Niger - Région De Tahoua Analyse Situationnelle Trimestrielle Au 31 Mars 2021

Niger - Région de Tahoua Analyse situationnelle trimestrielle Au 31 mars 2021

Niger: Reference map of Tahoua!

CHIFFRES CLÉS !Iferouane

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Tin-Essako ! KIDAL 816 928 MAL

Personnes dans le besoin ! In Tebezas ANAN AGADEZ Tahoua AALA AR Tchirozerine ! Creation date: 02/05/2018 TillabériTassara !! Data soures: OCHA, ESRI, UNCS, ANLAR Agadez Tassara Ingall DCW, IGNN 242 921 ! ! GAO TLLAR Paper size: A4 ALLAM LN Personnes ciblées Disclaimers The boundaries and names shown and the designations TRA used on these maps do not Tillia Tchintabaraden TH ! imply official endorsement or acceptance by the Ménaka ALLARA United Nations. ! Tchintabaraden Tillia ! Niame 0 50 100 Abalak km Aderbissinat ! Abalak 93 114 LL ! NRA TRD Bermo ! ! Tabalak ^! Personnes atteintes au 31 mars 2021 ! Tahoua National capital Banibangou Abala Dosso ! Tahoua Keita !! Tebaram A !! ZINDER Admin1 capital ! !Tamaske Bambeye ! RNA A ! Keita ! Main town TILLABERI Bagaroua Garhanga ! ! ! !Deoule Tarka Nomao Illela! Airport Fleuve Niger! Bouza Ouallam ! ! Bouza Filingue Bagaroua Illela MARADI INTERNATIONAL BOUNDARIES Madaoua 83 805 198$ USD Malbaza ! Madaoua ADMIN1 BOUNDARIES Malbaza Mayahi Sofoua Birni Birni NN! ! ! Dogeraoua Admin2 boundaries N’Konni N’Konni 1 Balleyara ! Guidan- ! ! DOSSO ! ! Requis ! Illela Bangui Roumdji Main road Gada ! ! ! Niger ! ! Takieta Niamey Dogondoutchi Maradi Aguie Loga Peulh SOKOTO ! Secondary road Les^! frontières,Diori les Hamaninoms indiqués et les désignations employés sur cette carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par!! l’Organisation des Nations Unies. Tangaza ! International Airport ! Madarounfa Matamaye Local road ! ! Wurno River

CONTEXTE

La région de Tahoua avec une population de 3 328 3652 habitants couvre une superficie de 113 317 km2. Elle est limitée au nord par la région d'Agadez, à l'ouest par les régions de Tillaberi et Dosso et par la République du Mali, à l'est par la région de Maradi, et au sud par la République Fédérale du Nigéria. La population active de la région de Tahoua représente 56,67 % de la population totale, un grand potentiel à mettre à profit, mais aussi un défi dans le cadre du développement économique et social.

Le potentiel économique de la région repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage. L’agriculture occupe plus de 80% de la population et environ 28 % de la superficie totale de la région l’y est consacrée ; 9 personnes sur 10 vivent en milieu rural3. L’élevage constitue l’activité dominante dans la zone nord et est associé à l'agriculture dans les autres zones agroécologiques. Près des deux tiers des terres de la région sont consacrés à l’élevage et les éleveurs représentent 20% de la population totale de la région4.

Malgré sa proximité géographique avec le Mali, et le Nigéria qui connaissent une détérioration sécuritaire, la région de Tahoua, reste souvent calme de point de vue sécuritaire, mais imprévisible.

