UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

Département Des Eaux Et Forets

Promotion : « AMPINGA »

(2005 -2010)

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du

Diplôme d’ingénieur agronome

ETUDE DE LA DIVERSITE

ET DE LA DISPONIBILITE DE SOURCES

DE PROTEINES ANIMALES DANS LA

REGION

Présenté par :

RANDRIANARISON Van’ t Acyl Marie Joseph

Le 16 Juin 2010

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Promotion : « AMPINGA »

(2005 -2010)

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME

D’INGENIEUR AGRONOME

ETUDE DE LA DIVERSITE ET DE LA DISPONIBILITE DE SOURCES DE PROTEINES ANIMALES DANS LA REGION MENABE

Présenté par : RANDRIANARISON Van’ t Acyl Marie Joseph

Le 16 Juin 2010

Devant le jury composé de :

Président : Monsieur Bruno Salomon RAMAMONJISOA

Encadreur : Monsieur Zo Hasina RABEMANANJARA

Examinateurs : - Monsieur Richard JENKINS

- Monsieur Jonah RATSIMBAZAFY

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Promotion : « AMPINGA »

(2005 -2010)

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME

D’INGENIEUR AGRONOME

ETUDE DE LA DIVERSITE ET DE LA DISPONIBILITE DE SOURCES DE PROTEINES ANIMALES DANS LA REGION MENABE

Présenté par :

RANDRIANARISON Van’ t Acyl Marie Joseph

Le 16 juin 2010

Je destine ce mémoire de fin d’étude en souvenir de notre mère. Ça fait déjà quatre ans qu’elle nous a quitté. Les conseils et les éducations qu’elle nous a fournis resteront toujours nos meilleurs souvenirs . Que notre Dieu tout puissant garde son âme. A ma mère !

PRESENTATION DES PARTENAIRES

Madagasikara Voakajy(MaVoa) existe depuis Mai 2005, suite à quatre projets de renforcement de capacités organisés par les Universités BANGOR et d’Aberdeen dans le Royaume- Uni et les Universités d’Antananarivo et de Toliara à . Le gouvernement britannique (Darwin Initiative) la finance. Cette organisation aide les étudiants malgaches dans le renforcement des capacités afin qu’ils deviennent leaders dans la conservation et l’étude écologique de la faune Malgache. Elle a créé avec les généreux appuis financiers du Darwin Initiative et de la Conservation International. Ses objectifs sont d’utiliser la science de la conservation et de la participation des communautés pour mieux protéger les animaux sauvages malgaches et leurs habitats, notamment les caméléons, les grenouilles Mantella, les chauves-souris, sans oublier les stratégies relatives aux programmes qui permettent l’intégration de ces différentes activités comme la source de revenus et l’exploitation, la recherche appliquée et la science de la conservation, l’éducation et le renforcement des capacités, et la conservation des sites. Depuis l’année 2007, Madagasikara Voakajy et ses partenaires ont commencé à recueillir des données quantitatives sur la consommation de viande de brousse à Madagascar. Bien qu'au début, ils sont concentrés sur les chauves-souris, ils ont également rencontré la chasse des primates, des carnivores, des grenouilles et les oiseaux. Maintenant, ces organismes environnementaux cherchent à comprendre l'importance de la viande de brousse aux moyens d'existence tout en évaluant également l'impact de la chasse sur les populations de mammifères, d’amphibiens et d’oiseaux sauvages.

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier Dieu tout puissant qui m’a donné toutes les forces nécessaires afin que ce travail soit réalisé.

Nous adressons nos remerciements les plus sincères à tous ceux qui nous ont aidés à achever ce travail. Notre profonde gratitude s’adresse particulièrement à :

 Monsieur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, Chef de département des Eaux et Forêts à l’ESSA, qui n’a pas cessé de nous apporter ses contributions précieuses pour nous bénéficier d’une formation de qualité. C’est aussi un grand honneur pour nous qu’il a accepté de présider la soutenance de ce précieux mémoire. Qu’il trouve ici l’expression de notre extrême reconnaissance.

 Monsieur RICHARD JENKINS, Directeur exécutif de Madagasikara Voakajy et représentant BANGOR UNIVERSITY, qui m’a accepté pour faire un stage au sein de son organisation et qui a accepté de juger ce travail et d’y apporter des critiques constructives malgré ses multiples occupations. Qu’il trouve ici nos vifs remerciements.  Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina, enseignant chercheur à l’ESSA, notre tuteur pour son dévouement à nous offrir un remarquable encadrement aussi bien sur terrain que lors de la rédaction de ce document malgré ses multiples occupations. Qu’il sache combien nous avons apprécié ses conseils précieux.

 Monsieur RATSIMBAZAFY Jonah, Coordinateur Scientifique au Durrell Wildlife Conservation Trust, pour l’honneur qu’il nous fait en siégeant parmi les membres du jury de ce mémoire malgré ses innombrables occupations. Qu’il trouve ici notre profonde reconnaissance.

 Mademoiselle RAZAFIMANAHAKA Hanta Julie, responsable du programme : « gestion durable de la biodiversité, éducation et sensibilisation environnementale », au sein de l’association nationale Madagasikara Voakajy, qui nous a fait bénéficier son encadrement. Ses critiques et ses conseils nous ont aidés à mener à bien ce travail. Qu’elle sache combien nous avons apprécié ses conseils précieux.

 Monsieur RANDRIANANDRIANINA Félicien, assistant du programme : « gestion durable de la biodiversité, éducation et sensibilisation environnementale », au sein de l’association nationale Madagasikara Voakajy, qui nous a aidé pendant le travail sur terrain et nous a donné des documents nécessaires à la réalisation de ce travail. Qu’il trouve ici nos vifs remerciements.

 Madagasikara Voakajy et tout son personnel, pour ses appuis financiers et techniques, qui ont accepté une grande contribution dans la réalisation de cette étude. Nous leur adressons notre reconnaissance.

 Département des Eaux et Forêts et tout le personnel, qui ont consacré un temps précieux dans notre formation et éducation tout au long de ces années d’étude. Nous leur adressons notre reconnaissance.

 Nos familles qui nous ont aidé tant moralement que financièrement et tous ceux qui nous ont soutenu de près ou de loin dans nos études et à la réalisation de ce mémoire.

A vous tous soyez remerciés !

Acyl !

RESUME

La viande sauvage est une source de protéine animale pour les peuples ruraux et urbains à Madagascar. Dans la Région Menabe, malgré la richesse en animaux domestiques, la capture et la consommation des animaux sauvages sont encore fréquemment observés. L’étude de la diversité et de la disponibilité de sources de protéines animales dans la Région Menabe est menée pour identifier les facteurs qui expliquent la consommation des animaux sauvages dans la région. Pour atteindre cet objectif, deux objectifs spécifiques sont fixés : analyser l’écart entre les prix des animaux domestiques et animaux sauvages ; et analyser l’offre en quantité et en diversité des animaux domestiques et sauvages mis en vente dans différents centres de consommation selon les périodes relatives à la chasse et à la pêche. Afin d’atteindre ces objectifs, la démarche méthodologique est basée, d’abord, sur la catégorisation et échantillonnage des sites d’intervention : 14 Fokontany dont 4 appartiennent à la catégorie 1(nombre d’habitant > 6 000), 4 Fokontany appartiennent à la catégorie 2(3 000 à 6 000 habitants) et 6 Fokontany appartiennent à la catégorie 3 (nombre d’habitant <3 000), puis sur la détermination des périodes d’étude : période d’ouverture (Août-Septembre) et de fermeture (Décembre) de la chasse et de la pêche. En fin des enquêtes par questionnaire ont été menées pour la collecte des donnée relatives aux prix, à la quantité et à la diversité des animaux domestiques et sauvages mis en vente auprès du lieu de consommation intermédiaire ou marché et du lieu de consommation finale : gargotes et restaurants. Le traitement et analyse des données obtenues ont montré que, quels que soient la période et le lieu, l’écart du prix des animaux domestiques (Ar 2 000 à Ar 6 000 /kg) par rapport à celui des animaux sauvages (Ar 1000 à Ar 4 000 /kg) constitue un facteur de consommation des animaux sauvages. La quantité et diversité des animaux domestiques et sauvages mis en vente dans les lieux urbains et ruraux mettent également en évidence la consommation des animaux sauvages. En milieu urbain, la quantité et diversité des animaux sauvages mis en vente sont abondantes. Ce qui incite les habitants à consommer ces animaux. Tandis qu’en milieu rural, la quantité et diversité des animaux domestiques sont faibles. De ce fait les habitants se subviennent de sources de protéines animales issues des animaux sauvages notamment des ressources halieutiques comme les poissons Tilapia melanopleura, Katsunonus pelamis, et les gibiers : Pteropus rufus, Tenrec ecaudatus, Numida meleagris, Dendrocygna viduata . Ces animaux sont capturés et vendus en tout temps selon leurs besoins. Ainsi il est constaté que la consommation locale d’animaux sauvages notamment les gibiers est illégale et abusive. Ce qui constitue des menaces aux espèces faunistiques de la Région. Il est donc primordial que chaque acteur de conservation collabore ensemble pour mettre en place un plan de conservation des animaux sauvages exploités.

Mots clés : Région Menabe, animaux domestiques, animaux sauvages, gibiers, ressources halieutiques, chasse, protéine animale, viande sauvage, conservation.

ABSTRACT

Wild meat is part of the animal protein source for rural and urban populations in Madagascar. In Menabe Region, despite the apparent diversity and abundance of domestic animals, capture and consumption of wild animals are frequently observed. This study aimed to identify factors that contribute to the consumption of wild animals in that Region. To reach this objective, two specific objectives are fixed: to analyze the gap between prices of domestic and wild animals; and to analyze the offer in quantity and in diversity of domestic and wild animals in different centers of consumption during the periods relatives for hunt and fishing. We visited 14 Fokontany that have been classified into three categories according to the population size: (1) more than 6 000 inhabitants, (2) between 3 000 and 6 000 inhabitants, (3) less than 3 000 inhabitants. Data have been collected during two periods corresponding to the opening (August - September) and closing (December) of hunting and fishing seasons. Questionnaires were conducted with sellers at markets, snacks and restaurants. Results show that, whatever the period and the place, the wild animals are cheaper (Ar 2 000 to Ar 3 000 per kg) than domestic species: Ar 3 000 to Ar 4 000 per kg. This could lead to a higher consumption of the earlier. The quantity and diversity of domestic and wild animals put on sale in the urban and farming places put also in evidence the wild animal consumption. In areas more than 3 000 habitants, quantity and diversity of wild animals species put are on sale abundant. That could lead the habitants to consume the wild meat. In farming environment, the quantity and diversity of domestic species are less abundant. To compensate their besion in source of animal proteins, the rural population eats the wild animals notably the piscatorial resources like fishes Tilapia melanopleura, Katsunonus pelamis, and games: Pteropus rufus, Tenrec ecaudatus, Numida meleagris, Dendrocygna viduata. These animals are captured and traitors in all time. So it is noted that the local consumption of wild animals notably games are illegal and abusive. They are the threat to wild animal of the Region. It is therefore primordial that every actor of conservation collaborates together to put in place a plan to conserve the wild animal exploited.

Key words: Menabe region, domestic animal, wild animals, games, piscatorial resources, hunt, animal protein, wild meat, conservation.

TABLE DES MATIERES

LISTE DES CARTES LISTE DES FIGURES LISTE DES TABLEAUX INTRODUCTION ...... 1 Partie I : ZONE D’ETUDE ...... 3

I- LOCALISATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE ...... 3

I-1 Région Menabe : ...... 3

I-2 Districts concernés ...... 3

II- VOIES D’ACCES ...... 3

III- MILIEU PHYSIQUE ...... 4

III-1 Climat : ...... 4

III-2 Végétation : ...... 5

III-3 Hydrographie : ...... 5

III-3-1 Lacs : ...... 5

III-3-2 Fleuves ...... 6

IV- MILIEU HUMAIN ...... 6

IV-1 Population et composition ethnique ...... 6

IV-2 Religion ...... 6

IV-3 Activités économiques ...... 7

IV-3-1 Agriculture ...... 7

IV-3-2 Elevage ...... 7

IV-3-3 Pêche et ressources halieutiques ...... 8

IV-4 Services de sécurité ...... 8

Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE ...... 9

I- PROBLEMATIQUE ...... 9

II- METHODOLOGIE ...... 12

II-1 Catégorisation et échantillonnage des sites d’étude ...... 12

II-2 Détermination de l’unité et population statistique ...... 13

II-3 Préparation de la collecte de données ...... 13

II-3-1Individus de la population statistique ...... 13

II-3-2 Choix des périodes d’étude ...... 13

II-3-3 Elaboration d’une guide d’enquête ...... 14

II-4 Collecte de données ...... 14

II-4-1 Méthode pour collecter les données ...... 14

II-4-2 Etape de la collecte de données sur terrain ...... 16

II-5 Traitement de données ...... 16

II-5-1Prétraitement de données ...... 16

II-5-2 Analyse de données ...... 17

III- LIMITES DE L’ETUDE ...... 19

Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS ...... 21

I- CATEGORISATION ET ECHANTIONNAGE DES SITES D’ETUDE ...... 21

II- PRIX DES ANIMAUX MIS EN VENTE ...... 24

III- QUANTITES ET LA DIVERSITE DES ANIMAUX DOMESTIQUES ...... 27

IV- QUANTITES ET LA DIVERSITE DES ANIMAUX SAUVAGES ...... 31

Partie IV : RECOMMANDATIONS ...... 39

I- CONSERVATION DES ANIMAUX SAUVAGES EXPLOITES ...... 39

I-1 Rôle de l’Etat : ...... 39

I-2 Rôle de l’autorité scientifique faune ...... 40

I-3 Rôle des organismes environnementaux ...... 40

I-4 Rôle de la communauté locale: ...... 40

II- INTENSIFICATION DE LA QUANTITE ET DIVERSITE DES ANIMAUX DOMESTIQUES MIS EN VENTE...... 40

CONCLUSION...... 44 BIBLIOGRAPHIE WEBIOGRAPHIE LISTE DES ANNEXES ...... i

LISTE DES ACRONYMES

AP Aire Protégée AQUAMEN AQUAculture de MENabe BCTF Bushmeat Crisis Task Force CEG Collège d’Enseignement Général CFPF Centre de Formation Professionnelle Foretière

CITES Convention sur le commerce International des espèces de faune et de flore Sauvages menacées d’extinction CIREEF Circonscriptions des Eaux Et Forêts COAP COde de gestion des Aires Protégées DGEF Direction Générale de l’Environnement et des Forêts DPZ Deutsch Primate Zenter EPP Ecole Primaire Publique FAO Food and Agricultural Organisation FKT FoKonTany GCF Gestion Contractualisée de Forêts GELOSE GEstion LOcale SEcurisée FC Forêt Classée FTM Foiben’ny Tao-tsaritan’i Madagascar FJKM Fiangonan’ i Jesosy Kristy et Madagasikara MFPTLS Ministère de la Fonction Publique, de Travail et des Lois Sociales MNP Madagascar National Park MaVoa Madagasikara Voakajy ONG Organisme Non Gouvernemental PN Parc National PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PRD Plan Régional de Développement RN Route Nationale RP Route Provinciale RS Reserve Spéciale SAHA Sahan' Asa Hampadrosoana ny Ambanivohitra SOPEMO SOciété de PEcherie de SPSS Statistical Package for Social Sciences SVR Service Vétérinaire Régional TBE Tableau de Bord Environnemental UICN Union International de Conservation de la Nature UPDR Unité de Politique pour le Développement Rural ZOC Zones d’Occupation Contrôlée ZUC Zones d’Utilisation Contrôlée

LISTE DES CARTES

Carte de la Région Menabe…………………………………………………….... annexe 6

Carte de localisation des 14 sites d’étude………………………………………… page 23

Carte de la couverture végétale et occupation du sol……………………………...annexe 10

LISTE DES FIGURES FIGURE PAGE

Figure 1 : Diagramme ombrothermique de Morondava ...... 4

Figure 2: graphe de synthèse de la démarche méthodologique ...... 20

Figure 3: prix moyen des animaux domestiques et des animaux sauvages (dans 39 gargotes, 7 restaurants et 9 marchés) selon la période d’ouverture (mois d’Août- Septembre) et de fermeture (mois de décembre) de la chasse et de pêche...... 24

Figure 4: prix moyen des animaux domestiques et des animaux sauvages (dans 39 gargotes, 7 restaurants et 9 marchés) selon les catégories de Centre de Consommation(CC)...... 25

Figure 5 : schéma montrant l’importance des collecteurs sur la vente des animaux domestiques ...... 26

Figure 6 : quantité totale par semaine des animaux domestiques dans chaque catégorie de centre de consommation (CC) selon la période d’ouverture (Août- Septembre) et de fermeture (décembre) de la chasse et de la pêche ...... 27

Figure 7 : quantité totale par semaine des animaux sauvages dans chaque catégorie de Centre de consommation (CC) selon la période relative à l’ouverture (mois d’Août-Septembre) et à la fermeture (mois de Décembre) de la chasse et de la pêche...... 32

