Alain Jacquesson

LES BIBLIOTHÈQUES À GENÈVE ESSAI DE CHRONOLOGIE 1478 > 2014

L’Esprit de la Lettre | Collection Bibliothéchos

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Les bibliothèques à Genève Essai de chronologie 1478 > 2014 2 Alain Jacquesson 3

LES BIBLIOTHÈQUES À GENÈVE ESSAI DE CHRONOLOGIE 1478 > 2014 4

Note de l’éditeur L’Esprit de la Lettre édite des publications numériques. Cependant, début 2015, il apparaît que la diffusion de ce type de livres auprès des biblio- thèques souffre encore de larges lacunes. Une édition imprimée de ce texte, publié en 2014 au format epub et qui concerne directement ces institutions, a donc exceptionnellement été réalisée, principalement à leur usage. Cette édition papier est strictement limitée à 100 exemplaires. Quelques mises à jour ont été effectuées à cette occasion et répercutées sur la version numérique.

© L’Esprit de la Lettre Editions, Suzanne Rivier-Devèze et l’auteur

Genève, 2014, édition numérique [+ actualisation 2015] isbn 978-2-9700838-1-8 Genève, 2015, édition imprimée isbn 978-2-9700838-7-0

www.esprit-de-la-lettre.com 5 Sommaire

Remerciements 7 Introduction 9

PRÉAMBULE 16 Méthodologie 17 Les noms successifs de la bibliothèque de Genève 19 Du dépôt légal 21

CHRONOLOGIE 24 XVe siècle au XVIIe siècle 25 XIXe siècle | 1818 > 1849 33 XIXe siècle | 1850 > 1900 39 XXe siècle | 1901 > 1972 53 XXe siècle | 1973 > 2000 71 XXIe siècle | 2001 > 2014 89

ÉVOLUTIONS 96 Le long chemin vers la lecture publique 97 La formation: une évolution perpétuelle 112 De l’automatisation au numérique 117

INDEX 124

ANNEXES 140 Les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève en quelques chiffres 141 La Bibliothèque de Genève en quelques chiffres 142 Collections genevoises > grands chiffres 144 Personalia 145 Congrès des bibliothécaires suisses à Genève | ABS | BBS | BIS 150 Sigles 151 6 Remerciements 7

J’ai bénéficié de l’aide de nombreuses personnes pour rédiger cette chrono- logie qui n’aurait pas été complète sans leurs contributions.

Les collègues suivants ont relu tout le texte à des stades différents de son élaboration : Yolande Estermann, Dominique Berlie et Gustave Moeckli. Merci à eux pour leurs conseils avisés. Alexis Rivier a personnellement revu avec attention plusieurs fois le texte, tant sur des détails spécifiques que sur la cohérence de l’en- semble; cet ouvrage lui doit beaucoup.

Les personnes suivantes m’ont éclairé sur des points précis : Hélène Bu- chet-Goy, Isabelle Cramer, Christina Giordano, Brigitte Grass, Christelle Mou- gin, Malou Noetzlin, Barbara Roth, Gabrielle von Roten ainsi que Tullio Basaglia, Etienne Burgy, François Burgy, Yves Corpataux, Loïc Diacon, François Jacob, Jean-Charles Giroud, Michel Gorin et Olivier Goy. Je leur en suis reconnaissant. Nous n’avons pas pu prendre en compte tous les détails fournis par Thierry Du- bois dont l’érudition sur l’origine de la Bibliothèque de Genève est immense; nous espérons que nos simplifications ne l’ont pas trahi.

Danielle Buyssens a grandement contribué à renouveler et à approfondir l’histoire de la Bibliothèque de Genève tant par les différents textes qu’elle a ré- digés que par les contributions qu’elle a sollicitées. Nous n’avons pas manqué d’utiliser ses travaux.

La thèse de Jean-François Pitteloud « Bons» livres et « mauvais » lecteurs. Poli- tique de la lecture populaire à Genève, au XIXe siècle a été un document essentiel pour réaliser cette chronologie. 8 Nous avons contacté, par courrier électronique, de nombreuses biblio- thèques pour solliciter des renseignements complémentaires. Elles ont toutes ré- pondu positivement à nos demandes. Qu’elles en soient ici remerciées.

Notre éditrice, Suzanne Rivier, a souhaité réaliser un petit tirage papier en complément de l’édition électronique publiée en 2014. Nous en avons profité pour ajouter quelques événements survenus récemment dans les bibliothèques genevoises. Nous aimerions souligner le plaisir que nous avons eu a concevoir ces ouvrages avec Suzanne River, ainsi qu’Alexis Rivier qui a été en charge de cette collection. Leurs conseils et suggestions ont été très appréciés.

De tout cœur merci à toutes et à tous.

Alain Jacquesson Corsier, mars 2015 Introduction 9

La densité et la diversité des bibliothèques genevoises, leurs histoires com- plexes, de leur naissance à parfois celle de leur disparition, dessinent une aventure culturelle passionnante.

La première chronologie que nous avons publiée, en 1993, ne concernait que les bibliothèques de lecture publique en Ville de Genève. L’intérêt rencontré nous a conduit à étendre notre recherche aux autres bibliothèques du canton. Nous n’imaginions pas alors la richesse du territoire dans ce domaine.

Les origines de la Bibliothèque de l’Académie, vers 1562, chronologiquement la seconde bibliothèque de Suisse après Bâle, sont relativement bien connues. De nombreuses publications retracent l’histoire de cette institution. La plus récente parution, en 2009 – due à Philippe Monnier, Marianne Tsioli, France Bruderer, Manuel Baud et surtout Jean-Luc Rouiller – intervient au sein du Répertoire des fonds imprimés de Suisse.

Certains recteurs de l’Académie ont voulu faire de cette bibliothèque un élément phare de notre cité, un « ornement public » comme le signale Danielle Buyssens. Mais l’on ignore généralement qu’elle fut à l’origine de la lecture pu- blique à Genève, lorsqu’elle créa en 1843 la Bibliothèque circulante. Le succès de celle-ci fut tel que la Ville lui adjoindra en 1878 une première succursale sur la rive droite. Plus tard, les Bibliothèques circulantes se calqueront sur le modèle de la Bibliothèque moderne, située à la Madeleine, qui représenta en 1931 un formidable pas en avant à l’échelle non seulement de la ville mais du pays tout entier. Tout ceci allait donner naissance aux Bibliothèques municipales en 1941. 10 Le début du XIXe siècle est marqué par la naissance de la Société de lec- ture, fondée en partie pour pallier les faiblesses de la Bibliothèque publique. Avec aujourd’hui plus de quatre cent mille volumes, elle resta longtemps le plus grand fonds d’ouvrages en libre accès à Genève.

Le XIXe siècle fut aussi extraordinairement riche pour ce qui concerne le développement des petites bibliothèques visant à l’édification religieuse et à l’édu- cation du peuple. Celui-ci bénéficiait depuis peu de l’instruction publique et de très nombreuses paroisses, églises, sociétés, groupements ou associations créèrent leur bibliothèque, où il était possible de louer des livres pour une somme modeste. Presque toutes ces bibliothèques ont aujourd’hui disparu, la seule trace qu’il en reste est leur catalogue imprimé qui était distribué ou vendu aux membres.

Le développement de la lecture fit en effet l’objet de prosélytisme de la part des autorités ecclésiastiques, puis communales. L’histoire des bibliothèques de la Commune de Jussy est particulièrement éloquente. Nous ne trouvons aucune trace formelle de la naissance d’une bibliothèque dans cette commune, mais en 1888 paraît un premier catalogue imprimé recensant les 2’500 volumes d’une bibliothèque paroissiale ; on parle même d’une succursale située dans le hameau de Monniaz ! En 1911, la commune édite un nouveau catalogue indiquant que les fonds sont constitués du « stock des livres appartenant à l’ancienne biblio- thèque paroissiale, de ceux appartenant à la commune, […] des livres donnés par le Département de l’instruction publique ». De fait, on trouve dans les ouvrages acquis en 1912 un tampon portant « République et Canton de Genève, Départe- ment de l’instruction publique. Bibliothèques communales. Envoi de 1912 ». En 1930 est publié le nouveau « Catalogue de la Bibliothèque de Jussy » qui dans son règlement énumère les mêmes sources d’approvisionnement. Dans les années 1950 le développement des transports et de l’édition conduit à la fermeture de la bibliothèque, qui se trouve réduite en cartons dans les combles de l’église. Mais la Commune louera en 1962 les services du bibliobus qui dessert toujours Jussy hebdomadairement en 2015. Entre 1850 et 1914, l’État de Genève soutient donc les initiatives locales 11 en distribuant des livres dans les bibliothèques communales ; le Département de l’instruction publique crée également des bibliothèques dans les écoles. En 1929, on recense près de 100 bibliothèques scolaires tenues alors par les régents.

La période qui suit immédiatement la seconde guerre mondiale est sur- tout marquée par le développement des bibliothèques spécialisées de l’Université. L’académie s’étend dans des bâtiments toujours plus éloignés des Bastions. Des bibliothèques sont ouvertes pour les facultés, à partir notamment de collections cédées par la BPU, laquelle se recentre sur les sciences humaines.

En cette période de forte croissance économique, on voit naître à Genève de nombreuses succursales du Collège, le Cycle d’orientation et de nouvelles écoles professionnelles. Le cahier des charges de tous ces bâtiments comprend désormais un local spacieux consacré à la bibliothèque, ainsi que des bibliothé- caires professionnels pour les faire fonctionner. Dans le domaine des bibliothèques scolaires, Genève prend alors une très grande avance au regard de toute la Suisse.

La lecture publique n’est pas en reste. Les succursales des Bibliothèques municipales se développent progressivement dans tous les quartiers de la Ville (Eaux-Vives en 1990, Saint-Jean en 2001 pour les dernières en date), de nombreu- ses communes suivent. Le mouvement culmine avec la réalisation de cet excep- tionnel outil culturel qu’est la Bibliothèque de la Cité, inaugurée en 1991. Elle allie des mérites architecturaux spécifiques et des collections de grande qualité. Elle témoigne aussi d’un indiscutable courage politique, nécessaire pour placer une bibliothèque au centre du commerce genevois. Malgré la radio, la télévision ou l’informatique, l’acte de lecture est loin d’être démodé en ce début de XXIe siècle ! Il faut dire que les bibliothèques ont bien évolué ; le chemin parcouru se mesure aisément en consultant les catalogues imprimés de la fin du XIXe siècle – où il était alors essentiellement question de promouvoir les « bons livres » et édifier la population. 12 En marge des institutions locales, les bibliothèques des organisations inter- nationales représentent une richesse non négligeable, elles recèlent au total bien plus de trois millions de volumes. La bibliothèque de l’ONU, qui a repris les fonds et les archives de la Société des Nations, en est l’élément phare. Ce ne sont pas à proprement parler des bibliothèques publiques, mais leurs fonds sont accessibles aux chercheurs genevois. Elles participent aussi au prêt suisse entre bibliothèques, pour autant que les ouvrages recherchés soient indisponibles ailleurs dans le pays. Elles ont presque toutes entrepris de vastes opérations de numérisation de leurs collections.

Dans le cadre des bouleversements technologiques du 20e siècle, les insti- tutions genevoises furent les premières en Suisse à introduire l’informatique, en 1965 (Bibliothèque du BIT), puis les documents audiovisuels dès 1973 (Biblio- thèques scolaires du DIP). Quant au développement des bibliothèques numé- riques, il doit beaucoup aux différents travaux novateurs réalisés au Cern. Nous n’avons pas encore de vision globale sur les collections numériques des institu- tions genevoises, mais des réalisations très diversifiées foisonnent (documentation scientifique, publications universitaires, collections patrimoniales, journaux, etc.). Progressivement les contenus migrent vers le numérique.

Cette chronologie n’est pas une histoire des bibliothèques à Genève, qui reste encore à écrire. Dans des genres très différents deux ouvrages constituent dans ce sens des réalisations intéressantes : la thèse de Jean-François Pitteloud, publiée en 1998 par la Société d‘histoire et d’archéologie de Genève, consacrée à la « lecture populaire » et l’ouvrage de Jacqueline Court qui retrace l’histoire de l’École de bibliothécaires, institution elle-même étroitement liée au destin des bibliothèques genevoises.

fffff Genève a toujours bénéficié, dans les bibliothèques publiques comme 13 dans les fonds privés, de collections imprimées abondantes et remarquables. Le botaniste, historien des sciences et précurseur de la scientométrie Alphonse de Candolle, écrit en 1873 que « les cantons suisses de Genève, Vaud et Neuchâtel achètent plus de livres et de journaux sur les sciences que les populations vingt fois plus nombreuses des pays adjacents ». La vie intellectuelle du XXIe siècle est évidemment différente, mais la qualité et la quantité des publications conservées à Genève restent toujours impressionnantes. Les quelques tableaux figurant en fin de cet ouvrage, inédits jusqu’ici, devraient stimuler toute personne intéressée par cet aspect de la culture. En effet, notre cité possède plus de 10 millions de docu- ments imprimés. Il s’agit là d’une richesse remarquable. Ces collections couvrent une très grande partie du savoir humain et s’étendent des origines de l’imprimerie jusqu’aux publications contemporaines.

Pour constituer ces ressources le Canton a notamment tiré parti du Dépôt légal. Celui-ci a permis, dès 1539, de collecter, malgré quelques interruptions, la quasi-totalité des publications genevoises durant près de cinq siècles. Nous dispo- sons ainsi d’un témoignage essentiel de la vie intellectuelle de la cité.

Il n’en est pas moins que cette richesse est aujourd’hui menacée. Malgré de superbes constructions récentes, les espaces de stockage de nombreuses bi- bliothèques approchent de la saturation, entraînant une dégradation de tous les services. Le cas le plus emblématique est celui de la BGE, sise aux Bastions de- puis 1872, qui ne sait plus où agrandir ses 60 kilomètres de rayonnages. Dans les années 1980, la Bibliothèque du BIT s’est résolue à céder certaines collections à Boston Spa (Centre national du prêt entre bibliothèques) en Angleterre. En 2009, une partie de la Bibliothèque du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a été re- mise, en Angleterre également, à la Social science de l’Université d’Oxford.

La crise financière qui sévit dans notre canton met aussi en péril les biblio- thèques. La répartition des charges liées à la culture et à la conservation du pa- trimoine entre le Canton et les communes est encore une fois remis en question. 14 Comme dans notre précédente étude, nous ne pouvons manquer de citer, encore une fois remise en question, la Commission des bibliothèques circulantes de la Ville de Genève, qui, en 1924, sept ans avant la fusion des communes urbaines, disait déjà :

« La Commission fait observer encore que les Bibliothèques circulantes de la Ville prêtent leurs livres à toute l’agglomération urbaine, tandis que les Biblio- thèques de Plainpalais, des Eaux-Vives et du Petit-Saconnex limitent leurs prêts aux ressortissants de la commune. Il serait bon de faire cesser cette anomalie. »1

La proposition faite en mai 1997 par le Conseil administratif de la Ville de Genève de transférer la Bibliothèque publique et universitaire à l’Université ou à l’État montre une fois de plus que la répartition des charges publiques de- vrait être fondamentalement revue, où que se situe l’avenir de la Bibliothèque de Genève. La nouvelle constitution genevoise, adoptée le 14 octobre 2012 par le peuple genevois, prévoit une nouvelle répartition des tâches entre le Canton et les communes. Les institutions culturelles de dimension cantonale, notamment le Grand Théâtre et la Bibliothèque de Genève, devraient être prises en charge par le Canton et non plus par la Ville de Genève; ce transfert éventuel n’est a priori pas mauvais si des conditions cadres sont fixées et respectées. En 2015, des trac- tations sont en cours.

fffff

Malgré les difficultés, le développement des bibliothèques genevoises fut constant et régulier. Si l’on examine en 2013 leur situation générale, on peut affir- mer qu’elle est rare pour une agglomération de 400’000 habitants.

• L’ensemble des bibliothèques genevoises compte plus de 10 millions de volumes, dont presque trois millions de valeur historique ou pa- trimoniale. Seuls 2 millions, de nature scientifique, sont soumis à une obsolescence rapide. • Les bibliothèques scolaires offrent plus de 600’000 ouvrages aux 22’000 15 élèves de l’enseignement secondaire, dont environ 500’000 livres et 100’000 documents numériques matériels (CD, CD-Rom, DVD, etc.). • Les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève, en 2011, ont prêté 1,7 million de documents dont 1,2 million d’imprimés. Il faut y ajou- ter les prêts réalisés dans les différentes bibliothèques communales du Canton (Carouge, Meyrin, etc.) qui ont prêté au total près de 300’000 volumes.

Une telle réussite est le fruit d’une évolution permanente, qui s’est faite soit par petites touches, comme nous en signalons d’innombrables dans la chronolo- gie, soit à la suite de ruptures majeures, par exemple la création de la Bibliothèque moderne en 1931. Toutes ces institutions résultent de l’œuvre commune et cumu- lative de générations de bibliothécaires dévoués, persévérants et imaginatifs, qui ont su mettre à disposition de la population des collections organisées de grande qualité, destinées tant à la lecture-loisir, qu’à l’éducation, la formation ou la re- cherche. Toutefois, comme nous le verrons plus loin, l’émergence des contenus numériques peut remettre en cause ces excellents acquis.

1 Cité en 1931 par Eugène Dujardin, Conservateur des bibliothèques circulantes de la Ville de Genève. 16

PRÉAMBULE Méthodologie 17

Pour établir cette chronologie, tous les types de bibliothèques ont été pris en considération. Tous les événements – même ceux dont il ne reste qu’une trace modeste – qui se sont déroulés sur le territoire du Canton de Genève ou ayant un rapport étroit avec Genève ont été intégrés.

Au titre d’événement, nous avons retenu la création ou la disparition, le déménagement ou la transformation des bibliothèques. Les publications impor- tantes ont aussi, dans la mesure du possible, été recensées. Quelques dons im- portants d’ouvrages ont été signalés, mais la liste des dons reste très lacunaire. Ce sujet pourrait à lui seul faire l’objet d’une publication volumineuse, mettant en relief ce que la vie intellectuelle genevoise doit à ses donateurs, modestes ou prestigieux. Nombre de savants et intellectuels ont en effet légué leur bibliothèque personnelle, et souvent leurs manuscrits, aux institutions de la cité ; le grand public également remet chaque jour des ouvrages aux bibliothèques, offrant une nou- velle vie à ces documents. Sauf à de rares exceptions, les expositions n’ont pas été mentionnées, ni les conférences, visites, ou animations.

Nous gardons la trace de nombreuses bibliothèques spécialisées, d’édifica- tion religieuse ou cabinets de lecture grâce à leurs catalogues qui ont été conser- vés à la Bibliothèque de Genève. Il arrive parfois qu’une introduction précise leurs missions et leur fonctionnement. Ce phénomène est très marqué au XIXe siècle.

Quelques événements majeurs qui se sont passés hors du territoire gene- vois ont été inclus (indiqués par >>). Il s’agit par exemple de la création de la Bibliothèque nationale suisse, ou du Catalogue collectif suisse. Il importait de 18 mettre en perspective les événements locaux par rapport à leur environnement national, voire international pour la période la plus récente. Désormais c’est en effet à l’échelle planétaire que nous devrons situer l’évolution des institutions de notre canton, non seulement en termes de technologie, mais surtout de contenus.

Pour la période la plus ancienne (du XVe siècle au XVIIe siècle), il peut exister de légères différences de datation dans les sources les plus sérieuses. Nous avons essayé de trancher au mieux, le lecteur nous pardonnera nos éventuelles erreurs. Enfin les datations sont souvent peu précises ; les événements dont nous ne connaissions que l’année apparaissent toujours en premier dans la chronologie, puis ceux pour lequel le mois est précisé et enfin ceux datés au jour près.

En 2015, la quasi-totalité des bibliothèques genevoises disposent de sites web. Nous y avons récolté de nombreux renseignements, mais il est dommage que bien peu de bibliothèques n’y retracent que très sommairement, ou pas du tout, leur histoire. Cette dernière fait pourtant partie intégrante de leur identité.

De nombreuses bibliothèques ont changé de nom au fil du temps. Le nom employé est celui en usage à la date indiquée. Les noms successifs de la 19 Bibliothèque de Genève

Au fil des siècles, l’institution apparaît sous des appellations très diverses, selon les textes où elle est citée. Les intitulés les plus couramment employés sont mentionnés en gras, à côté de la date où ils sont employés pour la première fois.

1539 Pas de nom officiel On mentionne souvent la Librairie de la Seigneurie (gouvernement genevois) à créer ou existante.

1559 Bibliothèque de Genève Le nom n’est pas encore très fixé. On trouve notamment « Bibliothèque de l’Académie », « Bibliothèque du Collège », « Bibliothèque du Collège Saint-An- toine », « Bibliotheca Genevensis », etc. En 1617, la Compagnie des pasteurs utilise pour la première fois « Bibliothèque publique », mais le nom de l’institu- tion continue à varier.

1702 Bibliothèque publique Quelques variations apparaissent encore, dont celles citées ci-dessus, en par- ticulier au XVIIIe siècle. On trouve même « Bibliothèque de la Ville et Répu- blique de Genève » en 1779, voire « Bibliothèque nationale » en 1793.

1907 Bibliothèque publique et universitaire (BPU) 20 2006 Bibliothèque de Genève (BGE)

De 1559 à 1872, la Bibliothèque est logée dans différents locaux de l’ac- tuel Collège Calvin. A cette dernière date, elle déménage aux Bastions où elle se trouve toujours en 2015.

La Bibliothèque circulante, créée au sein de la Bibliothèque publique en 1843, est mentionnée par certains Conseillers municipaux dans leurs débats sous le nom de « Bibliothèque populaire ». Il ne faut pourtant pas la confondre avec les autres institutions dont c’est le nom officiel (Bibliothèques populaires de la Pélisserie et de Saint-Gervais). A partir de l’ouverture d’une succursale sur la rive droite (1880), on parle des « Bibliothèques circulantes » au pluriel.

Les Bibliothèques municipales ont pris le nom de Bibliothèques et disco- thèques municipales après l’ouverture des discothèques des Minoteries (1979) et Vieusseux (1985).

Source Pierre Monnoyeur, « Du galetas du XVIe siècle à la grande salle de 1702 : la Bibliothèque du Collège Saint-Antoine », in : Danielle Buyssens, La bibliothèque étant un ornement public…, Genève, Georg, 2002, p. 17-44. Du dépôt légal 21

On appelle dépôt légal l’obligation qui est faite aux imprimeurs ou aux éditeurs, voire aux deux, de déposer un ou plusieurs exemplaires de leurs publica- tions auprès d’une institution dépendant de la puissance publique, généralement une bibliothèque nationale. En Suisse, il n’existe pas de loi fédérale sur le dépôt légal. Aujourd’hui de nombreux éditeurs et imprimeurs remettent à bien plaire leur production auprès de la Bibliothèque nationale suisse ; cela fait l’objet de conventions volontaires entre la BNS et les éditeurs. Seuls trois cantons disposent de lois cantonales sur le dépôt légal : Fribourg, Genève et Vaud.

Aujourd’hui, le dépôt légal est une pratique à visée patrimoniale. Elle cher- che à rassembler toute la production d’un territoire donné en vue de conserver sa mémoire. Elle n’autorise que rarement des exceptions ; à Genève, par exemple, les publications des organisations internationales gouvernementales ne sont pas soumises au dépôt légal. On trouvera dans le fonds du dépôt légal de la BGE des ouvrages scientifiques, économiques, de loisirs, etc. produits par des éditeurs com- merciaux, des associations, l’Université, l’Etat, etc. Certains ouvrages sont com- mercialisés, alors que d’autres sont assimilés à la « littérature grise ».

Tout au long de cette chronologie, nous utilisons le terme moderne de « dépôt légal » pour signaler l’obligation faite de déposer les publications auprès de la bibliothèque.

En 1539, il s’agissait clairement d’une censure préalable puisque le Petit Conseil décide de l’obligation de soumettre à la censure du gouvernement tout 22 nouveau projet de publication. Le Petit Conseil est formé de quatre syndics élus par le Grand Conseil, ainsi que de leurs conseillers.

La censure est renforcée en 1577 quand la Vénérable Compagnie des pasteurs obtient un droit de regard sur les nouveaux livres. Si les autorités sont strictes en ce qui concerne les publications diffusées à Genève, elles le sont beau- coup moins pour les ouvrages destinés principalement à l’étranger, ne voulant pas entraver le commerce des imprimeurs genevois.

La Révolution genevoise de 1792 renforce le dépôt légal par la loi du 19 juillet 1793 et l’étend aux gravures, mais lie désormais l’obligation de déposer à la protection du droit d’auteur.

La censure ne disparaît pas avec la Restauration genevoise de 1813. L’obli- gation de dépôt figure désormais dans la « Loi sur quelques dispositions pénales et de police relatives à la presse » du 2 mai 1827 qui concerne donc tous les imprimés.

La Constitution de 1847 réaffirme la liberté de la presse, mais aussi l’obli- gation de dépôt.

En 1907, sur plainte d’un imprimeur, la pratique du dépôt légal est suspen- due par la Cour de justice qui estime qu’il s’agit d’un impôt en nature frappant spécifiquement la presse.

Le Grand Conseil rétablit le dépôt légal en 1967 en votant une loi portant pour la première fois dans son titre le terme « dépôt légal », reconnaissant sa pri- mauté culturelle et patrimoniale. Mais la Section genevoise de la Société suisse des maîtres imprimeurs dépose au Tribunal fédéral un recours contre cette loi. Son argumentation principale est assez faible puisqu’elle « prétend que le dépôt légal est une mesure d’expropriation ». Le Tribunal fédéral estime que cette loi n’est pas contraire à la liberté du commerce et de l’industrie. Dans un arrêt du 14 novembre 1967, il rejette le recours. En 2005, 1’281 documents furent déposés à la BPU au titre du dépôt légal 23 dont 638 publications commerciales et 643 de littérature grise (documents, rap- ports non commercialisés, de diffusion restreinte). L’Etat et l’Université arrivent en tête de cette dernière catégorie.

L’évolution du Dépôt légal implique une réflexion sur la prise en compte des publications électroniques. Elle dépend des discussions qui ont lieu entre Ville et Canton à propos du rattachement éventuel de la Bibliothèque de Genève à ce dernier.

