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Identification of a (Romaniceras) marigniacum sp. nov. ammonite biohorizon (Middle ) at the base of the Tuffeau Jaune de Touraine (France) Francis Amédro, Francis Robaszynski, Hervé Châtelier, Patrice Ferchaud, Bertrand Matrion

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Francis Amédro, Francis Robaszynski, Hervé Châtelier, Patrice Ferchaud, Bertrand Matrion. Identi- fication of a Romaniceras (Romaniceras) marigniacum sp. nov. ammonite biohorizon (Middle Turo- nian) at the base of the Tuffeau Jaune de Touraine (France). Carnets Geol, 2020, 20 (4), pp.37-89. ￿10.4267/2042/70720￿. ￿hal-02546817￿

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E-ISSN 1634-0744 DOI 10.4267/2042/70720

Identification d'un biohorizon d'ammonites à Romaniceras (Romaniceras) marigniacum sp. nov. (Turonien moyen) à la base du Tuffeau Jaune de Touraine (France)

Francis AMÉDRO 1, 2

Francis ROBASZYNSKI 3

Hervé CHÂTELIER 4

Patrice FERCHAUD 5

Bertrand MATRION 1, 6

Résumé : Dans le sud du Bassin de Paris, le long des vallées de la Loire et du Cher, le Tuffeau Jaune de Touraine a été traditionnellement daté du Turonien supérieur par la présence de très rares Romani- ceras deverianum (ORBIGNY, 1841). Toutefois, les quelques mètres de tempestites à la base de la for- mation n'ont jamais livré d'ammonites. Aujourd'hui, juste au sud du Turonien stratotypique, en Tourai- ne méridionale, la récolte de plus de 150 ammonites à la base du Tuffeau Jaune de Touraine ainsi que dans le sommet du Tuffeau de Bourré sous-jacent apporte des précisions significatives sur l'âge des formations. En réalité, les premiers mètres du Tuffeau Jaune de Touraine appartiennent encore à la zo- ne à Romaniceras ornatissimum (Tm 3) datant le Turonien moyen. La découverte dans cet intervalle de Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA, 1864) associé à la nouvelle espèce Romanice- ras (R.) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. indique qu'on se trouve dans la partie élevée de la zone à R. ornatissimum. D'autres espèces sont présentes dans ce biohorizon : outre Romaniceras (R.) marigniacum et Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum, on trouve Masiaposites cf. kennedyi AMÉDRO & DEVALQUE, 2014, woollgari regulare (HAAS, 1946), C. turoniense (SORNAY, 1951) et Collignoniceras vigennum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. Le sommet du Tuffeau de Bourré a quant à lui livré une cinquantaine d'ammonites avec une associa- tion légèrement différente de celle connue dans la localité type de Bourré-Montrichard dans la vallée du Cher. Le matériel récolté près de la confluence Vienne-Creuse comprend : Lewesiceras peramplum (MANTELL, 1822), Romaniceras (Y.) ornatissimum (STOLICZKA, 1864), Collignoniceras woollgari regulare (HAAS, 1946), C. canthus (ORBIGNY, 1856) et C. turoniense (SORNAY, 1951). L'espèce Collignoniceras papale (ORBIGNY, 1841), qui représente un tiers des récoltes à Bourré, est apparemment absente, tan- dis que trois nouvelles espèces du même genre sont identifiées : C. hourqueigi AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., C. badilleti AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. et Collignoniceras sp. A. Mots-clefs : • Bassin de Paris ; • Tuffeau de Bourré ; • Tuffeau Jaune de Touraine ; • ammonites ; • Turonien moyen ; • zone à Romaniceras (R.) ornatissimum ; • biohorizon à R. (R.) marigniacum

1 Université de Bourgogne - Franche-Comté, UMR 6282, CNRS Biogéosciences, 6 boulevard Gabriel, 21000 Dijon (France) 2 26 rue de Nottingham, 62100 Calais (France) ; [email protected] 3 57 rue Desmortiers, 17100 Saintes et Université de Mons, Faculté Polytechnique, Département Mines-Géologie, 9 rue de Houdain, B. 7000 Mons (Belgique) [email protected] 4 La rue neuve, 35830 Betton (France) [email protected] 5 41 rue des Genêts, 86280 Saint-Benoît (France) [email protected] 6 1 ter rue du Pont, 10450 Bréviandes (France) ; [email protected]

Manuscrit en ligne depuis le 22 février 2020 [Éditeur : Bruno GRANIER ; éditeur pour la langue anglaise : Stephen EAGAR]

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Citation: AMÉDRO F., ROBASZYNSKI F., CHÂTELIER H., FERCHAUD P. & MATRION B. (2020).- Identification d'un biohorizon d'ammonites à Romaniceras (Romaniceras) marigniacum sp. nov. (Turonien moyen) à la base du Tuffeau Jaune de Touraine (France).- Carnets Geol. , Madrid, vol. 20, nº 4, p. 37-89. Abstract: Identification of a Romaniceras (Romaniceras) marigniacum sp. nov. ammonite biohorizon (Middle Turonian) at the base of the Tuffeau Jaune de Touraine (France). - In the south of the Paris Basin, along the Loire and Cher valleys, the Tuffeau Jaune de Touraine Formation was traditionally attributed to the Late Turonian by the presence of rare Romaniceras deverianum (OR- BIGNY , 1841) . Moreover, the several metres of tempestites at the base of the formation never yielded ammonites. Today, in southern Touraine, more than 150 ammonites were collected from the base of the Tuffeau Jaune de Touraine and in the highest part of the underlying Tuffeau de Bourré bring new significant data: the lower part of the Tuffeau Jaune de Touraine remain in the Romaniceras ornatissi- mum zone, Middle Turonian in age (Tm 3). Furthermore, the discovery in that biohorizon of the new species Romaniceras (R.) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. is indicative of the highest part of the R. ornatissimum zone (high Tm3). Other species are associated to the R. marigniacum biohorizon as: Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864), Masiaposites cf. kennedyi AMÉDRO & DEVALQUE , 2014, Collignoniceras woollgari regulare (HAAS , 1946), C. turoniense (SORNAY , 1951) and Collignoniceras vigennum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. With regard to the top of the Tuffeau de Bourré Formation, it yielded about fifty specimens of ammo- nites but the assemblage is different to that found in the type locality of Bourré-Montrichard in the Cher valley. The material collected near the Vienne and Creuse junction includes : Lewesiceras peram- plum (MANTELL , 1822), Romaniceras (Y.) ornatissimum (STOLICZKA , 1864), Collignoniceras woollgari re- gulare (HAAS , 1946), C. canthus (ORBIGNY , 1856) and C. turoniense (SORNAY , 1951). The spe- cies Collignoniceras papale (ORBIGNY , 1841), which represents one third of the Bourré collection is ap- parently absent whereas three new species belonging to the same genus are identified as : C. hour- queigi AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., C. badilleti AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. and Collignoniceras sp. A. Key-words: • Paris Basin; • Turonian Stratotype; • Tuffeau de Bourré; • Tuffeau Jaune de Touraine; • ammonites; • Middle Turonian; • Romaniceras (R.) ornatissimum zone; • R. (R.) marigniacum sp. nov. biohorizon 1. Introduction (F.A.) actuellement reconnues dans le Turonien de l'Eu- rope. Son examen montre que les craies du bas- À la différence des étages Albien et Cénoma- sin anglo-parisien apportent des informations si- nien où les ammonites abondent dans tous les gnificatives pour la limite Cénomanien-Turonien faciès et le plus souvent à travers toute la suc- et le Turonien inférieur, les tuffeaux du Saumu- cession lithologique, aucune coupe européenne rois et de la Touraine pour les trois premières zo- ne permet d'effectuer des récoltes d'ammonites nes du Turonien moyen, qui en compte quatre, en continu depuis la base jusqu'au sommet de les grès du Massif d'Uchaux pour la quatrième zo- l'étage Turonien, que ce soit en France, en Angle- ne du Turonien moyen et le Turonien supérieur, terre, en Allemagne ou ailleurs. Seuls certains in- et enfin les calcaires crayeux de Westphalie pour tervalles renferment du matériel de manière le sommet du Turonien supérieur et la limite avec significative. C'est la raison pour laquelle la le Coniacien. Dans le Turonien moyen, en raison zonation d'ammonites en usage actuellement d'un provincialisme marqué des faunes, les zones dans le Turonien de l'Europe est la synthèse d'ob- successives à puis à Romaniceras servations et de récoltes multiples réalisées dans (ammonites à caractère téthysien) sont surtout des aires de sédimentation et des faciès très va- usitées autour du Bassin méditerranéen, dans le riés : dans les craies et les tuffeaux du Bassin an- Bassin aquitain et dans les tuffeaux déposés le glo-parisien (GROSSOUVRE , 1889, 1901 ; LECOINTRE , long de la bordure méridionale du Bassin anglo- 1947, 1960 ; C.W. WRIGHT , 1957 ; HANCOCK et al. , parisien, en particulier dans le Saumurois et en 1977 ; C.W. WRIGHT & KENNEDY , 1981 ; AMÉDRO & Touraine, tandis que le même intervalle est re- BADILLET , 1978, 1982 ; AMÉDRO et al. , 1983 ; KEN - groupé sous le terme de zone à Collignoniceras NEDY et al. , 1983), dans les grès du Massif woollgari (taxon à caractère boréal comme tous d'Uchaux dans la Vallée du Rhône (AMÉDRO & DE- les Collignoniceratinae) dans les craies du Bassin VALQUE , 2014), dans les calcaires crayeux du Bas- anglo-parisien et du nord de l'Europe. Dans le Tu- sin de Münster en Westphalie au NW de l'Allema- ronien supérieur, la zone à Prionocyclus germari , gne (KAPLAN , 1988 ; KAPLAN & KENNEDY , 1996) et connue depuis trois décennies dans le nord-ouest enfin dans les calcaires à silex et les grès du Bas- de l'Allemagne (KAPLAN, 1988), n'a été identifiée sin vocontien au sud-est de la France (DIEBOLD et que très récemment en France dans le Bassin vo- al. , 2018 ; BAUDOUIN et al. , 2018). La Figure 1 dé- contien (DIEBOLD et al. , 2018). veloppe la succession des 10 zones d'ammonites

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Figure 1 : Les zones d'ammonites turoniennes utilisées en Europe. Les zones indiquées en caractères gras sont re- connues dans le stratotype. Les intervalles coloriés en jaune livrent de nombreuses ammonites et permettent la con- struction d'une zonation. Les intervalles laissés en blanc contiennent peu ou pas d'ammonites. Turonian ammonite zones used in Europe. The zones in bold faces are found in the stratotype area. The yellow inter- vals give numerous ammonites wich allow to build a zonation. The empty intervals contain few ammonites. Quelles sont les catégories de biozones utili- La discontinuité des affleurements et leur lo- sées dans le Turonien européen ? La Figure 2 calisation géographique dans des bassins sédi- montre que, dans la plupart des cas, il s'agit de mentaires différents expliquent que la construc- zones de distribution totale ou, suivant la termi- tion de cette zonation s'est faite très progressive- nologie anglo-saxonne, de total range zones ment. De façon historique, la première zonation (TRZ). Mais il existe deux exceptions. La premiè- du Turonien européen en général et du Bassin de re concerne la zone à Kamerunoceras turoniense , Paris en particulier, fondée sur la succession des définie comme l'intervalle compris entre la dispa- faunes d'ammonites du Turonien type, a été pu- rition de l'espèce nodosoides et l'appa- bliée par Albert DURANT de GROSSOUVRE en 1889 rition de Romaniceras kallesi. Il s'agit d'une zone (Fig. 3). Celui-ci reconnaît dans le Turonien de d'intervalle ou interval zone (IZ). Dans le Bassin Touraine trois zones, du bas vers le haut à Am- de Paris et plus précisément dans le Saumurois, monites nodosoides , à Ammonites Woolgari et à l'espèce est connue uniquement dans la zone Ammonites Requieni. Les listes d'espèces pu- éponyme (AMÉDRO & BADILLET , 1982 ; AMÉDRO , MA- bliées à cette occasion précisent que la zone à A. TRION & ROBASZYNSKI , coords., 2018). En revanche Woolgari contient également Ammonites papalis , en Tunisie centrale (ROBASZYNSKI et al. , 1990) et A. Deverioides et A. cephalotus , tandis que la zo- aux USA dans le Colorado et le Nouveau-Mexique ne suivante à A. Requieni renferme A. Deveriae . (COBBAN & HOOK , 1983), K. turoniense apparait Douze ans plus tard, deux divisions sont propo- dans la zone précédente à Mammites nodosoides , sées par le même auteur à la place de la zone à au sommet du Turonien inférieur. La seconde ex- A. Woolgari : une zone à Bizeti sur- ception concerne la zone à Subprionocyclus bra- montée d'une zone à Acanthoceras ornatissimum vaisianus qui correspond à l'intervalle compris (GROSSOUVRE , 1901) . L'espèce ornatissimum ap- entre la disparition de Romaniceras deverianum paraît alors pour la première fois comme index de et la disparition de S. bravaisianus. Il s'agit éga- zone. En 1959, lors du Colloque sur le Crétacé lement d'une zone d'intervalle (IZ). L'apogée de supérieur tenu à Dijon, LECOINTRE (1960), soup- l'espèce est située au sein de la zone, mais sa çonnant la synonymie A. ornatissimum = A. Bize- première apparition semble légèrement antérieu- ti , revient à une division tripartite du Turonien ty- re comme le suggèrent les récoltes réalisées dans pe calquée sur celle proposée un demi-siècle au- le sud de l'Angleterre (GALE , 1996) et le nord de paravant par GROSSOUVRE , avec un Turonien infé- l'Espagne (WIESE , 1997 ; WIESE & KAPLAN , 2001). rieur à Mammites nodosoides , un Turonien moyen à Acanthoceras ornatissimum et un Turonien su- périeur à Acanthoceras deveriai .

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Trois divisions sont égale- ment reconnues à la même époque dans les craies du sud de l'Angleterre à l'occa- sion de la publication du Treatise on Invertebrate Pa- leontology (C.W. WRIGHT , 1957) : les zones à Mammi- tes nodosoides , à Collignoni- ceras woollgari et à Subprio- nocyclus neptuni . Mais en rai- son de la quasi absence de Romaniceras en Angleterre, la zone à S. neptuni apparaît réduite par rapport à la zone française à Romaniceras de- verianum. C'est d'ici que vient le décalage dans la po- sition de la limite Turonien moyen-Turonien supérieur entre l'école anglaise et les recommandations du Collo- que international sur le Turo- nien tenu à Paris en 1981. En Figure 2 : Les types de biozones d'ammonites utilisées dans le Turonien en application de la règle d'anté- Europe. riorité qui est l'usage en stra- The types of ammonites biozones used in the Turonian in Europe. tigraphie, celle-ci privilégie en effet les critères histori- ques d'Albert DURANT de GROSSOUVRE (1889) et de Georges LECOINTRE (1960) : base du Turonien moyen à l'apparition de Collignoniceras woollgari et base du Turonien supérieur à l'apparition de Romaniceras deverianum (actes publiés en 1983 par ALCAYDÉ ). La plupart des autres zones reportées sur les Figures 1 et 2 ont été définies à l'occasion du Colloque sur le Turonien Figure 3 : Les zones d'ammonites reconnues dans le Turonien type depuis le tenu à Paris en 1981 (HAN - XIX e siècle jusqu'au Colloque sur le Crétacé supérieur tenu à Dijon en 1959. COCK et al. , 1977 ; AMÉDRO & Comparaison avec les divisions utilisées par C.W. WRIGHT (1957) dans les BADILLET , 1978, 1982 ; C.W. craies du Sud de l'Angleterre. The ammonite zones known in the type Turonian from the XIXth century till WRIGHT & KENNEDY , 1981 ; the Colloquium on the Upper held in Dijon, 1959. Comparison with AMÉDRO et al. , 1983 ; KENNEDY the subdivisions proposed by C.W. WRIGHT (1957) in the chalks of south En- et al. , 1983). Mais deux d'en- gland. tre elles sont plus récentes : la zone à Fagesia catinus créée par GALE (1996) Muséum (AMÉDRO , MATRION et ROBASZYNSKI , co- dans les craies du sud de l'Angleterre et la zone à ords., 2018). De nouvelles observations et récol- Romaniceras mexicanum identifiée d'abord par tes d'ammonites réalisées depuis cette date dans AMÉDRO & DEVALQUE (2014) et AMÉDRO et al. (2016) la Touraine méridionale, près de la confluence dans les grès des Massifs d'Uchaux (Vaucluse) et Vienne-Creuse, suggèrent que les choses ne sont de la Cèze (Gard) au sud-est de la France et re- peut-être pas aussi simples. En effet, un bio- connue maintenant dans les Corbières (KENNEDY horizon situé au sommet de la zone à Romanice- et al. , 2015). ras ornatissimum (troisième zone d'ammonites Est-ce à dire que la répartition verticale des du Turonien moyen : Tm 3) et qui contient une ammonites est aujourd'hui parfaitement connue association d'ammonites inédite avec Romanice- dans le Turonien de l'Europe en général et de ras (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA , France en particulier ? C'est ce que nous pensions 1864), Romaniceras (Romaniceras) marigniacum lors de la rédaction de la synthèse sur le Strato- AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., Masiaposites cf. type Turonien publiée récemment aux éditions du kennedyi AMÉDRO & DEVALQUE , 2014, Collignonice-