LISTE DES TABLEAUX TABLEAU PAGE

Tableau 1 : Gendarmerie par District ...... 8

Tableau 2: Indicateurs de vérification et dispositifs de collecte de données ...... 11

Tableau 3: Résultats attendus pour chaque hypothèse ...... 11

Tableau 4 : Instruments des enquêtes ...... 15

Tableau 5 : Liste des Centres de Consommation constituant les sites d’étude ...... 22

Tableau 6: Valeurs exceptées des quantités totales par semaine des animaux domestiques ...... 27

Tableau 7 : Valeur de Khi-deux (X²) ...... 28

Tableau 8 : Quantité moyenne des animaux domestiques consommés par habitant et par semaine .... 28

Tableau 9: Diversité des animaux domestiques mis en vente dans les trois catégories de Centre de Consommation (CC) au cours de deux périodes d’étude ...... 29

Tableau 10 : Nombre de zébus et porcs abattus dans les Centres de Consommation moyennement et plus peuplés, année 2009 ...... 30

Tableau 11 : Quantité (Kg/semaine) des animaux sauvages selon les deux subdivisions : espèce faunistique terrestre (FT), Ressources Halieutiques (RH) dans chaque centre de consommation (CC) selon la période relative à la chasse et à la pêche ...... 32

Tableau 12 : Valeurs exceptées des quantités totales par semaine des animaux sauvages ...... 32

Tableau 13 : Valeur de Khi-deux (X²) ...... 33

Tableau 14 : Quantité moyenne des animaux sauvages consommée par habitant par semaine ...... 33

Tableau 15 : Quantité de protéine apportée par les Animaux Sauvages (AS) dans les Centres de Consommation (CC) moyennement et plus peuplés ...... 33

Tableau 16 : Diversité des animaux sauvages (EF : espèce faunistique terrestre, (RH : Ressources Halieutiques) dans chaque centre de consommation (CC) selon la période relative à la chasse et à la pêche ...... 34

Tableau 17 : Consommation locale de Belo sur Tsiribihina en produit d’eau douce et d’eau marine . 35

Tableau 18 : Consommation locale de en produit d’eau douce, année 2008 ...... 36

Tableau 19: Nombre de vendeur vendant les gibiers et les Ressources Halieutiques (RH) selon les périodes de vente ...... 37

Tableau 20: Nombre de gargotier et restaurateur vendant les gibiers et les ressources halieutiques(RH), selon les périodes de vente ...... 38

Tableau 21: Cadre logique relatif au projet de conservation ...... 42

INTRODUCTION

INTRODUCTION

INTRODUCTION Les animaux domestiques1 comestibles et les animaux sauvages2 constituent des sources de protéines animales consommées par l’Homme. La viande issue des animaux domestiques comme les bœufs, les porcs, les petits ruminants ainsi que les volailles est la plus consommée dans le monde (Chatellier et al., 2003). La viande sauvage est aussi une source importante de protéine animale pour les peuples ruraux et urbains (Albrechtsen et al., 2006 ; Wilkie et al., 2001). La consommation et la valeur des viandes sauvages se différent dans chaque région (Albrechtsen et al., 2006) comme en Asie, Amérique latine, en Afrique (Rao et al., 2002). La faune représente encore la source de protéine principale pour beaucoup de populations indigènes et rurales dans la Région de l’Amazonie (Peres et Zimmerman, 2001; Jerozolimski et al., 2003; Franzen, 2006). La pratique de la médecine à partir des dérivés de la faune comme l’os d’un tigre est très fréquente dans la partie orientale de l’Asie (Fa et al., 2009). En Afrique, la viande de brousse3 constitue à la fois une source de nourriture et une marchandise commerciale d’une grande importance économique pour des milliers de familles rurales et urbaines pauvres (BCTF, 2006). En Afrique de l’Est, la viande de brousse représente une partie importante de l'alimentation principale de centaines de milliers de gens, engendrant une source remarquable de revenu pour les chasseurs ruraux (Fusari et al., 2006).Une grande variété d'animaux sauvages est exploitée en Afrique de l’ Ouest et l'exploitation pour la nourriture est particulièrement intense dans la zone de forêt, en partie comme une conséquence d'une pénurie de viande de bétail domestique (Anadu et al., 1988). Certaines des études réalisées antérieurement en Afrique faisaient état du pourcentage de la consommation annuelle de viande d’animaux sauvages (FAO, 2006). Au Nigéria, la consommation des animaux sauvages varie entre 20% des protéines animales consommées par les populations rurales de la forêt ombrophile contre 13% pour l'ensemble du pays, au Ghana, 75% dans les zones rurales contre 9,2% au niveau national, et au Cameroun ,70-80% dans les forêts du Cameroun 2,8% pour l'ensemble du pays (FAO, 2006). Bien que le déboisement soit une cause considérable de chute subite de la biodiversité dans les forêts pluviales tropicales africaines, chasser la faune pour satisfaire les besoins de gens pour la viande représente actuellement un grand menace à la biodiversité (Fa et al., 2003). Et la disparition immédiate de la faune constitue une menace à la survie à long terme des écosystèmes de la forêt tropicale (Wilkie et al., 1998).

1 Animaux domestiques sont les animaux qui ont subi de modification par sélection de la part de l'Homme (NOUVEL AGENDA DES PROFESSIONNELS DE LA NATURE, 2010)

2 Animal sauvage ou faune sauvage désignent l’ensemble de toutes les espèces animales à l’exclusion des animaux domestiques (DGEF, 2006)

3 Viande sauvage : nom de la viande tirée de la faune sauvage. Ce terme s’applique à toute la faune, y compris les espèces menacées (BCFT, 2006)

1

INTRODUCTION

A Madagascar, la population, surtout en milieu rural, est fortement dépendante des ressources naturelles (Gastineau et al., 2006). L’animal sauvage est chassé et consommé par la population Malgache inclus les chauves-souris (Jenkins et al., 2008). Les chauves-souris comme Pteropus rufus, Eidolon dupreanum, et Miniopterus gleni sont consommés dans nombreuses régions de Madagascar (Jenkins et al., 2008). La chasse de Lémuriens existe à Daraina dans la partie Nord de l’île (Rakotondravony, 2006), au Sud Ouest dans le Parc national Kirindy Mitea (Goodman et al., 2003), à l’Ouest dans le Parc National (PN) d’Ankarafantsika (Garcia et al., 2003), dans la forêt de Makira au Nord Est (Golden, 2009), et à Fort Dauphin dans la partie Sud-est (Radriamanalina et al., 2000). Les Tenrecs (Tenrecidae) sont fréquemment chassés dans toutes les parties de l’île (Goodman et al., 2003 ; Rakotondravony, 2006 ; Jenkins et al., 2008). Pour les reptiles, les tortues terrestres et les tortues de mer sont les plus demandés par la population (Garcia et al., 2003 ; Goodman et al., 2003, O'Brien, et al.,2003 ; Goodman et al., 2004). De même, les oiseaux constituent des viandes sauvages importants à travers le pays (Garcia et Goodman, 2003, Goodman et al. 2004, Rakotondravony, 2006). Mais selon Fa et al. (2009), Lebreton et al. (2006), la chasse figure parmi les facteurs de vulnérabilité d’extinction des espèces faunistiques ; et cela menace la faune Malgache (Garcia et al., 2003) à l’occurrence la chasse des chauves-souris Microchiroptères pendant la période de famine (Goodman, 2006).

Le premier texte concernant la protection des espèces sauvages et la régulation de la chasse aux espèces sauvages a été promulgué en 1960 via l’Ordonnance n° 60-126 du 3 octobre 1960. Cela constituait déjà une preuve de l’importance des ressources naturelles sauvages au sein de la politique environnementale malgache. Le décret n°2006- 400 du 13 juillet 2006, en vigueur, régit le classement des espèces de faune sauvage et la réglementation de la chasse des animaux (Cf. annexe 1). Pour renforcer cette politique, différentes études et activités pour conserver la richesse naturelle de l’île ont été mises en œuvre par l’Etat malgache et divers organismes environnementaux (Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts, 2005). A l’occurrence, l’association nationale Madagasikara Voakajy est l’un des organismes environnementaux œuvrant dans la région (Cf. annexe 5) qui a lancé le projet « Bushmeat » depuis l’année 2007, et sous le financement du gouvernement Britannique (Darwin Initiative), pour identifier les facteurs expliquant la consommation des animaux sauvages et d’instaurer une consommation durable des animaux gibiers. Et la présente étude est menée au sein de cette association pour renforcer le recueil des données quantitatives sur la consommation de viande de brousse. Elle comporte quatre grandes parties, à savoir : la présentation de la Zone d’étude, la problématique et la méthodologie adoptée, les résultats et discussions, et une partie consacrée pour les recommandations.

2

PARTIE I : ZONE D’ETUDE

Partie I : ZONE D’ETUDE

Partie I : ZONE D’ETUDE

I- LOCALISATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE

I-1 Région Menabe : La région Menabe est située entre 20° 32' et 19° 32' de latitude sud, et à 44°11’de longitude Est. (Rasatatsihoarana, 2007). Elle s’étend sur une superficie de plus de 48 860 km², soit 8,4 % de la superficie totale du pays (http://www.jariala.org/webmap). Menabe est une région côtière qui côtoie le Canal de Mozambique sur 350 km de long. Elle est comprise entre la région Melaky et Bongolava (au Nord), délimitée à l’Est par la région de Vakinakaratra et la région d’Amoron’i Mania , au Sud par la région d’Atsimo Andrefana et à l’Ouest par le canal de Mozambique (Région Menabe, 2006). La région du Menabe est constituée par cinq districts : Morondava, , Belo sur Tsiribihina, Miandrivazo et Manja (cf. annexe 6). Ces districts se subdivisent en 51 communes. Le District de Morondava étant la capitale administrative et économique de la région (MFPTLS, 2007). En termes de superficie, le district de Mahabo est le plus étendu dans la région (cf. annexe 7).

I-2 Districts concernés :

L’étude est centrée dans les districts de Miandrivazo, Mahabo, Morondava et Belo sur tsiribihina (cf. annexe 7). Les routes reliant ces quatre districts sont accessibles toute l’année. Ceux-ci sont très favorables pour la réalisation des activités et travaux dans des saisons différentes : saison de pluie et saison sèche. Ces quatre districts possèdent au total 45 communes (cf. annexe 8). Par contre, d’après MFPTLS (2007), les routes menant vers le district de Manja (RP 111 : Morondava-Manja et RP 102 : Mahabo vers Manja) sont accessibles uniquement en saison sèche.

II- VOIES D’ACCES Concernant les voies d’accès, d’après UPDR (2003), les routes nationales RN 34 (Antsirabe- via Miandrivazo), RN 35 (Morondava-Malaimbandy à destination d'Ambatofinandrahana, et la RNT 8 (Morondava – Belo sur Tsiribihina) sont praticables toute l'année. La circulation des voyageurs et transporteurs est donc permanente sur ces axes. En effet elles assurent la plupart des échanges de marchandises (intérieurs et extérieurs) et constituent des lieux d’investissement pour les gargotiers et restaurateurs. Le transport fluvial, assurant les échanges intérieurs, est utilisé surtout sur trois principales voies navigables à savoir : Minamoto, Mangoky et Tsiribihina dans le district de Belo sur Tsiribihina. Le transport maritime est surtout utilisé pour les échanges de marchandises avec les régions limitrophes. L’existence du port de Morondava ainsi que le point d’accostage d’Andranompasy est d’une importance stratégique pour les échanges extérieurs (importation / exportation) qu’intérieur (MFPTLS, 2007).

3

Partie I : ZONE D’ETUDE

III- MILIEU PHYSIQUE

III-1 Climat : La diagramme ombrothermique ou diagramme de GAUSSEN suivant a été établie à partir des données des pluviométries moyennes mensuelles P (en mm) et des températures moyennes mensuelles T° (en °C) entre les années 2002 et 2007 (cf. annexe 9). D’après Walter et al. (1967), un mois est écologiquement sec quand la pluviosité (P) exprimée en millimètres est inférieure au double de la température (T) exprimée en degrés Celsius; humide quand P≥2T. Ainsi, le climat de la Région est caractérisé par deux saisons écologiques distinctes : - une saison chaude (avec une température moyenne maximale de 28,6°C au mois de Décembre) et humide de 4 mois, allant de décembre au mois de Mars ; - une saison fraîche (21,5°C en juillet) et sèche de 8 mois, qui va d’Avril au Novembre ;

Figure 1 : Diagramme ombrothermique de Morondava Echelle des pluviométries moyennes est double des Températures moyennes (P = 2 × T)

4

Partie I : ZONE D’ETUDE

La pluviométrie annuelle est très faible, irrégulière et assez mal répartie dans l’espace (Région Menabe, 2006). Seuls les mois de décembre et janvier (saison chaude et pluvieuse) sont exclus de la période de chasse et capture des animaux sauvages. De plus le mode de vie de certaines espèces faunistiques est régi par ces saisons écologiques. Par exemple la période d’hibernation dans terrier de Tenrec ecaudatus se situe pendant la saison sèche et leur période de mise bas pendant la saison chaude et pluvieuse : décembre et janvier (Garbutt, 2007). De même, selon Garbutt (2007), la période de reproduction et la période de mise bas de Pteropus rufus se situent respectivement pendant la saison sèche (Avril/mai) et pendant le mois d’Octobre/Novembre.

III-2 Végétation : La couverture forestière du Menabe a été évaluée à 906 159 ha en 2000 et 874 915 ha en 2005 (Jariala, 2010) soit une réduction annuelle de 19, 2%. La flore et la physionomie sont variables selon la nature du sol. On y rencontre divers types d’écosystèmes et de couverture végétale : forêt dense sèche, forêt dégradée, forêt rupicole, mangrove, fourrée dégradée, savane arborée et savane herbeuse (cf. annexe 10) dont leur superficie varie de 48 797 ha à 4 549 957 ha (cf. annexe 11). La région possède aussi des parcs nationaux, des réserves spéciales (cf. annexe 12) qui constituent les habitats naturels des diverses espèces tant faunistiques que floristiques de la région. A l’occurrence, le parc national de Kirindy Mitea, dans le District de Morondava, abrite diverses espèces faunistiques comme Pteropusrufus ou Fanihy, Tenrec ecaudatus ou trandraka, etc… (Rasatatsihoarana, 2007). L’Aire Protégée de Menabe Antimena,au Nord de la ville de Morondava, constitue aussi des habitats naturels des espèces faunistiques telles que : Echinops telfairi ou Sora, Pteropus rufus, ou Fanihy, etc (Région Menabe, 2004). Selon Rasatatsihoarana (2007), les mangroves procurent des ressources importantes (forestières et halieutiques) pour les populations vivant sur les côtes. En ce qui concerne les produits halieutiques, les mangroves sont riches en espèces de crabes et de crevettes. Parmi les Crustacées, il y a les crevettes peneides (Penaeus spp., Metapenaeus spp.), les crevettes d’eau douce, Macrobrachyum spp., (Tsivakiny) et enfin les crabes de mangroves : Scylla serrrata. Les crabes de vasières comme Cardisoma carnifex (kotoko) colonisent le substrat vaseux des mangroves (Andriamiarinosy, 2005).

III-3 Hydrographie :

III-3-1 Lacs : La région de Menabe possède nombreux lacs dont les principaux se trouvent dans le District de Miandrivazo et le District de Belo sur Tsiribihina (Région Menabe, 2006) Ces lacs servent à la fois d’irrigation pour les riziculteurs et d’abreuvoir pour les éleveurs. Ces lacs jouent le rôle de bassins piscicoles produisant de centaines de tonnes de poissons d’eau douce (Baraoa, Tilapia, Carpe), générant une source de revenu supplémentaire pour la population riveraine

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Partie I : ZONE D’ETUDE

(Région Menabe, 2006). Selon Razafindrajao et al. (2007), environ 2% de la population totale de Sarcelle de Bernier Anas bernieri se trouve dans le lac et les marais de Bedo dans le district de Belo sur Tsiribihina ; et le chevaquine (petite crevette rouge d’eau douce), les espèces de Tilapia, Channa striata et les Anguilles, constituent des ressources naturelles exploitables dans cet écosystème. Ils fournissent toute la consommation en poissons des villages riverains. (RAzafindrajao et al., 2007).

III-3-2 Fleuves La région de Menabe présente des fleuves et rivières abondantes (Région Menabe, 2006) : la Manambolo, le Tsiribihina, la Morondava et le fleuve Mangoky qui arrose toute la partie Sud-Est du district de Manja. Les fleuves et rivières constituent des sources d’irrigation, d’apports alluvionnaires et de réapprovisionnement des lacs. Ils facilitent aussi les activités de la population : la production en poisson d’eau douce par la pêche continentale, les échanges ou commercialisation des produits par le transport fluvial.

