Helvut Oehri\G Iris Ter Schiphorst
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HELVUT OEHRI\G IRIS TER SCHIPHORST rtSI VAL LcAurom iE_ A ' 5 Mardi 13 octobre 1998 Opéra National de Paris Bastille / Amphithéâtre Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés FtsiiyAL ,IyAeofrqiE. CLIMATS Scène 1: Introduction et Pas d'action (Don Quichotte) Scène 2 : Pas de deux (Don Quichotte et Ubu) ArAi- '5 Scène 3 : Solo (Pas d'Ubu) Acquis par l'oeil, énoncé dans l'espace, le langage des Scène 4: Pas de deux (Molly Bloom et Don Quichotte) signes investit l'oeuvre musicale de Helmut Oehring et Scène b : Pas d'action et Finale (Molly Bloom) d'Iris ter Schiphorst : Polaroids, ein Melodram (1996) Ce que le langage a révélé importe moins que la révé- HELMUT OEHRING ET IRIS TER SCHIPHORST et le cycle Irrenoffensive : Self-Liberator (1994), Wrong, lation du langage lui-même. Schaukeln, Essen, Saft (1993-1995), Dokumentaroper (1994-1995), Dokumentation /(1993-1996). Le verbe anime le son, mais lui est obstacle. Dans le Requiem, et notamment dans le Kyrie, le Con futatis, le PRAE-SENZ Cas dAmato System, opéra dansé en quinze scènes Benedictus et l'Agnus Dei, la musique lutte avec les (BALLET BLANC II) (1997) (1996), se souvient des gestes et mouvements du psaumes d'Anne Sexton,lescontraint àl'exil. boxeur Cus d'Amato. Où le combat devient métapho- Limportance du verbe est telle que la voix ne s'épuise EFFECTIF :VIOLON, VIOLONCELLE, PIPNO/SAMPLER re du langage : défense et offensive, menace et pro- DURÉE : 25' ENVIRON pas dans la limite instable et utopique de son dit. Ce tection. Instrument de compréhension ou de clivage ÉDITEUR : BOOSEY & HRWKES / BOTE & BOCK qui se montre ou se donne de la musique tente enco- insurmontable, il traduit tour à tour une blessure et un CRÉPTION : BERLIN, 17 SEPTEMBRE 1997, ENSEMBLE ICTUS re de signifier.La voix n'est plus Stimme, mais coup porté. Âpre, rétive, pleine de fissures et de plaies, COMMANDE DU HEBBEL-THEPTER ET DE L'ENSEMBLE ICTUS Stimmung, que l'on traduit souvent par tonalité émoti- L'ENSEMBLE ICTUS la voix se heurte désormais aux sentiments universels DÉDIÉ ve, humeur ou atmosphère. Climat. Une acoustique de la peur, du désespoir et de la solitude : "Mais com- de l'âme s'éveille, en laquelle s'enchevêtrent chaoti- ment est ma musique ? Sombre, morbide, opératique, quement les gestes instrumentaux du Recordare. GEORGE VAN DAM, VIOLON dramatique, dure, schizoïde, détraquée, brisée, déli- FRANÇOIS DEPPE, VIOLONCELLE rante, androgyne, d'un réalisme cauchemardesque." Souffrance d'une voix silencieuse dans la terreur pre- JEAN-LUC PLOUVIER, PIANO mière du vocable, inquiétude de la parole inaugurale Vanité du verbe épreuve du dialogue et de la pensée Helmut Oehring et Iris ter Schiphorst désignent l'an- ENTRACTE babils, murmures, chants, criailleries, vociférations, gla- pissements et martèlements instrumentaux, bruits goisse de notre présence au monde : abandonnés, sans voix parce que sans écoute, nous parlons pour- concrets ou non, distors, saturations, la musique de tant, sur l'absence de cette voix que nous n'avons pas. REQUIEM Helmut Oehring et d'Iris ter Schiphorst tourne en déri- (1998) CRÉRTION Dans Prae-senz, les lambeaux électroniques et les sion la parole, nous révèle notre insoutenable condition multiples citations du Présence de Zimmermann sont d'êtres sans