J.-S. BACH

CANTATES PECHINEY parraine

La musique baroque témoigne d'un temps où la créa- tion, au-delà des frontières et des langues, voulait s'adresser au plus grand nombre et établir un dialo- gue universel.

PECHINEY, entreprise française de dimension inter- nationale, choisit d'ancrer dans la culture française l'action de parrainage qu'elle entreprend en liant son nom à celui des ARTS FLORISSANTS de William Christie pour la diffusion d'une esthétique qui aide à la compréhension du monde contemporain.

Un chef américain à la tête d'une formation qui a pris son nom dans le dix-septième siècle français, des interprètes jeunes et désireux de faire vivre un art du passé, sans pour autant s'y confiner, tous portés par une exigence de perfection : ces éléments ont dicté le choix de PECHINEY.

A ses 70.000 employés répartis dans le monde et à tous ses partenaires aux cultures variées PECHINEY dédie cet engagement. CANTATES DE BACH (1685-1750)

PROGRAMME

"Non sa che sia dolore" BWV 209 "Ich habe genug" BWV 82

5e Concerto brandebourgeois BWV 1050 "Schweigt stille, plaudert nicht" BWV 211 (Kaffee-Kantate)

DISTRIBUTION

Soprano : Sandrine Piau Ténor : Mark Padmore Basse : Jérôme Corréas Violons : Ryo Terakado Florence Malgoire Alto : George Willms Hautbois : Marcel Ponseele Flûte traversière : Marc Hantaï Violoncelle : Bruno Cocset Contrebasse : Vincent Charbonnier Clavecin et direction : Christophe Rousset

AOÛT 1991

Le 24 à 21 h 00 Coutances Cathédrale Le 25 à 18 h 00 Bagnoles-de-l'Orne Auditorium Le 26 à 21 h 00 Lisieux Cathédrale Saint-Pierre Le 28 à 21 h 00 La Souterraine Eglise Le 29 à 21 h 00 Bourges Salle du Duc Jean Le 31 à 17 h 00 Utrecht Geertekerk Festival d'Utrecht

Avec la participation du ministère de la Culture, de la ville de Caen, du Conseil régional de Basse-Normandie et de PECHINEY

LPRO 1991/19 Si l'emploi du terme de "cantate" a été étendu à une grande variété de formes d'oeuvres chantées, Bach n'utilise que rarement une dénomination qui peut recouvrir chez lui aussi bien une allégorie mythologique qu'un véritable petit oratorio, un grand cérémonial sonore autant qu'un divertissement privé. Mais on oublie parfois un peu quelle place primordiale tiennent le chant et la pratique instrumentale dans la vie quotidienne d'une société à ce point imprégnée de musique que l'est celle de l'Allemagne du début du XVIIIe siècle : la musique accompagne toutes les manifestations de la vie sociale, et pour être moins connue, la consommation musicale dans les foyers - la "Hausmusik" - n'en joue pas moins un rôle essentiel. Profanes ou religieuses, méditatives ou familières, les trois cantates de ce programme sont