Source Etienne Burgy, « Dépôt légal et genevensia. La mémoire imprimée de Genève », in : Patrimoines de la Biblio- thèque de Genève. Un Etat des lieux au début du XXIe siècle, Genève, Slatkine, 2006, p. 74-119. 24

CHRONOLOGIE XVe au XVIIIe siècle 25

1478 | 24 mars Impression du premier livre à Genève : « François Ximenes. Le livre des saints anges. Genève : [Adam Steinschaber], 24 mars 1478. - fol. »

>> 1537 En France, promulgation par François Ier du dépôt de tout livre imprimé dans le royaume auprès de la Librairie du Roi, future Bibliothèque nationale.

1539 Instauration, par le Petit Conseil, d’une loi visant à contrôler l’imprimerie à Genève. De fait c’était un outil de censure préalable. Cette loi est à l’origine du dépôt légal des imprimés à Genève. Les fonds issus de cette décision constituent la « Librairie de la Seigneurie » que l’on peut considérer comme le premier fonds documentaire genevois. Le dépôt légal genevois est chro- nologiquement le second au monde après la France (1537).

1540 La Librairie de la Seigneurie, qui ne porte pas encore le nom de « biblio- thèque », est mentionnée pour la première fois dans un document signé de l’imprimeur Michel du Bois. Il s’y engage à remettre un exemplaire relié de chacune de ses publications « pour faire la librairie de la Seigneurie ».

1547 La Seigneurie décide de racheter la bibliothèque personnelle de François Bonivard laissée en gage à Berne. Les ouvrages n’intégreront ses fonds qu’en 1570. 26 1557 | 5 août Le célèbre imprimeur Robert Estienne offre au Conseil de Genève un exemplaire de tous les livres qu’il avait imprimés depuis 1551 en « suppliant de prendre en bonne part pour faire une librairie ».

1559 Fondation, par Jean Calvin, de l’Académie de Genève, qui deviendra en 1872 l’Université, et du Collège. La Bibliothèque de Genève fut créée en même temps que ces deux institutions ; si elle n’est pas citée dans leurs statuts de fondation, elle l’est dans les registres du Conseil.

1562 La Bibliothèque de l’Académie est mentionnée pour la première fois. Elle est installée dans les combles du Collège Saint-Antoine (aujourd’hui Collège Calvin) ; elle y restera jusqu’en 1872. Elle dépend du corps ensei- gnant, plus particulièrement des théologiens, qui en assurent la direction.

1564 | 8 juillet Après la mort de Jean Calvin (27 mai 1564), le Conseil décide d’acheter pour la Bibliothèque du Collège une partie de ses livres et charge Théodore de Bèze de faire le choix.

1565 Achat, par l’intermédiaire de Théodore de Bèze, des ouvrages personnels du théologien et bibliophile italien Pierre Martyr Vermigli pour la Biblio- thèque.

1568 | 28 avril Le Conseil renouvelle l’obligation du dépôt légal que les imprimeurs n’observent plus. 1570 | 15 janvier 27 Le Petit Conseil ordonne l’inventaire de la Bibliothèque. Les « livres sont à l’abandon tellement qu’ils peuvent s’égarer ».

1572 Rédaction du premier catalogue manuscrit de la Bibliothèque de Genève : Catalogus Librorum Bibliothecae Genevensis rédigé par le Recteur de l’Académie, Jean Le Gaigneux et deux anciens secrétaires de Calvin, Jean Budé et Charles de Jonvilliers. Il répertorie 720 ouvrages.

1606 Don par Simon Goulard de 17 ouvrages reliés de théologie.

1612 Rédaction manuscrite d’un nouveau catalogue de la Bibliothèque de Genève recensant environ 1’200 ouvrages.

1613 Achat de 36 ouvrages grâce au don de 500 florins de Marc-Antoine Lombard.

1615 Grâce à un donateur anonyme, achat de 76 ouvrages dont plusieurs d’histoire, d’histoire naturelle et de bibliographie.

1669 Jean-Robert Chouet, fils de Pierre, imprimeur-éditeur, est nommé à la chaire de philosophie de l’Académie, puis Recteur de 1679 à 1681. Il introduit des enseignements nouveaux (physique, mathématiques, etc.) et contribue ainsi à enrichir considérablement la Bibliothèque dans des domaines qu’elle ne couvrait pas. Il réforme la Bibliothèque, l’ouvre au public et veut en « faire la plus belle d’Europe ». 28 1677 Le polygraphe italien Gregorio Leti marque son accès à la bourgeoisie par le don de 18 « livres curieux » parus en Italie.

1697 Vincent Minutoli publie le « Catalogue des livres d’histoire, de chronologie, […] » et « Bibliotheca Genevensis, Codices manuscripti ».

1699 Le Petit Conseil décide le déménagement de la Bibliothèque de l’ancien bâtiment dans la grande salle du Collège et nomme un comité de direction, composé de membres du Conseil académique et du Petit Conseil.

1700 Les nouveaux Bourgeois doivent verser 10 écus pour la Bibliothèque.

1701 Jean-Alphonse Turrettini devient Recteur. Il prendra différentes mesures pour améliorer la gestion de la Bibliothèque.

1702 | 25 septembre Premier règlement de la Bibliothèque. Elle est désormais accessible au public un après-midi par semaine et sous conditions. Elle prend dès lors le nom de Bibliothèque publique qu’elle conservera jusqu’en 1907. Il y aura sept direc- teurs (un scholarque, le Recteur de l’Académie, des pasteurs, un médecin, un avocat).

1703 Vincent Minutoli rédige un nouveau catalogue manuscrit de la Bibliothèque (« Catalogus Bibliothecae Genevensis ») contenant 4’000 notices. 1718 29 Le Recteur de l’Académie, Jean-Antoine Gautier, professeur de philosophie, lance une souscription volontaire au bénéfice de la Bibliothèque. Les sous- cripteurs s’engagent à verser chaque année pendant cinq ans une somme qu’ils fixent eux-mêmes.

1720 | février Ami Lullin, jeune théologien genevois, fait l’acquisition à Paris de la collection « Paul et Alexandre Petau » composée de manuscrits à peinture. Léguée par Ami Lullin à la Bibliothèque le 7 mai 1742, elle y parviendra en 1756 et en sera l’un des fleurons.

1725 Le Petit Conseil accorde à la Bibliothèque l’appartement voisin, ce qui permet de créer une Chambre des curiosités, embryon des futurs musées genevois.

1726 > 1728 Dans ses Confessions (Partie I, livre 1), Jean-Jacques Rousseau écrit : « Ce goût [pour les livres] devint passion, bientôt fureur. La Tribu, fameuse loueuse de livres, m’en fournissait de toute espèce. Bons et mauvais, tout passait ». Le philosophe avait alors entre 14 et 16 ans.

1754 Le Petit Conseil décide que les nouveaux habitants devront s’acquitter d’une taxe de 15 florins destinée à la Bibliothèque.

1754 Rousseau est « chargé d’emplettes de livres pour la Bibliothèque » à Paris. Il fera l’acquisition de plusieurs ouvrages précieux (Confessions, Livre VIII). 30 1756 | février Théodore Tronchin et le professeur Jean Perdriau proposent à Rousseau un poste de bibliothécaire à la Bibliothèque publique. Il renonce : « Mais où prendrais-je les talents nécessaires pour remplir un tel emploi ? »

1772 | novembre Ouverture du Magasin bibliographique et cabinet littéraire par Jacques- Benjamin Téron en haut de la rue de la Cité.

1773 › 1775 Rédaction par Jean Senebier et Antoine-Josué Diodati du catalogue manus- crit des imprimés de la Bibliothèque publique. Il compte 15’000 titres. Il est conservé sous la cote Dk 11-15 au Département des manuscrits de la BGE.

1774 | octobre Jacques-Benjamin Téron ouvre un Magasin littéraire, ou Bureau d’abonne- ment pour la lecture des livres nouveaux en bas de la rue de la Cité.

1779 Publication par Jean Senebier du Catalogue raisonné des manuscrits conser- vés dans la Bibliothèque de la Ville et République de Genève. Il compte près de 500 pages.

1782 | décembre Création du Cabinet littéraire payant de Genève par Jean Emmanuel Didier, à la rue de la Cité, n° 219. En 1792, il s’appellera « Grand cabinet littéraire ».

1790 Ouverture par Jean-Jacques Paschoud d’un « Cabinet littéraire pour le louage des livres, situé maison Fatio à la Grand’Rue, n° 205 ». 1797 31 En dépit des protestations de ses directeurs, un buste de Napoléon Bonaparte en marbre de Carrare est offert à la Bibliothèque publique.

1798 | 25 août « Réunion » de Genève à la France dans le cadre du Département du Léman. La Bibliothèque publique est désormais gérée par la Société économique, avec les biens de l’ancienne bourgeoisie. Le dépôt légal est désormais régi par la loi française. 32 e 33 XIX siècle 1818 > 1849

1818 Fondation de la Société de lecture, institution privée abritée dans l’ancien hôtel du résident de France à la Grand’Rue. Elle est créée en réaction aux insuffisances de la Bibliothèque publique.

1819 | juillet Publication du « Catalogue alphabétique des livres que possède la Société de lecture ». Suppléments en 1820 et 1821. Réimpression en 2 tomes de 1824 à 1828. Par la suite, la Société publiera de nombreuses rééditions et suppléments, ainsi que des listes de nouvelles acquisitions.

1820 Fondation du cabinet de lecture Ch. Vuagniaux.

1820 Ouverture d’une bibliothèque paroissiale à Chêne-Bougeries. Elle n’est ouverte qu’une heure par semaine.

1821 Ouverture d’une salle de lecture à la Bibliothèque publique.

1824 La Société pour l’instruction religieuse de la jeunesse dispose d’une petite bibliothèque pour les enfants à Saint-Gervais. « Elle leur permet (…) d’acquérir certaines connaissances dans les livres de notre choix ». 34 1825 Fondation par la Société économique de la Bibliothèque populaire située au haut de la Pélisserie. Elle vise à servir « les besoins des divers âges et des divers degrés d’instruction », « l’enfance et la jeunesse », ainsi que les « élèves du Col- lège et de l’Académie ». « Les personnes d’un âge mûr y trouveront encore de quoi satisfaire leur goût pour des lectures sérieuses parmi les ouvrages de dévo- tion, d’histoire ecclésiastique, des sermons les plus estimés », etc.

1827 | 2 mai La « Loi concernant quelques dispositions pénales et de police relatives à la presse » rétablit le dépôt légal auprès de la Chancellerie d’État.

1827 | 23 décembre La Classe d’industrie et de commerce de la Société des arts publie un opus- cule vantant un enrichissement important de sa bibliothèque.

1829 Fondation de la Bibliothèque de la Commune de Plainpalais. « Elle est desti- née à répandre les connaissances qui sont le plus généralement utiles. Aucune rétribution n’est exigée ».

1829 | 18 novembre Le Conseil d’Etat promulgue le Règlement d’application instaurant le dépôt obligatoire des « gravures ou lithographies et des compositions musicales ».

1831 Création de la Bibliothèque religieuse de la ville de Genève.

1832 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque religieuse de la Société évan- gélique de Genève », située 115 rue des Chanoines, ouverte tous les jours de onze heures à midi. 1832 35 Publication du catalogue de la Société de lecture populaire établie à la mai- son de la Société économique.

1832 Ouverture d’une bibliothèque paroissiale à Avully.

1833 Publication du règlement de la Bibliothèque de la Classe d’Industrie. Elle est située dans les locaux du Musée Rath.

1833 Création d’une bibliothèque paroissiale populaire dans la Commune des Eaux-Vives. Publication du catalogue « par ordre de matières » en 1834.

1834 Louis Vaucher publie le Catalogue de la Bibliothèque publique de Genève, en deux tomes, recensant 18’000 titres formant plus de 31’000 volumes.

1834 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque populaire établie à la Maison de la Société économique, 107 rue de la Pélisserie ». Elle est ouverte le mardi et le vendredi de 11h à 13h. L’abonnement est de sept sous par mois. Le cata- logue est réédité en 1845, 1849, 1853, 1858 et 1863.

1835 Publication du Répertoire des livres de la Société littéraire de Genève.

1835 Création de la Bibliothèque populaire de Saint-Gervais. 36 1837 Création de la Bibliothèque circulante de Pregny par le Comte Jean-Jacques de Sellon, philanthrope.

1837 Ouverture d’une bibliothèque paroissiale à Carouge. Elle est ouverte deux fois une heure par semaine.

1837 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque d’édification » située au 4 de la Cour Saint-Pierre et fondée par le pasteur Moulinié. Elle prendra en 1894 le nom de « Bibliothèque religieuse populaire ». Réédition du catalogue en 1851.

1837 Ouverture d’une bibliothèque paroissiale bibliothèque paroissiale à Céligny. Elle est ouverte une heure par semaine.

1837 Création d’une bibliothèque paroissiale à Cologny. Elle est ouverte une heure par semaine.

1837 Création d’une bibliothèque paroissiale à Genthod.

1837 Création d’une bibliothèque paroissiale à Plainpalais. Elle est ouverte une heure par semaine.

1837 Création d’une bibliothèque paroissiale à Vandoeuvres. Elle est ouverte quatre heures par semaine. 1839 37 Publication du « Catalogue des livres de la Société de lecture » par Louis Segond.

1839 Publication du catalogue des livres, dessins, gravures, etc. qui composent la Bibliothèque de la Réunion des industries à Genève (10’755 titres dépassant les 30’000 volumes).

1839 Création d’une bibliothèque paroissiale pour Dardagny et Russin.

1841 Publication du « Catalogue des livres de la Bibliothèque de la Société mili- taire cantonale de Genève » (Bibliothécaire F. Redard), qui sera réédité en 1876 et 1897.

1843 | septembre Création de la Bibliothèque circulante de la Ville de Genève. Installée dans les locaux du Collège Calvin, elle cohabite avec la Bibliothèque publique (future BPU/BGE). Elle compte 5’000 livres. Le prêt à domicile est gratuit.

1844 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque de la Société genevoise des amis de l’instruction ». La Société est située au n° 37 de la « Rue basse du Marché ». Réédition en 1849. Des suppléments sont publiés en 1852 et 1871.

1844 Publication du « Catalogue des livres de la Bibliothèque de la classe d’in- dustrie » de la Société des arts. Elle est située dans le Musée Rath ; on doit « s’adresser à Madame Bertrand, concierge du Musée Rath, tous les jours avant la nuit ». Réédition en 1852. Supplément en 1859. 38 1844 Publication du Catalogue de la Bibliothèque religieuse, place du Grand- Mézel. Réédition en 1851.

1846 Création d’une bibliothèque paroissiale à Chancy.

1847 | 24 mai L’Académie est placée sous l’autorité du Département de l’instruction publique (DIP). Par ailleurs, la nouvelle Constitution genevoise attribue à la Ville de Genève la compétence dans le domaine des bibliothèques. La Bibliothèque publique sera effectivement transférée en 1849.

1849 Création de la Bibliothèque de la Société suisse d’instruction mutuelle. e 39 XIX siècle 1850 > 1900

1850 Le régent du Collège de Carouge informe le Conseil municipal de l’ouverture d’une petite bibliothèque à l’usage du collège.

1850 | 13 mai Ouverture à Lancy de la première bibliothèque communale du Canton avec le soutien du Département de l’instruction publique (DIP).

1850 | 19 juillet Ouverture à Soral d’une bibliothèque communale avec le soutien du DIP.

1851 Création de bibliothèques paroissiales à Cartigny et Satigny.

1851 Création d’une bibliothèque communale à Bardonnex et Chancy avec le soutien du DIP.

1851 Création de la Deutsche Bibliothek.

1851 Création de la bibliothèque circulante de la Société biblique.

1852 Création de la bibliothèque de l’Union chrétienne des jeunes gens. 40 1852 Création d’une bibliothèque communale à Puplinge avec le soutien du DIP.

1853 Création d’une bibliothèque paroissiale à Jussy.

1853 | 26 mai Le Conseil municipal de la Ville de Carouge vote les crédits nécessaires à la création d’une bibliothèque communale.

1854 Création d’une bibliothèque paroissiale à Gy.

1854 Réorganisation de la Bibliothèque paroissiale de Carouge.

1855 Publication d’une nouvelle édition du Catalogue de la Bibliothèque parois- siale de Chêne-Bougeries. Supplément 1857. Réédition 1906.

1855 Création d’une bibliothèque paroissiale à Versoix.

1856 Création d’une bibliothèque communale à Gy avec le soutien du DIP.

1856 Publication du « Supplément au catalogue de la Bibliothèque populaire des deux diaconies de St-Gervais – Précédemment : "Bibliothèque populaire de St-Gervais et de l’Ile"». La bibliothèque, placée dans la Caserne de Chante- poulet, est ouverte les lundi, jeudi, samedi de midi à une heure. Le prix de l’abonnement est de 25 centimes par mois. 1856 | décembre 41 Publication du Catalogue de la Bibliothèque de l’Union chrétienne des jeunes gens de Genève située au 23 de la Grand-Rue. Rééditions en 1881, 1893, 1900.

1857 | mai Ouverture de la Bibliothèque communale de Carouge rue Jacques-Dalphin dans l’ancienne Ecole des prisons. Elle n’est ouverte que quelques heures par semaine. Le Régent et le concierge reçoivent une petite rémunération pour leur travail.

1858 Création à Bernex et Onex de bibliothèques communales avec le soutien du DIP.

1859 Publication du supplément au « Catalogue de la Bibliothèque de la classe d’industrie et de commerce de la Société des arts ».

1859 Création d’une bibliothèque communale à Russin avec le soutien du DIP.

1860 vers A la Bibliothèque de la Société médicale de Genève, publication des œuvres des médecins et pharmaciens ayant fait partie de la Faculté ou de la Société médicale de Genève.

1860 Publication du catalogue de la Bibliothèque paroissiale de Céligny. Réédition en 1888.

1860 Création d’une bibliothèque paroissiale à Anières. 42 1860 Création de bibliothèques communales à Avully, Chêne-Bourg, Confignon, Perly-Certoux, Plan-les-Ouates et Veyrier avec le soutien du DIP.

1861 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque paroissiale de Carouge ». Elle est ouverte le dimanche de 11h à midi et spécialement pour les enfants le jeudi de 10h à 11h.

1861 Création d’une bibliothèque paroissiale à Vernier.

1861 Création de bibliothèques communales à Dardagny et Meyrin avec le soutien du DIP.

1862 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque de la Société genevoise d’uti- lité publique ». Un premier supplément est édité en 1870, un quatrième en 1876.

1862 Création de bibliothèques communales à Aire-la-Ville, Hermance et Laconnex avec le soutien du DIP.

1863 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque [paroissiale] du Petit-Sacon- nex ». Réédition en 1888.

1864 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque populaire de Satigny ». 1865 43 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque des Eaux-Vives ». Réédité en 1876 et 1892.

1865 Publication du « Catalogue des livres de la Bibliothèque de la Société littéraire ». Nouvelle édition en 1877.

1865 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque du Comité des missions de Genève ». Réédition en 1908.

1865 Fondation de la bibliothèque communale du Grand-Saconnex avec le soutien du DIP.

1865 La Société genevoise des publications religieuses publie « L’état et mouve- ment des bibliothèques du Canton de Genève ouvertes au public, mais indépendantes des autorités communales ». A la campagne on trouve des bibliothèques à Anières, Avully, Carouge, Cartigny, Céligny, Chancy, Chêne- Bougeries, Cologny, Dardagny, Eaux-Vives, Genthod, Gy, Jussy, Petit-Sacon- nex, Plainpalais, Satigny, Vandoeuvres ; en ville, à St-Gervais, à la Pélisserie et à la Fusterie. Ces bibliothèques comptent au total 25’579 volumes, 2’979 lecteurs et 43’260 prêts annuels. Réédition en 1869.

1865 On retrouve trace de la Bibliothèque des enfants à Saint-Gervais (Coutance, Maison Gaberel-Janin). Comptant 436 volumes, elle est desservie par « des dames ». 44 1865 Création de la Bibliothèque de la section genevoise du Club alpin suisse. Louis Maquelin en est le premier bibliothécaire. Le Général Guillaume- Henri Dufour, membre fondateur de la section genevoise, a souvent enrichi la bibliothèque par des dons.

1866 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque populaire de Saint-Gervais » Il comporte 1’444 ouvrages pour un total de 2’410 volumes. La bibliothèque est située 13 rue de Coutance au 1er étage. Le règlement précise : « Les romans ne sont remis aux jeunes gens que sur la permission écrite de leurs parents ».

1866 Création de la bibliothèque communale d’Anières.

1867 Publication du catalogue de la Bibliothèque paroissiale de Vandoeuvres.

1868 Publication du catalogue de la Bibliothèque paroissiale d’Avully. Elle compte 250 volumes, ainsi que 50 livres destinés aux jeunes enfants.

1868 Création d’une bibliothèque communale à Corsier avec le soutien du DIP.

1868 > 1871 Publication du catalogue de la Bibliothèque de la Société médicale de Genève en 4 fascicules.

1869 Création de deux bibliothèques dans le Bâtiment de la Réformation (rue Pierre-Fatio). La première porte le nom de Bibliothèque calvinienne et contient les textes des Réformateurs du XVIe siècle, alors que la seconde est 45 « surtout consacrée à l’édification ». Dans les années 1920, quand le bâtiment servira de centre de presse à la Société des Nations, la Bibliothèque calvi- nienne rejoindra les collections de l’Institut d’histoire de la Réformation et du Musée historique de la Réformation dans le bâtiment de la BPU.

1869 Création de la bibliothèque de l’Eglise luthérienne allemande.

1869 Création d’une bibliothèque communale à Presinge avec le soutien du DIP.

1870 Création de la première bibliothèque d’entreprise destinée aux ouvriers de l’Usine Saint-Jean (anciennement « Billon et Isaac ») pour l’éducation et l’ins- truction populaire des ouvriers.

1870 Création de bibliothèques communales à Meinier et Versoix avec le soutien du DIP.

1871 | juillet Publication de la première édition du Catalogue de la Bibliothèque commu- nale de Chêne-Bourg.

1872 La Bibliothèque publique et la Bibliothèque circulante quittent le bâtiment du Collège pour s’installer dans les locaux actuels des Bastions. La Bibliothèque publique compte à peine 70’000 volumes ; cent ans plus tard, elle en comptera un million et demi. 46 1872 Création d’une bibliothèque communale à Cartigny avec le soutien du DIP.

1873 Création de bibliothèques communales à Avusy et Thônex avec le soutien du DIP.

1874 Publication d’un nouveau catalogue de la Bibliothèque de Saint-Gervais, toujours située à Coutance. Elle compte 1’660 ouvrages en 2’564 volumes. Nouvelle édition en 1882.

1875 Publication du catalogue de la Bibliothèque du Semeur, 7 cour Saint-Pierre, une institution d’édification religieuse.

1875 > 1899 Publication, en 9 volumes, du Catalogue de la Bibliothèque publique de Genève. En 1903, les notices d’un exemplaire de ce catalogue seront décou- pées et collées sur fiches, constituant ainsi la base du fichier général de la BPU, toujours utilisé au début du XXIe siècle.

1876 Publication du catalogue de la Bibliothèque paroissiale de Plainpalais. Elle est située Chemin du Mail. Réédition en 1894, 1903 et 1920.

1877 Création de la bibliothèque communale de Plainpalais avec le soutien du DIP.

1877 Création de la bibliothèque des Gendarmes. 47 >> 1878 Les bibliothèques de Zurich, Bâle, Saint-Gall, Neuchâtel, Lausanne et Aarau créent avec la Bibliothèque publique de Genève le service suisse du prêt entre bibliothèques.

1878 Création d’une bibliothèque paroissiale à Carra (Aujourd’hui Cara, commune de Presinge).

1878 Création d’une bibliothèque communale à Collonge-Bellerive avec le soutien du DIP.

1878 | 31 décembre En raison du succès de la première Bibliothèque circulante, la Municipalité de la Ville de Genève décide, suite à une proposition du conseiller municipal Philippe Bonneton et avec l’appui du conseiller administratif Jean Rivoire, de créer une succursale de la Bibliothèque circulante sur la rive droite.

1879 Création de la bibliothèque de l’Eglise évangélique allemande.

1880 Création d’une bibliothèque communale à Cartigny.

1880 Nomination du premier bibliothécaire salarié à la bibliothèque municipale de Carouge.

1880 | 29 mars La succursale des Bibliothèques circulantes ouvre ses portes à la rue de Berne, puis, la même année, migre à la rue des Alpes. 48 1881 Création d’une bibliothèque paroissiale à Bellevue.

1881 Publication du « Catalogue de la Bibliothèque communale du Petit-Saconnex » à la Servette (Ecole des Asters). Premier supplément en 1885. Réédition en 1895. Suppléments en 1901, 1906 et 1912.

1882 Publication du « Catalogue du cabinet de lecture de Ch. Vuagniaux » fondé en 1820. Il compte 109 pages.

1882 Publication du catalogue de la Bibliothèque du Gymnase de Genève.

1882 Publication du Catalogue de la Bibliothèque publique de la Ville de Genève, succursale de Saint-Gervais. Il s’agit en fait de la Bibliothèque circulante.

1883 Publication du Catalogue des collections et modèles de l’Ecole spéciale d’art appliqué à l’industrie.

1883 Création d’une bibliothèque communale à Collex-Bossy avec le soutien du DIP.

>> 1883 Première loi fédérale sur le droit d’auteur.

1886 Devant le succès des Bibliothèques circulantes, il faut les séparer de la Biblio- thèque publique. La centrale émigre tout d’abord dans un grenier à blé au Bourg de Four, puis elle déménage à la Place de la Synagogue (sous-sol de 49 l’École de commerce de la rue du Général Dufour).

1886 Publication du catalogue de la Bibliothèque de la Faculté des lettres de l’Université de Genève (46 p.) qui verra des rééditions et suppléments en 1899, 1903 et 1905.

1886 Publication du catalogue de la librairie circulante F. Richard, réédité en 1891 et 1906.

1886 Publication du Règlement et catalogue de la Bibliothèque de la Société pédagogique genevoise. Il précise : « La bibliothèque est ouverte les jours de réunions, pendant la demi-heure qui précède la séance ». Réédité en 1901.

