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n°10 - Novembre 2010 Trait d’union entre plaine et montagne Contraindre la rivière ? Qui n’a pas dit en voyant une berge aména- Le résultat fut désastreux d’une part pour les crues gée, au tracé géométrique parfait ou devant qui devinrent plus violentes dans un milieu contraint et aménagement… ! Oui certes, mais on y voit surtout toute la naturel et harmonieux de la rivière et des milieux asso- - ciés . toire de son emplacement . La rivière est vivante. Naturellement, un cours d’eau qu’elle n’existe que grâce à son espace de liberté .

ressource en eau. Selon le principe bien connu « qu’il est plus facile de des couleurs . - Pour marquer leur empreinte mais aussi pour se rassu- - sement c’est pourquoi il est important de s’y consacrer le vieil adage qui veut que chacun soit à sa place dans sans délai . l’ordre des choses Notre belle ALBARINE le vaut bien. Mais il est bien présomptueux de décréter la place im- muable d’un cours d’eau. Le Président du SIABVA Jacques MAGDELAINE

SOMMAIRE

Les grands aménagements de l’Albarine Page 2 L’impact de ces aménagements ... Page 3 ... Et leurs conséquences Page 3 Une nouvelle approche de la ges ƟŽŶĚ es cours d’eau Page 4 Les réalisa ƟŽŶƐƐƵƌůĞ bassin versant Page 5 Chez nos voisins, Quand l’Albarine rencontre la rivière d’ Page 6 Histoires d’aménagementsg de rivière Depuis toujours, l’Homme s’est installé à proximité ddee la Dès que les progrès technologiques le permirent, les - hommes décidèrent que c’était les rivières qui devraiedevraientnt dorénavant s’accommoder de la présence de l’Homme. Ainsi, les cours d’eau furent canalisés, enserrés dansdans des - murs ou bloqués par des barrages. commoder des risquesris qu es associés aux changementschan ge ments d’hu- - meur des cours d’eau comme les crues qui entraînent ddeses -

Les grands aménagements Depuis le XIXème siècle, l’Albarine a perdu 10% sur le bassin versant de l’Albarine de sa longueur ce qui ne fut papass sans conséconséquencequ ence

Vers 1850, la voie de chemin de fer est construite dans

- versant. ciel, le plus droit possible et trop grand pour ellellee.. dans toute la traversée de la vallée.vallée .

La rivière s’est donc retrouvée dans un lit creusé et im- sursu r le secteur.s ec te ur .

EntreEn tr e BrénodBr én od ete t L’assainissementLassainissement aagricole agricolgricole Champdor, l’Albarine a été Sur le plateau d’Hauteville, le fond de vallée les besoins de et de tourbières. La nature de ces terrains EntreEn tr St Rambert et l’agriculture. L’AlbarineL’ Al ba ri ne Ambérieu, le tracé de L’Albarinene nod - en 1840 la rivière a été simpli-

en 19451 94 5 Bré sement agricolesagricoles.. en 20102 01 0 rs de llaa voievo ie ferréef er ré e en 20100 ème ve Au cours du XX sièclsiècle,e, la rivière a été ca- - rains et éviter l’inconfort d’une rivière qui 100m Sur le plateau comme dans la vallée, la force hyhydrauliquedrauli qu e de l’Albarine a été exploi-ex pl oi- autre.autr e. tée depuis le XVIII ème de scisciageag e du bois, de minoterie ou pourp our le

à huile.

ve rs - Champdor - avec des retenues situées en amont des tuées en bord d’Albarine. moulins quiqu i étaient vidées aux moments De nombreux secteurs habités ont donc été imimplantéspl antés en zone inondable. De plus,pl us, les dif- de la rivière à certaines pépériodesriodes de l’année férents aménagements déclinés ci-dessus ont débit de la rivière. la rivière en crue, rendant inondables des sec- teurs jusque là épargnés.épargnés . importants furent mis en place dans la vallée De nouveaux aménagements ont été réalisés

à l’échelle des communes n’ont pasp as toujourstou jo urs été posa rapidement des problèmes de qualité des réussites car ils ne prenaient pas en compte de l’eau de la rivière qui était directement les conséquences des aménagements induites sur l’aval et l’amont. des habitants ... L’impactL i de ces aménagements ...

