La couverture sanitaire dans la wilaya d’Ain Témouchent

Pr. Larbi ABID

La wilaya d'Aïn Témouchent est située entre les wilayas d’Oran, Tlemcen et Sidi Bel Abbes. Sa superficie est d'environ 2 377 km2 pour une population de …. Elle limitée à l'est par la wilaya d'Oran, au sud-est par la wilaya de Sidi-Bel-Abbès, au sud-ouest par celle de Tlemcen, et au nord-ouest par la mer Méditerranée qui la borde sur une distance de 80 km environ. Le relief de la Wilaya d’Ain Témouchent se compose de 03 espaces géographiques à savoir : Les plaines intérieures regroupent la plaine d’Ain Témouchent - constituée de plaines et coteaux, d’une altitude moyenne de 300 mètres et la plaine de M’leta qui se situe entre la sebkha d’Oran et le versant septentrional du Tessala, d’une altitude moyenne variant entre 50 et 100 mètres. La bande littorale qui fait partie de la chaîne tellienne et est composée du massif côtier de Béni-Saf dont l’altitude moyenne est de 200 mètres (le point culminant atteint 409 mètres à Djebel Skhouna), du plateau d’ d’une altitude moyenne de 350 mètres, légèrement incliné vers la sebkha et de la baie de Bouzedjar. La zone montagneuse dont l’altitude moyenne varie de 400 à 500 mètres regroupe les Traras Orientaux qui se caractérisent par un relief très abrupt ; les Hautes Collines des Berkeches qui se prolongent jusqu’aux monts de Sebaa - Chioukh constituant une barrière entre les plaines intérieures et le bassin de Tlemcen ; les Monts de Tessala d’une altitude moyenne de 600 mètres où le point culminant atteint 923mètres à Djebel Bouhaneche. La Wilaya d’Ain Témouchent a un climat méditerranéen, caractérisé par un été chaud et un hiver tempéré. Le régime climatique se caractérise par des vents qui n’apportent généralement que peu d’humidité (vents de direction Nord - Ouest, Sud - Est), lors de leur passage sur les reliefs Marocains et Espagnols, ces vents perdent une grande partie de leur humidité. Par ailleurs, les reliefs méridionaux (Sebaa - Chioukh, Tessala, Monts de Tlemcen) ont une influence favorable en entravant l’arrivée des vents continentaux secs et chauds du Sud (sirocco). La faiblesse et l’irrégularité des précipitations influent directement sur le milieu physique et l‘activité économique basée essentiellement sur l’agriculture.

La wilaya d'Aïn Témouchent compte 8 daïras : 1. Aïn El Arbaa, 2. Ain Kihal, 3. Aïn Témouchent, 4. Béni Saf, 5. El Amria, 6. , 7. , 8. Oulhaça El Gheraba.

la région est principalement à vocation agricole et dispose de grandes superficies de terre arables. La superficie agricole totale (S.A.T) est de 203 582 ha dont 180 184 ha représentent la superficie agricole utile (S.A.U) soit 89 % de la S.A.T. Globalement les terres agricoles de la wilaya peuvent être subdivisées en trois grandes zones : Zone du littoral (14 % de la S.A.U) ; Plaines intérieures (56 % de la S.A.U.) et Zone des piémonts (30 % de la S.A.U). L'occupation du sol est répartie entre les céréales (75 % de la S.A.U), les légumes secs (6,5 % de la S.A.U), les fourrages (5,75 % de la S.A.U), les vignes (6 % de la S.A.U) et l'arboriculture (3 % de la S.A.U). Ce secteur emploie 36 % de la population active.

Le potentiel animal de la wilaya est représenté par plus de 16.000 tètes de bovins dont près de 10.000 vaches laitières (la production laitière de la wilaya dépasse les 25 millions de litres/an) ; plus de 120.000 têtes d’ovins et plus de 10.000 têtes de caprins. L’aviculture est également très développée avec plus de 2 millions de poulets de chair et près de 100.000 poules pondeuses. Plus de 250 quintaux de miel sont récoltés chaque année grâce à l’existence de plus de 7500 ruches.

En ce qui concerne la pêche et l’aquaculture, la wilaya possède un potentiel halieutique estimé à 45 000 tonnes par an sur les 2 260 km2 que forme la zone de pêche témouchentoise et d'une infrastructure portuaire composée de 2 ports de pêche (Béni-Saf et Bouzedja) ce qui permet à la wilaya de contribuer à plus de 20 % de la production halieutique nationale. Le nombre de marins est estimé à 3500.

