Mardi 18 janvier – 20h Mercredi 19 janvier – 20h

Chamber Orchestra of Europe

Ludwig van Beethoven

Ces concerts sont diffusés en direct sur les sites Internet www.citedelamusiquelive.tv et www.arteliveweb.com. Ils y resteront disponibles gratuitement pendant 4 mois. | Mardi 18 et mercredi 19 janvier mercredi 18 et Haitink | Mardi | Bernard Europe of Chamber Orchestra mardi 18 janvier – 20H

Ludwig van Beethoven Ouverture de Fidelio Symphonie n° 8 entracte

Symphonie n° 5

Chamber Orchestra of Europe Bernard Haitink, direction

Fin du concert vers 21h40.

3 La phase héroïque de Beethoven est souvent interprétée comme une réaction à la prise de conscience de sa surdité, qui a abouti au testament rédigé à Heiligenstadt. Représentée tout d’abord par la Troisième Symphonie « Eroica », elle embrasse aussi la Cinquième Symphonie, esquissée dès 1803, et même l’opéra Fidelio, dont la première version, portant le titre Leonore, remonte à 1804-1805 – deux œuvres qui concluent sur une victoire de la lumière, en ut majeur.

La Cinquième comme la Huitième font partie de paires de symphonies, composées ensemble et complémentaires : la Cinquième est contemporaine de la Pastorale, la Huitième de la vaste Septième. Très tôt la Cinquième, symphonie-drame qui avance plus loin encore dans la lignée de l’Eroica, a été considérée par les romantiques, sous l’influence de E. T. A. Hoffmann, comme l’expression la plus haute du sublime et le paradigme du romantisme en musique. Dans le compte rendu, devenu célèbre, qu’il en fit en 1810 pour l’Allgemeine musikalische Zeitung de Leipzig, Hoffmann loue la puissance de cette musique capable d’ouvrir « le royaume de l’immense et de l’incommensurable ».

Néanmoins, le concert au cours duquel elle fut créée, en compagnie de la Sixième, le 22 décembre 1808, fut un échec. Peut-être est-ce le souvenir de cet insuccès qui a motivé l’orientation moins « avant-gardiste » de la Septième et de la Huitième, figurant parmi les symphonies les plus radieuses et détendues de Beethoven. La Huitième Symphonie effectue un retour au modèle classique. Bien qu’elle soit née lors du second grand moment de crise dans la vie personnelle de Beethoven, en 1812, lorsqu’il renonce à celle qu’il désigne comme l’« immortelle bien-aimée », elle ne reflète en rien les circonstances dans lesquelles elle a vu le jour. Par là, elle se donne comme le pendant de la Deuxième Symphonie, contemporaine du testament d’Heiligenstadt.

Ludwig van Beethoven (1770-1827) Fidelio, ouverture en mi majeur

Composition : mai 1814. Création : le 26 mai 1814 au Kärnthnerthor Theater à Vienne. Publication : 1822, Breitkopf & Härtel, Leipzig. Durée : environ 6 minutes.

Seul opéra de Beethoven, Fidelio, sur un livret allemand d’après la Léonore du Français Bouilly, met en scène une héroïne féminine, Leonore, qui allie l’espérance à un courage exemplaire, et se travestit sous le nom de Fidelio pour sauver son mari, prisonnier politique. Fidelio unit ainsi la thématique de la fidélité conjugale à celle de l’opposition à la tyrannie, dans une allégorie politique aboutissant au triomphe du bien sur le mal. L’opéra, dont la genèse fut longue, a existé en trois versions et a suscité quatre ouvertures.

