RENCONTRES DÉPARTEMENTALES

DÉPARTEMENT: Pyrénées - Orientales

SYNTHÈSE DES DÉBATS

Rencontre départementale du 22 septembre 2012, organisée par :

M. Christian BOURQUIN

Département : Pyrénées-Orientales - 1 - Échanges avec la salle sur le sondage TNS Sofres

Jean-Louis Demeulin, maire de Font Romeu Il faut rappeler les particularités de notre département. Le sondage reflète toutes nos opinions.

Yves Porteix, maire de Sorède Je suis du même avis que le maire de Font Romeu. Je souhaiterais que l'État s'implique beaucoup plus, notamment sur le plan financier. Ma commune a été touchée. Si nous ne recevons pas plus de financements pour réparer les dégâts, il nous faudra plusieurs exercices pour rétablir la situation. Sur le statut de l'élu, j'avais déjà beaucoup insisté dès les sénatoriales

Marie-Édith Peral, maire d' Mon bémol : nous avons un manque d'outils juridiques sur le dossiers pointilleux. Nous avons des réponses souvent par téléphone : il nous faut des réponses écrites.

René Olive, maire de Je pose la question en ma qualité de Président de Communauté de Communes : sur les subventions et la clause de compétences générales : où en sommes-nous ? Est-ce encore à ordre du jour ? Pour ma part, je suis POUR.

Marie Hélène Vignes, secrétaire de mairie à Osseja En tant que Sénateurs, pensez-vous qu'il soit nécessaire de maintenir, pour les communes inférieures à 2000 habitants, une démocratie représentative à cette échelle là ? Réponse de Christian Bourquin : oui, il faut que la commune soit le creuset de la République. Il faut garder cet échelon de responsabilité. Il faut travailler pour le citoyen. C'est encore plus dur dans les petites communes.

Réponse de François Calvet : C’est compatible et indispensable. Il y a eu les lois Marcellin dans les années 70. Il faut maintenir la commune. Pour répondre à René Olive : dans le questionnaire que j'ai envoyé, sur la clause de compétences générales, les maires veulent la conserver pour la commune et pour l'État. Si on ne peut pas intervenir sur tout, c'est un problème. On a besoin de cette proximité. Il y a des petits problèmes qui sont des gros problèmes à l'échelle locale.

Christian Bourquin : Qui est gêné par l'existence de toutes ces petites communes ?

Jacques Pumareda, maire d'Alenya Le questionnaire nous montre une certaine inquiétude chez les élus locaux. Il faut qu'on respecte la volonté des élus locaux. Les cartes d'intercommunalité imposées soulèvent des craintes. L'État doit respecter la volonté des conseils municipaux. Par ailleurs, sur le financement des investissements : pour une crèche, un EHPAD, c'est difficile d'investir notamment avec les banques. Je suis inquiet sur le traité européen qui sera prochainement voté, encore plus contraignant pour les petites communes.

Christian Bourquin :

Département : Pyrénées-Orientales - 2 - Avec le système de Bâle 3, on a bloqué le système financier en et en Europe. Aujourd'hui, il n’y a plus de prise de risque. La BPI devra jouer ce rôle. Les Présidents de Région auront la main sur cette banque pour être au chevet des entreprises. Il faut pouvoir répondre vite aux besoins des chefs d'entreprises.

Antoine Solé, maire adjoint de Canohès Statut de l'élu : qui va nous remplacer demain, nous tous ici réunis, compte tenu de notre âge ? Il y a ici peu de jeunes. Nous devons pouvoir pérenniser notre mission, donner aux jeunes l'envie de vivre ce que nous vivons.

Christian Bourquin : Vous me semblez bien pessimiste !

Claire Sadra Vergès, maire de Campôme Financement des petites communes : obligation de 20% d'autofinancement. Je suis inquiète pour les répercussions. Voirie, travaux nous permettaient de faire travailler les entreprises locales. Pour les dépenses inférieures à 20 000 euros, y a t il une possibilité d'assouplir le système avec des dérogations pour faire travailler les entreprises locales ?

