Communauté De Communes Lacs Et Montagnes Du Haut-Doubs Rapport

Département du Doubs Maître d’ouvrage : Communauté de Communes Lacs et Montagnes du Haut-Doubs

Rapport d’enquête et Conclusions Motivées et

avis du Commissaire Enquêteur

Décision N° E19000038/25 du tribunal administratif de Besançon

Arrêté N°Préfecture-SCPPAT-BCEEP-2019-04-18-001

ENQUETE PUBLIQUE SUR LA DEMANDE D'AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE IOTA, PRESENTEE PAR LA COMMUNAUTE DE COMMUNES LACS ET MONTAGNES DU HAUT-DOUBS PORTANT SUR LE PROJET DE REGROUPEMENT DES BASSIN D'ASSAINISSEMENT DE METABIEF ET DE LONGEVILLES MONT D'OR ET CREATION D'UNE NOUVELLE UNITE DE TRAITEMENT

Du 13 mai 2019 au 14 juin 2019

Autorisation au titre de la loi sur l’eau

Hervé ROUECHE – Commissaire Enquêteur 1

Sommaire Sommaire ...... 1 Première partie : Rapport ...... 5 I. GENERALITE CONCERNANT L’ENQUETE ...... 5 1. Connaissance du Maître d’ouvrage ...... 5 2. Cadre juridique ...... 5 3. Contexte du projet ...... 5 A. Autorisations projetées ...... 6 B. Système d’assainissement projeté ...... 9 C. Compatibilité du projet avec les plans et programmes ...... 14 D. Bruit ...... 20 E. Etude olfactive ...... 22 F. Paysage ...... 25 G. Milieux naturels ...... 26 H. Hydrologie ...... 28 I. Impact des travaux ...... 31 J. Synthèse du Chapitre...... 33 II. ORGANISATION ET DEROULEMENT ...... 34 1. Désignation du commissaire enquêteur ...... 34 2. Composition et pertinence du dossier ...... 35 3. Durée de l’Enquête Publique ...... 35 4. Reconnaissance des lieux et collecte de renseignements ...... 35 5. Mesure de publicité ...... 36 A. Annonces légales ...... 36 B. Affichage de l’avis d’enquête ...... 36 6. Mise à disposition du dossier ...... 36 7. Permanences du Commissaire Enquêteur ...... 37 8. Réunion publique et prolongation de l’enquête ...... 37 9. Formalités de clôture...... 37 10. Synthèse du chapitre Organisation et Déroulement ...... 38 III. ANALYSE DES OBSERVATIONS ...... 38

Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

1. Bilan de l’enquête publique ...... 38 2. Avis de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale ...... 38 3. Contribution des Services de l’état ...... 39 4. Avis des conseils municipaux des communes ...... 42 5. Notification au Maître d’ouvrage des observations par procès-verbal de synthèse ...... 43 6. Mémoire en réponse du Maître d’ouvrage ...... 43 7. Analyses des observations du public, des réponses du Maître d’ouvrage et Commentaires du Commissaire enquêteur ...... 43 8. Synthèse du chapitre Analyse des Observations ...... 51 Deuxième partie : Conclusions motivées – Avis ...... 55 IV. Conclusions motivées et avis pour le projet ...... 55 1. Quant à la régularité de la procédure ...... 55 2. Quant aux enjeux et aux aspects positifs du projet ...... 56 3. Quant aux enjeux ou aspects négatifs du projet ...... 56 4. Conclusion générale ...... 56 V. ANNEXES ...... 59 Annexe 1 Procès-verbal de synthèse et réponses du Maitre d’ouvrage ...... 59

Avant-propos Ce dossier est composé de deux parties distinctes : - Le rapport du Commissaire Enquêteur en première partie. - Les conclusions motivées et avis en seconde partie.

Département du Doubs Maître d’ouvrage : Communauté de Communes Lacs et Montagnes du Haut-Doubs

Rapport d’enquête du Commissaire Enquêteur

Décision N° E19000038/25 du tribunal administratif de Besançon

Arrêté N°Préfecture-SCPPAT-BCEEP-2019-04-18-001

Du 13 mai 2019 au 14 juin 2019

Autorisation au titre de la loi sur l’eau

Hervé ROUECHE – Commissaire Enquêteur

Première partie : Rapport

I. GENERALITE CONCERNANT L’ENQUETE

1. Connaissance du Maître d’ouvrage

Le projet a été réalisé par la Communauté de Communes du Mont d’Or. La maitrise d’œuvre du projet a été confiée à ARTELIA avec le bureau d’études Archambault Conseil Suez Consulting et la SARL Conseil Et Diagnostic Pour L’eau Et L’environnement (CDEE) pour le milieu naturel.

La communauté de communes du Mont d’Or et des deux lacs (ccmo2l) a fusionné le 5 mai 2017 avec la communauté de communes des hauts du Doubs (CCHD), formant la commu- nauté de communes des lacs et montagnes du Haut Doubs (CCLMHD).

La CCLMHD se compose de 32 communes, regroupant 15 029 habitants (en 2014) sur une superficie totale de 420 km².

2. Cadre juridique

 Arrêté N°Préfecture-SCPPAT-BCEEP-2019-04-18-001

 La décision en date du 2 avril 2019 du président du TA de Besançon désignant le commissaire enquêteur;

 Article L181-10 du Code de l'environnement ;

 Ordonnance N°2017-80 du 26 janvier 2017 relative à l’autorisation environnementale

 Décret N°2017-81 du 26 janvier 2017 relatif à l’autorisation environnementale ;

 Articles L214-1 et suivants du Code de l’environnement ;

 Articles R123-1 à R123-27 du Code de l’Environnement ;

3. Contexte du projet

Le réseau d’assainissement de l’ancienne CCMO2L se décompose en 5 bassins versants dis- tincts qui desservent 4 stations d’épuration. La CCLMHD entretient et surveille les stations de traitement situées à Métabief, Jougne et Longevilles-Mont-d’Or. Les 2 autres bassins versants (Lac de Saint-Point et Les Fourgs) sont raccordés à la station d’épuration de Doubs, gérée par la Communauté De Communes Du Grand Pontarlier (CCGP).

Le 7 septembre 2015, les services de la Police de l’Eau ont notifié à la CCMO2L l’arrêté de mise en demeure de la station d’épuration du bassin d’assainissement de Métabief, déclarée non conforme. Par ailleurs, du fait de son ancienneté la station de Longevilles-Mont-d’Or nécessitera à court terme une réhabilitation. Compte tenu de ces éléments, la CCLMHD en- visage de créer une nouvelle unité de traitement sur la commune de Longevilles-Mont-d’Or qui regrouperait les effluents des bassins d’assainissement de Longevilles-Mont-d’Or et de Métabief.

A. Autorisations projetées

Dans le cadre de ce dossier administratif, ce projet relève des rubriques du tableau de l’article R.214-1 du Code de l’Environnement relatif à la nomenclature des opérations soumises à déclaration ou autorisation en application du Code de l’Environnement.

La création de la future station du Mont d’Or dont la charge organique sera au minimum de 603 kg de DBO5/j est soumise à autorisation au titre de la rubrique 2.1.1.0 : « Stations d'épuration des agglomérations d'assainissement ou dispositifs d'assainissement non collectif devant traiter une charge brute de pollution organique au sens de l'article R. 2224-6 du code général des collectivités territoriales : • Supérieure à 600 kg de DBO5 (A) ;

• Supérieure à 12 kg de DBO5, mais inférieure ou égale à 600 kg de DBO5 (D) ».

De plus, la création : • d’un bassin d’orage au droit de l’ancienne STEP de Métabief et d’un poste de relevage avec déversoir d’orage vers le Bief Rouge pour un flux polluant journalier supérieur à 600 kg de DBO5

• d’un poste de relevage au niveau des Longevilles Hautes avec déversoir de sécurité vers le Bief Rouge en cas de coupure électrique pour un flux polluant journalier supérieur à 600 kg de DBO5

• d’un poste de refoulement au niveau de l’actuelle STEP de Longevilles-Mont-D’or pour passage sous le Doubs et alimentation de la future station avec un déversoir de sécuri- té vers le Bief Rouge en cas de coupure électrique pour un flux polluant journalier supérieur à 600 kg de DBO5 sont soumises à autorisation au titre de la rubrique 2.1.2.0 : Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

« Déversoirs d’orage situés sur un système de collecte des eaux usées destiné à collecter un flux polluant journalier : • Supérieur à 600 kg de DBO5 (A) ;

• Supérieur à 12 kg de DBO5, mais inférieur ou égal à 600 kg de DBO5 (D) ».

Les déversoirs d’orage existants et conservés sur le réseau sont, pour la plupart, soumis à déclaration au titre de la rubrique 2.1.2.0.

La création de forages dirigés pour la traversée du Bief rouge à Métabief et du Doubs à Longevilles-Mont-d’Or ne nécessite aucune intervention dans les lits mineurs des cours d’eau. Par ailleurs, ces derniers ne constitueront pas d’obstacles à la crue dans le lit majeur. Enfin, ces forages ne sont pas « exécutés en vue de la recherche ou de la surveillance d'eaux souterraines ou en vue d'effectuer un prélèvement temporaire ou permanent dans les eaux souterraines ». Ces ouvrages de ne sont donc pas soumis au Code de l’Environnement. Des travaux de reprise sur les culées du pont sur le Doubs d’accès à la parcelle pourraient être entrepris si les études structures les jugent nécessaires. Ces travaux pourraient rentrer dans la rubrique 3.1.5.0 suivante. « Installations, ouvrages, travaux ou activités, dans le lit mineur d'un cours d'eau, étant de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones d'alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens, ou dans le lit majeur d'un cours d'eau, étant de nature à détruire les frayères de brochet :

• Destruction de plus de 200 m² de frayères (A) ;

• Dans les autres cas (D) ».

Les travaux ne consistant qu’en un renforcement des culées existantes, la surface sera infé- rieure à 200 m². Ces travaux ne seront donc pas soumis au Code de l’Environnement.

Enfin, conformément au fascicule n°74 du CCTG, les réservoirs en béton feront l’objet d’essais d’étanchéité. Ces essais qui seront réalisés à partir de prélèvement dans les cours d’eau seront soumis à la rubrique 1.2.1.0 suivante :

« A l'exception des prélèvements faisant l'objet d'une convention avec l'attributaire du débit affecté prévu par l'article L. 214-9, prélèvements et installations et ouvrages permettant le prélèvement, y compris par dérivation, dans un cours d'eau, dans sa nappe d'accompagne- ment ou dans un plan d'eau ou canal alimenté par ce cours d'eau ou cette nappe : • D'une capacité totale maximale supérieure ou égale à 1 000 m3/heure ou à 5 % du débit du cours d'eau ou, à défaut, du débit global d'alimentation du canal ou du plan d'eau (A) ; • D'une capacité totale maximale comprise entre 400 et 1 000 m3/heure ou entre 2 et 5 % du débit du cours d'eau ou, à défaut, du débit global d'alimentation du canal ou du plan d'eau (D) ».