IV- MILIEU HUMAIN

IV-1 Population et composition ethnique L’ensemble de la région a une densité de 6 habitants au km² en 2003 (UPDR, 2003). L’effectif de la population est plus important en milieu rural qu’en milieu urbain : 75,5% contre 24,4% (UPDR, 2003). La population est formée de plusieurs ethnies : Sakalava et plusieurs immigrés, Betsileo, Antesaka, Antandroy, Mahafaly, Merina, Tanosy etc (UPDR, 2003). Des flux migratoires permanents sont observés, ce qui traduit une tendance à une augmentation des besoins en produits des écosystèmes, d’où la vulnérabilité de ces derniers (Andriamiarinosy, 2005). A part leurs activités principales, chaque ethnie se diffère l’une de l’autre par sa relation avec la forêt. Selon Andriamiarinosy (2005), ce sont les Antandroy qui exercent plus de menaces sur les écosystèmes plus particulièrement les forêts. Les autres ethnies comme les Betsileo peuvent le devenir aussi si la sécheresse persiste dans la Région.

IV-2 Religion Selon UPDR (2003), la région est caractérisée par la pratique de différentes sortes de religions : chrétienne, catholiques, luthériens et protestants (30%), adventistes et musulmans (20%), et animistes (50%). L’école des catéchistes a été fondée à Mahabo en 1945 (UPDR, 2003). Les protestants FJKM sont minoritaires et la région de Morondava ne fait pas encore partie des 35 synodes régionaux de l’église protestante (UPDR, 2003). La mission luthérienne est représentée à l’échelon régional par le Synode régional ou Sinodam-paritany. Il est au nombre de 17 dans toute l’île et la région en présente un (UPDR, 2003). La Mission Adventiste est présente à Miandrivazo et à Mahabo. A Miandrivazo,

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Partie I : ZONE D’ETUDE elle a une école primaire avec 249 élèves et 7 enseignants. 27 églises sont dispersées dans cette région (UPDR, 2003). Malgré la présence du christianisme, les agro-pasteurs du Menabe sont fortement attachés à la religion traditionnelle basée sur le culte des ancêtres. Un exemple, le FITAMPOHA (bain des reliques). C’est une cérémonie religieuse ayant lieu tous les quatre ans. Le Fitampoha regroupe les Sakalava du Menabe pour prier Dieu à travers les demi-dieux. Une hiérarchie doit être respectée : à la base, les hommes, suivis des ancêtres, des demi-dieux et enfin le Dieu créateur. Quand les rois meurent, ils sont considérés comme étant plus proches de Dieu, pouvant ainsi intercéder auprès de lui.

IV-3 Activités économiques

IV-3-1 Agriculture D’après UPDR (2003), la riziculture reste l’activité principale des paysans de la région (72% de la superficie cultivée en cultures vivrières) et la plupart des travaux agricoles sont fortement concentrés pendant 7 mois (octobre en avril). Au cours de cette période, l’agriculture doit profiter de la pluviosité pour assurer l’alimentation en eau de la plante. En effet, l’agriculture est dominée par des cultures pluviales. Le manioc, le maïs, la patate douce constituent, après le riz, la base de l’alimentation de la majeure partie de la population locale. Les Districts de Miandrivazo et de Manja sont les zones de production du manioc. Le manioc y constitue un élément d’appoint, en particulier en période de soudure. Le maïs vient après le riz comme deuxième céréale cultivée dans la région Menabe. Il est cultivé pour l’alimentation humaine et animale ; une bonne partie est commercialisée et exportée vers d’autres régions (les Hautes-Terres). La patate douce représente un appoint alimentaire certain dans la région notamment dans le District de Belo sur Tsiribihina et de Miandrivazo.

IV-3-2 Elevage Elevage bovine

Les zébus constituent la grande majorité des bœufs de la région et deux principales catégories d’élevage existent dans la région : un élevage extensif et contemplatif de zébus et un élevage domestique de bovins (UPDR, 2003). Les peuples Sakalava (MFPTLS, 2007), et Bara (UPDR, 2003) sont la majorité des éleveurs locaux. Une partie de ces animaux sont destinés aux cérémonies mais d’autres entrent dans le commerce pour la consommation, le transport ou l’agriculture comme force de traction surtout dans la zone de riziculture (UPDR, 2003). Elevage de caprin, ovin, porcin et volailles

Cet autre type d’élevage n’a presque aucune importance par rapport à celui des bovins (MFPTLS, 2007). L’élevage de chèvres et de volailles a une stratégie d’accumulation pour les Tandroy en vue d’acheter plus tard des zébus (UPDR, 2003). L’élevage de porc est « fady » pour les Antandroy, il en est de même pour la poule pondeuse dans la zone sud de Morondava.

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Partie I : ZONE D’ETUDE

IV-3-3 Pêche et ressources halieutiques A côté de l’élevage de bovin, la région de Menabe dispose d’une ressource halieutique riche et diversifiée. La pêche traditionnelle, artisanale et industrielle existe dans la région (MFPTLS, 2007). D’après UPDR (2003), la pêche traditionnelle se pratique à deux niveaux : en mer et sur les lacs aux alentours de la Tsiribihina et de Miandrivazo. La pêche traditionnelle joue un rôle économique à double niveau. Elle approvisionne le marché intérieur en produits frais / salés / séchés / fumés et fournit les collecteurs qui rassemble en moyenne entre 30 à 80 kg par semaine (UPDR, 2003). Selon MFTPLS (2007), la pêche artisanale et industrielle permet à la région de Menabe d’accéder à l’exportation. La pêcherie artisanale est représentée à Morondava par la SOPEMO et par la pêcherie de Menabe (UPDR, 2003). Tandis que, en 1999, AQUAMEN/pêche, pêcherie de Menabe, et SOPEMO se spécialisent sur la pratique de la pêche industrielle (MFTPLS, 2007). Les crevettes, les poissons, les crabes sont les principaux produits de la pêche.

IV-4 Services de sécurité Chaque district, sauf Mahabo, est doté d’un poste de police pour assurer la sécurité publique des zones urbaines (UPDR, 2003). Concernant la gendarmerie, la région possède 16 brigades, 3 pelotons et 3 compagnies (cf. tableau 1) Vu l’effectif des services de sécurité et l'étendue de la région, ainsi que l'enclavement de certaines zones, la population est à la merci des malfaiteurs et la région est encore classée dans ce que l'on appelle "zone rouge"(UPDR, 2003).

Tableau 1 : Gendarmerie par District District Compagnie Peloton Brigade Morondava 1 1 3 Belo sur Tsiribihina - - 2 Mahabo - - 4 Manja 1 1 3 Miandrivazo 1 1 4 Total 3 3 16 Source : UPDR, 2003

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PARTIE II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

I- PROBLEMATIQUE Dans la Région Menabe, le nombre de cheptel animal (cf. annexe 2) et la production halieutique sont très remarquables. D’après MFPTLS (2007), la région possède 478 560 bœufs dans l’année 2001 et en 2004 le nombre de bœufs s’est à 390 741 têtes. Bien que la région soit caractérisée par l’élevage bovin, une diversification de cette filière commence à prendre place. Ainsi, l’élevage des porcs se développe dans cette région (cf. annexe 3). La part de la région dans la production nationale est évaluée à 7 % (MFPTLS, 2007). Concernant les produits halieutiques, en 1999, la production totale des produits marins de la pêche traditionnelle est de 1 268 210 kg, celle d’eau douce s’élève à 4 135 329 kg (MFPTLS, 2007). Malgré la production de ces sources de protéines animales, il est constaté que la population se subvient encore de la viande issue des animaux sauvages comme les lémuriens dans du Parc National Kirindy-mitea (Goodman et al., 2003). De même la population de la Région Menabe utilise des filets ou des crochets naturels de plantes tel que Grandidieri uncarina (Pedaliaceae) pour piéger et attraper les Mégachiroptères P. rufus (Jenkins et al., 2008). Selon Waldbau et al. (2000), 20 % de l’alimentation de base de la population provient des ressources forestières, dont la plus grande partie est tirée des formations secondaires et le reste de la forêt naturelle. En période de soudure, cette proportion peut atteindre 70 %, dont la moitié provient des forêts naturelles (Waldbau et al., 2000). Actuellement la chasse des animaux sauvages se perpétue encore dans la Région (cf.annexe 4) et constitue une grande menace de disparition des espèces faunistiques (http://www.pnae.mg/ie/tbe/menabe). D’où la question de recherche, pourquoi, malgré l’importance d’autres sources de protéines animales, la population de Menabe persiste encore à la consommation des animaux sauvages. Le présent travail vise particulièrement à identifier les facteurs qui expliquent la consommation des animaux sauvages dans la région Menabe. Les objectifs spécifiques à atteindre, qui découlent de cet objectif général, sont de :

- Analyser l’écart entre les prix des animaux domestiques et animaux sauvages ;

- Analyser l’offre en quantité et diversité des animaux domestiques et sauvages mis en vente dans différentes centres de consommation et en fonction des périodes relatives à la collecte des animaux sauvages.

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Les hypothèses énoncées sont :

Hypothèse 1 : « le prix de viande des animaux domestiques plus élevé que celui des animaux sauvages, quels que soient les lieux et les périodes de collecte des animaux sauvages, explique la consommation des animaux sauvages ». Fréquemment le commerce illégal hors de la saison de chasse des animaux sauvages se pratique dans la Région. Ainsi les vendeurs ont intérêt à vendre ces animaux à moindre prix pendant cette saison. De même, dans l’année, le monopole des collecteurs sur la vente des animaux domestiques implique l’écart du prix de ces animaux vis-à-vis de celui des animaux sauvages. Cette différence de prix suscite la majorité de la population de Menabe à acheter et à consommer la viande des animaux sauvages.

Hypothèse 2 : « Par rapport aux centres de consommation moyennement et plus peuplés, la quantité et la diversité des animaux domestiques mises en vente sont faibles dans les centres de consommation moins peuplés, tant à la période d’ouverture qu’à la fermeture de la collecte des animaux sauvages» ; Les centres de consommation moyennement et plus peuplé sont des lieux urbains. Donc l’offre et la production locale en animaux domestiques mis en vente sont abondantes. Par contre, les maladies des animaux et l’insécurité rurale affaiblissent la quantité et la diversité des animaux domestiques mis en vente dans les centres de consommation moins peuplés. Ceux-ci poussent les habitants à consommer les animaux sauvages.

Hypothèse 3: « toute l’année, l’offre en animaux sauvages est plus élevée dans les centres de consommation moyennement et plus peuplés ». Par rapport aux centres de consommation moins peuplés, la quantité et la diversité en espèce des animaux sauvages mises en vente sont abondantes dans les centre de consommation dont le nombre de population est plus élevé ou moyennement élevé, quelle que soit la période où la chasse et collecte des animaux sauvages sont ouvertes ou non. De ce fait, les citadins ont la tendance de changer leur habitude alimentaire notamment l’alimentation en viande des animaux domestiques par celle des animaux sauvages. Et cela est favorisé par des nombreux fournisseurs venant de la brousse. Pour la vérification des Hypothèses d’étude, les indicateurs considérés sont : les prix, les quantités, la diversité et la fréquence de vente des animaux. Et des questions ouvertes et observation directe sur terrain sont utilisés pour la collecte de données (cf. tableau 2)

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Tableau 2: Indicateurs de vérification et dispositifs de collecte de données hypothèses Indicateurs de vérification Dispositifs de collecte de données

Hypothèse 1 Prix des animaux ou viandes vendus Questions ouvertes et observation directe

Hypothèse 2 et 3 Quantité et diversité des animaux mise Questions ouvertes et en vente observation directe

Fréquence de vente des animaux

Les résultats attendus correspondant à chaque hypothèse de l’étude sont présentés dans le tableau 3 suivant :

Tableau 3: Résultats attendus pour chaque hypothèse Hypothèses Résultats attendus

Hypothèse 1 écart entre les prix des animaux domestiques et animaux sauvages dans chaque catégorie de centre de consommation, dans chacune de deux périodes d’étude

Hypothèse 2 et 3 différence en quantité et nombre de variété des animaux domestiques mis en vente dans les trois catégories de centre de

consommation et dans les deux périodes d’étude.

différence en nombre de variété des animaux sauvages mis en vente dans les trois catégories de centre de consommation et dans les deux périodes d’étude.

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

II- METHODOLOGIE

II-1 Catégorisation et échantillonnage des sites d’étude Dans quatre districts de la Région (Miandrivazo, Mahabo, Morondava, et Belo sur Tsiribihina), des critères d’échantillonnage ont été établis pour choisir les sites d’étude. Ainsi le choix repose sur les centres de consommation4 répondant aux critères suivants : o Nombre d’habitant qui est un paramètre reflétant le nombre des consommateurs. Ainsi les trois catégories suivantes ont été distinguées : catégorie 1 (centre de consommation plus peuplé dont le nombre d’habitant est supérieur à 6 000), catégorie 2 (centre de consommation moyennement peuplé dont le nombre d’habitant est comprise entre 6 000 et 3 000), catégorie 3 (centre de consommation moins peuplé dont le nombre d’habitant est strictement inférieur à 3 000). o Proximité des routes nationales RNS 34 et 35 depuis Miandrivazo jusqu’à Morondava et proximité de la RNT n°8 depuis Morondava jusqu’ à Belo/tsiribihina. Ces critères ont été établies en raison du temps disponible pour la collecte de données et aussi pour que les Centres de Consommation soient dans les mêmes conditions d’accès, d’autant plus que, la place des consommateurs passagers (camionneurs, voyageurs taxi-brousse) n’est pas négligeable. o Centre de consommation possédant au moins une gargote ou un restaurant ou un marché. L’étude a été centrée principalement sur ces unités de consommation car leur existence est essentielle pour avoir des idées et des informations sur la consommation locale en viande.

4 Centre de consommation = Fokontany ou village

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

II-2 Détermination de l’unité et population statistique

Dans la plupart des Régions de Madagascar, les produits de la chasse sont livrés soit au niveau des ménages, soit au niveau des gargotes et restaurants, soit au niveau des marché locaux, soit expédiés vers une autre région. Comme le temps ne permet pas de faire la collecte de données relatives à la consommation des animaux au niveau des ménages, l’unité statistique a été formée uniquement par les deux types suivants :  Lieu de consommation finale entre autres gargotes et restaurants. Dans cette étude, nous entendons par - gargote lieu où l’on sert de repas dont 80% des prix mentionnés dans leur menu sont inférieurs ou égaux à 3 000Ar ; - restaurant lieu où l’on sert de repas dont 80% des prix sont strictement supérieurs à 3 000 Ar.  Lieu de consommation intermédiaire ou marché : lieu où il y a au moins un vendeur des animaux sauvages et/ou domestiques (abattus ou à l’état vivant). Il est à noter que d’autres personnes ressources, personnes locales qui ne sont pas considérées dans les deux types précédents, sont prises en compte pour avoir des informations complémentaires et le choix y afférent a été fait au hasard. Les animaux observés au niveau des centres de consommation ont été classés en « Domestique » ou « Sauvages ». Au niveau des marchés, des gargotes et restaurants, il y a respectivement 46 vendeurs, 49 gargotiers et restaurateurs enquêtés (cf. annexe 13).

II-3 Préparation de la collecte de données

II-3-1Individus de la population statistique Dans chaque type de population statistique, animaux domestiques et animaux sauvages, tous les animaux mis en vente pendant les descentes sur terrain sont pris comme individu. Les animaux sauvages sont groupés en deux: espèces faunistiques terrestres, dont les animaux nuisibles et gibiers5, et les ressources halieutiques comme.

II-3-2 Choix des périodes d’étude Selon les périodes de chasse des animaux (cf. annexe 16), les périodes relatives à la chasse et à la capture des gibiers, à l’exception de Tenrec ecaudatus, se résument en deux : - période de chasse : du Mai au mois de Septembre; - période de fermeture de la chasse : d’Octobre en Avril. De même, selon les arrêtés N° 49848/09, N°2273/2009, N° 035-REG.Mbe du 26/09/08 et le décret N° 2 000-139 (Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques, 2009) (cf. annexe 16), la

5 Le gibier constitue un ensemble d’animaux sauvages que les hommes chassent destiné à la consommation ou à la viande (http : //animaux.org/gibier.html)

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE campagne de pêche commune pour les crevettes, langoustes, poissons continentales dans les zones côtes Ouest est ouverte du mois d’Avril au mois de Novembre. En effet, pour pouvoir analyser la consommation locale d’animaux sauvages au cours de la période d’ouverture et de fermeture de la chasse des gibiers et de la pêche, l’étude se rapporte sur les deux périodes suivantes : - Mois juillet-Août (année 2009) coïncidant avec la période d’ouverture de la pêche et de la chasse des gibiers ; - Mois de Décembre (année 2009) coïncidant avec la période de fermeture de la pêche et de la chasse des gibiers ;

II-3-3 Elaboration d’une guide d’enquête Pour bien mener la collecte de données sur terrain, deux types de fiche d’enquête ont été élaborées (cf. annexe 19) : une fiche d’enquête pour les gargotes et restaurants, et une fiche d’enquête pour les marchés. Ces fiches contiennent les rubriques suivantes (données à collecter) : Prix Unitaire, unité de quantification, nom de l’animal, origine ou provenance de l’animal mis en vente, quantité mise en vente par semaine, préférence des clients sur les animaux, fréquence de vente dans l’année, type du marchant (producteur/éleveur ou collecteur), raisons pour la vente de l’animal.