Dynamiques des conflits

Les violences armées ne sont pas un fait nouveau dans la région frontalière qui sépare le Niger du Mali. Depuis deux décennies, elles se développent dans les zones rurales sur fond de compétition entre communautés pour le contrôle des ressources naturelles et d’incapacité des États à réguler pacifiquement les conflits locaux. Avant même l’implantation des groupes armes non étatiques (GANE), différentes milices à base communautaire s’étaient développées, recrutant dans un vivier toujours grandissant de jeunes hommes en armes. La forte

[1] A travers le Plan de Réponse Humanitaire 2021 [2] https://www.stat-niger.org/wp-content/uploads/2020/05/AS_Tahoua_2013_2017.pdf [3] http://ptfdecentralisationniger.org/data/uploads/pdr-2016-2020/pdr-tahoua-2016-2020.pdf [4] Ibid

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Tahoua-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 02 croissance démographique et l’instabilité climatique instaurent la compétition dans un contexte de faible application des normes. Ce contexte fragilisé par les tensions communautaires, la circulation d’armes et la présence des réfugiés peut dégénérer en conflits ouverts en cas d’atteintes aux droits de l’homme et au statut des ressources partagées depuis 2017, la situation sécuritaire dans la région de Tahoua continue à se détériorer. Les attaques répétées des GANE contre les populations, les déplacés internes et les réfugiés inclus, ainsi que les conflits intercommunautaires, ont fragilisé des populations déjà vulnérables. Elles sont spoliées de leurs moyens de subsistance et vivent dans un contexte de psychose particulièrement dans la zone nord de la région. Les zones nord, sud et sud-ouest restent à risque à cause de la fréquence des incidents sécuritaires dus aux incursions GANE à la frontière malienne ; incursions qui s’accompagnent de graves violations des droits humains. La perception forcée des impôts, les enlèvements ciblés et les violences physiques sur les populations sont entre autres des violations commises par les GANE5.

Malgré que les départements de Tillia et Tassara sous état d’urgence depuis mars 2017, entre janvier et mars 2021, 404 cas d’incidents de protection ont été enregistrés dans la région de Tahoua, notamment dans les départements de Tillia, Tassara et de Tahoua. Le département de Tillia à lui seul compte pour 70% des cas d’incidents. Le 21 mars 2021, 137 personnes majoritairement des hommes et des enfants incluant des réfugiés maliens ont été tuées dans les campements d’Intazayene, Woursanat, Bakoret et hameaux rattachés, par des éléments présumés éléments des GANE.

Conflits et mouvements de populations

E PDI 2020 2021

50 AGADEZ 40

30 MALI 20 Tassara 2020 2021

! PDI 2019 2021

! Tillia xx omre e Tchintabaraden au 2 rr 2021 omre e ruis xx au 2 rr 2021

! Abalak Intikane

Les frontières, les noms indiqués et les désignations employés sur cette carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies. Source : UNHCR, MAH/GC (données validées par le comité de collecte PDI) La tendance à la dégradation de la situation sécuritaire constatée en 2020 s’est maintenue ce premier trimestre. Et cela avec une augmentation des incidents sécuritaires provoque des déplacements de populations dans les départements de Tillia et Tassara, au sud dans les départements de Tahoua commune de Tebaram et à Madaoua précisément dans la commune de Bangi. Le nombre de déplacés internes qui ont trouvé refuge à Intikane en février 2020 atteignait 36 000, soit près du double de la population initiale des réfugiés maliens6. En décembre

[5] Rapport Mensuel Monitoring de protection mars 2021 [6] https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2021/2/601c206ca/proteger-familles-deplacees-contexte-violences-accrues-niger.html

2020 les déplacements étaient surtout secondaires d’un site à un autre sous la pression des menaces des GANES ou à la recherche des assistances alimentaires.

De façon générale dans la région, la tendance à l’augmentation du nombre de personnes en situation de déplacements à cause des attaques et les intimidations continues des GANE ont fait passer le nombre déplacé interne de 23 000 à la fin 2019 à plus de 55 000 en janvier 20217. Les attaques contre les populations survenues le 21 mars 2021 dans des campements touareg d’Intazayan, Bakorat, Wirssanat et de Tagmat (commune de Tillia), perpétrées par des éléments présumés de GANE, ont engendré le déplacement forcé de plusieurs centaines de ménages. Ils ont trouvé refuge dans le chef-lieu du département de Tillia, sur les sites d’Ekinewane, Intikane, Intaragmate et d’Inkotayene. Environ 1 416 personnes se sont installées dans ces sites. Certaines sources humanitaires dans la région indiquent que ces effectifs pourraient augmenter, à cause déplacements préventifs. La région de Tahoua compte 55 625 PDI répartis entre les départements précédemment cités, selon le MAH/GC.

