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Les Puissances Spatiales Qui Montent

Les Puissances Spatiales Qui Montent

SOMMAIRE

Les puissances spatiales qui montent

Par Philippe VOLVERT

1 SOMMAIRE

2 SOMMAIRE

Les puissances spatiales qui montent

Par Philippe VOLVERT

3 SOMMAIRE

SOMMAIRE

SOMMAIRE ...... 4 INTRODUCTION ...... 5 L’ESPACE AU PAYS DU SOLEIL LEVANT ...... 6 LES AMBITIONS CHINOISES ...... 14 L’INDEPENDANCE SPATIALE INDIENNE ...... 24 L’ESPACE ET LE RESTE DU MONDE ...... 29 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE JAPONAISE ...... 36 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE CHINOISE ...... 39 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE INDIENNE...... 41 LES VOLS HABITES ...... 43 LES PROGRAMMES D’EXPLORATION PLANETAIRE ...... 46 SOURCES ...... 48

4 INTRODUCTION

INTRODUCTION

Après l’Union Soviétique en 1957 et les Etats-Unis en 1958, l’espace s’est ouvert à d’autres nations souhaitant participer à cette grande aventure. Pour les deux géants de l’après guerre, il s’agissait avant tout d’une conquête visant à montrer au reste du monde que l’on était les plus forts. Pour les autres nations, il s’agissait surtout d’une exploitation de l’espace, que ce soit à des fins militaires, comme la Chine, ou des fins civiles, comme c’est le cas au Japon ou en Inde.

Si pour la majorité des gens, l’espace est avant tout la folle course entre les Américains et les Soviétiques, l’histoire spatiale des autres nations est moins connue. Dans cette seconde partie de l’histoire de la conquête de l’espace, vous découvrirez toutes les nations engagées dans l’exploration et l’exploitation de l’espace en dehors de l’.

Saviez-vous que cela fait déjà 40 ans que Japonais et Chinois lancent des ? Saviez- vous également que les Indiens ont une maîtrise des technologies spatiales depuis 30 ans déjà ?

C’est cette histoire que raconte « Les puissances spatiales qui montent ». Elle va vous raconter l’aventure de ces nations qui ont un jour rêvé des étoiles au point de les toucher avec leurs satellites. Vous découvrirez que certains de ces pays ont un programme spatial qui n’a rien à envier aux Russes ou aux Américains.

Je vous invite donc à découvrir ces « Puissances spatiales qui montent »

5 L’ESPACE AU PAYS DU SOLEIL LEVANT

CHAPITRE I

L’ESPACE AU PAYS DU SOLEIL LEVANT

Le 11 février 1970, le Japon devenait modestement la cinquième puissance spatiale.

Au fil des années, et surtout depuis la création de l’agence spatiale Nasda, le Japon a mis un œuvre un nombre important de programmes de recherches scientifiques et technologiques ainsi qu’une famille de lanceurs, qui au fil des temps, est devenue 100 % nipponnes.

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Des universitaires à la conquête des étoiles

Tout commence en 1955 à l’Université de Tokyo. Sous la direction du professeur Hideo ITOGOWA, des étudiants de l’Institut de Sciences Astronautique et Spatiale (ISAS), du département Sciences, fabriquent des petites fusées à poudre. Elles ne mesurent qu’une vingtaine de centimètres.

Au milieu des années 60, l’ISAS développe les premières fusées à plusieurs étages. Ce sont les Kappa et . Cette dernière lance dans l’espace le 11 février 1970 Le professeur ITOGOWA en train depuis la base de Kagoshima. Avec ce , le Japon de préparer une micro fusée à devient la quatrième puissance spatiale après l’URSS (1957), poudre les Etats-Unis (1958) et la France (1965).

Après la mise sur orbite réussie d’Ohsumi, le Japon développe un lanceur plus puissant, la qui se déclinera en plusieurs versions jusqu’à sa mise à la retraite en 1995. Elle sera remplacée en 1997 par M-V, depuis abandonnée en raison d’un coût d’exploitation trop élevé.

Ces programmes étaient financés par le Ministère de l’éducation.

Une agence spatiale à part entière

Les activités spatiales de l’ISAS, bien que prometteuses, ne permettent pas, dans un cadre budgétaire raisonnable, d’avoir un programme spatial développé. C’est pourquoi, en 1969, sous l’impulsion du Premier Ministre, une agence spatiale est créée. Elle porte le nom de NASDA (National Space Development Agency). Son objectif est de réaliser un programme spatial qui puisse répondre aux besoins des citoyens. Si dans un premier temps, les satellites sont lancés par des fusées américaines, la NASDA souhaite acquérir une certaine autonomie concernant l’accès à l’espace. Le seul problème et de taille, c’est qu’au lendemain de la capitulation du Japon en 1945, le Japon s’est vu interdire de se réarmer et donc de développer des lanceurs d’une taille plus importante que ceux lancés par l’ISAS. La seule façon pour la NASDA d’avoir les technolgies liées aux lanceurs sans contrevenir aux décisions prises à l’Armistice, c’est d’acheter la technologie à la Nasa. C’est sous licence américaine que N-I est mise au point à partir des - made in USA.

Au fil des ans, le Japon démontrera sa capacité à développer un programme spatial aussi riche que varié. Avec son programme ETS (Engineering Test Satellites), le Comparatif entre la Thor Delta Japon teste les nouvelles technologies qu’il utilisera dans les américaine et son clone N-I nouvelles générations de satellites. Avec les programmes

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ECS (Experimental Communications Satellites), CS (Communications Satellites), BS (Broadcasting Satellites) entre autres, la NASDA tend à répondre aux besoins en télécommunications sur le territoire national.

L’observation de la Terre et de son environnement est l’un des pilliers du programme spatial japonais. Avec l’aide de la Nasa, la NASDA a mis au point les satellites météorologiques GMS (Geostationnary Meteorological Satellites) qui font partie du réseau mondial de veille météorologique. Lorsque l’on parle de l’observation de la Terre, on pense aux satellites de télédétection. Plusieurs programmes ont été développés par l’agence spatiale comme ADEOS (Advanced Earth Illustration montrant le satellite Observing Satellite), JERS (Japanese Earth Resources ADEOS en orbite terrestre Satellite) ou encore MOS (Maritime Observation Satellite) entre autres.

Des lanceurs américains aux made in Japan

Le 09 février 1975, N-I est lancée pour la première fois depuis le centre spatial de Tanegashima, au sud du Japon. A cette occasion, elle place sur orbite un satellite expérimental, ETS-I.

N-I, fusée de 33 m de haut et 90 tonnes au décollage, vole à 7 reprises entre 1975 et 1982. Entre temps, une version plus performante est mise en service, la N-II. Comme sa sœur aînée, N-II tire ses technologies d’une Delta américaine. Elle vole huit fois entre 1980 et 1986 avec succès, plaçant sur orbite des satellites expérimentaux et de communications essentiellement.

Le 13 août 1986 voit la naissance de H-I. Ce lanceur n’est ni plus, ni moins qu’une N-II dont le second étage a été remplacé par un plus puissant. Tout comme la famille N, H-I s’enorgueillit d’un sans faute lors de sa mise à la retraite en 1991 après 9 lancements.

Au moment où H-I est retirée du service, une fusée 100 % japonaise est en cours de développement dans les bureaux d’études de la NASDA. La mise au point ne s’est pas passée sans anicroches. Lors d’un essai sur banc du moteur du corps central en 1991, une explosion se produit, provoquant la mort d’un ingénieur de chez Mitsubishi. Ce moteur, tout comme celui de la navette ou d’ 5, fonctionne à l’hydrogène et l’oxygène liquide. Il est aussi performant que difficile à mettre au point. Le LE-7, c’est son nom, fournit au H-II décolle du centre spatial de décollage une poussée de 110 tonnes. Après avoir surmonté Tanagashima pour son vol tous les pépins, H-II s’élève majestueusement dans le ciel de inaugural qui sera couronné de Tanegashima pour un vol parfait le 04 février 1994. succès

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Le lanceur H-II jugé trop cher pour être exporté sur le marché est abandonné au profit du H-IIA. H-IIA tire ses technologies du H-II afin d’en diminuer le coût de développement. Le Japon propose non seulement un nouveau lanceur mais une famille de lanceurs dont la puissance varie en fonction de la mission à accomplir. Sur la version standard, on retrouve 2 boosters d’un diamètre plus large que ceux de la H-II mais plus petit. De cette version, 3 déclinaisons sont possibles. La version plus puissante est équipée non pas de ces 2 boosters standards mais de 4. Entre les deux extrêmes, on retrouve deux versions qui sont équipées de boosters plus petits (SRB- A). L’une n’en compte que 2 tandis que l’autre en compte 4. Le premier vol de cette fusée remonte au 29 août 2001. Depuis, H-IIA a été lancée à 15 reprises et ne compte qu’un seul échec. Le 29 novembre 2003, l’un des boosters ne se sépare pas. La fusée alourdie ne peut placer ses satellites sur 18 février 2006, le 9ème exemplaire de H-IIA s’envole orbite. Elle est détruite en vol. pour placer sur orbite MTSat-2R Avec l’implication du Japon dans l’exploitation de la station spatiale internationale, il devenait nécessaire de développer un lanceur plus performant encore. En effet, le Japon, tout comme l’Europe, paie sa contribution aux frais de fonctionnement en nature via des cargos de ravitaillement. Celui du Japon, le HTV, pèse au décollage 16,5 tonnes. Aussi puissante puisse être H-IIA, ce n’était pas encore assez pour placer sur orbite le HTV. Pour trouver la puissance nécessaire, le Japon a modifié profondément son lanceur. Le diamètre du premier étage est passé de 4,07 m à 5,20 m et ce, afin de permettre d’emporter plus d’ergols. Ces ergols servent à alimenter non plus un mais deux moteurs. Le 10 septembre 2009, c’était l’heure de vérité pour le Japon. L’agence spatiale misait gros pour ce vol inaugural puisque non seulement elle testait son nouveau lanceur mais également toutes les phases d’une mission standard du HTV depuis la Préparation du premier mise sur orbite jusqu’à sa rentrée atmosphérique. exemplaire du lanceur H-IIB

Une difficile exportation sur le marché

Tout comme les autres pays possédant des lanceurs, le Japon souhaite vendre les services de lancement de sa fusée à l’étranger. Pour se faire, une société est créée. Il s’agit de la Rocket System Corporation, qui a cédé son activité en 2006 à Mitsubishy Heavy Industries. Mais deux handicaps vont la restraindre au marché intérieur.

