ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES, MENTION GEOGRAPHIE Parcours Environnement et Aménagement du territoire Mémoire pour l’obtention du diplôme de MASTER en GEOGRAPHIE Promotion Talio

Intitulé : LE PROCESSUS DE LA PERIURBANISATION ET SES IMPACTS SOCIO- SPATIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX DANS LA COMMUNE RURALE AMBAVAHADITOKANA, DISTRICT ATSIMONDRANO, REGION

Présenté par Rojo ANDRIAMIHAINGO Sous la direction de Mr. Pascal RAZANAKOTO, Maître de conférences

Mars 2019

UNIVERSITE D’ DOMAINES DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE Parcours : Environnement et Aménagement du territoire Mémoire pour l’obtention du diplôme de MASTER en GEOGRAPHIE

Intitulé : LE PROCESSUS DE LA PERIURBANISATION ET SES IMPACTS SOCIO-SPATIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX DANS LA COMMUNE RURALE AMBAVAHADITOKANA, DISTRICT ANTANANARIVO ATSIMONDRANO, REGION ANALAMANGA

Présenté le 14 mars 2019,

Par Rojo ANDRIAMIHAINGO

Membre de Jury : ▪ Président : Mme Jacqueline RAKOTOARISOA, Maître de conférences - HDR ▪ Rapporteur : Mr. Pascal RAZANAKOTO, Maître de conférences ▪ Juge : Mme Rindra RAHARINJANAHARY, Maître de conférences

REMERCIEMENTS

Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à toutes les personnes qui se sont jointes à nous pour le bon déroulement de ce mémoire. Nous adressons particulièrement nos vifs remerciements :

- A Madame Jacqueline RAKOTOARISOA, Maître de conférences – HDR qui nous fait le grand honneur de bien vouloir présider ce présent mémoire.

- A Madame Rindra RAHARINJANAHARY, Responsable de la Mention Géographie dans la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, qui a aimablement acceptée de juger et d’examiner ce travail de mémoire.

- A Monsieur Pascal RAZANAKOTO, Maître de conférences qui a bien voulu nous encadrer malgré ses nombreuses occupations, et d’avoir sacrifié une grande partie de son temps pour nous conseiller et nous guider pendant l’élaboration de ce travail.

- A Monsieur Andriamihaja Bruno RATIANARIVO, Maire de la Commune rurale Ambavahaditokana et aux Chefs Fokontany qui nous ont offert sans hésitation le maximum de données et d’informations de la commune rurale Ambavahaditokana.

Nous tenons aussi à remercier à la grande famille du Département de Géographie de l’Université d’Antananarivo, particulièrement aux enseignants du Département à qui nous devons les bases de notre formation. Puis à ma famille et à mes amis pour leur aide et soutien.

Merci infiniment !

I

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... I RESUME ...... III LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... IV ACRONYMES ...... VI INTRODUCTION GENERALE ...... 1

CHAPITRE I - CONTEXTES ET DEMARCHE DE RECHERCHE………………………………..….. 5 CHAPITRE II - LES CONDITIONS GEOGRAPHIQUES DE LA COMMUNE RURALE AMBAVAHADITOKANA………………………………………………………………………………….……………………………. 16

CHAPITRE III - LES ACTIVITES MARQUANTES DANS LA COMMUNE, SIGNES DE PERIURBANISATION...... 28

………………………………………………………………….………..40

CHAPITRE IV – LA TRANSFORMATION DE L’OCCUPATION DU SOL : L’ACCROISSEMENT DES BATIS ET LA MIXITE PAYSAGERE…………………………….………..………………………….. 41 CHAPITRE V – LA DEGRADATION DU CADRE DE VIE ET MANQUE DES INFRASTRUCTURES PAR RAPPORT A L’EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE……………………………………………….…… 51 CHAPITRE VI – LES CONTRAINTES ET POSSIBILITES D’AMENAGEMENT AU SEIN DE LA COMMUNE RURALE AMBAVAHADITOKANA POUR SON DEVELOPPEMENT……………………………. 60

CONCLUSION GENERALE...... 75 BIBLIOGRAPHIE ...... 77 ANNEXES………..…………………………………………………………………………………………………………….……... 81 TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………………………………………….. 100

II

RESUME

Pendant les dernières décennies, le taux de croissance de populations qui vivent dans les villes ne cessent de se multiplier. Cette croissance de la population urbaine ne touche pas seulement les grands centres urbains mais elle atteint aussi la périphérie environnante et contribue à une transformation des modes de vie des habitants au niveau du territoire et au niveau de leurs activités socio-économiques. Les pays en voie de développement rencontrent souvent ce stade de périurbanisation, mais ils font face à des difficultés dans leur maîtrise de ce processus.

La Commune Rurale d’Ambavahaditokana est une commune située à proximité du Centre-ville, elle est marquée par une croissance démographique comme d’autres communes périphériques d’Antananarivo. Sa périurbanisation inéluctable a fait d’elle une commune rurale très développée. La périurbanisation est actuellement en cours pour cette commune périphérique. Ce processus lui fait une des communes qui subit une véritable transformation de l’espace. Les facteurs de cette transformation sont relatifs aux conditions physiques, historiques et humaines favorables à l’implantation humaine. Le remblaiement se multiplie au profit des nouvelles constructions, ainsi le rural disparaît progressivement pour laisser place à de nouvelles activités. Les activités agricoles ne subsistent que dans les Fokontany en marge de la commune, tandis que le secteur informel prend de plus en plus de l’ampleur dans la Commune. Cependant, un contraste paysager est observé avec des quartiers qui sont mieux organisés et structurés et des quartiers où l’anarchie règne. Mais justement, cette anarchie qui est en rapport avec l’aménagement pose problème à l’environnement de la commune. Face à cette situation, des mesures doivent être prises en compte afin de promouvoir le développement de la commune, comme l’amélioration du cadre de vie de la population, la mise en place d’une véritable politique d’aménagement ainsi que l’amélioration de la gestion de l’environnement au sein de la commune.

Mots clés : périurbanisation, urbanisation, espace périurbain, aménagement, croissance démographique, Ambavahaditokana.

III

LISTES DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CROQUIS Croquis n°1 : Localisation de la commune rurale Ambavahaditokana………………………18

Croquis n°2 : Topographie de la commune rurale Ambavahaditokana………………………21

Croquis n°3 : Densité de la population par fokontany…………………...... …...25

Croquis n°4 : Les infrastructures existantes dans la commune……………………………….37

Croquis n°5 : Dynamique de l’occupation du sol de la commune rurale Ambavahaditokana…………………………………………………………………………....42

LISTES DES FIGURES Figure n°1 : Diagramme ombro-thermique d’Antananarivo……………………………….….20

Figure n°2 : Répartition par âge et par sexe de la population…………………………….……27

Figure n°3 : Organigramme de la Commune Rurale Ambavahaditokana……………………61

LISTE DES TABLEAUX Tableau n°1 : Récapitulation des effectifs des acteurs et types d’enquêtes…………………..15

Tableau n°2 : Synthèse du protocole de recherche……………………………………………16

Tableau n°3 : Evolution de la population de la commune rurale Ambavahaditokana………..22

Tableau n°4 : Densité de la population par fokontany………………………………………..24

Tableau n°5 : Répartition de la population par âge et par sexe………………………………..26

Tableau n°6 : Les produits agricoles………………………………………………………….30

Tableau n°7 : Pourcentage des activités exercées dans la commune…………………………..34

Tableau n°8 : Prix du m² des terrains constructibles dans la Commune…………………….....47

Tableau n°9 : Le processus de périurbanisation et ses différents impacts……………………59

Tableau n°10 : Taux d’urbanisation des communes périphériques dans les 10 km de rayon autour de la CUA………………………………………………………………………….…..63

IV

LISTE DES PHOTOGRAPHIES

Photo n°1 : Parcelle de riziculture dans la commune…………………………………………29

Photo n°2 : Confection des paniers et Stock de produits destinés au marché…………...... 32

Photo n°3 : Embouteillage avec la médiocrité de la route…………………………………….34

Photo n°4 : Le Centre Hospitalier de Référence de District ………………………...38

Photo n°5 : Villa luxueuse dans le quartier résidentiel………………………………………...44

Photo n°6 : Des maisons traditionnelles dans la commune, trace de ruralité ………………….45

Photo n°7 : Consommation d’espace agricole par les zones d’habitats précaires…………….46

Photo n°8 : Des maisons construites au milieu de la rizière d’Ambohimandroso………….....49

Photo n°9 : Les centres de restauration au sein de la commune…………...... 50

Photo n°10 : La queue des bidons aux bornes fontaines………………………………………52

Photo n°11 : Entassement des ordures au sein du quartier d’Andrady………………………..54

Photo n°12 : Multiplication des petits commerces au bord de la route………………………..57

V

ACRONYMES

AEP : Adduction d’Eau Potable BM : Banque Mondiale BSD : Bureau de Santé de District CEG : Collège d’Enseignement Général CHD : Centre Hospitalier de District CITE : Centre d’Information Technique et Economique CSB : Centre de Santé de Base CTD : Collectivité Territoriale Décentralisée CUA : Commune Urbaine d’Antananarivo EPP : Ecole Primaire Publique FJKM : Fiangonana Jesosy Kristy eto FTM : Foiben-Taosarintanin’i Madagasikara INSTAT : Institut National de la Statistique JIRAMA: Jiro sy Rano Malagasy KOFITAMA: KOperativa FITAterana MAalagasy LAMA : Laboratoire d’Analyse Médical d’Ambavahaditokana LMS : London Missionary Society LUH : Loi relative à l’Urbanisme et à l’Habitat ONG : Organisation Non Gouvernementale ONU : Organisation des Nations Unies OPCI/FIFTAMA : Organisme Public de Coopération Intercommunale/Farimbona Iombonan’ny Firaisan’ireo Tanàna Manodidina an ’Antananarivo PCD : Plan Communal de Développement PME : Petite et Moyenne Entreprise PUDi : Plan d’Urbanisme Directeur RIC : Route Inter Communale RIP : Route d’Intérêt Provincial SSU : Schéma Simplifié d’Urbanisme WASH : Water Sanitation and hygien

VI

INTRODUCTION GENERALE

Le XXe siècle est la période où l’urbanisation mondiale s’est remarquablement accélérée, notamment dans les pays en développement. La croissance urbaine est incontestablement l’un des phénomènes les plus rapide du monde contemporain, particulièrement des pays du tiers-monde. Dans ces pays, la croissance urbaine et l’exode rural continuent à amasser les populations des grandes villes déjà surchargées. En 20501 , les urbains représenteront 70 % des habitants de la planète. En Afrique, un peu plus du tiers soit 40%2 de la population du continent demeurent en ville. Le rythme de cette croissance a atteint presque 5% par an en Afrique le lendemain de l’indépendance du début des années 1960. C’est aujourd'hui un phénomène qui touche surtout les pays du tiers monde, car dans les pays industrialisés, le taux d’urbanisation, déjà très fort, a tendance à stagner. Selon GEORGE (1961) « La ville s’étend en tâche d’huile, c'est-à-dire, comme un liquide qui se répand ou par déversement à partir du centre vers les périphéries proches ou lointaines ».

Actuellement, Madagascar est un pays qui s’urbanise, peut-être moins vite que beaucoup d’autres pays africains, certainement avec un léger retard mais à une vitesse qui a tendance à s’accélérer. Selon des récentes données statistiques, environ un tiers de la population malgache vit aujourd’hui dans des agglomérations urbaines, dont près de la moitié se trouvent en 2014 autour de la commune urbaine d’Antananarivo soit 36%3 et ce taux devra atteindre de 50% en 2036. La croissance accélérée de la population au sein de plusieurs communes rurales est indéniable, notamment celles qui se trouvent en périphérique de la capitale. L’explosion démographique a pris place surtout autour de la commune urbaine d’Antananarivo plutôt qu’à l’intra-muros pour la simple raison que cette dernière est déjà un espace saturé.

De ce fait ; la « périurbanisation » est un processus d'extension ou de développement spatial de la ville vers ses communes limitrophes. On a mis ce phénomène en rapport avec le développement des zones suburbaines dans les pays industrialisés et avec l’apparition des zones métropolisées dans les pays en développement. En effet, c’est la « construction de pavillons dans les campagnes, habités par d’anciens citadins qui continuent de travailler en ville »4. A cause de l’explosion démographique urbaine, insalubrité, encombrements et pollution, les habitants d’Antananarivo

1 ONU-HABITAT, 2015 2 Groupe Banque mondiale © 2017, l’urbanisation, source de croissance et de prospérité partagée en Afrique, 22 Avril 2015 3 Instat 2014 4 Dictionnaire de Géographie : vocabulaire, notions et concepts 1 s’éloignent du centre-ville pour rechercher de l’espace et un cadre de vie agréable. Ceci entraîne une influence et mutation des modes de vie, civilisations, formes d’habitats, d’infrastructures et d’activités urbaines dans ces zones rurales. Les périphéries d’Antananarivo se développent de manière « centrifuge » le long des axes principaux (des digues) et des plaines car plus on s’éloigne du centre, plus son influence diminue.

La commune rurale Ambavahaditokana située à 11km, au sud-ouest de la capitale, dans le district d’Antsimondrano fait partie des communes périphériques dont sa voie au phénomène de la périurbanisation est remarquable. La commune fait partie des Haute Terres Centrales malgaches et se trouve entre 47°27’0’’ et 47°28’34’’ de longitude est et 18°54’00’’ et 18°55’3’’ de latitude sud. Elle s’élevait à 33 574 habitants5 en 2014. La taille de population augmentant chaque année qui la place en commune rurale de deuxième catégorie dans le statut de la commune urbaine d’Antananarivo. Mais la répartition de cette population se fait dans un modèle anarchique tout comme dans d’autre communes à Madagascar. D’après ce contexte, elle sera ainsi notre objet d’étude pour mieux comprendre les traits de périurbanisation dans son paysage ainsi que son organisation de l’espace et les impacts issus de ce phénomène. Notre présente thématique de mémoire s’intitule donc : « Le processus de la périurbanisation et ses impacts socio-spatiaux et environnementaux dans la commune rurale d’Ambavahaditokana, district Antananarivo Atsimondrano, région Analamanga »

PROBLEMATIQUE

Une problématique principale se pose : « Comment le phénomène de la périurbanisation a-t-il inscrit ses impacts dans le développement de la commune rurale d’Ambavahaditokana ?»

CHOIX DU SUJET

Nous avons choisi comme zone d’étude la commune rurale Ambavahaditokana car elle dispose déjà des atouts favorables pour la compréhension du processus de périurbanisation au sein d’une commune. La commune a un fort poids démographique, elle compte 39 2616 habitants en 2015, qui se répartissent au sein des 6 fokontany. Ainsi, elle est déjà dotée d’un CSB II, une des infrastructures de base qui dessert ses habitants et aussi ceux d’autres localités.

5 Commune Rurale d’Ambavahaditokana, PCD 2014 6 Monographie de la commune rurale Ambavahaditokana 2016 2

OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE

La présente étude a pour objectif général de montrer la périurbanisation dans la commune rurale Ambavahaditokana. Elle évoque que cette dernière est une réalité à considérer ; de plus, elle permet aux décideurs de mieux connaître et de mettre en évidence cette zone.

L’analyse des enjeux de la périurbanisation dans la commune rurale Ambavahaditokana permet ainsi de fixer les hypothèses suivantes :

Les facteurs physiques et humains déterminent la périurbanisation et l’aménagement actuel dans la commune rurale Ambavahaditokana

Ensuite, ce phénomène de périurbanisation engendre des impacts au niveau de l’extension spatiale, des activités socio-économiques et de l’environnement dans la commune.

De ce fait, il existe des possibilités d’aménagement adéquats face à la périurbanisation de la commune rurale Ambavahaditokana pour son développement.

DEMARCHE DE RECHERCHE

Nous avons ici adopté une démarche déductive pour la conception de ce mémoire. Cette démarche de recherche repose sur trois étapes essentielles :

• Mettre en avant des hypothèses à partir de la formulation des théories explicatives du sujet par l’exploration bibliographique. • Puis, vérifier ces idées sur terrain à partir des entretiens, enquêtes, observations et surtout des collectes de données. • Enfin, la rédaction du présent mémoire après avoir analysé les données recueillies lors des étapes précédentes pour valider et infirmer les hypothèses.

Ce travail se subdivise en deux parties qui se succèdent d’une manière logique et réfléchie dont on résume comme suit :

- La première partie cadrera le mémoire dans son contexte général et dans son échelle d’intervention. Elle mettra en exergue les réalités spatiales et humaines, puis les faits du processus d’urbanisation dans la commune rurale d’Ambavahaditokana.

- La deuxième partie évoquera les impacts de la périurbanisation sur l’organisation de l’espace de la commune rurale Ambavahaditokana afin de ressortir les possibilités d’aménagement au sein de la commune pour son développement.

3

4

CHAPITRE I - CONTEXTES ET DEMARCHE DE RECHERCHE I. 1 Cadre théorique pour comprendre le processus de la périurbanisation L’urbanisation et la périurbanisation sont devenues planétaires. Localement, elles prennent des formes très variées, qui dépendent de mécanismes complexes systémiques où interfèrent les spécialités des milieux, le poids des structures historiques, les niveaux de développement ainsi que les choix collectifs et les politiques publiques. En apparence, bien peu de choses réunissent l’étalement en tache d’huile des banlieues pavillonnaires américaines, l’expansion des bourgs et des petites villes périphériques en Europe, l’urbanisation des espaces ruraux très denses en Asie ou le développement de l’habitat précaire autour des villes africaines.

Selon PAULET (2000) « Une ville se caractérise par sa taille, sa forme, sa densité, ses fonctions, son réseau, sa dynamique, ses zones d’influences, il est donc difficile, artificiel mais indispensable de dissocier ces éléments »7.

I. 1. 1 L’urbanisation contemporaine Le XXème siècle est la période où l’urbanisation mondiale s’est remarquablement accélérée, notamment dans les pays en développement. Malgré le niveau d’urbanisation très inférieur, les citadins sont aujourd’hui presque trois fois plus nombreux dans ces pays que dans les pays développés. Selon les chiffres de l’ONU (Organisation des Nations Unies), au rythme actuel, 65 % de la population sera urbaine en 2025, et plus de 80 % dans de nombreux pays. Plus de 23 métropoles soit plus de 10 millions d’habitants et plus d’un million d’habitant des 213 villes ont été observées en l’an 2000. Estimé par l’ONU, ce chiffre serait encore capable de doubler d’ici 100 ans. De 1900 à 2000, le nombre de citadins est passé de deux cent vingt millions (220 millions) à deux milliards quatre-vingts quatre millions (2,84 milliards), et on devrait enregistrer la même augmentation seulement dans quatre décennies. Quelques 93% de cette augmentation se produiront dans le monde en développement et plus de 80% en Afrique et en Asie. Au total, dans les pays en développement, le nombre de citadins passera entre 1950 et 2030 de trois cent neuf millions (309 millions) à trois milliards neuf cents millions (3,9 milliards).

I. 1. 2 L’Urbanisation en Afrique En Afrique, un peu plus du tiers (34%) de la population du continent demeurent en ville. Le rythme de la croissance de la population urbaine a atteint presque 5% par an au lendemain des indépendances (au début des années 1960). Cette croissance se ralentit progressivement résultant de plus en plus du mouvement naturel.

7 J.P PAULET Géographie urbaine Ed. Armand Colin. HER. Paris 2000 5

L’existence d’une ville en Afrique ne date pas d’hier, c’est un phénomène très ancien. La plupart des grandes villes en Afrique ont été fondées généralement sous l’empire de la colonisation. Le modèle colonial, sous prétexte d’hygiénisme, a accentué le caractère ségrégatif de l’habitat et des quartiers des villes africaines et il a imposé sa trame qui persiste aujourd’hui dans la plupart des agglomérations.

L’essentiel de la population urbaine africaine réside dans les villes de moins de 500.000 habitants. La ville africaine est dévoreuse d’espaces au fur et à mesure de son extension, les charges des différents équipements urbains deviennent très lourdes du fait de la longueur des réseaux : eau, assainissement, électricité, voies publiques, transports. En Afrique subsaharienne, le phénomène urbain constitue une préoccupation majeure, même dans le cas des centres urbains moins peuplés.

En général, la macrocéphalie constitue une caractéristique majeure de l’urbanisation en Afrique. Elle se traduit par le poids exorbitant d’une ville, généralement de la capitale du pays, au détriment des autres centres urbains.

I. 1. 3 L’Urbanisation à Madagascar Madagascar est un pays africain qui s’urbanise à un rythme important avec un modèle macrocéphale. Son taux d’urbanisation était de 16,04% en 1975, allant de 36% en 2018 pour atteindre 45% en 20258. Les prévisions estiment à 50% la proportion de la population urbaine en 2036.

Actuellement, le taux de la croissance urbaine est d’ordre de 3,6% par an avec un taux naturel de croissance démographique de 2,7 % par an. Sa population est connue certainement par une forte proportion des ruraux, et elle reste principalement occupée à des activités agricoles et de l’élevage. Ce pays a tendance à s’urbaniser depuis l’année 2005, avec plus de 200 000 habitants supplémentaires qui s’installent dans les villes chaque année.

Antananarivo capitale de Madagascar est une ville qui a été fondée sous l’époque royale d’Andrianampoinimerina (1787 – 1810). Ce roi a décidé d’élire Antananarivo comme capitale de son royaume depuis 1794. C’est un site collinaire étroit et contraignant de 1 480 m d’altitude. En ce moment, elle présente de loin la concentration de population la plus élevée du territoire malgache. L’agglomération d’Antananarivo abrite actuellement en 20179, plus de 3 millions d’habitants. Le taux de croissance de la population urbaine est de 4,6%, et dépasse largement le

8 www.challenger-magazine.com// 9 http://www.matv.mg/agglomeration-dantananarivo-leffectif-de-la-population-doublera-dici-15-a-20ans/ 6 taux national qui est de 2,9%. C’est une ville très dynamique et qui évolue de plus en plus dans son espace. C’est aussi un pôle d’attraction des populations pour ceux qui vivent dans la campagne. Son extension va au-delà de ces limites qui s’affichaient par la progression vers l’ouest dans la plaine de Betsimitatatra à partir de l’occupation des marécages (remblaiement) ainsi que l’aménagement des périphéries autour de la ville (site externe). Ceci s’explique par une forte croissance démographique, car le site interne (CUA) est déjà en partie saturée, alors la population s’accroit tout au long des communes périphériques.