Reproduction B.N. caractéristiques de l'intimité du compositeur. Pouvant être jouées dans le petit cercle de la famille et des proches, on ne saurait donc les exécuter aujourd'hui que dans la texture sonore d'un ensemble extrêmement réduit, tel qu'on pouvait alors le réunir dans l'intimité de l'environnement domestique : deux violons et un alto, ici ou là un instrument à vent apportant sa touche de couleur et de poésie, et un continuo (violoncelle, contrebasse et clavecin), auxquels se joignent un ou deux, voire trois solistes vocaux - mais pas d"'orchestre" ni de chœur, évidemment. Trop rarement exécutée, la Cantate Non sa che sia dolore figure au nombre des pages profanes relevant directement de la pratique musicale domestique, conviviale ; loin de toute célébration officielle, on y voit quelques amis réunis pour fêter en musique le départ de l'un d'eux. Et bien entendu, ladite musique se doit d'être à la mode ! Or, de toutes les cantates de Bach, c'est ici l'une de celles qui soulèvent le plus de questions sans réponse à ce jour. Qu'on en juge : elle est écrite, fait rarissime chez Bach, en italien, à partir de quelques vers d'opéras du temps raboutés tant bien que mal ; mais ce texte semble avoir été ajouté après coup à la place d'un autre, perdu... comme l'est l'autographe lui-même, la cantate n'étant connue que par une copie tardive. On ignore tout des circonstances possibles de sa composition, de sa date, et on se demande même si elle est authentique. Le livret nous apprend seulement que l'ami qui s'éloigne est jeune et intelligent, plus vertueux encore, et qu'il se rend à Ansbach. Si minces soient-elles, ces indications ont permis d'échafauder plusieurs hypothèses qui toutes tendent à dater cette œuvre de la maturité du compositeur, dont elle présenterait une face moins connue, celle du musicien attiré par le style nouveau de l'opéra italien qu'il a connu à Dresde dans les années 1730-1740. Trois parties principales la composent, une sinfonia instrumentale et deux airs, tous deux précédés d'un bref récitatif ; ces trois morceaux obéissent à la forme da capo, que Bach pratiquait alors et qui procède des airs de l'opéra italien de l'époque. On a de longue date relevé la parenté de la sinfonia liminaire, en si mineur, avec l'allégro de la Suite pour orchestre dans la même tonalité ; beau mouvement concertant, où la flûte traversière dialogue avec les cordes dans un tissu contrapuntique ici moins rigoureux, mais très habilement maillé dans sa combinaison de divertissements et d'éléments de refrain. Le premier air, en mi mineur, est celui de la séparation douloureuse. Dans une carrure binaire (mesure à quatre temps), la flûte se déploie en guirlandes de sextolets qui semblent évoquer l'inévitable fuite de l'ami ; on remarquera également les doux halètements instrumentaux qui escortent l'évocation de l'onde et des vents. Et alors que l'on s'attend à un retour à si mineur, le soprano s'élance pour son second air en un dansant sol majeur à trois temps qui, malgré la solidité très bachienne de son élaboration, fait davantage songer à une ariette de Pergolèse ou de Hasse, le jeune ami de Dresde. Est-il donc bien de Jean-Sébastien ? Accents rythmiques, harmonie, ornementation pittoresque de la flûte, simplicité presque populaire du chant appartiennent en effet à un monde sonore qui est beaucoup plus celui de La Servante maîtresse de Pergolèse (1733), voire de la Cleofide de Hasse (1731) que d'un air de la Messe en si mineur de Bach (1733). Si le climat change du tout au tout avec la Cantate Ich habe genug, il n'en demeure pas moins étroitement lié à une dévotion intime, et même personnelle. Bach devait d'ailleurs tenir tout particulièrement à cette œuvre et à ce qu'elle véhiculait pour lui d'essentiel, puisque après l'avoir fait jouer en 1727 dans un premier état pour basse avec hautbois solo (celui qui est habituellement joué au concert ou au disque aujourd'hui), il en donna une nou- velle version transposée pour soprano, sans doute à l'intention d'Anna Magdalena, en 1731, puis une autre encore en 1735, pour mezzo-soprano avec flûte solo, et puis une dernière, à nouveau pour basse, mais cette fois avec hautbois da caccia. En outre, le musicien devait en recopier deux morceaux (le premier récitatif et la fameuse "berceuse mystique" qui le suit) dans le Notenbiichlein d'Anna Magdalena, ce journal intime tenu de longues années par la famille Bach. L'auteur du texte - anonyme, serait-il Jean-Sébastien lui-même ? - s'y exprime à la première personne pour paraphraser le Nunc dimittis ou Cantique de Siméon. On sait qu'accomplissant le rite de purification, au quarantième jour suivant la naissance de son fils (le 2 février, donc, fête de la Chandeleur), Marie s'en vint présenter l'enfant Jésus au Temple de Jérusalem. Entre alors un vieillard pieux et juste, Siméon, à qui il avait été révélé qu'il ne mourrait pas sans avoir vu le Messie ; inspiré par l'Esprit saint, le vieillard prend l'enfant dans ses bras et le bénit. Tout est accompli, il peut désormais quitter en paix cette terre : "Ich habe genug", "Je suis comblé !". Ainsi, la longue introduction instrumentale de la cantate, en ut mineur, confie-t-elle au hautbois une langoureuse mélopée (très proche de l'air "Erbarme dich, mein Gott" dans la Passion selon saint Matthieu), où se reflète la nostalgie d'une mort pacifiée, le désir presque sensuel du long sommeil qui reposera l'homme des vicissitudes de la vie terrestre avant le réveil et la nouvelle naissance, pour une félicité éternelle ; c'est ce chant que reprend la basse, dialoguant alors avec les vibrantes arabesques du hautbois. Le récitatif qui suit, avec sa section arioso ("Allons-nous-en avec cet homme"), prolonge le climat de l'air, avant le très célèbre "Schlummert ein" (en mi bémol majeur) dans lequel le chrétien se laisse doucement envahir par le sommeil de la mort libératrice. Un nouveau et très bref récitatif, conclu par un "Gute Nacht" typiquement germanique, amène à l'air final qui boucle la cantate en ut mineur : vivace, à 3/8, on y entend le juste Siméon - ou le croyant Bach -, comme déjà délivré mentalement de la vie, s'élancer joyeusement vers la mort : l'accord d'ut majeur qui termine l'œuvre apporte enfin la lumière tant désirée. On ne présente pas le Cinquième Concerto brandebourgeois, concert royal s'il en fut. Mais en pareil contexte, il faut rappeler que s'il en appelle volontiers à des exécutions sinon "orchestrales", du moins à effectifs assez fournis, il se prête également au divertissement intime de quelques musiciens. Et il y a tout lieu de penser que si le compositeur le fit jouer en public avec l'apparat désirable, il dut aussi en faire sa délectation privée : en témoignent les parties séparées que l'on a conservées de sa main même, ainsi qu'un autre jeu copié par son gendre Altnikol. Ni cor ni trompette, qui ne seraient guère de mise à la maison, mais un très petit nombre d'instruments, couramment pratiqués par les uns et les autres dans la famille : trois solistes concertants (flûte, violon et clavecin) se mêlent et s'opposent au ripieno de trois autres exécutants (violon, alto et violoncelle). Pour le continuo, on fera appel au clavecin déjà utilisé en soliste et au soutien éventuel d'une contrebasse doublant le violoncelle. Six ou sept musiciens suffisent donc à donner vie à ce chef-d'œuvre, dans la transparence d'un effectif où se dessinent peut-être davantage les entrelacs d'un contrepoint subtil. Datant des années 1732-1734, la Cantate du café est aujourd'hui la plus populaire des cantates profanes de Bach. A juste titre, d'ailleurs : avec sa verve parfois cocasse, son en- train, sa diversité d'invention, la fraîcheur de ses airs de soprano, elle nous montre un Bach inhabituel, déboutonné et souriant, comme saisi dans la chaleur du climat familial, la pipe à la bouche. On ignore tout des circonstances de composition et d'exécution de cette œuvre, mais il est aisé de l'imaginer "montée" par quelques membres de la tribu des Bach - et pourquoi pas Jean-Sébastien lui-même dans le rôle de Schlendrian (on sait qu'il possédait une belle voix de basse), et l'une des filles aînées jouant Lieschen ? Car c'est bien d'une petite scène de comédie qu'il s'agit, et qui n'a rien à envier aux opéras-bouffes de l'époque. Regardez simplement le petit récitatif du début. Tout à trac, un personnage (le "narrateur") se plante devant nous, frappe sans doute dans ses mains et réclame le silence avant de présenter la scène. Et voici qu'arrive, piétinant, le père train-train, ce bougon de Schlen- drian dont par avance le continuo nous révèle qu"'il grogne comme un vrai ours" - ce qu'il ne va d'ailleurs pas cesser de faire tout son premier air durant. A suivre de près le texte, livret en main, on remarquera combien la musique souligne, commente et caractérise personnages et situations, avec un humour qui n'a pas de loin l'épaisseur saxonne qu'on y pourrait redouter. Peut-on plus finement décrire la vivacité enjouée de la jeune Lieschen que par l'extraordinaire fantaisie rythmique de la flûte solo qui accompagne son éloge du café ? A raison de deux airs chacun, le père et la fille vont ainsi nous dévoiler par petites touches des traits de caractère délicatement profilés : et l'on ne sera peut-être pas peu étonné de découvrir de la noirceur chez le barbon et de la rouerie au cœur de sa frivole Lisette. Il appartiendra au narrateur de revenir nous conter la fin de l'aventure, et aux trois chanteurs réunis de tirer la morale de l'histoire devant le rideau imaginaire du théâtre de la comédie. Une morale inattendue, d'ailleurs. Depuis un demi-siècle, en effet, la café faisait en Saxe fureur auprès des femmes, ce que certains hommes voyaient d'un bien mauvais œil. Eh bien, tant pis pour eux, nous dit un Bach que l'on ne savait pas si débonnaire et... féministe !

