ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR PARAMÉDICAL DE TYPE LONG ET DE NIVEAU UNIVERSITAIRE

DÉPARTEMENT DE KINÉSITHERAPIE

CONNAÎTRE UNE POPULATION POUR MIEUX LA TRAITER

L’EXEMPLE DES ARBITRES DE FOOTBALL PROFESSIONNEL PRIS EN CHARGE PAR LES KINÉSITHÉRAPEUTES

MÉMOIRE PRÉSENTÉ EN VUE DE L’OBTENTION DU TITRE DE MASTER EN KINÉSITHERAPIE

Sous la direction de Jean-François STOFFEL Antoine BALY 8e promotion

Année académique 2008-2009

Remerciements

Mes remerciements s’adressent à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce travail.

Je tiens à remercier en premier lieu mon promoteur, Jean- François Stoffel, pour son investissement, ses conseils avisés et sa disponibilité tout au long de ce travail.

J’exprime ma profonde gratitude au médecin Jacques Liénard pour son implication, qui s’est manifestée notamment par ses remarques judicieuses et la transmission de ses données.

Je remercie le professeur Werner Helsen pour son accueil, sa disponibilité et les nombreuses informations qu’il m’a communi- quées.

Ma reconnaissance va vers mon ami Franck Gellie pour son investissement et sa disponibilité : sans lui, je n’aurais pas eu l’opportunité d’entamer et de développer mon travail comme je le désirais.

Je tiens aussi à exprimer mes dettes envers M. Abdelmajid Azaiez, M. Carlo Castagna, M. Javier Mallo et M. Alberto Inácio Da Silva pour leur aide manifeste dans la récolte d’informations.

Mes remerciements s’adressent également à toutes les per- sonnes interviewées et aux arbitres français et belges de football professionnel pour leur accueil et leur participation.

Je suis particulièrement reconnaissant envers M. Marc Batta pour la qualité de son accueil.

Je souhaite remercier mon ami Philippe Leduc, pour sa sym- pathie et les précieuses opportunités dont il m’a fait bénéficier.

Finalement, je tiens à remercier ma famille, mes amis et col- lègues arbitres pour leur soutien durant ces quatre années et, plus particulièrement, lors de la confection de ce mémoire.

Sommaire

INTRODUCTION GÉNÉRALE ...... 1

PRÉLIMINAIRE ...... 4

1re partie Présentation de la population : Les performances de l’arbitre professionnel INTRODUCTION ...... 9 CHAP. I : LES EXIGENCES D’UN MATCH DE FOOTBALL ...... 10 1. Introduction : l’augmentation de l’intensité du jeu ...... 10 2. Les exigences physiques de l’arbitre ...... 11

CHAP. II : LES TESTS PHYSIQUES ...... 33 1. Introduction ...... 33 2. Historique ...... 33 3. Utilité des tests ...... 34 4. L’ancienne batterie de tests (des années 1990 à 2006) ...... 35 5. Le test F.I.F.A actuel : La batterie de tests Helsen...... 40 6. Conclusion ...... 50

CONCLUSION ...... 51

2e partie Le suivi et la prise en charge des blessures de cette population

INTRODUCTION ...... 52 CHAP. III : LE SUIVI MÉDICAL ...... 53 1. Introduction ...... 53 2. Données disponibles ...... 54 3. Conclusion ...... 66 CHAP. IV : RÔLE DU KINÉSITHÉRAPEUTE ...... 68 Avant-propos ...... 68 1. Introduction ...... 71 2. Prise en charge kinésithérapeutique ...... 73 3. Conclusion ...... 81

CONCLUSION ...... 82 CONCLUSION GÉNÉRALE ...... 83 BIBLIOGRAPHIE ...... 85

TABLE DES ANNEXES ...... I CRITIQUE DES SOURCES ...... II

STRATÉGIE DE RECHERCHE ...... XV TABLE DÉTAILLÉE DES MATIÈRES ...... A

Liste des sigles

D.N.A. : Direction Nationale de l’Arbitrage

F.F.F. : Fédération Française de Football

L.F.P. : Ligue de Football Professionnel

D.T.N. : Directeur Technique National

I.F.A.B. : International Football Association Board

F.A. : Football Association

F.I.F.A. : Fédération Internationale de Football Association

U.E.F.A. : Union Européenne de Football Association

C.A.F. : Confédération Africaine de Football

A.F.C. : Confédération Asiatique de Football

C.O.N.C.A.C.A.F. : Confédération de l'Amérique du Nord, centrale et Caraïbe de football association

C.O.N.B.E.M.O.L. : Confédération Sud-Américaine de Football

O.F.C. : Confédération Océanienne de Football

N.C. : Non Communiqué

F1 : Fédéral 1 (arbitre central en 1ère division française de football professionnel, Ligue 1)

F2 : Fédéral 2 (arbitre central en 2ère division française de football professionnel, Ligue 2)

F3 : Fédéral 3 (arbitre central en 3ème division française de football amateur, national)

F4 : Fédéral 4 (arbitre central en 4ème division française de football amateur, C.F.A.)

F5 : Fédéral 5 (arbitre central en 5ème division française de football amateur, C.F.A. 2)

AA : Arbitre Assistant

AAF1 : Arbitre Assistant Fédéral 1

AAF2 : Arbitre Assistant Fédéral 2

AAF3 : Arbitre Assistant Fédéral 3

C.F.A. : Championnat de Amateur

F.C. : Fréquence Cardiaque

D.T. : Distance Totale

C.M.J. : Counter Movement Jump (test de détente)

A.I.N.S. : Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien

Introduction 1

Introduction

« Ce serait une grande naïveté de conclure qu’il est nécessaire, pour écrire, d’attendre que tous les matériaux aient été rassemblés. […] Au contraire, un auteur ne peut s’abstenir de faire une synthèse, sous prétexte qu’il n’en possède pas tous les éléments » (adaptation d’Henri Pirenne)

L’arbitre central de football est le seul « juge » de la rencontre : il est chargé de diri- ger les 22 joueurs et leurs « team », et de collaborer avec ses 2 assistants durant au moins 90 minutes. En « serviteur de jeu », il détient les pouvoirs et les devoirs de déci- sion. Les arbitres assistants, eux, ont pour devoirs de l’assister. Malgré de nombreuses critiques envers l’arbitrage de football, le nombre d’arbitres ne cesse de croître1. Ces derniers sont affiliés à leur propre fédération nationale et, pour un nombre limité2 d’entre eux, ils peuvent être amenés à diriger des matches de football professionnel. Parmi ceux-là, les meilleurs peuvent acquérir de surcroît le titre d’arbitre international3 (F.I.F.A.). Notre étude porte principalement sur l’arbitre central de foot- ball professionnel4, que nous estimons à environ 4000 individus au niveau mondial. Actuellement, le statut de ces arbitres est en cours de professionnalisation. Aujourd’hui, très peu d’entre eux peuvent prétendre au statut de « professionnel »5 même si Sepp Blatter, l’actuel président de la F.I.F.A., affirme qu’il s’est pourtant « battu pour qu’il y ait des arbitres professionnels »6.

1 En 1986, 500000 arbitres de football sont recensés (Football History Laws of the game, p. 6) et en 2000, 720000 officient à travers le monde dont 417000 Européens (EISENBERG C., LANFRANCHI P., MASON T. et al., FIFA 1904-2004 Le Siècle Du Football, p. 148.) . Plus récemment, en 2006, le monde du football compte 840 000 arbitres (BIZZINI M., JUNGE A., BAHR R. et al., Injuries and musculoskeletal complaints in referees : A complete survey in the top divisions of the Swiss Football League, p. 3). 2 L’arbitrage de football professionnel est donc très limité puisqu’en France par exemple, au cours de la saison 2008-2009, sur 26500 arbitres de football (RELAVE V., Stages nationaux des arbitres fédéraux 2009-2010) seuls 22 arbitres centraux officiaient en 1ère division nationale (F1) et 15 en 2ème division nationale (F2). En Belgique, seuls 44 arbitres dirigeaient des matches de 1ère et 2ème division, sur 7000 arbitres que compte la fédération belge de football, d’après Helsen. En Allemagne, il y en a 44 également dans les 2 premières divisions. En Espagne, il y en a 48 au total dans les 2 premières divisions. En Italie, sur 32000 arbitres de football, 37 officient dans les 2 premières divisions. En Autriche, sur 2900 arbitres de football dans le pays, 17 sont en 1ère division et 8 en 2nde division. 3 En 2008, au niveau mondial, seuls 881 arbitres centraux masculins de football étaient classés F.I.F.A (F.I.F.A. Refereeing 2008 International Lists). 4 Sauf mention contraire, le terme « arbitre » sera utilisé dans notre mémoire pour désigner les arbitres centraux masculins de football professionnel. 5 Par exemple, en Belgique, en Italie et en Autriche aucun n’est professionnel et en France, ils ne sont que 2. 6 HILL D., Comment truquer un match de foot ? p. 347. Introduction 2

Malgré cet avenir prometteur, ces arbitres sont pour le moment encore trop souvent délaissés. Pour preuves, de nombreuses lacunes ont été observées au cours de la réalisa- tion de notre travail : 1) une littérature portant sur l’arbitrage très pauvre et manquant fréquemment de rigueur méthodologique, 2) une prise en charge technique et surtout médicale non systématique.

