LIVRET VIVALDI Saga
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ANTONIO VIVALDI (1678 – 1741) Salve Regina pour contre-ténor Concerto pour viole d’amour Carlos Mena contre-ténor et orchestre RV 616 en ré mineur F II n°2 François Fernandez viole d'amour 1. Salve Regina Andante 16. Allegro 2. Ad te clamamus Allegro 17. Largo Ricercar Consort – Philippe Pierlot 3. Ad te suspiramus Larghetto 18. Allegro 4. Eja ergo Allegro Luis Otavio Santos, premier violon 5. Et Jesum Andante Nisi Dominus pour contre-ténor Maia Silberstein, Guya Martinini, Stéphanie de Failly, Sandrine Dupré, François Fernandez (1 à 6), Blai Justo & Dmitry Badiarov, violons 6. O clemens Andante et orchestre RV 608 Françoise Rojat & Rainer Arndt, altos 19. Nisi Dominus Rainer Zipperling & Emmanuel Balssa, violoncelles Stabat Mater pour contre-ténor 20. Vanum est vobis Eric Mathot, contrebasse et orchestre en fa mineur RV 621 21. Surgite postquam sederitis Laurent Stewart, orgue et clavecin 7. Stabat Mater dolorosa 22. Cum dederit dilectis Marc Hantaï, flûte (3) 8. Cujus animam 23. Sicut sagittae Sébastien Marq et Héloïse Gaillard, flûtes à bec (1 à 6) 9. O quam tristis 24. Beatus vir 10. Quis est homo 25. Gloria Patri Philippe Pierlot, direction 11. Quis non posset 26. Sicut erat 12. Pro peccatis 27. Amen 13. Eja mater 14. Fac ut ardeat 15. Amen Enregistrement réalisé à l’Abbaye Royale de Fontevraud en décembre 2003 par Frédéric Briant et Simon Fox (Musica Numeris Belgique) / Conception et suivi artistique : François-René Martin et René Martin / Montage et Prémastering : Simon Fox (Musica Numeris) / Design : LMY&R Portfolio / Couverture : La Complainte sur le Christ Mort de Le Perugin – Galleria Palatina - Firenze / Photos : © Gérard Proust / Remerciements à Bertrand Ménard et Ariane Charriau / Fabriqué par Sony DADC Austria / P et © MIRARE , MIR 9968 Salve Regina Stabat Mater dolorosa Et flagellis subditum. Nisi Dominus ædificavit domum Mater misericordiae Juxta crucem lacrimosa, In vanum laboraverunt qui ædificant eam. Vita, dulcedo et spes nostra, salve. Dum pendebat filius. Vidit suum dulcem natum Nisi Dominus custodierit civitatem, Morientem desolatum Rustra vigilat qui custodit eam. Ad te clamamus filii Haevae Cujus animam gementem, Dum emisit spiritum. Contristatem et dolentem, Vanum est vobis ante lucem surgere. Ad te suspiramus gementes et flentes Pertransivit gladius. Eja Mater, fons amoris, In hac lacrymarum valle. Me sentire vim doloris Surgite postquam sederitis, O quam tristis et afflicta Fac, ut tecum lugeam. Qui manducatis panem doloris. Eja ergo, advocata nostra, Fuit illa benedicta Illos tuos misericordes oculos ad nos converte Mater unigeniti! Fac ut ardeat cor meum Cum dederit dilectis suis somnum. In amando Christum Deum, Ecce hæreditas Domini, filii, Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, Quæ morebat, et dolebat, Ut sibi complaceam! Merces, fructus ventris. Nobis post hoc exilium ostende. Et tremebat, dum videbat Nati poenas incliti. Amen. Sicut sagittæ in manu potentis: Antonio vivaldi Antonio O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria. Ita filii excussorum. Quis est homo, qui non fleret, Christi matremsi videret Beatus vir qui implevit desiderium suum ex In tanto supplicio? ipsis: Non confundetur cum loquetur inimicis suis Quis non posset contristari, In porta. Piam matrem contemplari Dolentem cum filio? Sicut erat in principio Et nunc et semper Pro peccatis su? gentis Et in secula seculorum. Vidit Jesum in tormentis, Amen. 4 5 Vivaldi, Venise, Violon. partitions pour les théâtres de Venise noter la répétition de la musique des trois du Stabat Mater et a dû vraisemblablement se Cette triple association réduit trop (Sant’Angelo, San Moisè). Il ne faut donc pas premiers mouvements et une écriture faire entendre à la Pietà. La présence d’un souvent le compositeur à un distributeur s’étonner que les deux répertoires entretiennent instrumentale plus élaborée (Vivaldi a alors double chœur (double ensemble instrumental) automatique de concertos plus ou moins d’étroits rapports. déjà publié ses sonates et concertos pour violon, dans le Salve Regina RV 616 laisse supposer interchangeables pour son instrument (le opus 1 à 3) que la partie vocale. Si l’économie une composition dans les années 1720. catalogue de Peter Ryom en recense plus de Stabat Mater RV 621 de moyens et d’effets préside à l’élaboration deux cents). Grâce à son archet virtuose et à Si elle reste depuis une des de la partition (une simple ligne de basse Nisi Dominus RV 608 son instinct commercial (l’édition et la vente), compositions les plus connues de son auteur, accompagne parfois la voix, violons 1 et 2 à Le psaume n°126 a inspiré à Vivaldi la musique instrumentale de Vivaldi jouissait cette pièce ne doit rien à Venise. Elle fut en l’unisson dans le « Fac ut ardeat », altos quasi une de ses musiques les plus contrastées d’une diffusion et d’une reconnaissance effet composée pour la fête des Sept Douleurs facultatifs, remplaçables par les violons), elle (tempos, climats, couleur) nourrie de sa maîtrise