AFFAIRE EBOSSÉ
Le médecin légiste enfonce le clou P.23
.Liberté LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER APRÈS UNE RUPTURE DE 53 ANS
HAY EL-HOURIA (CHLEF) Washington Deux collégiens et La Havane enlevés retrouvés rétablissent sains et saufs P.28 leurs relations LIBERTE diplomatiques P.28
QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6796 JEUDI 18 DÉCEMBRE 2014 - ALGÉRIEÉ 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290
APRÈS L’APPEL AU MEURTRE CONTRE LE JOURNALISTE KAMEL DAOUD
SÉJOURS HOSPITALIERS RÉCURRENTS D. R. DE ABDELAZIZ BOUTEFLIKA À L’ÉTRANGER Les ministres de la Justice et de Présidence : l’Intérieur interpellés P.3 DATES DE LIVRAISON, CHOIX DES SITES, PROCÉDURES DE PAIEMENT pourquoi DES LOGEMENTS AADL 1 et 2 : les grandes inquiétudes le choix des souscripteurs P.6
LE MINISTRE FRANÇAIS DE du silence L’INTÉRIEUR DEPUIS HIER À ALGER P.2 Lutte antiterroriste et circulation des
Louiza/Liberté personnes au menu P.2 Jeudi 18 décembre 2014 LIBERTE 2 L’actualité en question
SÉJOURS HOSPITALIERS RÉCURRENTS DE ABDELAZIZ BOUTEFLIKA À L’ÉTRANGER Présidence : pourquoi le choix du silence Si l’institution présidentielle ne consent pas à un effort de communication, c’est qu’elle craint de donner du grain à moudre à l’opposition pour qui la maladie de Bouteflika a généré “la vacance du pouvoir”. information non officiellement Suspect, même si l’agence APS a fait état de l’en- confirmée, qui a circulé mar- voi, le jour même, par Bouteflika, de messages de di autour du retour le même félicitations à deux souverains étrangers et la dé- jour du président de la Répu- signation du président du Sénat, Abdelkader blique, Abdelaziz Bouteflika, Bensalah, pour le représenter au sommet de de l’hôpital militaire français Nouakchott sur la paix et la sécurité en Afrique. Val-de-Grâce,L’ où il a été admis le 27 avril 2013 Car cette activité présidentielle, dont il est fait état, suite à un accident ischémique transitoire (AIT), relève plus de l’exécution d’un protocole que d’un un mini-AVC, repose, une fois de plus, la ques- effort tangible de gestion. tion de la communication institutionnelle rela- tive à la santé du Président. Un silence dicté par la conjoncture politique Comme lors de son hospitalisation le 13 no- L’on pourrait supposer, cela dit, que c’est la vembre dernier à la clinique mutualiste de Gre- conjoncture politique qui dicte cette résignation noble pour, avaient alors rapporté plusieurs au silence autour de la santé de Bouteflika. En jan- sources non officielles, un contrôle médical de vier 2014, lorsqu’il fallait préparer l’annonce d’une routine, la présidence de la République n’a pas candidature pour un 4e mandat du chef de l’É- jugé opportun ni utile de réagir à l’assertion (ru- tat sortant convalescent, la Présidence avait meur ?) qui le donnait réadmis avant-hier au Val- communiqué sur le contrôle médical effectué au de-Grâce. Pourtant, le court article publié, mar- Val-de-Grâce. “Pour parachever son bilan de san- di, par Maghreb Confidentiel, au sujet de l’atter- té, initié à Alger, et dans le cadre d’une visite mé- rissage à Paris de l’avion présidentiel médicali- dicale routinière de contrôle arrêtée et program- sé a provoqué un buzz sur la Toile. mée depuis juin 2013, le président de la Répu- Relayée tout de suite par les médias en ligne puis blique, Abdelaziz Bouteflika, a séjourné à l’hôpi- par les journaux le lendemain, l’information li- D. R. tal du Val-de-Grâce du lundi 13 janvier au ven- vrée par le site français a eu immédiatement pour dredi 17 janvier”, avait informé la présidence de effet de susciter la préoccupation à la fois chez les La Présidence laisse faire la rumeur sur la santé du chef de l’État. la République, précisant qu’“aucune procédure milieux politiques nationaux et les partenaires entre les mains du chef de l’État. N’était, par d’information français s’était, en effet, retenu d’urgence n’a dicté ce déplacement (…)”. étrangers de l’Algérie. Immanquablement ailleurs, la récurrence qui le caractérise, l’on se d’affirmer quoi que ce soit avec certitude. Si, aujourd’hui, l’institution