II-4 Collecte de données

II-4-1 Méthode pour collecter les données La méthode adoptée pour la collecte de données sur terrain est subdivisée en deux :

Enquête par questionnaire

Comme la présence d’un enquêteur est indispensable tout au long de l’enquête, alors des enquêtes par questionnaire d’administration indirecte ont été envisagées pour recueillir des informations relatives à la consommation des animaux domestiques et sauvages. Les questions à poser présentées dans l’annexe 17 ont été menées à partir de trois outils suivants : questions ouvertes, semi-ouvertes et à choix multiples (cf. tableau 4).

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Tableau 4 : Instruments des enquêtes Données à collecter instrument enquêté

Prix unitaire des animaux Questions ouvertes et Vendeur de source de protéines domestiques et sauvages du observation directe animales sur le marché, gargotier, et mois de mai au mois restaurateur d’octobre et du mois de novembre au mois d’avril

Diversité en espèce des Questions ouvertes et Vendeur de source de protéines animaux mises en vente observation directe animales sur le marché, gargotier, et restaurateur

quantité des animaux mises Questions ouvertes et Vendeur de source de protéines en vente observation directe animales sur le marché, gargotier, et restaurateur

Nombre d’habitant dans Consultation des documents administration communale chaque centre de consommation

Fréquence de vente Questions ouvertes Vendeur de source de protéines animales sur le marché, gargotier, et restaurateur

Préférence de clients Questions ouvertes et gargotier, et restaurateur observation directe

Provenance ou origine Questions ouvertes Vendeur de source de protéines animales sur le marché, gargotier, et restaurateur

Type du marchand Questions à choix multiple Vendeur de source de protéines animales sur le marché,

Cause de la consommation Questions à choix multiple et Autres personnes ressources des viandes, le commerce semi-ouvertes informel des viandes (achat et vente hors du marché), perception de la population sur le prix, quantité et diversité des animaux mises en vente sur le marché selon la saison

Nombre total de gargote dans Observation directe chaque centre de consommation.

Nombre total de vendeur par Observation directe et Vendeur de source de protéines marché par centre de entretien animales sur le marché consommation.

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Observation directe

L’observation directe consiste à se rapprocher du sujet de l’enquête pour pouvoir l’examiner directement. En effet, elle permet d’identifier chaque espèce concernée dans l’étude et de faire l’estimation (pesage à la main) en kilo de l’unité de vente locale. Comme toutes les méthodes de collecte de données, les méthodes d’enquête adoptées ont ses atouts et limites sur les informations obtenues (cf. annexe 18).

II-4-2 Etape de la collecte de données sur terrain L’exécution de ces deux méthodes de collecte de données a été faite en deux étapes : une première descente et une deuxième descente sur terrain. La première descente a été exécutée pendant le mois d’Août et Septembre. C’est pendant cette période, d’une durée de17 jours, que s’effectue : le contact des autorités locales pour leur faire part de notre présence et de notre but, les tests des questionnaires et la collecte de données au près des autorités ou administrations locales concernées. Le dépouillement de données ainsi obtenues a permis de : - faire une rectification du nombre de population dans chaque centre de consommation; - faire la rectification du questionnaire et des fiches d’enquêtes ; - faire l’évaluation des données manquantes et de les recueillir tout au long de la deuxième descente. La deuxième descente a été exécutée pendant le mois de décembre durant 14 jours. Elle correspond à la collecte de données manquantes et aussi au recoupement de celles qui sont déjà obtenues lors de la première descente. Les enquêtes ont été faites, pour pouvoir analyser les informations obtenues, avec les mêmes questions posées lors de la première descente, et auprès des gargotiers et restaurateurs ainsi que des marchés vus pendant la première phase de la collecte de données. Cette deuxième phase a permis de déterminer la taille de l’échantillon par population statistique (cf. annexe 20).

II-5 Traitement de données

II-5-1Prétraitement de données Après avoir saisi les données collectées dans des fichiers électroniques, l’uniformisation de l’unité de quantification en kg selon la correspondance d’une unité des unités de vente locale en Kg (cf. annexe 22) et de prix locales en Ar/kg (cf. annexe 23) s’avère nécessaire pour faciliter les traitements statistiques. De même, les formules ci-dessous ont été établies pour la quantification en Kg/semaine de la quantité totale de l’animal i (Qi) mise en vente par semaine, au niveau d’un marché, des gargotes et des restaurants de chaque catégorie de centre de consommation.

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Qi (Kg/semaine) =

Où : - R = valeur d’une unité locale en Kg

- au niveau des marchés : y = vendeur de l’animal i

k = nombre total de vendeur (enquêté) de l’animal i

N = nombre total de vendeur (observé) de l’animal i

- au niveau des gargotes : y = gargote vendant l’animal i et k = n - au niveau des restaurants : y = restaurant vendant l’animal i et k = n Pour l’évaluation de la Quantité moyenne des animaux consommée (Qc) par habitant par semaine dans chaque catégorie de centre de consommation, la formule suivante a été adoptée :

De même, comme 100g de viande apporte 20 g de protéine (Apfelbaum et al., 2000), l’estimation de la quantité de protéines (Qp) apportées par des animaux mis en vente a été faite à partir de la formule :

Avec Qc est la quantité moyenne des animaux consommée par habitant par semaine dans chaque catégorie de centre de consommation ou la moyenne de la quantité des animaux consommée par habitant par semaine dans deux ou trois catégories de centre de consommation.

II-5-2 Analyse de données :

Analyse statistique de la Quantité et des prix des animaux mis en vente

Le but est de déterminer si les variables prix et quantité des animaux mis en vente sont différents selon les facteurs considérés. Pour ce faire, les variables ont été groupées en deux : les variables à expliquer (variables quantitatives) pour chaque population: prix, quantité mise en vente et les variables explicatives ou facteurs (variables qualitatives) : catégorie de centre de consommation (catégorie 1, catégorie 2, catégorie 3), période d’étude (ouverture et fermeture de la chasse et de la pêche). Puis les variables ont été codées pour faciliter le traitement à travers des logiciels utilisés (cf. annexe 24). Pour vérifier statistiquement s’il existe un écart de prix entre les animaux domestiques et les animaux sauvages selon chaque variable qualitative (catégorie de centre de centre de consommation et

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE périodes d’étude), une analyse inductive des prix par le test non paramétrique de Mann-Whitney a été effectuée. C’est un test utilisé pour comparer deux échantillons indépendants dont la distribution d’une variable quantitative à comparer ne suit pas une loi normale. Le principe de ce test est basé sur la recherche de la valeur du paramètre p (p-value), à travers un logiciel statistique (SPSS 12.0.1 dans notre cas). La valeur de p observé est à comparer avec un seuil de signification α (α = 0, 05 dans notre cas) pour pouvoir accepter ou rejeter l’hypothèse nulle statistique Ho (cf. annexe 25, résultats attendus). Puis cette analyse est combinée avec une analyse descriptive qui illustre graphiquement les différences de prix moyens de deux populations pour mieux interpréter les résultats. La vérification statistique des différences entre les quantités totales des animaux domestiques ou des animaux sauvages mis en vente dans les deux variables qualitatives (période d’étude et catégories de centre de consommation) a été faite à partir du test de Khi-deux qui est un test adéquat pour savoir la relation entre deux variables qualitatives selon une variable quantitative à distribution normale ou non. Cette méthode est basée sur la comparaison de la valeur de X² calculé (X²) et par sa valeur observée dans une table de Khi-deux (X²table). La valeur de X² dépend de deux paramètres : valeurs observées et valeurs exceptées. Les valeurs observées sont les valeurs de la variable quantitative. Les valeurs exceptées sont les nouvelles valeurs de chaque cellule du tableau.

Avec : - Val obs est la valeur observée ; - Val exp est la valeur exceptée dont la valeur exceptée d’une cellule du tableau est calculée à partir de la formule suivante :

Avec : L = total des valeurs observées dans la ligne contenant la cellule C = total des valeurs observées dans la colonne contenant la cellule S = somme des valeurs totales de chaque ligne ou colonne La valeur de X² table est obtenue en calculant le paramètre ddl ou degré de liberté (cf. annexe 25) et en lisant dans le table la valeur correspondante selon le seuil de signification α considérée (α = 0,05 dans notre cas).

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Analyse de la diversité ou nombre de variété des animaux mis en vente

Comme le nombre de variété des animaux mis en vente est inférieur à 30, l’analyse statistique c’est-à-dire l’analyse inductive de cette variable ne permet pas d’arriver à des résultats fiables. Donc, il est préférable de faire le comptage direct du nombre de variété des animaux mis en vente, dans chaque catégorie de Centre de Consommation et dans chaque période d’étude. Les méthodes de traitement des données ainsi obtenues sont présentées dans l’annexe 25.

III- LIMITES DE L’ETUDE Cette étude est une analyse des facteurs qui expliquent la consommation des animaux sauvages dans la région Menabe. Face au temps disponible pour la collecte de données, la consommation au niveau des ménages n’est pas prise en compte. De même, la consommation locale, exposée dans cette étude, se limite sur la consommation des animaux domestiques et sauvages observés tout au long de nos descentes sur terrain. Aussi limité par le temps, certaines informations relatives à la quantité et à la diversité des animaux offertes par les producteurs (éleveur, chasseur), celles relatives aux produits halieutiques à l’état secs (comme les poissons séchées, crevettes séchées,…) et aux produits laitiers issus des bœufs mis en vente sur les marchés ne sont pas recueillies dans cet ouvrage. Biens que divers facteurs comme le facteur socioculturel (coutume, le « fady » pour certaines ethnies, etc.) et le facteur socio-économique (relation entre les revenus agricoles et la collecte des animaux sauvages) peuvent être liés à la consommation des animaux sauvages, la présente étude se limite sur l’analyse de la relation de la consommation des animaux sauvages avec les facteurs : prix, quantité et diversité des animaux mis en vente.

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Partie II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE

Synthèse de la démarche méthodologique :

CATEGORISATION ET Catégorisation selon le nombre d’habitant (3 catégories), et ECHANTILLONNAGE DES SITES élaborations de 2 critères d’échantillonnage : proximité de la RNS

D’ETUDE 34 et 35 et RNT8, présence de gargote ou restaurant ou marché

DETERMINATION DES UNITES - Typologie unités statistiques : gargote (80% prix d’un plat ET DES POPULATIONS moins de Ar 3 000, restaurant (80% prix d’un plat>Ar 3000), STATISTIQUES marché. - Classification de la population statistique : animaux domestiques, animaux sauvages.

PREPARATION DE LA Tous les animaux domestiques et sauvages mis en vente dans COLLECTE DES DONNEES : chaque FKT.

- Détermination des individus statistiques Période coïncidant avec la période d’ouverture de la chasse et de la la pêche (Août-Septembre) et Période coïncidant avec la période - Choix de période d’étude d’ouverture de la chasse et de la pêche.

- Elaboration des guides d’enquêtes et des questionnaires Elaboration des fiches d’enquête munies des questions à poser.

COLLECTE DES DONNEES Outils : enquêtes par questionnaire et observation directe ;

Etape : 2 descentes : 1ère descente (Août-Septembre) et 2ème descente (Décembre).

TRAITEMENT DE DONNEES - Prétraitement des données collectées: uniformisation de l’Unité de quantification et du prix des animaux ;

- Etablissement des formules pour le calcul de : quantité totale mise en vente/semaine, quantité consommée/habitant/semaine, quantité de protéine/habitant/jour ;

- Analyse des données collectées : tests statistiques des prix et quantités (logiciel utilisé : SPSS 12.0.1), comptage directe du nombre de variété d’animaux mis en vente.

Compilation des données recueillies auprès des bibliothèques et TRAVAUX DE REDACTION sites web.

Figure 2: graphe de synthèse de la démarche méthodologique

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PARTIE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

I- CATEGORISATION ET ECHANTIONNAGE DES SITES D’ETUDE A partir des critères de catégorisation et d’échantillonnage, les sites d’étude sont formés par 14 Fokontany ou centres de consommation dont quatre FKT appartiennent à la catégorie 1, quatre FKT appartiennent à la catégorie 2 et six FKT appartiennent à la troisième catégorie. Ces FKT ou centres de consommation sont à la proximité des routes nationales numéro 34 et 35, et de la route nationale temporaire numéro 8 (cf. tableau 5 et cf. carte 1).

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Tableau 5 : Liste des Centres de Consommation constituant les sites d’étude

Catégorie Centre de consommation Nombre District** Route Nombre Nombre gargote Nombre total d’habitant* nationale accessible marché*** (G) et gargote (G) et restaurant (R) restaurant (R) *** enquêté***

1 Belo-sur-Tsiribihana ville 10 866 Belo sur Tsiribihina RNT 8 1 5 G et 3 R 5 G et 6 R

( FKT Avaratsena Atsimotsena, Andrefatsena, Atsinanatsena) ;

Miandrivazo ville ; 12 420 Miandrivazo RN 34 1 3 G et 2 R 14 G et 6 R

Mahabo ville ; 6 500 Mahabo RN 35 1 4 G et 1R 8 G et 1 R

Ankilizato ville ( FKT Antsimondrano) 9 160 Mahabo RN 35 1 4 G et 0 R 5 G et 0 R

2 Morondava centre ; 3 261 Morondava RN 35 1 5 G et 3 R 8 G et 14 R

Ambatolahy ville 4 942 Miandrivazo RN 34 0 5 G et 0 R 5 G et 0 R

Tanambao marofototra 3 315 Morondava RN 35 1 3 G et 0 R 3 G et 0 R

FKT 4 237 Morondava RN 35 1 0 G et 0 R 0 G et 0 R

3 FKT Malaimbady, 1 600 Mahabo RN 34 1 4 G et 1 R 4 G et 1 R

Ankotrofotsy ville; 1 550 Miandrivazo RN 34 0 1 G et 0 R 1 G et 0 R

FKT Manamby 994 Mahabo RN 35 0 1 G et 0 R 2 G et 0 R

FKT 2 232 Morondava RN 35 1 1 G et 0 R 1 G et 0 R

FKT Sud 1 696 Morondava RNT 8 0 2 G et 0 R 2 G et 0 R

FKT Beroboka Nord 1050 Belo sur Tsiribihina RNT 8 0 1 G et 0 R 1 G et 0 R

Sources : *Chef District Morondava, 2009 ; *Mairie d’Ankilizato, 2008 ; *les Chefs Fokontany ; *, **UPDR, 2003 ; ***enquête, 2010.

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Carte 1 : Carte de localisation des 14 sites d’étude

Source : MaVoa, 2010 (BD 500, FTM)

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

II- PRIX DES ANIMAUX MIS EN VENTE Le test de normalité des prix a montré que la distribution de la variable prix est non normale (Kolmogorov-Smirnov : Z= 2,891 et p ≤ 0,05). Les tests de Mann Whitney ont montrés que les prix des animaux domestiques et des animaux sauvages se différent significativement quelle que soit la période d’étude (Mann-Whitney : période d’ouverture de la chasse et de la pêche : U = 9 934,5 et p ≤ 0,05 ; période de fermeture de la chasse et de la pêche : U = 3 924,5 et p ≤ 0,05). Au cours du mois d’Août et Septembre, le prix moyen des animaux domestiques est d’Ar 3 560 ± 65/kg contre Ar 2 976 ± 119/kg de celui des animaux sauvages. De même, le prix moyen des animaux domestiques est d’Ar 4 119 ± 69/ kg contre Ar 3 329 ± 232/kg du prix des animaux sauvages dans la période de fermeture de la chasse. Donc, quelle que soit la période, fermeture ou ouverture de la collecte des animaux sauvages, le prix d’animaux domestiques est couteux par rapport à celui des animaux sauvages.

Figure 3: prix moyen des animaux domestiques et des animaux sauvages (dans 39 gargotes, 7 restaurants et 9 marchés) selon la période d’ouverture (mois d’Août- Septembre) et de fermeture (mois de décembre) de la chasse et de pêche.

Les tests de différence ont montrés aussi que les prix des animaux domestiques et des animaux sauvages sont significativement différents dans chaque catégorie de centre de consommation (Mann-Whitney : centre de consommation catégorie 1 : U = 5 090,5 et p ≤ 0,05 ; centre de Consommation catégorie 2 : U = 3 836, et p ≤ 0,05 ; centre de consommation catégorie 3 : U = 615,5 et p ≤ 0,05). Le prix des animaux domestiques est toujours couteux quelle que soit la catégorie de centre de consommation : Ar 3 696 ± 69/kg contre Ar 2 957 ± 150/kg dans la première catégorie, Ar 4 042 ± 92/kg contre Ar 3 454 ± 204/kg dans la deuxième catégorie et Ar 3 799 ± 99/kg contre Ar 2 574 ±180/kg dans la troisième catégorie.

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Figure 4: prix moyen des animaux domestiques et des animaux sauvages (dans 39 gargotes, 7

restaurants et 9 marchés) selon les catégories de Centre de Consommation(CC).

