Djélibougou, Route de – Rue 261, Porte 02, B.P 280 , Tél : 00223 20 24 45 69, Fax : 00223 20 24 04 14 Email : [email protected], ou [email protected]

RAPPORT D’EVALUATION DE LA VULNERABILITE ET DES CAPACITES DES COMMUNAUTÉS DANS 03 COMMUNES DES CERCLES DE ET DE DJENNE

IMAGES DE L’EVC A SOUNKALOBOUGOU, COMMUNE RURALE DE , CERCLE DE DJENNE

Formation en EVC et système RAMP & MAGPI des volontaires du Comité régional de mopti, du 8 au 12 mars 2016

Mars 2016 Rapport de l’évaluation de la vulnérabilité et des capacités des communautés dans les Communes de , Fakala et TABLE DES MATIERES 1. INTRODUCTION ...... 5 2. RAPPEL DU CAHIER DES CHARGES DE L’EVALUATION ...... 5-6 3. METHODOLOGIE GLOBALE DU DEROULE DE L’EVALUATION ...... 6-7

3.1 PREPARATION DE L’EVALUATION ...... 7

3.2 ENGAGEMENT ET ORIENTATION DES ENQUETEURS ...... 7

3.3 COLLECTE DES DONNEES SECONDAIRES ...... 7-8

3.4 COLLECTE DES DONNEES PRIMAIRES A MOPTI, DJENNE ET DANS LES COMMUNES ET LOCALITES RETENUES...... 8-9

3.5 DEPOUILLEMENT ET ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES ...... 9

3.6 ELABORATION DU RAPPORT PROVISOIRE DE L’EVALUATION ...... 9 4. REPRESENTATIVITE DES ECHANTILLONS ET LIMITES DE L’EVALUATION ...... 9 5. RESULTATS DE L’ETUDE ...... 10

5.1 PRESENTATION ET SITUATIONS DE REFERENCE DES COMMUNES CIBLES DE L’EVALUATION . 10-21

5.2 PROJETS DE DÉVELOPPEMENT EN COURS ET PRINCIPAUX INTERVENANTS DANS LE DOMAINE DU DÉVELOPPEMENT DANS LES 3 COMMUNES ...... 21-22

5.3 PROFILS DES MENAGES ENQUETES DANS LES 18 VILLAGES ...... 23-24

5.4 DONNEES SUR LA CONNAISSANCE DE LA CROIX-ROUGE ET SUR LE COMITE CRM DE MOPTI .. 24-25

5.5 RESULTATS INTEGRES DE L’ANALYSE DES INFORMATIONS RECUILLIES EN MATIERE DE SECURITE ALIMENTAIRE ...... 25-32

5.6 RESULTATS INTEGRES DE L’ANALYSE EN MATIERE DE REDUCTION DE RISQUES DE CATASTROPHES ET D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ...... 32-33

5.7 RESULTATS INTEGRES DE L’ANALYSE DES PRINCIPALES VULNERABILITES

ISSUES DE L’ETUDE………………………………………………………………………………………………………………………………….34-40 6. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS D’AXES D’INTERVENTION POUR LA CRM ...... ……………………………………………………………………….41-43 7. CONCLUSION ...... 43

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LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1- LISTE DE L’EQUIPE DE L’EVALUATION

ANNEXE 2- CALENDRIERS SAISONNIERS DES COMMUNES DE MADIAMA, KOUNARI ET FAKALA

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SIGLES ET ABBREVIATIONS • CICR - CICR - Comité International de la Croix-Rouge • CRM - Croix-Rouge Malienne • CRD - Croix-Rouge Danoise • ANICT - Agence Nationale d’Investissement des Collectivités territoriales • CSREF - Centre de Santé de Référence • CSCOM - Centre de Santé Communautaire • DRHE - Direction Régionale de l’Hydraulique et de l’Energie • DRA - Direction Régionale de l’Agriculture • DRA - Direction Régionale de l’Agriculture • ACDI/VOCA1 - Agricultural Cooperative Developpement International/Volunters in Overseas Cooperative Assistance) • RAMP - Enquête Rapide par téléphonie mobile • SIGMA - Système Informatique de Gestion des Ressources en Eau du • PDESC - Programme pour le Développement Economique, Social et Culturel • AGR - Activités Génératrices de Revenus • PDD-DIN - Programme de Développement Durable du Delta Intérieur du Niger • PDI-BIS - Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué • Projet GIRN-WAP/PAPE2 - le Projet « Amélioration de la Gestion Territoriale communale et Intercommunale des Ressources Naturelles dans les Communes Riveraines du Complexe WAP » • PROMISAM - Projet de Mobilisation des Initiatives en matière de Sécurité Alimentaire au Mali • PMH - Pompe à Motricité Humaine • AES - Adduction d’Eau Sommaire • AEP - Adduction d’Eau Potable • SHVA - Système d’Hydraulique Villageoise Améliorée • BF/BP - Borne fontaine/Branchement privé

1 ACDI/VOCA est une organisation humanitaire à but non lucratif, qui soutient les entreprises pour une croissance économique durable à grande échelle, une élévation des niveaux de vie et pour des communautés vibrantes. 2 Le Projet GIRN-WAP/PAPE est un sous-projet du Programme d’Appui aux Parcs de l’Entente (PAPE), porté par l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine. Le complexe WAP est à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest un ensemble écologique d’importance majeure.

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1. INTRODUCTION Depuis 2014, la Croix Rouge Malienne met en œuvre en partenariat avec la Croix-Rouge Danoise et la Croix-Rouge Norvégienne, le Programme de Réduction de Risques de Catastrophes et d’Adaptation aux Variabilités Climatiques (RRC/AVC) dans la Région de Ségou, dans le cercle de Bla pour une durée de quatre ans. L’objectif du programme RECOM/BLA est de promouvoir la mise en place des mécanismes qui concourent à la résilience à travers la conception de méthodes efficaces de gestion des catastrophes qui réduisent le niveau d’exposition et de vulnérabilité des communautés tout en considérant le cas des groupes spécifiques dans les localités d’intervention. Une extension du RECOM est prévue pour 2016 – 2017 dans la région du Mopti. D’autre part, la Croix Rouge Malienne en collaboration avec la Croix Rouge Danoise exécute le projet de « Renforcement de la résilience des ménages vulnérables dans la région de Mopti » qui a été initié en vue de « contribuer à l’amélioration de la résilience des ménages vulnérables dans la région de Mopti ». De façon spécifique, il a pour objectifs « d’améliorer le cadre de vie de 3000 ménages vulnérables à travers des transferts monétaires conditionnels et non conditionnels dans les cercles de Mopti et Djenné de 2015 á 2017 ». En 2015, ce projet a été implanté dans 27 villages des communes de Mopti, , Kounari, Fakala et Madiama respectivement dans les Cercles de Mopti et de Djenné. Pour optimiser les ressources et l’efficacité des interventions de la CRM/CRD dans la région de Mopti, les responsables de la CRD/CRM ont décidé en Décembre 2015, d’intégrer les projets RECOM et RENFORCE-MOPTI en 2016. L’évaluation de la vulnérabilité et des capacités des communautés (EVC) dans les cercles de Mopti et Djenné s’inscrit dans le cadre de la préparation de la planification des interventions additionnelles découlant de la mise en œuvre de cette ambition. 2. RAPPEL DU CAHIER DES CHARGES DE L’EVALUATION L’évaluation était structurée autour de deux principales composantes : Réduction des risques liés à l’insécurité alimentaire Son objectif général était de faire une évaluation des facteurs influents sur la sécurité alimentaire. Les objectifs spécifiques étaient : ü Identifier et analyser les besoins et les pratiques alimentaires des communautés locales ; ü Déterminer les mécanismes d’approvisionnement alimentaire et les moyens de subsistance des ménages ; ü Identifier les difficultés et opportunités liées à la production agro – Sylvio – pastorale ; ü Collecter les données secondaires pour la recherche des indicateurs de base sur la situation alimentaire avec les services techniques. Les résultats attendus étaient : ü Les besoins et les pratiques alimentaires des communautés locales sont identifiés et analysés ; ü Les mécanismes d’approvisionnement alimentaire des ménages sont connus ; ü Les moyens de subsistance des ménages sont connus ; ü Les facteurs qui influent sur la sécurité alimentaire sont connus ; ü Les opportunités dans la sécurité alimentaire sont identifiées ; ü Les indicateurs de base sur la sécurité alimentaire sont collectés.

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Réduction de Risques de Catastrophes et d’Adaptation aux Variabilités Climatiques L’objectif général était d’analyser la faisabilité de la mise en place d’un programme efficace de réduction des risques de catastrophes liées aux phénomènes de la variabilité climatique dans les cercles de Mopti et Djenné. Les objectifs spécifiques étaient de : ü Identifier les vulnérabilités liées aux variabilités climatiques dans les communes de Kounari, Fakala et Madiama ; ü Répertorier les capacités existantes et les besoins de renforcement dans les trois (03) communes ciblées par l’EVC ; ü Identifier les capacités opérationnelles et les besoins de renforcement des capacités de la CRM dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes. Les résultats attendus étaient : ü Une EVC est mise en œuvre dans 18 villages des Communes de Kounari, Fakala et Madiama respectivement dans les Cercles de Mopti et Djenné ; ü Un atelier de révision du budget et du cadre logique du document de projet de résilience communautaire au Mali est organisé au niveau régional ; ü Les besoins de renforcement de capacités de la CRM dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes sont identifiés au niveau régional et local ; ü Les indicateurs de base sont collectés sur les vulnérabilités liées aux variabilités climatiques dans les communautés ciblées ; ü Des propositions d’axes d’intervention pour la CRM régionale/communale et ses partenaires techniques sont formulées. 3. METHODOLOGIE GLOBALE DU DEROULE DE L’EVALUATION La méthodologie a été basée sur le Guide pratique à l’usage du personnel et des volontaires de la Croix- Rouge et du Croissant-Rouge : Comment faire une EVC. L’évaluation s’est déroulée du 15 au 24 Mars 2016. Sa mise en œuvre a mobilisé une équipe pluridisciplinaire composée de quarante-six (46) personnes notamment : • le président du Comité régional de Mopti ; • le président du Comité local de Djenné ; • trois (03) présidents communaux de Comités subrégionaux CRM (Kounari, Fakala et Madiama) ; • le secrétaire général régional de Mopti ; • le coordinateur régional du projet RLF/Mopti ; • le Coordinateur régional du projet RENFORCE Mopti ; • la chargée de suivi-évaluation de la CRM ; • le Point focal sécurité alimentaire et changement climatique de la CRM ; • la chargée Actions Sociales et Genre de la CRM ; • le délégué Urgences/Résilience de la Croix-Rouge Danoise ; • le délégué Changements climatiques de la Croix-Rouge Danoise et de la Croix-Rouge Norvégienne ; • le consultant informaticien ; • vingt-huit (28) volontaires CRM de Mopti et Djenné ; • et quatre (04) chauffeurs (Cf. liste de l’équipe en annexe 1).

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Elle a été conduite en plusieurs étapes ou phases conformément au calendrier de mise en œuvre préétabli. 3.1 PREPARATION DE L’EVALUATION Les activités développées ont concerné : • l’élaboration des termes de références et le choix des communes et villages cibles ainsi que des informateurs clés : En termes de ciblage géographique des communes et des villages cibles de l’évaluation, pour être en phase avec les capacités de réponse du Projet RECOM, les 18 villages des communes de Kounari, Fakala et Madiama respectivement dans les Cercles de Mopti et Djenné ont été retenus ; • la revue et la mise à jour des outils de collecte et d’analyse des données ; • la coordination avec les niveaux national et régional pour harmoniser les compréhensions des TDRS, déterminer les attentes spécifiques de la CRM, valider les outils de collecte et d’analyse des données, définir les rôles et responsabilités des parties prenantes et élaborer le calendrier de l’évaluation. • l’identification des volontaires aux niveaux local et régional pour la formation EVC; • la formation sur la méthodologie et les outils de collecte, le système RAMP & MAGPI et simulation pratique dans une localité : celle-ci a concerné en tout 19 volontaires dont 17 volontaires du Comité Régional de Mopti et 2 volontaires du Comité local de Djenné. Elle a comporté une phase théorique en salle de quatre (04) jours, du 08 au 11 mars 2016, et une phase pratique test le 12 mars 2016 dans le quartier de Tombouctou dans la Commune urbaine de Mopti. Elle a été sanctionnée par un test final validé par 11 volontaires. Dans ce cadre, une série d’outils et de documents ont été préparés pour le bon déroulement de l’activité notamment : • le questionnaire ménage ; • le guide d’entretien pour les focus group ; • le guide d’entretien avec les informateurs clés ; • le calendrier saisonnier ; • le profil historique ; • la représentation proportionnelle ; • le guide d’entretien sur la connaissance de la Croix-Rouge Malienne ; • l’arbre à problèmes et l’arbre à solutions. 3.2 ENGAGEMENT ET ORIENTATION DES ENQUETEURS Sur la base des critères d’expérience avérée en matière d’évaluation, de maîtrise du système RAMP & MAGPI (Enquête Rapide Electronique), de dynamisme et de conscience professionnelle établie, une équipe d’enquêteurs de onze (11) volontaires a été retenue. Au cours d’une séance légère d’orientation, la composition des équipes d’enquête a été portée à la connaissance des enquêteurs de même que les aspects administratifs et logistiques liés à l’activité. L’équipe d’enquêteurs a été appuyée in situ par 18 volontaires communautaires et les présidents communaux des Comités subrégionaux de la CRM dans les trois communes ciblées par l’évaluation. 3.3 COLLECTE DES DONNEES SECONDAIRES Cette collecte a concerné principalement : • le document d’évaluation institutionnelle de la branche régionale de Mopti réalisée dans le cadre de l’évaluation prospective dans le Cercle de ;