Par conséquent, l’agglomération tananarivienne appelée aussi « le Grand Tana » comprend sur le plan administratif et institutionnel, la commune urbaine d’Antananarivo et les 31 communes rurales périphériques regroupées dans l’Organisme Public de la Coopération Intercommunale (OPCI), dont la commune rurale d’Ambavahaditokana en fait partie.

I. 2 La périurbanisation : une forme indéniable de l’urbanisation La périurbanisation est une forme indéniable de l’urbanisation, elle va de pair avec l’urbanisation. Sans l’urbanisation, la périurbanisation ne se dévoilait pas assez. C’est un processus qui devient de plus en plus important et répandu dans le monde.

Cependant, il est bien important de définir ces termes afin de mieux appréhender notre thématique. Ces termes sont souvent mobilisés dans ce mémoire car ce sont les concepts centraux de cette recherche.

I. 2. 1 Périurbanisation Précisément, la périurbanisation affirmée par Bauer et Roux (1976), est un processus de « retour » ou « fuite » des citadins vers les campagnes ou plus simplement le déplacement durable de population quittant les zones urbaines pour aller s'implanter dans les zones rurales en s'appuyant sur les noyaux habités préexistants (villages, bourgs) et sur les grands axes de communication qui relient ces espaces aux espaces urbains initiaux.

C’est-à-dire les espaces périurbains sont les espaces d'urbanisation diffuses sans continuité avec la ville-centre, au-delà de la couronne des banlieues ou périphéries immédiates, aux marges des agglomérations. D’où deux approches se dégagent : l'une considérant le périurbain comme un espace intermédiaire, l'autre comme une forme d'urbanité particulière.

La périurbanisation peut être aussi considérée comme un processus qui accompagne l’étalement urbain.

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I. 2. 2 Etalement urbain Selon la définition extraite d’une association française (2000) « L’étalement urbain est un processus de transformation de l’espace conduisant à une diminution de la densité des espaces bâtis. »10 L’étalement urbain caractérise un phénomène de croissance d’espace urbanisé de façon peu maîtrisée, produisant un tissu urbain très lâche, de plus en plus éloigné du centre de l’aire urbaine dont il est dépendant.

Il se traduit donc par une consommation d’espaces importante et supérieure au niveau désiré par les acteurs publics et compatible avec un développement durable du territoire.

Nous remarquons par conséquent que l’étalement urbain se définit de façon relative, par rapport à un pôle dont il dépend. Par ailleurs, il faut noter que si l’étalement urbain résulte de dynamiques essentiellement résidentielles, il se fait aussi par le développement de zones commerciales en dehors des espaces urbanisés.

C’est un phénomène physique d’extension de la ville sur son pourtour, il décrit la croissance en surface au sol de l’emprise de la ville.

Quant à l’extension urbaine, c’est un phénomène qui né des besoins intenses de population locale, cela se justifie souvent par la croissance démographique élevée et l’exode rurale vers les milieux urbains, en cherchant la proximité des lieux de travail et d’équipements, donc les collectivités locales cherchent à satisfaire les besoins croissants des habitants en matière de logement et des équipements divers.

I. 2. 3 Espace périurbain Les espaces périurbains sont des espaces ruraux en croissance considérée d’urbanisation. Classiquement, ce sont des espaces ruraux en périphérie d’une agglomération importante.

Selon la définition, tirée du dictionnaire de Géographie rédigé par BAUD et al. (1998), « l’espace périurbain englobe les banlieues et les espaces plus lointains du centre-ville. » En d’autres termes, un espace périurbain est formé par des communes de plusieurs banlieues. Et le phénomène d’extension spatiale des villes a été depuis longtemps identifié. Il correspond à la convergence d’un phénomène de concentration démographique, et d’un phénomène de desserrement urbain, lié bien sûr à la diffusion des moyens de transport et de communication.

L’espace périurbain s’établit à partir de noyaux anciennement villageois auxquels se rattachent les extrémités de la ville. Ces noyaux connaissent parfois une croissance rapide lorsqu’ils attirent

10 http://.fne.asso.fr/.../etalement_urbain_reflexion_croisees_elements// 8 de nouvelles activités. Autrement, leurs fonctionnalités se résument à l’habitat ou plus précisément à l’accueil de quelques citadins qui fuient la ville. Toutefois, les zones périurbaines servent aussi d’interfaces entre le monde rural et le monde urbain ; par conséquent leurs développement s’effectue à partir de deux forces bien distinctes : les activités modernes (liées à la production de biens et services requis par le monde urbain) et les activités traditionnelles (liées à la satisfaction des besoins du monde rural).

I. 2. 4 Aménagement du territoire L’aménagement du territoire est « l’action et la pratique (plutôt que la science, le technique ou l’art) de disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de communication qu’ils peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques, voire stratégiques »11

L’aménagement est l’art d’organiser l’espace dans le but d’un espace harmonieux, qui vise un développement à long terme. L’aménagement d’un espace contribue à son développement, c’est- à-dire aménager l’espace fait partie importante à son développement de cet espace.

L’aménagement du territoire contribue à la mise en valeur et au développement du territoire en mettant en compte le progrès social, l’efficacité économique, la protection de l’environnement, en améliorant des conditions de vie de la population. C’est à partir de ces lois12 que l’on met en œuvre les différents champs d’application, et elle permet aussi de fixer les acteurs qui entrent en jeu. Pour que les objectifs soient atteints, des outils d’aménagement à différentes échelles interviennent. Alors, cette loi devrait s’appliquer dans les pays riches et dans les pays pauvres parce qu’elle permet de mieux réaliser les différents projets d’aménagement dans le milieu urbain et dans le milieu rural.

I. 3 Le processus de périurbanisation en générale I. 3. 1 La périurbanisation dans le monde L’attraction par les villes est un phénomène normal lié au développement de la société et/ou des activités et il serait difficile à un développement rural plus que soutenu de renverser les chiffres.

L’extension d’une ville va au-delà de ses limites administratives, elle se fait de manière incontrôlable et plus répandue dans le monde. Cette extension se traduit par l’étalement urbain, c’est-à-dire par une densification de territoires situés de plus en plus loin du cœur de la ville. Cela

11 BRUNET et al. (1998) 12 Voir annexes / lois sur l’urbanisme 9 ne se représente pas simplement par le fait de l’extension d’agglomération mais également le fait que la population croissante qui s’installe dans de nouveaux bâtis en banlieue et/ou en périphérie de la ville.

L’étalement urbain concerne la périphérie des villes, ce phénomène a été donc plus fréquemment dénommé « périurbanisation ». La périurbanisation est un processus de transformations spatiales liées au desserrement des fonctions urbaines, un contact dynamique où l’interpénétration urbaine- rurale se substitue rapidement à la juxtaposition urbaine, elle est une forme indéniable d’urbanisation et plus précisément, encore un espace en transition dans un processus d'urbanisation fonctionnelle et morphologique. De plus, c’est un processus de l’extension spatiale de la ville c’est à dire de l’habitat mais également des infrastructures de transport et des activités.

C’est une notion utilisée depuis les années 1970 comme cadre de référence implicite lors de la description des mutations territoriales affectant l’espace rural, cette appellation n’a pu intellectuellement laisser place à l’isolement potentiel d’autres phénomènes que ceux relatifs au processus d’urbanisation classique.

Selon P. GEORGE, (1961) « la périphérie urbaine est l’aire d’extension extrême d’une agglomération sur lesquels s’étend la périurbanisation, où progressent les paysages, les activités et les mutations démographiques, sociales et professionnelles de type urbaine. »13 Autrement dit, il désigne que l’espace périurbain est le résultat de l’extension de la ville en tenant compte de sa dimension en termes de population, des infrastructures et y compris les activités exercées dans cet espace.

Les espaces ruraux en croissance considérés dans ces études sont classiquement des espaces ruraux en périphérie d’une agglomération importante (ville).

Ainsi, la périurbanisation a pour conséquences sur le plan démographique et sociologique : un apport très important de population active en milieu rural, puis une implantation d'un nouveau mode de vie en ce même milieu (initialement rural). Il y a aussi des conflits entre les anciens ruraux et les rurbains.

Sur le plan spatial, la périurbanisation a pour effets, une véritable modification des paysages, c’est à dire une dynamisation d'espaces ruraux accessibles en durée de trajet depuis les villes, une redynamisation d'espaces ruraux très éloignés mais la demeure des campagnards traditionnels reste encore mise en valeur, et une intensification du phénomène de déplacement pendulaire.

13 George P., (1961), « Précis de la géographie urbaine » 10

Sur le plan économique, on constate des conflits entre les activités agricoles et les activités urbaines et enfin la mise en déséquilibre par imperméabilisation des sols. Des dispositifs régulateurs naturels d'intempéries pour la pluie abondante feraient aussi partie des effets du phénomène de la périurbanisation.

I. 3. 2 La périurbanisation dans les pays en voie de développement L’extension urbaine dans les pays du Sud pose de nombreux problèmes sociaux et environnementaux. Certains faits sont caractéristiques des villes des pays du Sud. Ainsi, on a un accès difficile au sol et au logement, à l’inaccessibilité des services de base, à la pauvreté, à la ségrégation résidentielle, aux violences sociales, aux conditions de travail précaires dans une économie informelle sans sécurité de l’emploi. Aussi, les transports publics sont insuffisants pour répondre aux besoins de déplacements des citadins. Face à ce sombre tableau de ville impossible, les autorités municipales du Sud ont reconnu leurs incapacités face aux risques qui assaillent les villes. La résolution des problèmes urbains fait ainsi appel à la gestion urbaine.

Madagascar ne diffère pas dans ces problèmes des autres pays du sud. Il va être soumis au grand défi de l’urbanisation au vu de sa forte part démographique (population jeune) et de son paysage anarchique, ainsi que son rythme d’urbanisation tentaculaire.

L’extension de la ville d’Antananarivo (capitale de Madagascar) va au-delà de ses limites administratives. Elle peut s’exprimer par différents facteurs tels qu’un phénomène naturel de débordement de la population de la ville sur sa périphérie, c’est aussi un choix politique et stratégique pour une planification urbaine et par les contraintes posées par son site d’implantation.

Le paysage de l’agglomération d’Antananarivo est marqué depuis longtemps par une constellation des villages et des hameaux. Les villages périphériques ont connu une occupation plus ancienne que les quartiers urbains centraux.

Les communes périphériques d’Antananarivo connaissent une forte dynamique d’urbanisation, justifiant un doublement de leur population en 10 ans de l’an 2000 à 2010. La croissance annuelle de la population périurbaine d’Antananarivo atteint un taux de 6% soit deux fois supérieur à la moyenne nationale. En 2003, 81% des communes périphériques enregistraient des taux d’accroissement dépassant celui de la commune urbaine d’Antananarivo. Le phénomène de périurbanisation est plus développé au sud de la ville d’Antananarivo qu’au nord. La population de la périphérie sud dans le district d’Antsimondrano est bien plus élevée que celle dans le district d’Avaradrano au nord.

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Comme dans notre zone d’étude, la commune rurale d’Ambavahaditokana qui se situe à la périphérie sud de l’agglomération tananarivienne, est une commune dépendante de la grande ville en matière de fonctions administratives et urbaines pour fournir les besoins de ces habitants. Elle concentre une proportion démographique bien importante, environ 43 000 habitants en 201614. Actuellement, son paysage subit progressivement ce grand phénomène de périurbanisation avec la transformation majeure de son espace à partir des nouvelles constructions et aussi des grandes infrastructures y sont présentes dans la commune.

I. 4 Démarche de recherche La démarche de recherche est une étape fondamentale pour la réalisation de ce travail. La démarche déductive est adoptée pour la réalisation de ce mémoire, cette démarche requiert deux étapes essentielles concernant la thématique de ce mémoire, dont :

- La première phase est la phase de documentation au niveau des différents centres de documentation telle que dans la bibliothèque de Géographie au sein de département, dans la bibliothèque universitaire, auprès du CITE à Ambatonakanga, etc ….

- La deuxième phase regroupe les travaux de terrain qui sont faits au sein de la commune rurale d’Ambavahaditokana pour la collecte des données. Ces travaux ont été ensuite suivis par des enquêtes auprès des collectivités, le maire, les chefs fokontany et aussi à partir des habitants dans la commune.

I. 4. 1 Les différents ouvrages consultés L’acquisition de données sur les différents concepts sur le sujet et des informations sur la zone de recherche s’est faite en premier lieu auprès de divers centres de documentation dont la bibliothèque de la Mention Géographie à l’Université d’Antananarivo ; le Centre d’Information Technique et Economique (ou CITE) à Ambatonakanga et auprès de la Commune Rurale d’Ambavahaditokana. Différents ouvrages sont consultés auprès de ces centres de documentation pour la conception de ce mémoire.

Des auteurs nous fournissent plus de connaissances sur notre thématique à partir de leurs ouvrages. Généralement, ils nous décrivent l’urbanisation dans son contexte, ses limites et ses conséquences dans un territoire donné. Ils expliquent mieux le concept d’extension urbaine dont son développement dans un territoire. (DERYCKE, 1979 ; MICHEL, 1980 ; RENAUD,1985)

14 Estimation personnelle selon le rythme de l’évolution de la population par an 12

Les travaux de RAMAMONJISOA ont permis ensuite de comprendre l’évolution de la ville d’Antananarivo depuis son origine. L’auteur a précisé que la ville d’Antananarivo a son originalité et que son évolution est liée à des facteurs de différents ordres tels que les conditions physiques, les facteurs historiques et humains. Ainsi, le développement de la ville se fait en rapport non seulement avec l’accroissement de la population et l’extension des zones résidentielles, mais aussi avec la multiplication de ses activités. (RAMAMONJISOA, 1974 ; RAMAMONJISOA, 1975)

D’autres ouvrages (Thèses, Mémoires de Maitrise et Master) présentent la compréhension du processus de périurbanisation dans la commune périphérique d’Antananarivo, des enjeux ainsi que des perspectives d’aménagement adéquates dans la commune précisée. Ils apportent des réflexions sur notre thématique qui n’est pas loin des leurs. (OLISOA, 2012 ; FALIARISOA, 2009 ; RASALIMANANA, 2017)

Ces recherches auprès des bibliothèques ont été complétées par des recherches sur internet. Elles sont utiles pour les articles récents et pour une meilleure compréhension de la thématique sur la périurbanisation.

L’intégration dans le service technique de la Commune a aussi facilité l’accès aux différents documents spécifiques à la zone d’étude notamment dans la consultation de la « Monographie de la Commune Rurale d’Ambavahaditokana. » de 2016, ainsi que le « Plan Communal de Développement » de la Commune de 2014. Ces documents qui sont importants, ont pu permettre de mieux cerner les éléments physiques et humains de la Commune mais aussi de cerner les problèmes récurrents que peut rencontrer la Commune.

I. 4. 2 Les travaux de terrain La phase des travaux de terrain est incontournable pour la réalisation de ce mémoire. Elle consiste à vérifier les hypothèses théoriques et faire des enquêtes auprès des ménages et les autorités locales. C’est une étape importante parce qu’elle permet de faire une approche de la réalité sur la thématique. Cela nous a permis d’avoir des données fiables et d’obtenir les éléments de réponses correspondants à la problématique.

Ces travaux de terrain sont divisés en deux parties : des entretiens avec les autorités locales et les personnes cibles qui ont des connaissances sur notre zone d’étude à savoir le Maire, les chefs fokontany, les techniciens, et des enquêtes auprès des ménages sur les six fokontany.

Pour le recueil des données et des différentes informations qui nous permettent de construire des savoir et idées concernant notre zone d’étude, il nous a failli s’adapter au terrain de recherche. Ensuite, nous avons utilisé des cartes consultées lors des documentations à titre d’orientation, des

13 enregistrements des sons et/ou des dictaphones afin d’enregistrer les conversations importantes, des appareils photos pour illustrer les faits sur terrain, dont les clichés seront présentés dans cet ouvrage.

A part les matériels, nous avons élaborés des questionnaires15 pour faire l’enquête auprès des personnes ressources. Ces questionnaires varient selon le type d’entretien opté. Pour cela, nous avons enquêté en premier les autorités locales et les dirigeants dans la commune puisqu’ils sont en mesure de connaître les réalités dans notre zone d’étude ; puis avec les techniciens au sein de la commune et enfin nous avons fait des enquêtes auprès des ménages.

En effet, nous avons maintenu un entretien libre à titre collectif ou individuel : auprès des responsables et des autorités de la commune, des chefs fokontany et des agriculteurs. Nous avons fait un entretien semi-directif, c’est une enquête individuelle dont le questionnaire est libre et semi-ouvert, c'est-à-dire qu’il y a une liste de questions préétablies à l’avance mais les réponses peuvent être libres et ouvertes (cf questionnaires d’enquête en annexes). Les résultats obtenus sont d’ordre qualitatifs.

Nous avons fait ensuite un entretien directif auprès des ménages ; c’est une enquête exclusivement individuelle dont les questionnaires sont fermés et les questions sont entièrement définies à l’avance et ordonnées de manière logique. Les réponses obtenues sont d’ordres quantitatifs qui sont prêtes à subir un traitement et une analyse statistique.

Ensuite, concernant le taux d’échantillonnage de l’enquête individuelle, nous avons pris un échantillon de 150 ménages soit 1,91% du total des ménages, en estimant la commune rurale à 7849 ménages.

15 Les listes des questionnaires répertoriés dans les annexes 14

Tableau n°1 : Récapitulation des effectifs des acteurs enquêtés et types d’enquêtes

Catégories des Nombres des acteurs Types d'enquête acteurs enquêtés enquêtés Ménages 150 Entretien directif 15 Entretien libre / semi- Agriculteurs directif 06 Entretien libre / semi- Chefs Fokontany directif 01 Entretien libre / semi- Adjoint au Maire directif Techniciens 02 Entretien libre / semi- communales directif 01 Entretien libre / semi- Maire directif 175 Total Source : Réalisation de l’auteur, 2018

Ces diverses enquêtes ont duré six semaines dans son ensemble, en octobre et novembre 2018.

Les enquêtes étaient accompagnées par des observations directes sur terrain, des analyses des activités exercées par la population, des études d’évolution d’aménagement de l’espace et par l’approche de la vie courante de la population.

Les différentes enquêtes au niveau des acteurs cibles ont permis de recueillir diverses informations nécessaires pour cette recherche, mais des problèmes ont été tout de même rencontrés durant les investigations notamment la méfiance à nous accueillir et la fiabilité des réponses collectées auprès de certains acteurs. Par conséquent, les données obtenues souffraient de plusieurs lacunes, certaines sont anciennes et incomplètes.

La phase de synthèse de ce mémoire est une étape de dépouillement, d’interprétation des indicateurs et de mise en forme de toutes les données afin de pouvoir réaliser notre plan d’étude. C’est à travers ce tableau n°2 que nous présentons cette synthèse du protocole de recherche.

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Tableau n°2 : Synthèse du protocole de recherche

Outils / Moyens de Hypothèses Indicateurs validation 1 - Les facteurs physiques et - Extension de la limite urbaine - Analyse des données humains déterminant la - Densité de la population statistiques périurbanisation et - Démographie - Situation des - Analyse des données l'aménagement de la commune infrastructures urbaines cartographique (croquis) rurale Ambavahaditokana - Activités urbaines - Enquêtes sur terrain - Evolution de l'occupation du 2 - Le processus de la sol (transformation du paysage) - Enquêtes sur terrain - Indices de dégradation des périurbanisation engendre des - Observation directe cadres de vie (habitats précaires, impacts au niveau de insalubrités, contraintes en - Données l'extension spatiale, des termes d’assainissement, …) institutionnelles activités et de l'environnement - Importance des pollutions Source : Réalisation de l’auteur, 2018

CHAPITRE II – LES CONDITIONS GEOGRAPHIQUES DE LA COMMUNE RURALE AMBAVAHADITOKANA II. 1 Localisation et historique de la zone d’étude II. 1. 1 Localisation de la commune rurale Ambavahaditokana La Commune rurale d’Ambavahaditokana se situe à 11km, au sud-ouest de la capitale dans le district d’Antsimondrano. La Commune fait partie des Haute Terres Centrales malgache et se trouve entre 47°27’00’’ et 47°28’34’’ de longitude est et entre 18°54’23’’ et 18°55’3’’ de latitude sud.

La Commune rurale d’Ambavahaditokana est délimitée par la Commune rurale Itaosy au nord, par la Commune rurale Ampitatafika au sud, par la Commune rurale à l’est et par la Commune rurale Fenoarivo à l’ouest. Elle s’élevait à 39 261 habitants16 en 2015, elle fait partie d’une commune rurale de deuxième catégorie dans le statut de la commune urbaine d’Antananarivo. Elle s’étend sur une superficie de 13,6 Km² et est desservie par la RIP 13 (Itaosy- Ambohimandroso) et la RIP 34 (Itaosy- Ampitatafika).

