Analyse Économique Des Mesures D'adaptation Aux Changements
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Analyse économique des mesures d’adaptation aux changements climatiques appliquée au secteur du ski alpin au Québec Rapport final Janvier 2019 ________________________________________________ ANALYSE ÉCONOMIQUE DES MESURES D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES APPLIQUÉE AU SECTEUR DU SKI ALPIN AU QUÉBEC Rapport final Janvier 2019 Directeur de projet : Laurent Da Silva, Ouranos Équipe de réalisation : Félix-Antoine Desrochers, Ouranos Katherine Pineault, Ouranos Charles-Antoine Gosselin, Ouranos Patrick Grenier, Ouranos Gabrielle Larose, Association des stations de ski du Québec Principaux collaborateurs : Benjamin Désourdy, Bromont Montagne d’expériences Claude Péloquin, Bromont Montagne d’expériences Jean-Michel Ryan, Mont Sutton Jonathan Forcier, Corporation ski et golf Mont Orford Simon Blouin, Corporation ski et golf Mont Orford Pascal Mongeau, Corporation ski et golf Mont Orford Michel Archambault, ESG-UQAM Stéphanie Bleau, Ouranos Révision linguistique : Marie-Anta Diop, Ouranos Crédit photo : Baudesign, Flickr Numéro de projet : 553017 Citation suggérée : Da Silva, L., Desrochers, F.-A., Pineault, K., Gosselin, C.-A., Grenier, P. et Larose, G. (2019) Analyse économique des mesures d’adaptation aux changements climatiques appliquée au secteur du ski alpin au Québec. Ouranos, Montréal, 119 pages. i Remerciements L’équipe de projet tient à remercier chaleureusement celles et ceux qui ont contribué au projet en fournissant des réponses, du savoir et de l’information. Vous avez répondu patiemment et avec diligence à nos questions. Tout d’abord, nous tenons à souligner la contribution indispensable des trois stations de ski participantes à l’étude : Bromont Montagne d’expériences, Mont Sutton et Mont Orford. Vous nous avez ouvert la porte de vos stations de ski dans l’objectif d’appuyer l’industrie à s’adapter aux changements climatiques. Votre contribution à l’avancement des connaissances est immense et permettra certainement d’accroître la résilience de toute l’industrie. Ensuite, un remerciement spécial à Michel Archambault, professeur émérite en tourisme, de même qu’à la Chaire de Tourisme Transat de l’ESG-UQAM qui nous ont donné accès à des données et de l’information privilégiée sur l’industrie du ski alpin au Québec tout au long du projet. Il est essentiel de mentionner la participation de l’Association des stations de ski du Québec qui agit de manière très proactive afin d’éveiller l’industrie au défi des changements climatiques et d’outiller les stations avec une science rigoureuse, mais surtout utile. L’implication unique et la disponibilité de Gabrielle Larose dans le projet ont permis d’accroître substantiellement la qualité de cette étude. Ce projet n’aurait jamais été possible sans l’appui financier du Ministère du Tourisme, de même que des nombreux autres contributeurs financiers du projet : MITACS, l’Association des stations de ski du Québec, la Municipalité régionale de comté de Brome-Missisquoi, la Municipalité régionale de comté de Memphrémagog, l’Association touristique régionale des Cantons-de-l’Est et le Ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Nous tenons également à souligner la contribution des membres des différents comités mis en place dans le cadre du projet. Leur participation a permis, entre autres, de mieux comprendre et d’intégrer l’ensemble des enjeux de l’industrie et de la région étudiée : Lucie Carpentier (Ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation), Stéphanie Bleau (Ouranos), Michel Archambault (ESG-UQAM), Gabrielle Larose et Yves Juneau (Association des stations de ski du Québec), Justin Leroux (HEC Montréal), Benjamin Désourdy (Bromont Montagne d’expériences), Jean-Michel Ryan (Mont Sutton), Jonathan Forcier (Corporation ski et golf Mont Orford), Alexandra Roy (MRC de Memphrémagog), Neil Champagne (Station Mont Tremblant), Jean-Pierre Gagnon (Ministère du Tourisme du Québec), Francine Patenaude (ATR des Cantons-de-l’Est) et Denis Beauchamp (CLD de Brome-Missisquoi). Finalement, nous tenons à remercier Stéphanie Bleau et Kate Germain sans qui ce projet n’aurait jamais été possible. Vos efforts continus dans le développement du projet et votre confiance indéfectible dans l’équipe de projet ont permis de mener à terme ce projet qui aborde des questions difficiles, mais essentielles à un meilleur avenir pour l’industrie touristique au Québec. ii Sommaire exécutif La nordicité est une caractéristique iconique du Québec. Les paysages blancs marquent l’imaginaire des touristes de tout acabit alors que les Québécois ont développé de multiples stratégies pour s’approprier la saison hivernale. Il s’est ainsi bâti une industrie de loisir autour de la saison blanche. Introduit au pays à la