internationales. de la Vierge Marie (vendredi de la cinquième ne nuit nullement à l’expression sincère et de l’écriture concertante comme de l’opéra. Qu’un prêtre (fût-il roux) écrive aussi pour semaine du Carême) en réponse à une compatissante de la douleur de la Vierge au Un Allegro décidé ouvre cette suite de neuf l’église relève pourtant de l’évidence même si commande de l’église Santa Maria della Pace pied de la croix. Au début de l’œuvre, le rythme mouvements en sol mineur. A la ritournelle Vivaldi n’a jamais eu la charge de maître de de Brescia (ville natale du père d’Antonio, régulier des altos et de la basse associé à un instrumentale étirée sur de larges intervalles, chapelle. De son temps, San Marco ne focalisait Giovanni Battista, également violoniste). Ce tempo « largo » suggère d’ailleurs une allure typique de son auteur, répond une mélodie plus d’ailleurs plus les attentes musicales : l’oublié Stabat Mater, daté de 1712, pourrait bien être processionnelle et grave. Compositeur d’opéra fluide, concentrée sur des intervalles conjoints, Antonio vivaldi Antonio Antonio Biffi (vers 1666-vers 1733) y régnait, la première œuvre sacrée du Vénitien. encore inexpérimenté, Vivaldi sait néanmoins ce qui n’interdit pas les ornements sur des après Monteverdi, Cavalli et Legrenzi. La Redécouverte en septembre 1939, lors d’une comment la musique peut souligner certains mots clefs (« laboraverunt », « custodierit »). Sérénissime devait sa réputation à ses théâtres, « Semaine Vivaldi » organisée à Sienne par le mots : un triton descendant suivi de chromatisme Comme le « Beatus vir », le « Vanum est vobis » ses quatre ospedali (internats religieux destinés compositeur Alfredo Casella, cette partition accuse le « pendebat » comme le rythme pointé ne requiert que la voix seule et la basse continue à l’éducation de jeunes orphelines) et ses n’a depuis jamais quitté le cœur des mélomanes. des vocalises de « poenas » dans « O quam dans une humeur sereine. Le « Surgite », ballotté maisons de jeux. Son style simple, son expression spontanée et tristis » imite les pleurs. Ce même rythme entre accélérations (« surgite » ascendant) et Maître de violon à l’Ospedale della Pietà en sa richesse mélodique lui assurent l’éternité. pointé, distribué sur des intervalles supérieurs, ralentis (mélismes sur « doloris »), passerait 1703, Vivaldi travaille sous la direction de A y regarder de plus près, cette partition présente martèle la douleur de la mère (« Eja Mater »). facilement pour un récitatif accompagné d’opéra Francesco Gasparini (1661-1727), maestro di des traits singuliers. La domination des tempos Alors que la chronologie des opéras de Vivaldi baroque. Le merveilleux « Cum dederit », bercé coro peu zélé, plus attiré par l’opéra. À partir lents qui oscillent entre « Largo » et « Andante » ne pose aucun problème, celle de sa musique par son rythme régulier et pointé, suggère de de 1713, il quittera presque définitivement ses et des tonalités mineures (essentiellement fa sacrée entretient le doute : seul le style permet même la plus tendre des scènes de sommeil. fonctions, laissant le champ libre à un Vivaldi puis do) et le traitement partiel (dix des vingt d’envisager un classement. Composé pour une Pour ne pas brusquer cette hypnotique sicilienne qui s’essaie à l’opéra : après un coup d’essai strophes) du texte de l’hymne médiéval en voix seule et un ensemble de cordes, le Nisi (« Andante »), les cordes chaussent leur sourdine à Vicence (Ottone in Villa, 1713), il multiplie les constituent les plus saillants. On peut également Dominus semble ainsi se glisser dans le sillage en plomb et avancent à pas feutrés. Des accords 5 parfaits toniques, partagés entre la voix et dans un concerto à plusieurs instruments RV « lacrimarum ». Dans le ton relatif majeur (mi Philippe Pierlot l’orchestre, décochent les flèches évoquées 97, un concerto pour luth RV 540, dans son bémol) et sur un rythme allant, l’ « Eia ergo est né à Liège. Après avoir étudié la guitare et dans le « Sicut sagittae ». L’exaltation attendue oratorio Juditha Triumphans et son opéra Tito Advocata » lance un appel plein d’espoir. Après le luth en autodidacte, il se tourne vers la viole du « Gloria » surprend par la tonalité mineure, Manlio. C’est dans les mouvements lents que un « Et Jesum benedictum fructum » parcouru de gambe qu’il étudie auprès de Wieland Kuijken. le tempo « Larghetto » et l’accompagnement la viole d’amour révèle les sortilèges de sa par le mouvement continu d’une basse d’Alberti, Il dirige le « Ricercar Consort », et aborde mélancolique d’une viole d’amour choisis par sonorité voilée. Grâce à la cadence originale la dernière section du Salve Regina retourne principalement le répertoire du XVIIème siècle, Vivaldi. La préface de la partition moderne du troisième mouvement composée sur la à la tonalité originale d’ut mineur et met en révélant au public de nombreux compositeurs mentionne par ailleurs une viola all’inglese pédale de la par François Fernandez, les valeur l’interjection « O » par un emploi imagé et œuvres de grande valeur.