La commune comprend six Fokontany, qui sont : Amboatavo, Antanjona, Anjanandrambony, Ambohimandroso, Ambohimarina et Loharanombato. (cf croquis n°1)

16 Monographie de la commune Rurale Ambavahaditokana, 2016 16

II. 1. 2 Historique et évolution dans le temps et dans l’espace de la commune Pendant l’époque de l’Etat monarchique à Madagascar ou plus précisément au milieu du 19ème siècle. Ambavahaditokana était encore peu peuplée, mais ce fut à la grande migration du peuple d’Ambohidralambo (un village qui est situé au sud-est du chef-lieu de la Commune) que l’on doit le premier peuplement, ce qui allait devenir la communauté villageoise de cette localité. Il n’était qu’un hameau entouré d’une fosse profonde, et pour y entrer et en sortir, il n’y a qu’un seul accès d’où son nom Ambavahaditokana (là où il n’y a qu’un seul portail).

Cependant, beaucoup pensent que l’histoire du peuple d’Ambavahaditokana est inséparable de celui d’Ambohimandroso, un village qui était fondé par Ravololotsimitoviaminandriana avant même l’arrivée d’Andrianampoinimerina au pouvoir.

Lorsque Radama était à la tête du pays, une nouvelle théologie missionnaire se développait avec la naissance du L.M.S (London Missionary Society), qui n’était pas, a priori, contradictoire à la volonté civilisatrice du Roi. Ainsi, le 23 juin 1823, le Missionnaire John CANHAM arrivait à Ambohimandroso non seulement pour christianiser le peuple, mais aussi pour lancer pour première fois la tannerie.

De ce fait, la communauté villageoise ne cessait de se développer culturellement et économiquement grâce à la contribution de l’Eglise (la 1ère église FJKM à Ambohimandroso) dans l’instruction du peuple de cette époque dans la morphologie socio-économique de la localité.

Du temps de la colonisation jusqu’en 1975, Ambavahaditokana était rattachée au Canton d’Itaosy. De 1975 à 1977, elle était un Firaisampokonolona, de 1978 à 1995 un Firaisampokontany, et de 1996 à 2003, elle était de nouveau rattachée à la Commune d’Itaosy. Ce n’est qu’en janvier 2004 qu’elle était devenue une Commune. Suite à l’éclatement de la Commune d’Itaosy, la Commune d’Ambavahaditokana est la partie située à l’extrême Sud-ouest de l’ex- canton d’Itaosy.

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Croquis n°1 : Localisation de la commune Ambavahaditokana

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II. 2 Les aspects physiques de la Commune II. 2. 1 Un relief peu accidenté La commune rurale d’Ambavahaditokana est une commune qui se situe dans une altitude peu élevée c’est-à-dire une commune colline bien favorable à l’installation humaine. Le relief de cette zone d’étude est assez diversifié. Sa topographie (cf croquis n°2) présente des zones de bas-fonds, et des collines à basses altitudes entre 1 000 et 1 300m d’altitude. La formation pédologique de la commune est constituée par des alluvions et sables sur la partie des basfonds et sous les collines, il y a une formation des roches granites migmatitiques et des migmatites granitoïdes.

II. 2. 2 Un sol fertile et favorable à la riziculture La commune a un type de sol fertile et très large (alluvions), le bas sud est traversé par la rivière Sisaony, constitué par des bas-fonds humides exploitées pour la riziculture et la culture de contre saison sur une surface cultivable environ de 320 ha. La rivière Sisaony est la principale rivière qui traverse cette Commune. Sisaony vient de l’est et se dirige vers le nord-ouest. Elle tient aussi une place considérable pour l’irrigation des surfaces cultivables pour le riz. L’occupation des sols se définit par l’alternance des formations naturelles et des parcelles de plantations.

II. 2. 3 Un climat contrasté La commune fait partie du régime climatique tropical d’altitude, supérieure à 900 mètres. Elle est caractérisée par une température moyenne annuelle inférieure ou égale à 20° C. Ce domaine climatique englobe l’axe central de la Haute Terre Centrale et couvre une grande partie d’Antananarivo.

Le climat de la commune présente deux saisons distinctes : une saison chaude et pluvieuse qui est une saison de récolte : de novembre à mars ; et une saison relativement sèche et fraîche : de mai à octobre.

Ce climat est caractérisé par les températures et les pluviométries présentées dans la figure n°1 (Diagramme ombro-thermique d’Antananarivo), et dont les données ont été prises auprès du centre de la météorologie d’Ampandrianomby.

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Figure n°1 :

Diagramme ombro-thermique d'Antananarivo (selon la formule de Gaussën P=2t)

350 175 C)

300 150 °

250 125

200 100

150 75 ( Température Précipitations (mm) Précipitations 100 50

50 25

0 0

Précipitations Températures

Source : Données climatiques venant de la météorologie d’Ampandrianomby, arrangement de l’auteur

II. 2. 4 Une flore et une faune assez diversifiées La flore est caractérisée par des diverses espèces végétales (ex : des eucalyptus, des sapins…), alors que la faune est constituée d’oiseaux et d’insectes, avec des lézards et des petits reptiles. L’agriculture prend une place importante dans la commune, ainsi que l’élevage de canards, des poules pondeuses, des poules locales. C’est un endroit propice pour ce type d’élevage dans ce sens où les clairières de formations locales permettent de bien apercevoir à tout moment les animaux gardés ou élevés en liberté.

Cependant, on constate une dégradation des ces espèces végétales et animales au sein de la commune. Cette dégradation est due à la dynamique de l’occupation du sol, c’est-à-dire au défrichement des arbres pour avoir des surfaces prêtes à bâtir et à aménager. Actuellement, la couverture végétale de la commune ne couvre que 5% de sa superficie.

Concernant les espèces animales, on observe une disparition des certaines espèces à cause du changement de l’environnement de la Commune. Parfois certains oiseaux migrent dans d’autres endroits propices à leur survie.

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Croquis n°2 : Topographie de la commune rurale d’Ambavahaditokana

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II. 3 Les aspects socio-démographiques de la Commune La commune Ambavahaditokana est un espace périphérique de la ville d’Antananarivo, elle offre un beau paysage à la fois agraire et urbain. Au début, c’est un site collinaire où fut réfugié le premier peuplement depuis l’époque royale. Comme la conquête de la colline d’Antananarivo depuis l’ère d’Andrianampoinimerina, les habitants de la commune s’éparpillaient de même façon tout au long de la colline. La ville s’agrandit tout au long de sa périphérie d’où le phénomène de la périurbanisation dans la commune. Elle attire beaucoup plus d’habitants qui fuient la ville et vont vers les périphéries.

II. 3. 1 Une population très évolutive La commune rurale d’Ambavahaditokana connait une forte croissance démographique depuis ces dernières années (de 1997 à 2016).

Avec un relief peu accidenté favorable à la construction, l’urbanisation dans chaque Fokontany s’accélère à différents rythmes. Cette évolution est marquée chaque année par la présence des nouvelles constructions sur les terrains libres. Aussi, le flux d’urbanisation provenant des communes d’Itaosy et d’Andranonahoatra favorise l’accroissement démographique dans la commune qui est de 5,3% par an de 2005 à 2015 en moyenne.

Les subdivisions du territoire malgache changeaient de nouveau en 2004, pendant la troisième république, l’ancien président Marc Ravalomanana a promulgué la création de 22 régions à Madagascar (Loi N°2004-001). En tant que tel, le territoire était jusque-là, divisé en 22 régions, 119 districts et 1546 communes, dont certaines des communes rurales se sont rebaptisées soit en communes urbaines soit en communes rurale de 1ère et de 2èmes catégories. C’est la raison de la rétrocession de la commune rurale d’Ambavahaditokana au rang d’une commune rurale de second degré avec 18 552 d’habitants en 2004.

Tableau n°3 : Evolution de la population de la commune rurale d’Ambavahaditokana

Année 1997 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2014 2015 2016 ~ Nombre 13 537 18 552 21 213 24 669 27 074 30 899 32 944 34 992 39 261 43 000 d’habitant

Croissance (%) 6,6% 6,7% 6,2% 8% 5,6% 8,6% 4,7% 4,8% 9,6% 6,7%

Source : Monographie de la commune, 2016

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Après 1950, les villes des pays en développement comme Madagascar ont connu un fort accroissement démographique dû essentiellement à la montée des naissances et la réduction de la mortalité favorisée par le confort sanitaire dans les villes.

Il est nécessaire de rappeler que la population de la commune d’Ambavahaditokana n’a jamais cessé de s’accroître durant cette décennie. Cela est sans aucun doute dû à la recherche d’espace de vie plus plaisant de la population de la Commune centre qu’est Antananarivo vers les communes périphériques. Mais cet accroissement de la population peut aussi s’expliquer par une très forte attraction de la commune à travers l’espace et le cadre de vie convenable à l’installation de nouvelles demeures pour les gens qui veulent s’éloigner de la pollution et du stress quotidien du centre-ville.

D’après ce tableau n°3, on observe que les habitants de la commune rurale d’Ambavahaditokana comptait déjà en 1997 à 13 537. La population s’accroit progressivement au fur et à mesure chaque année, la commune augmente avec une croissance démographique de 6,7 % en moyenne. Chaque année, les habitants de la commune s’accroissent environ de 3 000 habitants. Cet accroissement est dû souvent à l’arrivée des migrants Betsileo qui s’installaient de manière excessive dans la commune.

Il nous montre aussi l’évolution de la population de la commune Ambavahaditokana pendant des années successives, depuis 1997 jusqu’à 2016. Les habitants de la commune comptaient déjà de 21 213 habitants en 2005, mais ce chiffre atteignait 39 261 habitants en 2015. C’est à partir cette année 2015 que la Commune a été témoin d’une accélération rapide du nombre de population avec un taux de croissance élevé de 9,6%, c’est-à-dire que les habitants de la commune s’accroissaient d’une manière très évolutive avec un rythme de 18 000 habitants pendant une décennie. Face à ce rythme spectaculaire, l’effectif de la population de la commune rurale Ambavahaditokana doublera d’ici 15 ans, en 203017. Puisque la commune offre un large espace prêt à bâtir, elle attire beaucoup plus des migrants. La spécialité de ces migrants est le commerce, c’est pourquoi la plupart des épiceries dans la commune sont exercées par les Betsileo. Mais la majorité de la population sont des Merina à 90%.

II. 3. 2 Une inégale répartition de la population En général, la population est mal répartie dans son espace. En termes de densité, le Fokontany de Loharanombato est le plus peuplé avec 3 889hab./km², tandis que la densité du Fokontany d’Amboatavo est la moins élevée avec 1 944hab./km. En somme, la densité moyenne de la

17 Estimation personnelle 23 population de cette commune est de 2 887 hab/Km². Ce phénomène s’explique par l’importance respective de chaque fokontany où certains disposent des atouts en termes d’infrastructures d’équipements éducatifs et sanitaires.

Entre autres, le fokontany de Loharanombato représente 29,7% d’habitants qui s’étendent sur une superficie de 3 km², par contre le fokontany d’Ambohimandroso ne représente seulement que 3% d’habitants qui s’étendent sur une plus petite superficie de 0,42 km².

Ce tableau n°4 résume cette inégale répartition de la population dans la commune. (cf tableau n°4 et croquis n°3)

Tableau n°4 : Densité de population par fokontany

Nombres Pourcentage Superficie Densité Fokontany d'habitants % (km²) (hab/km²) Amboatavo 8 748 22,3% 4,5 1 944 Ambohimarina 3 353 8,5% 1,23 2 726 Ambohimandroso 1 163 3% 0,42 2 769 Anjanadrambony 4 148 10,6% 1,5 2 765 Antanjona 10 182 25,9% 3 3 394 Loharanombato 11 667 29,7% 3 3 889 Total 39 261 100% 13,65

Densité moyenne de la commune 2 887

Source : Monographie de la commune 2016, arrangement de l’auteur

24

Croquis n°3 : Densité de la population par fokontany de la commune rurale Ambavahaditokana

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II. 3. 3 Une population jeune et active La population de la commune rural d’Ambavahaditokana est jeune et dynamique dont 60% sont des actives, la plupart fréquente la ville (agglomération tananarivienne) pour diverses raisons, tel pour la fonction et le commerce. 30% de ces actives sont des bureaucrates selon une analyse monographique de la commune et 8,3% sont des ménagères. D’après le tableau n°5, on observe que la proportion des femmes dans la commune est élevée que celle de l’homme. Dans chaque fokontany le sexe féminin domine que, au total 21 126 pour les femmes et 18 435 les hommes.

80% de la population sont des agriculteurs, ces agriculteurs évacuent leurs produits vers la ville pour les vendre, mais généralement ils sont destinés pour l’autoconsommation.

Tableau n° 5 : Répartition de la population par sexe

Nombres Fokontany d'habitants Hommes Femmes

Amboatavo 8 748 3 615 5 133

Ambohimarina 3 353 1 621 1 732

Ambohimandroso 1 163 519 584

Anjanadrambony 4 148 2 046 2 102 Antanjona 10 182 4 590 5 592 Loharanombato 11 667 5 684 5 983

Total 39 261 18 135 21 126 Source : Monographie de la Commune, 2016

Un effectif plus important de la population jeune et une faible proportion de personnes âgées sont les caractéristiques typiques d’une population dans un pays en voie de développement, c’est- à-dire que le taux de natalité reste élevé mais l’espérance de vie est assez faible. Pour la longévité, on constate que les femmes résistent mieux que les hommes, la population de la commune rurale d’Ambavahaditokana s’affiche avec la même caractéristique générale de population des pays en voie de développement (Cf figure 1).

On constate une forte proportion des gens âgés de 18 à 59 ans allant presque 10 000 habitants, sans oublier l’effectif des âgés de 6 à 17 ans, l’ensemble nous permet d’en déduire que trois quarts de la population sont des jeunes soit 80%. Mais ces jeunes actifs en âge de travailler semblent avoir des difficultés en termes d’emplois. Les problèmes d’emplois sont parfois majoritaires dans les pays en voie de développement. 26

La plupart des jeunes employés de la commune se rendent surtout dans les agglomérations avoisinantes, précisément dans les zones franches pour travailler, et d’autres font des petits commerces ambulants et vendent ses produits vers la capitale.

Figure 2

Répartition par âge et par sexe de la population

1721 60 ans et + 1526

9149 18 - 59 ans 7716

7738 6 - 17 ans 6643

2518 0 - 5 ans 2250

0 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000

Sexe masculin Sexe Feminin

Source : Monographie da la Commune, 2016

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CHAPITRE III – LES ACTIVITES MARQUANTES DANS LA COMMUNE, SIGNES DE PERIURBANISATION III. 1 Les activités exercées dans la commune En général, le secteur primaire ou plus particulièrement les activités agricoles domine malgré la proximité de la commune du centre-ville. Mais cela n’empêche pas le développement des autres activités économiques à l’instant du transport, du commerce, de l’éducation privée, ou d’autres services qui demandent le déplacement vers d’autres localités. Beaucoup de jeunes et surtout des jeunes femmes vont vers les agglomérations avoisinantes où sont implantées les entreprises de zones franches (Itaosy, Tanjambato, Ankadimbahoaka, Anosizato).

Dans la Commune, le travail des enfants n’est pas rare. Cette situation s’explique par le fait que les emplois sont précaires et que les ménages sont à faibles revenus.

En effet, 60% de la population qui pratique les activités agricoles, à part les autres activités propres : commerce, artisanat. A part les petites et moyennes entreprises (PME), les activités économiques se basent sur l’élevage et l’agriculture, ces activités assurent les besoins quotidiens des habitants. Cependant les habitants donnent de l’importance à d’autres activités en intégrant l’établissement public (fonctionnaires) et privé (zone franche) et ainsi que le secteur du transport.

III. 1. 1 L’agriculture occupe une grande place Puisque les communes périphériques connaissent une rapide et irréversible transformation de l’espace, elles n’ont manque pas de s’afficher en un paysage agraire. Plus 60% de la population de la commune sont des agriculteurs. La riziculture est essentiellement vivrière et tient une place importante sauf dans les Fokontany Loharanombato et Amboatavo. Presque partout, les travaux rizicoles se font manuellement, et les problèmes de maîtrise d’eau entravent sérieusement l’amélioration de la production. Le riz, connaît un rendement moyen de 2t/ha à 3 t/ha. Dans de bonnes conditions, c’est-à-dire la maîtrise parfaite de l’eau et l’utilisation de fumure, il peut atteindre facilement les 3,5 t/ha.

Au point de vue système hydrographique, la rivière Sisaony, affluente de l’Ikopa, prend un rôle très important pour l’irrigation de l’ensemble des cultures situant dans la commune. Elle constitue une source de vie et de nourritures pour certaines populations. Mais la population a connu des difficultés pour la maitrise de l’eau.

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Photo n°1 : parcelle de riziculture dans la commune

Cliché de l’auteur, janvier 2018

A première vue, la Commune à vocation agricole se limite à la production de subsistance, cependant quelques Fokontany se démarquent par leur capacité à produire d’autres produits :

- Ambohimanarina et Antanjona se spécialisent dans la production des haricots, pommes de terre, agrumes ainsi que des légumes à feuilles (choux) ;

- Amboatavo dans la production de pépinière (orange et mandarine). L’absence d’un encadrement (techniciens et accompagnateurs) constitue également un véritable obstacle pour ceux qui utilisent les nouvelles techniques culturales. Les produits agricoles existants dans la commune s’affichent sur ce tableau n°6 suivants.

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Tableau n°6 : Les produits agricoles

Groupes de Cultures Superficie (ha) Productions Agriculteurs (tonnes) (%) cultures Céréales Riz 305 1 200 45 Maïs 6 12 3 Manioc 15 200 10 Racines et Taro 3 80 10 tubercules Pomme de terre 7 115 12 Patate douce 14 252 8 Haricot 9 14 15 Légumineuses Voanjobory 4 20 12 Carotte 3 65 15 Choux 5 86 80 Légumes à bulbes Choux fleur 5 82 80 Légumes Brède 12 156 80 Tomate 1 2 20 Cultures Arachide 3 5 5 industrielles Canne à sucre 6 54 25 temporaires Orange 30 100 50 Fruits Kaki 9 25 5 Pêche 7 18 5

Source : PCD Commune Rurale d’Ambavahaditokana, février 2014

En se référant sur le tableau n°6, la culture du riz a toujours été fondamentale pour la commune, d’une part pour l’autoconsommation (80% de la production) et d’autre part, les 20% restant pour la vente. 45% des cultivateurs pratiquent la riziculture dans la commune sur une superficie de 305ha. C’est cette partie de production qui devrait être améliorée, tant pour la qualité que la quantité. Cela est possible, d’une part en remédiant à l’irrigation (programme hydraulique) et d’autre part, en utilisant des semences améliorées et des engrais appropriés.

Concernant la culture maraichère, ce n’est pas un point de développement très important pour la commune. Certes, plusieurs hectares (40ha) sont intéressants par leur qualité compte tenu de leur emplacement (espaces immergés à l’intérieur des digues de la SISAONY, source d’apport d’alluvions). Par contre, cette culture reste la plus pratiquée dans la commune, 80% des agriculteurs pratiquent la culture maraichère mais le taux de productions reste insuffisant sauf le taux de la production des brèdes allant de 156t étendues sur une surface de 12ha. Cette culture reste saisonnière à cause des crues de la rivière.

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La culture fruitière prend une place de 44ha dans la commune, elle mériterait une recherche plus approfondie pour en permettre un meilleur développement. Actuellement on cultive principalement les agrumes, mais d’autres produits restent envisageables. La culture d’orange reste fortifiée dans la commune car elle produit le plus de 100t sur une superficie de 30ha. Cette culture est en grande partie implantée dans la commune, sur les parties immergées de la SISAONY ne souffrant pas d’inondation. D’une façon contrôlée et semi‐industrielle, elles pourraient être l’objet de création d’unité de transformation (jus de fruits, confiture, conserves) qui pourrait être implantée dans la commune.

III. 1. 2 L’élevage de volaille et du bétail renforcée

L’élevage domestique (bétail, porcs et volaille) est pratiqué dans tous les Fokontany. L’élevage est l’un des facteurs qui peut améliorer le développement de la vie économique de la Commune Ambavahaditokana. Il existe deux caractéristiques de l’élevage : l’élevage traditionnel (activité individuelle presque pratiquée par les femmes) et l’élevage amélioré semi-industriel (poulet de chair).

III. 1. 3 L’Artisanat dominant dans la commune L’artisanat tient une grande place dans chaque Fokontany, beaucoup survivent à travers ce type de métier. La broderie, le macramé, la confection, et la craie font partie des activités artisanales dans la Commune. Ces produits sont destinés aux Villes de Mahajanga et de Toamasina.

La sculpture et la briqueterie sont aussi des activités artisanales pratiquées dans cette Commune. On compte environ une centaine d’artisans et une dizaine d’associations artisanales, mais leurs problèmes fondamentaux résident sur leur faible pouvoir d’achat pour les achats des équipements afin de moderniser leurs métiers.

Les principaux débouchés sont essentiellement le marché du COUM à 67 ha, de Pochard et d’autres marchés sis dans les arrondissements de Tananarive (CENAM par exemple). Sur les briqueteries, les artisans produisent plus de 40 000 briques par semaines, mais ces briques sont fortement concurrencées par les briques de bonne qualité d’. En plus, les mauvais états de l’infrastructure routière rendent difficile l’acheminement des briques sur commande (enquête personnelle, 2018).

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Planche-photo n°2 : Produits de la vannerie : confection des paniers et Stock de produits destinés au marché

Cliché de l’auteur, janvier 2019

Généralement, les difficultés rencontrées par les 90% des artisans dans la Commune d’Ambavahaditokana sont surtout d’ordre financier. Il y a ensuite les problèmes de technicité et de formation. C’est ainsi que la qualité des produits artisanaux ne suit pas les exigences du marché surtout le marché extérieur (La Réunion, Maurice, France). De ces faits, la création d’un centre de formation pour renforcer la capacité des artisans s’avère utile.

Dans la Commune, certains paysans sont à la fois agriculteurs et commerçants. Partout, la production agricole est orientée vers la consommation familiale (autoconsommation), seules 15 à 20% de la production totale sont destinés au marché.

Le développement des épiceries et des gargotes est observé dans cette Commune. Des commerçants informels s’installent au bord des ruelles ou chantiers dans les différents Fokontany, mais cela ne constitue pas un grand marché pour la population.