Les essais d’étanchéité des deux bassins d’aération de la station se feront à partir d’un pré- lèvement d’eau dans le Doubs. En première approche, le débit à prélever dans le Doubs sera de l’ordre de 100 à 150 m3/h pendant 5 jours (10h de remplissage/jour – pas de remplissage en l’absence d’une surveillance de chantier) Au droit du site le QMNA5 du Doubs est de 0,492 m3/s. Le prélèvement envisagé repré- sente donc 5,6 à 8,4 % du QMNA5 du Doubs et est donc soumis à autorisation au titre de la rubrique 1.2.1.0. Nota : en considérant le débit moyen (3,98 m3/s), le prélèvement envisagé représenterait plus que 0,7 à 1% du débit du Doubs et ne serait pas soumis à la rubrique 1.2.1.0. Les essais d’étanchéité du bassin d’orage de Métabief se feront à partir d’un prélèvement d’eau dans le Bief rouge. En première approche, le débit à prélever dans le Bief rouge sera de l’ordre de 50 à 75 m3/h pendant 3 jours (10h de remplissage/jour – pas de remplissage en l’absence d’une surveillance de chantier) Le QMNA5 du Bief rouge est de 0,07 m3/s. Le prélèvement envisagé représente donc 20 à 30 % du QMNA5 du Bief Rouge et est donc soumis à autorisation au titre de la rubrique 1.2.1.0. Nota : en considérant le débit moyen (0,73 m3/s), le prélèvement envisagé représenterait plus que 2 à 2,8% du débit du Bief rouge et serait soumis à déclaration au titre de la rubrique 1.2.1.0. Le tableau ci-dessous synthétise le régime réglementaire applicable au projet.

Note du Commissaire Enquêteur : L’analyse sur le régime réglementaire et ses rubriques est pertinente par rapport aux travaux envisagés.

B. Système d’assainissement projeté

Le bassin d’assainissement de Métabief regroupe 5 villages : Les Hôpitaux-Vieux, Les Hôpi- taux-Neufs, Touillon-et-Loutelet, Saint-Antoine et Métabief. Le bassin d’assainissement de Longevilles-Mont-d’Or comporte 3 villages : Longevilles-Mont- d’Or, Rochejean et Fourcatier-Maison-Neuve.

Les deux bassins versants objets de l’étude sont le BV n°2 « Longevilles » et le BV n°3 « Métabief ».

Le projet traite de la réhabilitation et la modernisation du réseau de collecte ainsi que la mise en œuvre de canalisations de transport des eaux usés, mais porte essentiellement sur la construction d’une nouvelle station de traitement des eaux usées (STEU) située à cheval sur les communes de ROCHEJEAN et LONGEVILLES-MONT D’OR.

Prévue pour une capacité de traitement de 17 000 EH soit 1020 kg de DBO, cette STEU permettra de traiter :

-les effluents domestiques des habitations : 96 % des habitations du bassin-versant, les 4% restant du régime de l’assainissement non-collectif ;

- les effluents non-domestiques : effluents d’origine agro-alimentaire essentiellement issus de fromagerie et compatibles avec le traitement biologique prévu ;

Le procédé d’épuration biologique prévu permet de garantir des performances élevées afin que les eaux usées traitées, rejetées dans la rivière Doubs soient compatibles avec les objectifs de qualité de ce dernier.

Synoptique global du système envisagé :

Les ouvrages existants suivants seront désaffectés et démolis : • STEP Métabief et point de rejet (hors by-pass et son canal de mesure)

• STEP Longevilles et point de rejet

• Poste de relevage des effluents de Saint Antoine vers la STEP Métabief (ancien siphon – localisé sur l’emprise de la STEP actuelle).

Les ouvrages suivants seront créés : • Amélioration de la gestion de la vidange du BO existant des Hôpitaux Neufs • Bassin d’orage de 1230 m3 en lieu et place de la station de Métabief actuelle, réutili- sation du canal de mesure (construit en 2016, capacité 3 à 300 m3/h) pour trop-plein vers le milieu naturel

Une campagne de mesure spécifique va avoir lieu au premier semestre 2019 et permettra de dimensionner plus finement le futur bassin d'orage. Ainsi, lorsqu'il est mentionné un volume de stockage, celui-ci est défini en l'état des connaissances et hypothèses actuelles. La construction du bassin d'orage répondra au besoin de stockage du volume ruisselé lié à une pluie de récurrence mensuelle. Le volume mentionné ici va être amené à être modifié dans la suite des études. • Poste de relevage des effluents depuis le bassin d’orage nouvellement créé, récupé- rant le réseau de collecte de Saint Antoine gravitairement. Création d’un trop-plein de secours vers le Bief Rouge.

• Réseau de transfert gravitaire le long de la RD45

• Poste de relevage sur le réseau de transfert en point bas, récupérant les eaux usées des Longevilles Hautes Création d’un trop-plein de secours vers le Bief Rouge.

• Canalisation de transfert gravitaire le long du Bief Rouge, récupérant les branche- ments d’habitations des Longevilles bourg

• Poste de refoulement final vers la station de traitement des eaux usées du Mont d’Or, localisé sur la parcelle de la station d’épuration actuelle. Création d’un trop-plein de secours vers le Doubs ou le Bief Rouge juste avant sa confluence avec le Doubs (déversoir de tête de la station).

• STEU du Mont d’Or et point de rejet au Doubs

Le tracé du réseau ainsi que les principales contraintes rencontrées et solutions apportées sont résumées dans le tableau suivant :

Parmi les trois solutions techniques envisagées en avant-projet, deux solutions étaient dites « compactes » et une solution était plus classique (boues activées en aération prolongée, double file). Au regard des aspects que sont : - La compatibilité relative de la technique avec de fortes variations de charges (point faible de la technique « boues activées » détaillée en avant-projet) ;

- Les exigences sur l’absence de nuisances odorantes, imposant la nécessité d’ouvrages couverts ;

- Les nouvelles données issues de l’étude géotechnique permettant de conclure que des fondations dites « spéciales » seront nécessaires.

Il apparaît que la technique de traitement par boues activées en aération prolongée, n’est pas compatible avec les exigences du projet. La taille importante des ouvrages engendrerait des coûts très importants pour leur couverture et assurer leurs fondations, le tout pour une technique peu adaptée au contexte (basses températures, eaux claires, variations de charges).

Cette voie de traitement a donc été abandonnée, seront prescrits uniquement des procédés biologiques dits « compacts » soient : - SBR (réacteur biologique séquencé)

- MBBR pur ou hydride (réacteur à flore fixée fluidisée, pouvant être mixé avec une flore libre en suspension) ;

- Autres techniques compactes permettant d’atteindre les niveaux de traitement re- quis (techniques faisant l’objet de brevets).

Note du Commissaire Enquêteur : Le projet semble correctement proportionné (17 000 équivalent habitants) par rapport à la population et son évolution future ainsi qu’aux enjeux touristiques. Il permettra de fermer deux stations d’épuration des eaux usées vieillissantes voire obsolètes (Longevilles-Mont- d’Or et Métabief) afin d’en créer une nouvelle dans les standards actuels. Cette mutualisation entrainera d’important travaux de canalisations entre Métabief et Longevilles-Mont- d’Or. Les solutions techniques choisies pour le traitement prennent bien en compte les pro- blématiques du site choisi, notamment la couverture de l’ensemble de l’installation afin de limiter les nuisances pour le voisinage. La création d’une zone de rejet végétalisée (ZRV) permettra la dégradation de l’azote et du phosphore résiduels afin de minimiser leurs apports dans le milieu naturel.

C. Compatibilité du projet avec les plans et programmes

 Document d’urbanisme

Le projet devra faire l’objet d’autorisations d’urbanisme qui seront déposées de manière annexe au présent dossier administratif, et en décalé dans le temps. L’emplacement du futur bassin d’orage est dans le périmètre des 500 m autour de l’Usine Communale (ancien moulin) de Métabief. L’unité départementale de l’architecture et du patrimoine et les architectes de bâtiments de France seront sollicités à cet effet en phase études afin de confectionner les demandes d’autorisation d’urbanisme. Cependant ces périmètres ne concernent que le bassin d’orage qui sera en majorité souterrain donc peu impactant visuellement.

Le projet sera situé sur les communes de Longevilles-Mont-D’or (réseau et station) et de Rochejean (station). Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune de Rochejean est en cours de validation. D’après le zonage, le site est situé en zone agricole (Zone A). Selon l’extrait du futur règle- ment, le projet ne présente pas d’incompatibilité avec le futur PLU de Rochejean. Selon le PLU de la commune de Longevilles-Mont-d’Or, le projet se situe en zone naturelle et forestière (zone N). Selon l’extrait du règlement, le projet est conforme aux prescriptions du

le PLU de Longevilles-Mont-d’Or. Par ailleurs, le secteur du projet est identifié comme réser- vé sur le PLU (ER) pour la création de la station d'épuration intercommunale.

Note du Commissaire Enquêteur : Le projet est compatible avec les documents d’urbanisme des communes de Rochejean et Longevilles-Mont-d’Or. Sur la commune de Métabief des demandes d’autorisation d’urbanismes devront être déposées pour le bassin d’orage compris dans le périmètre de protection de l’Usine Communale (ancien moulin).

 PLAN DE PREVENTION DES RISQUES INONDATION

Le tracé de la future canalisation ainsi que la zone d’implantation de la future STEP ne sont pas situés en zone d’expansion de crue du Doubs. Il n’y a donc pas de risque d’inondation des terrains du projet par débordement d’un cours d’eau. Ils ne présentent pas de vulnérabilité vis-à-vis du risque d’accident majeur lié à une inondation de cours d’eau. De plus, les installations critiques (stockage des boues et électriques) seront hors d’eau selon les dispositions de l’arrêté du 24 août 2017 modifiant celui du 21 juillet 2015.

La station d’épuration est prévue en bordure de zone inondable, sur une plate-forme rem- blayée. Au droit de la parcelle, la cote de crue du PPRI (assortie des 30 cm d’incertitude à y ajouter) est de 893,60 NGF en amont du pont d’accès à la parcelle. Les levés topographiques effectués en juin 2018 sur la parcelle, montrent une altimétrie de la plate-forme aux alentours de 897 NGF. Il y a donc environ 3 mètres de hauteur entre la pire cote de crue (envisagée sur la base d’une crue centennale et de marges d’erreur) du PPRI et la plate-forme.

Il est donc permis de penser que même si les crues tendaient à devenir plus violentes et les cotes de crues à être dépassées, le projet ne serait pas impacté.

Note du Commissaire Enquêteur : Le projet est compatible avec le Plan de Prévention des risques d’inondation. Les installations critiques (stockage des boues et électriques) seront 3 m plus haut que la hauteur de cote de crue centennale.

