Saint-Germain D'ambérieu, Merveille Du Bugey (Illustré, Plan)
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
SAINT - GERMAIN d'Ambérieu merveille du Bugey @ Copyright 1977 by Armand DECOUR. Bettant, France AVANT-PROPOS Cet ouvrage est inédit pour toutes les parties qui ne con- cernent pas l'Histoire. Pour cette dernière, il est en partie la réédition de mes deux précédents ouvrages sur Saint-Germain, maintenant épuisés : Le Siège de Saint-Germain et d'Ambérieu, 1321, publié en 1966, et : Histoire du Château de Saint-Germain d'Ambérieu, publié l'année suivante. C'est ce dernier ouvrage qui a servi d'armature pour celui-ci, tandis que pour le premier nous remplaçons les récits du siège de 1321 par le plus ancien récit connu. Mais de plus nous ajoutons un grand nombre d'informations inédites provenant du dépouillement systématique de nombreux documents d'archives et autres, ainsi qu'une abondante illus- tration. Une grosse difficulté, c'est que l'Histoire d'Ambérieu, que nous avons publiée en la conduisant jusqu'à la veille même de la Révolution, et l'Histoire de Saint-Germain sont intimement mêlées. Nous avons résolu ainsi ce problème : en ce qui concerne l'histoire générale de la région, comme aussi l'histoire locale du territoire d'Ambérieu, nous renvoyons, afm de ne pas nous répéter, à notre ouvrage : Ambérieu des Origines à l'Annexion de 1601, paru en 1974, et de même, pour l'histoire seigneuriale ultérieure, à notre autre ouvrage : Ambérieu sous l'Ancien Régime, paru en 1972. Nous donnons cependant dans le présent ouvrage un résumé des faits dans la mesure où ils peuvent inté- resser Saint-Germain. Voilà donc enfin, après des siècles d'obscurité, Saint- Germain d'Ambérieu révélé digne d'être mis, par son site, son histoire, les vestiges de son glorieux passé, au premier rang des merveilles de sa province, et même du département de l'Ain, l'église de Brou étant évidemment à un rang national. Remarques. — Afin de gagner de la place et d'éviter des répétitions, nous mettons : CO, Ain et Isère pour : Archives départementales de la Côte-d'Or à Dijon, de l'Ain à Bourg et de l'Isère à Grenoble. CO, B 870 doit donc se lire : Archives départementales de la Côte-d'Or à Dijon, série B, numéro 870. Pour les ouvrages imprimés, nous donnons le nom de l'auteur et la date de parution de l'ouvrage cité. Le nom de l'ouvrage en cause peut facilement être trouvé dans les bibliographies et les répertoires. Photo de la couverture par Bernard PACOUD. L auteur semble dire à ses lecteurs : Entrez donc, la porte est ouverte ! 1 Saint-Germain vers 1853. Croquis par Aimé Vingtrinier. La maison de la Barre est à gauche. PREMIÈRE PARTIE LE SITE SITUATION La localité de Saint-Germain, maintenant hameau d'Ambérieu-en-Bugey (chef-lieu de canton du département de l'Ain, arrondissement de Belley), mais autrefois bourg et même ville, qui fut le siège d'une châtellenie et le chef-lieu d'un man- dement étendu, a porté comme nom historique celui de Saint- Germain d'Ambérieu, afin de le distinguer des assez nombreuses localités portant le même nom patronymique. C'est ainsi que dans l'actuel département de l'Ain existent les communes de Saint-Germain-de-Joux, Saint-Germain-les- Paroisses et Saint-Germain-sur-Renon, et des hameaux de Ville- motier, Géovressiat, Beynost, ainsi que des lieux-dits. La partie historique de la localité, que nous appelons main- tenant le Vieux Saint-Germain, est à quinze cents mètres environ au sud-est du centre historique et administratif d'Ambérieu, et de trois à quatre kilomètres de l'importante gare d'Ambérieu. Tandis qu'Ambérieu est bâti sur une terrasse et s'étale dans la plaine, Saint-Germain est bâti sur la façade sud-occidentale d'une avancée de l'un des chaînons, le mont Charvet, par lesquels la chaîne calcaire du Jura se termine à l'ouest sur la plaine, Bas- Bugey et Dombes, qui la sépare des monts granitiques du Lyon- nais et du Beaujolais. Mais en même temps Saint-Germain, par sa situation oblique entre l'ouest et le sud, garde la cassure qui traverse toute la chaîne du Jura et qui, par la vallée de l'Albarine, débouche précisément à Ambérieu. En face du territoire de Saint-Germain, et donc également au débouché de la vallée de l'Albarine, sur la pente et au pied du chaînon suivant, est une partie du territoire de Bettant, commune située aussi dans le canton d'Ambérieu, tandis qu'en amont est le village de Torcieu, commune du canton de Saint-Rambert. VUE D'ENSEMBLE Le territoire de Saint-Germain s'étend sur les pentes qui constituent le débouché côté nord-ouest de la vallée de l'Albarine sur la plaine