1887 Publication du catalogue de la Bibliothèque de Bellevue. Elle recense 2’125 volumes. Réédition en 1901.

1888 Publication du catalogue de la Bibliothèque paroissiale de Jussy qui compte environ 2’500 volumes pour les adultes, 250 pour les enfants et 13 périodi- ques. Elle possède une succursale à Monniaz (250 volumes). Rééditions en 1911 et 1930.

1888 Publication du catalogue de la Bibliothèque de la Faculté de théologie (124 p.). Suppléments en 1890 et 1914. 50 1888 Publication du catalogue provisoire de la Bibliothèque consultative et de la collection des estampes du Musée des arts décoratifs de la Ville de Genève, ancêtre de la Bibliothèque d’art et archéologie.

1888 Publication du catalogue de la Bibliothèque de la Cluse, 6 chemin du Glacis, Plainpalais. Cette bibliothèque fonctionne dans le cadre de l’Ecole du diman- che et de l’Union chrétienne.

1888 Publication du catalogue de la Bibliothèque paroissiale de Céligny.

1892 Publication de la deuxième édition du « Catalogue de la Bibliothèque de la Société des arts de Genève, classe d’agriculture ». Les « Bibliothèques des trois classes » sont situées dans le Palais de l’Athénée.

1892 Création d’une bibliothèque communale à Chêne-Bougeries et Choulex avec le soutien du DIP.

1893 Publication du catalogue de la Bibliothèque du Collège de Genève.

1894 Publication des « Livres et brochures d’horlogerie et d’orfèvrerie-bijouterie appartenant à la Bibliothèque » de la Classe d’industrie et de commerce de la Société des arts. 1894 51 Publication du catalogue de la Bibliothèque communale de Plainpalais. Rééditions en 1903 et 1920.

>> 1895 Création à Berne de la Bibliothèque nationale suisse.

1895 Création d’une bibliothèque communale à Vandoeuvres avec le soutien du DIP.

1896 Publication du « Katalog der Bibliothek des Allgemeinen Arbeiter-Vereins in Genf », une association membre de la Première Internationale. La biblio- thèque sera fermée en 1940 et transférée aux Archives sociales suisses (ASS) à Zurich dans les années 1960. Ce catalogue, d’une valeur historique, sera réédité en fac-similé par les ASS en 1975.

1896 Publication du Catalogue de la Bibliothèque appartenant à la Compagnie des pasteurs.

>> 1897 | 28 novembre Fondation à Aarau de l’Association des bibliothécaires suisses (ABS) sous l’impulsion du Zurichois Hermann Escher.

1897 > 1935 Emile Rivoire publie la Bibliographie historique de Genève au XVIIIe s., Genève, Jullien (2 vol. + suppl.). 52 1899 Etablissement du premier règlement de la Bibliothèque de la Faculté de droit, fondée par le Professeur Pierre Odier. Rééditions en 1907 et 1924.

1900 Fondation d’une bibliothèque médicale à la Clinique de psychiatrie de Bel- Air (Thônex). e 53 XX siècle 1901 > 1972

1901 L’Association pour le bien des aveugles crée à Genève la Bibliothèque Braille romande, située au Bourg de Four.

1903 Création du catalogue général sur fiches de la Bibliothèque publique. Les notices du catalogue imprimé en 1875 sont découpées et collées sur des fiches cartonnées de format international (7,5 x 12,5 cm). Les nouvelles acquisitions y sont intégrées par adjonction de fiches manuscrites. Jusqu’en 1934 ce fichier n’est accessible qu’au personnel.

1904 Constitution à la Bibliothèque publique du catalogue bio-bibliographique (classement par nom de personne) sur fiches.

1904 Publication du catalogue de la bibliothèque de l’Ecole supérieure de com- merce de Genève.

1904 Publication du premier Catalogue collectif des périodiques scientifiques et médicaux de Genève. On y recense les fonds de 23 bibliothèques. Réédition en 1912.

>> 1904 Publication par l’ABS du premier Catalogue collectif suisse des périodiques 54 (Répertoire des périodiques, 1ère édition). 4’093 titres sont répertoriés dans 91 bibliothèques.

1904 | décembre › octobre 1905 Lénine fréquente la Bibliothèque publique, la Société de lecture (11, Grand’Rue) mais aussi la Bibliothèque du Parti ouvrier social-démocrate russe (91, rue de Carouge). Cette dernière compte 4’760 volumes et une centaine de périodi- ques en 16 langues.

1905 Publication du catalogue de la Bibliothèque circulante de l’Hôpital cantonal de Genève, aussi appelée Bibliothèque des malades. Il sera réédité en 1931.

1905 Publication du « Catalogue et règlement de la Bibliothèque de la Ville de Ca- rouge ». Elle est située au premier étage du Bâtiment scolaire à la rue Jacques Dalphin. Réédition du catalogue en 1909. Les lecteurs n’ont pas un accès direct aux livres et doivent faire leur choix à partir du catalogue vendu 50 centimes.

1905 Inauguration de la nouvelle salle de lecture à la Bibliothèque publique.

1905 Publication du Catalogue de la Bibliothèque du Laboratoire de médecine légale de l’Université.

1906 Ouverture d’une salle de lecture à la succursale des Bibliothèques circulantes de la rue des Alpes.

1906 Publication du catalogue de la bibliothèque paroissiale protestante de Cologny. 1907 55 La Bibliothèque publique devient Bibliothèque publique et universitaire (BPU).

1907 Abolition de la loi genevoise sur le dépôt légal.

1907 | 20-21 avril Septième réunion de l’Association des bibliothécaires suisses à Genève qui, à cette occasion, reçoit « une quinzaine de représentants des principales bibliothèques de notre pays ».

1910 Publication du catalogue de la Bibliothèque des Commis de Genève. Il connaî- tra des suppléments en 1922 et 1924.

1910 | décembre Publication du catalogue de la Bibliothèque du Cercle des arts et des lettres.

1911 Don de la bibliothèque et de l’herbier de Henri Burnat au Jardin botanique.

1912 Création de la bibliothèque de l’Institut des sciences de l’éducation de l’Uni- versité de Genève.

1912 La BPU engage pour la première fois une collaboratrice ! Il s’agit d’une jeune Allemande diplômée de l’Ecole de bibliothécaires de Berlin.

1914 Création d’une bibliothèque communale à Cointrin, commune de Meyrin, avec le soutien du Département de l’instruction publique (DIP). 56 1916 Ouverture de la Bibliothèque choisie circulante. Située au 3, rue de Rive et au 11, rue du Prince, elle comprend une bibliothèque générale, une bibliothèque d’étude, ainsi qu’une section pour la jeunesse. Elle possède également un ser- vice de revues circulantes. C’est l’œuvre de l’Action bibliographique sociale, un organisme de prosélytisme catholique.

1917 Une Convention est passée entre la Faculté des sciences économiques et sociales et la BPU. La Faculté dépose ses livres dans un magasin spécial de la BPU ; cette dernière assure le stockage et le prêt de ces fonds.

1918 Création à la BPU du Catalogue collectif des bibliothèques genevoises sur fiches (monographies).

1918 | 23 mars Création à Genève de l’Ecole de bibliothécaires (EBG) dans le cadre de l’Ecole d’études sociales pour femmes qui deviendra l’Institut d’études socia- les. La première volée de « bibliothécaires secrétaires » compte 9 étudiants, dont un homme accepté avec dérogation.

1919 Création à Genève du Bureau international du travail (BIT). Sa bibliothèque jouera un rôle important dans le domaine de la documentation, de la biblio- théconomie et, plus tard, de l’informatisation.

>> 1919 Présentation des 10 Thèses de Zurich visant au développement des « biblio- thèques libres » (free public library) par Hermann Escher, Marcel Godet et Felix Burckhardt. Ces thèses constitueront longtemps le credo de la Bibliothè- que pour tous (BPT) créée l’année suivante et de la lecture publique en Suisse. 1920 57 Transfert de Londres à Genève du Secrétariat de la Société des Nations (SDN), fondée en 1919. La Bibliothèque de la SDN, qui compte déjà 20 employés, est située dans l’Hôtel national, au quai Wilson.

1920 Fondation au 5, rue de la Taconnerie de la Bibliothèque de la Société des Amis (Quakers). En 2014 elle compte plus de 3’200 monographies.

>> 1920 | 6 mai Fondation de la Bibliothèque pour tous par Hermann Escher, Marcel Godet et Felix Burckhardt). La BPT reçoit, du Conseil fédéral, la Bibliothèque du soldat datant de la Première Guerre mondiale.

1921 Au Jardin botanique, acquisition de la prestigieuse bibliothèque du botaniste Augustin Pyramus de Candolle.

1921 Ouverture d’une bibliothèque publique dans l’Ecole de Châtelaine sur la Com- mune de Vernier.

1922 Création à la BPU du catalogue matières sur fiches sur le modèle anglo-saxon du « dictionary-catalog ».

1922 Publication du catalogue de la Bibliothèque de l’Association suisse pour la na- vigation du Rhône au Rhin, section genevoise, qui connaîtra une réédition en 1927. 58 1922 Publication du catalogue de la librairie circulante Au Grand Passage, réédité en 1928 et 1957.

>> 1922 La « Schweizerische sozial-caritative Frauenschule » de Lucerne ouvre des cours de formation pour bibliothécaires. Ils se poursuivront jusqu’en 1935.

>> 1922 | 1er août Le produit de la vente de la carte postale du 1er août est attribué à la Biblio- thèque pour tous.

>> 1922 | 7 décembre Révision de la loi fédérale sur le droit d’auteur.

1923 Publication du « Bücher-Katalog » de la Deutsche Bibliothek, rue Malatrex.

1923 Publication de l’ « Inventaire méthodique des archives économiques de la Faculté des sciences économiques et sociales de l’Université de Genève ».

1924 La Bibliothèque circulante de la rive gauche déménage dans une école dé- saffectée, 16 place de la Madeleine. Nomination d’Eugène Dujardin à la tête des Bibliothèques circulantes. Il succède au « vieux papa Bogey » (Tribune de Genève, 21 mai 1941).

1924 Ouverture d’une bibliothèque publique à Vernier-Village. 1925 59 Création de la bibliothèque du Bureau international d’éducation.

1925 Publication du Catalogue des Bibliothèques circulantes de la Ville de Genève (128 p.), que les lecteurs peuvent se procurer au prix de Fr. 1.50. Réédition en 1931 (250 p.).

1926 Création de la Bibliothèque de la Faculté de droit (BFD) au rez-de-chaussée nord de la BPU.

>> 1928 L’ABS lance les premiers travaux qui vont conduire à la création du Catalogue collectif suisse.

1928 Mademoiselle Simone Gettaz présente le premier travail de diplôme de l’EBG.

1928 Un travail de diplôme de l’EBG réalisé pour le compte du DIP recense entre 90 et 100 bibliothèques scolaires dans le canton, dont 39 dans la campagne genevoise. Elles sont tenues par les régents des écoles. Un catalogue collectif est réalisé ; il permet de dire que « Les enfants du Capitaine Grant » de Jules Verne est l’œuvre la plus populaire.

1928 A la Bibliothèque de l’Observatoire de Genève, « depuis le mois d’avril, M. Guigon nous prête son précieux concours pour l’établissement d’un fichier ; le travail est encore loin d’être fini » (Extrait d’un rapport du directeur). 60 1928 Publication du Catalogue des ouvrages français de la Bibliothèque circulante privée Quo Vadis? située au 7 de la rue de l’Université. En 1929, elle publie le catalogue des livres allemands et en 1930, celui des livres anglais. Elle dis- pose d’une salle de lecture et est ouverte de 9 h à 12 h et de 14 h à 19 h. Le règlement dit : « The reading-room is free and is placed at the disposal of all earnest students ».

1929 > 1938 La bibliothèque de la Société des Nations assume un rôle important dans le monde des bibliothèques internationales. De 1929 à 1938 elle accueille le secrétariat de l’Ifla, la Fédération internationale des associations de bibliothé- caires et bibliothèques.

1930 La Fondation de la « Chapelle d’Emmanuel » crée à la rue de Monthoux l’American library, composée essentiellement de collections anglophones.

1931 La fusion des quatre communes urbaines rattache à la direction des Biblio- thèques circulantes les bibliothèques du Petit Saconnex (Succursales du 1, rue des Asters et du chemin des Crêts) et de Plainpalais (52, rue de Carouge).

1931 | 22 octobre Création, dans le bâtiment de la Madeleine, de la Bibliothèque moderne sous l’impulsion d’André Oltramare, ancien chef du DIP, et d’Hélène Rivier, sur le modèle des bibliothèques anglaises. Cette jeune bibliothécaire, diplômée de l’EBG, introduit pour la première fois en Suisse : • la gratuité des services, • le libre accès aux rayons, • le libre choix des ouvrages par les lecteurs. La bibliothèque ouvre avec 4’000 ouvrages ; en moins de trois semaines, il y 61 eut plus de 1’000 inscriptions et 1’146 ouvrages furent prêtés. Ce succès était un démenti absolu aux nombreux sceptiques qui allaient prêchant l’inutilité d’une telle réalisation et assurant que les livres allaient être volés en masse.

1933 Publication du catalogue de la bibliothèque des élèves de l’Ecole profes- sionnelle de Genève qui deviendra le Collège moderne.

1933 Publication du catalogue de la Société théosophique. Réédition en 1962, suppléments en 1964 et 1969.

1933 | 18 mai Ouverture d’une section des jeunes à la Madeleine (Bibliothèque moderne), premier service de lecture enfantine de Suisse romande. En l’absence d’un local spécifique, les livres stockés sur des chariots étaient transportés chaque jeudi matin dans la salle de lecture. Pendant plus de 10 ans, ce service sera réservé aux jeunes de 12 à 16 ans.

1933 | automne Hélène Rivier, directrice de la Bibliothèque moderne (Madeleine), est la première femme à être élue au Comité de l’ABS.

1934 A la BPU le catalogue sur fiches est désormais accessible au public « sous la surveillance d’un bibliothécaire ».

1934 Comme sujet de travail de diplôme de l’EBG, Mademoiselle A. Trémollières rédige le premier catalogue de la Section des jeunes de la Bibliothèque mo- derne. 62 1938 La Bibliothèque de la Faculté de droit passe du rez au deuxième étage de la BPU. Elle y restera jusqu’en 1968.

>> 1939 L’ABS délivre son premier diplôme de bibliothécaire.

1941 Départ à la retraite d’Eugène Dujardin, conservateur des Bibliothèques circu- lantes, après 17 ans de service. La Bibliothèque moderne fusionne avec les Bibliothèques circulantes, le nouveau service prend le nom de Bibliothèques municipales. Peu à peu, les différentes succursales des bibliothèques circu- lantes seront organisées sur le modèle de la Bibliothèque moderne.

1941 Publication du « Catalogue méthodique » de la Bibliothèque communale de Chêne-Bougeries.

1943 Don de la bibliothèque et de l’herbier de Pierre-Edmond Boissier au Jardin botanique.

1944 Prospectus vantant les mérites de la Bibliothèque hongroise, 11 bis, Avenue de Champel. Cette bibliothèque est toujours active en 2013.

1945 Fondation de la Bibliothèque juive grâce à l’aide de l’American Jewish Labor Committee et de l’Œuvre de secours aux enfants (OSE).

1946 | 18 avril La Société des Nations lègue ses biens, y compris sa bibliothèque et ses archives historiques, au siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) 63 à Genève.

1949 Création de la Bibliothèque des malades à l’Hôpital cantonal. Elle est désor- mais gérée par les Bibliothèques municipales. Très rapidement, le prêt est éten- du au personnel de l’hôpital. Dès 1950 la Maternité est également desservie.

1949 Premier poste de bibliothécaire au Musée d’ethnographie.

1949 | 26 novembre Les députés au Grand Conseil Théodore de Felice et Marius Noul (ce dernier étant également Conseiller administratif en fonction) déposent un projet de loi instituant [sic] le dépôt légal. Ce projet n’aura pas de suite.

1950 Martin Bodmer déménage sa bibliothèque patrimoniale de Zurich à Cologny.

1950 Création de la Bibliothèque de l’Ecole de médecine, 20, rue-de-l’Ecole de Médecine, en face de l’Arsenal.

1951 | Octobre Les détenus de la Prison de Saint-Antoine bénéficient à leur tour d’une biblio- thèque, gérée par les Bibliothèques municipales. Le fonds est installé dans une cellule.

1954 Création d’une première bibliothèque à la Servette. Elle occupe une salle de l’Ecole des Asters. 64 1954 | 2 octobre Inauguration de l’Institut et Musée Voltaire dans la propriété des Délices achetée par la Ville en 1929. Théodore Besterman est nommé à sa tête.

1956 La Bibliothèque des Nations Unies à Genève compte désormais 500’000 volumes.

1957 Edition du « Catalogue général de la Bibliothèque circulante du Grand Passage » (447 p.). La carte de lecteur, valable 2 ans pour 50 volumes, vaut 13,50 Fr. Envoi par poste dans le canton de Genève et en Suisse. Elle était située dans l’actuel grand magasin Globus à la rue du Rhône.

1957 Premier équipement d’armoires mobiles (compactus) à la BPU.

1958 Fermeture de la Bibliothèque de la Madeleine pour réfection. Les statistiques suisses placent les Bibliothèques municipales de Genève en tête des biblio- thèques de lecture publique du pays.

1959 Création d’une bibliothèque des malades à la Clinique psychiatrique de Bel- Air.

1959 Paul Chaix, Alain Dufour et Gustave Moeckli publient Les livres imprimés à Genève de 1550 à 1600, un ouvrage fondamental pour l’histoire du livre dans notre Cité. Complément en 1965 et nouvelle édition revue et augmen- tée en 1966. 1959 65 Création de la Bibliothèque de la Faculté de médecine, au 22 avenue Micheli-du-Crest. Elle déménagera plus tard dans l’ancienne Ecole de chimie, 5 boulevard de la Tour, avant de fusionner en 1987 avec la bibliothèque de l’Ecole de médecine au CMU (Centre médical universitaire, avenue de Champel).

1959 Au sein des Bibliothèques municipales, création à Saint-Jean, rue de la Nouvelle-Héloïse, d’une succursale réservée aux jeunes. A partir de 1962, le bibliobus vient à Saint-Jean une fois par semaine pour les adultes.

1960 Fondée au début des années 60, la Bibliothèque du Service des spectacles et concerts de la Ville de Genève a pour mission d’acheter ou de louer les partitions nécessaires aux concerts publics. Un musicien retraité, Angelo Galletti, constitue une première collection. Elle deviendra la Bibliothèque musicale en 1962.

1961 Création, sur mandat et avec un financement de l’État de Genève, mais dans le cadre des Bibliothèques municipales, du Service des bibliothèques scolai- res. Initialement, il assure le prêt de livres aux classes primaires de la Ville, puis étend ce service à tout le canton.

1962 Création de la Bibliothèque musicale de la Ville de Genève. Elle est logée à la Promenade du Pin et déménagera en 1989 dans la maison du Grütli. Elle est essentiellement constituée de partitions.

1962 Fondation de l’Institut africain qui vise former des cadres pour ce continent. 66 Gustave Moeckli est chargé d’y monter une bibliothèque dont la première responsable professionnelle sera Jacqueline Court. L’institut deviendra l’Insti- tut universitaire d’études du développement (IUED) en 1973, puis fusionnera avec l’IUHEI en 2008. Les différentes bibliothèques ont également fusionné.

1962 Création d’une nouvelle bibliothèque communale à Versoix.

1962 | janvier A la BPU, pour la première fois, une femme accède au titre de conservateur (sic). Au Département des manuscrits Anne-Marie Schmutz-Pfister succède à Bernard Gagnebin. Elle signe son courrier scientifique « Conservateur des manuscrits », mais ne reçoit qu’un salaire de Bibliothécaire II, puis III.

1962 | 5 février Le premier bibliobus des Bibliothèques municipales dessert les quartiers sub- ubains, ainsi que les communes genevoises. La capacité du bus est d’environ 2’600 volumes.

1962 | 5 juillet Don de la bibliothèque de la Classe des Beaux-Arts à la Bibliothèque d’art et d’archéologie. L’origine du fonds remonte à 1776.

1962 | octobre Aux Bibliothèques municipales, ouverture de la Succursale de la Servette (en remplacement de la Bibliothèque des Asters) au 9 de la rue Veyrassat.

1963 Fondation de l’AILIS (Association of international and information specialists), regroupant d’abord les professionnels des bibliothèques des orga- nisations internationales, puis de certaines bibliothèques universitaires et patrimoniales. 1964 67 Création d’une bibliothèque pour les élèves dans le nouveau bâtiment de l’Ecole de commerce de Saint-Jean.

1964 Le Grand Conseil vote la loi sur le Cycle d’orientation (CO). Chaque insti- tution disposera d’une bibliothèque.

1965 George K. Thompson, directeur de la Bibliothèque du Bureau international du travail (BIT), lance le développement du système informatique documen- taire Isis. Il intègre, pour la première fois en Suisse, l’utilisation d’un thésaurus (ILO thésaurus). Plus tard Isis sera repris par l’Unesco et distribué dans des centaines de bibliothèques et centres de documentation du monde entier.

1966 Départ à la retraite de Mademoiselle Hélène Rivier, première directrice des Bibliothèques municipales. Janine Brunet lui succède.

1966 Paul-F. Geisendorf publie la Bibliographie raisonnée de l’histoire de Genève des origines à 1798, Genève, Jullien.

>> 1967 Début des études de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne qui allaient conduire à la naissance du système Sibil.

1967 | 19 mai Le Grand Conseil rétablit la Loi sur le dépôt légal des imprimés et en confie la régie à la BPU. Les imprimeurs genevois s’opposent à cette nouvelle loi. Ils seront finalement déboutés par le Tribunal fédéral. 68 1968 Création d’une bibliothèque communale à Lancy.

1968 Mise en service, aux Bibliothèques municipales de la Ville de Genève, d’un second bibliobus à l’intention des communes genevoises qui pourront louer à l’heure ses services.

1968 Publication par Anouar Louca du Catalogue des manuscrits arabes de la BPU.

1968 La Bibliothèque de la Faculté de droit quitte les locaux de la BPU pour s’ins- taller à l’Aile Jura du bâtiment central de l’Université.

1969 Après celle créée en 1837 par Jean-Jacques de Sellon, Pregny-Chambésy ouvre une nouvelle bibliothèque.

1969 La bibliothèque municipale de Carouge quitte le collège de Carouge et prend ses nouveaux locaux dans la maison Delafontaine, 24 rue Jacques-Dalphin.

>> 1969 Création à Berne du Service suisse aux bibliothèques. Il fournit aux biblio- thèques de la papeterie et du mobilier spécialisés.

1969 | février L’EBG et l’Association suisse de documentation (ASD) organisent à Genève un cours de formation continue intitulé Documentation dans l’entreprise. George K. Thompson, Jean-Pierre Clavel et Jean-Michel Margot (IBM-Suisse) y parlent d’ordinateurs et d’informatique. 1969 | 1er avril 69 Entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le dépôt légal.

1970 | 23 novembre Aux Bibliothèques municipales, ouverture d’une succursale à Cité Jonction. Elle remplace l’ancienne succursale de Plainpalais qui était située à la rue de Carouge.

1971 Transfert de la Bibliothèque de la Faculté des sciences économiques et sociales (BSES) dans l’Aile Jura de l’Université.

1971 Création d’une bibliothèque médicale à l’Hôpital de gériatrie à Chêne- Thônex.

1971 | 26 février Création de la Fondation Martin Bodmer, chargée de gérer la bibliothèque de Cologny. Martin Bodmer décède peu après, le 22 mars 1971.

>> 1971 | automne Après 4 ans de planification et d’études, démarrage du système Sibil à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCU/L).

1972 Création d’une bibliothèque communale à Cologny.

1972 Le directeur de l’Institut et Musée Voltaire, Théodore Besterman, illustre bibliographe et spécialiste du philosophe, met en vente à son profit, chez Sotheby à Londres, des livres précieux et des manuscrits appartenant à l’ins- titution. Il évite une poursuite pénale en remboursant à la Ville de Genève 70 la valeur des pièces vendues et en renonçant à son poste aux Délices. Il part pour Oxford où il crée la Voltaire Foundation.

1972 Fondation de l’Association genevoise des bibliothécaires diplômés (AGBD).

1972 Ouverture d’une nouvelle bibliothèque médicale spécialisée en psychiatrie à l’Hôpital de Bel-Air (Chêne-Thônex).

>> 1972 La Bibliothèque des Nations Unies à Genève organise, sous l’égide de l’Ifla et de la FID (Fédération internationale de documentation), le premier sym- posium pour la formation des bibliothécaires spécialisés dans l’utilisation de la documentation internationale.

>> 1972 Fondation du Groupe de travail des bibliothécaires de lecture publique (GTB) ouvert à toutes les bibliothèques et bibliothécaires suisses. e 71 XX siècle 1973 > 2000

1973 Publication du rapport d’Eugène Egger, directeur du Cesdoc (Centre suisse de documentation en matière d’enseignement et d’éducation – Grand-Saconnex), sur les bibliothèques de l’Université. Ce rapport propose notamment de « considérer toutes les bibliothèques de l’Université comme faisant partie d’un tout » et de « mettre ces informations sur ordinateur ».

1973 Ouverture de la Salle Senebier à la BPU pour la consultation des manuscrits.

1973 Un travail de diplôme collectif de l’Ecole de bibliothécaires (EBG) mène une enquête auprès des lecteurs des Bibliothèques municipales. Lise Girardin, membre du Conseil administratif, déléguée à la culture, en signe la préface.

1974 La BPU est la première bibliothèque suisse à introduire les nouvelles règles de catalogage ISBD (International standard bibliographic description). Paul Chaix, son directeur, a participé à leur élaboration.

1974 Création du Cedeps (Centre de documentation d’éducation physique et de sport) initialement financé conjointement par le Département de l’instruction publique (DIP), l’Université et la Ville de Genève. 72 1974 Don aux Conservatoire et jardin botaniques de la bibliothèque de Robert Chodat (2’000 volumes).

>> 1975 Publication par le Groupe de travail des bibliothécaires de lecture publique et le Service suisse aux bibliothèques du manuel J’organise ma bibliothèque qui a servi de base à la conception de nombreuses bibliothèques communales et scolaires suisses.

1975 La Croix-Rouge genevoise crée une bibliothèque circulante qui assure un service à domicile pour les malades.

1975 Fondation à Carouge du Cedofor (Centre de documentation de formation religieuse) géré par la communauté des Jésuites. Il compte 50’000 volumes en 2013.

