Général Hartemann 1934-1944
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Général Hartemann 1934-1944 Général André Hartemann Mise en page par Pierre Jarrige Prologue Ce témoignage m’avait été remis par Philippe Hartemann, le fils aîné du général André Hartemann. Dans un style remarquable, avec des description splendides, le général relate onze années d’une activité exceptionnelle, onze années de sa vie qui l’ont vu passer de capitaine des Tirailleurs algériens à colonel et pilote de l’armée de l’Air en étant le témoin privilégié des évènements qui ont agité l’Algérie et la France : Témoin et acteur de la fin de la conquête aérienne du Sahara, témoin de la chute de l’Armée française en 1940, témoin et acteur de l’activité souterraine en Algérie en préparant la reprise des combats, témoin du Débarquement allié du 8 novembre 1942 et témoin et acteur de la reprise des combats avec les Alliés. Le général ne connaît pas la langue de bois et sa plume acérée traduit franchement ses sentiments sur les hommes et les évènements. Malheureusement, Philippe Hartemann, auteur de la biographie de son père et du récit du Dé- barquement vu par un enfant, décédé le 8 novembre 2013, ne connaîtra pas ce document. Pierre Jarrige Les photos de ce document sont de : Yvan Baumgarten, Xavier Bibert, Jean-Paul Cardona, Émile Cimino, Maurice Crosnier, Roland Didier, Drissi Driss, Anne-Lise Duchêne Marullaz, Pierre Dumollard, ECPA, Françoise Fouques Duparc, Alain François, André Hartemann, Imperial War Museum, Jean-Louis Laclavère, Raymond Macia, Camille Mathieu, Roger Montéran, Jean-Charles Pétronio, Jean Salvano, Roland Starace, Jean Studer, US Air Force, Bernard Venice et Georges Vieville. Pierre JARRIGE www.aviation-algerie.com Octobre 2019 ISBN 979-10-97541-13-2 Reproduction autorisée Publication gratuite - Vente interdite Sommaire Prologue (Pierre Jarrige) Biographie du général Hartemann (Philippe Hartemann) ..... 1 États de service du général Hartemann ........................ 6 1934 .................................................................................. 9 Chez les Tirailleurs Algériens Stage chez les Aviateurs Troubles à Constantine À Alger, chez les Aviateurs 1935 .................................................................................. 18 Voyages au Sahara Voyages au départ d’Alger Transfert des cendre du Maréchal Lyautey 1936 .................................................................................. 32 Alger-Djanet par Tamanrasset Manœuvres interarmes en AFN 1937 .................................................................................. 52 Février - Voyage à Tamanrasset Octobre - Voyages au Sénégal et au Sahara Notes sur l’exécution des voyages sahariens 1938 .................................................................................. 84 1939 .................................................................................. 96 1940 .................................................................................. 106 Souvenirs de juin 1940 évoqués en 1948 1941 .................................................................................. 132 Réflexions sur la période de l’Armistice au Débarquement 1942 .................................................................................. 142 Le Débarquement 1943 .................................................................................. 154 1944 .................................................................................. 164 Le Débarquement vu par un enfant (Philippe Hartemann) .. 172 Album photos ................................................................ 182 Commandeur de la Légion d’honneur Croix de guerre 1939-1945 Général André Hartemann Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs Médaille commémorative de la Grande Guerre Médaille de la victoire Croix du combattant Croix du combattant volontaire Médaille coloniale - Agrafes « Maroc » Médaille commémorative de Syrie-Cilicie Médaille commémorative de Haute-Silésie Grand officier du Nicham-el-Anouar Médaille coloniale - Agrafe « Extrême-Orient » Médaille espagnole de la Paix au Maroc Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique Officier de la Legion of Merit (États-Unis) Commandeur de l’ordre de Dannebrog Grand officier de l’ordre royal du Sahamétrei Ordre royal du Million d’éléphants et du Parasol blanc Grand officier de l’ordre du Nichan Iftikhar Grand officier de l’ordre du Ouissam alaouite Biographie du général Hartemann Né le 23 juillet 1899 à Colmar (Haut-Rhin). Disparu en mission aérienne en Indochine (Haut Tonkin) le 28 avril 1951, Mort pour la France et le Viet Nam. Il est des destins qui sortent de l’ordinaire et qui pourtant restent d’une grande discrétion, ainsi celui du général d’Aviation André Hartemann. Peu connue de sa propre famille, cette existence fulgurante ne dura