présidentielle ne se d’ailleurs, puisque la santé du président de la Ré- serait peut-être persuadé que le silence entrete- “Bouteflika de retour au Val-de-Grâce ,?” rend pas à pareil effort de communication, c’est publique, premier magistrat du pays, a une im- nu autour de la visite non confirmée de titrait-il, prudent. qu’elle craint de donner du grain à moudre à l’op- plication forte sur la vie institutionnelle. Plus for- Bouteflika au Val-de-Grâce procéderait du fait Par deux fois en l’intervalle d’un mois, la santé position, pour qui la maladie de Bouteflika a gé- te encore dans un système politique tel que l’al- que l’entrefilet deMaghreb Confidentiel soit du président Bouteflika a constitué la trame à la néré “la vacance du pouvoir”. Et ce n’est pas à tort, gérien où l’essentiel de la décision est concentré modulé sur le ton interrogatif. Le site chronique médiatique sans que les autorités es- au demeurant, qu’elle établit ce constat tant est timent nécessaire de s’y exprimer. À la mi-no- que les activités du président de la République se vembre, plus exactement le 14 du mois, Le Dau- trouvent réduites, depuis son AIT, au strict phiné, un quotidien régional français, révélait l’ad- menu protocolaire, avec une visibilité par ima- mission du président Bouteflika à la Clinique mu- ge télévisuelle interposée. tualiste de Grenoble. À Alger, chez les officiels, Cette longue convalescence de Bouteflika, ponc- le mutisme est intégral. L’information n’est ni tuée de séjours médicaux en France, a détério- confirmée ni infirmée. Il aura fallu attendre la pre- ré grandement les ressorts institutionnels de la mière semaine de décembre et la visite du Pre- République déjà usés par la gestion autoritaire et mier ministre, Abdelmalek Sellal, pour avoir en- antidémocratique des affaires de l’État. Elle a, aus- fin une confirmation tacite de ce séjour médical si, affaibli le rendement diplomatique du pays, les de Bouteflika en France. La confirmation de cet- partenaires étrangers ayant du mal à identifier te visite médicale, longtemps après sa survenue, clairement qui prend et étrenne vraiment la dé- rend donc suspect le silence observé aujourd’hui cision politique, valide les engagements écono- autour du retour mardi de Bouteflika au Val-de- miques et assure leur durabilité. Grâce. SOFIANE AÏT IFLIS
LE MINISTRE FRANÇAIS DE L’INTÉRIEUR DEPUIS HIER À ALGER Lutte antiterroriste et circulation des personnes au menu ernard Cazeneuve, ministre de l’Inté- France et l’Algérie, notamment dans les do- rieur français, effectue, depuis hier et ce, maines de la lutte contre le terrorisme et de la sé- B jusqu’à aujourd’hui, une visite en Algérie, curité intérieure”, lit-on dans le communiqué de à l’invitation des autorités algériennes. Selon un la représentation française à Alger. La circulation communiqué de l’ambassade de France à Alger, des personnes et le séjour des ressortissants rendu public hier, il devait avoir des entretiens, dans les deux pays sont les autres questions qui successivement, avec son homologue Tayeb seront discutées à l’occasion de cette visite. Belaïz, ministre de l’Intérieur et des Collectivi- “La mission en Algérie de M. Cazeneuve permet- tés locales, le Premier ministre, Abdelmalek tra de poursuivre le travail commun mené en vue Sellal, et Mohamed Aïssa, ministre des Affaires de faciliter la mobilité et le séjour des Algériens en religieuses et des Waqfs. Selon la même source, France et des Français en Algérie et d’apporter des le représentant du gouvernement français est an- solutions précises aux difficultés concrètes que ren- noncé pour se rendre, par ailleurs, “en visite pri- contrent encore leurs ressortissants”, explique vée” à Oran. l’ambassade de France à Alger, convaincue Cette visite, la troisième d’un ministre de l’Inté- qu’“elle donnera lieu à des échanges approfondis rieur français depuis l’arrivée de François pour renforcer la coopération déjà très riche en ma- Hollande à la tête de l’État français, souligne-t- tière de sécurité intérieure et de Protection civile, on dans le même communiqué, s’inscrit dans “la ainsi que dans le domaine de la formation des continuité de la deuxième session du Comité in- imams algériens appelés à exercer leur activité en tergouvernemental de haut niveau (CIHN) orga- France”. nisée à Paris le 4 décembre dernier”. La lutte contre M. Cazeneuve est appelé à apporter plus de le terrorisme et la sécurité intérieure seraient les détails sur d’éventuels accords qui seront signés deux domaines privilégiés de la coopération entre les gouvernements des deux pays, à entre les deux pays. Cette visite “témoigne de l’in- l’occasion du point de presse prévu à l’issue de tensité des échanges et de la coopération entre la sa visite. FARID ABDELADIM LIBERTE Jeudi 18 décembre 2014 L’actualité en question 3
APRÈS L’APPEL AU MEURTRE CONTRE LE JOURNALISTE KAMEL DAOUD Les ministres de la Justice et de l’Intérieur interpellés Cette action intervient au lendemain de la publication, sur facebook, d’une lettre virulente d’Abdelfattah Hamadache, imam actif au sein de la mosquée de Belcourt du temps de l’ex-FIS. ne pétition de soli- Cette action intervient au lendemain émise par le mouvement salafiste al- darité à Kamel de la publication, sur facebook, d'une gérien. Signée par Abd El-Fettah Ha- Daoud, intitulée lettre virulente d’Abdelfattah Hama- madache. Voilà où mène le sentiment “Non à l’obscuran- dache, imam actif au sein de la mos- d'impunité chez ces gens-là.” Il a néan- tisme”, vient d’être quée de Belcourt du temps de l'ex-FIS. moins fait savoir qu’il craint pour sa publiée sur le ré- Dans son invitation au meurtre, ren- vie et qu’il déposera une plainte contre Useau social facebook, dans trois langues due publique le 16 décembre, le fon- l’auteur de la “fetwa”, “parce que c’est (arabe, français et anglais), pour in- dateur du Front de la sahwa isla- un appel au meurtre”. Quant à Ha- terpeller la responsabilité des mi- mique salafiste libre, formation non madache, interrogé par TSA, il ne nistres de la Justice et de l'Intérieur. Les agréée, vise Kamel Daoud, qu'il qua- s’est pas rétracté, si ce n’est d’assumer signataires condamnent “avec force les lifie d’“apostat”, d’“ennemi de la reli- sa “responsabilité” et d’observer qu’il appels au meurtre public” d’Abdelfat- gion” et de “sionisé”. Il appelle le pou- n’a pas dit qu’il allait “le tuer” et qu’il tah Hamadache, autoproclamé chef sa- voir à “appliquer la charia” et à “le n’a pas appelé “les musulmans à le fai- lafiste, contre le chroniqueur et écri- condamner à mort, en le tuant publi- re”. Seulement, expliquera-t-il, Daoud vain. Ils relèvent que cette dérive quement pour la guerre qu’il mène “est impardonnable en disant : “Je lis “n’est pas surprenante” devant “la dé- contre Dieu et le Prophète”. La sortie de leur livre’’, en s’excluant, avant de ré- mission” de l’État face aux “aventuriers Hamadache fait suite à l’émission té- itérer son appel au pouvoir algérien, pseudoreligieux qui distillent la haine”. lévisée “On n’est pas couché” (France afin d’appliquer“al-had” (la condam- Ils appellent, en outre, les deux mi- 2), transmise le 13 décembre, qui a reçu nation à mort). nistres à enclencher des “poursuites” le journaliste-écrivain algérien pour Abdelfattah Hamadache n’est pas à sa contre les promoteurs de ces appels qui parler de son livre Meursault, contre- première sortie du genre. Il s’en est déjà rappellent “les pires moments de l’Al- enquête. Réagissant sur le réseau social, pris à des responsables de partis poli- gérie face au GIA”. Daoud a écrit : “Fetwa pour me tuer tiques et du mouvement social, avec qui il ne partageait pas les mêmes po- RÉACTIONS sitions politiques et idéologiques, sans RCD : “Un précédent grave” que cela inquiète les pouvoirs pu- L’écrivain et chroniqueur Kamel Daoud vient de faire l’objet d’un appel blics. C’est le cas, notamment, du au meurtre de la part d’un sinistre individu dûment connu des services porte-parole du MDS, Hamid Ferhi, de sécurité pour ses dérapages et ses intimidations récurrentes. Ce d’Amara Benyounès, secrétaire géné- dernier n’est pas à son premier acte de défi et de menace envers des ral du MPA, et de la porte-parole du personnes coupables à ses yeux de revendiquer haut et fort leur liberté mouvement Barakat, Amira Bouraoui. de pensée et d’expression. Il a même accusé le “renégat” Ferhat Le précédent est extrêmement grave et confirme la démission de l’État et Mehenni d’“impie” et de “traître”, et