Jean-Jacques Fortuny, maire de Bourg Madame Les communes transfrontalières : comment, dans cette réforme, peut on accepter que dans un hôpital transfrontalier, aucun élu français ne puisse siéger au CA ?

Christian Bourquin : Je suis à l'initiative de cet hôpital. Ce n'est pas bien, on va y veiller.

François Calvet : On voit là le jacobinisme de l'État sur ce sujet. Le Conseil d'État a refusé que les élus locaux siègent en raison de l'absence de compétence en matière de santé. Alors que les élus de la Generalitat peuvent siéger. On a mis 40% de financement côté français, c'est dommage qu'aucun élu français ne puisse siéger.

Christian Bourquin : Si on met des personnes qualifiées, le maire et les sénateurs peuvent être qualifiés au regard de la démocratie.

Christian Nifosi, maire de Villelongue dels Monts Loi sur l'organisation du marché de l'électricité : une recette importante pour nos petites communes. Pourquoi un seuil de 2000 habitants pour percevoir la taxe sur l'électricité ?

François Calvet : C'est un vrai problème, j'avais été saisi pendant les élections sénatoriales. On a trouvé un biais et on va devoir reprendre cette question. Je suis d'accord avec vous : cela prive les petites communes d'une recette.

Robert Garrabé, maire de St Jean Pla de Corts Il ressort du sondage et de nos discussions une volonté de voir consolidée la commune. Je me félicite de la République de maires. C'est la décentralisation, l'administration appliquée au quotidien dans la démocratie. Les difficultés ont été évoquées : je pense que l'État doit être fort. Cependant, il reste que la commune a besoin de moyens, de l'intervention de l'État, de

Département : Pyrénées-Orientales - 3 - conseils. L’ « interco » est elle un moyen au service de la commune ? L'intercommunalité se substitue t elle aux communes. Je pense qu'il manque de clarté dans ce domaine là. Les nouveaux dispositifs légaux doivent le dire clairement et établir les relations entre les communes et les intercommunalités.

Table ronde

Intervention de Thierry Del Poso, maire de St Cyprien, Président de la CC Sud Roussillon Merci à Christian Bourquin. Je souscris à la République des maires. Nous sommes tous ici des élus locaux. Je veux rappeler le rôle central de la commune. Le maire doit être l'élément central de la commune. Ce doit être le socle. Il est évident que rien ne se fera sans les communes. Je remercie M. Garrabé pour son intervention sur l'intercommunalité et la commune. L'intercommunalité doit être un outil au service des communes et en aucun cas se substituer aux communes. La rationalisation des services publics ne doit pas servir de prétexte à faire disparaître la commune. On ne peut pas être élu dans une intercommunalité si on n’est pas élu municipal. La proximité est un élément indispensable. L'élu local doit être ancré sur son territoire pour faire profiter de son expérience aux échelons supérieurs. Concernant le sondage Sofres, il fait ressortir la complexité de notre mission. Un élu est tour à tour urbaniste, juriste, DRH... Le risque, au delà de la sanction électorale, c'est la sanction pénale. Pour ceux qui ont la chance d'avoir un conseil juridique, tant mieux mais pour les maires des petites communes, c'est autre chose. Nous engageons notre responsabilité 4 à 5 fois par jour. Il faut un statut qui soit protecteur sur la responsabilité civile et pénale. Il s'agit de s'inspirer de l'absence de responsabilité des magistrats dans leurs fonctions : c'est le principe d'irresponsabilité des magistrats. Il faudrait pouvoir l'appliquer aux élus dans certains cas précis comme pour les marchés publics, la mission de recherche de ressources extérieures... Le statut de l'élu local est indispensable. La souveraineté de la commune a été évoquée. Je demande aux maires de la CDCI de ne pas vouloir faire le bonheur des autres communes malgré elles.