En effet, il est remarqué que la commune ne dotait pas d’un marché pour la vente et l’étalement des produits, c’est pourquoi les vendeurs de marchandises s’éparpillent au bord des ruelles et ils s’installent plus facilement avec un petit espace encombrant et gênant parfois la circulation des taxi-Be et des voitures qui y passent.

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III. 2 Le transport existant dans la commune Tout en étant une grande consommation d’espace, les extensions urbaines sont souvent bien desservies par les systèmes de transport et par les services collectifs. Du fait que la commune est proche de la ville à 11 km, elle possède une infrastructure de liaison : la RIP 13 qui relie Tsarahonenana – Amnbohimandroso. Elle mesure environ 1,6 km et son l’état est mauvais. La RIP 34 est d’une distance de 1,9 km, son état est plus mauvais que la RIP 13, cette RIP relie Antanjona et Loharanombato (cf croquis n°4). Il y a aussi les ruelles inter-fokontany de 25 km environ, qui relient chaque fokontany, mais leur état est encore mauvais. Ces routes requièrent chacune une réhabilitation et un maintien pour construire une bonne communication entre les fokontany et ainsi qui entre la commune rurale Ambavahaditokana et la grande ville d’Antananarivo.

Les moyens de transport de la population sont les Taxi-Be qui assurent le transport inter et extra communal. Actuellement, il y a trois coopératives : AMBINITSOA (ligne 133), KOFITAMA (ligna A) et la Coopérative 143. Ces trois lignes relient 7 jours sur 7 Ambavahaditokana et Analakely., c’est-à-dire le centre-ville, car bon nombre de personnes travaillent en ville. Mais le problème est que ces transporteurs diminuent en nombre du fait du mauvais état des routes. De plus, l’embouteillage monstrueux fait de cette localité une renommée à Antananarivo. Cela s’explique par le mauvais état de la route surtout pendant la saison des pluies. Le revêtement de la route éclate puis elle se dégrade délicatement à cause du manque des canaux d’évacuation d’eau ; ces eaux s’accumulent et s’infiltrent dans la route, puis détruisent les goudrons.

Photo n°3 : Embouteillage dû à la médiocrité de la route

Cliché de l’auteur, janvier 2018

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En général pour le transport, on aperçoit l’équilibre entre la demande et l’offre (passagers, bus et taxi-Be), c’est-à-dire que l’effectif suffit au nombre de la population bien qu’aux heures de pointe. Les charrettes et les camions sont les moyens transports utilisés pour le transport des produits locaux.

Tableau n°7 : Pourcentage des activités exercées dans la commune

ACTIVITES DES POPULATIONS POURCENTAGE

Agriculture 37

Elevage 35

Pêche 0,36

Artisanat 16,14

Industrie 4,5

Transport 7

TOTAL 100% Source : Monographie de la Commune, 2016

III. 3 L’adduction d’eau dans la commune Dans la commune rurale Ambavahaditokana, 60%18 des ménages sont alimentés en eau potable dont 20% raccordés jusqu’au lieu d’habitation et 40% par les bornes fontaines (30ar par seau). Le reste est alimenté par des bornes fontaines artificielles ou par des puits ou par sources (surtout dans le Fokontany d’Ambohimandroso, Ambohimarina, Amboatavo et quelques hameaux du Fokontany de Loharanombato).

Le souhait des habitants est d’être raccordé d’eau portable jusque dans leur ménage mais la réalisation de ce désir se fait lentement et exige du financement. Il faudrait donc beaucoup d’efforts pour que cette aspiration soit réalisée. La construction des Bornes fontaines et lavoirs dans les Fokontany depuis 2006/2007, en collaboration avec des bailleurs de fonds (SAHA, WASH), a été parmi les projets mis en œuvre par la Commune.

III. 4 Les infrastructures existantes dans la commune A Ambavahaditokana, on peut dire que l’air est calme avec une vue splendide, l’espace est harmonieux et offre des meilleures conditions pour l’implantation humaine. C’est un endroit

18 Monographie de la commune rurale Ambavahaditokana, 2016 34 attirant avec ses atouts non seulement dans le domaine du foncier mais aussi d’éducation et sanitaire.

L’équipement en infrastructures dans un espace est un facteur de développement de ce dernier. La périurbanisation doit être à la fois accompagnée de développement, il est alors essentiel de mettre en évidence les infrastructures existantes dans la commune.

Les ressources socioculturelles comme l’éducation représentent l’une des formes qui marquent aussi la périurbanisation dans les agglomérations ou communes rurales car elles établissent une certaine relation entre celles-ci et la ville. En effet, les hommes et leurs activités transforment l’espace où ils vivent : ils construisent leurs habitats, multiplient les infrastructures de base comme les établissements…pour que le paysage rural change et évolue en paysage urbain. Les autres infrastructures économiques et sociales de base comme celles de la santé (CSBII), de la religion… font également parti de ces ressources.

La commune rurale Ambavahaditokana est une commune accueillante. Depuis longtemps, elle avait déjà des infrastructures bien fournies dans son espace. D’après le croquis n°4, chaque fokontany comporte chacun des établissements privés et des établissements publics pour l’éducation des élèves. On y trouve aussi un centre hospitalier de district niveau 2 (CSBII) pour la desserte de la population en cas d’urgence des grandes maladies ou d’accouchement des femmes enceintes. Pour les centres de santé de base privés, ils servent au besoin en cas d’urgence des maladies fréquentes comme les maux de tête, l’insomnie, la grippe, ….

III. 4. 1 Les infrastructures socio-éducatives En générale, l’éducation prend une place très importante dans la Commune. L’ouverture des écoles privées, des écoles secondaires et du lycée se multiplie de plus en plus chaque année. La Commune compte 34 établissements éducatifs publics et privés, tous niveaux confondus, dans l’enseignement général. De l’année scolaire 2007 au 2013, les établissements scolaires passent de 21 à 34 établissements. La commune ne dotait pas de Lycées publics mais elle a deux Lycées privés. Les établissements privés sont plus nombreux que les établissements publics et avec des frais de scolarité abordables pour tout type de classes : modeste ou/et moyenne, puis, le niveau d’instruction ne serait pas honteux pour la réussite de chaque étudiant ; c’est à ce contexte que nombreux parents incitent leur enfant d’aller à l’école. L’Institut Supérieur dans cette Commune est un établissement de Formation Professionnelle en Management.

Il est bien nécessaire aussi de remarquer que la commune possède d’un poste de gendarmerie qui se trouve dans le fokontany Antanjona et un commissariat de police dans le

35 fokontany de Loharanombato. Depuis l’assise de ce poste en 2016, le taux d’insécurité baisse mais cela n’empêche pas les vols et les braquages des maisons. La localité d’Itaosy est fameuse en zone rouge d’insécurité, et la commune d’Ambavahaditokana n’en manque pas de l’être. Les quartiers les plus dangereux se trouvent dans le fokontany de Loharanombato à Andrady et sur la route vers la résidence Fitia, et celle d’Amboatavo, à l’environ du Fasam-poana et « ambonin’ny CEG ». Ce sont les points très sensibles lors du coucher du soleil et des heures creuses où l’endroit est le plus calme.

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Croquis n°4 : Les infrastructures existants dans la commune

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III. 4. 2 Les infrastructures sanitaires Par ailleurs, la commune Ambavahaditokana bénéficie spécialement un Centre de Santé de Base niveau 2 (CSBII) et un Centre Hospitalier de District (CHDII) que par rapport aux autres communes d’Antsimondrano. Ces centres se trouvent dans le quartier de Tsarahonenana dans le fokontany Amboatavo. Ils sont aussi un atout pour la périurbanisation de la commune. Les plus souvent, les problèmes résident sur le nombre très limité des ressources humaines et matérielles :

- manque de personnel,

- manque d’équipements sanitaire (l’hôpital ne dispose pas d’autoclave nécessaire pour la stérilisation des matériels opératoires).

- Insuffisance de salles et des lits pour les malades (en chirurgie, tous les malades sont dans une même salle, juste séparés par un seul paravent mobile, inexistence de salle de réanimation pour le CHDII).

En outre, il existe la mutuelle de santé ANTOKAINA dans cette Commune, qui offre des soins de qualité à toutes les couches de la population moyennant le paiement d’un droit d’adhésion de 5 000 Ariary par an. Il existe aussi dans la commune un centre de laboratoire, le Laboratoire d’Analyse Médical d’Ambavahaditokana (LAMA).

Photo n°4 : Le Centre Hospitalier de Référence de District ITAOSY

Cliché de l’auteur, janvier 2018

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Le recueil des données sur la thématique ainsi que la collecte des informations sur le terrain par cette démarche de recherche ont facilité l’élaboration d’approche de la périurbanisation à Ambavahaditokana. C’est à partir des différents ouvrages que l’on a pu cerner la thématique de notre recherche à différente échelle allant de l’échelle mondiale vers l’échelle locale.

Dans le contexte de son extension, la ville d’Antananarivo se développe vers sa périphérie et favorise le processus de périurbanisation dans notre zone d’étude. La commune rurale Ambavahaditokana possède des atouts non négligeables qui permettent la constitution d’une périurbanisation dans la zone. De plus, cette dernière se situe à une distance de 11 km seulement de la ville. Les dimensions humaines et spatiales ainsi que la présence des différentes activités exercées par la population et les infrastructures, offrent beaucoup d’opportunités pour la périurbanisation de la commune.

Tels sont les différents aspects que revêt la mutation de la commune rurale Ambavahaditokana, quels sont les impacts et les principaux obstacles de cette périurbanisation ? Ce seront les objets de notre seconde partie.

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CHAPITRE IV – LA TRANSFORMATION DE L’OCCUPATION DU SOL : L’ACCROISSEMENT DES BATIS ET MIXITE PAYSAGERE L’étalement urbain génère un certain nombre de nuisances parmi lesquelles : l’augmentation des déplacements automobiles et ses conséquences irréversibles en terme de dégradation de cadre de vie, de santé publique, d’épuisement des ressources.

En plus, il y a aussi la consommation excessive d’espace pour l’urbanisation, le surcoût du développement urbain pour la collectivité, voire son incapacité à apporter certains services, la monofonctionnalité des zones urbaines, l’émergence de nouvelles fractures sociales, la fragilisation de l’activité agricole et déqualification des paysages urbains.

La poussée de l’urbanisation, les difficultés de la gestion urbaine et de la maîtrise de l’extension de la ville d’Antananarivo, provoquent une modification rapide et incessante dans l’espace urbain et de ses périphéries agglomérées. Non seulement, la ville s’étend mais sa structure originaire et son organisation fondamentale se transforment, et à certains égards, se dégradent.

IV. 1 L’évolution de la nature de l’occupation du sol L’ampleur du processus de la périurbanisation de la commune rurale Ambavahaditokana est visible dans l’espace en analysant l’évolution de l’occupation du sol dans la zone. Sur le plan spatial, ladite commune a subi une modification considérable de son aspect physique. Cette modification se manifeste par l’évolution des constructions, la transformation des infrastructures physiques qui font partie intégrante du cadre physique de la zone.

Le phénomène de périurbanisation et l’étalement urbain sont des domaines non négligeables et cette extension urbaine est due à l’empressement des citadins à se déplacer dans les communes périphériques suite aux problèmes urbains et à la recherche des meilleures conditions de vie (loyers et prix de terrains abordables, sécurité, air pur et propre, calme…) dans ces zones rurales proches de la capitale.

Ce processus a pour effets la réduction, voire même la disparition des surfaces aménageables et cultivables dans les communes rurales proches de la ville et apparition des constructions modernes (villas…), c'est-à-dire, création d’un nouveau village dans la commune d’Ambavahaditokana.

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Croquis n° 5 : Dynamique de l’occupation du sol de la commune rurale Ambavahaditokana

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D’après le croquis n°5, on constate que les zones d’habitat et l’espace agricole occupent pour leur part un espace plus large. Donc, on peut dire que la commune rurale Ambavahaditokana présente des zones à caractère rural encore marquées et des zones densément urbanisées. C’est une zone de contact entre le monde rural et l’univers urbain tout en conservant des traits caractéristiques au premier et en subissant peu à peu l’attraction du second. Les zones d’habitation couvrent à peine 55% du territoire de la commune ; il s’est surtout développé autour des axes routiers principaux avec une densité relativement faible.

Depuis l’année 2003 jusqu’à 2018, la surface bâtie ne cessait de s’évoluer au fur et à mesure dans la commune. En 15 années successives, on constate un doublement du taux d’évolution des surfaces bâties de la commune. Certains fokontany dans la commune forment déjà une partie saturée d’espace, voire le fokontany d’Amboatavo, de Loharanombato, d’Antanjona et d’Anjanadrambony ; sauf le fokontany d’Ambohimandroso et d’Ambohimarina ne réservent peu d’espace libre.

IV. 1. 1 Les types d’habitat et logement existant dans la commune A première vue, le paysage de la commune est hétérogène car la construction et l’édification des maisons d’habitation, des maisons destinées au commerce se différencient dans le temps et dans l’espace. La mutation de l’espace est donc très marquée dans ce mixte paysage.

Les zones traversées par les voies de communication sont caractérisées par un type d’habitat linéaire mélangé avec des maisons modernes et traditionnelles.

Pour les individus enquêtés dans la Commune, la prolifération des constructions modernes est un signe d’urbanisation des localités périphériques.

IV. 1. 1. 1 Des habitats modernes et luxueux Le phénomène de la périurbanisation est caractérisé par l’évolution de la structure de l’habitat dans la commune. Aussi, la forme, l’emplacement, le groupement des maisons font partie de l’ensemble des conditions relatives à l’habitation.

Pour ce qui est de la modification des constructions, elle se fait dans le double aspect de la densification et de la modernisation de l’habitat, au fur et à mesure de la croissance urbaine dans le temps. Les surfaces bâties s’élargissent remarquablement au détriment des surfaces cultivées et des espaces verts.

La forme générale de type d’habitat est quasiment construite avec des angles en briques cuites et des toits en tuiles. L’introduction des matériaux industriels comme les toits en tôle, les fers ont

43 entraîné la modernisation des habitats. Actuellement, les nouvelles constructions sont munies de bétons, des supports ferreux…et de type villa ou maison à étage.

A Ambavahaditokana, les maisons qui ont une forme architecturale plus moderne sont de plus en plus distinguées, presque 60% des habitations nouvellement construites ont une forme moderne et courante. Cette forme d’habitat est dotée parfois par des ménages aisés, à fort revenu, c’est-à- dire des gens qui ont les moyens d’investir dans des belles constructions modernes.

Photo n°5 : Villa luxueuse dans le quartier résidentiel

Cliché de l’auteur, janvier 2018

IV. 1. 1. 2 Des habitats traditionnels La transition du paysage vers l’urbanisation se présente par la structure des habitations, c’est-à- dire, il fait rare de trouver une maison traditionnelle en toit de paille même les maisons traditionnelles dans la commune. Mais on y voit quand même, dans les zones écartées, une ruralité accentuée. On rencontre ce genre d’habitat que dans le fokontany d’Ambohimandroso.

Pour la modernisation des habitats, on a une évolution tant sur la forme que sur les matériaux utilisés pour la construction. Les habitats ont été d’abord de type traditionnel, de forme rectangulaire ou trapézoïdale, fabriqués avec des matériaux locaux (tovam-peta, toit de chaume, brique non cuite). Ce sont des habitations traditionnelles et semi moyennes de la commune. La maison est construite par des matériaux des briques, des moellons etc.

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Planche-photo n°6 : Des maisons traditionnelles dans la commune : une trace de ruralité

Cliché de l’auteur, janvier 2019

IV. 1. 1. 3 Des habitats précaires Concernant les habitats précaires et lèges, ils sont construits en terre battue ou en matériaux de récupération. Parfois ce type d’habitat est destiné au logement des couches sociales à bas revenus. On constate l’absence de tout élément de confort dans ce type d’habitat (absence d’eau courante, de l’électricité, d’une douche spacieuse pour les besoins des ménages, …)

De plus, la mauvaise répartition des habitants dans la commune cause un désordre. Par conséquent, la poussée démographique conduit à une occupation abusive du sol, car ces habitants des zones précaires se développent de manière spontanée, puis le développement de ces zones est devenu une grande problématique à l’environnement de la commune. La pollution est généralement une pire conséquence de cette périurbanisation de la commune sans oublier la dégradation du sol due aux constructions sauvages, la surface des zones urbanisées accaparant la zone agricole.

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Photo n°7 : Consommation d’espaces agricoles par les zones d’habitats précaires

Cliché de l’auteur, janvier 2018 IV. 2 Le foncier, une problématique pourtant une opportunité pour la commune La dépopulation du centre des villes est un phénomène régulièrement constaté dans la seconde moitié du XXe siècle. Particulièrement, le prix des logements réserve le centre-ville aux classes supérieures et rejette vers la banlieue la plus grande partie de la population, les plus démunis étant aussi les plus éloignés. Dans les villes des pays en développement, les ménages doivent dépenser en moyenne huit fois leur revenu annuel pour acheter une maison : en Afrique, ils doivent en dépenser en moyenne 12,5 fois19 contre seulement 5,4 fois en Amérique latine. Les pays Arabes enregistrent les loyers les plus élevés : les ménages y consacrent en moyenne 45 % de leur revenu mensuel.

L’élément foncier constitue un potentiel non négligeable quant à la périurbanisation d’Ambavahaditokana puisque non seulement le développement de l’habitat en dépend mais il peut éventuellement occasionner une localisation de nouvelles activités surtout celles liées à la détente et aux loisirs. Ceci étant, le foncier est actuellement perçu comme un moyen de gagner de l’argent (à court ou à long terme). Conscients de ce fait et malgré la prévalence des valeurs traditionnelles, certains propriétaires se sont mis à réaménager une partie de leurs terrains pour une nouvelle forme d’exploitation notamment la location (qui n’a rien à voir avec le métayage), d’autres ont vendu des parcelles à des particuliers désireux de s’installer à Ambavahaditokana pour des raisons économiques ou simplement résidentielles.

19 Documents sur l’urbanisation et loyers dans le monde dans www.google.com 46

Dans son paysage, la commune rural Ambavahaditokana réserve encore des terres disponibles prêtes à subir une transformation à l’urbanisation. La ville est déjà saturée alors il est probable de s’installer vers la périphérie. C’est pourquoi, le processus de périurbanisation dans la commune se fait visible. Cet espace offre beaucoup d’opportunité en termes d’aménagement car le prix des surfaces bâtissables est encore à faible coût. Même s’il est indiqué que seulement 10 à 15%20 de l’espace sont estimés à subir une transformation, la commune semble toujours constituer un refuge pour les habitants venant de la ville.

En effet, le prix du mètre carré (m²) des terrains varie en fonction des morcellements de terrain s’ils sont situés en bord de la route ou s’ils sont légèrement reculés. Le prix varie actuellement en 2017 entre 10 000ar et 110 000ar selon l’emplacement des terrains. (cf tableau n°8)

Tableau n°8 : Prix du m² des terrains constructibles dans la commune Ambavahaditokana

Bord de route principale Bord de route secondaire Piste difficilement (Antanjona, Amboatavo (Anjanadrambony, accessible et Loharanombato) Ambohimarina) (Ambohimandroso) 1er plan 2e plan 1er plan 2e plan 3e plan

Prix du m² Jusqu'à A partir de A partir de A partir de A partir de constructible 110 000ar 80 000ar 60 000ar 40 000ar 10 000ar Source : Commune Rurale Ambavahaditokana 2017, arrangement de l’auteur

Chaque commune rurale ou banlieue limitrophe de la ville a son propre rythme d’urbanisation, il y a des plus avancées par rapport aux autres étant donné qu’elles sont riches en infrastructures et équipements économiques, d’autres en population. Ce sont généralement les communes rurales à caractère typiquement urbain qui sont liées à ce phénomène.

Les communes se situant dans le site externe du Grand Tanà possèdent leurs caractéristiques propres ; les plus proches du centre comme celles d’Itaosy, de , d’Ampitatafika, d’Ambavahaditokana…sont des zones périphériques semi-urbaines touchées par l’urbanisation. Les ressources économiques et socioculturelles constituent des formes de périurbanisation différentielle dans ces périphéries proches.

20 SSU Ambavahaditokana 2008 47

IV. 2. 1 La prolifération des constructions illicites La zone centrale (Antananarivo) connaît une urbanisation très poussée et se heurte déjà aux problèmes majeurs des villes des pays pauvres. « La vie quotidienne d’une ville comporte un constant mouvement de personnes et de marchandises, un mouvement provoqué par la fréquentation des bureaux, des magasins, des lieux d’études. Mais le problème réside sur l’aménagement des voies de circulation et sur le dégagement de l’espace destiné à la circulation21 ». Cette situation est encore aggravée par le développement des constructions illicites, la commune rural Ambavahaditokana n’échappe pas à ces faits.

Concernant la prolifération des constructions illicites, le Responsable du service technique de la commune a mentionné que seulement 60% des nouvelles constructions chaque année ont obtenu les permis de construction auprès de la commune. Donc les 40 %22 restant sont des constructions illicites.

La pression démographique engendrée par le phénomène de la périurbanisation de la commune rurale Ambavahaditokana favorise le développement des quartiers spontanés et les constructions illicites sur les bas-fonds et les marécages au sein de la commune. Cette situation est due aux non maitrises du processus de périurbanisation sur l’espace.

Ce phénomène vient empirer le problème au niveau de la gestion de l’espace car la commune ne dispose d’aucun moyen pour contrôler l’aménagement de l’espace à part la délivrance de ces permis de construire. Elle a donc le droit de rejeter ou d’accepter la construction en fonction du plan de construction et du lieu de la construction. Pourtant, ce contrôle paraît difficile à cause de la délivrance d’une autorisation de construction provisoire auprès des fokontany. Les habitants peuvent dès lors commencer la construction sans l’accord de la commune, avec cette autorisation provisoire des fokontany.