L’écart entre les prix des animaux domestiques et ceux des animaux sauvages peut être expliqué par divers facteurs. L’existence de collecteur, appelé localement « Mpakatombony » détermine le prix local des animaux domestiques. Dans les trois catégories de centre de consommation, les collecteurs peuvent être groupés en deux : collecteurs type 1 et collecteurs type2. Les collecteurs de type1 sont ceux qui achètent les animaux auprès des éleveurs (éleveurs locaux et /ou hors de la région) ou producteurs et les vendre au niveau d’un marché. Les collecteurs type2 sont des intermédiaires qui achètent les produits auprès des éleveurs (locaux ou hors de la région) et/ou des collecteurs type1 et les livrent auprès des gargotes et restaurants. Dans trente vendeurs des animaux domestiques enquêtés, 90% sont de collecteur type1 et 10% des éleveurs locaux (cf. figure 5). Ces types de vendeur vendent les mêmes espèces d’animaux domestiques mais il existe un écart entre les prix : les collecteurs type 1 ont vendu leurs produits entre Ar 3 000 à Ar 5 000 le kilo contre Ar 2 000 à Ar 4 000 le kilo vendus par les éleveurs locaux. De même, parmi les différentes origines (livraison ou achat au niveau de marché) des animaux domestiques (cf. annexe 15) (sauf les viandes bovines et porcines) mis en vente au niveau des gargotes et restaurants, 80% sont livrés par les collecteurs type2 (Cf. figure 5). Ainsi ces derniers forment les principaux livreurs des animaux domestiques et déterminent les prix des animaux livrés au près des lieux de consommation finaux (gargotes et restaurants) : Ar 3 000 à Ar 6 000 le kilo contre Ar 2 000 à Ar 5 000 du prix d’un kilo acheté au marché.

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Eleveurs locaux Collecteurs type2 80% Gargotes (10%) Et Collecteurs type1 20% Restaurants (90%)

Vendeurs au niveau de marché

Figure 5 : schéma montrant l’importance des collecteurs sur la vente des animaux domestiques

De ce fait, la consommation de viande des animaux domestiques n’est pas accessible à toute la population de la Région et cette dernière est consommée uniquement lors des cérémonies et dans des centres urbains (MFPTLS, 2007). Par ailleurs 45% des gibiers mis en vente (cf. annexe 14) dans les 49 gargotes et restaurants observés sont achetés et vendus hors de la saison où la chasse de ces animaux est ouverte. Les chasseurs font donc la vente très discrètement avec un prix plus bas, de Ar 1 000 à Ar 4 000 le kilo. Donc l’Hypothèse 1 de l’étude est vraie c’est-à-dire que, à part leur goût par rapport aux viandes des animaux domestiques, la population a tendance de consommer les viandes des animaux sauvages, vendu à un prix moins couteux (par rapport au prix des animaux sauvages) et gratuite pour les zones péri-forestières, pour compenser leur besoin en protéine animale.

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

III- QUANTITES ET LA DIVERSITE DES ANIMAUX DOMESTIQUES Le test de Khi-deux permettant de savoir s’il existe une relation entres les quantités totales des animaux domestiques et les deux variables qualitatives (période d’étude et catégories de centre de consommation), se fait à partir du calcul de la valeur de X² (cf. annexe 25) et la valeur de X² dans la table de Khi-deux. Les quantités totales des animaux domestiques par semaine varient de 5 594 kg à 18 463 kg au cours de la période de fermeture de la chasse et de la pêche (mois de Décembre). Celles pendant l’ouverture de la chasse et de la pêche (Août- Septembre) varient de 1 934 kg à 13 880 kg.

Figure 6 : quantité totale par semaine des animaux domestiques dans chaque catégorie de centre de consommation (CC) selon la période d’ouverture (Août- Septembre) et de fermeture (décembre) de la chasse et de la pêche Les calculs des valeurs exceptées des quantités totales par semaine des animaux domestiques mis en vente sont résumés dans le tableau suivant :

Tableau 6: Valeurs exceptées des quantités totales par semaine des animaux domestiques Catégorie de Centre de Ouverture de la chasse et de Fermeture de la chasse total Consommation la pêche (Août- Septembre) et de la pêche (Décembre) Catégorie 1 10 931 21 412 32 343 Catégorie 2 8 058 15 784 23 842 Catégorie 3 2 546 4 988 7 534 total 21 536 42 183 63 719

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

En appliquant la formule de X² (cf. annexe 25), la valeur de X² est de 2 448 (cf. tableau 7). Ce qui est strictement supérieur à la valeur de X² dans la table (X²table = 5,991 avec ddl ou degré de liberté = 2 et seuil de signification α = 0,05). En effet l’hypothèse nulle Ho est rejetée c’est-à-dire que les quantités totales des animaux domestiques mis en vente sont significativement différentes dans les deux périodes d’étude et dans les trois catégories de centre de consommation. C’est-à-dire que, quelles que soient les périodes, les quantités des animaux domestiques dans le centre de consommation moins peuplés sont toujours faibles par rapport à ceux de deux première catégories de centre de consommation.

Tableau 7 : Valeur de Khi-deux (X²) Catégorie de Centre de Période d’ouverture de la Période de Fermeture de total consommation chasse (Août-Septembre) la chasse (Décembre)

Catégorie 1 795 406 1 201 Catégorie 2 681 348 1 029 Catégorie 3 144 74 218 total 1 620 827 X² = 2 448

A partir des quantités totales mises en vente par semaine dans les deux périodes d’étude, la quantité moyenne des animaux domestiques consommés par semaine et par habitant dans les centres de consommation moins peuplés est toujours faible par rapport à celle des milieux moyennement et plus peuplés. Au niveau de la catégorie 2, contrairement aux deux autres catégories, la quantité des animaux domestiques mise en vente est largement supérieure au nombre d’habitant. D’où la valeur 76 g/habitant/ semaine très remarquable au niveau de cette catégorie (cf. tableau 8).

Tableau 8 : Quantité moyenne des animaux domestiques consommés par habitant et par semaine Catégorie de Centre de consommation Quantité moyenne des Animaux domestiques consommés

(g / habitant / semaine) Catégorie 1(nombre d’habitant >6000) 42 ± 6 Catégorie 2(3000

Concernant le nombre de variété des animaux domestiques mis en vente dans les trois catégories de centre de consommation, la région Menabe possède huit espèces d’animaux domestiques mis en vente au niveau des Gargotes, restaurants et marchés et c’est au niveau des centres de consommation à nombre d’habitant inférieur à 3000 en présente une faible diversité ( 5 variétés d’animaux domestiques

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

dans les deux périodes d’étude) par rapport à celle de deux premières catégories de centre de consommation (cf. tableau 9).

Tableau 9: Diversité des animaux domestiques mis en vente dans les trois catégories de Centre de Consommation (CC) au cours de deux périodes d’étude

espèces Août- Septembre Décembre

Catégorie1* Catégorie 2** Catégorie 3*** Catégorie1* Catégorie 2** Catégorie 3***

Gallus gallus domesticus x x x x x x

Capra aegagrus x - - x x x

Anser cygoides x - - - - -

Anas oustaleti x x x x x x

Sus scrofa domesticus x x x x x x

Bos indicus x x x x x x

Anas platyrhynchos x x - x x -

Meleagris crellata. x x x x - -

Nombre total de variété 8 6 5 7 6 5

*Nombre d’habitant > 6000 ; **Nombre d’habitant entre 6000 et 3000 ; ***Nombre d’habitant < 3000 (x = présence, - = absence)

Il découle de ces résultats que quelle que soit la période, période de fermeture (Mois de Décembre) et ouverture (Mois d’ Août-Septembre) de la chasse et de la pêche, la quantité et la diversité des animaux domestiques mis en vente dans les centres de consommation catégorie 3 sont faibles par rapport à ceux des deux autres catégories.

Les différences sur la quantité et la diversité des animaux domestiques mis en vente dans chaque catégorie de centre de consommation sont dues à diverses raisons, en l’occurrence, à l’existence de marchés, des restaurants et gargotes, de la production locale en viande.

L’effectif élevé des gargotes, restaurants et marché locaux favorise l’abondance des animaux domestiques mis en vente dans les centres de consommation moyennement et plus peuplés. A part du nombre de consommateur élevé dans ces deux catégorie de centre de consommation, la majorité des Fokontany qui les constituent possèdent de marché hebdomadaire ou journalière : quatre marchés dans les quatre Fokontany du centre de consommation catégorie1, et trois marchés dans les quatre Fokontany du centre de consommation catégorie 2 (cf. annexe 21). De même l’effectif de gargote et

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS restaurant est aussi élevé dans ces deux catégories de centre de consommation: 29 sur 39 gargotes observés et 7 sur 9 restaurants observés (cf. annexe 21). En effet ces centres de consommation constituent les principaux lieux de livraison et de consommation des animaux domestiques (volailles, bœuf, porc), et attirent les collecteurs et producteurs venant des autres régions: 40% des animaux domestiques consommés au niveau des gargotes, restaurants et marchés proviennent des autres centres de consommation comme le FKT Analaiva , FKT Beroboka Nord et Sud. D’autre part, la quantité et la diversité élevée des animaux domestiques mis en vente résultent de la production locale (cf. tableau 10) : 398 de zébus et 345 de porcs abattus au cours de l’année 2009.

Tableau 10 : Nombre de zébus et porcs abattus dans les Centres de Consommation moyennement et plus peuplés, année 2009

Fokontany zébus porcs

Ambatolahy 30 16

Bemanonga 8 3

Mahabo 55 25

Miandrivazo 105 89

Morondava 140 162

Belo sur tsiribihina 60 50

Sources : Service d’élevage de Belo sur Tsiribihina, Cabinet vétérinaire Hery (Miandrivazo), SVR Morondava, les Chefs FKT : Amabatolahy, Mahabo be et Mahabo kely, 2009

La faiblesse en quantité et en diversité des animaux domestiques mis en vente dans les centres de consommation catégorie 3 est due à la fréquence des maladies des animaux domestiques dans la région et à l’insécurité rurale. Concernant les maladies des animaux domestiques, la peste porcine africaine, maladie tchétchène, ramoletaka diminuent le nombre de cheptel porcin de la Région (MFPTLS, 2007). De même, les poules sont victimes de choléra aviaire et de la variole aviaire (UPDR, 2003). Cette troisième catégorie de centre de consommation, est le plus victime de ces maladies car la plupart des Fokontany ( Manamby, Beroboka Nord, Beroboka Sud, ) composant cette catégorie ne présente pas de services vétérinaires privés ou publics. L’insécurité rurale, les vols de bœufs par le « dahalo » entraine la baisse du nombre de cheptel bovin (MFPTLS, 2007). Souvent ce cas se présente dans les Fokontany appartenant aux centres de consommation moins peuplés du fait que la majorité de brigade de gendarmerie se concentre dans les centres urbains et dont leur effectif total dans la région est faible : 15 brigades de gendarmerie dans les quatre districts (http : // www.menabe.gov.mg). Face à l’insuffisance des animaux domestiques, les habitants se subviennent des animaux sauvages pour compenser leur besoin en protéine animale. Selon Muzalami 30

Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

(2009), pour les communautés rurales, la faune a toujours été la seule source de protéine naturelle. De ces faits, l’hypothèse 2 de l’étude est vraie c’est-à-dire que la faible quantité des animaux domestiques mis en vente dans les centres de consommation moins peuplés pousse les habitants à consommer les animaux sauvages. Cette consommation des animaux sauvages est aussi favorisée par l’importance de l’autoconsommation en milieu rural (Stephane, 2003). Les Fokontany du centre de consommation catégorie 3 sont parmi les milieux6 ruraux de la Région Menabe. Les enquêtes menées auprès des gargotiers et des vendeurs des animaux ont montrés que seulement 25% des animaux mis en vente proviennent de l’extérieur. Dans les deux périodes d’étude, quatre espèces gibiers (P.rufus, T.ecaudatus, N.meleagris, et D. viduata) sont produites localement ou proviennent des Fokontany environnants. Comme le cas du Fokontany Beroboka Nord et du Fokontany Beroboka Sud, qui se situent aux environs du lac Bedo, et à proximité de l’extension de l’Aire protégée Menabe Antimena, ces quatre espèces gibiers sont vendues par des chasseurs locaux ou ceux des autres Fokontany plus proche comme le Fokontany Ankilimanintsy, Fokontany Ambohibary, Fokontany Mandroatra.

IV- QUANTITES ET LA DIVERSITE DES ANIMAUX SAUVAGES De même, le test de Khi-deux permet de savoir s’il existe une relation des quantités totales des animaux sauvages mis en vente avec les deux variables qualitatives (période relative à la chasse et à la pêche et catégories de centre de consommation). Les étapes de calcul pour aboutir à la valeur de X² se fait à partir de la formule présentée dans annexe 25. Les quantités totales des animaux sauvages observées par semaine varient de 1 538 kg à 4 003 kg au cours de la période de fermeture de la chasse et de la pêche. Celles pendant l’ouverture de la chasse et de la pêche varient de 593 kg à 6 219 kg.

6 Le milieu rural est défini comme étant constitué de l’ensemble du territoire hors des agglomérations urbaines (GOUVERNEMENT DU QUEBEC, 2006).

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Figure 7 : quantité totale par semaine des animaux sauvages dans chaque catégorie de Centre de consommation (CC) selon la période relative à l’ouverture (mois d’Août-Septembre) et à la fermeture (mois de Décembre) de la chasse et de la pêche. Entre les deux subdivisions des animaux sauvages, ce sont les ressources halieutiques qui ont une grande part sur la quantité mise en vente par semaine (cf. tableau 11)

Tableau 11 : Quantité (Kg/semaine) des animaux sauvages selon les deux subdivisions : espèce faunistique terrestre (FT), Ressources Halieutiques (RH) dans chaque centre de consommation (CC) selon la période relative à la chasse et à la pêche

CC plus peuplés CC moyennement peuplés CC moins peuplés FT RH FT RH FT RH Août-Septembre 428 5791 472 4697 366 227 Décembre 332 3671 100 1560 113 1425

Le tableau ci-dessous résume les étapes de calcul des valeurs exceptées des quantités totales par semaine des animaux sauvages mis en vente:

Tableau 12 : Valeurs exceptées des quantités totales par semaine des animaux sauvages Catégorie de Centre Période d’ouverture de la Période de fermeture de la total Consommation chasse et de la pêche chasse et de la pêche (Août-Septembre) (Décembre) Catégorie 1 6385 3838 10222 Catégorie 2 4265 2564 6829 Catégorie 3 66 800 866 total 10716 7202 17917

La valeur de X² est égale à 5419 (cf. tableau 13). Et la table de Khi-deux avec un degré de liberté égale à 2 et un seuil de signification α = 0,05 affiche une valeur de 5,991. Donc X² est supérieure à X² table, c’est-à-dire que l’hypothèse nulle statistique est rejetée. Ce qui mène à conclure que statistiquement les quantités des animaux sauvages mis en vente sont significativement différentes dans les deux périodes (Août-Septembre et Décembre) d’étude et dans les trois catégories de centre de consommation. Dans les deux périodes d’étude, ce sont les centres de consommation moyennement et plus peuplés qui ont la quantité totale des animaux sauvages mises en vente plus abondantes par rapport à celle du centre de consommation catégorie 3 moins peuplé.

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Tableau 13 : Valeur de Khi-deux (X²) Catégorie de Centre Période d’ouverture de la Période de fermeture de Total de Consommation chasse et de la pêche la chasse et de la pêche (Août-Septembre) (Décembre) Catégorie 1 4 7 11 Catégorie 2 191 318 510 Catégorie 3 4 217 681 4 898 total 4 412 1 007 X² = 5 419

A partir des quantités totales mises en vente par semaine dans les deux périodes d’étude, la quantité moyenne des animaux sauvages consommée par habitant par semaine (cf. tableau 14), dans les centres de consommation catégorie 1 et 2 dont le nombre d’habitant est supérieur à 3 000 est toujours abondante (262 g /habitant à 433 g/habitant contre 233 g / habitant dans les centres de consommation moins peuplés).

Tableau 14 : Quantité moyenne des animaux sauvages consommée par habitant par semaine Catégorie de Centre de Consommation Quantité moyenne des Animaux Sauvages consommée

(g / habitant/semaine)

Catégorie 1(nombre d’habitant > 6000) 131 ± 28

Catégorie 2 (3000

Catégorie 3 (3000 > nombre d’habitant) 117 ± 52

En terme de quantité protéinique, la quantité convenable pour la nutrition humaine est évaluée de 7,5 à 60 g/jour/individu et 100 g de viande apporte 20 g de protéine (Apfelbaum et al., 2000). En se référant à ces valeurs et à la moyenne des quantités des animaux sauvages consommés dans les deux premières catégories de centre de consommation (cf. tableau 14), l’apport de la viande des animaux sauvages, dans les centres de consommation catégorie 1 et 2, est suffisant : 18,2 g/habitant/jour.

Tableau 15 : Quantité de protéine apportée par les Animaux Sauvages (AS) dans les Centres de Consommation (CC) moyennement et plus peuplés

Quantité moyenne de viande des AS mise en vente Quantité de protéine apportée (g/habitant/jour) (g/habitant/jour)

91 18,2

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

En ce qui concerne la diversité des animaux sauvages mis en vente par semaine dans la Région, entre les deux subdivisions (espèce faunistique terrestre et Ressources Halieutique), les ressources halieutiques consommées sont plus diversifiées (7 variétés) que celles des espèces faunistiques terrestres (5 variétés) quelle que soit la période relative à la chasse et à la pêche. Mais dans l’ ensemble, la diversité des animaux sauvages mis en vente dans les centres de consommation catégorie 1et catégorie 2 est plus diversifiée que celle de la catégorie 3 moins peuplés dans les deux périodes d’étude.