GILLES CANTAGREL JOHANN-SEBASTIAN BACH (1685-1750)

"NON SA CHE SIA DOLORE" "IL NE SAIT PAS CE QU'EST LA DOULEUR"

Cantate pour soprano, flûte, cordes et basse continue BWV209

Sinfonia Symphonie

Recitativo Récitatif Non sa che sia dolore Il ne sait pas ce qu'est la douleur, Chi dall'amico suo parte e non more. Celui qui quitte ses amis et ne meurt pas. Il fanciullin' che plora e geme L'enfant qui pleure et gémit Ed attor che più ci teme, Va, quand son angoisse est trop forte, Vien la madre a consolar. Se faire consoler par sa mère. Va dunque a cenni del cielo, Va donc, puisque le ciel l'ordonne ; Adempì or di Minerva il zelo. Fais ce que Minerve demande.

Aria Air Parti pur e con dolore Pars donc et plein de douleur Lasci a noi dolente il core. Tu abandonnes notre cœur. La patria goderai, Réjouis-toi de ta patrie, A dover la servirai ; Sers-la comme tu le dois. Varchi or di sponda in sponda Pendant ton voyage de rivage en rivage, Propizi vedi il vento e l'onda Que le vent et l'onde te soient favorables.

Recitativo Récitatif Tuo saver al tempo e l'età contrasta, Ta connaissance devance ton âge, Virtù e valor solo a vincer hasta ; Seul ton courage t'assure la victoire ; Ma chi gran ti farà più che non fusti Mais ce qui te rendra plus grand que tu ne l'as été, Anshaca, piena di tanti Augusti. C'est Ansbach avec tous ses nobles Seigneurs.

Aria Air Ricetti gramezza e pavento, Cache tes peines et tes craintes Qual nocchier, placato il vento, Comme le pilote, quand le vent tombe. Più non teme o si scolora, Il ne tremble plus ni ne pâlit, Ma contento in su la prora Mais il se tient à la proue Va cantando in faccia al mar. Et chante en contemplant la mer.

© Harmonia Mundi "ICH HABE GENUG" "JE SUIS COMBLÉ"

Cantate pour basse, hautbois, cordes et continuo BWV 82

Aria Air Ich habe genug, Je suis comblé ! ich habe den Heiland, J'ai pris le Seigneur, das Hoffen der Frommen, l'espoir des croyants, auf meine begierigen Arme genommen. dans mes bras avides. Ich hab'ihn erblickt, Je l'ai contemplé. mein Glaube hat Jesum an's Herze gedrückt, Ma foi a serré Jésus sur son cœur. nun wünsch'ich noch heute mit Freuden Aujourd'hui, dans la joie, je ne désire von hinnen zu scheiden : que partir d'ici-bas : ich habe genug ! Je suis comblé !

Recitativo Récitatif Ich habe genug ! Je suis comblé ! Mein Trost ist nur allein, Il a suffi pour ma consolation dass Jesus mein und ich sein eigen möchte que Jésus soit à moi, que je sois à Jésus. sein. Im Glauben halt'ich ihn, Dans la foi, je le tiens, da seh 'ich auch mit Simeon je vois déjà, tel Siméon, die Freude jenes Lebens schon. la joie de cette Vie. Lasst uns mit diesem Manne ziehn ! Puissions-nous rejoindre cet homme ! Ach, möchte mich von meines Leibes Ketten Ah que le Seigneur me libère der Herr erretten. des chaînes de ma vie ! Ach, wäre doch mein Abschied hier, Si j'en étais à mon départ, mit Freuden sagt'ich, Welt, zu dir : Monde, avec joie je te dirais : ich habe genug! Je suis comblé !