Déficits et contraintes structurels préexistants

LLa population de la région est caractérisée par une forte croissance démographique avec un taux d’accroissement est de 4,6%, largement supérieur à la moyenne nationale qui est de 3,9% à cause d’un indice de fécondité de la région est estimé à 7,38. En outre, la pauvreté touche 47,9% des habitants de la région avec une sévérité de la pauvreté à 4,3. La sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région est confrontée aux déficits alimentaires dus à la faible pluviométrie de certaines zones, à la pauvreté et l’insuffisance des espaces cultivables et à un manque d’encadrement de proximité des paysans. Cette situation engendre des maladies chroniques chez les enfants et les mères, des investissements importants dans la prise en charge des malades et des abandons des enfants sur les bancs de l’école.

En terme développement social, les personnes en situation de handicaps de la Région de Tahoua représentent 4% de la population totale, la majorité d’entre vivant de mendicité et partie d’entre eux utilisent des enfants en âge d’aller à l’école comme guide, les privant ainsi de leur droit à l’éducation. À l’instar des régions du pays, Tahoua est confronté à la crise de vulnérabilité de la femme et de l’enfant. La région enregistre des cas de violences faites aux femmes et aux enfants se manifestant à travers les mariages précoces ou forcés ; l’âge au premier mariage des filles est de 15,8 ans dans la région, ce qui fait d’elle la 3e région où les filles se marient très tôt après Zinder et Maradi. De plus la région a un faible taux d’accès aux services sociaux ; moins d’un habitant sur deux a accès aux infrastructures sanitaires et l’IDH est le plus faible du pays avec 0,2849.

À l’inverse de la zone nord à vocation pastorale, l’élevage dans la partie sud de la région subit les effets des incertitudes climatiques et de la diminution de la capacité de charge des zones de pâturage, déjà largement dégradées, et l’insécurité10.

Perturbation des marchés et de la productivité

Au début de l’année 2021, les disponibilités céréalières dans les ménages agricoles et aussi des produits maraichers sur les marchés sont des signes d’une situation alimentaire est globalement bonne avec un bon niveau d’approvisionnement des marchés en céréales11. Par contre, la tendance a la huasse des prix des céréales sèches ( mil et maïs) se poursuit avec des prix nettement supérieurs à ceux de l’année passée à la même période et à la moyenne quinquennale 2016-202012. La recrudescence de la pandémie de la COVID-19 et ses mesures de mitigation, et la situation d’insécurité persistante dans certaines localités de la région continuent d’impacter les mouvements des biens et des personnes dans les zones frontalières.

[7] MAH/GC, Comité National de collecte de données PDI [8] http://ptfdecentralisationniger.org/data/uploads/pdr-2016-2020/pdr-tahoua-2016-2020.pdf [9] Ibid [10] Ibid [11] https://fews.net/fr/west-africa/niger/key-message-update/march-2021 [12] Ibid www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Tahoua-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 04

Depuis l’instauration de l’état d’urgence en mars 2017 dans la zone nord de Tahoua (Tillia, Tassara) lié à l’intensification des incidents sécuritaires, deux marchés ont été officiellement fermés (Assagueyguey, Intikane). Ceci a réduit considérablement le revenu des ménages des populations (réfugiés, PDI et les populations hôtes). Les échanges commerciaux entre communautés et les activités agricoles sont également perturbés par l’insécurité. Les ménages déplacés et les réfugiés en manque de moyens de subsistance sont devenus dépendants de l’assistance des acteurs humanitaire pour couvrir leurs besoins alimentaires. Au nord de Tahoua, l’insécurité à travers des attaques récurrentes sur les populations et limite les activités de moyens d’existence, l’accès alimentaire et l’accès aux interventions humanitaires.

Perturbation des services sociaux essentiels de base

La persistance du conflit a un impact considérable sur l’accès aux services sociaux de base et le risque d’une forte dégradation du tissu socio-économique, dans une région où l’agriculture, l’élevage et les échanges commerciaux avec les pays frontaliers font vivre la population. À cela s’ajoute la réduction des activités socio-économiques dans les zones frontalières maliennes.

