakos identitaire ou non, de ses caractères. les « façons » françaises de faire la musique mais aussi radicalisation, l’identité de la musique française invite donc à considérer non seulement fixé pour ce forum, plutôt par rapport à la musique allemande. Interroger rançois Le Roux, ux XVII rancis Poulenc elléas et Mélisande, istan Murail

Bal masqué, La Dame aveugle Bal masqué, La Cathédrale engloutie e et XVIII piano e siècles, la musique française se détermine d’abord par baryton Acte 2, scène 2 e et XX e siècles, cadre

Samedi 23 avril - 20h entracte ué oaed ocr etat opi):1h45 (entracte compris) : Durée totale du concert Coproduction Cité de la musique, Orchestre National d’Île-de-France George Pehlivanian, Orchestre National d’Île-de-France Sophie Fournier, 30’ Dona nobis pacem (Andante) De profundis clamavi (Adagio) Dies Irae (Allegro Marcato) 3 Symphonie n° Honegger Arthur 41’ et orchestre La F 4’ Prélude pour Honegger (1892-1955) Arthur Salle des concerts Samedi 23 avril - 20h rancis Poulenc (1899-1963)

V oix humaine, d’après Jean Cocteau « La « soprano Liturgique

monodrame en un acte pour soprano T empête direction » » de Shakespeare

Programme 33 Arthur Honegger Première partie d’une musique de scène très développée, merveilleusement. Aussi, la musique s’interrompt dès que le Prélude pour écrite entre 1923 et 1929 pour l’adaptation française faite personnage est à l’écoute de son interlocuteur, reste en suspens «La Tempête » par Guy de Pourtalès de La Tempête de Shakespeare, le redoublant l’attente, pour mieux révéler après la portée de ce Prélude s’est imposé dès sa composition au concert : c’est qui est tu. Tout en épousant au plus près la prosodie du texte Composition : février 1923 ; une page descriptive, dotée d’une réelle force d’évocation. et le déroulement intime, Poulenc parvient à donner une vérité dédicace « À Madame L. Maillot » ; création du Prélude en concert Comme la plupart des musiques fonctionnelles plus consistante au personnage et une épaisseur lyrique à ce le 1 er mai 1923 au Théâtre des Champs- qu’Honegger donna pour le théâtre, le ballet ou le film, si simple monodrame. Passant sans rupture du récitatif à un Élysées par l’Orchestre Straram, sous la elle n’a pas l’ambition constructive ou la profondeur des arioso parcouru d’exclamations et de bouffées dramatiques, il direction de Walter Straram ; œuvres de musique pure, du moins met-elle en relief le prend parfois des accents proches de son opéra de 1958 : « Je effectif : 1 flûte (piccolo), 1 clarinette (clarinette basse), talent du compositeur pour trouver une transposition pense qu’il me fallait l’expérience de l’angoisse métaphysique et 1 hautbois (cor anglais) - 4 cors, musicale immédiate à un prétexte visuel ou pour suggérer spirituelle des Dialogues des Carmélites pour ne pas trahir 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba. en un geste une atmosphère ou une situation dramatique. l’angoisse terriblement humaine du superbe texte de Jean Cocteau. » Massif d’orchestration et d’écriture, le Prélude évoque en un seul flot, décrivant un trajet formel circulaire, les éléments naturels déchaînés en un pesant 6/4. Symphonie n° 3 « J’ai voulu, dans cet ouvrage, symboliser la réaction de l’homme 35 34 «Liturgique » moderne contre la marée de barbarie, de stupidité, de souffrance, de machinisme, de bureaucratie qui nous assiège depuis quelques Composition : entre janvier 1945 et Francis Poulenc Seule en scène, une femme abandonnée par son amant tente avril 1946 ; commande : « à l’instigation années : j’ai figuré musicalement le combat qui se livre dans son La Voix humaine de se raccrocher aux derniers fils qui les relient, au cours d’une de la fondation Pro Helvetia » ; cœur entre l’abandon aux forces aveugles qui l’enserrent et longue conversation téléphonique. Drame ordinaire de création : le 17 août 1946 à la Tonhalle l’instinct du bonheur, l’amour de la paix, le sentiment du refuge Commentaires Composition : 1958 ; l’incommunicabilité, c’est un soliloque de près de trois quarts de Zurich par l’orchestre de la Tonhalle divin. » 2. Réaction contre les conceptions de la musique création : le 5 février 1959 à l’Opéra- sous la direction de Charles Münch, à Comique sous la direction de d’heure, fait de phrases brèves, tranchantes, cruelles même : la qui l’œuvre est dédiée ; « objective » qui semblent donner, de manière illusoire Georges Prêtre, avec la soprano Denise jeune femme cherche à se montrer forte face à lui, mais effectif : 3.3.3.3. - 4.3.3.1. – piano – selon Honegger, une importance démesurée aux questions Duval et dans une mise en scène partout c’est la même douleur inutile qui suinte ; voulant percussions - cordes. de langage au détriment du sens de l’œuvre, la Troisième de Jean Cocteau. l’excuser, elle est prête à abandonner tout amour propre en Symphonie revendique au contraire la possibilité

La France en quête d’identité en La France Effectif : 2 flûtes (petite flûte), 1 hautbois (cor anglais), prenant sur elle toutes les fautes ; elle s’excuse de vouloir d’exprimer dans chacune de ses parties une idée générale - 2 clarinettes (clarinette basse), mourir, pour ne pas déranger. Œuvre « monstrueuse » dira ou une pensée plus personnelle - sur le drame qui se joue 2 bassons, cordes – percussions, harpe. Poulenc : si le texte frappe, c’est par sa cruauté lapidaire, son entre l’homme, la marche du monde et les restes d’utopie réalisme plat, provoquant un « scandale de banalité » 1 . qui pourraient encore les sauver de l’anéantissement. La La musique souligne, par les changements de caractère et gravité de la vision et la protestation qu’elle inspire d’écriture, ou les modulations de la vocalité, les maigres appelaient une certaine grandeur de ton que traduisent à la ressorts dramatiques qu’autorise le dispositif voulu par fois la référence à la liturgie catholique dans les titres des Cocteau, celui d’un personnage unique ayant un téléphone trois mouvements, une rhétorique musicale d’impact manuel pour seul partenaire scénique : dialogue de sourds immédiat ainsi qu’une élaboration d’ensemble assez avec l’opératrice, coupures ou mauvais interlocuteur, monumentale. interférences musicales, présence plus ou moins lointaine de La Symphonie débute par un Allegro violent dans lequel les l’interlocuteur. L’action ayant partiellement lieu dans le hors- thèmes sont jetés et brassés sans ménagement, soumis à un champ ou le non-dit, l’intérêt se trouve entièrement concentré mouvement d’avancée fatale. Image, selon Honegger, de la sur les effets intérieurs de la conversation et finalement le colère divine et de la terreur des peuples livrés aux jeux du combat solitaire de cette femme au prise avec le vide de destin, la matière musicale est volontairement brute : l’absence. C’est ce vertige, cette chute que la musique saisit thème initial écartelé auquel répondent les piaillements des vents ; montage d’éléments cloisonnés sur un lourd 1 L’expression est tirée de Claude Arnaud, Jean Cocteau, Gallimard, 2003. ostinato ; mélodie torturée, partagée entre cordes et bois, et La France en quête d’identité 36 « La courbe descendante aboutit à une arabesque de flûte, dramatique de l’expression jusqu’à l’apogée central. phrases qui intensifient progressivement le caractère déploie en une vaste trajectoire continue, bâtie longues arrêts, la courbe initiale (…) de l’avant, marcher sans se retourner, prolonger sans redites, ni charnières si profitables à celui qui n’a rien à dire ! (…) Aller procédés. Pas de tiroirs, pas marches d’harmonie, ces développer une ligne mélodique en répudiant formules et prière. Que de peines ce morceau ne m’a-t-il coûtées ! Je voulais abandonné par la divinité – une méditation qui est déjà composa d’abord : « C évoquant la « Le dernier mouvement débute par une marche pesante humaine. ramené clarté et sérénité à cette poignante plainte conclusion paisible d’une reprise qui avait graduellement Le et l’apparition d’un choral grave en guise de coda. la récapitulation inversée des matériaux de l’exposition dans le bouillonnement grave duquel il avait émergé, après dispersés, comme livrés au chaos. Le mouvement s’achève tumultueux développement qui agit sur des éléments s’exerce plus fortement encore dans le bref mais ponctuée d’accents secs et irréguliers. La contrainte Cyril Béros profundis rédempteur des deux thèmes du second mouvement, le la paix tant souhaitée suggérant l’appel d’une humanité accablée et « coup d’arrêt émerge une mélodie au lyrisme sublime, en une immense clameur : « sentiment de révolte qui croît peu à et finit par percer cette procession massive émerge par deux fois un troupeau d’oies mécaniques [qui] se dandine en cadence Honegger avec Bernard Gavoty » (1950), cités dans Harry Halbreich, 2 Les citations d’Honegger sont extraites des « Entretiens radiophoniques volettement de l’oiseau innocent qui pépie sur les décombres ’est le mouvement plus ample, celui aussi qu’Honegger De profundis clamavi ad te , Paris, Fayard/Sacem, 1992. et le « thème de l’oiseau ». montée de la stupidité collective (…) Méditation douloureuse de l’homme ». L’œuvre se clôt par le retour » De forme lied, cet Dona nobis pacem ! est le cœur de l’œuvre. Arthur A ». De ce la vision de », un « dagio ». De se long De » :

Dimanche 24 avril - 16h30 ué oaed ocr 1h10 : Durée totale du concert Coproduction Cité de la musique, Ensemble intercontemporain *Musicien supplémentaire Eric-Maria Couturier, Odile Auboin, J Ghislaine Petit-Volta, Michael Wendeberg, Sophie Cherrier, Solistes de l’Ensemble Intercontemporain J 17’ A P P P P Cinq Incantations pour flûte seule André Jolivet 16’ P Andante Allegro Sérénade, Roussel (1869-1937) Albert 15’ III Il est doux de se coucher II Aoua ! I Nahandove Chansons madécasses, Maurice Ravel (1875-1937) 12’ R Cantante II Ostinatamente Cantante I R Cinq Églogues André Jolivet (1905-1974) Amphithéâtre Dimanche 24 avril - 16h30 eanne-Marie Conquer, ean-Sébastien Bou, our une communion sereine de l’homme avec le monde. our que la moisson soit riche qui naîtra des sillons le laboureur trace. our que l’enfant qui va naître soit un fils. our accueillir les négociateurs – et que l’entrevue soit pacifique. resto usticamente II e Postludio usticamente I ux funérailles du chef pour obtenir la protection de son âme. pour flûte, violon, violoncelle et harpe*, op. 30 pour alto alto flûte baryton piano pour chant, flûte, violoncelle et piano harpe* violoncelle violon

Programme 37 Ostinato et mélodie Composées en 1967, deux ans après la Suite rhapsodique pour violon seul et la Suite en concert pour violoncelle seul, les Disparus tous deux en 1937, Maurice Ravel et Albert Églogues confirment l’intérêt de Jolivet pour les cordes Roussel, de la même génération donc, incarnent cependant durant cette période. Par leur structure bartokienne en des tendances différentes de l’École française. Élève du forme d’arche – l’Ostinatamente central étant encadré de Conservatoire de Paris dès 1889, Ravel suit un parcours deux Cantante et deux Rusticamente – , elles se rapprochent traditionnel mais n’obtient pas le 1er Prix de Rome. Après de la Suite rhapsodique. Leur titre se réfère à la poésie, une des études à l’École navale, Albert Roussel parcourt le églogue étant un petit poème de caractère pastoral ou monde comme enseigne de vaisseau, puis démissionne en champêtre. Ce caractère rustique se traduit par un rythme 1894 afin de se consacrer à la musique. Il entre à la Schola dansant, et l’on note que leurs thèmes sont apparentés, Cantorum - institution rivale du Conservatoire - où il même si le second Rusticamente adopte une rythmique plus étudie avec Vincent d’Indy, avant de devenir professeur à complexe en 5/8+7/8. Les deux mouvements lents, son tour : parmi ses élèves de contrepoint, Érik Satie ou Cantante I et II, strictement monodiques, ont quelque Edgar Varèse. C’est à travers Varèse que se tisse le lien avec chose de beaucoup plus méditatifs ; le premier entièrement André Jolivet. Instituteur par nécessité, il se forme à con sordino en forme lied, le second plus librement 39 38 l’écriture auprès de Paul Le Flem. Pressentant chez son rhapsodique. Au centre, l’Ostinatamente montre une élève des aspirations esthétiques auxquelles il ne peut obstination tant rythmique que mélodique par les répondre, Le Flem oriente Jolivet vers son condisciple de réitérations du même motif varié. Véritable cœur des la Schola, Edgar Varèse. Églogues, il en est aussi le mouvement le plus développé qui Une connivence extra musicale pourrait avoir uni les trois s’achève, comme Rusticamente I, par un accord privilégiant Commentaires compositeurs : leurs sympathies politiques. Celles de les superpositions de quintes. Roussel, président de la Fédération musicale populaire jusqu’à sa mort, et de Jolivet, actif au sein de la même Maurice Ravel Inspirées par le folklore poétique de Madagascar – bien organisation puis président de la Fédération du spectacle, Chansons madécasses que les textes soi-disant traduits par Evariste-Désiré Parny, ne font pas de doute. La position nettement anticolonialiste auteur du XVIIIe siècle, n’aient rien d’authentiques – les La France en quête d’identité en La France affirmée par Ravel à travers les Chansons madécasses Composition : 1926. Chansons madécasses marquent également une évolution de Création : 13 juin 1926, Paris, l’inscrit dans la même mouvance. Salle Érard, par Jane Bathory, Ravel vers le dépouillement, qui s’accommode André Jolivet Les Cinq Incantations pour flûte et les Cinq Églogues pour alto M. Baudoin, flûte parfaitement du trio instrumental avec piano proposé par Cinq Églogues délimitent le champ de la monodie chez Jolivet, entre 1936 Hans Kindler, violoncelle la commanditaire de l’œuvre, Mrs Elizabeth Sprague et 1967. Les pièces solistes des années soixante ont et Alfredo Casella, piano. Coolidge. La violence de la mélodie centrale s’oppose tant Dédicace : à Mrs Elizabeth Sprague Composition : 1967 cependant quelque chose de plus aride, de plus épuré : Coolidge en très respectueux à la langueur érotique de « Nahandove » qu’à la douceur Création : 24 avril 1968, Paris, Société hommage. Nationale de Musique, par Serge Collot Jolivet écrit : « Une œuvre pour un instrument seul est une paradisiaque et simple du « Il est doux ». Ravel renforce Effectif : baryton, flûte, Effectif : alto. ascèse pour celui qui l’écrit : qui se doit de pénétrer la nature ce lien par l’utilisation d’une formule d’ostinato commune violoncelle et piano. Éditeur : Billaudot profonde de l’instrument, de dégager les possibilités expressives les aux mélodies extrêmes. « Aoua ! », manifeste musical Éditeur : Durand. plus caractéristiques et d’en maîtriser la technique, afin de anticolonialiste, joue sur l’opposition entre le cri – cet mettre en évidence l’ensemble de ses qualités. « Aoua ! » ajouté au poème de Parny – et un récit dont Pour celui qui l’interprète : qui doit, par son jeu et sa musicalité, la violence reste contenue par les ostinati des instruments. magnifier les vertus de son instrument et, seul avec lui et partant Au massacre des colons succède la revanche de la nature de lui, donner l’impression. sur la culture imposée. Le cri ne perd sa puissance qu’une L’œuvre ainsi transmise à l’auditoire doit donner à celui-ci le fois la liberté conquise : « et nous vivons libres ». sentiment qu’elle jaillit pour lui – et grâce à lui. » 1

1 Hilda Jolivet, Avec…André Jolivet, Paris, Flammarion, 1978, p. 272-273. Albert Roussel Strictement contemporaine, la Sérénade pour flûte, trio à dernières pièces abandonnent ces références pour atteindre Sérénade cordes et harpe de Roussel se meut dans un univers une dimension métaphysique de la musique comme lien apparemment plus classique et plus tonal mais au entre l’humain et le divin. Composition : 1925 raffinement instrumental extrême. L’Allegro joue sur un Serait-ce la flûte, instrument roi du Prélude à l’après-midi Création : 15 octobre 1925, Paris, par le Quintette instrumental de Paris principe d’accélération menant d’une mélodie de flûte à un d’un faune, qui incarnerait en partie cette identité musicale Dédicace : à René Le Roy thème rythmique et obstiné. L’Andante déploie une longue française ? Effectif : flûte, violon, alto, violoncelle cantilène de flûte sur un ostinato lent des cordes sans et harpe harpe. Celle-ci entre pour nimber le violoncelle d’un halo Lucie Kayas Éditeur : Durand irréel. Une fois restauré un tissu contrapuntique stable, le mouvement s’achève adagio. Le finale nous ramène à la réalité d’un Roussel rythmicien combinant les ostinati à loisir. Le tempo se ralentit, laissant une fois encore la parole à la flûte avant de conclure dans la scansion initiale.

André Jolivet Pour André Jolivet, le primitivisme prend, dix ans plus 41 40 Cinq Incantations tard, la forme d’un retour aux sources mythiques de la pour flûte musique et de la civilisation. « En 1936, quand j’ai écrit les Cinq Incantations pour flûte Composition : 1936 seule, j’ai voulu affirmer la primauté en musique de l’élément Création : 7 mai 1937, Paris, Société nationale de musique Jan Merry Cohu monodique, c’est-à-dire de la mélodie minutieusement organisée Commentaires Effectif : flûte tant du point de vue de l’harmonie successive que des rythmes, Éditeur : Boosey & Hawkes des intensités et des hauteurs. Toutefois, la combinaison sérieusement dosée de ces divers éléments n’a d’autre fin que de faire admettre l’émotion musicale et, chez les auditeurs les plus sensibles (ou les plus neufs) une émotion voisine des élans La France en quête d’identité en La France paniques du primitif. » 2 C’est sans doute au folklore malgache authentique dont lui a parlé le poète Robert Boudry que Jolivet emprunte le rite funéraire ultime, et l’on pourrait s’interroger sur l’évolution d’un primitivisme musical des Chansons madécasses aux Incantations. Le pouvoir magique de la musique s’exprime par la répétition de motifs, voire de séquences entières qui, laissée à la libre appréciation de l’interprète, crée la transe en abolissant la linéarité temporelle. Jolivet ne perd pas pour autant de vue son propos dramaturgique et descriptif : la négociation initiale oppose deux registres nettement délimités. Les battements du cœur de l’enfant à naître transforment la flûte en percussion, puis la répétition insistante évoque le tracé lent du moissonneur. Les deux

2 id. p. 134 Maurice Ravel tes yeux humides se referment, plus forts et plus nombreux, Chansons madécasses ta tête se penche mollement planter leur pavillon sur le rivage : et tes transports s’éteignent dans la langueur. le ciel a combattu pour nous ; I Nahandove Jamais tu ne fus si belle, il a fait tomber sur eux les pluies, Nahandove, ô belle Nahandove ! les tempêtes et les vents empoisonnés. Nahandove, ô belle Nahandove ! Ils ne sont plus, et nous vivons, et nous vivons L’ oiseau nocturne a commencé ses cris, Tu pars, et je vais languir [libres. la pleine lune brille sur ma tête, dans les regrets et les désirs ; et la rosée naissante humecte mes cheveux. je languirai jusqu’au soir; Aoua ! Aoua ! Méfiez-vous des Blancs, Voici l’heure : qui peut t’arrêter, tu reviendras ce soir, habitants du rivage. Nahandove, ô belle Nahandove ? Nahandove, ô belle Nahandove !