Aria Air Schlummert ein, ihr matten Augen, Vous mes yeux ternes, endormez-vous ; fallet sanft und selig zu, tout calmement, fermez-vous ! Welt, ich bleibe nicht mehr hier, Monde, je ne resterai plus ici : hah 'ich doch kein Theil an dir, rien n'est capable en toi das der Seele könnte taugen. de rassasier mon âme. Schlummert ein ... Endormez-vous... Hier muss ich das Elend bauen, Il me faut, ici, bâtir la misère, aber dort, dort werd ich schauen mais là-bas, là-bas, je contemplerai süssen Frieden, stille Ruh. la douce paix, le doux repos. Recitativo Récitatif Mein Gott ! wann kommt das schöne: Nun ! Quand viendra-t-il, mon Dieu, le beau "maintenant", da ich in Frieden fahren werde que je puisse partir en paix und in dem Sande kühler Erde, dans le sable frais de la terre, und dort, hei dir, im Schosse ruhn ? et là-bas, avec toi, reposer en ton sein ? Der Abschied ist gemacht. Le départ est consommé : Welt! gute Nacht. Monde, bonne nuit !

Aria Air Ich freue mich auf meinen Tod, Je me réjouis de ma mort. ach, hätt'er sich schon eigefunden. Ah si elle pouvait avoir lieu ! da entkomm'ich aller Noth, J'échapperais à tout le malheur die mich noch auf der Welt gebunden. qui me lie encore à ce monde. Ich freue mich auf meinen Tod... Je me réjouis de ma mort...

© Harmonia Mundi "SCHWEIGT STILLE, PLAUDERT NICHT" (Kaffee-Kantate) "TAISEZ-vous ! N'EN DÎTES PAS PLUS !" (La Cantate du café)

BWV211

Recitativo - ERZÄHLER Récitatif- NARRATEUR Schweigt stille, plaudert nicht, Taisez-vous ! N'en dîtes pas plus ! und höret, was jetzt und geschieht; Et écoutez ce qui se passe. Da kömmt Herr Schlendrian Voici venir le sieur Schlendrian mit seiner Tochter Lieschen her; avec sa fille Lieschen ; er brummt ja wie ein Zeidelbär; il grogne comme un ours mal léché. hört selber, was sie ihm getan ! Ecoutez plutôt ce qu'elle lui a fait.

SCHLENDRIAN Aria - Air - SCHLENDRIAN Hat man nicht mit seinen Kindern Que les enfants nous causent hunderttausend Hudelei! de soucis ! Was ich immer alle Tage Tout ce que je peux dire meiner Tochter Lieschen sage, chaque jour à ma fille Lieschen gehet ohne Frucht vorbei. ne porte pas ses fruits.

Recitativo - SCHLENDRIAN Récitatif- SCHLENDRIAN Du böses Kind, du loses Mädchen, Méchante enfant, petite effrontée, ach, wenn erlang ich meinen Zweck : quand te ferai-je entendre raison ? tu mir den Coffee weg ! Veux-tu enlever ce café !

LIESCHEN LIESCHEN Herr Vater, seid doch nicht so scharf! Père, ne soyez pas si sévère ! Wenn ich des Tages nicht dreimal Si je ne puis boire trois fois par jour mein Schälchen Coffee trinken darf, ma tasse de café, so werd ich ja zu meiner Qual je deviendrai, à ma grande peine, wie ein verdorttes Ziegenbrätchen. aussi sèche qu'une côtelette de chèvre.

LIESCHEN Aria - Air - LIESCHEN Ei, wie schmeckt der Coffee süsse, Ah, qu'il m'enchante, le doux café, lieblicher als tausend Küsse, plus délectable que mille baisers, milder als Muscatenwein. plus doux que du vin muscade. Coffee, Coffee muss ich haben, Café, café, c'est mon seul désir, und wenn jemand mich will laben, Et si l'on veut me faire plaisir, ach, so schenkt mir Coffee ein ! ah, que l'on me verse du café ! Recitativo - SCHLENDRIAN Récitatif- SCHLENDRIAN Wenn du mir nicht den Coffee lässt, Si tu ne renonces pas au café so sollst du auf kein Hochzeitsfest, à aucune noce tu ne seras invitée, auch nicht spazieren gehn. ni même à te promener. LIESCHEN LIESCHEN Ach ja ! Soit ! Nur lasset mir den Coffee da ! Pourvu qu'on me laisse mon café ! SCHLENDRIAN SCHLENDRIAN Da hah ich nun den kleinen Affen ! Voyez donc la petite sotte ! Ich will dir keinen Fischbeinrock Ainsi je ne t'offrirai pas nach jetz'ger Weite schaffen. la nouvelle robe à panier. LIESCHEN LIESCHEN Ich kann mich leicht dazu verstehn. Je peux aisément m'y résoudre. SCHLENDRIAN SCHLENDRIAN Du sollst nicht an das Fenster treten Je t'interdis de rester à la fenêtre und keinen sehn vorübergehn. pour voir passer les gens. LIESCHEN LIESCHEN Auch dieses. Doch seid nur gebeten Que m'importe ! Mais je vous en prie, und lasset mir den Coffee stehn. laissez-moi mon café. SCHLENDRIAN SCHLENDRIAN Du sollst auch nicht von meiner Hand De ma main, tu n'auras non plus ein silbern oder goldnes Band ni bonnet und deine Haube kriegen. ni ruban d'or ou d'argent. LIESCHEN LIESCHEN Ja, ja ! Nur lasst mir mein Vergnügen. Oui, oui ! Tant qu'on me laisse mon seul plaisir. SCHLENDRIAN SCHLENDRIAN Du loses Lieschen du, Lieschen, petite écervelée, so gibst du mir denn alles zu ? vas-tu donc renoncer à tout ?

Aria - SCHLENDRIAN Air - SCHLENDRIAN Mädchen, die von harten Sinnen, Convaincre les filles entêtées sind nicht leichte zu gewinnen ; n'est vraiment pas chose aisée. doch trifft man den rechten Ort: Mais cherchez leur plus secrète envie : oh, so kömmt man glücklich fort. bien vite vous gagnez la partie.