de sa justice, incapables d’assurer la défense des citoyens contre les dénoncé, en 2013, les cadenas d’amour D. R. extrémismes et les injustices. accrochés par des couples amou- Le RCD exprime son entière solidarité avec Kamel Daoud et avec toute reux sur les grillages du pont de Té- Abdelfattah Hamadache n’est pas à sa première sortie du genre. l’élite intellectuelle et tient pour responsables les autorités contre toute lemly, à Alger, qualifiant d’acte into- atteinte à l’intégrité morale et physique d’un des membres de la lérable et de “sorcellerie”. À la veille de Faut-il alors dénoncer les déclara- moins d’être les complices du laxisme corporation journalistique qui a payé un lourd tribut. la dernière élection présidentielle, cet tions violentes et extrémistes de Ha- ambiant. Même si les opinions de individu a confié à la chaîne qatarie Al- madache ? Bien entendu ! Au nom du Kamel Daoud dérangent ou ne sont Laddh : “Halte à l’intolérance” Jazeera que s’il était élu président en devoir de mémoire, il n’est pas ques- pas toujours partagées. Le salafiste La Laddh (Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme) vient de 2014, il instituerait “une police isla- tion de cautionner les appels aux Hamadache doit rendre des comptes ! prendre connaissance de menaces à l’égard du journaliste et écrivain mique”. meurtres contre des citoyens, encore H. AMEYAR Kamel Daoud (…) La Laddh rappelle que la liberté d’expression est une liberté fondamentale et que nul groupe ou personne ne peut la restreindre ou l’interdire a fortiori par la contrainte et la violence. La Laddh exprime ses préoccupations face à la montée de l’intolérance. PAR OMAR OUALI Elle se solidarise avec Kamel Daoud et condamne toute violence sous L’ÉDITO quelque forme que ce soit. La Laddh réaffirme le droit à l’expression pour tout citoyen et rappelle l’obligation de l’État à assurer la sécurité et la protection des citoyens et de leurs biens. On achève bien les talents amel Daoud a raté d’un cheveu le prestigieux prix littéraire Goncourt. PROPOS D’ÉRIC ZEMMOUR SUR LES MUSULMANS Mais déjà le fait d’être arrivé au dernier tour, un honneur auquel au- DE FRANCE Kcun écrivain algérien avant lui n’a accédé, et Dieu sait s’il y en a et de talentueux, lui confère une notoriété internationale. Son livre Meursault contre-enquête sera bientôt traduit dans plusieurs langues. C’est un mo- Depuis son tif de fierté nationale et donc, de quoi lui valoir toutes les gratitudes et toutes Les condamnations les reconnaissances de la République. Mais si on était un pays qui a une passage chez once de respect pour l’intellectuel, pour le livre, pour le génie irrévérencieux. Laurent Ruquier, Car dans l’Algérie en proie aux démons de la bigoterie fondamentaliste, fermes de Bernard une émission pourtant très les génies, comme Kamel Daoud, sont voués au bûcher. courue“ par les élites Depuis son passage chez Laurent Ruquier, une émission pourtant très cou- parisiennes, et où il a fait rue par les élites parisiennes et où il a fait une prestation remarquable et Cazeneuve digne, il n’est plus en odeur de sainteté chez les salafistes. Un hurluberlu une prestation remarquable d’imam, un certain Abdelfattah Hamadache, qui n’en est pas à sa première e ministre français de l’Inté- Le ministre a rappelé qu’“en faisant de et digne, il n’est plus en intimidation du genre, a lancé une fetwa contre lui, l’accusant d’avoir por- rieur, Bernard Cazeneuve, a la lutte contre le racisme et l’antisémi- odeur de sainteté chez les té atteinte à l’islam et à la langue arabe. L condamné “avec une extrême tisme une grande cause nationale, le salafistes. Un hurluberlu Il n’a certainement pas vu l’émission ou alors a-t-il regardé à l’envers, car fermeté les propos tenus par Éric Zem- président de la République entend l’auteur du livre