L’accès des populations aux services sociaux de base connait des irrégularités dans les secteurs de l’éducation, l’eau et la santé. En effet, dans le secteur de la santé même si les structures de santé restent fonctionnelles malgré l’insécurité, l’accès des populations aux services de santé sont souvent handicapés certaines conséquences liées à l’insécurité dans les départements sous état d’urgence telle que la peur d’être attaqué sur les routes, la rupture des fournitures des soins de santé, le manque de moyen logistique approprié et le vol des ambulances par les GANE.

Au niveau du secteur de l’éducation, la région totalise 12 écoles non fonctionnelles et 777 élèves concernés dans les départements de Tillia, Tassara et Tahoua13. Leurs besoins sont essentiellement situés au niveau de la disponibilité de classes, au manque d’enseignants, au ravitaillement des cantines scolaires en vivres et les écoles en intrants COVID dans le respect des mesures préventives de la pandémie.

Insécurité alimentaire et perte des moyens de subsistance

ituation courante ctore/cemre ituation proete uin/out

Tassara Tassara

Tillia Tchintabaraden Tillia Tchintabaraden

Abalak Abalak

Tahoua Tahoua Keita Keita hases de vrit opulation en situation diicile

hase ucune/inimale Bouza Bouza Bagaroua Illéla Bagaroua Illéla hase ous pression Malbaza Malbaza Madaoua Madaoua hase rise Birni N'Konni Birni N'Konni

on anals

S: Gouvernement, Cadre Harmonisé (CILSS) D 8/4/2021 [13] Direction Régionale de l’Enseignement Primaire (DREP), mars 2021

La crise sécuritaire limite l’accès aux ménages pour les actions humanitaires surtout dans la Région de Tahoua ou prévale une insécurité alimentaire de crise qui va persister jusqu’en mai 202114. Les résultats du dernier Cadre Harmonisé janvier-mars 2021, indiquent que 224 164 personnes dans la Région de Tahoua sont en crise d’insécurité alimentaire, une diminution de 14% par rapport à la période précédente d’octobre-décembre 2020. Tous les départements de la région ont une partie de leurs populations en situation de crise et d’urgence alimentaires (CH phase 3+). Au nord de Tahoua, la situation alimentaire qui y prévaut est une insécurité alimentaire de crise.

Néanmoins, on observe une forte concentration dans les départements de Keita où les proportions des personnes en insécurité alimentaire sévère atteignaient au moins 20% de leurs populations. Ce département a près de 48% (106 671 personnes) de l’ensemble des populations en situation d’insécurité alimentaire. Ce sont des hommes et de femmes ayant un déficit alimentaire caractérisé par une consommation alimentaire pauvre et faiblement diversifiée, et d’enfants de moins de 5 ans marqués par des déséquilibres entre le poids et la taille.

Les ménages se trouvant dans cette situation alimentaire préoccupante se caractérisent aussi par l’adoption de stratégies de survie ayant des conséquences négatives sur leur situation alimentaire et leurs moyens d’existence. Ils ont été affectés par d’importants déficits de productions agropastorales, des chocs comme les inondations survenues en 2020 et les effets de l’insécurité, avec le dysfonctionnement des marchés et les restrictions des mouvements des personnes et leurs biens.

La situation alimentaire projetée en juin-août 2021, qui coïncide avec la période de soudure, la prévalence de l’insécurité alimentaire pourrait persister au niveau sévère ou crise et urgence avec une augmentation du nombre de départements et de la proportion des personnes touchées. Le nombre projeté de personnes en situation de crise alimentaire durant cette période est de 310 539, soit près de 39% d’augmentation15.

Les facteurs qui concourent à cette situation sont surtout une persistance de l’insécurité et ses impacts négatifs sur la disponibilité et les prix des produits alimentaires sur les marchés, une insuffisance de la réponse aux effets des inondations en 2020, la persistance des effets négatifs de la pandémie de la COVID-19.