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Figure 4 : Localisation géographique du secteur étudié. Les localités situées sur l'aire stratotypique de l'étage Turo- nien, "depuis Saumur jusqu'à Montrichard", sont indiquées en noir. Les localités de Saumur, Tourtenay et Bourré- Montrichard, d'où proviennent les ammonites décrites par ORBIGNY dans la Paléontologie française (1840-1842) sont encadrées. Geographical situation of the studied area. The localities belonging to the stratotype area of the Turonian stage "from Saumur till Montrichard", are indicated in black. The localities of Saumur, Tourtenay and Bourré-Montrichard from where come the ammonites described by ORBIGNY in the Paléontologie française (1840-1842) are framed. ras woollgari regulare (HAAS , 1946), Collignonice- d'une centaine de kilomètres le long des coteaux ras turoniense (SORNAY , 1951) et Collignoniceras bordant les vallées de la Loire et du Cher, entre vigennum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., est recon- les villes de Saumur à l'ouest et de Montrichard à nu maintenant à la limite supérieure du Tuffeau l'est (Fig. 4). Il ne s'agit pas d'un affleurement de Bourré et surtout à la base du Tuffeau Jaune unique, mais de l'ensemble des coupes où affleu- de Touraine. C'est cette nouvelle association rent les Tuffeaux de Saumur et de Bourré qui ont d'ammonites qui fait l'objet de la présente publi- fourni la plupart des ammonites caractéristiques cation. de l'étage décrites dans la Paléontologie française (ORBIGNY , 1840-1842) et le Prodrome de Paléon- 2. L'étage Turonien dans sa région type : tologie stratigraphique (ORBIGNY , 1850). Les listes "depuis Saumur jusqu'à Montrichard" d'espèces publiées dans le Prodrome montrent (F.A., F.R.) qu'ORBIGNY concevait ses étages sur des critères essentiellement paléontologiques, et en particu- Suivant la définition originelle d'Alcide d'ORBI - lier sur les caractères des faunes d'ammonites GNY (1842), précisée ultérieurement en 1847 et qu'il rapportait à chacun. En ce qui concerne le 1852, la région type du Turonien, c'est-à-dire le Turonien, le Saumurois et la Touraine font partie stratotype de l'étage, s'étend sur un peu plus des quelques régions de France qui contiennent

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Figure 5 : Relations géométriques entre les formations du Turonien depuis le Saumurois jusqu'à la Touraine (d'après AMÉDRO , MATRION & ROBASZYNSKI , coords., 2018, modifié). SIM : Surface d'Inondation Maximale. Geometric relations between Turonian formations from the Saumur area till Touraine area (after AMÉDRO , MATRION & ROBASZYNSKI , coords., 2018, modified). SIM: Maximum Flooding Surface (MFS). des couches riches en ammonites : les tuffeaux, Pourtant, dès 1901, GROSSOUVRE avait montré qui plus est dans une préservation remarquable que le Tuffeau de Saumur et le Tuffeau de Bourré puisqu'il s'agit de la pierre ayant servi à la con- ne contenaient pas les mêmes associations d'am- struction des châteaux du Val de Loire. Ce sont monites, suggérant que les équivalences tradi- sans doute ces particularités qui ont guidé Alcide tionnellement admises entre les couches situées d'ORBIGNY dans son choix de la région allant "de- dans les parties occidentale et orientale du stra- puis Saumur jusqu'à Montrichard" comme "plus totype n'étaient pas aussi simples qu'il n'y parais- beau type" de l'étage Turonien. sait. L'étage Turonien est représenté dans le Sau- Une première tentative de corrélation entre le murois comme en Touraine par trois formations Turonien du Saumurois et de la Touraine a été qui, jusque dans les années 1970 (ALCAYDÉ , 1970, présentée en 1982 par ROBASZYNSKI (coord.) et 1975 ; ALCAYDÉ & RASPLUS , 1971 ; ALCAYDÉ et al. , al. , en prenant en compte les informations appor- 1976), ont été fréquemment - mais erronément - tées par l'association des ammonites, foraminifè- assimilées aux trois sous-étages du Turonien et res, ostracodes et nannofossiles. Cet essai a été corrélées entre elles de la façon suivante, soit en considérablement précisé dans la synthèse sur le reprenant la nomenclature actuelle, du haut vers stratotype publiée récemment aux éditions du le bas : Muséum (AMÉDRO , MATRION et ROBASZYNSKI , co-

= Tuffeau Jaune de ords., 2018) et le lecteur intéressé est convié à Sables de Saint-Hilaire = Turonien supérieur ; Touraine se reporter à ce travail. La Figure 5 résume ce Tuffeau de Saumur = Tuffeau de Bourré = Turonien moyen ; que pourraient être les relations géométriques Tuffeau des Ardilliers = Craie d'Amboise = Turonien inférieur ; entre les formations présentes dans le stratotype du Turonien, dans l'état actuel des connaissan- alors qu'en réalité, il faut voir les correspon- ces. Le Tuffeau Jaune de Touraine est superposé dances suivantes : au Tuffeau de Bourré, tandis qu'en dessous, le

SAUMUROIS TOURAINE Tuffeau de Saumur passe par changement latéral Sables de St- = Tuffeau Jaune de Turonien moyen (Tm 3 p.p. ) Hilaire Touraine et supérieur de faciès à la moitié supérieure de la Craie d'Am- (absence de boise, ceci après examen des contenus macro- et Tuffeau de Bourré Turonien moyen (Tm 3) dépôt) micropaléontologiques. Tuffeau de = Craie d'Amboise Turonien moyen (Tm1 + Tm Saumur (partie sup.) 2) Tuffeau des = Craie d'Amboise Turonien inférieur Ardilliers (partie inf.)

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En ce qui concerne la ré- partition des faunes d'ammo- nites, dans le Saumurois, le Tuffeau des Ardilliers et le Tuffeau de Saumur qui le surmonte permettent d'ap- préhender dans une succes- sion continue la superposition de trois zones, du bas vers le haut les zones à Mammites nodosoides (Turonien infé- rieur), à Kamerunoceras tu- roniense (Turonien moyen, Tm 1) et à Romaniceras kal- lesi (Turonien moyen, Tm 2). C'est d'ailleurs ici, dans le Saumurois, qu'ont été créées les zones à K. turoniense et à R. kallesi suite à la récolte par le Dr Guy BADILLET de plus d'un millier d'ammonites en Figure 6 : Localisation géographique des principaux affleurements turoniens place, le plus souvent dans visibles entre Richelieu et la confluence Vienne/Creuse (Indre-et-Loire). les anciennes carrières sou- Geographical location of the main Turonian outcrops between Richelieu and terraines de tuffeau (AMÉDRO the Vienne-Creuse junction (Indre-et-Loire department). & BADILLET , 1978, 1982). Dans le nord de la Touraine, les affleurements le Tuffeau Jaune de Touraine se trouve en super- visibles dans les coteaux situés le long des val- position directe avec la zone à R. ornatissimum lées de la Loire entre Langeais et Amboise et du du Tuffeau de Bourré. Les choses ne sont pas Cher entre Tours, Montrichard et Noyers-sur-Cher aussi simples. L'association à Romaniceras orna- sont en revanche beaucoup plus pauvres en am- tissimum et Collignoniceras papale du Tuffeau de monites. La Craie d'Amboise n'affleure quasiment Bourré est connue dans le coteau de Bourré- pas. Le Tuffeau de Bourré est "excessivement Montrichard jusque 3 m sous la limite supérieure peu fossilifère, et malgré les milliers de mètres de la formation, aucune cave n'étant creusée cubes extraits chaque année, c'est à peine si les dans les derniers mètres du Tuffeau de Bourré en ouvriers peuvent recueillir quelques exemplaires raison de la présence de très nombreux chenards de céphalopodes" (GROSSOUVRE , 1901). Seule une qui forment alors de véritables rognons décimé- centaine de spécimens sont connus de la forma- triques dont la plupart sont entièrement silicifiés tion, toutes collections confondues. L'association et équivalents à des silex. Au-dessus, les premiè- extraite du Tuffeau de Bourré a néanmoins per- res ammonites bien localisées stratigraphique- mis à GROSSOUVRE (1889, 1901) de définir ici la ment dans le Tuffeau Jaune de Touraine provien- troisième zone d'ammonites du Turonien moyen nent du plafond des carrières souterraines de à Romaniceras ornatissimum (Tm 3) . Les ammo- Saint-Avertin dans l'agglomération de Tours, à la nites sont encore plus rares dans le Tuffeau Jau- limite supérieure des couches de tempêtes (AMÉ - ne de Touraine. Seuls 32 spécimens ont été in- DRO , MATRION & ROBASZYNSKI , coords., 2018). Il ventoriés dans l'aire stratotypique par AMÉDRO , s'agit de Lewesiceras mantelli C.W. WRIGHT & E.V. MATRION & ROBASZYNSKI (coords., 2018), tous ca- WRIGHT , 1951, et de Romaniceras (R.) deveria- ractéristiques de la première zone du Turonien num (ORBIGNY , 1841) du Turonien supérieur . Les supérieur à Romaniceras deverianum , mais seu- 2,50 m inférieurs du Tuffeau Jaune de Touraine, lement avec 18 spécimens de l'espèce index. Des correspondant à des niveaux de tempêtes, n'ont récoltes effectuées à la périphérie du stratotype, pas livré d'ammonites. dans les vallées du Loir et de l'Indre, démontrent En définitive, un intervalle de 5 à 6 mètres si- néanmoins que la seconde zone d'ammonites du tué à cheval sur la limite Tuffeau de Bourré-Tuf- Turonien supérieur, à Subprionocyclus bravaisia- feau Jaune de Touraine, dans lequel aucune am- nus (dont S. neptuni est un synonyme junior), monite n'a été recueillie à notre connaissance, est également représentée dans les derniers mè- sépare les zones d'ammonites à Romaniceras or- tres de la formation (GROSSOUVRE , 1889 ; JARVIS & natissimum (Tm 3) et à R. deverianum dans la GALE , 1984 ; KENNEDY et al. , 1984). Touraine septentrionale. C'est justement dans La lecture de ce paragraphe pourrait suggérer cet intervalle que se situent les récoltes réali- que, le long des vallées de la Loire et du Cher, sées en Touraine méridionale aux alentours de la c'est-à-dire dans la Touraine septentrionale, la confluence Vienne-Creuse. zone à Romaniceras deverianum identifiée dans

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3. Lithologie et faunes d'ammonites La tranchée LGV de Marigny-Marmande de part et d'autre de la limite Tuffeau (Indre-et-Loire) Cet affleurement éphémère est resté visible de Bourré-Tuffeau Jaune de Touraine durant les années 2013 et 2014. Du bas vers le en Touraine méridionale haut, cinq unités lithostratigraphiques ayant va- (F.A., P.F., H.CH., F.R., B.M.) leur de lits (beds) suivant la nomenclature définie dans le Guide stratigraphique international (HED - Toutes les localités citées dans la suite du tex- BERG , 1976) sont distinguées (Fig. 7) : te sont reportées sur les Figures 4 et 6. Les observations présentées ci-dessous résul- Tuffeau de Bourré tent d'une mission réalisée dans le secteur com- Unité 1 - (vue sur 7,50 m) : tuffeau gris- pris entre Richelieu et la confluence Vienne-Creu- blanc, fin, tendre, contenant une faible proportion se en septembre 2018 (F.A. et F.R. avec le sou- d'argile, comparable par son faciès au tuffeau tien de B.M et P.F.), mais aussi de notes de ter- sans chenards exploité durant plusieurs siècles en rain prises en 2013 et 2014 dans plusieurs tran- Touraine septentrionale dans le coteau de Bour- chées de la "Ligne ferroviaire à Grande Vitesse" ré-Montrichard. À la base de l'unité 1, un ensem- (LGV) Sud-Europe-Atlantique situées au nord de ble de deux lits d'exogyres de grande taille (6 à Châtellerault (H.CH. et P.F.). Trois affleurements 10 cm) appartenant à l'espèce Rhynchostreon échelonnés sur une distance de 4,5 km entre les suborbiculatum (LAMARCK , 1801) [= Exogyra co- localités de Marigny-Marmande et de Séligny (In- lumba ], distants l'un de l'autre d'1 m, inclus dans dre-et-Loire) recoupent les mêmes niveaux : la un tuffeau tendre, constitue un excellent niveau carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", la repère. Quelques petits pycnodontes et de nom- tranchée de la LGV Sud-Europe-Atlantique sise breuses serpules sont présents dans ce mètre in- également à Marigny-Marmande et localisée à férieur. Les moules internes de fossiles sont fré- 600 m au sud-est de la carrière citée ci-dessus, quents dans le reste de l'intervalle avec des et enfin la carrière "des Bruns de Séligny". gastéropodes, des bivalves, des nautiles et sur- À la fin des années 1990, la carrière "des tout, entre 5,00 m et 7,50 m, de nombreux petits Bruns de Marigny-Marmande" était un ensemble oursins irréguliers rapportés à l'espèce Linthia de petites carrières abandonnées et embroussail- verneuilli (DESOR in AGASSIZ & DESOR , 1847) [dé- lées. Au début des années 2000, la société Morin termination Didier NÉRAUDEAU ] avec un niveau d'a- a repris le site et réuni toutes ces anciennes car- bondance à 5,00 m où ils sont jointifs. L'intervalle rières en une seule vaste carrière à ciel ouvert 2,50 m-7,50 m a livré plusieurs ammonites in- d'une surface d'une vingtaine d'hectares, avec un cluant : Lewesiceras peramplum (MANTELL , 1822) front de taille d'environ trois mètres. Plusieurs et Collignoniceras canthus (ORBIGNY , 1856). À 15 centaines de milliers de mètres cubes de roches km au nord-est des affleurements de Marigny- ont été extraits comme matériaux de remblai. Marmande, une autre tranchée de la LGV Sud-Eu- Puis l'exploitation a cessé en 2017 et la carrière rope-Atlantique entaille le même niveau de tuf- s'est végétalisée courant 2018. Mais celle-ci vient feau gris-blanc au lieu-dit Villière sur le territoire à nouveau de changer de propriétaire ce qui lais- de la commune de Maillé. La succession lithologi- se envisager une reprise de l'activité. La tranchée que est identique et l'on y retrouve le niveau re- ferroviaire de la LGV est quant à elle aujourd'hui père constitué par le double lit d'exogyres de entièrement végétalisée et inaccessible. Enfin la grande taille. L'intérêt de cet affleurement est petite carrière "des Bruns de Séligny" est tou- d'avoir livré un très bel exemplaire de Romanice- jours visible, mais semble exploitée seulement de ras (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864) façon ponctuelle lors de besoins locaux en maté- quelques mètres sous le double lit d'exogyres ; riaux de remblai. Ces trois affleurements font Unité 2 - (2,50 m) : enchevêtrement de mou- l'objet d'une description lithologique détaillée les internes de fossiles (bivalves et gastéropodes dans une publication séparée qui prend en comp- essentiellement) inclus dans un tuffeau un peu te d'autres coupes situées sur un axe nord-sud grossier et surtout très cimenté, voire cohérent. allant de Bourgueil au nord à Châtellerault au sud Parmi les macrofossiles, on observe de nombreux en passant par Chinon et Loudun (AMÉDRO et al. , bryozoaires, des polypiers solitaires, des gastéro- in prép.). podes dont Pleurotomaria gallieni ORBIGNY , 1850, Le versant sud-est de la tranchée LGV de Ma- et des bivalves incluant Pterotrigonia scabra (LA- rigny-Marmande, qui recoupe la succession litho- MARCK , 1819), Granocardium productum (J. de C. logique la plus importante de part et d'autre de la SOWERBY , 1832), Arca (Cucullaea) ligeriensis ORBI - limite Tuffeau de Bourré-Tuffeau Jaune de Tourai- GNY , 1843, etc. Des ammonites sont également ne (sur une hauteur de 17,50 m), est pris comme présentes avec : Collignoniceras turoniense (SOR - référence. NAY , 1951), C. canthus (ORBIGNY , 1856), C. badil-

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leti AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. et C. hourqueigi AMÉ - DRO & CHÂTELIER sp. nov. La limite supérieure de ce ni- veau condensé est une sur- face d'érosion et les 0,30 m supérieurs, abondam- ment bioturbés et durcis, présentent la morphologie d'un firmground ; Unité 3 - (0,70 m à 0,80 m) : tuffeau blanc-jaunâtre incluant de nombreux che- nards (concrétions partiel- lement silicifiées) marron foncé à noir, qui correspon- dent à des surfaces d'omis- sion dont les bioturbations sont plus ou moins silici- fiées. Dans certains cas, il s'agit même de véritables silex, entièrement silicifiés. Le tuffeau contient égale- ment des pycnodontes d'un demi-centimètre à un cen- timètre ; Unité 4 - (1,50 m dans la tranchée de la LGV, se Figure 7 : Coupe de la tranchée de la Ligne de chemin de fer à Grande Vitesse réduisant à 0,35 m à 800 (LGV) à Marigny-Marmande (Indre-et-Loire) et répartition verticale des ammoni- m au nord-ouest dans la tes au sommet du Tuffeau de Bourré et à la base du Tuffeau Jaune de Touraine "carrière des Bruns de Ma- dans les affleurements de Marigny-Marmande (carrière "des Bruns" et tranchée rigny-Marmande") : tuffeau de la LGV) et de Séligny. Log of the recent railcutting for the LGV (highspeed train line) near Marigny-Mar- beige, tendre, voire friable, mande (Indre-et-Loire department) and vertical distribution of the ammonite contenant probablement species collected from the higher part of the Tuffeau de Bourré Formation till the une faible proportion d'ar- base of the Tuffeau Jaune de Touraine Formation. Outcrops at Marigny-Marman- gile. Cette unité lithologi- de ("Bruns" disused quarry and LGV railcutting) and at Séligny. que inclut plusieurs bancs contenant probablement une faible proportion vue sédimentologique, ce calcaire est constitué d'argile. Cette unité lithologique inclut plusieurs de fines strates onduleuses ou à litage oblique bancs décimétriques de concrétions carbonatées correspondant à des dépôts de tempêtes ou tem- très cohérentes qui sont vraisemblablement des pestites. Localement, certaines couches de tem- surfaces d'omission abondamment bioturbées et pêtes sont silicifiées et forment des dalles épais- partiellement durcies. De très nombreuses petites ses de 5 à 10 cm, dont la taille peut atteindre la- huîtres centimétriques rapportées à l'espèce Pyc- téralement plusieurs mètres. De nombreux mou- nodonta (Phygraea) eburnea (COQUAND , 1869) les internes de macrofossiles sont présents sur sont disséminées à travers toute la couche, ac- toute la hauteur de la couche, en particulier des compagnées d'autres bivalves ( Cardium , Cucul- éponges : Siphonia et Jerea ; des bryozoaires, leae , etc. ). Au sommet, on observe un lit pluridé- des oursins : Linthia verneuilli (DESOR in AGASSIZ cimétrique de concrétions marron très dures. La & DESOR , 1847), Nucleopygus et Phymosoma , des limite supérieure de l'unité est une surface d'éro- bivalves : Pterotrigonia scabra (LAMARCK , 1819), sion onduleuse ferruginisée. La seule ammonite Granocardium productum (J. de C. SOWERBY , recueillie ici est un Lewesiceras peramplum ; 1832), Arca (Cucullaea) ligeriensis ORBIGNY , 1843, Cytherea uniformis DUJARDIN , 1837, des gastéro- Tuffeau Jaune de Touraine podes, des nautiles : Eutrephoceras sublaeviga- Unité 5 - (vue sur 5 m) : calcaire légèrement tum (ORBIGNY , 1850) et des ammonites, en particu- gréseux, finement micacé, jaunâtre, cimenté, co- lier dans les 2 m inférieurs : Romaniceras (Roma- hérent mais non durci, bioturbé avec de nom- niceras) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. breux terriers de type Gyrolithes. Quelques che- Par comparaison avec les coupes décrites ré- nards décimétriques gris, passant de façon pro- cemment le long de la vallée du Cher à Bourré- gressive mais rapide au sédiment encaissant, Montrichard (AMÉDRO , MATRION & ROBASZYNSKI , co- sont épars dans le sédiment. Des surfaces cou- ords., 2018), l'unité 1 correspond à la couche f vertes d'un enduit sableux marquent l'existence du Tuffeau de Bourré dans la localité type, c'est- de quelques arrêts de sédimentation. Au point de à-dire au tuffeau homogène sans chenards dans

