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CHÂTEAUVALLON CONCERT

OTIS TAYLOR

Otis Taylor: guitare, voix Scott Taylor : guitare Todd Edmunds: basse Anne Harris: violon Larry Thompson : batterie

Vendredi 23 novembre 2013 à 20h30 Théâtre couvert

www.otistaylor.com

www.chateauvallon.com

OTIS TAYLOR

Une bonne part du charisme d'Otis Taylor vient de ses paradoxes : alors que sa musique est un mix de « roots », traitant des thèmes durs (s.d.f, tyrannie, injustice…), son style personnel est aérien. Ses mélodies blues viennent aussi bien des Appalaches que du rock psychédélique. Son instrumentation unique (il utilise souvent le ou le violoncelle) est souvent rehaussée d'une voix féminine - parfois celle de sa fille -, et les ruptures de rythme peuvent transformer abruptement une chanson optimiste en une ballade sombre et tragique avec cet exceptionnel don de conteur poignant qui se fonde sur la vérité et l'histoire. Otis Mark Taylor est né à en 1948 dans une famille d’amateurs et de musiciens . Après la mort de son oncle, abattu d'un coup de feu lors d'une guerre territoriale de quartier, sa famille part s'établir à . C’est au Denver Folklore Center que le jeune Otis Taylor achète son premier instrument - un banjo – et qu’il a la révélation du country blues en entendant pour la première fois Mississippi John Hurt. Il ajoute au banjo la pratique de la guitare et de l'harmonica et forme ses premiers groupes : le Butterscotch Fire Department, renommé par la suite Otis Taylor Blues Band. Après un séjour à Londres, il revient aux Etats Unis à la fin des sixties. Il joue avec quelques groupes (entre autre le T&O Short Line, avec un jeune Tommy Bolin, qui deviendra quelques années plus tard une légende de la musique en tant que guitariste de Deep Purple) parfois aussi en solo puis fait une pause en 1977. Il commence alors une carrière d'antiquaire et devient accessoirement entraîneur d'une équipe de cyclistes professionnels classée 4ème aux championnats nationaux américains et restée célèbre dans les annales sportives par la présence dans ses rangs des deux meilleurs coureurs afro-américains de l'époque. Otis Taylor revint ensuite à la musique en 1995 devant l’insistance de ses amis et associés. Deux ans plus tard, sort l'album Blue Eyed Monster avec lequel Otis commence à trouver son style et attire l'attention du public blues. En 1998, When Negroes Walked The Earth , album rempli de textes politiquement incorrects, sur une instrumentation élémentaire, se fait encore un peu plus remarquer. Le magazine Playboy définit la musique d’Otis comme un « blues minimaliste dans la lignée de John Lee Hooker ». Pendant l'été 2000, le très académique Sundance Institute de Park City (Utah) lui décerne un professorat de compositeur pour ses talents de conteur et de guitariste/. C’est en 2001 qu’Otis Taylor trouve sa voie et que le public le découvre vraiment, avec l’album White African , son œuvre la plus personnelle sur l'expérience afro-américaine. Il y évoque le lynchage de son arrière-grand-père, la mort de son oncle et la brutalité rencontrée dans la vie de tous les jours. Ses chansons explorent sans concessions l'histoire des relations raciales et des injustices sociales. Après Respect The Dead en 2002, Otis Taylor sort en 2003, Truth Is Not Fiction et défie à nouveau les conventions avec un style entièrement électrique, presque psychédélique, auquel il donne le nom de « trance-blues ». Captivés par cette transe, le New York Times, le Washington Post ou USA Today lui consacrent d'excellentes chroniques et les lecteurs du magazine Downbeat l’élisent même album blues de l'année. L’album Double V , marque les débuts de la collaboration avec sa fille Cassie qui chante et joue de la basse. Depuis sont sortis Below The Fold (2005), Contrabande (2012) et aujourd’hui My World is gone …. En plus de ses tournées et enregistrements, Otis Taylor dirige un programme de la Blues Foundation dans le cadre de Blues In The Schools. Otis anime des ateliers dans les écoles et universités pour apprendre à composer et à écrire le blues. Car pour lui, le plus important est que le blues - ce partage des expériences de la vie - continue à vivre.

EXTRAIT DE PRESSE

Un chapeau de cow-boy, une barbe épaisse, un regard bleu perçant. Otis Taylor impressionne dès les premiers coups d’œil… et les premières notes de musique. Car il a beau être né à Chicago, il n’est pas un blues man comme les autres. Dans son blues à lui, répétitif jusqu’à mener l’auditeur et le spectateur dans la transe, on entend le chant des Amérindiens, les incantations des Africains et bien plus encore. Bref, cet homme-là, accompagné par une bande de fine gâchettes (dont sa fille à la basse) est l’une des figures les plus captivantes et singulières de la musique du diable d’aujourd’hui. TELERAMA – avril 2012

Sa barbe lui mange une bonne moitié du visage, que des yeux d’un bleu très clair adoucissent. Sa voix, quand il parle comme lorsqu’il chante, est profonde, caverneuse. Otis Taylor incarne depuis une dizaine d’années un son Trance Blues qu’il aménage chaque fois comme on déplace des pièces sur un échiquier. Lentement, mais sûrement. Chaque fois aussi, l’histoire, cette de ses ancêtres, celle d’autres minorités aussi, lui donnent de nouvelles lignes d’attaque (…) Son intérêt pour les thématiques sociales et raciales, il les doit à son père, « un vrai beboper, un cheminot et un socialiste ». Aux Etats-Unis, le mot a un autre poids. Et Otis Taylor, masse tranquille, a mis tout le sien dans un projet électro blues, plus musculeux et agressif que ses précédents albums. JAZZ NEWS – février 2012

Face à une musique aussi codifiée que le blues, rares sont les artistes à ne retenir que l’essence, à s’affranchir de ses frontières fonctionnelles au profit d’espaces véritablement nouveaux. Otis Taylor est de ceux-là (…) Sa capacité à amener à la transe, déjà, en délaissant les structures harmoniques conventionnelles au profit de trames hypnotiques, sur lesquelles s’agrègent des éléments du plus bel effet (…) Taylor excelle également dans les ballades profondes, avec sa voix d’ours blessé qui narre des histoires fortes, souvent inspirées par les relations raciales (…) Derrière lui, un groupe au petits oignons, dont la composition reflète l’originalité du projet… JAZZ MAGAZINE – mars 2012