Dès que les progrès technologiques le permirent, les hommes décidèrent que c’était les rivières qui devraient

Ainsi, les cours d’eau furent canalisés, enserrés dans des

4 1 3 2 4 1 Les différents lits d’une rivière naturelle La rivièreivière «maîtrisée» par l’Homme

Naturellement, une rivière dessine plusieurs lits de Les aménaménagementsag ements avaient donc - cupéepée par la rivière et d’empêcher les 1 - le lit mouillé est le plus réduit. C’est l’espace oc- Ambérieu cupé par la rivière au coeur de l’été quand les débits débordements.bordements. sont les plus bas. Il est toujours en eau. Pour cela, la rivière est creusée 2 - le lit mineur est le plus courant. C’est l’espace entre n’entraînententraînent pas de débordement. De pplus,lu s, tous les obstaclesob st acles à l’écou- 3 - le lit moyen est l’espace qu’occupe la rivière lors de lementment étaient enlevés (rochers, bois BettantBettan t morts,rts, ...)... ) Le lit majeur, celui des crues importantes, ne 4 - le lit majeur est l’espace maximum que la rivière peutut être réduit ou maîtrisé qu’au prix d’amd’amé-é- puisse occuper lors de sa crue la plus importante. Cet - espace est souvent occupé par une forêt alluviale. gues).es). Mais, on le constate régulièrement, les - nierer motm ot ! Deux secteurs de l’Albarine au fonctionnement encore naturel.

Entre 1800 et Ambérieu 18184040 194519 45 1970 1990 2006

Entre Saint Maurice de Rémens et Chateau Gaillard

100m

L’évolution du tracé de l’Albarine entre Torcieu et AmbérieuAmbérieu.. Ces ... et leur conséquence : - une rivière qui s’enfonce nales qui redessinent perpétuellement le paysage du sectesecteur.ur. Naturellement, une rivière vit, se déplace et modèle

érode une berge, tantôt elle dépose des galets. En se déplaçant à droite ou à gauche, elle évite de s’enfoncer qui abreuve les terrains alentours. Lorsque les hommes empêchent la rivière de se dé- L’enfoncement de la rivière en- ... ce qui conduit parfois à des traîne la mise à nu des racines équilibres précaires ... placer (par des curages ou en créant des murs ou des di- des arbres des berges ... gues), la rivière se voit contrainte de dissiper son éner- gie sur le fond de son lit , qu’elle érode, la conduisant Bettant inexorablement à s’enfoncer. En s’enfonçant, la rivière se déconnecte de zones inon- de crues vers l’aval. De plus, une rivière qui s’enfonce Comme pour la végétation, l’enfoncement de la rivière crée des problèmes dee est souvent moins riche en biodiversité et en poisson déchaussement des ponts. Des travaux de renforcements s’avèrent alors nécessaires notamment. comme sur les ponts ci-dessus. Une nouvelle approche de la gestion des cours d’eau

- pêche travaillent ensemble pour aller vers ce bon étaétatt.. - versant dans son ensemble et non plus au niveau d’une seule commune. des eaux usées notamment ; - - jets sont menés sur l’ensemble du territoire tatantôtnt ôt ppourour nement plus naturel (voir page précédente)précéde nt e) ; protéger des secteurs, tantôttant ôt pour inonder des zones sans enjeu. - la qualité biologique en retrouvant la biodiversitébiodiversité natu- Ensuite, les projets actuels prennent en compte l’esl’espacepace réalisées sur les deux premiers points.