Afin de nous inscrire dans ce mouvement de professionnalisation, Intérêt du nous allons étudier le rôle du kinésithérapeute auprès des arbitres, sujet car nous pensons que l’intérêt d’une (meilleure) prise en charge kinésithérapeutique des arbitres serait d’influencer de manière positive sur leur carrière.

Avant de réaliser une prise en charge et de mettre en place un éventuel traitement, le kinésithérapeute doit d’abord connaître son patient. Aussi, notre objectif est en pre- mier lieu de faire connaître au kinésithérapeute la population des arbitres et notamment les performances qu’ils sont amenés à réaliser, pour qu’il puisse (mieux) les prendre en charge.

Auprès de ces sportifs que sont les arbitres, le kinésithérapeute a un rôle majeur puisqu’il intervient, en général, dans la prise en charge des douleurs et lésions, mais aussi dans la prévention des blessures et l’amélioration de la récupération, afin de retrouver, conserver ou d’optimiser leurs performances en particulier physiques. Dès lors, notre second objectif est de mettre en évidence les bénéfices supposés pour les « hommes en noir » d’être pris en charge par un kinésithérapeute et si résultats positifs il y a, qu’ils puissent en prendre conscience.

Les arbitres qui ont déjà, en général, un âge relativement avancé lorsqu’ils parvien- nent au niveau de l’arbitrage du football professionnel et en sachant que sa pratique est limitée à un âge de 45 ans (sauf en Angleterre), la survenue d’une blessure peut « rui- ner » leur carrière, puisque le nombre d’années au plus haut niveau est parfois très res- treint.

A travers cette (meilleure) connaissance réciproque, notre travail a donc un double objectif qui vise à l’inscrire dans le courant actuel de professionnalisation de l’arbitrage.

L’arbitre central masculin de football professionnel, dorénavant Délimitations désigné par le terme « arbitre », sera notre principal sujet d’étude du sujet même si certaines de nos références concerneront les arbitres féminines, les arbitres assistants et aussi, parfois, les joueurs de football professionnel.

Les arbitres sont en général significativement plus âgés que les joueurs, ce qui a des répercussions sur plusieurs paramètres : physiologique, physique, diététique, médical, psychologique, relationnel et technique. Nous n’avons pas étudié précisément l’impact de l’âge sur chacun de ces paramètres, mais seulement sur certains d’entre eux. Cette Introduction 3 restriction est à garder à l’esprit lors de l’interprétation des résultats présentés tout au long de notre travail. La performance de l’arbitre n’est pas seulement physique, mais aussi technique, tac- tique, mentale... Une étude exhaustive de l’arbitre central de football devrait donc prendre en compte chacun de ces paramètres. Toutefois, étant donné notre formation, nous avons naturellement privilégié, dans le cadre de notre travail, l’étude de la compo- sante physique sans pour autant sous-estimer l’importance de l’aspect mental. Malheureusement, le peu de littérature disponible sur certains Difficulté paramètres nous a restreints dans la réalisation de notre étude et se d’obtenir des répercute négativement sur la précision et la fiabilité de certaines de publications nos interprétations. Par exemple, pour de nombreux thèmes abordés, tels que les bles- sures ou les activités durant la rencontre, il a été impossible d’établir une distinction entre les résultats des arbitres de niveau national et international (F.I.F.A.). L’idéal, au point de vue méthodologique, aurait été de se baser uniquement sur une seule nation et/ou sur des individus de même statut, mais la quantité et la qualité des informations disponibles ne nous ont pas permis de respecter ces exigences. Afin de combler, tant bien que mal, ce manque criant de données, l’utilisation de sources alternatives d’informations s’est avérée indispensable : 1) Interviews : nous avons rencontré de nombreux arbitres et plusieurs personnes proches du milieu de l’arbitrage et du football (cf. Stratégie de la recherche, p. XV). 2) Questionnaire : nous avons élaboré un questionnaire dont la soumission à la population ciblée a été très utile pour récolter des données quantifiables et donc suscep- tibles d’une analyse statistique. 3) Observations sur le terrain : la lecture de la littérature et les interviews des indivi- dus ne remplacent pas l’observation directe sur le terrain. C’est pourquoi nous avons passé de bons et longs moments auprès des arbitres de football professionnel, ce qui nous a permis d’obtenir des informations exclusives.

Dans sa première partie, notre travail s’attache à décrire les per- Présentation formances que les arbitres doivent réaliser, d’une part, lors des du plan matches et, d’autre part, lors des tests physiques auxquels ils sont soumis. Forts de cette connaissance, la seconde partie de notre mémoire est consacrée à l’étude du suivi médi- cal et de la prise en charge kinésithérapeutique de cette population.

Préliminaires 4

Préliminaires

1. De l’absence de règles à l’application de règles uniformes avec l’aide de l’I.F.A.B. et de la F.I.F.A.

Grâce à ses règles simples et à sa facilité d’accès, le football est un des sports les plus populaires7. Aussi ce n’est pas un hasard si les jeux de balle se pratiquent depuis de nombreux siècles. N’étant pas encore régi par des règles uniformes, le jeu était parfois assez violent. Aussi, la pratique du football connut de grandes modifications en Angle- terre au cours du XIXe siècle. Établies en 1848 les « 16 règles de Cambridge » seront les premières règles adoptées par quelques clubs. Le 8 décembre 1863, elles furent remplacées par les « 14 règles de Football Association » mais, encore une fois, tous les clubs ne les adoptèrent pas. La création de l’I.F.A.B., le 2 juin 18868 à Londres, a enfin permis de régir les Lois du Jeu. L’évolution progressive des règles (l’avantage, le hors-jeu, les tacles par derrière...), caractérisée par l’application des 17 Lois du Jeu qui existent depuis 19389, a permis de donner naissance au football moderne. Une première modification des règles avait eu lieu en 1889 sans La F.I.F.A. que celle-ci ne soit appliquée dans tous les clubs et pays. Aussi, afin que les mêmes règles soient instaurées entre clubs et nations, de nombreuses fédéra- tions nationales virent le jour dès la fin du XIXe siècle. Suite à sa création à Paris le 21 mai 190410, la F.I.F.A. (dont le 1er président a été Robert Guérin) décida de ne recon- naître qu’une seule fédération par pays dans le but de faciliter la mise en place de tour- nois (Coupe du Monde...). En 1984, la F.I.F.A. regroupait ainsi 150 fédérations natio- nales11 chargées de recruter et de former ses arbitres. Aujourd’hui, elle en compte 20812. Ces fédérations sont réparties en fonction de confédérations indépendantes qui sont au nombre de 613 : l’U.E.F.A. (Europe), la C.A.F. (Afrique), l’A.F.C. (Asie), la C.O.N.C.A.C.A.F. (Amérique de Nord, Amérique Centrale et aux Caraïbes), la C.O.N.M.E.B.O.L. (Amérique de Sud) et l’O.F.C. (Océanie). Ces confédérations gèrent leurs propres calendriers et championnats, mais aident aussi la F.I.F.A. à l’organisation de compétitions (la Coupe du Monde par exemple).

7 Sa popularité réside aussi dans le fait que toutes les classes sociales peuvent y jouer y compris dans les pays les plus défavorisés. 8 Football History Laws of the Game, p. 4. 9 MALLO J., Análisis del rendimiento físico de los árbitros y árbitros assistantes durante la competicion en el fútbol, p. 19. 10 Football History Laws of the Game, p. 64. 11 WAHL A., La balle au pied: histoire du football, p. 60. 12 http://fr.fifa.com/aboutfifa/federation/associations.html. 13 http://fr.fifa.com/aboutfifa/federation/confederations/index.html. Préliminaires 5

Peu de temps après sa création, la F.I.F.A. a décidé de s’associer au Board (I.F.A.B.). Suite à cette association, la F.I.F.A. a mis sur pied, en 1923, un comité chargé d’examiner l’arbitrage et les règles du jeu. Plus tard, celui-ci prendra le nom de « Comité des arbitres » avec pour objectifs de contrôler : 1) l’uniformité dans l’application des Lois du Jeu par les fédérations, 2) les systèmes d’arbitrage au niveau national, 3) les désigna- tions des « hommes en noir ».

2. De la création de l’arbitre à la voie de la professionnalisation actuelle

Au début, le football se pratiquait sans arbitre, mais l’« auto-arbi- Historique de trage » a rencontré ses limites. La mise en place de deux « umpires »14 l’arbitre (ancêtre de l’arbitre), placés de chaque côté du terrain, était nécessaire pour diriger les rencontres. Quelques années plus tard, un accord a été trouvé sur la mise en place d’un arbitre supplémentaire, d’abord placé hors du terrain, qui désormais prendra la décision en cas de désaccord entre les deux « umpires »15. Après, l’arbitre pénétrera sur le ter- rain, mais la littérature ne permet pas de retracer avec certitude l’historique ni de la mise en place des « umpires » et de l’arbitre ni de leurs placements16. Le mot « arbitre » (referee en anglais) est apparu au début des années 1880 et il vient du verbe « to refer », qui signifie : « la personne à qui on doit se référer ». C’est l’action que faisaient les deux « umpires » auprès de l’arbitre central.