Recitativo - SCHLENDRIAN Récitatif- SCHLENDRIAN Nun folge, was dein Vater spricht! Maintenant, obéis à ton père ! LIESCHEN LIESCHEN In allem, nur den Coffee nicht. En toute chose, sauf pour le café. SCHLENDRIAN SCHLENDRIAN Wohlan, so musst du dich bequemen, Ainsi, tu te résignes donc auch niemals einen Mann zu nehmen. à ne point prendre de mari ? LIESCHEN LIESCHEN Ach ja ! Herr Vater, einen Mann ! Oh si ! Père ! Un mari ! SCHLENDRIAN SCHLENDRIAN Ich schwöre, dass es nicht geschieht... Je t'assure que tu n'en auras pas... LIESCHEN LIESCHEN Bis ich den Coffee lassen kann ? ... tant que je n'aurai pas renoncé au café ? Nun ! Coffee, bleib nur immer liegen ! C'est décidé ! Je m'abstiendrai ! Herr Vater, hört, ich trinke keinen nicht. Père, entendez-vous ? Je n'en bois plus. SCHLENDRIAN SCHLENDRIAN So sollst du endlich einen kriegen.

En ce cas, tu trouveras un mari. Aria - LIESCHEN Heute noch, heute noch, LIESCHEN lieber Vater, tut es doch. Air - Ach, ein Mann, ach, ach, ein Mann ! Aujourd'hui même, aujourd'hui même, wahrlich, dieser steht mir an. cher Père, faites-le ! Wenn es sich doch balde fügte, Un mari ! Oh, un mari ! dass ich endlich vor Coffee, C'est là tout ce que je veux. eh ich noch zu Bette geh, S'il peut se faire qu'enfin, eine wackern Liebsten kriegte. avant d'aller me coucher j'aie, au lieu du café, un brave fiancé. Recitativo - ERZÄHLER Récitatif- NARRATEUR Nun geht und sucht der alte Schlendrian, Aussi le vieux Schlendrian, wie er vor seine Tochter Lieschen se met en quête incessamment bald einen Mann verschaffen kann ; d'un prétendant pour sa fille Lieschen. doch Lieschen streuet heimlich aus : Mais Lieschen fait savoir entre-temps : kein Freier komm mir in das Haus, Je n'accepte aucun parti, er hab es mir denn selbst versprochen qui ne m'ait lui-même promis und rück es auch der Ehestitung ein, dans le contrat de mariage dass mir erlaubet möge sein, que je pourrai boire mon café den Coffee, wenn ich will, zu kochen. autant de fois que je le voudrai.

Coro Chœur Die Katze lässt das Mausen nicht, Les chats doivent avoir leurs souris, die Jungfern bleiben Coffee-Schwestern. et les demoiselles leur café. Die Mutter liebt den Coffee-Brauch, La mère en prépare souvent, die Grossmama trank solchen auch, La grand-maman en buvait autant, wer will nun auf die Töchter lästerm. Qui pourrait-donc blâmer les filles ? harmonia mundi

Luigi Rossi ORFEO Agnès Mellon Monique Zanetti Sandrine Piau Dominique Favat Jean-Paul Fouchecourt Jean-Marc Salzmann Jérôme Corréas Bernard Deletré LES ARTS FLORISSANTS WILLIAM CHRISTIE SEPTEMBRE - OCTOBRE 1991

FRANÇOIS COUPERIN (1668-1733)

Motet pour le jour de Pâques Leçons de ténèbres pour le mercredy

MICHEL-RICHARD DELALANDE (1657-1726)

Motets

avec Véronique Gens - Noémi Rime, Sopranos Elisabeth Matiffa, Basse de viole William Christie, Orgue positif et direction

Le 14 septembre à 20 h 00 Gand Abbaye Saint-Bavon Festival de Flandre Le 16 septembre à 21 h 00 Montefalco Museo di San Francesco Festival de Perugia Le 25 octobre a 19 h 00 Paris L'Auditorium/Châtelet Le 29 octobre a 21 h 00 Mareuil-sur-Lay Eglise

IDOMÉNÉE

D'ANDRÉ CAMPRA (1660-1744) Tragédie lyrique en version-concert Version 1731

avec Monique Zanetti - Sandrine Piau - Marie Boyer Jean-Paul Fouchécourt - Bernard Delétré Jérôme Corréas - Charles Daniels - Jean-Claude Sarragosse

Chœur et Orchestre : LES ARTS FLORISSANTS Direction : WILLIAM CHRISTIE

Le 5 octobre à 19 h 30 Paris Théâtre du Châtelet Le 6 octobre à 16 h 30 Ambronay Abbatiale Festival d'Ambronay Le 8 octobre à 20 h 15 Utrecht Musiek Centrum Vredenburg Le 10 octobre à 19 h 30 Gelsenkirchen Musiktheater Le 11 octobre à 19 h 30 Duisburg Theater Le 12 octobre a 19 h 30 Dortmund Stàdtliche Bùhne Festival d'opéra baroque de la Ruhr Le 18 octobre d 20 h 30 Caen Notre-Dame-de-la-Gloriette SANDRINE PIAU, soprano