4 Mardi 18 janvier

L’ouverture de Fidelio fut écrite immédiatement avant la création de la troisième version de l’opéra, en mai 1814. De même que les personnages principaux de l’opéra sont plus des types idéologiques que des caractères, l’ouverture de Fidelio se présente comme une page symphonique dont la substance dramatique apparaît épurée et universalisée. Au contraire des ouvertures Leonore qui la précèdent, elle ne cite pas d’élément thématique de l’opéra et ne fait donc pas référence directe au drame. De forme simple (allegro de sonate concis précédé d’une introduction reprise à la fin), plutôt que de renvoyer aux personnages, elle installe un ton de grandeur et de vigueur héroïque, et une dynamique, qui va de l’ombre à la lumière dans l’adagio introductif et rayonne dans la tonalité lumineuse de mi majeur, celle de l’aria d’espérance de Leonore (« Komm, Hoffnung », acte I, n° 9).

Symphonie n° 8 en fa majeur op. 93

Allegro vivace e con brio Allegretto scherzando Tempo di menuetto Allegro vivace

Composition : 1811-1812 (terminée en octobre 1812 à Linz). Création : le 27 février 1814, avec la Septième Symphonie, Grande salle de la Redoute, Vienne. Publication : 1817, Steiner, Vienne (partition). Durée : environ 25 minutes.

Beethoven passe l’été 1812 en Bohême, dans les villes d’eaux de Teplitz et de Karlsbad (actuelles Teplice et Karlovy Vary). C’est à Teplitz, d’où il écrit sa lettre fameuse à l’« immortelle bien-aimée », qu’il compose pour l’essentiel la Huitième Symphonie, dans la suite immédiate de la Septième.

La symphonie se distingue par son choix de simplicité et sa durée d’ensemble qui revient aux proportions classiques de la Première Symphonie. Seul le finale apporte un peu d’extravagance, contrastant avec le déroulement très sage des trois premiers mouvements. Plus modeste, elle présente aussi un intéressant traitement soliste des instruments.

L’Allegro vivace e con brio offre une structure de forme sonate nettement délimitée, avec un premier thème bon enfant, mélodique plus que rythmique, et un deuxième thème léger, en syncopes, sur un accompagnement non legato du basson. Le développement est construit sur un grand crescendo par paliers, avec la réexposition pour climax.

5 Vient ensuite, non un mouvement lent, mais un divertissement, Allegretto scherzando, d’une grâce légère, un peu désuète, avec des touches d’humour renvoyant à l’esprit de Haydn. Sans trompettes ni timbales, il met en vis-à-vis les deux groupes des vents et des cordes, et montre une écriture plus intime, quasiment de chambre, caractérisée par son dialogue entre instruments. La forme est simple : binaire ABA’B’, l’écriture, ciselée dans l’articulation, non legato quasiment d’un bout à l’autre, dans une pulsation démultipliée de doubles et triples croches en 2/4.

La Huitième est la seule à posséder un vrai menuet. Celui-ci s’ouvre forte sur un motif de brouhaha très marqué, évoquant le décor joyeux et animé d’une foire. De caractère rustique, un peu pesant, avec des ponctuations de trompettes et timbales, il retient par sa mise en valeur des instruments : le basson soliste, qui fait une brève apparition dans la deuxième partie du menuet, et surtout les deux cors et la clarinette solo dans le trio, sur un accompagnement en triolets pizzicato des violoncelles.

L’Allegro vivace couronne avec énergie cette oeuvre plus discrète et renoue avec le finale de la Deuxième Symphonie : de forme rondo-sonate comme celui-ci, il présente de même une dilatation de la coda-développement terminale, qui fait presque la moitié du mouvement. Petit grain de fantaisie : après l’énonciation du premier thème, pianissimo, aux cordes, un ut dièse ff marque sa reprise au tutti. Cet élément étranger trouvera sa légitimation dans la réexposition du deuxième thème en ré bémol majeur et sera complètement résolu dans la coda.

Symphonie n° 5 en ut mineur op. 67

Allegro con brio Andante con moto Allegro Allegro

Composition : 1804-1808. Dédiée au Prince Lobkowitz et au Comte Razoumovski. Création : le 22 décembre 1808 au Theater an der Wien sous la direction de Beethoven. Publication : avril 1809, Breitkopf & Härtel, Leipzig (parties). Durée : environ 32 minutes.