Lynda QUINTIN, secrétaire de mairie Los Masos Merci de nous permettre, nous les secrétaires de mairie, de sortir de l'ombre. Si plus de 60% des maires sont heureux de servir leur commune, c'est aussi le cas des secrétaires de mairie. Avec Internet, tout va plus vite et cela pose parfois des problèmes. C'est un métier difficile. Secrétaire de mairie, c'est manquer de temps. On attend aussi beaucoup de la formation.

Hermeline MALHERBE, Présidente du Conseil Général Merci à Christian Bourquin et François Calvet pour l'organisation de cette journée pour échanger avec l'ensemble des élus du département. C'est une heureuse initiative du Président du Sénat de généraliser la démarche à l'échelle de toute la France. Les 4 et 5 octobre, nous serons conviés aux conclusions. Il faut profiter de ces moments là, même si nous travaillons en permanence ensemble. J'étais à Metz au 82ème Congrès de l'ADF : je veux souligner l'importance de nos missions respectives et rappeler l'importance de la clause de compétences générales. On a beaucoup trop parlé de millefeuille entre commune, département et région. L'intercommunalité doit rester un outil pour les communes. Au niveau du département, nous privilégions l'accessibilité : routes, transports, intermodalité, haut débit. La clause générale nous permet d'intervenir en fonction des spécificités de chaque territoire. Pour y faire face, on

Département : Pyrénées-Orientales - 4 - a besoin de cette clause de compétence générale. Tous nos services gravitent autour de la qualité de vie, de la naissance à la mort. Là aussi, il nous faut pouvoir intervenir. On a besoin d'identifier qui fait quoi, qui porte quoi ? C'est fondamental en démocratie. C'est important pour défendre un projet. Je veux aussi évoquer le financement des allocations pour les personnes handicapées, âgées, enfants en difficulté. Notre participation de départements, 5 milliards d'Euros en 2011, 6 milliards d'Euros en 2012, justifie que l'État participe aussi à notre effort. Les PO sont uniques en France en concentrant un PNR, un Grand Site de France et un Parc Naturel Marin. C'est aussi cela l'Accent Catalan de la République Française. Je termine sur l'exemple du Bus à 1€ qui illustre la mise à disposition d'un service public, exemple de collaboration avec l'ensemble des maires.

Robert Olive, Président de la Communauté de Communes Roussillon Les élus locaux ont besoin de temps pour assurer leur mission. Pendant plus de 10 ans, j'ai cumulé ma mission avec une activité professionnelle. Pour ceux qui vont plancher sur le statut de l'élu, il faut penser à ce crédit temps. Sur l'intercommunalité, c'est un travail quotidien entre les communes membres. Il s'agit d'apporter plus de services à la population du territoire. Sur les communes les plus isolées, on essaie d'installer de nouveaux services. Heureusement que nous pouvons bénéficier de financements croisés. L'intercommunalité a des compétences propres, il n'y a pas de raison de se marcher sur les pieds.

Henri Estève, représentant départemental du syndicat des DGS La complémentarité doit présider entre les élus et l'administration. La mutualisation des services se situe au coeur de nos problématiques. Tout le monde en parle. Mais peu la font, premier constat. La loi sur la réforme territoriale l'a évoqué. A l'avenir, chaque EPCI à fiscalité propre devra présenter un rapport sur la mutualisation. La mutualisation est efficace quand l'esprit communautaire est consensuel. Dans ce cas, on peut passer d'une intercommunalité de gestion à une intercommunalité de projet. Il faut un projet de territoire. C'est dans ces conditions qu'on peut mettre en place un esprit communautaire. Les communes resteront le ferment de la République. L'esprit communautaire n'est pas encore fait. On a besoin de sentir cette confiance entre les élus et l'administration. C'est avec cette confiance que la mutualisation pourra s'organiser.

Mme Quintana, maire adjoint de Difficulté à mener une activité salariée et l'activité d'élu. Il faut réfléchir à une délégation d'horaires comme dans les fonctions syndicales. La problématique de la formation également.

Fin de la table ronde

Discours de René Bidal, Préfet des Pyrénées-Orientales

Conclusion de Christian Bourquin

Département : Pyrénées-Orientales - 5 -