Beuvraignes (Somme) Fontis Sur Le Trottoir De La Rue Jean Bocquet F Avis Du Brgm - T Rapport Final
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^° Beuvraignes (Somme) Fontis sur le trottoir de la Rue Jean Bocquet f Avis du Brgm - t Rapport final BRGM/ RP-57959-FR Janvier 2010 V, C. MATHON brgGeosciences mpour une Terre durable 3 5000 00055053 2 Étude réalisée dans le cadre des opérations de Service public du BRGM Ce document a été vérifié par : Gilles Grandjean date : 07/01/2010 Approbateur : Nom : Christian Nail Date : 07/01/2010 Signature : -'^^"T::::^ >J Dvactour du 3«rv«* GtoloaiqjaG4 Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001 :2000. Mots clés : expertise - appuis aux administrations - fontis, craie, sapes, cavités souterraines, détection de vides souterrains, commune de Beuvraignes, Somme, Picardie. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Mathon C. (2010) - Beuvraignes (Somme) - Fontis sur le trottoir de la Rue Jean Bocquet - Avis du Brgm. Rapport BRGM/RP 57959-FR, 29 p., 7 fig., 2 annexes. © BRGM, 2010, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM. BRGM/RP 57959-FR - Rapport final Synthèse Les petits fontis qui affectent le trottoir de la Rue Jean Bocquet depuis septembre et décembre 2009 sont des séquelles de la première guerre mondiale. En effet, divers fronts ont été établis sur la commune de Beuvraignes (cf. illustration 4) avec leur cortège de tranchées et de sapes, plus ou moins bien remblayées pour les premières, quelques fois pas du tout pour les secondes, qui périodiquement manifestent leur présence par des affaissements, dans le meilleur des cas, et/ou des effondrements (fontis). Bien que ces manifestations semblent avoir atteint leur paroxysme en 2001 lors d'épisodes pluvieux exceptionnels et d'une remontée non moins exceptionnelle de la nappe de la craie, elles continueront à se produire, et ce sans nécessité d'un déclencheur particulier et sans que l'on sache où exactement à l'avance car la situation des ouvrages souterrains associés à ces fronts n'est pas connue, d'où leur caractère tenu pour naturel. En l'état des connaissances, il est délicat de se prononcer sur l'origine précise des désordres observés et seuls des travaux de reconnaissance permettraient de lever le doute, sachant que leur efficacité impose de les étendre au-delà des désordres localisés et donc d'étudier tout le secteur concerné, c'est-à-dire a minima une surface proche de 5 000 m2. Compte tenu de son extension il faudra mettre en œuvre une technique de prospection géophysique (microgravimétrie à maille serrée, par exemple) puis vérifier par sondages la nature des anomalies décelées. Si des sondages traversent des vides francs ils devront faire l'objet d'une vidéoscopie pour déterminer leur nature. Ces reconnaissances devront être confiées à un bureau d'études géotechniques spécialisé qui déterminera lui-même la nature et le volume des techniques à mettre en œuvre, sachant que leur objectif final est l'élaboration d'un programme de travaux de confortement visant à stabiliser les chaussées et les ouvrages qui les longent. Beuvraignes ayant un PPRN approuvé, et s'agissant de travaux de prévention, ces études et travaux sont très probablement partiellement finançables par le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM). En attendant que ces travaux soient réalisés, les 2 fontis peuvent être remblayés - sans compactage- avec un sable grossier, propre, et une couche d'étanchéité mise en place en surface pour éviter les apports d'eau. Nous recommandons par ailleurs que la partie du trottoir qui longe l'ancien atelier de mécanique automobile soit neutralisée. Une surveillance visuelle journalière de l'évolution de l'aplomb des fontis doit être instituée et toute aggravation ou nouvelle manifestation de désordres signalée au maire qui en avisera les autorités compétentes. L'ouverture des joints, sur la façade de l'ancien atelier de mécanique automobile, devra également faire l'objet d'un suivi régulier par la pose et le relevé de fissuromètres (réglettes plastiques), car en cas de tassements excessifs elle pourrait être endommagée, provoquant l'éclatement du vitrage des fenêtres, voire la chute d'une partie du toit dans l'atelier mais également sur le trottoir et la chaussée (la rue Jean Bocquet est une route départementale). De la même manière il conviendra de surveiller l'évolution de l'affaissement qui affecte le muret le trottoir et la chaussée devant le 5, Rue de l'Eglise. BRGM/RP 57959-FR - Rapport final 3 BRGM/RP 57959-FR - Rapport final Sommaire 1. Contexte 7 1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE 7 1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE - CONTEXTE GEOLOGIQUE 7 2. Faits constatés / dossier examiné 9 2.1. CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS 9 2.2. CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS 10 