Esquissée dès 1803, dans la foulée de l’Eroica, la Cinquième Symphonie fut surtout composée en 1807, pour répondre à une commande du comte Oppersdorff, dans une période d’intense activité créatrice qui vit naître notamment l’ouverture Coriolan, autre partition héroïque en ut mineur.

6 mardi 18 janvier

Ce qui frappe dans la symphonie, c’est avant tout sa conception globale : unifiée, notamment par le retour d’un même motif, et unitaire (l’œuvre est pensée à l’échelle du tout) ; ensuite, comme dans l’Eroica, sa structure est dirigée vers le finale. Soutenue par l’enchaînement des deux derniers mouvements, cette trajectoire s’accompagne d’une progression d’ut mineur à ut majeur qui prend la dimension spirituelle d’un cheminement des ténèbres vers la lumière.

L’Allegro con brio foudroie, tant par sa grandeur tragique inouïe, d’une portée universelle, que par l’étonnante ampleur de ses gestes. Il s’ouvre avec la cellule rythmique célébrissime de trois brèves-une longue, sur laquelle est construit le mouvement entier. Beethoven tire ici la leçon du finale de la Symphonie n° 103 « Roulement de timbales » de Haydn. Annoncé par une transformation intervallique de cette cellule, le deuxième thème en semble issu lui aussi.

Le mouvement lent est en la bémol majeur, comme déjà dans la Sonate pour piano en ut mineur « Pathétique ». Il est en doubles variations, un procédé qu’on retrouvera dans la Neuvième, et alterne ainsi les variations des deux phrases principales. La seconde, interrompue par une fanfare en ut majeur, possède un caractère militaire qui va peu à peu atteindre la première.

Beethoven avait imaginé pour le scherzo une forme en cinq sections, mais la version définitive publiée est un ABA’. Le premier volet présente deux thèmes : un obscur arpège des basses et, aux cors, la cellule rythmique du premier mouvement, cette fois sur une seule note. Le Trio est un fugato en ut majeur, et le retour de cette tonalité, après les fanfares du mouvement lent, laisse pressentir son triomphe dans le finale. La réexposition du premier volet, en désagrégation, se fait entièrement dans la nuance pianissimo.

Chant de victoire, l’ample finale en ut majeur représente le terme de cette trajectoire symphonique dirigée vers la lumière, dont la Neuvième Symphonie reprendra la conception. Il fait intervenir un orchestre plus fourni : avec flûte piccolo, contrebasson et trois trombones. Le développement retrouve des accents de lutte épique ; Beethoven l’interrompt brusquement pour y insérer une section rappelant le matériau du scherzo. La symphonie conclut sur un Presto qui fait réentendre aux basses la cellule rythmique du premier mouvement.

Marianne Frippiat

7

mercredi 19 janvier

mercredi 19 janvier – 20H

Ludwig van Beethoven Symphonie n° 2 entracte

Symphonie n° 3 « Eroica »

Chamber Orchestra of Europe Bernard Haitink, direction

Fin du concert vers 21h50.

9 Entre la Deuxième et la Troisième Symphonie s’opère un tournant dans l’évolution créatrice de Beethoven : tandis que la Deuxième, de 1802, clôt sa première période, marquée par le classicisme hérité de Haydn et de Mozart, la Troisième, commencée aussitôt après celle-ci et surnommée « Eroica », témoigne déjà de sa deuxième manière, et aussi de ce qu’on a appelé sa « phase héroïque », à l’époque de l’épopée bonapartiste.

Cette évolution est liée à la prise de conscience douloureuse de sa surdité, lors d’un séjour de six mois à la campagne, à Heiligenstadt, non loin de Vienne, où Beethoven, suivant le conseil de son médecin, espérait recouvrer l’ouïe. Vers la fin du séjour, au début d’octobre 1802, conscient d’être condamné à une surdité permanente, il écrit à ses frères, mais en s’adressant aussi à l’humanité tout entière, une lettre qu’il n’enverra pas. Le testament d’Heiligenstadt se termine sur une demande de joie qui éclaire jusqu’à la Neuvième Symphonie, avec son « Ode à la joie » : «Ô Providence, donne-moi une fois au moins un jour de joie pure. C’est que je suis privé depuis si longtemps déjà de l’écho intime de la vraie joie ! Oh quand, oh quand, ô Divinité, pourrai-je l’éprouver de nouveau dans le temple de la nature et de l’humanité. Jamais ? Non. Oh ! Ce serait trop dur ! »

Traversée de figures héroïques, caractérisée par un extrême agrandissement des dimensions des œuvres, la « phase héroïque » qui suit le testament d’Heiligenstadt reflète la volonté qui fit se ressaisir l’homme près du suicide.