Le lit de feuilles est préparé ; II Aoua ! III Il est doux je l’ai parsemé de fleurs et d’herbes odoriférantes, Aoua Aoua ! Il est doux de se coucher durant la chaleur 43 42 il est digne de tes charmes, Méfiez-vous des Blancs, habitants du rivage. sous un arbre touffu, Nahandove, ô belle Nahandove ! Du temps de nos pères, et d’attendre que le vent du soir amène la des Blancs descendirent dans cette Île ; [fraîcheur. Livret Elle vient. on leur dit : Voilà des terres ; Femmes, approchez. J’ai reconnu la respiration précipitée que vos femmes les cultivent. que donne une marche rapide ; Soyez justes, soyez bons, et devenez nos frères. Tandis que je me repose ici sous un arbre J’entends le froissement de la pagne [touffu, qui l’enveloppe : c’est elle, c’est elle, c’est Les Blancs promirent, et cependant ils faisaient occupez mon oreille par vos accents prolongés ; Nahandove, la belle Nahandove ! des retranchements. Un fort menaçant s’éleva ; répétez la chanson de la jeune fille,

La France en quête d’identité en La France le tonnerre fut renfermé dans des bouches lorsque ses doigts tressent la natte, Ô reprends haleine, ma jeune amie ; [d’airains ; ou lorsqu’assise auprès du riz, repose-toi sur mes genoux. Leurs prêtres voulurent nous elle chasse les oiseaux avides. Que ton regard est enchanteur, donner un Dieu que nous ne connaissons pas ; Le chant plaît à mon âme ; que le mouvement de ton sein est vif et délicieux ils parlèrent enfin d’obéissance et d’esclavage : la danse est pour moi sous la main qui le presse ! Tu souris, plutôt la mort ! presque aussi douce qu’un baiser. Nahandove, ô belle Nahandove Le carnage fut long et terrible ; Que vos pas soient lents, Tes baisers pénètrent jusqu’à l’âme ; mais, malgré la foudre qu’ils imitent les attitudes du plaisir tes caresses brûlent tous mes sens : qu’ils vomissaient, et qui écrasait et l’abandon de la volupté. arrête, ou je vais mourir. des armées entières, ils furent tous exterminés. Meurt-on de volupté ? Le vent du soir se lève ; la lune commence à Nahandove, ô belle Nahandove ? Aoua ! Aoua ! Méfiez-vous des Blancs ! [briller au travers des arbres de la montagne. Le plaisir passe comme un éclair ; Nous avons vu de nouveaux tyrans, Allez, et préparez le repas. ta douce haleine s’affaiblit, Evariste-Désiré de Parny Vendredi 29 avril - 20h Joaquín Turina Élève de d’Indy à Paris, Turina a tenté plus que ses Salle des concerts Danzas fantásticas contemporains espagnols d’assimiler les formes et les techniques d’écriture de la tradition européenne « savante ». Composition : 1919. Sur les conseils d’Albéniz et de Falla, il emprunte Création : le 13 février 1920 à Madrid, par l’Orchestre Philharmonique de cependant à la musique populaire de son pays, tout en Joaquin Turina (1882-1949) Madrid sous la direction de Bartolomé refusant d’utiliser les éléments des « fêtes artificieuses qu’on Danzas fantasticas Pérez Casas. prépare tous les printemps en Andalousie pour les Anglais ». Il 17’ Éditeur : Salabert. associe dans ses Danzas fantásticas (composées à l’origine pour piano et orchestrées immédiatement après) les Manuel de Falla (1876-1946) rythmes de la jota aragonaise (Exaltación) et du zortzico Nuits dans les jardins d’Espagne, pour piano et orchestre basque (Ensueño) à des références andalouses, en 23’ particulier la farruca gitane dans l’ardente et énergique entracte Orgía. Le raffinement de l’orchestration dénote pour sa part l’influence des compositeurs français. Manuel de Falla Puisant souvent son inspiration dans des sources visuelles

La Vida breve, interlude et danse ou littéraires, Turina a inséré dans sa partition une phrase 45 8’ du roman L’Orgie de José Mas en tête de chaque morceau. Pour le premier : « Il semblait que les figures de ce tableau Maurice Ravel (1875-1937) incomparable se mouvaient à l’intérieur du calice d’une fleur. » Alborada del gracioso Pour le deuxième : « Les cordes de la guitare en vibrant étaient Commentaires 9’ comme les plaintes d’une âme qui n’en pouvait plus du poids de l’amertume. » Et pour le dernier : « Le parfum des fleurs se Boléro 13’ confondait avec l’odeur de la manzanilla, et du fond des verres endredi 29 avril - 20h 29 avril endredi

V étroits, remplis d’un vin incomparable comme un encens, la gaîté s’élevait. »

Manuel de Falla À Paris, Manuel de Falla esquisse des Nocturnes qui Josep Colom, piano Nuits dans les jardins deviendront par la suite les Nuits dans les jardins d’Espagne. d’Espagne Orchestre Philharmonique de Radio France Il abandonne son projet, puis le reprend en 1911, tout en Josep Pons, direction composant La Vida breve. La guerre le conduit à rentrer en Composition : 1909-1915. Espagne, où il termine sa partition pour piano et orchestre. Création : le 9 avril 1916 au Teatro Real de Madrid par José Cubiles sous la Mais il ne s’agit pas d’un concerto, au sens habituel du direction d’Enrique Fernandez Arbos. terme : le piano occupe plutôt le rôle d’un « instrument Commande : Enrique Fernandez Arbos. Coproduction Cité de la musique, Radio France principal » qui colore l’orchestre, le soutient Dédicace à Ricardo Viñes. rythmiquement et l’enrichit de son écriture fluide et Ce concert sera diffusé en direct sur France Musiques Effectif : piano solo, 3 flûtes, 3 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, scintillante. En dépit de leur division en trois mouvements 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba, (les deux derniers enchaînés), les Nuits dans les jardins timbales, percussions, 1 harpe, 1 célesta, d’Espagne adoptent une forme de nature rhapsodique, qui quintette à cordes. Durée totale du concert (entracte compris) : 1h55 donne souvent la sensation d’une improvisation. Éditeur : Eschig. Le titre de la première pièce, qui rappelle que le compositeur avait visité Grenade en 1914, évoque l’ancienne résidence d’été des rois maures et ses jardins clos, leur atmosphère nocturne troublée par le seul clapotis Maurice Ravel En 1906, Ravel avait orchestré Une barque sur l’océan, la des fontaines. Le dernier mouvement cite une mélodie Alborada del gracioso troisième pièce des Miroirs pour piano. Peu satisfait du accompagnant la procession de la Fête-Dieu dans les villes résultat, il attend douze ans avant de réaliser une version andalouses. Mais Falla a composé l’œuvre à Paris et à Composition : 1904-1905 (version pour orchestrale d’Alborada del gracioso (Aubade du bouffon), piano), 1918 (orchestration). Barcelone, loin de la région qui l’a inspirée, comme si le Création : le 17 mai 1919 par extrait du même recueil. Il y déploie une fascinante palette souvenir, plus que la réalité, s’avérait susceptible de l’Orchestre Pasdeloup sous la direction de couleurs, qui a assuré un succès jamais démenti au stimuler son imagination. L’Andalousie donne lieu à une de Rhené-Baton. morceau. Deux parties dansantes encadrent un passage au recréation sublimée par la distanciation qui ménage un Effectif : 2 flûtes, 1 piccolo, 2 hautbois, lyrisme douloureux, où s’élève le récitatif désolé du 1 cor anglais, 2 clarinettes, 3 bassons, espace propice au songe. Refusant la description 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, basson : l’aubade du misérable bouffon. Dans la dernière anecdotique et le pittoresque superficiel, le musicien 1 tuba, timbales, percussions, 2 harpes, partie, laquelle associe les éléments entendus dans les retrouve l’essence de cette Espagne saturée de chaleur et de quintette à cordes. épisodes précédents, la luxuriance et la frénésie sont parfums. S’il cite quelque chant populaire, un rythme de Éditeur : Eschig portées à leur sommet d’intensité, donnant l’image d’une danse, et fait souvent référence au flamenco (les trilles, les Espagne ardente, sensuelle et d’une indéniable cruauté. notes répétées et les accords arpégés stylisant la guitare), il déploie par ailleurs une palette orchestrale qui montre 47 46 qu’il a retenu les leçons de Debussy et de Ravel. Autres Boléro « Je suis particulièrement désireux qu’il n’y ait pas de méprise au musiciens qui ont su, comme lui, célébrer les nuits sujet de mon Boléro. C’est une expérience dans une direction très mystérieuses et capiteuses d’une Espagne de rêve. Composition : juillet-octobre 1928. particulière et très limitée, et elle ne devrait pas être suspectée de Création : le 22 novembre 1929 à l’Opéra de Paris sous la direction de viser autre chose que ce qu’elle vise. Avant la première Walther Straram. représentation, j’ai fait paraître un avertissement précisant que Commentaires Manuel de Falla Le 14 novembre 1905, l’opéra La Vida breve de Manuel de Effectif : 1 piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois j’avais écrit un morceau de dix-sept minutes consistant uniquement La Vida breve Falla obtient le premier prix d’un concours organisé par (le 2e prenant le hautbois d’amour), en un tissu orchestral sans musique, – un long et progressif l’Académie des Beaux-Arts de San Fernando. Le livret de 1 cor anglais, 1 clarinette en mi bémol, crescendo », a déclaré Maurice Ravel, qui ne se doutait pas qu’il 2 clarinettes en si bémol, 1 clarinette Composition : 1904-1905. Carlos Fernandez Shaw raconte l’amour tragique de la avait composé là une œuvre promise à une telle célébrité. La Création : le 1er avril 1913, basse, 2 bassons, 1 contrebasson, Casino municipal de Nice, gitane Salud pour Paco, un riche jeune homme. Lorsque 4 cors, 1 petite trompette en ré, danseuse Ida Rubinstein se trouve à l’origine de la partition, La France en quête d’identité en La France sous la direction de J. Miranne. Salud découvre que son bien-aimé épouse une demoiselle 3 trompettes en ut,3 trombones, ayant demandé au musicien d’orchestrer des extraits d’Iberia Effectif : 2 flûtes, 1 piccolo, de la même classe sociale que lui, elle en meurt de 1 tuba, 1 saxophone sopranino en fa, d’Albéniz pour un ballet qu’elle souhaitait intituler Fandango. 1 saxophone soprano, 1 saxophone 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes, désespoir. Mais, apprenant qu’Enrique Arbos avait déjà fait ce travail 1 clarinette basse, 2 bassons, 4 cors ténor, timbales, 2 tambours, cymbales, en fa,2 trompettes, 3 trombones, L’Interlude, qui sert de transition entre les deux actes, tam-tam, 1 célesta, 1 harpe, quintette d’orchestration, Ravel décide d’écrire une œuvre originale. 1 tuba, 3 timbales, percussions, célesta, reprend quelques motifs entendus auparavant et évoque à cordes. Adorant les gageures qui motivent la virtuosité Glockenspiel, 2 harpes, quintette l’ambiance nocturne de Grenade. La Danse est un Éditeur : Durand. compositionnelle, il fonde son Boléro sur la répétition d’un à cordes. zapateado (danse andalouse, au rythme ternaire), qui thème unique, sans variation mélodique et rythmique ni Éditeur : Eschig. accompagne les noces de Paco et de Carmella. Son élégance développement, sans changement de tonalité (excepté la mélodique, le raffinement de son instrumentation et sa surprenante modulation à la tierce vers la fin de la partition), rythmique enivrante en ont fait l’une des pages les plus l’intensification de la dynamique et la couleur instrumentale célèbres de Manuel de Falla. devant seules soutenir l’attention et assurer la progression. En dépit du titre, il n’adopte pas la rythmique et les caractéristiques de l’authentique boléro. Mais la référence à l’Espagne la plus évidente réside sans doute dans la répétition obsessionnelle et incantatoire de la mélodie, qui trouve son apogée dans la déflagration finale.

