CANNON, Lawrence Arthur. Grand Juriste D'une Famille De Juristes
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CHRONIQUE LE GÉNÉALOGISTE JURISTE par Raymond Deraspe (1735) GRAND JURISTE D’UNE FAMILLE DE JURISTES La scène se passe à Ottawa, plus précisément à la Taschereau, E.D. Pacaud, M. J. Cannon, D. Murray, H. Cour suprême, durant la décennie commencée en 1930. Cannon, Isabella Murray, M.A. Cannon, suivis du Le juge s’adresse à un avocat francophone : « How do célébrant Philippe-Hippolyte Suzor (Québec 1826 - you come here without the leave of this court? ». Nicolet 1917), curé d’Arthabaska de 1851 à 1878. Baptisé Réponse : « I came by the C.N.R. ». Le juge : « Go en 1852, à l’église de Québec où ses parents et grands- back by the C.P.R. ». Traduisons : « Comment êtes- parents paternels s’étaient mariés, Lawrence John Cannon vous venu ici sans la permission de cette Cour? ». « Je eut pour parrain et marraine Augustin-Norbert Morin et suis venu par le train du C.N.R. ». « Retournez par le son épouse, Adèle Raymond. Qui est Augustin-Norbert train du C.P.R ». Morin? Premier ministre du Canada à deux reprises avec Expliquons la situation. L’avocat, Francis Hincks sous le régime de semble-t-il, ignorait que l’on ne peut l’Union, juge, il a, avec le juge Charles se présenter devant la Cour suprême Dewey Day et le juge René-Édouard en certaines matières sans la Caron, dont il sera fait mention plus loin, permission du tribunal, à moins de codifié le Code civil du Bas-Canada, en décision favorable devant un juge vigueur de 1866 à 1993. L.J. Cannon, d’une cour inférieure. Par ailleurs, il admis au barreau en 1874, a exercé peut ne pas se débrouiller en anglais. brièvement à Québec avant de s’associer À l’époque de mes études, nous à Édouard-L. Pacaud à Arthabaska, puis, soutenions que n’ayant pas compris la il devint assistant procureur général du question, il était comme Maria Goretti, Québec de 1891 à 1905, date de sa celle qui avait dit non…*. Situation nomination à la Cour supérieure, d’abord qui ne pourrait se reproduire depuis à Trois-Rivières, puis à Québec où il est plus de trente ans avec les législations Source : site Internet de la Cour suprême, décédé en 1921. Lawrence John Cannon du gouvernement Trudeau, rendant le avec mention Archives nationales du Québec, a, en 1909, présidé une commission photographe inconnu . français égal à l’anglais. Qui était le d’enquête sur l’administration de la ville juge? Lawrence Arthur Cannon, juge à la Cour de Montréal, suivie d’un rapport qui y a apporté des suprême de 1930 à 1939. changements ratifiés par l’électorat local. Je dois ajouter qu’un autre fils du couple Cannon-Dumoulin a été juriste : MARIAGE DANS LES BOIS-FRANCS Lionel-Joseph, notaire, qui exerça à Québec de 1909 à Les parents de L. A. Cannon s’étaient unis en l’église 1918. Enfin, un autre garçon du couple a honoré le clergé d’Arthabaska (Saint Christophe), le 2 août 1876, après du Québec : Mgr Walter F. Cannon, (1880-1960), aumô- publication d’un ban et « consentement des parents », nier militaire durant les deux grandes guerres, vicaire pour m’exprimer comme le registre. Qui étaient-ils? délégué des Forces armées canadiennes de 1947 à 1949, Lawrence John Cannon, « écuier », avocat, et Marie- prêtre du Séminaire de Québec où il professa, secrétaire Hermine-Aurélie-Alida Dumoulin, mineure, fille de feu de l’Université Laval, créé prélat de la Maison de Sa Jean-Gaspard Dumoulin, en son vivant écuier (sic), Sainteté le pape Pie XII, et portant pour ce, le titre de prothonotaire (resic), pour le district d’Arthabaska, et Monseigneur. d’Aurélie-Alida Pacaud. Ils ont pour témoins le père de l’époux et l’aïeul de l’épouse, Philippe-Napoléon Pacaud, DEUX UNIONS CÉLÉBRÉES À LA BASILIQUE DE qui signent avec les époux comme plusieurs autres dont QUÉBEC E.S. Pacaud, Marg. J.C. Cannon, Aurèle Pacaud, Gaspard C’est à la basilique Notre-Dame de Québec que les Pacaud, Auguste Pacaud, Ernest Pacaud, G.S. (?) Barthe, grands-parents paternels de Lawrence Arthur Cannon, G.J. Dumoulin, (?) Raymond, Henri T. Taschereau, J.T. tous deux majeurs, paroissiens, avaient, munis de la L’Ancêtre, numéro 277, volume 33, hiver 2007 161 dispense de deux bans, le 30 juillet 1845, publié leur 1739, dans le comté de Wexford. Le couple aurait union. Lawrence Ambrose (Ambrosius, dans son acte engendré neuf fils et deux filles. de naissance de 1822, à la même basilique) Cannon, écuyer, avocat, épousait Mary-Geneviève Cary, fille de COURT SURVOL DE LA VIE DE L. A. CANNON Thomas Cary, écuyer, et de défunte Marie-Anne Né à Arthabaska le 28 avril 1877, Lawrence Arthur Dorion. Edward George Cannon, écuyer, notaire (en Cannon, étudia d’abord au collège local, puis au Petit exercice à Québec de 1834 à 1885), et sieur James séminaire de Québec où il décrocha l’année de ses dix- Cannon sont