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FfranceCF LE RÔLE ÉCONOMIQUE DE LA FÊTE SAINT-LOUP DE GUINGAMP : L'ADN DE LA DANSE BRETONNE Une édition de l’Oeil - N°8 LE JOURNAL DES FESTIVALS, CARNAVALS ET FÊTES DE FRANCE Vous suivre à votre rythme La protection sociale professionnelle est une création continue Audiens et les professionnels du spectacle Partenaire de votre retraite, nous assurons aussi votre protection sociale au travers de solutions santé et prévoyance, de notre accompagnement solidaire et social et de services, conçus au regard de vos spécificités. Nos actions de prévention s’appuyant, entre autres, sur notre centre de santé, vous permettent de préserver votre capital santé. RETRAITE COMPLÉMENTAIRE ASSURANCE DE PERSONNES ACCOMPAGNEMENT SOLIDAIRE ET PRÉVENTION SOCIALE MÉDICAL ET PRÉVENTION SANTÉ SERVICES www.audiens.org 3 N°8 IRE Juillet SOMMA 2016 Chers lecteurs de Festi, DOSSIER Après un début d’année fait d’inquiétude et malgré une météo EDITO Le rôle économique de la fête ........................ p 4 à 7 plutôt austère, nos fêtes, festivals FESTI REPORTAGE et carnavals 2016 se déroulent Nicolas Gounelle "Au delà de mes espérances" . p 8 plus ou moins bien sur l’ensemble du Saint-Loup de Guingamp ...................................................................... p 9 territoire et les perspectives concernant les nombreuses animations de l’été sont FESTI INFOS encourageantes en termes de fréquenta- Ovatio : nouveau partenaire assurance de la FCF ..... p 11 tion du public. Infos juridiques et sociales ............................................... p 13 Et pourtant, les réalités économiques sont Le partenariat avec les magasins Carrefour .... p 14-15 délicates et nombreux sont les dirigeants de L’ACTU DES FÉDÉRATIONS FCF ..................................... p 17 nos organismes adhérents qui restent soucieux quant à l’avenir. Ne nous le cachons pas, le désenga- INFO EUROPE ........................................................................................... p 19 gement financier (souvent partiel, mais parfois total) de nombreuses collectivités L’ACTU DES REGIONS ..................................................... p 20 à 27 dans le domaine de la culture populaire est parfois très problématique. Et cela, nous avons beaucoup de mal à le comprendre. FESTI PRATIQUE ................................................................................... p 27 Qu’entendons-nous par ces mots de « culture populaire » ? Il semble que certains mots effraient encore et « populaire » en est un. Pour nous il ne s’agit pas d’oppo- ser tel ou tel événement mais bien de considérer le populaire au sens donné par Jean Vilar, fondateur du festival d’Avignon, c’est-à-dire « toutes classes sociales confondues ». Il n’y a pas de « distinctions » dans le sens posé par Pierre Bourdieu : le spectacle, divertissement ou événement s’adresse à tous, sans tenir compte de la culture, de la classe sociale, des connaissances… Seule compte la réception et la co- hésion du groupe qui rassemblé pour l’événement va passer un moment agréable. Selon Michel Serres, la culture est un ensemble de relations. Elle est susceptible d'évolutions, diffusion de groupe social à groupe social, d'espace à espace, au cours d'une même période ou à travers le temps. Dans nos sociétés contemporaines, l'ac- Dépôt légal à parution de tivité culturelle populaire est un ensemble de pratiques qui n'ont d'autres raisons l’Oeil d’ici et d’ailleurs que le plaisir et l'émotion ; plaisir de créer, source de fierté, dispensateur d'estime ISSN 2106-7775 de soi et de sentiment de dignité ; émotion du partage qui réunit ceux qui œuvrent Edition et impression : ensemble, qui assemble ceux qui font et ceux qui les aiment en une même perfor- Imprimerie Roy Création graphique, Les Herbiers mance et qui produit de ce fait des liens sociaux. 7 rue Johannes Gutenberg ZI du Bois Joly Nous le savons, notre action joue un rôle majeur dans notre pays et le dossier que 85500 Les Herbiers nous traitons dans ce numéro le prouve chaque année davantage. En effet, le rôle Tél. 02 51 91 09 62 [email protected] économique de la culture populaire n’est plus à démontrer et certains sont même allés jusqu’à parler « d’industrie festivalière ». Nous n’en sommes pas là mais nous mesurons de mieux en mieux l’impact des retombées économiques sur le tissu local en matière d’emploi (non délocalisables), de commerce (transports, hébergement, dépenses des festivaliers sur place…). Il y va aussi de la dynamisation des territoires Rédacteur en chef : Jacques Chanéac : et plusieurs exemples qui nous viennent spontanément à l’esprit, illustrent bien ce 06 48 72 44 30 phénomène (Marciac, Carhaix, la Vallée du Couserans…). [email protected] Alors oui, Messieurs les décideurs, à quelque niveau de responsabilité que soit le Directeur de la publication : vôtre, aidez-nous. Au moment où plus que jamais nous demeurons dignes et dé- Serge Ruchaud fendons haut et fort notre spécificité culturelle, nous devons tous agir pour la sau- Crédit photos : © Simon Bourcier, Marc vegarde et le développement des fêtes de nos villes et villages de France. Chesneau, Michel Rebattet, Festival de la St Loup, Festival des Vieilles Charrues, Nous comptons sur vous comme vous, vous pouvez compter sur nous. Guillaume Cosson, FCF, Pixabay, Fédération Kendalc'h Bien festivement, Serge Ruchaud FCF FRANCE Siège social : 14, rue Charles V - 75004 Paris Tél. 01 42 76 08 74 Les bureaux de la FCF seront fermés Gestion administrative : www.fetes-de-france.fr 184, boulevard Aristide Briand du 30 juillet au 16 août 2016. 