voix, et s'interroge sur les certitudes et les EFFECTIF : TROIS CONTRE-TÉNORS ; COR DE BASSET, CLARINETTE CONTREBASSE, TROIS TROMPETTES, lettre morte, mémoire d'une musique d'antan. DEUX TROMBONES, DEUX PERCUSSIONNISTES, PIANO PRÉPARÉ/SAMPLER/HARMONIUM, VIOLON, ALTO, énigmes des bris de langages. Glissandi, fragments de VIOLONCELLE, GUITARE ACOUSTIQUE/GUITARE ÉLECTRIQUE, GUITARE BASSE ÉLECTRIQUE blues, violon et violoncelle en un duo devenu quatuor Car le langage n'est pas la voix de l'homme vivant. ÉLECTRONIQUE par la division de leurs lignes, citations électroniques, Expérience intime de la mort, les titres de certaines DURÉE : 50' ENVIRON sons estropiés ou fendus, courtes entités répétées, oeuvres de Helmut Oehring précisent les paliers, les ÉDITEUR : BOOSEY & HAWKES / BOTE & BOCK corps sonores transis de conscience traversent, dans bégaiements d'une exécution : Koma, Strychnin, COMMANDE DES DONRUESCHINGER MUSIKTAGE ET DU FESTIVAL D'AUTOMNE R PARIS Prae-senz, un temps volontiers strié, celui du rock et du Lethal Injection, Foxe tire, les tableaux de caractère de DÉDIÉ il DAVID NEWMAN, ARNO RAUNIG, JEAN NIROUET, GEORGES-ELIE OCTORS ET ?-1 L'ENSEMBLE ICTUS jazz, celui du montage cinématographique. kurz im Müll gestochert, ou encore Cayabyab, pour cor de basset, percussion et violoncelle : "'Que Dieu vous ÉCHANTILLONS: IRIS TER SCHIPHORST, JORG WILKENDORF Toute parole n'existe que parce que nous l'écoutons. PRODUCTION DES BANDES: STUDIO GOGH SURROUND MUSIC PRODUCTION (BERLIN) Si seule l'écoute de l'autre ou de soi légitime notre bénisse'. Vous dites : 'Foxfire un r Vous appuyez sur le CONCEPTION ET RÉALISATION DU SYSTÉME AUDIO : GOGH S.M.P. (BERLIN) chant, alors, dans la surdité, nous sommes aphones, bouton. La première solution, le Penthotal, atteint la personne. Il est éveillé, et puis il s'endort. Le coordina- RÉGIE DU SON, EFFETS SURROUND, INSERTS SUR BANDE : IRIS TER SCHIPHORST,HELMUT OEHRING, notre mutisme est abyssal : The silence of words dans TORSTEN OTTERSBERG : iFoxfire deux I' Le Pavulon, qui le Lux aetema 2 du Requiem. teur d'exécution dit arrête les muscles respiratoires, est injecté. On voit le et je patient agoniser ou arrêter de respirer. 'Foxfire trois I', DAVID NEWMAN, ARNO PAUNIG, JEAN NIROUET, CONTRE-TÉNORS m'écoute parlersuis-je donc ? et le chlorure de potassium est ajouté. Il s'agit de trois me vois enfantersuis-je donc ? foisla dose mortelle. (Médecin pénitencier Dr. ENSEMBLE ICTUS Cayabyab) ". GEORGE-ELIE OCTORS, DIRECTION La voix, articulée ou non, se détache irrévocablement du langage, séparant le verbe et le chant, les mots et Ces mots enfin, sur lesquels s'achève le Requiem : For les sons, promesse déçue d'une ressemblance. death comes te friends, to parents, to sisters. Death comes with its bag full of pain (Lux aetema 2). Dans les cinq scènes de Prae-senz (Ballet blanc II), sui- AVEC LE CONCOURS DU GOETHE-INSTITUT. vantlemodèle du Présence de Bernd Alois, Laurent Feneyrou EN CORÉALISATION AVEC L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS/BASTILLE. Zimmermann, les personnages du roi Ubu et de Molly Bloom croisent Don Quichotte, celui dont la tâche est de vérifier que les signes sont conformes aux choses Les textes entre guillemets sont de Helmut Oehring, ceux en italiques IMPRIMERIE JARRCH-1-11 RUCHE. du monde, ou comme l'écrit Michel Foucault, celui qui d'Iris ter Schiphorst, à l'exception des fragments des psaumes d'Anne FESTIVRL D'RUTOMNE Pnais, 156 RUE DE RIVOLI 75001 PRRIS - TÉLÉPHONE oi sa 45 17 00 - TÉLÉCOPIE 01 53 45 17 01 "lit le monde pour démontrer les livres". urry://www.FESTIVAL-PUTOMNE.COM Sexton, Cités en anglais. 