L’arbitre est avant tout un sportif, notamment chargé de diriger un Rôle de match de football en veillant à ce qu’il se joue dans l’application des l’arbitre règles, ainsi que l’atteste la loi 5 appelée « l’Arbitre », qui stipule qu’« un match se dispute sous le contrôle d’un arbitre disposant de toute l’autorité nécessaire pour veiller à l’application des Lois du Jeu » 17. Il est donc un directeur de jeu

14 Désignés par le capitaine de son club. 15 Pour les matches de coupes, on conserva ce mode de fonctionnement, mais cette fois les trois partici- pants étaient nommés par un comité indépendant et les arbitres n’avaient aucun lien avec les équipes du match. 16 Une première source relate « qu’en 1868 [...] apparaît l’arbitre » (DA SILVA A.I. et RODRIGUEZ-AÑEZ C.R., Níveis de aptidão física e perfil antropométrico dos árbitros de elite do Parana credenciados pela Confe- deração Brasileira de Futebol (CBF). p. 19. Nous traduisons). Une autre publication indique au con- traire « l’apparition du premier officiel sur un terrain en 1874 » (l’ABCdaire du football, p. 32). Nous avons également des contradictions concernant l’apparition de la mise en place de l’arbitre, cette fois sur le terrain, puisque trois sources nous informent que l’arbitre pénètre pour la première fois sur le terrain en 1891 (GALEANO E., Le football ombre et lumière, p. 30 ; Football Laws of the Game, p. 166 ; MALLO J., Análisis del rendimiento físico de los árbitros y árbitros assistantes durante la competicion en el fútbol, p. 26) alors qu’en 1886 déjà, les Lois du Jeu faisaient état de la présence d’un arbitre à l’intérieur du terrain (Larousse du football, éd. 2001, p. 223). Nous ne savons pas précisément où se plaçaient à l’époque les deux « umpires », mais en 1888, ils seront dorénavant affectés aux lignes de jeu. En 1891, ils seront appelés « juges de touche » et en 1996, l’I.F.A.B. les nomme désormais « arbi- tres assistants » (MALLO J., Análisis del rendimiento físico de los árbitros y árbitros assistantes durante la competicion en el fútbol, p. 26. Nous traduisons). 17 http://fr.fifa.com/worldfootball/lawsofthegame.html Préliminaires 6 avec des pouvoirs de sanctions, responsabilité qui l’oblige à être performant dans de nombreux domaines. Lors d’un exposé18, Gérard Houiller, le D.T.N. Français, a plus précisément répertorié les 11 éléments qui, selon lui, caractérisent les qualités d’un bon arbitre de football : 1) expertise, 2) travail, 3) comportement, 4) rigueur, 5) passion, 6) personnalité, 7) phy- sique, 8) confiance en soi, 9) consistance, 10) communication et enfin 11) solidité men- tale pour résister aux critiques19.

Dans l’objectif d’être plus performant et de tenter de faire dimi- Évolution de nuer ces critiques, l’arbitrage n’a cessé d’évoluer. Ainsi, le 1er congrès l’arbitrage de la F.I.F.A. pour les arbitres internationaux s’est tenu à Prague en mai 1925 et en 1935 déjà, un match-test à deux arbitres centraux a été mis en place. Bien que les premiers résultats aient été positifs, ce dispositif fut rapidement abandonné probablement à cause de son coût financier. Grâce à ces événements majeurs, tels que la Coupe du monde, qui permettent de récolter d’importantes recettes, l’aspect financier n’est désormais plus un problème. D’ailleurs, au cours de la saison 2009-2010, l’U.E.F.A. expérimentera l’arbitrage à 5 (Annexe n°1) lors de l’Europa League. La F.I.F.A. ne cesse de développer l’arbitrage et de le faire évoluer notamment en lançant des programmes spécifiques, dont le dernier, « Gagner en Afrique », vise à donner des cours aux arbitres africains de tous niveaux. L’évolution de l’arbitrage a été dictée par celle du football. En effet, à son origine, le football était amateur et, depuis moins de deux siècles, il s’est professionnalisé20 avec désormais des salaires et des montants de transferts de joueurs souvent exorbitants21. Cette modification de statut a accru la vitesse du jeu, notamment grâce à la mise en place de staffs techniques et médicaux au sein des clubs, ce qui a transformé les joueurs en de vrais athlètes. Par le passé, de bonnes connaissances techniques et pratiques des Lois du Jeu suffi- saient donc pour l’arbitre, mais depuis l’augmentation de la vitesse du jeu, il doit aussi être capable de suivre le rythme de la rencontre en étant toujours bien placé pour prendre les décisions adéquates. Ainsi, en plus de leurs capacités réactionnelles et déci-

18 Stage des arbitres Français à Aix-les-Bains le 29 juillet 2008. 19 Concernant la critique des arbitres, même le meilleur arbitre en essuie. Sepp Blatter, l’actuel Prési- dent de la F.I.F.A., explique que ce sont « des hommes soumis au service du jeu qui s’exposent à des critiques telles qu’aucun joueur n’en connaîtra jamais », (Football History Laws of The Game, p. 154). 20 À partir de 1870 apparaissent les premiers transferts en Grande-Bretagne. Cette pratique du football professionnel restera longtemps cantonnée dans ce pays. C’est seulement dans les années 1920 qu’elle sera suivie d’abord par les pays de l’Europe centrale, avant de se généraliser à une grande par- tie de l’Europe et de l’Amérique du Sud. 21 Très récemment, le transfert de Cristiano Ronaldo de Manchester United au Real Madrid a avoisiné les 93 millions d’euros ! Préliminaires 7 sionnelles, il leur faut donc de bonnes qualités physiques. En 1938, un article critiquait déjà l’arbitrage en révélant que les arbitres « affichent une piètre forme physique »22. Ces lacunes physiques de l’arbitre mises au grand jour et l’impor- Professionna- tance croissante de l’argent dans le monde du football, avec notam- lisation de ment les répercussions économiques23 majeures d’une erreur d’arbi- l’arbitrage trage, ont rendu nécessaire le développement de l’arbitrage. Ces éléments ont motivé les hautes instances de l’arbitrage à développer le statut et la préparation de l’arbitre. Ainsi, au cours des années, le statut de l’arbitre24 a évolué : la modification majeure remonte à 1998 où le titre de semi-professionnel a été adopté25, ce qui a très largement permis de mettre en place des staffs techniques et médicaux dans la plupart des fédérations pour répondre à l’accroissement de ces exigences. Grâce notamment à la mise en place des staffs, les exigences physiques des tests et des matches ne sont désormais plus un problème. Ils ont permis de fournir aux arbitres une préparation plus professionnelle de sorte que leurs capacités physiques sont indéniablement devenues de très bonne qualité (le taux important de réussite des tests physiques le prouve). Dès lors, ce sont surtout les décisions prises qui alimentent les débats. Très récemment, dans la continuité du développement de l’arbitrage et de la créa- tion de staffs, le kinésithérapeute est venu progressivement compléter l’équipe médicale dans les fédérations nationales. Avec ces modifications de statut de l’arbitre, leur revalorisation financière26 a consi- dérablement augmenté, tout en restant très largement inférieure aux salaires des

22 Cité d’après EISENBERG C., LANFRANCHI P., MASON T. et al., FIFA 1904-2004 : Le siècle du football, p. 140. 23 Chaque décision peut engendrer de nombreux gains ou pertes financières pour les actionnaires ou bookmakers bien sûr, mais également pour les clubs puisque l’accès aux Coupes Européennes et la descente de division créent par exemple de nombreuses modifications de leurs finances. 24 En France, comme ailleurs, aux échelons inférieurs, les arbitres sont parfois agressés verbalement et/ou physiquement. En conséquence, depuis quelques années, de nombreuses démissions sont à déplorer. Les autorités françaises ont donc décidé de réagir et de faire évoluer le statut de l’arbitre afin de l’assimiler à un « agent en mission de service public » (Annexe n°2) depuis le 1er janvier 2007. Cette mesure permet de sanctionner pénalement et de manière plus importante ceux qui s’atta- queraient aux arbitres ! 25 Larousse du football. Ed. 2001, p. 224. 26 Depuis 1893 déjà, les arbitres étaient dédommagés financièrement à chaque match. Nous n’avons que peu d’informations sur les rémunérations, de sorte qu’un historique des montants n’est pas réali- sable. Aujourd’hui : En Allemagne, en 1ère division de Bundesliga, la somme est de 3600 euros par match (pas de salaire fixe mensuel). En France, cette saison les arbitres perçoivent un revenu mensuel avec un supplément majoré en fonction du nombre de match arbitré. En Belgique, en 2008/2009 : 450 euros/mois qui s’ajoutent aux 750 euros par match de 1ère division et 450 euros par match de 2ème division. En Espagne, un revenu fixe mensuel est versé aux arbitres, auquel s’ajoute la « prime » pour chaque match dirigé. En Autriche, en 2008/2009 : il n’y a pas de salaire fixe mensuel, mais une paye de 750 euros par match de 1ère division et de 425 euros par match de 2ème division. Préliminaires 8 joueurs. Celle-ci est destinée à compenser ces nouvelles exigences : l’accroissement de pression27 qui repose sur eux, mais aussi, d’une part, le temps de préparation et, d’autre part, la charge de travail nécessaire. Les nombreuses exigences ont rendu indispensable l’adoption d’une préparation et d’un suivi optimal. Or, beaucoup d’arbitres continuent aujourd’hui à exercer une activité professionnelle en plus de l’arbitrage. L’avenir de l’arbitrage passe dès lors par l’instauration d’arbitres totalement « professionnels ». D’ailleurs, la voie de la professionnalisation de l’arbitrage a permis de faire naître, au niveau international, quelques stars comme l’arbitre italien , ce qui a rendu l’arbitrage plus populaire, mais aussi plus médiatique. Ce sont ces vedettes qui permettent de médiatiser positive- ment l’arbitrage et ainsi permettre son développement. Dans l’objectif que l’arbitrage connaisse de nouvelles idoles, la performance des arbitres doit poursuivre sa quête de progrès. Les améliorations notables de la qualité des arbitres ne sont pas dues au hasard, mais surtout à la mise en place d’un encadrement de professionnels hautement qualifiés. Ainsi, le staff médical, dans lequel figure le kinésithérapeute, a permis de don- ner un nouvel élan à l’arbitrage de football professionnel en assurant une meilleure prise en charge et un meilleur suivi des arbitres.