Hélène Cao Concert du 14/04 - 20h novembre 2001 paraît chez Naïve prestigieux festivals comme le Ravel, Roussel, Fauré ou l’Opéra de Paris (1997) et Seiji Garden, après le Compositeur, un disque violoncelle et piano Festival de l’Épau, de Sceaux, la Poulenc. Mais il aborde tout un Ozawa dans Dialogue des elle chantera Siebel (Faust) et Claire Désert dédié à Schumann, qu’elle a Roque d’Anthéron, le Festival de éventail de styles, avec une carmélites au Festival Saito Kinen Cherubino. Elle a également en Née à Angoulême en 1967, Claire enregistré avec Anne Gastinel. Prades, de Kuhmo, ainsi qu’aux prédilection pour Mozart, la (1998). projet Octavian, Idamante Désert est entrée à l’âge de 14 Claire Désert participe aux deux États-Unis, en Amérique du Sud, musique romantique et les Stéphane Denève a tissé des liens (Idomeneo) et Werther à la ans au CNSM de Paris, elle y projets de René Martin : en Australie, au Japon… œuvres du début du XXe siècle. étroits avec l’Orchestre national Deutsche Oper de Berlin, Marina obtient le premier prix de l’intégrale des Sonates de Il a participé à de nombreux La saison 2004-2005 l’aura vu à de Bordeaux-Aquitaine, (Boris Godounov) au Mai musical musique de chambre dans la Beethoven avec cinq autres enregistrements, tous salués par la tête du Philharmonique de l’Orchestre philharmonique de florentin, le rôle titre de Mignon, classe de Jean Hubeau, ainsi que pianistes et l’intégrale de l’œuvre la critique, notamment son Rotterdam, du Royal Liverpool Strasbourg et l’Orchestre Dorabella et Nerone (Le le premier prix de piano à pour piano de Schumann. Claire disque consacré à Mozart, paru Philharmonic et du national d’Île-de-France. En Couronnement de Poppée) au l’unanimité du jury (prix spécial Désert donne de nombreux sous le label Harmonia Mundi. Bournemouth Symphony décembre 1997, il a fait ses Capitole de Toulouse, Idamante du concours 1985) dans la classe concerts et récitals en Europe à Il a aussi enregistré les mélodies Orchestra. En Amérique du débuts allemands dans La Flûte et Marguerite à la Semper Oper de Vensislav Yankoff. Admise en Amsterdam, Bristol, Manchester, de Debussy avec Véronique Nord, il est réinvité au enchantée à la Deutsche Oper am de Dresde, ainsi que de nouvelles cycle de perfectionnement de Turin, Milan… Dietschy, ainsi que les deux Washington National Symphony, Rhein (Düsseldorf), où il a invitations à Munich et à Vienne. piano au cours de cette même quintettes de Fauré avec le au Cincinnati Symphony, au immédiatement été réengagé Sophie Koch chante avec des année, le gouvernement français Emmanuel Strosser Quatuor Rosamonde. Ces Toronto Symphony, au Houston pour une série de productions. orchestres comme la lui attribue une bourse pour une Emmanuel Strosser est né à dernières années sont parues Symphony et au St. Louis Staatskapelle de Dresde, année d’études à Moscou dans Strasbourg et y a débuté ses chez Assaï les trois Sonates de Symphony, et fait ses débuts Sophie Koch l’Orchestre de la Suisse romande, la classe d’Evgeni Malinin au études musicales, auprès l’op. 10 de Beethoven pour à la tête du Los Angeles Élève de Jane Berbié, Sophie le RSO Berlin, les Wiener conservatoire Tchaïkovski. À son d’Hélène Boschi, à l’âge de 6 ans. lesquelles il a obtenu « Choc » du Philharmonic, de l’Orchestre Koch fait ses débuts en France. Philharmoniker, l’Orchestre du retour, elle entre en cycle de Il entre ensuite au CNSM de Monde de la Musique, ainsi que de Minnesota et des orchestres Sa carrière internationale s’ouvre Bayerischer Rundfunk, perfectionnement de musique de Paris où il suit l’enseignement de la Ballade et la Fantaisie de symphoniques de Detroit, à Londres, à Covent Garden, avec l’Ensemble orchestral de Paris, 49 48 chambre dans la classe de Roland Jean-Claude Pennetier (piano) et Gabriel Fauré avec l’Orchestre de Indianapolis et Seattle. Il se Rosina (Le Barbier de Séville), l’Orchestre national de Lyon, Pidoux. Elle a été invitée par de Christian Ivaldi (musique de Picardie, sous la direction produit aussi pour la première Dorabella (Così fan tutte) puis le l’Orchestre Hallé de Manchester nombreux festivals (de chambre). Il est couronné, dans d’Edmon Colomer. Il a plus fois à Covent Garden dans Così rôle titre de Cenerentola. La ou les Berliner Philharmoniker, Montpellier, de la Roque ces deux disciplines, par des récemment enregistré les sonates fan tutte et à l’Opéra Semper Oper de Dresde lui offre sous la direction de chefs comme d’Anthéron, festival Estival de premiers prix à l’unanimité avant de Fauré et de Debussy pour d’Amsterdam dans L’Amour des son premier Compositeur (Ariane Christian Thielemann, Seiji Biographies Biographies Paris, Piano aux Jacobins…), en d’entrer en cycle de violon et piano avec le violoniste trois oranges. à Naxos), et elle y retourne Ozawa, Valery Gergiev, Pinchas récital ou avec orchestre perfectionnement où il suit les Régis Pasquier. Il participe aux Au cours des dernières saisons, ensuite très régulièrement dans Steinberg, Sir Colin Davis, Marc (Orchestre de Paris, Orchestre cours de Leon Fleisher, Dimitri projets de René Martin qui Stéphane Denève a dirigé ses grands rôles : Dorabella, Elder, Sir Roger Norrington, National d’Île-de-France, Bashkirov et Maria Joao Pires. consistent à donner, dans de notamment l’Orchestre de Paris, Octavian (Le Chevalier à la rose), Semyon Bychkov, Antonio Orchestre Philharmonique de Lauréat du concours nombreux pays, l’intégrale des l’Orchestre national de France, Sextus (La Clémence de Titus), Pappano, Christoph von Radio France, Orchestre international de musique de sonates de Beethoven avec cinq les orchestres symphoniques de Cenerentola. La Monnaie de Dohnányi, Zubin Mehta ou John Symphonique de Québec, chambre de Florence, il est aussi autres pianistes, ainsi que Sydney et Melbourne, le Nouvel Bruxelles et l’Opéra de Genève Nelson. Orchestre Philharmonique de finaliste, en 1991, du concours l’intégrale de la musique de Orchestre Philharmonique du l’invitent également. Ses premiers enregistrements, au Strasbourg...). La musique de Clara-Haskil et joue ainsi avec Schumann pour piano. Depuis Japon, l’Orchestre Après des débuts extrêmement Chant du Monde, sont consacrés chambre représente également l’Orchestre de Chambre de 2002, Emmanuel Strosser s’est philharmonique de Saint- remarqués à la Staatsoper de à des lieder de Wolf et Schubert une part importante de son Lausanne. Il est par ailleurs fréquemment produit dans les Pétersbourg et l’Orchestre Vienne, où elle chante son et à des mélodies françaises. Elle activité puisqu’elle fait partie du assistant de la classe d’Alain grandes villes d’Amérique du philharmonique royal de premier Octavian, suivent ses participe aussi chez Teldec à un quatuor Kandinsky. Elle se Planès au CNSM de Paris. La Sud, il donna aussi une série de Stockholm. On a pu l’entendre premières prestations à la Scala enregistrement de Peer Gynt, produit fréquemment avec le connivence entretenue avec ses récitals en Corée et au Japon en en outre dans Les Noces de Figaro, de Milan dans le rôle du chez EMI à celui de Manon et à pianiste Emmanuel Strosser, le partenaires de musique de automne 2004. Don Quichotte et La Bohème à Compositeur (avec Sinopoli) et à la création de l’opéra de Laurent violoniste Régis Pasquier, le chambre et sa compréhension des l’Opéra de Paris, Faust à la Bayerische Staatsoper de Petitgirard Elefant Man. Elle quatuor Parisii etc. Le premier textes en font un interprète Concert du 15/04 - 20h Salzbourg, Peter Grimes à Munich. En tournée au Japon enregistrera prochainement des enregistrement de Claire Désert, recherché par ses pairs : Claire Montpellier, Béatrice et Bénédict avec cette institution, elle chante lieder de Schumann avec Nelson paru chez Fnac Musique et Désert, Christian Ivaldi, Jean- Stéphane Denève au Teatro Comunale de Bologne Zerlina (Don Giovanni), rôle Goerner chez Cascavelle et des consacré à Schumann a obtenu François Heisser, Régis Pasquier, Aujourd’hui reconnu dans le et Pelléas et Mélisande, Erwartung, qu’elle reprend au Festival de œuvres de Wellesz et Bloch chez le « 10 » de Répertoire. Fin 1995 Raphaël Oleg, Vladimir monde entier comme l’un des Carmen et Le Château de Barbe- Salzbourg. Capriccio. sortent sous le même label Mendelssohn, François Leleu, le chefs les plus talentueux de la Bleue à Cincinnati. Jusqu’en 2006-2007, Sophie Koch La Semper Oper de Dresde lui a l’enregistrement des Concertos Quatuor Prazak, le Quatuor jeune génération, Stéphane Premier prix à l’unanimité du est à l’affiche de tous les grands décerné le prix Christel-Goltz. de Scriabine et de Dvorak avec Artis… Il se produit Denève prendra ses fonctions de CNSMD de Paris en 1995, théâtres européens, avec l’Orchestre Philharmonique régulièrement en soliste, en directeur musical du Royal Stéphane Denève a commencé sa notamment Cherubino (Les Noces Orchestre national de Lyon de Strasbourg sous la direction récital ou avec orchestre Scottish National Orchestra en carrière comme assistant de Sir de Figaro) au Teatro Real de Héritier de la Société des Grands de Théodor Guschlbauer, pour (Philharmonique de Radio septembre 2005. Georg Solti dans Le Château de Madrid et Marguerite (La Concerts de Lyon fondée en lequel elle obtient en 1997 une France, Ensemble Orchestral de Il montre de grandes affinités Barbe-Bleue à la tête de Damnation de Faust) au Festival 1905, l’Orchestre national de Victoire de la Musique, et un Paris, Orchestre de Picardie, avec la musique de sa France l’Orchestre de Paris (1995) et Don de Grenade. À l’Opéra de Paris, Lyon peut s’enorgueillir d’un enregistrement à deux pianos Orchestre de Chambre de natale, dirigeant un répertoire Giovanni à l’Opéra de Paris après Rosina et le Compositeur, passé prestigieux auquel ont consacré à Brahms avec le Toulouse, Orchestre de Lille…). qui va de Grétry à Connesson, en (1996). Il a également assisté elle incarnera Concepcion contribué André Cluytens, pianiste Emmanuel Strosser. En Il est aussi invité dans les plus passant par Berlioz, Debussy, Georges Prêtre dans Turandot à (L’Heure espagnole). À Covent Charles Munch, Paul Paray et Pierre Monteux. d’Edimbourg en été 2002, conjointe de l’ONL et de Trombones Monique Lumbus Concert du 22/04 - 20h En 1969, à l’initiative de la l’ouverture de la saison l’Orchestre de Philadelphie. Fabien Lafarge* Marie-Claire Moissette municipalité de la ville et dans le 2002/2003 au Châtelet, avec L’enregistrement de Vox maris Frédéric Boulan Mireille Monin Luc Héry cadre de la fondation des Jessye Norman (Erwartung de et de la Troisième Symphonie Jean Gotthold Marie-France Poirier Né le 13 août 1961, Luc Héry orchestres régionaux par Marcel Schönberg et La Voix humaine de d’Enesco sous la direction de Haruyo Tsurusaki entre au CNSM de Paris en 1975. Landowski, il devient un Poulenc, dans une mise en scène Lawrence Foster vient de Tuba Claire Morand° Il étudie le violon dans la classe orchestre permanent de 102 d’André Heller) ainsi qu’une paraître chez EMI. Christian Delange* Austin Rowlands+ de Pierre Doukan et la musique musiciens, sous le nom tournée aux États-Unis en À l’image de leurs cités de chambre dans celle de Jean d’Orchestre philharmonique janvier et février 2003 (Carnegie respectives, qui entretiennent Timbales Altos Hubeau. Il obtient un premier Rhône-Alpes, avec comme Hall de New York - deux depuis de nombreuses années Benoît Cambreling* Jean-Pascal Oswald* prix dans ces deux disciplines en premier directeur musical Louis concerts -, Seattle, Berklee - des relations suivies dans le cadre Elodie Guillot* 1980 et couronne son troisième Frémaux (1969-1971). Il est San Francisco et Los Angeles). de jumelages, l’ONL, le City Percussions Alain Asanovic cycle de violon et de musique depuis administré et soutenu En novembre 2004, l’orchestre a of Birmingham Symphony Thierry Huteau* Catherine Bernold de chambre, toujours au financièrement par la Ville de été l’invité pour cinq soirées des Orchestra et le Radio-Sinfonie- Stéphane Pelegri* Marie Gaudin Conservatoire de Paris, par le 3e Lyon, qui l’a doté en 1975 d’une Concerts du Klubhaus en Suisse. Orchester de Francfort ont Michel Visse* Vincent Hugon prix au Concours International salle de concert, l’Auditorium ; L’Orchestre a collaboré avec de décidé de se rapprocher pour Nicolas Curti° Valérie Jacquart Tibor-Varga à Sion, en 1983. cette salle, l’une des plus vastes nombreux interprètes renommés, mettre en place un jumelage Andreï Karanssenko° Franck Lombard L’année suivante il est admis à de France avec ses 2100 places, comme Martha Argerich, José musical. Effectif depuis Philippe Mathias° Manuelle Renaud l’orchestre du Théâtre National jouit depuis sa rénovation totale van Dam, Leon Fleisher, Jessye l’automne 2004, il monte en NN Bénédicte Dolivet° de l’Opéra de Paris. Il entre d’une acoustique remarquable. Norman, Kristian Zimerman, puissance d’année en année. Ce NN Jérôme Arrigon° ensuite, en 1986, à l’Orchestre Depuis la création de l’Orchestre Itzhak Perlman, Yo-Yo Ma, Vadim projet s’inscrit dans l’Euro-région NN Agnès Maison° National de France comme chef de l’Opéra de Lyon en 1983, Repin, Evgeni Kissin, Pierre- en reliant non pas des capitales Kahina Zaimen° d’attaque des seconds violons, 51 50 l’orchestre se consacre, sous la Laurent Aimard, Tabea mais des villes de très grande Célesta avant d’y être nommé 1er violon nouvelle appellation d’Orchestre Zimmermann et Christian dimension qui revendiquent un Elisabeth Rigollet* Violoncelles solo en 1991. Parmi les national de Lyon, au répertoire Tetzlaff. dynamisme économique et Edouard Sapey-Triomphe* prestations de Luc Héry comme symphonique. Il a accueilli de grands culturel exceptionnel. Harpe Mathieu Chastagnol soliste, citons en 1996 Succédant à Louis Frémaux en compositeurs, tels Luciano Berio Eléonore Euler-Cabantous* Dominique Denni l’interprétation du Concerto de Biographies Biographies 1971, Serge Baudo reste à sa tête ou Krzysztof Penderecki, venus Flûtes NN Stephen Eliason Dutilleux avec l’Orchestre jusqu’en 1986 et en fait une faire travailler leurs œuvres et les Emmanuelle Réville* Vincent Falque National de France, sous la phalange reconnue bien au-delà diriger. Il a également fait Benoît Le Touzé Violon Solo Maurice Favre direction de Lawrence Foster et, de sa région d’origine. Sous découvrir en première audition France Verrot Jennifer Gilbert** Jean-Marie Mellon en mai 2000, la Symphonie l’impulsion d’Emmanuel mondiale, européenne ou Jérôme Portanier concertante de Mozart, avec Krivine, directeur musical de française les pièces des plus Hautbois Premiers Violons Jean-Etienne Tempo Nicolas Bône (alto-solo de 1987 à 2000, l’ONL connaît une grands créateurs de notre temps, Guy Laroche* Jacques-Yves Rousseau* l’ONF), toujours avec l’Orchestre progression artistique saluée par d’Elliott Carter et Pierre Boulez à Philippe Cairey-Remonay Claudie Boisselier Contrebasses National, dirigé cette fois par la critique internationale. De Toru Takemitsu, Steve Reich et Pascal Zamora Yves Chalamon Ferenc Bokány* Evgueni Svetlanov. Luc Héry septembre 2000 à juin 2004, George Benjamin. Pascal Chiari Kamil Losiewicz* pratique régulièrement la David Robertson est directeur La politique de répertoire menée Clarinettes Constantin Corfu Daniel Billon musique de chambre dans le musical de l’ONL et directeur ces dernières années se reflète Robert Bianciotto* Andréane Détienne Gérard Frey cadre de la saison de Radio artistique de l’Auditorium. Son dans la discographie la plus Michel Bontoux Annabel Faurite Vincent Menneson France. Il a enregistré pour arrivée confirme le rang atteint récente de l’Orchestre national Thierry Mussotte Sandrine Haffner Benoist Nicolas Harmonia Mundi les quintettes par l’Orchestre et le renforce, de Lyon, sous la direction de Yaël Lalande Marie-Noëlle Vial de Brahms et de Mozart avec les grâce à une politique de David Robertson : un CD Bassons Philip Lumbus Marilyn McKeen° solistes de l’Orchestre National répertoire pertinente et ouverte à entièrement consacré au Louis-Hervé Maton* Sébastien Plays de France. Il vient également de tous les styles. Jun Märkl lui compositeur argentin Alberto François Apap Anne Rouch faire paraître un disque consacré succédera à partir de septembre Ginastera (Naïve) ; un CD Stéphane Cornard Roman Zgorzalek ** supersoliste au répertoire des jeunes 2005 au poste de directeur d’œuvres de Bartók (Harmonia Nina Chaverneff° * soliste étudiants des conservatoires musical. Mundi), avec notamment le Cors Mano Diedrie° ° supplémentaire (concertos de Viotti, Rode, L’ONL développe une activité premier enregistrement de la Michel Molinaro* NN° + musicien du City of Vieuxtemps, etc.). intense hors de Lyon, au sein de version originale du Mandarin Serge Leriche Birmingham Symphony laquelle il convient de souligner merveilleux ; un CD consacré à Joël Nicod Seconds Violons Orchestra, invité dans le cadre du Cyril Bouffyesse trois tournées au Japon dans les Boulez (Naïve), salué à sa sortie Patrick Rouch Catherine Menneson* jumelage de l’ONL avec cet Cyril Bouffyesse découvre l’alto à années 1990, une tournée par un Diapason d’or et un « ffff » François Payet-Labonne* orchestre et le Radio-Sinfonie- l’âge de huit ans et commence ses européenne en novembre 2001 de Télérama ; et enfin, en été Trompettes Bernard Boulfroy Orchester de Francfort études au Conservatoire national (avec, entre autres étapes, 2003, des pièces de Steve Reich Sylvain Ketels* Keiko Chimoto de région de Bordeaux. Il y Cologne, Amsterdam et (Naïve), en particulier la version Arnaud Geffray Sylvie Diou obtient un premier prix d’alto Londres), des prestations aux pour orchestre à cordes de Michel Haffner Julie Friez et de musique de chambre à BBC-Proms et au Festival Différent Trains, commande Véronique Gourmanel l’unanimité à l’âge de quinze ans Kaé Kitamaki et reçoit deux ans plus tard, en 1995, une médaille d’honneur de Norvège, Pologne, Corée et Menuhin et de plusieurs Maazel. En 1988, il est reçu Cortot, Salle Gaveau, à leurs œuvres : Birtwistle, Henze, la Ville de Bordeaux. Il participe Japon. concours internationaux dont premier violoncelle solo à l’Auditorium du Louvre, etc. Lutoslawski, Takemitsu, Hersant, à une série de concerts avec Il a joué en soliste avec celui d’Israël en 1982. En 1985, l’Orchestre de Paris, sous la Comme soliste, il a participé avec Lancino... l’Orchestre national de l’Orchestre National de France, elle est harpe solo à l’Orchestre direction de Daniel Barenboim et Delphine Bardin à la création en Son nom est associé à l’opéra de Bordeaux-Aquitaine puis, en l’Orchestre Lamoureux, National de Lille et depuis 1986, Kent Nagano. En 1993, il rejoint septembre 1999 du Concerto pour Debussy Pelléas et Mélisande, qu’il 1997, est admis au CNSM de l’Ensemble Orchestral de Paris, 1re harpe solo à l’Orchestre l’Orchestre de l’Opéra de Lyon deux pianos et orchestre de José interprète d’abord comme Pelléas Paris dans la classe de Jean l’Orchestre de Chambre de Paris, National de France. Elle a joué en tant que super-soliste. En Manuel Lopez Lopez, dans le (il l’a enregistré sous la direction Sulem. L’année suivante, il est les Orchestres de Chambre avec l’Orchestre de la Garde septembre 2002, il entre à cadre du festival Musica de de Claudio Abbado pour invité à participer à une tournée Bernard Thomas et Jean- Républicaine, l’Orchestre des l’Orchestre de l’Opéra de Paris et, Strasbourg ; l’Orchestre National Deutsche Grammophon), puis, européenne de l’Ensemble François Paillard, l’Orchestre Concerts Pasdeloup et le flûtiste en juin 2001, est reçu violoncelle de France était placé sous la depuis 1997, comme Golaud, sur Intercontemporain dirigé par National de Chambre de Michel Debost au Théâtre des super solo à l’Orchestre National direction de Pascal Rophé. les plus grandes scènes du Pierre Boulez ; à cette occasion, il Toulouse, l’Orchestre Champs-Élysées, l’Orchestre de de France. En musique de chambre, Franz monde ; il a été le Golaud du se produit à la Scala de Milan, au Philharmonique de Nice, Chambre Bernard Thomas avec Jean-Luc Bourré a joué en soliste Michel se produit avec Gérard centenaire de la création de Teatro olimpico de Rome, etc. l’Orchestre de Chambre de Patrick Gallois, l’Orchestre avec de nombreux orchestres Caussé, Henri Demarquette, l’opéra de Debussy à l’Opéra- En 1999, l’Orchestre des Jeunes- Heilbronn (Allemagne), le Frisk Philharmonique de Radio symphoniques et de chambre, et Hélène de Villeneuve, Florent Comique le 30 avril 2002. Gustav Mahler le recrute pour sa Orkest (Pays-Bas), les Orchestres France, l’Orchestre de Chambre affectionne tout particulièrement Heau, Hervé Joulain, Michel Ambassadeur de la mélodie tournée mondiale d’été qui le Symphoniques de Stavanger de Toulouse, l’Orchestre National la musique de chambre sous Lethiec, François Salque, etc. française et du lied en récital et conduit, sous la direction de (Norvège), San Sébastian de Lille. Elle a participé au toutes ses formes et joue Franz Michel a enregistré un au disque, il a pour partenaires Claudio Abbado et Seiji Ozawa, (Espagne), Cracovie (Pologne). Festival des Jeunes Solistes régulièrement dans les festivals disque avec Gérard Caussé (alto) au piano Jeff Cohen, Alexandre au Festival de Tanglewood Ses partenaires de musique de d’Antibes/Juan-les-Pins, au en tant que chambriste et et Alain Marion (flûte), Tharaud, Graham Johnson, Noël et à la Philharmonie de Berlin. chambre se nomment entre Festival d’Art Chrétien de Digne, concertiste. Il est co-fondateur du récompensé par un 10 de Lee, Pascal Rogé, Roger En avril 2000, Cyril Bouffyesse autres Marielle Nordmann, au Festival de Saint-Germain-en- Quatuor Klimt. Répertoire. En janvier 2000 est Vignoles... 53 52 est lauréat du Concours européen Maurice André, Jean Pierre Laye et au Festival de Béziers Jean-Luc Bourré joue un paru un disque d’œuvres Parmi ses nombreux de la Fmaji (Festival musical Rampal, Patrice Fontanarosa, (avec le flûtiste Philippe violoncelle de Giovanni Grancino d’Alberto Ginastera avec le enregistrements, signalons la d’automne des jeunes Paul Meyer, Olivier Charlier, Bernold). Elle s’est produite fait à Milan en 1704. violoncelliste Raphaël Chrétien parution récente de mélodies de interprètes) et, le mois suivant, Henri Demarquette, Jean Marc également à l’étranger : Londres, comme partenaire. Depuis Louis Durey (Hyperion) avec obtient un Premier prix à Philips. Autriche, Grèce, Maroc, Japon. Franz Michel septembre 1998, Franz Michel Graham Johnson, de La Belle Biographies Biographies l’unanimité au CNSM de Paris. Il consacre également une partie On a pu l’entendre avec Franz Michel fait ses études au est supersoliste de l’Orchestre Hélène d’Offenbach (rôle de Il intègre l’Orchestre National de de son temps à l’enseignement. différents ensembles CNSM de Paris, où il reçoit, National de France. Calchas) avec l’Orchestre des France en novembre de la même Professeur au Conservatoire instrumentaux pratiquant entre 1990 et 1996, un premier Musiciens du Louvre dirigé par année. National de Région de Rueil- surtout le répertoire du XXe prix à l’unanimité dans les Forum du 23/04 - 15h Marc Minkowski (Virgin Malmaison, il donne des master- siècle : Musique Oblique, classes de piano, Classics). Son enregistrement de Philippe Pierlot classes dans le monde entier Ensemble FA et le Groupe accompagnement vocal, musique François Le Roux mélodies d’Albert Roussel avec Philippe Pierlot étudie la flûte (Espagne, Belgique, Instrumental de Paris. Parmi ses de chambre et accompagnement Il est membre de la troupe de orchestre, sous la direction de avec Jean Pierre Rampal, Alain Luxembourg, Argentine, Corée, enregistrements discographiques, instrumental. Également lauréat l’Opéra de Lyon de 1980 à 1985. Jacques Mercier (BMG-RCA), a Marion et Joseph Rampal dont il Japon). Il participe aussi on peut citer le Concerto pour flûte de plusieurs concours Commence alors pour lui une obtenu le prix 1999 de est le dernier élève. Il obtient les à de nombreuses rencontres et harpe de Mozart avec Chrystel internationaux (Concours carrière internationale : Opéra de l’Académie Charles-Cros, et le premiers prix de Flûte et de nationales et internationales Delaval et l’Orchestre National Européen Claude-Kahn en 1991, Paris, Scala de Milan, Covent premier enregistrement mondial, Musique de Chambre au CNSM de flûte et est directeur d’une de Lille sous la direction de Jean- Concours Franco-Italien de Paris Garden de Londres, Fenice de pour le label Wergo, de l’opéra de de Paris puis remporte le 1er Prix collection aux éditions Billaudot. Claude Casadesus, le Requiem en 1992, Académie Internationale Venise, Vienne, Munich, Hindemith Die Harmonie der Welt au Concours International de Il est régulièrement invité de Fauré avec l’Orchestre de Maurice Ravel de Saint-Jean-de- Hambourg, Zürich, Los Angeles, (il y incarne, sous la direction de Barcelone. comme membre du jury au Chambre Bernard Thomas, Luz en 1995), Franz Michel a San Francisco, Buenos Aires, et Marek Janowski, le rôle de Tout en assurant le poste de 1re Concours International Jean- des œuvres de Roussel avec le participé aux master-classes de les festivals d’Aix-en-Provence, Kepler), le prix de l’Académie flûte solo de l’Orchestre National Pierre-Rampal. Groupe Instrumental de Paris, maîtres tels que Dimitri Édimbourg, Glyndebourne, Charles-Cros 2004. de France, il donne de nombreux Sa discographie comporte plus et un disque Caplet avec Bachkirov, Irène Aitoff, Paul Schwetzingen, Schleswig- Il enseigne l’interprétation dans concerts et récitals en France d’une dizaine d’enregistrements l’Ensemble Musique Oblique, Badura-Skoda, Jules Bastin, Holstein, Hong Kong, Santa Fé, des maisons prestigieuses comme (Radio France, Concerts du en soliste avec orchestre, en «Diapason d’Or » en 1992. Jean-Christophe Benoit, Gabriel Wiener Festwochen... la Sibelius Academy d’Helsinki, dimanche matin au Théâtre des récital et en musique de Chodos, Victor Eresko, Léon Son répertoire va de Monteverdi l’Art Song Festival de Cleveland, Champs-Élysées, Midem chambre, dans un répertoire Jean-Luc Bourré Fleisher, Véra Gornostaeva, à l’opéra contemporain; l’Instituto Superior de Arte de Classique, Concerts Lamoureux, allant de Vivaldi à Varèse et Après avoir obtenu ses premiers Davitt Moroney, Sergio soulignons en particulier les Buenos Aires, et, chaque année à Festivals de la Chaise-Dieu, Poulenc. prix de violoncelle et de musique Perticaroll, Gyorgy Sebok et barytons mozartiens (Don l’Académie Francis Poulenc de d’Evian, de Strasbourg, des de chambre au CNSM, Jean-Luc Jean-Claude Pennetier. Invité de Giovanni, Papageno...), l’opéra Tours qu’il a fondée en 1997. De Flâneries de Reims, du Mont Laurence Cabel Bourré débute sa carrière plusieurs festivals, Franz Michel baroque français (Rameau, 1997 à 2002, il organise les Saint-Michel, d’Albi, En 1978, Laurence Cabel professionnelle en 1978 quand il s’est également produit aux Gluck...) l’opéra italien (Rossini, saisons de récitals de la Méditerranéen, des Châteaux remporte le Premier Prix de est reçu à l’ensemble de solistes Midis Musicaux du Théâtre du Donizetti, Puccini...), l’opéra Bibliothèque nationale de de la Loire, de Normandie, etc.) harpe au CNSM de Paris et le «Pupitre 14 » à Amiens. En 1981, Châtelet, au Théâtre des français (Berlioz, Gounod, France, associé aux pianistes et en Allemagne, Italie, Suisse, Premier Prix de Musique de il devient deuxième violoncelle Champs-Élysées, au Mozarteum Massenet, Ravel...). De grands et Jeff Royaume-Uni, Belgique, Pays- Chambre l’année suivante. Elle solo de l’Orchestre National de de Salzbourg, à l’Auditorium compositeurs contemporains lui Cohen. Il vient de publier, avec le Bas, Luxembourg, Espagne, est lauréate de la Fondation France, dirigé alors par Lorin Richelieu de la Sorbonne, Salle ont confié l’interprétation de concours de Romain Raynaldy, un livre aux éditions Fayard : Le Nathalie Stutzmann, Elly Lyon, Claudio dans Béatrice et sera Enée (Didon et Enée) à Imaginary Sky-lines pour flûte et National de France, Orchestre Chant intime, de l’interprétation de Ameling, François le Roux…, et Bénédict à Toulouse et à Paris l’Opéra de Rennes… harpe d’Ivan Fedele (Adès), Philharmonique de Radio la mélodie française, qui a obtenu des instrumentistes tels que Gary sous la direction de Michel Citons parmi sa discographie Jupiter pour flûte MIDI et La France, Orchestre de Paris, le prix René-Dumesnil 2004 de Hoffman, Régis et Bruno Plasson, Florestan dans l’enregistrement de Werther sous Partition du ciel et de l’enfer de Ensemble orchestral de Paris, l’Académie des Beaux-Arts. Pasquier, Patrick Gallois, Noël Véronique de Messager mis en la direction de Jean-Claude Philippe Manoury dans la Ensemble intercontemporain, Il a été honoré du grade de Lee, Jane Peters... C’est lui qui scène par Alain Garichot Casadesus chez Naxos. Jean- collection « Compositeurs Orchestre Philharmonique de “chevalier” dans l’Ordre des Arts est choisi pour se produire dans (Lausanne), Borillé dans Les Sébastien Bou a été nominé aux d’aujourd’hui ». Berlin…), sous la direction des et Lettres en 1996, et désigné la première série de récitals à Boréades sous la direction de Victoire de la Musique 2003. plus grands chefs d’orchestre “Personnalité musicale de l’année l’Opéra Bastille en 1989, qui est William Christie et la mise en Michael Wendeberg (Lorin Maazel, Sir Georg Solti, 1997-1998” par le Syndicat aussi l’année de son premier scène de Robert Carsen à New Sophie Cherrier Né en 1974 en Allemagne, il Seiji Ozawa, Riccardo Muti, Français de la critique musicale enregistrement (musique de York, et plus récemment Née en 1959 à Nancy, où elle fait commence ses études de piano en Pierre Boulez, James Colon, Gary et dramatique. chambre de Villa-Lobos). En Gardefeu dans La Vie Parisienne ses études musicales au 1979, et étudie en particulier Bertini, Armin Jordan, Jeffrey Pour la saison 2004-2005, il est 1990 sort un CD consacré aux à l’Opéra de Tours. Conservatoire de région, Sophie auprès de Juergen Uhde, Bernd Tate, Simon Rattle…). Elle a sur scène, à Grenoble et Paris (au Lieder de Brahms, avec le Il a également chanté Marcello Cherrier remporte en 1979 le Glemser et Benedetto Lupo. Il également donné de nombreux Théâtre du Châtelet) : Le baryton Udo Reinemann. Il a dans La Bohème à l’Opéra de Premier prix de flûte dans la est lauréat de plusieurs concours concerts en soliste, en récital, et a Général Boum dans La Grande enregistré les leitmotive du Ring Nantes et à l’Opéra de Toulon, classe d’Alain Marion et en 1980 nationaux et internationaux et participé à de nombreuses Duchesse de Gérolstein de Wagner, pour EMI, ainsi que Silvio dans Paillasse à le Premier Prix de musique de participe à de nombreuses créations avec des ensembles d’Offenbach (direction : Marc d’autres CD pour REM (avec l’Esplanade Saint-Étienne, chambre du Conservatoire de productions en studio avec des comme l’ensemble Fa, Musique Minkowski. Nouvelle production François le Roux), Forlane, Ottokar (Der Freischütz) à Paris dans la classe de Christian radios allemandes. Il joue en tant Oblique, Court Circuit, de Laurent Pelly) ; Léandre dans Globe et Ligia Digital. David l’Opéra de Tours, le Héraut Lardé. que soliste avec les orchestres des Ensemble Bernard Calmel, L’Amour des trois oranges de Selig se produit régulièrement en (Lohengrin) à Nantes et Dijon, En 1983, elle obtient le radios de Cologne, Francfort et l’Orchestre Poitou Charentes, Prokofiev au Nederlands Opera France, Allemagne, Suisse, Les Boréades de Rameau à quatrième Prix du Concours Baden-Baden, l’Orchestre l’Orchestre d’Harmonie de la 55 54 d’Amsterdam (direction : Hollande, ainsi qu’en Amérique l’Opéra de Zürich sous la international Jean-Pierre Rampal. Symphonique de Bamberg, la Région centre, dans des œuvres Stéphane Denève. Nouvelle et en Extrême-Orient. Il a direction de Marc Minkowski, Il Titulaire du Certificat d’Aptitude Philharmonie de Berlin, ainsi de Claude Prey, Félix Ibarrondo, production de Laurent Pelly). dernièrement participé aux séries Re Teodoro in Venizia de Paisiello à l’Enseignement, elle a été qu’avec des orchestres en Suisse, John Cage, Ton That Tiet, Parmi ses autres engagements, de concerts de la nouvelle au festival de Radio France et de professeur au Conservatoire Autriche, Portugal, France, Lindolfo Bicahilo, Eryck signalons Le Château de Barbe- Bibliothèque de France et donne Montpellier (Acmet). national de région de Paris Angleterre et Mexique. En 2000, Abecassis, Fineberg, Anthony Biographies Biographies Bleue de Bartók (rôle-titre) à des master-classes de lied et de Plus récemment, il fait ses débuts jusqu’en novembre1998. il rejoint l’Ensemble Girard, Favio Daiban, Jean-Marc Houston (direction Hans Graf), mélodie. Cette saison il sera en dans le rôle-titre de Don Elle est nommée professeur au intercontemporain, où il engage Singier… Elle est aussi l’auteur ainsi que de nombreux récitals et tournée au Japon, en Finlande Giovanni au Grand Théâtre de Conservatoire de Paris en une collaboration étroite avec des pour Arte du Téléfilm «Pierre master-classes en Europe, en ainsi qu’en Suisse. Tours, chante le rôle de Ping décembre1998. Ses dispositions compositeurs tels que György Jamet, un siècle de Harpe» Amérique et au Japon. (Turandot) en Avignon et de pour la pédagogie la font Kurtág et Pierre Boulez. Il se coproduit par la Sacem. Concert du 24/04 - 16h30 Florestan (Véronique) à l’Opéra participer à de nombreuses produit comme soliste aux David Selig de Rennes. master-classes, notamment au festivals de Boswil, Lucerne et Jeanne-Marie Conquer David Selig commence ses études Jean-Sébastien Bou En concert, invité par Marc Centre Acanthes (sessions Salzbourg. Il a aussi enregistré Née en 1965 dans une famille musicales dès l’âge de 6 ans à Issu d’une famille de musiciens, Minkowski, il chante à Berlin le consacrées à Luciano Berio, en un disque, le Concerto pour piano musicienne, Jeanne-Marie Melbourne, en Australie (piano, Jean Sébastien Bou débute le Requiem de Fauré avec 1983, et à Pierre Boulez, en 1988). Intarsi de Klaus Huber. Depuis Conquer obtient à l’âge de et aussi violoncelle et chant avec Mady Mesplé au CNR l’Orchestre Philharmonique de Sophie Cherrier est soliste à 2004, il a pris la direction de quinze ans le Premier Prix de percussions). Venu en Europe, il de St Maur, obtient son diplôme, Berlin, Le Pèlerinage de la rose l’Ensemble intercontemporain l’académie d’orchestre «Lochen» violon au CNSM de Paris. Elle s’installe à Paris en 1976 et et poursuit ses études au CNSM sous la direction de John Nelson depuis 1979. Elle a à son et a entamé des études de entre ensuite au cycle de étudie au Conservatoire National de Paris dans la classe de Franz (Ensemble Orchestral de Paris), répertoire de nombreuses direction. perfectionnement dans les classes sous la direction d’Aldo Pétri. Les Évocations de Roussel sous la créations : Mémoriale de Pierre de Pierre Amoyal (violon) et Jean Ciccolini. Après des premiers Très vite, il est engagé sur les direction de Charles Dutoit avec Boulez, Esprit rude/Esprit doux Ghislaine Petit-Volta Hubeau (musique de chambre). prix de piano, de musique de scènes françaises, et aborde le l’Orchestre National de France, pour flûte et clarinette d’Elliott Ghislaine Petit-Volta a étudié Jeanne-Marie Conquer est soliste chambre et d’esthétique rôle de Pelléas, notamment sous L’Enfance du Christ (Joseph) à Carter, Chu Ky V pour flûte et avec Brigitte Sylvestre, Pierre à l’Ensemble intercontemporain musicale, il se perfectionne la direction de Marc Minkowski Lille et au Théâtre des Champs- bande de Tôn-Thât Tiêt. Elle est Jamet, puis Gérard Devos et depuis 1985. Ses nombreuses auprès de Geoffrey Parsons et de lors de la création du centenaire Élysées sous la direction de Jean l’interprète de Jupiter de Christian Lardé au CNSM de tournées sous la direction de Guido Agosti. de l’œuvre à l’Opéra-comique, Claude Casadessus et L’ Arche de Philippe Manoury, Paris où elle a obtenu un Premier Pierre Boulez, David Robertson, Il est lauréat des concours ainsi qu’à Ferrare, Tours, Rennes, Noé de Britten avec l’Orchestre d’…explosante-fixe… de Pierre prix de Harpe et un Premier prix Jonathan Nott, l’ont menée de internationaux de Sydney et plus récemment Munster. Philharmonique de Radio Boulez pour flûte MIDI, deux de Musique de chambre. l’Australie aux USA, de et de la Haye (premier concours Affectionnant tout France. flûtes et ensemble, et a Titulaire du C.A., elle enseigne l’Argentine à la Finlande. d’accompagnement). particulièrement le répertoire Il incarne Valentin (Faust) à récemment enregistré la au Conservatoire supérieur de Elle développe des relations Passionné depuis sa jeunesse français, il chante le rôle-titre de l’Opéra de Lille en mars 2005, Sequenza I de Luciano Berio Paris CNR et à l’École Nationale artistiques particulièrement par la musique de chambre, Werther dans la version pour Marcello (La Bohème) au Grand (Deutsche Grammophon). de musique de Bourg la Reine- attentives avec les compositeurs il s’y consacre résolument. Il baryton sous la direction de Jean- Théâtre de Tours et à Reims en Elle a également enregistré avec Sceaux. Ghislaine Petit-Volta est d’aujourd’hui, comme György accompagne des chanteurs Yves Ossonce à l’Opéra de Tours, avril, participera au Requiem de Pierre-Laurent Aimard, la sollicitée par les grands Kurtág, György Ligeti (pour le comme Felicity Lott, Teresa Oreste dans Iphigénie en Tauride Fauré à Parme sous la direction Sonatine pour flûte et piano de orchestres français avec lesquels Trio avec cor et le Concerto pour Berganza, Rockwell Blake, Jard (Nantes), Sganarelle dans Le de Michel Plasson, à Don Pierre Boulez (Erato), avec elle a tourné dans le monde violon), Peter Eötvös (pour son van Nes, Udo Reinemann, Médecin malgré lui à l’Opéra de Giovanni au Festival de Loches, Frédérique Cambreling entier (Opéra de Paris, Orchestre opéra Le Balcon), ou Ivan Fedele. Elle a également été membre du Queyras et Pierre-Laurent etc.). Le nom de Josep Pons est Voix humaine (Poulenc), Le Tour musical. Auparavant, il avait de F. Mompou (Mandala). Il Quatuor intercontemporain. Aimard. En 1996, il est admis au également associé à l’Orchestre d’écrou (Britten), Orphée et obtenu les prix Jaen et Epinal en vient d’enregistrer les nouvelles Chez Deutsche Grammophon, cycle de perfectionnement du de Chambre du Théâtre Lliure - Eurydice (Gluck), Pepita Jiménez France et remporté les concours sonates de Blasco de Negra. elle a enregistré la Sequenza VIII CNSM de Paris dans les classes un ensemble qu’il a créé en 1985, (Albéniz), Atlántida et La Vie Beethoven en 1970 et Scriabine Toute sa discographie est pour violon seul de Luciano de Christian Ivaldi et Ami et qui se consacre tout brève (Manuel de Falla), La Flûte en 1972, tous deux organisés par distribuée par Harmonia Mundi. Berio, le Pierrot Lunaire et l’Ode Flammer. En 1997, il est demi- particulièrement à la musique du enchantée (Mozart), Œdipus Rex la Radio Nationale Espagnole. Josep Colom donne à Napoléon de Schönberg. finaliste au concours XXe siècle. (Stravinski) et Peter Grimes En 1980, il fut invité à participer régulièrement et en grand Au cours de la saison 2002-2003, Rostropovitch. Il se distingue Josep Pons a pris ses fonctions de (Britten), mais aussi avec la au jury du concours Chopin de nombre des concerts au Japon Jeanne-Marie Conquer a en dans plusieurs concours directeur artistique et de chef première interprétation du siècle Varsovie. avec orchestre et en récital. Il particulier été la soliste du internationaux (Trapani, Trieste, principal de l’Orchestre National d’Alahor in Granata (Donizetti). Josep Colom joue fréquemment joue aussi souvent avec des Concerto pour violon de Ligeti à Florence). d’Espagne en septembre 2003. Le Il a par ailleurs dirigé la création avec les principaux orchestres orchestres en Europe tels que la Cité de la musique. En 2000, il est nommé soliste à poste était resté vacant pendant mondiale de D. Q. (José Luis espagnols (O.N.E, RTVE, ceux de Dresde, Paris, Londres, l’Orchestre National de Bordeaux plus de dix ans ; il devrait Tu rina) avec la Fura dels Baus, et Barcelone, Tenerife, Seville, Stuttgart, Genève… Odile Auboin Aquitaine et participe à de beaucoup s’y consacrer dans les celle de La Fatucchiera (Cuyàs) Malaga, Galicia, Asturias, Odile Auboin obtient un premier nombreux festivals (La Roque années à venir, avec un au Gran Teatro del Liceo de Castillas-Leon Euskadi, etc.) Orchestre Philharmonique Prix d’alto et un Premier Prix de d’Anthéron, Jeunes Solistes programme ambitieux d’au Barcelone. ainsi qu’avec des orchestres du de Radio France musique de chambre au CNSM d’Antibes…). moins trente concerts par saison Pons a signé un contrat monde entier comme l’Orchestre Myung-Whun Chung, de Paris en 1991. Lauréate de Il entre à l’Ensemble (sans compter les productions d’exclusivité avec Harmonia de Chambre Anglais, ou les directeur musical bourses de recherche Lavoisier intercontemporain en juin2002. d’opéra et les tournées Mundi, pour qui il a enregistré orchestres philharmoniques de L’Orchestre Philharmonique de du ministère des Affaires internationales). La presse une intégrale de Falla et de Maastricht, Bucarest, Kosive, Radio France a été créé en 1976 étrangères et d’une bourse de Concert du 29/04 - 20h espagnole s’est accordée pour nombreuses autres œuvres du l’orchestre de la RAI de Naples, afin de doter Radio France d’un perfectionnement du ministère reconnaître que son arrivée à la répertoire espagnol avec ou le Gulbenkian Oporto, et ce instrument adapté à une grande 57 56 de la Culture, elle étudie à Josep Pons tête de l’Orchestre marquerait l’Orchestre de la Ville de sous la baguette des plus grands variété de programmes. La l’université de Yale (USA) sous la Josep Pons est né à Puig-Reig une date dans l’histoire de celui- Grenade et l’Orchestre de chefs : Kondrashine, Eliahu direction de l’orchestre est direction de Jesse Levine, puis se (Barcelone). Sa connaissance de ci. Chambre du Théâtre Lliure. Ses Inbal, Sir Gibson, A. Joo, d’abord confiée au compositeur perfectionne avec Bruno la musique et son intégrité lui Josep Pons a dirigé les disques ont été récompensés par A. Ros Marba, V. Pablo Pères, Gilbert Amy. Emmanuel Krivine Giuranna à la Fondation Stauffer ont permis de s’imposer comme principaux orchestres espagnols, de nombreux prix (Diapason E. Colomer, S. Garcia Asensio, en devient le premier chef invité Biographies Biographies de Cremona (Italie). Elle est l’un des plus grands chefs ainsi que de nombreuses d’Or, Choc du Monde de la Brogado, etc. de 1981 à 1983. Marek Janowski, lauréate du Concours espagnols de sa génération. formations à l’étranger. On aura Musique, Prix CD Compact, ffff Il donne une très grande qui a assuré la direction musicale international de Rome (Bucchi). Récemment nommé directeur très prochainement l’occasion de Télérama, Grand Prix du Disque importance à ses récitals en de l’orchestre à partir de 1989, Soliste de l’Ensemble artistique et chef principal de l’entendre avec l’Orchestre de l’Académie Charles Cros, soliste et en musique de après en avoir été le premier chef intercontemporain depuis 1995, l’Orchestre National d’Espagne, National de Montpellier, le etc.). Au MIDEM Classique de chambre. Il se produit ainsi invité depuis 1984, a présenté en elle a créé les concertos pour alto il a joué un rôle important dans Philharmonique de Radio 1996, il a également reçu le Prix régulièrement sur les grandes 1999 sa dernière saison avec d’Ivan Fedele (L’ Orizzonte di la création de deux autres France, l’Orchestre Symphonique des Éditeurs pour son scènes européennes. Sa l’orchestre. Elettra), de Walter Feldmann et formations espagnoles : de Nice, l’Orchestre enregistrement de Pepita Jiménez. discographie commencée en 1982 Les musiciens de l’Orchestre de Martin Matalon (Trame VI) l’Orchestre de la Ville de Philharmonique Royal des Parmi ses tout derniers CD, on est marquée par l’enregistrement Philharmonique de Radio France ainsi que ...Some leaves II... pour Grenade et l’Orchestre de Flandres, le Metropolitan de peut citer L’Oiseau de feu et Jeux intégral des sonates de Manuel et leur directeur musical Myung- alto seul de Michael Jarrell. Elle Chambre du Théâtre Lliure. Il Tokyo, le Philharmonique de la de cartes d’Igor Stravinski, le Blasco De Nebra (XVIIIe siècle) Whun Chung travaillent joue sur un alto Stephan Von est en outre chef principal BBC, l’Orchestre de la radio de Concerto d’Aranjuez de Rodrigo, sous le label “Etnos”, récompensé ensemble depuis mai 2000. Baehr. associé du Gran Teatro del Liceo, Sarrebruck, l’Orchestre et une sélection d’œuvres du par le Ministère de la Culture Ils mènent à Paris une activité et en 1992, il a assuré la direction Symphonique de la Radio de compositeur argentin Alberto Espagnol. En 1989, il enregistre diversifiée. Au Théâtre des Éric-Maria Couturier musicale des cérémonies Francfort, l’Orchestre Ginastera inaugurant une série l’œuvre pianistique de Manuel de Champs-Élysées, ils interprètent Né en 1972 à Danang (Vietnam). olympiques organisées par la Symphonique du Danemark, et en six volumes consacrée à la Falla reçue chaleureusement par le grand répertoire classique et Eric-Maria Couturier obtient au ville de Barcelone. de nouveau avec le musique sud-américaine. la critique française et élue romantique ; à la salle Olivier CNSM de Paris un premier Prix En tant que chef principal et Philharmonique de Rotterdam, Le Ministre de la Culture version préférée par la revue Messiaen de Radio France, ils à l’unanimité de violoncelle dans directeur artistique de l’Orchestre Philharmonique de espagnol a honoré l’ensemble de Fanfare à New-York. proposent de découvrir des la classe de Roland Pidoux et le l’Orchestre de la Ville de Strasbourg et la Philharmonie de sa carrière en lui remettant la Pour « Le Chant du Monde », il a œuvres plus rares ou nouvelles Premier Prix à l’unanimité de Grenade, il a façonné un Chambre de Brême lors d’une Médaille de Musique en 1999. enregistré l’œuvre pianistique de avec des interprètes de la jeune musique de chambre dans la ensemble capable tournée italienne en avril 2005. Brahms avec pour partenaire génération. L’orchestre contribue classe de Jean Mouillère. Il a d’enthousiasmer des salles aussi Depuis 1995, Josep Pons est Josep Colom Carmen Deleito pour les œuvres également à la programmation également participé à des master- prestigieuses que la particulièrement actif dans la Né à Barcelone en 1947, Josep à quatre mains et deux pianos. thématique de la Cité de la classes avec Janos Starker, Igor Philharmonie de Berlin, l’Alte direction d’opéra. Il s’est produit Colom est considéré par le public Un album de deux CD a musique, et se dédie au Gavritch et Étienne Péclard et Oper de Francfort et la dans les plus grandes salles de et par les critiques comme l’un couronné cette collaboration. répertoire lyrique au Théâtre s’est produit en musique de Kuppelsaal de Hanovre. En mars Nice, Madrid, Sydney, Séville, des plus grands interprètes C’est un succès comparable du Châtelet. chambre aux côtés de Roland 2004, sa dernière saison à la tête Barcelone et Grenade, et a d’Espagne. C’est en 1978 que le qu’ont connu les enregistrements Par ailleurs, Myung-Whun Pidoux, Christian Ivaldi, Gérard de cet orchestre a été marquée remporté un certain succès premier prix du concours plus récents, comme le CD dédié Chung et les musiciens de Caussé, Régis Pasquier, Jean- par une tournée dans plusieurs public et critique avec Le Barbier International de Palama O’Shea à Franck (Chant du Monde) et l’orchestre mènent une action Claude Pennetier, Tabea grandes villes européennes de Séville (Rossini), The de Santander lui a valu sa un album de quatre CD dédié à importante auprès du jeune Zimmermann, Jean-Guihen (Berlin, Düsseldorf, Cologne, Lighthouse (Maxwell Davis), La reconnaissance dans le monde l’œuvre intégrale public, avec le concours du jeune chef associé Kirill Karabits. Clarinettes Percussions Cécile Peyrol L’Orchestre Philharmonique de Robert Fontaine, 1er solo Renaud Muzzolini, 1er solo Sophie Pradel Radio France a commencé cette Francis Gauthier, 1er solo Francis Petit, 1er solo Véronique Tercieux-Engelhard saison par une résidence à Séoul Jean-Pascal Post, 2e solo et Gabriel Benlolo, 2e solo Anne Villette et Tokyo. Il se dirigera également cor de basset NN, 2e solo et timbales NN vers l’Espagne, le Portugal, la NN, petite clarinette solo Gérard Lemaire, 3e solo NN Suisse et l’Autriche. Didier Pernoit, clarinette basse Pour la première fois en France, solo Harpes Altos l’intégrale des symphonies de Jérôme Voisin, 2e clarinette basse NN, 1er solo Jean-Baptiste Brunier, 1er solo Mahler est donnée dans une solo et 2e cor de basset Bernard Andrès, 2e solo Christophe Gaugué, 1er solo même saison - 2004/2005 - dans Setrag Koulaksezian, 1er solo un même lieu – le Théâtre des Bassons Claviers Vincent Aucante, 2e solo Champs Élysées - (à l’exception Chantal Colas-Carry, 1er solo Catherine Cournot Fanny Coupé, 2e solo de la Huitième, donnée en Jean-François Duquesnoy, 1er solo NN, 3e solo coproduction avec le Festival de Stéphane Coutaz, 2e solo Premiers violons Elisabeth Audidier Saint-Denis-Basilique en raison Francis Pottiez, contre-basson Elisabeth Balmas, 1er solo Diane Dubon de son effectif), toutes dirigées solo Hélène Collerette, 1er solo Sophie Groseil* par Myung-Whun Chung à la Denis Schricke, contre-basson Svetlin Roussev*, 1er solo Colette Kirijean tête de l’Orchestre solo Virginie Buscail, 2e solo Anne-Michèle Liénard Philharmonique de Radio Bernadette Gardey, 2e solo Jacques Maillard France, du Chœur et de la Cors M.Laurence Camilleri, 3e solo Frédéric Maindive Maîtrise de Radio France. Antoine Dreyfuss, 1er solo Mihaï Ritter, 3e solo Benoît Marin 59 58 Ce cycle comprend au total 20 Jean-Jacques Justafré, 1er solo Emmanuel André Martine Schouman concerts sur la saison 2004/2005, NN, 1er solo Solange Couture Marie-France Vigneron dont 10 à Paris, 8 en région Sylvain Delcroix*, 2e solo Aurore Doise NN (Dijon, Toulouse) et à l’étranger Paul Minck, 2e solo Béatrice Gaugué-Natorp et 2 dans le cadre du programme Xavier Agogué, 3e solo Edmond Israelievitch Violoncelles Biographies Biographies « jeune public » de l’orchestre. Jean Pincemin, 3e solo Mireille Jardon Eric Levionnois, 1er solo Les enregistrements de Jean-Claude Barro, 4e solo Jean-Philippe Kuzma Nadine Pierre, 1er solo l’Orchestre Philharmonique Isabelle Bigaré, 4e solo Jean-Christophe Lamacque Daniel Raclot, 1er solo de Radio France ont reçu de François Laprévote Raphaël Perraud, 2e solo nombreuses distinctions, avec Trompettes Simona Moïse NN, 2e solo un catalogue d’une cinquantaine Yohan Chetail*, 1er solo Florence Ory Anita Barbereau-Pudleitner, de titres. Bruno Nouvion, 1er solo Simone Plagniol 3e solo Gérard Boulanger, 2e solo Céline Planes Jean-Claude Auclin Directeur musical Jean-Pierre Odasso, 2e solo Marie-Josée Romain-Ritchot Yves Bellec Myung-Whun Chung Gilles Mercier, 3e solo et 1er Mihaëla Smolean Marion Gailland cornet solo Isabelle Souvignet Anne Girard Jeune chef associé Jean-Luc Ramecourt, 4e solo Thomas Tercieux Renaud Guieu Kirill Karabits Karine Jean-Baptiste Trombones Seconds violons Elisabeth Maindive Flûtes Patrice Buecher, 1er solo Catherine Lorrain, Jérôme Pinget Geneviève Amar, 1er solo Antoine Ganaye, 1er solo 1er chef d’attaque Catherine de Vençay Magali Mosnier, 1er solo Alain Manfrin, 2e solo NN, 1er chef d’attaque Thomas Prévost, 1er solo David Maquet, 2e solo Juan-Firmin Ciriaco, Contrebasses Michel Rousseau, 2e chef d’attaque Christophe Dinaut, 1er solo 2e solo et flûte en sol Trombones basses Guy Comentale, Gérard Soufflard, 1er solo Emmanuel Burlet, piccolo solo Franz Masson 2e chef d’attaque Jean Thévenet, 2e solo Nels Lindeblad, piccolo solo NN Cyril Baleton Jean-Marc Loisel, 3e solo Emmanuelle Blanche-Lormand Daniel Bonne Hautbois Tuba Martin Blondeau Jean-Pierre Constant Jean-Louis Capezzali, 1er solo Victor Letter Floriane Bonanni Michel Ratazzi Hélène Devilleneuve, 1er solo Florent Brannens Véronique Sauger Jean-Christophe Gayot, 2e solo Timbales Thérèse Desbeaux Dominique Serri Stéphane Part, 2e solo Adrien Perruchon, 1er solo Lyodoh Kaneko Dominique Tournier et 2e cor anglais solo NN, 1er solo Virginie Michel Henri Wojtkowiak Stéphane Suchanek, cor anglais Pascal Oddon solo Françoise Perrin * musiciens non titulaires PROCHAINS CONCERTS