 AVEC LE SDAGE RHÔNE MÉDITERRANÉE CORSE (2016-2021)

Le projet est situé au droit de : • La masse d’eau souterraine n°FRDG 153 « Calcaires jurassiques chaine du Jura - Doubs (Haut et médian) et Dessoubre ». Cette masse d’eau est identifiée comme stratégique pour l’alimentation en eau potable. Les objectifs fixés par le SDAGE correspondent au maintien des bons états chimique et quantitatif.

• La masse d’eau superficielle n°FRDR 643 « Le Doubs du Bief Rouge à l'entrée du lac de St Point ». Les objectifs fixés par le SDAGE correspondent au maintien du bon état chimique et à l’atteinte du bon état écologique en 2027.

• La masse d’eau superficielle n°FRDR 11898 « Le Bief rouge ». Les objectifs fixés par le SDAGE correspondent au maintien des bons états chimique et écologique.

Orientation n°0 : S’adapter aux effets du changement climatique • Disposition 0-02 : Nouveaux aménagements et infrastructures : garder raison et se projeter sur le long terme.

Le projet n’est ni de nature, ni d’ampleur à modifier les conditions climatiques dans le secteur d’étude à court terme comme à long terme. Les niveaux de rejet retenus en conformité avec la réglementation et les prescriptions de la police de l’Eau du Doubs ainsi que la mise en place d’une zone de rejet végétalisée en sortie de station permettront de maintenir le bon état du milieu récepteur. Par ailleurs, l’arrêt des rejets dans le Bief Rouge contribuera à l’amélioration de sa qualité par apport à la situation actuelle.

Orientation n°2 : Concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques • Disposition 2-01 : Mettre en œuvre de manière exemplaire la séquence « éviter- réduire-compenser »

• Disposition 2-02 : Evaluer et suivre les impacts des projets

De même que pour la disposition 1-04, les enjeux susceptibles d’être affectés par le projet ont été identifiés afin de permettre la mise en place de la séquence « éviter-réduire- compenser ». Un suivi de la qualité du Doubs sera réalisé en amont et en aval du rejet., ce qui permettra d’évaluer et de suivre les impacts du projet. La fréquence d’analyse proposée est annuelle (à l’occasion d’une autosurveillance). Les paramètres à analyser seront a minima : la DBO5, la DCO, les MES, le NTK et le Pt. De plus, un entretien et un nettoyage régulier de la station et du réseau permettra de garantir son bon fonctionnement.

Orientation n°5A : Poursuivre les efforts de lutte contre les pollutions d’origine domes- tique et industrielle • Disposition 5A-01 : Prévoir des dispositifs de réduction des pollutions garantissant l’atteinte et le maintien à long terme du bon état des eaux

• Disposition 5A-02 : Pour les milieux particulièrement sensibles aux pollutions, adapter les conditions de rejet en s’appuyant sur la notion de « flux admissible »

• Disposition 5A-03 : Réduire la pollution par temps de pluie en zone urbaine

• Disposition 5A-06 : Etablir et mettre en œuvre des schémas directeurs d’assainissement qui intègrent les objectifs du SDAGE

La station d’épuration du Mont d’Or collectera l’ensemble des eaux usées des bassins de Métabief et de Longevilles-Mont-d’Or.

La mise en place d’une STEP plus performante que l’actuel sera bénéfique d’un point de vue de la qualité des milieux aquatiques puisqu’une épuration complémentaire des eaux sera effectuée. Les efforts de l’entretien des systèmes d’assainissement (station d’épuration et réseaux) contribueront à l’atteinte durable du bon état des eaux par la réduction des pollutions à la

18 source. Un suivi qualitatif sera réalisé pour identifier/contrôler l’absence de pollution liée aux rejets de la station. Le respect des niveaux de rejet retenus ainsi que la mise en place d’une zone de rejet végé- talisée en sortie de station permettront de maintenir le bon état du milieu récepteur. Par ailleurs, la communauté de commune s’est concentré sur la mise en séparatif de tron- çons à problèmes, dans une optique d’amélioration de la collecte des eaux pluviales et de réduction des eaux claires parasites météoriques. De plus, la réutilisation et/ou création de 1900 m3 de bassins de pollution permettra de mieux gérer les temps de pluie en limitant les déversements vers le milieu naturel comme exigé par l’arrêté du 21 juillet 2015 et de ne pas sur-dimensionner les ouvrages de la future unité de dépollution.

Orientation n°5B : Lutter contre l’eutrophisation des milieux aquatiques • • Disposition 5B-03 : Réduire les apports en phosphore et en azote dans les milieux aquatiques fragiles vis-à-vis de l’eutrophisation

Au niveau du projet, les niveaux de rejet approuvé par la Police de l’Eau en juillet 2017 en- trainent un déclassement pour le NH4 et le phosphore total. Des concentrations de rejet moindres sur ces paramètres (NH4 et Pt) ne sont pas envisageables en termes de faisabilité technique et sont contraintes par l’existence de talon réfractaire non traitable biologique- ment. De plus, les niveaux de rejets donnés par la DDT sont déjà contraignants puisqu’ils sont considérés en moyenne journalière et non en moyenne annuelle (comme cela est souvent la règle pour N et P comme précisé dans l’AM du 21/07/2015). Toutefois, afin de réduire au maximum les apports en phosphore et en azote dans le milieu, il est envisagé de créer d’une zone de rejet végétalisée (ZRV) qui permettra la dégradation de l’azote et du phosphore résiduels.

Orientation n°5C : Lutter contre les pollutions par les substances dangereuses • Disposition 5C-03 : Réduire les pollutions que concentrent les agglomérations

Cette orientation concerne les rejets non domestiques. Ces derniers ont été recensés dans le cadre du diagnostic et du dimensionnement réalisés par ARTELIA. Les rejets non domestiques pris en compte intègrent les apports des industriels de l’ensemble des communes actuellement raccordés aux stations d’épuration de Longevilles et Métabief existantes, à savoir les 4 fromageries réparties sur le territoire. Ces installations dotées d’arrêtés de déversement en cours d’année 2018. L’activité des fromageries est prévue comme constante (ainsi que leurs rejets) sur les années à venir. Orientation n°5E : Evaluer, prévenir et maitriser les risques pour la santé humaine • Disposition 5E-01 : Protéger les ressources stratégiques pour l’alimentation en eau potable

• Disposition 5E-06 : Prévenir les risques de pollution accidentelle dans les territoires vulnérables

• Disposition 5E-08 : Réduire l’exposition des populations aux pollutions

Le projet est compatible avec la disposition 5E-01, étant donné qu’aucun captage AEP n’est implanté dans le secteur du futur dispositif de traitement des eaux usées, lequel est égale- ment situé à l’extérieur de tout périmètre de protection de captages AEP. Le respect des niveaux de rejet, le bon entretien des installations et la mise en place de bassins de pollution permettra de prévenir les risques de pollution accidentelle dans le milieu naturel. La mise en œuvre de la collecte et du traitement des eaux usées constitue une stratégie effi- cace de réduction du risque sanitaire lié aux eaux usées. Elle permet de réduire les phéno- mènes de dissémination et par la suite, les risques de contacts directs ou indirects des indi- vidus avec des germes pathogènes. L’unique débouché pour les boues de la communauté de Communes est l’envoi en plate- forme de compostage externe, comme ce qui est pratiqué aujourd’hui sur le site de Méta- bief. Il n’y a donc pas de risques sanitaires liés à l’épandage ou autres techniques de valorisa- tion directe des boues.

Orientation n°6B : Préserver, restaurer et gérer les zones humides • Disposition 6B-01 : Préserver, restaurer, gérer les zones humides et mettre en œuvre des plans de gestion stratégique des zones humides sur les territoires pertinents

• Disposition 6B-04 : Préserver les zones humides en les prenant en compte dans les projets

Le milieu naturel est caractérisé par la présence d’une zone humide et d’espèces faunis- tiques et floristiques remarquables. Ces dernières seront impactées par les travaux de terrassement de la canalisation principale. Toutefois, l’ensemble des mesures ERC prévues par le demandeur et par la maitrise d’œuvre permettront de limiter au maximum les impacts des travaux sur cette zone humide. Cette dernière ne sera pas affectée par la station du Mont d’Or en phase d’exploitation.

De plus, la désaffection et l’obstruction de la conduite possiblement amiantée au niveau de la zone humide permettra de stopper le drainage de cette dernière. Cette mesure aura un impact bénéfique sur la qualité de la ZH.

Compte tenu de ces éléments, le projet de création de la nouvelle station d’épuration du Mont d’Or sera compatible avec l’ensemble des objectifs fixés par le SDAGE Rhône- Méditerranée-Corse.

Note du Commissaire Enquêteur : Le projet est compatible avec le SDAGE Rhône-Méditerranée notamment car la STEU prévue sera plus performante que les deux STEU qu’elle remplacera. Des analyses seront réalisés en amont et en aval du site afin quantifier l’impact de la nouvelle installation. La désaffection et l’obstruction de la conduite possiblement amiantée au niveau de la zone humide permettra de stopper le drainage de cette dernière.

 Avec le SAGE Haut-Doubs Haute-Loue

Le projet est situé dans le périmètre du SAGE Haut-Doubs Haute-Loue approuvé en 2002 et révisé en 2013. Le SAGE répond aux enjeux du territoire à travers six objectifs généraux, listés de A à F. Ces objectifs sont en lien avec les orientations fondamentales du SDAGE RMC.

Le projet est principalement concerné par les objectifs et sous-objectifs suivants : Objectif général A : Préserver et restaurer la fonctionnalité des milieux naturels liés à l’eau • Sous-objectif A1 : Améliorer la prise en compte des zones humides en amont des projets

• Sous-objectif A2 : Protéger, entretenir et gérer les cours d’eau et zones humides

Objectif général C : Préserver et reconquérir une qualité d’eau compatible avec les besoins d’un milieu exigeant • Sous-objectif C1 : Améliorer l’assainissement des collectivités et des entreprises agroalimentaires

La comptabilité du projet avec ces objectifs est la même que celle exposée pour les orientations 2, 3, 5 et 6 du SDAGE ci-dessus. Par ailleurs, les stations de Métabief et Longevilles-Mont-d’Or sont classées comme priori- taires d’action en matière d’assainissement collectifs dans le contrat de territoire Haut- Doubs Haute-Loue de 2015-2017: • STEP de Métabief : priorité équipement : remplacement de la STEP

• STEP de Longevilles-Mont-d’Or : priorité réseau de collecte : réhabilitation

La création de la nouvelle station du Mont d’Or, objet de ce présent rapport, répond donc aux priorités d’action du SAGE Haut-Doubs Haute-Loue. Compte tenu de ces éléments, le projet de création de la nouvelle station d’épuration du Mont d’Or sera compatible avec l’ensemble des objectifs fixés par le SAGE Haut-Doubs Haute-Loue.