10 mercredi 19 janvier

Ludwig van Beethoven (1770-1827) Symphonie n° 2 en ré majeur op. 36

Adagio molto – Allegro con brio Larghetto Scherzo. Allegro Allegro molto

Composition : 1801-1802. Dédiée au Prince Lichnowsky. Création : le 5 avril 1803 au Theater an der Wien sous la direction du compositeur. Publication : 1804, Bureau des Arts et d’Industrie, Vienne (parties séparées). Durée : environ 32 minutes.

Originaire de Bonn, Beethoven est venu à Vienne en 1792, désireux d’y « recevoir des mains de Haydn l’esprit de Mozart ». Au bout de dix années dans cette ville, il a déjà parcouru un bon bout de chemin : les quinze premières sonates pour piano ont vu le jour, deux concertos pour piano, une symphonie, plusieurs œuvres de chambre, dont les six Quatuors op. 18.

Esquissée dans les grands traits avant le séjour à Heiligenstadt, la Deuxième Symphonie conserve l’humeur joyeuse de sa première inspiration, laissant peu soupçonner le désespoir. Elle est encore ancrée dans l’héritage classique, fait appel à un orchestre par deux, et rappelle la Symphonie « Prague » K. 504 de Mozart, mais témoigne aussi d’innovations considérables par rapport à la Première Symphonie.

Le premier mouvement s’ouvre sur une vaste introduction lente, beaucoup plus importante que celle de la Première, qui débouche sur un Allegro con brio volontaire, tout du long parcouru par une même énergie, avec un premier thème léger et fringant, s’élançant des basses, puis un second thème en motif de fanfare.

Amplement développé, le Larghetto retrouve la veine lyrique des mouvements lents des sonates pour piano dans son premier thème généreux et serein, mis en contraste avec un deuxième thème enjoué et léger.

La Deuxième Symphonie est la première à remplacer explicitement l’habituel menuet par un scherzo, plus rapide, plus énergique mais aussi plus violent, avec son opposition brusque de dynamiques.

Une violence que l’on retrouve dans le finale, ouvert par un motif d’une densité explosive, une de ces « empreintes » si typiques de Beethoven, qui se gravent dans la mémoire, contenant en soi les cellules fondatrices du mouvement entier. Ce finale affirmatif, non dénué d’humour, privilégiant le geste et la théâtralité, révèle encore un puissant sens

11 de la propulsion. Il frappe en outre par sa forme rondo-sonate déséquilibrée par une coda- développement terminale d’une longueur extraordinaire, qui allonge d’un tiers le mouvement.

Terminée peu de temps après le testament d’Heiligenstadt, la Deuxième Symphonie répond au désir d’une « voie nouvelle », que Beethoven avait déclaré chercher en 1802, et jette dans son langage les bases de la période héroïque. La Neuvième Symphonie, qui reprendra certains de ses motifs, semble renvoyer à cette époque qui a vu coïncider le désespoir et, dans la composition, la joie acquise par la volonté.

Symphonie n° 3 en mi bémol majeur op. 55 « Eroica »

Allegro con brio Marcia funebre. Adagio assai Scherzo. Allegro vivace Finale. Allegro molto

Composition : 1802-1804. Dédiée au Prince Lobkowitz. Création publique : le 7 avril 1805 au Theater an der Wien (après une première audition privée l’été 1804 au Palais Lobkowitz). Publication : octobre 1806, Bureau des Arts et d’Industrie, Vienne (parties séparées). Durée : environ 50 minutes.