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lequel ont été creusées la plupart des carrières Unité 3. Aucune ammonite n'a été recueillie souterraines ayant fourni les pierres de taille, jusqu'à présent dans cette unité lithologique. nommées des "bourrés". Les unités 2 à 4 sont Unité 4. Les trois seules ammonites collectées corrélées avec la couche e du coteau de Bourré, au sein de l'unité 4 sont l'holotype de Romanice- tuffeau à chenards abondants au sommet duquel ras (Romaniceras) marigniacum AMÉDRO & CHÂTE - on commence à observer quelques niveaux de LIER sp. nov., recueilli 0,35 m sous le sommet de tempêtes (sommet du Tuffeau de Bourré). L'unité la formation, un second spécimen appartenant à 5 équivaut quant à elle à la couche d perchée au la même espèce et un moule interne de Lewesi- sommet de la falaise du coteau de Bourré-Montri- ceras peramplum (MANTELL , 1822). chard, constituée de tempestites et de silex en Tuffeau Jaune de Touraine (couches de tem- dalles (base du Tuffeau Jaune de Touraine). pêtes) Les récoltes d'ammonites Unité 5. Les 112 ammonites recueillies dans La mise en commun des récoltes réalisées l'unité se répartissent en Romaniceras (Yubarice- entre 2010 et 2018 dans la carrière "des Bruns ras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864) environ 40 de Marigny-Marmande", dans la tranchée de la exemplaires, Romaniceras (Romaniceras) mari- LGV Sud-Europe-Atlantique de Marigny-Marman- gniacum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. environ 60 de et de la carrière "des Bruns de Séligny" (col- ex., Masiaposites cf. kennedyi AMÉDRO & DEVAL - lections Hervé CHÂTELIER , Émile HOURQUEIG et Pa- QUE , 2014 3 ex., Collignoniceras woollgari regula- trice FERCHAUD ) nous permet de disposer d'un ma- re (HAAS , 1946) 3 ex., C. turoniense (SORNAY , tériel conséquent représenté par près de 170 am- 1951) 1 ex., et Collignoniceras vigennum AMÉDRO monites : 57 du sommet du Tuffeau de Bourré et & CHÂTELIER sp. nov. 5 ex. 112 de la base du Tuffeau Jaune de Touraine. Par L'examen du tableau de répartition verticale comparaison, à peine une centaine d'ammonites des espèces présenté dans la Figure 7 montre la étaient connues jusqu'à aujourd'hui dans le Tuf- superposition de trois associations d'ammonites. feau de Bourré de la vallée du Cher, toutes col- La première est celle recueillie dans l'unité 1. lections confondues, malgré le creusement de Malgré le nombre restreint de spécimens en notre plusieurs centaines de kilomètres de galeries sou- possession, la faune est la même que celle prove- terraines et l'extraction de centaines de millions nant des caves creusées dans le coteau de Bour- de mètres cubes de tuffeau dans le coteau entre ré-Montrichard où est définie la zone d'ammoni- Bourré et Montrichard. Et seuls 32 spécimens tes à Romaniceras ornatissimum. étaient répertoriés dans le Tuffeau Jaune de Tou- La seconde association, extraite de l'unité 2, raine au sein de l'aire stratotypique. comporte des éléments communs avec celle con- Du bas vers le haut, la répartition verticale du nue à Bourré : Lewesiceras peramplum , Romani- matériel s'établit comme suit : ceras (Y.) ornatissimum , Collignoniceras woollgari Tuffeau de Bourré (partie moyenne de la regulare , C. canthus et C. turoniense , d'où son formation) attribution à la zone à R. ornatissimum. En Unité 1. Les ammonites sont occasionnelles revanche, la population de Collignoniceras se di- dans l'unité 1. Les six spécimens récoltés sont versifie avec apparition de deux nouvelles espè- Lewesiceras peramplum (MANTELL , 1822) 2 exem- ces : Collignoniceras badilleti et C. hourqueigi. À plaires, Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum l'inverse, C. papale qui représente un tiers des (STOLICZKA , 1864) 1 ex. et Collignoniceras can- récoltes à Bourré est ici totalement absent. thus (ORBIGNY , 1856) 3 ex. On se trouve dans l'é- Enfin la troisième association, contenue dans quivalent latéral des niveaux exploités depuis la les unités 4 et surtout 5, évolue encore avec un Renaissance dans le coteau de Bourré-Montri- second renouvellement de la population d'ammo- chard et la faune y est identique. nites. On retrouve l'espèce index de la zone à Ro- maniceras ornatissimum , accompagnée de deux Tuffeau de Bourré (sommet de la formation) autres taxons connus précédemment : Collignoni- Unité 2. Le caractère condensé du niveau ex- ceras woollgari regulare et C. turoniense. En re- plique sa concentration en macrofaune et en par- vanche, trois espèces de Collignoniceras sem- ticulier en ammonites. Les 48 ammonites comp- blent avoir disparu : C. canthus , C. badilleti et C. tabilisées se répartissent en Lewesiceras peram- hourqueigi , tandis que trois autres taxons appar- plum (MANTELL , 1822) 1 exemplaire, Romaniceras tenant à des genres différents apparaissent : Ro- (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA, 1864) 1 maniceras (R.) marigniacum , Masiaposites cf. ex., Collignoniceras woollgari regulare (HAAS , kennedyi et Collignoniceras vigennum. 1946) 7 ex., C. canthus (ORBIGNY , 1856) 3 ex., C. turoniense (SORNAY , 1951) 15 ex., C. hourqueigi AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. 8 ex., C. badilleti AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. 7 ex., Collignoniceras sp. A 4 ex. et Collignoniceras spp. 2 ex.

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4. La zone d'ammonites 5. Les nouveautés à Romaniceras ornatissimum dans la zone d'ammonites et ses acceptions successives (F.A.) à Romaniceras ornatissimum La zone d'ammonites à Romaniceras ornatissi- en Touraine méridionale mum a été créée par GROSSOUVRE en 1901 (Fig. 3) (F.A., H.CH., P.F.) sous le nom de zone à Acanthoceras ornatissi- mum à partir de l'association d'ammonites extrai- L'association d'ammonites recueillie au te du Tuffeau de Poncé dans la vallée du Loir sommet du Tuffeau de Bourré à la confluen- (Sarthe). Celle-ci inclut les espèces suivantes, ci- ce Vienne-Creuse (Indre-et-Loire) diffère de tées sous les dénomination et graphie de l'épo- celle connue dans les parties inférieure et que : " Neoptychites (?) peramplus MANTELL , Acan- moyenne de la formation à Bourré-Montri- thoceras ornatissimum STOLICZKA , Pseudotissotia chard (Loir-et-Cher). Gallienei d'ORBIGNY et Prionotropis Woolgari MAN - Comme déjà indiqué, les ammonites recueil- lies au XIX e siècle en Touraine septentrionale TELL ". dans les caves creusées au sein du coteau de En même temps, GROSSOUVRE reconnaît une autre zone à Acanthoceras Bizeti en prenant en Bourré-Montrichard proviennent des parties infé- compte la faune d'ammonites contenue dans le rieure et moyenne du Tuffeau de Bourré. La par- Tuffeau de Bourré dans la vallée du Cher (Loir-et- tie supérieure de la formation, perchée au som- Cher) et dont l'inventaire apparaît comme suit : met du coteau est le plus souvent inaccessible le "Neoptychites peramplus , Acanthoceras Bizeti sp. long de la vallée du Cher. Elle contient également nov. et Prionotropis papalis d'ORBIGNY ". de nombreux chenards et aucune cave n'y est Depuis la révision des espèces européennes localisée. Seules quelques entrées de caves dé- pourvues de galeries existent à Montrichard et de Romaniceras par KENNEDY et al. (1980a), il est aujourd'hui clairement démontré que Romanice- une chambre d'observation de la voie ferrée ras deverioides (GROSSOUVRE , 1889) et Romanice- Tours-Vierzon à Bourré. L'inventaire actuel de la ras Bizeti GROSSOUVRE , 1901) sont des synonymes faune d'ammonites recueillie dans la localité-type juniors de Romaniceras (Yubariceras) ornatissi- du Tuffeau de Bourré comprend Lewesiceras pe- ANTELL mum (STOLICZKA , 1864). En conséquence, et mal- ramplum (M , 1822), Romaniceras (Y.) or- gré une légère différence dans la composition des natissimum (STOLICZKA , 1864) (index de la zone associations, les Tuffeaux de Poncé et de Bourré éponyme), Collignoniceras woollgari regulare sont attribués à la même zone d'ammonites à R. (HAAS , 1946), C. papale (ORBIGNY , 1841), C. turo- niense (SORNAY , 1951), C. canthus (ORBIGNY , ornatissimum (HANCOCK et al. , 1977 ; KENNEDY et al. , 1983) . La présence de Pseudotissotia dans le 1856), C. carolinum (ORBIGNY , 1841) et Trago- Tuffeau de Poncé, des ammonites bien connues desmoceras mauryae KENNEDY & C.W. WRIGHT , dans le Turonien inférieur de la marge sud de la 1981 . Au sein de cette association, deux espèces Téthys (ZABORSKI , 1987, 1990 ; AMÉDRO et al. , représentent chacune un peu plus d'un tiers des 1996), et leur absence dans le Tuffeau de Bourré, récoltes : R. ornatissimum et C. papale (AMÉDRO , suggèrent que le Tuffeau de Poncé pourrait être MATRION & ROBASZYNSKI , coords., 2018). légèrement plus ancien que le Tuffeau de Bourré. Si l'on se dirige maintenant vers la Touraine Un second argument s'accordant avec cette inter- méridionale, les 48 ammonites provenant du prétation est l'existence de fortes affinités entre sommet du Tuffeau de Bourré à Marigny-Mar- Collignoniceras papale , C. turoniense et C. can- mande et à Séligny (lit 2) se répartissent de la thus du Tuffeau de Bourré et l'espèce Collignoni- façon suivante : Lewesiceras peramplum (MAN - TELL ceras uchauxiense AMÉDRO & DEVALQUE , 2014, ca- , 1822) 1 exemplaire, Romaniceras (Yubarice- ractéristique de la zone suivante à Romaniceras ras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864) 1 ex., Colli- mexicanum du Massif d'Uchaux (Vaucluse). gnoniceras woollgari regulare (HAAS , 1956) 7 ex., C. canthus (ORBIGNY , 1856) 3 ex., C. turoniense (SORNAY , 1951) 15 ex., C. hourqueigi AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. 8 ex., C. badilleti AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. 7 ex., Collignoniceras sp. A 4 ex. et Collignoniceras spp. 2 ex. On se trouve également dans la zone à R. ornatissimum , avec cependant deux différences par rapport à l'asso- ciation connue dans le coteau de Bourré-Montri- chard. Il s'agit premièrement de la rareté de l'in- dex de zone, connu par un seul exemplaire, et deuxièmement de l'absence, au moins apparente, de Collignoniceras papale . L'espèce dominante est ici Collignoniceras turoniense qui représente un tiers des récoltes . Tout en étant dans la même

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zone d'ammonite à Romaniceras ornatissimum Marigny-Marmande est une carrière à ciel ouvert, (Turonien moyen Tm 3), il semble que les ni- dans laquelle les tempestites ont été exploitées veaux recoupés dans le Tuffeau de Bourré à Mari- comme matériau de remblai sur une hauteur de gny-Marmande et à Séligny occupent une posi- 3 m et une surface d'une vingtaine d'hectares. tion stratigraphique un peu plus élevée que ceux Plusieurs centaines de milliers de mètres cubes des caves creusées dans le coteau de Bourré- de roche ont été extraits, qui ont fourni seule- Montrichard. On se trouve dans les quelques mè- ment une centaine d'exemplaires d'ammonites. tres sommitaux du Tuffeau de Bourré qui n'ont Tandis qu'à Bourré et à Montrichard, les premiers pas fourni d'ammonites dans les vallées du Cher mètres du Tuffeau Jaune de Touraine sont per- et de la Loire. chés au sommet du coteau et le plus souvent inaccessibles. À notre connaissance, seules deux Les couches de tempêtes situées à la base caves, aujourd'hui fermées, ont eté creusées du Tuffeau Jaune de Touraine en Touraine dans les tempestites à Montrichard et une cham- méridionale contiennent une association bre d'observation du trafic ferroviaire à Bourré. d'ammonites inédite. La probabilité de trouver des ammonites dans ces La dernière nouveauté apportée par cette étu- conditions est extrêmement faible. de, et non la moindre, est la découverte en Tou- raine méridionale, à la limite supérieure du Tuf- 6. Paléontologie systématique : feau de Bourré (lit 4) et surtout dans les couches de tempêtes situées à la base du Tuffeau Jaune description des ammonites de Touraine (lit 5), d'une nouvelle espèce d'am- (F.A., H.CH.) monite, Romaniceras (R.) marigniacum , repré- Le matériel décrit ci-dessous est issu des col- sentée par environ 60 exemplaires., accompa- lections d'Hervé CHÂTELIER (H.CH.), Patrice FER - gnée de Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum CHAUD (P.F.) et Émile HOURQUEIG (É.H.). Les types environ 40 ex., Masiaposites cf. kennedyi 3 ex., et figurés (originaux et moulages) seront déposés Collignoniceras woollgari regulare 3 ex., C. turo- durant le premier semestre 2020 dans les col- niense 1 ex. et Collignoniceras vigennum 5 ex. lections de l'Institut de Géologie de l'Université Un biohorizon à Romaniceras marigniacum de Rennes 1 (IGR) suivant la recommandation de sp. nov. est reconnu au sommet de la zone à la Commission internationale de nomenclature Romaniceras ornatissimum (Tm 3 sommi- zoologique. Les numéros indiqués (IGR-94958 à tal). IGR-94998) sont ceux du catalogue de l'Institut. Faut-il maintenant créer une nouvelle zone La classification utilisée est celle du Treatise d'ammonite à R. marigniacum ? Pour l'instant, on Invertebrate Paleontology (C.W. WRIGHT , l'espèce n'a été décelée que dans une seule loca- 1996) qui sert de référence mondiale pour les lité. De plus, malgré son abondance, elle est as- ammonites. sociée à R. ornatissimum toujours fréquent. C'est la raison pour laquelle, en suivant le conseil for- Ordre ZITTEL , 1884 mulé par C.W. WRIGHT en 1979 "The multiplica- Sous-ordre HYATT , 1889 tion of zonal names based on limited evidence is Superfamille Desmoceratoidea to be avoided", nous préférons ne reconnaître au- ZITTEL , 1895 jourd'hui qu'un simple biohorizon à Romaniceras (R.) marigniacum marquant le sommet de la zone Famille Pachydiscidae SPATH , 1922 à R. ornatissimum. Toutefois, précisons que la Genre Lewesiceras SPATH , 1939 base du biohorizon à R. marigniacum ne coïncide Espèce-type : Ammonites peramplus MANTELL , pas avec la limite inférieure du Tuffeau Jaune de 1822, par désignation originale. Touraine, mais se situe à l'extrême sommet du Lewesiceras peramplum Tuffeau de Bourré dans la mesure où la première occurrence de l'espèce est observée dans le lit 4 (MANTELL , 1822) de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", Non figuré

0,35 m sous la limite entre les deux formations. 1822 Ammonites peramplus MANTELL , p. 200. Pour terminer, quelles raisons pourraient ex- 1981 Lewesiceras peramplum (MANTELL ) ; C.W. WRIGHT pliquer la non reconnaissance jusqu'à présent de & KENNEDY , p. 29, Figs. 9-12 ; Pl. 2, figs. 1-3 ; Pl. 3 l'horizon à R. marigniacum dans la Touraine sep- (avec synonymie). tentrionale : un non dépôt dans les vallées de la 1981 Lewesiceras peramplum (MANTELL ) ; KENNEDY & Loire et du Cher, un environnement marin défa- C.W. WRIGHT , p. 495, Figs. 1, 2 A-B ; Pl. 74 ; Pl. 75, vorable dans certaines aires de sédimentation, ou figs. 1-7. 2014 Lewesiceras peramplum (MANTELL ) ; AMÉDRO & un manque de récolte ? La continuité des couches DEVALQUE , p. 133, Pl. 12, figs. 1-2 ; Pl. 16, fig. 2 (avec de tempêtes entre la Touraine septentrionale et synonymie additionnelle). méridionale rend la première hypothèse peu pro- 2018 Lewesiceras peramplum (MANTELL ) ; AMÉDRO & bable. Des différences d'environnement sont pos- MATRION , p. 192, Figs. 128 A, 131 A. sibles. Mais l'explication la plus plausible est 2019 Lewesiceras peramplum (MANTELL ) ; KENNEDY & peut-être simplement liée aux conditions de ré- KAPLAN , p. 35, Pl. 7, figs. 3, 9-10, 17 ; Pls. 8-11 ; Pl. colte du matériel. En effet, la carrière des Bruns à 13.

