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ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE L’INDRE 113 J Fonds Pinault de Bonnefonds (1719-1986) Répertoire numérique détaillé par Julien Colas, adjoint du patrimoine, sous la direction d'Anne Gérardot directrice des Archives départementales Châteauroux 2019 Introduction Les Pinault de Bonnefonds sont une famille noble établie au Blanc dès la fin du XVI e siècle, en raison d'un mariage entre Nicolas Pinault et Françoise Soulette1, issue d'une ancienne lignée de cette ville. Cependant, c'est à une quinzaine de kilomètres au nord du Blanc que se situe le berceau familial, au domaine du Pin (paroisse de Douadic), dans lequel se trouve une vaste demeure avec étang et trois métairies, La Fontaine, le Puits et Bonnefonds. Plusieurs générations se succèdent et habitent le logis Pinault, rue Sainte-Catherine (actuel n°12), principale possession de la famille dans la cité du Blanc. Les fils aînés des seigneurs de Bonnefonds sont le plus souvent nommés Pierre. C'est le cas de Pierre (inhumé le 17 novembre 1722), marié à Catherine Bastide, le 20 juin 1697 et de son fils, Pierre (1694-1779). Néanmoins, c'est un prénommé Jean, fils de ce dernier, qui se distingue dans ce fonds d'archives. Jean Hercule Pinault de Bonnefonds (1727-1808), écuyer puis chevalier, est également président du directoire du Blanc dans les années 1790. Il épouse, le 7 juillet 1750, Anne Philiberte Louise de Brossard (1729-1799) dont il eut onze enfants : Pierre (1751-1800), Jean (1753-1766), Laurent (1754- 1755), Marie-Anne (1755-1813), Jeanne (1758-1820), Françoise (1759-1760), François, lieutenant au second régiment d'infanterie de la Reine (1761-1781), Louis (1763-1765), René Philippe (1765-1794), Anne Félicité (1770-1813) et Silvain Alexis (1773-1782). Sa femme était héritière des Morin, qui possédaient le domaine de La Tremblaye (La Tremblais), à Saulnay. Cette propriété comprend une maison de maître (avec jardin, vignes, prés et terres), deux métairies et une borderie à Mazerolles. Ainsi, Jean partage son temps entre la gestion de ses terres et sa maisonnée, lorsque la Révolution vient troubler son foyer. Ses deux fils Pierre et René Philippe (officier au régiment d'Infanterie de Lorraine, volontaire dans la légion d'émigrés commandé par le marquis de Damas) émigrent à l'étranger, où ils meurent. René Philippe est tué par un coup de canon lors du combat entre la République et le prince d'Orange sur le canal de Malines et Pierre décède à Anvers. Pendant ce temps, Jean et sa famille, restés au Blanc, sont suspectés de trahison. Leurs biens sont saisis et mis sous séquestre, tandis que sa fille aînée, Marie Anne et la benjamine, Anne Félicité sont placées à la maison de détention de Châteauroux (qui abritait auparavant des religieuses), le 13 novembre 1793. Cet événement marquant est retranscrit par Jean dans son livre de raison. Survivant à ses enfants (excepté à 3 de ses filles, Marie Anne, Anne Félicité, Jeanne) et à sa femme, il décède le 27 septembre 1808. Sa petite-fille (enfant de Pierre Pinault et de Anne Magdeleine de Baudry), Anne Charlotte Alexandrine, née au Blanc, le 16 juillet 1782, est l'héritière de l'ensemble de ses domaines. Elle se marie avec Louis Félix Anne, vicomte de Poix, le 8 février 1802. Celui-ci vend le domaine familial du Pin le 24 juin 1869 à M. de Liron d'Airoles. Le livre de raison tenu par Jean Pinault de Bonnefonds est la pièce la plus importante de ce fonds. Épais d’environ 300 pages, il a été rédigé de 1750 à 1808, et est tenu rigoureusement par son auteur qui a une écriture soignée et le souci du détail. D'ailleurs, l'organisation de ses écrits est au centre de ses préoccupations. Ainsi, Jean débute l'ouvrage en citant ce qu'il contient : « Commencement des articles qui regardent généralement, les biens, les recettes, les dépenses, et les dettes, dans l'ordre prescrit au commencement de ce registre », puis il précise que « Les despenses faittes depuis mon mariage jusqu'à ce jour ne sont point dans ce registre… ». Plus tard, il décide de modifier la méthodologie de son livre de raison. Par exemple, à partir de 1754, Jean décide de ne plus noter les 1 Chroniques blancoises, tome II, p. 162-163. dépenses de ménage, dès 1765, il inscrit le revenu des terres à la fin de chaque année et enfin, à partir de 1772, il choisit pour une meilleure organisation de ses écrits de placer les faits ayant trait à ses métayers à la fin du registre. Seule la dernière page du livre est écrite par sa fille qui indique son décès et celui de ses trois tantes. En somme, le livre contient les récoltes des domaines, les profits et pertes des bestiaux, les affaires concernant les métayers et les fermiers, les dépenses en ameublement, les réparations faites à chaque domaines et les événements familiaux. Jean