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• le documents de Plan de de sécurité alimentaire des communes rurales de Fakala, Kounari et Madiama du cercle de Bankass pour 2006-2010 réalisés en 2006 à travers le PROMISAM ; • le Plan de Développement Economique, Social et Culturel (PDESEC) de la Commune rurale de Madiama réalisé en 2009 pour 2010-2014 ; • le Plan de Développement Economique, Social et Culturel (PDSEC) de la Commune rurale de Fakala réalisé en Mai 2010 pour 2010-2014 ; • le Programme de Développement Economique, Social et Culturel (PDESC) du Conseil Régional de Mopti, élaboré en novembre 2012 pour 2011-2015. 3.4 COLLECTE DES DONNEES PRIMAIRES A MOPTI, DJENNE ET DANS LES COMMUNES ET LOCALITES RETENUES La phase de collecte des données s’est déroulée du 15 au 22 mars 2016. Elle a combiné les techniques et outils d’enquête ci-après : Entretiens avec les informateurs clés : Les entretiens individuels ont été réalisés essentiellement avec les autorités des communes de Kounari, Fakala et Madiama, le Service local de la Conservation de la nature au niveau de Mopti et Djenné, le Service local de l’Agriculture au niveau de Mopti et Djenné ainsi que le Service local des productions animales au niveau de Mopti et Djenné. Enquêtes ménages : Elles ont été réalisées par les volontaires qui ont utilisé le système de la répartition proportionnelle dans l’administration du questionnaire ménage. Elles ont concerné 49 ménages sur 447 ménages soit 11% des ménages au niveau de la commune de Kounari, 70 ménages sur 696 ménages soit 10% des ménages au niveau de la commune de Fakala, et 190 ménages sur 2097 ménages soit 9% des ménages au niveau de la commune de Madiama. Ce qui fait au total 309 ménages au niveau des 18 villages correspondant à un taux global de 9,53% des ménages au niveau des 03 communes.

TABLEAU SUR LA REPARTITION DES MENAGES ENQUETES PAR VILLAGES ET PAR COMMUNES

Cercles Communes Villages Nombre d’habitants Total ménages par 10% des ménages par Nombre de ménages localité localité enquêtés par localité Mopti Kounari Déguena 589 73 7 12 Saré Bambara 363 83 8 7 575 100 10 12 SaréHamadi 458 84 8 9 Sossari 294 75 8 6 Sambere 160 32 3 3 Sous total Commune de Kounari 2439 447 45 49 Djenné Madiama Toumadiama 1087 240 24 22 Tatianouna 1192 237 24 24 Bangassi 1391 309 31 28 Madiama 3353 792 79 67 Promani 1357 304 30 27 Torokoro 986 215 22 22 Sous total Commune de Madiama 9366 2097 210 190 Fakala Kankléna 531 109 11 11 Dédougou 510 102 10 10 Tondaka 928 186 19 19 Kaka 579 115 12 12 Mansaba 399 81 8 8 Sougalobougou 517 103 10 10 Sous total Commune de de Fakala 3464 696 70 70 TOTAL 15269 3240 324 309

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Focus groupes : Les focus groupes ont été réalisés par l’équipe cadre à l’aide de plusieurs guides d’entretien (guide d’entretien focus groupes et le guide d’entretien sur la connaissance de la Croix-Rouge). De même, le profil historique et le calendrier saisonnier ont été faits dans chaque localité au cours de ces séances. Au total, 54 focus groupes ont été animés au cours de l’évaluation (18 focus groupes homogènes hommes leaders communautaires et jeunes, 18 focus groupes homogènes femmes, 18 focus mixtes hommes et femmes). Les résultats des focus groupes homogènes ont été restitués, amendés et validés au cours de focus- groupes mixtes hommes et femmes dans chaque village. Les outils de classement et d’analyse tels que le tableau de priorisation des problèmes, l’arbre à problèmes et l’arbre à solutions ont été utilisés au cours de ces séances pour obtenir un consensus au niveau du village et approfondir l’analyse des problèmes et des solutions. 3.5 DEPOUILLEMENT ET ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES Les résultats des focus-groupes et des entretiens avec les informateurs clés ont été capitalisés et analysés par l’équipe cadre. Les différentes synthèses élaborées à cet effet, ont été centralisées par l’équipe de rédaction. En ce qui concerne l’analyse primaire des données, celle-ci a été faite au fur et à mesure qu’elles ont été téléchargées, des tablettes des enquêteurs vers le serveur grâce au logiciel Magpi. L’ensemble des données collectées a été passé en revue par le Consultant informaticien et les enquêteurs. Une analyse plus approfondie a ensuite été réalisée à l’issue de l’étude avec le logiciel Microsoft Excel. Des illustrations graphiques des données issues de cette étude et des analyses croisées dynamiques ont été réalisées par le consultant informaticien. Ce qui a permis de produire le rapport provisoire de l’évaluation. 3.6 ELABORATION DU RAPPORT PROVISOIRE DE L’EVALUATION Le rapport provisoire a été élaboré sur la base des exigences du cahier des charges.

4. REPRESENTATIVITE DES ECHANTILLONS ET LIMITES DE L’EVALUATION De façon générale, l’évaluation n’a pas intégré une analyse approfondie des marchés au niveau des cercles de Mopti et Djenné ainsi qu’au niveau des trois (03) communes cibles. En outre, cette étude a le mérite d’avoir utilisé pour la première fois le RAMP pour une EVC au niveau du Comité Régional CRM de Mopti. Toutefois, comme toute première expérience, elle n’a pas été parfaite et a connu certaines faiblesses liées à la taille du questionnaire ménage et à l’agencement de certaines questions dans l’outil. Ce qui a entrainé des difficultés techniques liées à des sauts automatiques de pages. Ensuite, les calculs de pourcentages dans la répartition des revenus des ménages et des dépenses des ménages par postes ou rubriques, le calcul de pourcentage de dépenses affectées à la scolarité des garçons ainsi qu’à celle des filles au niveau du ménage, la non maîtrise des valeurs de correspondance des unités de mesure utilisées par certains ménages comme des fagots de mils, des charretées de mils ou des paniers, la non maîtrise des conversions des unités de poids notamment du KG à la tonne ont été les principaux problèmes rencontrés par certains enquêteurs. Les efforts faits par le consultant informaticien et les appuis in situ fournis aux enquêteurs par les superviseurs ont permis de corriger pour une large part ces différents aspects. Pour le reste, du fait que le ciblage géographique a été circonscrit à trois communes dans lesquelles les activités du projet vont être développées dans un premier temps, le taux d’échantillonnage de 9,53% des ménages enquêtés apparaît comme assez représentatif au niveau des 18 villages cibles du projet.

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5. RESULTATS DE L’ETUDE 5.1 PRESENTATION ET SITUATIONS DE REFERENCE DES COMMUNES CIBLES DE L’EVALUATION 5.1.1 COMMUNE RURALE DE MADIAMA Située à environ 27 km de Djenné au bord de la route Bamako-, la commune de Madiama compte 10 villages dont 9 en zone exondée et une en zone inondée. Elle est limitée : Ÿ Au Nord par la commune de Fakala ; Ÿ Au sud par les communes d’Ouen et ; Ÿ A l’Est par la commune de Timisa ; Ÿ A l’Ouest par la commune urbaine de Djenné. La population de la commune a été estimée en 2009 à 12 406 habitants répartis entre 6025 hommes et 6 381 femmes. Le taux d’accroissement annuel moyen des douze dernières années était de 3,2 habitants. Cette population est composée majoritairement de Markas, de Bozos, de Peulhs, de Bobos et de Bambaras. Les principales langues de communication sont le Bamanankan, le Peulh et le Bobo. L’exode rural saisonnier est pratiqué par les jeunes filles et les garçons pour raison soit de quête de trousseau de mariage soit de recherche de pécules pour venir en aide aux familles en détresse à la suite d’une mauvaise campagne agricole. CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES ET PHYSIQUES Le climat est de type sahélien avec une alternance de deux saisons : une saison pluvieuse qui va de Juin à Septembre et une saison sèche, d’Octobre à Mai. Le harmattan, vent chaud et sec souffle en saison sèche et la mousson, en saison pluvieuse. Le relief de la commune est peu accidenté à l’Est et au Sud-Est. En revanche, il est plat sur le reste du terroir. Les unités de paysage se composent de plateaux, de glacis d’épandage, de plaines inondées et exondées. La pluviométrie annuelle est comprise en moyenne entre 500 mm et 700 mm. Le réseau hydrographique est constitué du Bani, des rivières temporaires appelées « Yamé » et de quelques mares. La végétation est la savane composée de baobab, karité, d’arbres rabougris et de plantes herbacées. Les sols sont argileux dans les plaines et argilo limoneux et sableux sur le reste du territoire de la commune. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELLES AGRICULTURE Pratiquée dans les plaines inondables et aménagées, et sur les terres sablonneuses, l’agriculture est la principale activité économique dans la Commune. Elle se fait de façon traditionnelle avec l’utilisation de la culture attelée. Les principales spéculations par ordre d’importances sont : le mil, le riz, le sorgho, le niébé, le fonio et les arachides. Le maraîchage est basé principalement sur les pastèques, les échalotes, le gombo, la salade, etc. Il est pratiqué principalement par des femmes dans des périmètres maraîchers réalisés par des projets. Selon les données fournies par la DRA dans le PDESC, en 2010, la superficie totale récoltée pour le mil, le riz, le sorgho, le maïs et le fonio pour le Cercle de Djenné était de 108 324 hectares pour une production totale estimée à 148 315 tonnes. Les rendements à l’hectare étaient : 1,623 tonnes/ha pour le riz, 1 tonne/ha pour le mil, 1 tonne/ha pour le sorgho, 2,500 tonnes/ha pour le maïs et 699 kg/ha pour le fonio. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Disponibilité de ressources Ÿ Pluie irrégulière et insuffisante/mauvaise répartition des

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humaines, de terres pluies cultivables, d’équipements Ÿ Non diversification des cultures agricoles composés de Ÿ Accès difficile aux intrants agricoles du fait de leurs coûts charrues, de charrettes, de élevés et de la faiblesse du pouvoir d’achat des paysans forges, de moulins, de Ÿ Sous-équipement des paysans batteuses, etc. Ÿ Pratique de l’agriculture extensive/utilisation des techniques Ÿ Présence de plusieurs jardins rudimentaires maraîchers et de magasins de Ÿ Faiblesse du prix au producteur stockage et de conservation Ÿ Faible productivité de l’agriculture de produits maraîchers Ÿ Difficulté d’écoulement du produits/faible rendement des cultures céréalières et maraîchères Ÿ Baisse de fertilité/pauvreté des sols ELEVAGE L’élevage est la 2ème activité importante de la commune, car il occupe plus de 50% de la population. Avec un effectif très important, le cheptel comprend : des bovins, des ovins, des caprins, des porcins et des équidés (ânes, chevaux). Il est de type extensif sédentaire et/ou transhumant. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Disponibilité d’un cheptel important Ÿ Insuffisance de parc de vaccination et de pâturages dans la partie nord Ÿ Tarissement précoce des mares Ÿ Existence des mares et des étangs Ÿ Obstruction des pistes pastorales pour l’abreuvement du bétail, ainsi Ÿ Insuffisance de produits vétérinaires et d’aliments que d’un service d’encadrement bétail Ÿ Présence d’un marché à bétail actif et Ÿ Insuffisance de points d’eau pour l’abreuvement du de 2 parcs de vaccination cheptel Ÿ Pauvreté des pâturages PECHE Elle est pratiquée dans le Bani et de nombreuses mares de la commune et des communes voisines. La production est destinée à la consommation. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Présence du Bani, des mares Ÿ Difficulté de Conservation, de transformation et d’écoulement et des foires pour des captures l’écoulement des captures Ÿ Faiblesse du rendement/faible productivité ARTISANAT L’artisanat est pratiqué par les hommes de castes et les ouvriers spécialisés. Il constitue l’activité économique de base et concerne la menuiserie, la maçonnerie, le tissage, la poterie, la forge, etc. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Disponibilité de ressources Ÿ Manque d’organisation humaines et de matières premières Ÿ Manque d’appui institutionnel Ÿ Insuffisance de débouchés pour l’écoulement des produits COMMERCE ET ECHANGES Le commerce connaît un essor considérable dans la commune. Les transactions portent essentiellement sur le bétail, le poisson, les céréales et les produits de 1ère nécessité. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Existence du marché de Madiama Ÿ Insuffisance d’équipements adéquats au Ÿ Désenclavement de la commune : présence de niveau du marché de Madiama la RN6 et de la bretelle Djenné –R N 6 bitumée Ÿ Difficulté d’écoulement des produits locaux

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qui traverse la Commune sur plus de 25 km, et Ÿ Faiblesse du pouvoir d’achat des de multiples pistes reliant le chef-lieu Madiama populations aux autres villages de la commune et aux Ÿ Absence d’institution de micro-finance villages des communes voisines EDUCATION La Commune compte 7 écoles de 1er cycle et un second cycle, 10 centres d’alphabétisation, 2 Centres d’Education pour le Développement (CED), et 2 medersas. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Existence d’écoles de 1er cycle, de Ÿ Insuffisance de salles de classe, de matériels didactiques, second cycle, de centres d’équipements scolaires et d’enseignants d’alphabétisation, de CED et de Ÿ Effectifs pléthoriques entrainant la double vacation medersas Ÿ Eloignement du second cycle Ÿ Déperdition scolaire