LA FRANCE EN QUÊTE D'IDENTITÉ II : FRANCE - ALLEMAGNE AUJOURD'HUI

SAMEDI 30 AVRIL, 20H MARDI 3 MAI, 20H MERCREDI 4 MAI, 20H Ensemble Intercontemporain, Ensemble Court-Circuit Ensemble Court-Circuit Orchestre National de Lille Œuvres de Oliver Schneller, Gérard Œuvres de Johannes Schöllhorn, Œuvres de Philippe Manoury, Pesson, Philippe Hurel, Jörg Brice Pauset, Hanspeter Kyburz, Matthias Pintscher, Hanspeter Birkenkötter et Tristan Murail. Helmut Oehring et Gérard Grisey. Kyburz et Henri Dutilleux.

LE JAZZ MANOUCHE VENDREDI 6 MAI, 20H SAMEDI 7 MAI, 17H SAMEDI 7 MAI, DE 20H Titi Winterstein & Ensemble Enfances manouches À 1H DU MATIN violon et voix, guitare, guitare Hommage à Babik Reinhardt Nuit “Gipsy Swing” rythmique et basse Concert : Waeldo, Bex, Jafet, Tchavolo Schmitt Quintet Nouveau Trio Gitan : Goubert Invité : Giani Lincan, cymbalum trio de guitares Film de Tony Gatlif Stochelo Rosenberg Trio

ÉMIGRATIONS VARÈSE, BARTÓK, XENAKIS MERCREDI 11 MAI, 20H JEUDI 12 MAI, 20H VENDREDI 13 MAI, 20H Ensemble Intercontemporain, Orchestre National de Lyon, Solistes de l'EIC Œuvres de Iannis Xenakis, Œuvres de Iannis Xenakis, Œuvres de Iannis Xenakis et Béla Bartók et Edgar Varèse. Béla Bartók et Edgar Varèse. Béla Bartók.

CYCLE JEUNES SOLISTES 2E BIENNALE D’ART VOCAL DU MARDI 31 MAI AU MARDI 21 JUIN DU MARDI 31 MAI AU DIMANCHE Musiciens d’Europe et des États-Unis 5 JUIN invités par la Cité de la musique Les plus grandes formations dédiées Rising Stars, en collaboration avec les plus grandes à la voix présentes à la Cité salles de concert Maîtrises et chœurs de jeunes Musicians from Marlboro, prestigieux festival Ensembles et chœurs internationaux de musique de chambre Concerts de fin d’année des étudiants du Coproduction Cité de la musique Accentus Conservatoire de Paris Avec le soutien de la Fondation d’entreprise France Télécom.