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Matériel : 4 exemplaires du sommet du Tuf- • les Romaniceras (Romaniceras) [à 9 rangées de feau de Bourré, répartis comme suit : 2 ex. (coll. tubercules] sont présents dans la seconde zo- H.CH. et coll. P.F.) de l'unité 1 dans la tranchée ne du Turonien moyen à R. (R.) kallesi (Tm de la LGV Sud-Europe-Atlantique de Marigny- 2), dans la quatrième à R. (R.) mexicanum Marmande, 1 ex. (coll. P.F.) de l'unité 2 dans la (Tm 4) et enfin dans la zone suivante à R. (R.) carrière "des Bruns de Marigny-Marmande" (In- deverianum située à la base du Turonien su- dre-et-Loire) et un exemplaire de l'unité 4 dans le périeur ; même gisement (coll. H.CH.). • les Romaniceras (Yubariceras) [à 11 rangées de Discussion : Lewesiceras peramplum est une tubercules] sont connus uniquement dans la espèce commune dans les tuffeaux et les craies troisième zone du Turonien moyen à R. (Y.) du bassin anglo-parisien, mais qui ne possède ornatissimum (Tm 3) . pas un grand intérêt biostratigraphique en raison Le Turonien européen comprend donc un in- de sa longue distribution verticale qui s'étend du tervalle dans lequel le sous-genre Romaniceras Turonien inférieur au sommet du Turonien moyen est absent (Tm 3), mais qui est en revanche ca- et couvre 5 zones d'ammonites. Les trois moules ractérisé par la présence du sous-genre Yubarice- internes recueillis au sommet du Tuffeau de ras ! Comment expliquer cette curiosité ? Bourré à Marigny-Marmande ont un diamètre La première explication pourrait être que la compris entre 20 et 25 cm et sont identiques aux présence des Romaniceras en Europe serait le ré- spécimens figurés par KENNEDY & C.W. WRIGHT sultat de migrations. Les associations successives (1981) et AMÉDRO & MATRION (2018) des Tuffeaux de Romaniceras connues en Europe seraient de Saumur et de Bourré. composées de faunes migrantes venues par Distribution : Turonien inférieur (zone à Mam- exemple du domaine téthysien et dépourvues de mites nodosoides ) et moyen ; Tuffeau des Ardil- liens phylétiques. Durant la zone à R. (Yubarice- liers (couche B) dans le Saumurois ; Tuffeau de ras) ornatissimum , les R. (Romaniceras) auraient Saumur (couches C, D et E) dans tout le Saumurois été absents dans nos régions, mais auraient vécu (Maine-et-Loire), ainsi qu'à Tourtenay (Deux- ailleurs. Un argument a priori en faveur de cette Sèvres), Loudun, Usseau et Sossay (Vienne) ; hypothèse est la récolte au nord du Mexique, Craie d'Amboise à Amboise (Indre-et-Loire) ; Tuf- dans la localité 17255 de l'état du Chihuahua, de feau de Bourré à Bourré-Montrichard (Loir-et- R. (Romaniceras) et R. (Yubariceras) associés Cher) et Marigny-Marmande (Indre-et-Loire). Dis- dans le même gisement. "The fauna came from tribution en dehors du stratotype : France, Angle- concretions in the Boquillas Formation and is as terre, Allemagne, République tchèque et Tunisie. follows : Puzosia (Puzosia) serratocarinata sp. nov., Prionocyclus hyatti (STANTON , 1894), Roma- Superfamille niceras (Romaniceras) mexicanum (JONES , 1938), GROSSOUVRE , 1894 Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLIC - Famille ZKA , 1864), Spathites (Spathites) coahuilensis GROSSOUVRE , 1894 (JONES , 1938) and S. (S.) puercoensis (HERRICK & Sous-famille JOHNSON , 1900)" (KENNEDY & COBBAN , 1988b). Il s'agit cependant d'une association réunissant des COOPER , 1978 ammonites d'âge différent. "This is a mixed as- Genre et sous-genre Romaniceras semblage with elements of both the Collignonice- SPATH , 1923 ras woollgari zone, regulare subzone ( e.g. R. (Y.) Espèce-type : Ammonites deverianus ORBIGNY , ornatissimum , S. (S.) coahuilensis ) and the suc- 1841, par désignation originale. ceding P. hyatti zone ( e.g. the index species, R. Discussion : deux sous-genres sont reconnus (R.) mexicanum and S. (S.) puercoensis )" (KEN - en Europe au sein du genre Romaniceras , diffé- NEDY & COBBAN , 1988b). La localité 14674 du Chi- renciés en fonction du nombre de rangées de tu- huahua a également livré des R. (Romaniceras) bercules portés par les côtes longues : R. (Roma- associés à des R. (Yubariceras) . "The collection niceras) SPATH , 1923, à 9 rangées et R. (Yubari- consists of Spathites (S.) puercoensis , Romanice- ceras) MATSUMOTO , SAITO & FUKADA , 1957, à 11 ras (R.) mexicanum , R. (Y.) kanei , R. (Y.) rey- rangées (KENNEDY , C.W. WRIGHT & HANCOCK , menti . The first two species indicate the Priono- 1980a). Les récoltes d'ammonites réalisées de- cyclus hyatti zone, Coilopoceras springeri subzo- puis plus d'un siècle dans les craies et tuffeaux ne, and are taken to date the other species" Bassin anglo-parisien, notamment par GROSSOU - (KENNEDY & COBBAN , 1988b). Une réserve doit là VRE (1889), HANCOCK et al. (1977), AMÉDRO & BA- aussi être formulée dans la mesure où ces obser- DILLET (1982), AMÉDRO et al. (1983), KENNEDY et al. vations sont fondées sur un matériel préservé (1980a, 1983), C.W. WRIGHT & KENNEDY (1981), dans les collections de l'U.S. Geological Survey à GALE (1996) et AMÉDRO , MATRION & ROBASZYNSKI Denver et réuni en 1926, à une époque où les ré- (coords., 2018), dans le sud-est de la France coltes n'étaient pas effectuées banc par banc (AMÉDRO & DEVALQUE , 2014) et enfin dans le nord comme aujourd'hui. Il est très possible que les de l'Espagne (WIESE , 1997) permettent aujour- deux derniers taxons, R. (Yubariceras) kanei et R. d'hui de bien connaitre la répartition verticale des (Yubariceras) reymenti , proviennent d'un horizon deux sous-genres à l'échelle européenne : légèrement différent .

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Figure 8 : La lignée Kamerunoceras ¶ Romaniceras et l'évolution "boomerang" des Romaniceras européens au Tu- ronien moyen. The phyletic line Kamerunoceras ¶ Romaniceras and the "boomerang" evolution of the European Romaniceras in the Middle Turonian. La seconde explication à l'absence de Romani- gues, on passe à R. (Romaniceras) kallesi à 9 ceras (Romaniceras) à 9 rangées de tubercules rangées, puis à R. (Yubariceras) ornatissimum à dans la zone à R. (Yubariceras) ornatissimum , 11 rangées, avant de revenir à 9 rangées chez R. plus plausible à notre avis, est que l'on se trouve (Romaniceras) marigniacum (Fig. 8). Des formes face à un exemple d'évolution "boomerang", transitionnelles entre Romaniceras kallesi et R. comparable à ce qui a été décrit à l'Albien, à la ornatissimum sont connues au sommet du Tuf- fois chez les inocérames (CRAMPTON & GALE , 2005) feau de Saumur à Montsoreau et à Loudun, com- et les ammonites (AMÉDRO et al. , 2014), avec me par exemple les spécimens illustrés par KEN - passage d'un morphotype A à un morphotype B, NEDY et al. (1980a ; Pl. 47, figs. 1-4), AMÉDRO puis retour au morphotype A de départ. Dans le (2009 ; Pl. 1, fig. 1 ; Pl. 2, fig. 2) et AMÉDRO , MA- cas présent, à partir de Kamerunoceras turonien- TRION & ROBASZYNSKI (coords., 2018 ; Fig. 137 A). se à 7 rangées de tubercules sur les côtes lon- Romaniceras marigniacum quant à lui, à côtes

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Figure 9 : Romaniceras (Romaniceras) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER , nov. sp., holotype , IGR-94970 (coll. P.F.), de la "carrière des Bruns de Marigny-Marmande" (lit 4), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital). Barre d'échelle = 2 cm. Romaniceras (Romaniceras) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER , nov. sp., holotype , IGR-94970 (coll. P.F.), from the "carrière des Bruns de Marigny-Marmande" (bed 4), Middle Turonian, Romaniceras ornatissimum zone, Romaniceras marigniacum biohorizon (highermost Tm 3). Scale bar = 2 cm. fortes et alternes, peut être considéré comme tes en Amérique du Nord confirmant ou infirmant la un R. ornatissimum ayant perdu deux rangées coexistence de Romaniceras (Romaniceras) et de de tubercules (les tubercules latéraux exter- Romaniceras (Yubariceras) , une position conserva- nes). L'évolution "boomerang" observée au sein trice est adoptée pour l'instant dans la mesure où des Romaniceras consiste en l'apparition suivie le regroupement des espèces à 11 rangées de tu- de la disparition des tubercules latéraux exter- bercules en un même sous-genre est pratique sur nes. Ceux-ci se développent lors de la filiation le plan taxonomique. R. (R.) kallesi ¶ R. (Y.) ornatissimum , puis dis- Romaniceras (Romaniceras) paraissent au cours de la transition R. (Y.) or- marigniacum natissimum ¶ R. (R.) marigniacum. Quel fac- AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. teur pourrait être à l'origine d'une telle instabili- té morphologique : génétique, environnemental Fig. 9 ; Pl. 1, fig. 2 ; Pl. 2, figs. 1-2, 4 ; ou autre ? La question reste pour l'instant sans Pl. 4, figs. 1-2, 4 ; Pl. 5, figs. 1-2 réponse. Types : l'holotype, IGR-94970 (coll. P.F.), a été Cette évolution Romaniceras ¶ Yubariceras recueilli 0,35 m sous le sommet du Tuffeau de Romaniceras pose la question de la réalité ¶ Bourré (unité 4) dans la carrière "des Bruns de Ma- taxonomique du sous-genre Yubariceras. Faut-il rigny-Marmande" (Indre-et-Loire). Il est préservé supprimer le sous-genre Yubariceras ? Proba- dans un tuffeau induré, indiquant sa récolte dans blement. Mais en attendant de nouvelles récol- un sommet de cycle, sous une surface d'omission

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et montre la présence d'une petite pycnodonte sein de la tranchée de la LGV de Marigny-Marman- dans le remplissage de la chambre d'habitation. de, coll. P.F. Le paratype, IGR-94962 (coll. H.CH.), pro- Origine du nom : de la localité de Marigny-Mar- vient quant à lui de la base du Tuffeau Jaune de mande (Indre-et-Loire), nommée Marigniacus au Touraine (lit 5) dans la même carrière. XII e siècle . Autre matériel : l'unité 4 de la carrière "des Diagnose : Coquille massive, à enroulement Bruns de Marigny-Marmande" a livré, en plus modérément évolute et section du tour épaisse, de l'holotype, un second exemplaire de R. (R.) subtrapézoïdale à subrectangulaire, sensiblement marigniacum , coll. P.F. Le reste du matériel, aussi large que haute. Sur les tours internes du soit une soixantaine de spécimens, provient des phragmocône, les côtes peuvent être légèrement couches de tempêtes situées à la base du Tuf- flexueuses, en particulier dans le cas des variants feau Jaune de Touraine (unité 5) dans le même les plus comprimés. Au stade adulte, les côtes, for- gisement, coll. H.CH., P.F. & É.H., ainsi qu'un tes et le plus souvent droites et radiales, sont typi- exemplaire, également dans l'unité 5, mais au quement alternativement longues et courtes. Les côtes primaires portent neuf rangées de tubercules. Tableau 1 : Dimensions de quelques Romaniceras (Romaniceras) marigniacum sp. nov. du Turonien moyen de Tou- raine méridionale. Dimensions of specimens of Romaniceras (Romaniceras) marigniacum sp. nov., figured or not, from middle Turonian strata of S Touraine.

Niveau Dimensions prises Rapports de récolte au niveau des côtes primaires (mm) D max D H E O H/D E/D O/D H/E

holotype Pl. 5, fig. 1 Unité 4 >146 122 57 62 32 47% 51% 26% 0,92 IGR-94970 P.F. 29 12 2018/2 M-M/LB non figuré Unité 4 196 196 82 61 42% 31%

162 73 70 49 45% 43% 30% 1,04

IGR-94959 Pl. 1, fig. 2 Unité 5 147 147 64 44 44% 30%

130 55 39 42% 30%

100 40 40 29 40% 40% 29% 1,00

IGR-94960 Pl. 2, fig. 1 Unité 5 216 203 82 86 65 40% 42% 32% 0,95 IGR-94961 Pl. 2, fig. 2 Unité 5 > 191 191 79 88 58 41% 46% 30% 0,90 paratype Pl. 2, fig. 4 Unité 5 163 163 67 51 41% 31% IGR-94962 148 60 78 47 41% 53% 32% 0,77

IGR-94966 Pl. 4, fig. 1 Unité 5 221 221 93 75 42% 34%

214 87 96 72 41% 45% 34% 0,91

IGR-94967 Pl. 4, fig. 2 Unité 5 >69 69 30 34 21 43% 49% 30% 0,88 IGR-94968 Pl. 4, fig. 4 Unité 5 137 137 65 28 47% 20%