SANTE ET APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE La commune dispose de 02 CSCOM dont l’un à Madiama et l’autre à Torokoro et plusieurs maternités. Tous les villages sont dotés au moins d’un point d’eau potable. Le taux de couverture en eau potable est de 92,9 % en 2009 (Source Base SIGMA- DRHE-Mopti). Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Présence de 02 CSCOM et de Ÿ Insuffisance de personnel et de matériels dans le domaine plusieurs maternités de la santé Ÿ Existence d’au moins 02 Ÿ Maladies hydriques adductions d’eau potable, 03 Ÿ Taux élevé de mortalité maternelle et infantile adductions/AES, 01 mini Ÿ Insuffisance d’eau potable adduction d’eau sommaire, 02 Ÿ Non fonctionnalité des comités de gestion des points d’eau, SHVA, 15 PMH, 01 puits citerne Ÿ Absence de mesures d’hygiène/assainissement et 13 puits à grand diamètre. Ÿ Utilisation mixte des points d’eau (pour la satisfaction des besoins humains et animaux)

QUELQUES ACTIFS ET RESSOURCES PHYSIQUES IDENTIFIÉS DANS LES 6 VILLAGES ENQUÊTÉS Domaines d’activités Actifs/Ressources Agriculture, • Terres agricoles pour l’agriculture et le maraîchage maraîchage • Périmètres pour la riziculture • Animaux de labour et matériels agricoles • 12 jardins maraîchers dont : 03 jardins maraîchers de 4 hectares pour les femmes à Madiama, 01 jardin maraîcher d’un hectare et demi pour les femmes à Bangassi, 02 jardins maraîchers de 2 hectares avec 04 puits à grand diamètre pour les femmes à Promani, 03 jardins maraîchers de 3 hectares pour les femmes à Tatianouna, 02 jardins maraîchers de 3 hectares exploités par les femmes à Torokoro et 01 jardin maraîcher d’un hectare pour les femmes à Toumadiama • 03 moulins pour les femmes dont 02 en panne à Madiama • 01 atelier de forge réalisé par le PACR au profit de l’association « Badeyaton » pour soudure métallique, recharge de batteries, réparation et vente de pièces, menuiserie bois à Madiama • 01 plate-forme multifonctionnelle à Bangassi • 01 magasin de warrantage et 01 banque de céréales à Promani • 03 magasins de stockage et de conservation des produits maraîchers pour les femmes dont 01 à Tatianouna et 02 à Torokoro

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• 09 champs école pour la culture du mil, du niébé et de l’arachide dont 02 à Madiama, 02 à Promani, 01 à Bangassi, 01 à Tatianouna et 02 à Toumadiama Education • 06 écoles de 1er cycle, 01 école de second cycle, 02 medersas, 03 jardins d’enfants et 03 centres d’alphabétisation dont : • 02 premiers cycles de 10 classes, 01 second cycle de 04 classes, 01 medersa, 01 jardin avec 02 salles dont 01 hangar à Madima • 01 école de 1er cycle de 6 cours avec 06 salles de classe, 01 jardin d’enfants, 01 medersa de 04 cours pour une salle de classe à Bangassi • 01 école fondamentale de 1er cycle de 6 cours avec 04 salles de classe, 01 centre d’alphabétisation, 01 jardin d’enfants à Promani • 01 centre d’alphabétisation à Tatianouna • 01 école de 1er cycle de 6 cours avec 6 salles de classe et 01 centre d’alphabétisation à Torokoro • 01 école de 1er cycle de 6 cours pour 03 salles de classe, 01 centre d’alphabétisation à Toumadiama Santé • 02 CSCOM et 02 maternités dont : 01 CSCOM à Madiama, 01 maternité à Bangassi, 01 maternité érigée en CSCOM à Torokoro et 01 maternité à Toumadiama Approvisionnement • 03 AEP/AES, 01 mini AES, 02 SHVA, 13 PMH, 01 forage non équipé, 01 puits en eau potable citerne, 13 puits à grand diamètre, 08 puits traditionnels publics et plus de 17 puits traditionnels privés dont : • 01 adduction d’eau potable thermique avec 20 BF/BP, réalisée en 2005 par la coopération japonaise, 01 adduction d’eau sommaire solaire avec 05 BF réalisée en 2008 par le Fonds National de Solidarité, 01 PMH aux 1ers cycles et 11 puits à grands diamètres publics à Madiama • 01 forage non équipé, 05 PMH dont l’une en panne ; Parmi les 5 PMH, 01 est à l’école, 01 à la maternité. • Système d’Hydraulique Villageoise (SHVA) et plusieurs puits traditionnels à Bangassi • 01 adduction d’eau sommaire solaire avec 05 bornes fontaines, 01 mini adduction d’eau sommaire à l’école, 03 puits traditionnels et 17 puits traditionnels privés à Promani • 03 PMH fonctionnelles en bon état et 05 puits traditionnels publics à Tatianouna • 02 PMH dont l’une est à l’arrêt pour raison de panne et 01 puits citerne à Torokoro • 01 Système d’Hydraulique Villageoise (SHVA), 02 PMH fonctionnelles et 02 puits à grands diamètres publics dont l’un tarit pendant la saison sèche à Toumadiama. Elevage • 01 marché à bétail et 02 parcs de vaccination Développement local • 01 siège de la Mairie • 01 maison des jeunes • 01 foire hebdomadaire • 01 tribune pour les jeunes 5.1.2 COMMUNE RURALE DE KOUNARI Située à 27 km au nord - est de la ville de Mopti, la commune du kounari compte 32 villages. Elle est limitée : Ÿ Au nord par les communes de et ; Ÿ A l’Est par les communes de Fatoma et Lowol Géou ; 13 | P a g e Rapport de l’évaluation de la vulnérabilité et des capacités des communautés dans les Communes de Kounari, Fakala et Madiama

Ÿ A l’Ouest par les communes de Dialloube et ; Ÿ Au Sud par la commune de fatoma ; Ÿ Son centre est occupé par la commune de Bassiro et est son chef-lieu. La commune du Kounari tire son nom de kunnaari qui veut dire en peulh « bienvenue à vous » et désignant l’espace géographique situé entre les falaises et les déversements des fleuves bani et Niger, qui a été érigé en canton en 1896 par le colonisateur sous le même nom. La commune s’étend sur une superficie de 600 km2. La population totale de la Commune a été estimée en 2009 à 15 487 habitants dont 7539 hommes et 7948 femmes. Cette population est composée majoritairement de Peulhs, Rimaibés, Malinkés, Bobos et Bozos. Les ressortissants de la commune de Kounari pratiquent l’immigration vers les pays de l’Afrique de l’Ouest précisément la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Nigeria. L’exode rural se fait en direction des grands centres urbains du pays comme Bamako, Ségou, Sikasso. Les populations pastorales se déplacent avec leurs animaux en direction de , Koro, Bankass, Djenné et . CARACTÉRISTIQUES CLIMATIQUES ET PHYSIQUES De par sa situation en zone sahélienne, le climat est de type sahélien. On y observe deux grandes saisons : une saison des pluies allant de Juillet à Septembre et une longue saison sèche qui va d’Octobre à Juin. La moyenne pluviométrique annuelle, variable d’une année à une autre et généralement mal repartie, tourne autour de 440 mm. On rencontre deux types de sols : Ÿ les sols sablo-limoneux propres aux cultures céréalières d’hivernage, les cultures fourragères et maraîchères en zone exondée ; Ÿ les sols limoneux-argileux qui se prêtent bien aux cultures céréalières d’hivernage sont propres à la partie inondée. Les sols font l’objet des occupations suivantes : Ÿ les mares : sont des zones privilégiées de cultures maraîchères de plantations en boisement, de culture rizicole et d’abreuvoirs pour le cheptel. Elles font l’objet de propriété des Dioros ; Ÿ le Casier pastoral : Il sert de pâturage aux animaux de la commune et des communes voisines ; Ÿ le reste du territoire : sur cette portion, on cultive essentiellement le mil, le sorgho, l’arachide. Il sert aussi de pâturage aux animaux. L’environnement est caractérisé par une végétation constituée essentiellement de quelques rares épineux et de balazans. Toutefois dans sa partie Nord – Est, on rencontre des pics rocheux surplombant des plaines avec des nérés, karités, baobabs. Sur le plan hydrographique, la commune est arrosée par le fleuve Niger, le Bani, le yamé et des mares. Par ailleurs, le découpage territorial fait ressortir deux zones excentrées par rapport au reste de la commune : une zone inondée sur la rive gauche du fleuve Niger constituée de trois villages wandiaka, kapio et Kalassirou ; une enclave dans la commune de fatoma constituée par le secteur de Sougui, Tomborguel et Tepawa. Les mares secondaires sont nombreuses. On peut citer entre autres : Gasse- Pouilpo, Nama, Begue, Naoure-Koli, Yeno-Selli, Bontiobeli-Tende, Narou, Bergue, Tenguenna, Koniwol, Nawal-Dari, Feto-Nionto, Petal-Tomborguel, Tiofol- Sossari. CARACTÉRISTIQUES SOCIO-ÉCONOMIQUES ET CULTURELLES AGRICULTURE L’agriculture se fait essentiellement de façon traditionnelle. Les techniques cultivables appliquées sont traditionnelles même si certaines techniques modernes ont été vulgarisées. Les mares sont des zones privilégiées de cultures maraîchères, de plantations en boisement, de culture rizicole et d’abreuvoirs pour le cheptel.

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En 2005, la production annuelle de céréales dans la commune était estimée à 10 075 625 kg pour une superficie emblavée de 11 515 ha soit en moyenne à 875 kg/ha (dont 700 kg/ha pour le mil, 1100 kg/ha pour le riz, 800 kg/ha pour le maïs, 900 kg/ha pour le sorgho. Néanmoins, selon les données fournies par la DRA dans le PDESC, en 2010, la superficie totale récoltée pour le mil, le riz, le sorgho, le maïs et le fonio pour le Cercle de Mopti était de 162 802 hectares pour une production totale estimée à 221 049 tonnes. Les rendements à l’hectare étaient : 1,574 tonnes/ha pour le riz, 1 tonne/ha pour le mil, 980 kg/ha pour le sorgho, 2,499 tonnes/ha pour le maïs et 696 kg/ha pour le fonio. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Disponibilité de ressources humaines, de terres cultivables, Ÿ Pluie irrégulière et de périmètres rizicoles, de périmètres maraîchers et insuffisante/mauvaise d’équipements agricoles composés de charrues, de répartition des pluies charrettes, de moulins, de magasins de stockage, etc. Ÿ Faible rendement des cultures Ÿ Existence de nombreux cours d’eau (Niger, Bani, Yamé et céréalières et maraîchères plusieurs mares secondaires) Ÿ Accès difficile aux intrants Ÿ Présence de 1200 UPA dont de nombreux producteurs sont agricoles du fait de leurs coûts expérimentés et formés dans les domaines de la production élevés et de la faiblesse du agricole et pastorale organisés au sein de coopératives pouvoir d’achat des paysans et/ou groupements Ÿ Sous-équipement des paysans Ÿ Existence de 6 banques de céréales communales Ÿ Pratique de l’agriculture Ÿ Organisation de foire agricole appuyée par l’ONG CRS au extensive/utilisation des cours de laquelle les producteurs ont l’opportunité techniques rudimentaires d’accéder aux semences subventionnées et de disposer Ÿ Baisse de fertilité/pauvreté des librement de leurs réserves. sols

ELEVAGE L’élevage est la deuxième activité économique de la commune. Il est de type extensif et caractérisé par : Ÿ Un élevage sédentaire : ce sont des animaux (laitières) qui restent toute l’année aux alentours des villages pour fournir le lait aux habitants. Ÿ Un élevage transhumant : ce sont des animaux qui se déplacent vers d’autres zones à la recherche de pâturages pendant l’hivernage et la décrue. Il existe au moins 1 organisation moderne d’éleveurs autour du casier pastoral de Karbaye. L’alimentation du bétail est assurée essentiellement à travers l’exploitation des parcours naturels. Pour ce faire, les éleveurs pratiquent la pâture de jour pendant l’hivernage et le pâture de jour et nuit en saison fraîche. Les eaux du Niger, du Yamé, des mares et des points d’eau (puits et forages) servent d’abreuvoirs pour les animaux. Après les récoltes, les animaux sont directement conduits sur les résidus de récolte aux champs généralement en Novembre-Décembre. Ensuite, les résidus de récolte (fanes de niébé, tiges de riz, mil, sorgho, graines d’arachide) sont stockés pour être redistribués aux animaux pendant la période de soudure. Dans le cadre de l’embouche, on ajoute l’ABH (aliment bétail de l’Huilerie Cotonnière du Mali). Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Disponibilité d’un cheptel important et de Ÿ Forte dépendance des facteurs pâturages dans la partie inondée : la zone inondée climatiques est propice à la régénération du bourgou qui est Ÿ Caractère temporaire des points d’eau ouvert à l’accès des animaux locaux et étrangers en zone de pâturages/tarissement contre payement de redevances collectées et gérées précoce des mares par les djoros. Ÿ Empiètement de l’espace agricole sur Ÿ Existence du casier pastoral du village de Karbaye l’espace pastoral