Les arbitres internationaux (F.I.F.A.) perçoivent également une indemnité financière à chaque ren- contre dirigée. Lors de l’Euro 2008, les arbitres gagnaient 10000 euros par match dirigé (5000 euros pour un arbitre assistant et 4000 euros pour un quatrième arbitre)(EURO 2008, Les arbitres, 17ème équipe de l’EURO). Le montant de la rémunération financière des arbitres diffère donc suivant les fédérations et suivant son statut, s’il est international ou non. 27 En plus de la pression médiatique (où les chaînes de télévision ne cessent d’utiliser le ralenti des actions pour critiquer les décisions de l’arbitre), les observateurs de matches officiels évaluent les performances des arbitres en vue d’établir un classement (également réalisé avec les résultats d’évaluations des examens théoriques). Chaque année, en fin de saison, ce classement permet de faire fonctionner un système de promotions et de rétrogradations à l’échelle nationale et, implicitement, internationale. En effet, un arbitre F.I.F.A. qui ne termine pas dans les premiers au niveau de son clas- sement national perd son titre d’international (F.I.F.A.). 1ère partie 9

1ère partie Présentation de la population : Les performances de l’arbitre professionnel

Introduction Les exigences imposées à l’arbitre qui opère au niveau du football professionnel sont de deux types. La première, la plus médiatique, correspond aux matches qu’il doit diri- ger. Elles nécessitent de nombreuses qualités physiques, physiologiques et mentales28, puisque l’arbitre est amené à agir sous le stress. La seconde, occultée par les médias, est composée de tests physiques destinés à évaluer, plusieurs fois par saisons, les capacités physiques des arbitres. Ceux-ci doivent obligatoirement satisfaire à ce second volet pour pouvoir officier au niveau des matches de football professionnel. Dans le premier chapitre, nous étudierons les exigences physiques d’un match, puis, dans le second, les tests physiques.

28 Comme nous l’avons signalé dans notre introduction générale, tout ce qui relève du domaine du men- tal et de la psychologie n’a pas été développé dans notre travail. Toutefois, certains aspects existent et interviennent également dans la performance de l’arbitre. Chap. I 10

Chap. I Les exigences d’un match de football

Les arbitres doivent être capables de répondre à des exigences physiques et phy- siologiques, mais aussi mentales tout au long de la rencontre. C’est pourquoi nous abor- derons l’augmentation de l’intensité du jeu et les exigences physiques.

1. Introduction : l’augmentation de l’intensité du jeu

Dans le football moderne, les équipes jouent de plus en plus en utilisant la vitesse. Déjà dans les années 1990, on constatait une accélération du jeu29. Plus récemment, en 2004, M. Weston confirme que « le jeu est devenu plus physique et plus rapide dans ces dernières années »30. Le football s’est donc accéléré, surtout au niveau professionnel, ce qui s’explique aisément dans la mesure où plus le niveau de compétition est élevé, plus la vitesse de jeu augmente31. Le jeu, dorénavant plus rapide et donc plus fluide, est le résultat de quelques amélio- rations techniques. Par exemple, certains terrains sont équipés d’un matériel d’arrosage voire de chauffage. Ces systèmes permettent non seulement d’arbitrer dans les condi- tions climatiques les plus difficiles (terrain gelé, enneigé, trop sec), mais ils peuvent aussi être détournés de leur rôle initial afin d’accélérer le jeu. En effet, le terrain peut être arrosé avant la rencontre pour augmenter la vitesse de circulation du ballon. La tonte très courte des pelouses engendre aussi un jeu plus rapide. On constate également des innovations au niveau du confort de jeu, en l’occurrence la mise en place des ramas- seurs de balles qui font gagner un temps précieux mais au détriment des participants au jeu qui ne peuvent plus récupérer. Le jeu s’intensifie à tel point que certains ramasseurs ont été à l’origine de buts assez cocasses, par exemple lorsque le gardien n’avait même pas eu le temps de regagner son but. Dans ce nouveau contexte, les joueurs doivent être capables de réaliser de nombreux appels durant le match et de créer le surnombre. L’arrivée de préparateurs physiques dans les clubs de football s’est avérée nécessaire pour transformer ces joueurs en véri- tables athlètes prêts à suivre le rythme dorénavant imposé par les rencontres.

29 Cf. WILLIAMS A.M., LEE D., et REILLY T., A quantitative analysis of matches played in the 1991-1992 and 1997-1998 seasons. 30 WESTON M., HELSEN W., MAC MAHON C. et al., The impact of specific high-intensity training sessions on football referees’ fitness level, p. 55. Nous traduisons. 31 Cf. DELLAL A., De l’entraînement à la performance en football, p. 62 ; EKBLOM B., Applied physiology of soccer ; MOHR M., KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Match performance of high standard soccer players with special reference to development of fatigue. Chap. I 11

Grâce à cette athlétisation, les joueurs réalisent plus de sprints courts et d’actions in- tenses, que ce soit avec ou sans ballon, et parcourent donc de plus grandes distances à haute intensité. L’ensemble de ces éléments indique que le football actuel devient un football de vitesse32 et d’accélération, exigeant de nombreux efforts intermittents, brefs, intenses et répétés. Tout naturellement, toutes ces évolutions ont également des répercussions sur les arbitres de football professionnel. M. Helsen affirme que « le football est plus rapide et plus physique qu’il ne l’a jamais été. L’arbitrage doit suivre »33. En effet, le niveau d’effort de l’arbitre étant corrélé à l’intensité du match, leurs dépenses physiques s’accroissent et ils doivent en conséquence répondre à de nombreuses exigences physiques. Ce qui fait d’eux de réels sportifs de haut niveau34.

2. Les exigences physiques de l’arbitre

2.1. Introduction

De nombreuses études ont analysé les activités des arbitres durant les rencontres. Elles démontrent que l’arbitre doit parcourir de grandes distances dans des styles de courses différents pour être toujours situé à proximité des actions et ainsi pouvoir prendre la bonne décision technique35. Passons donc en revue la distance totale parcou- rue, les activités de l’arbitre, les variations de ces paramètres entre les périodes et enfin, la distance de l’arbitre par rapport à la faute.

2.2. La distance totale parcourue

Plus d’une vingtaine d’études a mesuré la distance totale parcourue par l’arbitre cen- tral durant une rencontre (cf. tab. n°1). Il en résulte en première approximation, selon Reilly (2006)36 et Castagna (2007)37 qu’il parcourt une distance moyenne comprise

32 « Ce tournoi Olympique a confirmé que la vitesse est un facteur primordial dans le football moderne » (F.I.F.A. Report and statistics, Men’s and Women’s Olympic Football Tournament Beijing 2008, p. 24) ; Cf. également la communication de Gérard Houiller (D.T.N) au Colloque « Football et Recherches » du jeudi 4 juin 2009 à Clairefontaine : « le jeu est plus rapide et spectaculaire » ; « un sport toujours plus rapide » (U.E.F.A., Les arbitres à Rome). 33 U.E.F.A., Défendre l’avenir du football. 34 « Il ne faut pas oublier que la fonction d’arbitre relève du sport de haut niveau » (F.I.F.A., Bibiana Steinhaus: “Fermeté et communication”, 20 juin 2007). 35 HELSEN W. et BULTYNCK J.B., Physical and perceptual-cognitive demands of top-class refereeing in . 36 REILLY T. et GREGSON W., Special populations : Referee and assistant referee, p. 796. 37 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Physiological aspects of soccer refereeing performance and training, p. 627. Chap. I 12 entre 9 et 13 km contre environ 7,5 km chez les arbitres des compétitions non profes- sionnelles38. De façon plus précise, trois auteurs et une thèse présentent des tableaux reprenant la distance totale parcourue. Au total, Reilly (2006)39 regroupe 8 valeurs, Castagna (2007)40 et Dellal (2008)41 en fournissent 10 et la thèse de Mallo (2006)42 14. Dans notre étude, les recherches ont été étendues aux langues espagnoles et portu- gaises jusqu’à pouvoir regrouper 25 valeurs, ce qui représente une quantité de données beaucoup plus importante par rapport aux études précédentes. Une analyse descriptive a été réalisée à l’Annexe n°3. Après avoir observé une différence entre les arbitres selon leur niveau (football professionnel ou non), les objectifs de ce regroupement de données sont d’une part, d’observer si une différence existe également entre les valeurs des arbitres nationaux et internationaux, et d’autre part de pouvoir donner une meilleure fiabilité aux conclusions que nous pourrons en tirer.