Notes de programme Éditeur : Hugues de Saint Simon - Rédacteur en chef : Pascal Huynh. Secrétaire de rédaction : Sandrine Blondet. Président du Conseil d’administration Jean-Philippe Billarant

Directeur général Laurent Bayle Cité de la musique

Richard Wagner - Arnold Schönberg

Mercredi 13 avril - 20h

Livret - Biographies Arnold Schönberg 2 ( gekommen. durchsichtiger und ferner … die Abendfarben ( unermeßlich tief über dem Weg, den du immer zu mir gehst … noch hellem Nebel … so sehnsüchtig schaute ich hinüber Und der Himmel ( ( ( ( ( gekrochen … ( ( ( Ist das noch der Weg? … hinter der Szene: T Szene II. ( (Angstvoll:) Ich allein … in den dumpfen Schatten ( ( willst ihn nicht suchen? So stirb doch hier ( ( wenigstens hell … ( Sturm, der steht … ( ( verwelkt … Die Nacht ist so warm. (vertieft zu Boden schauend.) schimmern … wie Birken (Zögernd:) zart, weiß gekleidet. Teilweise entblätterte rote Rosen am Kleid. Schmuck.) Nur die ersten Stämme und der Anfang des breiten Weges noch hell. (Eine Frau kommt; Am Rande eines Waldes. Mondhelle Straßen und Felder; der Wald hoch und dunkel. Szene I. T Erwartung, op. 17 Arnold Schönberg ( Dämmerung … Liebeslied … Nicht sprechen es ist so süß bei dir Der Mond in der Stehenbleibend: sehr ruhig: Ruhig, nachdenklich: Geht weiter, mit vorgestreckten Armen: Schlägt mit den Händen um sich: W Zitternd auf, versucht ihre Hand zu betrachten aufschreiend: Bückt sich, greift mit den Händen: Mut fassend, geht rasch in den Wald hinein: Sieht sich scheu um: L K Sieht hinauf: Ringt die Hände, sieht zurück: Horcht in den Wald, beklommen: In plötzlicher Angst: A ext von iefstes Dunkel, breiter Weg, hohe, dichte Bäume. Sie tastet vorwärts. ( uffahrend. Wendet sich gegen den Wald, zögert wieder, dann heftig: eise: auert nieder, lauscht, sieht vor sich hin: ild, greift sich ins Gesicht: ) Wie drohend die Stille ist … Marie Pappenheim Hier hinein? … Man sieht den Weg nicht … Wie silbern die Stämme ) Keine Sensen mehr … kein Rufen und Gehn … Und die Stadt in ) Der Mond war früher so hell … ) Was? … Laß los! ) Wer weint da? ) ) Der Mond ist voll Entsetzen … Sieht der hinein? ) Ich fürchte mich … ) Es war so still hinter den Mauern des Gartens … ) Und hier auch … Wer rührt mich an? … Fort … Oh! Unser Garten … Die Blumen für ihn sind sicher ) So grauenvoll ruhig und leer … Aber hier ist es ) Was für schwere Luft herausschlägt … wie ein ) Fort, nur weiter … um Gotteswillen ) Hier ist es eben … ) So, der Weg ist breit … ) Oh! Noch immer die Grille mit ihrem ) Ich will singen, dann hört er mich … ) Eingeklemmt? … Nein, es ist was T raurig: ) Aber du bist nicht ) Feig bist du … Noch Mais tu n’est pas venu ... les teintes du soir ... toujours tu empruntes ... plus transparentes encore et lointaines Et le ciel si immensément bas au-dessus du chemin que pour venir à moi Et la ville dans brume claire ... avec quelle nostalgie je regardais par-delà Emportée la faux de mort ... plus d’appel, mouvement... Là, le chemin est large ... Tout était si calme derrière les murs du jardin ... Erwartung, ( Quoi ? N’y touche pas ! ( bien là en effet. Est-ce là toujours le chemin ? C’est Dans les profondeurs de la forêt, un large chemin, arbres hauts et massifs. Scène II Je vais chanter, ainsi il m’entendra. ( Et je suis seule ... dans la sourde obscurité. la lune est gorgée d’épouvante ... Peut-elle voir au dedans ? Que ce silence est menaçant ... Alors que ne meurs-tu ici. Tu La lune est pâle ... Ne parle pas ... il fait si bon près de toi Oh, encore, toujours le grillon ... et son chant d’amour la lune autrefois était si claire ... Mais là, du moins, il fait clair ... Si terriblement calme et vide ... Combien l’air qui me parvient est lourd ... Comme un orage immobile ( J’ai peur ... chaude. Oh, notre jardin ! Les fleurs pour lui sont sans doute fanées. La nuit est si resplendissent ... comme des bouleaux ! Aller plus avant ? On ne voit pas le chemin ... Les arbres d’une teinte argentée robe. Bijoux. femme vient ; fragile, vêtue de blanc. Des roses rouges en partie effeuillées parsèment sa Seuls les premiers troncs et l’amorce d’un large chemin sont encore dans la clarté. Une Au Scène I Livret de ( Hors d’ici - Toujours plus loin ... pour l’amour de Dieu ( ( rampé ... T Elle se penche, saisit à pleines mains. Se ressaisissant, elle se précipite vers la forêt. à l’écoute de la forêt continue d’avancer, les bras tendus en avant frappe l’air de ses mains tout autour d’elle Elle s’agrippe le visage. remblante, elle essaie de contempler ses mains. es lâche, tu ne veux pas aller à sa recherche ? bord d’une forêt. Chemins et champs éclairés par la lune ; forêt haute sombre. Marie Pappenheim monodrame en un acte ) ) Et là aussi ... Qui m’approche et me touche ? ) ) ) ) ) Étranglé ? Non, quelque chose a

Livret 3 Arnold Schönberg 4 ( ( ( Aber so bald mußt du fort. ( ( Schatten der Bank ( ( ( dunkel ist: ( … Die fremde Frau wird mich fort jagen! … Wenn er krank ist … schwankend stehen: Nachtvogels am Himmel … diese grenzenlose Totenblässe … ( Stadt … Und dieser fahle Mond Keine Wolke, nicht der Flügelschatten eines erstorben … kein Halm rührt sich ( kein Laut … ( Er ist auch nicht da … Auf der ganzen, langen Straße nichts Lebendiges … und Händen. Umschauend:) erschöpft. Das Gewand ist zerrissen, die Haare verwirrt. Blutige Risse an Gesicht und dunklen Läden geschlossen. Ein Balkon aus weißem Stein. (Die Frau kommt langsam, mündet auch ein Weg, der von einem Hause herunterführt. In diesem alle Fenster mit im Dunkel hoher Baumgruppen. Erst ganz links sieht man die Straße frei liegen. Dort (gelbe und grüne Streifen abwechselnd). Etwas nach links verliert sich die Straße wieder Mondbeschienene, breite Straße, rechts aus dem Walde kommend. Wiesen und Felder Szene IV. ( Angst … Liebster, mein Liebster, hilf mir … ( ( breite Augen … ( Da kommt ein Licht! ( F Mondlicht fällt auf eine Baumlichtung. Dort hohe Gräser, Farne, große gelbe Pilze. Die W Szene III. Körper … Nein, nur ein Stamm ( ( ( ( ( ( ( ( L wieder träumend: Rauschen. Sie hält an, sieht um sich und lauscht einen Augenblick: Zärtlich nachdenkend: Sofort beherrscht: Sie kommt unter die Bäume, stößt mit den Füßen an etwas: Müde, unentschlossen, sehnsüchtig: Sie hat sich in die Nähe der Baumgruppen geschleppt, unter denen es vollständig sie läuft weiter. Knarren im Gras. Entsetzt: L W Beginnt zu laufen, fällt nieder. Schon hinter der Szene: Stille. Hastig: Schrei des Nachtvogels. Vo Horcht wieder: W W Rufend, sehr ängstlich: rau kommt aus dem Dunkel. eg noch immer im Dunkel. Seitlich vom Wege ein breiter heller Streifen. Das eichter Windstoß. Sie sieht wieder hin: aut des Schauderns artet. Lauter: ieder halb ängstlich: ieder lauschend: ll Entsetzen seitwärts flüchtend: ) Eine Bank … ich muß ausruhen ) Es war nichts … Nur schnell, nur schnell Schauer; lauschend: ) ) Jetzt rauscht es oben… Es schlägt von Ast zu … ) Ist hier jemand? ) Sei nicht dumm … es ist der Schatten ) Und bis zum Abend ist es so lang … ) Nichts … aber das war doch ) Ich kann kaum weiter … Und dort läßt man mich nicht ein mit dem Fuß tastend, erschrocken: ) So vorquellend … wie an Stielen Wie es glotzt … ) Dort tanzt etwas Schwarzes … hundert Hände ) Oh! wie dein Schatten auf die weißen Wände fällt … ) Ist hier jemand? ) ( A tmet auf: T obend: ) Kein Tier, lieber Gott, kein Tier … Ich habe solche ) Nicht her! Laß mich … Herrgott, hilf mir ) Ach! nur der Mond … Wie gut … ) Es kommt auf mich zu … ) Die weiten blassen Felder sind ohne Atem, wie ) Aber so lang hab ich ihn nicht gesehen … ) Aber der Schatten kriecht doch! … Gelbe, Sieht die Straße entlang: ) Oh, oh, was ist das? … Ein ) Da ist jemand … ) Nein, das ist nicht der ) Noch immer die ) Rufst du? … Sie bleibt ( Et jusqu’au soir ce sera si long ... ( Mais aussitôt il te faut partir ... Oh, comme ton ombre s’étire sur les murs blancs ... Ne sois pas stupide ... ce ne sont que des ombres. Quelque chose de noir danse là-bas ... cent mains V femme sort de l’obscurité. champignons jaunes. La La Le Scène III Un corps ... Non, un tronc seulement. Mais il y a si longtemps que je ne l’ai vu. Un banc ... il faut me reposer. complète. ( la femme inconnue me chassera ! Et s’il était malade de mort ... je puis à peine continuer et là-bas on ne me laisse entrer nuages, pas l’ombre d’une aile d’oiseau de nuit dans le ciel ... sans fin ces pâleurs ( d’herbe ne bouge. Les larges et pâles champs ne respirent plus, comme privés de vie ... pas un brin ... Il n’est pas là non plus ... Sur toute la longue route, rien de vivant un bruit lacérés, portent des traces de sang. lentement, épuisée. Son vêtement est déchiré, ses cheveux défaits. Visage et mains, femme avance sombres volets enferment les fenêtres. Un balcon de pierre blanche. La libre la route. Là débouche aussi un chemin, venant en contrebas d’une maison. De dans l’obscurité de grands arbres serrés. À l’extrême gauche seulement, on voit reparaître bandes jaunes et vertes alternées). Un peu plus sur la gauche, route se perd à nouveau Une large route éclairée par la lune, à droite, venant de forêt. Prairies et champs (en Scène IV J’ai une telle peur ... Bien-aimé, mon bien-aimé, aide-moi ( Comme cela regarde ... De grands yeux jaunes, si proéminents, comme sur des tiges ... Mais l’ombre rampe encore ! ( Seigneur Dieu, aide-moi ... Ce n’était rien ... ( Cela se dirige vers moi ... qui va de branche en ... Un bruissement, maintenant, d’en haut ... Y a-t-il quelqu’un ? Rien ... mais c’était bien ( léger coup de vent bruissements Elle s’est traînée jusqu’à proximité des arbres serrés, en dessous desquels l’obscurité est Son regard remonte la route bruit dans les herbes Elle se met à courir, tombe à terre. cri d’un oiseau de nuit Elle se tient immobile. oici de la lumière ! Ah, ce n’est que la lune ... comme cela fait du bien chemin toujours dans l’obscurité. En bordure du chemin, une large frange de lumière. lueur de la lune tombe sur une clairière. Là, hautes herbes, des fougères, grands ) ) Est-ce toi qui appelles ? ) ) Ce n’est pas un animal, grand Dieu, animal ... ) Qui pleure là ? ) Ne m’approche pas ! ... laisse-moi. ) Et toujours la ville ... et cette lune blême pas de ) Vite, vite surtout ... Oh, oh, qu’est-ce là

Livret 5 (Beugt sich nieder, horcht:) Er atmet nicht … (Elle parvient aux arbres et heurte du pied quelque chose.) Non, ce n’est pas l’ombre (Sie tastet hinunter:) Feucht … hier fließt etwas … du banc ! Il y a là quelqu’un ... (Sie tritt aus dem Schatten ins Mondlicht:) Es glänzt rot … Ach, meine Hände sind (Elle se penche et écoute.) il ne respire pas ... (À tâtons sur le sol.) humide ... ici coule wund gerissen … Nein, es ist noch naß, es ist von dort … quelque chose ... Une lueur rouge ... Ah, mes mains sont déchirées de blessures ... (Versucht mit entsetzlicher Anstrengung den Gegenstand hervorzuzerren:) Ich kann Non, c’est encore mouillé, cela vient de là. (Elle tente de dégager l’objet.) nicht. (Bückt sich. Mit furchtbarem Schrei:) Das ist er: Je ne peux pas. (Elle se penche.) C’est lui ! (Elle s’effondre, puis se relève à demi, de (sie sinkt nieder.) (Nach einigen Augenblicken erhebt sie sich halb, so daß ihr Gesicht den sorte que son visage se trouve tourné vers les arbres.) La lueur de la lune ... non, là-bas Bäumen zugewendet ist. Verwirrt:) Das Mondlicht … nein dort … Da ist der ... là est l’horrible tête ... le spectre ... si elle pouvait seulement disparaître ... schreckliche Kopf … das Gespenst … comme dans la forêt ... L’ombre d’un arbre ... une absurde branche ... Perfide est (Sieht unverwandt hin:) Wenn es nur endlich verschwände … wie das im Wald … la lune ... parce qu’elle est vide de sang ... elle peint en rouge sang ... Ein Baumschatten, ein lächerlicher Zweig … Der Mond ist tückisch … weil er Mais cela va s’écouler ... Ne pas regarder ... Ne pas y prêter attention ... blutleer ist, malt er rotes Blut … Cela s’en ira sans doute ... comme dans la forêt ... (Mit ausgestreckten Fingern hinweisend, flüsternd:) Aber es wird gleich zerfließen … (Avec un calme forcé, elle se détourne en direction du chemin.) Nicht hinsehen … Nicht darauf achten … Es zergeht sicher … wie das im Wald Je veux partir ... je dois le trouver. Il doit être déjà tard. … (Elle se retourne à moitié.) Cela a disparu ... je le savais.. (Sie wendet sich mit gezwungener Ruhe ab, gegen die Straße zu:) Ich will fort … ich (Elle s’est complètement retournée, et porte subitement son regard sur l’objet.) C’est muß ihn finden … Es muß schon spät sein … encore là ... Seigneur Dieu dans les cieux ... (Schweigen. Unbeweglichkeit. Sie wendet sich jäh um, aber nicht vollständig. Fast (Son buste tombe en avant, elle semble s’affaisser. Mais elle rampe et va de l’avant tête 7 6 jauchzend:) Es ist nicht mehr da … Ich wußte … baissée.) Et cela vit ... (Sie hat sich weiter gewendet, erblickt plötzlich wieder den Gegenstand:) Es ist noch Et cela a peau, yeux, cheveux ...

da … Herrgott im Himmel … (Elle se penche comme si elle voulait voir son visage.) ses yeux ... cela a une bouche. Livret (Ihr Oberkörper fällt nach vorne, sie scheint zusammenzusinken. Aber sie kriecht mit Toi ... toi ... est-ce toi ... je t’ai si longtemps cherché ... dans la forêt et ... gesenktem Haupt hin:) Es ist lebendig (S’agrippant à lui) M’entends-tu ? Parle donc ... regarde-moi ... (tastet:) Es hat Haut … Augen … Haar … Seigneur Dieu, qu’est-ce ... Arnold Schönberg Arnold (Sie beugt sich ganz zur Seite, als wollte sie ihm ins Gesicht sehen:) Seine Augen … es À l’aide ! Pour l’amour de Dieu ! ... vite ! personne donc ne m’entend ? Il est là, hat seinen Mund … Du … du … bist du es … Ich habe dich so lang gesucht … gisant ... Réveille-toi ... réveille-toi donc ... Ne meurs pas, mon bien-aimé ... Im Wald und … (an ihm zerrend:) Hörst du? Sprich doch … Sieh mich an … Surtout ne meurs pas, je t’aime tant ... (Entsetzt, beugt sich ganz. Atemlos:) Herrgott, was ist … (schreiend, rennt ein Stück Notre chambre est à demi éclairée ...Tout nous attend ... Les fleurs embaument si fort:) Hilfe … fort ... Que dois-je faire ... Que dois-je donc faire pour qu’il s’éveille ? (Elle saisit (Von ferne zum Hause hinauf:) Um Gotteswillen! … rasch! … hört mich denn sa main.) Ta chère main ... si froide ? niemand? … er liegt da … (schaut verzweifelt um sich.) (Eilig zurück unter die Ne se réchauffera-t-elle sur mon sein ? Mon cœur est brûlant de cette attente ... Bäume:) Wach auf … wach doch auf … (flehend:) Nicht tot sein … mein Liebster bientôt la nuit sera passée ... ne voulais-tu pas être auprès de moi cette nuit ... … Nur nicht tot sein … ich liebe dich so. Oh, il fait déjà grand jour ... passeras-tu le jour auprès de moi ? Le soleil (Zärtlich, eindringlich:) Unser Zimmer ist halbhell … alles wartet … die Blumen s’enflamme sur nous ... tes mains reposent sur moi ... tes baisers ... tu es mien ... duften so stark … (Die Hände faltend, verzweifelnd:) Was soll ich tun … Was soll Toi ! Regarde-moi, bien aimé, je repose près de toi ... Regarde-moi donc. ich nur tun, daß er aufwacht? … (Sie greift ins Dunkel hinein, faßt seine Hand:) Ah, comme tes yeux sont fixes, effrayants ... trois jours durant tu n’es venu à moi Deine liebe Hand … (zusammenzuckend, fragend:) So kalt? … ... mais aujourd’hui ... c’était certain ... le soir était si chargé de paix ... je (Sie zieht die Hand an sich, küßt sie. Schüchtern schmeichelnd:) Wird sie nicht warm regardais et j’attendais ... Par-dessus le mur du jardin, vers toi ... an meiner Brust? (Sie öffnet das Gewand:) Mein Herz ist so heiß vom Warten … il est si bas ... Et puis d’un signe l’un à l’autre ... (Flehend, leise:) Die Nacht ist bald vorbei … Du wolltest doch bei mir sein diese Non, non, ce n’est pas vrai ... Comment peux-tu être mort ? En tout lieu tu vivais Nacht. (Ausbrechend:) Oh! es ist heller Tag … Bleibst du am Tage bei mir? … Die ... Et même encore dans la forêt ... ta voix si proche de mon oreille, toujours, Sonne glüht auf uns … deine Hände liegen auf mir … deine Küsse … mein bist toujours tu étais avec moi ... ton souffle sur ma joue ... ta main sur mes cheveux du … du … Sieh mich doch an, Liebster, ich liege neben dir … So sieh mich ... N’est-ce pas ... n’est-ce pas vrai ? Ta bouche encore se pliait sous mes baisers ... doch an … Ton sang perle encore d’un pouls léger ... Ton sang est encore vivant ... Oh, cette (Sie erhebt sich, sieht ihn an, erwachend:) Ah! wie starr … Wie fürchterlich deine large raie rouge ... Au cœur il t’ont frappé ... Je veux l’embrasser avec mon Augen sind … (Laut aufweinend:) Drei Tage warst du nicht bei mir … Aber heute dernier souffle ... ne plus jamais te laisser ... Regarder dans tes yeux ... Car toute … so sicher … Der Abend war so voll Frieden … Ich schaute und wartete … lumière venait de tes yeux ... J’avais le vertige quand je te regardais ... (ganz versunken:) Über die Gartenmauer dir entgegen … So niedrig ist sie … Und maintenant je veux t’embrasser jusqu’à en mourir. Mais ton regard est si étrange dann winken wir beide … ... Où donc regardes-tu ? (Aufschreiend:) Nein, nein … es ist nicht wahr … Wie kannst du tot sein? … Que cherches-tu donc ? (Elle regarde vers la maison.) Überall lebtest du … Eben noch im Wald … deine Stimme so nah an meinem Y aurait-il là quelqu’un ? Arnold Schönberg 8 ( ( Liebling … hast du sie oft geküßt? während ich vor Sehnsucht verging ( jemanden so … Dein Lächeln und dein Reden ich hatte dich lieb du zum ersten Mal meine Hand nahmst … oh, so warm nie früher liebte ich ( ferne lebte ich … allem fremd ( ( ( herschleifen … so hingelaufen, als du im Blut lagst? … Ich will sie an den weißen Armen ( ( deine Augen mir ausweichen! … Krümmst du dich vor Scham? ( ( weißen Armen … nicht … ( ( ( mich doch an … ( Hause … Hat dich jemand entdeckt? ( lebendig … ( ( unter meinen Küssen … ( deine Hand auf meinem Haar … Ohr … immer, immer warst du bei mir … dein Hauch auf meiner Wange … ( ( Halbschlaf … wie ein Name du hast mir die Frage von den Lippen geküßt … ( ( oft hast du keine Zeit gehabt in diesen letzten Monaten … ( plötzlich bezwangst du dich … ( ( ( ( ( Aber so seltsam ist dein Auge … ( Atem … dich nie mehr loslassen ( haben sie getroffen … ( Tod ( Alles Licht kam ja aus deinen Augen … mir schwindelte, wenn ich dich ansah Flehend: Flüsternd: Stille und Schluchzen. Dann leise, sich aufrichtend: in Träumerei versinkend: Sinkt nieder, weinend: schluchzt auf: Gebärde; zusammenbrechend: von Ekel geschüttelt: Stößt mit dem Fuß gegen ihn: Mit geballten Fäusten: höhnisch: Nach dem Balkon rast plötzlich: A A wartend: Angstvoll: In rasender Angst: Grübelnd: in blitzartiger Erinnerung: Jammernd, wie abwehrend: Immer klarer werdend: Angestrengt in der Erinnerung suchend: immer vertiefter: W Sieht sich um; nach dem Balkon: Heftiger: In der Erinnerung lächelnd, geheimnisvoll, zärtlich: ufschreiend, wie sich anklammernd: ufspringend, sich umwendend: ieder zurück, die Hand an der Stirn: e. ( T iefes Schweigen. Sie sieht ihn unverwandt an. Nach einer Pause plötzlich: ) Sag nicht: ja … Du lächelst schmerzlich Vielleicht hast du auch ) Was suchst du denn? ) Dein Blut tropft noch jetzt mit leisem Schlag … ist Zitternd: ) Oh, du liebst sie ja die weißen Arme … wie rot küßt ) Nicht wahr … es ist nicht wahr? Dein Mund bog sich doch eben noch ) Aber warum versprach er mir, heute zu kommen? … ) Hast du sie sehr geliebt? Sie beugt sich tief über ihn: ) Du siehst wieder dort hin? … ) Oh! nicht einmal die Gnade, mit dir sterben zu dürfen … ) War das damals nicht auch in deinem Blick? :) Wo ist sie denn … die Hexe, Dirne Frau mit den ) Ich will das nicht … nein ich ) Oh, der Mond schwankt … ich kann nicht sehen Schau ) so zärtlich und gierig … ich wartete Wo ist sie ) Wie lieb, wie lieb ich dich gehabt hab’ … Allen Dingen ) Oh, du … Elender, du Lügner … Wie ) Und drei Tage warst du nicht bei mir … keine Zeit So Fa ) Ich wußte nichts als dich … dieses ganze Jahr seit ) Ah, jetzt erinnere ich mich … der Seufzer im st unhörbar: ) Nein, das ist doch nicht möglich … ) Hast sie umarmt … Ja? ) Für mich ist kein Platz da … ) Warum hat man dich getötet? … Hier vor dem ) Steht dort jemand? verwundert: ) Nein, nein … mein einzig Geliebter das ) Wie war das nur letzte Mal? … richtet sich halb auf: ) Ich will es küssen … mit dem letzten ) Nein, nur so zerstreut … oder und ) Oh! der breite rote Streif … Das Herz ) Wohin schaust du? ) Mein Lieber … mein einziger ) Nun küss ich mich an dir zu ) In deine Augen sehn … ) A Tr Je cherchais ... Oh, tu es là ... brûlent et resplendissent ... vers toi Il fait sombre ... ton baiser comme une marque de feu dans ma nuit mes lèvres flamboient ... Où es-tu ? de gens passent tout près ... je ne te reconnais pas. Tous vivent, leurs yeux interminable journée d’attente ... oh, jamais plus tu ne t’éveilleras. Des milliers toujours le matin ... Comme ton baiser d’adieu est lourd Encore une viendra ... mais en me laissant seule dans ma nuit ? Le matin nous sépare toutes les couleurs du monde jaillissaient de tes yeux ... La lumière pour tous couleurs ... car mes propres limites étaient le lieu dans lequel tu te trouvais et Seule, que dois-je faire ici ? Dans cette vie sans fin ... ce rêve confins ni Bien-aimé, bien-aimé, le jour se lève ... me rendait heureuse ... Je croyais que j’étais dans le bonheur l’appelait-il ... Que pouvais-tu y faire ? Oh, je t’ai maudit mais ta compassion Tu langueur je me perdais ... l’as-tu beaucoup aimée ? Ne dis pas oui Mon cher ... mon seul bien aimé l’as-tu souvent embrassée ? tandis que de Je t’ai tant aimé ... auparavant personne je n’avais aimé ... Ton sourire et tes paroles ... première fois tu avais pris ma main ... Oh, avec tant d’ardeur jamais Je ne connaissais rien d’autre que toi ... toutes ces années, depuis pour la tous étrangère. Combien chèrement, combien je t’ai aimé ... De toutes choses loin vivais à Oh, pas même la grâce de pouvoir mourir avec toi… Ainsi ... Pour moi il n’y a là de place ... P Où s’est-elle enfuie, tandis que dans le sang tu gisais ? tendrement et tout empli de désir ... moi j’attendais ( Tu Oh, toi ... toi, Misérable, le menteur Comme tes yeux m’évitent ! Oh, comme tu les aimes ces bras blancs ... que tes baisers rougissent Où donc est-elle, la sorcière, cette femme légère ... aux bras blancs De nouveau tu regardes dans cette direction ? ... Regarde-moi donc ! Non, non ... mon seul bien-aimé pas cela Oh, la lune vacille je ne puis voir P Je ne le veux pas ... non, je Mais pourquoi m’avait-il promis de venir aujourd’hui ? nom ... Sur mes lèvres, tu as arrêté la question d’un baiser Ah, maintenant je me souviens ... ce soupir dans ton demi-sommeil comme un Non, cela ne peut être possible ... c’est pourtant eu de temps ... durant ces derniers mois Et trois jours durant ne paraissais chez moi ... pas de temps si souvent tu n’as Non, une absence seulement ... ou bien et subitement tu t’astreignais N’était-ce pas alors également dans ton regard ? Comment donc était-ce la dernière fois ? Elle le frappe du pied. ar ses bras blancs ici même je veux la traîner ... ourquoi t’a-t-on tué ? Ici, devant la maison ... Quelqu’un t’aura-t-il découvert ourquoi t’a-t-on vec la permission d’EMI Records Ltd. aduction de Michel Roubinet souris douloureusement ... peut-être as-tu aussi souffert ton cœur ploies sous le poids de la honte ? ) Dans tes bras tu l’as serrée ... c’est cela ?

