L'état Actionnaire
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L’ÉTAT ACTIONNAIRE ÉNERGIE INDUSTRIES SERVICES ET FINANCE TRANSPORTS L’ÉTAT ACTIONNAIRE2014-15 - RAPPORT L’ÉTAT MINISTÈRE DES FINANCES ET DES COMPTES PUBLICS APE MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DE L’INDUSTRIE ET DU NUMÉRIQUE AGENCE DES PARTICIPATIONS DE L’ÉTAT 2014-15 L’ÉTAT ACTIONNAIRE ÉNERGIE INDUSTRIES SERVICES ET FINANCE TRANSPORTS MINISTÈRE DES FINANCES ET DES COMPTES PUBLICS APE MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DE L’INDUSTRIE ET DU NUMÉRIQUE AGENCE DES PARTICIPATIONS DE L’ÉTAT 2014-15 PRÉFACE © A. Salesse - SG © SG Michel Sapin Emmanuel Macron ministre des Finances ministre de l’Économie, et des Comptes publics de l’Industrie et du Numérique ous pouvons être fiers : le travail abattu au service de l’État actionnaire en 2014 et au cours des derniers mois a été considérable. Désormais, l’État assume pleinement son rôle et sa responsabilité en la matière. Il n’est plus un actionnaire qui ne dit pas son N nom ; un actionnaire de connivence, honteux ou imprévisible. Au contraire, il est devenu un actionnaire entier et de long terme, se revendiquant comme tel. Dorénavant, son action est guidée par une stratégie, clarifiée autour de nouvelles lignes directrices et à travers un cadre législatif et réglementaire rénové. Par ailleurs, pour que cette stratégie ne reste pas lettre morte, nous nous sommes dotés d’outils à la hauteur de nos ambitions. En premier lieu, l’État actionnaire doit défendre une vision de long terme. Pour cela, il doit être actif et faire entendre sa voix : c’est primordial, pour garantir le développement de nos entreprises et pour défendre nos intérêts stratégiques, par exemple dans le champ de la défense nationale, de l’énergie ou de l’automobile. C’est nécessaire pour renforcer la cohérence entre la stratégie que l’État met en œuvre pour le pays et celle mise en œuvre par chaque entreprise à participation publique après avoir été arrêtée par sa gouvernance. C’est pourquoi, nous avons veillé à maintenir et à renforcer l’influence de l’État au sein des conseils et des assemblées générales d’entreprise. Dans le même temps, nous avons modernisé les règles de gouvernance des sociétés à participation publique : l’État y dispose aujourd’hui d’une influence équivalente à celle d’un actionnaire privé. Autre exemple : la mise en place dans nos entreprises de droits de vote doubles, ainsi que la montée au capital de Renault et d’Air France qui l’a accompagnée pour pouvoir assurer leur utilisation effective relèvent de la même logique. En second lieu, l’État actionnaire doit être exemplaire. Là encore, nous avons avancé à grands pas : la défense de l’intérêt social de l’entreprise se conjugue ainsi avec le renforcement de sa responsabilité sociale et environnementale. Concrètement, l’État actionnaire fait preuve d’une vigilance particulière quant aux rémunérations de ses dirigeants. Ses salariés sont mieux représentés au sein des organes de gouvernance. Il veille à assurer une représentation équilibrée entre les femmes et les hommes au sein des organes de gouvernance, promeut la transparence dans le domaine fiscal et accorde une attention particulière aux sous-traitants. Le travail qui a été mené tout au long des derniers mois est capital du fait de l’ampleur et de l’utilité de l’État actionnaire. Son ampleur d’abord : à travers la valorisation de son portefeuille, qui atteint aujourd’hui près de 110 Md€ – ce patrimoine est celui des Français. Son utilité, ensuite. L’État actionnaire nous aide en effet à atteindre nombre d’objectifs que nous nous sommes fixés : celui du co-financement de nos politiques publiques, celui de l’investissement stratégique ; celui du désendettement de l’État ; celui du développement du logement intermédiaire, grâce à la mise en place d’un fonds dédié. Cette volonté d’agir et d’être actif passe, nous en sommes convaincus, par la capacité de l’Agence des participations de l’État (APE) de proposer et de mettre en œuvre concrètement ces orientations. La qualité de son travail quotidien n’est plus à démontrer : elle est reconnue par tous. Les chantiers lancés par l’agence illustrent d’ailleurs son dynamisme : dialogue stratégique avec les entreprises, modélisation des modèles économiques des principales sociétés, systématisation de lettres d’actionnaires adressées aux dirigeants pour leur indiquer les priorités de l’État, etc. Nous comptons sur toutes ses équipes, dotées au plus haut degré du sens de l’intérêt général, pour que la stratégie de l’État actionnaire devienne réalité sur le long cours. AVANT-PROPOS Régis Turrini Commissaire © B. Sidler © B. aux participations de l’État n 10 ans, l’Agence des participations de l’État a indéniablement économiques porteurs de projets innovants et structurants pour conforté son rôle et