Note du Commissaire Enquêteur : La création de la nouvelle station du Mont d’Or est compatible avec le SAGE Haut-Doubs Haute-Loue.

D. Bruit

Une station de traitement des eaux usées comporte plusieurs étapes de traitement, mettant en jeu des équipements électromécaniques pouvant générer du bruit. Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

Ce bruit doit être traité au niveau des opérateurs, afin de ne pas détériorer leur santé, et au niveau du voisinage, afin de ne pas créer de dérangement. Dans le cas présent, le voisinage est relativement épars, éloigné et peu nombreux. Les enjeux sont donc faibles aux alentours de la future installation. Conformément au principe de proportionnalité entre les enjeux et le contenu de l’étude, il ne sera pas réalisé d’étude ou de modélisation acoustique.

Il faut également prendre en considération que pour construire l’objet du projet, la collecti- vité fera appel à un groupement d’entreprises sélectionné sur la base d’un appel d’offres et d’un contrat. Ce contrat précisera clairement l’engagement de l’entreprise à réaliser une installation qui génèrera un niveau de bruit tel qu’en limite de propriété, l’émergence (défi- nie comme la différence de niveau sonore installation en fonctionnement et installation à l’arrêt) ne dépasse pas : • 5 dB(A) en période diurne de 7h à 22h • 3 dB(A) en période nocturne de 22h à 7h

Compte tenu des procédés de traitement envisagés, les étapes ou équipements bruyants identifiés sont listés ci-après, et accompagnés des aménagements prescrits au cahier des charges pour un traitement conforme des nuisances sonores générées. Ce tableau ne concerne que la STEU, car il n’y a pas de nuisance émergeante significative/perceptible sur les postes de refoulement, le réseau et le bassin d’orage.

Nuisances sonores identifiées et traitements associés

Note du Commissaire Enquêteur : Les traitements prescrits pour limiter l’impact acoustique de l’activité sont proportionnés aux enjeux. Tous les bâtiments seront couverts et des isolants phoniques sont prévus.

E. Etude olfactive

Une station de traitement des eaux usées comporte par nature des ouvrages pouvant être générateurs de mauvaises odeurs. Ces émissions doivent être traitées au niveau des opérateurs, afin de ne pas détériorer leur santé (risques chroniques et toxicité aigüe), et au niveau du voisinage, afin de ne pas créer de dérangement. Dans le cas présent, le voisinage est relativement épars, éloigné et peu nombreux. Les enjeux sont donc faibles aux alentours de la future installation. Conformément au principe de

23 proportionnalité entre les enjeux et le contenu de l’étude, il ne sera pas réalisé d’étude ou de modélisation olfactive.

Il faut également prendre en considération que pour construire l’objet du projet, la collecti- vité fera appel à un groupement d’entreprises sélectionné sur la base d’un appel d’offres et d’un contrat. Ce contrat précisera clairement l’engagement de l’entreprise à réaliser une installation qui génèrera des rejets dans l’atmosphère tels qu’au droit des habitations les plus proches, les concentrations en composés odorants hydrogène sulfuré, mercaptans, et ammoniac au minimum soient inférieures à leur seuil de perception olfactive.

Ces rejets font l’objet de limites fixées par la réglementation, qui précise (extraits du fascicule 81 titre II du cahier des clauses techniques générales) que la qualité de l’air au voisinage de la station doit respecter les concentrations suivantes :

Des performances en sortie de système de désodorisation seront demandées au contrat, et seront plus sévères que ces normes. A titre indicatif, pour une désodorisation du type charbon actif imprégné (système simple à mettre en œuvre et standard sur des stations d’épuration), des performances données par un fabricant de charbon sont les suivantes :

Ainsi, les teneurs imposées dans l’air du voisinage seront d’office tenues en sortie d’unité de désodorisation. Il convient de préciser que la couverture ne concerne pas seulement les ouvrages hydrauliques, mais l’intégralité de l’usine comme c’est le cas actuellement pour la station de Méta- bief. Etant donné le contexte sensible, une désodorisation est prévue sur l’extraction d’air des locaux, parmi les types suivants.

Compte tenu des procédés envisagés de traitement, les étapes identifiées comme généra- trices de nuisances olfactives sont listées ci-après, et accompagnées des aménagements prescrits au cahier des charges pour un traitement conforme des nuisances olfactives. D’une manière générale, le traitement à la source et le confinement seront la règle.

Note du Commissaire Enquêteur : L’étude prend bien en compte les différents enjeux concernant les odeurs sur les postes de relevage, le bassin d’orage et la STEU. L’intégralité de l’usine sera couverte limitant de fait la propagation des odeurs. La mise en place de filtre à charbon actif et de dispositif de désodorisation devrait neutraliser les nuisances olfactives rémanentes à la sortie de l’usine.

F. Paysage

L’emplacement du futur bassin d’orage est dans le périmètre des 500 m autour de l’Usine Communale (ancien moulin) de Métabief. L’unité départementale de l’architecture et du patrimoine et les architectes de bâtiments de France seront sollicités à cet effet en phase études afin de confectionner les demandes d’autorisation d’urbanisme. Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

Cependant ces périmètres ne concernent que le bassin d’orage qui sera en majorité souterrain donc peu impactant visuellement.

L’installation la plus visuellement impactante sera la station d’épuration de par sa hauteur totale. Après réalisation de l’étude géotechnique en 2018, plusieurs points sont désormais établis : • Le sous-sol nécessitant des fondations spéciales, la surface des ouvrages devra être limitée. L’hypothèse d’un traitement biologique non compact par boues activées est aban- donnée. Un traitement biologique compact sera mis en place : SBR ou MBBR.

• Deux solutions sont envisageables et techniquement similaires pour la conception des fondations. Les deux seront autorisées lors de l’appel d’offres, elles engendrent des vo- lumétries similaires : o Bassins semi-enterrés, et bâtiment hors sol de plain-pied technique ou R+1 ter- tiaire; o Conception superposée : bassins complètement enterrés, construction des bâti- ments techniques et tertiaires par-dessus

Dans les deux cas, la hauteur maximum des bâtiments techniques sera de 7 m environ à ajuster.

Un architecte est intégré au groupement de maîtrise d’œuvre (OSTINATO atelier d’architecture) dont la tâche sera de déterminer les règles que les candidats devront respecter à l’appel d’offres de travaux. D’ores et déjà, la volumétrie « enveloppe » du projet est orientée vers un volume unique hors sol, rectangulaire de dimensions 60 m x 20 m, avec un hangar de stockage des boues d’environ 40 m x 20m. Il est envisagé, et sera préconisé au cahier des charges, un traitement du bâtiment de type « agricole » du Haut Doubs, à savoir un toit double pente et un bardage bois sur une partie de la hauteur des murs, sur le modèle de la station existante de Métabief.

Note du Commissaire Enquêteur : Des mesures seront prises afin de limiter l’impact paysager tel qu’un traitement de type « agricole » du Haut-Doubs et la couverture de tous les bâtiments.

G. Milieux naturels

Localisation des zones naturelles dans le secteur d’étude

 ZNIEFF Le projet longe dans la partie amont du tracé et traverse dans la partie avale, la ZNIEFF de type 1 « Le Bief bleu et le Bief rouge » (ZNIEFF n°430020215). Cette ZNIEFF se caractérise par les habitats déterminants suivants : mégaphorbiaies alpines et subalpines, communautés à reines des prés, prairies humides, prairies humides eutrophes, prairies à Molinie, et prairies de fauche de montagne. Les espèces déterminantes identifiées sont la Polémoine bleue (protection nationale, la Truite fario (protection nationale) et le Choin Ferrugineux (protection nationale). Parmi les autres espèces sont connues 17 espèces d’oiseaux courants mais pour 12 sont strictement protégés. La ZNIEFF de type 1 de la tourbière des Hôpitaux Vieux (FR430002298) est située en tête de bassin versant, à 2,8 km à l’amont.

 Evaluation des incidences Natura 2000

Le projet n’est pas inclus dans une zone Natura 2000. La zone Natura 2000 la plus proche est le massif du Mont d’Or, du Noirmont et du Risol (n°FR4312001 : ZPS – n°FR4301290 : SIC) situé environ 1,3 km au sud-est.

Il convient également d’évaluer les incidences potentielles du projet sur les zones plus éloi- gnées géographiquement mais potentiellement connectées hydrauliquement au projet du fait du rejet des eaux traitées dans le Doubs.

Deux zones NATURA 2000 sont situées en aval hydraulique du projet : • Vallons de la Drésine et de la Bonavette (n°FR4310027 : ZPS – n°FR4301283 : SIC) située à environ 3,5 km au nord-ouest ; Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

• Bassin du Drugeon (n°FR4310112 : ZPS – n°FR4301280 : SIC) située à environ 7 km au nord-ouest.

L’examen de l’impact de la construction et de l’exploitation de la station d’épuration et de son réseau de transfert sur les différents facteurs susceptibles d’être affectés par le projet, notamment les eaux superficielles a permis de mettre en évidence une incidence très limitée du projet sur le milieu naturel. En effet, en phase d’exploitation, le respect des normes de rejets et la création d’une zone de rejet végétalisée compensatoire devraient limiter les incidences sur le milieu récepteur, à savoir le Doubs. De plus, le rejet de la station d’épuration du Mont d’Or aura une incidence limitée sur la qualité biologique des eaux du ruisseau. En conséquence, l’impact des rejets de la future station d’épuration sera faible.

En phase travaux, les principaux risques d’incidence sur le cours d’eau et les prescriptions associées pour limiter au maximum les risques de pollutions et d’impact sur ce dernier ont été identifiés. Le respect des prescriptions permettra de limiter l’incidence des travaux sur le Doubs. Du fait de leur éloignement avec la future STEP et de l’ensemble des mesures qui seront mises en œuvre en phase travaux et lors de l’exploitation (normes de rejets et création d’une zone de rejet végétalisée compensatoire, surveillance du milieu naturel, entretien et un nettoyage régulier de la station et du réseau), le projet n’aura pas d’incidence sur les zones Natura 2000 identifiées ci-dessus.

Note du Commissaire Enquêteur : Le projet n’a pas d’incidence sur les zones Natura 2000 alentours mais impactera temporairement une ZNIEFF de type 1.

H. Hydrologie

 Le Doubs Pour estimer l’incidence hydraulique du rejet de la future station de traitement du Mont d’Or, nous avons considéré :

• la capacité maximale de la STEP (17 000 EH), soit un débit horaire moyen de l’ordre 100 m3/h (temps sec),

• le débit de pointe de 190 m3/h par temps sec,

• le débit amont correspondant au QMNA5 du Doubs, soit 0,492 m3/s (1771 m3/h).

Le tableau ci-après renseigne sur les incidences hydrauliques du projet.

