Ecce Erre Elle Esse Voici L'homme, La Femme Et Leur Vieil Esse
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_ pp_ Ecce Erre Elle Esse Voici l'homme, la femme et leur vieil Esse 1. Ecce l'ego 1.1. La champion 's ligue En matière de foot, la Champion's Ligue est la crème des compétitions, le nec plus ultra. Participer à une telle épreuve est le plus cher désirs des dirigeant, joueurs et supporterd de n'importe quel club de foot. A l'entâme de chaque saison, tous n'ont que cet objectif là en tête. Les efforts à consentir pour y arriver sont énormes mais ne sont rien à côtés de ce qu'ils en attendent. La simple participation, avant même que les joueurs ne mettent un orteil sur le terrain, accorde au club une prime substantielle. Les mauvaises langues disent d'ailleurs que l'épreuve est juteuse avant même que les joueurs ne mouillent leur maillot. Son but, non avoué, est d'écrémer le football européen, n'en garder que les club les plus riches. De fait, son lustre n'en finit pas de grandir. Elle fait des envieux jusqu'aux laissers pour compte : AH ! la Champion's Ligue, on y perd sa culotte mais on n'hésiterait pas à y laisser sa chemise. On constate en effet que nombre de petits clubs se pressent au portillon de la prestigieuse compétition comme des gosses de maternelle à la barrière de la grande école. Tout est bon pour obtenir le précieux sésame : les clubs font appel à des managers véreux ; les petites équipes sont écumées de leurs éléments de valeurs ; les détournements de fonds, abus de bien sociaux et autres malversations se généralisent ... Même en restant dans un cadre légal, c'est quelques dizaines de milliers d'euro que le contribuable - qu'il soir amateur de foot ou qu'il n'en ait rien à taper - paye pour l'organisation d'un match de foot en service d'ordre, couverture médiatique, coût des incivilités, ... Il s'agit d'une dérive du foot moderne que nul ne conteste en son for intérieur Mais que nul ne penserait à contester ouvertement. Il doit bien y avoir des clubs probres mais lequel aurait le courage de se mettre tous les autres à dos ? Il doit bien y avoir des journalistes conscencieux mais lequel prendrait le risque d'aller vendre son papier dans le hall d'une gare avec la pancarte "j'ai faim" pour indiquer le tarif ? Il doit bien y avoir des politiciens sensibles à l'exploitation des masses partisanes mais lequel ne préférerait pas goûter au pouvoir plutôt que d'être confiné dans l'opposition ? Non la "Champion's Ligue" arrange bien trop de monde pour être remise en question. 1.2. Le Sporting Club de L'ecce Le Sporting Club L'ecce est un club phare au niveau national mais plutôt insignifiant au niveau européen. Il fonctionne grâce aux subsides publics, soi disant parce qu'il joue un rôle social et pédagogique important auprès de la population. Il est inscrit dans ses statuts que l'octroi des subventions est conditionné par le nombre de joueurs qu'il forme en son sein. C'est ainsi que le club empêcherait la jeunesse de traîner en rue. Malheureusement, obnubilé par la Champion's Ligue, le club allait vite sombrer dans la championnite aigüe. Plutôt que d'aligner les produits du centre de formation, l'entraîneur faisait appel à des joueurs mercenaires, qui avaient roulé leur bosse un peu partout dans le monde, monnayant leur talent au plus offrant. Un commerce parallèlle à la compétition sportive allait ainsi se développer avec l'arrivée de négociants en mercenaires, pudiquement appelés "managers de joueurs". Pour garder ses subventions, le club continuait à former des joueurs mais ne les faisait pas jouer. Pour un coach, l'utilisation de mercenaires offrait un triple avantages : d'abord, s'étant frottés aux footballeurs des 4 coins de la planète, ils jouissaient d'une expérience hors du commun. Ensuite ils apportaient généralement une plus value à l'équipe, tant sportive que financière. Enfin le seul lien 1-1 qui les reliait au club était l'argent, ce qui est bien pratique : l'entraîneur pouvait les écarter sans devoir évoquer les sempiternels équilibre de l'équipe, choix tactiques ou rotation du noyau pour justifier sa décision, un coup de pied au cul suffisait. 