1975 A la BPU, le catalogue topo-bibliographique (classement par nom de lieu) est créé par scission du catalogue matières.

1975 Don aux Conservatoire et jardin botaniques de la bibliothèque de la Fonda- tion Paul Aellen (10’000 volumes).

1975 | 19 janvier Création du Groupe des bibliothécaires responsables d’une bibliothèque universitaire indépendante reconnu par la Commission de coordination des bibliothèques de l’Université et par le directeur administratif. Mademoiselle Marie Martin en prend la présidence au mois de mai de la même année. 1975 | décembre 73 Publication de Plume au vent, un choix de nouvelles acquisitions à la Société de lecture.

1976 Aux Bibliothèques municipales, un Service de distribution de livres à domi- cile est instauré pour les personnes âgées ayant de la peine à se déplacer et pour les handicapés.

1976 Le député au Grand Conseil Simone Martin dépose une motion préconis- ant la création de bibliothèques dans l’enseignement primaire. Le DIP met en place ces lieux de loisirs et de formation, cependant sans personnel pro- fessionnel. Suite aux vives réactions de la profession et de l’EBG, la direction de l’enseignement primaire renonce aux bibliothèques… qui s’appelleront désormais Ateliers du livre.

1976 | automne Le député Philippe Roch dépose une motion au Grand Conseil suggérant l’uniformisation des catalogues des bibliothèques de l’Université afin d’éco- nomiser les deniers de l’État. Il propose également une formation universi- taire pour les bibliothécaires.

1976 | 11-12 septembre Assemblée générale de l’Association des bibliothécaires suisses (ABS) à Genève. Les bibliothécaires suisses assistent à une conférence de Françoise Lamy-Rousseau de Montréal sur l’introduction des moyens audiovisuels. Ils visitent notamment la succursale de la Jonction et le service du bibliobus.

1977 Sur mandat du Rectorat, Mieczyslaw Falkowski dépose un rapport sur les bibliothèques de l’Université. Il propose la constitution d’un catalogue 74 collectif, le regroupement de certaines bibliothèques (lettres, droit, médecine, SES) ainsi que l’automatisation, en envisageant « l’adhésion éventuelle de la BPU au processus d’informatisation ».

1977 Les Bibliothèques municipales adoptent la Classification décimale de Dewey.

1977 Publication de la Bibliographie analytique des travaux de diplôme effectués par les étudiants de l’EBG, 1922-1976 par Béatrice Gerster.

1977 A la demande de la Faculté des lettres (doyen Jean-Claude Favez), l’EBG reçoit ses cinq premiers étudiants dans une discipline C en bibliothéconomie.

>> 1977 Publication d’un premier fascicule des règles de catalogage ABS fondées sur l’ISBD.

1977 | 17 › 21 mai Dans les locaux de l’EBG, fondation de l’AIESI (Association internationale des écoles de sciences de l’information de langue française).

1977 | juin La prison déménage du centre ville (Saint-Antoine) à Champ-Dollon, dans la campagne genevoise. Une bibliothèque provisoire y est aménagée.

1977 | 27 juin Les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève ouvrent une succursale aux Minoteries. 1978 75 Publication par Antal Lökkös du Catalogue des incunables imprimés à Genève 1478-1500.

1978 Au Musée d’ethnographie, acquisition de la Collection Georges Amoudruz et de sa bibliothèque (7’000 ouvrages, 3’000 brochures et de nombreux tirés à part).

1979 Restauration de la Salle Ami Lullin à la BPU.

1979 Création d’une bibliothèque communale à Genthod.

1979 | janvier A l’EBG, premier cours (formation de base et formation continue) consacré aux Réseaux et bases de données bibliographiques en ligne. Les étudiants interrogent en Californie les serveurs SDC et Lockheed/Dialog contenant de gigantesques bases de données bibliographiques, principalement en sciences exactes (chimie, physique, etc.).

1979 | 12 mars Ouverture d’une discothèque aux Minoteries. Cet établissement offre dès son ouverture une importante collection de disques 33 tours et de cassettes audio. Elle sera complétée dès 1985 par des disques compacts.

1979 | 27-28 mars L’EBG organise un congrès sur Les bibliothèques et la lecture publique avec notamment Robert Escarpit (professeur de littérature et de documentation), Geneviève Patte (bibliothécaire, spécialiste du livre pour enfants) et plusieurs intervenants genevois (Marie-José Aeschimann, Rose-Marie Chopard, Isabelle 76 Ruepp). Les actes seront publiés dans la collection « Champs professionnels » des Éditions IES (Institut d’études sociales).

1979 | novembre Publication du premier numéro de Hors-Texte, le bulletin de l’AGBD.

1980 La Bibliothèque des Nations Unies à Genève publie un Manuel bibliogra- phique sur la Société des Nations, en trois volumes.

1980 A la Bibliothèque de la Faculté de médecine, sur mandat de l’Académie suisse de médecine, ouverture d’un service de recherches documentaires en ligne : Dokdi (Dokumentationsdienst). Il permet notamment d’accéder au serveur documentaire Medline (sciences médicales) dans le Maryland.

1980 Dans le cadre du cours de sociologie donné par Bernard Crettaz, les étu- diants de l’EBG travaillent sur « Le Messager boiteux » et contribuent à une publication volumineuse Les secrets d’un almanach : questions sur la culture populaire.

1981 | printemps La Commission de coordination des bibliothèques de l’Université publie, grâce au travail de Dorette Glardon, le premier Répertoire des bibliothèques et centres de documentation de l’Université de Genève. L’académie décou- vre qu’elle possède près de 130 bibliothèques !

1981 | 25 mai Ouverture de la nouvelle succursale des Bibliothèques municipales aux Pâquis (angle rue du Môle, rue de Berne) dans une école construite en 1862-1863 et rénovée par l’architecte Ugo Brunoni. Elle remplace celle de la rue des Alpes, qui elle-même deviendra le bâtiment de l’AMR (Association pour l’encoura- 77 gement de la musique improvisée).

1981 | décembre Reprise par le DIP du Service des bibliothèques scolaires géré jusque-là par les Bibliothèques municipales. Le service prêtait alors annuellement environ 200’000 ouvrages à plus de 1’000 classes du canton.

1981 › 1982 Aux Bibliothèques municipales, rénovation complète du bâtiment de la Ma- deleine (ascenseur, escaliers, chauffage) facilitant l’accès aux étages pour les personnes handicapées et les poussettes.

1982 Création d’une section « jeunes » à la Bibliothèque municipale de Carouge.

1982 | mars Publication du rapport de la Commission fédérale pour la coordination dans le domaine de la documentation scientifique, dite Commission Schneider du nom de son président. Gustave Moeckli, alors professeur au CUI, y participe. Le rapport recommande notamment « à l’Université de Genève, de transfor- mer l’Ecole de bibliothécaires en institut universitaire autonome ».

1982 | 6-7 mai Brigitte et Noë Richter (spécialistes de la lecture publique et des bibliothèques) participent au congrès intitulé La lecture publique hier et aujourd’hui orga- nisé par l’EBG.

1983 | septembre A Bâle, Philippe Monnier, directeur-adjoint à la Bibliothèque publique et universitaire (BPU), est élu président de l’ABS. 78 1983 | 1er octobre Ouverture à l’annexe de Conches du Musée d’ethnographie de l’exposition Suisse, mon beau village avec la participation des étudiants de l’EBG supervi- sés par le sociologue Bernard Crettaz et Jacques Cordonier, enseignant à l’école.

1984 | 19 décembre Vote d’un crédit de 6,65 millions de francs par le Conseil municipal de la Ville de Genève pour la construction d’une annexe souterraine et d’un abri pour les biens culturels à la BPU.

1985 Inauguration d’une bibliothèque communale aux Avanchets sur la commune de Vernier.

1985 Le succès de la première discothèque décide la Ville de Genève à en ouvrir une seconde à la Cité Vieusseux.

1985 | 1er janvier Informatisation du catalogue de la Bibliothèque publique et universitaire. La BPU rejoint le réseau romand des bibliothèques scientifiques qui utilisent le système Sibil. Tous les catalogues sur fiches sont « gelés ».

1985 | automne Mise en service du Dépôt des bibliothèques universitaires (DBU) au quai du Seujet. Il compte 33 kilomètres de rayonnages répartis sur cinq étages sous la colline de Saint-Jean.

1986 Publication dans la collection « Annales » de l’IES du travail de diplôme de Catherine Barut et Isabelle Wenger « Bibliothèques dans la rue, une expé- rience des Bibliothèques municipales de la Ville de Genève ». 1986 79 Constitution d’un groupe d’étude pour une bibliothèque Femmes, qui débou- chera sur la création de Filigrane.

1987 Ouverture à la Bibliothèque de la Faculté des sciences économiques et sociales (SES) du service de recherches documentaires en ligne DocLine. Il permet d’accéder aux serveurs bibliographiques multidisciplinaires DataStar (Suisse), Dialog (Etats-Unis), Questel (France), etc.

1987 | mai Premier Salon international du livre et de la presse à Palexpo. Les Bibliothè- ques municipales y tiennent un stand et y présentent la maquette de la future Bibliothèque de la Cité.

1987 | 16 juin Ouverture de la nouvelle Bibliothèque du Centre médical universitaire (CMU). Il s’agit d’une des plus grandes et des plus belles bibliothèques de médecine de Suisse. Elle rassemble les collections des bibliothèques de la Faculté de médecine et de l’Ecole de médecine.

1987 | octobre La première volée du Cesid (Certificat de spécialisation en information documentaire) commence ses cours à l’Université (Faculté des lettres).

1987 | octobre Installation du système informatique ALS SC-88 dans un local de la biblio- thèque de la Madeleine aux Bibliothèques municipales.

1988 Début de l’informatisation en réseau des bibliothèques de Vernier (Vernier, Châtelaine, Avanchets) avec le système Tobias de la firme Datapoint. 80 >> 1988 | 15 juillet La base de données romande (Rero) gérée par le système Sibil compte un million de notices. Ce seuil symbolique est atteint par une bibliothèque de l’Université de Neuchâtel.

1989 Hanna E. Neet publie le premier manuel de l’EBG « A la recherche du mot clé. Analyse documentaire et indexation alphabétique » aux éditions IES (187 p.).

1989 Inauguration de la nouvelle bibliothèque de Châtelaine sur la Commune de Vernier.

1989 La Bibliothèque musicale quitte la Promenade du Pin pour la Maison des arts du Grütli.

>> 1990 La Communauté de lecture publique (CLP) publie « L’informatique dans les bibliothèques. Informatisation des bibliothèques de lecture publique : recom- mandations pour l’analyse des besoins… »

1990 Sous l’impulsion de la Bibliothèque de la Faculté de droit de l’Université de Genève, publication du premier volume annuel de la Bibliographie du droit suisse réalisée avec le système Sibil.

1990 L’EBG rénove son programme d’enseignement et change de nom, devenant l’Ecole supérieure d’information documentaire (Esid). 1990 81 Inauguration de la nouvelle Bibliothèque communale de Vernier-Village dans la Maison Chauvet.

1990 | 11 septembre Ouverture à la rue Sillem de la nouvelle succursale des Eaux-Vives, première bibliothèque municipale de la Ville de Genève entièrement informatisée.

1991 Publication du premier volume annuel de la Bibliographie genevoise par la BPU et la Société genevoise d’histoire et d’archéologie, en collaboration avec de nombreuses bibliothèques spécialisées genevoises.

1991 Sortie d’un reportage vidéo intitulé Le nouveau visage de la bibliothèque, réalisé par Nicolas Tschopp et Gabriel Hirsch du service audio-visuel de l’IES.

>> 1991 Publication par la CLP des Normes pour les bibliothèques scolaires.

1991 | janvier Rattachement du Cedeps aux Bibliothèques municipales.

1991 | 25 mars La Bibliothèque de la Madeleine ferme ses portes après exactement 60 ans de service. Dans les mois qui suivent, au cours d’un débat animé au Conseil Municipal, le bâtiment est attribué à la petite enfance.

1991 | 13 mai Inauguration de la Bibliothèque de la Cité, nouvelle « centrale » des Biblio- thèques municipales. A cette date, elle englobe la Direction, le serveur 82 informatique, les servivces techniques, ainsi qu’un fonds d’ouvrages spécia- lisés commun à toutes les succursales.

>> 1992 | 1er janvier Sous l’impulsion du Valaisan Jacques Cordonier, l’ABS se dote de nouvelles structures et prend désormais le nom d’Association des bibliothèques et bibliothécaires suisses (BBS).

1992 | 28 août Inauguration de la première logithèque (prêt et utilisation locale de logiciels) de Suisse dans la Bibliothèque des Pâquis.

1992 | septembre Ouverture des bibliothèques universitaires d’Uni-Mail (Faculté de droit, Faculté des sciences économiques et sociales, ainsi qu’Ecole de traduction et d’interprétation). Le prêt est informatisé avec une version locale du système Sibil.

1992 | 21 septembre Inauguration de la Médiathèque de la Cité constituée d’une importante col- lection de documentaires sur vidéocassettes destinées en priorité aux jeunes.

1992 | 24-27 septembre Assemblée générale de l’ABS/BBS à Genève. L’architecte Mario Botta y donne une conférence présentant ses réalisations dans le domaine des biblio- thèques. Les bibliothécaires suisses visitent notamment la Bibliothèque de la Cité et la succursale des Eaux-Vives, ainsi que les nouvelles bibliothèques d’Uni-Mail.

1992 | octobre Les bibliothèques de la Ville de Genève organisent pour la première fois la Fureur de lire, une manifestation genevoise qui deviendra traditionnelle. Le « Bateau-livres » emmène auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires de 83 Genève à Thonon.

>> 1992 | 9 octobre Vote par le Parlement fédéral de la nouvelle Loi sur le droit d’auteur. Elle entrera en vigueur deux ans plus tard. Les bibliothèques devront désormais payer une taxe sur les photocopies et une taxe sur la location éventuelle de documents, mais, au Parlement fédéral, elles échappent de peu à une taxe générale sur le prêt gratuit : un impôt sur la lecture !

1992 | 18 octobre Signature, entre les Villes d’Annemasse et Genève, d’une convention de coo- pération dans le domaine des bibliothèques. Leurs habitants ont désormais accès aux réseaux de bibliothèques de lecture publique des deux villes.

1992 | novembre A la Bibliothèque des SES, ouverture d’un service de référence à valeur ajou- tée DocInfo, suivi par la publication de plusieurs guides d’orientation biblio- graphique spécialisés.

1993 Dans le cadre d’un ouvrage consacré au 75e anniversaire de l’IES, Jacqueline Court établit l’histoire de l’Ecole de bibliothécaires, devenue Esid.

1993 La Société générale d’affichage (SGA) dépose sa collection d’environ 8’000 affiches à la BPU.

1993 | mai Départ à la retraite de Marie-Thérèse Montant, directrice-adjointe aux Biblio- thèques municipales, qui collabora avec les quatre directeurs successifs des Bibliothèques municipales. 84 1993 | novembre Les collections iconographiques genevoises de la BPU sont déplacées au nouveau Centre d’iconographie genevoise qui accueille aussi les collections du Musée du Vieux-Genève du Musée d’art et d’histoire.

1993 | novembre Hervé Burdet (Parti Libéral), conservateur en charge de la bibliothèque du Jardin botanique, est élu Président du Grand Conseil genevois de novembre 1993 à novembre 1994.

1994 Inauguration dans le cadre de la Croix-Rouge genevoise de la Bibliothèque interculturelle au 50 de la rue de Carouge. En 2013, elle offre des ouvrages de lecture publique dans plus de 250 langues.

1994 | avril Le Cesdoc quitte Genève pour Berne dans la polémique. Une partie des collections va à la CDIP (Conférence des directeurs de l’instruction publique à Berne), une autre à l’Office fédéral de la statistique et le reste à la Biblio- thèque nationale suisse.

1995 La Bibliothèque du Département des sciences de l’Antiquité, la célèbre Salle Edouard Naville, quitte les locaux de la BPU pour rejoindre, en face, l’aile Jura du bâtiment de l’Université.

1995 | 28 mars La base de données romande (Rero) gérée par le système Sibil compte 2 millions de notices. Cet enregistrement symbolique est saisi à la BPU.

1995 | 25 juin La Bibliothèque des Nations Unies à Genève fête son 75e anniversaire. Elle réunit un million de volumes, ainsi que 500’000 publications gouverne- 85 mentales et 9’000 publications en série, dont 4’500 sont « vivantes » (elles continuent à paraître).

1995 | septembre Inauguration d’une bibliothèque communale à Meyrin au cœur d’un vaste centre culturel appelé « Forum Meyrin ».

1995 | 2 décembre Vote par le Conseil municipal d’un crédit de 2 millions de francs destinés à la conversion rétrospective du fichier général de la BPU (tranche 1800 - 1984).

>> 1996 | septembre Grâce au travail de la BBS et de l’infatigable Jacques Cordonier, soutenu par la vision à long terme de Yolande Estermann, le Conseil fédéral, sur proposi- tion de l’Ofiamt, adopte l’ordonnance sur les Hautes écoles spécialisées (HES) qui reconnaît le titre de spécialiste en information documentaire dans le do- maine des bibliothèques, de la documentation et des archives.

1996 | décembre › 1997 | janvier Les premières bibliothèques genevoises du Réseau romand adoptent dans la souffrance le système VTLS, qui remplace après 15 ans de bons et loyaux services le système Sibil.

1997 Par mesure d’économie, le Conseiller d’Etat Guy-Olivier Segond décide la fermeture des services de lecture aux patients de l’Hôpital (HUG) et de la Clinique de Bel-Air. Ces prestations étaient assurées par les Bibliothèques municipales.

1997 Signature d’une convention entre la Bibliothèque nationale suisse et diverses 86 institutions publiques, dont la BPU, pour la création du Catalogue collectif suisse des affiches. Le serveur, géré par la Bibliothèque nationale suisse, est alimenté en notices et en images par les différents partenaires.

1997 | 7 février Le conseiller administratif Alain Vaissade signe avec le maire d’Annemasse Guy Gavard une nouvelle convention d’accès réciproque étendue aux biblio- thèques scientifiques de la Ville.

1997 | 13 mai Le Conseil municipal de la Ville de Genève vote un crédit de deux millions de francs pour la création d’une zone de libre accès à la BPU, ainsi que pour le réaménagement du Département des manuscrits.

1997 | 4 juin Un sévère incendie criminel à la Bibliothèque municipale des Pâquis cause des dégâts évalués à plus d’un million de francs. La bibliothèque restera fermée jusqu’au premier septembre 1998.

1997 | 1er juillet Ouverture d’un Cyberspace de 24 postes de travail à la Bibliothèque des Nations Unies, des micro-ordinateurs reliés à Internet.

>> 1997 | août Robert Barth, directeur de la Stadt- und Universitätsbibliothek de Berne, publie « Bibliothèques et bibliothécaires en Suisse. Cent ans d’association professionnelle 1897-1997 » à l’occasion du centenaire de l’association professionnelle nationale (ABS/BBS).

1997 | octobre Le Centre de documentation en santé (CDS) est créé sous l’impulsion du professeur Pierre Vassalli. Il se situe au sein de la Bibliothèque de la Faculté de médecine. Il est ouvert au grand public pour les questions de santé et 87 dispose d’une documentation appropriée pour les patients et leur famille.

1997 | 4 octobre Alain Vaissade et Jean Denais, maire de Thonon-les-Bains, signent une convention donnant un accès réciproque aux bibliothèques de leurs villes.

1998 Etienne Burgy publie Les sources imprimées de la Restauration genevoise : 1813 -1848, Genève, Société d’Histoire et d’Archéologie de Genève. Les trois ouvrages de Rivoire (1897), Geisendorf (1966) et Burgy constituent la colonne dorsale de la bibliographie genevoise.

1998 La Bibliothèque musicale est rattachée à la BPU.

1998 La bibliothèque municipale de Carouge déménage dans les locaux de l’an- cienne imprimerie Roulet, au boulevard des Promenades, où sa surface est triplée.

1998 A l’initiative de Michel Gorin, l’AGBD publie son premier « Code de déonto- logie des bibliothécaires genevois », réédité en 2003. Sur la base de ce travail, la BBS publie le « Code de déontologie des bibliothécaires suisses ».

1998 | 14 septembre Démarrage du prêt informatisé à la BPU après que les livres — du moins une partie importante de la collection — aient été munis de codes-à-barres. Le public peut désormais savoir immédiatement si les ouvrages souhaités sont disponibles. 88 1998 | octobre Début de la HEG (Haute école de gestion, rattachée à la HES-SO) à Genève. L’EBG change à nouveau de nom et devient l’Ecole d’information documen- taire (EID). Mais elle reste encore localisée une année à l’IES, faute de locaux.

1999 | avril A la BPU, ouverture de la Salle Saussure, première zone de libre accès de cette institution. Elle est organisée selon une classification décimale (Dewey).

1999 | 15 octobre Jean-Paul Roux-Fouillet, du Bureau van Dijk (Paris), remet à l’Université un rapport d’expertise sur ses bibliothèques.

2000 Mise en place du réseau BibliOpass, qui ouvre le prêt à domicile aux person- nes inscrites dans les bibliothèques romandes et à la Bibliothèque nationale suisse. Alexis Rivier, de la BPU, est un des artisans de cette réalisation.

2000 L’École d’information documentaire change encore une fois de nom et devient la filière Information documentaire de la HEG de Genève. Elle délivre désormais un diplôme HES de spécialiste en information documen- taire (200 ECTS), titre protégé par la Confédération.

2000 Ouverture de la Bibliothèque d’iranologie à Carouge par la Fondation Mossadegh. e 89 XXI siècle 2001 > 2014

2001 Inauguration d’une bibliothèque municipale à Saint-Jean (sections jeunes et adultes). Elle est construite sur la voie ferrée.

2001 | 22 janvier Les bibliothèques scientifiques genevoises et leurs consœurs romandes chan- gent de système informatique et passent, dans la douleur, de VTLS à Virtua. Le public subit pendant plusieurs mois ces dysfonctionnements.

2001 › 2005 Dans le cadre du Campus Virtuel Suisse (CVS), Yolande Estermann (HEG-ID) pilote le projet Calis (Computer-Assisted Learning for Information Searching), une recherche financée par la Crus et l’OFFT. Calis est un didacticiel d’appren- tissage à la recherche documentaire. Il a été développé en collaboration avec la Bibliothèque des SES, l’Université de Lausanne et Rero.

2002 | mai Remise à Martine Brunschwig Graf et Alain Vaissade du rapport « Projet pour une Bibliothèque de Genève. Du papyrus au numérique » par Alain Jacquesson et Jean-Dominique Vassalli.

>> 2002 | septembre Première édition de Lettres Frontières une manifestation qui vise à faire con- naître la création littéraire en Rhône-Alpes et en Suisse romande, notamment par l’échange d’auteurs contemporains. Les bibliothèques de lecture publique des deux côtés de la frontière sont impliquées. 90 2003 Le réseau BibliOpass est étendu aux bibliothèques alémaniques et tessinoises.

2003 Introduction des études bilingues (français-allemand) à la HEG-ID.

2003 | 21 novembre Inauguration, après trois ans de travaux, d’une extension de la Fondation Bodmer, conçue par l’architecte Mario Botta : le Musée Bodmer.

>> 2004 | 14 décembre Lancement du projet Google Livres (« digitize every book ever printed », Dan Clancy – Google)

2005 | 22 février Après 4 mois d’importants travaux de restauration, inauguration de la Salle de lecture de la BPU. Elle est désormais équipée de postes de consultation Internet et du premier accès Wifi (Internet sans fil) public et gratuit de la ville.

2005 La HEG-ID est accréditée par l’OFFT à délivrer un Bachelor en sciences (BSc) HES en information documentaire (180 crédits ECTS).

2006 Ouverture de la base de données Papyrus à la BPU, un projet dirigé par le Professeur Paul Schubert. Le public accède non seulement aux descriptions, mais aussi aux reproductions numériques de haute qualité des papyrus.

2006 | janvier Fusion des catalogues et des systèmes de prêts informatisés de la Ville et de l’Université au sein d’un seul réseau. Le public n’a plus à se soucier de l’orga- nisme de rattachement des bibliothèques genevoises. 2006 | novembre 91 Après Hervé Burdet en 1996, Anne Mahrer, bibliothécaire diplômée au Cycle d’orientation de la Seymaz, est élue présidente du Grand Conseil genevois (novembre 2006 – novembre 2007). Elle sera également présidente de son parti (Les Verts) en 2008 et 2009. Depuis novembre 2013, elle siège à Berne comme Conseillère nationale.

2006 | 23 novembre Vernissage de l’exposition « Arts, savoirs, mémoire : Trésors de la Bibliothè- que de Genève » au Musée Rath. A cette occasion la BPU change de nom et redevient la Bibliothèque de Genève (BGE).

2007 | automne Les Bibliothèques et discothèques municipales mettent leur catalogue en ligne sur Internet.

2007 | octobre Ouverture sur le site de la BGE de la base de données GLN 15-16. Elle recense la production imprimée des XVe et XVIe siècles à Genève, Lausanne, Neuchâtel, ainsi qu’à Morges. C’est l’œuvre personnelle d’un immense érudit, ancien directeur des bibliothèques de l’Université catholique de Louvain- la-Neuve, Jean-François Gilmont. Cette réalisation complète l’ouvrage de « Chaix, Dufour, Moeckli » paru en 1959.

2007 | octobre Lancement du projet e-rara.ch visant à numériser principalement les impri- més suisses du XVIe siècle conservés dans les bibliothèques suisses. La BGE fait partie du groupe fondateur et travaille en priorité sur Calvin et Rousseau. e-rara.ch s’intègre dans un ensemble de projets constituant la bibliothèque électronique suisse e-lib.ch. 92 2008 Publication par les Bibliothèques municipales d’une Charte d’accueil destinée au public. Elle est complétée par une Charte de collaboration destinée aux collaborateurs.

2008 | janvier A la HEG-ID ouverture de la première volée du « Consecutive Master » en information documentaire, en partenariat avec l’EBSI de l’Université de Montréal. Après deux volées, ce projet est fermé, du fait que l’OFFT impose 30 étudiants par volée.

2008 | 29 juin Un incendie détruit en grande partie la Bibliothèque d’allemand (Université) dans le Bâtiment des philosophes.