les témoins de leur frère dont les parents sept ans, en rhétorique, le Prix du prince de Galles, sont décédés; John Cary l’est pour sa fille comme pour la meilleure note de tous les élèves des collèges Pierre Dorion, écuyer, l’est pour sa nièce. Apposent classiques du Québec. À la fin de ses études en droit, à leurs signatures à part les époux (l’épouse signant Mary l’Université Laval, il remporta la Médaille du Jane Cary) et les témoins, E.J. Horan, prêtre, Matilda J. lieutenant-gouverneur. Admis au barreau en 1899, il Cary, Th. Johnson, capt. 14th Regiment, Elizabeth R. obtint son titre de conseiller du roi, en 1910. En plus de Cary, W. Downes, H.C. Ibbitson, Francis Dorion, G.T. sa carrière professionnelle, il joua un rôle sur le plan Cary, E.C. Murray, T. Cary, Enrietta Th. Murray, Hugh politique. Membre du conseil municipal de Québec de Murray, Mary Anne H. Horan, Ellen Downes, entre 1908 à 1916, il en présida le Comité des finances et agit autres, suivis du curé « de la paroisse de Québec », comme leader du conseil, assuma la présidence de la Charles-François Baillargeon (L’Île-aux-Grues, 1798 – Commission de l’exposition provinciale. Député à Québec, 1870), archevêque de Québec les trois l’Assemblée législative pour Québec-Centre de 1916 à dernières années de sa vie. Longtemps, Lawrence 1923, il appartint à la commission chargée de réviser et Ambrose Cannon (1814-1890), admis au barreau en consolider de façon générale et permanente les lois 1838, fut greffier de la Cité de Québec, aujourd’hui québécoises. Ville de Québec, succédant à ce titre à l’historien Revenons à sa profession. Attaché surtout à l’étude François-Xavier Garneau, notaire. Fitzpatrick (Charles), Taschereau (L.-Alexandre), Roy C’est en la basilique de Québec que les bisaïeuls de (Ferdinand), Cannon (L. Arthur), Parent (Simon- Lawrence Arthur Cannon : John Cannon, maçon, et Napoléon et Georges) & Taschereau (Paul et Robert), il Angèle Griault dit Larivière s’étaient eux aussi épousés, devint bâtonnier du Québec en 1924. Le 17 février le 9 février 1808. Tous deux sont de la paroisse où fut 1920, Lord Sumner, au nom du Comité judiciaire du une fois annoncé leur mariage. L’épouse, mineure, est Conseil privé de Londres, rendait une décision majeure, fille de François Griault dit Larivière, ferblantier, et de faisant gagner ses clients, Vandry et autres, concernant Cécile Maranda. L’acte indique la présence des parents la responsabilité du propriétaire d’une chose inanimée, des deux époux, la signature de plusieurs personnes et en l’occurrence un réseau de distribution de rapporte la déclaration de gens déclarant ne savoir l’électricité, à la suite d’un incendie survenu en signer. Signent donc : les époux (l’épouse signant décembre 1912. L’on comprend que la partie perdante, Angèle Larivière), leurs mères, le père de l’époux, puis, Quebec Railway, Light, Heat & Power, s’était pourtant H.C. Lagueux, Louis Cannon, Martin Cannon, un autre assurée les services de procureurs de renom : Pentland, Martin Cannon, John Duberger, Cécile Lagueux et Stuart, Gravel & Thompson. Il est intéressant de noter Geneviève Duberger suivis du célébrant, curé de la qu’il s’agit de l’étude où L. A. Cannon avait appris la paroisse de la basilique, André Doucet (Trois-Rivières profession. Il joua aussi un important rôle dans la cause 1782 - Tracadie, dans les Maritimes, 1824). John d’extradition de Gaynur et Greene contre le gouver- Cannon, député au Parlement du Bas-Canada, est décédé nement des États-Unis.** en 1833. En plus de représenter la Commission du Havre de Québec et le Québec devant une commission fédérale UNION PRÉSUMÉE EUROPÉENNE sur les taux de transports en 1925-1926, il fut nommé J’ignore où se sont épousés les parents de John juge à la Cour d’appel du Québec en 1927, fonction Cannon : Edward Cannon et Eleonor Murphy. Madame qu’il remplit jusqu’à sa nomination au début de 1930, à Sylvie Tremblay, dans un article publié par L’Ancêtre, la Cour suprême. J’ai parcouru, en diagonale, toutes les tel qu’indiqué dans mes sources, s’appuyant en partie décisions rapportées auxquelles il a pris part durant sur un dossier préparé par Me Robert Cannon (1900- presque dix ans à Ottawa : toujours très factuel, citant 1970), le plus jeune des frères du juge Lawrence Arthur ses sources et d’une exceptionnelle clarté. La Cannon, indique que leur mariage a été célébré en présidence de la Cour lui serait échue en 1937, n’eût 1764, vraisemblablement en Irlande. John serait né vers été son état de santé. C’est Ernest Lapointe, bras droit 162 L’Ancêtre, numéro 277, volume 33, hiver 2007 québécois du premier ministre King, qui avait soumis à l’acte soulignera les publications, comportera les son grand patron deux noms lorsqu’un poste devint signatures des parties, pères et témoins et des vacant à la Cour suprême : ceux de L.