Collections D'oeuvres D'art Privées Et Publiques
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Collections d’oeuvres d’art privées et publiques (XIXe -XXe siècles) Léa Saint-Raymond To cite this version: Léa Saint-Raymond. Collections d’oeuvres d’art privées et publiques (XIXe -XXe siècles). Licence. France. 2015. hal-02985698 HAL Id: hal-02985698 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02985698 Submitted on 2 Nov 2020 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Léa Saint-Raymond Allocataire monitrice normalienne Doctorante en histoire de l’art Collections d’œuvres d’art privées et publiques (XIXe-XXe siècles) Cours magistral de Licence 3 en Histoire de l’art, 3HRD5001, Université Paris Ouest Nanterre La Défense Léa Saint-Raymond, Cours de L3 Histoire de l’art, 3HRD5001 1 Sommaire : Chapitre 1. Le XIXe siècle : le « temps des musées »......................................................................4 1.1. L’ouverture au public des collections privées (1683-1789) : les premiers musées.............................. 5 1.2. Le « choc d’offre » artistique (1789-1815) : un musée vandale ? .................................................................. 7 1.3. Le musée, symbole de l’identité nationale et ciment de la construction politique (1815-1850) ..12 1.4. Le développement des musées après 1850 : fleurons de l’économie et des municipalités..............16 Chapitre 2. Structuration du système marchand-critique et essor du collectionnisme au XIXe siècle.................................................................................................................................................. 22 2.1 Le collectionneur durant l’apogée du système académique (1750-1850). ..............................................23 2.2. Le musée : terreau de la reconnaissance du collectionneur ? Vers un embourgeoisement de la collection (1840-1860)...........................................................................................................................................................25 2.3 L’essor du marché de l’art à partir du Second Empire et la signification du système marchand- critique pour les collectionneurs........................................................................................................................................28 2.4. La collection privée, un « mécénat différé » ?.......................................................................................................32 Chapitre 3. Collectionner les objets “de soi” et “des autres” (1878-1938): entre ethnographie et enjeux identitaires. ............................................................................................... 37 3.1. Du cabinet de curiosité au musée ethnographique............................................................................................37 3.2. Du musée d’ethnographie au musée de l’Homme : les enjeux muséographiques. ...............................41 3.3. Les musées d’Arts et Traditions Populaires (ATP) : les homologues des « musées des autres » ? ...........................................................................................................................................................................................................44 3.4 Structuration du marché de l’art « primitif » dans l’entre-deux-guerres..................................................48 Chapitre 4. Les collectionneurs aujourd’hui : des formes d’engagement diversifiées. .. 53 4.1. Un marché de l’art devenu purement spéculatif ?..............................................................................................53 4.2. Les caractéristiques des collectionneurs d’art contemporain en France.................................................57 4.3. Quand le collectionneur devient professionnel : l’exemple de Marianne et Pierre Nahon...............61 4.4. Les collectionneurs privés des puissances émergentes...................................................................................64 Chapitre 5. L’enrichissement des collections publiques aujourd’hui : un phénomène à plusieurs échelles................................................................................................................................... 68 5.1. L’enrichissement des collections des « musées de France »..........................................................................68 5.2. L’enrichissement des collections des collectivités territoriales, depuis 1982.......................................70 5.3. La « fièvre muséale » en Chine depuis les années 2000...................................................................................72 Chapitre 6. Les défis actuels des musées........................................................................................ 75 6.1. Vers un musée démocratisé ? ......................................................................................................................................75 6.2. Les écomusées : révolution muséale ou brève utopie ? ...................................................................................78 6.3. L’injonction du musée éphémère et des expositions temporaires sur prêt............................................81 6.4. Les collections publiques, sources de richesse. ...................................................................................................84 Conclusion : vers une histoire « socio-économique » de l’art ?............................................... 86 Index des lieux cités : ............................................................................................................................ 87 Index des principaux noms cités....................................................................................................... 89 Bibliographie indicative : .................................................................................................................... 90 Léa Saint-Raymond, Cours de L3 Histoire de l’art, 3HRD5001 2 L’objectif de ce cours est d’étudier les collections d’œuvres d’art privées et publiques depuis la fin du XVIIIe siècle, au niveau transnational. Face à l’immensité de la question, j’ai décidé de concentrer ce cours sur les dynamiques principales qui ont marqué l’histoire des collections. Selon Krysztof Pomian, le fait de collectionner est ancien – en témoignent les objets de curiosités ramassés il y a quelque cinq cent mille ans et retrouvés dans la grotte de l’Hyène, à Arcy- sur-Cure1 – et universel, attesté dans toutes les sociétés humaines, même sous une forme rudimentaire2. Selon le célèbre philosophe et historien, la collection peut être définie comme un « ensemble d’objets naturels ou artificiels, maintenus temporairement ou définitivement hors du circuit d’activités économiques, soumis à une protection spéciale et exposés au regard dans un lieu clos aménagé à cet effet3 ». Ainsi ne peut-on pas séparer l’étude des collections des conditions économiques et sociales de leur constitution et de leur présentation. Pomian nous invite donc à considérer la collection comme un « fait social » et donc, à adopter une méthodologie appropriée, qui fasse l’aller-retour entre la monographie et l’échelle d’analyse globale, socio-économique. Considérer la collection comme un fait social revient à « expliquer le social par le social4 », c’est-à- dire à rechercher une série de variables économiques, sociales, politiques ou juridiques, corrélées aux goûts des collectionneurs, qu’ils soient privés ou publics. Il ne s’agit pas de nier la personnalité des collectionneurs ou de réduire leur goût individuel à un déterminisme social, mais plutôt de trouver des lignes de force, en dehors de la seule psychologie des acteurs. Il n’est pas question de faire ici une histoire des musées5 séparée de celle des collectionneurs, mais plutôt de comprendre les interactions entre collections publiques et collections privées. Les trois premières séances analysent l’émergence de trois faits sociaux : la naissance et l’essor des musées au XIXe siècle (chapitre 1), la structuration du système marchand-critique et l’embourgeoisement de la collection (chapitre 2) et la constitution de collections « de soi » et « des autres » (chapitre 3). Les trois dernières séances sont consacrées aux collectionneurs (chapitre 4) et aux musées actuels (chapitres 5 et 6). 1 Krzysztof Pomian, « Entre l’invisible et le visible : la collection », in Collectionneurs, amateurs et curieux. Paris, Venise : XVIe-XVIIIe siècles, Paris, Gallimard, 2008 (1987) (publié d’abord in Enciclopedia Einaudi, t. III, Turin, Giulio Einaudi editore, 1978, pp. 330-364), p. 40 2 Ibid, p. 37 3 Krzysztof Pomian, « Collection : une typologie historique», Romantisme, 2001, n°112, p. 9. 4 Cette méthodologie est celle d’Emile Durkheim (1858-1917), qui a fondé la sociologie sur le principe d’extériorité des faits sociaux : « il faut considérer les faits sociaux comme des choses » (Les Règles de la méthode sociologique, 1895) et donc expliquer le social par le social. Emile Durkheim expliquer le suicide sans recourir à des explications biologiques – une physiologie particulière des suicidaires – ou psychologiques – un état affectif fragile – mais en cherchant des déterminants