Incidence hydraulique du projet sur le Doubs

L’incidence hydraulique moyenne du rejet de la station d’épuration peut être considérée comme faible au vu de ces résultats.

L’acceptabilité du milieu récepteur montre que les niveaux de rejets proposés pourraient dégrader la qualité du Doubs pour les paramètres NH4 et Ptot. Cet impact sera compensé par la création d’une zone de rejet végétalisée.

Ainsi, le respect des normes de rejets et la création d’une zone de rejet végétalisée compensatoire devraient limiter les incidences sur le milieu récepteur. En conséquence, l’impact des rejets de la future station d’épuration sera faible.

Note du Commissaire Enquêteur : Les études hydrauliques montrent que les rejets de la station d’épuration sont considérés comme faibles sur le Doubs. La création d’une zone de rejet végétalisée compensera les impacts sur les paramètres NH4 et Ptot.

 Le Bief Rouge

Actuellement, le Bief Rouge reçoit les effluents de la STEP de Métabief. En haute saison, le débit de rejet de cette station est de 2600 m3/jour pour Métabief, soit environ 108 m3/h. Il est à noter qu’actuellement des déversements d’eaux brutes en provenance de la STEP de Métabief sont fréquents dans le Bief rouge. L’impact à ce jour est donc supérieur sans être réellement quantifiable. Le Bief Rouge dispose d’une station de mesure de débit à Longevilles-Mont-d’Or, située à l’aval de la station d’épuration de Métabief et à l’amont hydraulique de celle de Longevilles-

Mont-d’Or. Les débits mesurés sur cette station sont donc probablement influencés par le rejet de la STEP de Métabief.

Incidence hydraulique du projet sur le Bief rouge

Le rejet actuel de la station d’épuration de Métabief semble contribuer en une très grande part du débit du cours d’eau. Ainsi l’arrêt du rejet de la station d’épuration actuelle devrait modifier significativement le régime d’écoulement du Bief Rouge. Le cours d’eau risque de se tarir en période de basses eaux.

Toutefois, à terme, le réseau visant à devenir de plus en plus séparatif, le Bief Rouge sera alimenté par les exutoires de collecte des eaux pluviales, et la surverse du futur bassin d’orage en lieu et place de la STEP de Métabief.

Par ailleurs, les travaux déjà réalisés sur le réseau ont permis de restituer le débit de plusieurs sources au Bief rouge.

La collectivité a d’ores et déjà engagé le programme de travaux de mise en séparatif de tron- çons identifiés, avec déconnexion de sources reliées directement au réseau, dont l’objectif est double : • Elimination d’eaux claires « parasites » dans le réseau d’eaux usées ; • Renvoi au Bief Rouge des eaux claires provenant du sous-sol ou des pluies (Eaux claires parasites permanentes et météoriques), via le réseau de collecte des eaux pluviales.

A court terme, ces apports d’eaux claires viendront soutenir le débit du Bief Rouge en amont de la station d’épuration actuelle de Métabief.

Pour les objectifs à moyen terme, la Communauté de Communes a engagé une démarche avec le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques du Haut Doubs (SMMAHD) afin de lancer des études visant à la reconfiguration morphologique du Bief Rouge sur les tronçons les plus critiques.

D’un point de vue qualitatif la situation future sera améliorée par apport à la situation actuelle puisqu’aucun rejet dégradant le milieu ne sera réalisé. L’incidence qualitative sur le Bief Rouge est donc bénéfique.

Note du Commissaire Enquêteur : L’arrêt de la station de Métabief aura un impact significatif sur le débit du Bief Rouge. Le

31 programme de travaux de mise en séparatif devrait venir soutenir le débit avec le renvoi au Bief Rouge des eaux claires provenant du sous-sol ou des pluies via le réseau de collecte des eaux pluviales. De plus à moyen terme une reconfiguration morphologique du Bief Rouge est prévue.

I. Impact des travaux

 Impact temporaire direct

Une fouille d’une largeur de 1 m et de 2 m de profondeur au plus profond sera nécessaire pour la pose de la canalisation dans la prairie humide. Dans la partie du tracé longeant la RD45, la fouille dans l’accotement peut impacter les pieds de Grassette. Ces derniers, ainsi que toutes autres espèces remarquables, seront marqués avant le démarrage des travaux par le bureau d’études faune/flore afin de les éviter. Dans la partie en prairie, une emprise de 6 à 8 m pour le terrassement et le déplacement des engins est inévitable. La prairie, comprenant des habitats d’intérêt communautaires, des habitats de 2 rhopalocères protégés, et des zones humides sera impactée temporairement par les travaux sur une longueur de 1,4 km, soit 11200 m2.

 Impact temporaire indirect

Les travaux de terrassement et de forages dirigés ne touchent pas directement les milieux aquatiques. Néanmoins plusieurs précautions seront prises pour prévenir les risques de colmatages du fond des lits mineurs de cours d’eau par des eaux chargées en matières en suspension : Les eaux de ruissellements sur le chantier seront orientées vers des filtres à paille répondant aux recommandations du CEREMA. Pendant toute la durée des forages dirigés, les remontées accidentelles mais possibles des boues de forage dans le milieu naturel seront contrôlées plusieurs fois par jour. Les forages seront immédiatement stoppés en cas d’exfiltration de boues. En cas de besoin, les boues aux extrémités des forages seront exportées en décharge. Les bons de réception seront fournis à la maitrise d’œuvre.

 Impact permanent direct

Après la pose de la canalisation, les différentes couches de sols seront remises en place à l’identique. Il n’est pas envisagé de conserver une piste d’accès. Il n’y aura pas d’impact permanent direct ou indirect de la canalisation dans la prairie. Le long de la RD45, les travaux de pose de la canalisation sont susceptibles de détruire les pieds se développant dans le Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

fossé qui longe la RD45 si une modification conséquente du fossé accompagne l’enfouissement de la canalisation, ce qui n'est pas le cas dans le projet.

La plateforme de l’ancienne gare des Longevilles sera aménagée de façon permanente pour devenir la nouvelle station d’épuration de la vallée. Les milieux actuels sont une jeune friche se développant sur des dépôts divers. Le seul intérêt écologique du site porte sur 5 pieds d’OEillet à plumet qui seront déplacés avant les travaux. La plateforme ne constitue pas l’habitat typique de cette espèce qui est habituellement attachée aux prairies paratourbeuses. La présence de l’espèce est ici probablement accidentelle et temporaire.

 Impact permanent indirect

Le projet visant à améliorer le traitement des eaux usées du secteur, il s’accompagnera d’une amélioration significative de la qualité du Bief rouge dont les eaux sont actuellement très largement dégradées. L’impact positif du projet s’étend aussi au Doubs dont le Bief rouge est en tête de bassin l’unique affluent, et à l’aval aux zones humides des lacs de Remoray et Saint-Point en réserve naturelle, Natura 2000 et arrêté préfectoral de protection de biotope.

 Prescriptions générales Les travaux de pose de réseau en terrain naturel respecteront bien les prescriptions reçues de la part de la DDT listées ci-après : • Toutes dispositions et tout moyen doivent être mis en œuvre pour éviter la destruction de zones humides par assèchement (drainage) et remblaiement (exemple : bouchons marneux à intervalles réguliers sur la hauteur totale de la tranchée) ;

• En cas de découverte d'une couche dure calcaire dans la tranchée, il est nécessaire d'imperméabiliser ponctuellement la tranchée afin de ne pas créer une perte (point d'infil- tration préférentiel pour l'eau et d'assèchement) ;

• Fermeture de la tranchée et terrassement par remise en place des matériaux naturels issus de l'ouverture de la tranchée ;

• Aucun matériau ou déblais ne devra être abandonné sur place, ou réutilisé à des fins de remblais en zones humides ou en lit majeur de cours d'eau ;

• Les travaux doivent réalisés exclusivement en période sèche ou de gel très fort ;

• La fréquence de circulation des engins doit être limitée au maximum ;

• Utilisation de biolubrifiants pour les engins et matériels opérant sur le chantier.

Note du Commissaire Enquêteur : L’impact des travaux et ses mesures ont bien été pris en compte. L’impact le plus important

33 se déroulera lors de la pose de la canalisation dans la prairie humide. Cet impact est temporaire et des mesures adaptées ont été mises en place (présence d’un écologue pendant les travaux, limitation au maximum de l’emprise…). Il n’y aura pas d’impact permanent direct puisque les différentes couches de sols seront remises en place à l’identique et que des prescriptions sont mises en œuvre pour éviter le drainage de la zone humide. Enfin il n’apparaît pas de mesures de prévention dans le dossier concernant le ravitaillement des engins dans ces zones naturelles sensibles. Une question sera donc posée en ce sens par le Commissaire Enquêteur dans le procès verbal de synthèse.

J. Synthèse du Chapitre

L’analyse sur le régime réglementaire et ses rubriques est pertinente par rapport aux travaux envisagés.

Le projet semble correctement proportionné (17 000 équivalent habitants) par rapport à la population et son évolution future ainsi qu’aux enjeux touristiques. Il permettra de fermer deux station d’épuration des eaux usées vieillissantes voire obsolètes (Longevilles-Mont-d’Or et Métabief) afin d’en créer une nouvelle dans les standards actuels. Cette mutualisation entrainera d’important travaux de canalisations entre Métabief et Longevilles-Mont-d’Or. Les solutions techniques choisies pour le traitement prennent bien en compte les probléma- tiques du site choisi, notamment la couverture de l’ensemble de l’installation afin de limiter les nuisances pour le voisinage. La création d’une zone de rejet végétalisée (ZRV) permettra la dégradation de l’azote et du phosphore résiduels afin de minimiser leurs apports dans le milieu naturel.

Le projet est compatible avec les documents d’urbanisme des communes de Rochejean et Longevilles-Mont-d’Or. Sur la commune de Métabief des demandes d’autorisation d’urbanismes devront être déposées pour le bassin d’orage compris dans le périmètre de protection de l’Usine Communale (ancien moulin).

Le projet est compatible avec le Plan de Prévention des risques d’inondation. Les installations critiques (stockage des boues et électriques) seront 3 m plus haut que la hauteur de cote de crue centennale.

Le projet est compatible avec le SDAGE Rhône-Méditerranée notamment car la STEP pérvue sera plus performante que les deux STEP qu’elle remplacera. Des analyses seront réalisés en amont et en aval du site afin quantifier l’impact de l’installation. La désaffection et l’obstruction de la conduite possiblement amiantée au niveau de la zone humide permettra de stopper le drainage de cette dernière.

La création de la nouvelle station du Mont d’Or est compatible avec le SAGE Haut-Doubs Haute-Loue. Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

Les traitements prescrits pour limiter l’impact acoustique de l’activité sont proportionnés aux enjeux. Tous les bâtiments seront couverts et des isolants phoniques sont prévus.