Meursault contre-enquête a explicité son rapport au reli- mour concernant les musulmans de qu’aucun Français ne puisse être atta- d’imam, un certain gieux, à l’arabité en revendiquant sa liberté de pensée et d’expression. Des France dans le quotidien italien Il qué ni menacé en raison de son origi- Abdelfattah Hamadache, propos que cet imam et certainement ses ouailles ont trouvé hérétiques Corriere della Sera”, a indiqué, hier, un ne ou de sa religion. Le ministère de l’In- qui n’en est pas à sa au point d’appeler l’État algérien à condamner à mort publiquement le jeu- communiqué de son département. térieur, ministère des Cultes, prendra première intimidation du ne écrivain. C’est de l’inquisition ! Ainsi, M. Cazeneuve affirme son “sou- toute sa part à cet effort républicain”. D’ailleurs, ce n’est pas tant les menaces de cet imam hystérique qui in- tien aux musulmans de France odieu- Il a assuré que “l’ensemble des préfets genre, a lancé une fetwa quiètent, que le silence de cet État auquel il demande la mise à exécution sement attaqués et appelle tous les ré- est mobilisé pour protéger les lieux de contre lui, l’accusant d’avoir de la sentence. Qu’attend la justice algérienne pour réagir, interpeller cet publicains à réagir et à manifester leur culte et pour faire en sorte qu’aucun acte porté atteinte à l’islam et à imam, coupable d’un appel au meurtre ? En vérité, le manque de réacti- solidarité”. Il rappelle que la Répu- de haine antireligieux ne demeure im- la langue arabe.”” vité de cette justice, pourtant prompte à dégainer contre les journalistes, blique laïque garantit la liberté de puni”. une corporation qui a chèrement payé le droit de dire, procède de cette ca- conscience et la liberté de culte. “La na- Bernard Cazeneuve a, enfin, réaffirmé pitulation de l’État face à la propagation sournoise de la pensée fonda- tion française se définit par le vivre-en- sa détermination “à lutter contre ce mentaliste, de l’intolérance religieuse et intellectuelle. Du sentiment d’im- semble, et les musulmans de France, fléau et à préserver le pacte républicain, punité dont les islamistes bénéficient aussi. Mais gare à la mémoire cour- comme les chrétiens, les juifs, les garantie de notre vivre-ensemble”. te ! Gare à l’oubli ! La décennie noire, pour ceux qui l’auraient oublié, avait croyants et les incroyants, sont tous ses R. N. commencé un certain soir d’été par l’interdiction du récital que devait ani- enfants”, a-t-il ajouté. mer la diva portugaise Lynda de Sousa à la salle Atlas. Jeudi 18 décembre 2014 LIBERTE 4 L’actualité en question
LES MANIFESTATIONS SE PROPAGENT DANS PLUSIEURS VILLES DU SUD Les raisons de la colère Ce sont toutes les contrées du Sud qui sont entrées dans la spirale de la contestation en étant le théâtre de manifestations “perlées” qui sont le fait des jeunes chômeurs. es récentes émeutes de présenter le Grand-Sud comme de Touggourt ont fait tache vastes contrées où il ne se passe rien, d’huile : plusieurs localités sauf peut-être l’extraction des richesses du Sud sont sorties de leur du sous-sol, est allé jusqu’à jouer la car- torpeur traditionnelle pour te Nord-Sud pendant le Printemps se faire entendre. Ce qui noir, en affirmant, par la bouche du étaitL à craindre a fini par arriver : ce président de la République, que les sont toutes les contrées du Sud qui se gens du Sud étaient calmes, malgré soulèvent, tour à tour, pour signifier au leurs problèmes, contrairement à ceux pouvoir que le temps du Sud “docile” du Nord. Et même lorsqu’il a été ac- est bel et bien révolu et qu’il devrait re- cueilli à Ouargla par des émeutes, les voir sa copie en la matière. premières du genre durant son règne, Le gouvernement, qui s’est contenté de ensuite à Illizi, le président Bouteflika faire le pompier, au lendemain des a préféré le populisme aux solutions de troubles à Touggourt, ne semble pas fond. prêt à prendre au sérieux le malaise Ce qui n’a fait qu’encourager les acti- grandissant dans tout le Sud algé- vistes du Sud algérien qui, en multi- rien. En mal d’imagination — ou de pliant leurs actions, ont réussi à im- solution ? —, le gouvernement a choi- poser leur discours un peu partout, au si la fuite en avant, depuis que les pré- point que les représentations locales mices d’une révolte du Sud ont com- traditionnelles sont devenues ca- mencé à apparaître. duques. Après Touggourt, c’est au tour d’Ouar- La crise de Ghardaïa a démontré que gla, bastion de la contestation du Sud, Zehani/Liberté les jeunes qui se battent périodique- ensuite d’Adrar et même de Timi- ment, d’un côté, comme de l’autre, ne moun, et enfin de Hassi-Messaoud, reconnaissent plus les notabilités tra- objet de toutes les convoitises, de ditionnelles, alors que le pouvoir toutes les contradictions. continue à faire la sourde oreille à cet- Pourtant, tous les ingrédients étaient Le gouvernement semble ne pas prendre au sérieux le malaise qui touche les régions du Sud. te nouvelle réalité et persiste à repro- réunis pour alerter, suffisamment à gla, en 2004, en passant par la récur- d’opter pour des solutions populistes vernement qui a convaincu les habi- duire des schémas dépassés, inopérants l’avance, le pouvoir quant aux dangers rente crise de Ghardaïa et tout l’acti- qui dénotent d’une incapacité criante tants du Sud que le seul langage que le et, présentement, porteurs de dangers. qui risquent de venir du Grand-Sud. visme des chômeurs du Sud, le pouvoir à trouver des solutions durables. pouvoir comprend est celui de l’émeu- AZZEDDINE BENSOUIAH Depuis les fameuses émeutes d’Ouar- s’est contenté de faire le pompier et C’est, d’ailleurs, cette attitude du gou- te. Le pouvoir, qui a toujours voulu
HASSI-MESSAOUD Les manifestants poursuivent leur sit-in devant la daïra es habitants de Hassi-Messaoud ne déco- sonnes âgées notamment, ont continué à faire le raâ, à 70 km à l'ouest de Hassi-Messaoud. Ils ré- conférés. “De telles situations exigent des décisions lèrent pas après la journée de violence pied de grue devant la daïra pour faire en- clament également la levée du gel du projet de au plus haut niveau”, relève-t-il. Il assure, ce- Ld’avant-hier. Ils sont, en effet, toujours ras- tendre leur voix. Ils ont dressé une tente et allumé la nouvelle ville de Hassi-Messaoud, en vertu du pendant, que “les solutions sont bien disponibles semblés, depuis mardi soir, devant le siège de la un feu de bois pour faire face au grand froid qui décret exécutif n°05-127 du 24 avril 2005 décla- et faciles à exécuter”, la région disposant, d’après daïra pour manifester leur courroux devant la ré- règne dans la région. Ils assurent qu’ils resteront rant la région “zone à risque majeur”. Le maire lui, d’une assiette qui peut accueillir jusqu'à pression qui s’est abattue contre la marche pa- là jusqu’à satisfaction de toutes leurs revendi- de Hassi Messaoud, Mohamed Yacine Bensaci, 100 000 lots de terrain, alors que la réalisation des cifique qu’ils ont organisée pour réclamer de cations, notamment la construction de 4 000 lo- affirme qu’il n’est pas en mesure de répondre aux 4 000 logements dans la nouvelle ville ne peut se meilleures conditions de vie. Et toute la journée gements. Un projet programmé depuis plus de demandes des protestataires, car, selon lui, cela faire avant deux ans, mais les habitants veulent d’hier, des dizaines de manifestants, des per- 10 ans et transféré vers la zone d'Oued El-Ma- dépasse largement les pouvoirs qui lui sont des solutions concrètes et immédiates. Les ha- bitants exigent, par ailleurs, la présence sur pla- ILS REJETTENT LE TRACÉ DU DÉDOUBLEMENT DE LA VOIE FERRÉE BÉJAÏA-BÉNI MANSOUR ce de ministres, notamment ceux de l’Habitat, du Travail, de l’Intérieur et de l’Énergie et des Mines. En attendant la suite des événements, le climat demeure tendu dans toute la région. Des industriels demandent CHAHINEZ G. LE VERDICT SERA RENDU une commission d’enquête LE 29 DÉCEMBRE e projet de dédoublement et de mise à ni- moins président de l’association fondée par des d’œuvre. “À partir du moment où ils ont accep- veau de la voie ferrée Béni Mansour-Béjaïa, opérateurs économiques et des citoyens de la ré- té de revoir le tracé initial, pourquoi alors ne pas 5 ans de prison