113 58 59 24 51% 52% 21% 0,98

IGR-94971 Pl. 5, fig. 2 Unité 5 122 122 55 33 45% 27%

106 48 46 28 45% 43% 26% 1,04

H.CH. 1093 non figuré Unité 5 174 174 73 58 42% 33%

163 66 74 54 40% 45% 33% 0,89

H.CH. 1070 non figuré Unité 5 234 234 97 73 41% 31%

192 80 89 59 42% 46% 31% 0,90

maximum 234 51% 53% 34% 1,04

minimum 69 40% 40% 20% 0,77

moyenne 168 43% 46% 30% 0,93

moyenne 169 42% 46% 30% 0,91

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Description : Romaniceras (Romaniceras) ma- (O = 34 % du diamètre), à densité costale moins rigniacum est une espèce d'assez grande taille, élevée (15 côtes par demi-tour) et avec des tu- avec un diamètre moyen de 165 mm et des co- bercules ombilicaux et surtout latéraux plus dé- quilles pouvant atteindre 234 mm. L'enroulement veloppés. La section du tour est subtrapézoïdale est modérément évolute et la coquille massive avec une épaisseur maximale au niveau des avec une section du tour épaisse (rapport H/E de tubercules latéraux situés au tiers interne du la hauteur sur l'épaisseur du tour variant de 1,04 flanc. Les côtes longues portent neuf rangées de à 0,77, avec une moyenne s'établissant à 0,93). tubercules, ombilicaux, latéraux assez saillants et Il y a une grande variation dans la densité costa- arrondis, ventro-latéraux internes arrondis, le, de 23 à 36 côtes par tour. Les côtes sont sou- ventro-latéraux externes et siphonal un peu vent droites et radiales, mais peuvent aussi être moins arrondis, ces deux derniers tendant à être légèrement flexueuses, en particulier sur les très légèrement pincés dans le sens de tours internes des individus comprimés à côtes l'enroulement. Les côtes courtes naissent à des relativement fines et denses. Sur le dernier tour hauteurs variables, parfois près de la bordure de spire des spécimens adultes, les côtes, fortes, ombilicale, parfois plus haut, au tiers interne du sont typiquement alternativement longues et flanc. Le plus souvent, les côtes sont courtes. Aux stades moyen et adulte, le nombre alternativement longues et courtes. Sur la de rangées de tubercules s'élève à 9 : ombili- chambre d'habitation, la section du tour devient caux, latéraux, ventro-latéraux internes et exter- subrectangulaire. nes et siphonal. Le spécimen illustré Pl. 5, fig. 2, est compara- L'holotype, illustré Figure 9 et Pl. 5, fig. 1, est ble à l'holotype. Il s'agit d'un variant à côtes fi- un moule interne de 146 mm montrant le phrag- nes. Son intérêt est de montrer que la présence mocône et un tiers de tour de spire de la cham- de deux côtes intercalaires entre les côtes lon- bre d'habitation. L'enroulement est modérément gues est plus fréquente dans les formes compri- évolute (O = 26 % du diamétre). La coquille est mées que dans les formes épaisses. assez épaisse, avec une section du tour légère- L'exemplaire figuré Pl. 2, fig. 1, est un individu ment plus large que haute (rapport H/E = 0,92). complet de 216 mm de diamètre, à section mas- La section du tour intercostale est subovale, la sive, subrectangulaire. Sur les tours internes, les section costale subtrapézoidale, avec une bordure côtes apparaissent légèrement convexes vers ombilicale arrondie, une épaisseur maximale de l'avant, avec un point d'inflexion situé au niveau la coquille observée au niveau des tubercules la- du tubercule latéral. Deux côtes peuvent se suc- téraux situés au tiers interne du flanc, des flancs céder, mais le plus souvent, on observe une al- légèrement convexes et convergents et une ré- ternance régulière côte longue/côte courte. La ré- gion ventrale surélevée et arrondie. Il s'agit d'un gion ventrale montre la présence de cinq rangées variant densément costulé, avec 18 côtes par de- de tubercules arrondis qui restent visibles jus- mi-tour au diamètre de 81 mm. L'ornementation qu'au diamètre de 160 mm. Au-delà, les tubercu- est constituée de côtes longues, d'abord, faible- les disparaissent quasiment et la costulation l'em- ment flexueuses, puis droites, qui naissent sur le porte. rebord ombilical au niveau d'un petit tubercule al- Le spécimen photographié Pl. 4, fig. 1, est un longé radialement. Entre les côtes longues, on adulte de 221 mm de diamètre. Il s'agit d'une observe une, parfois deux côtes intercalaires qui forme plus robuste que l'holotype, à section du naissent à des hauteurs variables, souvent à mi- tour légèrement déprimée (H/E = 0,91), à den- flanc, parfois plus bas vers la bordure ombilicale. sité costale moins élevée (15 côtes par demi-tour Toutes les côtes primaires portent un petit tuber- sur le phragmocône) et avec des tubercules om- cule latéral, d'abord arrondi et en forme de bulle bilicaux et surtout latéraux plus développés. La jusqu'au diamètre d'environ 55 mm. Au-delà, il section du tour, subtrapézoïdale, présente le s'allonge radialement et finit par correspondre à maximum d'épaisseur au niveau des tubercules une inflexion de la côte. La région ventrale mon- latéraux situés au tiers interne du flanc. Les côtes tre la présence de cinq rangées de tubercules ar- longues portent neuf rangées de tubercules : om- rondis : siphonal, ventro-latéraux externes et bilicaux, latéraux assez saillants et arrondis, ven- ventro-latéraux internes à peu près équidistants tro-latéraux internes arrondis, ventro-latéraux les uns des autres. Au total, on compte neuf ran- externes et siphonal, ces deux derniers tendant à gées de tubercules : ombilicaux, latéraux, ventro- être légèrement pincés dans le sens de l'enroule- latéraux internes, ventro-latéraux externes et si- ment. Les côtes courtes naissent à des hauteurs phonal. Le dernier tour de spire, correspondant à variables, parfois près de la bordure ombilicale, la chambre d'habitation, est très mal préservé, parfois plus haut, au tiers interne du flanc. Le mais on observe toujours le même type d'orne- plus souvent, les côtes sont alternativement lon- mentation avec des tubercules ventro-latéraux gues et courtes. Sur la chambre d'habitation, la internes, ventro-latéraux externes et siphonal ar- section devient subrectangulaire. rondis. Les R. (R.) marigniacum , figurés Pl. 1, fig. 2 Le paratype (Pl. 2, fig. 4) est un variant plus (diamètre de 147 mm), Pl. 2, fig. 2 (diamètre robuste que l'holotype, à section du tour plus 191 mm), et Pl. 4, fig. 4 (diamètre 137 mm), épaisse (H/E = 0,77), à enroulement plus évolute correspondent tous à des coquilles adultes mon-

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trant une ornementation comparable à celle des indiqué par JONES (KENNEDY & COBBAN , 1988a). Il individus décrits ci-dessus. s'agit clairement d'un R. (Yubariceras) très pro- Le spécimen illustré Pl. 4, fig. 2, est spéciale- che, sinon synonyme, de R. (Y.) ornatissimum. ment intéressant en raison de son faible diamè- Le Romaniceras sp. aff. R. pseudodeverianum tre, 69 mm, permettant l'observation des tours (JIMBO , 1894) décrit et figuré par MATSUMOTO internes du phragmocône. La particularité de cet- (1959, p. 92, Pl. 27, fig. 1) du Turonien de Cali- te ammonite est de présenter un stade à 11 ran- fornie présente également à première vue quel- gées de tubercules jusqu'au diamètre de 47 mm. ques affinités avec notre matériel, mais en diffère La dernière côte sur laquelle 11 rangées de tu- par une majorité de côtes longues, tranchantes et bercules sont visibles est indiquée par une flèche. l'existence de larges espaces intercostaux conca- Au-delà, on ne compte plus que 9 rangées de tu- ves. Le type de R. (R.) pseudodeverianum , refi- bercules sur les côtes longues. Le passage d'une guré par KENNEDY et al. (1980a), est quant à lui ornementation à l'autre est obtenu par la dispari- très proche de R. (R.) kallesi (ZÁZVORKA , 1958) tion des tubercules latéraux externes. Sur le der- suivant MATSUMOTO & UCHIDA (1985). nier tour de spire visible, les tubercules ventro- En définitive, c'est avec Romaniceras (Yubari- latéraux internes sont arrondis, tandis que les tu- ceras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864) que les bercules ventro-latéraux externes et siphonal ont Romaniceras de Marigny-Marmande présentent le tendance à être légèrement pincés dans le sens plus d'affinités. À l'exception du nombre de ran- de l'enroulement. En ce qui concerne la costula- gées de tubercules, R. marigniacum (à 9 rangées tion, si la présence de côtes alternativement lon- de tubercules sur les côtes longues) et R. ornatis- gues et courtes reste la règle, on observe dans simum (à 11 rangées) sont des espèces très pro- un cas la succession de deux côtes longues et ches morphologiquement, toutes deux caractéri- dans un autre cas la présence de deux intercalai- sées par une section du tour épaisse et le déve- res entre les côtes longues. loppement de côtes fortes, le plus souvent alter- Discussion : La conservation souvent médiocre nativement longues et courtes. La principale dif- du matériel n'a pas facilité son identification et férence entre les deux taxons est l'absence de tu- c'est seulement après avoir réexaminé notre pro- bercules latéraux externes chez R. (R.) marignia- pre collection qui inclut de nombreux Romanice- cum. Même s'il ne s'agit pas d'un critère absolu, ras kallesi , ornatissimum , mexicanum et deveria- les cinq rangées de tubercules présents sur la ré- num provenant du stratotype et des Grès d'U- gion ventrale ont aussi tendance à être plus ar- chaux dans le Vaucluse, après avoir passé en re- rondies chez R. marigniacum et plus souvent pin- vue la bibliographie relative aux Romaniceras à cés dans le sens de l'enroulement chez R. orna- travers le monde, en particulier en Europe, aux tissimum. En tenant compte de ces observations, États-Unis, au Japon et avoir eu des échanges Romaniceras (R.) marigniacum , à section du tour constructifs avec notre collègue William James épaisse, à côtes alternativement longues et cour- KENNEDY (Oxford) que nous avons fait le choix de tes et à 9 rangées de tubercules aux stades créer une nouvelle espèce : Romaniceras (Roma- moyen et adulte, est interprétée dans l'état ac- niceras) marigniacum sp. nov. tuel des connaissances comme un taxon dérivé Le matériel en notre possession provient du de R. (Y.) ornatissimum à section du tour égale- sommet de la zone à Romaniceras (Y.) ornatissi- ment épaisse, à côtes alternativement longues et mum , c'est-à-dire, a priori , d'un niveau proche de courtes sur le dernier tour de spire, mais à 11 la zone suivante à Romaniceras mexicanum , qua- rangées de tubercules aux stades moyen et adul- trième et dernière zone du Turonien moyen (Tm te. La présence d'un stade à 11 rangées de tu- 4) . Romaniceras (R.) mexicanum JONES , 1938, bercules sur les tours internes du phragmocône dont le type provient du Turonien de la Sierra de de R. (R.) marigniacum (observé jusqu'à un dia- Santa Ana, Coahuila, Mexique, possède une co- mètre de 47 mm) rappelle l'origine de l'espèce quille massive comme celle de nos spécimens, dans le sous-genre Yubariceras et confirme la avec neuf rangées de tubercules, mais avec une filiation R. (Y.) ornatissimum ¶ R. (R.) marignia- densité costale beaucoup plus élevée. En outre, cum. Ce phénomène reproduit de façon inverse le sur ce matériel mexicain, on note la quasi dispa- mécanisme ontogénique observé antérieurement rition des côtes secondaires sur le dernier tour de chez R. (Y.) ornatissimum qui possède seulement spire, en particulier chez les individus adultes 9 rangées de tubercules sur les tours internes du d'un diamètre supérieur à 10 cm. La population phragmocône, puis 11 sur le reste de la coquille de Touraine garde à l'inverse une alternance ré- (KENNEDY & COBBAN , 1988a), la filiation étant ici R. gulière de côtes longues et courtes. (R.) kallesi ¶ R. (Y.) ornatissimum. Romaniceras coahuilense JONES , 1938 (p. Romaniceras (Romaniceras) kallesi (ZÁZVORKA , 118 ; Pl. 6, fig. 1 ; Pl. 7, fig. 5), une autre espèce 1958), index de la seconde zone d'ammonites du provenant du même horizon et de la même locali- Turonien moyen (Tm 2), possède des côtes si- té que R. (R.) mexicanum , montre également des nueuses, beaucoup plus fines et denses. affinités avec notre matériel, en particulier une Romaniceras (Romaniceras) deverianum (OR- coquille massive et des côtes distantes. Mais l'ho- BIGNY , 1841), du Turonien supérieur, est égale- lotype est altéré et endommagé. Il possède en ment une espèce bien distincte, avec une section outre 11 rangées de tubercules et non 9 comme polygonale, des tubercules ombilicaux épineux

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projetés dans l'ombilic et des tubercules ventro- 2015 Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLIC - latéraux externes et siphonaux nettement pincés ZKA ) ; KENNEDY , BILOTTE & MELCHIOR , p. 462, Figs. 15 C- dans le sens de l'enroulement sur la chambre F, I-J, L ; 18 A-B. d'habitation au stade adulte. 2018 Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLIC - ZKA ) ; AMÉDRO & MATRION , p. 194, Figs. 145 A-B, 150 A-B. Distribution : Turonien moyen, sommet de la zone à R. (Y.) ornatissimum , biohorizon à R. (R.) Matériel : un premier exemplaire, coll. É.H., marigniacum (Tm 3 élevé) ; sommet du Tuffeau V/1, est issu de la partie moyenne du Tuffeau de de Bourré et base du Tuffeau Jaune de Touraine à Bourré dans une tranchée de la LGV Sud-Europe- Marigny-Marmande (Indre-et-Loire). Atlantique au lieu-dit Villière, sur le territoire de la commune de Maillé (Indre-et-Loire), à 15 km Sous-genre Romaniceras (Yubariceras) au nord de la tranchée de Marigny-Marmande MATSUMOTO , SAITO & FUKADA , 1957 [affleurement nº 3 sur la Figure 5 ]. En prenant Espèce-type :Yubariceras yubarense MATSUMO - comme référence la succession lithologique dé- TO , SAITO & FUKADA , 1957, par désignation origina- crite dans la tranchée de Marigny-Marmande, le le (= Ammonites ornatissimum STOLICZKA , 1864) spécimen provient de la base de l'unité 1, quelques mètres sous le niveau repère formé par Romaniceras (Yubariceras) le double lit de grandes exogyres qui appartien- ornatissimum nent à l'espèce ( Rhynchostreon suborbiculatum (STOLICZKA , 1864) (LAMARCK , 1801). On se trouve dans un niveau Pl. 1, fig. 1 ; Pl. 3, figs. 1-2 ; Pl. 5, figs. 3-4 équivalent à celui des caves du coteau de Bourré- Montrichard d'où provient le lectotype d' Ammoni- 1864 Ammonites ornatissimum STOLICZKA , p. 75, Pl. 40. tes deverioides GROSSOUVRE , 1889. 1889 Ammonites Deverioides GROSSOUVRE , p. 524, Pl. Un second spécimen, IGR-94972 (coll. P.F.), a 12, figs. 1-2 (incluant les variétés inermis et armata ). été recueilli au sommet du Tuffeau de Bourré 1980b Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STO - LICZKA ) ; KENNEDY, C.W. WRIGHT & HANCOCK , p. 348, (sommet de l'unité 2) dans la carrière "des Bruns Figs. 3E, 7-8 ; Pl. 39, figs. 1-6 ; Pl. 40, figs. 1, 3-5 ; Pl. de Marigny-Marmande" (Indre-et-Loire). 45, fig. 1 ; Pl. 48, figs. 1-4 ; Pl. 50, figs. 1-4 (avec sy- Le reste du matériel, soit une quarantaine nonymie). d'exemplaires, coll. H.CH., P.F. & E.H., provient 2014 Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLIC - des couches de tempêtes situées à la base du ZKA ) ; AMÉDRO & DEVALQUE , p. 141, Pl. 16, fig. 1 ; Pl. 17, Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5) dans le mê- fig. 1 ; Pl. 18, fig. 1 (avec synonymie additionnelle). me gisement. Tableau 2 : Dimensions de quelques Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864) du Turonien moyen de Touraine méridionale. Dimensions of specimens of Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum , figured or not, from middle Turonian strata of S Touraine.

Niveau de Dimensions prises Rapports récolte au niveau des côtes primaires (mm) D max D H E O H/D E/D O/D H/E

É.H. V/1 Pl. 5, fig. 4 Unité 1 > 160 137 60 82 37 44% 60% 27% 0,73 IGR-94972 Pl. 5, fig. 3 Unité 2 143 143 63 77 37 44% 54% 26% 0,82 IGR-94958 Pl. 1, fig. 1 Unité 5 308 308 122 101 40% 33%

233 94 134 70 40% 58% 30% 0,70

É.H. MMB/3 Pl. 3, fig. 1 Unité 5 281 246 99 126 85 40% 51% 35% 0,79 IGR-94965 Pl. 3, fig. 2 Unité 5 142 142 65 42 46% 30%

97 41 52 29 42% 54% 30% 0,79

H.CH. 1076 non figuré Unité 5 275 275 102 95 37% 34%

219 87 109 72 40% 50% 33% 0,80

P.F. MM/PG non figuré Unité 5 > 167 167 74 76 49 44% 46% 29% 0,97 H.CH. 1056 non figuré Unité 5 151 147 66 78 41 45% 53% 28% 0,85 É.H. MMB/2 non figuré Unité 5 176 176 76 52 43% 30%

145 62 64 43 43% 44% 30% 0,97

H.CH. 1054 non figuré Unité 5 316 316 123 116 39% 37%

261 109 150 78 42% 57% 30% 0,73

maximum 316 46% 60% 37% 0,97

minimum 142 37% 44% 26% 0,70

moyenne 212 42% 53% 31% 0,81

médiane 172 42% 53% 30% 0,79

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Description : le spécimen de la tranchée de servé et montre 11 rangées de tubercules. Malgré Villière (Indre-et-Loire), illustré Pl. 5, fig. 4, est le la conservation médiocre du dernier tour de spi- moule interne de 160 mm de diamètre d'une am- re, le tubercule latéral externe, quoiqu'atténué, monite entière, présentant à la fois le phragmo- reste perceptible jusqu'à la fin de l'enroulement cône et la chambre d'habitation. La coquille est sous la forme d'un renflement. Le tubercule si- massive, avec une section du tour déprimée (rap- phonal est allongé dans le sens de l'enroulement, port H/E = 0,73) et arrondie. L'ornementation est les autres plus arrondis. Les exemplaires figurés constituée de côtes fortes, saillantes et droites, Pl. 1, fig. 1, et Pl. 3, fig. 1, sont des ammonites séparées par de larges espaces intercostaux, au de grande taille, avec des diamètres respectifs de nombre de 26 sur le dernier tour de spire. Les cô- 308 mm et 281 mm. La coquille est très épaisse, tes longues se développent à partir de la bordure avec une section du tour subrectangulaire, plus ombilicale et portent 11 rangées de tubercules : large que haute (H/E = 0,70 et 0,78). Dans les ombilicaux, latéraux internes et externes, ventro- deux cas, les côtes sont le plus souvent alternati- latéraux internes et externes et enfin siphonal. vement longues et courtes sur le dernier tour de Les tubercules ombilicaux sont peu développés et spire et la densité costale comparable avec 23 à arrondis, les tubercules latéraux internes épi- 25 côtes par tour. Onze rangées de tubercules neux, les tubercules latéraux externes assez sail- sont présentes sur les tours internes. Sur le spé- lants, les autres plus ou moins arrondis et sensi- cimen de la Pl. 1, fig. 1, le tubercule latéral exter- blement équidistants les uns des autres. Sur le ne reste perceptible jusqu'à 140 mm de diamètre phragmocône, les côtes longues sont séparées le sous l'aspect d'un renflement. Au-delà, il dispa- plus souvent par deux ou trois côtes intercalaires rait, ainsi que le tubercule ombilical. Seuls qui naissent assez bas sur le flanc et portent seu- restent visibles le tubercule siphonal, les tubercu- lement 7 rangées de tubercules. Sur la chambre, les ventro-latéraux externes et internes et sur- la costulation évolue et tend au développement tout les tubercules latéraux internes, soit sept de côtes alternativement longues et courtes, avec rangées. Sur le spécimen de la Pl. 3, fig. 1, le tu- des intercalaires qui apparaissent plus haut sur le bercule latéral externe forme un renflement bien flanc. Les onze rangées de tubercules restent visible sur les côtes jusqu'au diamètre de 230 bien visibles jusque sur la chambre, y compris les mm, puis il disparaît comme les autres tubercu- tubercules latéraux externes. Cette ammonite à les, à l'exception du tubercule latéral interne qui 11 rangées de tubercules, à section du tour reste saillant. Dans les deux cas, la costulation épaisse et à côtes fortes est un Romaniceras (Yu- prend le pas sur la tuberculation lorsque la co- bariceras) ornatissimum typique, très proche de quille atteint une grande taille. la forme deverioides décrite par GROSSOUVRE en Discussion. Les deux spécimens figurés Pl. 5, 1889. figs. 3-4, recueillis à Villière et à Marigny-Mar- L'individu figuré Pl. 5, fig. 3, qui provient du mande dans les parties moyenne et supérieure sommet du Tuffeau de Bourré (sommet du lit 2), du Tuffeau de Bourré, sont identiques à ceux il- un mètre sous la limite avec le Tuffeau Jaune de lustrés par KENNEDY et al. (1980a) et AMÉDRO , MA- Touraine, présente un diamètre de 143 mm. Seul TRION & ROBASZYNSKI (2018) de la localité type le phragmocône est préservé. Onze rangées de dans la vallée du Cher et du Tuffeau de Poncé tubercules sont bien visibles sur toute la portion dans la vallée du Loir. La population provenant de de coquille préservée, avec un tubercule latéral la base du Tuffeau Jaune de Touraine, tout en ap- externe situé à la partie supérieure du flanc, près partenant encore à l'espèce Romaniceras (Yubari- du tubercule ventro-latéral interne. Jusqu'au dia- ceras) ornatissimum par la présence de 11 ran- mètre de 90 mm, les côtes longues sont séparées gées de tubercules jusqu'à des diamètres compris par une ou deux intercalaires. Au-delà, on obser- entre 140 et 230 mm, montre cependant une ve une alternance régulière côte longue/côte évolution morphologique vers R. (Romaniceras) courte. marigniacum . Ce changement d'ornementation Le reste du matériel, constitué d'une quaran- s'opère par l'atténuation, puis la perte des tuber- taine de moules internes, provient de la base du cules latéraux externes au-delà de ces diamètres. Tuffeau Jaune de Touraine, soit d'un niveau plus Distribution : Turonien moyen, zone à Roma- élevé dans la succession stratigraphique. Le dia- niceras ornatissimum (Tm 3) ; sommet du Tuf- mètre de la population varie de 142 mm à 316 feau de Saumur à Montsoreau (Maine-et-Loire), mm. La coquille est massive, avec une section du Tuffeau de Bourré à Bourré et à Montrichard tour épaisse, plus large que haute (rapport H/E (Loir-et-Cher), ainsi qu'à Maillé et Marigny-Mar- compris entre 0,97 et 0,70) et une région ventra- mande (Indre-et-Loire). Distribution en dehors de le arrondie sur le phragmocône, s'aplatissant sur la Touraine : Vienne, Sarthe (Tuffeau de Poncé), la chambre d'habitation. L'enroulement est évolu- Vaucluse, Aube et Corbières en France, sud de te (O = 26 à 37 % du diamètre). Le spécimen le l'Angleterre, Espagne, République tchèque, Tuni- plus petit, illustré Pl. 3, fig. 2, mesure 142 mm sie, Israël, Liban, Madagascar, sud de l'Inde, Ja- de diamètre. Seul le phragmocône est bien pré- pon, Californie, Texas et nord du Mexique.