L’étude prend bien en compte les différents enjeux concernant les odeurs sur les postes de relevage, le bassin d’orage et la STEP. L’intégralité de l’usine sera couverte limitant de fait la propagation des odeurs. La mise en place de filtre à charbon actif et de dispositif de désodorisation devrait neutraliser les nuisances olfactives rémanentes à la sortie de l’usine.

Des mesures seront prises afin de limiter l’impact paysager tel qu’un traitement de type « agricole » du Haut-Doubs et la couverture de tous les bâtiments.

Le projet n’a pas d’incidence sur les zones Natura 2000 alentours mais impactera temporairement une ZNIEFF de type 1.

Les études hydrauliques montrent que les rejets de la station d’épuration sont considérés comme faibles sur le Doubs. La création d’une zone de rejet végétalisée compensera les impacts sur les paramètres NH4 et Ptot.

L’arrêt de la station de Métabief aura un impact significatif sur le débit du Bief Rouge. Le programme de travaux de mise en séparatif devrait venir soutenir le débit avec le renvoi au Bief Rouge des eaux claires provenant du sous-sol ou des pluies via le réseau de collecte des eaux pluviales. De plus à moyen terme une reconfiguration morphologique du Bief Rouge est prévue.

L’impact des travaux et ses mesures ont bien été pris en compte. L’impact le plus important se déroulera lors de la pose de la canalisation dans la prairie humide. Cet impact est temporaire et des mesures adaptées ont été mises en place (présence d’un écologue pendant les travaux, limitation au maximum de l’emprise…). Il n’y aura pas d’impact permanent direct puisque les différentes couches de sols seront remises en place à l’identique et que des prescriptions sont mises en œuvre pour éviter le drainage de la zone humide. Enfin il n’apparaît pas de mesures de prévention dans le dossier concernant le ravitaillement des engins dans ces zones naturelles sensibles. Une question sera donc posée en ce sens par le Commissaire Enquêteur dans le procès verbal de synthèse.

II. ORGANISATION ET DEROULEMENT

1. Désignation du commissaire enquêteur

Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Besançon Xavier Faessel, par décision du 2 avril 2019 (ordonnance n°E19000038/25), m’a désigné en tant que commissaire enquêteur, afin de conduire l’enquête publique. Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

2. Composition et pertinence du dossier

Le dossier, qui a été mis à la disposition du public lors de la consultation, a été établi par Archambault Conseil.

Ce document est constitué des pièces suivantes :

 Volume 1 : Loi sur l’eau - 122 pages

 Volume 2 : Annexes hors texte du dossier Loi sur l’eau – 310 pages

 Volume 3 : Etude d’impact – 158 pages

 Volume 4 : Annexe hors texte de l’étude d’impact – 240 pages

 Volume 5 : Résumé non technique – 23 pages

 Avis délibéré de la MRAE Bourgogne-Franche-Comté – 14 pages

 Mémoire en réponse à l’avis délibéré de la MRAE – 208 pages

 Avis des services consultés – 32 pages

 Synthèse des avis des services – 8 pages

Note du Commissaire Enquêteur : Le dossier était complet et présentait des annexes volumineuses (550 pages d’annexes). Le dossier contenait toutes les informations nécessaires à une bonne compréhension du projet par le public. 3. Durée de l’Enquête Publique

Cette enquête publique s’est déroulée pendant 33 jours consécutifs du 13 mai 2019 au 14 juin 2019 18h. 4. Reconnaissance des lieux et collecte de renseignements

Le lundi 15 avril à 15h, le Commissaire Enquêteur s’est rendu au siège de la communauté de commune pour rencontrer M. MESSIKA Anthony, Directeur des Services Techniques. Nous avons ensuite prise soin d’aller visiter les lieux concernés par l’enquête publique sur les différentes communes. Le lundi 13 mai, je me suis rendu seul sur les lieux afin d’effectuer une reconnaissance de terrain.

5. Mesure de publicité

A. Annonces légales

La publication réglementaire a été faite dans la rubrique des annonces légales des journaux suivants :

 L’Est Républicain  Le jeudi 25 avril 2019  Le lundi 13 mai 2019

 La Terre de chez nous :  Le vendredi 26 avril 2019  Le vendredi 17 mai 2019

B. Affichage de l’avis d’enquête

Lors des quatre permanences tenues en mairies et au siège de la CC, le Commissaire Enquêteur put observer que l’affichage avait été correctement assuré, conformément aux dispositions règlementaires.

Des certificats d’affichage on été effectués dans chacun des communes concernées par l’enquête.

6. Mise à disposition du dossier

Le public a pu prendre connaissance du dossier et formuler ses remarques sur les registres d’observations côté et paraphé par le commissaire enquêteur sur les lieux concernés par l’enquête. Ils étaient accessibles aux jours et heures habituelles des Mairies de Rochejeean, Longevilles-Mont-D’Or, Métabief, les Hôpitaux-Vieux, les Hôpitaux-Neufs, Touillon-et- Loutelet, Saint-Antoine et Fourcatier-Maison-Neuve. Il était également accessibles à la CCLMHD, siège de l’enquête aux Hôpitaux-Vieux du lundi au jeudi de 8h30à 12h et de 13h30 à 17h30 et le vendredi de 8h30 à 12h.

En outre, le dossier d’enquête était consultable sur le site internet des services de l’état dans le Doubs à l’adresse suivante : www.doubs.gouv.fr (rubrique Publications/Publications lé- gales/Enquêtes publiques/Autres enquêtes), où il était également possible de formuler des observations.

Enfin un poste informatique pour la consultation du dossier sera également mis à disposition du public à la préfecture du Doubs (hall d’entrée, point numérique), du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 11 h 30.

7. Permanences du Commissaire Enquêteur

Le commissaire s’est tenu à la disposition du public:

 A la mairie de Rochejean : le lundi 13 mai 2019, de 14 h à 16 h

1 personne s’est présentée à la permanence, 1 observation a été inscrite.

 A la mairie de Métabief : le mardi 21 mai 2019, de 10 h à 12 h ; Pas de visite ni d’observation.

 à la CCLMHD : le samedi 25 mai 2019, de 10 h à 12 h ;

1 personne s’est présentée à la permanence, 1 observation a été inscrite.

 A la mairie de Longevilles-Mont-d’Or : le mardi 11 juin 2019, de 17 h à 19 h.

2 personnes se sont présentées à la permanence, 2 observations ont été inscrites.

Le bilan comptable de la participation aux permanences est de 4 personnes.

Le bilan total incluant observations et courriers, hors et en période de permanence, est le suivant : - 4 observations inscrites au registre ; - 1 observation déposée sur le site de la préfecture ; - 1 courrier a été reçu ;

8. Réunion publique et prolongation de l’enquête

Aucune demande n’a été formulée concernant une réunion publique d’informations et le besoin n’était pas avéré.

En conséquence, il n’a pas été ni nécessaire, ni utile d’organiser une réunion publique d’informations ou d’échanges.

9. Formalités de clôture

A l’expiration du délai de l’enquête le vendredi 14 juin 2019 à 18h, les registres ont mis à ma disposition et ont été clos par mes soins, conformément à l’article 8 de l’arrêté préfectoral.

10. Synthèse du chapitre Organisation et Déroulement

Considérant les conditions de déroulement de l’enquête, j’estime que les règles de procédures prévues par la loi ont été respectées et appliquées.

Aucun incident n’a été à déplorer. Le dossier mis à disposition du public était complet et explicite.

Les horaires d’ouverture de la mairie et les permanences ont permis au public de se renseigner et de s’exprimer en toute quiétude et indépendance.

J’estime que l’enquête publique s’est déroulée dans le cadre la règlementation en vigueur.

III. ANALYSE DES OBSERVATIONS 1. Bilan de l’enquête publique

Organisée conformément aux dispositions de l’arrêté préfectoral Arrêté N°Préfecture- SCPPAT-BCEEP-2019-04-18-001, l’enquête s’est déroulée dans de bonnes conditions, une salle assurant la confidentialité ayant été mise à la disposition du commissaire enquêteur dans chaque lieu concerné par les permanences.

Dans le cadre des 4 permanences, 4 personnes se sont présentées à moi. Au cours de cette enquête, deux observations ont été écrites sur les registres d’enquête publique, une observation déposée sur le site de la préfecture et 1 courrier a été reçu.

2. Avis de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale

Le 9 octobre 2018, la MRAE de Bourgogne-Franche-Comté a délibéré l’avis N°BFC-2018-1738.

3. Contribution des Services de l’état

Une consultation des services a été organisée le 31 mai 2018.

- ARS

- DRAC :

- CLE :

- DREAL/SBEP :

- DDT/CATU :

- DDT/ERNF

- AFB/SD25

- CD25/SATE

- Conclusions aux avis des P.P.A.

Note du commissaire Les remarques des Personnes Publiques Associées (P.P.A.) sont toutes favorables au projet. Les réserves énoncées par le CLE du SAGE Haute-Loue/Haut-Doubs et par l’AFB/SD25 ont été levées par le mémoire en réponse du pétitionnaire. De même les réponses aux préconisations de la MRAE Bourgogne-Franche Comté sont jugées satisfaisantes, notamment sur l’absence d’incidence sur le site Natura 2000 des vallons de la Drésine et de la Bonavette.

4. Avis des conseils municipaux des communes

Les conseils municipaux de Saint-Antoine (séance du 20 mai 2019) et de Rochejean (séance du 13 juin 2019) approuvent à l’unanimité le projet de construction d’une STEU et des réseaux de transfert des effluents ;

5. Notification au Maître d’ouvrage des observations par procès-verbal de synthèse

Le mardi 17 juin 2019, le Commissaire Enquêteur a remis à M. MESSIKA Anthony, Directeur des services techniques, le procès-verbal de synthèse de l’enquête publique. Ce procès-verbal de synthèse est visible en annexe 1.

6. Mémoire en réponse du Maître d’ouvrage

J’ai reçu la réponse du Maître d’ouvrage sous la forme d’un document de 2 pages par un courrier en date du 1 juillet 2019 (voir annexe 1).

7. Analyses des observations du public, des réponses du Maître d’ouvrage et Commentaires du Commissaire enquêteur

Observation N°1 :

M. PARRAUD Michel.

Au nom du Conseil Municipal de Rochejean, nous sommes en accord avec le projet.

Réponse Maître d’ouvrage:

Pas de commentaire

Avis Commissaire Enquêteur

Le commissaire enquêteur prend note de l’approbation du conseil municipal de Rochejean.

Observation N°2 :

M. CHEVASSU Lionel, Maire de Rochejean.

Le projet de STEU du Mt d’OR respectera les prochaines normes et permettra à notre secteur de se développer dans de bonnes conditions. Elle permettra par ailleurs de diminuer les coûts de fonctionnement puisqu’elle remplacera 2 entités vieillissantes. Ce projet en boues activées aura moins d’impact sur le milieu naturel que la STEP physico-chimique de Métabief qui était précurseur en son époque.