38 Une étude a été réalisée durant la saison 1997-1998 chez 14 arbitres qui, officiant à un niveau régio- nal, n’étaient donc pas professionnels. À titre indicatif, ces arbitres parcouraient 7496 m, ce qui est donc inférieur à l’intervalle cité ci-dessus chez les professionnels (HARLEY R.A., TOZER K., et DOUST J., An analysis of movement patterns and physiological strain in relation to optimal positioning of Association Football referees). 39 REILLY T. et GREGSON W., Special populations : Referee and assistant referee, p. 797. 40 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Physiological aspects of soccer refereeing performance and training, p. 628. 41 DELLAL A., De l’entraînement à la performance en football, p. 384. 42 MALLO J., Análisis del rendimiento físico de los árbitros y árbitros assistantes durante la competicion en el fútbol, p. 86.

Références Arbitres Matches observés Distance moyenne parcourue Auteur Nombre Niveau Nationalité Nombre Saison(s) (en m)

ASAMI T. et al. (1988) [2] 7 International Multiples N.C. N.C. 9736+/- 1077

ASAMI T. et al. (1988) [2] 61ère division Japonaise N.C. N.C. 10168+/-756 CATTERAL C. et al. (1993) [19] 131ère à la 4ème division Anglaise N.C. N.C. 9438+/-707 JOHNSTON L. et al. (1994) [71] 101ère division (Tasmanie) Australienne 20 matches N.C. 9408+/-838

DA SILVA A.I. et al.(1999) [29] 91ère division (Paraná) Brésilienne N.C. 23/10/03 au 14/12/03 9209+/-628,6 PASSIANI M. et al. (2000) [87] 91ère division (Paulista) Brésilienne 16 matches N.C. 9697 KRUSTRUP P. et al. (2001) [71] 121ère division Danoise 97-98 10070+/-130 43 matches KRUSTRUP P. et al. (2001) [71] 152ème division Danoise 97-98 9940+/-190 D'OTTAVIO S. (2001a) [39] 181ère division Italienne N.C. 92-93 11376+/-1604 D'OTTAVIO S. (2001b) [37] 331ère division Italienne 96 matches 92-93,93-94,94-95,95-96 11469+/-983

CASTAGNA C. et al. (2002) [16] 22 1ère division Italienne N.C. 94-95 et 95-96 11638+/-935 CASTAGNA C. et al. (2002) [17] 8 1ère division Italienne N.C. 95-96 et 96-97 11584±1017 CASTAGNA C. et al.(2003) [12] 141ère division Italienne 65 matches N.C. 12303+/-665

CASTAGNA C. et al. (2004) [13] 13 1ère division Italienne N.C. N.C. 12956+/-548 CASTAGNA C. et al. (2004) [13] 13 International Coupe U.E.F.A. (Europe) N.C. N.C. 11218+/-1056 ROMAN E.R. et al. (2004) [96] N.C.1ère division (Paraná) Brésilienne N.C. N.C. 10718+/-890

BUTTON C. et al. (2005) [9] 51ère division Nouvelle Zélande 6 matches 2004-2005 10429+/- 507 WESTON M. et al. (2006) [122] 191ère division Anglaise 254 matches 2004-2005 11622+/-739 SIQUEIRA DONIZETE O. et al(2007) [98] 51ère division (Gaúcha) Brésilienne 6 matches 2005-2006 9555

MALLO J. et al. (2007, 2009) [83], [80] 7 International Coupe des Confédérations F.I.F.A. 2005 7 matches juin-2005 10218+/-643 MALLO J. et al. (2007, 2007, 2007) 11 International Coupe du Monde -17 ans F.I.F.A 2003 12 matches août-2003 11059+/-935 [79], [82], [84] DA SILVA A.I. et al.(2008) [22] 101ère et 2ème division(Paraná) Brésilienne 29 matches 2005-2006 9155+/-379 DE OLIVERA M.C. et al. (2008) [35] 81ère division (Paulista) Brésilienne N.C. N.C. 9351+/-1022

WESTON M. et al. (2009) [120] 171ère division Anglaise 85 matches 2007-2008 11478+/- 580

Chap. I 13

2.2.1 Différence entre arbitre F.I.F.A. et arbitre national ?

Les moyennes des distances totales parcourues par les arbitres de football profes- sionnel sont comprises dans un intervalle compris entre 9 et 13 km ; toutefois, la créa- tion d’un graphique permet de visualiser les valeurs et donc d’observer de possibles différences entre les arbitres internationaux (F.I.F.A.) et nationaux.

Moyenne des distances totales parcourues par les arbitres de football professionnel 14000 12000 10000 8000 6000 4000 Distance (en m) 2000 0 0 5 10 15 20 25

Graphique n°1.

Le graphique n°1 représente la liste des données de distances totales parcourues par les arbitres professionnels (cf. Tab. n°1.). La couleur permet de distinguer les arbitres classés F.I.F.A. des arbitres nationaux : 1) le bleu (national), 2) le rouge (F.I.F.A.). Nous remarquons que les arbitres F.I.F.A. sont dans le même intervalle de valeurs que les arbitres nationaux. Cette indication est importante, car elle témoigne que l’arbitre national parcourt une distance similaire à ceux classés F.I.F.A. Toutefois, il aurait été souhaitable d’avoir de plus nombreuses valeurs sur les arbitres F.I.F.A. dans le but de donner une meilleure fiabilité à l’interprétation de ce résultat. 2.2.2. Augmentation, diminution ou stabilisation de la distance avec le temps ?

Ces dernières années l’intensité du jeu a augmenté mais en consé- Arguments en quence la distance parcourue a-t-elle aussi augmenté ? faveur d’une augmentation Certaines données nous permettent de répondre oui. D’une part, Helsen relate dans son étude publiée en 2004 que la distance totale parcourue par l’arbitre a augmenté depuis les années 199043. D’autre part, plusieurs études, réalisées dans la 1ère division du championnat italien (Série A), semblent indiquer une augmenta- tion de distance entre les résultats des études publiées entre 2001 (11376 m) et 2004

43 Cf. HELSEN W. et BULTYNCK J.B., Physical and perceptual-cognitive demands of top-class refereeing in association football, p. 180. Chap. I 14

(12956 m). Cependant, l’année d’analyse de la seconde étude nous manque. Ce qui ne permet pas de valider cette augmentation de la distance parcourue44 chez ces arbitres italiens. À l’inverse, plusieurs données tendent au contraire, à penser que Arguments en les arbitres, ne parcourent pas actuellement une plus grande distance faveur d’une puisque les données récoltées depuis la parution de la première étude stabilisation en 198845 indiquent une certaine stabilité de ce paramètre. Quelques arguments vont d’ailleurs dans le même sens : 1. Au Brésil, nous pouvons comparer les résultats de plusieurs études. La première, analysant les activités de match des arbitres brésiliens publiée en 199946 par Da Silva trouvait une moyenne de 9209 m. En 200847, cet ancien arbitre professionnel brésilien a également publié un article prenant en compte la distance parcourue par les arbitres centraux durant les matches de la saison 2005-2006 : la moyenne était de 9155 m. Même sans connaître la date exacte de la réalisation expérimentale de la première étude, celle-ci est forcément antérieure à 1999 (date de publication). On constate que les valeurs de ces deux études sont très proches, de sorte que nous ne pouvons pas affirmer qu’il y ait eu une augmentation de la distance parcourue. 2. Concernant les arbitres internationaux (F.I.F.A), trois publications48 fournissent des valeurs qui permettent d’établir qu’il n’y a pas d’augmentation de la distance totale parcourue par ces arbitres F.I.F.A. au cours de ces dernières années, mais il serait souhaitable de faire reposer cette affirmation sur des arguments plus nombreux et plus étoffés.