assume désormais ses missions avec force le pays. La participation active de l’APE à la constitution puis à E et conviction. Dix ans à incarner l’État actionnaire au service la gouvernance de Bpifrance contribue à faire émerger et à d’une gouvernance vigilante et soucieuse des équilibres de long accompagner de nouveaux champions économiques au service terme ; dix ans à accompagner les managements dans l’adaptation de la France d’aujourd’hui et de demain. de leurs entreprises, avec des dossiers parfois complexes et toujours Outil privilégié de la modernisation de l’actionnariat public, exigeants comme Dexia en 2012, PSA Peugeot Citroën en 2014, ou l’ordonnance du 20 août 2014 a permis de simplifier et de clarifier encore la filière nucléaire française aujourd’hui ; dix ans à valoriser les règles de gouvernance, les règles relatives à nos opérations en le patrimoine de l’État au service des Français. capital et notre cadre d’intervention. Dessiner aujourd’hui l’avenir de Créer l’APE a permis de professionnaliser l’État actionnaire, de mieux l’État actionnaire suppose toutefois que l’Agence continue à s’adapter l’identifier, et de le distinguer clairement de l’État régulateur ou tutelle. à de nouvelles exigences fortes ; j’en vois principalement trois : En 2014, nous avons franchi une nouvelle étape en définissant une • une exigence de professionnalisme et de technicité, d’abord. doctrine de l’État actionnaire. Quelle est-elle ? D’abord, l’État doit Gestionnaire d’un portefeuille pesant près de 110 Md€, l’APE est accompagner les choix industriels sans se substituer aux équipes déjà l’un des plus grands gérants de participations au monde. Cette dirigeantes. Pour une plus grande lisibilité, notre cadre d’intervention a taille et notre place dans l’économie française nous imposent un été clarifié autour de quatre grands objectifs : préservation des secteurs professionnalisme accru et nous commandent d’intensifier notre de souveraineté ; existence d’opérateurs résilients pourvoyant aux dialogue stratégique et financier avec nos entreprises ; besoins fondamentaux du pays ; développement et consolidation des • une exigence de transparence et de lisibilité de nos choix ensuite. secteurs et des filières déterminantes pour la croissance économique ; La politique de l’État actionnaire assume des choix, des valeurs, des interventions ponctuelles, dans le respect des règles européennes, principes d’action qui se trouvent au cœur de sa fonction comme de dans des opérations de sauvetage d’entreprises dont la défaillance sa légitimité, avec des décisions parfois difficiles : mise en place des présenterait des risques systémiques. droits de vote doubles et renforcement des pouvoirs des conseils en cas d’OPA conformément à la loi du 29 mars 2014 visant à reconquérir Dans ce cadre rénové, l’État doit faire preuve d’agilité ; en tant l’économie réelle, encadrement de la rémunération des dirigeants, qu’investisseur avisé, il peut ajuster son niveau de participations en examen de certaines opérations capitalistiques lorsque nous estimons conservant un niveau d’influence inchangé. Ce que nous avons fait que les intérêts du pays sont en jeu. Nous agissons également au en juin 2014 avec Engie (ex GDF Suez) ou Safran en janvier 2015. Cette quotidien en faveur de la mixité des conseils d’administration, ou de gestion dynamique du portefeuille permet à la fois de désendetter la responsabilité sociale et environnementale. Parce qu’elles relèvent l’État et de libérer des marges de manœuvre pour réinvestir dans de l’intérêt général, ces missions font partie intégrante de notre rôle d’autres entreprises lorsque la situation l’exige. L’entrée au capital d’actionnaire public et responsable, responsable parce que public ; de PSA Peugeot Citroën, en avril 2014, a ainsi permis la relance de • une exigence de réactivité et de sens de l’anticipation enfin. La l’entreprise, et s’avère une excellente opération patrimoniale avec stratégie actionnariale de l’État doit être offensive, réactive, avec une valorisation de notre investissement qui a doublé en un an. un sens de l’anticipation et du long terme. D’autres opérations de marché ont été réalisées depuis l’été 2014 et s’inscrivent dans cette perspective avec en particulier l’acquisition de La qualité de notre travail est aujourd’hui très largement reconnue. titres Renault en avril 2015 et de titres Air France-KLM en mai 2015, Parce que l’État actionnaire est plus que jamais de retour, il doit qui ont permis de conforter le poids de l’État dans la gouvernance poursuivre sans relâche cet effort de modernisation et d’excellence. Je de ces sociétés. remercie vivement tous les agents de l’APE de m’accompagner dans ce projet majeur, ainsi que l’ensemble de nos administrateurs qui L’État doit pour autant demeurer un actionnaire de long terme, représentent l’État au sein des