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servant de pâturage aux animaux de la commune et Ÿ Insuffisance de pâturages des communes voisines ainsi que de nombreux Ÿ Insuffisance d’organisations d’éleveurs cours d’eau pour l’abreuvement du cheptel bien structurées Ÿ Présence de parcs de vaccination PÊCHE Très pratiquée, elle constitue le 3eme secteur de l’économie rurale. Les captures concernent toutes les variétés de poissons dont les plus importantes sont : les silures, les poissons chiens, les capitaines etc… La pêche se fait au Niger, dans le Yamé et les mares que recèle la commune. Les productions de poissons étaient estimées en 2005 à 60 tonnes/an pour le poisson frais, 600 kg/an pour le poisson séché et 4 tonnes/an pour le poisson fumé. Le village de Daka-womina situé sur le fleuve Niger est un pourvoyeur sûr des marchés de Bamako, Mopti, San et Koutiala. Les poissons sont vendus soit frais, soit transformés (fumés, séchés) par les bozos. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Présence du Niger, du Bani, du Yamé et de Ÿ Difficulté de conservation du poisson frais plusieurs mares secondaires et des foires pour l’écoulement des captures ARTISANAT ET CUEILLETTE L’artisanat est une activité de seconde zone dans la commune de Kounari. Compte tenu de cette situation, il ne bénéficie d’aucun encadrement adéquat. Les types d’artisanat sont la bijouterie, les métiers de tissages, la confection des nattes et des vannes. Aucune statistique n’est disponible sur les productions. En ce qui concerne la cueillette, c’est une activité pratiquée par les femmes et les jeunes. Elle consiste au ramassage et à la collecte des fruits de karité, et d’autres arbres fruitiers pour faire face à la période de soudure. C’est une activité subsidiaire des populations à la sécurité alimentaire. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Disponibilité de ressources Ÿ Manque d’organisation humaines et de matières premières Ÿ Manque d’appui institutionnel COMMERCE ET ÉCHANGES Il porte en général sur les denrées de première nécessité (mil, riz, sucre, thé, lait en poudre etc….), le bétail. Il est soutenu par 3 marchés hebdomadaires. Les commerçants sont en général des détaillants. La commune reçoit les commerçants de bétail d’autres régions/communes. Les activités portent sur la vente d’animaux sur pieds, les abattages, l’exportation du bétail qui se fait au niveau du marché de Fatoma, l’un des plus célèbres de la Région, la vente de lait à faible échelle. Le bétail vendu est exporté vers les pays côtiers principalement la Côte d’Ivoire, le Ghana. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Existence de 03 marchés hebdomadaires Ÿ Insuffisance des échanges Ÿ Présence de la route nationale RN6 qui traverse sur 20 km commerciaux due à certains villages et l’existence de pistes améliorées de 14 l’enclavement de plusieurs km entre les localités suivantes (Kourga-Manako, villages de la commune Tepawal-Daka-womina, Sougui-Seguebougue-Tepawal). Ÿ Faiblesse du pouvoir d’achat des Ÿ Existence de potentialités dans le domaine du tourisme populations notamment la maison sacrée de Wandiaka et les tombeaux sacrés de Tepawal et Denga-Ouro ÉDUCATION La commune possède six (6) écoles fondamentales (1 à Manako, 1 à Guirowel, 1 à Daka womina, 1 à Wandiaka, 1 à Ouro-Nema et 1 à Sambéré), 4 CED et 18 centres alphabétisation.

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Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Existence d’écoles Ÿ Difficulté de rétention des enfants à l’école à cause de l’utilisation des de 1er cycle, de filles dans le ménage et de celle des garçons dans les travaux second cycle, de CED champêtres, ainsi que du manque de suivi des enfants par les parents et de centres Ÿ l’insuffisance des matériels didactiques et de maîtres d’alphabétisation Ÿ Déperdition scolaire SANTÉ ET APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE La commune rurale de Kounari ne dispose pas de CSCOM. Les CSCOMS auxquels les populations de la commune ont accès sont ceux des communes voisines de Fatoma, Bassiro, Borondougou et Dialloubé. Outre l’appui qu’apportent les personnels des CSCOMS précités, un service de proximité est assuré par les agents de relais, les accoucheuses traditionnelles qui opèrent dans les cases de santé et d’accouchements. Dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable, les infrastructures disponibles dans la commune sont 12 forages équipés de pompes manuelles, 25 puits à grand diamètre, 1 château d’eau et des bornes fontaines. Au regard du nombre de village (32), ces ouvrages sont insuffisants pour couvrir les besoins des populations. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Accessibilité à 04 CSCOM et présence d’un Ÿ Insuffisance de personnel et de matériels service de proximité assuré par les agents de sanitaires adéquats relais, les accoucheuses traditionnelles qui Ÿ Pauvreté de la population opèrent dans les cases de santé et Ÿ Automédication d’accouchements. Ÿ Insuffisance d’eau potable, accès limité à Ÿ Existence d’au moins 01 adduction d’eau l’eau potable et maladies hydriques potable, 12 PMH et 25 puits à grand diamètre. LES FEMMES DANS LES SYSTÈMES DE PRODUCTION Les femmes participent de façon directe ou indirecte aux activités de production agricole. Il s’agit du nettoyage des champs, les semis, les récoltes, la quête du bois de chauffe, l’approvisionnement des familles en eau et le transport du mil à l’entreposage. Les femmes font le ménage et apportent le repas aux champs. Certaines femmes cultivent le niébé, la carotte, la salade, le chou, l’oignon et l’oseille sur les petites parcelles octroyées par leurs maris ou cédés à l’association dont elles sont adhérentes. De ce fait, elles contribuent à la conservation et à l’amélioration des espèces dont la culture n’est pas planifiée directement par les hommes. Elles jouent ainsi un rôle important dans le panier de la ménagère grâce aux ressources monétaires issues de la vente des produits de cueillette et du maraîchage. En matière d’élevage les activités des femmes sont : l’embouche paysanne, la vente de lait, la transformation du lait en beurre, la surveillance des troupeaux sédentaires. Dans le domaine de la pêche, les activités sont la transformation du poisson fumé ou séché et la vente de poisson frais. QUELQUES ACTIFS ET RESSOURCES PHYSIQUES IDENTIFIÉS DANS LES 6 VILLAGES ENQUÊTÉS Domaines d’activités Actifs/Ressources Agriculture, • Terres agricoles pour l’agriculture et le maraîchage maraîchage • Périmètres pour la riziculture • Animaux de labour et matériels agricoles Education • 02 centres d’alphabétisation dont l’un à Saré Bambara et l’autre à Deguéna Approvisionnement • 07 PMH et 03 puits à grand diamètre dont : en eau potable • 02 PMH à Sossari • 01 PMH à Sougui

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• 01 puits à grand diamètre à Saré Hamadi • 02 PMH à Saré Bambara • 01 PMH en panne et 01 puits à grand diamètre à Sambéré • 01 PMH et 01 puits à grand diamètre à Deguéna 5.1.3 COMMUNE DE FAKALA Héritière de l’ancien arrondissement de , son chef-lieu, la Commune de Fakala compte 30 villages. Elle est limitée : Ÿ Au Nord par la commune de Sio (Cercle de Mopti) ; Ÿ Au sud par les communes de Madiama et Timissa (Cercle de Tominian) ; Ÿ A l’Est par Timiniri et Ballassara (Cercle de ) ; Ÿ A l’Ouest par les communes de Soye (Cercle de Mopti) et de (Cercle de Djenné). La population de la commune a été estimée en 2009 à 33 714 habitants répartis entre 16 709 hommes et 17 005 femmes. Cette population est composée majoritairement de Peulhs, Bambaras, Bozos, Dogons, Soninkés et Bobos. Les principales langues de communication sont le Peulh et le Bamanankan. L’exode rural saisonnier est pratiqué par les jeunes filles et les garçons pour raison soit de quête de trousseau de mariage soit de recherche de pécules pour venir en aide aux familles en détresse à la suite d’une mauvaise campagne agricole. Cet exode est effectué en direction des grands centres urbains de l’intérieur et de l’extérieur (Abidjan, Bouaké, Ouagadougou, Bobo Dioulasso, etc.). CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES ET PHYSIQUES Le climat est de type sahélien avec une alternance de deux saisons : une saison pluvieuse qui va de Juin à Septembre et une saison sèche, d’Octobre à Mai. L’harmattan, vent chaud et sec souffle en saison sèche et la mousson, en saison pluvieuse. La végétation est la savane composée de baobab, karité, d’arbres rabougris et de plantes herbacées. La commune de FAKALA a un relief peu accidenté à l’Est et au Sud -Est, ailleurs il est plat. Les unités paysannes se composent de plateaux de glacis d’épandage, de plaines inondées et exondées. Le réseau hydrographique comprend les rivières ou yamé, le Bani et quelques mares d’inondation telles que Tongué, M’Bella, Niomoro etc… Les sols sont argileux dans les plaines et argilo-limoneux et sableux sur le reste du territoire. Les sols font l’objet des occupations suivantes : Ÿ Les mares : sont des zones privilégiées de pêche, de cultures maraîchères, rizicoles et d’abreuvoirs du cheptel. Elles font l’objet de propriété des Dioros. Ÿ La zone pastorale : Elle sert de pâturages aux animaux de la commune et des communes voisines pendant la décrue. Elles font, tout comme les mares, l’objet de propriété coutumière des Dioros. L’accès à certains pâturages est conditionné au paiement d’une redevance symbolique au propriétaire. Ÿ Le reste du territoire : Sur cette portion, on cultive essentiellement le mil, le sorgho, l’arachide, le niébé, le maïs. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELLES AGRICULTURE L’agriculture est l’une des activités principales de la commune. Elle est tributaire des aléas climatiques. Dans la commune, on pratique deux types de culture : les cultures sèches en zone exondée et la riziculture en zone inondée. Les principales spéculations cultivées sont : le petit mil, le riz, le Sorgho, l’arachide, le niébé et le maïs. Les produits de l’agriculture sont destinés à l’autoconsommation et à la commercialisation sur les marchés de Djenné, Mopti et San.

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Selon les données fournies par la DRA dans le PDESC, en 2010, la superficie totale récoltée pour le mil, le riz, le sorgho, le maïs et le fonio pour le Cercle de Djenné était de 108 324 hectares pour une production totale estimée à 148 315 tonnes. Les rendements à l’hectare étaient : 1,623 tonnes/ha pour le riz, 1 tonne/ha pour le mil, 1 tonne/ha pour le sorgho, 2,500 tonnes/ha pour le maïs et 699 kg/ha pour le fonio. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Disponibilité de ressources Ÿ Pluie irrégulière et insuffisante/mauvaise répartition des pluies humaines, de terres Ÿ Non diversification des cultures cultivables, de terres Ÿ Accès difficile aux intrants agricoles inondables, de nombreuses Ÿ Sous -équipement des paysans mares et d’équipements Ÿ Pratique de l’agriculture extensive agricoles composés de Ÿ Utilisation des techniques rudimentaires charrues, de charrettes, de Ÿ Faiblesse du prix au producteur forges, de moulins, de Ÿ Faible productivité de l’agriculture batteuses, etc. Ÿ Difficultés d’écoulement des produits Ÿ Existence de banque de Ÿ Ensablement des mares céréale Ÿ Insuffisance/comblement de canaux d’irrigation Ÿ Baisse de fertilité/pauvreté des sols ELEVAGE Le cheptel est composé de bovins, d’ovins, de caprins et d’équidés. Les camelins sont des espèces rares dans la commune. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Disponibilité d’un cheptel important et Ÿ Insuffisance de parc de vaccination de pâturages riches en bourgou, des Ÿ Insuffisance de produits vétérinaires mares et points d’eau pour Ÿ Coût élevé de l’aliment bétail l’abreuvement du bétail Ÿ Caractère temporaire des points d’eau en zone de Ÿ Existence d’un service d’encadrement pâturages/tarissement précoce des mares très dynamique Ÿ Insuffisance de pâturages Ÿ Présence de parcs de vaccination Ÿ Faible couverture vaccinale PECHE La pêche est pratiquée dans le fleuve et les mares temporaires. Les prises portent sur les silures, les carpes et les capitaines. Une diminution quantitative de ces espèces est observée.

Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Présence du Bani, du Yamé, de plusieurs Ÿ Faible productivité mares secondaires et des foires pour Ÿ Difficultés d’écoulement et de conservation l’écoulement des captures des produits avec comme conséquence la baisse des revenus des acteurs ARTISANAT L’artisanat était jadis réalisé par les ethnies castes plus généralement. Aujourd’hui, les ouvriers spécialisés pratiquent la menuiserie, la couture et autres types d’artisanat.

Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Disponibilité de ressources Ÿ Manque d’organisation humaines et de matières Ÿ Manque d’appui institutionnel premières Ÿ Insuffisance de débouchés pour l’écoulement des produits

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COMMERCE ET ECHANGES La commune est traversée par la route nationale RN 16 et compte des pistes rurales et le fleuve Bani. La plupart des villages sont accessibles en toute saison à véhicule, motos, charrettes à l’exception de Tombona et Baratou qui, pendant l’hivernage, ne sont accessibles que par pirogues. Le commerce est important dans la commune. Les transactions portent essentiellement sur les céréales vers Mopti (pour le mil) et vers le pays Dogon pour le riz, et les produits de 1ère nécessité. Les sites touristiques (Tiayewal, Allah et Amadou) sont mal connus des Touristes. Les infrastructures et équipements collectifs existants sont : une banque de céréales à Sofara, une caisse Kondo Jigima à Sofara et une caisse associative d’épargne et de crédit à Tombona. Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Existence de 3 marchés hebdomadaires Ÿ Faiblesse du pouvoir d’achat des importants populations Ÿ Désenclavement de la commune : présence de Ÿ Sous équipement des marchés la RN6 et de multiples pistes rurales Ÿ Insuffisance d’équipements adéquats dans Ÿ Présence d’une gare routière qui favorise les marchés l’intégration entre Fakala et les autres localités Ÿ Dégradation de certaines pistes et infrastructures collectives EDUCATION La Commune comprend douze (12) écoles premier cycle, une medersa, un (1) Second cycle, un (1) CED à Bambarawel et un (1) Jardin d’enfant.

Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Existence d’écoles de 1er Ÿ Effectifs pléthoriques dans les classes cycle, de second cycle, de Ÿ Insuffisance des salles de classe CED et de jardin Ÿ Eloignement de l’école fréquentée d’enfants Ÿ Faible taux de scolarisation des filles Ÿ Faible taux de réussite aux examens Ÿ Difficultés de paiement des salaires de certains enseignants Ÿ Difficulté de rétention des enfants à l’école à cause de l’utilisation des filles dans le ménage et de celle des garçons dans les travaux champêtres, de l’hostilité affichée de certains parents à l’égard de l’école, de la précarité des conditions d’accueil des villages à école, de la pesanteur des us et coutumes ainsi que du manque de suivi des enfants par les parents Ÿ l’insuffisance des matériels didactiques et de maîtres Ÿ Déperdition scolaire SANTE ET APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE La commune dispose de 04 CSCOM opérationnels. Elle compte 2 AES, 18 forages et 7 puits à grand diamètre. Plus de la moitié des villages de la commune sont dotés au moins d’un point d’eau moderne. Le taux de couverture en eau potable est de 64% en 2009 (Source Base SIGMA- DRHE-Mopti). Atouts/potentialités Contraintes/problèmes Ÿ Présence de 04 CSCOM et de Ÿ Insuffisance de personnel et de matériels dans le domaine plusieurs maternités de la santé Ÿ Existence d’au moins 02 AES, 18 Ÿ Maladies nutritionnelles liées à la faible connaissance des PMH et 07 puits à grand populations en matière de nutrition ainsi qu’à une diamètre alimentation non riche et non équilibrée Ÿ Maladies hydriques Ÿ Taux élevé de mortalité maternelle et infantile Ÿ Insuffisance d’eau potable

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Ÿ Non fonctionnalité des comités de gestion des points d’eau, Ÿ Absence de mesures d’hygiène/assainissement Ÿ Utilisation mixte des points d’eau (pour la satisfaction des besoins humains et animaux) 5.2 PROJETS DE DÉVELOPPEMENT EN COURS ET PRINCIPAUX INTERVENANTS DANS LE DOMAINE DU DÉVELOPPEMENT DANS LES 3 COMMUNES INTITULE DES PROJETS DOMAINES COMPOSANTES COMMUNES INTERVENANTS D’ACTIVITES COUVERTES Projet d’Appui pour le Agriculture, - Réalisation de jardins Madiama, Développement du maraîchage, sécurité maraîchers et de périmètres Fakala, Delta Intérieur du Niger alimentaire et irrigués Kounari (PADDIN) moyens de - Production et régénération de subsistance bourgou - Construction d’unité laitière - Fourniture de petits matériels aux exploitants - Aménagement d’étangs piscicoles Réseau AGA KHAN de Agriculture, - Réalisation de champs école, Madiama, Développement au maraîchage, de jardins maraîchers, de Fakala Mali (AKDN) avec le adaptation au jardins d’enfants, de centres Programme de changement d’alphabétisation, de Développement Climatique, sécurité maternités, de magasins de Coordonné de la région alimentaire et stockage et de conservation de Mopti (PDCRM) moyens de de produits maraîchers subsistance, santé, - Distribution de vivres et appui éducation nutritionnel aux enfants - Appui pour l’achat de médicaments - Reboisement, octroi de semences - Formation des femmes en production de semences améliorées et lutte contre les adventices, commercialisation, hygiène et assainissement Croix-Rouge Malienne Sécurité alimentaire Transfert cash inconditionnel aux Madiama, avec le Projet de et moyens de ménages vulnérables, fakala et Renforcement de la subsistance organisation et appui aux kounari Résilience des ménages groupements AGR vulnérables dans la Région de Mopti UNICEF Education, santé, - Fourniture de kits scolaires, de Madiama nutrition médicaments et de matériels médicales - Réhabilitation de jardins maraîchers Catholic Relief Services Education, Cantines scolaires, organisation Madiama, agriculture de foire agricole kounari

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CARE Mali Adaptation au - Réalisation de jardins Madiama, changement maraîchers Kounari Climatique - Reboisement Agriculture - Champs école Amprode - Education Cantines scolaires Madiama Projet « Vivre Réconciliation - Appui aux jeunes artisans de Madiama ensemble » avec Welf 18 à 30 ans, Hunger Hilfe - Construction de tribunes et de maisons pour les jeunes. Projet GIRN-WAP/PAPE Adaptation au Octroi de semences améliorées Madiama, changement aux producteurs Fakala, Climatique Kounari Agriculture Office Riz Mopti (ORM) Riziculture Octroi d’engrais subventionnés Madiama, aux producteurs Fakala, Kounari ACDI/VOCA Micro-finances Facilitation, mise en relation des Madiama organisations paysannes avec les institutions financières pour l’accès au crédit agricole Maries Stopes Santé Réseau de soins de santé Madiama, International Mali Fakala AADI (Association pour Micro-finances Appui aux femmes dans la mise Madiama l’Appui au en place d’un système d’épargne- Développement crédit Intégré) ONG Al Farouk Religion Construction de mosquée, appui Madiama en denrées de 1ère nécessité durant le mois de carême. PASEC (Projet d’Appui Education Appui en vivres au jardin Madiama, au Secteur de d’enfants Fakala l’Education) PDD-DIN (Programme Adaptation au - Développement institutionnel Madiama, de Développement changement et renforcement des Fakala, Durable du Delta climatique, Sécurité capacités Kounari Intérieur du Niger) alimentaire et - Protection des ressources moyens d’existence naturelles et des écosystèmes dans le delta interieur du niger PDI-BS (Programme de Irrigation, moyens - Réalisation de seuils, de Madiama, développement de d’existence, élevage périmètres rizicoles, de Fakala, l’irrigation dans le périmètres maraichers et Kounari bassin du Bani et a d’étangs piscicoles Selingué) - Production et régénération de bourgoutieres CICR (Comité Sécurité alimentaire Santé animale et déstockage Madiama, International de la et moyens de Fakala, Croix-Rouge) subsistance Kounari ANICT Décentralisation et Réalisation des infrastructures et Madiama, développement local équipements collectifs Fakala, Kounari

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5.3 PROFILS DES MENAGES ENQUETES DANS LES 18 VILLAGES Dans les 309 ménages enquêtés dans les 18 villages, 242 chefs de ménage soit 78%, étaient des hommes et 67 chefs de ménages soit 22%, étaient des femmes. 188 ménages soit 61%, avaient moins de 10 personnes ; 105 ménages soit 34%, avaient une taille comprise entre 10 et 20 personnes ; seulement 16 ménages soit 5%, avaient plus de 20 personnes. En ce qui concerne la situation matrimoniale, 113 ménages étaient monogamiques ; 142 polygamiques, 52 veufs et 02 séparés/divorcés.

PROCESSUS DE PRISE DE DECISION AU SEIN DES MENAGES ET PREFERENCES LIEES AU GENRE Dans les 309 ménages enquêtés, la tendance dominante est que le chef de ménage seul prend généralement la décision dans 43% des ménages. Etant donné que 78% des chefs de ménage sont des hommes, cela veut dire que ceux-ci occupent une place prépondérante dans le processus de prise de décision au sein des ménages suivis par les femmes. La décision est prise de façon consensuelle avec la femme et les enfants dans 17% des ménages, et de façon consensuelle avec les autres membres du ménage dans 16% des ménages. Par ailleurs, dans les 309 ménages enquêtés, il a été fait cas de 271 garçons scolarisés soit 54% contre 235 filles scolarisées soit 46%. Au total, les ménages déboursent dans la scolarité de 369 enfants ; mais pas dans celle de 137 enfants. Sur ces 369 enfants, 188 sont des garçons contre 181 filles. En revanche, le montant de dépenses alloué par sexe proportionnellement à ces chiffres est le même pour les garçons que pour les filles soit en moyenne 2618 FCFA/enfant.

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REPARTITION DES DEPENSES SCOLAIRES PAR SEXE

Sexe Nombre Moyenne de la somme payée Pourcentage Montant par sexe Garçons 188 492 188 51% Filles 181 473 862 49%

Total 369 966 050 5.4 DONNEES SUR LA CONNAISSANCE DE LA CROIX-ROUGE ET SUR LE COMITE CRM DE MOPTI Il ressort de l’analyse des résultats des focus groupes que les 07 principes fondamentaux de la Croix- Rouge sont méconnus dans les 18 villages enquêtés. Par contre les populations identifient aisément l’emblème du mouvement dans la totalité de ces villages. Dans la Commune de Madiama, les 06 villages enquêtés connaissent les principaux domaines d’activités de la Croix-Rouge notamment la santé, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la sécurité alimentaire et le secours d’urgence. Dans la commune de Kounari, les populations de Sougui et Saré Hamadi connaissent les domaines d’activités de la Croix-Malienne à travers le secours d’urgence en vivres et en non vivres dans les situations de catastrophes. En revanche, ceux-ci sont totalement méconnus à Sossari, Saré Bambara, Sambèrè et Déguena. Il en est de même pour les 06 villages enquêtés au niveau de la Commune de Fakala. En ce qui concerne la branche régionale de Mopti, les problèmes majeurs rencontrés sont analysés dans le tableau ci-après : PROBLEMES CAUSES CONSEQUENCES 1. Mauvaise • Irrégularité dans la tenue des réunions • Difficulté de reporting des gouvernance statutaires du comité activités financières du du comité • Concentration des fonctions comité d’ordonnateur et d’exécution des • Morosité du Comité et dépenses du comité entre les mains démobilisation de la plupart d’une seule personne des membres • Opacité de la gestion des ressources • Nombre insuffisant de financières du Comité y comprises celles volontaires actifs générées par les unités économiques assurées exclusivement par la gouvernance, en raison de la non tenue des outils de gestion (cahier

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recettes/dépenses, journal de caisse, journal de banque) ; • Non partage des informations financières avec l’Exécutif régional. 2. Insuffisance • Mauvaise gestion et sous exploitation • Déficit de couverture des des revenus des unités économiques existantes communes propres du • Insuffisance des AGR pour le comité • Encadrement inapproprié des comité • Faible niveau de vente des cartes de volontaires membres • Nombre insuffisant du • Absence de frais administratifs liés au personnel cadre pour la développement des projets et gestion programmes dans la région • Manque d’organigramme fonctionnel de la gestion • Manque d’outils cadres pour la réponse • Vétusté, insuffisance de matériels adéquats de secours 5.5 RESULTATS INTEGRES DE L’ANALYSE DES INFORMATIONS RECUILLIES EN MATIERE DE SECURITE ALIMENTAIRE 5.5.1 APERÇU SUR LES MOYENS DE SUBSISTANCE DES MENAGES ENQUETES Les principales activités pratiquées par les ménages sont par ordre d’importance : l’agriculture, l’élevage, le commerce, le maraîchage, l’artisanat, la pêche et le travail rémunéré.

AGRICULTURE Dans les communautés cibles de l’enquête, plus de 92% des ménages pratiquent l’agriculture et disposent de terres agricoles. En outre, près de 93% sont propriétaires de leurs terres agricoles. Les autres modes d’acquisition des terres agricoles par ordre d’importance sont : l’emprunt, la location et le métayage. 84% des ménages ont des superficies comprises entre 0 et 10 hectares, pour 14% des ménages, la superficie cultivée est comprise entre 10 et 20 hectares et pour 2%, elle est supérieure à 20 hectares.

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Pour les femmes, les principales modes d’acquisition des terres cultivables sont : la mise à disposition par le mari, l’acquisition à titre de propriétaire et l’emprunt. Selon les Services de l’Agriculture, les femmes ont accès à des terres dans les aménagements dans une proportion variant de 9 à 10% des superficies.

Le petit mil est la culture de prédilection dans ces communautés. Il est cultivé par plus de 90% des populations. Il est suivi par le riz pour environ 60%, le sorgho pour plus de 40%, le niébé pour environ 26%, l’arachide pour environ 23%, le maïs pour 11%, le gombo pour plus de 8%, le fonio, le pois-de terre et l’oignon pour 5%, 4% et 3%. La pastèque, le sésame, le piment, le coton, l’oseille et le calebassier sont cultivés par très peu de ménages dans ces communautés. Les principales cultures de consommation sont : le petit mil, le riz, le sorgho, le niébé, le maïs, l’arachide, le fonio et le pois- de terre. La production annuelle cumulée pour les cultures de consommation est de 0 à moins 5 tonnes pour environ 83% des ménages, elle est de 5 à moins 10 tonnes pour plus de 7% des ménages et de plus de 10 tonnes pour 10% des ménages.

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ELEVAGE La pratique de l’élevage est courante dans les communautés enquêtées. Les animaux les plus élevés sont : les bovins, les ovins, les caprins, les équidés (chevaux et ânes) et la volaille. Les produits d’élevage sont : la viande, le lait, les peaux, les œufs et le beurre.