Le site retenu permet de ne pas réduire le foncier agricole et d’éviter tant que ce peut les zones naturelles.

Réponse Maître d’ouvrage

Pas de commentaire

Avis Commissaire Enquêteur

Le commissaire enquêteur prend note des arguments de M. CHEVASSU Lionel qui semblent pertinents.

Observation N°3 :

M. VAUCHY Michel, 2 rue du centre, LONGEVILLES MONT D’OR,

Demande que les travaux se fassent dans la période la plus propice pour gêner au minimum le locataire (M. POURCELOT Olivier) agriculteur. La remise en état devra être réalisée avant la période d’exploitation. Est-ce que la Communauté de Commune va prendre en charge financièrement le réensemencement de la zone impactée ? Et la perte d’exploitation étant donné la longueur impactée ?

Réponse Maître d’ouvrage

Sur les observations de Mrs VAUCHY Michel et POURCELOT Olivier, la collectivité prendra les précautions nécessaires pour limiter l’impact des travaux, et procédera de fait à la remise en état des terrains exploités, dans la limite de l’autorisation environnementale. En parallèle, le conventionnement réalisé avec les propriétaires impactés fait état des obligations en matière d’indemnisation des exploitants agricoles, et assurera le versement de l’indemnité calculée suivant le barème de la chambre d’agriculture.

A noter l’importance des travaux et les délais de réalisation nous obligeront très probablement à empiéter sur les périodes d’exploitation.

Avis Commissaire Enquêteur

La réponse du maître d’ouvrage est satisfaisante. Des précautions sont édictées dans le dossier pour limiter au maximum l’impact des travaux. Les terrains seront remis en état. Une convention devra être signée entre les deux parties avec des contreparties financières pour les pertes d’exploitation.

Observation N°4:

Mme RICHERT Sophie/ M. SCHNOEBELEN Laurent, 24 rue du Doubs 25370 LONGEVILLES Mt D’OR.

Dans le cadre de l’enquête publique, veuillez-trouver mes commentaires :

Dans le dossier, il n’a pas été spécifié les impacts sonores, olfactifs et visuels de la nouvelle pompe de relevage qui aura comme objectif de refouler l’ensemble des déchets vers la nouvelle station d’épuration.

Concernant le tuyau qui traversa selon les plans notre propriété, merci de spécifier la profondeur du forage, de tenir compact de l’impact potentiel sur nos plantations (arbres) et sur les éventuels aménagements faits ou que nous envisageons de faire sur notre terrain (terrasse, …).

Pourriez-vous également envisager une étude géotechnique afin d’évaluer les conséquences potentielles sur notre bien ?

De plus, aucune mention sur nos obligations/servitudes éventuelles n’est indiquée.

Il n’est pas non plus mentionné/étudié quelles seront les conséquences des épisodes d’inondation qui arrivent régulièrement sur notre terrain (modification des remontées de nappe sur le forage impactant notre bien, bassin d’expansion du Doubs ?).

Une autre question reste sans réponse quant à l’impact de cette nouvelle station d’épuration sur notre pompe de relevage liée à notre bien (installé par la Communauté de Communes).

Enfin les détails concernant la pollution visuelle, aménagement paysagé non spécifié clairement et non évalué depuis les étages de la maison, plan de la future station non fourni (exemples uniquement), les pollutions olfactives et sonores ne sont pas non plus détaillées ni comparées précisément par rapport aux données actuelles.

Réponse Maître d’ouvrage

Sur l’observation de Mme RICHERT et M. SCHNOEBELEN, nous rappelons que les impacts sonores, olfactifs et visuels de la nouvelle pompe de refoulement sont connus et maitrisés. Ce type d’ouvrage est fréquent et très souvent installé dans des zones pavillonnaires (lotissements), raisons pour lesquelles ces points n’ont pas été abordés.

Pour précision, l’ouvrage de traitement existant à l’heure actuelle dispose déjà de ce type d’équipement, et n’a pas fait l’objet de remarque particulière. La collectivité indique également que le tracé présenté à l’enquête, et impactant la propriété de Mme RICHERT et M. SCHNOEBELEN, a été modifié, de manière à éviter l’implantation d’un réseau sur le domaine privé, privilégiant ainsi le domaine public.

Concernant les impacts des épisodes d’inondation sur leur propriété, le projet ne les modifie en rien et il respecte le PPRI.

Pour le raccordement de cette propriété au réseau public d’assainissement, le projet présenté ne modifie pas la partie privative du raccordement, comprenant effectivement un ouvrage de refoulement individuel. Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

Enfin, le dossier de demande d’autorisation environnementale ne présente pas le plan de la future station de traitement, celui-ci n’étant pas établi et ne provoquant pas de gêne sur le plan environnemental.

Avis Commissaire Enquêteur

La réponse du maître d’ouvrage est satisfaisante. La principale inquiétude de Mme RICHERT et M. SCHNOEBELEN, concernant le forage sous leur propriété, est levée puisque que le tracé est modifié et passera sur le domaine public. Les incertitudes concernant la nouvelle pompe de relevage est également levé puisque selon le maître d’ouvrage ce type d’ouvrage est ordinaire avec des nuisances maitrisées. Enfin, étant donné que la nouvelle la station sera plus éloignée de la propriété RICHERT/SCHNOEBELEN que l’actuelle qui jouxte leur propriété, et que cette nouvelle station sera construite avec les dernières technologies pour réduire les nuisances, le nouveau projet devrait donc produire des nuisances d’exploitation plus faibles que la situation actuelle. Enfin concernant l’impact paysager, il est difficile au Commissaire Enquêteur de se prononcer puisque le plan de la future station de traitement n’est pas établi. Toutefois des mesures ont été énoncées afin de limiter l’impact paysager tel qu’un traitement de type « agricole » du Haut-Doubs de l’édifice et la couverture de tous les bâtiments, ces mesures semblent proportionnées aux enjeux paysagers.

Observation N°5:

Message reçu sur le site de la préfecture le 13 juin 2019.

Auteur: Fédération du Doubs pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques

Adresse de messagerie: [email protected]

Sujet: Observations nouvelle STEP de Longevilles-Mont-d'Or / Rochejean

Message: La Fédération du Doubs pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques du Doubs approuve le principe de création d’une nouvelle unité de traitement regroupant les bassins d’assainissement de Métabief et Longeville-Mont-d’Or, en lieu et place des 2 anciennes stations existantes.

En particulier, la STEP de Métabief depuis longtemps obsolète présente un impact environnemental négatif conséquent sur les peuplements piscicoles du Bief Rouge (milieu récepteur actuel). En effet, des inventaires amont-aval rejet datant de 2010 ont révélé une Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

47 biomasse de truite fario (espèce emblématique du secteur particulièrement sensible aux pollutions domestiques) divisée par 10 en quelques dizaines de mètres !

Par ailleurs, un suivi piscicole régulier plus en aval (au niveau des Longevilles-Mont-d’Or), réalisé tous les 3 ans depuis 2007, révèle sur le secteur un peuplement piscicole très moyen caractéristique des milieux impactés par de fortes charges organiques, en constante dégradation pour la truite en particulier avec une forte accélération en 2016.

En ce sens, la nouvelle station avec son rejet au Doubs devrait littéralement apporter une bouffée d’oxygène salutaire au Bief Rouge, qui est un affluent de dimensions bien trop modeste pour absorber les rejets de systèmes d’épuration de cette importance, et ce même avec une efficacité de traitement maximale.

A noter que les aspects piscicoles ne sont que très succinctement abordés dans le dossier loi sur l’eau, sans référence à des inventaires précis et/ou actuels, pourtant disponibles sur simple demande auprès de nos services.

Nous approuvons également la réalisation d’une zone de rejet végétalisée (bassin de décantation + fossé planté le plus long possible).

A noter qu’un inventaire piscicole de 2018 réalisé en aval proche du rejet actuel de la STEP de Longeville nous permettra, le cas échéant, d’apprécier au mieux les bienfaits ou non de la mise en place de la nouvelle unité sur le Doubs lui-même.

Bien entendu, le monde de la pêche restera vigilant à ce que les diverses prescriptions en phase travaux soient respectées afin d’éviter toute atteinte malencontreuse au milieu.

En parallèle, concernant le Bief Rouge, nous attirons l’attention sur la nécessité de prendre garde à la pérennité des débits d’étiages ; en effet, il semble que le rejet actuel de la STEP de Métabief concoure de manière significative (!!!) au débit du ruisseau au droit de cette dernière. Dans ce cadre, il est plus que jamais indispensable d’intégrer à la réflexion la restauration des capacités de rétention d’eau à l’échelle du bassin-versant (restauration des zones humides, reméandrement, récupération des volumes perdus dans le tunnel du Mont d’Or…).

Réponse Maître d’ouvrage

L’observation de la fédération du Doubs pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques, favorable au projet, n’amène pas de réponse spécifique.

La communauté retient néanmoins que la Fédération prend acte du fait que le projet devrait apporter une bouffée d’oxygène salutaire au Bief Rouge tout en s’interrogeant sur le maintien du débit d’étiage.

Elle précise qu’un nouveau programme de travaux visant à réduire les arrivées d’eaux claires

48 parasites, permanentes et météoritiques, dans les réseaux publics d’assainissement est envisagé dans les années futures. Ce programme devrait permettre d’une part, de fiabiliser le fonctionnement des nouveaux ouvrages d’assainissement, d’autre part de renvoyer des eaux claires directement dans le Bief Rouge.

Avis Commissaire Enquêteur :

La réponse du maître d’ouvrage est satisfaisante. La fédération du Doubs pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques approuve le projet. La problématique du débit d’étiage du Bief rouge est effectivement importante, les travaux futures prévus visant à réduire les arrivées d’eaux claires parasites, permanentes et météoritiques dans les réseaux publics d’assainissement devraient permettre de soutenir le débit du Bief Rouge.

Observation N°6:

Courrier reçu le 13 juin 2019 en mairie des LONGEVILLES MONT D’OR de la part de M. POURCELOT Olivier.

Réponse Maître d’ouvrage :

A noter l’importance des travaux et les délais de réalisation nous obligeront très probablement à empiéter sur les périodes d’exploitation.

Avis Commissaire Enquêteur

Même avis que celui rendu pour M. VAUCHY. M. VAUCHY étant le propriétaire des champs et M. POURCELOT l’exploitant agricole.

Interrogation du Commissaire Enquêteur :

1- Quelles sont les mesures de précautions prises lors du ravitaillement des engins sur le terrain ?