Livret 9 Arnold Schönberg 10 ( flammen … Wo bist du? … Menschen ziehn vorüber … ich erkenne dich nicht Alle leben, ihre Augen wieder ein ewiger Tag des Wartens … Oh du erwachst ja nicht mehr Tausend Morgen trennt uns … immer der So schwer küßt du zum Abschied Das Licht wird für alle kommen … aber ich allein in meiner Nacht? Der Ort, an dem du warst … und alle Farben der Welt brachen aus deinen Augen … … in diesem Traum ohne Grenzen und Farben … denn meine Grenze war der der Morgen kommt … Was soll ich allein hier tun? … In diesem endlosen Leben durchleuchtet, gelblich schimmernd wie Kerzenlicht. Sie steht auf: ( machte mich glücklich … Ich glaubte, war im Glück ( gelitten … vielleicht rief dein Herz nach ihr © 1917 by Universal Edition A. G., Wien/UE 5669 ( ( meine Lippen brennen und leuchten … dir entgegen L Stille. Dämmerung links im Osten. Tief am Himmel Wolken, von schwachem Schein Stiller, warm: irgend etwas entgegen: in Entzücken aufschreiend: eiser: ) Es ist dunkel … dein Kuß wie ein Flammenzeichen in meiner Nacht … ) Was kannst du dafür? … Oh, ich fluchte dir Aber dein Mitleid ) ich suchte … ) Oh, bist du da … ) Liebster, Liebster,

Livret 11 Michael Gielen répertoire de Michael Gielen dans Fidelio. Nikolaus Metzmacher et Konwitschny chansons d’amour tirées des (ce qui l’amena à revoir ses Michael Gielen est né à Dresde s’étend de Bach jusqu’à l’avant- Harnoncourt, qui dirigeait les lorsqu’elle a interprété Jenny comédies musicales de Broadway préjugés sur les orchestres en 1927. En 1940, il émigre garde de la musique deux productions, l’a ensuite dans Grandeur et décadence de la (Love Song). allemands). Pierre Boulez en Argentine avec sa famille. Il contemporaine. Il est présent choisie pour enregistrer Il Re ville de Mahagonny. En 1999, son Inga Nielsen a été décorée de commença sa grande carrière compte des artistes importants dans les plus importants festivals pastore de Mozart (Teldec) et Les répertoire s’est enrichi d’un l’Ordre Royal du Dannebrog par mondiale à la direction de cet parmi ses proches parents : – Salzbourg, Festival d’Automne Sept Dernières Paroles du Christ de nouveau rôle wagnérien : celui la Reine du Danemark en 1992. orchestre. son père fut un régisseur et à Paris, Festival d’Édimbourg, Haydn (Teldec). d’Elisabeth dans Tannhäuser, En 1998, elle a également reçu le Cette habitude de représenter, un directeur célèbre du Berliner Festwochen, Carnegie En 1994, Inga Nielsen a fait des qu’elle a chanté à l’Opéra de titre de « Kammersängerin ». pendant des décennies, de Burgtheater de Vienne ; son Hall… Depuis la saison débuts remarqués dans le Zürich avec Peter Seiffert et nouvelles compositions oncle, le pianiste et compositeur 1999/2000, il est chef d’orchestre répertoire dramatique en Thomas Hampson. Parmi ses SWR Sinfonieorchester «irreprésentables » lui a ainsi Eduard Steuermann, un élève de invité permanent de l’Orchestre chantant Salomé à Leipzig (mise récents succès figurent Erwartung Baden-Baden und Freiburg permis d’acquérir une Busoni et de Schönberg. Michael Symphonique de la SWR à en scène de Nikolaus Lehnhoff, d’Arnold Schönberg entendu ici, L’actuel SWR Sinfonieorchester souveraineté musicale, qui a Gielen étudie à Buenos Aires Baden-Baden und Freiburg. direction Jiri Kout). Son dans lequel elle interprète la Baden-Baden und Freiburg est aussi bénéficié à son répertoire (philosophie, piano, théorie, interprétation a fait l’unanimité à femme (donné également à né le 1er février 1946. Henri classique. Car l’orchestre en effet composition). Il débute sa Inga Nielsen Munich, Berlin, Hambourg, Covent Garden et à l’Opéra de Strobel, le légendaire premier ne se limite pas à la musique carrière dans cette même ville Née au Danemark d’une mère Vienne, Amsterdam, Naples et Cincinnati), et Le Vaisseau directeur de la programmation nouvelle : il excelle dans la comme pianiste répétiteur au autrichienne et d’un père danois, Santa Fe ; l’enregistrement de fantôme à l’Opéra d’État de musicale de la SWF en zone tradition de Haydn et de Mozart Teatro Colon. En 1949, toujours à Inga Nielsen s’est fait connaître à l’opéra a quant à lui reçu de Hambourg en janvier 2003 (rôle française libre, avait fait appel à par exemple, et s’est attaqué à Buenos Aires, il joue l’intégrale l’âge de neuf ans en enregistrant nombreuses récompenses, et il a de Senta). ses relations pour mettre Schreker et Mahler bien avant des œuvres pour piano d’Arnold un disque de chansons été élu CD de l’année par le On la retrouve aussi dans Albert rapidement sur pied la vie leur regain de popularité. Schönberg. En 1950, de retour en traditionnelles danoises et de magazine Opernwelt. Herring (Berlin), Salomé ainsi musicale de la radio. C’est de façon tout à fait Europe, il devient pianiste carols de Noël pour Columbia Le rôle d’Ursula dans Mathis le que Lohengrin (Hambourg), Il réussit ensuite à amener Hans originale, loin de tout 13 12 accompagnateur à la Wiener Records. Après avoir étudié le Peintre mis en scène par Peter Elektra (Oviedo et Hambourg) et Rosbaud, alors à la tête de conventionnalisme et avec un Staatsoper, dont il dirige chant à Vienne, à Stuttgart et à Sellars à Covent Garden Fidelio (Hambourg), dans le rôle l’Orchestre Philharmonique de esprit ouvert sur la nouveauté également l’orchestre. À partir de Budapest, elle a fait partie de la (direction Esa-Pekka Salonen) est de Senta (Le Vaisseau fantôme), et Munich et figure culte de la radio que Sylvain Cambreling à pris ce moment, son activité de chef troupe de l’Opéra de Francfort un autre jalon dans sa carrière. dans Erwartung avec Michael allemande, jusqu’à Baden-Baden. les reines de la direction d’orchestre de concert ne cesse de pendant plusieurs années. Elle a par ailleurs chanté Gielen (donné aussi à Zürich, C’est sous son influence que musicale de l’orchestre. Avec lui Biographies Biographies se développer. En 1960, Michael Depuis 1980, elle se produit Chrysothemis (Elektra) au Japon Valence, Essen et Amsterdam). l’ensemble, aujourd’hui nommé et son prédécesseur Michael Gielen devient directeur musical régulièrement à l’Opéra d’État de avec Giuseppe Sinopoli, puis à En marge de sa carrière de le Südwestfunkorchester, Gielen, ainsi qu’avec le chef de l’Opéra Royal de Stockholm Vienne, à la Scala de Milan, à Hambourg, Dresde, Berlin, cantatrice, Inga Nielsen continue développa un intérêt tout d’orchestre et invité permanent et, en 1968, chef d’orchestre Covent Garden (Londres), et aux Amsterdam, Vienne et Paris sous de donner des concerts et des particulier pour la musique Hans Zender, ils forment un trio principal de l’Orchestre National Opéras de Munich, Hambourg, la direction de chefs comme récitals. En 1993, elle a contemporaine, et cela lui valut de très haute qualité dans le de Belgique. Plus tard, il est Berlin, Paris, Zürich, New York Daniel Barenboïm et James notamment participé à un rapidement une solide réputation monde de la musique orchestrale. nommé chef de l’Opéra des Pays- et Buenos Aires. On a pu Levine. En 1994, elle a joué la concert d’opéra avec Placido internationale, le conduisant à L’orchestre a réussi à prouver Bas jusqu’en 1975. Il est invité l’entendre aux festivals de Maréchale dans Le Chevalier à la Domingo pour la télévision Bâle, Aix-en-Provence et Paris. qu’à un haut niveau, même à diriger la plupart des grands Bayreuth, Munich, Aix-en- rose à l’Opéra Royal de danoise (la représentation, qui Rosbaud et son successeur l’inabituel pouvait avoir du orchestres européens ; de 1978 Provence et Edimbourg, ainsi Copenhague (où elle a également avait lieu à Copenhague, a été d’origine française, Ernest Bour, succès. Plus de trois cents de ses à 1981, il est premier chef qu’aux festivals d’Athènes et de chanté Tosca et Madame retransmise dans tout le pays). conçoivent d’abord leur rôle pièces jouées ont donné lieu à un d’orchestre invité du BBC Hollande, à Verbier, à Lucerne et Butterfly). Ses interprétations de Elle assiste ainsi régulièrement à comme une responsabilité : celle CD. Depuis 1949, il a voyagé à Symphony Orchestra de Londres. à Mostly Mozart (New York), Madame Butterfly, Tosca et Norma des émissions de radio et de de présenter une musique travers le monde tel un Ses tournées à l’étranger le sans oublier Salzbourg, où (direction Michael Gielen) lui télévision. Elle a en outre nouvelle, et par-là inéprouvée. ambassadeur, régulièrement conduisent en Australie, au Karajan l’a invitée à ses débuts ont valu d’être acclamée à enregistré de nombreux disques, En 1950, le SWF présent au Festival d’Automne Japon et aux États-Unis, où il pour jouer et enregistrer Parsifal l’Opéra d’État de Berlin, tout dont un album sous son nom Sinfonieorchester s’associe à de Paris, au Festival de Salzburg, devient directeur musical du (Deutsche Grammophon). comme celle de l’Impératrice (direction Antonio Pappano), Donaueschingen, une des Vienne, Berlin et Edimbourg, Cincinnati Symphony Orchestra Au cours de sa carrière, Inga dans La Femme sans ombre au l’intégrale des cantates de Bach capitales allemandes de la Bruxelles, Lucerne, Strasbourg au début de la saison 1980/81. Nielsen a été marquée dans de Semperoper de Dresde et à la dirigées par Helmuth Rilling musique moderne, où il donne au et Francfort. En 1999, l’orchestre De 1977 à 1987, Michael Gielen nombreux rôles. Elle a chanté Scala (direction Giuseppe (elle chante les solos), Obéron total pas moins de quatre cents a aussi donné la première est directeur de l’Opéra de Constance dans L’ Enlèvement au Sinopoli), ainsi qu’à Vienne, avec Marek Janowski pour BMG compositions originales. américaine du Requiem für einen Francfort et directeur musical en sérail au Festival de Salzbourg, et Munich, Athènes et récemment (rôle de Reiza), Le Nain de Avec les œuvres de Henze, jungen Dichter de Bernd Alois chef de la ville de Francfort. De à Covent Garden sous la Los Angeles (direction Kent Zemlinski (Koch-Schwann) et Le Fortner, Zimmermann, Ligeti, Zimmermann’s au New York’s 1987 à 1995, il dirige les cours de direction de Sir Georg Solti. Les Nagano). Pèlerinage de la rose de Penderecki, Stockhausen, Berio, Carnegie Hall. En 2000, il a formation des chefs d’orchestre deux concerts ont été diffusés En incarnant Elsa dans le Schumann avec Gustav Kuhn Messiaen, Rihm ou encore participé au grand succès que fut du Mozarteum de Salzbourg. dans le monde entier, et ils sont Lohengrin, dirigé par Ingo (Chandos). En 2000, Opera News Lachenmann, l’orchestre s’est vu la création de l’opéra de Kaija Au début de la saison 1986/87, aujourd’hui disponibles en vidéo. Metzmacher et mis en scène par a classé son Fidelio (Naxos) conféré un rôle grandissant dans Saariaho L’ Amour de loin, sous la Michael Gielen est chef À Zürich, elle a débuté dans le Peter Konwitschny, elle a chanté parmi les « dix meilleurs l’histoire de la musique. Dans les direction de Kent Nagano au d’orchestre de l’Orchestre rôle d’Agathe (Le Freischütz) avec son premier rôle wagnérien à enregistrements d’opéra de années cinquante, Igor Stravinski Festival de Salzbourg. L’orchestre Symphonique de la SWR Baden- une mise en scène de Ruth l’Opéra d’État de Hambourg. l’année », et en 1997, elle a sorti dirigea avec lui et à plusieurs a joué au même festival Shir Baden und Freiburg. Le Berghaus, et interprété Léonore Elle a de nouveau collaboré avec avec Robert Hale un disque de reprises ses propres compositions Haschirim de Hans Zender, ainsi qu’au Festival de Berlin et à Marc Noetzel Borbala Birinyi l’Opéra de Francfort. Dans le Horst Ziegler Matthias Fischer même lieu en 2002, il a donné Pascal Arets Susanne Kaldor La Petite Marchande d’allumettes Michael Mayer-Freyholdt de Helmut Lachenmann Trompettes Katrin Melcher (Das Mädchen mit den Johannes Sondermann Harald Paul Schwefelhölzern). En avril 2003, Franck Pulcini N.N. c’est dans la création mondiale Holger Schäfer N.N. de Berlin : Symphonie d’une Falko Schob N.N. grande ville à l’Opéra Unter den Linden et ailleurs, en Allemagne Trombones Altos comme à l’étranger, qu’il s’est fait Klaus Schießer Johannes Lüthy remarquer. En 2003, une N.N. Jean-Eric Soucy «spéciale Messiaen » se déplaça Vitus Böhler Joachim Lemme de Lisbonne, en passant par Dieter Baran Christina Nicolai Porto et Vienne, jusqu’à Graz, où Stefanie Scheuer Elisabeth Kliegel les trois grandes œuvres Ewald Adam orchestrales d’Olivier Messiaen Tuba Anton Singer furent données en un week-end. Werner Götze Esther Przybylski En 2003 encore, l’orchestre se Mitsuko Nakan trouvait en résidence lors de la Timbales Dorothea Funk première RUHR triennale, Jochen Brenner Jean Christophe Garzia 14 proposant entre autres l’opéra de Daniel Schmitt Messiaen, Saint François d’Assise, Percussions sur une installation d’Ilya Jochen Brenner Violoncelles Kabakov, et en 2004, La Franz Lang Martin Ostertag Damnation de Faust de Berlioz Jochen Schorer N.N. Biographies dans une production de La Fura Markus Maier Anette Adorf-Brenner dels Baus. Ekkehard Opitz Harpe Gabriele Maiguashca Flûtes Ursula Eisert Thomas Nicolai Dagmar Becker Dieter Wahl Gunhild Ott Violons 1 Dita Lammerse Jutta Pulcini Diego Pagin Markus Tillier Anne Romeis Christian Ostertag N.N. Vivica Percy Hautbois Phillip Roy Contrebasses Alexander Ott Alexander Knaak Norbert Brenner Washington Barella Jürgen Colberg Wolfgang Güttler Florian Hasel Wolfgang Wahl France Beaudry-Wichmann Ute Taxhet Ines Then-Bergh Heiner Borsdorf Wolfgang Greser Erik Erker Clarinettes Wolfgang Schwarzmüller Bertram Eppinger Wolfhard Pencz Taru Erlich Detmar Kurig N.N. Johannes Blumenröther Peter Hecking Jürgen Demmler Dorothea Jügelt Anton Hollich Min Wei Izabela Wolniak Bassons N.N. Stephan Rüdiger N.N. Eckhart Hübner Paul-Gerhard Leihenseder Violons II Angela Bergmann Michael Dinnebier Gunnar Persicke Cors Klaus-Hubert Richter Peter Bromig Wolfgang Roccor Thierry Lentz Holger Schröter-Seebeck Benno Trautmann Margaret MacDuffie Président du Conseil d’administration Jean-Philippe Billarant

Directeur général Laurent Bayle Cité de la musique

Henri Duparc, Ernest Chausson, Gabriel Fauré, Claude Debussy, Reynaldo Hahn, Francis Poulenc.