Née en 1965, Sandrine Piau étudie dès son plus jeune âge la harpe, puis le chant. En 1975, elle est admise au concours d'entrée de la Maîtrise de Radio-France. En 1976, elle interprète le rôle de Flora dans The turn of the Screw de Britten, sous la direction de Julius Rudel. De 1986 à 1988, elle poursuit des études de harpe au CNSM de Paris, où elle obtient ses diplômes de solfège, d'analyse, un prix de harpe et un premier prix de musique de chambre. En 1988, elle est également admise dans la classe d'interprétation de la musique ancienne de William Christie, où elle obtient son premier prix. En juillet 1989, elle participe avec Les Arts Florissants au Festival d'Aix-en-Provence à l'opéra-ballet The Fairy Queen de Purcell, sous la direction de William Christie, qui la sollicite l'année suivante dans la production des Indes galantes de Rameau pour ce même festival, et pour l'Orfeo de Luigi Rossi au Châ- telet, au Konzerthaus de Vienne et au Royal Festival Hall de Londres, notamment. Elle se produit également en soliste avec le même ensemble placé sous la direction de Christophe Rousset ; elle a chanté le rôle de l'Ange dans la Pastorale de M.-A. Charpentier, interprété un programme de Semaine sainte napolitaine, et plus récem- ment des cantates de Bernier et un programme de motets du XVIIE siècle. Elle a également chanté dans l'Orfeo de Monteverdi le rôle de la Ninfa dans le cadre du Festival de Flandre, ainsi qu'au Palais Garnier, sous la direction de Philippe Herreweghe.

MARK PADMORE, ténor

Né à Londres, Mark Padmore commence son enseignement musical au sein de la chorale du King's College de Cambridge et obtient sa licence en 1982. Il fait ses études de chant avec Erich Vietheer et les poursuit auprès de la mezzo- soprane tchécoslovaque Gita Denise. Il s'est déjà produit en Europe, Australie, Japon, Etats-Unis, Canada ou Mexique, avec des ensembles aussi prestigieux que le Netherlands Bachvereniging, le Britten- Pears Ensemble, le King's Consort ou le Délier Consort. Il a participé avec le Hilliard Ensemble dont il est membre depuis 1987 aux plus grands festivals européens dont Aix-en-Provence, Bath, Londres, Lucerne et Schleswig-Holstein. Avec cet ensemble, il a notamment interprété le rôle de Pilate dans la Passion, du compositeur Arvo Part. Parmi ses nombreuses apparitions scéniques, l'on peut retenir son interprétation d'Alphee dans Proserpine de Lully et du rôle titre de Pygmalion de Rameau, deux productions du London Baroque Opera ; plus récemment il a été un Hippolyte remarqué dans l'opéra de Rameau Hippolyte et Aricie coproduit par la Guildhall School of Drama and Music et par le Royal Conservatory de La Haye. Dans un répertoire plus contemporain, il a chanté Tony dans West Side Story de Leonard Bernstein avec le Scottish Chamber Orchestra. Dernièrement il a participé avec Les Arts Florissants au Festival d'Aix-en-Provence en chantant le rôle de l'Amour dans l'opéra de Rameau Castor et Pollux, sous la direction de William Christie. Ce même ensemble le sollicitera à nouveau pour le Messie de Haendel, en décembre prochain puis en 1992 pour une tournée américaine avec The Fairy Queen de Purcell.

JÉRÔME CORRÉAS, baryton

Après une licence d'histoire et d'histoire de l'art, Jérôme Corréas a étudié le clavecin et la basse continue avec Antoine Geoffroy-Dechaume de 1983 à 1988, et le chant avec Jocelyne Chamonin puis Marie-Dominique Mornay. En 1987, il entre au CNSM de Paris où il travaille avec William Christie puis Xavier Depraz en Art Lyrique et obtient un premier prix de Musique Ancienne en 1989. Depuis 1988, il collabore régulièrement avec Les Arts Florissants avec qui il s'est produit en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud et au Japon. Il a enregistré sous la direction de William Christie plusieurs disques, dont The Fairy Queen de Purcell, Le Malade imaginaire de Charpentier, des Motets de Delalande, Orfeo de Luigi Rossi et Les Indes galantes de Rameau. Engagé en 1989 et 1990 au Festival d'Aix-en-Provence, il y a chanté avec Les Arts Florissants The Fairy Queen de Purcell (rôle du Sommeil), puis Les Indes galantes de Rameau (rôle d'Ali) et Didon et Enée de Purcell (rôle d'Enée). En 1991, il interprète le rôle de Pelée dans Alcione de Marais au Théâtre du Châtelet et au Concertgebouw d'Amsterdam. Il se produit également avec d'autres formations tels l'Orchestre Baroque de Limoges dirigé par Jean-Michel Hasler ou l'ensemble Capriccio Stravagante de Skip Sempé, mais aussi dans un répertoire différent, tant dans le domaine de l'opéra (Le Téléphone de Menotti) que de l'oratorio (Requiem de Mozart, Fauré, Bruckner, etc). RYO TERAKADO, violon

Il a commencé le violon à l'âge de quatre ans. Troisième prix du Concours national de ë \ violon du Japon, il devient le Premier violon de l'orchestre Tokyo Philharmonie. En 1985, il décide de se tourner vers le violon baroque et entre au Conservatoire Royal de La Haye dans la classe de , obtenant son diplôme de soliste en 1989. Il est régulièrement le Premier violon des meilleures formations baroques du moment : Les Arts Florissants, , ... En octobre 1990, il a ouvert la première classe de violon baroque au Conservatoire national supérieur de Musique de Paris.

FLORENCE MALGOIRE, violon

Après obtention d'un premier prix de violon au Conservatoire régional d'Aubervilliers, Florence Malgoire a étudié la Musique Ancienne et le violon baroque avec Sigiswald Kuijken. Elle est actuellement membre de la formation Amalia et également Premier violon de l'ensemble La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, dirigé par Jean-Claude Malgoire. Elle a tout récemment enregistré avec Christophe Rousset des Sonates pour clavecin et violon de Mondonville, avec l'ensemble Amalia les Sonates en trio de Marais, et enfin Les Quatre Saisons de Vivaldi avec La Grande Ecurie et la Chambre du Roy chez CBS.