21 GEORGE P, « Précis de Géographie urbaine » Paris PUF 1961 p. 131 22 Enquête auteur 2018 48

Photo n°8 : Des maisons construites au milieu de la rizière d’Ambohomandroso

Cliché de l’auteur, janvier 2019

IV. 2. 2 Le développement de la restauration au sein de la Commune Il existe d’autres activités attractives qui pourraient être un centre d’intérêt au développement personnel et intellectuel de l’individu dans la Commune. Parmi ces activités, on note la présence des espaces des loisirs et des services sociaux divers au sein de la commune.

L’existence d’infrastructures d’accueil tels que hôtels, restaurants, centre de loisirs dont la plupart se trouve dans un cadre agréable attire les gens à venir dans la commune.

Particulièrement, les espaces de loisirs et les services de la restauration tels que « NY MITIA » à Ambohimarina, et « La résidence Valomanga » à Andrady (cf photo n°9), « L’espace Andry & Nirina » à Ambavahaditokana et « L’espace Kanty » à Ambohijanamasoandro se spécialisent dans la réception de toutes festivités comme mariages, cérémonies familiales, ateliers, etc…

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Planche-photo n°9 : Les centres de restauration au sein de la commune

Résidence VALOMANGA

Espace ANDRY & NIRINA

Cliché de l’auteur, janvier 2019

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CHAPITRE V – LA DEGRADATION DU CADRE DE VIE ET MANQUE DES INFRASTRUCTURES PAR RAPPORT A L’EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE D’après ANTOINE (1997) : « Le phénomène urbain constitue une préoccupation majeure, même dans le cas des centres urbains moins peuplés, car le rythme de la croissance démographique est souvent sans rapport avec celui du développement des capacités de production économique de ces cités »23 Face à une population évolutive, la commune rurale Ambavahaditokana rencotre des nombreux problèmes relevant d’une insuffisance ou d’une dégradation des ses infrastructures.

Le développement infrastructurel de la commune rurale Ambavahaditokana ne suit pas l’évolution démographique et économique de la commune, ainsi la population souffre d’un malaise social qui se perçoit à travers les problèmes sanitaires, le manque d’infrastructures de liaison et d’infrastructures scolaires, le problème au niveau de l’eau et de l’assainissement qui provoque l’insalubrité de l’environnement de la zone. Ensuite, face à ces nombreux problèmes, on constate des difficultés au niveau de la gestion de l’espace.

V. 1 L’eau et l’assainissement : une situation problématique Anciennement peu peuplées, la commune rurale Ambavahaditokana ne disposent pas de réseaux d’assainissement adéquats pouvant répondre à de nouvelles demandes induites par les nouvelles constructions. Pourtant la question de l’assainissement devrait être une préoccupation majeure face au phénomène de la périurbanisation.

V. 1. 1 La difficulté d’accès à l’eau potable L’accès à l’eau potable devient un grand problème pour un grand nombre de population de la Commune rurale Ambavahaditokana. Même s’il est indiqué que 60% des ménages sont alimentés en eau potable (branchements individuels), les 40% utilisent les bornes fontaines publiques payantes. L’approvisionnement en eau auprès des bornes fontaines est payant variant de 10 Ar à 70 Ar en fonction des récipients (seau, bidons etc.) et celui des mormons est moins cher.

A part, les branchements individuels, les bornes fontaines constituent une-deuxième mode d’approvisionnement en eau dans la Commune, pourtant le nombre de ces bornes fontaines en place dans certains quartiers (Loharanombato) est largement insuffisant par rapport aux besoins de la population. L’utilisation des puits, un troisième approvisionnement en eau, est risquée autant pour la cuisson que pour la lessive, les ménages qui l’utilisent sont localisés dans les quartiers les moins peuplés, les plus reculés et les moins urbanisés.

23 ANTOINE (P), 1997, L’urbanisation en Afrique et ses perspectives, Rome, FAO 51

La gestion et l’entretien de ces bornes sont confiés aux fokontany et aux organisations communautaires quand elles ont assuré elles-mêmes la mise en place de l’infrastructure.

Photo n°10 : La queue des bidons au borne fontaine

Cliché de l’auteur, janvier 2019

V. 1. 2 Le manque des canaux d’évacuation d’eaux usées Concernant le raccordement au réseau d’eaux usées, il est faible ou quasi nul dans l’ensemble du territoire de la commune et plus ou moins inadapté quand il existe. La majorité des eaux domestiques sont évacuées par les canaux d’évacuations. Certains usagers non branchés aux réseaux collectifs utilisent des fosses septiques ou des puisards pour les eaux usées. Ces réseaux d’évacuation acheminent les affluents vers la rizière.

Les eaux pluviales sont évacuées par ruissellement sur le sol, ou par les égouts et les canalisations pour déverser toujours dans la rizière.

Malgré l’existence des canaux d’évacuation d’eaux implantés dans la commune, on constate que leur état est mauvais et insuffisant. Ceci nous permet de dire que non seulement les infrastructures économiques comme les canaux d’irrigation et les canaux du drainage dans l’activité agricole se trouvent en dégradation, mais également les infrastructures d’assainissement. Cette situation explique le renforcement de la pollution de l’environnement de la commune.

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V. 1. 3 L’insuffisance des latrines due à un manque d’espace La quasi-absence des disponibilités foncières est une des caractéristiques de la commune Ambavahaditokana. En dépit de normes de constructions en vigueur, les parcelles ont été morcelées à outrance pour avoir le maximum d’espace habité, la construction de latrines ne devenant plus qu’une priorité. Par ailleurs, la profondeur de la nappe phréatique qui est en moyenne de 20 mètres jusqu’aux environs 5 mètres en certains endroits, complique d’avantage et rend quasiment impossible la mise en place d’un dispositif d’hygiène relatif à l’évacuation des excréments.

Par conséquent, dans les quartiers densément peuplés des zones d’habitats précaires et spontanés, la surpopulation affecte ce mode d’assainissement domestique de base. La situation est très similaire à celle de plusieurs quartiers de la capitale, une seule latrine est partagée par au moins deux à trois ménages et même dans les cas les plus extrêmes. De ce fait, le fokontany d’Ambohimarina n’y échappe pas de cette situation de manque de latrine. D’après une enquête personnelle, seulement les 33% des ménages du fokontany disposent d’un WC individuel, le reste 67% n’en possède pas.

V. 2 Une Commune face à une insalubrité L’insalubrité dans la commune rurale Ambavahaditokana est surtout remarquée à l’intérieur de quelques Fokontany. La première cause résulte dans la structure même du Fokontany qui constitue un obstacle parce qu’il n’y pas d’accès approprié pour ramasser les ordures, et que le système d’évacuation des eaux usées est négligé. La deuxième cause est le résultat des comportements au quotidien de la population sur l’environnement qui devient de plus en plus dégradé dû au manque de prise de conscience et de responsabilité.

V. 2. 1 Les déchets ménagers posent problème à l’environnement de la commune Concernant le traitement et gestion des déchets ménagers, la population de la commune est contrainte d’éliminer elle-même ses déchets, ce qui provoque l’apparition des nouveaux dépôts sauvages dans certain site. Ce qui engendre la pollution de l’air, la pollution de l’eau, la propagation de maladies et d’insectes nuisibles.

Des efforts ont été entrepris par la commune, mais l’insalubrité reste un énorme problème. En effet avec les comportements des habitants qui jettent partout leurs déchets ou même qu’ils déversent leurs eaux usées n’importe où, le manque de moyens, en dépit de quelques réhabilitations a provoqué la dégradation de son environnement.

53

V. 2. 2 L’entassement des ordures au sein de la Commune L’entassement des ordures dans certains quartiers de la commune se perçoit aussi dans la ruelle et même dans la route principale menant vers la décharge de la Commune à Andrady (cf photo n°9). Pour la Commune d’Ambavahaditokana, c’est le manque et l’insuffisance de bac à ordures et l’inefficacité d’un système de pré-collecte des ordures qui poussent les habitants à abandonner leurs des déchets sur les routes. Les habitants étalent le plus souvent leurs déchets par terre, et ils les évacuent tôt le matin ou tard le soir afin d’éviter les regards indiscrets. Avec les ordures qui s’éparpillent partout, la Commune risque de devenir rapidement polluée notamment avec les comportements des ménages et des autres acteurs qui ont des impacts sur la pollution dans cette zone.

Photo n°11 : Entassement des ordures au sein du quartier d’Andrady

Cliché de l’auteur, janvier 2019

V. 3 L’accès à l’électricité dans la commune L’alimentation et la distribution en électricité de la Commune comme celle de la ville et de l’agglomération d’Antananarivo se font à partir du parc de production de la JIRAMA.

V. 3. 1 L’éclairage public et les effets d’insécurité Seulement 47%24 des ménages au sein de la commune rurale Ambavahaditokana, bénéficient de branchement en électricité. L'insuffisance des poteaux de JIRAMA pour l'éclairage est remarquable dans la commune. De ce fait, il faudrait dire que même dans le chef-lieu, l'obscurité règne presque partout sur la route et les ruelles, à l’exception de certains endroits, très rares qui

24 Enquête personnelle auprès des ménages 54 sont éclairés la nuit. Ainsi, l’absence de l'éclairage public favorise l'insécurité et l'acte de banditisme.

L’insécurité est aussi un problème qui tourmente la population d’Ambavahaditokana. Tellement les actes de banditisme sont si fréquents qu’ils sont devenus des faits habituels pour les habitants. D’après l’enquête, un cambriolage à mains armées se produit dans la Commune au moins tous les deux mois. On ne parle plus des chapardages qui se passent presque tous les jours dans les champs de culture et au niveau des petits élevages domestiques. En outre les pickpockets pullulent dans les rues dès que le soleil se couche. Les victimes sont les gens obligés de rentrer tard à cause de l’éloignement du lieu de travail par rapport au domicile. Par ailleurs, les viols et les détournements de mineurs sont également des faits qui se produisent assez. Les parties les plus sensibles se trouvent à Andrady et à Amboatavo (auprès du cimetière).

Toutefois, les problèmes d’insécurité jaillissent de l’intérieur de la société elle-même ; effectivement toutes les difficultés socio-économiques engendrent un comportement malsain chez certains habitants qui vont trouver plus facile de voler, de cambrioler, de marauder un salaire de misère. Aussi, le très faible niveau d’instruction dû à l’abandon scolaire précoce peut emmener beaucoup de jeunes à faire n’importe quoi. La plupart d’entre eux sombrent dans l’oisiveté, tombent facilement dans la toxicomanie (alcool et/ou drogue) et avec ce qu’ils voient à la télé ou dans les salles de vidéo, peuvent facilement basculer vers la délinquance au détriment de la vie sociale au sein de la Commune.

V. 3. 2 Les branchements informels et autres sources d’électricité L’électricité à domicile, indicateur d’intégration ou de non intégration au système périurbain, reste également inaccessible pour une partie non négligeable de la population d’Ambavahaditokana. En effet, certains ménages dans le fokontany d’Ambohimandroso et d’Ambohimarina (surtout ceux issus de la couche sociale défavorisée) utilisent encore des bougies ou des lampes à pétrole comme source d’éclairage. Peu de nombre de la population dans Commune, utilise les panneaux solaires, car le coût est beaucoup élevé. Par conséquent, les panneaux solaires sont destinés uniquement pour des ménages à fort revenu.

D’après l’enquête qu’on a effectuée sur terrain, 18% de la population ne disposent pas d’électricité à domicile. Ce taux explique un bon nombre des ménages, font des vols d’électricité à partir des branchements informels. Leur technique d’utilisation d’électricité se fait chaque soir où les personnels du JIRAMA n’y passent pas pour faire des contrôles. Parfois, ce sont souvent les personnels corrompus avec les ménages (que ceux soient en lien familier ou des connaissances entre eux), qui favorisent à l’installation des faux compteurs et au branchement de ce dernier. 55

On peut dire que la Commune est mal raccordée en matière d’assainissement urbain dans les quartiers de forte densité de population, et encore plus dans les communes périphériques comme la Commune rurale d’Ambavahaditokana.

V. 4 Le développement du secteur informel, un facteur menant à une dégradation de la vie sociale des habitants de la commune L’ONU-HABITAT décrit la situation du secteur informel ainsi en 2012 que : « Les marchés communaux ne sont que partiellement occupés car beaucoup de commerçants ont davantage intérêt à exercer leur métier de manière informelle, et donc, de vendre dans la rue. Depuis la crise de 2009, le secteur informel joue un rôle primordial dans le quotidien des habitants de la ville et plus de 93 % des ménages sont concernés à ce jour. »25 D’après l’évaluation de l’ONU- HABITAT, on constate que depuis 2009 le secteur informel ne cessait déjà de se développer dans la capitale malgache. Ce secteur mène parfois aux habitants de gagner sa vie, afin de satisfaire ses besoins aux quotidiens. Le circuit de distribution des biens de consommation, les travaux à usage domestique, l’éducation, le transport et la santé sont autant d’activités professionnelles qui s’exercent généralement dans le secteur informel.

Pour la commune rurale Ambavahaditokana, le secteur informel occupe une place importante, le développement massif du commerce de rue et des petits métiers le démontre clairement. Cela veut dire qu’une seule activité ne suffit pas pour se nourrir et pour satisfaire les besoins, et le recours à l’informel est une pratique courante pour augmenter les revenus.

Le secteur informel est très pratiqué dans la commune, pour d’autres c’est une stratégie de survie, tandis que pour les uns c’est une activité pour mieux vivre. Là où le secteur informel n’existe pas encore il faut l’inventer ; et là où il existe il faut la renforcer car c’est la seule issue pour les non qualifiés et les analphabètes.

Malgré le manque d’infrastructures de marché dans la commune, la prolifération de ce secteur informel règne dans tous les fokontany. Cette prolifération mène à un problème de circulation car les produits étalés occupent une grande partie de la route, ensuite l’entassement des vendeurs amplifie au sans issue des voitures qui y passent.

25 ONU-HABITAT, « Madagascar : profil urbain d’Antananarivo », 2012 56

Photo n°12 : Multiplication des petits commerçants au bord de la route

Cliché de l’auteur, janvier 2019

V. 5 Des conditions de vie précaire d’une énorme partie des habitants de la commune L’insalubrité, l’insuffisance des transports et des équipements, le chômage, la pollution, la délinquance sont des phénomènes rencontrés dans les villes et comme la majorité des populations tananariviennes, la population d’Anmbavahaditokana est encore marquée par des conditions de vie très précaires. Cette situation se manifeste par l’insuffisance, le manque d’entretien, et la détérioration des infrastructures alors que ces derniers jouent un rôle très important dans la vie quotidienne des habitants, cette précarité touche une couche considérable de la population issue des couches pauvres et modestes de la Commune.

Une grande partie des habitants n’a pas accès à un logement décent et ne reçoit aucun soin de santé, ces habitants sont, par ailleurs, très vulnérables en cas de chômage, de hausse des prix de la nourriture ou des loyers. De nombreux quartiers de la Commune sont marqués par la concentration de maux urbains c’est-à-dire qu’ils sont menacés d’inondation, il y a l’entassement humain, le quasi absence d’accès à l’eau courante, sans oublier la mauvaise réputation de l’endroit où règne l’insécurité.

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En effet ces aspects négatifs affectent le bien-être de la population, l’insuffisance de forces de l’ordre et l’obscurité dans les voies publiques intimident la population et les passants durant la nuit.

Ensuite, dans les quartiers surtout démunis, l’accès à l’eau devient un grand problème pour un grand nombre de la population, ces habitants font face à une lutte continuellement pour accéder à l’eau potable avec les longues files d’attente, ils sont obligés de se lever tôt le matin ou de sortir tard vers 19h à la sortie des employés pour aller prendre de l’eau auprès des bornes fontaines qui sont soumises à des horaires précis. L’insuffisance de latrines dans la Commune est très flagrante, dans les zones densément peuplées, la surpopulation a des répercussions car une seule latrine est partagée par plusieurs ménages.

V. 6 La dégradation de la commune Le processus de la périurbanisation de la commune rurale Ambavahaditokana n'a pas permis de protéger l'environnement dans cette localité. Ce processus s'est au contraire manifesté par une forte dégradation et pollution des écosystèmes, ayant pour conséquence majeure, la résurgence de certaines maladies graves pour la population. Ainsi, la population de cette Commune se trouve confrontée aux problèmes de l'assainissement des effluents urbains et des ordures ménagères.

Comme on vient de le voir, le processus de la périurbanisation enregistré dans la commune Ambavahaditokana n'a pas permis l'aménagement de cet espace. Dans cette zone, les disparités socio-économique, démographique et environnementale subsistent toujours et tentent même à s'amplifier.

L'analyse portée sur cette commune par rapport à son aménagement, nous a révélé une nette opposition en termes de développement, entre le fokontany à forte densité de population à savoir Antanjona et Loharanombato et les autres fokontany : Ambohimandroso à faible densité de la commune.

V. 7 Synthèse du processus de périurbanisation Le tableau n°9 nous montre en synthèse le processus de la périurbanisation, les indicateurs ainsi que leurs effets et évolutions observées selon l’étude du cas de la commune rurale Ambavahaditokana. La périurbanisation de la commune se présente en deux aspects, l’un comme un processus spatial et l’autre comme un processus d'organisation administrative et Institutionnelle.

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Tableau n°9 : Le processus de périurbanisation et ses différents impacts

INDICATEURS EFFETS ET EVOLUTIONS OBSERVEES - Croissance démographique de la commune rurale - Extension de la limite urbaine Périurbanisation - Activités à vocation urbaine Ambavahaditokana - Nouveau pôle urbain - Modernisation comme - Développement - Désorganisation d’infrastructures périurbaines - Extension des bâtis et du processus spatial - Densité démographique paysage Périurbanisation - Déconcentration,

comme décentralisation de pouvoir - Existence de regroupement processus administratif et institutionnel

d'organisation des 31 communes de - Réorganisation des fonctions

administrative communales l'OPCI/FIFTAMA et - Nouveaux outils - Nouveaux rôles (urbains) des d’aménagement du territoire : communes périurbains Institutionnelles PUDi à mettre en œuvre

Source : Réalisation de l’auteur, 2018

En somme, c’est à partir de ces résultats où nous avons pu voir que le processus de la périurbanisation survenu dans la commune s'est manifesté pour l'essentiel, dans la déstructuration de l'espace et surtout dans l'amplification des disparités socio- économique, démographique et environnementale, quelles peuvent être les possibilités d'aménagement de la commune Ambavahaditokana ? Autrement dit, quelles sont les pistes et solutions capables de mieux répartir les hommes, les activités et les équipements dans la commune pour que ce soit visible un véritable développement au sein de la commune ? Cette grande interrogation, va constituer le chapitre suivant de notre travail de recherche.

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CHAPITRE VI – LES CONTRAINTES ET POSSIBILITES D’AMENAGEMENT AU SEIN DE LA COMMUNE RURALE AMBAVAHADITOKANA POUR SON DEVELOPPEMENT VI. 1 Le rôle de la décentralisation au niveau de la Commune La décentralisation est le transfert du pouvoir par l’Etat Centrale vers les Collectivités Territoriales Décentralisée (administration des citoyens dans un espace territorial réduit). A ce titre, le terme « décentralisation » traduit le transfert : du pouvoir, (cadre institutionnel et politique), de responsabilité (cadre organisationnel et opérationnel), et des ressources.

Au titre des ressources, on en distingue plusieurs types : financier (subventions et dotation budgétaire) ; humain (mise à disposition du personnel professionnel et qualifié) ; technique (outils et procédures de gestion, instruments d’intervention) ; transféré par le gouvernement central vers les Collectivités territoriales.

La décentralisation a été identifiée par l’Etat malagasy comme une des voies possibles pour arriver au développement communal.

A cet effet, la décentralisation vise à donner aux collectivités territoriales décentralisées des compétences et des moyens propres, distincts de ceux de l’Etat : transferts des moyens financiers, fiscaux et administratifs correspondants, et à faire élire leurs autorités par la population. Elle prend sa complète signification quand elle donne à ces collectivités une suffisante maîtrise des ressources financières qui leur sont nécessaires.

Ce transfert désigne donc une façon d’améliorer la gouvernance, en rapprochant la prise de décisions des personnes concernées par la décision ; et renforçant ainsi l’autonomisation, l’accès à la gestion et la responsabilisation des populations à la base.

La décentralisation constitue un cadre juridique et institutionnel de mise en place de mécanismes d’articulation entre les services techniques déconcentrés et les collectivités territoriales décentralisées dont les communes.

Quant aux Communes, elles assurent le rôle de gestionnaire, donc d’urbaniste de sa ville. Ce qui veut dire l’organisation de l’espace, équipement, le fonctionnement des services publics, entretien, le maintien de l’ordre, etc. La Commune planifie le devenir de son propre territoire c’est à dire le développement économique et social à court ou à moins terme, même allant jusqu’ à six ans à venir, l’extension urbaine, l’essor culturel, etc.

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Dans le contexte de la décentralisation, la Commune a pour mission d’assurer "la promotion du développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et sportif" tout en confirmant l'autonomie administrative et financière de ces entités territoriales. Cette dernière confirmation pose effectivement un problème dans la mise en œuvre des compétences transférées en ce sens que les Collectivités Territoriales Décentralisées ne disposent pas facilement des moyens techniques et financiers qui avaient été prévus par l’Etat pour mener à bien leurs nouvelles responsabilités.

Les acteurs impliqués dans le développement de la Commune comptent au moins six types des acteurs à savoir sur la figure n°3.

Figure n°3 : Organigramme de la Commune Rurale Ambavahaditokana

Source : Commune Rurale Ambavahaditokana, 2019

Depuis l’élection des autorités communales, les nouveaux magistrats municipaux se sont installés aux commandes auprès de la Commune avec l’ambition de relever les défis qu’imposent la décentralisation et les enjeux du développement communal. Néanmoins, le fonctionnement de l’institution communale actuelle, avec bien souvent, l’absence de planification stratégique et le manque de moyens techniques et financiers, ne permettent pas aux Communes de supporter les nouvelles charges qui lui sont dévolues.