Malheureusement, il est difficile de comparer directement d’au- Limites dans la tres données issues du tableau n°1 en raison de facteurs méthodolo- comparaison giques :

44 La première étude a été publiée en 2001 et donnait une moyenne de 11376 m avec une analyse qui a été réalisée au cours de l’année 1992. À titre de comparaison, la dernière publication ayant étudiée la distance totale parcourue par ces arbitres a été publiée en 2004 et indiquait alors une moyenne de 12956 m, mais l’année d’analyse n’a pas été fournie. Par conséquent, aucune conclusion ne peut être tirée ! 45 ASAMI T., TOGARI H. et OHASHI J., Analysis of movement patterns of referees during soccer matches. 46 DA SILVA A. I. et RODRIGUEZ-AÑEZ C. R., Ações motoras do árbitro de futebol durante a partida. 47 DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ R., Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match-play. 48 ASAMI T., TOGARI H. et OHASHI J., Analysis of movement patterns of referees during soccer matches ; CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Activity profile of international-level soccer referees during competi- tive matches ; MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la FIFA para valorar la condición física de los árbitros de fútbol : relación con el rendimiento físico en la competicion. Cette der- nière publication a été reprise dans : MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pru- ebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol ; MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. Chap. I 15

1. L’étude publiée par Asami (1988)49 indique une distance parcourue dans le cham- pionnat japonais de 9736 m et de 10168 m lors d’un tournoi international alors que la dernière étude, réalisée par Weston sur les arbitres de la 1ère division anglaise, sous presse en 2009, indique une moyenne de 11478 m50. Ces deux publications parues à 20 ans d’intervalle attestent de prime abord une augmentation de la dis- tance. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que les déplacements de l’arbitre sont liés au niveau de jeu du match, tant et si bien qu’il n’est pas évident de pouvoir établir une comparaison, surtout entre l’intensité de jeu de la 1ère division des championnats anglais et japonais. 2. En Angleterre, une évolution possible de la valeur de la distance peut être analysée grâce aux études publiées en 199351 et en 200652. La première étude, menée chez les arbitres anglais de la 1ère à la 4ème division, indique que les arbitres parcouraient en moyenne 9438 m alors que la seconde, consacrée aux arbitres de la 1ère division an- glaise a trouvé une moyenne de 11622 m. Toutefois, l’étude réalisée en 1993 inté- grait également les résultats issus d’arbitres qui n’officiaient pas au niveau du foot- ball professionnel. Ceci est donc un biais dans l’analyse des résultats. D’autres facteurs, cette fois, méthodologiques ou contextuels limitent l’interpré- tation et donc la comparaison des résultats : 1. Plus le nombre d’arbitres et de matches étudiés est important, Facteurs plus la fiabilité des résultats obtenus est grande. Il aurait donc été méthodo- appréciable que les études mentionnées reposent sur un nombre logiques plus élevé de données. 2. Aujourd’hui les appareils de mesure sont beaucoup plus fiables53, de sorte que les différences constatées entre les résultats obtenus peuvent être liées à cette évolu- tion technique. Facteurs contextuels :

1. La préparation physique joue un rôle important dans la distance Facteurs totale parcourue par l’arbitre durant un match puisqu’on admet contextuels

49 ASAMI T., TOGARI H. et OHASHI J., Analysis of movement patterns of referees during soccer matches. 50 WESTON M., Relationship between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses, p. 12. 51 CATTERALL C., REILLY T., ATKINSON G. et al., Analysis of the works rates and heart rates of association foot- ball referees. 52 WESTON M., CASTAGNA C., IMPELLIZZERI F.M. et al., Analysis of physical match performance in English Premier League soccer referees with particular reference to first half and player work rates. 53 « Le système Amisco® permet de réaliser le suivi des arbitres avec une fréquence de 25 images par seconde durant tout le match » (MALLO J., Análisis del rendimiento físico de los árbitros y árbitros assis- tantes durante la competicion en el fútbol, pp. 76-77. Nous traduisons). Chap. I 16

que cette distance est liée à la condition physique54. Nous pouvons donc nous demander dans quelles mesures les différences observées ne sont pas simplement tributaires de la qualité de la préparation physique. 2. Sans donner plus de poids qu’il ne convient à cet argument, il est logique que le fac- teur climatique intervienne dans les résultats des études puisque l’effort fourni, par un arbitre, dans les conditions climatiques du Danemark, n’est pas le même que pour celui officiant au Japon ou encore au Brésil. 3. Le niveau et l’intensité du match aussi bien national (Angleterre, Japon…) qu’inter- national (Coupe U.E.F.A., Championnat du monde F.I.F.A…) peuvent avoir une réper- cussion sur les résultats de distance que parcourent les arbitres55. 4. La dépense physique de l’arbitre va être liée à la tranche d’âge des joueurs : aussi est-elle caractérisée d’âge-dépendant. Assez paradoxalement, Mallo56 remarque en effet que chez des joueurs de la catégorie « senior », l’arbitre court plus que chez les « jeunes ». Fort de ces constats malheureux, il convient de proposer quel- Suggestions ques pistes d’amélioration comme la création d’une uniformité des futures mesures ou d’un cahier des charges afin d’établir des comparaisons avec une meilleure fiabilité ou de réaliser une réelle expérimentation comparative. L’évolution des technologies et la création de logiciels (Amisco®57, Prozone®58, Sportstec®59…) permettant d’observer les déplacements des joueurs sur le terrain peu- vent être utilisées afin de donner le même type d’informations sur la distance parcourue par l’arbitre. Il est regrettable que ces technologies ne soient pas davantage exploitées, probablement à cause de leur coût financier. D’ailleurs, afin d’obtenir davantage de don- nées nous avons contacté plusieurs personnes proches du monde du football profes- sionnel, susceptibles d’utiliser ces logiciels, telles que des journalistes sportifs de la chaîne Canal Plus®, la L.F.P., la D.N.A. et même les fabricants de logiciels cités ci-dessus, sans toutefois parvenir à les acquérir.

54 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity : effect of intense intermittent exercise training ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer referees ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Rela- tion between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., The relationship between selected blood lactate thresholds and match performance in elite soccer referees. 55 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S. , Physiological aspects of soccer refereeing performance and training, p. 629 ; DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ R., Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match-play. 56 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. 57 http://213.30.139.108/sport-universal/uk/amiscopro.htm. 58 http://www.prozonesports.com/. 59 http://www.sportstec.com/Profile_About_Sportstec_Fr.htm. Chap. I 17

Au total, suite à notre analyse, nous remarquons que les arbitres Conclusion internationaux (F.I.F.A.) et nationaux parcourent environ la même distance en match et que contrairement à l’étude60 de Castagna, nous pouvons penser qu’il n’y a pas eu de véritable augmentation de la distance totale parcourue par les arbitres de football professionnel au cours de ces 20 dernières années. Cette analyse est en lien avec ce qui a été observé chez les footballeurs profession- nels puisqu’une étude61 récente réalisée sur 38 matches de Ligue 1 de football français retient que la distance totale parcourue en 90 minutes est restée quasiment stable au cours des 30 dernières années (avec toutefois une augmentation des sprints courts et des actions intenses). Certes, le football s’est accéléré, mais nous pouvons concevoir que les arbitres ont développé des stratégies d’arbitrage afin de pouvoir gérer leurs efforts dans le but de rester en condition physique jusqu’au terme de la rencontre. Le football va plus vite de nos jours ; au terme d’une rencontre, l’arbitre a donc par- couru une grande distance, mais comme ce paramètre n’a pas évolué avec le temps, nous pouvons conclure qu’il n’est pas le reflet de l’intensité du match ni pour les arbitres62 ni pour les joueurs de football,63 alors que la quantité d’exercices réalisés à haute intensité serait un meilleur indicateur du rythme du jeu. Ceci sous-entend un bon indicateur de la performance physique nécessaire, et donc des exigences physiques64. Les exercices réalisés à haute intensité font partie de l’ensemble des activités que l’arbitre réalise au cours d’une rencontre.

2.3. Les activités de l’arbitre

L’arbitre de football se déplace sur le terrain en suivant généralement « la diago- nale » (cf. fig. n°1) qui lui permet d’être à proximité du jeu sans le gêner tout en étant en contact visuel permanent avec l’arbitre assistant le plus adéquat. Cependant, afin de suivre cette direction, l’arbitre utilise plusieurs modes de déplacements et réalise ainsi un panel diversifié d’activités.

60 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Physiological aspects of soccer refereeing performance and training, p. 629. 61 CAZORLA G., ZAZOUI M., BOUSSAIDI L. et al., Étude des exigences physiologiques et biologiques du match de football et conséquences pour l’évaluation et la préparation physique du footballeur. 62 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Physiological aspects of soccer refereeing performance and training, p. 629. 63 TURPIN B., Préparation et entraînement du footballeur, p. 9. 64 MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Evaluación del rendimiento físico de los árbitros y árbitros asistentes durante la competición en el fútbol ; KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top- class soccer refereeing in relation to physical capacity : effect of intense intermittent exercise training ; MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Análisis del rendimiento físico de los árbitros de fútbol durante partidos de competición oficial ; MALLO J., GARCIA ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la FIFA para valorar la condición física de los árbitros de fútbol: relación con el rendimiento físico en la competicion ; BANGSBO J., NORREGAARD L. et THORSO F., Activity profile of competition soccer. Chap. I 18

Figure n°1.