GEORGE WILLMS, violon

Né en 1956 à London (Canada), George Willms commence ses études de violon auprès de Lorand Fenyves. Licencié en musique à l'université de Toronto, il obtient ensuite sa maîtrise à l'université Indiana de Bloomington. De 1982 à 1987, il est le Premier violon de l'Orchestre Philharmonique de La Haye. C'est précisément à La Haye qu'il commence l'étude du violon baroque avec Mme Lucy Van Dael. Il se produit depuis très régulièrement avec le TafelMusik Y, Baroque Orchestra de Toronto. »< En Europe il travaille avec les plus grands noms du baroque : Gustav Leonhardt, Frans Brüg;gen , Ton Koopman, Sigiswald Kuijken, Monica Hugget ou encore William Christie et ses Arts Florissants aux projets desquels il collabore depuis 1988.

MARCEL PONSEELE, hautbois

Marcel Ponseele est né en 1957 à Koktryk (Belgique). Après ses études aux conservatoires de Bruges, Bruxelles et Gand, il commence la pratique du hautbois baroque. En 1981, il est lauréat du concours "Musica Antiqua" au festival de Flandre, à Bruges. Il est membre de plusieurs orchestres comme La Petite Bande, l'Amsterdam Baroque Orchestra, La Chapelle Royale et cofondateur de L'Orchestre des Champs-Elysées. Il a fait plusieurs enregistrements pour Accent, Harmonia Mundi, Virgin Classics et Ricercar. Il est aussi, avec son frère, facteur de hautbois d'après des modèles du XVIIIE siècle.

MARC HANTAI, flûte traversière

Marc Hantaï est né à Paris en 1960. Après des études avec Pierre Séchet à Créteil, il a été l'élève de Barthold Kuijken au Conservatoire royal de Musique de Bruxelles où il a obtenu en 1986 le diplôme supérieur avec "grande distinction". Il se produit depuis avec les meilleurs ensembles baroques actuels : La Petite Bande (dir. Sigiswald Kuijken ou Gustav Leonhardt), La Chapelle Royale (dir. Philippe Herreweghe), Les Arts Florissants (dir. William Christie), The Amsterdam Baroque Orchestra (dir. Ton Koopman), The Academy of Ancient Music (dir. Christopher Hogwood), Hespe- rion XX (dir. Jordi Savall), avec lesquels il a joué comme soliste ou en musique de chambre dans la plupart des festivals d'Europe et enregistré de nombreux disques. BRUNO COCSET, violoncelle

Né en 1963, Bruno Cocset a commencé le violoncelle à l'âge de sept ans au Conservatoire national de région de Tours dans la classe de Didier Aubert. Il obtient à quinze ans un premier prix de violoncelle, un premier prix de solfège et le diplôme de fin d'études avec mention très bien pour la musique de chambre. Il poursuit ses études musicales au Conservatoire national supérieur de Musique de Lyon de 1980 à 1983 auprès des violoncellistes Alain Meunier et Jean Déplace. A l'issue de la seconde année et après avoir obtenu une mention très bien à l'unanimité avec félicitations du jury, il décide de poursuivre seul ses recherches qui l'amèneront , à côtoyer au cours de Master Class le violoncelliste Anner Bijlsma et le violoniste Jaap Schroeder.

En 1985, il entre dans la classe de Christophe Coin au CNSM de Paris au sein du département de musique ancienne nouvellement créé, et participe aux activités des classes de Laurence Boulay et William Christie. En 1986, il obtient le premier prix à l'unanimité de violoncelle baroque, premier diplôme attribué en France dans cette discipline. La même année, il est finaliste du premier concours international de violoncelle baroque organisé par le Festival Estival de Paris. Depuis 1985 il participe à de nombreux concerts, tournées internationales, enregistrements dis- cographiques, radiophoniques et télévisés avec des ensembles tels que Les Arts Florissants, les Musiciens du Louvre, les ensembles Mosaïques, Sagittarius, Fitzwilliam, la Psalette de Lorraine, Il Seminario Musicale, et s'est produit avec Henri Ledroit, James Bowman, Blandine Verlet, Maurice Bourgue, Jaap Schroeder, Christophe Rousset... Il a enseigné dans les conservatoires nationaux de région de Tours et de Strasbourg, et est actuellement chargé de cours au Conservatoire national de région de Caen. Il est en outre admissible au Certificat d'Aptitude du ministère de la Culture.

VINCENT CHARBONNIER, contrebasse

Vincent Charbonnier est né le 24 septembre 1961 à Saint-Maur. Après avoir étudié la contrebasse auprès de Jacques et Bernard Cazauran, il obtient en 1988 un premier prix au Conservatoire national supérieur de Musique de Paris. Il joue depuis dans divers orchestres baroques dont Les Arts Florissants sous la direction de William Christie, mais aussi dans les orchestres symphoniques tels que l'Orchestre de Paris et l'Orchestre National de France, et parallèlement dans des formations de jazz comme le Trio Play Bach dirigé par Jacques Loussier.