La Commune présentait jusqu'à l'adoption des nouvelles lois de la décentralisation, non seulement des compétences mais aussi des moyens limités. Les potentialités de ce nouvel arsenal législatif

61 sont de plusieurs ordres pour le développement de la Commune. En effet, certaines compétences ont été transférées aux collectivités dans les domaines suivants : l'action économique, l'environnement et la gestion des ressources naturelles, l'urbanisme et l'habitat, le développement sanitaire et social, l'éducation, l'alphabétisation et la formation professionnelle, la jeunesse, les sports et les loisirs, ainsi que la culture et la promotion des langues nationales, octroyant ainsi à la Commune, un vaste champ de compétences.

VI. 2 La politique d’aménagement dans la commune rurale Ambavahaditokana Avec la nouvelle loi n°2015 – 052 (LUH), la nouvelle ère s’ouvre en termes de planification urbaine. Quatre outils de planification urbaine pouvant être pratiqués à Madagascar à savoir : le Plan d’orientation stratégique de l’espace métropolitain spécifique pour les grandes villes, le Plan d’Urbanisme Directeur (PUDi) pour les villes ayant plus de 10 000 habitants, le Schéma d’Aménagement Communal (SAC) pour les espaces ruraux ou en voie d’urbanisation et le Plan d’Urbanisme de Détail pour un secteur ou un quartier dans une ville.

VI. 2. 1 Le Plan d’Urbanisme Directeur (PUDi) ▪ Le PUDi est un outil de l’urbanisme réglementaire de la ville plus de 10 000 habitants, un outil essentiel à la réalisation et à la maîtrise du développement économique, social, culturel au niveau d’une agglomération.

▪ Selon la Loi relative à l’Urbanisme et à l’Habitat (LUH)26 , le plan d’urbanisme directeur fixe les orientations stratégiques d’une agglomération dont le développement doit faire l’objet d’une étude globale par suite de l’interdépendance de ses différentes composantes spatiales sur les plans économique, social et environnemental.

Ladite agglomération peut comprendre une ou plusieurs Communes urbaines et/ou partie ou totalité d’une ou plusieurs Communes rurales limitrophes. Le plan d’urbanisme directeur détermine la destination générale des sols et, en tant que de besoin, la nature et le tracé des équipements et infrastructures, en particulier de transports, la localisation des services et activités importants.

Au regard des prévisions en matière d’expansion démographique et de besoins en habitat, emplois et équipements, il fixe les orientations générales de l’extension de l’urbanisation et de la restructuration des espaces urbanisés.

26 Article 29 de la Loi n°2015 – 052 relative à l’urbanisme et à l’habitat 62

VI. 2. 2 Le Grand Tana

Depuis 2004, le Grand Tana fait partie intégrante du Plan d’Urbanisme Directeur de la CUA. Depuis la fin du mois de mars 2010, le ministère de l’Aménagement du territoire a procédé à la mise à jour des plans afin de rendre opérationnelles les orientations, actions et réglementations prévues. L’étude dite «opérationnalisation du PUDi » a été lancée et des mesures de sauvegarde répondant à la logique de maîtrise des données foncières, de la situation de l’habitat et de l’occupation du sol dans le périmètre d’étude, stipulent que toutes les transactions immobilières, tous travaux de remblaiement et de déblaiement, les travaux publics et privés dans les zones soumises à l’enquête sont subordonnés à une autorisation préalable du service de l’urbanisme du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation. Ces mesures de sauvegarde n’entravent en rien les compétences des Collectivités décentralisées en matière d’urbanisme et d’habitat.

Le grand Tana est structuré par 5 unités spatiales :

▪ Les quartiers d’urbanisation spontanés de la plaine, fréquemment sujets à ses inondations, et non dotés d’infrastructures de bases

▪ Les quartiers du centre regroupant les activités commerciales et des services

▪ Les quartiers anciens et collinaires qui sont essentiellement résidentielles

▪ Les quartiers mixtes de la périphérie proche ou l’on distingue 3 zones :

- Les banlieues résidentielles riches bien dotées en infrastructure de base (, route de Majunga, et une partie du secteur d’Ivandry)

- Les banlieues résidentielles d’habitat plus modeste qui connaissent des problèmes d’éloignement et de branchement d’eau, électricité …… (Fenoarivo, Ampitatafika, Itaosy, Ambavahaditokana, Androhibe, …)

- Les banlieues industrielles où se côtoient noyau villageois et unités d’industries ( et Nord-Ouest d’Ankazomanga)

▪ Les noyaux villageois périphériques situés le long des axes routiers de la région. Ils constituent des points d’ancrage pour le développement futur des centres urbains secondaires ou des espaces-relais entre la capitale et sa peripherie (, , Ambohibao-, Sabotsy, Namehana, ...)

La capitale est caractérisée par 2 aspects principaux en fonction spatiale :

63

▪ L’attractivité, l’existence de l’activité de production, de service et de commerce crée un mouvement migratoire continu dans le faritany d’Antananarivo du fait de la facilité de déplacement suburbain, une attraction s’exerçant sur les produits agricoles des autres régions.

▪ La fonction de décision : la capitale exerce un pouvoir de décision administratif et économique sur l’ensemble du territoire national (siège de la présidence, du gouvernement et toutes les fonctions de souveraineté), un statut de centre économico- financier (banque centrale, ...)27

VI. 2. 3 La commune rurale Ambavahaditokana au sein de l’OPCI / FIFTAMA Pour mieux connaître l’avenir de cette commune qui s’urbanise à un rythme considérable, nous allons voir d’abord la place de la commune dans le cadre du Grand Tana.

Les communes périphériques se différencient de caractéristiques au degré d’urbanisation au cours du temps. Quelques communes sont déjà dotées de PUDi comme les communes de et d’Antehiroka situés à l’ouest de la ville et leur taux d’urbanisation est plus élevé c’est à dire de 60 à 80 % de leur territoire sont urbanisables. Classées parmi les banlieues proches de la ville et favorisées par les grandes voies pénétrantes, les communes se localisant à 9 à 10 km de rayon de la CUA (cf tableau n°8) se différencient en termes de développement.

A l’issue du tableau n°8, la commune rurale Ambavahaditokana fait partie des 31 communes rurales périphériques constituants la zone périurbaine d’Antananarivo, elle fait partie de l’agglomération tananarivienne, donc elle est membre de l’OPCI ou FIFTAMA28. Cette coopération intercommunale joue un rôle important dans le processus de développement périurbain de la commune.

Même si le taux d’urbanisation de la commune rurale Ambavahaditokana ne présente qu’entre 10 à 15%, la commune ne manque pas de s’afficher en paysage urbain. Tenant compte de l’importance du nombre de la population, la Commune fait partie du groupe des Communes rurale de deuxième catégorie dans son statut.

27 Programme regionaux et projets locaux, Faritany Antananarivo, étude régionale, mai 1991, « REGIONS ET DEVELOPPEMENT », Dirasset, Tunisie 28 Crée suivant le décret n°99-952 du 15 décembre 2010 64

Tableau n°10 : Taux d’urbanisation des communes périphériques dans les 10 km de rayon autour de la CUA

Zones Communes Taux d’urbanisation et classement par commune - Ivato Firaisana Nord - Ouest - Talatamaty Plus de 80% sont urbanisables, en voie de - Antehiroka saturation - Ambavahaditokana Ouest 10 à 15 % du territoire sont urbanisables - Ambohitrimanjaka - Ampitatafika 41 % du territoire sont urbanisables Sud - Ouest - 10% du territoire sont urbanisables - Alasora Est - Sud - Est 30% du territoire sont urbanisables -

- Ankadikely Nord 50 à 60% du territoire sont urbanisables -

Sud 66% du territoire sont urbanisables Source : BDA, PUDi 2004, arrangement de l’auteur

L’objectif principal du FIFTAMA est de « favoriser le développement harmonieux des communes formant l’agglomération d’Antananarivo dans le cadre d’une démarche de Coopération intercommunale ». Cet objectif résulte de la prise de conscience des problèmes de l’agglomération d’Antananarivo. Le regroupement de ces communes répond au besoin d’organiser l’occupation de ces zones et à la nécessité de fournir une réponse à différents problèmes comme le manque d’organisation de l’espace urbain dans la commune urbaine d’Antananarivo ; l’importance de la densité du bâti qui pose des problèmes d’aménagement, de circulation, d’environnement au cœur de la capitale ; le déséquilibre et sous-équipement du territoire ; la majorité des grands équipements est localisée dans le centre ou ses abords immédiats (administration, école, marché, … )

La charte de coopération intercommunale met en exergue la concentration qui détermine tout projet du développement. Ainsi, les communes périphériques de la capitale devraient ainsi fournir des infrastructures d’accueil pour déconcentrer la ville.

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Les communes membres d’OPCI/FIFTAMA sont incitées à mettre en place des infrastructures économiques, comme la création de nouvelles routes et la réfection de routes pour désenclaver une zone productrice.

Certes, les dirigeants, censés connaître les potentialités respectives de leurs communes doivent discerner la stratégie de développement à mettre en œuvre avec les moyens adéquats. Les techniciens interviennent ensuite pour l’établissement de la stratégie convenable aux objectifs de chaque commune. Ils étudient la faisabilité de ces projets.

VI. 2. 4 Le Plan Communal de Développement (PCD), un outil efficace au développement de la Commune L’action de développement surtout rural au travers des projets et programmes de chaque département ministériel est réalisée de façon non coordonnée et non intégrée, sans reconnaissance adéquate du rôle et du potentiel de tous les acteurs en milieu rural.

Après une prise de conscience de cette situation, en 1997, un atelier de révision de la politique du développement rural, amélioration des conditions de vie en milieu rural s’était tenue. Après cet atelier, un Plan d’Action pour le Développement Rural Gouvernemental était élaboré sous forme de programmes.

A l’issu de cette première révision et réforme, des sous-programmes ont été élaborés pour les Communes existantes dans le territoire Malgache afin de pouvoir tirer les réalités de bases en milieu rural : c’est le PCD, avec tous ses axes stratégiques et tous ses objectifs spécifiques à atteindre dans le court terme, ou dans le moyen terme, et dans le long terme.

En effet, le PCD est un document qui constitue le projet global pour la commune de répondre aux enjeux et à la spécificité des fokontany dans le cadre de la promotion d’un développement durable. Ce plan a ainsi pour but de préciser les objectifs qui seront poursuivis par la commune au cours de la présente législature ainsi que les moyens et mesures qu’elle compte y consacrer. La population, le milieu rural, l’activité économique, les besoins sociaux et les équipements publics, l’environnement et le cadre de vie, l’organisation publique... tous ces domaines d’intervention y sont traités.

Etant un outil de travail, ce plan a permis de traduire les ambitions en des projets réalisables. Il s’agit pour Ambavahaditokana d’offrir des perspectives de développement en adéquation avec les potentialités de la commune et en tenant compte du contexte social, économique, politique, culturel. Il est nécessaire de mettre à jour ce Plan Communal de Développement afin d’atteindre les objectifs ajustés à la réalité socio- économique de la commune.

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Mais si le Plan Communal de Développement est un projet global pour la commune d’Ambavahaditokana, il se décline différemment selon les fokontany et tente ainsi de répondre au mieux à ces problématiques spécifiques.

VI. 3 Pistes de réflexion pour promouvoir un développement de la commune Dans le cadre de l'amélioration du cadre de vie et de conditions d'existence des populations de la commune Ambavahaditokana, cette sous-partie consacrera d'apporter les pistes et solutions en vue d'un développement harmonieux de la commune. Beaucoup d'efforts ont été réalisés dans la publication du PCD qui a permis d'identifier les besoins des populations.

De ces faits, nous allons exploiter les données socio-économiques de cette Commune pour nous en tirer et rappeler les forces, les faiblesses, les opportunités et les contraintes identifiées, ainsi que les problèmes afin de déterminer les points le plus sensibles.

VI. 3. 1 Les Forces et les opportunités de la Commune La Commune d’Ambavahaditokana est dotée de nombreuses potentialités économiques plus importantes, grâce l’existence des terres fertiles productives pendant toutes les saisons culturales ; des grands espaces de 320 ha pouvant être aménagés non seulement pour la riziculture à Anjanandrambony, Ambohimandroso, Ambohimarina et Antanjona mais aussi pour le volyavotra ou la culture de contre saison.

La Commune a aussi un bel environnement propice au développement de l’élevage aviaire (poulet de chair et poule pondeuse, canard), source de revenu non négligeable pour la population locale. Il y existe aussi de bonne promotion de l’artisanat (vannerie et broderie) ; d’abondance d’argile pour la briqueterie ; de possibilité de promouvoir la production d’agrumes, et des possibilités pour la mise en place des Petites et Moyennes Entreprises ou zone franche grâce à une distance proche de la capitale.

A part les potentialités économiques, la Commune a aussi des potentialités sociales telles qu’une population jeune et cosmopolite (plus de 60% de la population sont des jeunes) ; on constate aussi un nombre moins élevé d’analphabètes. Le Fihavanana29 est un atout au sein de la Commune, car il est toujours considéré comme valeur par excellence. C’est la valeur fondamentale de toutes les sociétés malgaches ; il doit être élevé au niveau du statut de facteur motivant et dynamisant dans la cohésion sociale autour d’activités concrètes et productives. L’existence de nombreuses associations et ONG pouvant être aussi mobilisées pour la mise en œuvre des projets de développement ; l’existence du Centre de Santé de Base niveau II ou CSBII et du Centre

29 Forme de lien social très respecté dans la culture malgache, exprimé par l’entraide, la sociabilité et la solidarité. 67

Hospitalier du District niveau II (CHD II). Enfin, la profusion des moyens de communication : la place importante de la Nouvelle - Technologie d’Information et de la Communication (NTIC) au sein de la société forme une potentialité importante de la Commune.

VI. 3. 2 Les contraintes issues de la Commune La commune rurale d’Ambavahaditokana rencontre plusieurs contraintes, non seulement d’ordre économique mais aussi d’ordre social, administratif et environnemental.

• Les contraintes économiques

Les Contraintes économiques se focalisent sur nombreux domaines, telles que la non maîtrise des eaux de rivière à cause du mauvais fonctionnement des canaux d’irrigation et surtout du Taboaka de Rainibiby ; la dégradation des terrains cultivables à cause de la surexploitation des ressources boueuses de la rizière (conflit économique entre les riziculteurs et les artisans de briqueterie).

De plus, le maintien des techniques de production traditionnelle à cause de l’absence incessante des techniciens expérimentés et l’insuffisance des moyens de production, des terres cultivables, de la technique, des fonds, et des matériels relève une contrainte de la Commune. C’est ainsi que les paysans sans terres se prolétarisent en ayant recours au système de métayage (ils vendent leur force de travail), ils exercent aussi un métier manuel et ne disposent pour vivre que de leur rémunération.

• Les contraintes sociales

Concernant les contraintes sociales, elles sont menées sur : l’insécurité à cause de l’inexistence d’une bonne organisation des gendarmerie, l’insuffisance de l’éclairage public et parfois l’éclairage domestique pose une contrainte pour la Commune.

De plus, on constate également le mauvais état des infrastructures sociales à l’instar des écoles publiques (EPP et CEG) localisées au niveau de chaque Fokontany sauf Antanjona, l’insuffisance de salles de classe (4 à 5 salles), l’inexistence des cantines scolaires et des centres de documentation ; de plus l’insuffisance de l’accès à l’éducation de base surtout pour les zones où les parents nécessaires pour instruire leurs enfants ; et l’inexistence d’un bon nombre d’écoles professionnelles ; aussi que l’’insuffisance de l’accès aux soins (faute d’argent, barrière psychologique qui amoindrit les consultations au niveau des CSB II et CHD II). Tous ces contextes posent contrainte pour la Commune.

A ces contraintes sociales se rajoute sur le manque de loisirs, d’organisation sportive et d’activités culturelles surtout pour les jeunes, la stratification sociale : au plan de la structure mentale, les

68 effets de la modernisation qui accentuent le processus de différenciation des membres de la collectivité. Il y a un décalage du statut social qui se marque entre une couche minoritaire et l’ensemble de la population ; ces formes de clivage entretiennent le favoritisme et le fossé grandissant des revenus, source de tensions et de mécontentements dans tous les milieux.

• Les contraintes environnementales On note ici que faute de ressources naturelles comme les forêts ou les lacs, les contraintes environnementales ont généralement un caractère urbain. Témoin d’un processus de périurbanisation, la Commune rurale Ambavahaditokana n’échappe pas de la dégradation des terres cultivables. Aussi la pollution à tous les niveaux (inexistence de bacs à ordures, insuffisance de canaux d’évacuation des eaux usées, de WC public) ; et l’’insalubrité des habitations, posent une grande problématique de la Commune.

• Les contraintes liées à la gestion des affaires administratives Les contraintes d’ordre administratif sont aussi marquées au sein de la Commune. On observe une insuffisance d’infrastructures logistiques au niveau des 06 Fokontany et même de la Commune (bureaux administratifs, équipement…) ; le nombre minime des groupements des paysans ; une mauvaise habitude de la population au non-respect des biens publics ; une faible rentrée fiscale de la Commune malgré le nombre élevé de la population ; l’incapacité et incompétence de certains responsables au niveau des 06 Fokontany et de la Commune.

VI. 3. 3 Les problèmes majeurs de la Commune En général, la population d’Ambavahaditokana vit aux dépens de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat. Le problème primordial se situe alors au niveau du non maitrise de l’eau et de sa mauvaise répartition, entraînant une chute vertigineuse de la production. Ce phénomène est encore aggravé par l’état déplorable des pistes reliant la Commune avec tous les Fokontany, ce qui accentue les impacts négatifs sur la productivité au niveau de la population. Les principaux problèmes sont classés en cinq catégories selon leurs types, causes et effets : les mauvais états des infrastructures routières ; la moindre rentabilité des activités productrices et l’incapacité de réaliser un surplus capitalisable ; la dégradation de la vie sociale ; les difficultés à la gestion et à l’accomplissement des affaires administratives ; et la dégradation de l’environnement.

• Les problèmes identifiés dans le cadre législatif, réglementaire et institutionnel Jusqu’aux preuves du contraire, il n’y a pas de décentralisation affective à Madagascar, les seules ressources fiscales mise à la disposition de la Commune sont les Impôts Fonciers sur les Propriétés Bâties et les Taxes Annexes sur les Terrains Bâties (IFPB et TAFB), bien que la loi ait fait exigence au pouvoir central du transfert de compétences aux Communes comme celle de la 69

Commune rurale d’Ambavahaditokana. Des lenteurs voire des résistances affichées et la corruption au niveau de chaque acteurs, continuent d’être un véritable goulot d’étranglement pour le décollage effectif d’une dynamique de développement communal. 5% seulement du budget général de l’Etat seront prévus pour les collectivités territoriales.

VI. 4 Mesures d’accompagnement face à la périurbanisation de la commune rurale Ambavahaditokana Pour promouvoir le développement durable de la commune, certaines mesures doivent être prises en compte concernant la gestion spatiale de la commune. Pour cela, des infrastructures doivent être mises en place dans les autres fokontany pour qu’il y ait un rééquilibrage au développement de chaque fokontany dans la commune.

Malgré les différents problèmes cités précédemment de ladite commune, les actions ou propositions suivantes doivent être prises en compte pour améliorer le cadre de vie et des conditions d'existence des populations de la commune.

VI. 4. 1 Amélioration au niveau du foncier et prise de conscience au niveau des différents acteurs • Amélioration au niveau du foncier

Etant donné la précarité de l’administration foncière dans la Commune rurale Ambavahaditokana, à peu près 80%30 de ménages ont des problèmes de cadastres, les héritiers n’en possèdent plus car les originales sont détenues par leurs anciens (possesseurs des terres). La plupart des terrains dans la commune ne sont ni titrées ni bornées, c’est pourquoi, il existe toujours de vols de titres. En effet afin d’y résoudre, il faudrait une révision des plans cadastraux dans le domaine. Il faudrait aussi faire appel aux agences immobilières afin d’organiser et de restructurer l’espace, de faciliter l’acquisition de terrain pour la majorité des ménages. Le but aussi est de favoriser l’accès aux services sociaux et économiques de base concernant l’eau, l’électricité, l’assainissement, les écoles, la santé, etc…, de protéger l’environnement et les patrimoines ruraux significatifs : architecturaux, culturels, historiques et esthétiques.

• Prise de conscience au niveau des différents acteurs

L’avenir de la Commune est une priorité à ne pas négliger. Tout le monde a sa part de responsabilité dans la périurbanisation et le développement en partant des structures communales et des citoyens. En fait les projets de développement de la Commune nécessitent la participation

30 Enquête personnelle, 2018 70 des habitants qui est la base tout en tenant compte les élus et les décideurs. Une nécessité de volonté politique de tous les niveaux et une sensibilisation doit se faire. Les autorités publiques (Ministère en charge, Direction Générale de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement (DGATE), Direction Technique, l’Observatoire de l’Aménagement du Territoire (OAT), les opérateurs privés et partenaires, les acteurs clés au niveau de la Commune (la population, les conseillers communaux, les agents de l’Etat…) ont un rôle capital au niveau de la transmission et de la vulgarisation des outils, la sensibilisation de tout citoyen, mais également l’incitation à respecter les lois et les règlements en vigueur.

VI. 4. 2 Amélioration au niveau des infrastructures • Réhabilitations des routes La réhabilitation et la construction des routes vers les fokontany vont résoudre le problème d’enclavement vers les espaces qui ne sont pas traversés par la route principale. Elles vont favoriser les flux entre les paysans et les collecteurs. Le choix des voies à réhabiliter se fait en fonction de l’importance des trafics sur les tronçons. Les voies primaires devraient être la priorité en raison de l’impact de ces investissements sur le niveau de développement de la Communes. Ensuite, les actions visent à réduire le taux d’isolement de chaque fokontany et hameaux. L’objectif est d’offrir à la population une infrastructure routière praticable toute l’année. L’élargissement, la mise à la forme, la réhabilitation et la réfection de ces routes constituent une étape importante.