2008 | septembre La version numérisée du Journal de Genève (1828-1998, soit 500’000 pages) est mise à disposition du public. Il s’agit d’une réalisation conjointe du journal Le Temps, de la Bibliothèque nationale suisse et de la BGE, représentée par Alain Jacquesson et Alexis Rivier.

2009 | 17 février La Cuso (Conférence universitaire de Suisse occidentale) supprime sa subven- tion au Cesid entraînant de facto sa disparition. Il existait depuis 1987. Il y a eu 11 volées du Cesid qui aura été reconnu comme DAS sous le statut de Bologne (28 ECTS).

2009 | 2 octobre Ouverture de BiblioQuartier, une annexe de la Bibliothèque de Carouge, sur la zone des Grands Hutins (site de Battelle). 2010 | 2 février 93 Signature d’une « Convention entre l’Université de Genève et la Ville de Genève fixant les modalités de collaboration de leurs bibliothèques ».

>> 2010 | mai Création de la Conférence suisse des bibliothèques cantonales (CSBC) en collaboration avec la Bibliothèque nationale suisse.

2010 | 18 octobre Ouverture de la Bibliothèque Ernst et Lucie Schmidheiny qui regroupe les collections de biologie, physique, chimie et sciences pharmaceutiques de l’Université. Elle a été financée par la Fondation Schmidheiny. L’atelier Roger Pfund a réalisé la signalétique. Le projet a été piloté par Jean-Philippe Accart.

2012 A l’occasion du tricentenaire de sa naissance, le Département de la culture de la Ville de Genève organise sur toute l’année une manifestation intitulée 2012 Rousseau pour tous. Des expositions, conférences, colloques ont no- tamment lieu à la BGE, à l’IMV et au Musée Bodmer. Dominique Berlie et François Jacob pilotent ce projet rassembleur.

2012 | septembre A la HEG-ID, démarrage de la troisième volée du Master (90 ECTS) com- prenant 31 étudiants à temps partiel sur 2 ans à Genève. Il remplace le Cesid et accueille – moyennant un pré-requis de 60 ECTS – les étudiants des universités.

2012 | 7 novembre Sur le modèle lausannois de Cosadoca (Consortium de sauvetage du patri- moine documentaire en cas de catastrophe), la Ville de Genève organise un exercice d’évacuation des personnes et de préservation des collections à 94 la BGE. Engagement de 200 personnes (pompiers, police, protection civile, personnel de la bibliothèque, etc.).

2013 | 22-23 juin A l’occasion de la Fête de la musique, les Discothèques municipales se séparent de leurs disques vinyle. Les collections comptaient entre 25’000 et 30’000 disques. 17’300 sont vendus sur la Place Neuve et le solde est remis en don à la Fondation Guex-Joris à Martigny.

>> 2013 | septembre L’association BIS publie en ligne le « Code d’éthique de BIS pour les biblio- thécaires et les professionnels de l’information », qui s’inspire largement du code d’éthique de l’Ifla.

2013 | 10 septembre L’ensemble des bibliothèques de la Ville de Genève (Bibliothèques et disco- thèques municipales, BGE et bibliothèques spécialisées) inaugure le service InterroGE qui permet au public de poser des questions via un formulaire web. La demande est dirigée vers la bibliothèque la plus à même d’y répondre dans les 72 heures. Cette prestation s’appuie sur le système QuestionPoint d’OCLC, utilisé par d’autres services de questions /réponses de bibliothèques dans le monde.

2014 | 2 août Fermeture d’une partie importante de la Bibliothèque de la Cité pour un réaménagement et une rénovation. Réouverture prévue le 9 mai 2015.

2014 | 20 septembre Ouverture aux Bibliothèques municipales du Labo Cité , un espace destiné à la lecture numérique. Les collaborateurs apprennent aux utilisateurs à se servir d’ordinateurs, de tablettes et de liseuses. Des ateliers, des conférences et des débats complètent ces nouvelles prestations. 2014 | 27 septembre 95 L’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) s’installe officiellement dans la nouvelle Maison de la paix à l’avenue de France. Elle abrite la Bibliothèque Kathryn et Shelby Cullom Davis, spécialisée en relations internationales et études du développement, qui compte plus de 350’000 monographies, 850 revues spécialisées, 950 séries et d’abondantes ressources électroniques. Elle offre aussi de nombreuses places de travail.

2014 | 25 novembre Ouverture du site public Genève à la carte proposant un ensemble de cartes de géographie historiques, dû à une collaboration des Archives d’Etat, du Centre d’iconographie genevoise (BGE), de la Direction de la mensuration officielle, du Service de géomatique, de l’Ecomusée Paysalpes et du site Prohistoire. Le site a été réalisé par l’Hepia. 96

ÉVOLUTIONS Le long chemin vers la lecture publique 97

La lecture publique représente un ensemble d’actions qui visent à favoriser l’accès à la lecture au plus grand nombre, sans discrimination, que son but soit l’information, le savoir ou le loisir. Au XXIe siècle, entrer dans les bibliothèques, quel que soit leur genre, est relativement aisé. Il n’en a pas toujours été ainsi. Le libre accès aux livres des bibliothèques genevoises ne s’est développé que progres- sivement, parfois par à-coups. Cette chronologie permet de mesurer le chemin parcouru, jusqu’à nous permettre aujourd’hui d’accéder au contenu numérique des bibliothèques de la planète entière.

Les prémisses

La Librairie de la Seigneurie, créée en 1539 pour contrôler les publications imprimées à Genève, constitue, via l’obligation du dépôt légal, le point de dé- part du premier fonds documentaire genevois. Il s’étoffe rapidement, grâce, par exemple, au rachat en 1547 de la bibliothèque personnelle de François Bonivard. Mais sa consultation reste malaisée ; la Librairie est alors située dans la Maison de Ville (notre actuel Hôtel de Ville). Elle rejoindra plus tard la Bibliothèque de l’Académie.

En 1559, Théodore de Bèze et Jean Calvin fondent l’Académie. Les étu- diants, qui se recrutent en Suisse, en France et en Italie, sont destinés à devenir pasteurs, mais des enseignements de médecine, de droit et de scolastique leur sont également offerts. Les cours sont donnés en latin. En 1562 un nouveau bâtiment (l’actuel Collège Calvin) est achevé. La bibliothèque est placée au deuxième étage des combles, dans un galetas1. Son accès est sévèrement contrôlé : en 1570, date du premier inventaire, seuls le principal et le recteur en possèdent la clé. Les ho- raires d’ouverture de la bibliothèque ne sont pas connus à l’avance, ce qui entraîne 98 une pétition des étudiants. En 1570, le Petit Conseil exige que les livres soient enchaînés ; cette mesure ne fut vraisemblablement jamais appliquée. En 1572, la bibliothèque compte 554 volumes.

La Bibliothèque de l’Académie est donc réservée à un public savant com- posé des professeurs et des étudiants de l’institution. Ses fonds reflètent les ensei- gnements qui y sont donnés, mais s’élargissent à d’autres domaines grâce à des dons particuliers.

Au cours du XVIIe siècle cette règle souffre quelques exceptions, qui restent pourtant anecdotiques. Une étude 2 portant sur les années 1629 à 1666 montre que la bibliothèque a pratiqué le prêt à domicile aux pasteurs et aux étudiants de l’Académie et qu’elle a ensuite étendu ce service à des personnes extérieures. Le prêt à domicile était accessible aux artisans du livre (imprimeur, relieur) ; on trouve également un commerçant en soierie qui emprunte, certainement pour des raisons professionnelles, une Histoire de Lyon, exemples caractéristiques d’une lecture « utile » ; des ouvrages ont été envoyés en Suisse et même à l’étranger par les emprunteurs, avec l’accord des responsables ; des bibliothécaires ont prêté leurs livres personnels. On ne peut pas encore parler de « lecture publique », mais un premier mouvement dans ce sens est amorcé.

Les origines

L’année 1702 est une année charnière pour la bibliothèque. D’abord, ce qui est assez symbolique, elle passe du galetas à la « Grande Salle » du bâtiment de Saint-Antoine. Dans le même temps l’Académie évolue. Le jeune recteur Jean-Ro- bert Chouet (1642-1731), professeur de philosophie et de sciences naturelles, in- troduit dans l’enseignement les principes cartésiens et la recherche expérimentale. Il s’attelle également à la réorganisation de la bibliothèque, à sa modernisation et commence sa laïcisation. Pour la première fois la bibliothèque se dote d’un Règle- ment, qui sera publié en 1704. Dans ses premiers articles, il régit la représentation des pasteurs, professeurs et scolarques au sein de la Direction collégiale. Plus loin, il étend le champ des acquisitions aux manuscrits, médailles et tableaux. Dans ses 99 articles 17 à 19, il ébauche l’organisation du prêt à domicile et marque une nette ouverture. « Les bibliothécaires pourront prêter les livres de la Bibliothèque à ceux qui le souhaiteront, pourvû que se soyent des gens d’une probité connue ». Les ouvrages sont prêtés pour un mois ; on ne peut emprunter qu’un livre à la fois ; les étrangers doivent déposer une caution. Toutefois la lecture des livres reste une ac- tivité à contrôler : « Les bibliothécaires seront obligez de produire tous les mois le Livre des emprunts dans l’Assemblée des directeurs, afin qu’elle aist connoissance des livres prêtez, et des personnes qui les empruntent ».

Comme l’écrit Jean-François Pitteloud 3, 1702 est « l’aboutissement d’un pro- cessus de modernisation commencé au siècle précédent. […] Le règlement de 1702 suffit donc à favoriser l’essor de la Bibliothèque de Genève au siècle des Lumières ». Le recteur Jean-Alphonse Turretini (1671-1737) voit dans cette refon- dation de la bibliothèque « une origine pratiquement nouvelle ». Il n’est pas le seul puisque la Vénérable Compagnie des pasteurs considère la bibliothèque comme un « ornement public », fierté pour la Ville, mais aussi que l’on peut montrer aux étrangers. La bibliothèque comptait 3’502 volumes en 1702, 6’374 quinze ans plus tard et 30’280 en 1829.

En 1702, l’institution devient officiellement la « Bibliothèque publique ». Le « public » n’a pas encore dans ce contexte le sens que nous lui donnons au- jourd’hui. Il désigne alors des gens de lettres, des érudits voyageurs, des étudiants désargentés4.

Au cours du XVIIIe siècle, des améliorations sont apportées à l’organisation de la bibliothèque, à la gestion et au développement des collections, ainsi qu’à leur diversification. La bibliothèque, bien que « publique », reste réservée à une élite. A la fin du siècle, elle ne répond plus aux besoins de la bourgeoisie genevoise parce qu’elle ne couvre pas suffisamment le développement général des arts, des lettres et des sciences. La production imprimée francophone, de plus en plus variée, prend une importance toujours plus grande, surtout pendant et après la 100 Révolution française ; elle est pourtant absente des collections. Les brochures et les romans font également défaut.

Ces lacunes génèrent deux réactions. La première est l’apparition des ca- binets de lecture ou cabinets littéraires, comme un peu partout en Europe. La seconde, spécifique à Genève, est la naissance de la Société de lecture.

Avant même les cabinets littéraires, il existait à Genève des pratiques com- merciales touchant le prêt des livres. Nous pensons à la citation fameuse de Jean- Jacques Rousseau : « La Tribu, fameuse loueuse de livres, m’en fournissait de toute espèce ». L’action se passe entre 1726 et 1728, Jean-Jacques a entre 14 et 16 ans.

Les cabinets de lecture 5 sont des établissements privés où le public pouvait lire, moyennant faible rétribution, la presse ou les feuilles publiques, ainsi que des ouvrages anciens ou modernes. Certains établissements autorisaient l’emprunt à domicile. Ces cabinets permettaient le loisir, l’instruction, ainsi que la diffusion des idées. C’est pourquoi ils étaient souvent soumis par les autorités à une au- torisation d’exercer. Les lecteurs s’y rendaient non seulement pour lire, prendre connaissance des actualités de l’étranger, mais également y commenter les idées nouvelles. Des lieux informels, incontrôlés, c’est-à-dire a priori suspects aux yeux des gouvernements.

Alors que les sociétés littéraires étaient largement connues en Allemagne et en Angleterre, le premier cabinet littéraire genevois, tenu par Jean Emmanuel Didier (1758-1829), ne dura que quelques années, de 1750 à 1792 ; Jean-Daniel Candaux décrit avec précision son catalogue 6. Pourtant, à la jointure des deux siècles, Genève vit naître de nombreux autres cabinets de lecture (ceux de Téron, Vuagniaux, Paschoud, etc.) qui répondaient aux besoins d’une population ins- truite, pas obligatoirement savante, mais sensible aux transformations de la socié- té. « La population genevoise jouissait d’un niveau d’instruction remarquablement élevé. […] A la hauteur de 1770, ce sont désormais 93% des citadins et 76% des citadines qui manient la plume ; le pourcentage des illettrés chez les Genevois de naissance est tombé à 4% chez les hommes, à 13% chez les femmes »7. De fait, 101 ces cabinets littéraires étaient principalement fréquentés par la bourgeoisie et la société commerçante.

A l’inverse, la Société de lecture est créée en 1818 à l’instigation des élites de l’aristocratie genevoise8. L’initiateur en est le botaniste Augustin-Pyramus de Can- dolle qui constate que la Bibliothèque publique reste tournée vers l’Académie. Les collections sont, peu ou prou, à son image. La bibliothèque n’offre aucun espace de convivialité permettant l’échange d’idées ou de discussion sur les ouvrages nouvellement reçus. De Candolle, dans ses mémoires, indique avoir souhaité au contraire que la Société soit un lieu d’échange entre personnes travaillant dans des domaines de recherche différents, ouvert à l’interdisciplinarité dirions-nous aujourd’hui. Il réunit autour de lui des savants, souvent eux-mêmes professeurs à l’Académie, mais aussi des négociants ou des rentiers. Comme le souligne David Hiler : « La dominante patricienne au sein de la Société de lecture ne fait réelle- ment aucun doute ». Par ailleurs les élites privilégient la fondation d’associations plutôt que d’institutions publiques. L’objectif est de disposer des « journaux litté- raires, scientifiques et politiques, et d’acquérir des livres nouveaux » souligne le physicien et recteur Marc-Auguste Pictet. De Candolle sait trouver les appuis fi- nanciers nécessaires auprès de ces familles patriciennes. Les fonds documentaires sont constitués par des achats de livres et par des abonnements de périodiques, par des dons d’ouvrages divers faits par les membres ; des sociétés savantes y déposent également leurs fonds de livres (Société de physique, par exemple), de même que la Chancellerie d’Etat. Des membres s’offrent bénévolement pour rédi- ger des catalogues, recenser les brochures genevoises, bref pour réaliser le travail obscur et nécessaire à l’entretien d’une bibliothèque de qualité. En 2015, la Société est plus active que jamais et pratique une animation culturelle de grande valeur. Ses fonds se montent à plus de 400’000 volumes, dont une très grande partie en accès direct. Ses ouvrages précieux sont connus, mais rares sont ceux qui savent que la Société conserve aussi la plus grande collection de romans du XIXe siècle de Suisse romande. 102 La capacité de lecture ne suffit pas, encore faut-il diriger les lecteurs vers de « bons » livres. On assiste au cours de la première moitié du XIXe siècle à la création de nombreuses bibliothèques paroissiales d’édification. Certaines le sont à l’initiative de l’aristocratie, telle la Bibliothèque de Pregny créée en 1837 par le comte Jean-Jacques de Sellon9, philanthrope, à l’attention des 400 habitants de la commune. D’autres réalisations émanent de la société civile (Bibliothèque popu- laire créée par la Société économique en 1825), de communes (Bibliothèque de la Commune de Plainpalais en 1829), de congrégations religieuses (Bibliothèque paroissiale populaire aux Eaux-Vives en 1833) ; la liste s’allonge rapidement. Il est parfois difficile aujourd’hui de faire la différence entre un dépôt de livres qui tenait sur trois rayonnages et une véritable bibliothèque, si petite soit-elle. Ce sujet est abondamment développé par Pitteloud dans sa thèse10. Il signale aussi les nombreuses sociétés et associations se proposant de sélectionner, voire même de publier, de « bons » livres à l’attention des bibliothèques, pendant que d’autres groupements se battent contre la « littérature immorale ».

Une ouverture timide, mais réelle, de la Bibliothèque de l’Académie au 17e siècle, sa transformation en Bibliothèque publique en 1702, le déploiement des cabinets de lecture à la fin du XVIIIe siècle et la création de la Société de lecture au début du suivant, dénotent des avancées effectives dans le sens d’une démocra- tisation de l’accès à l’instruction et aux loisirs. On ne peut cependant pas encore parler de lecture populaire, même si des efforts indéniables sont faits. En 1821 la Bibliothèque publique qui n’était jusque là accessible que six heures par semaine, ouvre durant 25 heures par semaine. Il s’agit très probablement d’une première réaction à la création de la Société de lecture.

La Bibliothèque circulante

La Bibliothèque circulante11 — à ne pas confondre avec une bibliothèque itinérante, ici ce sont les livres qui circulent – est fille de la révolution radicale de 1842. Créée au sein même de la Bibliothèque publique, elle répond moins aux demandes du public qu’à la pression des idées radicales dont le poids va grandis- 103 sant. La Bibliothèque circulante permet d’élargir le prêt à domicile et les horaires d’ouverture. Comme le signale Jean-Charles Giroud, cette réalisation marque un tournant important « puisque, pour la première fois, le pouvoir politique assume certaines responsabilités au niveau de la lecture publique ». Nous sommes encore loin de la lecture loisir, ses promoteurs, Antoine Carteret (1813-1899) en parti- culier, y voient un prolongement de la démocratisation de l’éducation. La Biblio- thèque circulante est inaugurée le mardi 19 septembre 1843, dans trois chambres du Collège Saint-Antoine attenant à la Bibliothèque publique ; elle est initialement constituée de 6’000 ouvrages pris dans cette institution. Les lecteurs n’ont pas un accès direct aux volumes. Ils doivent acheter, à bas prix, un catalogue imprimé qui représente un sous-ensemble du catalogue de la Bibliothèque publique. Le fonds est classé en cinq grandes catégories : histoire (un tiers des livres), philosophie et théologie, géographie, littérature, sciences naturelles. Les romans et les lectures de distraction sont inexistants. On veut orienter le peuple vers l’instruction, « ga- rantie fondamentale de ses libertés »12. La réalisation rencontre un certain succès.

Au moment du déménagement aux Bastions, en 1872, on décide de sépa- rer nettement la Bibliothèque circulante de la Bibliothèque publique ; cette divi- sion est réalisée en 1875 mais les deux entités coexistent dans le même bâtiment. En 1880 une succursale de la Bibliothèque circulante ouvre sur la rive droite, à Saint-Gervais, puis en 1906 une autre, qui dispose d’une salle de lecture, à la Rue des Alpes. Le succès est tel et les missions si différentes de celles de la Bi- bliothèque publique, qu’il faut en 1886 transformer les Bibliothèques circulantes en un service municipal indépendant. Pitteloud délivre une analyse sociologique des utilisateurs de ces bibliothèques (publique et circulante) entre 1837 et 1871 : les étudiants sont les plus nombreux, puis viennent les professions de l’horlo- gerie (horlogers, monteurs de boîte, graveurs, etc.) et celles de l’enseignement (professeurs, instituteurs, régents). En 1870, la Bibliothèque circulante n’est donc pas encore une bibliothèque populaire, le monde du travail y est principalement représenté par ce que Pitteloud appelle « l’aristocratie intellectuelle » du monde 104 ouvrier, les métiers de l’horlogerie. On est encore loin des « circulating » mises en place dans les pays anglo-saxons. Bien que leurs noms soient équivalents, ils font référence à des réalités bien différentes.

Le libre accès aux livres est introduit en 1875 par Louis Bogey (1850-1930), bibliothécaire responsable de la Bibliothèque circulante. Mesure que son succes- seur, Eugène Dujardin (1871-1942), supprime en 1924 ! Les salles de lecture ren- contrent un grand succès, notamment grâce à leur ouverture assurée souvent jusqu’à 22 heures. Les lecteurs réclament des romans ; on répond bientôt à ce sou- hait, sans perdre de vue l’objectif initial qui est « d’élever graduellement le niveau des lecteurs ». En juillet 1931 les communes urbaines fusionnent et l’on rattache à la Direction des Bibliothèques circulantes de la Ville de Genève les anciennes bi- bliothèques communales de Plainpalais et du Petit-Saconnex, ainsi que, plus tard, celle des Eaux-Vives qui était alors encore paroissiale.

Bibliothèques communales et lecture publique

A côté de la Bibliothèque circulante, le Département de l’instruction pu- blique (DIP) soutient la création de bibliothèques communales. Entre 1847 et 1919, 39 bibliothèques sont créées dans les 45 communes genevoises, dont 33 avant l’éviction d’Antoine Carteret en 1887. Le DIP appuie la mise en service de bibliothèques situées dans des institutions comme l’Institut des orphelins (1871), la Maison des orphelines (1887), l’Hôpital cantonal (1876), etc. Les Bibliothèques communales sont fondées et gérées par les communes, mais le DIP accorde des subventions et des ouvrages pour autant qu’elles répondent à certaines conditions. Il s’agissait de bibliothèques communales à vocation publique, servant à la fois les élèves et la population. Le plus souvent elles étaient situées dans l’école, où elles ne disposaient que rarement d’une pièce indépendante. « Une armoire suf- fisait d’habitude à contenir ses collections » (Pitteloud). Certaines bibliothèques étaient fréquentées parfois par la population française des villages limitrophes : par exemple, les habitants de Veigy ou Foncenex se rendaient à la bibliothèque de Gy. Les bibliothèques scolaires connurent un développement important, éga- 105 lement voulu par le DIP (Pitteloud). La Bibliothèque publique servait les étu- diants du Collège et de l’Académie. En 1824 le Conseil municipal de la Ville de Genève vote un crédit pour une « bibliothèque industrielle », gérée par la Classe d’industrie de la Société des arts. En 1850, Carouge dote son collège d’une bi- bliothèque. Depuis 1865, l’École secondaire et supérieure des jeunes filles reçoit une subvention pour la sienne. La Société pédagogique, fondée en 1862, crée en 1873 une bibliothèque autonome destinée aux instituteurs. Le DIP ouvre en 1882 une bibliothèque pédagogique de référence. Hors de la Ville de Genève, les bibliothèques communales jouèrent un rôle de soutien pédagogique important, voire furent transformées en bibliothèques scolaires. Le mouvement est lancé et au seuil du 21e siècle, Genève dispose d’un des meilleurs réseaux de bibliothèques scolaires du pays.

Après la première guerre mondiale, plusieurs événements influèrent sur le développement de la lecture publique en Europe continentale.

On publie, en français, divers articles et ouvrages sur les « Free public libra- ries » qui se développent notamment en Angleterre et aux Etats-Unis. Il existe dé- sormais de nouveaux modèles de bibliothèques que l’on ne connait pas en Suisse.

En 1918 est créée à Genève la première école de bibliothécaires du pays, au sein de l’École d’études sociales pour femmes. Le métier de bibliothécaire se professionnalise, mais dans un même temps on continue à le rapprocher des pré- occupations sociales visant à élever le niveau de la population. Les ambitions édu- catives restent proches de celles que l’on attribuait aux premières bibliothèques populaires du XIXe siècle. L’intitulé de l’organisme de rattachement est là pour le prouver.

Trois directeurs de bibliothèques scientifiques, Hermann Escher (Zurich, 1857-1938), Marcel Godet (Neuchâtel/Berne, 1877-1949) et Felix Burckhardt (Bâle/Zurich, 1883-1962), publient dix thèses qui constitueront le credo initial de 106 la lecture publique en Suisse et conduiront à la fondation de la Bibliothèque pour tous (BPT)13. Ils veulent en premier lieu le « développement des bibliothèques populaires (bibliothèques libres) en vue de relever le niveau intellectuel, moral et professionnel de toutes les classes laborieuses dans l’intérêt du rapprochement social et de l’indépendance du pays » (Thèse numéro 1). La BPT est fondée le 6 mai 1920 et recevra le soutien financier de la Confédération. Elle promeut l’édi- fication de « free libraries »14. La BPT recommande des concepts d’organisation et fournit, par rotation, des livres en prêt. Toujours active en 2013, mais sous le nom de Bibliomedia, elle soutient 600 bibliothèques publiques parmi les 1’000 existantes en Suisse.

La Bibliothèque moderne

A Genève, le paysage de la lecture publique va considérablement changer en 1931. Trois ans plus tôt, Hélène Rivier (1902-1986) a reçu son diplôme de l’École de bibliothécaires de Genève, sur la base d’un travail de diplôme consacré au catalogage des œuvres de Jean Calvin et Théodore de Bèze. Elle commence sa carrière comme assistante-bibliothécaire à la Bibliothèque de la Société des Na- tions (SDN). On lui propose de monter une bibliothèque communale pour la Ville de Genève ; son supérieur à la SDN la presse d’accepter : « C’est un travail de lutte, de pionnier ; vous aurez plus de satisfaction qu’ici ». Elle accepte et se prépare à sa tâche en effectuant des visites de bibliothèques en Angleterre, en Allemagne, en Hollande et en Belgique. De mère anglaise, Hélène Rivier fut naturellement attirée par l’organisation des bibliothèques anglaises15. Elle monte un projet avec André Oltramare (1884-1947), homme politique socialiste, petit-fils d’Antoine Carteret et ancien Conseiller d’Etat (1924-1927) au DIP. Le projet aboutit à l’ouverture le mercredi 22 octobre 1931 de la « Bibliothèque moderne ».

Localisée dans une école désaffectée derrière l’église de la Madeleine, très près du centre commercial de Genève, on lui a donné le qualificatif de « moderne » car elle se distingue de ses consœurs du pays par plusieurs caractéristiques : • La gratuité des services 107 Les lecteurs ne paient ni cotisation, ni abonnement. Ils n’ont pas l’obli- gation d’acheter un catalogue imprimé.

• Le libre accès aux rayons Les ouvrages sont disposés selon la Classification décimale universelle (CDU), qui organise le savoir en neuf catégories : science et connais- sance, philosophie, religion, sciences sociales, sciences exactes, méde- cine, beaux-arts, littérature, histoire. Chaque section se subdivise elle- même en neuf nouvelles catégories et ainsi de suite. Ce système peut être plus ou moins fin selon la taille des collections. Il est complété par un catalogue sur fiches, tenu à jour en permanence.