fin du 19e siècle, le ski en est l’activité par excellence. Produit signature du tourisme hivernal du Québec, la province dénombre 75 stations de ski réparties dans 16 régions touristiques. Plus de 1,4 million de québécois et nombre de touristes pratiquent ce sport qui génère 800 millions de dollars en retombées économiques touristiques, représentant la principale activité touristique hivernale de la province (Archambault, Nguyen et Morin, 2016). Au Québec, comme ailleurs dans le monde, l’industrie du ski alpin subit les impacts des changements climatiques. Depuis les quarante dernières années, la province s’est réchauffée de 1 à 3 degrés selon les régions et de façon beaucoup plus prononcée en hiver (Ouranos, 2015). Les stations de ski composent déjà avec d’importantes variations saisonnières qui influent sur les conditions d’exploitation, l’achalandage et nécessairement sur leur rentabilité. Ces variations amplifiées par le réchauffement climatique posent un défi supplémentaire à l’environnement d’affaire des stations de ski du Québec. La transformation graduelle des conditions climatiques et du milieu naturel pourrait affecter la rentabilité des activités, à l’échelle des stations ainsi qu’à celle des régions. Cette nouvelle réalité climatique mène l’industrie du ski à répondre au plus important défi auquel elle aura été confrontée de son histoire. Se dresse alors une industrie qui agit en pionnière afin d’aborder de front la question de l’adaptation des techniques d’opération, de l’offre de services et de son modèle d’affaires face aux nouvelles réalités climatiques. La présente étude se veut un soutien manifeste au processus d’adaptation du secteur en offrant un éclairage financier à l’enjeu de l’adaptation aux changements climatiques. Les travaux réalisés visent à outiller les stations de ski du Québec de sorte qu’elles puissent mieux saisir la portée de l’enjeu climatique et intégrer les risques climatiques dans les mécanismes de planification stratégique. Le regard est porté sur trois stations de ski alpin des Cantons-de-l’Est et permet d’accroître substantiellement la compréhension des impacts des changements climatiques sur la rentabilité future des stations de même que sur les implications financières de l’adaptation des activités en contexte de changements climatiques. Faits saillants En matière d’impacts des changements climatiques : • La modification des précipitations et la hausse des températures impactent les conditions d’opération. La combinaison de la hausse des températures et des précipitations liquides de même que la baisse des précipitations neigeuses affecteront les conditions d’opération des stations de ski des Cantons-de-l’Est. La hausse marquée des températures se traduira par une diminution des fenêtres de froid permettant la fabrication de neige, en particulier durant les mois de novembre et décembre, période critique pour assurer une ouverture avant le congé des fêtes. Aussi, la baisse des précipitations neigeuses accroîtra la dépendance à la fabrication de neige, augmentant ainsi la pression sur l’efficacité des systèmes d’enneigement et sur le contrôle des coûts de préparation du iii domaine skiable. Soulignons néanmoins que l’ouverture des stations pour la période des Fêtes ne sera pas compromise. • En l’absence d’adaptation, l’ouverture, la durée de la saison et le pourcentage du domaine skiable ouvert seront affectés. En l’absence d’adaptation, le démarrage de la saison sera progressivement décalé à mesure que les changements climatiques s’amplifieront. Le début de la saison accusera un retard d’environ 7 à 10 jours à l’horizon 2050 par rapport à la situation présente (2020). Sur la durée totale de la saison, on observera une réduction de 10 à 20 jours d’opération. Toutefois, cette diminution ne compromettra pas la capacité des stations à opérer au-dessus du seuil minimum de 100 jours de ski. Il est prévu que le domaine skiable disponible subirait une baisse variant entre 20 et 30 % des pistes ouvertes, en moyenne, pour les trois stations à l’horizon 2050. • La variabilité des conditions de glisse pourrait faire diminuer l’achalandage. Les transformations des conditions climatiques et incidemment des conditions de glisse pourraient mener à une baisse généralisée de l’achalandage avoisinant en moyenne les 10 % pour les Cantons- de-l’Est si aucune mesure d’adaptation n’est mise en place. La variabilité des conditions de glisse affectera également les abonnements de saison, lesquels devraient se contracter d’environ 2 à 7 % d’ici 2050. • Des revenus hivernaux en diminution et des coûts assez stables sont attendus. À l’échelle de la station, la diminution de l’achalandage et du nombre de jours d’exploitation affecterait à la baisse les revenus totaux hivernaux (-3 à -10 % entre 2020 et 2050) alors que les coûts totaux devraient rester relativement