Lsur une distance de 87 kilomètres, ne ces- gion. Lors d’un point de presse, à l’issue de la der- procéder à la révision de la seconde proposition se de susciter une vive opposition dans la région nière réunion des membres du bureau de ladi- de manière à satisfaire tout le monde ? D’autant requis contre de la Soummam où de nombreux industriels et te organisation, tenue le 13 décembre passé à l’au- plus que la solution de rechange existe. Pourquoi des citoyens rejettent le deuxième tracé élaboré berge Mimosa, à Ighzer-Amokrane, M. Aït Bra- ne pas réaliser une deuxième voie en longeant de 6 cadres par le bureau d’études en charge du suivi tech- ham déplorera que “les responsables d’un tel pro- près l’ancien rail ?”, s’interroge le conférencier qui nique de cette réalisation. Et pour cause, plus d’un jet osent maintenir un tracé visant à ruiner se dit “indigné” qu’aucune autorité n’ait daigné de la Seaco millier de bâtisses, pas moins d’une vingtaine l’économie d’une région considérée comme le répondre aux inquiétudes suscitées par ce pro- Le représentant du ministère public près d’unités de production et des centaines d’hectares, fleuron de l’industrie agroalimentaire du pays et jet. “N’ayant pas eu jusque-là d’interlocuteur offi- le tribunal correctionnel de Ziadia a dont la vocation est majoritairement agricole, se- la plus importante en termes de projets d’inves- ciel qui puisse nous éclairer un tant soit peu sur requis, avant-hier, 5 ans de prison ferme et ront touchés par l’opération de démolition tissements privés (PME-PMI)”. Selon lui, pas ce projet controversé, nous avons décidé d’alerter une amende à l’encontre de Michel Valin, qu’engendrerait la mise à exécution du tracé de moins de 1 300 bâtisses privées, dont de somp- de nouveau les autorités compétentes en leur de- ex-directeur général de la Société de l’eau la nouvelle installation ferroviaire. tueuses villas, 24 unités de production em- mandant de diligenter une commission d’enquê- et de l’assainissement de Constantine Regroupés dans une organisation créée en avril ployant quelque 8 000 ouvriers directs, cinq ci- te devant permettre de faire la lumière sur les te- (Seaco), ainsi qu’à l’encontre de son dernier, dénommée Association de défense des metières et deux établissements scolaires, risquent nants et les aboutissants de cette affaire qui s’ap- adjoint, Laurent Trapin. La même peine a intérêts des citoyens, opérateurs économiques et d’être réduits à néant, a-t-il soutenu. parente à une véritable épée de Damoclès qui ne été requise contre quatre autres cadres industriels de la Soummam, les opposants au tra- Les chiffres communiqués par le conférencier ne cesse de planer sur nos têtes”, a-t-il affirmé. algériens de la société. Les prévenus sont cé multiplient, ces derniers jours, les rencontres- concernent que les biens socioéconomiques Le marché portant réalisation du projet de dé- accusés de passation de marchés en débats pour préparer la riposte face à la mena- touchés par l’axe du tracé de la nouvelle voie fer- doublement et de modernisation de la voie fer- violation de la réglementation en vigueur. ce qui plane sur leurs biens. “On s’interroge sur rée entre la daïra de Tazmalt et celle de Sidi-Aïch, rée Béjaïa-Béni Mansour a été attribué, le 2 dé- Les faits remontent aux mois de février et les visées des auteurs de ce tracé que nous consi- soit cinq communes : Tazmalt, Akbou, Ouzel- cembre dernier, par l’Agence nationale d’études mars 2010. Michel Valin, alors directeur dérons comme une menace sérieuse sur l’écono- laguen, Souk Oufella et El-Flaye. Il faut signaler et suivi de la réalisation des investissements fer- général de la Seaco, avait ordonné le mie de notre région. On ne peut être contre un pro- que les protestataires, qui ont déjà adressé des re- roviaires (Anserif), à Estel RA, un groupement paiement de quatre entreprises ayant jet de développement, mais on ne tolérera jamais quêtes aux différentes autorités concernées, y formé de la Société nationale des transports fer- bénéficié de projets sans passer par un qu’une réalisation quelconque soit faite au dé- compris la présidence de la République, ont dé- roviaires (SNTF) et de l’allemand Siemens. Le avis d’appel d’offres. La valeur de ces triment des acquis socioéconomiques, chèrement cidé d’interpeller une nouvelle fois les pouvoirs montant de ce contrat s’élève à 95 millions derniers dépassait les 8 millions de dinars payés au terme d’une cinquantaine d’années de publics sur “les conséquences désastreuses” qui d’euros, alors que les délais de livraison ne sont pour chaque transaction. Le verdict sera labeur”, fulmine Khodir Aït Braham, gérant pourraient découler de l’éventuelle mise en pas encore communiqués. rendu le 29 décembre prochain. d’une unité de production à Ouzellaguen, et non œuvre du deuxième tracé adopté par le maître KAMAL OUHNIA L. N. LIBERTE Jeudi 18 décembre 2014 5 DE LIBERTÉ LE RADAR PAGE ANIMÉE PAR M.-C. LACHICHI [email protected]
MALGRÉ L’EFFORT REMARQUABLE DU CHEF DE L’ÉTAT AVEC POUR THÈME UNE QUESTION : Il reste 70 ambassadeurs étrangers “L’ALGÉRIE IRA-T-ELLE ENCORE AU FMI ?” dans l’attente de leur accréditation Conférence LE PROJET de Hadj Nacer samedi D’AMENDEMENT DU CODE PÉNAL à Tizi Ouzou CRÉE LA CO NT ROVE RSE Qui veut dresser les fe mmes contre les hommes ? Le projet d’amende- ment du code pénal, vi- sant à renforcer la lutte Le salon du livre Frantz-Fa- rie, La martingale algérien- Malgré les nombreuses images des cérémo- lettres de créance au chef de l’État algérien. Il contre les violences à non et l’Institut internatio- ne : réflexion sur une crise,et nies rapportées par l’ENTV, on apprend, de faut rappeler que c'est la réception officielle de l’égard des femmes ac- nal de management de Tizi de la question : “L’Algérie ira- sources diplomatiques, qu’une trentaine d’am- ce document par le pays hôte qui officialise la tuellement en discussion à Ouzou organiseront, samedi à t-elle encore au FMI ?”, et ce, bassadeurs résidents et une quarantaine de non- nomination et l'accréditation d’un ambassadeur la commission des affaires 13h, à la médiathèque de l’In- en présence de l’auteur. La résidents n’ont toujours pas présenté leurs comme représentant d’un État étranger. juridiques de l’APN, sus- sim, une conférence-débat conférence sera suivie d’une cite déjà de nombreux autour du livre d’Abderah- vente-dédicace. La presse et le commentaires dans les mane Hadj Nacer, ex-gou- public sont cordialement in- LE CONDUCTEUR A ÉTÉ APPRÉHENDÉ PAR DES USAGERS DE LA ROUTE chaumières. Outre la né- verneur de la Banque d’Algé- vités. cessité de punir toutes les formes de violences, no- Une jeune fille se jette d’un véhicule tamment conjugales, POUR RENDRE HOMMAGE À SES ORIGINES beaucoup s’interrogent pour échapper à un viol à Aflou sur l’opportunité “poli- Un tango géant pour Un signalement donné par un citoyen sur le menacée de viol, s’est carrément jetée du vé- tique” d’une telle dé- numéro vert 10 55 faisait état de la chute hicule qui roulait. Alertés, les gendarmes de la marche. “Diviser pour ré- l'anniversaire du pape argentin d’une jeune fille d'un véhicule sur la route re- brigade d'Aflou se sont aussitôt déplacés sur les gner” étant une vieille liant Aflou à El-Bayadh, à 7 km à l’ouest de la lieux, où ils ont arrêté le conducteur et secou- stratégie visant à semer la localité d'Aflou, avec des blessures diverses ; le ru la victime qui a été évacuée vers l'établisse- discorde même au sein conducteur a pu être appréhendé par des usa- ment sanitaire d'Aflou, où elle est gardée en ob- des couples… gers de la route. En fait, la jeune fille, se sentant servation médicale.
AVEC PLUS D’UNE CENTAINE DE VÉHICULES SAISIS UN PARCOURS JALONNÉ Le parc communal de Tipasa saturé DE CADAVRES Une
biographie Des milliers de passionnés de tango ont dansé hier sur la pla- ce Saint-Pierre à Rome au son du bandonéon, répondant à l'in- pour Mokhtar vitation lancée sur les réseaux sociaux à fêter les 78 ans du pape argentin. Le choix de cette danse typique de son pays d’origi- Belmokhtar ne est de nature symbolique et traduit l’esprit d’ouverture qu’on prête au souverain pontife.
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