• Le choix des ouvrages par les lecteurs Le Journal de Genève du 17 octobre 1931 s’émerveille de ce que « la Bibliothèque moderne est celle qui autorise chaque lecteur à partir à la découverte des livres qu’il recherche. On y pourra soi-même cueillir les volumes sur les rayons, les feuilleter, les parcourir, les respirer, bref, goûter tous les plaisirs délicats qui précèdent et entourent la lecture ». C’est évidemment un progrès énorme pour tous ceux qui pratiquent notamment la lecture « loisir ».

La bibliothèque ouvre avec 4’000 ouvrages ; en moins de trois semaines, il y eut plus de 1’000 inscriptions et 1’146 ouvrages furent prêtés. Ce succès offrait un démenti absolu aux nombreux sceptiques, notamment au Conseil municipal, qui allaient prêchant l’inutilité d’une telle réalisation et assurant que les livres allaient être volés en masse.

Le prêt est contrôlé au moyen de pochettes remises à chaque lecteur. Ce système a fonctionné parfaitement jusqu’à l’informatisation des Bibliothèques municipales en 1990, à l’ouverture de la succursale des Eaux-Vives. Une section jeunesse est ouverte à la Madeleine en 1933. 108 Hélène Rivier est la première femme à être élue au Comité de l’Association des bibliothécaires suisses (ABS), en 1933. Elle a été aussi pendant de longues années la seule chef de service de l’administration municipale genevoise. L’École de bibliothécaires voulut lui confier un cours : elle refusa absolument l’intitulé proposé « Bibliothèques populaires », exigeant d’intervenir sur les « Bibliothèques publiques ». Ceci contre l’avis de la direction de la BPU qui insistait sur le fait que son institution était aussi « publique » ! On transigea et le titre de « Bibliothèques de lecture publique et vulgarisation » fut choisi.

Le modèle de la Bibliothèque moderne s’impose progressivement. A la re- traite de son responsable, Eugène Dujardin, en mai 1941, les Bibliothèques circu- lantes sont rattachées à la Bibliothèque moderne et sont réorganisées l’une après l’autre sur ce modèle. L’ ensemble prend alors le nom de Bibliothèques munici- pales.

Hélène Rivier ne manque pas de projets. Elle crée une Bibliothèque des malades à l’Hôpital cantonal en 1949. En 1951, elle offre un service à la Prison de Saint-Antoine. Et en 1962, elle inaugure un bibliobus qui desservira les quartiers suburbains et les communes genevoises.

Les Bibliothèques municipales proposent un important programme d’ani- mations, à l’institution centrale (La Madeleine), comme dans les succursales. En 1959, on recense par exemple « L’heure du conte », des séances d’écoute de disques et de cinéma, des travaux manuels, des spectacles de marionnettes, etc. D’abord destinées aux sections « jeunesse », les animations s’étendent aux adultes avec des conférences, des rencontres avec des auteurs, etc. Fortes de cette structure, les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève arrivent en tête des statistiques de prêts pour les bibliothèques de lecture publique suisses en 1958.

En 1966, Hélène Rivier part à la retraite. Elle sera remplacée par Janine Bru- net, une autre diplômée de l’École de bibliothécaires de Genève. Hélène Rivier décédera 20 ans plus tard en 1986. Bandes dessinées et nouveaux médias 109

Dans les années 1970, la querelle des « bons » livres renaît, tant dans les bibliothèques municipales que scolaires, autour du développement de la bande dessinée. Ce type de livre a-t-il sa place en bibliothèque? L’argent du contribuable peut-il servir à acheter ces « sous-livres »? D’un autre côté n’est-ce pas l’héritage direct de Rodolphe Töpffer (1799-1846) « inventeur » genevois de la BD? Peu à peu le débat s’estompe et les BD trouvent leur place tant dans les sections jeunes que les rayons adultes. Un espace spécifiquement conçu pour la bande dessinée est même prévu dans les plans de la Bibliothèque de la Cité. La BPU en reçoit quelques exemplaires au titre du dépôt légal, mais procède également à l’acqui- sition de rééditions de collections historiques (Guy l’éclair, Flash Gordon…). En 1996, à l’initiative du Conseiller administratif Alain Vaissade (1946-), le Dépar- tement des affaires culturelles crée un prix annuel pour la bande dessinée ; les lauréats seront exposés à la Bibliothèque de la Cité et à la BPU. Genève devient pépinière d’auteurs de BD. Zep (Philippe Chappuis, 1967-) et son personnage fé- tiche Titeuf atteignent une notoriété internationale et cumulent les récompenses. Un autre bédéiste et affichiste genevois, Exem (Emmanuel Excoffier, 1951-) voit ses travaux exposés à la Bibliothèque de la Cité. Notons qu’Exem enseigne aussi la bande dessinée à la Haute école de gestion, filière information documentaire, qui forme désormais les bibliothécaires. La BD est aujourd’hui institutionnalisée dans presque toutes les bibliothèques genevoises. A l’Université même, elle devient un champ d’étude (Michel Porret, Les aventures de Tintin reporter sans plume : le para- digme policier, 2011).

Le modèle de la Bibliothèque moderne résiste aussi à l’arrivée de l’audio- visuel. Deux discothèques sont créées en 1979 et 1985 au sein des Bibliothèques municipales ; elles offrent de remarquables collections musicales, touchant tous les genres. Le vinyle est peu à peu remplacé par les CD, puis les DVD, mais le principe reste le même : les utilisateurs choisissent les disques qu’ils souhaitent emprunter à partir d’une collection en libre accès. Pendant plus de dix ans, des cassettes vidéo sont mises à disposition à la Médiathèque, une section de la Bibliothèque 110 de la Cité. Il s’agit essentiellement de documentaires, car on ne veut pas concur- rencer les vidéoclubs existants en ville. La Société de lecture elle aussi offre à ses lecteurs des films classiques sur cassettes vidéo.

L’Université avait créé une remarquable médiathèque à la fin des années 1970. De nombreux cours donnés dans l’institution avaient été enregistrés sur cassettes audio ; dans les années 2000 une grande partie d’entre elles furent élimi- nées, sans que l’on ait cherché à préserver cette mémoire sonore de l’Alma Mater. La BPU a complètement manqué le virage de l’audiovisuel, quelques centaines de cassettes vidéo sont arrivées un peu par hasard dans ses magasins. La seule politique documentaire qu’elle ait menée dans ce domaine fut l’acquisition des productions de « Plans fixes » des interviews filmées consacrées à des personnali- tés politiques et intellectuelles genevoises (Jeanne Hersch, Alain Tanner, Jacques Vernet, Nicolas Bouvier, Alfred Berchtold, pour ne citer qu’eux).

Le modèle des « free public libraries » introduit par la Bibliothèque mo- derne a remarquablement résisté tout au long du XXe siècle, dans toutes les bi- bliothèques du canton. L’accès direct aux livres et aux documents matériels en tous genres était une des conditions nécessaires de ce succès. La constitution et la richesse des collections fut un autre gage de réussite. Le livre a résisté à la radio et à la télévision, malgré les prévisions pessimistes du théoricien de la communi- cation Marshall McLuhan (1911-1980) qui parlait de la disparition de la « galaxie Gutenberg » au profit de la « galaxie Marconi ». Le livre reste un outil solide qui a fait ses preuves durant près de six siècles.

L’incertitude réside aujourd’hui dans la progression fulgurante des contenus numériques en ligne et cela dans tous les domaines. Nous envisagerons ses consé- quences dans le chapitre suivant. 111

1 Pierre Monnoyeur, « Du galetas du XVIe siècle à la grande salle de 1702 : la bibliothèque du collège Saint-Antoine », in : Danielle Buyssens, La bibliothèque étant un ornement public…, Genève, Georg, 2002, p. 45-79. 2 Georgette Zuber, « Aux origines de la lecture publique : les lecteurs de l’Académie de Genève 1626-1666 », Hors-Texte, n. 21, 1987, p. 28-32. 3 Jean-François Pitteloud, « Le règlement de 1702 de la Bibliothèque de Genève : Genèse et apothéose », in : Danielle Buyssens, La bibliothèque étant un ornement public…, Genève, Georg, 2002, p. 17-43. 4 Danielle Buyssens, « Introduction », in : Danielle Buyssens, La bibliothèque étant un ornement public…, Genève, Georg, 2002, p. 1-6. 5 Sociétés et cabinets de lecture entre Lumières et Romantisme. Actes du colloque organisé à Genève par la Société de lecture le 20 novembre 1993, Genève, Société de lecture, 1995. 6 Jean-Daniel Candaux, « Les « cabinets littéraires » de Didier et Paschoud et leurs catalogues », Sociétés et cabinets de lecture entre Lumières et Romantisme. Actes du colloque organisé à Genève par la Société de lecture le 20 novembre 1993, Genève, Société de lecture, 1995, p. 99-110. 7 Anne Marie Piuz, « La Genève des Lumières », in : Paul Guichonnet, dir., Histoire de Genève, Toulouse, Lau- sanne, Privat, Payot, 1974, p. 247. 8 David Hiler, « Le patriciat dans tous ses états. Les membres de la Société de lecture en 1818-1819 », Sociétés et cabinets de lecture entre Lumières et Romantisme. Actes du colloque organisé à Genève par la Société de lecture le 20 novembre 1993, Genève, Société de lecture, 1995, p. 125-143. 9 Carlo Lagomarsino, « Le comte de Sellon et la bibliothèque de Pregny », Hors-Texte, n. 35, 1991, p. 25-29. 10 Jean-François Pitteloud, « Bons » livres et « mauvais » lecteurs : politiques de promotion de la lecture popu- laire à Genève, au XIXe siècle, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, 1997. 11 Jean-Charles Giroud, « La naissance de la bibliothèque circulante de Genève », Musées de Genève, n. 239, 1983, p. 8-13. 12 Extrait de la citation gravée plus tard sur le bâtiment central de l’Université, côté Bastions 13 Jacques Cordonier, La « Bibliothèque pour tous » et l’organisation de la lecture publique en Suisse, Lyon-Vil- leurbanne, juin 1980 (Mémoire ENSB). 14 La BPT a pris le nom de Bibliomedia en 2001. 15 Gabi Schneider, « Hélène Rivier (1902-1986) », in : Robert Barth, Bibliothèques et bibliothécaires en Suisse 100 ans d’association professionnelle (1897-1997), Vevey, L’Aire, 1997. 112 La formation: une évolution perpétuelle

Les chemins qui conduisent à la profession de bibliothécaires sont mal connus. Pourtant depuis près de deux siècles, il existe diverses formations pour les métiers de bibliothécaires, de documentalistes ou d’archivistes. Elles se superpo- sent souvent à des formations universitaires classiques.

La première formation dédiée à l’étude et l’organisation du patrimoine écrit a été créée à Paris en 1821, pour gérer notamment les dépôts de documents pro- venant des confiscations révolutionnaires. L’Ecole nationale des chartes et les « chartistes » qui en sont issus contribuèrent à la création des services français d’archives et de bibliothèques. La seconde a été mise sur pied en 1887 à New York par Melvil Dewey (1851-1931), au Columbia College, sous le nom de « School of Library Economy ». Puis tous les pays occidentaux mettent progressivement en place des enseignements destinés à la formation des responsables des biblio- thèques et des archives : Munich en 1905, Londres en 1919, Padoue en 1922, etc.

Le besoin de personnel qualifié se fait sentir aussi en Suisse. La BPU, pre- mière bibliothèque genevoise à engager une bibliothécaire diplômée, fait appel en 1912 à une jeune Allemande ayant suivi ses études à Berlin. Six ans plus tard, une formation de « bibliothécaires-secrétaires » voit le jour à Genève avec la création de l’Ecole de bibliothécaires de Genève (EBG) au sein de l’Ecole d’études so- ciales pour femmes. L’orientation générale de cette école est à mettre en relation avec les nombreuses créations de bibliothèques et les idées prédominantes à cette époque (voir « Le long chemin vers la lecture publique »). Dès 1922, les étudiants doivent fournir un travail de diplôme. Ces travaux, d’abord modestes, répondent à des exigences de plus en plus élevées et contiennent parfois des sources histo- riques ignorées. Outre-Sarine, la formation a d’abord pris la forme d’un long stage volon- 113 taire, généralement de plus d’une année, faiblement ou pas rémunéré, parfois complété par un séjour à l’étranger. Auguste Bouvier, directeur de la BPU de 1953 à 1959, effectua lui-même un volontariat à la Zentralbibliothek de Zurich sous la direction de Hermann Escher. « Vers 1930, la Bibliothèque nationale et la Zentralbibliothek de Zurich occupaient régulièrement un ou deux volontaires. […] Cette entrée dans le métier par la petite porte ne faisait toutefois pas du tout avancer la reconnaissance du statut professionnel »1. L’association professionnelle suisse (ABS), dont le comité ne comprenait alors que les directeurs de quelques grandes bibliothèques cantonales, commence à se préoccuper de la formation en 1930. En 1934, l’ABS met en place une forme d’apprentissage en bibliothèque contrôlé par une Commission des examens ; la formation était faite par l’étudiant par des lectures personnelles. Sur cette base, l’ABS délivre son premier diplôme en 1939. Dès 1951, la Bibliothèque nationale organise en interne des cours destinés à ses apprentis. C’est seulement vers 1958 que le comité de l’ABS envisage que le statut des « Bibliotheksvolontären » puisse évoluer vers un autre modèle. En 1961, les cours de la BN sont ouverts à tous les apprentis suisses et deviennent les « Zentralkurse ». Du côté romand, les cours de l’ABS doivent beaucoup à leur créateur Fernand Donzé, directeur de la Bibliothèque de La-Chaux-de-Fonds ; plusieurs Genevois y ont participé activement comme enseignants ou membres de la Commission. Dispensés de 1966 à 2000, ils ont permis de décerner environ 470 diplômes professionnels ABS, notamment à de nombreux étudiants genevois. En Suisse allemande, depuis 1975, les cours de la BN sont dédoublés à la Zentral- bibliothek de Zurich.

Il faudra attendre le 29 septembre 1975 pour qu’un postulat soit déposé à l’attention du Conseil fédéral par le Vaudois Roger Mugny, afin de créer un Insti- tut national des sciences de l’information en Suisse. Peu après, à l’automne 1976, une motion est déposée au Grand Conseil genevois par le jeune député Philippe Roch, proposant une formation universitaire pour les bibliothécaires. En 1977 le doyen de la Faculté des Lettres, Jean-Claude Favez, propose la création d’une discipline en bibliothéconomie dispensée par l’EBG. En 1978 le Conseil fédéral 114 répond au postulat Mugny en nommant une commission chargée de présenter un rapport dans le domaine de la documentation scientifique. Gustave Moeckli, de l’Université de Genève, comptait parmi ses 15 membres.

Au semestre d’hiver 1978-1979, l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich organise à l’Institut für Informatik un cours de perfectionnement en méthodologie documentaire. Il était donné une fois par semaine, tant par des directeurs de bi- bliothèques zurichoises que des professeurs d’universités étrangères. Un des cours les plus pointus portait sur les « Algorithmes linguistiques pour le traitement de l’information » 2. Cet enseignement aurait dû être repris l’année suivante à l’EPF de Lausanne, mais le projet n’a jamais abouti.

En 1982 le « rapport Schneider », du nom du président de la Commission mandatée par le Conseil fédéral, fait deux propositions dans le domaine de la formation : il préconise à l’adresse du Conseil des Ecoles polytechniques fédérales « de développer les cours existants de manière que des diplômes universitaires en sciences de l’information puissent être décernés ». Il « recommande à l’Uni- versité de Genève d’envisager la transformation de l’Ecole de bibliothécaires de Genève en institut autonome pour lui permettre d’assurer la formation de spé- cialistes de niveau universitaire ». Le Rectorat mandate deux groupes de travail qui se penchent sur la question, aboutissant à la création en 1987 du Certificat de spécialisation en information documentaire (Cesid). « Ce n’est pas la glorieuse licence en bibliothéconomie espérée mais c’est un grand pas pour la profession toute entière »3.

Parallèlement, l’EBG ne reste pas inactive. Le plan d’études est remodelé, pour affirmer la polyvalence d’un diplôme couvrant des métiers proches mais différents : bibliothéconomie, documentation et archivistique. Ouvert en 1990, il coïncide avec un changement de nom de l’institution, qui devient l’Ecole supé- rieure d’information documentaire (ESID). L’école connaît une évolution rapide alors que les diplômes en sciences de l’information sont reconnus au niveau natio- nal. En 1996 le Conseil fédéral, sur proposition de l’Ofiamt, adopte l’ordonnance sur les Hautes écoles spécialisées (HES) qui reconnaît le titre de « Spécialiste en 115 information documentaire dans le domaine des bibliothèques, de la documenta- tion et des archives ». L’Esid doit reformuler son programme pour se conformer aux exigences d’accréditation de l’Ofiamt (devenue OFFT : Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie), ce qui lui permet d’être rattachée à la HEG de Genève. En deux ans, au fil des mutations des structures d’enseigne- ment, elle deviendra l’Ecole d’information documentaire (EID) en 1998, puis sera intégrée au sein de la HEG comme filière Information documentaire (HEG-ID) en 2000. Parallèlement un CFC d’ « agent en information documentaire » est créé en 2003. Ce diplôme est obtenu en trois ans d’apprentissage.

En 2009, la Conférence universitaire de Suisse occidentale supprime bru- talement et sans préavis l’allocation destinée au Cesid. Cela entraîne de facto sa disparition. Onze volées se sont succédées pour suivre cet enseignement, qui a permis à de nombreux diplômés d’obtenir des postes de cadres, voire de direction, dans les bibliothèques et centres de documentation de la Suisse entière.

La HEG-ID évolue encore jusqu’à introduire en 2005 un « Bachelor en sciences (BSc) HES en information documentaire ». Dès 2009 elle permet d’étaler des études à temps partiel sur 4 ans. En 2011 l’accès à un « Master en sciences » (MSc) est introduit, puis en 2013 un nouveau plan d’études s’ouvre aux univer- sitaires sur le modèle de l’ancien Cesid. Une autre formation en cours d’emploi organisée en collaboration avec l’Université de Genève se déroule à Fribourg, et délivre un « Certificate of Advanced studies (CAS) en gestion de documentation et bibliothèque ». Désormais la HEG-ID possède un département consacré à la recherche composé de scientifiques titulaires de doctorats. La formation s’accom- pagne d’échanges internationaux au sein du programme Erasmus.

La création des HES en 1996 a considérablement fait évoluer le paysage de la formation documentaire et établi différents niveaux d’enseignement (CFC, Bachelor, Master) reconnus et harmonisés au plan national. L’EBG, chargée d’his- toire, a su se remettre en question et se transformer complètement. Les nouveaux 116 métiers liés aux évolutions technologiques ne remplacent pas les anciens, la dif- fusion du patrimoine passe par une collaboration entre les responsables des col- lections numériques et ceux des collections physiques. Avec son département « recherche », conforme aux directives de l’OFFT, elle est bien positionnée pour offrir un enseignement qui sera toujours en évolution permanente.

Sources Rose-Marie Fournier, Bibliothécaire en Suisse romande. Chronique d’une formation (1966-2000), Sion, Conseil de formation des cours romands, 2000, 48 p. Béatrice Gerster, Bibliographie analytique des travaux de diplôme effectués par les étudiants de l’Ecole de bibliothécaires de Genève, 1922-1976, Genève, Ecole de bibliothécaires, 1977, 125 p. Notes 1 Robert Barth, professeur à la Haute école de gestion de Coire, historien suisse des bibliothèques. 2 Donné par le Dr Rainer Kuhlen, du Lehrinstitut für Dokumentation de l’Université de Francfort-sur-le-Main. 3 Jacqueline Court, responsable de l’Ecole de bibliothécaires. De l’automatisation au numérique 117

L’utilisation des outils mécanographiques, puis électroniques, par les biblio- thèques genevoises s’est faite en plusieurs étapes, au fur et à mesure de l’évolution générale de la société vis-à-vis des nouvelles technologies. Hormis les réalisations remarquables des bibliothèques au sein des organisations internationales (BIT et Cern notamment), les institutions genevoises ont plutôt été des « suiveuses », observant d’abord prudemment ce qui se faisait ailleurs (à Lausanne pour les bi- bliothèques scientifiques, à La-Chaux-de-Fonds pour la lecture publique).

Il est encore trop tôt pour avoir une vision historique claire des cinquante dernières années, mais l’on peut néanmoins distinguer trois périodes :

La première, correspondant à ce que l’on appelait à l’époque « automatisa- tion », commence au début des années 1960. Elle s’applique en priorité au traite- ment informatique des catalogues, puis s’étend aux fonctions de gestion, au prêt des documents. La mise à jour des grands catalogues est de nature scientifique et spécifique aux bibliothèques, alors que le prêt et autres tâches administratives relèvent plutôt de l’informatique de gestion. En trente ans environ, la plupart des bibliothèques ont introduit et maîtrisé ces différentes techniques.

La seconde porte sur l’agrégation des données à l’échelle de la planète par le biais d’Internet les informations bibliographiques sont regroupées au sein de méta-catalogues régionaux, nationaux, et finalement planétaires. Au terme de ces deux évolutions, l’aspect général des bibliothèques n’a pas fondamentalement changé, même si les petites fiches cartonnées ont disparu et que les codes à barres ont remplacé les fiches de prêt. 118 La dernière étape induit un changement profond de paradigme par rapport à l’univers imprimé. Le numérique complète, voire même remplace, le contenu traditionnel des bibliothèques. Il est question de périodiques électroniques, de livres numériques, de musique dématérialisée. Les données ne sont plus la pro- priété des bibliothèques, elles doivent être louées aux multinationales de l’édition numérique. Cette transformation profonde remodèle les institutions, qui changent de nature. Elle recèle de nouveaux dangers.

On admet généralement que l’informatisation des bibliothèques a com- mencé avec la création du format Marc (Machine Readable Catalog) en 1963, à la Bibliothèque du Congrès à Washington. Permettant la description des documents et le traitement informatisé de notices bibliographiques, il a été rapidement adop- té dans tous les pays du monde et par tous les types de bibliothèques. En Suisse, sous l’impulsion de Jean-Pierre Clavel (1922-1994), alors directeur de la Biblio- thèque cantonale et universitaire de Lausanne, le format Marc s’impose au cœur du système Sibil (Système informatisé pour les bibliothèques de Lausanne). Le bibliothécaire vaudois a su saisir avant tous ses collègues l’importance que cette norme allait prendre. Il avait non seulement perçu que l’avenir des bibliothèques passait par l’informatique, mais également que les réseaux informatisés reliant les bibliothèques allaient modifier profondément leurs destinées. A Genève, l’Ecole de bibliothécaires a longtemps bénéficié de la présence de Jean-Pierre Clavel, comme professeur puis comme membre de la Commission des études. Il a égale- ment siégé au sein de la Commission des bibliothèques de l’Université de Genève. Un autre novateur, George K. Thompson (†1986), genevois d’adoption et direc- teur de la bibliothèque du BIT, est à l’origine dès 1966 du système documentaire Isis. Celui-ci utilisait un vocabulaire contrôlé par un thésaurus1 élaboré par le BIT, ce qui était tout à fait novateur à l’époque. Isis fut ensuite distribué par l’Unesco dans le monde entier. George K. Thompson enseigna à l’EBG, devint membre de sa Commission des études, ainsi que de la Commission de l’Université. Ces deux grands experts eurent une influence prépondérante et extrêmement positive sur les choix que Genève fera dans ce domaine. En 1965, aux Etats-Unis, Fred Kilgour (1914-2006) est chargé de l’infor- 119 matisation des 54 bibliothèques universitaires de l’. Dès sa conception, son système prend en charge l’ensemble des bibliothèques. Son architecture centrali- sée permet aux institutions de mettre en commun le catalogage de leurs ouvrages (shared cataloguing), une opération de description normalisée longue et coûteuse. Le réseau OCLC (Ohio College Library Center) était né. Il s’étendra bientôt à tous les Etats-Unis. Son efficacité est telle que le modèle s’impose rapidement au niveau international.

En 1981 l’Université de Genève décide d’adopter le système Sibil et de créer une base de données commune avec la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne. Initialement la base réunit 300’000 notices, provenant de Lausan- ne. L’Université de Genève y joint celles de ses bibliothèques, en commençant en 1983 par celle de la Faculté des sciences économiques et sociales et celle de la Faculté de droit. La Ville de Genève s’y associe ensuite, au travers du Conserva- toire et jardin botaniques (1984) puis de la BPU (1985). Progressivement presque toutes les bibliothèques scientifiques et patrimoniales de Suisse romande re- joignent le Réseau romand (Rero), devenu aujourd’hui Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale. En mars 2015, la base Rero compte 6,5 millions de notices, permettant de localiser 14 millions de livres.

Les bibliothèques genevoises, comme la majorité des bibliothèques dans le monde, commencèrent par geler leurs catalogues sur fiches et saisir informa- tiquement les nouvelles acquisitions. Dans certains domaines du savoir (sciences de la vie, médecine, physique, etc.), l’essentiel des références devint en quelques années accessible sous cette forme. Mais les bibliothèques patrimoniales dispo- saient encore d’immenses catalogues sur fiches qui décrivaient des fonds acquis souvent plusieurs siècles avant l’arrivée des ordinateurs. La rupture des catalo- gues – une partie sur fiches, une partie informatisée – était catastrophique pour les lecteurs et coûteuse pour les institutions. La plupart d’entre elles entreprirent donc d’intégrer dans leurs bases de données informatiques le contenu de leurs catalogues anciens2. En Ville de Genève, les bibliothèques scientifiques, dont la 120 BGE, ainsi que les Bibliothèques municipales obtinrent du Conseil municipal des crédits extraordinaires pour mener à bien ces opérations. D’ici quelques années la quasi-totalité de ces institutions auront terminé cette tâche. Tous leurs ouvrages seront décrits dans des notices bibliographiques de haut niveau mises à jour et accessibles à tous via Internet.