L’histoire du surnom de la Troisième Symphonie est bien connue : Beethoven avait d’abord envisagé de dédier l’œuvre à Bonaparte et de l’intituler « Bonaparte », en admirateur du héros des idéaux républicains qu’il représentait pour lui, ou pour des raisons plus pragmatiques (plusieurs fois, il a exprimé à cette époque son désir d’aller faire carrière à Paris). Lorsqu’il apprit le sacre de Napoléon, il retira la dédicace et modifia le titre en « Symphonie héroïque pour fêter le souvenir d’un grand homme ».

Jamais une symphonie n’avait eu pareilles proportions, pareille durée. Son gigantisme, son ton épique et grandiose, sa conception globale tendue vers le finale, son association aux figures de Bonaparte et de Prométhée, font de cette symphonie l’œuvre type de la phase héroïque de Beethoven, et de la « nouvelle manière » qu’il annonçait en 1802.

Le premier mouvement est à plusieurs égards extraordinaire : par son foisonnement d’idées – il multiplie les thèmes au sein de la forme sonate (quatre dans l’exposition, un cinquième dans le développement) –; par son allongement du temps et ses dimensions colossales, reflétant une pensée à grande échelle et un nouvel équilibre des forces, avec un très ample développement et une vaste coda ; par ses hardiesses mélodiques et harmoniques (l’ut dièse dans le profil du premier thème), modulatoires (large brassage de

12 mercredi 19 janvier

tonalités), ou formelles (cor anticipant la réexposition avec le thème 1 à la tonique, sur pédale de dominante) ; par sa dynamique conçue de manière structurelle et sa cassure brusque du 3/4 dans des traits d’accords accentués groupés par deux.

La Marcia funebre en ut mineur trahit l’influence française des marches funèbres pour les grands hommes de la Révolution, et renvoie à la « Marcia Funebre sulla morte d’un Eroe », troisième mouvement de la Sonate pour piano op. 26, de 1802. Ici aussi, on est frappé par l’allongement des proportions : la reprise de la marche après la partie centrale donne lieu à un nouveau développement.

Le Scherzo présente un matériau pensé en fonction de la vitesse, fondé sur un motif de broderie rapide de seconde. À l’écoute du trio, on comprend l’ajout à l’orchestre par deux d’un troisième cor, permettant de faire sonner aux cors seuls l’accord parfait complet.

Le thème du finale à variations provient du finale du ballet Les Créatures de Prométhée op. 43 de 1800-1801, dans lequel Prométhée, avec l’aide des dieux, donne vie à deux statues. Il était présent également dans la septième des Douze Contredanses WoO 14 composées entre 1791 et 1801. Avant d’être repris dans le finale de l’Héroïque, il a servi aux Variations pour piano op. 35 de 1802, où Beethoven varie non seulement le thème, mais aussi sa basse. Ces Variations ont servi d’étude préliminaire au finale de l’Héroïque. Le finale s’ouvre sur un grand geste théâtral de gamme descendante, qui prépare l’entrée en scène du thème : il expose et varie d’abord la basse, comme si Beethoven-Prométhée donnait peu à peu vie au thème, sa « créature ». Après son entrée en scène, les variations, sur le thème ou sur sa basse, vont se suivre dans une ordonnance parfaitement calculée. Beethoven répartit de manière stratégique les effets de surprise et les coups de théâtre, comme l’irruption d’une variation sur la basse supportant une musique tzigane qui semble étrangère au thème, ou la disparition de la basse dans cette variation qui réexpose le thème dans un tempo ralenti (poco andante). La symphonie se termine sur un Presto marquant le « triomphe » du thème.