Le tourisme de la région se caractérise essentiellement par une vocation balnéaire et thermale. La wilaya dispose de 02 complexes touristiques opérationnels : le complexe "Syphax" situé au niveau de la plage de Rachgoun et le complexe "En Nabil" situé au niveau de la plage La Marmite (plage située à proximité de Béni Saf) En ce qui concerne le thermalisme, il existe des sources d'une haute valeur thérapeutique au niveau de la ville de Hammam Bouhadjar ainsi qu’un complexe comprenant des thermes et un centre de thalassothérapie. Le secteur de la santé

Le secteur public est représenté par :

• 05 établissements hospitaliers disposant de 989 lits : o 04 hôpitaux généraux : 02 hôpitaux à Ain Témouchent de 284 et 240 lits, 01 hôpital à Béni Saf de 192 lits et 01 hôpital à Hammam Bouhadjar de 144 lits ; o 01 hôpital « Mère-Enfants » de 130 lits. • 26 polycliniques avec 11 points de garde H24 ; • 03 maternités rurales ; • 03 centres d’hémodialyse ; • 04 Unités de Contrôle de la Tuberculose et les Maladies Respiratoires ; • 04 maisons de diabétique ; • 03 Centres Intermédiaires de Santé Mentale ; • 01 Centre Intermédiaire de Soins pour Toxicomanes ; • 34 Unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire. l’activité de ces unités est assurée par 38 médecins ( 21 à plein temps et 17 à temps partiel) , 34 chirurgiens dentistes ( 17 à temps plein et 17 à temps partiel), 09 psychologues et 40 paramédicaux ( 23 à plein temps et 17 à temps partiel) ; • 95 salles de soins.

L’ensemble des structures du secteur public, fonctionnent avec 3756 fonctionnaires qui se répartissent en 229 médecins spécialistes concentrés essentiellement dans les 02 hôpitaux du chef-lieu de la wilaya (60 %), 478 médecins généralistes, 145 chirurgiens dentistes, 20 pharmaciens, 1846 paramédicaux, 1028 agents administratifs, technique et de service et 245 agents vacataires.

En cours de réalisation :

• 01 hôpital de 60 lits à El Amria ; • 01 hôpital de 60 lits à Ain El Arbaa ; • 01 maternité à Ain Témouchent.

Le secteur privé est représenté par :

• 01 centre d’hémodialyse ; • 72 cabinets de médecins spécialistes ; • 69 cabinets de médecine générale ; • 38 cabinets de chirurgie dentaire ; • 128 officines pharmaceutiques ; • 10 salles de soins tenues par des paramédicaux.

Ratios / couverture sanitaire

• 1lit/ 394 Habitants ; • 1 polyclinique/ 14985 habitants ; • 1 sale de soins / 4101 habitants ; • 1 médecin / 462 habitants ; • 1 chirurgien dentiste/2200 habitants ; • 1 officine pharmaceutique /2650 habitants. Contraintes

Ain Témouchent situé au Nord du pays, entouré de 3 wilayas disposant de CHU et disposant d’une couverture sanitaire et hospitalière conséquente dont un hôpital à statut particulier (l’hôpital Benzerdjeb) qui n’a rien à envier aux CHU des wilayas voisines , fait que très peu de malades sont évacués hors de la wilaya. Bien au contraire, cet hôpital dirigé depuis son ouverture par le même directeur et où existent des services performants en chirurgie cardiaque, orthopédique et pédiatrique ainsi qu’en oncologie médicale, admet un nombre appréciable de patients originaires d’Oran, Tlemcen, Sidi Bel Abbes et Bechar. Par contre au niveau de l’ancien hôpital Ahmed Medeghri de Ain Témouchent, l’individualisation des services de gynéco-obstétrique et de pédiatrie comme établissement hospitalier spécialisé « Mère-Enfants » ne fait qu’alourdir la gestion en créant des postes administratifs supplémentaires (dans toutes les wilayas, il existe un déficit en cadres gestionnaires) alors que les services de ce soi-disant établissement hospitalier dépend pour toute sa logistique de l’hôpital Ahmed Medeghri. Si l’on veut réellement améliorer la prise en charge de la mère et de l’enfant il faut réaliser véritablement un hôpital « Mère-Enfant » ce qui semble être le cas avec le projet de maternité dans la ville d’Ain Témouchent. Ain Témouchent est également l’une des rares wilayas du Nord du pays où il n’y a pas de clinique médico-chirurgicale du secteur libéral. Néanmoins, la wilaya étant à vocation agricole, enregistre chaque année quelques dizaines de cas de brucellose, quelques cas de leishmaniose cutanée et viscérale et d’hydatidose ainsi que plus d’un millier de morsures d’animaux. Ceci montre la nécessité de renforcer la coordination avec les services vétérinaires, d’assurer des séances régulières de désinsectisation et d’engager une lutte contre les animaux errants tout en assurant la disponibilité de la sérovaccination antirabique dans les centres de santé. Beaucoup de cadres gestionnaires (dont le directeur de l’hôpital Benzerdjeb) exercent depuis plusieurs années en qualité d’intérimaires. Il faut à tout prix que l’administration centrale du ministère de la santé régularise leur situation.