• Equipements éducatifs L’état des lieux du secteur éducatif a démontré que la commune ne dispose pas d’un lycée public. Dans la localité d’Itaosy, on aperçoit qu’un seul lycée public, par contre, ce lycée ne reçoit que 50031 élèves. De ce fait, certains étudiants vont dans des établissements privés. La mise en place d’un équipement éducatif est importante au sein de la commune pour avoir un meilleur résultat scolaire grâce à l’augmentation du taux de scolarisation. Mais ce n’est pas seulement les lycées publics qui manquent mais aussi des institutions supérieures pour les habitants de la commune.

• Equipements sanitaires Il est indispensable d’améliorer et renforcer les équipements manquants des structures de santé existantes du domaine public ou privé afin de permettre à la population de bénéficier largement de ces structures. La projection des besoins en centres de santé se fera sur la base des besoins en

31 Enquête personnelle au sein du LJRA (Lycée Joseph Ravoahangy Andrianavalona) 71

équipements sanitaires de proximité, les CSB. La norme définie par le département sanitaire est de 1 CSB pour environ 10 000 habitants.

• Création des centres de loisirs et de sports

Face aux problèmes du sport et de loisirs comme le manque de terrains, négligence et non assimilation du sport par la population, manque de loisirs pour les jeunes, la Commune devra procéder à la construction de nouveaux terrains, salles de fête, maisons des jeunes et espaces verts (jardins agréables…) comme dans les banlieues en France ou d’autres pays : extension de lotissement, cités jardins. Afin de pourvoir aux manques, il est possible de demander de l’aide et de financement envers les sponsors (bailleurs de fonds…).

Tout cela est fait pour sensibiliser et former les jeunes à faire du sport et pour éviter toutes sortes de délinquances et d’insécurités. Même si la Commune possède déjà quelques atouts en infrastructures culturelles par l’existence de salles de fête, hôtels, centres culturels et de loisirs…, il faudrait encore multiplier ces infrastructures même en pleine campagne pour qu’elle se rapproche de plus en plus du caractère urbain de la grande ville d’Antananarivo.

• Aménagement d’un marché communal L’implantation d’un marché communal s’avère utile pour la commune rurale Ambavahaditokana. D’après l’état de lieux, on remarque une absence de marché au sein de la zone. Un marché bien organisé et planifié représente un rôle important dans la contribution de développement d’une commune car il apporte des bénéfices au budget communal : c’est-à-dire à partir les impôts sur le marché aussi que les ristournes seront des chiffres d’affaires importantes, entrant enjeux au développement de la Commune.

VI. 4. 3 Amélioration des conditions de vie des paysans Il est indispensable d’améliorer les techniques d’aménagement et le maintien des terrains de cultures existants en zones pentues et l’interruption de leur progression ; l’exploitation des cours d’eau de façon rationnelle pour mieux servir l’exploitation agricole ; la réhabilitation du barrage fortifie aussi l’augmentation des rendements des différentes cultures par l’application de techniques adaptées ; l’amélioration des structures et infrastructures du marché offre un meilleur environnement pour améliorer et susciter la participation active des divers acteurs aux efforts de commercialisation, à sa mode de gestion, à son fonctionnement et à sa maintenance. Les producteurs ne doivent jamais donner de crédit aux collecteurs à cause de l’escroquerie de certains d’entre eux. Aussi, ils doivent structurer et organiser la récolte pour éviter les prix bradés.

72

VI. 4. 4 Adduction d’eau potable et besoin d’énergie de la JIRAMA La mise à disposition de l’eau potable pour la population locale constitue un défi que chaque Commune devrait engager. Chaque fokontany doit accéder à l’eau potable avec la mise en place des bornes fontaines, la construction de puits communautaires devrait être favorisée. Concernant l’énergie de la JIRAMA, la croissance observée au niveau du développement des activités économiques locales et de l’amélioration des revenus des ménages qui conditionnent l’accroissement des demandes en énergie électrique, se fera progressivement et probablement à un niveau peu élevé au départ mais ira un peu plus vite si les efforts de dynamisation de l’économie rurale portent ses fruits.

73

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Depuis l’installation de la population dans la commune rurale Ambavahaditokana et par suite de son accroissement, le paysage de la Commune n’a jamais cessé de se modifier et d’évoluer. Ce qui nous permet de conclure que l’évolution est évidente, car les habitants sont toujours à la recherche des endroits où s’installer pour assurer sa vie. Les réalités des problèmes à différents niveaux expliquent l’impact de la périurbanisation dans la Commune.

Le problème de l’environnement, de l’organisation de l’espace et du développement urbain est complexe et se présente sous des formes différentes suivant les territoires de la Commune rurale Ambavahaditokana. De plus, l’efficacité des formes et des modèles de planification dépend de leur articulation à la structure sociale, au contexte institutionnel et aux conditions économiques de chaque réalité locale pour une meilleure viabilisation de la population. De là, des méthodes d’analyse et d’instruments d’intervention adaptés aux caractères spécifiques de chacune de ses réalités sont nécessaires.

74

CONCLUSION GENERALE

Avec l’extension de la ville d’Antananarivo, une périurbanisation rapide des communes périphériques a été indéniable comme celle de la Commune Rurale d’Ambavahaditokana. Le paysage dans ces périphéries se transforme au fur et à mesure que l’espace périurbain se développe. De ce fait, la Commune Rurale Ambavahaditokana s’est considérablement développée par rapport aux autres communes rurales. Cette étude a montré que la périurbanisation de ladite Commune est due à l’accroissement démographique issu de l’extension de la ville, le déversement de la population pour avoir un cadre de vie meilleur depuis quelques années, le développement des différents moyens de transport, le développement de l’économie à partir des différentes activités exercées dans la commune et l’augmentation des nouveaux bâtis modernes.

La périurbanisation est bien visible dans la commune, les aspects de cette périurbanisation sont ressentis dans la vie quotidienne de la population à travers l’évolution spatiale et fonctionnelle au sein de la commune. Depuis l’époque royale, l’espace ne cesse d’évoluer, sur le plan socio- économique, on constate l’intégration des secteurs secondaires et tertiaires, et le développement du secteur informel qui entraine des transformations au niveau des activités de la population et la fonction de la commune. En effet, une économie rurale basée sur l’agriculture s’est transformée progressivement à l’économie urbaine dominée par la dynamique du secteur secondaire (l’artisanat), aussi le secteur tertiaire (commerce, transports et différents services) et surtout le secteur informel (prolifération des petits commerces) dans la commune.

Ce processus de périurbanisation entraîne un développement séparé entre les fokontany au sein de la commune à Ambavahaditokana. L’étalement urbain non seulement engloutit beaucoup d’espaces mais occasionne également une modification importante de l’usage du sol. Par exemple, des champs de culture sont engloutis et aménagés en terrains prêts à bâtir ou des rizières transformées en briqueterie. Aussi, l’émergence de nouvelles activités répondant aux besoins de l’urbain ne profite qu’à une minorité et entraîne une régression des activités rurales qui constituent encore le moyen d’existence d’une partie importante de la population locale.

Le progrès socio- économique lié à ce processus ne touche qu’une partie plus ou moins restreinte de la population ; la couche défavorisée demeure impuissante face à la mutation du système socio- spatial.

En bref, la commune rurale Ambavahaditokana a connu une véritable mutation depuis ces dernières années. Le phénomène de la périurbanisation existe bel et bien dans la commune mais

75 le problème est que ce phénomène sous-tend à différentes facettes, telle la dégradation de cadre vie de la population et la dégradation de l’environnement de la commune.

L’avancement de périurbanisation d’Ambavahaditokana apporte des transformations dans le domaine socio- économique et spatial au niveau de la Commune. Certes, la périurbanisation de la Commune est un facteur de développement dans le cas où elle crée des emplois et des infrastructures nouveaux pour la population. Mais, elle entraine aussi des déséquilibres socio- économiques et spatiaux au sein de la commune. En effet, des écarts sont ressentis à l’accès aux différents infrastructures socio-économiques existants dans la commune tel que l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable…

Mais malgré de nombreux signes de périurbanisation, la Commune Rurale Ambavahaditokana n’est pas encore en saturation : il lui reste encore du chemin à parcourir pour trouver son propre développement et étendre son influence plus largement sur l’espace qui l’entoure grâce à ses opportunités tant sur le plan social que sur le plan économique, et celui des autres Communes en étroite relations avec elle, d’après la vision menée par l’Organisme Public de Coopération Intercommunale, un « développement harmonieux ».

Ainsi, des mesures doivent être prises en compte pour remédier à ces problèmes tels que l’amélioration du cadre de vie de la population, la mise en place des outils d’aménagement pour la commune, et surtout la lutte contre la corruption, la promotion des différentes activités mais surtout l’adoption des politiques d’aménagement pour la commune. La politique d’aménagement efficace serait une prévention contre une « périurbanisation anarchique » de la commune.

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BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

1. BOGEART (J.) & HALLEUX (J.M.) « Territoire périurbains: développement, enjeux et perspectives dans les pays du Sud » Gemboux, Belgique: presse agronomique de Gamboux. 2. BRUNET (R.), 1980 « La compa raisons des modèles dans l’analyse spatiale » in L’espace géographique, Paris. 3. BRUNET R., FERRAS R. & THERY H., 1998, « Les mots de la géographie. » Dictionnaire critique, Reclus-La Documentation Française, Paris. 4. CHARBONNIER (C.), 2005, « Lexique de géographie : vocabulaire et notions, un petit dictionnaire des principaux mots de vocabulaire et des principales notions de géographie et d’économie », collège Pierre Grange, Albertville. 5. DERRUAU M., 1969, « Nouveau précis de géographie humaine » Armand Colin, Paris, 240 pages. 6. DERYCKE (P.H.) 1979, « Economie et planification urbaine » édition PUF, Paris, 415pages. 7. FOURNET-GUERIN (C.), 2007, « Vivre à Tananarive : géographie du changement dans la capitale malgache », Paris : Karthala, 427pages. 8. GEORGE (P.), VERGER (F.), 2006, « Dictionnaire de la géographie » Quadrige : PUF, 317 pages. 9. GEORGE P., 1961, « Précis de la Géographie Urbaine », édition PUF, Paris, 350 pages. 10. HATCHEU (E.T.), 2013, « L’étalement urbain en Afrique », Paris, le Harmattan. 11. PAULET (J.P.), 2000, « Géographie urbaine » Ed. Armand Colin. HER. Paris. 12. MICHEL (P.) 1980, Que sais-je ? « La maitrise de la croissance urbaine » éditions Presses Universitaire de France, 127 pages. 13. RAMAMONJISOA (J), Juillet-Décembre 1983, in Revue de Géographie N°43, « L’extension urbaine de Tananarive, Nouveaux visages », Page 65-104. 14. RENAUD (B.) 1985, « Politique nationale d’urbanisation dans les pays en développement » édition Economia, publié à la banque mondiale, Paris, 191 pages. 15. TEBOUL CUENCA (R.), 2000, « La question urbaine dans l’histoire de la pensée économique », le Harmattan (Adam Smith).

77

OUVRAGES SPECIFIQUES

16. ANTOINE (P), 1997 « L’urbanisation en Afrique et ses perspectives », Rome, FAO, 18 pages.

17. BANQUE MONDIALE, 2011, « L’urbanisation ou le nouveau défi malgache », 203pages.

18. BANQUE MONDIALE, Avril 2015, « L’urbanisation, source de croissance et de prospérité en Afrique ».

19. INSTAT, 2001, « Etat de la pauvreté à Madagascar », pp1-4.

20. MONOGRAPHIE DE LA REGION D’ANTANANARIVO, 2003, Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, unité de politique de développement rural. 21. MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE AMBAVAHADITOKANA, 2016, 12pages.

22. ONU HABITAT, 2012, « Madagascar : profil urbain d’Antananarivo, programme des nations unies pour les établissements humains », 35pages.

23. Plan Communal de Développement de la commune Ambavahaditokana, PCD 2014, 65pages.

24. Programme de Développement Urbain du Grand Antananarivo, 1984, Schéma directeur du Grand Antananarivo, Dossier plans.

25. Programme régionaux et projets locaux, Faritany Antananarivo, étude régionale, mai 1991, « REGION ET DEVELOPPEMENT ».

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THESES ET MEMOIRES UNIVERSITAIRE

26. RAMAMONJISOA (J), 1975, « Antananarivo : étude géographique d’un espace urbain », Thèse de Doctorat en Géographie, Département de Géographie, 254 pages.

27. RAMAMONJISOA (J), 1974, « TANANARIVE : Etude de croissance urbaine », Mémoire de maîtrise en Géographie, Département de Géographie, 167 pages.

28. OLISOA (F.R.), Septembre 2012, « Mutation des espaces périurbains d’Antananarivo : population, habitat et occupation du sol », Thèse de Doctorat en Géographie, Département de Géographie, Université d’Antananarivo, 359 pages.

29. FALIARISOA (S.M.), 2009, « Processus d’urbanisation d’une commune rurale : cas d’Itaosy. », Mémoire pour l’obtention du diplôme de Maîtrise de Géographie, Département de Géographie, Université d’Antananarivo, 120 pages.

30. RANDRIAMBOLOLONA (N.T.), 02/2006, « L’extension urbaine et son impact dans l’agglomération d’Antananarivo cas de la Commune rurale d’. », Mémoire pour l’obtention du diplôme de Maîtrise, Université d’Antananarivo, 105 pages.

31. RANDRIANANTOANDRO (N.O.S.), 2009, « Organisation et problèmes d’aménagement du terroir : cas de la commune rurale d’ », Mémoire de DEA, Département de Sociologie, Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie, Université d’Antananarivo, 50 pages.

32. RANDRIANTSALAMA (S.P.), 2008, « Etude d’impact économique et environnemental du By-pass sur la Commune Rurale d’Alasora, District d’Avaradrano, Région Analamanga », Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Maîtrise de Géographie, Département de Géographie, Université d’Antananarivo, 106 pages.

33. RASALIMANANA (N.M.V.), Février 2017 « Accompagner l’aménagement de la commune rurale d’Andoharanofotsy dans son urbanisation », Mémoire de Master en Géographie, Département de Géographie, 96 pages.

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TEXTES ET LOIS

34. Loi n°2015 – 051 portant Orientation de l’Aménagement du Territoire (LOAT). 35. Loi n°2015 – 052 relative à l’Urbanisme et à l’Habitat (LUH). 36. Décret n°2010 ― 99.952 du 15/12/2010 portant sur l’Organisme Public de Coopération Intercommunale 37. Décret n°2015 – 592 du 01/04/2015 portant classement des Communes en Communes urbaines ou en Communes rurales. 38. Loi n°2005 – 019 du 17 Octobre 2005 fixant les principes régissant les statuts des terres. 39. Loi n°2008 – 014 du 23 Juillet 2008 sur le domaine privé de l’Etat, des Collectivités Décentralisés et des personnes morales de droit public. 40. Loi n°93 – 005 de la 26/01/1994 portante orientation générale de la politique de la décentralisation. 41. Loi n°94 – 007 du 26/04/1995 relative aux pouvoirs, compétences et ressources des Collectivités Territoriales Décentralisés. 42. Loi n°2014 – 018 régissant les compétences, les modalités d’organisation et de fonctionnement des Collectivités Territoriales Décentralisées. 43. Loi n°2014 – 020 relative aux ressources des Collectivités Territoriales Décentralisées.

WEBOGRAPHIE - http://www.universalis.fr/encyclopedie/periurbanisation/

- www.challenger-magazine.com/

- http://.fne.asso.fr/.../etalement_urbain_reflexion_croisees_elements/

- http://theses.recherches.gov.mg/

- http://www.unhabitat.org/content.asp?cid=8051&catid=7&typid=46

- http://www.google.com/documents urbanisation et loyers dans le monde/

- http://www.matv.mg/agglomeration-dantananarivo-leffectif-de-la-population-doublera-dici-15- a-20ans/

80

ANNEXES

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ANNEXE 1

QUESTIONNAIRES D’ENQUETE

QUESTIONNAIRES POUR LES AUTORITES PUBLIQUES : LA COMMUNE

Identifiant : Maire, Conseil communal, Personnel de la commune

- Informations générales : nombre de la population, les fokontany ?

- Avez-vous des PCD ?

- Qu’en est-il de la réalisation de ce PCD ?

- Les partenaires, les bailleurs et les investisseurs de la commune ?

- Le budget communal ?

- Les activités principales dans la commune ?

- Les infrastructures de la commune ?

- Le partenariat public privé ?

- La coopération avec les autres communes ?

- Existe-t-il un guichet foncier ?

- Quels sont les problèmes majeurs en termes d’aménagement et d’environnement affectant la Commune ?

- Que souhaitez-vous apporter pour le développement de la commune ?

- Quelles sont les principales orientations en matière de développement de la commune ?

- Quelles sont les alternatives que vous prenez face aux problèmes du processus d’urbanisation ?

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QUESTIONNAIRES POUR LES FOKONTANY : (Chef Fokontany)

- Nom du fokontany ?

- Fonction du responsable de fokontany ?

- Nombre d’habitants ?

- Nombre de toits composant le fokontany ?

- Nombre des hameaux ?

- Distance par rapport au chef-lieu de la commune ?

- Quels sont les évènements qui ont marqué l’histoire du fokontany ?

- Y a-t-il des migrants ? Lesquels - D’où viennent-ils ? - Quand sont-ils arrivés ?

- Activités principales du fokontany par ordre d’importance ?

- Les problèmes majeurs du fokontany ?

- Quelles sont les infrastructures que vous avez ? Sont-elles suffisantes ?

QUESTIONNAIRES POUR LES ASSOCIATIONS : (Les responsables des associations)

- Dénomination de l’association ?

- Objectifs de l’association ?

- Les membres et les bénéficiaires ?

- Dans quel domaine vous travaillez ?

- Etes-vous reconnu par l’autorité existante ?

- Les ressources de l’association ?

- Les partenaires financiers ?

- Les problèmes que vous rencontrez ?

- Les projets envisagés ?

- Les projets réalisés ?

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QUESTIONNAIRE POUR LES AGRICULTEURS :

- Activités principales : - Activités secondaires éventuelles :

- Où se trouve votre exploitation ?

1) colline 2) rizières

- Quelles sont les cultures que vous pratiquez ?

1) riz 2) culture pluviale 3) culture maraîchère 4) culture fruitière

- Quelle est la superficie de votre exploitation ?

- Avez-vous un titre foncier ?

1) oui 2) non 3) une partie

- Quel est le mode de votre exploitation :

1) propriétaire 2) fermier 3) métayer 4) salariat agricole

- Quelles sont les techniques que vous utilisez ?

1) traditionnelle 2) améliorée 3) mixte

- Utilisez-vous des engrais ? Si oui,

1) organique 2) chimique

- La quantité de votre produit ?

- Payez-vous d’impôts ?

1) oui 2) non

- Les problèmes que vous rencontrez ?

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QUESTIONNAIRE AUPRES DES MENAGES :

1- Questionnaire concernant le chef de ménage :

- Date :

- Village :

- Fokontany :

- Sexe :

1) homme 2) femme

- Age :

- Origine :

- Niveau d’instruction :

1) EPP 2) CEG 3) Lycée 4) niveau supérieur

- Activités principales :

- Activités secondaires :

1) Secteur I 2) Secteur II

3) Secteur III 4) Secteur informel

2- Questionnaire concernant la famille :

- Natifs ou migrants :

- Nombres des personnes dans la famille :

- Nombre d’enfants :

1) enfants scolarisés 2) enfants qui ont abandonné

- Nombres de personnes actives :

- Nombre de personnes en charge :

- Selon vous, à quel niveau vos enfants devraient- ils arrêter leurs études ? Pourquoi ?

- Avez- vous des problèmes concernant l’éducation de vos enfants ? Si oui, lesquels ?

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- Comment trouvez-vous le mode de vie et les comportements des jeunes dans votre quartier ? - Quelles sont les solutions que vous proposez pour les problèmes des jeunes ?

3- Renseignement sur le revenu :

- Mode de rémunération salariale :

1) journalier 2) mensuel 3) autres

- Recettes :

- Dépenses :

- Economie :

4- Renseignement sur l’habitat :

- Statut d’occupation :

1) propriétaires 2) locataires 3) héritiers 4) autres

- Type de mur :

1) ciment 2) briques 3) terre battue 4) bois 5) autres

- Type de toit :

1) tôle 2) tuile 3) chaume 4) autres

- Approvisionnement en eau :

1) robinet 2) borne fontaine 3) puits 4) source 5) autres

- Source d’éclairage :

1) électricité 2) pétrole 3) bougie 4) autres

- WC :

1) fosse septique 2) fosse perdue 3) WC public 4) autres - Avez-vous une douche ? 1) oui 2) non - Fosses à ordures : 1) bac à ordures 2) incinération 3) fosse 5) compostage 4) autres - Les problèmes rencontrés ?

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ANNEXE 2

EXTRAITS DES LOIS SUR L’URBANISME

CHAPITRE III : REGLEMENT D’URBANISME TITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

Article 01 : Champ d’application

Le présent règlement s’applique au territoire de chaque Commune rurale membre de l’Organisme Public de Coopération Intercommunale (OPCI‐FIFTAMA).

Article 02 : Objet

Le présent Règlement a pour objet de fixer les dispositions auxquelles devront se conformer l’implantation et la construction des bâtiments ainsi que l’utilisation de chaque zone dans la Commune.

Article 03 : Division du territoire en zones

Le territoire de la Commune est subdivisé en zones suivant l’état des lieux et conformément au programme et au mode de développement exprimés dans les documents de planification tels que le Plan Communal de Développement.