85000 La Roche-sur-Yon 3 DOSSIER LE RÔLE ÉCONOMIQUE DE LA FÊTE Dans sa préface au 2e panorama de l’économie de la culture et de la création en France paru en octobre dernier (*), Manuel Valls souligne que « ce secteur d’activité a généré en 2013 plus de 83 milliards d’euros de revenus pour plus d’un million d’emplois pour la plupart non délocali- sables, très attrayants pour les jeunes et d’une grande diversité, permettant des parcours professionnels ouverts à tous. » Le premier ministre ajoute à ce propos fort que « plus d’un tiers des touristes disent venir séjourner en France pour sa culture » n’omettant pas de rappeler que « s’il existe des secteurs culturels créatifs c’est d’abord grâce aux créateurs, premiers maillons d’un édifice (…) artistique qui apporte un souffle vital à notre vie en collectivité. » Des propos qui valident, s’il en était besoin, l’importance de la création culturelle dans la vie locale et notamment son rôle dans son économie. Les fêtes et les festivals y occupent naturellement une place majeure. Dans le numéro 5 de Festi, nous en avions largement évoqué les différentes caractéristiques dans un dossier alors intitulé « Festivals, l’âge d’or ? » nous appuyant sur l’étude « Barofest » (Baromètre des Festivals) portant sur l’année 2014 réalisée conjointement par le Centre National de la chanson des variétés et du jazz (CNV), le Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles (IRMA) et la Société des auteurs compositeurs et éditeurs de musique (SACEM). Un an plus tard, cette même étude parue en avril dernier et consacrée à l’année 2015 nous permet de dégager les évolutions des principales thématiques dans un dossier dédié cette fois au « rôle économique de la fête » à travers des tableaux comparatifs, un témoignage et un entretien avec Serge Ruchaud, Président de la FCF France. Il y a un an vous lanciez un cri d’alarme dans un dossier Comment en définiriez-vous les grandes lignes ? intitulé « Festivals : la fin de l’âge d’or ? » Quelles évolutions SR Malgré les difficultés budgétaires auxquelles ils doivent faire avez-vous constaté depuis le printemps dernier ? face, les élus et en tout premier lieu les maires sont attentifs à la Serge Ruchaud Le contexte, à ce moment, était particulier. La dimension festive de leur commune. Elle se situe essentiellement baisse des subventions aux collectivités à laquelle étaient venus dans deux domaines intimement liés : le poids sur l’économie s'ajouter les attentats de début janvier avait créé un climat d'en- locale et l’attraction touristique. Les maires n’ont aucun intérêt à semble assez catastrophiste que les médias évoquaient presque jeter l’éponge. Par exemple, la culture était visée par les attentats quotidiennement. Or, en regardant de près le Baromètre des Fes- alors que c’est un élément important de la vie du pays et tout tivals « Barofest » 2015 par rapport à celui de l’année précédente notamment de la vie des communes. Nous en avons régulière- (NDLR : voir tableaux dans ce dossier), on constate que les dégâts ment la démonstration dans les contacts que nous avons avec redoutés sont finalement assez peu significatifs avec 6% de créa- les élus au niveau de la FCF. Ils viennent à notre rencontre, sont tions et 5% de disparitions. En fait, les festivals qui ont arrêté sont curieux de nous connaître. Prenons l’exemple de la commune de globalement ceux qui étaient déjà en difficulté et que la situa- Saint-Rambert d’Albon dans la Drôme. Son nom et sa localisation tion n’a pas aidés. Une sorte de sélection naturelle en quelque sont méconnus du plus grand nombre mais elle accueillera notre sorte. Mais la tendance est bien moins négative qu’on avait pu prochain Congrès permettant à des délégués venus de tout le le craindre. Et de gros événements comme Les Vieilles Charrues pays de la découvrir ce qui réjouit son premier élu. D’une façon et Poupet ont même connu des affluences extraordinaires l'an plus large, ceux-ci ne nous cachent pas que la continuité de ren- dernier. dez-vous festifs annuels dans leur commune est un élément ma- jeur pour leur notoriété et donc leur attractivité. Malgré les restrictions budgétaires des collectivités et les limites en termes de partenariats notamment, les fêtes et festi- Peut-on donner quelques exemples ? vals tiennent donc encore le coup. Comment l’expliquez-vous ? SR Il est facile de comprendre qu’un événement accueillant sur SR Je pense que ce phénomène est tout simplement lié au une semaine 80 000 visiteurs locaux mais aussi issus d’autres contexte difficile évoqué plus haut.