Marianne Frippiat

13 Bernard Haitink d’Amsterdam, les orchestres d’entre eux font toujours partie de Avec une carrière musicale philharmoniques de Berlin et de Vienne, cet ensemble de 57 musiciens. Tous internationale de plus de cinq décennies, ainsi que l’Orchestre Symphonique de poursuivent parallèlement leur propre Bernard Haitink, originaire d’Amsterdam, Boston. Sa discographie inclut divers carrière musicale, en tant que solistes est aujourd’hui l’un des chefs d’orchestre opéras, enregistrés avec le Royal Opera internationaux, chefs de pupitre au les plus renommés au monde. Chef House, Glyndebourne, l’Orchestre de la sein de divers orchestres nationaux, d’orchestre principal de l’Orchestre Radio Bavaroise et la Staatskapelle de membres d’éminentes formations de Symphonique de Chicago de 2006 Dresde. Plus récemment, il a gravé de chambre ou professeurs dans les écoles à 2010, il a été directeur musical nombreuses œuvres avec l’Orchestre de musique les plus réputées. de l’Orchestre du Concertgebouw Symphonique de Londres pour LSO Live, Le COE se produit dans les plus grandes d’Amsterdam pendant 25 ans. En outre, comme les symphonies de Brahms et salles d’Europe, comme l’Alte Oper à il a également dirigé la Staatskapelle de de Beethoven, ainsi qu’avec l’Orchestre Francfort, la Cité de la musique à Paris Dresde, le Royal Opera House, Covent Symphonique de Chicago pour leur label et le Concertgebouw à Amsterdam. Garden, le Festival de Glyndebourne Resound. Le disque Jenufa de Janácek, Certaines de ces salles sont par ailleurs et l’Orchestre Philharmonique de interprété au Royal Opera House sous des lieux de passage réguliers, lors des Londres. Il est chef d’orchestre lauréat la direction de Bernard Haitink, a reçu tournées que l’orchestre entreprend de l’Orchestre du Concertgebouw un Grammy Award dans la catégorie chaque année dans le cadre de son d’Amsterdam et chef d’orchestre émérite « meilleur enregistrement d’opéra » programme de partenariats européens. de l’Orchestre Symphonique de Boston. en 2004 ; celui de la Symphonie n° 4 Le COE a tissé des liens solides avec Il est régulièrement invité à diriger de Chostakovitch, enregistré avec la Fondation Gulbenkian à Lisbonne et les meilleures formations à travers le l’Orchestre Symphonique de Chicago, a, avec de nombreux festivals – Styriarte monde. En 2010/2011, Bernard Haitink quant à lui, reçu un Grammy Award dans de Graz, Festival de Lucerne, Proms dirige les concerts d’ouverture de la la catégorie « meilleure interprétation de Londres, Festival d’Édimbourg ou saison de l’Orchestre du Concertgebouw orchestrale » en 2008. La carrière de Festival Mostly Mozart à New York. Le à Amsterdam, puis Tristan und Isolde Bernard Haitink a été couronnée par Chamber Orchestra of Europe travaille à l’Opéra de Zurich. Il a initié un cycle de nombreuses distinctions ; il a entre avec des solistes et chefs d’orchestre Brahms avec le Chamber Orchestra of autres été nommé Chevalier d’Honneur de renommée internationale comme Europe, au Festival de Piano de Lucerne et Compagnon d’Honneur au Royaume- Pierre-Laurent Aimard, Vladimir au mois de novembre, qui se poursuivra Uni, et membre de l’Ordre d’Orange- Ashkenazy, Emanuel Ax, Lisa Batiashvili, pendant les Festivals de Pâques et Nassau aux Pays-Bas. Il a été élu Joshua Bell, Douglas Boyd, Semyon d’Été à Lucerne en 2011. Ses concerts « musicien de l’année » par le magazine Bychkov, James Conlon, Iván Fischer, avec le COE cette saison comprennent Musical America en 2007. Julia Fischer, Hélène Grimaud, Bernard également un cycle Beethoven au Haitink, , Thomas Concertgebouw d’Amsterdam et à la Chamber Orchestra of Europe Hengelbrock, Daniel Hope, Janine Salle Pleyel à Paris. Par ailleurs, cette Le Chamber Orchestra of Europe (COE) Jansen, Vladimir Jurowski, Leonidas saison, il se produit également avec les célèbre son 30e anniversaire en 2011. Kavakos, Sakari Oramo, Yannick Nézet- Berliner Philharmoniker, l’Orchestre Créé en 1981 par un groupe de musiciens Séguin, Maria João Pires et Mitsuko Symphonique de Boston, l’Orchestre issus de l’Orchestre des Jeunes de Uchida. Lancée en septembre 2010, la Symphonique de la Radio Bavaroise, l’Union Européenne, il est considéré 30e saison du COE est inaugurée par une l’Orchestre Symphonique de Londres et comme l’un des meilleurs orchestres série de concerts au cours desquels les l’Orchestre Symphonique de Chicago. de chambre au monde. Ses membres musiciens se produisent avec la pianiste Bernard Haitink a enregistré quantité fondateurs avaient pour ambition de Maria João Pires et, pour la première d’œuvres pour Phillips, Decca et EMI, continuer à travailler ensemble au fois, avec le chef d’orchestre Trevor avec l’Orchestre du Concertgebouw plus haut niveau, et aujourd’hui, 18 Pinnock (à la Cité de la musique).