Ainsi, si durant une rencontre, l’arbitre court beaucoup, il est d’autres moments où il est à l’arrêt ou il marche. Ces phases d’arrêt ou de marche sont conditionnées par les arrêts de jeu ou son ralentissement. La course est très variée : l’arbitre peut parcourir de grandes distances à faible in- tensité, mais ce qui le caractérise c’est son potentiel à pouvoir suivre le cours du jeu et les accélérations qui rythment la rencontre. Il va donc effectuer des courses à moyenne ou haute intensité. Tous ses déplacements sont de type standard, mais il en existe d’autres, qualifiés de « non orthodoxes »65 à savoir les déplacements en arrière (course ou marche à reculons) ou latéraux (plus communément appelés « pas chassés »). Les analyses réalisées sur les déplacements des arbitres au cours d’un match indi- quent, qu’en fonction du positionnement des joueurs, « ils changent leur mode d’exer- cice approximativement toutes les 4 secondes totalisant 1268 changements d’activi- tés »66. Outre les différents types d’activités (arrêt, marche, course) et les Classement des déplacements « non orthodoxes », il faut également tenir compte des vitesses de différentes vitesses de course (vers l’avant). Nous aboutissons alors à course la classification67 suivante, souvent évoquée dans les études : 1. Course de faible intensité : vitesse inférieure à 13 km/h, équivalent au jogging et à la course à faible vitesse. 2. Course de moyenne intensité : vitesse comprise entre 13 et 18 km/h.

65 REILLY T. et BOWEN T., Exertional costs of changes in directional modes of running. 66 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity: effect of intense intermittent exercise training, p. 884. Repris dans : WESTON M., Relationship between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses. 67 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological aspects of soccer refereeing, pp. 144-145. Chap. I 19

3. Course de haute intensité (aussi appelée Activités de haute intensité) : supérieure à 18 km/h. De nombreuses études ont utilisé de tels classements d’activités ; Réserves 68 malheureusement, ceux-ci diffèrent d’une étude à l’autre. Celui que méthodo- nous avons repris ci-dessus est le plus fréquemment utilisé. La seule logiques sur la modification que nous y avons apportée est d’avoir positionné les classification sprints (vitesse supérieure à 24 km/h) dans la gamme des activités de haute intensité (>18 km/h). L’objectif recherché de ce regroupement était de fournir plus de valeurs à cet intervalle afin de donner une meilleure fiabilité. Ce n’est peut-être pas le meilleur classement d’activités, puisqu’il n’a pas été validé, mais c’est celui qui permet de regrouper le plus de valeurs. Plusieurs études ont été menées sur les déplacements de l’arbitre. Cependant, les futures recherches dans ce domaine devraient se baser sur un classement validé et avec des méthodes de prises de mesures reproductibles. Comme les classements des activités diffèrent, et donc les inter- Réserves valles kilométriques, une comparaison directe des activités citées méthodo- n’est pas évidente. À cette première difficulté, s’ajoute encore le fait logiques sur la comparaison que d’autres paramètres varient selon les publications, qu’il s’agisse du niveau de compétition, du nombre de matches évalués, du niveau de condition phy- sique des joueurs et des arbitres ou encore du style de jeu proposé par les équipes. À l’avenir, il serait donc intéressant de réaliser les nouvelles analyses en utilisant une méthodologie uniforme afin de pouvoir faciliter la comparaison des valeurs obtenues au sein des articles. * * *

68 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity: effect of intense intermittent exercise training, p. 882 ; BUTTON C. et PETERSEN C., Quantifying the physiological demands of football refereeing with GPS tracking technology, p. 3 ; WESTON M., CASTAGNA C., IMPELLIZZERI F.M. et al., Analysis of physical match performance in English Premier League soccer referees with particular reference to first half and player work rates, p. 3 ; MALLO J., GARCIA- ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pruebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol, p. 8 ; MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match stan- dard, p. 11 ; DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ, R., Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match-play, p. 328 ; SIQUEIRA O.D., VICTORIA R.B., DOS SANTOS F.R. et al., Análise da movimentação de árbitros profissionais de futebol de campo, p. 3 ; WESTON M., Relationship between field tests and physical match performance in elite soccer referees, p. 6, sous presses ; REBELO A., SILVA S., PEREIRA N. et al., Stress físico do árbitro de futebol no jogo, p. 26 ; DE OLIVERA M.C, GUERRERO SANTANA C.M. et BARROS NETO T.L., Análisis de los patrones de movimiento e índices funcionales de los árbitros durante un partido de fútbol, p. 45 ; MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la FIFA para valorar la condición física de los árbitros de fútbol : relación con el rendimiento físico en la competición, p. 9 ; MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Evaluación del rendimiento físico de los árbitros y árbitros asistentes durante la competición en el fútbol, p. 8. Chap. I 20

Conscient de ces réserves, nous pouvons classer ces données de distance en fonction des différentes activités de l’arbitre :

Lors d’un match de football professionnel, l’arbitre est à l’arrêt À l’arrêt durant 14 à 22,6 % du temps total69, soit pour un match de 90 minu- tes, un temps compris entre 12 et 21 minutes environ.

Plusieurs études sur les déplacements des arbitres italiens de Marche football professionnel, y compris sur la marche (en avant), ont été (en avant) réalisées par Castagna. La distance moyenne parcourue qu’il a obtenue est comprise entre 800 m et 994 m70. Des données très différentes sont fournies par d’autres études. Toutefois elles n’ont pas été prises en considération, car il paraît invraisemblable que l’arbitre parcoure par exemple 4000 m sur 11000 m en marchant71. C’est pourquoi, nous nous référons aux données de Castagna qui paraissaient les plus raisonnables. Les arbitres effectuent de nombreux déplacements en réalisant Courses de faible des courses de faible intensité. C’est dans ce créneau d’activité72 qu’ils intensité parcourent le plus de terrain, soit une distance comprise entre 4174 m et 5148 m en moyenne73.

69 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity: effect of intense intermittent exercise training ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer referees ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological load imposed on elite soccer referees during actual match play ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play ; DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ, R., Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match- play ; REBELO A., SILVA S., PEREIRA N. et al., Stress físico do árbitro de futebol no jogo. 70 CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Activity profile of internationnal-level soccer referees during competitive matches ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological load imposed on elite soccer referees during actual match play ; CASTAGNA C. et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play ; CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match perfor- mance in elite Italian soccer referees ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S. Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer referees. 71 En témoignent les données suivantes : “3,87 km” (KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity: effect of intense intermittent exercise train- ing, p. 884) ; “4,40 km” (BUTTON C. et PETERSEN C., Quantifying the physiological demands of football refereeing with GPS tracking technology, p. 3) ; “4,60 km” (DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ R., Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match-play, p. 329). 72 ASAMI T, TOGARI H. et OHASHI J., Analysis of movement patterns of referees during soccer matches ; JOHNSTON L. et MC NAUGHTON L., The physiological requirements of soccer refereeing ; C., REILLY T., ATKINSON G. et al., Analysis of works rates and heart rates of association football referees ; KRUSTRUP P. et BANGSBO J. Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity : effect of intense intermittent exercise training ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological load imposed on elite soccer referees during actual match play. 73 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological load imposed on elite soccer referees during actual match play ; KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity: effect of intense intermittent exercise training ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C. Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play ; MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA Chap. I 21

Les courses de moyenne intensité représentent en moyenne entre Courses de 2585 m et 3513 m74. À titre d’information, une étude réalisée en moyenne intensité Nouvelle-Zélande trouve une distance de 2526 m75 en ayant utilisé une classification différente (de 12 à 18 km/h) de la notre (de 13 à 18 km/h). Cette valeur est donc proche de l’intervalle que nous avons trouvé.

L’intervalle des moyennes de la distance parcourue par les arbi- Courses ou tres lors d’activités de haute intensité (c’est-à-dire courant à une activités de haute vitesse supérieure à 18 km/h), se situe entre 1913 m et 2256 m76. Se intensité proposant lui aussi de mesurer les activités de haute intensité, Weston a relevé des dis- tances moyennes parcourues de 752,8 m77 et 787 m78. Cette différence est importante avec les résultats de notre intervalle ; toutefois Weston classe ces activités de haute in- tensité comme réalisées à une vitesse supérieure à 19,8 km/h. Nous pouvons donc logi- quement supposer qu’une grande distance serait parcourue par l’arbitre entre 18 km/h et 19,8 km/h. Au cours d’une rencontre, les arbitres effectuent une grande Déplacements à quantité de déplacements à reculons, qu’il s’agisse de marche ou de reculons course79. Les données dont nous disposons laissent à penser que