La bibliothèque universitaire de Bâle a piloté un projet national visant à ras- sembler dans une seule base l’ensemble des catalogues informatisés suisses. Cette base, appelée SwissBib, contient les données provenant des grands réseaux du pays (Rero, Bâle-Berne, Zurich, EPF, etc.), celles des bibliothèques cantonales non-universitaires, ainsi que le fruit de certains projets documentaires, comme la base Seals qui œuvre à la numérisation rétrospective des périodiques scientifiques suisses. En 2014, SwissBib contient 2 millions de notices uniques provenant de plus de 1’000 bibliothèques suisses. La quasi-totalité des bibliothèques scienti- fiques genevoises, à l’exception de celles dépendant des organisations interna- tionales, participent à SwissBib. Cette réalisation simplifie considérablement les recherches des étudiants et des chercheurs.

Le réseau OCLC s’est distingué dès ses débuts par son impressionnante capacité à fédérer le catalogage des bibliothèques. Entre 1970 et 2000, tous les autres réseaux de bibliothèques américaines et canadiennes le rejoignent. Puis des bibliothèques du monde entier s’y rallient, apportant leurs propres notices. En 2015 plus de 100’000 bibliothèques participent directement à ce catalogage en coopération. La base américaine reçoit aussi une copie des notices élaborées par les bibliothèques nationales de nombreux pays (Hollande, Angleterre, Suède, Suisse, France, Chine, Emirats, etc.), ainsi que celles de réseaux régionaux. Rero a transmis ses données, et continue régulièrement à communiquer ses mises à jour. En 2015 la base de données bibliographiques d’OCLC – qui a pris le modeste nom de WorldCat – contient près de 332 millions de notices, décrivant plus de 2 milliards d’exemplaires. Il s’agit là d’une réalisation hors du commun bâtie sur des normes solides et des stratégies, alors visionnaires, élaborées il y a maintenant plus de quarante ans. Les bibliothèques genevoises contribuent à cette œuvre collective, en dé- 121 crivant leurs publications les plus précieuses comme leurs brochures les plus mo- destes. Cette politique est due à quelques audacieux qui œuvraient au sein de la Commission des bibliothèques de l’Université, en particulier sous la présidence des vice-recteurs Jean-Marc Chappuis (théologie, 1924-1987) et Luc Weber (écono- mie, 1941-). L’un prôna le passage à l’informatique, l’autre la mise en réseau des bi- bliothèques genevoises. En 2015 personne ne remet en cause ces choix fondamen- taux, qui ont permis en outre de reconstituer informatiquement l’ancien catalogue collectif genevois sur fiches, progressivement abandonné au cours des années 1970.

Le bibliothécaire belge Paul Otlet (1868-1944) avait rêvé d’un contrôle bi- bliographique universel, permettant d’identifier et de localiser tout ouvrage impri- mé sur la planète. Il commença à concrétiser sa vision en créant, avec Henri La Fontaine, le répertoire bibliographique universel . Les réalisations que nous venons de décrire, SwissBib et surtout WorldCat, montrent que cet ob- jectif, s’il n’est pas encore atteint, ne fait plus partie du domaine du rêve. La Suisse romande et Genève ont pris les bonnes décisions au bon moment, offrant une visibilité planétaire à la plus grande partie de leurs collections.

La révolution numérique

Dans un premier temps, à la fin des années 1970, l’informatique était un outil permettant de mieux gérer les imprimés. Aujourd’hui l’industrie du numé- rique menace les bibliothèques du monde entier. Malgré leur jeunesse, les mul- tinationales de l’édition numérique se sont rendues compte que le contenu des bibliothèques peut avoir une importante valeur commerciale, que la consultation d’un article scientifique ou le prêt d’un ouvrage de loisir peut faire l’objet d’un commerce rentable, et qu’il est facile pour elles d’en prendre le contrôle. Un nou- veau modèle économique et juridique s’organise où la seule place laissée aux bi- bliothèques est celle d’intermédiaire, en particulier entre les éditeurs de journaux scientifiques électroniques et les chercheurs. Les institutions sont véritablement rançonnées par les coûts des abonnements à ce type de périodiques. 122 L’Open Access est une première réponse forte aux dangers, moins techno- logiques qu’économiques, liés aux abus financiers des éditeurs commerciaux. Ce mouvement lancé par les chercheurs, qui consiste à permettre l’accès gratuit sur Internet aux publications résultant des recherches académiques, est évidemment soutenu par les bibliothèques, les autorités universitaires, les organismes de finan- cement de la recherche publique (FNRS, CNRS, etc.). A Genève, la bibliothèque du Cern promeut un mouvement visant à rendre immédiatement et définitive- ment public le savoir scientifique publié3. La promotion de l’Open Access est désormais au menu de différents parlements nationaux (Etats-Unis, Angleterre, France, etc.). En mars 2015, plus de 10’300 périodiques scientifiques sont édités sous le statut d’Open Access dans 136 pays. Est-ce que ce sera suffisant pour ga- rantir le développement harmonieux de nos bibliothèques ?

La situation est également préoccupante dans le domaine des loisirs et de la culture, couvert principalement par les bibliothèques de lecture publique. Tout le monde connaît la situation monopolistique d’Apple et de son portail iTunes pour la musique, qui conduit à se poser des questions sur la concurrence exercée à l’encontre des collections de musique enregistrée des discothèques. Le piratage est pratiqué par bon nombre d’internautes, mais cette pratique illégale ne peut évidemment pas être envisagée par les institutions.

Aux États-Unis et au Canada, Amazon propose un service de prêt de livres électroniques, aux bibliothèques de s’abonner à ces nouveaux services. Tout laisse à penser que ce phénomène se développera également sur notre territoire.

Quant à Google, qui a numérisé en avril 2013 plus de 30 millions d’ou- vrages, il cherche à mettre la main sur le patrimoine de nos institutions à une échelle planétaire. Il le fait, en ce qui concerne Genève, de façon indirecte en numérisant un peu partout dans le monde des ouvrages que la Bibliothèque de Genève possède ; la spécificité de notre institution en diminue d’autant. Comme le disait l’historien du livre Robert Darnton, avec cette gigantesque réalisation, nous sommes passés du rêve des Lumières au monopole industriel ; pour une somme bien modeste, quelques dizaines de millions de dollars, Google s’est emparé d’un 123 patrimoine que les bibliothèques et les bibliothécaires ont mis des siècles à consti- tuer. Ce patrimoine, qui appartenait sous forme imprimée au domaine public, revient sous forme numérique à nouveau au domaine privé. Cette transformation apocalyptique des bibliothèques est-elle inéluctable ?4

Bill Gates, fondateur de Microsoft, répondait quand on lui demandait quels étaient ses plus farouches concurrents : « Ce que je crains le plus, c’est un type dans un garage en train d’inventer un truc complètement nouveau ». Le jour de 1998 où Bill Gates donnait cette interview, Google naissait dans un garage de Mountain View.

Edgar Morin nous dit que prédire l’avenir était autrefois une tâche dévolue aux prophètes ou aux astrologues. Aujourd’hui c’est devenu le rôle des experts et des technocrates. Pourtant analyser et penser correctement le présent ne suffit pas pour anticiper le futur, même si le monde présent contient, invisibles à nos yeux, les germes du monde à venir.

Le futur des bibliothèques, comme celui de bien d’autres activités humaines, sera un cocktail encore inconnu mélangeant le prévisible et l’imprévisible. Je suis optimiste quant au fait que les jeunes bibliothécaires trouveront des solutions (techniques, juridiques, commerciales?) qui préserveront la spécificité et la gran- deur de toutes nos institutions culturelles, scientifiques et patrimoniales.

1 Liste de mots permettant de faire correspondre le langage courant à des termes codifiés, pour éviter toute ambiguïté lors des classements et des recherches. 2 Ce que l’on appelle conversion rétrospective ou rétroconversion dans le jargon professionnel. 3 Sponsoring Consortium for Open Access Publishing in Particle Physics (SCOAP3). 4 Voir à ce sujet : Alain Jacquesson, « Vivons-nous la fin des bibliothèques? », Hors-Texte, juillet 2012, n. 98, p. 5-17. 124

INDEX Académie de Genève------1559, 1702, 1847, IN 125 Académie suisse de médecine------1980 Accart, Jean-Philippe------2010 Action bibliographique sociale------1916 Aellen, Paul >> voir Fondation Paul Aellen------Aeschimann, Marie-José------1979 affiche ------1993, 1997 AIESI ------1977 AILIS ------1963 Aire-la-Ville ------1862 Allgemeiner Arbeiter-Verein in Genf------1896 almanach------1980 ALS SC-88------1987 Amazon------AU American Jewish Labor Committee------1945 American library ------1930 Amoudruz, Georges ------1978 AMR------1981 Anières ------1860, 1865, 1866 Annemasse ------1992, 1997 Apple------AU Archives d’Etat------2014 Archives économiques (Université de Genève)------1923 Archives sociales suisses (Zurich) ------1896 Association des bibliothécaires et bibliothèques suisses (BBS) - - - - -1992, 1996, 1997 Association des bibliothécaires suisses (ABS)------1897, 1904, 1907, 1928, 1933, 1939, 1976, 1977, 1983, 1992, 1997, CH, FO Association genevoise des bibliothécaires diplômés------1972, 1979 Association pour le bien des aveugles ------1901 Association suisse de documentation------1969 Association suisse pour la navigation du Rhône au Rhin------1922 Asters (rue et Ecole)------1881, 1931, 1954, 1962 Ateliers du livre------1976 Athénée, Palais de l’------1892 audiovisuel >> voir musique | audiovisuel | multimédia automatisation | informatisation | service de recherche en ligne >> voir aussi numérisation 1965, 1967, 1969, 1971, 1973, 1977, 1979, 1980, 1985, 1987, 1988, 1990, 1992, 1995, 1996, 1997, 1998, 2001, 2006, 2007, 2013 Avanchets ------1985 Avully------1832, 1860, 1865, 1868 Avusy------1873 bachelor en sciences ------FO bande dessinée------CH Bardonnex------1851 126 Barth, Robert------1997, FO Barut, Catherine------1986 Bastions (Parc des)------1872, CH Bateau-livres ------1992 Bâtiment de la Réformation------1869 Baud, Manuel------IN Bel-Air (Clinique)------1900, 1959, 1997 Bellevue------1881, 1887 Berchtold, Jacques ------CH Berlie, Dominique------2012 Bernex------1858 Besterman, Théodore ------1954, 1972 Bèze, Théodore de ------1564, 1565, CH bibliobus------1962, 1968, 1976, IN, CH Bibliographie du droit suisse------1990 Bibliographie genevoise------1991 BibliOpass------2000, 2003 BiblioQuartier (Carouge)------2009 Bibliotheca Bodmeriana >> voir Fondation Martin Bodmer Bibliotheca genevensis------NO Bibliothèque Braille------1901 Bibliothèque calvinienne------1869 Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne------1967, 1971, AU Bibliothèque choisie circulante------1916 Bibliothèque circulante------1931, NO Bibliothèque circulante de la Ville de Genève------1843, 1872, 1878, 1880, 1882, 1886, 1906, 1924, 1925, 1931, 1941, IN, CH Bibliothèque circulante de Pregny ------1837 Bibliothèque d’allemand (Université de Genève)------2008 Bibliothèque d’art et d’archéologie------1888, 1962 Bibliothèque d’édification------1837 Bibliothèque d’entreprise (Saint-Jean) ------1870 Bibliothèque d’iranologie------2000 Bibliothèque de Genève- - - - 1559, 1572, 1612, 2006, 2007, 2012, 2014, IN, NO, CH Bibliothèque de l’Académie ------1559, 1562, 1702, IN, NO, CH Bibliothèque de l’Ecole de médecine------1950 Bibliothèque de la Cité------1987, 1991, 1992, 2014, IN, CH Bibliothèque de la Classe d’industrie ------1833, 1844 Bibliothèque de la Cluse------1888 Bibliothèque de la Commune de Plainpalais ------1829 Bibliothèque de la Société des arts------1892 Bibliothèque de la Société médicale de Genève ------1860, 1868 Bibliothèque de la Société pédagogique genevoise ------1886 Bibliothèque de la Ville et République de Genève------NO Bibliothèque de Pregny------CH 127 Bibliothèque des Eaux-Vives------1865, 1990 Bibliothèque des enfants (Saint-Gervais)------1865 Bibliothèque des Gendarmes------1877 Bibliothèque des malades------CH Bibliothèque des malades (Bel-Air)------1959 Bibliothèque des malades (HUG) ------1905, 1949 Bibliothèque du Collège------NO Bibliothèque du Collège Saint-Antoine ------NO Bibliothèque du Comité des missions------1865 Bibliothèque du Congrès (Washington) ------AU Bibliothèque du Parti ouvrier social-démocrate russe------1904 Bibliothèque du Petit-Saconnex ------1863 Bibliothèque du Semeur------1875 Bibliothèque du soldat ------1920 Bibliothèque Ernst et Lucie Schmidheiny ------2010 Bibliothèque hongroise------1944 Bibliothèque interculturelle------1994 Bibliothèque juive------1945 Bibliothèque Kathryn et Shelby Cullom Davis------2014 Bibliothèque moderne ------1931, 1933, 1934, 1941, IN, NO Bibliothèque musicale------1962, 1989, 1998 Bibliothèque nationale (Genève)------NO Bibliothèque nationale suisse------1895, 1997, 2008, 2010, FO Bibliothèque populaire------NO, CH Bibliothèque populaire (Pélisserie)------1825, 1834 Bibliothèque populaire (Saint-Gervais)------1835, 1856, 1866, 1874 Bibliothèque pour tous------1920, 1922, CH Bibliothèque publique ------1702, 1798, 1818, 1821, 1834, 1843, 1847, 1872, 1875, 1878, 1903, 1904, 1905, 1907, IN, NO, CH Bibliothèque publique et universitaire ------1907, 1912, 1917, 1918, 1922, 1926, 1934, 1938, 1957, 1962, 1967, 1968, 1973, 1974, 1975, 1979, 1983, 1984, 1985, 1991, 1993, 1995, 1997, 1998, 1999, 2004, 2005, 2006, IN, NO, AU Bibliothèque religieuse------1831, 1832, 1844 Bibliothèque religieuse populaire------1837 bibliothèques communales------IN Bibliothèques dans la rue ------1986 Bibliothèques et discothèques municipales------NO Bibliothèques municipales de la Ville de Genève------1941, 1949 1951, 1954, 1958, 1959, 1961, 1962, 1968, 1970, 1973, 1976, 1977, 1981, 1986, 1987, 1990, 1991, 1993, 1997, 2001, 2007, 2008, 2014, IN Bibliothèques scolaires------1928, 1961, 1981, 1991, CH Billon et Isaac (Usine)------1870 BIS------2013 128 Bodmer, Martin >> voir Fondation Martin Bodmer Bogey, Louis ------1924, CH Boissier, Pierre-Edmond ------1943 Bonaparte------1797 Bonivard, François------1547, CH Bonneton, Philippe ------1878 Botta, Mario------1992, 2003 Bourg-de-Four------1886 Bourgeois de Genève------1700 Bouvier, Auguste------FO Bouvier, Nicolas------CH Bruderer, France ------IN Brunet, Janine------1966, CH Brunoni, Ugo------1981 Brunschwig Graf, Martine ------2002 Budé, Jean------1572 Burckhardt, Felix ------1919, 1920, CH Burdet, Hervé------1993 Bureau d’abonnement pour la lecture des livres nouveaux------1774 Bureau international d’éducation ------1925 Bureau international du travail------1919, 1965, IN, AU Bureau van Dijk------1999 Burgy, Etienne------1998, DL Burkhardt, Félix ------CH Burnat, Henri------1911 Buyssens, Danielle------IN, CH cabinet littéraire, cabinet de lecture ------1782, 1790, 1820, 1882, CH Calis------2001 Calvin, Jean------1559, 1564, 2007, CH Candaux, Jean-Daniel ------CH Candolle, Alphonse de ------IN Candolle, Augustin Pyramus de------1921, CH Carouge------1837, 1850, 1853, 1854, 1857, 1861, 1880, 1905, 1969, 1975, 1982, 1998, 2000, 2009 Carra (Presinge)------1878 Carteret, Antoine------CH Cartigny------1851, 1865, 1872, 1880 Catalogue collectif genevois (monographies)------1918 Catalogue collectif genevois (périodiques)------1904 Catalogue collectif suisse ------1928 Catalogue collectif suisse des affiches ------1997 Catalogue sur fiches (BPU)------1903, 1904, 1918, 1922, 1934, 1985 Catalogus bibliothecae genevensis------1703 Catalogus librorum bibliothecae genevensis ------1572 CDIP ------1994 129 Cedeps ------1974, 1991 Cedofor------1975 Céligny ------1837, 1860, 1865, 1888 censure ------DL Centre d’iconographie genevoise------1993 Centre de documentation en santé (Université de Genève)------1997 Centre médical universitaire------1987 Cercle des arts et des lettres------1910 Cern------IN, AU Certificat fédéral de capacité------FO Certificate of advance studies------FO Cesdoc ------1973, 1994 Cesid------1987, 2009, 2012, FO Chaix, Paul------1959, 1974 Chambésy------1969 Chambre des curiosités (Bibliothèque publique)------1725 Champ-Dollon, Prison de ------1977 Chancellerie d’Etat ------1827 Chancy------1846, 1851, 1865 Chantepoulet------1856 Chapelle d’Emmanuel------1930 Chappuis, Jean-Marc------AU Chappuis, Philippe (Zep)------CH Charte d’accueil (BM)------2008 Châtelaine------1921, 1988, 1989 Chauvet (Maison, Vernier)------1990 Chêne-Bougeries ------1820, 1855, 1865, 1892, 1941 Chêne-Bourg------1860, 1871 Chodat, Robert ------1974 Chopard, Rose-Marie------1979 Chouet, Jean-Robert------1669, CH Choulex------1892 Classe d’agriculture------1892 Classe d’industrie ------1833, 1844 Classe d’industrie et de commerce------1827, 1859, 1894 Classe des beaux-arts ------1962 Clavel, Jean-Pierre------1969, AU Clinique de psychiatrie (Bel-Air) ------1900 CLP ------1990, 1991 Club alpin suisse------1865 Cointrin (Meyrin)------1914 Collège Calvin------1562, 1843, NO Collège de Genève------1893, IN 130 Collège Saint-Antoine------1562, CH Collex-Bossy ------1883 Collonge-Bellerive------1878 Cologny------1837, 1865, 1906, 1950, 1971, 1972 Comité des missions------1865 Commis de Genève------1910 Commission Schneider------1982 compactus------1957 Compagnie des pasteurs ------1896, DL Compositions musicales------1829 Conférence suisse des bibliothèques cantonales------2010 Conférence universitaire de Suisse occidentale (Cuso)------2009 Confignon------1860 Conseil administratif (Ville de Genève)------IN Conseil d’Etat------1829 Conseil fédéral ------1996 Conservatoire et jardin botaniques------1911, 1921, 1943, 1974, 1975, AU Conversion rétrospective ------1995, AU Cordonier, Jacques------1983, 1992, 1996, CH Corsier------1868 Cosadoca ------2012 Court, Jacqueline ------1962, 1993, IN Crettaz, Bernard------1980, 1983 Croix-Rouge genevoise------1975, 1994 Cullom Davis, Katryn et Shelby >> voir Bibliothèque Kathryn et Shelby Cullom Davis Curiosités – Chambre des (Bibliothèque publique)------1725 Cyberspace------1997 Cycle d’orientation------1964, 2006, AU Dardagny------1839, 1861, 1865 Darnton, Robert------AU Denais, Jean ------1997 déontologie | éthique ------1998, 2013 Département de l’instruction publique------1847, 1928, 1974, 1976, 1981 Département du Léman ------1798 Dépôt des bibliothèques universitaires------1985 dépôt légal - - - 1537, 1539, 1568, 1798,1827, 1829, 1907, 1949, 1967, 1969, IN, DL, CH Deutsche Bibliothek ------1851, 1923 Dewey (classification) ------1977, 1999 Dewey, Melvil------FO Dialog ------1979 Didier, Jean Emmanuel------1782, CH Diodati, Antoine-Josué ------1773 Direction de la mensuration officielle ------2014 Discothèque de Vieusseux ------1985, 2013, NO Discothèque des Minoteries------1979, 2013, NO 131 DocInfo------1992 DocLine------1987 Dokdi------1980 Donzé, Fernand------FO droit d’auteur (loi) ------1883, 1922, 1992, DL Dufour, Alain------1959 Dufour, Guillaume-Henri------1865 Dujardin, Eugène------1924, 1941, IN, CH Eaux-Vives------1833, 1865, 1990, 1992, IN, CH EBSI (Montréal) ------2008 Ecole de bibliothécaires [de Genève]------1918, 1928, 1931, 1934, 1969, 1973, 1976, 1977, 1979, 1980, 1982, 1983, 1989, 1990, 1993, IN, CH, FO, AU Ecole de commerce------1964 Ecole d’études sociales pour femmes------1918, CH, FO Ecole d’information documentaire ------1998, FO Ecomusée Paysalpes ------2014 Ecole nationale des chartes (F) ------FO Ecole professionnelle de Genève------1933 Ecole spéciale d’art appliqué à l’industrie------1883 Ecole supérieure d’information documentaire ------1990, 1993, FO Ecole supérieure de commerce------1904 Egger, Eugène------1973 Église évangélique allemande ------1879 Église luthérienne allemande ------1869 e-lib.ch------2007 enfants, jeunes ------1824, 1825, 1850, 1856, 1861, 1865, 1866, 1868, 1888, 1916, 1928, 1933, 1934, 1959, 1961, 1964, 1976, 1981, 1982, 1991, 1992, 2001 e-rara.ch------2007 Escarpit, Robert------1979 Escher, Hermann------1897, 1919, CH, FO Esid------1990, 1993 Estermann-Wiskott, Yolande ------1996, 2001 Estienne, Robert ------1557 éthique >> voir déontologie | éthique Excoffier, Emmanuel ------CH Faculté >> voir Université Falkowski, Mieczyslaw------1977 Favez, Jean-Claude------1977, FO Felice, Théodore de------1949 Fête de la musique ------2013 FID (Fédération internationale de documentation)------1972 Filigrane------1986 Fondation Bodmer >> voir Fondation Martin Bodmer 132 Fondation Ernst et Lucie Schmidheiny------2010 Fondation Guex-Joris ------2013 Fondation Martin Bodmer------1950, 1971, 2003, 2012 Fondation Mossadegh (Bibliothèque d’iranologie)------2000 Fondation Paul Aellen------1975 Forum Meyrin ------1995 Fournier, Rose-Marie------FO François 1er, roi de France------1537 Fusion des catalogue informatisés ------2006 Fureur de lire------1992 Gagnebin, Bernard ------1962 Galletti, Angelo------1960 Gates, Bill------AU Gautier, Jean-Antoine------1718 Gavard, Guy------1997 Geisendorf, Paul-F.------1966 Gendarmes >> voir Bibliothèque des gendarmes Genève à la carte ------2014 Genthod ------1837, 1865, 1979 Gerster, Béatrice ------1977, FO Gettaz, Simone ------1928 Gilmont, Jean-François ------2007 Girardin, Lise------1973 Giroud, Jean-Charles------CH Glardon, Dorette------1981 GLN 15-16 (base de données)------2007 Godet, Marcel------1919, CH Google Livres ------2004, AU Goulard, Simon------1606 Gorin, Michel------1998 Grand cabinet littéraire------1782 Grand Passage------1922, 1957 Grand-Saconnex------1865 gravures------1829 Groupe de travail des bibliothécaires de lecture publique------1972, 1975 Grütli (Maison des arts)------1989 Guigon, M.------1928 Gy ------1854, 1856, 1865 Gymnase de Genève------1882 Haut commissariat aux réfugiés------IN Haute école de gestion – Information documentaire - - - 1998, 2000, 2003, 2008, 2012 Hautes écoles spécialisées ------1996, FO Hepia------2014 Hermance ------1862 Hersch, Jeanne ------CH 133 Hiler, David ------CH Hirsch, Gabriel------1991 Hôpital cantonal ------1905, 1949, 1997, DL Hôpital de Bel-Air ------1900 1972 Hôpital de gériatrie------1971 Hors-Texte------1979 Ifla------1929, 1972, 2013 incendie------1997, 2008 incunable------1978 informatisation >> voir automatisation | informatisation | service de recherche en ligne Institut africain------1962 Institut d’études sociales------1918, 1991, 1993 Institut d’histoire de la Réformation------1869 Institut des orphelins------CH Institut des sciences de l’éducation------1912 Institut et Musée Voltaire------1954, 1972 InterroGE------2013 iranologie ------2000 ISBD------1974, 1977 Isis------1965, AU iTunes ------AU Jacob, François------2012 Jacquesson, Alain ------2002, 2008, IN Jardin botanique >> voir Conservatoire et jardin botaniques Jésuites------1975 Jonction------1970, 1976 Jonvilliers, Charles de------1572 Journal de Genève ------2008 Jussy ------1853, 1865, 1888, IN Kilgour, Fred------AU La Fontaine, Henri------AU La Tribu, (Tribu, Marie, loueuse de livres, dite La Tribu)------1726 Labo Cité ------2014 Laconnex------1862 Lagomarsino, Carlo------CH Lamy-Rousseau, Françoise------1976 Lancy------1850, 1968 Le Gaigneux, Jean------1572 Le Temps (quotidien)------2008 Lénine------1904 Leti, Gregorio------1677 Lettres frontières------2002 Librairie circulante------1886, 1922 134 Librairie de la Seigneurie------1539, 1540, NO, CH Librairie du Roi (F)------1537 libre accès------1931, 1997, 1999 lithographies------1829 Lockheed------1979 logithèque------1992 loi cantonale sur le dépôt légal >> voir dépôt légal loi sur le droit d’auteur >> voir droit d’auteur (loi) Lökkös, Antal------1978 Lombard, Marc-Antoine------1613 Londres------1920 Louca, Anouar------1968 Lucerne------1922 Lullin, Ami ------1720, 1979 McLuhan, Marshall------CH Madeleine, Bibliothèque de la ------1924, 1931, 1933, 1958, 1981, 1987, 1991, CH Magasin bibliographique et littéraire ------1772 Magasin littéraire------1774 Mahrer, Anne------2006 Maison Chauvet (Vernier) ------1990 Maison de la Paix------2014 Maison des orphelines ------CH malades, handicapés ------1901, 1905, 1949, 1959, 1975, 1976, 1981, 1997 manuscrits arabes------1968 Maquelin, Louis------1865 Marc (Machine Readable Catalog) ------AU Margot, Jean-Michel------1969 Martin, Marie------1975 Martin, Simone ------1976 Martyr, Pierre (Pierre Martyr Vermigli) ------1565 Master en sciences ------FO Maternité (hôpital)------1949 mécanographie------AU médecine légale------1905 Médiathèque de la Cité------1992, CH Medline------1980 Meinier ------1870 Messager boiteux ------1980 Meyrin------1861, 1914, 1995 Minoteries (bibliothèque) ------1977 Minoteries (discothèque) >> voir Discothèque des Minoteries Minutoli, Vincent ------1697, 1703 Moeckli, Gustave------1959, 1962, 1982, FO Monniaz------1888 Monnier, Philippe ------1983 135 Monnoyeur, Pierre------IN, CH Montant, Marie-Thérèse------1993, IN Morin, Edgar------AU Mossadegh >> voir Fondation Mossadegh Mugny, Roger ------FO Mundaneum ------AU Musée (Bibliothèque publique)------1725 Musée Bodmer >> voir Fondation Martin Bodmer------Musée d’ethnographie ------1949, 1978, 1983 Musée des arts décoratifs------1888 Musée du Vieux-Genève------1993 Musée historique de la Réformation------1869 Musée Rath ------1833, 1844, 2006 musicales (compositions) ------1829 musique | audiovisuel | multimédia ------1829, 1960, 1962, 1976,1979, 1985, 1989, 1991, 1992, 1998, 2013, CH Napoléon Bonaparte------1797 Nations Unies >> voir Organisation des Nations Unies------Naville, Edouard ------1995 Neet, Hanna E.------1989 Noul, Marius ------1949 numérisation------2004, 2006, 2007, 2008 Observatoire de Genève------1928 OCLC------AU Odier, Pierre ------1899 Œuvre de secours aux enfants------1945 OFFT------2001, 2005, 2008, FO Ofiamt------1996, FO Oltramare, André------1931, CH Onex------1858 Open Access------AU Organisation des Nations Unies ------1946, 1956, 1972, 1980, 1995, 1997 Otlet, Paul ------AU Papyrus, (Base de données) ------2006 Pâquis ------1981, 1992, 1997 Parti ouvrier social-démocrate russe------1904 partitions------1829 Patte, Geneviève ------1979 Paschoud, Jean-Jacques------1790 Perdriau, Jean ------1756 périodiques, Catalogue collectif genevois des------1904 périodiques, Catalogue collectif suisse des ------1904 Perly-Certoux------1860 136 Petau, Paul et Alexandre ------1720 Petit Conseil------1539, 1570, 1699, 1725, 1754, CH Petit-Saconnex------1863, 1865, 1881, 1931, IN Pfund, Roger (Atelier) ------2010 Pictet, Marc-Auguste------CH Pitteloud, Jean-François------IN, CH Piuz, Anne-Marie------CH Plainpalais------1829, 1837, 1865, 1876, 1877, 1888, 1894, 1931, 1970, IN, CH Plan-les-Ouates------1860 Plume au vent ------1975 Porret, Michel------CH Pregny------1837, CH Pregny-Chambésy------1969 Presinge------1869, 1878 presse ------DL prêt entre bibliothèques------1878 Prison de Champ-Dollon------1977 Prison de Saint-Antoine------1951, CH Prohistoire ------2014 psychiatrie------1900, 1959, 1972 Puplinge ------1852 Quakers------1920 QuestionPoint------2013 Quo Vadis? ------1928 Recteur de l’Académie ------1572, 1669, 1701, 1702, 1718 Redard, F.------1841 Règlement (Bibliothèque publique) ------1702, CH Rero------1988, 1995, 2001, AU Réunion des industries ------1839 Révolution française ------CH Richard, F. ------1886 Richter, Brigitte ------1982 Richter, Noë------1982 Rivier, Alexis------2000, 2008 Rivier, Hélène------1931, 1933, 1966, CH Rivoire, Emile------1897, 1998 Rivoire, Jean ------1878 Roch, Philippe------1976, FO Rouiller, Jean-Luc------IN Rousseau, Jean-Jacques------1726, 1754, 1756 Rousseau pour tous------2012 Roux-Fouillet, Jean-Paul------1999 Ruepp, Isabelle ------1979 Russin ------1839, 1859 Saint-Antoine >> voir Prison de Saint-Antoine 137 Saint-Gervais------1824, 1835, 1856, 1865, 1866, 1874, 1882, CH Saint-Jean ------1870, 1959, 1964, 1985, 2001 Salle Ami Lullin ------1979 Salle de la Réformation------1869 Salle de lecture (Bibliothèque publique)------1821, 1905, 2005 Salle de lecture (Bibliothèques circulantes)------1906 Salle Edouard Naville ------1995 Salle Saussure------1999 Salle Senebier------1973 Salon du livre et de la presse------1987 Satigny------1851, 1864, 1865 Schmidheiny, Ernst et Lucie >> voir Fondation Ernst et Lucie Schmidheiny Schmutz-Pfister, Anne-Marie------1962 Schneider, Arnold------FO Schneider, Gabi------CH School of library economy (USA)------FO Schubert, Paul------2006 Schweizerische sozial-caritative Frauenschule------1922 SDC------1979 Segond, Guy-Olivier ------1997 Segond, Louis ------1839 Seigneurerie >> voir Librairie de la Seigneurerie Sellon, Jean-Jacques de ------1837, CH Senebier, Jean------1773, 1779 Servette------1881, 1954, 1962 service de distribution de livres à domicile------1975, 1976 Service de géomatique ------2014 service de recherche en ligne >> voir automatisation | informatisation | Service de recherche en ligne------Service des bibliothèques scolaires ------1961, 1981 Service des spectacles et concerts ------1960 Service suisse aux bibliothèques------1969, 1975 Seujet, Quai du ------1985 Sibil------1967, 1971, 1985, 1988, 1990, 1992, 1995, 1996, AU Société biblique ------1851 Société de lecture------1818, 1819, 1839, 1904, 1975, IN, CH Société de lecture populaire------1832 Société des amis (Quakers)------1920 Société des arts------1827, 1844, 1859, 1892, 1894 Société des Nations------1920, 1929, 1946, IN, CH Société économique------1798, 1825, 1832, 1834, CH Société évangélique de Genève------1832 Société générale d’affichage------1993 138 Société genevoise d’histoire et d’archéologie------1991 Société genevoise d’utilité publique------1862 Société genevoise des amis de l’instruction------1844 Société genevoise des publications religieuses ------1865 Société littéraire------1835, 1865 Société médicale de Genève------1860, 1868 Société militaire cantonale de Genève------1841 Société pédagogique genevoise ------1886, CH Société pour l’instruction religieuse de la jeunesse ------1824 Société suisse d’instruction mutuelle------1849 Société théosophique------1933 Soral ------1850 spécialiste en information documentaire ------1996, 2000 sport ------1865, 1974, 1991 Steinschaber, Adam------1478 SwissBib------AU Tanner, Alain------CH Téron, Jacques-Benjamin------1772, 1774 Thompson, George K.------1965, 1969, AU Thônex------1873 Thonon-les-Bains------1992, 1997 Tintin------CH Titeuf------CH Tobias ------1988 Töpffer, Rodolphe ------CH Trémollières, A. ------1934 Tribu, Marie (dite La Tribu)------1726 Tribunal fédéral------DL Tronchin, Théodore------1756 Tschopp, Nicolas------1991 Tsioli, Marianne------IN Turrettini, Jean-Alphonse------1701, CH Uni-Mail------1992 Union chrétienne des jeunes gens ------1852, 1856 Université------1847, 1973, 1974, 1975, 1976, 1977, 1982, 1999, 2010, IN Université - Commission des bibliothèques ------1973, 1975, 1977, 1981 Université - Dépôt des bibliothèques universitaires ------1985 Université - Ecole de traduction et d’interprétation------1992 Université - Faculté de droit------1899, 1926, 1938, 1968, 1990, 1992 Université - Faculté de médecine ------1950, 1959, 1980, 1987, 1997 Université - Faculté de médecine - Laboratoire de médecine légale ------1905 Université - Faculté de théologie------1888 Université - Faculté des lettres------1886, 1977, 1987, 1995, FO Université - Faculté des sciences------2010 Université - Faculté des sciences - Observatoire------1928 139 Université - Faculté des sciences économiques et sociales- - - - 1917, 1923, 1971, 1987, 1992, 2001 Université - Institut des sciences de l’éducation ------1912 Université de Lausanne------2001 Université de Neuchâtel ------1988 Usine Saint-Jean ------1870 Vaissade, Alain ------1997, 2002, CH Vandoeuvres------1837, 1865, 1867, 1895 Vassalli, Jean-Dominique------2002 Vassalli, Pierre ------1997 Vaucher, Louis------1834 Vermigli, Pietro (Pierre Martyr Vermigli)------1565 Vernet, Jacques------CH Vernier------1861, 1921, 1924, 1985, 1988, 1989, 1990 Versoix------1855, 1870, 1962 Veyrier------1860 Vidéothèque------CH Vieusseux------1985 Ville de Genève------1847, 1992, 2010, 2013 Virtua------2001 Voltaire ------1954, 1972 VTLS------1996, 2001 Vuagniaux, Ch.------1820, 1882 Weber, Luc ------AU Wenger, Isabelle------1986 Wifi ------2004, 2005 WorldCat------AU Ximenes, François------1478 Zentralbibliothek Zurich ------FO Zep >> voir Chappuis, Philippe Zuber, Georgette------CH 140