DONNEES SUR LE CHEPTEL RESSORTIES DANS LES ENQUETES MENAGES AU NIVEAU DES 309 MENAGES ENQUETES

BIENS ET MATERIELS DES MENAGES Au niveau des 309 ménages enquêtés, les biens et matériels couramment possédés par une frange importante de la population sont : la charrue pour 56% des ménages, le téléphone mobile pour 52%, les bœufs de labour pour 37% des ménages, le vélo pour 36% des ménages, la charrette pour 34% des ménages, la mobylette pour 25% des ménages, les ânes pour 19% des ménages et les chevaux pour 15% des ménages.

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Les autres biens possédés par une part moins importante des ménages sont : le téléviseur pour 11% des ménages, la parcelle pour l’habitat pour 9% des ménages, la batteuse et l’antenne parabolique pour 5% des ménages, le verger pour 2% des ménages et la décortiqueuse pour 1% des ménages enquêtés. SOURCES DE REVENUS FINANCIERS DES MENAGES La principale source de revenus financiers des ménages des communautés enquêtées est la vente de produits agricoles pour 38% des ménages, suivie par la vente d’animaux pour 24% des ménages et le petit commerce pour 18% des ménages. De façon spécifique pour les femmes, les principales sources de revenus financiers sont par ordre d’importance : la vente de produits agricoles pour 39% des ménages, la vente de produits maraîchers pour 32% des ménages et le petit commerce pour 24% des ménages.

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5.5.2 SECURITE ALIMENTAIRE ET HABITUDES ALIMENTAIRES DES MENAGES La sécurité alimentaire désigne une situation dans laquelle tous les individus ont, en tout temps, un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive qui satisfait à leurs besoins et préférences alimentaires et leur permet de mener une vie saine et active. Quatre concepts fondamentaux permettent de mieux saisir la notion de sécurité alimentaire : disponibilité, accessibilité, utilisation et stabilité. DISPONIBILITE STOCKS DE PRODUITS ALIMENTAIRES 89% des ménages enquêtés pensent que leurs stocks de production ne couvrent pas leurs besoins alimentaires annuels. L’analyse combinée des résultats de l’étude montrent que les compléments pour la nourriture sont couverts à travers l’achat de céréales principalement à partir des revenus des ménages et des dons communautaires.

ACCESSIBILITE ET STABILITE SOURCES DES DEPENSES DES MENAGES Les principales sources de dépenses des ménages sont respectivement les condiments pour 85% des ménages, la santé pour 78% des ménages, l’éducation pour 60% des ménages, les céréales pour 52% des ménages et les habits pour 39% des ménages.

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De façon spécifique pour les femmes, les revenus sont dépensés prioritairement dans les condiments, l’habillement et la santé.

APPROVISIONNEMENT DES MENAGES EN PRODUITS ALIMENTAIRES DE BASE En ce qui concerne l’approvisionnement des ménages, 87% des ménages utilisent leur propre production tandis que 65% achètent les produits alimentaires de base sur le marché.

Néanmoins, 78% des ménages enquêtés éprouvent des difficultés d’approvisionnement en produits alimentaires de base pour des raisons de manque ou d’insuffisance de production pour 89% des ménages, manque ou insuffisance de revenu pour 69% des ménages et de difficulté d’accès au marché pour 15% des ménages. Selon les élus communaux, les prix des denrées varient en fonction des communes, des années et des périodes, c’est-à-dire qu’en années de fortes pluies où les récoltes sont bonnes, les prix des céréales sont bas et évoluent très lentement jusqu’à la période de soudure pendant les mois de Juillet à Septembre. Pour Kounari, pendant la saison pluvieuse, l’approvisionnement se fait sur le marché de Sambéré qui est plus accessible que celui de Fatoma. En temps normal, les prix observés sont les suivants : Ÿ Commune de Madiama : mil : 90 FCFA/kg ; riz : 290 F CFA/kg ; niébé : 160 FCFA/kg ; viande : 2000 FCFA/kg ;

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Ÿ Commune de fakala : mil : 150 FCFA/kg ; riz : 300 FCFA/kg ; niébé : 600 FCFA/kg ; viande : 2 250F CFA/kg ; Ÿ Commune de Kounari : mil : 170 FCFA/kg ; riz : 350 FCFA/kg ; niébé : 225 FCFA/kg ; viande ne se vend pas en kilogramme mais en tas de 250 à 500 F CFA.

UTILISATION NOMBRE ET COMPOSITION DES REPAS De façon générale, pendant les périodes d’abondance, 82% des ménages prennent 3 repas par jour, 16% pour 2 repas par jour et 6% pour plus de 3 repas par jour. En période de non abondance, 18% des ménages prennent un repas par jour, 45% des ménages prennent 2 repas par jour, 36% pour 3 repas par jour et 2% pour plus de 3 repas par jour. L’alimentation n’est pas variée, elle est à base de mil ou de riz. En revanche, le poisson, les légumineuses et la viande sont assez utilisés dans l’alimentation des ménages.

5.5.3 STRATEGIES D’ADAPTATION DES MENAGES FACE A L’INSECURITE ALIMENTAIRE Plusieurs stratégies d’adaptation face à l’insécurité alimentaire sont pratiquées par les communautés enquêtées.

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Les stratégies de stress sont les plus prépondérantes notamment : l’achat des aliments les moins préférés et les moins chers pour 46% des ménages, la vente ou le déstockage des animaux pour 42% des ménages, la réduction du nombre de repas dans la journée pour 21%, la mendicité et l’achat de la nourriture à crédit pour 17%, la diminution de la consommation des adultes au profit des enfants pour 12% des ménages, l’emprunt de la nourriture, la vente des biens non productifs, etc. Les stratégies de crise sont pratiquées à faible échelle notamment : la vente des actifs productifs ou moyens de transport pour 3% des ménages, la réduction des dépenses non alimentaires essentielles telles que l’éducation et la santé pour 3% des ménages, retirer les enfants de l’école pour 1% des ménages enquêtés. Il en est de même pour les stratégies d’urgence notamment : pratiquer les activités illégales ou risquées génératrices de revenus pour 2% des ménages, passer une journée entière sans manger pour 1% des ménages.

5.6 RESULTATS INTEGRES DE L’ANALYSE EN MATIERE DE REDUCTION DE RISQUES DE CATASTROPHES ET D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 5.6.1 CONNAISSANCES SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE Sur les 309 ménages enquêtés, 89 ménages soit 29% des ménages, affirment connaitre le changement climatique. Parmi cette tranche, 49% des ménages attribuent le changement climatique à Dieu, 34% à la coupe abusive du bois et 24% aux feux de brousse.

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Les effets du changement climatique relevés concernent par ordre d’importance : la rareté des pluies, la sécheresse, l’érosion des sols, la mauvaise répartition des pluies, la température extrême, les inondations, etc. Les conséquences du changement climatique citées au cours de l’étude sont par ordre de grandeur : l’insécurité alimentaire, la pauvreté des sols, l’exode rural, les maladies, le tarissement des points d’eau, l’insuffisance de pâturages, la vente des biens productifs, etc.

5.6.2 STRATEGIES ET MESURES D’ADAPTATION DES MENAGES FACE AUX EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE Dans l’ensemble, les mesures ou stratégies d’adaptation couramment utilisées par les ménages enquêtés affirmant pratiquer une ou plusieurs mesures d’adaptation aux effets du changement climatique sont : le reboisement pour 51% des ménages, la rotation des cultures pour 30% des ménages, et la coupe des arbres pour l’alimentation du bétail pour 11% des ménages. Les autres mesures d’adaptation pratiquées à faible échelle par les ménages concernent : l’utilisation des techniques d’irrigation, l’utilisation de semences améliorées précoces et le trempage de semences, le microdosage d’engrais minéraux, etc.

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5.7 RESULTATS INTEGRES DE L’ANALYSE DES PRINCIPALES VULNERABILITES ISSUES DE L’ETUDE 5.7.1 FAIBLE PRODUCTION AGRICOLE ET FAIBLE PRODUCTIVITE DE L’AGRICULTURE L’analyse combinée des résultats de l’étude met en évidence cette problématique qui est commune aux différentes localités concernées par l’étude. Les effets et conséquences de ces problématiques largement partagés par les enquêtés, sont l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Les principales causes de ces problématiques ressorties des enquêtes ménages sont : Ÿ le manque de matériels agricole pour 180 ménages ; Ÿ l’insuffisance de la pluviométrie pour 176 ménages ; Ÿ le manque d’accès aux engrais pour 150 ménages ; Ÿ le manque d’accès aux semences de qualité pour 107 ménages ; Ÿ le manque d’animaux de labour pour 72 ménages ; Ÿ le manque d’accès aux herbicides et pesticides pour 43 ménages ; Ÿ l’inondation et la dégradation des sols par les eaux de ruissellement pour 35 ménages. Les autres causes sont citées à moindre échelle dans une fourchette variant de 18 à 01 ménages. Il s’agit notamment de la divagation des animaux, la mauvaise gestion de l’eau de l’irrigation, le manque d’infrastructures (aménagements agricoles), le manque de formation sur les techniques agricoles, l’attaque des cultures par les prédateurs (insectes, chenilles, …), la difficulté d’accès aux terres cultivables, le déboisement et les monocultures. Dans les focus groupes, les causes liées à cette problématique dans les différentes localités sont : Ÿ l’insuffisance de la pluviométrie et/ou la mauvaise répartition des pluies ; Ÿ la baisse de la fertilité et l’appauvrissement des sols dus au déboisement, à la surexploitation et aux vents violents ; Ÿ le sous-équipement des producteurs ; Ÿ l’insuffisance de terres agricoles ; Ÿ le manque d’accès des femmes à la propriété des terres agricoles : les terres sont prêtées par les hommes et reprises en cas de besoin, contre de nouvelles parcelles qui sont parfois attribuées ou mises en valeur tardivement ; Ÿ l’accès difficile aux intrants agricoles (engrais, semences, herbicides) à cause de leurs coûts élevés et de la faiblesse du pouvoir d’achat des producteurs. A celles-ci s’ajoutent des causes spécifiques à certaines localités notamment : Ÿ les dégâts récurrents causés par les inondations provoquées par les chutes d’eau provenant des falaises dans la rivière « Yamé » en amont du village en cas de forte pluie à Madiama ; Ÿ le manque de certains équipements pour la forge (four de soudure, raboteuse, dynamo, perforateur) à Madiama ; Ÿ l’accessibilité difficile à la plaine rizicole à cause de l’inondation à Bangassi ; Ÿ l’insuffisance d’eau pour les périmètres maraîchers à Bangassi et Tatianouna ; Ÿ les dégâts récurrents causés dans les champs de cultures sèches par les inondations régulières provoquées par l’obstruction du bras de la rivière « Yamé » qui va dans la plaine rizicole privant celle-ci d’eau suffisante pour la riziculture à Tatiatouna ; Ÿ le mouvement périlleux des personnes et des biens entre Tatia et Nouna pendant l’hivernage ; Ÿ l’insuffisance de matériels, et défectuosité des clôtures des périmètres maraîchers à Tatianouna ; Ÿ l’inondation des terres agricoles en cas de forte pluie et le non-respect du calendrier agricole à Torokoro ;

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Ÿ le cout élevé des frais d’acquisition des terres aménagées par l’Office Riz Mopti et le montant élevé des redevances à Déguena dans la commune de Kounari ; Ÿ le manque de périmètres irrigués aménagés pour la riziculture (Massaba, Kaka, Kankléna, Dedougou) dans la commune de Fakala ; Ÿ l’accès difficile aux périmètres irrigués entre Sounkalogougou et Tondaka pendant l’hivernage à cause de la crue du bras de la rivière « Yamè » ; Ÿ le conflit entre agriculteur éleveur obligeant les paysans à procéder à la récolte avant maturation pour que les champs ne soient pas envahis par les animaux (Kaka). Les Interventions les plus indiquées ou les actions/solutions les plus appropriées pour renforcer la résilience des communautés ressorties des enquêtes ménages concernent : Ÿ la facilitation de l’accès aux engrais, aux matériels agricoles, aux semences, aux herbicides et pesticides ; Ÿ l’aménagement des terres agricoles ; Ÿ la formation sur les techniques agricoles et sur les techniques de protection de l’environnement ; Ÿ et le reboisement. Dans les focus groupes, les actions transversales aux localités de la commune de Madiama concernent l’appui à chacun des villages avec un fonds auto renouvelable et la mise en place d’un système de micro-crédit villageois pour faciliter l’accès aux équipements et aux intrants agricoles. Les actions/solutions spécifiques préconisées sont : Ÿ la réalisation d’une digue de protection sur la partie nord de Madiama avec aménagement et surélévation du pont de Promani. L’investissement bénéficiera aux populations de 06 villages ; Ÿ l’appui institutionnel à la forge avec les équipements permettant la confection de matériels agricoles de qualité sur place (four de soudure, raboteuse, dynamo, perforateur) à Madiama ; Ÿ la réalisation d’un pont sur la route de Djomi à Bangassi ; Ÿ l’installation de 02 motopompes sur les 02 puits qui ne tarissent pas et la réalisation des bassins de récupération à Bangassi ; Ÿ la fourniture de semences améliorées d’échalote, de pomme de terre, de salade et de gombo ainsi que des engrais minéraux aux exploitantes du jardin maraîcher à Bangassi ; Ÿ le sur creusement et l’aménagement sur 3 km le bras de la rivière « Yamé » qui va dans la plaine rizicole à Tatianouna ; Ÿ la réalisation d’un pont sur la rivière « Yamé » entre Tatia et Nouna ; Ÿ la réhabilitation de la clôture de 02 périmètres maraîchers d’un ha chacun à Tatianouna ; Ÿ le sur creusement des puits à grand diamètre dans chacun des périmètres et l’installation d’une adduction d’eau sommaire solaire à Tatianouna ; Ÿ la fourniture aux exploitantes des 02 périmètres, de petits matériels composés de : 05 pulvérisateurs, 20 brouettes, 50 arrosoirs, des semences améliorées d’oignons et de piment à Tatianouna ; Ÿ la réalisation de 03 diguettes de protection et de retenue d’eau à Torokoro ; Ÿ la facilitation de l’accès des paysans aux multiculteurs à Torokoro ; Ÿ le renforcement des capacités des producteurs en techniques de compostage et de microdosage d’engrais minéraux à Toumadiama. Dans la commune de Kounari, les actions et solutions spécifiques sollicitées par les focus groupes portent sur : Ÿ la réalisation de périmètres maraîchers, le sur creusement et l’aménagement de mares à Sambèrè et Saré Bambara ;