Malnutrition et épidémie

dmissions cumules en malnutrition aigue modre dmissions cumlues en malnutrition aigue svere

17 777 cas de 13 712 cas de

Tassara Tassara

Tillia Tchintabaraden Tillia Tchintabaraden

Abalak Abalak

Tahoua Tahoua Keita Keita

Bouza Bouza Bagaroua Illéla Bagaroua Illéla cas cumuls Malbaza Malbaza Madaoua Madaoua Birni N'Konni Birni N'Konni

S: DRSE (MDO) D 9/4/2021 [14] https://fews.net/fr/west-africa/niger/key-message-update/march-2021 [15] Ibid

www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Tahoua-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 06

RégionR de T Tahoua– S Situation épidémiologique S 12 28 – Semaine 2021 12 (au 28 mars 2021)

575 cas de rougeole

cas de rougeole 27 cas de meningite cas de méningite

Tassara

Tillia

Tchintabaraden Abalak

Tahoua commune Tahoua Keita Bouza Bagaroua Illéla Malbaza Madaoua Birni N’Konni

S DSRE (MDO) D : 8/4/2021

Les résultats de l’enquête SMART conduite en août-septembre 2020 ont révélé que la région de Tahoua a une prévalence de la Malnutrition Aigüe Globale de 13.7%, ce qui est supérieure à la moyenne nationale, soit 12.7% selon sur l’indice poids-pour-taille. En ce qui concerne la prévalence de la MAS, Tahoua a enregistré 2.9%, qui est également supérieure à la moyenne nationale (2.6%). Pour ce qui est de la prévalence de la malnutrition chronique, la région a enregistré 38.7%, qui dépasse le seuil défini par l’OMS (30%), mais reste inférieur à la moyenne nationale (45,1%). En ce qui concerne l’anémie globale, Tahoua a enregistré un taux 68,9 % chez les enfants de 6 à 59 mois, alors que la moyenne nationale est de 63,3% et le seuil élevé de l’OMS, 40%.

Pour les autres maladies à potentiel épidémiologique, les chiffres des maladies à déclaration obligatoire de la douzième semaine de l’année 202116 font état d’un cumul de 575 cas de rougeole pour un décès , 27 cas de méningite sans décès, 116 900 cas de paludisme pour 156 décès. Pour ce qui est de la malnutrition, la région a enregistré un cumul de 17 777 cas de MAM sans décès et 13 712 cas de MAS pour 1 décès. Les admissions dans les centres de récupération nutritionnelles (CRENI) sont au nombre de 2 332 pour 155 décès.

[16] Direction Régionale de la Santé Publique (DRSP)

AccèsR humanitaire T A Au 19 Mars 2021

partements en etat durgence ande de m de la rontire xe accessile sous condition de scurisation atrouille/ escorte en cas de dernier recours helieu de dpartement

Agadez Mali

Tassara

Tillia Tchintabaraden

Abalak Abalak

Tillabéri Bermo Abala Bermo Tahoua Keita Keita Bagaroua

Bouza Dakoro Filingue Illela Bouza Bagaroua Illéla Maradi Dosso Malbaza Madaoua Dogondoutchi Birni N'Konni Madaoua Birni N'Konni Malbaza

Loga Dogondoutchi Nigeria Guidan-Roumdji

D vril S lusters ouvernement

• Les problèmes d’accès sont surtout liés à l’insécurité dans les départements du nord et une partie du sud notamment Tillia et Tassara et Tahoua dans la commune de Tebaram. Les chefs-lieux de commune sont accessibles tandis que les communes frontalières avec le Mali restent interdites aux humanitaires par les forces armées nationales et les autorités régionales.

• La question d’accès suscite beaucoup d’attention avec quelques défis, notamment le dénouement la question d’utilisation des escortes armées par les acteurs humanitaires pour tout déplacement hors agglomérations. Les ONG continuent leurs activités sous la plus grande vigilance et la bonne collaboration avec les autorités départementales, communales et les forces armées nationales.