Tableau 16 : Diversité des animaux sauvages (EF : espèce faunistique terrestre, (RH : Ressources Halieutiques) dans chaque centre de consommation (CC) selon la période relative à la chasse et à la pêche

espèces Période d’ouverture de la chasse et de Période de fermeture de la chasse et de la pêche (Août- Septembre) la pêche (Décembre)

Catégorie1* Catégorie 2** Catégorie 3*** Catégorie1* Catégorie 2** Catégorie 3***

Pteropus rufus x x x - - -

Numida meleagris x x x - - x

Tenrec ecaudatus x x x x x x

Dendrocygna viduata x x x x x -

Potamochaerus larvatus x x - x x x

Anguille x x x x x x crabe x x - x x x crevette, x x x x x - poisson x x x x x x langouste x x x - x - calmar - x - - x -

Camaron - x - - - -

Nombre total de variété 10 12 8 7 9 6

*Nombre d’habitant > 6000 ; **Nombre d’habitant entre 6000 et 3000 ; ***Nombre d’habitant < 3000 (x = présence, - = absence)

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Divers facteurs peuvent expliquer l’abondance de la quantité et de la diversité des animaux sauvages mis en vente dans les centres de consommation moyennement et plus peuplés. D’une part, les écosystèmes aquatiques environnant constituent un facteur d’abondance de la quantité et diversité des ressources halieutiques. Comme à Belo sur Tsiribihina ville et Miandrivazo ville, les lacs et les fleuves environnants favorisent la pêche continentale et fournissent des produits halieutiques aux habitants (MFPTLS, 2007). La commercialisation locale de Belo sur Tsiribihina en eau douce et en produits marins dans le premier, deuxième et troisième trimestre de l’année 2009 (cf. tableau 17), estime que la quantité de poisson (eau douce et eau marine) mis en vente par semaine varie de 582,5 kg à 3 252 kg environ, celle de crabe vivant est de 880 kg à 1 816 kg environ. Tableau 17 : Consommation locale de Belo sur Tsiribihina en produit d’eau douce et d’eau marine Trimestre Produit d’eau douce (kg) Produit marin (kg)

1ère trimestre Poisson frais : 21 250 Poisson frais : 3 214

Crabe vivant : 2 1790

2ème trimestre Poisson frais : 39 020 Poisson frais : 21 440

Anguille : 10 Crabe vivant : 17 000

3ème trimestre Poisson frais : 24 050 Poisson frais : 6 990

Anguille : 54 Crabe vivant : 10 600

Crevette fraîche : 2 100

Source : Service des Ressources Halieutiques de Belo sur tsiribihina, 2009.

De même, dans les FKT de Miandrivazo ville, la consommation locale en produit d’eau douce est de : 77 120 kg soit 1 607 kg par semaine de poisons frais et 89 kg d’anguille soit 7,5 kg par semaine.

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Tableau 18 : Consommation locale de Miandrivazo en produit d’eau douce, année 2008 Désignation des produits Quantité (kg)

Poissons frais :

- Barahoa, tilapia 67 120

- Vangolopaka 4 410

- Trondro gasy (mahay miteraka) 5 000

- Gogo 200

- Mampiroro 300

- Toho 60

- Fiafotsy 30

Anguilles : 89

Source : Brigade de pêche et des ressources halieutiques de Miandrivazo, 2009.

D’autre part, les centres de consommation catégorie 1et catégorie 2 sont des milieux urbains7 de la Région Menabe. La demande élevée de nombreux consommateurs en milieu urbain favorise la consommation des animaux sauvages comme les gibiers. De même, l’influence des divers groupes de consommateurs est parfois un facteur important sur l’alimentation en zone urbaine (Helene, 1990). Selon les gargotiers et les restaurateurs, les migrés comme les ethnies Betsileo et Merina du haut plateau, les touristes et missionnaires constituent les principaux consommateurs des animaux sauvages notamment la viande de poissons et de gibiers au niveau des gargotes et restaurants. D’après les enquêtes menées dans ces deux catégories de centre de consommation, 50% des gargotiers et restaurateurs ont dit que les gibiers comme P. rufus, T. ecaudatus, N. meleagris, D. viduata sont les plus demandés et préférés par leurs clients et l’approvisionnement est assuré par des chasseurs ou « Mpamandrika » venant de la brousse. En effet, l’hypothèse 3 de l’étude est vraie. C’est-à-dire que l’offre abondante en quantité et en diversité des animaux sauvages dans les centres de consommation moyennement et plus peuplés incitent les citadins à les consommer. Néanmoins la consommation des animaux sauvages dans la région est abusive et illégale vis- à-vis des textes juridiques en vigueur. D’après les enquêtes menées auprès des gargotes, restaurants et marchés de la Région, la période de collecte et vente de ces gibiers s’effectue soit au cours de la période où la collecte est ouverte soit au cours de la période de fermeture de la chasse et de la pêche soit toute l’année. 60 % des vendeurs ont

7 Le milieu urbain se caractérise par une densité importante d'habitat et par un nombre élevé de fonctions qui s'organisent en son sein (http://environnement.wallonie.be/pedd)

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS vendu des poissons, des crevettes et anguilles pendant la période de fermeture de la pêche. De même, les deux espèces P. rufus et N. meleagris ne sont pas observées au niveau de marché. Pour le cas de T .ecaudatus, 4 % de vendeurs enquêtés seulement vendent l’animal (2 sur 46 vendeurs enquêtés) et dont la vente s’effectue hors de la période où la chasse est autorisée. Il est aussi rare d’observer D. viduata au niveau de marché (un vendeur seulement observé au cours de nos descentes) (Cf. tableau 19).

Tableau 19: Nombre de vendeur vendant les gibiers et les Ressources Halieutiques (RH) selon les périodes de vente

Nombre de vendeur répondant vendre l’animal*** Nombre espèces Période Au cours de Au cours de la Toute total de d’ouverture de la l’ouverture de fermeture de la l’année vendeur chasse/pêche la chasse/pêche chasse/ pêche P. rufus Mai- Septembre* 0 0 0 0 T .ecaudatus Avril- Mai* 0 2 0 2 D. viduata Mai- Septembre* 0 0 1 1 N. meleagris Mai- Septembre* 0 0 0 0 RH (langoustes, Mars-décembre** 3 10 4 17 poissons, crevettes) Source : *DGEF, 2006 ; *Ministère de la pêche et des ressources halieutiques, 2009 ; ***enquête, 2010.

Contrairement, ces animaux sont fréquemment observés au niveau des gargotes et restaurants et dont la période de vente est très variée. 57 % de gargotiers et restaurateurs vendent P.rufus au cours de la période où la chasse de cette espèce est ouverte. 65 % de D. viduata et 64 % de N. meleagris sont vendus toute l’année. Et pour le cas de T. ecaudatus, 80 % de vente de cet animal s’effectue au cours de la période où la chasse de cette espèce est interdite (cf. tableau 20). Ce qui veut dire que la pratique de la chasse, capture et vente des gibiers est illégale et constitue une violation de l’ordonnance n°60- 126 du 3 octobre 1960 (article 4 et article 5) (cf. annexe 1) fixant le régime de la chasse, de la pêche et de la protection de la faune. Concernant les ressources halieutiques, l’approvisionnement des marchés intérieurs et des collecteurs en ressources halieutiques est assuré par la pêche traditionnelle qui peut être lacustre (continentale) ou maritime (MFPTLS, 2007). Egalement, 15 % des gargotiers et restaurateurs (cf. tableau 20) et 18% de vendeurs de ressources halieutiques (cf. tableau 19) seulement ont respecté la période où la pêche est autorisée par les arrêtés et décrets élaborés par le ministère de la pêche et des ressources halieutiques (cf. annexe 16). Ainsi, ces constats montrent que la survie des gibiers (P.rufus, T.ecaudatus, D.viduata, N. meleagris) et des espèces halieutiques comme Tilapia melanopleura, Macrobrachyum spp., anguilla mossambica

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Partie III : RESULTATS ET DISCUSSIONS est en danger si la consommation abusive et illégale se perpétue encore dans la Région. Face à ce fait, il est primordial d’adopter un plan de conservation locale pour protéger les animaux sauvages exploités.

Tableau 20: Nombre de gargotier et restaurateur vendant les gibiers et les ressources halieutiques(RH), selon les périodes de vente

Nombre de gargotier et restaurateur répondant vendre l’animal*** Nombre espèces Période Au cours de Au cours de Toute total de d’ouverture de la l’ouverture la fermeture l’année gargote et chasse/pêche de la de la restaurant chasse/pêche chasse/pêche P. rufus Mai- Septembre* 8 3 3 14 T. ecaudatus Avril- Mai* 1 4 0 5 D. viduata Mai- Septembre* 4 2 11 17 N. meleagris Mai- Septembre* 3 2 9 14 RH (langoustes, Mars-Novembre** poissons, 7 10 30 47 crevettes) Source : *DGEF, 2006 ; **Ministère de la pêche et des ressources halieutiques, 2009 ; *** enquête, 2010.

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PARTIE IV : RECOMMANDATIONS

Partie IV : RECOMMANDATIONS

Partie IV : RECOMMANDATIONS I- CONSERVATION DES ANIMAUX SAUVAGES EXPLOITES A fin que la consommation des animaux sauvages ne constitue pas une menace à la vie des espèces faunistiques, il est fortement recommandé d’adopter des mesures de conservation locale. Selon RATOVO (2007), la conservation de la biodiversité nécessite une approche multidisciplinaire. La conservation n’est pas seulement la responsabilité des projets de conservation mais elle concerne tout le monde : l’Etat, l’autorité scientifique faune, les projets de conservation, les acteurs locaux ou la population locale.

I-1 Rôle de l’Etat : Education de la population locale au niveau des écoles

D’après les informations obtenues lors des enquêtes, ce sont en majorité les enfants et les jeunes qui capturent les gibiers notamment Pteropus rufus. Ils sont passionnés à la capture de ces animaux dès qu’ils les aperçoivent. Et les animaux ainsi capturés sont livrés soit dans sa famille pour l’alimentation familiale soit dans d’autres ménages pour en procurer de l’argent. Selon Rahaingodrahety (2007), l’éducation au niveau des écoles est surtout souhaitée pour prévoir la conservation à long terme. Il est donc important d’insérer dans le programme scolaire, à partir du niveau primaire et secondaire (EPP et CEG), l’éducation des enfants sur l’importance des ces animaux dans l’équilibre écologique.

Renforcement de l’application des textes en vigueur

D’après les enquêtes conduites tout au long de cette étude, il a été constaté que la population vivant à la périphérie des Aires Protégées (AP Menabe Antimena, RS Andranomena, AP Ambararata Londa, AP Andraketa, et AP Soatanimbary) exerce ses droits d’usage selon la loi numéro 97-017 du 8 Août 1997 portant révision de la législation forestière (Article 41). Mais elle commercialise les produits de chasse pour en procurer des revenus monétaires. Ce qui est non conforme à la loi numéro 2001/05 portant COAP (article 41) qui stipule que les droits d’usage sont à but non commercial et s’exercent au sein des zones tampons (ZOC et ZUC). De même, les textes en vigueur relatives à la chasse des gibiers et à la pêche, notamment l’article 4 et 5 de l’ordonnance numéro 60-126, ne sont pas respectés dans la région Menabe. Alors, afin de protéger ces animaux vis-à-vis de la collecte et vente illégale, ces lois doivent être strictement appliquées par les autorités locales. Mais avant d’appliquer ceux-ci, l’information et la sensibilisation des responsables régionaux et toute la population sont vivement recommandées.

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Partie IV : RECOMMANDATIONS

I-2 Rôle de l’autorité scientifique faune

Jusqu’à maintenant, la chasse est réglementée par l’ordonnance 60-126 du 3 octobre 1960 et des décrets et arrêtés apparentés. Cette ordonnance stipule trois catégories des animaux : animaux protégés, animaux gibiers et animaux nuisibles. Concernant les gibiers, une liste de ces animaux est présentée dans l’annexe du décret n° 2006 - 400 du 13 juin 2006 portant le classement des espèces de faune sauvage malgache. Une certaine espèce notamment Pteropus rufus, figure parmi les gibiers dont sa capture est autorisée (pendant la saison de chasse), alors que cette espèce se trouve dans la catégorie des animaux vulnérables selon le statut de la liste rouge UICN. En effet la conception d’un projet de décret relatif au reclassement ou à la chasse de la faune malgache est recommandée pour conformer la législation nationale malgache relative à la faune avec le statut des animaux élaboré par UICN.

I-3 Rôle des organismes environnementaux Tout au long des enquêtes, il a été constaté que la population de Menabe connaît Pteropus rufus, Tenrec ecaudatus, Dendrocygna viduata et les espèces halieutiques en tant que source de protéines animales gratuites. Et la population les capture avec des différents outils (filet, pièges mécaniques,..) dès qu’ils sont observés. Il est donc important de sensibiliser la population locale sur l’importance et les rôles de ces animaux dans l’équilibre de l’écosystème. Le but est de sensibiliser la population sur la pratique de la chasse et de la pêche selon la saison recommandée par la loi, pour qu’il y ait une consommation durable.

I-4 Rôle de la communauté locale: La population locale joue un grand rôle dans la protection des animaux sauvages contre la collecte illégale et abusive. A travers le DINA communautaire et avec l’appui technique des organismes environnementaux, la communauté locale pourra mettre en place des conventions communautaires qui régirent la collecte des animaux afin de rationnaliser la pratique de la chasse et de la pêche dans chaque localité.

II- INTENSIFICATION DE LA QUANTITE ET DIVERSITE DES ANIMAUX DOMESTIQUES MIS EN VENTE La région de Menabe est toujours parmi les régions victimes des vols de zébus. Vu que le zébu fait partie de source de protéine animale disponible dans la région, il est primordial d’éradiquer les vols de zébus pour éviter la diminution massive du nombre de cheptel. Dans ce cas, l’Etat doit renforcer les surveillances et la sécurisation des éleveurs par la mise en place des postes avancées de la gendarmerie dans chaque commune. La construction des marchés et de tuerie dans chaque Fokontany ou au moins dans chaque commune est primordial pour diminuer les soucies des éleveurs sur le transport, pour intensifier la diversité et la quantité des animaux mis en vente, et pour instaurer des concurrences entre

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Partie IV : RECOMMANDATIONS collecteurs et éleveurs sur le prix des animaux domestiques. L’existence des maladies des animaux domestiques est l’un des facteurs qui diminuent le nombre de cheptel animal de la Région. Donc l’intensification des services vétérinaires dans chaque Fokontany ou au moins dans chaque commune est aussi recommandée pour que les responsables et les éleveurs puissent collaborer sur le suivi et contrôle périodique de la santé animale. Pour que ces recommandations soient opérationnelles, un cadre logique (Cf. tableau 21) relatif à chaque intervention s’avère nécessaire.

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Partie IV : RECOMMANDATIONS Tableau 21: Cadre logique relatif au projet de conservation Logique d’intervention Activités Responsable Sources de vérification Indicateur Budget (Ar) Objectivement Vérifiable Objectif général : Contribuer à la - Registre des délits sur conservation des animaux sauvages l’exploitation des animaux exploités dans la Région Menabe. sauvages ; - Enquête de base sur la consommation des animaux sauvages. Objectifs spécifiques : - Diminuer la pratique de la chasse et de - Enquête de base sur la pratique de - Diminution du nombre la pêche illégale et abusive ; la collecte et la consommation des de délits sur la chasse animaux sauvages ; et sur la pêche d’ici à 5 - Améliorer la quantité et diversité des - Enquête de base sur la quantité des ans; animaux domestiques mis en Animaux Domestiques mis en vente - Augmentation de la vente ; dans chaque localité. quantité des animaux - Résultats d’enquête de domestiques vendus consommation en AS et AD. dans chaque localité d’ici à 5 ans.

Résultats attendus : - éducation et - Organismes - Enquête de base sur la pratique de - Diminution du taux de 30 000 000 à R1 : accroissement du taux de la pratique de sensibilisation de la environnementaux la chasse et de la pêche illégale ; pratique de la chasse 50 000 000/an la chasse et de la pêche légale. population locale en - Résultats d’enquête sur la pratique illégaux d’ici à 5 ans. (dans 5 ans) matière de la protection de la chasse et de la pêche. des Animaux Sauvages. AD : Animaux Domestiques ; AS : Animaux Sauvages. 42

Partie IV : RECOMMANDATIONS Tableau 21 (suite)

- renforcement de -service régional de - l’application de lois l’environnement et des relatives à la chasse; Forêts

- concevoir des décrets de - Autorité Scientifique reclassement des espèces faune ; - faunistiques selon les statuts des animaux élaborés par UICN ;

- intégrer des conventions communautaires sur la - Communauté locale collecte des Animaux Sauvages dans le DINA communautaire.

R2 : quantité et diversité des Animaux - construire des marchés ou -Etat Malgache - Enquête de base sur la - Accroissement du 80 000 000 à Domestiques mis en vente satisfaisantes « Tsena » journaliers et de (communes rurales) quantité des AD mis en vente ; nombre de ménage dans chaque FKT. tuerie ; - Résultats d’enquête de ayant sentie satisfaite 300 000 000 satisfaction. de la quantité des - - renforcer les postes Animaux Domestiques avancées de gendarmerie ; - Etat Malgache mis en vente d’ici à 5 ans. - renforcer des services

vétérinaires dans chaque -Etat Malgache (services FKT ou au moins dans vétérinaires régionaux) - chaque commune

AD : Animaux Domestiques ; AS : Animaux Sauvages.

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CONCLUSION

CONCLUSION CONCLUSION L’étude de la diversité et de la disponibilité de sources de protéine animale dans la région Menabe vise à identifier les facteurs qui expliquent la consommation des animaux sauvages dans la Région Menabe. Grâce à ses écosystèmes naturels, la région Menabe est riche en espèces faunistiques et en ressources halieutiques. Elle figure aussi parmi les régions très connues par leurs richesses en animaux domestiques notamment les zébus, les porcs, les volailles. Mais malgré ceux-ci, la consommation en tout temps des animaux sauvages notamment les animaux gibiers existe encore dans la Région. Tout au long de nos descentes, les gibiers (Pteropus rufus ou fanihy, Tenrec ecaudatus ou trandraka, Numida meleagris ou akanga, et Dendrocygna viduata ou vivy) et certaines espèces halieutiques comme Anguilla mossambicus, Macrobrachyum spp., Tilapia melanopleura sont les plus consommés par la population. Diverses données et informations ont été collectées pour identifier les facteurs qui poussent les habitants à consommer ces animaux. Elles ont été collectées au niveau des marchés, des gargotes et des restaurants locaux. L’hypothèse 1 de l’étude stipulant la relation entre le prix des animaux mis en vente et la consommation des animaux sauvages a été vérifiée. L’écart du prix des animaux domestiques par rapport à celui des animaux sauvages est l’un de facteurs favorisant la consommation des animaux sauvages dans la région. Il dû à l’existence des collecteurs qui déterminent le prix des animaux domestiques et à l’illégalité de vente des animaux sauvages, notamment la fréquence de vente des animaux gibiers hors de la saison de chasse préconisée par la loi nationale. Les relations entre la quantité et la diversité des animaux mis en vente avec la consommation des animaux sauvages ont été vérifiées à travers les tests et analyses de l’hypothèse 2 et 3 de l’étude. Dans deux périodes distinctes, période d’ouverture et fermeture de la chasse et de la pêche, les centres de consommation moyennement et plus peuplés présentent un nombre de consommateur élevé et les marchés journaliers et hebdomadaires sont à effectif élevé. Ainsi les éleveurs des animaux domestiques, les exploitants des ressources halieutiques ont l’habitude de livrer leurs produits dans ces zones. En effet les animaux domestiques et les produits halieutiques sont abondants et la consommation de ces sources de protéines est fréquente dans ces zones. Mais le goût des animaux gibiers et des espèces halieutiques suscite les habitants à changer leur habitude alimentaire en termes de consommation de viande. D’où la demande élevée et la consommation en tout temps des animaux sauvages selon leur besoin. Par contre, vu la rareté de marché dans les centres de consommation où le nombre de population est faible, la quantité et la diversité des animaux domestiques et sauvages sont moins abondantes par rapport à ceux des centres de consommation cités précédemment. Les animaux sauvages mis en vente sont faibles en termes de quantité mais l’importance de l’autoconsommation des produits de chasse et de pêche favorise la consommation de ces animaux, sans considération de la période de chasse et de la pêche, pour compenser leur besoin en protéine animale.

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CONCLUSION Vu ces différents facteurs de consommation menaçant les animaux sauvages surtout les gibiers et les espèces halieutiques, il a été démontré que chaque acteur de développement est impliqué pour conserver ces animaux. L’Etat malgache joue un grand rôle dans l’éducation, au niveau des écoles, de la population locale concernant l’importance des animaux sauvages notamment les gibiers dans l’écosystème naturel. L’Etat devrait renforcer l’application des textes pour diminuer la pratique de la chasse et de la pêche illégale. Les organismes environnementaux sont aussi impliqués pour sensibiliser la population locale afin qu’il y ait une consommation durable des animaux (gibiers et ressources halieutiques). L’autorité scientifique faune devra concevoir et proposer un projet de décret pour conformer la législation nationale relative aux animaux gibiers avec le statut des animaux avancé par l’Union International de Conservation de la Nature. C’est au tour de la population locale d’intégrer dans le DINA communautaire, avec l’appui des organismes environnementaux, les règles relatives à la diminution de la chasse et de la pêche abusives et illégales dans chaque localité. Quant au contexte local de la diversité et de la quantité des animaux domestiques mis en vente, il a été recommandé de renforcer la sécurité rurale et les services vétérinaires locaux pour éviter la diminution massive du cheptel animal. La mise en place des marchés locaux a été recommandée pour que les éleveurs puissent vendre leurs produits au niveau de leur Fokontany afin d’y enrichir la diversité et la quantité des animaux mis en vente. Pour les perspectives qui découlent de cette étude, des recherches approfondies sur l’identification des autres facteurs socio-économiques et socioculturels liés à la disponibilité de sources de protéines animales dans chaque localité de la Région et à la consommation locale de chacune des espèces menacées par la chasse sont fortement souhaitées afin de compléter les données et les informations nécessaires pour la conservation des animaux menacés.

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ANNEXES

ANNEXES

LISTE DES ANNEXES ANNEXE 1 :

 Décret n°2006-400 du 13 juin 2006 portant classement des espèces de faune sauvage Malgache (DGEF, 2006)

Article 1 : l’article premier de l’ordonnance 60-126 du 3 Octobre 1960, les espèces de faune sauvage (oiseaux et autres animaux sauvages) sont réparties en trois catégories : espèces protégées, gibier et espèces nuisibles.

Article 2 : Les espèces de faune sauvage relevant de la Catégorie I (espèces protégées) sont réparties en deux classes.

Les espèces de la Catégorie I, Classe I bénéficient d’une protection absolue sur tout le territoire de la République Malgache et ne peuvent ni être chassées, ni capturées, ni être détenues sauf dans les cas prévus par l’article 20 de l’ordonnance n°60-126 du 3 octobre 1960.

Les espèces de la Catégorie I, Classe II peuvent donner lieu à délivrance d’autorisation de chasse ou de capture, commerciale ou sportive dans les conditions réglementaires. Le quota de collecte pour chaque espèce de cette classe est fixé annuellement par l’Organe de Gestion CITES sur proposition de l’Autorité Scientifique CITES

Article 3 : Les espèces animales relevant de la Catégorie II peuvent être chassées en tout temps en tant qu’espèces nuisibles.

Article 4 : Les espèces sauvages constituant le gibier sont classées dans la Catégorie III. Elles peuvent être chassées ou capturées en vertu d’autorisation de chasse respectant les périodes de chasse.

 Ordonnance n°60-126 fixant le régime de la chasse, de la pêche et de la protection de la faune

Article 4 : la chasse ou la capture, par quelque moyen que ce soit, des oiseaux ou autres animaux constituant « gibiers », ne sont autorisées que pendant les périodes où la chasse est ouverte.

Article 5 : le transport, le colportage, la vente, l’achat, la mise en consommation dans des auberges ou restaurants, l’exportation des oiseaux ou autres animaux qu’ils soient vivant , ou mort ou qu’il s’agisse de leur dépouilles, ou de leurs œufs, sont autorisées dans les mêmes conditions de leur chasse ou leur capture.

i

ANNEXES

ANNEXE 2 : Répartition de l’effectif d’élevage par type de cheptel

Bovin Porcin Ovin Caprin

478 680 11 800 7 700 18 600

Source : MFPTLS région Menabe, 2007

ANNEXE 3 : Evolution du cheptel porcin dans la région de Menabe

Année 1997 1998 1999 2000 2001

nombre 228 369 26910 1052 25810 11800

Source : MFPTLS région Menabe, 2007

ANNEXE 4 : Principales menaces sur les espèces animales de la Région

Tableau 1 : Liste des espèces animales menacées dans la région de Menabe

Famille Nom Degré de Principales menaces menace

Mammifères Primates

LEMURIDEAE Avahi occidentalis (Fotsife, Vulnérable Incendies délibérées – Feux ampongy, tsara fenitra, incontrôlés / Feux de brousse - avahy) Déforestation

Eulemur fulvus rufus (Varika, Quasi-menacé Déforestation – Fragmentation - Varike, Gidro) Agriculture

Lemur catta (Maky, Hira) Vulnérable Déforestation – Agriculture – Production de bois de chauffage et de charbon

CHEIROGALIDEAE Microcebus berthae (Tsidy) Menacé Feux incontrôlés / Feux de brousse – Coupe de bois sélective

Mirza coquereli (Titilivahy, Vulnérable Déforestation - Culture sur brûlis / Fitily, Vokombahy) culture remuant – Feux incontrôlés / Feux de brousse

Phaner furcifer pallescens Vulnérable Déforestation – Incendies délibérées - (Tanta, Tantaroalana, Agriculture Vakivoho)

ii

ANNEXES

Mammifères Carnivores

VIVERRIDAE Cryptoprocta ferox (Fosa) Vulnérable Culture sur brûlis / Culture remuant – Feux incontrôlés / Feux de brousse – Coupe de bois sélective – Chasse - Nourriture

HERPESTIDAE Mungotictis decemlineata Menacé Culture sur brûlis / Culture remuant – decemlineata (Teraboky, Feux incontrôlés / Feux de brousse – Bokiboky) Coupe de bois sélective

Mammifères Chiroptera

PTEROPODIDAE Pteropus rufus (Fanihy, Vulnérable Chasse – Chasse de loisirs – Fanihy be, Andrehy, Angavo Nourriture mena)

Mammifères Rongeurs

MURIDAE Hypogeomys antimena Gravement Mortalité juvénile élevée – Culture sur (Vositse) menacé brûlis / Culture remuant – Prédateurs – Matière première – Coupe de bois sélective – Consanguinité

Reptiles BOIDAE Acrantophis dumerili (Do, Quasi-menacé Chasse – Mortalité de la route Bado) PELOMEDUSIDAE Erymnochelys Gravement Pêche - Nourriture madagascariensis (Rere, menacé Bihara) CHAMAELEONIDAE Furcifer labordi Quasi-menacé Incendies délibérées – Perte d’habitat – Production de bois de chauffage et de charbon – Exploitation forestière – Coupe de bois sélective

TESTUDINIDAE Pyxis planicauda (Kapidolo) Menacé Perte d’habitat – Fragmentation - Commerce Amphibiens MANTELLIDAE Mantella expectata Gravement Incendies délibérées – Culture sur (Sahonakely nandrasana) menacé brûlis / Culture remuant – Perte d’habitat Oiseaux ANATIDAE Anas bernieri (Mireha) Mesitornis variegata (Agolinala) Haliaethus veciferoides (Ankoay) Source : Région Menabe, 2004

iii

ANNEXES

ANNEXE 5 : Liste de quelques opérateurs environnementaux de la Région et leurs activités

Opérateurs environnementaux Activité dans la Région Menabe

Durrell Wildlife Conservation Suivie des espèces

La conservation communautaire

Formation et développement politique et législation sur les espèces, les zones humides et forêts sèches

ONG fanamby Conservation des forêts et création de SAPM

DPZ Recherche en écologie et comportement des mammifères dans la Forêt dense sèche en particulier les lémuriens.

CFPF Promotion du développement rural à travers la gestion communautaire

MNP Gestion des AP

SAHA Promotion du développement rural à travers la gestion communautaire

CIREEF Contrôle des forêts

MV Gestion durable des espèces faunistiques

Source : ANDRIAMIARINOSY, 2005 ; auteur, 2010

iv

ANNEXES

ANNEXE 6 : Carte 1 : Carte de la Région Menabe

Source : SAHA, 2003 (BD 500, FTM)

v

ANNEXES

ANNEXE 7 : Superficie de chaque district

Districts Superficie (km²)

Morondava 5 529

Belo sur Tsiribihina 7 668

Mahabo 13 626

Manja 8 982

Miandrivazo 13 055

Région Menabe 48 860

Source : Région Menabe, 2006

Localisation administrative de chaque district :

District de Miandrivazo Le district de Miandrivazo est délimité : - au nord par le District de Morafenobe ; - au Nord Est par les Districts de Tsiroanomandidy et Soavinandriana ; - à l’ouest à l’est par les Districts d’Antsalova et de Belo sur Tsiribihina ; - au Sud Est par les Districts d’Ambositra et Ambatofinandrahana ; - à l’est par le District de Mandoto.

District de Mahabo Il est délimité : - au nord par le District de Belo sur Tsiribihina et de Miandrivazo ; - au sud par ceux de Beroroha et Manja ; - à l’est par les districts d’Ambatofinandrahana et d’Ikalamavony ; - et à l’ouest par le district de Morondava .

vii

ANNEXES

District de Morondava Le District de Morondava est délimité : - au nord Belo sur Tsiribihina ; - au sud Manja ; - à l’est Mahabo ; - à l’ouest Canal de Mozambique.

District de Belo sur tsiribihina Avec une superficie de 7 668 Km², le district de Belo sur Tsiribihina est délimité: - au nord par le district d’Antsalova ; - au sud par celui de Morondava ; - à l’est par les districts de Mahabo et Miandrivazo ; - et à l’ouest par le Canal de Mozambique.

viii

ANNEXES

ANNEXE 8 : Répartition des communes dans les quatre districts

Districts Miandrivazo Mahabo Morondava Belo sur Tsiribihina Miandrivazo Mahabo Morondava Bemanonga Aboalimena Analaiva Ampanihy Ankilizato Belo/mer Antsoha

Ambatolahy Ambia Soaserana Ampanihy Befotaka Belo sur tsiribihina communes Ankotrofotsy Malaimbandy Begidro Bemahatazana Beronono Beroboka Andimaky Manambolo

Isalo Masoarivo

Source : http : // www.menabe.gov.mg .

ix

ANNEXES

ANNEXE 9 : Données climatiques, station météorologique de Morondava (Période 2002 et 2007)

Pluie Nombre de T° Max (°C) T° Min T° moy jours (°C) (°C) (mm)

Janvier 379,5 80 32,3 24,2 28,3

Février 197, 3 60 32,5 24,0 28,2

Mars 103,8 30 31,8 23,7 27,7

Avril 14,2 12 32,7 21,3 27,0

Mai 0,5 7 31,5 18,8 25,1

Juin 0,0 0 30,1 15,8 23,0

Juillet 2,8 4 29,4 15,5 22,5

Août 2,0 2 29,7 16,5 23,1

Septembre 3,8 4 30,5 18,6 24,5

Octobre 1,7 3 31,7 21,1 26,4

Novembre 9,1 6 32,6 24,2 28,4

Décembre 147,4 58 33,2 24,1 28,6

Source : Direction générale de la météorologie, Antananarivo 2008.

T° Max: température maximale

T° Min: température minimale

T° Moy: température moyenne. Avec :

x

ANNEXES

ANNEXE 10 : Carte de la couverture végétale et occupation du sol

Source : SAHA, 2003 (BD 500, FTM)

xi

ANNEXES

ANNEXE 11: Types et superficie des écosystèmes naturels

Type d’écosystème Surface Pourcentage par rapport à la (hectare) superficie de la région Fourré xérophile à Didieraceae et En lambeau - Euphorbia Forêt dense sèche décidue à Didieraceae En lambeau - Forêt dense sèche décidues à Dalbergia, 1 316 190 19,96 Commiphora et Hildegardia, Forêts ripicoles et des alluvions 95 615 1,45 Savanes, steppes et pseudo-steppes 4 549 957 69,00 Mangroves 50 775 0,77 Formations marécageuses 48 797 0,74 Plans d’eau 61 985 0,94 Source : Région Menabe, 2006

ANNEXE 12 : Couverture végétale et statut des forêts par district

district Couverture végétale et statut des forêts Belo sur Tsiribihina aires protégées, des Forets domaniales, des Forets privées et des Forets sacrées

Morondava parc national de kirindy Mitea (72200 ha selon décret 97-1453), la Réserve Spéciale d’Andranomena (6420ha selon décret n°58-13); la forêt classée d’Ampataka- Ambadira; des forêts sous protection temporaire comme les mangroves ou l’Allée des baobabs; des forets transférés sous GCF (Andobo, Andika/mer, Manometinay, Farateny), Mahabo des Forets domaniales, des Forets protégées (foret Bevoay); des Forets classées (FC de Bevona); et des transferts de gestion (GELOSE, GCF).