mentionne les dates de naissance et de décès de sa progéniture et quelques épisodes familiaux, tels que l'emménagement dans la nouvelle maison du Blanc, en 1753 ou encore les événements de la Révolution. Les successions sont également indiquées. Ainsi, au gré des héritages, les possessions initiales (le Domaine du Pin, les métairies de Surjoux à Douadic et de Bénavent à Pouligny-Saint-Pierre, la maison au Blanc) s'enrichissent de nouvelles terres, notamment avec les biens de sa femme (le fief de Bordebure, les métairies de la Quesnière et de la Fionnerie, la maison du four à Argy, les métairies de la Cheveterie à Gehée et celle du Joulay à Jeu- Maloches, et le domaine de la Tremblaye) et de son père (les métairies de Lérignon, à Lingé et de La Chapelle, à Mauvières), sans compter les nouvelles acquisitions comme le moulin de « Poissonnet ». Enfin, le livre de raison témoigne des travaux et de la construction progressive du logis du Pin, des maisons au Blanc et des métairies. L'intérêt de ce volume est que le document rend compte de la gestion des domaines par un propriétaire terrien pendant toute la seconde moitié du XVIIIe siècle (1750-1808). Ainsi, à sa lecture, on peut observer durant un demi-siècle, toute l'organisation mis en œuvre pour exploiter les métairies et borderies et entretenir et développer les propriétés dans la région de la Brenne. Le fonds Pinault de Bonnefonds a été donné aux Archives départementales de l'Indre par Chantal de Pouilly, née de Poix, famille alliée des Pinault de Bonnefonds. Outre le livre de raison (0,5 ml), des papiers personnels et photographies (25) ainsi que quelques actes de propriétés (0,5 ml) complètent les archives du lignage. Les documents de la période révolutionnaire présents parmi les archives familiales rappellent cette période trouble pendant laquelle certains nobles, tel que Pierre Pinault de Bonnefonds, considérés comme des traîtres, fuient à l'étranger. Alors émigré, ses biens sont saisis et sa femme, Anne Magdeleine de Baudry et sa fille se retrouvent dans une pénible situation, quémandant des secours et le droit d'habiter au domaine de La Tremblaye. Malgré sa séparation d'avec son époux, ses biens sont mis sous séquestre et la procédure pour être réhabilitée est longue. Concernant les actes de propriétés des sieurs de Bonnefonds, ils montrent la complexité des droits féodaux surtout par rapport au domaine du Pin qui est un fief mouvant. Ce petit fonds privé contient 10 articles. Il est librement communicable et réutilisable suivant la législation et la réglementation en vigueur. Orientation bibliographique Les références entre crochets indiquent la cote des ouvrages aux Archives départementales de l'Indre. AUDE (A.-F.), Bénavent en Berry et son prieuré, 1174-1899, Paris, éd. Picard, 1916, p. 137-145 [BIB D 168]. Chroniques blancoises, tome II, extrait des Feuilles du Bas-Berry, n°35, décembre 1930, p. 162-163. Sources complémentaires ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE L’INDRE Archives de la période révolutionnaire (série L) L 347 Dossiers individuels de suspects et détenus : Pinault de Bonnefond et sa famille, an II. Archives modernes DOMAINES NATIONAUX (2 Q) 2 Q 73 District du Blanc. - Délibérations concernant la liquidation des dîmes inféodées, 17 février-29 août 1791. 2 Q 74 District du Blanc. - Délibérations concernant la liquidation des dîmes inféodées, 12 décembre 1790-20 avril 1792. 2 Q 88 Dîmes inféodées classées par communes : Blanc (Le), 1791. 2 Q 361 District du Blanc. - «Tables chronologiques. (N° 1-1619 des ventes), 1 er février 1791- 6 brumaire an IV. 2 Q 376 Répertoire moderne par E. Hubert de toutes les ventes de biens nationaux du département, classées par cantons et communes : arrondissement du Blanc : cantons de Bélâbre et du Blanc, 1791-an XIII. 2 Q 388 États à cadres imprimés des ventes des immeubles des émigrés, en exécution de la loi du 3 juin 1793. Biens de première d'origine. (District du Blanc), 1er février 1791-1er septembre 1793. 2 Q 389 États à cadres imprimés des ventes des immeubles des émigrés, en exécution de la loi du 3 juin 1793. Biens de première d'origine. (District du Blanc), 9 pluviôse an II-15 fructidor an III. 2 Q 402 District du Blanc. - Acceptations d'adjudications, 1792-an II. 2 Q 403 District du Blanc. - Annuités souscrites par les acquéreurs de biens nationaux, 15 février 1791-21 septembre 1791. 2 Q 503 Bordereaux des objets d'or et d'argent provenant des églises et des émigrés ; frais de transport et frais de descente des cloches ; frais de conduite de fers, an II. 2 Q 505 Mobilier des émigrés : effets saisis, inventaire généraux, frais de transport, etc., 1792. 2 Q 506 Mobilier des émigrés : tableau des effets dont la jouissance provisoire est laissée aux femmes et enfants d'émigrés (loi du 8 avril 1792), 1792.