Dimanche 17 avril - 16h30

Livret - Biographies La France en quête d’identité 2 Me récompensent, me récompensent de l’attente ! Que ton plus beau sourire et meilleur baiser V Mais, quand l’Astre, incliné sur sa courbe ô Phidylé ! Repose, ô Phidylé, cherchent l’ombre des églantiers. Et les oiseaux, rasant de l’aile la colline, La rouge fleur des blés s’incline, Un chaud parfum circule au détour des sentiers, Le bleu manoir de Rosemonde. Bien loin, bien sans découvrir Et qu’ainsi je m’en fus mourir J’ai parcouru ce triste monde, Tu En passant par où j’ai passé, Si la course ne te harasse ! F P P V En suivant mon sang répandu, Comme un chien l’amour m’a mordu… De sa dent soudaine et vorace Le P Rayonne et t’invite au sommeil Midi sur les feuillages Repose, ô Phidylé. Se perdent sous les noirs halliers. Qui dans les près en fleur germant par mille A L Phidylé Henri Duparc ’herbe est molle au sommeil sous les frais ars, et suis mon chemin ardu, ar le trèfle et thym, seules, en plein soleil, erra ses ardeurs s’apaiser, a, tu pourras suivre ma trace… rends un cheval de bonne race, rontières ou sentier perdu, ux pentes des sources moussues, verras que seul et blessé, Manoir de Rosemonde [chantent les abeilles volages ; Robert de Bonnières Robert Leconte de Lisle [peupliers, [éclatante, [issues, Du premier baiser, qui l’a parfumée. T Sur ta lèvre, pure, ô ma bien aimée, Qu’il meurt, ne sachant s’il a pu tarir ! Et boit tant d’amour dans la coupe rose V S’ouvre et porte au cœur un humide éclair. Où l’açoka rouge aux couleurs divines Où les bambous font le bruit de la mer, Il se hâte et vole aux sources voisines, Comme un frais rayon s’échappe dans l’air. Luire dans son nid tissé d’herbes fines, V Le vert colibri, le roi des collines, Le Co Ernest Chausson Du souffle de la bien-aimée. Mort exquise, mort parfumée D Sur un lys pâle mon cœur dort Extase Que peut-être je guérirai… Ta Dans tes yeux alors je boirai Et dans tes yeux pleins de tristesse, Qui semblera parler de nous. Et lui diras une ballade Oh ! quelques fois sur tes genoux, Tu Dans le calme aimant de tes bras. Mon cœur triste et mes pensées Mon amour, quand tu berceras J’oublierai les douleurs passées, Je me noierai dans ta clarté. Et pour fuir la vie importune Un doux clair de lune d’été. Dans ton cœur dort un clair de lune, Chanson triste elle aussi mon âme eut voulu mourir, ers la fleur dorée, il descend, se pose, oyant la rosée et le soleil clair, ’un sommeil doux comme la mort… nt de baisers et tendresses prendras ma tête malade libri Leconte de Lisle J J ean Lahor ean Lahor Sachant que l’heure est de mourir, A Et certains, blêmes sous la lune, Les mains qui mènent à mourir ; Elles tendent, une à une, Où, avec un sombre sourire Sur un lac baigné de lune V A En chantant jusqu’à mourir Les pâles heures sous la lune L Monotonement comme un rêve. En un sanglot glauque éternel En mêlant la lune et le ciel Où de l’eau très lente s’élève Sur les roses des passions. Immobilement comme un songe Dont l’oubli nocturne s’allonge, Les grandes végétations Couvertes de lune et verre Les vitrages profonds et verts, Où l’on voit closes à travers Cet ennui bleu comme la serre, De mes rêves bleus de langueur ! Dans le clair de lune qui pleure, A Ô cet ennui bleu dans le cœur ! Serre d’ennui Fleur de mon âme, et j’y mourrais. J’irai à vos lèvres mi-closes À travers vallons et forêts. Sans prendre un seul baiser aux roses, Dîtes, savez-vous, où j’irais ? S’ils me voulaient prêter leurs ailes, Ma bayadère aux yeux de jais, Savez-vous, ô belle des belles, P Beaux papillons blancs quand pourrai-je V Les papillons couleur de neige L ont une à une, olent par essaims sur la mer ; rendre le beau chemin de l’air ? vec un triste sourire, vec la vision meilleure, ux yeux d’iris sans sourire es Heures es Papillons Maurice Maeterlinck Théophile Gautier Subir l’étreinte de l’absent ! Sous l’enlacement caressant, Et mon sein croira, frémissant Et les joncs verts m’enlaceront Leur douce lueur sur mon front Les bonheurs passés verseront Du vent je m’abandonnerai. Dans mes cheveux défaits, au gré Et comme en un linceul doré, Que là je l’attendis souvent ; Je dirai son nom en rêvant, Sur le bord arrivé, au vent P Je mourrai dans l’étang, Pu Sans moi dans son pays lointain. S’en est allé l’autre matin Mais lui, sentant son cœur éteint, Je ne dormais bien qu’en ses bras, Au Je lui disais : Tu m’aimeras Il est devenu mon amant. Et puis, je ne sais plus comment, J’en eus un grand frémissement… Et me baisa près des cheveux. Il me prit dans ses bras nerveux Mes regards étaient pleins d’aveux. De fierté je n’eus plus de souci. Mon âme fut à sa merci ; Le premier soir qu’il vint ici Aillent lui dire que je meure. Que vos chants, rossignols charmeurs, V Emportant mon cœur désolé. Mon bien-aimé s’en est allé Bois frissonnant, ciel étoilé, Chanson perpétuelle Les heures au pâle sourire. A P Et tous s’en vont dans l’ombre et la lune, Donnent leur main une à armi les fleurs, sous flots endormi. ents, que vos plaintives rumeurs, our s’alanguir et puis mourir vec les heures une à une, isque je n’ai plus mon ami ssi longtemps que tu pourras. Camille Mauclair Charles Cros

Livret 3 La France en quête d’identité 4 Reviens, ô nuit mystérieuse ! Reviens, reviens, radieuse, Je t’appelle, ô nuit, rends-moi tes mensonges, Hélas ! Hélas, triste réveil des songes, splendeurs inconnues, lueurs divines entrevues, leurs nues, Les cieux pour nous entr’ouvraient P Tu Tu Où ton cœur se pose. Oh ! j’en veux faire le nid Où l’âme à s’unit, Un rêve que dieu bénit, Quelque douce chose, Où l’ont trouve chaque jour P S’il est un rêve d’amour, Où ton front se pose. J’en veux faire le coussin Bat pour un digne dessein, Si toujours ce noble sein N’ait rien de morose. Dont le tendre dévouement Dont l’honneur dispose, S’il est un sein bien-aimant, Où ton pied se pose. J’en veux faire le chemin lys, chèvrefeuille et jasmin, Où l’on cueille à pleine main, Quelque fleur éclose, Où naisse en toute saison Que le ciel arrose, S’il est un charmant gazon Rêve d’amour T Je rêvais le bonheur, ardent mirage. Dans un sommeil qui charmait ton image Après un rêve Gabriel Fauré arfumé de rose, es yeux étaient plus doux, ta voix pure et our m’enfuir avec toi vers la lumière, m’appelais et je quittais la terre rayonnais comme un ciel éclairé par Romain Bussine Victor Hugo [l’aurore ; [sonore. La Claude Debussy Comme à toi ! P Ô mon roi ! Ah ! pour que notre amour coule des jours T A Luire ailleurs ! Tu À mes pieds ! Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre V Mais non, tu vas trop loin, parmi les fleurs sans Dans le ciel ! Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine, Sort cruel ! Mais hélas, l’air t’emporte et la terre m’enchaîne, Fleur tous deux ! Et nous ressemblons et on dit que Et loin d’eux ! P Tu Ne fuis pas ! Vois comme nos destins sont La pauvre fleur disait au papillon céleste : Le racine. ainsi que deux lauriers n’ont souvent qu’une par la même chevelure, bouche sur bouche, étions liés pour toujours ainsi, Je les caressais, et c’étaient miens ; nous autour de ma nuque et sur poitrine. J’avais tes cheveux comme un collier noir chevelure autour de mon cou. Il m’a dit : « Cette nuit j’ai rêvé. J’avais ta out en pleurs ! ous fuyez ! rends comme moi racine ou donne-moi des ourtant nous aimons, vivons sans ussi me trouves-tu toujours à chaque aurore t’en vas ! fuis, puis tu reviens, t’en vas encore Papillon et la fleur Chevelure (extrait des Chansons de Bilitis [différents, je reste Victor Hugo [les hommes, [nombre, [sommes [fidèles, [ailes ) baissai les yeux avec frisson. et il me regarda d’un regard si tendre, que je mains sur mes épaules, Quand il eut achevé, mit doucement ses ou que tu entrais en moi comme mon songe. » étaient confondus, que je devenais moi-même Et peu à peu, il m’a semblé, tant nos membres Leurs longues robes à queues, Leurs courtes vestes de soie, Cruelle fait maint vers tendre. Et c’est Damis qui pour mainte Et c’est l’éternel Clitandre, C’ Sous les ramures chanteuses. Échangent des propos fades Et les belles écouteuses Les donneurs de sérénades Mandoline Deux éclats tombés des cieux. Si bleus qu’on dirait, sur terre, Ces bluets ce sont tes yeux P Et ces bluets, beau mystère ! C Ce coquelicot qui fronde T De ta chevelure blonde Ces épis dorés, c’est l’onde T’a déjà soufflé pourquoi : T En même temps que pour toi… Il est fait à ton image Mets-le vite à ton corsage ; De t’y cueillir un bouquet. J’ai trouvé de bonne prise En un désordre coquet, Fa Le long des blés que la brise Fleur des Blés oute d’or et de soleil ; on petit doigt, je le gage, oint d’azur que rien n’altère, ’est ta bouche au sang vermeil. est Tircis et c’est Aminte, it onduler puis défrise André Girod Pierre Louÿs Rien n’a donc changé que vous. L’ Nous laissions fuir les chaleurs. Sous des guirlandes de fleurs, Ensemble, ô ma bien aimée! Où, lorsque nous étions las, D Vo Nous aimions à nous asseoir. Le banc de pierre où le soir Le bois où dort le silence. Vo Son ombre sur le sentier : Vo Infidélité Des ailes comme l’amour. Si mes vers avaient des ailes, Ils accourraient nuit et jour, P Des ailes comme l’esprit. Si mes vers avaient des ailes, Ve Ils voleraient, étincelles, Des ailes comme l’oiseau. Si mes vers avaient des ailes, V Mes vers fuiraient, doux et frêles, Si mes vers avaient des ailes Reynaldo Hahn La, la, la … Et la mandoline jase parmi les frisons de brise. D T Et leurs molles ombres bleues, Leur élégance, leur joie ourbillonnent dans l’extase ers votre jardin si beau, rès de vous, purs et fidèles, air est pur, le gazon doux... ’ébéniers et de lilas, ’une lune rose et grise, rs votre foyer qui rit, ici la voûte embaumée ici le jeune églantier, ici l’orme qui balance Théophile Gautier P Victor Hugo aul Verlaine

Livret 5 La France en quête d’identité 6 Arrachez donc le vôtre aussi Ainsi vont toutes choses Est mort d’amour et le voici Est mort d’amour ou c’est tout comme P Mon pauvre cœur mon brisé Et douloureuse et nous disait À sa blessure délicate Et le rêveur allait pensant De ce cœur il coulait du sang Et du retour joyeux des heureux émigrants Des malades de ceux qui fuient leur ombre Des gouffres de Thulé des tendres cieux Des marins qui chantaient comme des Souviens-t’en cher orgueil de tous ces souvenirs Et le portaient dans la main droite Qui s’étaient arraché le cœur C’ Qui vinrent de très loin et sont un sous nos d’hommes respirent Or nous savons qu’en beaucoup Notre amour est réglé par les calmes étoiles Sanglots F Au Ne touche point ma fantaisie T P À venir changer une fortune Que la mort serait importune Aient un bonheur pareil au mien. Je ne crois pas que les rois mêmes (Mais j’entends que tu m’aimes bien) S’il est vrai, Chloris, que tu m’aimes, À Chloris areil au cœur de tous les hommes out ce qu’on dit de l’ambroisie our la félicité des cieux ! rancis Poulenc est la chanson des rêveurs prix des grâces de tes yeux. V Et cachons nos sanglots. Laissons tout aux morts Et rien ne sera libre jusqu’à la fin des Qui sont les effets d’autres causes Tu oici voici nos mains que la vie fit esclaves ne briseras pas la chaîne de ces causes Guillaume Apollinaire Théophile de Viau [conquérants [d’Ophir [temps [fronts Cherchent nos cœurs. Cherchent nos tourelours, Cherchent nos tirelires, Quand leurs faveurs Quand leurs ardeurs P Ne se font pas prier Quand les femmes des autres P Ne visez qu’aux cœurs. Ne visez qu’aux tourelours, Ne visez qu’aux tirelires, D Cessez, messieurs Sans curé ni notaire. Il faut faire l’amour Et ne s’épouser guère. Il faut s’aimer toujours La Qui fuit devant la vie Rien que cette jeunesse Quand l’air frais se colore Comme toujours Quand les nuages commencent à brûler À la sortie de l’hiver Où les enfants faiblissent Sur la jetée lointaine Rien que ce doux petit oiseau Rien que ce doux petit visage Ce doux petit visage our devenir les nôtres ? ourquoi se marier ’être épouseurs, Belle jeunesse P aul Éluard Anonyme œuvres du XX et romantique, ainsi que des des périodes baroque, classique grands oratorios et les passions vaste répertoire comprend les Christoph von Dohnanyi. Son Gardiner, Sir Simon Rattle et Seiji Ozawa, Sir John Eliot souvent avec Ricardo Chailly, Nathalie Stutzmann travaille très talent musical de notre époque, une des plus grandes voix et accomplie. Considérée comme bassoniste et chambriste également une pianiste, baryton Hans Hotter. C’est dans les classes de lied du de Paris où elle se perfectionne puis à l’École lyrique de l’Opéra lyrique Christiane Stutzmann, chant avec sa mère, la soprano est née à Paris. Elle a étudié le Le contralto Nathalie Stutzmann Nathalie Stutzmann particulièrement les Sony. On retiendra plus EMI, Deutsche Grammophon ou également par Erato, Philips, disque depuis 1991, mais enregistré par RCA, sa maison de partie de son répertoire a été plus de 60 titres. Une grande Nathalie Stutzmann a enregistré Dresde, la radio de Munich… Orchestra, la Staatskapelle de avec le Cleveland Symphony Symphony Orchestra et aussi Symphony Orchestra, le Boston l’Orchestre de Paris, le London Orchestra d’Amsterdam, autres, le Royal Concertgebouw s’est ainsi produite avec, entre par des orchestres renommés, elle très sollicitée en tant que soliste Amérique du Sud. Également au Japon, aux États-Unis et en Genève, et ses tournées l’amènent Florence, Amsterdam, Lisbonne, P Bruxelles, Madrid, New York, récitals ensemble à Berlin, donnent régulièrement des suédoise Inger Södergren. Elles depuis 1994 à la pianiste Une collaboration intense la lie française. Lied allemand et de la mélodie appréciée comme interprète du Stutzmann est particulièrement aris, Londres, Milan et e siècle. Nathalie Lieder de Bach Vereniging. de Gluck avec la Nederlandse Orphée dans aux Pays-Bas pour interpréter Michel Plasson, et en tournée Berlioz sous la direction de T l’invitée du Settembre Musica de d’Innsbruck. Elle est aussi au Festival Klangspuren Gubaidulina, d’une œuvre de Sofia participer à la création mondiale (Concertgebouw), la voir Bolzano et à Amsterdam Mahler Jugendorchester à F Mahler sous la direction d’Ivan Beaune, la Marc Minkowski au Festival de Haendel sous la direction de dans concert le rôle de Disinganno on a pu l’entendre chanter en Durant la saison 2004-2005, le monde. cours d’interprétation à travers par ailleurs régulièrement des F de Mozart), une création au Gluck), Ombra felice ( Orphée ( ( son catalogue : discographique s’est ajoutée à 2004, une nouveauté Grammy Award. En septembre Record Academy Award et un un Diapason d’Or, le Japan Deutsche Schallplatten Kritik, distinctions telles que la talent lui a valu de nombreuses Vi chez Sony et le Mahler dirigée par Seiji Ozawa chez RCA, la Mélodies de Chausson et Poulenc Schumann en 5 volumes, des ( ( de Haendel), Radamisto rôles de Jules César ( Nathalie Stutzmann a incarné les Dans le domaine de l’opéra, nombreuses récompenses. même année et a obtenu de très est sortie au Japon en mai de la publiée chez Calliope. Ce disque Schubert avec Inger Södergren Il Trionfo del Tempo X Radamisto orino pour ischer à la tête du Gustav estival de Salzbourg. Elle donne valdi chez Hyperion. Son erxès Il Trionfo del Tempo de Haendel), Disinganno Orphée et Eurydice ypoi °3 Symphonie n° de Haendel), Amastre L Orphée et Eurydice ypoi °2 Symphonie n° Stunde der Seele es Nuits d’été Wi Nisi Dominus nterreise de Haendel), Jules César P asticcio de de de de de de de , exclusivement pour Calliope – Brahms. Ses enregistrements – Beethoven, Schumann et grands compositeurs tels que interprétations d’œuvres de flair et de perspicacité dans ses Inger Södergren fait montre de exceptionnel. révèle une musicienne au talent carrière internationale, et se s’embarque alors pour une et Yvonne Lefébure. Elle en France avec Music pour continuer ses études Stockholm Royal Academy of Södergren reçut une bourse du Née en Suède, la pianiste Inger Inger Södergren Chevalier des Arts et Lettres. Nathalie Stutzmann a été faite tournée d’un mois dans ce pays. Seiji Ozawa), suivis d’une Mendelssohn sous la direction de au Saito Kinen Festival ( prochain, puis à nouveau en 2006 concerts au Japon l’automne Schönberg, mais aussi des dans la version d’Arnold chantera desquels Nathalie Stutzmann dirigés par Ivan Fischer, au cours Budapest Festival Orchestra trouvent des concerts avec le ses projets à long terme se F F récitals à Berlin, Bilbao et au même saison, elle donnera des Eliot Gardiner. Au cours de cette sous la direction de Sir John elle chante Janácek et Heinichen l’Orchestre de la Staaskapelle, Enlightenment. À Dresde, avec Orchestra of the Age Messie Debussy. Elle chante à Paris Martyre de saint-Sébastien Allemagne pour des concerts du ainsi que lors d’une tournée en l’orchestre à Freiburg-in-Brisgau, Barraqué, puis elle retrouve l’exécution d’un oratorio de Jean du Festival d’Automne, à participe, à Paris, dans le cadre d’abord, Nathalie Stutzmann l’accueille à deux reprises. Tout Baden-Baden und Freiburg Le SWR Sinfonieorchester errare, à Paris, à Vevey. Parmi estival de Vigo, à Florence et de Haendel avec The Das Lied von der Erde Elias de Le de

Biographies 7 Biographies 8 des un nouvel enregistrement etc. Elle vient aussi de sortir Lisbonne, Tokyo Bunka Kaikan, F au Concertgebouw d’Amsterdam, F d’Anthéron, aux festivals de La concerts du Théâtre Châtelet ; de la concerts des également un enregistrement chez Calliope, qui publie «W de concert prestigieux : à Paris lors participe à différentes séries de grands événements du piano et Inge Södergren apparaît aux Charles Cros, etc. musique, grand prix du disque « Choc » du Monde de la récompenses : « Diapason d’Or », la critique et couverts de ont été unanimement salués par de Schubert. tout récemment, le Chausson et Poulenc, ainsi que, et Brahms, des mélodies de (Japan Record Academy Award) de Schumann seal) des Lieder enregistré (pour RCA Victor red entier et avec laquelle elle a accompagne dans le monde Nathalie Stutzmann qu’elle partenaire de la contralto Depuis 1994, elle est la undaçao Calouste Gulbenkian à rance et de Montpellier, récitals P aldstein» et les «Adieux » et les «Adieux aldstein» oae de sonates oae de M sonates aoqar tie et aux iano quatre étoiles festivals de Radio salle Gaveau ; aux Beethoven, ozart. Roque Wi nterreise Président du Conseil d’administration Jean-Philippe Billarant

Directeur général Laurent Bayle Cité de la musique

Arthur Honegger - Francis Poulenc

Samedi 23 avril - 20h

Livret - Biographies Francis Poulenc Je ne sais pas encore... Oui... peut-être... Oh! non, sûrement pas tout de suite, et La Voix humaine toi?... Texte de Jean Cocteau Demain?... Je ne savais pas que c’était si rapide... Alors, attends... c’est très (On sonne.) simple... demain matin le sac sera chez la concierge. Joseph n’aura qu’à passer le prendre... Oh ! moi, tu sais, il est possible que je reste, comme il est possible que Allô, allô... Mais non, Madame, nous sommes plusieurs sur la ligne, raccrochez... j’aille passer quelques jours à la campagne, chez Marthe... Vous êt’ avec une abonnée... Mais, Madame, raccrochez vous mêm’... Allô, mad’moisel’!... Mais non, ce n’est pas le docteur Schmit... Zéro huit, pas zéro Oui, mon chéri... mais oui, mon chéri... Allô... et comment ça?... Pourtant je sept... Allô... c’est ridicul’... On me demande; je ne sais pas. parle très fort... Et là, tu m’entends?... Je dis : Et là, tu m’entends?... C’est drôle parce que moi je (Elle raccroche, la main sur le récepteur. On sonne.) t’entends comme si tu étais dans la chambre... Allô!... allô!... Allons, bon! Maintenant c’est moi qui ne t’entends plus... Si, mais très loin, très loin... Toi, tu Allô !... Mais, Madam ; que voulez-vous que j’y fass ?... Comment ma faut?…pas m’entends... C’est chacun son tour... Non, très bien... J’entends même mieux que du tout... Allô, Mad’moisel’!... Dites à cette dame de se retirer. tout à l’heure, mais ton appareil résonne. On dirait que ce n’est pas ton appareil... (Elle raccroche. On sonne.) Je te vois, tu sais... 3 2 Allô, c’est toi?... Oui... très bien... C’était un vrai supplice de t’entendre à travers (Il lui fait deviner.) tout ce monde... oui… oui... non... c’est une chance... Je rentre il y a dix

minutes... Tu n’avais pas encore appelé?... Ah!... non, non... J’ai dîné dehors... Quel foulard ?... Le foulard rouge... Tu as des manches retroussées... Ta main Livret chez Marthe... Il doit être onze heure et quart... Tu es chez toi?... Alors, regarde la gauche ? Le récepteur. Ta main droite? Ton stylographe. Tu dessines, sur le pendule électrique... C’est ce que je pensais... Oui, oui, mon chéri … Hier soir? buvard, des profils, des cœurs, des étoiles. Ah ! tu ris! J’ai des yeux à la place des Hier soir je me suis couchée tout de suite, et comme je ne pouvais pas oreilles... m’endormir j’ai pris un comprimé... Non… un seul... à neuf heures... J’avais un peu mal à la tête, mais je me suis secouée. Marthe est venue. Elle a déjeuné avec (avec un geste machinal de se cacher la figure) moi. J’ai fait des courses. Je suis rentrée à la maison. J’ai... Quoi?... Très forte... La France en quête d’identité en quête La France J’ai beaucoup, beaucoup de courage... Après? Après je me suis habillée, Marthe Oh! non, mon chéri, surtout ne me regarde pas... Peur?... Non, je n’aurai pas est venue me prendre... Je rentre de chez elle. Elle a été parfaite... Elle a cet air, peur... c’est pire... Enfin je n’ai plus l’habitude de dormir seule... Oui... oui… mais ell’ne l’est pas. Tu avais raison, comme toujours... Ma robe rose... Mon oui... Je te promets... Je te promets... Tu es gentil... Je ne sais pas. J’évite de me chapeau noir... Oui, j’ai encore mon chapeau sur la tête... Et toi, tu rentres?... Tu regarder. Je n’ose plus allumer dans le cabinet de toilette. Hier je me suis trouvée es resté à la maison? ... Quel procès?... Ah oui... Allô, chéri... Si on coupe, nez à nez avec une vieille dame... Non, non! une vieille dame avec des cheveux redemande-moi tout de suite... Allô! Non… je suis là... Le sac? ... Tes lettres et blancs et une foule de petites rides... Tu es bien bon! mais, mon chéri, une figure les miennes. Tu peux le faire prendre quand tu veux... Un peu dur... Je admirable, c’est pire que tout c’est pour les artistes... J’aimais mieux quand tu comprends... Oh ! mon chéri, ne t’excuse pas, c’est très naturel, et c’est moi qui disais: Regardez-moi cette vilaine petite gueule!... Oui, cher Monsieur... Je suis stupide... Tu es gentil... Tu es gentil... Moi non plus, je ne me croyais pas si plaisantais... Tu es bête... Heureusement que tu es maladroit et que tu m’aimes. forte... Quelle comédie?... Allô... Qui?... que je te joue la comédie, moi!... Tu me Si tu ne m’aimais pas et si tu étais adroit, le téléphone deviendrait une arme connais, je suis incapable de prendre sur moi... Pas du tout... Pas du tout... Très effrayante. Une arme qui ne laisse pas de traces, qui ne fait pas de bruit... calme... Tu l’entendrais... Je dis: Tu l’entendras. Je n’ai pas la voix d’une personne qui cache quelque chose... Non. J’ai décidé d’avoir du courage et j’en aurai... J’ai Moi, méchante ?... Allô.., allô, chéri... ce que je mérite. J’ai voulu être folle et avoir un bonheur fou... Chéri... écoute... Où es-tu?... allô, allô, Mad’moisel’ ! Allô, Mad’moiselle, on coupe. allô !... chéri...Laisse... allô... laisse-moi parler. Ne t’accuse pas. Tout est ma faute. Si, si... Souviens-toi du dimanche de Versailles et du pneumatique... Ah !... (Elle raccroche. Silence. On sonne. Elle décroche.) Alors!... C’est moi qui ai voulu venir, c’est moi qui t’ai fermé la bouche c’est moi qui t’ai dit que tout m’était égal... Non… non... là, tu es injuste... J’ai... J’ai Allô, c’est toi ?... Mais non, Mad’moiselle. On m’a coupé... Je ne sais pas... c’est-à- téléphoné la première... Un mardi... J’en suis sûre... Un mardi vingt-sept. Tu dire... si... attendez... Auteuil zéro quat’virgul’sept. Allô ! Pas libre ? ... Allô, penses bien que je connais ces dates par cœur... Ta mère? Pourquoi?... Ce n’est Mad’moisel, il me redemand’... Bien. vraiment pas la peine... (Elle raccroche. On sonne.) Chéri... Chéri... Il était quatre heur du matin. Elle est arrivée avec le docteur qui habite son immeuble. J’avais plus de quarant’. Le docteur a fait une ordonnance Allô ! Auteuil zéro quat’virgul’sept? Allô !... C’est vous, Joseph?... C’est et Marthe est restée jusqu’à ce soir. Je l’ai suppliée de partir parce que tu m’avais Madame... On nous avait coupés avec Monsieur... Pas là ?... oui… oui... Il ne dit que tu téléphonerais et j’avais peur qu’on m’empêche de te parler... Très, très rentre pas ce soir... c’est vrai, je suis stupide! Monsieur me téléphonait d’un bien... Ne t’inquiète pas... restaurant, on a coupé et je redemande son numéro... Excusez-moi, Joseph... Merci... merci... Bonsoir, Joseph... (Elle pleure)