14 BIOGRAPHIES

En octobre, l’orchestre réalise une percussions, la Valse triste et le Concerto Violons tournée européenne avec Yannick pour violon de Sibelius avec Vladimir Marieke Blankestijn Nézet-Séguin et les violonistes Valeriy Ashkenazy et Valeriy Sokolov. En Maria Bader-Kubizek Sokolov et Julia Fischer. En novembre, outre, le Chamber Orchestra of Europe Sophie Besançon l’orchestre donne deux concerts au a développé un programme éducatif Lorenza Borrani Festival de Piano de Lucerne sous la destiné aux écoles, conservatoires Fiona Brett direction de Bernard Haitink et avec le et salles de concert permettant aux Manon Derome pianiste Emanuel Ax, marquant le début jeunes et aux nouveaux publics de faire Christian Eisenberger d’un cycle Brahms qui se poursuivra au l’expérience directe de la musique de Benjamin Gilmore cours des deux prochaines années à chambre et d’orchestre à haut niveau. Le Lucy Gould Lucerne et à Londres. Le COE termine COE a créé sa propre Académie en 2009, Iris Juda l’année 2010 par une tournée avec à l’intention des élèves particulièrement Matilda Kaul Vladimir Jurowski et le violoniste Joshua doués. Ces académiciens reçoivent Gabrielle Lester Bell, à Paris (Cité de la musique), en une bourse pour étudier avec les chefs Stefano Mollo Italie et en Allemagne. À la suite du cycle de pupitre du COE pendant plusieurs Fredrik Paulsson Beethoven réalisé en 2009 à Lucerne tournées, afin de découvrir, comprendre Joe Rappaport sous la direction de Bernard Haitink, les et s’inspirer de l’esprit unique et Nina Reddig musiciens du COE donnent à nouveau passionné de l’Orchestre. Håkan Rudner un concert Beethoven avec ce même Le Chamber Orchestra of Europe a Aki Saulière chef d’orchestre, pour la première fois été nommé « Ambassadeur culturel Gabrielle Shek à Paris, à la Salle Pleyel, en janvier 2011. européen » en 2007 et est soutenu Henriette Scheytt Au début de l’année 2011, ils retrouvent par le Programme culturel de l’Union Martin Walch également Yannick Nézet-Séguin, avec Européenne et par la Fondation Gatsby. Laurent Weibel lequel ils entretiennent une relation particulière, à la Mozartwoche de Altos Salzbourg. Le Chamber Orchestra of Pascal Siffert Europe a enregistré plus de 250 œuvres, Valentin Eichler dont la plupart ont reçu des prix Aurélie Entringer internationaux. Parmi les DVD du COE, Claudia Hofert on trouve La Flûte enchantée de Mozart Simone Jandl mise en scène par Kenneth Branagh et Marie Teresa Nawara Alfonso und Estrella de Schubert, dirigé Wouter Raubenheimer par Nikolaus Harnoncourt. En 2010, Dorle Sommer le COE a sorti trois nouveaux DVD de ses concerts : Les Métamorphoses et Violoncelles Le Bourgeois gentilhomme de Richard Richard Lester Strauss, ainsi que le Concerto pour Luise Buchberger piano en sol de Ravel avec Hélène Tomas Djupsjöbacka Grimaud sous la direction de Vladimir Kate Gould Jurowski ; la Symphonie n° 5 et la Messe Benoît Grenet en ut majeur de Beethoven dirigées par Luís Zorita Nikolaus Harnoncourt au Festival de Graz en 2007 ; enfin, la Symphonie n° 2 de Schumann, Rakastava pour cordes et