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Famille Pseudotissotiidae HYATT , 1903 Famille C.W. WRIGHT & E.V. WRIGHT , 1951 Sous-famille Hourcquiinae RENZ , 1982 Sous-famille Collignoniceratinae Genre Masiaposites COLLIGNON , 1965 C.W. WRIGHT & E.V. WRIGHT , 1951 Espèce-type : Masiaposites carinatus COLLI - GNON , 1965, par désignation originale. Genre Collignoniceras Masiaposites cf. kennedyi BREISTROFFER , 1947 AMÉDRO & DEVALQUE , 2014 Espèce-type : Ammonites Woollgari MANTELL , 1822, par désignation originale de MEEK , 1876 Pl. 2, figs. 3, 5 (pour le genre Prionotropis MEEK , 1876, non FIE - À comparer. BER , 1853, pour lequel BREISTROFFER , 1947, a pro- 2014 Masiaposites kennedyi AMÉDRO & DEVALQUE , p. posé le nouveau nom de Collignoniceras ). Opinion 149, Pl. 28, fig. 1 ; Pl. 33, figs. 1-2. ICZN 861, 1968. Matériel : 3 exemplaires, coll. H.CH., récoltés à Discussion : les travaux de HAAS (1946), COB - la base du Tuffeau Jaune de Touraine, dans l'uni- BAN & HOOK (1979) et KENNEDY et al. (2001) ont té 5 (couches de tempêtes), dans la carrière "des révélé l'extraordinaire variabilité morphologique Bruns de Marigny-Marmande". intraspécifique des Collignoniceratinae. La plupart Discussion : les trois exemplaires en notre des espèces, en particulier dans le genre Colli- possession sont des fragments de moules inter- gnoniceras , ont un large spectre de variation nes d'environ 110 à 130 mm de diamètre. L'en- allant de formes graciles à côtes fines et denses roulement est involute, la section du tour com- jusqu'à des formes robustes à faible densité primée avec un rapport estimé de la hauteur sur costale et à côtes saillantes portant des tubercu- l'épaisseur de la section du tour (H/E) de 1,66 à les proéminents. C'est dans cet esprit que nous 1,80. Les flancs sont légèrement convexes. Les avons entrepris l'étude et la détermination des épaules ventro-latérales, anguleuses, sont sépa- Collignoniceras recueillis au sommet du Tuffeau rées de la carène siphonale par une petite dé- de Bourré et à la base du Tuffeau Jaune de Tou- pression, mieux visible dans le spécimen illustré raine. Un premier lot regroupant 32 spécimens Pl. 2, fig. 5. Aucune ornementation n'est obser- peut être facilement rapporté à des espèces con- vée. nues. Mais un second ensemble incluant 25 La morphologie générale de la coquille, l'ab- exemplaires ne correspond à aucune forme décri- sence d'ornementation et la légère dépression qui te, même en considérant que les taxons créés e sépare les épaules ventro-latérales de la carène dans le passé, en particulier au XIX siècle par siphonale sont des caractères typiques des Masia- ORBIGNY , peuvent présenter un spectre de va- posites COLLIGNON , 1965, et plus particulièrement riation morphologique plus large que celui admis de M. kennedyi AMÉDRO & DEVALQUE , 2014, du Tu- jusqu'à présent. C'est la raison pour laquelle trois ronien moyen élevé (zone à Romaniceras mexica- nouvelles espèces sont décrites ci-dessous, deux num , Tm 4) du massif d'Uchaux dans le sud-est provenant du sommet du Tuffeau de Bourré et la de la France. M. carinatus COLLIGNON , 1965, du troisième venant de la base du Tuffeau Jaune de Turonien supérieur de Madagascar, possède une Touraine. Une quatrième est laissée en nomen- section du tour beaucoup plus épaisse avec des clature ouverte sous le terme de Collignoniceras flancs arrondis et enflés dans leur partie inférieu- sp. A en raison d'un doute sur son appartenance re, puis concaves dans leur partie extérieure. ou non au spectre de variation morphologique Malgré leur préservation médiocre, les Masiaposi- d'une des deux nouvelles espèces créées au som- tes de Marigny-Marmande rappellent bien ceux met du Tuffeau de Bourré. du massif d'Uchaux d'où la détermination propo- Collignoniceras woollgari regulare sée comme M. cf. kennedyi. (HAAS , 1946) Distribution : Turonien moyen, sommet de la zone à R. (Y.) ornatissimum , biohorizon à R. (R.) Pl. 6, figs. 1, 4 ; Pl. 9, figs. 1-2, 4 marigniacum (Tm 3 élevé) ; base du Tuffeau Jau- 1946 Prionotropis woollgari var. regularis HAAS , p. 154, ne de Touraine à Marigny-Marmande (Indre-et- Figs. 10-12, 59-74, 78, 80, 81, 83 ; Pl. 16, figs. 1-17. Loire). Distribution en dehors de la Touraine : zo- 1979 Collignoniceras woollgari regulare HAAS ; COBBAN ne à Romaniceras mexicanum (Tm 4) du massif & HOOK , p. 22, Pl. 3, figs. 1-14 ; Pl. 12, fig. 3 (avec sy- d'Uchaux (Vaucluse). nonymie). 2001 Collignoniceras woollgari regulare HAAS ; KENNE - DY , COBBAN & LANDMAN , p. 45, Figs. 17-33, 49 (avec synonymie additionnelle). 2014 Collignoniceras woollgari regulare HAAS ; AMÉDRO & DEVALQUE , p. 150, Pl. 19, fig. 1 ; Pl. 25, fig. 1 ; Pl. 26, fig. 1

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2018 Collignoniceras woollgari regulare HAAS ; AMÉDRO Un autre exemplaire, coll. H.CH., provient de & MATRION , p. 197, Figs. 146 A, 147 A-B. la base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5) à 2019 Collignoniceras woollgari regulare HAAS ; KENNEDY la carrière des Bruns à Marigny-Marmande. & KAPLAN , p. 63, Pl. 34. Discussion : Collignoniceras turoniense repré- Matériel : 7 exemplaires du Tuffeau de Bourré sente un tiers des récoltes d'ammonites au som- répartis comme suit : 6 ex., coll. P.F., de l'unité 2 met du Tuffeau de Bourré (15 exemplaires sur à la carrière "des Bruns de Séligny" (Indre-et-Loi- 48). Ce pourcentage est à souligner dans la me- re) ; 1 ex., même collection, même niveau, mais sure où l'espèce est ici beaucoup plus fréquente de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande". que dans les niveaux inférieurs. Par comparaison, Trois autres exemplaires (2 coll. H.CH. et 1 un décompte réalisé sur un lot de 24 ammonites coll. É.H.) proviennent de la base du Tuffeau Jau- provenant du coteau de Bourré-Montrichard où a ne de Touraine (unité 5) à la carrière des Bruns été décrite l'espèce par SORNAY (1951) (collection de Marigny-Marmande. BADILLET déposée à Dijon et collection du Musée Discussion : À la différence de Collignoniceras de Montrichard) révèle la présence d'un seul C. woollgari woollgari qui la précède dans le temps, turoniense (coll. G.B.) . De leur côté, KENNEDY et la sous-espèce Collignoniceras woollgari regulare al. (1980b) répertorient uniquement quatre re- garde toujours des côtes simples et ne présente présentants de l'espèce lors de leur révision des pas une multiplication des tubercules siphonaux Collignoniceratinae du Turonien type, ce qui porte ni de côtes bouclées sur la région ventrale du au total à cinq le nombre de Collignoniceras turo- dernier tour de spire du phragmocône et sur la niense connus du Tuffeau de Bourré dans la loca- chambre d'habitation. Les spécimens recueillis au lité type. sommet du Tuffeau de Bourré à Séligny et à la L'holotype de Collignoniceras turoniense et un base du Tuffeau Jaune de Touraine à Marigny- second spécimen, également de Bourré, ont été Marmande sont identiques à ceux illustrés par figurés par KENNEDY et al. (1980b). Il s'agit d'a- COBBAN & HOOK (1979) et KENNEDY et al. (2001) du dultes exposant la chambre d'habitation et une Tuffeau de Bourré à Bourré-Montrichard ainsi que portion du dernier tour de spire du phragmocône. du Golfe du Mexique et de la mer du Western In- Mais aucun ne montre les tours internes du terior des États-Unis et n'appellent pas de remar- phragmocône. L'exemplaire recueilli par le Dr que particulière. Tout au plus peut-on souligner Guy BADILLET au lieu-dit Vallagon à Bourré, illustré l'importante variabilité morphologique de la sous- par AMÉDRO & MATRION (2018, p. 229, Fig. 149 B), espèce avec la présence, à une extrémité du comble heureusement cette lacune. Il s'agit aussi spectre, de formes graciles (Pl. 9, fig. 4) et, à d'un adulte, avec une chambre d'habitation iden- l'autre extrémité, de formes robustes (Pl. 9, fig. 1). tique à celle des exemplaires déjà figurés, mais Distribution : Turonien moyen, zone à Roma- dans lequel une plus grande partie du dernier niceras ornatissimum (Tm 3) et zone à Romani- tour de spire du phragmocône est visible. L'inté- ceras mexicanum (Tm 4) ; Tuffeau de Bourré à rêt de ce spécimen est de révéler que les tours Bourré-Montrichard (Loir-et-Cher) et à Séligny internes de C. turoniense sont très comparables à (Indre-et-Loire) ; base du Tuffeau Jaune de Tou- ceux d'une autre espèce de Collignoniceratinae raine à Marigny-Marmande (Indre-et-Loire). Dis- du Turonien moyen du Saumurois et de Tourai- tribution en dehors de la Touraine : Sarthe (Tuf- ne : Lecointriceras fleuriausianum (ORBIGNY , feau de Poncé), Gard et Vaucluse en France, sud 1841). Le C. turoniense illustré Pl. 11, fig. 2, est de l'Angleterre, Western Interior des USA et du très représentatif à ce sujet. Il s'agit d'un moule Canada, Californie, Orégon et nord du Mexique. interne de 63 mm de diamètre. La section du Collignoniceras turoniense tour, épaisse, est subtrapézoïdale avec une ligne (SORNAY , 1951) siphonale surélevée et une épaisseur maximale située au niveau des tubercules ombilicaux sail- Pl. 6, fig. 3 ; Pl. 9, figs. 3, 5 ; lants. L'ombilic est profond. L'ornementation est Pl. 10, figs. 1-2 ; Pl. 11, fig. 2 constituée de gros tubercules ombilicaux coni- 1951 Prionotropis turoniense SORNAY , p. 630, Pl. 21, ques et proéminents, au nombre de cinq par tour, figs. 1-3. à partir desquels naissent des faisceaux de deux 1980a Collignoniceras turoniense (SORNAY ) ; KENNEDY , ou trois côtes longues, larges et droites. Une ou C.W. WRIGHT & HANCOCK , p. 584, Pl. 71, figs. 4-5 ; Pl. deux côtes courtes naissant assez bas sur le flanc 72, figs. 1-3. s'intercalent parfois entre les côtes longues. Tou- 2018 Collignoniceras turoniense (SORNAY ) ; AMÉDRO & tes les côtes portent des tubercules ventro-laté- MATRION , p. 198, Fig. 149 B. raux internes de petite taille, arrondis, situés en Matériel : 15 spécimens du sommet du haut du flanc, des tubercules ventro-latéraux ex- Tuffeau de Bourré répartis comme suit : 3 ex. (2 ternes plus marqués, développés sur l'épaule coll. H.CH. et 1 coll. P.F.) de l'unité 2 dans la ventro-latérale et pincés dans le sens de l'enrou- tranchée de la LGV de Marigny-Marmande (Indre- lement, et enfin des tubercules siphonaux égale- et-Loire) ; 2 ex., coll. P.F., du sommet de l'unité ment pincés dans le sens de l'enroulement. À ce 2 de la carrière "des Bruns de Marigny-Marman- stade, les tubercules ventro-latéraux et sipho- de" ; 10 ex., coll. P.F., de l'unité 2 à la carrière naux sont en nombre identique. "carrière des Bruns de Séligny" (Indre-et-Loire).