Ambérieu L’exemple de l’Albarine à TorcieTorcieuu

HistoriqueHistorique et éétat ttaat des lieux Après la seconde guerre mondiale, En bref,bre f, d’un milieu naturel,naturel , riche,rich e, la cluse des hôpitaux a été équipée protecteur de la ressource en eau et Naturellement la rivière se compor- - régulateur des crues, la rivière est de- tait sur le secteur comme une rivière nir la RD1504 actuelle. - en tresse, à savoir une rivière large ment pauvre posant des problèmesro bl èm es avec des îles sableuses. Après les crues importantes et les ème Au milieu du XIX siècle, la créa- furent réalisés pour essayer de conte- e rt nir un peu mieux la rivière en la creu-eu nal mbe

sant et en l’endiguant. mmu Ra

tracé et d’un élarélargissementgi ssement de la ri- co St Ra ite u / St Ra vière. L’ALL’ALBARINEBARINE AVANAVANTT LA VOIE FERFERREEREE cie LimiteLim communale Pour les habitants de l’époque, L’ALBARINEL’AL BARINE APRESAPRES LA VVOIEOIE FERRFERREEEE TorTorcieu / St Rambert - LA VOIEV OIE FERREE 100 mètres

La rivièrer iv iè re le fond de vallée. naturelle

Plan de la construction de la La rivière présente plusieurs chenaux qui évoluent au Comment restaurer ? voie de chemin de fer (1840) basses, facilement inondables et colonisées par une végvégé-é- Avec les nouvelles contraintes appa- tation dense. Des blocs de pierre tombés de la montagne sont présents dans la rivière. - MontferrandMontferraMon tfe nd peut plus être de retrouver l’état natu- La rrivièreiv iè re rel sur ces secteurs. aménagée DIGUEDIGUE VOIE - FERREE térieur de l’emprise actuelle de la rivière sans ag- Restaurer les cours d’eau, c’est leur La rivière aménagée ne présente plus qu’un chenal uniqueunique trèstr large. Les berges sont très hautes pour protéger les Pour cela, les aménagements réalisés consiconsistentst ent redonner un fonc- terrainste et les infrastructures des inondations. Les rochers à : onton été enlevés de la rivière ou dynamités.d yn amités. - de l’état naturel en - tenant compte des contraintes actuelles - resserrer le lit de la rivière pour les périodes de pour améliorer la basses eaux - qualité de l’eau et les DIGUE La rivièreiviè restauréeresrestaVOIE FERREEFERREE - créer des alternances entre des zones de cou- La rivière restaurée ressemble au chenal principal de la rant et des zones de calmecal me comme cela existe na- rivièreri naturelle. On retrouve les galets, les rochers et la tuturellement.re ll em en t. végétationvé des berges. Les rréalisationséalisations sur llee bbassinassin versant ddee ll’Albarine’Albarine

Chaley l’entonnementl’ent onnement du pont du camping, un che- OncieuOncieu - PontPont dede RReculafoleculafol réduitré du it en avalav al avec lesle s mamatériauxté riaux extraits. Sur le lit recalibré de l’Albarine entre la voie ferrée et la RD1504, des aménagements ont permis de retrou-retrou - ver l’alternance naturelle de zones de calme et de zones courantes sur prèspr ès de 200 mètres.

Aval du pont : réduc- Amont du pont : le nouveau chenal de crue tion de la largeur de la rivière en basses eaux Saint Rambert en Bugey Avant Après

Rambert pour réduire le développement algal et conserverconserver TorcieuTorcieu - des habitats pour les poissons en périodepé riode de basses eeaux.aux. Sur le lit de l’Albarine qui s’enfonce, les aménagements ont permispe rmis de réhausser le fond du lit pourp our éviter dedess

aménagé sur près de 300 mètres pour les périodes de basses eaux.

Avant Après

Saint Rambert en Bugey Avant AprèsAp rès

aménagements à base de blocs rocheux ont permis de ré- ArgisArgis - - plplacéeacée dans un de ses anciens chenaux. Le lit a été rédréduiuitt et une zone d’expansion des crues a été aménagée.

AvanAvantt ApAprèsrès

Avant Après

De plus, le ouvrages sont bas. Ils Et le risque d’inondation sont largement submergés lors des dans tout ça ! crues et ne peuvent donc pas blo- courant permise par quer des bois morts. les aménagements compense l’encom- d’aménagement est de voir s’accroître le risque d’inon- sont ajoutés dans le lit de la rivière, brement du lit. La hauteur d’eau en va déborder plus vite !» la hauteur d’eau et donc, les risques de débordements ne sont pas modi- crue n’est donc pas En réalité, les choses ne sont pas faites au hasard. L’idée de copier la nature a ses limites quand les infras- tructures ou les lieux habités sont menacés. APRES AMENAGEMENT - AVAVANTAN T AMAMENAGEMENTEN AG EM EN T - Vitesse du courant mensionnement des ouvrages. Courant Courant Contrairement à ce que l’on peut imaginer, ces faibleble forfortt - HauteurHauteu r d’eaud’ea u en cruecrue tesses dans le chenal, ce qui compense l’encom- brement du lit. Ce qui se passe chez nos voisins Quand l’Albarine rejoint la rivière d’Ain

L’Albarine rejoint la rivière d’Ain en amont d’un secteur avec une dynamiqueue rivière forme alors une succession de lacets à l’intérieur desquels se forment deses érosions. Les zones de méandres présentent un intérêt hydraulique (écrêtementnt

(2003) a délimité un espace de mobilité de la rivière d’Ain à l’intérieur duquel unene Les méandres de la rivière d’Ain en aval de la

On observeo bs erve lal a remisere mi se en eau d’anciensd’ an ci ens brasbr as ded e la (abaissement de la nappe, déchaussement des ouvrages) ; rivière qui permettent entre autre de stocker de l’eau durant ces périodes.

- intégrer cet espace en zone naturelle dans les documents d’urbanisme - lier le phénomène d’incision (nécessité d’apports sédimentaires en plus de la re- l’équilibre de la dynamique sédimentaire.

futures si on ne veut pas voir la rivière d’Ain s’enfoncer dans un chenal unique et PhotoPhoto : SBVASBVA linéaire. Apport de galets de l’Albarine sur un secteur de la

Ce ttypeyp e d’d’opérationop ération permetpe rmet à la fois de limiter le risqueris qu e d’inondation de riverains de l’Albarine et participe à limiter l’enfoncement de la rivière d’Ain.

En Bref : Les autres actions du SIABVA : BASSINBA SS IN VVERSANTER SA NT - de débordement.

réalisées sur la Mandorne SAINT DENIS EN B. / / CHA- pourpo ur lesl es sensibilisers en si bi li se r auxau x enjeuxen je ux ded e la préser-p ré se r- au niveau de Collognat et TEAU GAILLARD / St MAURICE DE R. sous Malaval. Des travaux de bucheronnage ont été réali- - - - tenir l’état des gigiques.qu es . SAINT DENIS EN BUGEY : berges et limi- Une décharge SAINTSA IN T MAMAURICEUR IC E DE RREMENSEM EN S de pneus dans la d’embâcles lors CommeCo mm e ch chaqueaq ue année,a nn ée , le less galetsga le ts déposésd ép os és forêt alluviale de des crues. sousso us lel e pontpo nt ded e la voiev oi e communaleco mm un al e 6 onton t étéét é l’Albarine a été évévacuésac ué s veversrs llaa ririvièrevi èr e d’d’Ain.Ai n. évacuée. SAINT RAMBERT EN BUGEY Les déchets présents sur le Brévon ont été AMBERIEU EN BUGEY : enlevés en complément au travail déjà réa- Saint-Rambert».

Plus d’informa ƟŽŶƐƐƵƌ͗ www.albarine.com

Tirage sur papier recyclé en 15 000 exemplaires