2 3 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés A PROPOS DE LA COLLABORATION Selon Iris ter Schiphorst, l'élément véritablement vivant PRAESENZ déterminante sur l'image sonore, le sound. La densité est le son, en tant que contraire de l'écrit. Aussi com- des trois instrumentistes n'est cependant pas contrariée ENTRE IRIS TER SCHIPHORST ET pose-t-elle volontiers et fréquemment pour la voix, Es beginnt mit der Wiederholung par les inserts électroniques :il s'agit d'enregistrements, HELMUT OEHRING alors que la musique de Helmut Oehring était, jus- Dem Vatermord, der kein Ende hat réalisés au préalable et transformés, de passages de qu'en 1995, essentiellement instrumentale. Le plus. Présence und ihr Double Présence que les musiciens lancent eux-mêmes.. souvent, il rendait méconnaissable le son "normal", Ein "théâtre de la cruauté" En 1995, Iris ter Schiphorst confiait à Helmut Oehring désaccordait les instruments à cordes, détendait les Cas Nicht-Darstellbare "On ne peut pas ne pas constater que nous vivons quelques textes et mélodies pour ses projets de théâtre peaux des percussions, altérait la tonalité de l'ceuvre, "Ballet blanc" en harmonie avec une immense quantité d'éléments musical Das dAmato System et Dokumentation I. La "jusqu'à ce que plus rien ne sonne 'naturellement." (2) Cela commence avec la répétition culturels issus d'époques très différentes. Nous exis- collaboration entre les deux compositeurs est deve- Le son de sa musique est, selon Gisela Nauck, "dou- Le paricide qui n'a pas de fin tons simultanément à plusieurs niveaux du temps et nue, depuis 1996, particulièrement fructueuse. Dans loureusement strident, pitoyable,bêlant,râlant et Présence et son double de l'expérience, qui n'ont souvent aucun rapport les leur création commune, tous deux ont trouvé une nou- sourd. Seule la voix chantée peut parfoiset unique- Un "théâtre de la cruauté" uns avec les autres." (Bemd Alois Zimmermann, Du velle motivation pour Iris ter Schiphorst, par exemple, ment au cours de la dernière période atteindre une Le non-représentable métier de compositeur) dans la confrontation avec la notation traditionnelle. sonorité pure et mélancolique". (3) "Ballet blanc" Ces conceptions différentes du langage et du son ne Cette collaboration est insolite, peut-être unique, dans Après Polaroids, ein Melodram, pour une comédienne Cas Ver-Sa gen der Sprach°. freinent pas, mais soutiennent et fécondent leur colla- l'histoire de la musique, non seulement par un mode sourde-muette, une soprano, douze instruments et Ihr Fehlen. boration. Malgré ou grâce à la méfiance persistante à de travail qui permet aux deux artistes de préserver live electronic (1996), créé par l'Ensemble Modern Cas Ver-Sprechen der Schrift. l'égard des significations créées ou cimentées par le leurs orientations, mais aussi par son exigence de dia- lors des Donaueschinger Musiktage, et Live "aus La défaillance de la langue. langage, de ses signes et de ses effets,Iris ter logue. Elle témoigne d'une conception de l'ceuvre, Androgyn", d'après le poème Live d'Anne Sexton Son absence.