ANNEXES Les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève 141 en quelques chiffres (2012)

Public Emprunteurs actifs------37’867 Fréquentation------655’000

Collections Imprimés (monographies et périodiques)------584’819 Documents iconographiques ------204 Documents audiovisuels (CD, DVD, etc.)------153’682 Total------738’705

Crédits d’acquisition (francs) Total------1’596’965 dont documents électroniques------42’829

Accroissement (en documents) Total------8’395 dont imprimés------7’473 dont audiovisuels------901

Prêts Imprimés------1’249’079 Périodiques------53’441 CD------216’686 DVD et vidéos------148’412 CD-Rom et DVD------3’967 Autres (multimédias, etc.) ------33’624 Total------1’705’209

Médiation culturelle Nombre d’activités annuelles ------1’364 Audience------21’958

Base de données Nombre de notices------532’356 142 La Bibliothèque de Genève en quelques chiffres (2012)

Public Lecteurs inscrits------7’997

Collections Nombre total de documents------2’201’003 Nombre de titres de périodiques (du 17e s. au 21e s.) ------35’000 dont périodiques vivants------3’800 dont exposés en salle Moynier (libre accès)------1’200 Microcopies (thèses, journaux microfilmés, etc.) ------65’000 Affiches et placards------100’000 Manuscrits boîtes d’archives------17’000 mètres linéaires de documents------1’850

Crédits d’acquisitions (francs) y.c. Institut et musée Voltaire, Bibliothèque musicale et Centre d’iconographie genevoise Monographies (y.c. les suites)------476’372 Ouvrages anciens, bibliophilie, dépôt légal ------212’977 Périodiques------192’290 Périodiques sur microfilms------49’738 Autres (iconographie, affiches, cartes, etc.)------106’211 Documents électroniques en ligne------107’120 Manuscrits------165’885 Partitions------39’536 Reliure confiée à l’extérieur------389’970

Magasins Espace de stockage occupé Total (mètres linéaires) ------57’000 Accroissement annuel (mètres linéaires)------700

Prêts annuels 143 Prêts à domicile------114’079 Consultations en salle de lecture (imprimés et périodiques)------19’705 Prêts à d’autres bibliothèques suisses ------4’911 Prêts internationaux ------43

Base de données romande Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale (Rero) Nombre de notices (total Rero)------5’623’775 Nombre de volumes référencés (BGE y.c. Bibliothèque musicale) - - - - 1’025’450 144 Collections genevoises > grands chiffres

Ville de Genève Bibliothèques municipales Bibliothèques et discothèques (y.c. multimédia)------738’705

Bibliothèques scientifiques Bibliothèque de Genève------2’200’000 Bibliothèque d’art et d’archéologie------300’000 Bibliothèque des Conservatoire et jardin botaniques------110’000 Bibliothèque du Muséum d’histoire naturelle (y. compris Musée d’histoire des sciences)------50’000 Bibliothèque du Musée d’ethnographie ------127’550 Bibliothèque musicale------43’000

Etat de Genève Bibliothèques scolaires (48 unités)------602’000 Bibliothèques de l’Université (116 unités)------1’351’700 Archives d’Etat------15’000 Hautes écoles spécialisées (HES, 6 écoles)------153’500

Autres institutions Bibliotheca Bodmeriana------160’000 Société de lecture------400’000 Bibliothèques communales------(Carouge, Lancy, Meyrin, Versoix, Vernier)------217’317 Bibliothèque interculturelle ------30’000 Cedofor------50’000

Bibliothèques des organisations internationales ONU ------1’245’000 Cern------80’000 OMS ------45’000 BIT (Bibl. centrale et centres de documentation annexes)------2’000’000 Autres (OMC, Ompi, CICR, UIT, OMM, BIE, etc.) ------380’000

Total des documents dans les collections genevoises ------10’298’772 Personalia 145

Conseillers administratifs de la Ville de Genève délégués à la Culture

Concerne surtout les musées et bibliothèques; avant 1959, les autres services culturels, notamment les spectacles et les concerts, ont souvent été rattachés à d’autres départements. Charles Piguet-Fages------1900 – 1910 Louis Chauvet------1911 – 1915 Louis Viret ------1916 – 1918 Marius Stoessel ------1918 – 1926 Jean-Baptiste Pons ------1926 – 1931 John L. Albaret------1931 – 1935 Marius Noul ------1935 – 1943 Samuel Baud-Bovy------1943 – 1947 Marius Noul ------1947 – 1959 Pierre Bouffard------1959 – 1967 Lise Girardin------1967 – 1979 René Emmenegger------1979 – 1991 Alain Vaissade ------1991 – 2003 Patrice Mugny------2003 – 2011 Sami Kanaan------2011 –

Bibliothécaires et directeurs de la Bibliothèque de Genève | BPU | BGE

Certaines personnes ont assumé la tâche de bibliothécaire sporadiquement, leur nom peut donc apparaître à plusieurs reprises.

Bibliothécaires La bibliothèque fut d’abord gérée par une seule personne appelé simplement le bibliothécaire. Cette charge est assumée ex officio par le principal du Collège jusque vers 1650. A partir de ce moment, une direction collégiale se met en place, peu connue faute de sources. Jean Barbier------1560 – 1563 Antoine Chauve------1563 – 1566 Gervais Henault------1566 – 1574 Claude Prevost------1574 – 1575 146 Antoine de La Faye------1575 – 1578 Jean Jacquemot------1579 – 1586 Antoine Chauve (à nouveau) ------1586 – 1589 Jean Pinault------1589 – 1598 David (Le) Boiteux------1598 – 1612 Mathieu Scarron------1612 – 1613 Caspar Alexius------1613 – 1618 Théodore Tronchin ------1618 – 1618 Abel de La Roche------1619 – 1623 Caspar Alexius (à nouveau) ------1623 – 1626 Etienne Gros------1626 – 1657 Etienne Girard------1657 – 1666 Jean-Jacques Sartoris------1666 – 1674 Gamaliel Delesmillieres------1675 – 1702 Vincent Minutoli ------1699 – 1709

A partir de 1702, la direction comprend 7 directeurs: 1 scholarque (membre ou délé- gué du Petit Conseil, pouvoir exécutif à l’époque), pasteurs, professeurs, ainsi que le recteur de l’Académie. Le nombre passe à 22 à partir de 1746. Il n’est donc pas possible de les citer exhaustivement.

Il y a deux bibliothécaires dès 1699, puis trois à partir de 1727. Ils sont subordonnés au recteur, lui-même subordonné au scholarque qui préside la commission. Les noms cités ci-dessous sont donc ceux d’exécutants qui ne président pas aux desti- nées de la bibliothèque.

Jean Sartoris------1702 – 1720 Domaine Butini ------1709 – 1728 Samuel Turrettini------1720 – 1727 Firmin Abauzit------1727 – 1767 Jacob Bordier------1727 – 1739 Léonard Baulacre------1728 – 1756 Jean Jallabert ------1739 – 1758 Jean-François Pictet------1756 – 1767 Jean-Louis Lullin ------1758 – 1773 Gédéon Le Cointe ------1767 – 1773 Antoine Josué Diodati------1773 – 1790 Jean Senebier------1773 – 1794 Jean-Ami Martin-Gourgas------1790 – 1807 Jean Le Cointe------1795 – 1813 Jean Senebier (B. honoraire)------1799 – 1809 147 Jean-François-Abraham Weber------1809 – 1819 Charles Bourrit------1814 – 1840 Alexandre Diodati ------1819 – 1845 Louis Vaucher ------1831 – 1849 Etienne Chastel ------1845 – 1849 Louis-Ami Privat-Bovy------1850 – 1856 François Gas ------1857 – 1884

Directeurs Théophile Dufour est probablement le premier véritable directeur au sens actuel du terme, nommé par le Conseil administratif de la Ville de Genève. Théophile Dufour------1885 – 1899 Hippolyte Aubert------1899 – 1906 Frédéric Gardy------1906 – 1937 Henri Delarue ------1938 – 1953 Auguste Bouvier------1953 – 1959 Marc-Auguste Borgeaud ------1959 – 1974 Paul Chaix------1974 – 1982 Gustave Moeckli ------1983 – 1993 Alain Jacquesson------1993 – 2007 Jean-Charles Giroud------2008 – 2012 Alexandre Vanautgaerden ------2012 –

Responsables des Bibliothèques circulantes de la Ville de Genève

Louis Bogey ------1886 – 1924 Eugène Dujardin ------1924 – 1941 (fusion avec les BM)

Direction des Bibliothèques municipales de la Ville de Genève

Hélène Rivier------1931 – 1941 (B. moderne) Hélène Rivier------1941 – 1966 Janine Brunet------1966 – 1977 Roberte Pipy------1977 – 1988 Alain Jacquesson------1988 – 1993 Isabelle Ruepp------1993 – 2012 Véronique Pürro------2013 – 148 Coordination et direction des Bibliothèques de l’Université

Alain Jacquesson------1981 – 1988 Gabrielle von Roten ------1989 – 2007 Véronique Vassiliou------2007 Véronique Hadengue ------2008 – 2012 Hubert Villard ------2012 (intérim) Marie Fuselier ------2012 –

La formation dans le domaine des bibliothèques à Genève

L’Ecole d’études sociales (EES) de 1918 à 1967, puis l’Institut d’études sociales (IES) de 1968 à 2000, sont les institutions de tutelle de l’Ecole de bibliothécaires de Genève (EBG), qui devient en 1990 l’Ecole supérieure d’information documentaire (Esid).

EES - IES Direction Marie Walter------1918 – 1922 (EES) Marguerite Wagner-Beck ------1922 – 1946 (EES) Marie-Louise Cornaz------1946 – 1958 (EES) Jacqueline Berenstein- Wavre------1958 – 1959 (EES par intérim) Marie-Louise Cornaz------1959 – 1967 (EES) Yves de Saussure------1967 – 1989 (IES) Paul Weber------1989 – 2000 (IES)

Dès 1965, l’EBG a eu des «responsables d’école» Responsabilité de l’EBG – Direction Esid Jacqueline Court ------1965 – 1978 Jacqueline Court, Alain Jacquesson------1978 – 1980 Alain Jacquesson------1980 – 1981 Jacqueline Court, Eliane Fabani ------1981 – 1985 Jacqueline Court, Jacques Cordonier------1985 – 1987 Jacqueline Court, Yolande Estermann------1988 – 1993 Yolande Estermann ------1993 – 1998

En 1998, l’Esid devient le «Département Information documentaire» de la Haute école de gestion de Genève (HEG) nouvellement créée. Direction HEG Patrick Lehner------1999 – 2000 François Abbé-Decarroux------2000 – 2006 Magali Dubosson------2006 – 2011 149 Claire Baribaud------2011 – Responsabilités du département Information documentaire (HEG-ID) Yolande Estermann ------1998 –2014 Patrick Ruch ------2014 -

Le Certificat de spécialisation en information documentaire (Cesid) est une forma- tion post-grade qui a existé de 1987 à 2009. Gérée par l’Université de Genève, elle résultait d’une collaboration avec l’IES jusqu’en 2000, puis avec la HEG. Présidence du Comité scientifique Albert Py ------1987 – 1991 Gottfried Kolde------1991 – 1995 Adalberto Giovannini------1995 – 2005 Franco Morenzoni------2005 – 2009 Vice-présidence du Comité scientifique Yolande Esterman ------1987 – 2009

Présidence de l’Association genevoise des bibliothécaires diplômés AGBD Jean-Pierre Dubouloz ------1972 – 1976 Marie Martin------1976 – 1980 Gabrielle von Roten ------1980 – 1984 Lucienne Caillat------1984 – 1988 Patrick Johner ------1988 – 1990 Geneviève Nicoud ------1990 – 1994 Michel Gorin------1994 – 1999 Sylvia Wirth-Kuczynski------1999 – 2002 Eric Monnier------2002 – 2006 Pierre Boillat ------2006 – 2012 Jean-Philippe Accart------2012 – 2015 Christophe Riondel------2015 –

Présidence genevoise de l’Association des bibliothécaires suisses ABS | BBS | BIS Frédéric Gardy | BPU------1920 – 1924 Henri Delarue | BPU------1942 – 1943 Marc-Auguste Borgeaud | BPU------1962 – 1965 Philippe Monnier | BPU ------1984 – 1986 Yolande Estermann | HEG-ID------2009 – 2012 150 Congrès des bibliothécaires suisses à Genève ABS | BBS | BIS

Bibliothèque publique et universitaire 18 participants 1907 Bibliothèque publique et universitaire 41 participants 1922 Société des Nations (devenue ONU) 80 participants 1937 Université (Uni II, Auditoire Rouiller) 200 participants 1976 Université (Uni Dufour, Auditoire Piaget) 466 participants 1992 Sigles 151

ABS------Association des bibliothécaires suisses AGBD------Association genevoise des bibliothécaires diplômés AIESI ------Association internationale des écoles en sciences de l’information AILIS ------Association of international librarians and information specialists ALS ------Archives littéraires suisses ALS ------Automated library system (UK) AMR------Association pour l’encouragement à la musique improvisée ASD------Association suisse de documentation ASS ------Archives sociales suisses (Zurich) BBS ------Bibliothécaires et bibliothèques suisses (association) BCU/L ------Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne BFD------Bibliothèque de la Faculté de droit (Université de Genève) BGE------Bibliothèque de Genève (vers 1562 et depuis 2006) BIE------Bureau international d’éducation (Unesco) BIS------Bibliothèque information suisse (association) BIT------Bureau international du travail BM------Bibliothèques municipales de la Ville de Genève BN------Bibliothèque nationale suisse BPT ------Bibliothèque pour tous BPU------Bibliothèque publique et universitaire BSc------Bachelor en sciences BSES ------Bibliothèque de la Faculté des sciences économiques et sociales (Université de Genève) Calis------Computer-assisted learning for information searching CAS------Certificate of advanced studies CDIP ------Conférence des chefs de département de l’instruction publique CDS------Centre de documentation en santé (Université de Genève) Cedeps ------Centre de documentation en éducation physique et en sport Cedofor------Centre de documentation de formation religieuse (catholique) Cern------Centre européen pour la recherche nucléaire (aujourd’hui Laboratoire européen pour la physique des particules) Cesdoc - - - Centre suisse de documentation en matière d’enseignement et d’éducation Cesid------Certificat de spécialisation en information documentaire CFC------Certificat fédéral de capacité CICR ------Comité international de la Croix-Rouge CLP ------Communauté de lecture publique (CH) CMU ------Centre médical universitaire (Université de Genève) CNRS------Centre national de la recherche scientifique (F) 152 Cosadoca ------Consortium de sauvetage du patrimoine documentaire en cas de catastrophe (VD) Crus------Conférence des recteurs des universités suisses CSBC------Conférence suisse des bibliothèques cantonales CUI------Centre universitaire d’informatique (Université de Genève) Cuso ------Conférence universitaire de Suisse occidentale CVS------Campus virtuel suisse DAS------Diploma of advanced studies (Bologne) DBU- - - Dépôt des bibliothèques universitaires (Université de Genève, Quai du Seujet) Dokdi------Dokumentationsdienst EBG------Ecole de bibliothécaires de Genève EBSI------Ecole de bibliothéconomie et de sciences de l’information (Montréal) ECTS ------European credits transfer system (Bologne) EES ------Ecole d’études sociales EID------Ecole d’information documentaire EPF ------Ecoles polytechniques fédérales Esid------Ecole supérieure d’information documentaire Fapse------Faculté de psychologie et des sciences de l’information FID------Fédération internationale de documentation FNRS------Fonds national suisse de la recherche scientifique (CH) GLN------Genève, Lausanne, Neuchâtel (base de données gérée par la BGE) GTB ------Groupe de travail des bibliothèques de lecture publique HCR------Haut commissariat aux réfugiés HEG------Haute école de gestion (Genève) HEG-ID------Haute école de gestion, Département information documentaire Hepia------Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture HES ------Haute école spécialisée HUG------Hôpitaux universitaires de Genève IES------Institut d’études sociales Ifla------International federation of library associations IHEID------Institut de hautes études internationales et du développement ILO------International labour office IMV ------Institut et musée Voltaire ISBD------International standard bibliographic description Isis------Integrated scientific information system (ILO) IUED ------Institut universitaire d’études du développement IUHEI------Institut universitaire des hautes études internationales MAH ------Musées d’art et d’histoire (Ville de Genève) Marc------Machine readable catalog MSc------Master en sciences OCLC------Ohio College Library Center OFFT------Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie Ofiamt------Office fédéral de l’industrie, des arts et métiers et du travail OMC ------Organisation mondiale du commerce 153 OMM------Organisation météorologique mondiale Ompi------Organisation mondiale de la propriété intellectuelle ONU ------Organisation des Nations Unies Rero------Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale SDN------Société des Nations SES------Faculté des sciences économiques et sociales (Université de Genève) SGA------Société générale d’affichage Shag ------Société d’histoire et d’archéologie de Genève Sibil------Système informatique pour bibliothèque (Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne) UIT------Union internationale des télécommunications Unesco- - - - - Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture VTLS ------Virginia tech library system Wifi ------Wireless Fidelity (réseau local hertzien sans fil) 154 155

Achevé d’imprimer en mars 2015 à Genève 156