Les Élections De 1945 Dans L'arrondissement De Nice
LES ÉLECTIONS DE 1945 DANS L’ARRONDISSEMENT DE NICE Jean-Louis PANICACCI Si, aujourd’hui, les autorités estiment qu’il n’est pas judicieux de faire se succéder plusieurs élections en l’espace de quelques mois, il n’en fut pas de même en 1945 où, entre le 29 avril et le 21 octobre, les électeurs furent convoqués à trois reprises afin de renouveler des assemblées locales (conseils municipaux, conseil général) et nationale (Constituante), mais aussi de répondre, par référendum, à deux questions institutionnelles. Il est vrai qu’à l’époque, on sortait de six années de guerre (dont quatre années de dictature sous le régime de Vichy), qu’il convenait de sonder les citoyens sur la légitimité du GPRF et des autorités qu’il avait désignées ou validées à la Libération (Délégations spéciales, Délégations municipales, Comité départemental de Libération) et que les Français avaient été privés d’élections municipales depuis mai 1935, d’élections législatives depuis mai 1936 et d’élections cantonales depuis octobre 1937, une partie des électeurs du chef-lieu ayant pu s’exprimer en mars 1939 dans le cadre d’une législative partielle provoquée par l’élection au Sénat du député-maire de Nice Jean Médecin. Cet article ne se propose pas seulement pour objectif d’évoquer le déroulement des quatre élections intervenant en 1945 (municipales des 29 avril et 13 mai, cantonales des 23 et 30 septembre, législatives et référendum du 21 octobre) mais il a l’ambition de procéder à des comparaisons avec les dernières élections correspondantes, d’envisager dans quelle mesure les autorités désignées ou confirmées par l’Etat français puis par le GPRF furent rejetées ou validées par le corps électoral, d’appréhender l’éventuelle apparition d’une génération politique de la Libération (voire de la Résistance) et le poids du vote féminin ainsi que la représentation des femmes dans les assemblées renouvelées.
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