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Ÿ la réalisation de périmètre maraîcher, l’aménagement d’un chenal de déviation des eaux de pluie et le surcreusement du lit du marigot à Sougui ; Ÿ l’aménagement de chenal de déviation des eaux de pluie à Saré Hamadi ; Ÿ le surcreusement du lit du marigot, le surcreusement et l’aménagement d’une mare pour Sossari. Dans la commune de Fakala, les actions et solutions spécifiques réclamées par les focus groupes sont : Ÿ la réalisation d’un pont-barrage sur le bras de la rivière « Yamè », entre Sounkalobougou et Tondaka pour faciliter l’accès aux périmètres rizicoles, pratiquer la pêche commerciale durant toute l’année, permettre aux femmes de faire le maraîchage et aux hommes de confectionner des briques, favoriser l’abreuvement et l’alimentation du cheptel, faciliter la mobilité des élèves vers Tondaka pendant l’hivernage ; Ÿ l’appui institutionnel au forgeron de Sounkalobougou en matériels de soudure pour la confection et la réparation sur place des équipements et matériels agricoles ; Ÿ la réalisation d’un magasin de stockage et de conservation des récoltes à Sounkalobougou ; Ÿ la réalisation de périmètres maraichers clôturés par des grillages et l’appui en semences et matériels de maraichage (arrosoirs, pioches, etc.) pour les femmes dans chacun des 6 villages ; Ÿ l’appui en moulins pour les femmes dans chacun des 06 villages. 5.7.2 DIFFICULTE DANS LA PRATIQUE DE L’ELEVAGE Cette problématique a pour effets et conséquences combinés les maladies des animaux, la perte du cheptel et la non rentabilité de l’élevage dans les 18 villages enquêtés au niveau des trois communes. Les principales causes de la problématique ressorties des enquêtes ménages sont : Ÿ la maladie des animaux pour 118 ménages ; Ÿ le manque ou l’insuffisance de pâturage pour 86 ménages ; Ÿ le prix élevé des aliments bétail pour 79 ménages ; Ÿ la rareté de l’aliment bétail pour 54 ménages ; Ÿ l’insuffisance de la qualité du pâturage pour 48 ménages ; Ÿ la difficulté d’accès aux vaccins et aux soins vétérinaires pour 31 ménages ; Ÿ l’insuffisance de point d’eau pour l’abreuvage des animaux pour 21 ménages ; Ÿ la mauvaise qualité des aliments bétail pour 13 ménages ; Ÿ et le conflit agriculteur-éleveur pour 2 ménages. Dans les focus groupes, les problèmes spécifiques soulevés dans la commune de Madiama concernent : Ÿ l’insuffisance d’eau pour l’abreuvement des animaux à cause du tarissement précoce des mares et l’insuffisance de pâturages à Madiama, Toumadiama et Promani ; Ÿ l’éloignement du vétérinaire et des médicaments qui sont à Sofara à 37 Km de Madiama ; Ÿ le traitement du cheptel par des personnes non qualifiées à cause du coût élevé de la mobilisation du vétérinaire qui est à Sofara pour Toumadiama. Les mêmes problèmes ressortent des résultats des focus groupes dans les villages enquêtés dans les Communes de Kounari et de Fakala. Les Interventions les plus indiquées ou les actions/solutions les plus appropriées pour renforcer la résilience des communautés dans ce domaine sont : Ÿ l’approvisionnement en aliment bétail pour 187 ménages ; Ÿ la facilitation de l’accès à la vaccination et aux soins pour 102 ménages ; Ÿ l’appui à la production de fourrages pour 15 ménages ; Ÿ et le respect du couloir pastoral pour 09 ménages.

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Dans la commune de Madiama, les actions/solutions spécifiques préconisées dans les focus groupes portent sur : Ÿ le sur creusement de mares pour la récupération des eaux de pluie (02 pour Madiama et 02 pour Promani) ; Ÿ le renforcement des capacités des producteurs dans la production de fourrage à Promani et Toumadiama ; Ÿ la formation de relais communautaire pour les petits soins au cheptel à Toumadiama. Dans la commune de Kounari, les actions et solutions préconisées par les focus groupes se résument à celles ressorties des enquêtes ménage. Les enquêtés pensent que les aménagements sollicités au niveau des mares et marigots permettront également d’une part de résoudre en grande partie les problèmes d’eau pour l’abreuvement des animaux pendant la saison sèche et d’autre part de développer la pisciculture au niveau des différentes localités concernées. Dans la commune de Fakala, les actions et solutions identifiées concernent la production et la régénération de plantes fourragères pour l’alimentation du bétail dans les 6 villages, la réalisation d’un bassin de retenue d’eau pour l’abreuvement des animaux à Massaba, la réalisation d’un parc de vaccination pour les bovins à Kankléna. 5.7.3 APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE LIMITE Cette problématique a pour effets et conséquences combinés le recours à l’eau non potable et les maladies liées à l’eau qui en découlent dans les trois communes. Dans la commune de Madiama, les principales causes relevées dans les focus groupes sont : Ÿ la forte démographie, l’absence de BF/BP dans certaines parties du village et la pénibilité de la corvée d’eau : les puits sont très profonds (25-30 m), et certains tarissent en cas de panne des adductions d’eau, pour Madiama ; Ÿ les 02 PMH fonctionnelles n’arrivent pas à couvrir les besoins en eau potable de la population pour Bangassi ; Ÿ les 03 PMH n’arrivent pas à couvrir les besoins en eau potable des 1400 habitants à Tatianouna ; Ÿ l’inaccessibilité de la PMH dans le village mère et la détérioration de la qualité de l’eau des puits à cause de l’inondation pendant l’hivernage ainsi que l’insuffisance du seul puits citerne pour plus de 600 personnes au carrefour pour Torokoro ; Ÿ le faible débit du SHVA, le tarissement d’un puits à grand diamètre pendant la saison sèche, l’absence de point d’eau potable au niveau de la maternité ainsi que la pénibilité de la corvée d’eau : les puits sont très profonds (25-30 m), pour Toumadiama. Dans la commune de Kounari, le problème d’approvisionnement en eau potable limité est aggravé par un autre facteur lié à un assainissement domestique liquide insuffisant ou inadapté dans les six villages enquêtés. Les principales causes évoquées dans les focus groupes concernent : Ÿ l’incapacité des 02 PMH à couvrir les besoins en eau potable du village, le non traitement des eaux de consommation provenant des puits traditionnels, la défécation à l’air libre de certaines personnes malgré un bon niveau de couverture en latrines des ménages dans le village ainsi que le manque de système d’évacuation des eaux usées pour Sossari ; Ÿ l’insuffisance de la seule PMH pour tout le village, le non traitement des eaux provenant des puits traditionnels et la pénibilité liée à la corvée d’eau du fait de la profondeur de ces puits (60 m), la défécation à l’air libre par les enfants ainsi que le manque de système de gestion des eaux usées pour Sougui et Saré Bambara; Ÿ le manque d’eau potable dans le village (la seule PMH étant en panne depuis plus de 10 ans pour Saré Hamadi, et 5 ans pour Sambéré), le non traitement des eaux provenant des puits à grand diamètre et des puits traditionnels, la défécation à l’air libre par une bonne partie des habitants du

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village dont les enfants à cause de l’insuffisance de latrines ainsi que le manque de système de gestion des eaux usées pour Saré Hamadi et Sambéré; Ÿ l’insuffisance de la seule PMH pour tout le village, le non traitement de l’eau du puits à grand diamètre, l’inexistence de puits traditionnels à cause de la qualité sablonneuse du sol et de la position géographique du village qui se trouve dans la zone inondée, la défécation à l’air libre par les enfants ainsi que l’absence de système de gestion des eaux usées pour Déguena. Dans la commune de Fakala, les causes relevées par les focus groupes sont : Ÿ l’insuffisance d’eau potable liée à l’absence de PMH dans les villages de (Kanklena, Tondaka et Massaba), au nombre insuffisant de PMH dans les villages de Sounkalobougou et Dédougou ; Ÿ le non traitement des puits à grand diamètre et des puits traditionnels dans les 05 villages. A Kaka, avec 03 PMH et 03 puits traditionnels, les besoins en eau potable de la population sont couverts durant toute l’année. Les actions et solutions recommandées par les focus groupes concernent : Ÿ le renforcement des systèmes d’adduction d’eau potable (interconnexion des 2 systèmes, extension des canalisations, mise en place d’un système d’exhaure mixte) à Madiama ; Ÿ l’équipement en adduction d’eau sommaire avec 05 bornes fontaines du forage non équipé à Bangassi : Ÿ la réalisation de 02 puits à grand diamètre à Tatianouna ; Ÿ la réalisation de 02 PMH dont l’une dans le village mère en zone accessible pendant l’hivernage et l’autre au Carrefour pour Torokoro ; Ÿ la transformation du SHVA en adduction d’eau sommaire avec 05 bornes fontaines pour Toumadiama ; Ÿ la réalisation de points d’eau potable (PMH et puits à grand diamètre) dans les villages de Sougui, Sossari, Saré Hamadi, Saré Bambara, Sambèrè et Déguena dans la commune de Kounari ; Ÿ la réalisation de PMH dans chacun des villages suivants : Dedougou, Massaba, Tondaka, Kanklena et Sounkalobougou dans la commune de Fakala 5.7.4 CONDITIONS D’ETUDE DIFFICILES AU NIVEAU DE L’EDUCATION DE BASE Cette problématique a pour effets et conséquences combinés le faible taux de rétention des élèves à partir de la 7ème Année, le taux élevé de déperdition scolaire. La situation est critique pour Sambèrè et Sossari où il n’y a quasiment pas d’enfants scolarisés. Dans la commune de Madiama, les principales causes évoquées dans les focus groupes sont : Ÿ la capacité limitée des structures éducatives d’accueil au niveau du préscolaire et du 1er cycle due aux effectifs pléthoriques aux 1ers cycles, soient 800 élèves pour 10 salles de classe pour un ratio de 80 élèves/classe ; 300 enfants au jardin d’enfants : la 2ème Année est dans une salle de classe tandis que la 1ère Année est sous un hangar exposée aux intempéries à Madiama ; Ÿ l’insuffisance de structures d’accueil au niveau de la medersa (04 cours pour une seule salle de classe au niveau de la medersa) et l’absence de centre d’alphabétisation dans le village à Bangassi ; Ÿ l’absence de salle de classe au niveau du jardin d’enfants à Promani ; Ÿ la difficulté d’hébergement et d’alimentation des enfants venant d’autres localités fréquentant le second cycle de Madiama. Promani est à 5 Km de Madiama. Torokoro est à 12 Km ; Toumadiama à 7 Km ; Tatianouna à 9 Km. Après la 6ème Année, les enfants vont au second cycle de Madiama. A cause de la difficulté à trouver un logeur, les enfants sont contraints à faire la navette. Ÿ l’approvisionnement insuffisant de la cantine scolaire à Toumadiama : en effet, depuis 2 ans, Toumadiama et Kansara assurent l’approvisionnement en vivres de la cantine scolaire. Du fait de l’insuffisance des quantités collectées, seuls 3 repas sont préparés dans la semaine. Ce qui fait que les enfants de Kansara n’ont pas le déjeuner pendant 3 jours dans la semaine.