On distingue principalement :

– La zone d’habitation ou zone d’habitat qui englobe les zones à urbaniser à court terme, les zones à restructurer, les zones urbanisables à long terme, les lotissements et les habitats haut standing, qu’il convient d’organiser et d’équiper où l’assainissement, la viabilisation, l’implantation d’équipements de quartiers sont nécessaires.

– La zone industrielle ou zone d’implantation de plusieurs unités industrielles existantes et futures, où toute activité ou toute implantation est soumise aux prescriptions du décret relatif à la mise en compatibilité des investissements à l’environnement (MECIE).

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– La zone d’aménagement spécifique ou espace d’implantation d’un pôle de développement où sont prévus des aménagements spécifiques : Grands équipements administratifs, Complexe sportif et de loisirs, Centre Commercial, etc.…

– La zone agricole ou zone de superficie importante en milieu urbain (rizière, cultures maraîchères, arboriculture, pisciculture …) qui mérite d’être fortement protégée où toute urbanisation est fortement interdite durant l’application du Plan d’Urbanisme.

– La zone naturelle ou zone à espaces libres urbains ou périurbains devant être aménagés en verdure ou en espace naturel ainsi que la Zone à espaces fortement boisés en milieu urbain qui doivent être protégés afin d’offrir un environnement équilibré aux zones urbanisées.

Article 04 : Stationnement des véhicules Une place de stationnement pour véhicules automobiles doit être prévue pour et à l’intérieur des parcelles d’une surface de 200 m2 et plus sauf pour celles dépourvues d’accès par voie carrossable.

Toute construction en bordure de route doit avoir un espace de stationnement aménagé à l’intérieur de la parcelle, en dehors des voies publiques.

Article 05 : Desserte par les réseaux

Accès et voirie :

Les constructions et édifices doivent être desservies soit par les voies carrossables existantes, à créer ou à modifier et dont l’emprise n’est jamais inférieure à 5,50 m permettant le passage de véhicules de sécurité (ambulance, pompiers) ou d’hygiène publique (collecte de déchets, vidange de fosses d’aisance, …) soit par des passages piétonniers dont l’emprise doit être supérieure à 2 m.

Tout terrain enclavé est inconstructible à moins que son propriétaire n’obtienne un passage aménagé sur le fonds des voisins.

Eau potable :

Toute construction nouvelle doit être raccordée au réseau public de distribution lorsqu’il en existe.

Eaux usées :

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Toute construction nouvelle ou installation nouvelle doit être raccordée au réseau public d’égout quand il en existe.

En l’absence du réseau public, des solutions individuelles d’assainissement sont obligatoires (fosse septique, puisard…)

Dans tous les cas, l’utilisation d’un puisard absorbant est strictement interdite en zone de plaine.

Eaux pluviales :

L’évacuation des eaux pluviales (eau de ruissellement, eau de toiture) doit se faire dans le réseau de collecte publique lorsqu’il existe où être amenée vers des exutoires naturels du site.

Les constructions et les aménagements réalisés sur le terrain ne doivent pas faire obstacle au libre écoulement des eaux pluviales, et doivent tenir compte de leurs écoulements vers les exutoires.

Tout déversement en puisard, fossé drainant, est strictement interdit.

Réseau électrique :

Toute construction ou installation peut être raccordée au réseau public selon la volonté du propriétaire.

En l’absence du réseau public, le propriétaire peut avoir recours à d’autres sources d’énergie (renouvelable ou non) sous réserve de respecter les spécificités environnementales de son exploitation.

Article 06 : Espace vert

Tout espace non construit doit être traité en jardin et/ou espace arboré.

Article 07 : Adaptations mineures

Sont appelées adaptations mineures, les dérogations, qui de par leur nature ou leur faible importance, n’amènent pas à un changement du type d’urbanisme.

Elles visent essentiellement une utilisation adéquate du sol compte tenu de la forme des terrains.

TITRE II : DISPOSITIONS APPLICABLES A CHAQUE ZONE

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SOUS‐TITRE I : ZONE D’HABITATION

SECTION I : DISPOSITIONS FONCIERES

Article 08 : Dispositions relatives aux acquisitions de terrains

Toute transaction sur les terrains privés est libre, sauf sur ceux déclarés d’utilité publique.

Toute transaction sur de terrains publics est autorisée entre collectivités territoriales décentralisées ou avec un ministère susceptible d’intervenir raisonnablement dans la zone.

Article 09 : Surface minimale de la Parcelle de terrain et Morcellement

La surface minimale d’une parcelle constructible est déterminée selon le tableau suivant :

SELON TYPE DE ZONE SUPERFICIE COTE D’HABITATION MINIMUM MINIMUM

Habitat haut standing 300 m² 10 m

Zone à urbaniser 200 m² 6 m

Zone à restructurer 80 m² 6 m

Zone urbanisable 300 m² 10 m

Le morcellement est autorisé, sur autorisation du Maire après avis de la Cellule technique de l’OPCI FIFTAMA et/ou du Service régional de l’aménagement du territoire, si la parcelle morcelée a les caractéristiques suivantes :

SECTION II : NATURE DE L’UTILISATION DU SOL

Article 10 : Utilisation du sol interdite

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Sont interdites :

– l’implantation et l’extension des établissements industriels ou de petites activités créant des nuisances (bruits, pollutions, encombrements, …) ;

– les constructions à usage de dépôt nuisibles à l’hygiène et à l’environnement l’ouverture et l’exploitation de carrière ;

– le prélèvement de terre pour la fabrication de briques.

Article 11 : Utilisation du sol autorisée sous condition

Sont soumises à autorisation :

– les commerces et bureaux ;

– les dépôts liés à la fonction commerciale dont la surface n’excède pas 200 m2 ;

– les équipements administratifs et socio‐collectifs ; – les ateliers destinés à la petite réparation sur une surface minimale de 100 m2 et n’excédant pas 400 m2, avec obligation de respecter l’environnement et ne présentant aucune nuisance ;

– les ateliers d’artisanat dont la surface n’excède pas 400 m2 et respectant l’environnement alentour et ne présentant aucune nuisance.

SECTION III : PRESCRIPTIONS D’URBANISME

Article 12 : Prescription d’urbanisme

Sont prescrits dans la zone :

– l’élaboration d’un Plan d’urbanisme de détails (PUDé) ; – l’amélioration, la réhabilitation, et la préservation de la zone ;

– la protection et la valorisation culturelle et historique du patrimoine urbain et architectural ;

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– l’adaptation des constructions nouvelles à l’existant (matériaux, styles, couleurs, … précisés par le PUDé).

Article 13 : Coefficient d’Occupation du Sol

L’emprise au sol des constructions y compris les garages et annexes incorporés doit respecter les proportions fixées ci‐après :

TYPES DE ZONES ESPACE ESPACE NON D’HABITATION CONSTRUIT CONSTRUIT

Habitat haut standing 40% 60%

Zone à urbaniser 50% 50%

Zone à restructurer 75% 25%

Zone urbanisable 40% 60%

Article 14 : Implantation par rapport aux limites

Par rapport aux voies publiques, toute construction doit respecter l’alignement en vigueur.

Par rapport aux limites séparatives de la parcelle, les constructions doivent avoir leur façade sur rue alignée, et les constructions en arrière‐plan doivent être implantées par rapport aux constructions mitoyennes suivant les règles de prospect en vigueur.

Deux constructions implantées sur une même propriété doivent être séparées par une distance de 4 m entre les façades comportant des ouvertures (portes et fenêtres).

Article 15 : Constructions provisoires

Toute construction provisoire est interdite dans la zone, sauf pour celle entrant dans le cadre de la conservation du patrimoine culturel et historique.

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Article 16 : Alignement Autour des canaux de drainage :

Les constructions riveraines des canaux de drainage devront respecter un recul de trois (3) mètres de chaque côté des bords du canal.

Autour des voies primaires :

Pour les riverains des voies primaires, l’alignement à partir de l’axe est fixé à quinze (15.) mètres.

Autour des voies secondaires :

Pour les riverains des voies secondaires, l’alignement est fixé à cinq (5) mètres à partir de l’axe pour les constructions ; toutefois les clôtures en matériaux légers ne dépassant pas deux (2) mètres de hauteur peuvent être implantées à la limite de l’emprise de la voie.

L’espace délaissé par le recul des constructions devra être fortement boisé et/ou traité en jardin.

SOUS‐TITRE II : ZONE INDUSTRIELLE

SECTION I : DISPOSITIONS FONCIERES

Article 17 : Dispositions relatives aux acquisitions de terrains

Des réserves de terrain pour équipements publics pourront être indiquées et déclarées d’utilité publique.

Toute transaction de terrains privés ou publics ayant une superficie supérieure à 1 500 m2 est libre.

Article 18 : Parcelle de terrain

Outre les règles générales applicables au terrain, toute parcelle morcelée doit avoir au moins 1 500 m2 de surface avec un front minimum de 20 m. Le morcellement est autorisé par le Maire après avis des autres responsables compétents.

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SECTION II : NATURE DE L’UTILISATION DU SOL

Article 19 : Utilisation du sol

Sont interdits dans la zone :

– les constructions à usage d’habitation ;

– les établissements commerciaux ;

– les établissements industriels polluants ;

– les équipements publics ou privés non liés directement aux activités industrielles de la zone.

Article 20 : Utilisation du sol autorisée sous condition

Sont autorisées : – les constructions à usage d’habitation destinées aux personnes dont la présence permanente est nécessaire pour assurer la surveillance ou la sécurité de l’établissement sous réserve qu’elles soient intégrées aux bâtiments ;

– les constructions de restauration destinées aux employés de la zone ;

– les établissements industriels non polluants ;

– les équipements publics ou privés à condition qu’ils soient directement liés aux activités de la zone (bureau, station de service, …).

SECTION III : PRESCRIPTIONS D’URBANISME

Article 21 : Prescription d’urbanisme

Sont prescrits dans la zone :

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– l’élaboration d’un plan d’Urbanisme de détail (PUDé) ;

– l’application du décret relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement MECIE (étude d’impact, …) aux futurs établissements ;

– la viabilisation de la zone.

– Les lotissements sont autorisés pour des parcelles ayant une surface minimale de mille cinq cent (1 500) m2.

SECTION IV : CONDITION DE L’OCCUPATION DU SOL

Article 22 : Assainissement

Eaux usées :

Toute construction nouvelle ou installation nouvelle doit être raccordée au réseau collectif d’assainissement en en respectant les caractéristiques. Les installations industrielles ne devront rejeter au réseau public d’assainissement que les effluents pré‐épurés conformément aux recommandations du cahier de charges de la zone et les prescriptions du décret MECIE.

Eaux pluviales :

Seules les eaux de ruissellement sont déversées dans le collecteur des eaux pluviales.

Tout déversement en puisard, fossé drainant, est strictement interdit.

Article 23 : Caractéristiques des terrains

Pour être constructibles, les nouvelles parcelles doivent avoir une surface minimale de mille cinq cent (1 500) m2 et un front minimum de vingt (20) mètres.µ Article 24 : Coefficient d’Occupation du Sol

Le Coefficient d’Occupation du Sol maximum est de cinquante pourcent (50%).

Article 25 : Traitement des espaces non construits La surface des espaces verts et plantés sera au moins égale à cinq pour cent (5%) de la surface totale. 95

SOUS‐TITRE III : ZONE D’AMENAGEMENT SPECIFIQUE

SECTION I : DISPOSITIONS FONCIERES

Article 26 : Dispositions relatives aux acquisitions de terrains

Toute transaction de terrains est interdite sauf entre l’Etat et les Collectivités territoriales décentralisées.

SECTION II : NATURE DE L’UTILISATION DU SOL

Article 27 : Utilisation du sol

Le cahier des charges définit les interdictions spécifiques à la zone et les types d’utilisation sous condition.

SECTION III : PRESCRIPTIONS D’URBANISME

Article 28 : Prescriptions d’urbanisme

Sont prescrits dans la zone :

– l’élaboration d’un Plan d’urbanisme de détail (PUDé) ;

– l’aménagement et viabilisation de la zone ;

– la régularisation foncière.

SECTION IV : CONDITION DE L’OCCUPATION DU SOL

Article 29 :

Les règles d’assainissement sont référencées dans le cahier des charges régissant la zone.

Article 30 : Traitement des espaces non construits

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Les espaces libres hors construction et parkings et les voiries doivent être aménagés dans un esprit respectueux de l’environnement et être ouverts au public.

SOUS‐TITRE IV : ZONE AGRICOLE

SECTION I : DISPOSITIONS FONCIERES

Article 31 : Dispositions relatives aux acquisitions de terrains

Toute transaction est libre sauf sur les terrains d’utilité publique pour la viabilisation de la zone (barrage, …).

SECTION II : NATURE DE L’UTILISATION DU SOL

Article 32 : Utilisation du sol interdite

Sont interdites dans la zone :

– les constructions à usage d’habitation ;

– les constructions à usage de Commerce et de Bureau ;

– les établissements industriels et les maisons de dépôt.

Article 33 : Utilisation du sol autorisée sous condition

Sont autorisés dans la zone sous condition :

– les bâtiments et dépôts destinés à l’exploitation agricole dans la zone ; – les constructions à usage d’habitation si elles sont destinées au logement du personnel nécessaire à l’exploitation agricole.

SECTION III : PRESCRIPTIONS D’URBANISME

Article 34 : Prescriptions d’urbanisme

Sont prescrites dans la zone :

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– la protection des zones agricoles et humides ;

– la promotion des travaux d’aménagement liés à l’exploitation agricole.

SECTION IV : CONDITIONS DE L’OCCUPATION DU SOL

Article 35 : Caractéristiques des terrains

Les terrains devront avoir une forme régulière compatible à l’exploitation des équipements et des constructions.

L’emprise au sol des constructions ne doit pas dépasser cinq pour cent (5%) de la surface affectée.

La surface des zones imperméables à l’eau de pluie ne doit pas excéder quinze pour cent (15%) de la surface de la parcelle.

Article 36 : Constructions provisoires

Les constructions provisoires sont permises à condition de respecter les normes d’hygiène et de sécurité.

SOUS‐TITRE V : ESPACE NATUREL ET ZONE BOISEE

SECTION I : DISPOSITIONS FONCIERES

Article 37 : Dispositions relatives aux acquisitions de terrains

Toute transaction est soumise à une autorisation préalable des responsables administratifs compétents et territoriaux.

SECTION II : NATURE DE L’UTILISATION DU SOL

Article 38 : Utilisation du sol interdite

Sont interdites, toutes les formes d’occupation du sol sans relation directe avec l’aménagement de ces zones en espaces d’intérêt public

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Article 39 : Utilisation du sol autorisée

Les constructions ou aménagements destinés à transformer ces zones en espace d’intérêt public et à améliorer l’équilibre environnemental y compris les locaux de gardiennage et annexes liés à la gestion et à l’entretien de l’espace.

SECTION III : PRESCRIPTIONS D’URBANISME

Article 40 : Prescriptions d’urbanisme

Sont prescrites dans la zone :

– la protection et la mise en valeur du patrimoine naturel.

– l’aménagement et protection de la zone contre les catastrophes naturels (coupe‐feu,)

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TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ...... I SOMMAIRE ...... II RESUME ...... III LISTES DES ILLUSTRATIONS ...... IV LISTE DES CROQUIS ...... IV LISTES DES FIGURES ...... IV LISTE DES TABLEAUX ...... IV LISTE DES PHOTOGRAPHIES ...... V ACRONYMES ...... VI INTRODUCTION GENERALE ...... 1

...... 4 CHAPITRE I - CONTEXTES ET DEMARCHE DE RECHERCHE ...... 5 I. 1 Cadre théorique pour comprendre le processus de la périurbanisation...... 5 I. 1. 1 L’urbanisation contemporaine ...... 5 I. 1. 2 L’Urbanisation en Afrique ...... 5 I. 1. 3 L’Urbanisation à Madagascar ...... 6 I. 2 La périurbanisation : une forme indéniable de l’urbanisation ...... 7 I. 2. 1 Périurbanisation ...... 7 I. 2. 2 Etalement urbain...... 8 I. 2. 3 Espace périurbain ...... 8 I. 2. 4 Aménagement du territoire ...... 9 I. 3 Le processus de périurbanisation en générale ...... 9 I. 3. 1 La périurbanisation dans le monde ...... 9 I. 3. 2 La périurbanisation dans les pays en voie de développement ...... 11 I. 4 Démarche de recherche ...... 12 I. 4. 1 Les différents ouvrages consultés...... 12 I. 4. 2 Les travaux de terrain ...... 13 CHAPITRE II – LES CONDITIONS GEOGRAPHIQUES DE LA COMMUNE RURALE AMBAVAHADITOKANA ...... 16 II. 1 Localisation et historique de la zone d’étude ...... 16 II. 1. 1 Localisation de la commune rurale Ambavahaditokana ...... 16 II. 1. 2 Historique et évolution dans le temps et dans l’espace de la commune ...... 17 II. 2 Les aspects physiques de la Commune ...... 19 II. 2. 1 Un relief peu accidenté ...... 19 II. 2. 2 Un sol fertile et favorable à la riziculture ...... 19 II. 2. 3 Un climat contrasté ...... 19 100

II. 2. 4 Une flore et une faune assez diversifiées ...... 20 II. 3 Les aspects socio-démographiques de la Commune ...... 22 II. 3. 1 Une population très évolutive ...... 22 II. 3. 2 Une inégale répartition de la population ...... 23 II. 3. 3 Une population jeune et active ...... 26 CHAPITRE III – LES ACTIVITES MARQUANTES DANS LA COMMUNE, SIGNES DE PERIURBANISATION ...... 28 III. 1 Les activités exercées dans la commune ...... 28 III. 1. 1 L’agriculture occupe une grande place ...... 28 III. 1. 3 L’Artisanat dominant dans la commune...... 31 III. 2 Le transport existant dans la commune ...... 33 III. 3 L’adduction d’eau dans la commune ...... 34 III. 4 Les infrastructures existantes dans la commune ...... 34 III. 4. 1 Les infrastructures socio-éducatives ...... 35 III. 4. 2 Les infrastructures sanitaires ...... 38 CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ...... 39

...... 40 CHAPITRE IV – LA TRANSFORMATION DE L’OCCUPATION DU SOL : L’ACCROISSEMENT DES BATIS ET MIXITE PAYSAGERE ...... 41 IV. 1 L’évolution de la nature de l’occupation du sol ...... 41 IV. 1. 1 Les types d’habitat et logement existant dans la commune ...... 43 IV. 1. 1. 1 Des habitats modernes et luxueux ...... 43 IV. 1. 1. 2 Des habitats traditionnels ...... 44 IV. 1. 1. 3 Des habitats précaires ...... 45 IV. 2 Le foncier, une problématique pourtant une opportunité pour la commune ...... 46 IV. 2. 1 La prolifération des constructions illicites ...... 48 IV. 2. 2 Le développement de la restauration au sein de la Commune ...... 49 CHAPITRE V – LA DEGRADATION DU CADRE DE VIE ET MANQUE DES INFRASTRUCTURES PAR RAPPORT A L’EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE ...... 51 V. 1 L’eau et l’assainissement : une situation problématique ...... 51 V. 1. 1 La difficulté d’accès à l’eau potable ...... 51 V. 1. 2 Le manque des canaux d’évacuation d’eaux usées ...... 52 V. 1. 3 L’insuffisance des latrines due à un manque d’espace ...... 53 V. 2 Une Commune face à une insalubrité ...... 53 V. 2. 1 Les déchets ménagers posent problème à l’environnement de la commune ...... 53 V. 2. 2 L’entassement des ordures au sein de la Commune ...... 54 V. 3 L’accès à l’électricité dans la commune ...... 54 V. 3. 1 L’éclairage public et les effets d’insécurité ...... 54

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V. 3. 2 Les branchements informels et autres sources d’électricité ...... 55 V. 4 Le développement du secteur informel, un facteur menant à une dégradation de la vie sociale des habitants de la commune ...... 56 V. 5 Des conditions de vie précaire d’une énorme partie des habitants de la commune ...... 57 V. 6 La dégradation de la commune ...... 58 V. 7 Synthèse du processus de périurbanisation ...... 58 CHAPITRE VI – LES CONTRAINTES ET POSSIBILITES D’AMENAGEMENT AU SEIN DE LA COMMUNE RURALE AMBAVAHADITOKANA POUR SON DEVELOPPEMENT 60 VI. 1 Le rôle de la décentralisation au niveau de la Commune ...... 60 VI. 2 La politique d’aménagement dans la commune rurale Ambavahaditokana ...... 62 VI. 2. 1 Le Plan d’Urbanisme Directeur (PUDi) ...... 62 VI. 2. 3 La commune rurale Ambavahaditokana au sein de l’OPCI / FIFTAMA ...... 64 VI. 2. 4 Le Plan Communal de Développement (PCD), un outil efficace au développement de la Commune ...... 66 VI. 3 Pistes de réflexion pour promouvoir un développement de la commune ...... 67 VI. 3. 1 Les Forces et les opportunités de la Commune ...... 67 VI. 3. 2 Les contraintes issues de la Commune ...... 68 VI. 3. 3 Les problèmes majeurs de la Commune ...... 69 VI. 4 Mesures d’accompagnement face à la périurbanisation de la commune rurale Ambavahaditokana ...... 70 VI. 4. 1 Amélioration au niveau du foncier et prise de conscience au niveau des différents acteurs ...... 70 VI. 4. 2 Amélioration au niveau des infrastructures ...... 71 VI. 4. 3 Amélioration des conditions de vie des paysans ...... 72 VI. 4. 4 Adduction d’eau potable et besoin d’énergie de la JIRAMA ...... 73 CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ...... 74 CONCLUSION GENERALE ...... 75 BIBLIOGRAPHIE ...... 77 WEBOGRAPHIE ...... 80 ANNEXES ...... 81 TABLE DES MATIERES ...... 100

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