Le premier handicap concerne la fusée elle-même. H-II coûte deux fois plus cher qu’ pour une performance de 2 tonnes contre 4,7 pour le lanceur européen. A tel tarif, il

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est évident que le Japon ne pouvait vendre son lanceur ailleurs qu’au Japon.

Le second handicap concerne les installations au sol. Le Japon est un pays entouré de mers et la pêche est l’un des principaux revenus du pays. L’agence spatiale japonaise se voit contrainte de ne lancer que durant les périodes hors pêche qui s’étendent de janvier à février et de juillet à août, soit environ 90 jours ouvrables. Mais suite à un accord entre les pêcheurs de Tanegashima et la NASDA, l’agence spatiale dispose désormais de 190 jours.

Des échecs naît la Jaxa

La fin des années 90 sera marquée par une série noire dans l’histoire spatiale japonaise. En février 1998, le 6ème exemplaire de H-II connaît des difficultés avec son deuxième étage et place le satellite expérimental de télécommunications COMETS sur une orbite plus basse que prévue et ne peut être récupéré. La mission suivante en novembre 1999 est également marquée par un échec avec, cette fois, un moteur du premier étage qui s’éteind en vol. La NASDA se voit contrainte d’envoyer pour la première fois l’ordre de destruction à l’un de ses lanceurs. Les deux échecs successifs mettent à mal la NASDA qui décide de stopper la chaîne de production de la H-II alors que les exmplaires pour les vols suivants sont à un stade plus ou moins avancé de leur construction. Cette décision est 10 février 200, le vol M-V-4 se terminera quelques minutes plus d’autant plus justifiée qu’une version améliorée est en cours tard au fond du Pacifique d’essai et devrait être opérationnelle prochainement.

De son côté, l’ISAS connaît également un revers en février 2000. Un problème pendant la phase de propulsion du premier étage précipite la mission ASTRO E dans l’océan Pacifique.

Après ces échecs répétés, le gouvernement japonais décide une profonde restructuration de son activité spatiale. Elle sera désormais axée autour d’une seule et même agence spatiale, la JAXA (Japan Exploration Agency). Celle-ci regroupe la NASDA, l’ISAS et le NAL (National Aerospace Laboratory of Japan). Le premier octobre 2003, la JAXA est officiellement mise en place.

Les premiers japonais dans l’espace

En décembre 1990, le journaliste japonais Toyohiro AKYAMA s’envole avec deux cosmonautes russes à bord d’une fusée en direction de la station orbitale . Durant une

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semaine, il réalise toute une série de reportages télévisés pour la chaîne japonaise TBS qui a financé le vol. Mais il faudra attendre 2 ans avant de voir le premier astronaute professionnel japonais prendre la route des étoiles.

Le 12 septembre 1992, la navette Endeavour s’envole dans l’espace pour la mission J. Le docteur Mamoru MOHRI effectue une série de 34 expériences sur les matériaux et les sciences de la vie en compagnie de ses 6 collègues américains. Depuis, les astronautes japonais s’envolent régulièrement à bord de la navette.

En mars 2009, l’astronaute Koichi WAKATA devient le premier japonais à réaliser un vol de longue durée à bord de la station spatiale internationale. Koichi WAKATA Participation à l’International

Les ambitions japonaises dans le domaine de la recherche en microgravité ne s’arrêtent pas à quelques astronautes réalisant de temps à autre une mission dans l’espace.

En 1988, les Etats-Unis, le Canada, l’Europe et le Japon, rejoints en 1993 par la Russie, signent un accord de coopération pour l’élaboration de la première station spatiale internationale. Le Japon participe au projet en fournissant un laboratoire (Kibo) et un cargo ravitailleur (HTV).

Kibo est un laboratoire construit par la Jaxa (agence spatiale japonaise). Il est composé de 5 éléments: Pressurized

Kibo - PM Module, Exposed Facility Exposed Section, Experiment Logistics Module Pressurized Section, Experiment Logistics Module et le JEM Remote Manipulator System.

L'Experiment Logistics Module Pressurized Section est un module pressurisé de 4,4 m de diamètre pour 3,9 m de long. Il devrait servir principalement d'entrepôt pour les outils qui serviront à la maintenance et à la réparation du matériel à bord de la station spatiale. C'est un peu un module de Kibo – ELM-PS rangement de la station spatiale.

Pressurized Module est un laboratoire pressurisé de 4,4 m de diamètre pour 11,2 m de long. A pleine charge, il peut contenir jusqu'à 23 racks dont 10 destinés uniquement à la recherche. Mais au décollage, il n’en comptait que 4, le reste étant amené au fil du temps. La masse du module sera alors de 14,8 tonnes.

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Kibo – RMS JEM Remote Manipulator System est fixé à l'arrière du laboratoire et doit servir au déplacement des charges montées sur l'Exposed Facility Exposed Section et l'Experiment Logistics Module. Ces deux plates-formes complètent le laboratoire. Le bras télémanipulateur est composé de deux parties. La première (bras principal) mesure 9,9 m de long. La seconde (le petit bras) mesure 1,7 m de long. Le premier peut transporter des chargements allant jusqu'à 7 tonnes Kibo - EFES tandis que le second peut aller jusqu'à 300 kg.

Exposed Facility Exposed Section est une plate-forme de 5 m de large pour 5,2 m de long et 3,8 m de haut qu pèse au décollage quelques 4,1 tonnes. Elle est destinée à transporter 12 contenairs dont 2 pour le JEM et un en stockage temporaire.

L’Experiment Logistics Module est une structure d’appoint de 4,9 m de large pour 4,1 m de long et 2,2 m de haut (charge Kibo - ELM comprise) qui peut transporter 3 containers.

L’exploration planétaire japonaise

Même si le Japon utilise l’espace essentiellement pour répondre aux besoins de la population (télécommunications, télédétection, météorologie entre autres), il rêve également d’élargir les horizons de sa connaissance. Et pour se faire, il a instauré un programme d’exploration scientifique qui s’étend de l’observation lointaine de l’espace via les missions astronomiques à l’observation sur le terrain via les missions d’exploration planétaire.

La plupart des missions d’exploration planétaire réalisées à ce jour par le Japon l’ont étés sous le sceau de l’ISAS. En 1986, le Japon rejoint l’Europe, l’ancienne Union Soviétique et les Etats-Unis dans l’effort international pour l’étude de la comète de Halley grâce à ses sondes Suisei et Sakigake. La première s’est approchée de la célèbre comète le 08 mars 1986 à 151 000 km de distance et la seconde l’a suivi le 11 mars 1986 à 6,99 millions km de distance. Depuis, le Japon enchaîne les missions d’exploration planétaire de manière régulière.

La plus spectaculaire mission réussie par le Japon est sans conteste Hayabusa. Cette petite sonde a été lancée en L’ombre de Hayabusa sur la 2003 afin de récolter des échantillons de l’astéroïde Itokawa surface rocheuse de l’astéroïde Itokawa. Le cercle est la et les ramener sur Terre. Mais cette sonde a connu bien des position de la cible lâchée par embuches tout au cours de sa mission et à chaque étape, la sonde afin de permettre la de nouveaux problèmes surgissaient laissant penser que récolte d’échantillons Hayabusa ne reviendrait jamais sur Terre. Mais c’est sans

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compter sur la ténacité japonaise et sur la patience – la mission a été prolongée de 3 ans suite à des problèmes rencontrés en orbite autour de l’astéroïde – qui ont permis de mener à bien cette mission. Le 13 juin 2010, Hayabusa larguait son petit récolteur d’échantillons qui se posait en douceur dans le désert de Woomera en Australie.

L’astronomie spatiale aux couleurs japonaises

Si la NASDA développait un programme spatial citoyen (développement technologique, télécommunications, météorologie, télédétection), l’ISAS avait plus les yeux levés vers le ciel en misant sur la recherche scientifique. En plus des sondes d’exploration planétaire, l’ISAS a mis au point plusieurs programmes scientifiques qui ont permis d’avoir une meilleure compréhension de l’univers.

L’astronomie se taille un part belle puisque un bon nombre de missions ont été lancées par l’ISAS. Depuis le début des années 70, l’ISAS a construit 8 télescopes travaillant dans diverses longueurs d’ondes (rayonnement X, infrarouge et radio) dont un est à lancer prochainement. Mais elle également développer d’autres misisons scientifiques dont trois destinées à étudier le Soleil ainsi que trois autres pour l’étude de la physique du plasma, autrement dit, l’étude de la magnétosphère terrestre.

Le Grand Nuage de Magellan photographié en infrarouge par le télescope Akari

13 LES AMBITIONS CHINOISES

CHAPITRE II

LES AMBITIONS CHINOISES

La Chine a une histoire assez paradoxale en matière spatiale. Pays communiste, elle suit la même voie que celle tracée par l’Union Soviétique, avec une forte proportion de missions militaires, mais elle s’ouvre au système capitaliste en proposant ses lanceurs sur le marché commercial.

14 LES AMBITIONS CHINOISES

La genèse du programme spatial chinois

Le personnage qui a lancé l’initiative de l’exploration spatiale en Chine s’appelle Tsien HSUE-SHEN. Tsien HSUE- SHEN est né le 11 décembre 1911 à Hangzhou (Chine). Après un graduat à la Shanghai Jiao Tong University au milieu des années 30, il s’installe en Californie où il est diplômé à la California Institute of Technology.

En 1944, il est l’un des fondateurs du Jet Propulsion Tsien HSUE-SHEN Laboratoy, laboratoire qui deviendra plus tard l’un des centres névralgiques de la Nasa. Accusé de sympathie communiste, il est chassé hors du pays avec sa femme et ses deux enfants en 1955 lors de la période de Maccarthisme. L’année suivante, il crée l’Institute of Mechanics et propose un programme de missile balistique. Lorsqu’il est accepté, Tsien HSUE-SHEN en devient le premier directeur. Et c’est sous sa direction qu’est conçu Dong-Feng, le premier missile chinois développé conjointement avec l’aide des Russes. Dong-Feng deviendra par la suite la base des lanceurs chinois Chang-Zheng, connus sous l’appelation occidentale Long-March. Celui-ci propulse la Chine au rang de puissance spatiale le 24 avril 1970.

En 1979, il est récompensé par le prix Distinguished Alumni Award du JPL. Au début des années 90, le Caltech propose de lui remettre tous les travaux qu’il a réalisés durant son séjour aux Etats-Unis et qu’il n’avait pu reprendre lors de son départ précipité. Bien que très réticent dans un premier temps, il finit par accepter. Il les offre à la bibliothèque qui porte son nom et qui est située à la Xi'an Jiaotong University. Lorsque les relations entre les Etats-Unis et la Chine se sont réchauffées, il est invité par le Gouvernement américain à visiter le pays et à recevoir une compensation en dédommagement pour l’expulsion qu’il avait subie en 1955. Il refusa l’invitation car les dédommagements n’étaient pas accompagnés d’excuses.

En 2008, il est élu par le magazine Aviation Week and Space Technology personnalité de l’année, notamment pour l’impact qu’il a eu dans l’aviation et l’astronautique. Tsien HSUE-SHEN est décédé le 31 octobre 2009 à l’âge de 98 ans.

L’organisation spatiale chinoise

En juin 1993, les activités spatiales sont réorganisées et sont placées sous l’autorité du gouvernement chinois. Dans cette organisation, on retrouve 3 pilliers : la Commission Militaire

15 LES AMBITIONS CHINOISES

Centrale, l’Académie des Sciences et l’Administration Nationale Spatiale de la Chine.

Commission Militaire Centrale supervise le COSTIND (Commission of Science, Technology and Industry for National Defense) qui est en chargé de la gestion des infracstructures au sol depuis les centres de lancement jusqu’aux stations de poursuite au sol ou sur navires.

L’Académie des Sciences (CAS) participe à certains projets de la CAST, notamment dans l’élaboration d’expériences embarquées à bord des capsules récupérables Shi-Jian.

La CNSA ( National Space Administration) est l’organisation officielle chargée des affaires spatiales. C’est avec elle que les autres agences spatiales traîtent lorsqu’il y a des projets de coopération internationale.

La CNSA gère la CASC (China AeroSpace Corporation) et la CSA (Chinese Society of Astronautics). La première regroupe tous les industriels liés à l’activité spatiale tandis que la seconde est la représentation officielle à la Fédération Internationale d’Astronautique.

A l’origine, la CASC était l’Académie N°5 du Ministère National de la Défense créée le 08 octobre 1956 avant d’évoluer pour devenir le Septième Ministère de l’Industrie et Machinerie, le Ministère de l’Industrie Spatiale, le Ministère de l’Industrie Aérospatiale et la China Aerospace Corporation. La CASC telle qu’elle existe actuellement a été créée le 01 juillet 1999 après l’approbation reçue du Conseil d’Etat. Elle regroupe 8 départements :

- L’Académie N°1 - CALT (China Academy Launch Vehicule) est implantée depuis sa création en 1957 à Beijing où elle emploie quelques 27 000 personnes répartis dans 13 instituts et 6 usines. Elle possède une chaîne de production de certaines versions du lanceur Chang-Zheng ainsi que le 3ème étage cryogénique des Chang-Zheng 3 ; - L’Adadémie N°4 – AASPT (Academy of Aerospace Solid Propulsion Technology) emploie 12 000 personnes environ chargées de la production des moteurs à poudre qui équipent certains satellites, certaines versions des lanceurs Chang-Zheng et autres missiles. Sa création remonte à 1962 ; - L’Académie N°5 – CAST (China Association for Science and Technology) a été créée en 1958. Elle est située à Beijing, là où travaillent quelques 10 000

16 LES AMBITIONS CHINOISES

personnes réparties dans 10 instituts et 2 usines. Son domaine est la réalisation des satellites et expérimentations scientifiques ; - Base 067 - AALPT (Academy of Aerospace Liquid Propulsion Technology) est impliquée dans la production des moteurs des missiles et lanceurs spatiaux chinois à ergols liquides. On y dénombre environ 1 100 personnes qui y travaillent ; - Base 062 - SAAT (Sichuan Academy of Aerospace Technology) spécialisé dans le développement et la production de composants pour les satellites, missiles et lanceurs spatiaux. Quelques 6 000 personnes y travaillent ; - L’Académie N°8 - SAST (Shanghai Academy of Technology) est basée à Shangaï. Elle regroupe 17 instituts et 11 usines employant quelques 20 000 personnes. Il s’agit de la seconde chaîne de montage des lanceurs Chang-Zheng. La SAST produit les versions 2, 4 et les étages à propergols stockables des Chang-Zheng 3 ainsi que certains satellites ; - L’Académie N°9 – CASET (China Academy of Aerospace Electronics Technology). L’Académie, installée à Pékin, est spécialisée dans l’électronique et employe quelques 10 000 personnes ; - Institut 701 – CAAA (China Academy of Aerospace Aerodynamics) est le Centre de recherche aérodynamique. Il employe environ 1 000 personnes dont 600 sont des chercheurs.

Les lanceurs Chang-Zheng

La principale famille des lanceurs chinois se nomme Chang- Zheng, plus connue sous l’appellation occidentale Longue Marche, en faisant référence au périple de plus de deux ans, mené par l'Armée rouge chinoise et une partie de l'appareil du Parti communiste chinois pour échapper à l'Armée nationale révolutionnaire du Kuomintang de Tchang Kaï- chek durant la Guerre civile chinoise des années 30.

Les lanceurs chinois sont des dérivés de missiles militaires développés à partir des technologies mises au point par l’Union Soviétique. Le premier de ces lanceurs est le Chang- Zheng 1 qui a permis de hisser la Chine au rang de cinquième puissance spatiale avec la mise sur orbite réussie du satellite China 1. Chang-zheng 1 est une version spatiale du missile Dong-Feng 4, version chinoise du missile soviétique R-14. Le satellite technologique SJ-7 quitte le centre de lancement de Jiuquan pour une mission de 3 ans minimum

17 LES AMBITIONS CHINOISES

Entre temps, la Chine développe son premier missile intercontinental, le Dong-Feng 5 d’une portée de 12 000 km. Au vu de ses performances, il est rapidement transformé en lanceur pour des missions orbitales et suborbitales pour le compte de l’armée. C’est sous le nom de Feng-Bao qu’il réalise sa première mise sur orbite en 1972. La version civile sera mise en service deux ans plus tard et donnera naissance aux familles Chang-Zheng 2, 3 et 4 encore active 35 ans plus tard.

Chang-Zheng 2 est une famille de lanceurs destinés aux orbites basses et/ou à forte inclinaison si l’on excepte la version 2E utilisée pour l’orbite géostationnaire dans le cadre d’une exploitation commerciale. Elles sont tout aussi bien utilisées pour la mise sur orbite de satellites de télédétection que les vaisseaux habités Shenzhou.

Chang-Zheng 3 est la famille utilisée pour les orbites hautes mais principalement l’orbite géostationnaire. Si les étages inférieurs et les propulseurs de toutes les versions des Chang- Zheng consomment un mélange d’UDHM et d’azote liquide, le troisième étage de la Chang-Zheng est un étage cxryogénique performant.

Chang-Zheng 4 est une famille complémentaire à la Chang- Zheng 2.

Prochainement, la Chine va mettre en service deux nouvelles familles de lanceurs, à savoir la Chang-Zheng 5 pour les missions nécessitant une forte puissance et Chang- Zheng 6 pour les petites missions.

Une fusée Chang-Zheng 3B A noter que la Chine exploite également le petit lanceur à décolle de Xichang avec poudre Kaituozhe. A ce jour, il n’a réalisé que deux comme objectif de placer sur tentatives de mise sur orbite qui se sont soldées par un orbite de transfert échec. Mais Kaituozhe a surtout fait parler de lui lorsqu’il a géostationnaire le satellite indonésien Palapa D1 détruit le satellite météorologique FengYun-1C en panne dans le cadre d’une mission ASAT (Anti SATellite weapon). Le test s’est déroulé en janvier 2007 et a provoqué un tolé à travers le monde. Un an plus tard, les Américains réalisent une même expérience pour, officiellement, détruire un satellite qui représentait un danger pour la population.

Une commercialisation difficile

La société chargée de commercialiser les lanceurs Chang- Zheng est la CGWIC (China Great Wall Industry Corporation), créée dès 1980. Ce n’est qu’en 1990 qu’elle réalise son premier vol commercial à l’aide de Chang-Zheng 3. Si ce

18 LES AMBITIONS CHINOISES

lancement est un évènement en soi, il l’est à plus d’un titre puisque le satellite embarqué n’est ni plus ni moins qu’Asiasat 1. Asiasat 1 a une histoire originale puisqu’il est déjà parti dans l’espace. Lancé en février 1984 par la navette, Westar 6 ne peut rejoindre son orbite de travail suite à la défaillance de son moteur. En novembre de la même année, une autre navette est venue le rechercher afin de le ramener chez son constructeur, Hughes Space. Celui-ci remet à neuf le satellite qui est ensuite racheté par Asiasat qui le baptise Asiasat 1. Asiasat 1 est ainsi le premier satellite à être parti deux fois dans l’espace, si l’on excepte les plate-formes lancées par la navette et conçue pour être réutilisable.

Les années 90 sont fastes pour la CGWIC puisque plusieurs clients occidentaux font appel à ses services pour la mise sur orbite de leurs satellites. Parmis les clients, on peut citer Iridium (USA), Intelsat (USA), Optus (Australie), Echostar (USA). Mais l’expansion commerciale de la CGWIC sera entravée par la loi ITAR et par les échecs répétés au milieu des années 90. La Chine, soupçonnée d’espionnage, se voit interdire le lancement de satellites contenant des composants américains. Sachant que la plupart des satellites occidentaux en possèdent, le marché se referme drastiquement. L’explosion en vol de deux Chang-Zheng en 1995 et 1996 mettra encore plus à mal la carrière commerciale des fusées chinoises, soupçonnées d’être lancées au détriment de la sécurité. En effet, la spectaculaire explosion de février 1996 a provoqué la destruction d’un village voisin ainsi que la mort de plusieurs personnes, tuées par la chute des débris. Néanmoins, la Chine lance encore certains satellites pour le compte de clients étrangers mais ceux-ci ne peuvent contenir des équipements « Made in USA ».

Un programme spatial largement financé par les militaires

Tout comme en Union-Soviétique à une certaine époque, le programme spatial chinois a une forte connotation militaire, notamment la reconnaissance. Mais il n’est pas impossible que sous le couvert de missions civiles certains satellites aient eu des objectifs militaires tout comme c’est vraissemblablement le cas pour les missions habitées Shenzhou.

Le satellite technologique SJ- Très rapidement, les Chinois ont réussi à maîtriser le retour sur 7en préparation en vue de son Terre d’équipements photographiques dans le cadre du lancement programme Fanhui Shi Weixing, comme l’ont fait les Américains avec les capsules Discoverer ou encore les Russes avec certains satellites . Ces satellites transportaient

19 LES AMBITIONS CHINOISES

des appareils photographiques. Comme il n’était pas possible, à l’époque, de transmettre les données au sol via des stations de poursuite, le moyen le plus rapide pour obtenir les informations consistait à placer sur orbite des satellites contenant une capsule récupérable équipée d’appareils photographiques. Une fois la mission terminée, la capsule se détache et revient sur Terre dans une zone délimitée. Les Chinois ont la maîtrise de cette technique depuis leurs débuts dans l’exploration spatiale. Maîtrise qui leur a été d’un secours lorsqu’il s’est agit de développer le vaisseau habité Shenzhou.

Les militaires ne se cantonnent pas uniquement au niveau des satellites de reconnaissance mais également aux diverses technologies qui pourraient servir leurs intérêts, citons par exemple les satellites Shi Jian dédiés aux missions de démonstration, notamment les rendez-vous spatiaux réalisés pour la première fois par la Chine entre les satellites Shi Jian 12 et 6F. Le premier était le traqueur tandis que le second était la cible.

Le projet 921 de vols habités

En septembre 1992, les autorités chinoises adoptent le projet 921 de programme de vols habités. Si le code peut sembler rébarbatif au premier abord, il est peut donner de précieux renseignements sur les priorités chinoises. Les deux premiers chiffres indiquent l’année où le projet est enterriné par le gouvernement chinois tandis que le troisième indique la priorité accordée au projet. On peut dès lors remarquer que dès 1992, les autorités chinoises accordent une priorité particulière au programme des vols habités.

Le projet 921 comprend trois volets : - Phase I : Développement d’un vaisseau qui doit permettre d’emporter des hommes dans l’espace - Phase II : Développement des techniques de sorties extravéhiculaires, d’amarrage entre vaisseaux ainsi que l’exploitation d’un laboratoire orbital - Phase III : Développement d’une station spatiale

Pour s’assurer du succès du projet 921, il est nécessaire de mettre en place toute l’infrastructure mais aussi tout l’outillage nécessaire. Les responsables du programme ont relevé 7 points qui s’avèrent être vitaux pour le bon fonctionnement : - Astronautes (Project 921-1) - Systèmes (Project 921-2) - Vaisseau habité Shenzhou (Project 921-3)

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- Lanceur Chang-Zheng 2F (Project 921-4) - Le site de lancement (Project 921-5) - Réseau de stations de poursuite (Project 921-6) - Site d’atterrissage (Project 921-7)

La Phase I du projet a débuté dès l’adoption du programme par le gouvernement. Elle a abouti en novembre 1999 par le lancement réussi du premier vaisseau non habité Shenzhou. Il a été suivi par 3 autres entre janvier 2001 et décembre 2002. L’objectif était de valider le concept, bien qu’il soit fortement inspiré des vaisseaux russes Soyuz, notamment la partie récupérable.

Après le succès des missions non habitées Shenzhou 1 à 4, la fiabilité est suffisante que pour autoriser l’embarquement d’un passager. Le 15 octobre 2003, le colonnel Yang LIWEY devient le premier taïkonaute (astronaute chinois) à rejoindre l’orbite terrestre. Il restera dans l’espace un peu moins d’une journée. La Chine devient ainsi le troisième pays à réussir à envoyer un homme dans l’espace par ses propres moyens. Ce vol sera suivi deux ans plus tard par celui de Shenzhou 6 à bord duquel se trouvent Junlong Fei et Haisheng Nie.

La Phase II, comme cela a été cité plus haut, consiste à réaliser des manœuvres dans l’espace. La première de ces manœuvres est la sortie extravéhiculaire. Elle a été réalisée par Zhai ZHINGANG en septembre 2008 au cours de la mission . Si depuis le premier vol habité, les Chinois disposent de combinaisons russes, il semblait opportun que pour la sortie, ils développent le leur. En effet,

ZHINGANG s’extrait du module du point de vue évènementiel, réaliser une EVA avec une orbital de Shenzhou 7 pour ce combinaison développée par un pays qui maîtrise qui sera la première EVA l’excercice depuis de nombreuses années enleve tout le réalisée par la Chine. Elle côté symbolique de la chose. Du point de vue technique, durera 22 minutes l’EVA se serait avérée totalement inutile. C’est pourquoi, les Chinois ont développé leur propre combinaison, la Feitian.

La seconde Phase comprend également l’assemblage de vaisseaux sur orbite. Dans le cadre de ce projet, les Chinois ont développé leur première station spatiale, TianGong 1. TianGong 1 sera lancé par une Chang-Zheng 2F/G sur une orbite basse et servira de cible pour les vaisseaux Shenzhou. Le premier d’entre eux sera Shenzhou 8. Il sera inhabité et partira à la poursuite de TianGong 1 à laquelle il s’amarrera. En cas de succès de la mission, Shenzhou 9 sera lancé peu de temps après avec les mêmes objectifs que Shenzhou 8 mais avec un équipage à bord. Suivra ensuite Shenzhou 10. TianGong 1 devrait avoir 2 autres stations du même nom qui

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devraient lui sucéder, toujours dans le cadre de la Phase II des vols habités.

Les Phases I et II avaient pour objectif se développer toute les technologies et techniques qui seront nécessaires pour l’aboutissement du Projet 921, c'est-à-dire la Phase III qui consiste à construire un complexe orbital qui devrai assurer à la Chine, une présence permanente dans l’espace.

Un programme spatial au service du citoyen L’un des projets de station spatiale qui sera habitée en Si les militaires ont la main-mise sur le programme spatial permanence chinois, il n’en demeure pas moins que les civils ont aussi leur mot à dire. C’est ainsi qu’il existe un pan d’activités civiles dans le domaine spatial en Chine. Cela va des satellites de télécommunications (Chinasat principalement), la télédétection (Huan Jing, Yaogan ou encore CBERS en collaboration avec le Brésil) ou encore la météorologie (Feng Yun) en passant par les missions scientifiques telles que Double Star en collaboration avec l’Agence Spatiale Européenne.

Le GPS américain, bien qu’ouvert aux applications civiles, dépend entièrement de l’armée américaine. A tout moment, pour des raisons stratégiques, notamment dans le cadre d’opérations militaires dans certaines régions du globe, le signal peut être dégradé, offrant une précision amoindrie. C’est l’une des raisons qui ont poussé la Chine à développer son propre système de navigation par satellites, le Compass Navigation Satellite System. Mais contrairement Un satellite géostationnaire du au GPS, Glonass ou autre Galileo, le système sera réseau COMPASS domestique. C’est pourquoi il diffère des autres systèmes. Il est composé de 4 satellites Beidou placés sur orbite géostationnaire et de 30 satellites du même nom placés sur une orbite MEO (Medium Earth ) à forte inclinaison. Beidou devrait compatible avec les systèmes existants et offrir une précision de l’ordre d’une dizaine de mètres. Néanmoins, la Chine s’est montrée intéressée pour participer au projet européen Galileo.

La Chine à la conquête du système solaire

Il faudra attendre 2007 pour que la Chine expédie dans l’espace sa première mission d’exploration planétaire. Il s’agit de Chang’e 1, une sonde lancée le 24 octobre 2007 en direction de la Lune. Lune qu’elle atteindra le 05 novembre suivant. Elle se place alors sur orbite inclinée de 64° et culminant à 200 km. Son objectif principal est de réaliser une cartographie détaillée de notre satellite naturel. Le premier cliché pris par Chang’e 1 en novembre 2007

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Objectif accompli en mars 2009, date à laquelle, Chang’e 1 est écrasée sur la surface lunaire par 1,50 degrés de latitude et 52,36 degrés de longitude Est. La mission menée à bien, la Chine peut entrevoir des missions plus ambitieuses. Si dans un premier temps, elle se cantonnera à l’exploration robotique, notamment des atterrisseurs, des rovers mais aussi des orbiters, la Chine ambitionne d’y faire atterrir un taïkonaute à l’horizon 2025-2030.

La Chine ne se contente pas uniquement de la Lune. Elle participe activement à la mission Fobos-Grunt d’exploration martienne et de récolte d’échantillons de Phobos, l’une des lunes de Mars. Elle participe au projet russe en fournissant un petit orbiter du nom de Yinghuo 1 qui sera injecté sur une orbite de 800 x 80 000 km avec une inclinaison de 5°. Sa mission devrait durer au moins 1 an.

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CHAPITRE III

L’INDEPENDANCE SPATIALE INDIENNE

Juillet 1980, base de Sriharikota, une petite fusée à poudre SLV-3 décolle. Quelques minutes plus tard, elle place sur orbite le satellite Rohoni, propulsant l’Inde au rang de puissance spatiale.

Depuis, les fusées sont devenus plus puissantes et l’ambition spatiale indienne n’a cessé de croître.

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Le spatial indien, la vision d’un seul homme

Le Docteur Vikram SARABHAI est considéré comme le père de l’astronautique indienne en jouant un rôle décisif dans le développement des technologies utilisées par les lanceurs et les satellites. En 1962, il dirige l’INCOSPAR (Indian National Committee for Space Researsh), filiale du Department of Atomic Energy, qui doit mettre en place le programme spatial indien ainsi qu’une agence spatiale. Très rapidement, les premiers centres vont faire leur apparition. A , une station de lancement de fusée est construite. En novembre 1963, une fusée-sonde y prend son envol pour la première fois. Cinq ans plus tard, ce site sera laissé aux Nations Unies. Non loin de là, l’Inde construit un centre de technologie et science spatiale. A Ahmedabad, c’est un Le Docteur Vikram SARABHAI centre de télécommunications qui voit le jour.

Le 15 août 1969, l’agence spatiale indienne est officialisée. L’ISRO (Indian Space Research Organisation) est placée sour la tutelle du Department of Atomic Energy avant de passer, en 1972, sous la direction du Space Commission & . Mais il faudra encore attendre 3 ans avant que l’Inde ne réalise son premier satellite. Dépourvue de lanceur à l’époque, l’Inde fait appel à l’Union-Soviétique pour lancer Aryabhata qui a étudié pendant plusieurs jours le rayonnement X, les neutrons d'origine solaire et le rayonnement gamma ainsi que les électrons de l'ionosphère et le rayonnement ultraviolet. La même année, l’ISRO devient une organisation gouvernementale à part entière et est placée directement sous la tutelle du Premier Ministre.

Vers une indépendance spatiale

Dans les premières années de son programme spatial, l’Inde ne dispose que de fusées-sondes. Mais si elle veut un jour disposer d’une plus grande indépendance en matière spatiale, elle doit franchir le cap dans le développement d’un lanceur de satellites. Dans le cadre de ce programme, elle construit sur la côte Est du pays le centre spatial SHAR (Sriharikota Range) d’où les premières fusées-sondes s’envolent dès 1971. Mais il faudra attendre 1979 pour voir l’arrivée du premier lanceur spatial. SLV-3 est une petite fusée à poudre d’un peu moins de 23 m de haut pour 17 tonnes au décollage. Elle peut placer jusqu’à 40 kg sur orbite. La première tentative indienne pour lancer un satellite dans l’espace s’est soldée par un échec. Mais onze mois plus tard, le 18 août 1980, l’Inde se hisse à la huitième puissance spatiale après l’URSS, les Etats-Unis, la France, le Décollage d’une fusée SLV-3 Japon, la Chine, la Grande-Bretagne et l’Europe. depuis Sriharikota

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La SLV-3 devient dans les années 80 le modèle de base pour un lanceur plus performant, l’ASLV. L’augmentation de puissance au décollage est obtenue en triplant le premier étage.

Mais avec un programme qui se développe au fil des ans, l’Inde doit développer un lanceur plus performant et qui doit permettre au pays d’acquérir encore plus d’autonomie. C’est pourquoi elle met en chantier, dès le milieu des années 80, un lanceur plus performant qui doit viser tout type d’orbites.

PSLV est la version développée essentiellement pour les orbites basses à forte inclinaison bien qu’elle ait déjà servi à la mise à poste d’un satellite sur une orbite de transfert géostationnaire ou le lancement d’une sonde lunaire.

PSVL est un lanceur bien différent de SLV ou encore ASLV. Le premier étage est un gros moteur à poudre délivrant une poussée de près de 3 000 kN. Le second étage est le premier étage à ergols liquides indiens. Il est propulsé par un moteur Vikas, version indienne du Viking qui propulsait les à 4. Le troisième étage est un étage à propulsion solide

Lancement de la sonde lunaire surmonté d’un quatrième à propulsion solide lui aussi. Selon Chandrayaan 1 en octobre la version de la PSLV, il y a 0 ou 6 boosters. Ces boosters 2008. existent en 2 tailles : taille standard et taille XL. Ainsi de la version sans boosters à la version avec les boosters XL, la performance passe de 900 kg en orbite SSO (Semi- Synchronous Orbit) à 1 900 kg.

GLSV reprend le premier et second étage de la PSLV. Les boosters à poudre sont remplacés par 4 boosters à ergols liquides équipés chacun d’un moteur Vikas. Le troisième étage à poudre est remplacé par un étage cryogénique. Pour la version Mk-I de GSLV, le moteur cryogénique est de fabrication russe tandis que pour Mk-II, la version est indienne. La capacité orbitale de cette GSLV est d’environ 2 tonnes sur orbite de transfert géostationnaire.

Le spatial dans la vie de tous les jours

Si pour bon nombre de pays, le spatial est plus ou moins étroitement lié aux activités militaires, pour l’Inde, il en est autrement. En effet, le programme spatial indien est l’un des Lancement d’un satellite GSat tremplins utilisés par le pays pour se sortir du sous- en 2003 à l’aide d’une fusée GSLV Mk-I développement. De fait, la majeure partie des missions sont au service du citoyen. Parmis ces missions, on peut citer les télécommunications via les programmes Insat et G-Sat ou

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encore la télédétection via les programmes IRS et CartoSat. L’Inde investit également dans la recherche à travers une panoplie de missions. Dans le domaine technologique, on peut citer la capsule SRE, le premier engin récupérable mis au point par l’Inde et qui pourrait être l’amorce d’un développement de vaisseau spatial habité d’ici quelques années. Dans le domaine scientifique, l’Inde a réalisé quelques missions, notamment astronomique (Arhyabata) et Arhyabata, premier satellite développe un programme d’exploration planétaire avec ses indien, baptisé de ce nom en sondes Chandrayaan à destination de la Lune. hommage au plus grand astronome du pays L’Inde s’intéresse également au positionnement par satellites. En mai 2006, le gouvernement indien a approuvé le développement du programme IRNSS (Indian Regional Navigational Satellite System). Il est composé de 3 satellites placés sur orbite géostationnaire et 4 sur orbite moyenne. Par cette configuration, l’IRNSS est comparable au COMPASS chinois. Tout comme le COMPASS, il sera interopérable avec les autres réseaux GPS, Galileo et Glonass.

L’Inde a noué des liens très forts avec les agences spatiales étrangères, principalement la Nasa, l’ESA et le CNES. Lorsqu’elle a développé la sonde Chandrayaan 1, c’est tout logiquement qu’elle a proposé à ces pays d’embarquer des instruments sceintifiques. Mais l’inverse est aussi vrai. L’Inde est un client régulier de la fusée Ariane, notamment pour le lancement des satellites Insat. Elle collabore étroitement à l’élaboration de diverses missions développées par le CNES (France). On peut citer entre-autres Megha-Tropiques qui a comme objectif d’étudier les échanges d'énergie thermique entre océans et atmosphère dans la zone tropicale pour mieux comprendre leurs incidences sur le climat ou encore SARAL qui doit permettre de mesurer le niveau de la mer pour étudier la circulation océanique.

Et à l’avenir ?

L’avenir du programme spatial indien s’annonce prometteur. En mettant en service ses nouvelles versions de la GSLV à l’horizon 2011-2012, elle aura une capacité orbitale lui autorisant des missions plus ambitieuses. Parmis celles-ci, les vols habités. Avec les capsules SRE, l’Inde développe sa capacité à récupérer des vaisseaux ayant séjournés dans l’espace. Cette capacité sera nécessaire si elle ambitionne d’envoyer des hommes sur orbite. Elle vise la mise au point d’un vaisseau circulant à 300 km d’altitude et pouvant contenir 2 à 3 passagers d’ici 2015-2016.

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L’Inde s’intéresse également aux lanceurs réutilisables. Pour se faire, elle met au point un démonstrateur pour les vols hypersoniques. Il devrait ouvrir la voie au Two Stage To Orbit totalement réutilisable.

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CHAPITRE IV

L’ESPACE ET LE RESTE DU MONDE

Les activités spatiales ne sont pas réservées à l’élite. A l’heure actuelle, presque tous les pays ont au moins un jour eu un satellite sans l’espace. Mais si beaucoup de pays ont eu cette chance, peut ont eu celle de pouvoir le lancer elle-même.

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Israël, un programme spatial discrèt

Le programme spatial israélien n’est pas une priorité nationale comme cela l’est dans d’autres pays comme l’Inde. Cependant, il existe une agence spatiale qui coordonne les activités dans le domaine. Activités qui se limitent essentiellement à la coopération internationale et à la mise sur orbite de satellites nationaux à l’aide de la fusée Shaviyt, dérivée du missile Jericho.

C’est en septembre 1988 qu’Israël rejoint le club des puissances spatiales ayant réussi à placer sur orbite un satellite, en l’occurrence Offeq’ 1, à l’aide de leur propre lanceur. Il a été lancé depuis la base militaire de Une fusée Shavyit au départ de Palmachim. Jusqu’à présent les seuls satellites qu’Israël a Palmachim lancés par ses propres moyens ont des objectifs militaires. La série Offeq est dédiée à la reconnaissance ayant comme mission l’espionnage des pays limitrophes. Cependant, des satellites civils de télécommunications (AMOS), de télédétection (EROS) ou encore technologiques (Techsat) ont été lancés par des fusées étrangères.

En 1995, lors d’une rencontre entre le Président CLINTON et le Premier Ministre Shimon PERES, il a été proposé d’envoyer un astronaute israélien à bord de la navette dans le cadre de l’expérience MEIDEX (Mediterranean Israeli Dust Experiment). Deux astronautes sont sélectionnés. Il s’agit d’Ilan RAMON et de Yitzhak MAIO. Après un entrainement et des tests poussés, c’est Ilan RAMON qui est sélectionné. Il vole à bord de Columbia en janvier 2003 lors de la mission STS-107, mission qui se termine tragiquement par la désintégration de L’astronaute Ilan Ramon au la navette lors de la rentrée atmosphérique et la mort de troisième jour de mission tout l’équipage.

Le Brésil, une indépendance difficile à acquérir

L'histoire de l'astronautique brésilienne remonte dans les années 60 avec la création de la commission nationale de la recherche spatiale avec comme membre le laboratoire de physique Sao José dos Campos situé à 20 km de Natal. Pour se faire, deux institutions publiques sont créées: l'IAE et l'INPE.

IAE (Instituto de Aeronautica e Espaço) dépend du Ministère de la Défense et sa création remonte à octobre 1969. Il est responsable du développement des systèmes de propulsion depuis les fusées-sondes Sonda jusqu'au lanceur VLS ainsi que de la mise en oeuvre des infrastructures de lancement. C'est en 1980 que le gouvernement brésilien lui confie la réalisation du premier lanceur national, le VLS.

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INPE (INstituto Nacional de Pesquisas Espaciais) dépend du Ministère des Sciences et de la Technologie. Sa création remonte à août 1961. Il est chargé de developper toute la partie scientifique du programme spatial brésilien depuis les expériences embarquées par exemple sur la station spatiale jusqu'aux satellites hormis les satellites de communications.

Afin de coordonner les activités spatiales, le gouvernement brésilien a décidé de créer une agence spatiale en février 1994, l'AEB (Agência Espacial Brasileira), placée sous la tutelle du Ministère des Sciences et de la Technologie.

Le Brésil développe en parallèle un programme de satellites de télécommunications (Brasilsat) et des satellites scientifiques SCD. Si pour ces satellites, le Brésil achetait des places, notamment sur les fusées américaines et européennes, il souhaite à terme avoir sa propre indépendence en matière de transport spatial.

Basée sur l’expérience acquise grâce aux fusées-sondes, le Brésil a développé dans les années 90 son lanceur VLS. Celui-ci devait permettre le lancement des missions scientifiques de petite taille. Le 02 novembre 1997, la première tentative de lancement se solde par un échec. Un problème sur l’un des moteurs du premier étage a conduit la fusée hors de sa trajectoire avant d’être détruite. Lors du second vol deux ans plus tard, une anomalie sur le troisième étage provoque la perte du lanceur et de son satellite. La Brésil ne perd pas espoir et travaille pour corriger les problèmes et remettre au plus vite la fusée VLS sur le pas de tir. Ce n’est qu’en août 2003 que le troisième exemplaire est assemblé sur le site de lancement d’Alcantara. A quelques jours du lancement, le 22 août pour être précis, un élément pyrotechnique du lanceur s’enclenche provoquant l’explosion sur le pas de tir. Explosion d’autant plus Préparation de la fusée VLS en vue de son lancement dramatique que des ouvriers et techniciens s’afféraient pour finaliser la fusée. Le site de lancement est totalement détruit et l’accident provoque la mort de 21 personnes.

Les échecs répétés et l’accident n’ont en rien entammé la détermination du Brésil à posséder son propre lanceur. En coopération avec la Russie, le Brésil développe une nouvelle famille de lanceurs dans le cadre du programme « Southern Cross ». Cette famille devrait comporter 5 versions allant de la plus légère à la plus lourde. Cette dernière pourra placer jusqu’à 4 tonnes sur orbite géosationnaire.

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Mais le Brésil possède un atout non négligeable. Tout comme Kourou, le site de lancement d’Alcantara est situé sur la ligne équatoriale, la position la plus favorable pour un lancement. Depuis plusieurs années, le Brésil souhaite attirer des lanceurs étrangers sur sa base et profiter de l’occasion pour moderniser le site. L’Agence Spatiale Ukrainienne s’est montrée intéressée pour sa fusée 4. L’accord signé entre le Brésil et l’Ukraine en 2002 annonçait un premier vol pour 2006. Après divers problèmes, le premier vol a dû être reporé et est désormais annoncé pour 2011.

Un programme spatial pour la Corée du Nord ?

Il est difficile de parler du programme spatial Nord-Coréen. Le régime de type stalinien n’y est pas étranger. Néanmoins, des informations ont filtré depuis la supposée première tentative de mise sur orbite en août 1998. Pour certains observateurs étrangers, les dites tentatives de mise sur orbite pourraient en réalité cacher un programme militaire destiné à tester des missiles à longue portée. Selon les sources Nord- Coréennes, la mise sur orbite aurait réussi, fait démenti par le NORAD (service américain qui suit tous les objets sur orbite) qui n’a jamais trouvé la moindre trace du satellite Kwangmyongsong 1.

Officiellement, il existe un programme de développement de lanceurs spatiaux. Le premier de ces lanceurs serait le Paektusan 1, connu dans le monde occidental sous l’appellation Taepodong, car entre-aperçu pour la première fois dans la ville du même nom. Il serait un dérivé du missile Nodong qui a été vendu dans plusieurs pays :

• l' en échange de pétrole dont la Corée manque. A partir des missiles Coréens, l'Iran a développé les Shabah, base pour de son lanceur ; • le Pakistan qui souhaite tenir tête face à l'Inde a acheté la technologie des missiles coréens pour mettre au point les Ghauri, Shaheen entre autres; • la Syrie qui a acheté des Scud Coréens; • la Libye aurait acheté des missiles Nodong coréens; • le Yemen aurait réceptionné quelques missiles; • le Vietnam pourrait également avoir acheté quelques missiles.

En 2006, la Corée du Nord fait à nouveau parler d’elle en lançant plusieurs missiles dont le Taepodong 2, connu aussi sous le nom d’Uhna 2. Officiellement, il s’agit d’une tentative de mise sur orbite qui a échoué au bout de 42 secondes mais pour certains responsables occidentaux, il s’agit

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vraissemblablement d’une tentative camouflée d’essai de missile longue portée.

En février 2009, la Corée du Nord annonce avoir placé sur orbite le satellite Kwangmyongsong 2. Il circulerait sur une orbite de 490 x 1426 km, inclinée à 40,6°. Mais tout comme en 1998, le NORAD ne trouvera jamais la trace de ce supposé satellite. D’autant plus embêtant que le frère du sud, la Corée du Sud, annonçait une tentative de lancement pour le courant de l’année.

L’Iran, la dixième puissance spatiale

Le programme spatial iranien vogue entre réalisme et déclarations tonitruantes du Président .

Le réalisme c’est un programme spatial modeste avec des moyens modestes (400 millions de dollars en 2008). Au milieu des années 70, l’Iran s’intéresse à la collecte de données fournies par les satellites de télédétection. En 1977, il devient le quatrième pays à installer une station sol pour collecter et exploiter les données satellitaires. Mais il faudra attendre les années 2000 pour que le projet d’agence spatiale aboutisse. En 2003, le Parlement iranien crée l’Iranian Space Agency afin de rassembler toutes les activités de l’Iranian Remote Sensing Center, de la Telecommunication Company of Iran et de l’Iranian Ministry of Information and Communication Technology (ICT) qui sont liées aux technologies ainsi qu’aux applications spatiales. L’agence spatiale est placée sous l’autorité de l’ICT et son directeur est choisi directement par le Président iranien et travaille comme adjoint à ce dernier. L’agence spatiale travaille dans diverses activités allant du développement de petites missions, à la collecte de données en passant par la coopération avec d’autres agences spatiales, notamment la Russie.

L’Agence Spatiale Iranienne a développé la fusée suborbitale Kavoshgar-3 et la fusée orbitale Safir. Le premier vol d’essai de Safir s’est soldé par un échec en août 2008. Mais une nouvelle tentative en février 2009 a propulsé l’Iran au rang de dixième puissance spatiale après la Russie (1957), les Etats-Unis (1958), la France (1965), le Japon (1970), la Chine (1970), la Grande-Bretagne (1971), l’Europe (1979), l’Inde (1980) et Israël (1988). Safir avant la mise sur orbite du satellite Les déclarations tonitruantes du Président iranien contredisent la réalité budgétaire de l’agence spatiale, sauf si un effort important est consenti. En juillet 2010, il affirme

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que l’Iran sera en état de pouvoir placer un astronaute sur orbite en 2019, soit 5 ans avant la date prévue. Selon lui, la pression exercée par l'Occident et les nouvelles sanctions décrétées contre Téhéran l'ont poussé à accélérer les préparatifs du vol habité.

Cependant, certains experts pensent que les satellites placés sur orbite ne sont qu’en fait la partie émergée de l’iceberg et que les lancements servent également à démontrer la capacité iranienne en matière de missiles à longue portée.

La Corée du Sud s’y essaye

L’Agence Spatiale Sud-Coréenne est la KARI (Korean Aerospace Research Institute). Elle a été créée le 10 octobre 1989 avec comme objetif de coordonner les efforts du pays en matière spatiale et développer un programme digne de ce nom comprenant satellites et une fusée pour les lancer dans l’espace.

Tout comme certains pays ne possédant pas les moyens techniques et l’expérience, la Corée du Sud s’est tournée vers une puissance spatiale pour mettre au point son lanceur national. La KARI s’est tournée vers la Russie et s’est montrée intéressée par la fusée en cours de développement. Une aubaine tant pour la Corée du Sud que pour la Russie. Pour la première, elle pourra avoir son lanceur rapidement puisque le plus gros est déjà fait. Il ne reste que les étages supérieurs, l’électronique, la coiffe et le satellite à développer. Pour la seconde, c’est l’occasion de tester en 25 août 2009, première tentatie grandeur réelle le premier étage de la fusée Angara. En de lancement de Naro qui s’est octobre 2004, les deux pays signent un accord pour la malheureusement soldée par livraison de plusieurs corps centraux Angara en Corée du un échec Sud. Le 25 août 2009, le premier exemplaire de Naro est lancé. Mais au bout de quelques minutes de vol, il faut se rendre à l’évidence. Le satellite n’a pu être placé sur orbite. Une enquête permet de déterminer les raisons de la défaillance. Il se trouve que l’incident qui a conduit à la perte de la mission est intervenu au moment du largage de la coiffe. Celle-ci composée de deux parties qui doivent se dégager, laissant le satellite « à l’air libre ». Il semblerait que l’une des parties de la coiffe soit restée accorchée au lanceur. Celui-ci alourdi par cette masse n’a pu atteindre la vitesse de satellisation. L’ensemble, manquant de vitesse, a fini par rentrer dans l’atmosphère où il s’est désintégré.

L’incident qu a conduit à l’échec n’est pas grave en soi et un an plus tard, une seconde tentative de lancement peut avoir lieu. Cette fois aussi, le lancement se soldera par un

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échec. Echec d’autant plus gênant pour la Russie puisqu’il est intervenu pendant la phase de propulsion de l’étage Angara. Si les deux pays n’ont pas réussi à s’entendre sur les raisons exactes de l’échec, ils sont d’accord pour procéder à des modifications afin que l’anomalie ne se reproduise plus.

Mais l’activité spatiale Sud-Coréenne ne se cantonne pas qu’aux lanceurs. Elle mise également sur les satellites via l’agence spatiale KARI ou des opérateurs privés.

La KT Telecom exploite depuis plusieurs années sa flotte de satellites de télécommunications Koreasat construits par les géants du monde aérospatial comme Lockheed Martin ou Thales Alenia Space. Ces satellites, tout comme les satellites scientifiques, sont mis sur orbite par des lanceurs étrangers.

La télédétection est l’un des domaines prisés par le spatial et la Corée du Sud ne fait pas exception. La KARI a mis au point le programme KOMPSat (Korean Multi-purpose Satellite) dont le satellite le plus moderne est capable de fournir des images radar pouvant atteindre une résolution d’un mètre.

La KARI a également développé toute une série de petites missions à faible coûts de type technologique. Elles permettent essentiellement de tester de nouvelles technologies qui pourraient être utilisables pour des missions de plus grande envergure.

Le satellite Kitsat 2 avant son lancement par Ariane en 1993

35 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE JAPONAISE

APPENDICE 1

LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE JAPONAISE

1955 : En avril, début des activités astronautiques de l’ISAS avec le développement des premières micro-fusées

1958 : En juin, la fusée-sonde K-6 grimpe jusqu’à 60 km d’altitude

1960 : En juillet, la fusée-sonde K-8-1 monte jusqu’à 190 km

1966 : En septembre, première tentative de mise sur orbite d’un satellite à l’aide d’une fusée Lambda 4S En décembre, la fusée-sonde K-9L-2 monte jusqu’à 300 km En décembre, seconde tentative de mise sur orbite qui se solde par un échec

1967 : En avril, troisième tentative de mise sur orbite d’un satellite à l’aide d’une fusée Lambda 4S

1969 : En juin, approbation de la création d’une agence spatiale japonaise lors de la 61ème session du Parlement japonais En septembre, nouvelle tentative de mise sur orbite et nouvel échec 01 octobre, création de la Nasda (National Space Development Agency)

1970 : 11 février, l’ISAS réussit, à la cinquième tentative, la mise sur orbite d’un satellite et propulse le Japon au rang de quatrième puissance spatiale après l’URSS (1957), les Etats-Unis (1958) et la France (1965) En octobre, début du programme de développement de la fusée N-I conçue à partir de la fusée américaine Thor-Delta

1975 : 09 septembre, mise en service de la fusée N-I

1976 : Début de la phase de développement de la fusée N-II

1977 : 23 février, premier satellite japonais placé sur orbite géostationnaire 14 juillet, premier satellite japonais dédié à la météorologie. Lancement par une fusée américaine

1979 :

36 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE JAPONAISE

09 février, premier satellite de télécommunications japonais

1981 : 11 février, mise en service de la fusée N-II

1985 : 08 janvier, lancement de la sonde Sakigake dans le cadre d’un programme international d’exploration de la comète de Halley 01 août, la Nasda sélectionne son premier groupe d’astronautes. Il est composé de Mamoru MOHRI, Chiaki MUKAI, Takao DOI

1986 : Début du développement de la fusée H-II, 100 % japonaise 08 et 11 mars, survol de la comète de Halley par Suisei à 151 000 km et Sakigake à 6,99 millions de km 12 août, mise en service de la fusée H-I

1990 : En décembre, le journaliste Toyohiro AKIYAMA devient le premier japonais à séjourner dans l’espace, en l’occurrence la station russe Mir

1992 : 11 février, dernier vol de la H-I qui a permis de placer sur orbite le premier satellite de télédétection radar JERS En septembre, mission Spacelab financée en partie par le Japon avec la présence de l’astronaute japonais Mamoru MOHRI

1994 : 03 février, mise en service de la H-II, le premier lanceur à ergols liquides entièrement conçus au Japon 03 février, lancement de la première capsule récupérable

1998 : 21 février, premier échec essuyé par la Nasda lors d’un lancement

1999 : 15 novembre, second échec de suite de la fusée H-II, ce qui mène à son arrêt de production

2000 : Troisième échec d’un lancement au Japon qui pousse le secteur spatial dans une crise d’où émergera la Jaxa

2001 : 29 août, mise en service de la fusée H-IIA, version modernisée et plus fiable de la H-II

2003 : 28 mars, mise en orbite des premiers satellites de reconnaissance militaire 01 octobre, création de la Jaxa (Japan Aerospace Exploration Agency) par la fusion de la Nasda, l’ISAS et la NAL

37 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE JAPONAISE

2005 : En septembre, mise sur orbite autour de l’astéroïde Itokawa de la sonde Hayabusa en vue de la récolte d’échantillons

2009 : 15 mars, premier japonais à réaliser un vol de longue durée dans l’espace (137 jours) 10 septembre, mise en service de la H-IIB transportant le premier cargo de ravitaillement japonais 17 septembre, amarrage de l’HTV à la station spatiale internationale

2010 : 13 juin : Récupération des premiers échantillons d’un astéroïde, en l’occurrence l’astéroïde Itokawa

38 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE CHINOISE

APPENDICE 2

LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE CHINOISE

1956 : 17 février, approbation du plan destiné au développement d’un missile 26 mai, création de l’Académie 5 destinée à développer les lanceurs Chang-Zheng 13 septembre, l’URSS accepte de vendre à la Chine deux missiles R-1. D’autres versions de missiles seront également livrées à la Chine plus tard

1965 : En janvier, les plans de la Chang-Zheng 1 sont présentés au Comité Central

1969 : 16 novembre, la Chine rate la première tentative de mise sur orbite d’un satellite à l’aide de son lanceur Chang-Zheng

1970 : 24 avril, la Chine devient la cinquième puissance spatiale en plaçant sur orbite le satellite China 1

1972 : 10 août, premier lancement suborbital de Feng-Bao, missile qui donnera naissance aux versions Chang-Zheng 2, 3 et 4

1973 : 18 septembre, échec de la première tentative de mise sur orbite d’un satellite à l’aide du lanceur Feng-Bao

1974 : 05 novembre, le premier lancement d’une Chang-Zheng (version 2A) se solde par un échec

1984 : 29 janvier, mise en service du lanceur Chang-Zheng 3 doté d’un étage supérieur cryogénique

1990 : 07 avril, une fusée Chang-Zheng 3+ place sur orbite Asiasat 1. Ce lancement est une première à plus d’un titre puisque c’est le premier vol commercial pour la Chine et la première fois qu’un satellite est lancé une seconde fois. En effet, Asiasat 1 avait été lancé en 1984 sous le nom de Westar 6. Tombé en panne, il a été récupéré par la navette, réparé et vendu à la société Asiasat 24 juillet, mise en service de Chang-Zheng 2E, la première fusée chinoise dotée de 4 propulseurs d’appoint à ergols liquides

1996 :

39 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE CHINOISE

14 février, décollage catastrophique lors du vol inaugural de Chang-Zheng 3B qui s’écrase quelques secondes plus tard sur un village non loin de là, faisant officiellement 6 morts et 57 blessés

1999 : 19 novembre, lancement réussi de Shenzhou 1 lors d’un vol non habité

2001 : 09 janvier, second vol non habité réussi du vaisseau Shenzhou

2002 : 25 mars, troisième vol réussi de Shenzhou, toujours en mode automatique

2002 : 29 décembre, quatrième et dernier vol d’essai du vaisseau Shenzhou en mode automatique

2003 : 15 octobre, la Chine devient le troisième pays à envoyer des hommes dans l’espace par ses propres moyens. Le vaisseau Shenzhou emportait le taïkonaute Yang LIWEI

2005 : 12 octobre, second vol habité chinois. Les taïkonautes Liu BUOMING et Jing HAIPEN ont pris place à bord du vaisseau Shenzhou 6

2008: 25 septembre, lancement de Shenzhou 7 avec 3 passagers dont le premier à effectuer une sortie extravéhiculaire

40 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE INDIENNE

APPENDICE 3

LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE INDIENNE

1962 : L’Indian National Committee for Space Research formé par le Department of Atomic Energy a débuté les travaux de construction d’un site de lancement pour les fusées-sondes à Thumba

1963 : 01 novembre, première fusée-sonde lancée depuis Thumba

1968 : 02 février, l’Inde dédie le site de Thumba à l’ONU

1969 : 15 août, l’ISRO est créée sous l’autorité du Department of Atomic Energy

1975 : 01 avril, l’ISRO devient une organisation gouvernementale à part entière 19 avril, lancement du premier satellite indien (Aryabhata) à l’aide d’une fusée russe

1979 : 19 août, première tentative de mise sur orbite par une fusée SLV-3 de fabrication indienne

1980 : 18 juillet, l’Inde accède au rang de huitième puissance spatiale après l’URSS (1957), les Etats- Unis (1958), la France (1965), le Japon (1970), la Chine (1970), la Grande-Bretagne (1971) et l’Europe (1979)

1982 : 10 avril, lancement du premier satellite de télécommunications Insat à l’aide d’une fusée Delta

1984 : En avril, Rakesh SHARMA devient le premier indien à réaliser une mission dans l’espace à bord de la station spatiale russe Saliyut

1987 : 24 mars, première tentative de lancement de la fusée ASLV, version plus puissante de la SLV-3

1988 : 17 mars, lancement du premier satellite indien de télédétection

1993 : 20 septembre, le premier vol du lanceur PSLV se solde par un échec

1999 :

41 LES GRANDES DATES DE L’ASTRONAUTIQUE INDIENNE

26 mai, premiers satellites étrangers à embarquer à bord de la fusée indienne, en l’occurrence, une PSLV

2001 : 18 avril, premier lancement de la version GSLV équipée de moteurs indiens, russes et européens

2003 : 01 février, la navette Columbia se désintègre avec 7 astronautes à son bord dont Kalpana CHAWLA d’origine indienne. L’un des satellites de l’ISRO sera rebaptisé Kalpana en hommage à l’astronaute disparue

2008 : 22 octobre, lancement de Chandrayaan 1, la première mission d’exploration planétaire réalisée par l’Inde

42 LES VOLS HABITES

APPENDICE 4

LES VOLS HABITES

Japon

Astronaute Lancement Retour Durée Mission Objectifs de la mission

Toyohiro Akiyama 02/12/90 10/12/90 07j 21:54 Soyuz TM-11 Amarrage à la station Mir

17/11/97 05/12/97 15j 16:34 STS-87 Participe à la mission USMP-4 en navette Takao Doi 11/03/08 27/03/08 15j 11:18 STS-123 Participe à la mission ISS-1J en navette

Akihiko Hoshide 31/05/08 14/06/08 13j 18:13 STS-124 Participe à la mission ISS-1J en navette

12/09/92 20/09/92 07j 22:30 STS-49 Participe à la mission SL-J en navette Mamoru Mohri 11/02/00 22/02/00 11j 05:39 STS-99 Participe à la mission SRTM en navette

08/07/94 37/07/94 14j 17:55 STS-65 Participe à la mission IML-2 en navette Chiaki Mukai 20/10/98 07/11/98 08j 21:44 STS-95 Vol en navette

26/07/05 09/08/05 13j 21:32 STS-114 Participe à la mission ULF-1 en navette Soichi Noguchi 20/12/09 En cours ISS-22 Mission longue durée à bord de l’ISS

11/01/96 20/01/96 08j 22:01 STS-72 Vol en navette Koichi Wakata 10/11/00 24/10/00 12j 21:43 STS-92 Participe à la mission ISS-3A en navette 15/03/09 31/07/09 137j 15:05 ISS-18 / ISS-19 Mission longue durée à bord de l’ISS

43 LES VOLS HABITES

Chine

Astronaute Lancement Retour Durée Mission Objectifs de la mission

Yang Liwei 15/10/03 16/10/03 00j 21:23 Premier vol habité chinois

Junlong Fei 12/10/05 16/10/05 04j 19:32 Shenzhou 6 Second vol habité chinois

Haisheng Nie 12/10/05 16/10/05 04j 19:32 Shenzhou 6 Second vol habité chinois

Zhigang Zhai 25/09/08 28/09/08 02j 20:28 Shenzhou 7 Première sortie extravéhiculaire

Buoming Liu 25/09/08 28/09/08 02j 20:28 Shenzhou 7 Troisième vol habité chinois

Haipen Jing 25/09/08 28/09/08 02j 20:28 Shenzhou 7 Troisième vol habité chinois

Inde

Astronaute Lancement Retour Durée Mission Objectifs de la mission

Rakesh Sharma 03/04/84 11/04/84 07j 21:40 Soyuz T-11 Amarrage à la station Salyut 7

Canada

Astronaute Lancement Retour Durée Mission Objectifs de la mission

Roberta Bondar (Canada) 22/01/92 30/01/92 08j 01:14 STS-42 Participe à la mission IML-1 en navette

05/10/84 13/10/84 08j 05:23 STS-41G Vol en navette Marc Garneau (Canada) 19/05/96 29/05/96 10j 00:40 STS-77 Vol en navette 01/12/00 11/12/00 10j 19:58 STS-97 Participe à la mission ISS-4A en navette

12/11/95 20/11/95 08j 04:31 STS-74 Participe à la mission SMDF-2 en navette Chris Hadfield (Canada) 19/04/01 01/05/01 11j 21:31 STS-100 Participe à la mission ISS-6A en navette

22/10/92 01/11/92 09j 20:56 STS-52 Participe à la mission USMP-1 en navette Steven McLean (Canada) 09/09/06 21/09/06 11j 19:06 STS-115 Participe à la mission ISS-12A en navette

Julie Payette (Canada) 27/05/99 06/06/99 09j 19:13 STS-96 Participe à la mission ISS-2A.1 en navette

44 LES VOLS HABITES

Astronaute Lancement Retour Durée Mission Objectifs de la mission

20/06/96 07/07/96 16j 21:48 STS-78 Participe à la mission LMS en navette Robert Thirsk (Canada) 27/05/09 01/12/09 187j 20:42 ISS-20 / ISS-21 Mission longue durée à bord de l’ISS

Bjarni Tryggvason (Canada) 07/08/97 19/08/97 11j 20:28 STS-85 Vol en navette

17/04/98 03/05/98 15j 21:50 STS-90 Participe à la mission Neurolab en navette Dafydd Williams (Canada) 08/08/07 21/08/07 12j 17:56 STS-118 Participe à la mission ISS-13A.1 en navette

Reste du monde

Astronaute Lancement Retour Durée Mission Objectifs de la mission

Sultan Al-Saud (Arabie Saoudite) 17/06/85 24/06/85 07j 01:38 STS-51G Vol en navette

Muhammed Faris (Syrie) 22/07/87 30/07/87 07j 23:04 Soyuz TM-3 Amarrage à la station Mir

Gurragcha Zhugderdemidiyn (Mongolie) 22/03/81 30/03/81 07j 20:42 Soyuz 39 Amarrage à la station Salyut 6

Abdul Mohmand (Afghanistan) 29/08/88 07/09/88 08j 20:26 Soyuz TM-6 Amarrage à la station Mir

Rodolfo Neri (Mexique) 27/11/85 03/12/85 06j 21:04 STS-61B Vol en navette

Tuân Pham (Vietnam) 23/07/80 31/07/80 07j 21:42 Soyuz 37 Amarrage à la station Salyut 6

Marco Pontes (Brésil) 1 30/03/06 08/04/06 09j 21:17 Soyuz TMA-8 Amarrage à la station ISS

Ilan Ramon (Israël) 16/01/03 01/02/03 15j 22:20 2 STS-107 Vol en navette

Arnaldo Mendèz (Cuba) 18/09/80 26/09/80 07j 20:43 Soyuz 38 Amarrage à la station Salyut 6

Ne sont pas repris les européens ayant volé dans l’espace ni les Spaceflight Participant 1 Bien qu’ayant volé en tant que Spaceflight Participant, Pontes est astronaute de l’agence spatiale brésilienne 2 Au moment de la perte de contact avec Columbia

45 LES PROGRAMMES D’EXPLORATION PLANETAIRE

APPENDICE 5

LES PROGRAMMES D’EXPLORATION PLANETAIRE

Le Japon

Sakigake (Comète) Date de lancement: 07/01/1985 Lanceurs: Mu-3SII Masse: 138,1 kg Arrivée: 11/03/1986 Objectifs: Observation de la comète de Halley à une distance de 6,99 millions de km.

Suisei/Planet A (Comète) Date de lancement: 18/08/1985 Lanceurs: Mu-3SII Masse: 139,5 kg Arrivée: 14/11/1985 Objectifs: Observation de la comète de Halley à une distance de 152 400 km.

Heiten/MUSES-A (Lune) Date de lancement: 24/01/1990 Lanceurs: Mu-3SII Masse: 197,4 kg Arrivée: 25/09/1990 Objectifs: Placée sur une orbite très allongée qui lui permet de survoler à 10 reprises la Lune. Au cours d’un de ces survols (30/03/1991) l’impacteur Hagoromo a été largué. Quant à Heiten, il a finalement été précipité le 10/04/1993 sur la Lune. Objectifs essentiellement technologiques pour les futures missions planétaires.

Nozomi/Planet-b (Mars) Date de lancement: 03/07/1998 Lanceurs: M-V Masse: 536 kg Arrivée: - Objectifs: La sonde faisait partie de la vague américaine Mars-Surveyor 98 mais suite à un problème technique, l'arrivée vers Mars a été reportée à la fenêtre de décembre 2003. Mais pendant son voyage vers Mars, les ennuis se sont accumulés pour la sonde et l'agence spatiale japonaise a préféré écarter Nozomi de la planète afin d'éviter qu'elle ne s'y écrase et ne la pollue.

46 LES PROGRAMMES D’EXPLORATION PLANETAIRE

Hayabusa/Muse-c (Astéroïde) Date de lancement: 09/05/2003 Lanceurs: M-V Masse: 510 kg Arrivée: 12/09/2005 Objectifs: La sonde se place sur orbite entre 3 et 20 km de la surface et procède à une cartographie détaillée et à deux tentatives de récoltes d'échantillons. La sonde s'est désorbitée en novembre 2005 et a ramené sur Terre les échantillons le 13 juin 2010.

SELENE/Kaguya (Lune) Date de lancement: 14/09/2007 Lanceurs: H-IIA Masse: 3 000 kg Arrivée: 04/10/2007 Objectifs: Mise sur orbite lunaire (101 x 11 741 km) pour une étude approfondie durant au moins un an. Largage de deux subsatellites (50 kg chacun) pour des mesures et la transmission de données lorsque l'orbiter passera derrière la Lune.

La Chine

Chang'e 1 (Lune) Date de lancement: 24/10/2007 Lanceurs: Chang-Zheng 3A Masse: 2 350 kg Arrivée: 05/11/2007 Objectifs: Mise sur orbite lunaire pour une étude approfondie durant au moins un an sur une orbite de 200 km inclinée de 64°

Chang'e 2 (Lune) Date de lancement: 01/10/2010 Lanceurs: Chang-Zheng 3C Masse: 2 350 kg Arrivée: 06/10/2010 Objectifs: Mise sur orbite lunaire pour une étude approfondie durant au moins un an sur une orbite de 100 km pouvant descendre jusqu’à 15 km

L’Inde

Chandrayaan 1 (Lune) Date de lancement: 22/10/2008 Lanceurs: PSLV-XL Masse: 1 380 kg Arrivée: 27/10/2008 Objectifs: Mise sur orbite lunaire pour une étude approfondie durant au moins deux ans sur une orbite polaire à 100 km de la surface et largage d'un impacteur de 37,5 cm de côté pour 47 cm de haut et pesant 35 kg.

47 SOURCES

APPENDICE 6

SOURCES

Textes Space connection L’Encyclopédie de l’Exploration de l’Espace http://www.spacechina.com/english/home.shtml http://www.isa.ir/ http://www.isro.gov http://fr.rian.ru/ http://www.kari.re.kr/ http://www.aeb.gov.br http://www.nasa.gov http://www.spacefacts.de

Illustrations Jaxa : 6, 7, 8, 9, 11, 12, 13 Destination Orbite : 7 Ciel et Espace : 10 ChinaNews : 14 Xinhua : 15, 17, 21, 22 Netfairy : 18 Astronautix : 19 Sinodefense : 21, 22 ISRO : 24, 25, 26, 27 IAI : 29, 30 Nasa : 30 AEB : 31 IRINN : 33 KARI : 34, 35

48 SOURCES

RA-01/10-2008 49