1.3. Le mercenariat. Baser son coaching sur l'argent présentait une situation paradoxale. En effet, plus un joueur était méritant, plus vite il était parti. A l'inverse, les moins doués devenaient les valeurs sûres du club. Le paradoxe était loin de s'arrêter là puisqu'il était aussi d'application quand il s'agissait de mater un joueur récalcitrant : quand le club ne voulait pas lui payer des indemnités de rupture, la sanction la plus efficace, celle qui glaçait d'effroi un joueur mercenaire, consistait à l'empêcher de se vendre à la concurrence, le condamner à prester au club ad vitam eternam. Il suffisait pour cela de l'empêcher de jouer mais aussi de s'entraîner. C'était le monde à l'envers par rapport au monde de papa où les gens qui ne convenaient pas étaient jetés dehors et la perle rare jalousement gardée. Dans cette logique commerciale, entre les bons à rien payés à ne rien faire et les éléments de valeur poussés vers la sortie, ce sont les supporters qui tringuent : la superbe équipe présentée à l'entame de la saison pour qu'ils prennent leur abonnement se délabrant inexorablement par la suite. 1.4. L'Essemalesse Etant donné que pour des raisons légales, il était difficile aux clubs subventionnés de recruter des mercenaires, une société écran avait été créée. L'Essemalesse, c'est son nom, fournissait des joueurs aux clubs se déclarant en sous-effectif par la faute de blessures, maladies ou mesures disciplinaires. Comme si tous leurs propres joueurs étaient blessés, malades ou suspendus, il n'était pas rare de voir ces clubs aligner 11 joueurs de l'Essemalesse sur le terrain. 1.5. Les noyaux Les joueurs non repris sur la feuille de match évoluaient avec la réserve, loin des caméras et de la foule, sur un terrain qui, selon la saison, était boueux, poussièreux ou verglacé ; toujours sous une lumière blafarde même quand le soleil brillait. Mais bon, ils avaient encore la chance de jouer même si c'était pour du beurre. Ils se maintenaient en forme, s'attablaient affamés, se couchaient fatigués, ... bref se donnaient l'impression de mériter leur salaire. Ce n'était pas le cas des joueurs renvoyés dans le noyau C. C'est là qu'étaient envoyés les joueurs punis. Eux, non seulement, ne pouvaient pas mettre un pied sur le terrain A mais il ne leur était même pas possible de toucher la balle ! Tout ce qu'ils pouvaient faire, c'est signer leur arrêt de mort en allant boire, manger ou se la couler douce à la buvette, ce que beaucoup finissaient par faire. D'autres, en se faisant porter malades, essayaient de garder la tête hors de l'eau mais acquéraient surtout une réputation de joueur fragile. 1.6. Une saison sous lardon Pour présenter les objectifs de la nouvelle saison, van d'R, le Président du club, avait mis les petits plats dans les grands : cette fois, c'est sûr, ce sera la bonne ; le Sporting Club L'ecce allait décrocher son ticket pour la "Champion's Ligue" Il avait été chercher Lardon comme T1, c'est à dire comme entraîneur principal. Comme tout entraîneur mercenaire, Lardon débarquait au CLUB avec ses joueurs, jugés indispensables pour mener à bien sa mission. C'est ainsi qu'Eros, Slobo, Massacria, Saturax, Patzaiolo, Eaurbanne, Fantix et Blouc Dunain, tous des mercenaires issus de l'Essemalesse, débarquèrent au club. Comme toujours quand il y avait un changement d'entraîneur, c'était le grand branle-bas de combat dans les vestiaires : il fallait faire de la place pour les nouveaux ! Les joueurs qui avaient l'opportunité de partir s'en allaient. Les autres étaient parqués où il restait de la place ; ils n'entraient plus en ligne de compte pour former la nouvelle équipe. Parfois, on donnait le joueur à un club de division inférieure, à charge pour lui de payer son salaire 1-2 Question de talent Lardon n'avait pas sa langue dans sa poche. A peine arrivé, il avait dit aux joueurs présents que s'ils étaient au CLUB, c'est parce qu'il n'avait pas le talent pour être ailleurs. La plupart des entraîneurs, et même des joueurs, le pensaient aussi mais certains le disaient de manière plus diplomate alors que d'autres se taisaient. Rares étaient ceux qui avaient eu le tact de Lardon : quand un joueur reste au club, c'est que personne n'en veut ! A la décharge de Lardon, il faut dire que le métier d'entraîneur n'est pas facile. Dans l'esprit des gens, c'est l'entraîneur qui symbolise à lui tout seul le club. Ainsi, c'était les "hommes de Lardon" qui gagnaient ou perdaient un match. Dès lors rien d'étonnant à ce que leur limogeage soit considéré comme la panacée universelle. 1.7. Un joueur formé au club Erre était un joueur du cru, formé au CLUB. Doté d'une technique, d'une condition physique et d'une intelligence de jeu moyennes, il n'était pas plus mauvais qu'un autre : l'effectif ne se composait pas de surdoués puisque dès qu'un joueur montrait de belles choses, il était revendu. Sur son formulaire d'engagement il avait mis qu'il jouait au poste de centre-avant sur son formulaire d'engagement, plus par goût que par capacité.