COORDINATION HUMANITAIRE

La plupart des mécanismes de coordination ont continué à fonctionner tant bien que mal après la période de confinement suite à la crise de la COVID-19. Les différents mécanismes de coordination à Tahoua sont les Groupes de travail Sectoriels (GT Santé/Nutrition, GT Éducation, GT WASH, GT Sécurité Alimentaire, GT Protection le sous-groupe de travail VBG est aussi activé sous le lead de la Direction Régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’ enfant (DRPDEF ) et UNFPA. Tous les groupes de travail sont dirigés par les directeurs techniques et appuyés par les agences ou ONG co-lead.

De plus, une autre instance est mise en place à Tahoua qui est le Cadre de Coordination et de Concertation Humanitaire autour des autorités régionales qui sera opérationnel avec l’arrivée de la nouvelle équipe régionale. La cellule de Coordination civilo-militaire sous le lead de OCHA est également fonctionnelle et tiennent de réunion mensuelle dans le but d’améliorer la communication entre les acteurs humanitaires et les FDS afin de faciliter l’accès.

ANALYSE INTERSECTORIELLE ET MULTISECTORIELLE

Personnes dans le besoin et sévérité des besoins intersectoriels

817K Personnes dans le besoin

RNN N N

A A AA A A

RNN T RNN

vritA des esoins loale vrit des esoins ommunauts htes A AA A A

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Tassara

Tillia Tchintabaraden

Abalak vrit des esoins rugis Tahoua Keita

Bouza Bagaroua Illéla Malbaza Madaoua Birni N’Konni

Echelle/classe 1 2 3 4 5

Aucune/ Severité Stress Severe Extreme Catastrophique Minimale on oncern par lexercice

D : 8/4/2021

La région de Tahoua a 0,8 million17 de personnes dans le besoin d’assistance humanitaire sur une population totale estimée à 3,3 millions soit 14% de la population. 96% des ménages présentent des besoins multisectoriels, dont 20% avec des besoins multisectoriels extrêmes. Cette situation affecte particulièrement 44% des réfugiés et 30% des PDI de la région. Ce qui fait de Tahoua, l’une des régions où les besoins sévères sont les plus concentrés. Les secteurs qui déterminent l’ampleur des besoins multisectoriels des populations de Tahoua sont essentiellement les abris et biens non alimentaires, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’EHA.

Comparativement à 2020, le nombre de personnes dans le besoin a plus que doublé ; principalement à cause de la montée de la violence et de l'insécurité et de l'impact de la pandémie COVID-19. Ces chocs ont exacerbé une vulnérabilité accrue chez les PDI, réfugiés, et les populations hôtes, car confrontés à un ensemble de conditions humanitaires tel que l'accès réduit aux services sociaux de base (nourriture, marchés, aux soins de santé, éducation, etc.), mécanismes d'adaptation négatifs du travail des enfants, entraînant des dommages physiques et la malnutrition. Les départements les plus touchés sont : Tillia, Tassara, Abalak, Tchintabaraden, Illela, Malbaza et Madaoua. Les besoins les plus accrus sont dans les secteurs de l’EHA (90% des ménages présentent un besoin dans ce secteur) et l’éducation (53% des ménages)18.

Néanmoins cette tendance présente des disparités en fonction des départements. Plus de 70% des ménages des départements de Birni N'Konni, Illela, Keita et de la Ville de Tahoua ont déclaré avoir des problèmes pour accéder à l’eau de qualité. À Tahoua, près de 50% des accouchements pour les enfants de moins de 5 ans ont été effectués RNN N N à la maison. Les départements les plus concernés par cette problématique sont Tillia (70,9%), Tassara (68,5%) A et Tchintabaraden (56,1%). La situation des abris demeure également préoccupante : 44% des ménages dans le A 19 Département AA de Tillia ont déclaré vivre dans des abris avec ouverture ou fente dans le toit . Réponse Aet gaps intersectoriels 93 114A Personnes assistées

RNN T RNN

A A AA A A

La réponse en 2021 priorise et cible des groupes de personnes vulnérables que la communauté humanitaire peut atteindre de manière réaliste et en toute sécurité. Il s’agit d’apporter de l'assistance et répondre aux besoins spécifiques des femmes, filles, hommes et garçons, et des groupes vulnérables spécifiques tels que les personnes âgées, les enfants de moins de cinq ans et les personnes handicapées qui ont été déplacées ou qui vivent dans des communautés d'accueil avec des vulnérabilités accrues. La réponse intersectorielle est fournie selon les modalités les plus appropriées. Le montant financier de 83,8 millions de dollars américains est nécessaire pour apporter la réponse à 0,2 million de personnes et atteindre les objectifs stratégiques.