Réponse Maître d’ouvrage

Sur votre interrogation au sujet des mesures de précautions prises lors du ravitaillement des engins sur le terrain, je vous précise que tout sera mis en place pour éviter une pollution accidentelle et le cahier des charges fixe des règles strictes à ce sujet :

« Les engins de chantier devraient être exempts de toute fuite d’huile, d’hydrocarbures et autres substances nocives, et seront équipés d’huile hydraulique biodégradable. Ils seront équipés individuellement d’un kit antipollution. Le personnel de chantier sera sensibilisé aux risques de pollution. Toutes les précautions seront prises afin de ne pas générer de pollution des sols en place par rejet d’huiles, hydrocarbures ou autres substances indésirables notamment :

 Les engins ne feront pas le plein de carburant sur le chantier, mais en dehors sur l’aire de stockage des matériels, définie en début de chantier, définie en début de chantier avec le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre, implantée à distance et sur un sol stabilisé idéalement sur une portion de parking imperméabilisé.  Tout stockage d’hydrocarbures et autres produits potentiellement polluants devra être situé à distance suffisante des cours d’eau (au moins 30 mètres), hors de l’emprise du chantier en zone humide ou sensible, et entouré d’un dispositif de confinement (bac préfabriqué, merlon de terre…) constituant un volume égal au volume stocké ;  Aucun engin ne sera lavé sur place. »

Avis Commissaire Enquêteur

La réponse du maître d’ouvrage est satisfaisante. Ces précautions et mesures supplémentaires permettront de limiter la dégradation de ces milieux fragiles en cas d’accident. Elles feront l’objet d’une recommandation.

8. Synthèse du chapitre Analyse des Observations

L’enquête s’est déroulée dans un environnement propice à l’information des citoyens et la concertation. Aucune tension particulière ne se fait ressentir.

Le conseil municipal de Rochejean approuve le projet.

Les remarques des Personnes Publiques Associées (P.P.A.) sont toutes favorables au projet. Les réserves énoncées par le CLE du SAGE Haute-Loue/Haut-Doubs et par l’AFB/SD25 ont été levées par le mémoire en réponse du pétitionnaire. De même les réponses aux préconisations de la MRAE Bourgogne-Franche Comté sont jugées satisfaisantes, notamment sur l’absence d’incidence sur le site Natura 2000 des vallons de la Drésine et de la Bonavette.

Mrs VAUCHY Michel et POURCELOT Olivier étaient inquiets concernant les travaux qui les impactent et les indemnisations qui en découlent. Le maître d’ouvrage réalisera une convention avec eux qui les indemnisera et qui assurera la remise en état du site.

La principale inquiétude de Mme RICHERT et M. SCHNOEBELEN, concernant le forage sous leur propriété, est levée puisque que le tracé est modifié et passera sur le domaine public. Les incertitudes concernant la nouvelle pompe de relevage est également levé puisque selon le maître d’ouvrage ce type d’ouvrage est ordinaire avec des nuisances maitrisées. Enfin, étant donné que la nouvelle la station sera plus éloignée de la propriété RICHERT/SCHNOEBELEN que l’actuelle qui jouxte leur propriété, et que cette nouvelle station sera construite avec les dernières technologies pour réduire les nuisances, le nouveau projet devrait donc produire des nuisances d’exploitation plus faibles que la situation actuelle. Enfin concernant l’impact paysager, il est difficile au Commissaire Enquêteur de se prononcer puisque le plan de la future station de traitement n’est pas établi. Toutefois des mesures ont été énoncées afin de limiter l’impact paysager tel qu’un traitement de type « agricole » du Haut-Doubs de l’édifice et la couverture de tous les bâtiments, ces mesures semblent proportionnées aux enjeux paysagers.

La fédération du Doubs pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques approuve le projet bien qu’elle s’inquiète de la perte de débit du Bief Rouge lié à la surpression des effluents de l’actuelle station de Métabief. La problématique du débit d’étiage du Bief rouge est effectivement importante, les travaux futures prévus visant à réduire les arrivées d’eaux

52 claires parasites, permanentes et météoritiques dans les réseaux publics d’assainissement devrait permettre de soutenir le débit du Bief Rouge.

Quant aux inquiétudes du commissaire enquêteur concernant le ravitaillement des engins sur zone naturelle sensible, le maitre d’ouvrage a apporté une réponse satisfaisante avec une panoplie de mesures afin de limiter les effets d’un accident. Elles feront l’objet d’une recommandation.

Le Commissaire Enquêteur estime en conclusion que cette enquête publique s’est déroulée dans des conditions satisfaisantes d’organisation, que le public a eu toute latitude pour connaître le dossier et s’exprimer. Le Commissaire Enquêteur a par ailleurs majoritairement recueilli, sans aucune difficulté, tous les éléments nécessaires à la rédaction des conclusions motivées et de l’avis.

En conséquence, j’estime avoir agi dans le respect de la loi et être en mesure d’émettre sur le sujet soumis à enquête publique un avis fondé qui fait l’objet des « Conclusions motivées et avis du Commissaire-Enquêteur » joint séparément au présent rapport.

Fait à Besançon, le 12 juillet 2019.

Hervé ROUECHE Commissaire Enquêteur

Département du Doubs Maître d’ouvrage : Communauté de Communes Lacs et Montagnes du Haut-Doubs

Conclusions Motivées et avis du Commissaire

Enquêteur

Décision N° E19000038/25 du tribunal administratif de Besançon

Arrêté N°Préfecture-SCPPAT-BCEEP-2019-04-18-001

Du 13 mai 2019 au 14 juin 2019

Autorisation au titre de la loi sur l’eau Hervé ROUECHE – Commissaire Enquêteur

Deuxième partie : Conclusions motivées – Avis

IV. Conclusions motivées et avis pour le projet

1. Quant à la régularité de la procédure

Par décision N°E19000038/25 en date du 2 avril 2019, Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Besançon, m’a désigné en tant que commissaire enquêteur. Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

Cette enquête publique s’est déroulée conformément à l’arrêté N°Préfecture-SCPPAT- BCEEP-2019-04-18-001 du 18 avril 2019 de Monsieur le Préfet du Doubs.

Les obligations relatives à la composition et à la consultation du dossier, à la publicité par affichage et voie de presse, à la durée de la consultation, à la présence du Commissaire Enquêteur, à la forme du registre et à la formulation des observations ont été amplement satisfaites et pour le moins strictement respectées.

En conséquence, j’estime que la procédure a été régulière et que la consultation pour l’enquête publique ne contient aucun facteur de contestation.

2. Quant aux enjeux et aux aspects positifs du projet

Le projet contient de nombreux aspects positifs : - Substitution de deux stations de traitement des eaux vieillissantes par une nouvelle station aux standards actuels; - L’arrêt des rejets dans le Bief Rouge contribuera à l’amélioration de sa qualité par apport à la situation actuelle et participe à l’objectif d’atteinte du bon état chimique de la masse d’eau superficielle. - Création d’un nouveau site qui n’impacte pas le foncier agricole. - La création d’une zone de rejet végétalisée (ZRV) permettra la dégradation de l’azote et du phosphore résiduels afin de minimiser leurs apports dans le milieu naturel. - La désaffection et l’obstruction de la conduite possiblement amiantée au niveau de la zone humide permettra de stopper le drainage de cette dernière. Cette mesure aura un impact bénéfique sur la qualité de la zone humide. - Devrait diminuer les nuisances acoustiques et olfactives ;

3. Quant aux enjeux ou aspects négatifs du projet

Le projet contient comme aspects négatifs : - La réalisation des travaux de canalisation impacte temporairement une zone naturelle sensible. - Les travaux de canalisation impactent temporairement l’exploitation agricole de M. POURCELOT ; - L’arrêt de la station de Métabief entrainera une baisse du débit du Bief Rouge par la suppression de ces effluents ;

4. Conclusion générale

A l’issue de l’enquête, se fondant sur l’étude du dossier, les entretiens avec le maître d’ouvrage, les observations du public, et les services de l’Etat, ainsi que les visites sur les sites concernés, le commissaire enquêteur établit les conclusions ci-après.

Constatant que :

. L’analyse sur le régime réglementaire et ses rubriques est pertinente par rapport aux travaux envisagés ; . Le projet semble correctement proportionné (17 000 équivalent habitants) par rapport à la population et son évolution future ainsi qu’aux enjeux touristiques ; . Le regroupement des bassins d'assainissement de Métabief et Longevilles Mont d'Or permettra de mutualiser les moyens de traitements des eaux et de soustraire au Bief Rouge l’impact des deux stations actuelles ; . La création de la nouvelle station du Mont d’Or est compatible avec le SAGE Haut- Doubs Haute-Loue ; . Le projet n’a pas d’incidence sur les sites Natura 2000 alentours ; . Les traitements prescrits pour limiter l’impact acoustique de l’activité sont proportionnés aux enjeux. Tous les bâtiments seront couverts et des isolants phoniques sont prévus ; . L’étude prend bien en compte les différents enjeux concernant les odeurs sur les postes de relevage, le bassin d’orage et la STEP ; . Des mesures seront prises afin de limiter l’impact paysager tel qu’un traitement de type « agricole » du Haut-Doubs et la couverture de tous les bâtiments ; . Le projet est compatible avec les documents d’urbanisme des communes de Rochejean et Longevilles-Mont-d’Or. Sur la commune de Métabief des demandes d’autorisation d’urbanismes devront être déposées pour le bassin d’orage compris dans le périmètre de protection de l’Usine Communale (ancien moulin) ; . Le projet est compatible avec le Plan de Prévention des risques d’inondation ; . Le projet est compatible avec les orientations fondamentales du SDAGE Rhône- Méditerranée ; . L’impact des travaux et ses mesures ont bien été pris en compte ; . Les remarques des Personnes Publiques Associées (P.P.A.) sont toutes favorables au projet. . Au plan règlementaire, l’enquête s’est déroulée conformément aux textes qui la régissent, notamment en ce qui concerne la publicité, le contenu du dossier et le déroulement général de la procédure.

Considérant que le projet :

- Va permettre de remplacer deux stations de traitement des eaux vieillissantes et obsolètes par une nouvelle station aux standards actuels ; - A des impacts sur une zone humide classée Znieff de type 1 mais que ces impacts sont temporaires et n’ont pas d’effets permanents; - A des enjeux et aspects positifs plus nombreux que ceux négatifs. Enquête publique (n°E19000038/25) sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement

- N’a pas fait l’objet d’observation défavorable;

J’ai l’honneur d’émettre un :

AVIS FAVORABLE

à l’enquête sur la demande d'autorisation environnementale iota, présentée par la communauté de communes lacs et montagnes du Haut-Doubs portant sur le projet de regroupement des bassin d'assainissement de Métabief et de Longevilles Mont D'or et création d'une nouvelle unité de traitement.

Reserve : Aucune réserve

Recommandation : Le Commissaire Enquêteur émet 1 recommandation :

1. Mettre en place les mesures de précaution lors du ravitaillement des engins de travaux en milieux naturels sensibles.

Fait et clos à Besançon, le 12 juillet 2019.

Hervé ROUECHE Commissaire Enquêteur

V. ANNEXES

Annexe 1 Procès-verbal de synthèse et réponses du Maitre d’ouvrage