(Elle raccroche, et se trouve presque mal. On sonne.) Allô!... Je croyais qu’on avait coupé... Tu es bon, mon chéri... Mon pauvre chéri, à qui j’ai fait du mal... Oui, parle, parle, dis n’importe quoi... Je souffrais à me Allô! Ah! chéri! c’est toi?... On avait coupé... rouler par terre, et il suffit que tu parles pour que je me sente bien, que je ferme Non, non. J’attendais. On sonnait, je décrochais et il n’y avait personne... Sans les yeux. Tu sais, quelquefois, quand nous étions couchés et que j’avais ma tête à doute... Bien sûr... Tu as sommeil? ... Tu es bon d’avoir téléphoné... très bon... sa petite place contre ta poitrine, j’entendais ta voix, exactement la même que ce soir dans l’appareil... (Elle pleure. Silence.) Allô!... J’entends de la musiq’... Je dis : J’entends de la musique... Eh bien, tu devrais cogner au mur et empêcher ces voisins de jouer du gramophone à des Non, je suis là... Quoi? ... Pardonne... C’est absurde... Rien, rien... Je n’ai rien... Je heur’ pareil’... te jur’ que je n’ai rien... C’est pareil... Rien du tout. Tu te trompes... Seulement, 5 4 tu comprends, on parle, on parle... C’est inutile. Du reste, le docteur de Marthe reviendra demain... Ne t’inquiète pas... Mais oui... Ell’te donnera des nouvelles... Quoi ?... Oh! si, mil’fois mieux. Si

(Elle pleure.) tu n’avais pas appelé, je serais morte... Livret

Écoute, mon amour. Je ne t’ai jamais menti... Oui, je sais, je sais, je te crois, j’en (Elle marche de long en large, et sa souffrance lui tire des plaintes.) suis convaincue… non, ce n’est pas ça... c’est parce que je viens de te mentir… là... au téléphone, depuis un quart d’heur, je te mens. Je sais bien que je n’ai plus Pardonne-moi. Je sais que cette scène est intolérable et que tu as bien de la aucune chance à attendre, mais mentir ne porte pas la chance, et puis je n’aime patience, mais comprends-moi, je souffre, je souffre. Ce fil, c’est le dernier qui pas te mentir, je ne peux pas, je ne veux pas te mentir, même pour ton bien... Oh! me rattache encore à nous... Avant-hier soir? J’ai dormi. Je m’étais couchée avec La France en quête d’identité en quête La France rien de grave, mon chéri... Seulement je mentais en te décrivant ma robe et en te le téléphone... Non, non. Dans mon lit... Oui. Je sais. Je suis très ridicule, mais disant que j’avais dîné chez Marthe... Je n’ai pas dîné, je n’ai pas ma robe rose. j’avais le téléphone dans mon lit, et malgré tout, on est relié par le téléphone... J’ai un manteau sur ma chemise, parce qu’à force d’attendre ton téléphone, à Parce que tu me parles... Voilà cinq ans que je vis de toi, que tu es mon seul air force de regarder l’appareil, de m’asseoir, de me lever, de marcher de long en respirable, que je passe mon temps à t’attendre, à te croir’ mort si tu es en retard, large, je devenais folle! Alors j’ai mis un manteau et j’allais sortir, prendre un à mourir de te croir’ mort, à revivre quand tu entres, et quand tu es là, enfin, à taxi, me fair’mener sous tes fenêtres, pour attendre... eh bien! attendre, attendre mourir de peur que tu partes. Maintenant j’ai de l’air parce que tu me parles... je ne sais quoi... Tu as raison... Si, je t’écoute... Je serai sage... C’est entendu, mon amour ; j’ai dormi. J’ai dormi parce que c’était la première fois... Le premier soir on dort... Ce qu’on ne supporte pas, c’est la seconde nuit, Je répondrai à tout, je te jure ... Ici... Je n’ai rien mangé... Je ne pouvais pas... J’ai hier, et la troisième ; demain, et des jours et des jours, à fair’ quoi, mon Dieu?... été très malade... Hier soir j’ai voulu prendre un comprimé pour dormir ; je me Et… et en admettant que je dorme, après le sommeil il y a les rêves et le réveil et suis dit que si j’en prenais plus, je dormirais mieux, et que si je les prenais tous, manger et se lever et se laver et sortir et aller où?... Mais, mon pauvre chéri, je je dormirais sans rêve, sans réveil, je serais morte... n’ai jamais eu rien d’autre à faire que toi... Marthe a sa vie organisée... Seule...

(Elle pleure) Voilà deux jours qu’il ne quitte pas l’antichambre... J’ai voulu l’appeler, le caresser. Il refuse qu’on le touche. Un peu plus, il me mordrait... Oui, moi! Je te J’en ai avalé douze... Dans de l’eau chaude... jure qu’il m’effraye. Il ne mange plus. Il ne bouge plus. Et quand il me regarde, il Comme une masse. Et j’ai eu un rêve. J’ai rêvé ce qui est. Je me suis réveillée me donne la chair de poul’... Comment veux-tu que je sache ? Il croit peut-être toute contente parce que c’était un rêve, et quand j’ai su que c’était vrai, que que je t’ai fait du mal... Pauvre bête!... Je n’ai aucune raison de lui en vouloir. Je j’étais seule, que je n’avais pas la tête sur ton cou, j’ai senti que je ne pouvais pas ne le comprends que trop bien. Il t’aime. Il ne te voit plus rentrer. Il croit que vivre... Légère, légère et froide, et je ne sentais plus mon cœur battre, et la mort c’est ma faute... Oui, mon chéri. C’est entendu; mais c’est un chien. Malgré son était longue à venir, et com’j’avais une angoisse épouvantable, au bout d’une intelligence, il ne peut pas le deviner... Mais, je ne sais pas, mon chéri! Comment heure j’ai téléphoné à Marthe. Je n’avais pas le courag’de mourir seule... veux-tu que je sache? On n’est plus soi-même. Songe que j’ai déchiré tout le paquet de mes photographies d’un seul coup, sans m’en apercevoir. Même pour un homme ce serait un tour de force... Je sais bien qu’il le faut, mais c’est atroce... Jamais je n’aurai ce courage... Oui, on a l’illusion d’être l’un contre l’autre et Allô, allô, Madam ; retirez-vous. Vous êt’ avec des abonnés. Allô! mais non, brusquement on met des caves, des égouts, toute une ville entre soi... J’ai le fil au- Madam’... Mais, Madame, nous ne cherchons pas à être intéressants... Si vous tour de mon cou. J’ai ta voix autour de mon cou... Ta voix autour de mon cou... Il nous trouvez ridicules, pourquoi perdez-vous votre temps au lieu de faudrait que le bureau nous coupe par hasard... Oh! mon chéri ! Comment peux- raccrocher?... Oh!... Ne te fâche pas... Enfin!... Non, non. Elle a raccroché après tu imaginer que je pense une chose si laide ? Je sais bien que cette opération est avoir dit cette chose ignoble... Tu as l’air frappé... Si, tu es frappé, je connais ta encore plus cruelle à faire de ton côté que du mien... non... non... À Marseille?... voix... Mais, mon chéri, cette femme doit être très mal et elle ne te connaît pas. Écoute, chéri, puisque vous serez à Marseille après-demain soir, je voudrais... Ell’ croit que tu es comme les autres hommes... Mais non, mon chéri, ce n’est pas enfin j’aimerais... j’aimerais que tu ne descendes pas à l’hôtel où nous du tout pareil. Pour les gens, on s’aime ou on se déteste. Les ruptures sont des descendons d’habitude. Tu n’es pas fâché?... Parce que les choses que je ruptures. Ils regardent vite. Tu ne leur feras jamais comprendre... Tu ne leur feras n’imagine pas n’existent pas, ou bien elles existent dans une espèce de lieu très jamais comprendre certaines choses... Le mieux est de faire comme moi et de vague et qui fait moins de mal... tu comprends?... Merci... merci. Tu es bon. Je s’en moquer... complètement... t’aime...

(Elle pousse un cri de douleur sourde) (Elle se lève et se dirige vers le lit avec l’appareil à la main.)

Oh!... Rien. Je crois que nous parlons comme d’habitude et puis tout à coup la Alors, voilà... J’allais dire machinalement: à tout de suite... J’en doute... Oh!... 7 6 vérité me revient... C’est mieux... Beaucoup mieux...

(Larmes.) (Elle se couche sur le lit et serre l’appareil dans ses bras.) Livret

Dans le temps, on se voyait. On pouvait perdre la tête, oublier ses promesses, Mon chéri... mon beau chéri... Je suis forte. risquer l’impossible, convaincre ceux qu’on adorait en les embrassant, en Dépêche-toi.Vas-y. Coupe! Coupe vite! Je t’aime, je t’ aime, je t’aime... s’accrochant à eux. Un regard pouvait changer tout. Mais avec cet appareil, ce qui est fini est fini... Sois tranquille. On ne se suicide pas deux fois... Je ne saurais (Elle suffoque.) pas acheter un revolver... Tu ne me vois pas achetant un revolver... La France en quête d’identité en quête La France Je t’aime... t’aime... Où trouverais-je la force de combiner un mensonge, mon pauvre adoré?... Aucune... J’aurais dû avoir du courage. Il y a des circonstances où le mensonge (Le récepteur tombe par terre.) est utile. Toi, si tu me mentais pour rendre la séparation moins pénible... Je ne dis pas que tu mentes. Je dis : Si tu mentais et que je le sache. Si, par exemple, tu n’étais pas chez toi, et que tu me dises... Non, non, mon chéri! Écoute... Je te crois... Si, tu prends une voix méchante. Je disais simplement que, si tu me trompais par bonté d’âme et que je m’en aperçoive, je n’en aurais que plus de tendresse pour toi... Allô!... allô...

(Elle raccroche en disant bas et très vite:)

Mon Dieu, fait’ qu’il redemande. Mon Dieu, fait’ qu’il redemande. Mon Dieu, fait’ qu’il redemande. Mon Dieu, fait’ qu’il redemande. Mon Dieu, fait’...

(On sonne. Elle décroche.)

On avait coupé. J’étais en train de te dire que, si tu me mentais par bonté et que je m’en aperçoive, je n’en aurais que plus de tendresse pour toi... Bien sûr... Tu es fou!... Mon amour... Mon cher amour... (Elle enroule le fil autour de son cou.) George Pehlivanian Sa discographie comprend un Michel Plasson. Elle se distingue Orchestre National d’Île-de- prestigieux chefs et solistes en Bassons George Pehlivanian, de double CD avec l’Orchestre également en récital et chante un France élargissant son répertoire, et en Frédéric Bouteille nationalité américaine, est né en Philharmonique de Monte-Carlo programme de mélodies Paris et sa région ont connu, au rénovant son approche du Gwendal Villeloup 1964 à Beyrouth d’une famille de chez Virgin Classics-EMI, des françaises : Debussy, Fauré, cours des trente dernières années, concert et du public. En Cyril Exposito musiciens. Marié, deux enfants, enregistrements avec l’Orchestre Duparc, Ravel au Châtelet, la naissance de formations s’appuyant sur un projet il partage sa vie entre Paris et Los Philharmonique de Londres chez Strauss, Schubert, Poulenc à symphoniques qui se sont artistique fort conjuguant la Cors Angeles. Diplômé des universités BMG, une première mondiale de l’Abbaye de Royaumont ; puis rapidement imposées dans le présentation du grand répertoire Jean-Claude Baillieux de Californie et de Bloomington l’œuvre de Zukov avec Granados à l’Opéra de Nancy. En paysage musical national et symphonique et le Jean-Pierre Saint-Dizier (USA), il étudie la direction l’Orchestre de la Résidence des janvier 1999, elle interprète les international : l’Orchestre de développement de l’action Tristan Aragau d’orchestre auprès de chefs Pays-Bas chez Chandos, des rôles d’Alice Ford dans Falstaff Paris, l’Ensemble Orchestral de territoriale et pédagogique, Marc- Guy Evra comme Pierre Boulez, Lorin œuvres de Rodrigo avec de Verdi sous la direction de Paris et l’Orchestre National Olivier Dupin a obtenu des Maazel ou Ferdinand Leitner. Il l’Orchestre National d’Espagne C. Badea, de la Comtesse dans d’Île-de-France auquel le Conseil tutelles l’accroissement des Trompettes étudie également à l’Académie de chez Studio SM et enfin les Les Noces de Figaro sous la Régional d’Île-de-France et le effectifs de la formation qui passe Nadine Schneider Chiggiana à Sienne (Italie). œuvres complètes pour piano et direction de Louis Langrée à ministère de la Culture ont à 95 musiciens au cours de la Patrick Lagorce Il a occupé le poste de Chef orchestre avec Louis Lortie et l’Opéra de Lyon, le rôle de confié, dès sa création en 1974, saison 2004-2005. André Presle Principal Invité, pour l’Orchestre l’Orchestre de la Résidence de la Donna Elvira dans Don Giovanni un rôle de messager de l’art Après deux saisons animées par de La Résidence de La Haye Haye chez Chandos, à l’Opéra Comique et chante La symphonique dans les villes, des chefs invités, le choix du Trombones (1996-1999) et pour l’Orchestre enregistrement qui a reçu le prix Voix humaine de Poulenc sous la grandes ou petites, qui entourent directeur général et des Laurent Madeuf de Chambre de Vienne (1996- spécial du magazine direction artistique de Denise Paris, et tout particulièrement musiciens de l’Orchestre s’est Matthieu Dubray 2000). Il est aujourd’hui Grammophon en mai 2002. Duval, dans un film de auprès de nouveaux publics. porté sur Yoel Levi pour devenir Christophe Pellerin Directeur Musical et Artistique Dominique Delouche. Au Grand Les quelque cent concerts que Chef principal de la formation, de l’Orchestre Philharmonique Sophie Fournier Théâtre de Tours, elle reprend le donnent chaque année les poste qu’il assumera à partir de Tuba 9 8 de Slovénie, tout en restant Sophie Fournier obtient en 1988 rôle de Donna Elvira puis musiciens de l’Orchestre la rentrée 2005, tout en étant dès André Gilbert Chef Principal Invité de la un Premier prix d’opéra au incarne Mimi dans La Bohème National d’Île-de-France l’automne 2004 le principal Chef Staatsphilharmonie Rheinland- CNSM de Paris dans la classe de après avoir été invitée à l’Opéra répondent, par la variété de leurs invité de la formation. Timbales Pflaz de Ludwigshafen. madame Régine Crespin. Elle est de Toulon pour Il Matrimonio programmes, à la curiosité de ces La musique française est Jacques Deshaulle Il a par ailleurs dirigé de aussitôt engagée par les plus Segreto. Elle interprète le rôle- publics. Ainsi, l’Orchestre évidemment au centre du Biographies Biographies nombreuses formations grands théâtres lyriques (Paris, titre de Madame Butterfly à Tours National d’Île-de-France, par sa répertoire de l’Orchestre. Percussion prestigieuses telles que Montpellier, Lyon, Nice, et à Rennes et le rôle de la jeunesse et son ouverture d’esprit L’enthousiasme avec lequel il Gérard Deleger l’Orchestre Philharmonique Lausanne, Genève…) pour première soprano dans Un Re in en relation avec sa mission, aborde ce répertoire va de pair Pascal Chapelon de Londres, le Philharmonia, chanter, entre autres, Mozart, ascolto de Berio à Genève. Elle compte parmi les orchestres les avec un raffinement sonore qui Didier Keck le Philharmonique de la Scala Puccini, Ravel, Gounod, Poulenc, chante les rôles d’Antonia et de plus dynamiques et innovateurs, reste la qualité première dont Luc Canderdjis de Milan, l’Orchestre sous la direction de chefs Guilietta dans Les Contes et sait conserver sa vitalité grâce peuvent s’enorgueillir les Philharmonique de Rotterdam, d’orchestre tels que Michel d’Hoffmann à Caen, reprise d’une aux nouveaux musiciens qui orchestres français. L’arrivée à la Harpe de Radio-France, de Monte- Plasson, Jacques Mercier, Armin production de Genève, La Voix rejoignent ses rangs année après tête de l’orchestre de Yoel Levi Florence Dumont Carlo, le Maggio Musicale de Jordan, Georges Prêtre, etc. Au humaine à l’Opéra de Rennes et année. correspond à la volonté d’élargir Florence, le Philharmonique de cours de la saison 1994/1995, elle Jenufa à Tours. Plus récemment, Sous l’impulsion de Jacques le répertoire symphonique de Piano la BBC, l’Orchestre National est Blanche de la Force dans elle chante La Vie parisienne au Mercier, son directeur musical l’Orchestre et sa cohésion Cécile Houi d’Espagne, le Royal Scottish Dialogue des Carmélites puis Miss Grand Théâtre de Tours, et pendant vingt ans, jusqu’en 2002, musicale, ainsi que son National Orchestra, etc. Sur le Ford dans Falstaff de Salieri sous Madame Butterfly à l’Opéra de l’Orchestre s’est affirmé comme rayonnement international. Violons 1 continent américain, il a déjà la direction de Jean-Claude Rennes et à l’Opéra de Caen, l’une des meilleures formations Bernard Le Monnier conduit les Orchestres de Malgoire. La même année, Amélia du Bal Masqué de Verdi à symphoniques françaises. La Chef principal Stefan Rodescu Montréal, Baltimore, Houston, Sophie Fournier est lauréate du Reims. Parmi ses projets, La Voix série de concerts qu’il donne Yoel Levi Marie-Claude Cachot Cincinnati, Indianapolis ainsi Concours Pavarotti à humaine à Barcelone sous la chaque année à Paris a été Marie-France Flamant que Toronto. Il a aussi travaillé Philadelphie. En 1996, elle direction d’Edmon Colomer, La jalonnée d’évènements Flûtes Léon Kuzka beaucoup travaillé en Russie chante Fiordiligi dans Cosi fan Fille de Madame Angot, Le Nègre importants : création française Yvan Degardin Odile Sagon ainsi qu’ au Japon et à Hong- tutte et Donna Elvira dans Don des Lumières à l’Opéra de Kullervo de Sibelius, cycles Pierre Blazy Sylviane Touratier Kong. Giovanni au Théâtre des d’Avignon… Sophie Fournier a russes ou français, hommages Nathalie Rozat Marie-Anne Le Bars La carrière de chef d’orchestre Champs-Élysées. Elle est invitée enregistré le Carmen Saeculare de à Mauricio Kagel et Henri Marie-Laure Calmels d’opéra de George Pehlivanian successivement pour Musetta Philldor chez Erato ainsi que le Dutilleux, ou encore Hautbois Delphine Douillet est tout aussi riche et variée. dans La Bohème à Montpellier, rôle de Fiordiligi sous la redécouverte ou création de Jean-Philippe Thiebaut Julie Oddou Cette saison, George Pehlivanian puis la Comtesse dans Les Noces direction de Jean-Claude musiques accompagnant les Marianne Legendre Alexandra Greffin collabore une nouvelle fois avec de Figaro à Compiègne, Salud Malgoire chez Auvidis. grands chefs-d’œuvre du cinéma Hélène Gueuret Christophe Fernandez de nombreux solistes de renom, dans La Vida breve et Antonia muet. Pierre-Emmanuel Conquer il est aussi très engagé auprès dans Les Contes d’Hoffmann à Depuis 2002, la direction Clarinettes des jeunes artistes, et poursuit Nancy, Stéphano dans Roméo et générale de l’Orchestre a été Jean-Claude Falietti Violons 2 par ailleurs ses programmes de Juliette à Turin et interprète confiée au compositeur Marc- Alexandre Ringeval Jean-Michel Jaliniere master-classes de direction en L’ Amour masqué de Messager à Olivier Dupin, qui a ouvert les Jessica Bessac Virginie Dupont Europe. Toulouse, sous la direction de portes de l’orchestre à de Brigitte Richard Jérôme Arger-Lefevre Anne-Marie Gamard Jean-François Marcel Bernadette Guillamot Pierre-Emmanuel Sombret Geneviève Melet Isabelle Durin Pierre Verrier Iulian Dimitriu

Altos Renaud Stahl Muriel Dimitriu Sonia Badets Inès Karsenty Anne-Marie Arduini Frédéric Gondot Solange Marbotin Jean-Michel Vernier David Vainsot François Riou

10 Violoncelles Anne-Marie Rochard Jean-Michel Chretien Jean-Marie Gabard Bertrand Braillard Biographies Béatrice Chirinian Bernard Vandenbroucque Valérie Kohlrusch Maryse Castello

Contrebasses Didier Goury Pierre Maindive Jean-Philippe Vo-Dinh Pierre Herbaux Philippe Bonnefond Tom Gelineaud