15 Contrebasses Trombones Enno Senft Jörgen van Rijen Graham Mitchell Alexander Verbeek Lutz Schumacher Nicholas Eastop Alexandra Scott Timbales Piccolo Dieter Seiler Thaddeus Watson

Flûtes Clara Andrada Josine Buter

Hautbois François Leleux Ruth Contractor

Clarinettes Romain Guyot Marie Lloyd

Bassons Matthew Wilkie Christopher Gunia

Contrebasson Ulrich Kircheis

Cors Jonathan Williams Geremia Iezzi Jan Harshagen Peter Richards

Trompettes Nicholas Thompson Julian Poore Andrew Dunn

16 Salle Pleyel | et aussi…

SAMEDI 5 FÉVRIER, 20H LUNDI 14 FÉVRIER, 20H Le Chamber Orchestra of Europe et Bernard Haitink poursuivent leur cycle Béla Bartók Gioacchino Rossini Beethoven à la Salle Pleyel en 2012. Concerto pour piano n° 1 Ouverture de L’Italienne à Alger Piotr Illitch Tchaïkovski Wolfgang Amadeus Mozart Symphonie n° 5 Concerto pour piano n° 24 VENDREDI 2 MARS 2012, 20H Ludwig van Beethoven Staatskapelle Berlin Symphonie n° 7 Ouverture Leonore III Daniel Barenboim, direction Triple Concerto Yefim Bronfman, piano Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam Symphonie n° 6 « Pastorale » Mariss Jansons, direction Coproduction Piano****, Salle Pleyel. Leif Ove Andsnes, piano Chamber Orchestra of Europe Bernard Haitink, direction Coproduction Productions Internationales Renaud Capuçon, violon DIMANCHE 6 FÉVRIER, 16H Albert Sarfati, Salle Pleyel. Gautier Capuçon, violoncelle Franck Braley, piano Béla Bartók Concerto pour piano n° 2 DIMANCHE 13 MARS, 16H Piotr Illitch Tchaïkovski SAMEDI 3 MARS 2012, 20H Symphonie n° 6 « Pathétique » Boris Blacher Variations sur un thème de Paganini Ouverture Léonore II Staatskapelle Berlin Sergueï Rachmaninov Symphonies n° 4 et 7 Daniel Barenboim, direction Concerto pour piano n° 4 Yefim Bronfman, piano Ludwig van Beethoven Chamber Orchestra of Europe Symphonie n° 3 « Eroica » Bernard Haitink, direction Coproduction Piano****, Salle Pleyel. Rundfunk Sinfonieorchester Berlin Marek Janowski, direction LUNDI 5 MARS 2012, 20H Nikolaï Lugansky, piano Symphonies n° 1 et n° 9 « Hymne à la joie »

Chamber Orchestra of Europe Salle Pleyel Groot Omroepkoor Président : Laurent Bayle Bernard Haitink, direction

Notes de programme Jessica Rivera, soprano Éditeur : Hugues de Saint Simon Karen Cargill, mezzo Rédacteur en chef : Pascal Huynh 1027393 1027392, : 1027391, a F | Licences Roberto Sacca, ténor Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Maquettiste : Ariane Fermont Hanno Müller-Brachmann, baryton-basse Stagiaire : Camille Girard mprimeur FOT | I mprimeur B I mprimeur FOT Les partenaires média de la Salle Pleyel