qu’à peine plus de 50 ans. André Hartemann naquit juste avant le début du 20ème Siècle dans une vieille famille alsacienne de Colmar profondément catholique et farouchement patriote française, venue de Bade et d’Au- triche avant le 17ème Siècle pour s’implanter dans le Sundgau après avoir traversé le Rhin. Son père Edmond, magistrat, mourut très jeune en Lorraine où la famille s’était repliée après la guerre de 1870, le laissant chef de famille, aîné de trois garçons, affronter les difficultés de la vie. Il était au lycée de Nancy quand éclata la Première Guerre Mondiale. Le jeune officier Puis Saint-Cyr en 1917 et le front de la Somme dans les dernières semaines du conflit. Jeune officier de Tirailleurs Marocains dans un régiment d’occupation, il vécut directement les évènements souvent tragiques du chaudron bouillonnant de la Haute-Silésie mal partagée entre Allemands et Polonais en 1919, avant de rejoindre le Maroc pour les opérations de pacification de la tache de Taza et du Rif (1924 à 1926). Il entra à l’École de Guerre en 1929 puis fut nommé officier d’État-Major à Oran en 1930 où son goût déjà affirmé pour l’Aviation lui fit passer le brevet d’observateur en avion. Après un temps de commandement dans un régiment de Tirailleurs Algériens à Constantine, le capitaine Hartemann rejoignit à l’automne 1934 l’État-Major de la 5ème Région aérienne à Alger. Il était enfin entré dans le saint des saints, le pays des hommes volants. À partir de ce moment, il consacra toute son énergie à organiser les forces aériennes dans tous les postes qu’il occupa. Et cela fut varié. Il participa largement à l’organisation et à la répartition des bases aériennes dans toute l’Afrique du Nord, en liaison avec l’Afrique Noire Française, et avec les Britanniques de la RAF à Malte et en Egypte. Il était devenu le conseiller écouté des grands chefs de l’armée de l’Air en Afrique, ce que beaucoup d’aviateurs pur jus trouvaient très bizarre, pourquoi donc ce jeune capitaine de Tirailleurs avait-il l’oreille des grands patrons de l’Aviation, se demandaient les artistes du manche à balai ? La Guerre 1939-1945 Puis survint la crise de Munich et, un an plus tard, la drôle de guerre en 1939 qui vit le capitaine Hartemann aux premières loges dès l’automne 1939, au cabinet militaire du ministre de l’Air Guy La Chambre. Mais ce travail de bureau lui convenait mal, il pensait que sa place était plutôt au feu, au contact des réalités de la guerre qui allait devenir plus active. Début 1940, il obtint d’être muté dans l’armée de l’Air et de passer son brevet de pilote. Nommé commandant, il partit sur sa demande dans une unité combattante en mai 1940, pour commander en second le Groupe de Reconnaissance I/22, basé à Metz-Frascaty. Pendant la débâcle de juin 1940, il rapatria en moins d’une semaine tous les camions de l’éche- lon roulant du Groupe de Metz à Istres sur plus de 1 000 kilomètres de routes encombrées par la gigantesque pagaille de l‘exode, traversant la France du nord-est au sud, sans perdre un seul véhicule et en trouvant en route de l’essence et de la nourriture. 1 Ce qui était une performance remarquable dans le foutoir de l’époque, au milieu de millions de gens qui allaient à pied, à cheval, en voiture ou n’importe comment, dans tous les sens, sur les routes étroites et souvent seulement empierrées de l’époque. Puis, après avoir failli partir à Malte continuer le combat chez les Anglais, il commanda le Groupe I/22 replié au Maroc, sur la base de Rabat-Salé. Ce fut un beau commandement dans des cir- constances difficiles, malgré la surveillance tatillonne des Commissions d’Armistice italiennes et allemandes, interrompu brutalement le jour où un avion du Groupe fila subrepticement à Gibraltar, désertion, dit-on. Relevé immédiatement de son commandement, il fut soustrait à la curiosité des occupants et camouflé à la base aérienne d’Oran-La Sénia où il se mit à compter des boulons dans un magasin de stockage. C’était quand même plus confortable qu’un Oflag en Poméranie ! Quelques mois plus tard, les Italiens s’occupant d’autre chose, il fut récupéré discrètement à l’État-Major de l’Air à Alger, à la Redoute à Alger. Là, le commandant Hartemann reprit en main le 3ème Bureau qu’il connaissait bien, celui qu’il avait quitté à peine deux ans auparavant à l’au- tomne 1939. Il cherchait les moyens de remettre l’Aviation dans la guerre dès que l’occasion s’en présenterait. En attendant, pour maintenir le moral des troupes, il inventa des stages de montagne et de ski dans le massif du Djurdjura, avec l’appui technique du Club Alpin Français, et des sorties genre scout sur les plages de Sidi-Ferruch et alentour, au cours desquelles on faisait beaucoup de topographie appliquée et d’étude de sable mouillé, tout en notant les points de repère utiles pour un éventuel débarquement, comme en 1830.