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Dans la commune de Kounari, les causes relevées dans les focus groupes sont : Ÿ l’inexistence d’établissement scolaire à Déguena, Sambèrè, Saré Bambara, Saré Hamadi, Sougui et Sossari ; Ÿ l’éloignement de l’école la plus proche pour ces différentes localités. Dans la commune de Fakala, les causes évoquées sont : • l’absence d’écoles primaires dans les 6 villages : les enfants des villages de Tondaka, Dedougou et Sounkalobougou qui sont respectivement à 4 Km, 3 Km et 1 Km, partent à Boungel et ceux des villages de Kaka et Kanklena, qui sont à 3 Km et 1,5 Km, partent à Sofara. Les enfants de Massaba ne fréquentent pas l’école. Ils sont donnés aux maitres coraniques. • l’accès difficile à l’école pour les élèves des villages de Tondaka, Kaka, Kankléna pendant l’hivernage. Les élèves sont obligés de traverser le bras de la rivière « yamè » en pirogue (risque de noyade) ; • la non régularité du fonctionnement des cantines scolaires à Bounguel et Sofara. Les interventions les plus indiquées sollicitées par les focus groupes portent sur : Ÿ la construction de 02 salles de classe au 1er cycle et d’une salle de classe au niveau du jardin d’enfants ainsi que l’appui en vivres et non vivres à la cantine scolaire du second cycle à Madiama ; Ÿ la réalisation d’un centre d’alphabétisation à Bangassi ; Ÿ la construction de 03 salles de classe au niveau de la medersa à Bangassi ; Ÿ la réalisation de 02 salles de classe au niveau du jardin d’enfants à Promani ; Ÿ la construction de 03 salles de classe et l’ouverture d’un second cycle à Torokoro ; Ÿ l’appui en vivres et non vivres à la cantine scolaire du 1er cycle de Toumadiama ; Ÿ la construction et l’équipement d’une école à Saré Hamadi et à Saré Bambara ; Ÿ la construction de trois salles de classe et l’ouverture d’un 1er cycle dans le village le plus accessible entre Tondaka et Dédougou ; Ÿ l’appui en vivres et la redynamisation des cantines scolaires de Bounguel et de Sofara. 5.7.5 ACCES DIFFICILE AUX SOINS DE SANTE Les effets et conséquences combinés de cette problématique sont le risque de rupture de service, le recours à l’automédication et aux soins inappropriés avec risques sanitaires, les accouchements à risques ainsi que le non-respect de l’intimité et de la dignité des accouchées à Torokoro. Dans les 309 ménages enquêtés, 284 ménages soit environ 91% des ménages ont enregistré un ou des cas de paludisme durant les six (06) derniers mois. Pour les IRA, seulement 34 des 309 ménages enquêtés affirment avoir enregistré un ou des cas les six (06) derniers mois. Les principales causes qui en ont été évoquées par les focus groupes dans la commune de Madiama concernent : Ÿ l’insuffisance de personnel au niveau de la maternité à Bangassi (01 seule matrone au niveau de la maternité) ; Ÿ l’éloignement du CSCOM de Madiama de certaines localités : Promani est à 5 km de Madiama pendant la saison sèche et à 12 km par le goudron pendant l’hivernage où la route la plus courte est impraticable. Il n’y a pas de centre de santé pour une population de 1728 habitants. Ÿ l’inadaptation de certaines conditions d’accueil et de sécurité au niveau du centre de santé de Torokoro : non sécurisation/absence de clôture au niveau du centre de santé et manque de salle de repos et d’observation pour les accouchées. En effet, celles-ci sont hospitalisées dans la même salle que les autres malades. La commune rurale de Kounari qui compte 32 villages, ne dispose pas de CSCOM. Les CSCOMS auxquels les populations de la commune ont accès sont ceux des communes voisines de Fatoma, Bassiro, Borondougou et Dialloubé. Dans la commune de Fakala, aucun des 6 villages enquêtés n’abrite

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un centre de santé. Seulement, il y a un agent de santé communautaire à Tondaka. Les actions et solutions préconisées par les focus groupes dans les différentes localités sont : Ÿ former un relais communautaire pour appuyer la matrone à Bangassi ; Ÿ construire et équiper un centre de santé, et mettre en place un stock de médicaments au niveau de la pharmacie à Promani ; Ÿ construire la clôture du centre de santé et 01 salle de repos et d’observation pour les accouchées à Torokoro ; Ÿ construire un cscom au niveau du chef-lieu de la commune de kounari et ouvrir des maternités ou des dispensaires dans certains villages de la commune ; Ÿ construire et équiper un centre de santé, et mettre en place un stock de médicaments au niveau de la pharmacie dans le village le plus accessible entre Kankléna et Kaka.

5.7.6 FAIBLE PRODUCTIVITE DE LA PECHE Cette problématique est ressortie principalement dans les focus groupes des villages de Saré Hamadi, Saré Bambara, Sambèrè et Déguena dans la commune de Kounari. Elle été soulevée dans les 6 villages de la commune de Fakala. Les principales causes évoquées sont : l’ensablement ou le comblement des mares, le tarissement précoce des cours d’eau, la rareté des poissons et la disparition de certaines espèces de poisson, le manque d’équipements adéquats. Dans la commune de Kounari, selon les enquêtés, les actions et solutions prévues au point 5.7.1 permettront de résoudre pour une grande part cette problématique. Dans la commune de Fakala, les actions et solutions identifiées concernent la réalisation d’étangs piscicoles à Kaka et la facilitation de l’accès aux matériels de pêche pour les villages de Kaka, Sounkalobougou, Kanklena, Dedougou et Massaba.

5.7.7 STAGNATION DES EAUX DE PLUIE SUR LE SITE DE LA FOIRE A MADIAMA Ce problème qui est dû à un déficit d’aménagement de la foire entraine une difficulté de mobilité des forains à l’intérieur du marché pendant l’hivernage. La solution préconisée par les focus groupes est le remblai du site de la foire.

5.7.8 DECIMATION DE LA FLORE ET DISPARITION DE CERTAINS ARBRES FRUITIERS SAUVAGES Le phénomène a été signalé par les focus groupe dans la commune de Fakala. Selon eux, ses causes sont liées à : Ÿ la coupe abusive du bois pour la production commerciale du charbon ; Ÿ le développement de l’agriculture extensive sous l’effet de la forte croissance démographique ; Ÿ la sécheresse et les vents violents. Les actions et solutions sollicitées portent sur : Ÿ la mise en place des brises vent et le reboisement dans les champs avec des arbres anciens ; Ÿ la mise en place de pépinières et la plantation d’arbres fruitiers à Sounkalobougou et Tondaka.

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6. RECOMMANDATIONS ET PROPOSITIONS D’AXES D’INTERVENTION POUR LA CRM Pour les années 2016 et 2017, le Projet de Renforcement de la Résilience des Ménages vulnérables dans la Région de Mopti ambitionne d’appuyer sur la base de plans d’affaire à travers des transferts conditionnels, 67 groupements qui ont été constitués autour de certaines activités génératrices de revenu notamment l’embouche, le maraichage, la production céréalière, la banque de céréales et la pisciculture. Le Projet RECOM/Bla vise à contribuer à la réduction de l’impact des catastrophes liées au climat et aux variabilités climatiques dans les communautés vulnérables au Mali tout en contribuant directement et indirectement dans l’atteinte des Objectifs 1 & 2 du Développement du Millénaire. Ses objectifs spécifiques sont : § Renforcer les capacités d’adaptation des communautés vulnérables face aux effets des changements climatiques dans le cercle de Bla (région de Ségou) et à travers le projet de résilience communautaire ; § Renforcer les capacités institutionnelles et opérationnelles de la Croix Rouge Malienne tant au niveau régional que national ainsi que celles de ses partenaires dans les zones d’intervention du projet ; § Renforcer le plaidoyer à tous les niveaux pour la prise en compte du genre dans les politiques et stratégies sectorielles liées à la RRC/ACC. Les principaux résultats attendus sont : Résultat 1 : Connaissance Les connaissances des populations sur la variabilité climatique sont améliorées. Les activités doivent permettre l’accroissement du niveau de connaissance des communautés cibles sur l'environnement et la variabilité climatique. Résultat 2 : Prévention et préparation Les capacités des communautés en matière de prévention et de préparation aux risques de catastrophes sont améliorées. Ces activités sont en relation directe avec les risques de catastrophes liés au temps et aux changements climatiques. Elles doivent permettre à la population cible de développer une résilience communautaire en s’appropriant la gestion durable des risques de catastrophes. Résultat 3 : Adaptation Les capacités des communautés à développer des moyens de subsistance (durable) ont augmenté. Le but de ce résultat est de renforcer la résilience des communautés face aux menaces en protégeant les moyens d'existences tout en les diversifiant. La dégradation environnementale et la variation climatique menacent les moyens d'existence les plus importants, notamment l'agriculture et l'élevage. Résultat 4 : Renforcement des capacités Les capacités opérationnelles et de gestion de la CRM ainsi que celles de ses partenaires sont renforcées dans le domaine de la réduction des risques. Le résultat 4 s’adresse principalement au renforcement des capacités opérationnelles et institutionnelles des structures de mise en œuvre du projet tant du niveau central que du niveau communautaire. Résultat 5 : Plaidoyer La diplomatie humanitaire est promue et vulgarisée.

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Ce résultat va permettre d’effectuer les activités de plaidoyer concernant la réduction de risques de catastrophe, l'adaptation aux changements climatiques et promouvoir aussi l'égalité entre les genres et la diversité. L’intégration des 2 projets au niveau de la Région de Mopti pour les années 2016 et 2017 doit s’inscrire dans une logique de renforcement des acquis, de capitalisation et de développement des expériences prometteuses, de complémentarité et de renforcement mutuel des différentes interventions. Au vu des résultats de l’évaluation, et compte tenu du fait que les interventions du Projet de Renforcement de la Résilience des Ménages vulnérables dans la Région de Mopti se focalisent principalement sur le relèvement et la résilience des 2934 ménages vulnérables identifiés dans les localités d’intervention, il apparaît clairement que dans le cadre de l’extension du projet RECOM/Bla dans la Région de Mopti, l’emphase devra être mise davantage sur les interventions à caractère communautaire ayant des impacts publics à large spectre. Sur cette base, l’étude formule les recommandations suivantes : le renforcement de la connaissance des ménages sur les effets des changements climatiques dans les communes de Kounari, Madiama et Fakala ; En effet, sur les 309 ménages enquêtés, il est ressorti que seulement 89 ménages soit 29% des ménages affirment connaître le changement climatique. Les activités ciblées pourront être développées en termes de formations, d’information sensibilisation et d’accompagnement pour consolider le niveau de connaissance des communautés cibles sur l'environnement et la variabilité climatique. l’amélioration des capacités des communautés en matière de prévention et de préparation aux risques de catastrophes en accompagnant la mise en place et/ou la dynamisation d’un cadre organisationnel communautaire adapté dans les 18 villages au niveau des trois communes ; le renforcement des capacités des collectivités en matière de prévention et de préparation aux risques de catastrophes ; L’objectif visé sera d’améliorer le niveau de connaissance des organes des collectivités cibles sur l'environnement et la variabilité climatique afin de les amener à intégrer dans leurs PDESEC les problématiques liées à la protection de l’environnement et à les mettre en œuvre. le renforcement de la résilience des communautés face aux menaces en protégeant les moyens d'existences tout en les diversifiant, et en agissant sur les déterminants sociaux de la santé et du développement local ; Les interventions pourraient viser à : § Augmenter les productions agricoles dans les localités bénéficiaires à travers les actions préconisées aux points 5.7.1 et 5.7.8 ; § Améliorer la rentabilité de l’élevage par des actions/solutions prévues au point 5.7.2 ; § Promouvoir un environnement sain et améliorer les déterminants sociaux de la santé et du développement local par des actions prévues aux points 5.7.3, 5.7.4, 5.7.5, 5.7.7. En outre, spécifiquement dans la commune de Kounari, il est souhaitable de mettre l’accent sur le développement de l’assainissement domestique liquide pour soutenir les actions d’information sensibilisation développées à travers les Pratiques Familiales Essentielles ; § Améliorer la rentabilité de la pêche à travers les actions prévues au point 5.7.6 ; le renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles de la CRM à travers l’amélioration de la connaissance du mouvement CR/CR au niveau de la région, le renforcement de l’autonomisation de la branche régionale de Mopti. Les interventions pourront intégrer les actions ci-après : § le renforcement des capacités du Comité Régional en matière de bonne gouvernance et de gestion saine ; § la création et le développement des AGR pour le Comité notamment la réfection du bloc latrines en banco, l’appui à la réforme du dispensaire et de la pharmacie, etc.

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§ l’appui institutionnel pour le fonctionnement du Comité notamment le remblai de la Cour du siège du Comité à Djenné, l’équipement en système de climatisation et en matériels de sonorisation de la salle de conférence, l’équipement en matériels informatiques, la fourniture de kits de bureau.

7. CONCLUSION Au regard des résultats de l’évaluation, un besoin crucial se fait sentir au niveau des localités enquêtées dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes et d’adaptation aux variabilités climatiques en dépit de gros efforts fournis dans ce cadre par certains intervenants. Les interventions futures doivent s’intégrer dans cet environnement multi acteurs dans une perspective de complémentarité et de renforcement mutuel. Dans le même ordre d’idées, l’intégration des Projets RENFORCE Mopti et RECOM/Bla au niveau de la Région de Mopti pour les années 2016 et 2017 doit s’inscrire dans une logique de renforcement des acquis, de capitalisation et de développement des expériences prometteuses, de complémentarité et de renforcement mutuel des différentes interventions. Ainsi, dans le cadre de l’extension du projet RECOM/Bla dans la Région de Mopti, l’emphase devra être mise davantage sur les interventions à caractère communautaire ayant des impacts publics à large spectre, qui ont émergé au cours de l’étude sous la forme d’actions/solutions préconisées par les enquêtés, mais dont la faisabilité de certaines auront besoin d’être analysée de façon plus approfondie par des expertises établies en la matière. Aussi, la branche régionale CRM de Mopti est confrontée à des défis importants en matière de gouvernance et de son autonomisation financière. De même, la connaissance du mouvement CR/CR ainsi que de celle des interventions de la société nationale auront besoin d’être renforcées dans les localités ciblées par l’étude. Ce qui rend pertinente l’extension du Projet RECOM/Bla dans les trois communes ciblées au niveau des Cercles de Mopti et de Djenné sur la base des recommandations et propositions d’axes d’intervention formulées.

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