3. Avis et recommandations du BRGIVI 13 4. Bibliographie 19 Liste des figures Figure 1 : Situation de la zone d'étude 8 Figure 2 - Désordres recensés en 2001 dans le secteur par le Maire de Beuvraignes 9 Figure 3 - Situation des désordres examinés en décembre 2009 1 1 Figure 4 - Tracés schématiques des fronts de la 1^^® guerre mondiale 14 Figures- Extrait de la carte d'aléa du PPRN (aléa moyen) 15 Figure 6 - Extrait du zonage réglementaire du PPRN (zone de contraintes moyennes) 16 Figure 7 - Secteurà reconnaître 17 Liste des annexes Annexe 1 Planches de photographies 21 Annexe 2 Courrier de demande d'intervention de la Préfecture de la Somme 27 BRGM/RP 57959-FR - Rapport final 5 BRGM/RP 57959-FR - Rapport final 1. Contexte 1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE À la demande de la Préfecture de la Somme, le BRGM s'est rendu sur la commune de Beuvraignes examiner le site de deux effondrements de terrain affectant le trottoir longeant la Rue Bocquet, à hauteur de la propriété Coras, afin de diagnostiquer leur origine et de proposer des mesures conservatoires en matière de sécurité publique. La visite du site a été réalisée en présence de Monsieur le Maire de Beuvraignes et d'un de ses adjoints, et de Monsieur Coras propriétaire du bâtiment longeant le trottoir sinistré. L'assureur de ce dernier s'est joint au groupe par la suite. Le présent rapport est public dès sa fourniture et peut être communiqué à toute personne qui le demande (un exemplaire est envoyé à la Préfecture de la Somme, trois autres étant archivés au BRGM - SGR Picardie et à Orléans). La page de synthèse en début de rapport, comme le rapport lui-même, peuvent ou pourront être accessibles à la consultation publique via les sites de consultation papier ou numérique du BRGM. Cette étude est réalisée dans le cadre des crédits mis à disposition par le BRGM pour l'appui aux administrations. 1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE - CONTEXTE GEOLOGIQUE La commune de Beuvraignes se situe au sud-est du département de la Somme, et au sud de Roye dont elle est limitrophe. D'un point de vue géomorphologique, elle fait partie du « Plateau Picard », vaste plaine au relief à peine marqué par quelques vallées sèches et les affluents de la Somme et de l'Oise, à l'exception de ses confins Sud et Est. Le substratum local est représenté par la craie blanche du Campanien. II est d'une manière générale masqué par des limons des plateaux (formation éolienne loessique), mais des lambeaux de formations d'âge tertiaire peuvent localement s'intercaler sous ces limons. La carte géologique à 1/50 000 de Montdidier mentionne dans ce secteur (sud de Beuvraignes, Tiiloloy) la présence de sables et calcaires du Thanétien supérieur ainsi que d'argile et lignite du Spamacien. D'un point de vue hydrogéologique, la craie est l'aquifère régional principal. Sous le secteur concerné la profondeur du toit de la nappe phréatique est d'environ 15 m, en moyenne, mais peut varier entre 8 et 18 m selon qu'elle est en période de crue - comme en 2001- ou d'étiage. Durant l'année 2001 , année marquée par une pluviométrie exceptionnelle, le Plateau Picard a été sinistré par une série d'effondrements (plus de 4 000 recensés), dont plus BRGM/RP 57959-FR - Rapport final 7 Beuvraignes (Somme) - Fontis sur le trottoir de la Rue Jean Bocquet de 300 à Beuvraignes (cf. rapport Brgm/RP-51763-FR de septembre 2002. Ces données sont consultables sur le site internet du MEEDDM (www.bdmvt.net) gérée par le BRGM. Le secteur concerné par ce rapport avait déjà subi un effondrement et quelques affaissements en 2001. Figure 1 : Situation de la zone d'étude. BRGM/RP 57959-FR - Rapport final a BRGM/RP 57959-FR - Rapport final 2. Faits constatés 2.1. CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS En 2001, Monsieur Monnard, Maire de Beuvraignes s'était livré à un travail de recensement très exhaustif des phénomènes d'effondrement survenus dans sa commune, qu'il avait consignés dans des registres agrémentés de plans et de photos. Ainsi, en décembre 2001 et en mars 2002 la commune a fait l'objet d'arrêtés de Catastrophe Naturelle, en particulier vis-à-vis des mouvements de terrain. Dans ce recensement, vérifié puis intégré au rapport Brgm/RP-51763-FR de septembre 2002, figuraient 2 effondrements sur la rue Bocquet (route départementale n°133), dont 1 sur le trottoir nord, le long d'un bâtiment de la propriété Coras sise au n°1 de la rue, et un autre dans cette même propriété, au droit d'un puits à eau (cf. illustration 2). À proximité immédiate, au n°5 de la Rue de L'église, la façade sur rue de la maison s'était fissurée et le trottoir s'était affaissé, faisant tasser le mur de clôture en briques qu'il longe. Depuis, Beuvraignes ainsi que 42 autres communes de l'arrondissement de Montdidier ont fait l'objet d'un PPRN (affaissement-effondrement) approuvé en juin 2008.