Miandrivazo forêts GELOSE Source : http://www.jariala.org/webmap

xii

ANNEXES

ANNEXE 13: Taille de l’unité statistique

Unité statistique

marché Gargote/restaurant

9 marchés dont 46 vendeurs 49 dont 39 gargotiers et 10 restaurateurs

ANNEXE 14: Les animaux sauvages concernés (espèce faunistique terrestre) catégories Nom scientifique Nom vernaculaire

Catégorie II :

Animaux nuisibles Potamochaerus larvatus Lambo

Catégorie III : Pteropus rufus Fanihy

Animaux gibiers Numida meleagris Akanga

Tenrec ecaudatus Trandraka

Dendrocygna viduata vivy

Source : DGEF, 2006

xiii

ANNEXES

Classification et illustration des espèces sauvages exploitées

Règne Embranchement Classe Ordre Famille Genre Espèce Nom Statut UICN vernaculaire Animal chordes Oiseaux Anseriformes Antidae Dendrocygna D. viduata Vivy Préoccupation mineure (LC Animal chordes Oiseaux Galliformes Numididae Numida N .meleagris Akanga Préoccupation mineure (LC Animal chordes Mammifères Chiroptères Pteropodidae Pteropus P. rufus Fanihy Vulnérable (VU)

Animal chordes Mammifères Insectivores Tenrecidae Tenrec T .ecaudatus Trandraka Préoccupation mineure (LC Animal chordes Mammifères Artiodactyla Suidae Potamochaerus P. larvatus Lambo Préoccupation mineure (LC

D.viduata (capturé) N. meleagris (capturé) P.rufus (piégé) T. ecaudatus (capturé) P. larvatus (capturé) Photo : auteur (2009) Photo : auteur (2009) Photo : Photo: Photo : Randrianandrianina , F Randrianandrianina, F Randrianandrianina, F (2007) (2008) (2007)

xiii

ANNEXES

ANNEXE 15: Liste des Animaux Domestiques

Nom scientifique Nom vernaculaire

Bos indicus Omby (zébu malagasy)

Carina moschata Dokotra (Canard barbarie)

Anas oustaleti Gana (Canard domestique)

Anas platyrhynchos Sarindokotra (Canard mulard)

Capra aegagrus Bengy (Chevre)

Meleagris crellata Votsoloza (dindon)

Anser cygoides Gisa (Oie de Guinée )

Sus scrofa domesticus Kisoa (Porc)

Gallus gallus domesticus Akoho (Poulet )

xiv

ANNEXES

ANNEXE 16 :

Période de chasse et de collecte des gibiers

ESPECES PERIODE

- Chiroptères (Pteropus rufus, Eidolon dupreanum, Roussetus 1er Mai – 1er Septembre madagascarensis)

- Insectivores (Tenrecinae : Tenrec, Hemicentetes, Echinops et 1er Avril – 31 Mai Setifer

- Oiseaux aquatiques 15 Mai – 30 Septembre

- Oiseaux forestiers 1er Mai – 30 Septembre

Source : DGEF, 2006 Arrêtés, décrets relatifs à la campagne de pêche (Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques, 2009) :

Arrêté N° 49848 /09 portant la fermeture de la pêche crevettière pour la campagne 2009

Article1 : La campagne de pêche crevettière est fermée à partir du 01 décembre 2009 à 00 heure dans toutes les zones pour la côte Ouest et dans la zone comprise entre le Cap d’Ambre et le Cap Masoala pour la côte Est, pour toutes formes de pêcheries, que ce soit industrielles, artisanale ou traditionnelle.

Arrêté N° 2273/2009, fixant la date d’ouverture de la pêche crevettière pour la campagne 2009

Article 1 : La campagne de pêche crevettière dans toutes les zones de la côte Ouest et de la côte Est, pour toute forme de pêcheries (traditionnelle, artisanale et industrielle), est ouverte à partir du 01 mars 2009, à 05 heures sur les lieux de pêche.

Arrêté Régional N° 035-REG.Mbe du 26/09/08 , fixant la période d’ouverture de la pêche continentale campagne 2008-2009 dans le plan d’eau du District de Miandrivazo ( 15 Octobre au 15 Décembre 2009) et dans le plan d’eau à l’intérieur des Districts de Belo-Tsiribihine et de Morondava( 1er Décembre au 15 Février 2009)

Décret N° 2000-139 modifiant la période d’exploitation de la langouste

Article 2 : La pêche, la mis en vente, l’achat, le transport, le colportage et la mis en conservation des langoustes sont prohibés du 1er Janvier au 31 Mars de chaque année.

xv

ANNEXES

ANNEXE 17: Questionnaire pour les enquêtes

Questions posées auprès des gargotiers et restaurateurs

1- Combien de kilo de viande avez-vous disposé dans une semaine ? (cas où unité = kilo) ou Combien d’animaux avez-vous disposé dans une semaine ? (cas où unité = tête ou autres que le kg) 2- Comment avez-vous obtenu ces animaux ? 3- A quel prix vous achetez les animaux ? 4- Par quelles raisons vous vendez les animaux sauvages ? 5- Selon la préférence de vos clients, à quel rang placez-vous ce plat? 6- Est-ce-que l’animal existe pendant toute l’année ? Si non pendant quelle période ? 7- Dans quelles régions provient l’animal

Questions posées au près des vendeurs

1-Combien coûte 1 kilo de la viande ou une tête de l’animal 2-Combien de kilo de viande ou nombre d’animal avez-vous pour la vente par semaine ? 3- Comment avez-vous obtenu ces animaux ? Êtes-vous éleveur ou collecteur ou chasseur? 4- Par quelles raisons vous vendez les animaux sauvages ? 5- Pendant quelles périodes vous vendez les animaux ? 6- Dans quelles régions provient l’animal ?

xvi

ANNEXES

ANNEXE 18: Atouts et limites des méthodes d’enquête

Méthode d’enquête atouts limites adoptée

Questionnaire Donne une précision à l’étude Risque élevé de mauvaise surtout sur le mode d’exploitation réponse si le temps disponible des ressources. est limité.

Permet de voir d’avoir une idée générale sur la perception de la population locale.

Facile à traiter statistiquement.

Entretient semi-structuré Permet d’avoir le maximum de Peut être traité statistiquement détails mais la compilation de donnée est assez difficile par rapport L’enquêté peut donner tout son avis aux questionnaires. dans ses réponses.

Source : ANDRIAMIARINOSY, 2005

xviii

ANNEXES

ANNEXE 19: Fiches d’enquêtes

FICHE D’ENQUETES AUPRES D’UN MARCHE : Date : ……….. Nom du collecteur de données :………….. Enquête n° :……. (Dans la journée) Lieu :……….. ,Catégorie 1

Catégorie 2 Indice particulière :………(ex nom, couleur,…) Catégorie 3

Longitude :…………………, latitude :………………….., altitude :………… Code GPS :……, nombre vendeur observé : D : S : Vendeur animal (2)Qté/semaine PU(1) Vendeur (3) fréquence Lieu de Questions posées pour remplir chaque ligne N° provenance nom D ou S Quantité unité Mois ou toute l’année (5)

(4)

(1)Combien coûte 1 kilo de la viande ou une tête de l’animal

(2)Combien de kilo de viande ou nombre d’animal avez-vous pour la vente par semaine ?

(3) Comment avez-vous obtenu ces animaux, Est-ce que vous

êtes éleveur ou collecteur ou chasseur ?

(4) Pendant quelles périodes vous vendez les animaux ?

(5) Dans quelles régions provient l’animal ?

D : Animal Domestique, S : Animal Sauvage, Raisons sur la vente des animaux sauvages : remarques :

xix

FICHE D’ENQUETES AUPRES D’UNE GARGOTE / RESTAURANT Date :……………… Nom du collecteur :………….. Enquête n° :……. (Dans la journée) Lieu :…………...... , catégorie : 1 2 3 , type : restaurant indice particulière :………(ex :nom, couleur,…)

Gargote Longitude :…………………, latitude :………………….., altitude :………………. , Code GPS :………… animal (2) origine (1)Qté/ unité (3)PU (4) préférence (5)Fréquence Provenance Questions posées pour remplir chaque ligne

semaine (6)

nom D ou S Pou M ou L 1ère ,2e ,3e ,…. Mois ou toute l’année

(1) Combien de kilo de viande avez-vous disposé dans une semaine ?

(2)Comment avez-vous obtenu ces animaux ?

(3)A quel prix vous achetez les animaux ?

(4)Selon la préférence de vos clients, à quel rang placez-vous ce plat?

(5)Est-ce-que l’animal existe pendant toute l’année ? Si non pendant quelle période ?

(6)Dans quelles régions provient l’animal

D : animal domestique, S : animal sauvage, P : producteur, M : marché ; L : livraison

Raisons sur la vente des animaux sauvages : remarques :

xx

ANNEXES

ANNEXE 20: Taille de l’échantillon par population statistique

Animaux domestiques Animaux sauvages

Centre de Consommation catégorie 1 93 68

Centre de Consommation catégorie 2 59 70

Centre de Consommation catégorie 3 32 32

Total 184 170

ANNEXE 21 : Nombre de gargote, restaurant et marché observés par catégorie de centre de consommation

Nombre de gargote Nombre de restaurant Nombre de marché

Centre de Consommation 16 6 4 catégorie 1

Centre de Consommation 13 3 3 catégorie 2

Centre de Consommation 10 1 2 catégorie 3

Total 39 10 9

xxi

ANNEXES

ANNEXE 22 : La correspondance d’une unité des unités de vente locale (UL) avec l’unité usuelle Kg

Tableau 1 : Animaux domestiques

Nom de l’animal Unité locale Correspondance en Kg (UL)

Bos indicus (zébu malagasy) tête 180

Carina moschata (Canard barbarie ou dokotra) tête 3

Anas oustaleti (Canard domestique ou gana) tête 2

Anas platyrhynchos (Canard mulard ou sarindokotra) tête 2,5

Capra aegagrus (Chevre ou bengy) tête 20

Meleagris crellata (dindon ou vorotsoloza) tête 8

Anser cygoides (Oie de Guinée ou gisa) tête 5

Sus scrofa domesticus (Porc ou kisoa) tête 60

Gallus gallus domesticus (Poulet ou akoho) tête 1,5

Sources : RALAMBOMANANA , 2006 ; PHILIPPISON, 2005 ; Enquête,2010

xxii

ANNEXES

Tableau 2 : animaux sauvages

Unité de vente Correspondance en Kg locale (UL) Espèces faunistiques terrestres (valeur moyenne)

- Tenrec ecaudatus (trandraka) tête 0,8

- Dendrocygna viduata (vivy) tête 1

- Pteropus rufus ( fanihy) tête 0,5

- Numida meleagris (akanga) tête 1

- Potamochaerus larvatus (lambo) tohizana 0,75

Ressources halieutique (non séchés) :

 Anguille :

Anguilla mossambica (Amalona) Tête 1,5  crabes : Tohizana 0,5 Scylla serrata, cardisoma carnifex

 Crevettes : Cuvette 30 Penaeus sp, Macrobrachyum sp Toko 0,25

 poissons : Toko 0,9 - Tilapia melanopleura ( mahaimiteraka) Cuvette 20

tête 0,5 Trace - Thunnus sp (thon ou lamatra) 0,3 Toko 1,4 tête - Arius polystaphylodon (gogo) 0,4

- Lutjanus argentimaculatus (barahoa) tohizana 0,75 - Monodactylus argenteus (tretreky) toko 0,4 - Amblygaster sirm (pepy) toko 0,5 cuvette 15 - Monodactylus falciformis (dangira) toko 0,25 - Caranx sp (lanora) toko 0,25 - Leiognatus sp (lily) toko 0,25 toko 0,25 - Albula glossodonta (mandriandovoka) Sources : GARBUTT, 2007 ; enquête ,2010

xxiii

ANNEXES

ANNEXE 23 : Formule pour le calcul du prix des animaux en Ar / kg

Prix en Ar/kg = prix (en Ar/Unité Locale) / valeur d’une Unité Locale en kg

ANNEXE 24: Code des variables

Catégorie de CC :

- catégorie 1 = 1

- catégorie 2 = 2

- catégorie 3 = 3

Catégorie de l’animal :

- animal domestique = 4

- animal sauvage = 5

Saisons de vente:

- saison de la chasse = 6

- saison de fermeture de la chasse = 7

- toute l’année = 8

Code gargote, restaurant et marché :

- gargote = 11

- restaurant = 12

- marché = 13

Code origine :

- marché = 21

- livraison = 22

- livraison et marché = 23

- livraison ou marché = 24

- producteur = 25

- producteur et marché = 26

- producteur et livraison = 27

xxiv

ANNEXES

ANNEXE 25: Méthodes d’analyse des données

1- Analyse statistique de la Quantité et prix des animaux

Pour la première hypothèse

Analyse de données Logiciel utilisé But Principe Résultats attendus

Analyse inductive

test de la normalité des prix SPSS 12.0.1 Savoir quel test doit être Détermination de la valeur Hypothèse statistique « la distribution appliqué : test paramétrique ou de p (p-value) par one- suit la loi normal » acceptée (p > 0,05) ou test non paramétrique sample Kolmogorov- rejetée (p ≤ 0,05) Smirnov Test

SPSS 12.0.1 Savoir si les prix des animaux Détermination de la valeur Hypothèse nulle statistique Ho (il n’existe dans chaque saison, test de domestiques et sauvages sont de p (p-value) par Mann- pas une différence significative entre les significativité des prix des significativement différents dans whitney test prix de 2 populations) acceptée (p >0,05) animaux domestiques et des chaque saison ou rejetée (p ≤ 0,05) animaux sauvages SPSS 12.0.1 Savoir si les prix des animaux Détermination de la valeur Hypothèse nulle statistique Ho (il n’existe

domestiques et sauvages sont de p (p-value) par Mann- pas une différence significative entre les dans chaque catégorie CC, test significativement différents dans whitney test prix de 2 populations) acceptée ( p >0,05) de significativité les prix des chaque Catégorie de CC ou rejetée (p ≤ 0,05) animaux domestiques et ceux des animaux sauvages

xxv

ANNEXES

Analyse descriptive Afficher un graphe Elaboration d’un tableau Graphe à 2 axes dont : histogramme (histogramme) montrant les prix croisé dynamique à trois correspond aux valeurs des moyens des SPSS 12.0.1 moyens des animaux entrées : moyens des prix, prix des animaux domestiques et animaux domestiques et animaux saisons d’étude, catégorie sauvages, axe des ordonnées = prix et axe sauvages dans chaque saison des animaux. des abscisses = les deux saisons

afficher un graphe élaboration d’un tableau Graphe à 2 axes dont : histogramme SPSS 12.0.1 (histogramme) montrant les croisé dynamique à 3 correspond aux valeurs des moyens des moyens des prix des animaux entrées : moyens des prix prix des animaux domestiques et domestiques et animaux des animaux domestiques sauvages, axe des ordonnées = prix et axe sauvages dans les trois et sauvages, catégorie des des abscisses = les 3 catégories de CC catégories animaux, catégorie de CC

xxvi

ANNEXES

Pour la deuxième hypothèse :

Analyse de données But Principe Résultats attendus

Test de Khi-deux Microsoft Excel Savoir s’il existe une Création d’un tableau à 3 entrées : quantités des Hypothèse statistique nulle Ho : « il relation significative animaux domestiques, catégorie de CC, saison n’existe pas une relation significative entre les variables d’étude ; entre les saisons et les catégories de CC qualitatives, saison et selon la quantité des animaux catégorie de CC selon Calcul de la valeur de X² à partir de la formule domestiques » est acceptée (X²< X²table) les quantités des suivante : ou rejetée (X² ≥ X²table) animaux domestiques

Avec : - val exp = la valeur exceptée :

- Val obs = valeur observée

Détermination valeur de X² dans la table de chi- deux (avec α = 0,05) dont la valeur du degré de liberté est :

Ddl = (nombre de ligne -1) × (nombre de colonne – 1)

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ANNEXES

Analyse descriptive Microsoft Excel Pour chaque saison, Pour chaque saison, élaboration d’un tableau croisé Graphe à 2 axes dont : histogramme afficher un graphe dynamique à 3 entrées : des quantités totales des correspond aux valeurs des quantités des (histogramme) montrant animaux domestiques, catégorie de CC, saison animaux domestiques pour les 3 les quantités totales des d’étude catégories de CC, axe des ordonnées = animaux domestiques quantité et axe des abscisses = les 2 dans les 3 catégories de saisons d’étude CC

Pour la troisième hypothèse :

On applique la démarche dans la deuxième hypothèse, sous hypothèse 1, en remplaçant les quantités des animaux domestiques par ceux des animaux sauvages

2- Analyse de la diversité ou nombre de variété des animaux

Hypothèse Traitement des données Logiciel utilisé but

Hypothèse 2 Elaboration d’un tableau à 3 entrées : Microsoft Excel Graphe (camembert) montrant diversité ou nombre de variété des la diversité ou nombre de animaux domestiques, les 3 catégories variété des animaux de CC, les 2 saisons d’étude. domestiques dans chaque catégorie de CC dans les 2 saisons d’étude

Hypothèse 3 Elaboration d’un tableau à 3 entrées : Microsoft Excel Graphe (camembert) montrant diversité ou nombre de variété des la diversité ou nombre de animaux sauvages (FT et PH), les 3 variété des FT et PH dans catégories de CC, les 2 saisons d’étude. chaque catégorie de CC dans les 2 saisons d’étude

xxviii