de l'Ain, le débouché côté sud-ouest étant constitué par le territoire de Bettant. La colline même de Saint-Germain, de forme conique, porte, de bas en haut, le village ancien, deux tours, un rempart, et enfin les ruines de la forteresse médiévale. Cette colline se rattache, par un petit col, à la montagne du Plan dont elle est une avancée, cette montagne étant à son tour une avancée du mont Charvet. La colline est prolongée à sa gauche par la colline plus basse des Araines, qui se termine au débouché du vallon du Gardon dans la plaine, vallon qui constitue, y compris l'envers de la colline des Araines et une partie de la montagne du Plan, le terri- toire de Vareilles, aussi hameau d'Ambérieu. Sur la droite, la colline est prolongée par la croupe de Champeaux, qui se rattache directement à la montagne du Plan. Le territoire de Saint-Germain se continue logiquement par le vallon des Abéanches et par la retombée de la façade occi- dentale du mont Charvet sur la vallée de l'Albarine, laquelle forme ici le défilé des Balmettes. Au-delà, c'est le cirque de Tor- cieu et les gorges de Saint-Rambert. EN REMONTANT LA VALLÉE Une petite partie du territoire de Saint-Germain est à plat, dans la vallée. Cette partie plate est encadrée, côté relief, par la route nationale 504, route moderne qui relie Lyon, Bourg, Paris, avec le Bugey central et oriental, la Savoie et l'Italie, et côté Alba- rine par la voie ferrée, dont le tronçon Ambérieu-Culoz assure des relations avec des localités aussi diverses que Bordeaux, Paris, Genève, Saint-Gervais, Turin, Venise, Rome. Nous commencerons notre itinéraire au carrefour Bettant- Ambérieu-Vareilles-les Balmettes, donc en remontant la vallée. Ce carrefour s'appelle le pont du Gardon. Saint-Germain depuis le jardin de l'auteur Saint-Germain vers 1925, vu depuis Bettant Collection Decour Nous laissons à notre droite la route de Bettant, que suit le Gardon dans sa descente vers l'Albarine grâce à un lit artificiel (autrefois il allait se perdre dans la plaine). Il y a là, entre les deux routes, une plaine étroite appelée la Poëpe. Ce nom semble in- diquer qu'il y avait là autrefois un tertre artificiel, tel qu'il y en a eu de nombreux et qu'il en reste encore en Dombes sous le nom de poypes. Un document de 1344 atteste ce nom localement, mais il ne reste aucune trace d'un tel tertre. Des jardins occupent ce territoire, et des villas se sont construites très récemment près des deux routes. A notre gauche, c'est la colline des Araines, autrefois à peu près entièrement couverte de vignes, maintenant en friches. A l'extrémité de la colline, sur le dernier ressaut, se dresse dans un parc boisé le château des Echelles, dont nous avons parlé en détail dans notre récent ouvrage sur Vareilles. Des villas modernes suivent. On peut voir encore d'anciens « grangeons », celliers qui desservaient les vignes. Après 600 mètres de parcours, nous arrivons au carrefour que font, avec la route nationale, à gauche la rue de la Chapelle, qui monte au vieux Saint-Germain, et à droite la rue du Pont, bordée de villas neuves, et qui permet d'aller à Bettant et au quar- tier de la Gare. Nous sommes maintenant au pied de la colline de Saint- Germain. Nous passons entre des maisons qui sont la partie moderne du quartier de Chanves, où nous pouvons aller jeter un coup d'oeil (l'ancien four a tout récemment été démoli). Puis c'est l'ancien parc de la Barre. Enfm, grâce à un espace plat en prés, nous avons une vue dégagée sur la colline. Nous voyons le vieux Saint-Germain, accroché en arc à la pente et soutenu par places par de hautes arcades, les tours de Gy et de Savoie, qui montent plus haut symétriquement la garde, le vaste rempart qui défendait le plus ancien Saint-Germain, enfm les bastions occidentaux de la forteresse. A notre droite, derrière quelques maisons, la voie ferrée est toute proche. C'est à partir de là, que la longeant d'abord, pour aboutir vers le carrefour de l'Aviation, est prévu le début de la déviation qui doit permettre d'éviter la traversée d'Ambérieu et ses embouteillages, dûs notamment à l'augmentation constante de la circulation des poids lourds. Par suite d'une rectification, la route laisse à l'écart un groupe de maisons à gauche, puis elle traverse un ancien méan- dre, à peu près comblé maintenant, de la rivière. C'est la preuve qu'autrefois, avant que celle-ci ait été d'abord repoussée par la route moderne, puis rejetée par le chemin de fer de l'autre côté de la vallée, la rivière venait buter contre la colline, ce qui explique que l'ancienne route ait été établie à flanc de coteau.