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Les spécimens illustrés Pl. 6, fig. 3, et Pl. 10, plus très incomplet et correspond simplement à figs. 1-2, ont des diamètres respectifs de 106 une chambre d'habitation dont la région dorsale mm, 80 mm et 84 mm. Après des tours internes garde le moule externe d'une partie des tours in- comparables à ceux décrits ci-dessus, l'ornemen- ternes. Autant que l'on puisse en juger, les tours tation change sur le dernier quart de tour du internes du phragmocône possèdent des côtes phragmocône et sur la chambre d'habitation. Les longues, assez fortes, inclinées vers l'avant, qui tubercules ombilicaux sont plus espacés et mas- naissent le plus souvent par paires au niveau sifs, les côtes intercalaires s'estompent et les tu- d'un tubercule ombilical conique. Quelques côtes bercules ventro-latéraux fusionnent. La région intercalaires sont également présentes. Sur la ré- ventrale voit une multiplication des tubercules si- gion ventrale de la dernière partie du phragmo- phonaux qui deviennent arrondis et sont portés cône, toutes les côtes portent un tubercule ven- par de fines côtes bouclées naissant par paires au tro-latéral conique qui donne naissance à une niveau des tubercules ventro-latéraux. La coquille paire de fines côtes formant des boucles sur la li- devient alors massive avec une section du tour gne siphonale. Chacune de ces fines côtes porte déprimée. On retrouve ici la morphologie généra- un petit tubercule siphonal pincé dans le sens de le de l'holotype. l'enroulement. La chambre d'habitation est carac- L'exemplaire figuré Pl. 9, fig. 3, est un variant térisée par une quasi disparition de l'ornementa- robuste à côtes fortes, saillantes et à densité tion, les tubercules siphonaux et les fines côtes costale faible. Sur la dernière portion du phrag- ventrales restant à peine visible sur une coquille mocône, on compte 8 à 9 tubercules siphonaux devenue presque lisse. par demi-tour. Le spécimen illustré Pl. 9, fig. 5, Les tours internes fortement ornés et la multi- est au contraire une forme plus gracile à côtes fi- plication des côtes et des tubercules siphonaux nes et denses, et à ornementation atténuée. On sur la région ventrale place C. canthus dans le dénombre ici 16 à 17 tubercules siphonaux sur le même groupe d'espèces que C. turoniense et C. dernier demi-tour du phragmocône. On retrouve papale. Mais alors que C. turoniense développe dans notre matériel la variabilité morphologique de gros tubercules ombilicaux sur le dernier tour typique des Collignoniceratinae. de spire et que C. papale possède au même stade Distribution : Turonien moyen, sommet de la de fortes côtes qui relient par paires les cornes zone à Romaniceras kallesi (Tm 2) et zone à Ro- ventro-latérales sur la région ventrale, C. canthus maniceras ornatissimum (Tm 3) ; sommet du voit au contraire son ornementation quasiment Tuffeau de Saumur à Loudun (Vienne) ; Tuffeau disparaître ce qui aboutit à une chambre d'habi- de Bourré à Bourré (Loir-et-Cher), Marigny-Mar- tation presque lisse. mande et Séligny (Indre-et-Loire) ; base du Tuf- Le spécimen illustré Pl. 10, fig. 3, est confor- feau Jaune de Touraine à Marigny-Marmande. me par sa morphologie à la description de l'holo- L'espèce est connue pour l'instant uniquement en type . Il possède sur le phragmocône des tubercu- Touraine. les ombilicaux proéminents à partir desquels Collignoniceras canthus naissent de fortes côtes, seules ou par paires. La chambre d'habitation est quant à elle caractérisée (ORBIGNY , 1856) par une disparition très rapide de l'ornementa- Pl. 4, fig. 3 ; Pl. 10, figs. 3-4 tion, la ligne de petits tubercules siphonaux 1856 Ammonites canthus ORBIGNY , p. 110. restant quasiment la seule trace de celle-ci. 1951 Ammonites canthus d'ORBIGNY in litteris ; SORNAY , L'exemplaire photographié Pl. 4, fig. 3, est frag- p. 629, Figs. 1e, 2. mentaire et légèrement déformé, mais présente 1980a Collignoniceras canthus (SORNAY ) ; KENNEDY , une morphologie identique. Le spécimen de la C.W. WRIGHT & HANCOCK , p.582, Pl. 73, figs. 1-4. Planche 10, fig. 4, déterminé comme cf. canthus , Matériel : 6 spécimens du Tuffeau de Bourré, est probablement une forme plus robuste. Les répartis de la façon suivante : 3 exemplaires (2 tours internes sont fortement tuberculés avec des coll. H.CH. et 1 coll. P.F.) de l'unité 1 dans la tubercules ombilicaux coniques et massifs, des tranchée de la LGV de Marigny-Marmande ; 2 tubercules ventro-latéraux internes arrondis et exemplaires de l'unité 2 (coll. H.CH. et coll. P.F.) des tubercules ventro-latéraux externes pincés de la même localité ; 1 exemplaire de l'unité 2, dans le sens de l'enroulement. De façon compa- coll. P.F., de la carrière "des Bruns de Séligny". rable à l'holotype, on compte 7 tubercules ombili- Discussion : de façon générale, les Collignoni- caux sur le tour interne du phragmocône, chacun ceratinae présentent une large variabilité mor- donnant naissance à une paire de côtes bien mar- phologique intraspécifique avec des formes com- quées, plus rarement à une seule côte. Sur le primées, moyennes et épaisses. L'espèce Colli- dernier demi-tour de spire préservé, l'ornementa- gnoniceras canthus (ORBIGNY , 1856) étant décrite tion tend à s'affaiblir et la section du tour devient à partir d'un unique spécimen, il est très difficile plus ovale. d'imaginer à quoi peuvent ressembler les formes Distribution : Turonien moyen, zone à Roma- graciles et robustes situées aux deux extrémités niceras ornatissimum (Tm 3) ; Tuffeau de Bourré du spectre de variation. L'holotype, illustré par à Bourré (Loir-et-Cher), Marigny-Marmande et KENNEDY et al. (1980 a ; Pl. 73, figs. 1-4), est de Séligny (Indre-et-Loire).

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Collignoniceras badilleti celui des côtes, soit 21 sur le dernier tour de spi- AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. re préservé. Sur la chambre d'habitation, les tu- bercules ventro-latéraux internes et externes ten- Pl. 7, figs. 1-2 ; Pl. 8, figs. 1-2 dent à fusionner en un seul tubercule ventro-laté- Type : l'holotype, IGR-94977 (coll. É.H.), a ral qui ne se développe cependant pas. En même été recueilli dans la partie supérieure du Tuffeau temps, les tubercules ombilicaux s'atténuent et de Bourré (sommet de l'unité 2) à la carrière "des les côtes deviennent plus fines et tranchantes, Bruns de Marigny-Marmande" (Indre-et-Loire). séparées par des espaces intercostaux concaves. Matériel : outre l'holotype, 6 spécimens pro- Le spécimen illustré Pl. 8, fig. 1, est le moule viennent du sommet du Tuffeau de Bourré et se interne d'un phragmocône de 119 mm de diamè- répartissent comme suit : 5 exemplaires (2 coll. tre. L'enroulement est évolute (O = 36 % du dia- É.H. et 3 coll. P.F.) du sommet de l'unité 2 à la mètre) et la coquille assez épaisse avec une carrière "des Bruns de Marigny-Marmande" ; 1 section du tour légèrement plus large que haute exemplaire, coll. P.F., de l'unité 2 dans la tran- (H/E = 0,93). L'ornementation est assez compa- chée LGV de Marigny-Marmande. rable à celle de l'holotype, avec une majorité de Origine du nom : en hommage à Guy BADILLET côtes longues, des tubercules ventro-latéraux in- (Cunault, Maine-et-Loire) qui a consacré tout son ternes et externes bien séparés et des tubercules temps libre durant quatre décennies à la recher- siphonaux en nombre identique aux tubercules che de fossiles dans tout le stratotype de l'étage ventro-latéraux et qui tendent à être pincés dans Turonien et dans les régions périphériques (vallée le sens de l'enroulement. Toutefois, sur ce spéci- du Loir et Touraine méridionale). men et à la fin du phragmocône, les côtes cour- Diagnose : Collignoniceras à section du tour tes ont tendance à naitre plus haut sur le flanc et subtrapézoïdale, avec une ligne siphonale un peu à apparaitre près de la bordure ventro-latérale. surélevée, des flancs convergents et une épais- Sur le dernier tour de spire préservé, on compte seur maximale observée au niveau des tubercules 16 côtes longues, 9 côtes courtes et 25 tubercu- ombilicaux. Les côtes primaires naissent, seules les siphonaux. ou par paires, à partir des tubercules ombilicaux Les exemplaires figurés Pl. 7, fig. 2, et Pl. 8, proéminents et sont fréquemment séparées par fig. 2, d'un diamètre de 132 mm pour le premier une ou deux intercalaires. Toutes les côtes portent et de 110 mm pour le second, présentent la mê- des tubercules ventro-latéraux internes pincés ra- me morphologie et la même densité costale : 22 dialement, des tubercules ventro-latéraux exter- à 23 côtes par tour, avec des tubercules sipho- nes arrondis et un tubercule siphonal pincé dans naux en nombre identique à celui des côtes et le sens de l'enroulement. Le nombre de tubercules des tubercules ventro-latéraux. La seule différen- ventro-latéraux reste identique à celui des tuber- ce chez le spécimen de la Pl. 7, fig. 2, est la légè- cules siphonaux tout au long de l'enroulement. re convexité des côtes vers l'avant et une quasi Description : l'holotype (Pl. 7, fig. 1) est un absence de côtes courtes. moule interne de 117 mm de diamètre, presque Discussion : des spécimens, peut-être assez complet, montrant la totalité du phragmocône et comparables, ont été figurés par TZANKOV (1982) un demi-tour de la chambre d'habitation. L'en- du Turonien moyen de Bulgarie, en particulier le roulement est évolute (O = 33 % du diamètre), spécimen illustré Pl. 23, fig. 2, sous le nom de l'ombilic assez profond, avec un mur bas et ar- Collignoniceras woollgari. L'espèce la plus proche rondi. La section du tour est épaisse (H/E = de notre population est effectivement Collignoni- 0,83), subtrapézoïdale, avec une ligne siphonale ceras woollgari regulare (HAAS , 1946) et la dis- surélevée, des flancs convergents et une épais- tinction peut être difficile en disposant unique- seur maximale observée au niveau des tubercules ment des tours internes du phragmocône. C. ombilicaux. L'ornementation est constituée de tu- woollgari regulare possède toutefois des côtes bercules ombilicaux proéminents, allongés radia- plus fines, fortement inclinées vers l'avant, et de lement, au nombre de 11 à 13 par tour, qui larges espaces intercostaux. De plus les côtes dominent l'ombilic et donnent naissance à des cô- longues sont largement majoritaires et naissent tes primaires le plus souvent simples, plus rare- au niveau de petites bulles ombilicales. Chez C. ment par paires. Une ou deux côtes courtes s'in- badilleti , toutes les côtes sont radiales et les cô- tercalent fréquemment entre les côtes longues. tes longues naissent au niveau de forts tubercu- Les côtes primaires sont largement majoritaires les ombilicaux. Enfin, même s'ils fusionnent sur le et on observe sur le dernier tour de spire 13 cô- dernier tour de spire, les tubercules ventro-laté- tes longues et seulement 8 côtes intercalaires. raux ne développent pas de cornes au niveau de Sur le phragmocône, toutes les côtes portent un la chambre d'habitation. Celle-ci présente plutôt tubercule ventro-latéral interne pincé radialement l'aspect de Collignoniceras papale (ORBIGNY , et un tubercule ventro-latéral externe arrondi, les 1841), mais sans côtes bouclées sur la ligne si- deux étant bien distincts. Sur la région ventrale, phonale. toutes les côtes sont reliées à un tubercule sipho- Distribution : Turonien moyen, partie supé- nal légèrement décalé vers l'avant et qui tend à rieure de la zone à Romaniceras (Y.) ornatissi- être pincé dans le sens de l'enroulement. Les tu- mum (Tm 3 élevé) ; Tuffeau de Bourré à Mari- bercules siphonaux sont en nombre identique à gny-Marmande (Indre-et-Loire).

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Collignoniceras sp. A ceras sp. A. Nous espérons que des récoltes futu- Pl. 8, fig. 3 ; Pl. 11, fig. 4 res permettent de prendre une décision définiti- ve, soit par la création d'une nouvelle espèce, Matériel : 4 exemplaires (1 coll. É.H. et 3 coll. soit par l'inclusion des spécimens concernés dans P.F.) du sommet du Tuffeau de Bourré (sommet le spectre de variation de Collignoniceras badil- de l'unité 2) dans la carrière "des Bruns de leti. Marigny-Marmande". Distribution : Turonien moyen, partie supé- Description : Le spécimen illustré Pl. 8, fig. 3, rieure de la zone à Romaniceras (Y.) ornatissi- est un moule interne de 114 mm de diamètre, mum ; Tuffeau de Bourré à Marigny-Marmande presque complet, avec la totalité du phragmocô- (Indre-et-Loire). ne et la plus grande partie de la chambre d'habi- Collignoniceras hourqueigi tation. La coquille est comprimée. La section du AMÉDRO & CHÂTELIER nov. sp. tour est nettement plus haute que large (H/E = 1,21), subrectangulaire, avec des flancs légère- Pl. 7, fig. 3 ; Pl. 8, fig. 4 ; Pl. 11, fig. 5 ment convexes, subparallèles et une ligne sipho- Type : l'holotype, IGR-94979 (coll. É.H.), pro- nale surélevée. L'enroulement est modérément vient de la partie supérieure du Tuffeau de Bour- involute (O = 25 % du diamètre). L'ornementa- ré (sommet du lit 2) dans la carrière "des Bruns tion est constituée de côtes atténuées, fines, le de Marigny-Marmande" (Indre-et-Loire). plus souvent longues et simples, légèrement in- Matériel : 8 spécimens du sommet du Tuffeau clinées vers l'avant, naissant au niveau d'une bul- de Bourré répartis comme suit : 4 exemplaires (1 le sur la bordure ombilicale. Quelques rares côtes coll. É.H. et 3 coll. P.F) du sommet de l'unité 2 intercalaires apparaissent au tiers interne du dans la carrière "des Bruns de Marigny-Marman- flanc sont visibles. Toutes les côtes portent un de" ; 1 exemplaire, coll. P.F., de l'unité 2 dans la petit tubercule ventro-latéral arrondi situé au tranchée de la LGV de Marigny-Marmande ; 3 tiers supérieur du flanc et un tubercule ventro-la- exemplaires (1 coll. H.CH. et 2 coll. P.F.) de l'uni- téral externe plus développé pincé dans le sens té 2 dans la carrière "des Bruns de Séligny". de l'enroulement. La ligne siphonale est dominée Origine du nom : d'Émile HOURQUEIG , géologue par une ligne de tubercules siphonaux, en même amateur de la Roche-sur-Yon (Vendée), qui a nombre que les côtes, mais décalés vers l'avant récolté un certain nombre d'ammonites figurées et pincés dans le sens de l'enroulement. dans ce travail, dont l'holotype de la présente Le fragment figuré Pl. 11, fig. 4, est égale- espèce, ainsi que celui de Collignoniceras badilleti ment comprimé, à flancs quasiment lisses, avec sp. nov. comme seule ornementation notable la ligne de Diagnose : coquille évolute à section du tour tubercules siphonaux et les tubercules ventro- subtrapézoïdale, aussi large que haute, à région latéraux externes, les tubercules ventro-latéraux ventrale tectiforme sur le phragmocône et à côtes internes formant de simples renflements sur le fines et denses. Les côtes longues naissent géné- haut des côtes. ralement seules, parfois par paire, au niveau de Discussion : Ces deux Collignoniceras présen- tubercules ombilicaux saillants. Deux côtes cour- tent le même type d'ornementation que l'espèce tes s'intercalent le plus souvent entre les côtes Collignoniceras badilleti décrite ci-dessus, avec en longues. Toutes les côtes sont radiales et portent particulier des tubercules ventro-latéraux inter- un tubercule ventro-latéral petit, mais saillant, nes et externes toujours bien individualisés. Ils relié par la terminaison de la côte à un tubercule en différent en revanche par leur section du tour siphonal arrondi. Comme chez la plupart des beaucoup plus comprimée, plus haute que large Collignoniceratinae, la costulation s'atténue sen- (H/E = 1,21 pour les deux spécimens figurés). siblement vers le péristome. Par comparaison, la section du tour des huit C. Description : l'holotype (Pl. 7, fig. 3) est un in- badilleti en notre possession est toujours plus dividu complet de 154 mm de diamètre, mon- épaisse, nettement plus large que haute (H/E trant le phragmocône et la totalité de la chambre compris entre 0,93 et 0,83). Chez C. badilleti , d'habitation qui représente les deux tiers du der- l'enroulement est également nettement plus évo- nier tour de spire. L'enroulement est évolute. Au lute (O variant entre 33 à 39 % du diamètre) que niveau du phragmocône, la section du tour, aussi chez les exemplaires décrits ici (O = 23 % du large que haute (H/E = 1,03), est subtrapézoïda- diamètre). En tenant compte uniquement de le avec une ligne siphonale surélevée et une l'ornementation, il serait tentant d'attribuer ces épaisseur maximale atteinte au niveau des tuber- deux Collignoniceras à C. badilleti en les interpré- cules ombilicaux. On compte huit tubercules om- tant comme des variants comprimés à côtes fines bilicaux saillants par tour, qui dominent l'ombilic et à enroulement involute, tandis que les types et donnent naissance le plus souvent à une côte de C. badilleti représenteraient la forme robuste longue, parfois deux. Dans la plupart des cas, les de l'espèce. Le problème est que nous n'avons côtes longues sont séparées par deux côtes inter- trouvé aucune forme intermédiaire entre les deux calaires qui apparaissent assez haut sur le flanc. morphotypes. C'est la raison pour laquelle nous Toutes les côtes sont radiales et faiblement con- laissons la détermination de ces ammonites en vexes vers l'avant jusqu'au niveau de l'épaule nomenclature ouverte sous le nom de Collignoni- ventro-latérale, puis rectilignes sur le ventre où