CHRISTOPHE ROUSSET, clavecin et direction

Après ses études en France auprès d'Huguette Dreyfus et de Kenneth Gilbert et en Hollande avec Bob Asperen, Christophe Rousset obtient le premier prix au Concours international de Bruges, attribué une seule fois jusqu'alors, à Scott Ross. Il débuta aussitôt une carrière de soliste qui le fit se produire sur les scènes les plus importantes (Amsterdam, Saintes, Rome, Aix, Cologne, Berlin, Montréal...). Il est également recherché, comme pédagogue - cours d'été de Castelfranco Veneto (Italie), Rio de Janeiro (Brésil), La Haye (Hollande) - et accompagne les plus grands solistes, dont les frères Kuijken, Agnès Mellon, etc. Il a enregistré W.-F. Bach chez EMI, Boccherini, Le Roux et Couperin à deux clavecins avec William Christie chez Harmonia Mundi. Chez DECCA, il a enregistré une intégrale Rameau, et tout récemment les Concertos pour Trois et Quatre claviers de J.-S. Bach avec Christopher Hogwood. En outre, depuis la production de Atys de Lully par Les Arts Florissants en 1986 à l'Opéra-Comique, il est l'assistant de William Christie aux Arts Florissants ; c'est ainsi qu'on a pu l'entendre au Festival d'Aix-en-Provence 1990 dans Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau, production reprise récemment au Théâtre de Montpellier. Il a également dirigé cet ensemble en tournée française dans différents programmes, tels que : La Pastorale de M.-A. Charpentier en décembre 1989, une Semaine sainte napolitaine au printemps 1990, des cantates de Nicolas Bernier ou des motets du XVIIE siècle, en octobre et novembre 1990. L'Opéra-Comiqua l'a accueilli au printemps 1991 pour diriger La Fée Urgèle de Duni dans le cadre d'un hommage rendu par ce Théâtre à Charles-Simon Favart et dans une mise en scène de Jean-Marie Villégier. LES ARTS FLORISSANTS

L'ensemble vocal et instrumental Les Arts Florissants a été fondé par William Christie en 1979 à Paris, trois siècles après la création de l'oeuvre de Marc-Antoine Charpentier qui lui a donné son nom. Son répertoire est formé en grande partie d'oeuvres inédites des XVIIe et xvi№ siècles, puisées notamment dans les collections de la Bibliothèque nationale. Les productions d'opéra des Arts Florissants, avec ou sans mise en scène, ont rencontré la plus grande faveur : Actéon de Marc-Antoine Charpentier (Chambord, 1981), // Ballo délie Ingrate de Monteverdi (Besançon, 1982), Didon et Enée de Purcell (Atelier Lyrique du Rhin, 1983), Anacréon et Pygmalion de Rameau (Paris, 1983), Médée de Charpentier (Paris, 1984), et enfin Atys de Lully à l'Opéra de Paris, qui s'est vu décerner le Grand Prix du Meilleur Spectacle Lyrique 1987, et a été repris en 1989 à Paris et New York. Plus récemment, The Fairy Queen de Purcell, présenté au Festival d'Aix-en-Provence en juillet 1989 a été accueilli comme un événement, tant par le public que par la critique, qui lui a décerné son Grand Prix pour l'année 1989. Au printemps 1990, la recréation du Malade imaginaire de Molière avec les intermèdes de Charpentier a remporté un grand succès auprès du public du Châtelet à Paris, de l'Opéra de Montpellier et du Théâtre de Caen. En juillet, Les Arts Florissants ont présenté Les Indes galantes de Rameau dans une mise en scène d'Alfredo Arias au Festival d'Aix-en-Provence, puis à l'Opéra de Montpellier en janvier 1991. De nombreuses distinctions - notamment pour Atys - ont salué la production discographique des Arts Florissants (Prix Mondial de Montreux 1982 ; Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros 1981, 1983, 1985, 1987 ; Prix Gramophone 1983 et 1985 ; International Record Critics Award 1985 ; Prix Opus USA 1985 et 1987 ; Deutscher Schallplatten Preis 1987...), qui va de Gesualdo à Rameau et est publiée par Harmonia Mundi. Réclamé dans le monde entier, l'ensemble visitera en 1991, le Japon, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique, l'Allemagne, la Grande Bretagne et les Etats-Unis. Depuis 1988, le claveciniste Christophe Rousset, assistant musical de William Christie, a pris en main la direction de certains concerts des Arts Florissants, avec une formation réunissant jeunes chanteurs et instrumentistes de l'ensemble. Cette formation a interprété un programme de Carême franco-italien en 1988 puis les Nuptiae Sacrae et la Pastorale de Noël de Charpentier, toutes deux mises en scène à Nantes par Philippe Lénaël en 1988 et 1989. Trois programmes ont été présentés par cette formation en Basse-Normandie en 1990 (Caen et Vire) et retransmis par France-Musique : une Semaine sainte Napolitaine, des cantates de Nicolas Bernier et un programme de motets allemands, italiens et français. Depuis le début de la saison 1990/1991, Caen est la résidence privilégiée des Arts Florissants, concrétisant ainsi plusieurs années de collaboration fructueuse avec le Théâtre de Caen. Les Arts Florissants sont subventionnés par le ministère de la Culture, la ville de Caen, le Conseil régional de Basse-Normandie et parrainés par PECHINEY.

Cantates de Nicolas Bernier - Caen (Eglise Notre-Dame-de-la-Gloriette), le 24 octobre iy90 - Photo : Michel Szabo LES ARTS FLORISSANTS 2, rue de Leningrad, 75008 Paris - Tél. : (1) 43 87 98 88 - Télex : 632139 TELEXTL T 1002 - Fax : (1) 43 87 37 31 harmonia mundi

FRANCE

LES ARTS FLORISSANTS WILLIAM CHRISTIE CAMPRA / CANTATES £¡¡3" JëFMman-DominiqueVisse-]mn-Fmnçois Gardeiï W" LES ARTS FLORISSANTS 90,2 William Christie

CYCLE DE CANTATES FRANÇAISES

Solistes :

Clérambault Noemi Rime Jean-Paul Fouchécourt Nicolas Rivenjq

Campra Jill Feldman Dominique Visse Jean-François Gardeil

Montéclair Agnès Mellon Monique Zanetti Gérard Lesne Jean-Paul Fouchécourt Jean-François Gardeil /WS

WILLIA\YH\ ITA MAA ,CHRISTI E

MINISTERE DE LA CULTURE VILLE DE CAEN REGION BASSE NORMANDIE PECHINEY