[17] HNO 2021 [18] https://www.impact-repository.org/document/reach/9b6cd9da/NER2002_Factsheets_MSNA_final_jan2021_tahoua.pdf [19] Ibid

Les interventions humanitaires au cours du 1er trimestre de 2021 ont permis d’apporter l’assistance à 93 114 personnes affectées dans la région de Tahoua soit 38% du nombre total des personnes ciblées dans cette région. Hormis le cluster sécurité alimentaire qui a pu couvrir l’ensemble des personnes ciblées dans la région, tous les autres secteurs n’ont pas atteint 20% de leurs cibles. Il faut noter que ces différentes interventions ont essentiellement concerné les populations nouvellement déplacées à la suite des différentes attaques enregistrées depuis le début de l’année.

L’accès humanitaire demeure la principale contrainte pour apporter l’assistance aux populations déplacées depuis quelque temps et qui se retrouvent dans les sites de déplacement dans les départements de Tillia et Tassara. Depuis 2019, les mesures restrictives et l’état d’urgence ne permettent pas aux acteurs humanitaires de se rendre sur ces sites afin d’y fournir l’assistance nécessaire aux 75 000 personnes qui y demeurent.

La faiblesse de la réponse au niveau régionale est due à quatre facteurs essentiels :

1. Faible mobilisation des ressources financières au niveau nationale. Avec un taux de financement de presque 3 fois moins qu’a la même période en 2020, la réponse globale au Niger n’a reçu que 14 millions de dollars.

2. Accès humanitaire. Force est de reconnaitre que toutes les activités humanitaires restent très dépendantes de l’accès humanitaire dans la région.

3. Manque de synergie d’action entre secteurs malgré l’existence de stratégies intersectorielles. Globalement, en dehors des interventions d’urgences multisectorielles et ponctuelles, répondant aux impacts des chocs soudains, on note un manque de synergies d’interventions réalisées grâce à l'intégration combinée d’au moins deux secteurs ou/et d’interventions séquencées ou de transferts monétaires polyvalents répondant à une combinaison de besoins de base et doublée de ciblages géographiques pour réduire efficacement les besoins.

PRÉVISIONS

• La détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans les départements du Nord et du sud risque d’accroîtra les besoins des populations déjà fragilisées par les aléas climatiques ;

• Le risque de voir des communautés s’en prendre aux autres n’est pas négligeable, notamment celle accusée d’être responsable des exactions dont sont victimes les populations: extorsions de biens, agressions physiques, enlèvements, assassinats, vols d’animaux, etc.

• L'attaque des GANE en mars dernier dans les localités de Intazayène, Bakoret et Wourssanat (département de Tillia) risque de créer de plus en plus des mouvements de population vers d’autres départements et commune de la région ;

• Les PDI vont exercer une forte pression sur les ressources des zones d’accueil cela peut être source de conflits intercommunautaires ;

• Le risque d’embrasement du conflit intercommunautaire dans plusieurs parties de la région .

RECOMMANDATIONS

• Développer et privilégier des approches multisectorielles et intersectorielles pour améliorer l’efficacité de la réponse humanitaire et éviter des duplications.

• Plaider auprès du Gouvernement pour un allégement des restrictions sur l’accès ;

• Le Plaidoyer pour la mobilisation des partenaires pour une assistance adéquate face aux besoins enregistrés dans le domaine de la sécurité alimentaire, de la protection et des services sociaux de base ;

• Prévoir un forum social pour prévenir le risque d’embrasement du conflit intercommunautaire dans les zones d’insécurités.

• Poursuivre l’enregistrement de niveau 1 et la documentation des PDI avec une implication soutenue de la représentation régionale du Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes.