ACCORDEONS EN ESCALE Raúl Barboza / Antonio Rivas / René Lacaille Daniel Duchowney / Alfonso Pacin / Aldo Guinart / Nelson Gomez / Marc Lacaille
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ACCORDEONS EN ESCALE raúl barboza / antonio rivas / rené lacaille daniel duchowney / alfonso pacin / aldo guinart / nelson gomez / marc lacaille raúl barboza ...Chaque fois que sortent de mon accordéon les notes d’une mélodie, ce n’est pas seulement d’une mélodie dont il s’agit. C’est comme s’il s’agissait du début d’une histoire, un silence est comme une respiration, un repos..., un accord peut exprimer un sentiment d’amour ou de peur. De mes ancêtres j’ai appris à faire en sorte que l’accordéon devienne la continuation de mon esprit qui n’utiliserait pas la parole comme moyen d’expression. De mes ancêtres j’ai aussi appris à écouter les diverses voix de la nature : le chant des oiseaux, le galop des animaux, le souffle du vent... Tout cela est «La Vie» qui se montre à nous avec ses joies et ses tristesses, la faim et l’injustice, le luxe et la pauvreté. Chaque fois que je fais sortir de mon accordéon une mélodie, mon désir est de raconter une histoire vraie...” Raül BARBOZA Accordéoniste prodigue, Raul Barboza, joue du chamamé. Une musique métisse, née en Argentine, en pays Guarani, mélange de polkas et de valses apportées par les émigrants polonais et tchèques. Faite d’oppositions, le chamamé est une musique pleine de force spirituelle et mélancolique. LE METIS SAGE Lorsqu’on a la chance de passer quelque temps en compagnie de Raúl Barboza, on découvre que les choses changent autour de soi. Le regard que Raúl porte sur les gens, les arbres, les animaux, fait que nous les voyons nous-mêmes d’une nouvelle manière. L’attention qu’il accorde à ce qui l’entoure accentue la beauté des paysages que traverse notre existence. Les personnages qui la peuplent ont soudainement une présence plus palpable que d’ordinaire. Tout a plus d’épaisseur, devient plus touffu autour de Raúl. Ceux et celles qui l’ont vu sur scène le savent; l’homme et sa musique ne nous amènent pas «ailleurs» : au contraire, ils nous permettent de pénétrer pleinement dans l’«ici et maintenant». La musique de Raúl Barboza souligne la luxuriance secrète de l’ordinaire. «Raúl est en prise directe avec le quotidien», remarque Patrick Tandin, celui a qui on doit les spectacles et les disques que Raúl Barboza a réalisés depuis qu’il réside en France : «Pour Raúl, l’art doit s’intégrer au quotidien, ne doit pas être un fait exceptionnel. C’est ça, Barboza : son travail, il l’accomplit humblement, comme une tâche quotidienne. Comme un boulanger qui doit se lever tous les jours à des heures impossibles afin de préparer la pâte pour que, quand les gens se réveillent, ils aient du pain frais. Raúl fait “simplement” son boulot de musicien, comme s’il faisait partie d’une communauté; c’est son côté Indien, peut-être... Comme s’il faisait partie d’une communauté où chacun a son rôle à jouer pour le bien-être de tous. Et il fait ça avec beaucoup d’humilité, beaucoup de simplicité, beaucoup de rigueur aussi, beaucoup d’attention, beaucoup de patience, beaucoup de courage, et toujours comme si sa musique n’avait rien d’exceptionnel. Et c’est précisément ce qui fait que son travail est exceptionnel! Parce qu’à la fin d’un concert, les gens ne sont plus ce qu’ils étaient en entrant : ils sont apaisés, la vie leur apparaît sous un nouvel éclairage. Raúl a un côté chamane : il apporte des bienfaits à son public, mais sans jamais dire : voici quelque chose d’exceptionnel, on va passer dans une autre dimension, avoir le bonheur de toucher le paradis, sauf que tout à l’heure, il faudra bien revenir sur terre. Non: tout participe chez lui du quotidien, de la majesté du quotidien». Les objets, les gens autour de nous se teintent de couleurs plus vives en réfléchissant les sonorités de son accordéon : «Raúl, c’est comme un peintre musical, continue Patrick Tandin, avec des moments plus abstraits et des moments plus concrets : des paysages un peu impressionnistes, qui racontent en musique le cœur du peuple Guarani, d’un peuple dans lequel résonne le cœur de tous les hommes. L’extraordinaire, c’est qu’en parlant un langage comme le chamamé, que bien peu de personnes connaissent, un langage très local, éloigné de toutes les préoccupations du bordel actuel de l’uniformisation mondialisatrice, Raúl arrive à raconter des histoires qui touchent le cœur de tous les hommes de cette terre. En accomplissant son travail, Raúl fait comme les Guaranis : il agit de façon à se rapprocher et à nous rapprocher de la Terre sans Mal. Il y a, dans sa musique, de quoi soigner cette pauvre planète». Raúl Barboza a appris auprès de son père à jouer par oreille, et sa musique est toute écoute : elle est ce qu’il «entend», avec tout ce qui, dans le mot, lie l’audition à la compréhension. D’où la cordialité de son accordéon, qui devient proprement l’instrument d’une... entente! Pour s’accorder, il n’est pas nécessaire de se parler : il faut d’abord s’écouter. «Raúl a une guitare en permanence dans la tête», constate Patrick Tandin : le souvenir de la guitare de son père Adolfo, mais aussi celle que gratte Olga, sa compagne; «et il pense qu’un être humain, c’est comme une guitare : il faut l’accorder tous les jours, parce que les choses changent tous les jours. Raúl cherche toujours à être en harmonie avec l’endroit où il se trouve, en sympathie avec les gens auprès desquels il se trouve». Non seulement Raúl Barboza s’adapte-t-il constamment à la tonalité ambiante; quel que soit l’instrument dont joue chacun de nous dans l’existence (nous jouons tous de quelque chose dans la vie : du marteau, de la clé anglaise, de la plume ou du clavier, etc., certains même jouent carrément un jeu...), tout semble sonner plus juste lorsque Raúl est dans le décor! Sa musique nous révèle à nous-mêmes. Nietzsche pensait que «Sans la musique, la vie serait une erreur»; en écoutant Raúl Barboza, on ne peut que lui donner raison. Pierre Monette KARAVANE PRODUCTIONS - Tél : 01 40 16 54 30 – email :[email protected] 1 / 7 ACCORDEONS EN ESCALE BIOGRAPHIE * Juin 1938 Naissance à Buenos Aires, de parents d’origine guaranie. * 1945 Son père, Adolfo, lui offre son premier accordéon, sur lequel Raúl apprend l’art et la technique du chamamé. * 1947 On l’appelle «Raulito el mago» : petit Raúl, le magicien. * 1950 Premier album avec le groupe Îrupé. * 1953 Il fonde son premier groupe avec lequel, pendant 10 ans, il jouera le chamamé dans toutes les régions d’Argentine. * 1961 Première tournée dans le sud du Brésil. * 1962 Il participe à l’enregistrement de la musique composée par Ariel Ramirez du film Los Inundados, de Fernando Birry. * 1964 Premier album sous son nom chez Columbia Argentine. A partir de 1968 Tournées régulières dans la région guaranie du sud du Brésil (Porto Alegre), où il devient fondateur de la tradition des chamameceros : des joueurs de chamamé. Années 70 il se consacre à la diffusion du chamamé en Argentine; il enregistre plus d’une vingtaine d’albums sous son nom. Il participe également à des enregistrements en compagnie de nombreux artistes populaires : Mercedes Sosa, Jairo, etc. * 1971 Tournée en U.R.S.S. * 1973 Il participe, en compagnie d’Eduardo Falú, Jaime Torres, Los Chalchaleros, etc., au film El canto y su paisaje, produit et réalisé par Fernando Ayala et Héctor Olivera. * 1981 Tournées au Japon. * 1985 Il reçoit le prix Konex, qui reconnaît en lui une des cinq «meilleures figures de l’histoire de la musique populaire argentine» de la section instrumentiste de folklore. * 1987 En Espagne, il enregistre avec José Carreras le chamamé «La Anunciación» de la Missa Criolla. L’album sera présenté, en présence des artistes, au Vatican. Tournée au Japon. Il décide, avec sa femme Olga, de s’installer en France. Chaudement recommandé par Astor Piazzolla, il se produit à Paris, aux Trottoirs de Buenos Aires, pour y faire découvrir le chamamé. Il rencontre les accordéonistes Marcel Azzola, Richard Galliano, Jo Privat, Daniel Colin, DenisTuveri, Marc Perrone, etc. * 1988 Il participe au festival Alte Oper Frankfurt, où il figure aux côtés de Paco de Lucia, Dave Brubeck, B.B. King, etc. * 1990 Il enregistre pour le premier volume de l’anthologie Paris Musette une version de La foule (Que nadie sepa mi sufrir) dans l’esprit du compositeur de la pièce, Angel Cabral. Cet album reçoit le Grand prix du disque de l’Académie Charles Cros. * 1991 Il participe à de nombreux concerts dans toute la France avec l’ensemble Paris Musette. * 1992 Il participe au Festival international de jazz de Montréal avec l’ensemble Paris Musette. * 1993 Il réalise le premier album à paraître sous son nom en France. L’album reçoit le Grand prix du disque de l’Académie Charles Cros, quatre Clefs Evénement Télérama, un Diapason d’Or et un Choc Le Monde de la Musique. * 1994 Il enregistre au Japon un album en compagnie de Daniel Colin, sur lequel les deux accordéonistes accompagnent la chanteuse Izumi Yukimara. Il participe à la Saison jazz de Montréal. * 1995 Il reçoit, en Argentine, le prix Francisco-Canaro de la SADAIC, décerné afin de souligner la contribution d’un artiste à la diffusion internationale de la musique argentine. Son travail lui vaut également un diplôme d’honneur décerné par la Chambre des Députés de la Nation. Parution de son deuxième album français, La Tierra sin Mal, qui reçoit un Diapason d’Or.