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elles rejoignent un tubercule siphonal arrondi ou Collignoniceras vigennum très légèrement pincé dans le sens de l'enroule- AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov. ment. Toutes les côtes portent un tubercule ven- tro-latéral pincé radialement. À ce stade, les tu- Pl. 6, fig. 2 ; Pl. 8, fig. 5 ; Pl. 11, figs. 1, 3 bercules ventro-latéraux et siphonaux sont en Types : l'holotype, IGR-94984 (coll. H.CH.) et nombre identique et il n'existe pas de côtes bou- le paratype, IGR-94975 (coll. H.CH.), proviennent clées sur la région ventrale. Sur la chambre d'ha- de la base du Tuffeau Jaune de Touraine (lit 5) bitation, les tubercules ombilicaux s'éloignent de dans la carrière "des Bruns de Marigny-Marman- la bordure ombilicale, prennent une position plus de" (Indre-et-Loire). latérale et s'affaiblissent en même temps qu'ils Matériel : 5 exemplaires de la base du Tuffeau tendent à être pincés radialement. L'ornementa- Jaune de Touraine dans la carrière "des Bruns de tion s'atténue, en particulier les tubercules ven- Marigny-Marmande" répartis comme suit : 4 tro-latéraux. Dans la plupart des cas, chaque tu- exemplaires, coll. H.CH., de la base de l'unité 5 bercule ventro-latéral est relié par la terminaison dont l'holotype à 0,60 m au-dessus de la limite d'une côte à un tubercule siphonal. Mais à deux inférieure de banc et 1 exemplaire (coll. É.H.) du reprises, on observe des côtes bouclées sur la li- lit 5. gne siphonale, deux tubercules siphonaux cor- Origine du nom : de Vigenna , la Vienne en la- respondant dans ce cas à un tubercule ventro-la- tin. téral. La densité costale est assez élevée et on Diagnose : Collignoniceras à enroulement évo- compte 18 tubercules siphonaux (qui correspon- lute et à côtes mousses, épaisses et onduleuses. dent à autant de côtes longues et courtes) sur le Les côtes longues naissent seules ou par paires dernier demi-tour du phragmocône. au niveau de gros tubercules ombilicaux et sont Le fragment illustré Pl. 8, fig. 4, est une por- séparées le plus souvent par deux intercalaires. tion de chambre d'habitation d'un diamètre esti- Toutes les côtes portent un tubercule ventro-laté- mé à 160 mm. Sur le premier quart de tour pré- ral et un tubercule siphonal légèrement pincé servé, les tubercules ombilicaux occupent une dans le sens de l'enroulement. position haute sur le flanc, presque latérale, et Description : l'holotype, illustré Pl. 8, fig. 5, sont allongés radialement. Les côtes longues, est un moule interne de 141 mm de diamètre radiales, sont séparées par une ou deux interca- montrant la totalité du phragmocône et de la laires. Toutes portent un tubercule ventro-latéral chambre d'habitation. L'enroulement est évolute assez saillant. Sur la région ventrale, on observe (O = 32 % du diamètre). La coquille est relative- une multiplication des tubercules siphonaux, sans ment comprimée (H/E = 1,23). Sur le phragmo- pour autant voir apparaître de côtes bouclées. cône, la section du tour intercostale est ovale, Vers le péristome, la costulation s'atténue et les tandis que celle prise au niveau des côtes est côtes tendent à être légèrement projetées vers subtrapézoïdale avec une épaisseur maximale au l'avant. niveau des tubercules ombilicaux. Sept gros tu- Le troisième moule interne figuré Pl. 11, fig. 5, bercules ombilicaux arrondis sont visibles sur le est altéré et mal préservé. Son diamètre est esti- premier tour de spire, donnant naissance à des mé, comme pour le précédent, à 160 mm. L'or- côtes primaires mousses le plus souvent par pai- nementation est comparable à celle de l'holotype, res. Une côte intercalaire sépare fréquemment mais il s'agit ici d'un variant un peu plus compri- les côtes primaires. Toutes les côtes se renflent mé. Les tubercules ombilicaux donnent naissance sur l'épaule ventro-latérale, puis s'inclinent légè- le plus souvent à une côte simple. De façon géné- rement vers l'avant et se prolongent jusqu'à la rale, deux côtes intercalaires séparent les côtes ligne siphonale soulevée en une ébauche de carè- longues. Là aussi, les tubercules siphonaux et ne où elles portent un tubercule siphonal pincé ventro-latéraux sont en nombre identique et il dans le sens de l'enroulement. Le nombre de tu- n'existe pas de côtes bouclées sur la ligne sipho- bercules siphonaux est identique à celui des cô- nale. tes. Sur la chambre d'habitation, les bulles ombi- Discussion : la morphologie générale de ces licales s'affaiblissent et tendent à disparaître. La ammonites rappelle celle de Collignoniceras pa- section du tour devient subovale. Les côtes restent pale (ORBIGNY , 1841) et il est clair que l'on se mousses. Toutes portent un renflement ventro- trouve en présence d'une espèce voisine. Mais latéral et un tubercule siphonal pincé dans le l'absence de côtes bouclées sur la région ventra- sens de l'enroulement et légèrement décalé vers le, le non développement des tubercules ventro- l'avant. À ce stade, on observe la disparition des latéraux en petites cornes sur le dernier tour de côtes secondaires et toutes les côtes sont des cô- spire et la densité costale beaucoup plus élevée tes longues simples. séparent nettement Collignoniceras hourqueigi de Le paratype (Pl. 6, fig. 2) est un phragmocône C. papale. de 107 mm de diamètre, avec une ornementation Distribution : Turonien moyen, partie supé- identique à celle de l'holotype, mais avec une rieure de la zone à Romaniceras (Y.) ornatissi- meilleure préservation. La section du tour est un mum (Tm 3 élevé) ; Tuffeau de Bourré à Mari- peu plus comprimée (H/E = 1,26) et l'enroule- gny-Marmande et à Séligny (Indre-et-Loire). ment plus involute (O = 22 % du diamètre). Les

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côtes primaires, radiales, naissent le plus souvent Tuffeau Jaune de Touraine à Marigny-Marmande par paires au niveau d'un tubercule ombilical ar- (Indre-et-Loire). rondi, portent en haut du flanc un petit tubercule Illustration du matériel : La plupart des am- ventro-latéral interne arrondi et, sur l'épaule ven- monites figurées ont un diamètre supérieur à 10 tro-latérale, un tubercule ventro-latéral externe cm, certaines atteignant plus de 30 cm. C'est la plus développé, allongé dans le sens de l'enroule- raison pour laquelle de nombreux spécimens sont ment. La ligne siphonale est haute, avec des tu- présentés sous une taille inférieure à la réalité bercules siphonaux pincés dans le sens de l'en- dans les 11 planches qui suivent, le plus souvent roulement et situés dans l'axe des côtes. Les avec une réduction d'environ 0,60. faisceaux de côtes primaires sont fréquemment séparées par une côte intercalaire. Remerciements Le spécimen illustré Pl. 11, fig. 3, est un Le Dr William James KENNEDY (Oxford, U.K.) phragmocône légèrement écrasé de 110 mm de nous a communiqué son avis sur la détermination diamètre. Les tours internes sont comparables à de plusieurs Romaniceras et Collignoniceras . Il a ceux de l'holotype et du paratype avec de forts également accepté de relire la version initiale de tubercules ombilicaux. Sur le dernier demi-tour ce manuscrit en tant que rapporteur des Carnets de spire, une intercalaire continue de séparer les Geol. , formulant un certain nombre de remarques paires de côtes longues, mais les tubercules ven- constructives qui ont amélioré l'ensemble du tex- tro-latéraux sont plus saillants et rappellent un te. Mr Émile HOURQUEIG (La Roche-sur-Yon) nous peu ceux de Collignoniceras woollgari regulare. a prêté et permis d'illustrer plusieurs spécimens Le quatrième exemplaire, figuré Pl. 11, fig. 1, de sa collection. Mr Jean-Louis MORIN , ancien pro- est un variant à ornementation atténuée de 130 priétaire de la carrière "des Bruns de Marigny- mm de diamètre. La coquille est quasiment dé- Marmande", nous a laissé effectuer observations pourvue d'ornementation. Seuls les tubercules lithologiques et récoltes d'ammonites durant une ombilicaux, assez massifs et arrondis, restent décennie. MM, Jacky GUIET et Dany JUCQUOIS , pro- marqués sur les tours internes du phragmocône. priétaires de la carrière "des Bruns de Séligny", Sur la chambre d'habitation, ils s'atténuent et nous ont laissé libre accès à celle-ci. Par l'inter- disparaissent. Les côtes se présentent sous la médiaire de l’association PALAIOS présidé par Xa- forme d'ondulations plus marquées vers l'épaule vier VALENTIN , les sociétés COSEA et LISEA, char- ventro-latérale. L'élément morphologique le plus gées de la réalisation des tranchées de la LGV visible est la carène siphonale onduleuse con- Sud-Europe-Atlantique et représentées par MM. stituée d'une suite de tubercules siphonaux forte- L. CAVROIS , B. GODINOT , M. LEROY , C. MACARY , B. ment pincés dans le sens de l'enroulement. On MASSAL et H. TRICOT , conducteurs des travaux, pourrait à première vue rapprocher ce spécimen nous ont donné l'autorisation d'accès aux diffé- d'un Masiaposites , mais la carène onduleuse et rents chantiers lors de l'arrêt des travaux durant les bulles ombilicales massives sur le phragmocô- les week-ends. C’est ainsi que plusieurs membres ne l'en séparent nettement. de l'Amicale des Paléontologues Amateurs du Poi- Discussion : Les cinq spécimens à notre dispo- tou, en particulier MM. Marc BARKAT , Éric BLANDIN , sition permettent d'apprécier le spectre de varia- Gérard BERTRAND et Bruno GUÉVEL , ont accompagné tion morphologique de cette population d'ammo- l'un d'entre nous (P.F.) à la recherche d'ammonites nites, malgré la préservation assez médiocre du dans la tranchée de la LGV de Marigny-Marman- matériel. Les caractères les plus remarquables de. M. Damien GENDRY , responsable des collec- résident dans la présence de tubercules ombili- tions de paléontologie de l'Université de Rennes, caux massifs et arrondis, l'aspect onduleux des a accepté le dépôt des types et figurés au sein côtes qui naissent le plus souvent par paires et des collections de l'université. Enfin M. Bruno l'épaississement des côtes sur l'épaule ventro-la- GRANIER nous a permis de publier notre manuscrit térale, sans que ces renflements ne conduisent à aux Carnets Geol. Qu'ils soient tous chaleureuse- l'apparition de cornes. Le taxon le plus proche est ment remerciés. peut-être Collignoniceras woollgari regulare , mais les différences sont néanmoins sensibles, en par- Références bibliographiques ticulier la présence chez C. woollgari regulare d'une majorité de côtes simples, étroites, forte- AGASSIZ L. & DESOR E. (1847).- Catalogue raison- ment inclinées vers l'avant, l'existence de larges né des échinides.- Annales des Sciences natu- espaces intercostaux, l'atténuation rapide des relles, Zoologie , série 3, tome 8, 167 p. bulles ombilicales et enfin le développement de ALCAYDÉ G. (1970).- Carte géologique de la France cornes ventro-latérales. Collignoniceras vigennum à 1/50 000, notice explicative de la feuille de est connu pour l'instant uniquement dans les cou- Saumur.- Bureau de Recherches Géologiques ches de tempêtes à la base du Tuffeau Jaune de et Minières, Orléans, 15 p. Touraine près de la confluence Vienne/Creuse. ALCAYDÉ G. 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Planches

Planche 1 :

Fig. 1 : Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864), IGR-94958 (coll. H.CH.), de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5), Turonien moyen, sommet de la zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital).

Fig. 2 : Romaniceras (Romaniceras) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., IGR-94959 (coll. H.CH.), de la même localité et du même horizon que le spécimen précédent. Les points indiquent la dernière suture, c'est-à-dire la limite entre le phragmocône et la chambre d'habitation. Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 2 :

Figs. 1-2, 4 : Romaniceras (Romaniceras) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., 1 : IGR-94960 (coll. H.CH.) ; 2 : IGR-94961 (coll. H.CH.) ; 4 : IGR-94962 (coll. H.CH.) (paratype) , les trois de la carrière "des Bruns de Marigny- Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5), Turonien moyen, sommet de la zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital).

Figs. 3, 5 : Masiaposites cf. kennedyi AMÉDRO & DEVALQUE , 2014, 3 : IGR-94963 (coll. H.Ch), 5 : IGR-94964 (coll. H.CH.), de la même localité et du même horizon que les spécimens précédents.

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 3 :

Figs. 1-2 : Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864), 1 : coll. É.H. MMB/3 ; 2 : IGR-94965 (coll. É.H.), de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital). Les numéros indiqués sur la fig. 2c correspondent aux tubercules suivants : (1) siphonal, (2) ventro-latéral externe, (3) ventro-latéral interne, (4) latéral externe, (5) latéral interne, (6) ombilical.

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 4 :

Figs. 1-2, 4 : Romaniceras (Romaniceras) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., 1 : IGR-94966 (coll. H.CH.) ; 2 : IGR-94967 (coll. É.H.) ; 4 : IGR-94968 (coll. H.CH.) ; les trois de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital). Sur la fig. 2a, la flèche indique la dernière côte longue portant 11 rangées de tubercules. Au-delà, le tubercule latéral externe disparaît et les côtes longues portent seulement 9 rangées de tubercules.

Fig. 3 : Collignoniceras canthus (ORBIGNY , 1856) : IGR-94969 (coll. P.F.), versant sud-ouest de la tranchée de la LGV de Marigny-Marmande, Tuffeau de Bourré (unité 1), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 5 :

Fig. 1 : Romaniceras (Romaniceras) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., holotype , IGR-94970 (coll. P.F.), de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", sommet du Tuffeau de Bourré (unité 4), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital).

Fig. 2 : Romaniceras (Romaniceras) marigniacum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., IGR-94971 (coll. P.F.), de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital).

Fig. 3 : Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864), IGR-94972 (coll. P.F.), de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", partie supérieure du Tuffeau de Bourré (sommet de l'unité 2), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Fig. 4 : Romaniceras (Yubariceras) ornatissimum (STOLICZKA , 1864), coll. É.H. V/1, de la tranchée LGV de Villière près de Maillé (Indre-et-Loire), quelques mètres sous le double banc d'exogyres (unité 1), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 6 :

Figs. 1, 4 : Collignoniceras woollgari regulare (HAAS , 1946), 1 : IGR-94973 (coll. H.CH.) ; 4 : IGR-94974 (coll. É.H.), les deux de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital).

Fig. 2 : Collignoniceras vigennum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., IGR-94975 (coll. H.CH.), paratype , de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (base de l'unité 5), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital)

Fig. 3 : Collignoniceras turoniense (SORNAY , 1951), IGR-94976 (coll. H.CH.), de la carrière "des Bruns de Marigny- Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5, probablement base), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. (Y.) marigniacum (Tm 3 sommital)

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 7 :

Figs. 1-2 : Collignoniceras badilleti AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., 1: holotype , IGR-94977 (coll. É.H.) ; 2 : coll. E.H. MMB/9, de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", partie supérieure du Tuffeau de Bourré (sommet de l'unité 2), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Fig. 3 : Collignoniceras hourqueigi AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., holotype , IGR-94979 (coll. É.H.) de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", partie supérieure du Tuffeau de Bourré (sommet de l'unité 2), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 8 :

Figs. 1-2 : Collignoniceras badilleti AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., 1 : IGR-94980 (coll. P.F.) ; 2 : IGR-94981 (coll. É.H.), les deux de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", partie supérieure du Tuffeau de Bourré (sommet de l'unité 2), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3). Fig. 3 : Collignoniceras sp. A, IGR-94982 (coll. É.H.), de la même localité et du même niveau que les spécimens précédents.

Fig. 4 : Collignoniceras hourqueigi AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., IGR-94983 (coll. P.F.), de la même localité et du même niveau que les spécimens précédents.

Fig 5 : Collignoniceras vigennum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., holotype , IGR-94984 (coll. H.CH.), de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (base de l'unité 5, récolté en place 60 cm au- dessus de la limite de banc), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital).

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 9 :

Figs. 1-2, 4 : Collignoniceras woollgari regulare (HAAS , 1946), 1 : IGR-94985 (coll. P.F.) ; 2 : IGR-94986 (coll. P.F.) ; 4 : IGR-94987 (coll. P.F.). Les spécimens illustrés dans les figs. 1 et 4 proviennent de la carrière "des Bruns de Séligny", partie supérieure du Tuffeau de Bourré (unité 2) ; l'exemplaire de la fig. 2 provient de la carrière des Bruns de Marigny-Marmande, partie supérieure du Tuffeau de Bourré (sommet de l'unité 2), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Figs. 3, 5 : Collignoniceras turoniense (SORNAY , 1951), 3 : IGR-94988 (coll. P.F.) ; 5 : IGR -94998 (coll. P.F.), les deux de la carrière "des Bruns de Séligny", partie supérieure du Tuffeau de Bourré (unité 2), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 10 :

Figs. 1-2 : Collignoniceras turoniense (SORNAY , 1951), 1 : IGR-94989 (coll. H.CH.) ; 2 : IGR-94990 (coll. P.F.), versant sud-ouest de la tranchée de la LGV de Marigny-Marmande, partie supérieure du Tuffeau de Bourré (unité 2), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Fig. 3 : Collignoniceras canthus (ORBIGNY , 1856) : IGR-94991 (coll. H.CH.), versant sud-ouest de la tranchée de la LGV de Marigny-Marmande, Tuffeau de Bourré (unité 1), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Fig. 4 : Collignoniceras cf. canthus (ORBIGNY , 1856) : IGR-94992 (coll. H.CH.), de la même localité et du même niveau que le spécimen précédent.

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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Planche 11 :

Fig. 1 : Collignoniceras vigennum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., IGR-94993 (coll. É.H.), de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5, probablement base), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital).

Fig. 2 : Collignoniceras turoniense (SORNAY , 1951), IGR-94994 (coll. H.CH.), versant sud-ouest de la tranchée de la LGV de Marigny-Marmande, partie supérieure du Tuffeau de Bourré (unité 2), Turonien moyen, zone à R. (Y.) ornatissimum (Tm 3).

Fig. 3 : Collignoniceras aff. vigennum AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., IGR-94995 (coll. H.CH.), de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", base du Tuffeau Jaune de Touraine (unité 5, probablement base), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum , biohorizon à R. marigniacum (Tm 3 sommital). Fig. 4 : Collignoniceras sp. A, IGR-94996 (coll. P.F.), de la carrière "des Bruns de Marigny-Marmande", partie supérieure du Tuffeau de Bourré (sommet de l'unité 2), Turonien moyen, zone à R. ornatissimum (Tm 3).

Fig. 5 : Collignoniceras hourqueigi AMÉDRO & CHÂTELIER sp. nov., IGR-94997 (coll. P.F.), de la même localité et du même niveau que le spécimen précédent.

Barre d'échelle = 5 cm. Clichés H. CHÂTELIER .

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89 http://zoobank.org/References/D7E14697-BC65-4A18-A18B-61A7E1688530

Romaniceras marigniacum Amédro & Châtelier in Amédro, Robaszynski, Châtelier, Ferchaud & Matrion, 2020 http://zoobank.org/NomenclaturalActs/ce57bf8c-7d1a-4539-932b-00645eca5bee Collignoniceras badilleti Amédro & Châtelier in Amédro, Robaszynski, Châtelier, Ferchaud & Matrion, 2020 http://zoobank.org/NomenclaturalActs/5B6F0FC2-E0C0-458C-94E8-6783CFE16653 Collignoniceras hourqueigi Amédro & Châtelier in Amédro, Robaszynski, Châtelier, Ferchaud & Matrion, 2020 http://zoobank.org/NomenclaturalActs/F150B3EE-2B07-4066-821D-343AAB9A8F28 Collignoniceras vigennum Amédro & Châtelier in Amédro, Robaszynski, Châtelier, Ferchaud & Matrion, 2020 http://zoobank.org/NomenclaturalActs/2526D6EF-3971-480F-BC1A-E05B900EFB1B