J.M. et al. Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard ; CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match per- formance in elite Italian soccer referees ; CASTAGNA C. et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer referees ; CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Activity profile of international- level soccer referees during competitive matches. 74 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological load imposed on elite soccer referees during actual match play ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play ; CASTAGNA C. et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees ; CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Activity profile of international-level soccer referees during competi- tive matches ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer referees ; CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match per- formance in elite Italian soccer referees. 75 BUTTON C. et PETERSEN C., Quantifying the physiological demands of football refereeing with GPS tracking technology, p. 3. 76 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., The relationship between selected blood lactate thresholds and match performance in elite soccer referees ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer referees ; MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. et al. Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match perfor- mance in elite Italian soccer referees ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C. Physiological load imposed on elite soccer referees during actual match play ; CASTAGNA C. et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees. 77 WESTON M., Relation between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses. 78 WESTON M., CASTAGNA C., IMPELLIZZERI F.M. et al., Analysis of physical match performance in English Premier League soccer referees with particular reference to first half and player work rates. 79 Selon deux études la vitesse des courses à reculons se situe entre 8 et 10 km/h (KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity: effect of Chap. I 22 pour la marche à reculons, ils effectuent en moyenne entre 38 m et 51 m80 alors que pour la course à reculons, l’intervalle est compris entre 852,6 m et 989 m81. Cette diffé- rence de distance entre la marche et la course à reculons s’explique aisément car la course à reculons reste une spécificité du football notamment, et en particulier, des arbitres. En effet, il n’est pas fréquent de voir un sportif autre qu’un footballeur ou un arbitre de football courir autant à reculons. L’arbitre utilise ce mode de déplacement pour se replacer en ayant constamment le ballon, les joueurs et l’arbitre assistant le plus proche en vue, mais aussi pour anticiper les différents mouvements du ballon tout en ayant comme objectif d’être placé idéalement sans gêner le jeu. À la fin de la rencontre, l’arbitre a parcouru une distance d’en- viron 90 m82 en déplacements latéraux (« pas chassés »). Ceux-ci sont Déplacements latéraux surtout utilisés pour se replacer suite à un arrêt du jeu et aussi entre deux activités différentes, par exemple entre une course à reculons et une course en avant. Les déplacements à reculons et latéraux représentent moins de 20 %83 du temps de jeu total. Ils sont peu évoqués dans la littérature concernant l’arbitrage de football bien qu’ils soient nécessaires et demandent beaucoup d’énergie. Il a même été prouvé que ces modes de déplacements requièrent un supplément en coût énergétique d’environ 20 % comparé à la course en avant84. Les demandes physiologiques augmentent donc lorsque

intense intermittent exercise training, p. 882 ; DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ R., Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match-play, p. 328). 80 CASTAGNA C. et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees ; CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Activity profile of international-level soccer referees during competitive matches ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match perfor- mance in elite soccer referees. 81 DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ R., Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match-play ; D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soc- cer referees during actual match play ; CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Activity profile of interna- tional-level soccer referees during competitive matches ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer referees ; CASTAGNA C. et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees. 82 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during referees ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer refe- rees ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees ; REBELO A., SILVA S., PEREIRA N. et al., Stress físico do árbitro de futebol no jogo ; CASTAGNA C. et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer referees ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 83 REBELO A., SILVA S., PEREIRA N. et al., Stress físico do árbitro de futebol no jogo. 84 REILLY T. et BOWEN T., Exertional cost of changes in directional modes of running ; WILLIFORD H.N., OLSON M.S., GAUGER S. et al., Cardiovascular and metabolic costs of forward, backward, and lateral motion. Chap. I 23 nous nous déplaçons en arrière. Pour preuve supplémentaire, Flynn85 a établi que, à vitesse similaire, la VO2 et la F.C. étaient plus élevées durant le mode de déplacement à reculons que lors de la marche en avant. Grâce à notre analyse, nous pouvons retenir que les arbitres pro- Conclusion fessionnels parcourent en moyenne un total de 11746,8 m au cours d’un match. Cependant, cette distance est obtenue au terme de nombreux déplacements qui varient en mode et vitesse. C’est pourquoi nous avons tenu à préciser la distance parcourue pour chaque activité et le pourcentage de cette distance par rapport à la dis- tance totale. Ces données figurent dans le tableau n°2.

Pourcentage de la Distance parcourue Activités distance totale (en m) parcourue Marche (en avant) 897 7,60% Faible intensité 4661 39,70 % Moyenne intensité 3049 26,00 % Haute intensité 2084,5 17,70 % Marche (à reculons) 44,5 0,40 % Course à reculons 920,8 7,80 % Déplacements latéraux 90 0,80 %

Tableau n°2.

Pourcentage de la distance totale parcourue en fonction des activités

7,60% 0,40% 0,80% 17,70% Marche 7,80% Marche à reculons

26% Déplacements latéraux 39,70% Course à reculons

Faible intensité

Moyenne intensité

Haute intensité

Graphique n°2.

85 FLYNN T.W., CONNERY S.M., SMUTOK M.A. et al., Comparison of cardiopulmonary responses to forward and backward walking and running. Chap. I 24

En marchant, l’arbitre parcourt environ 1 km alors qu’il est à l’arrêt durant une période comprise entre 14 à 22,6 % du temps total. Ces valeurs peuvent être liées, d’une part à la quantité d’activités réalisées à haute intensité, puisque l’arbitre doit pouvoir récupérer physiquement entre les efforts, et d’autre part aux arrêts du jeu. Nous observons grâce au graphique n°2 qu’il parcourt environ 2/3 (65,7 %) de la distance totale en réalisant des activités de faible et moyenne intensité. Les déplace- ments à haute intensité, représentent, quant à eux, 17,7 % de la distance totale parcou- rue, ce que confirme l’étude de Mallo86. Cette analyse des activités pratiquées par l’arbitre indique que celui-ci réalise des courses intenses entrecoupées de période de repos : il s’agit donc d’efforts de type in- termittent brefs et répétés avec nécessité de réaliser de nombreuses activités de haute intensité. D’ailleurs, nous tenons à faire remarquer que l’arbitre F.I.F.A. de nationalité slovaque, Lubos Michel, a réalisé 124 sprints au cours de la finale de la Coupe des confé- dérations de la F.I.F.A. 200587. L’arbitre doit être en mouvement permanent afin de suivre le jeu et il ne dispose que de la pause, au milieu de la rencontre, pour récupérer physiquement. En première approximation, nous pouvons nous interroger sur l’hypothèse d’une baisse de régime physique.

2.4. Variations d’activités entre les deux périodes

Une rencontre de football se joue durant 90 min réparties en deux Introduction périodes avec adjonction d’un temps additionnel selon la fréquence et la durée des arrêts de jeu pour blessures ou substitution de joueurs. En effet, la loi 7 du football (règles de l’International Board) appelée « durée de match » prévoit, au terme des 45 premières min de jeu, une pause dont la durée ne doit pas excéder 15 min. Des résultats contradictoires ont été obtenus concernant les dis- Critère de la tances parcourues par l’arbitre au cours de chacune des deux pério- distance des. Catterall, D’Ottavio, Castagna et Mallo indiquent une diminution parcourue respective de 5,5 %88 (p<0,05), 4,1 %89 (p<0,001), 2,4 %90 (p>0,05), 6 %91 (p<0,05), 3,5 %92 (p<0,05), 6 %93 (p<0,01) de la distance totale parcourue lors de la seconde

86 MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Evaluación del rendimiento físico de los árbitros y árbitros asistentes durante la competición en el fútbol, p. 4. En effet, selon l’étude de Mallo, environ la moitié de la distance totale parcourue se fait à basse intensité (<13 km/h), 33 % à intensité moyenne (13-18 km/h) et les 17 % restants à une intensité élevée (>18 km/h). Nous pouvons donc faire remarquer que, pour la distance réalisée en activité de haute intensité, son pourcentage est similaire au notre (17 % et 17,7 %). 87 U.E.F.A., L’UEFA a confiance. 88 CATTERALL C., REILLY T., ATKINSON G. et al., Analysis of the works rates and heart rates of association foot- ball referees. 89 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play. Chap. I 25 période. Johnston94, Krustrup95, Castagna96, Mallo97 et Siqueira98, quant à eux, ne relèvent aucune différence entre les deux périodes de jeu. Ces données ne permettent pas de tirer de conclusions sur une Critère des différence significative entre les deux périodes du moins au niveau activités de la distance parcourue. Par contre, pour les activités réalisées à coûteuses en énergie haute intensité, Johnston99 (p<0,01), Krustrup100 (p<0,05), D’Otta- vio101 (p<0,05), Castagna102 (p>0,05 ; p>0,05) et Mallo103 (p<0,01) font état d’une dimi- nution du temps passé ou de la distance parcourue dans ce mode de déplacement entre les périodes. C’est pourquoi deux auteurs (Krustrup et Johnston) tout en affirmant qu’ils ne trouvent pas de variation significative de distance parcourue entre les périodes, font tout de même état d’une baisse des activités à haute intensité. Cet élément renforce l’idée déjà évoquée (cf. conclusion du 2.2.) selon laquelle la distance totale parcourue serait un moins bon indicateur de l’intensité de match et donc des exigences physiques que les activités de haute intensité. Des études sur les arbitres italiens104 et brésiliens105 de football professionnel, mais aussi sur les internationaux106 confirment cette baisse d’activités en seconde période :

90 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological load imposed on elite soccer referees during actual match play. 91 CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer refe- rees. Repris dans : CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., The relationship between selected blood lactate thresholds and match performance in elite soccer referees. 92 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 93 MALLO J, NAVARRO E, GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests. 94 JOHNSTON L. et MC NAUGHTON L., The physiological requirements of soccer refereeing. 95 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity : effect of intense intermittent exercise training. 96 CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Activity profile of internationnal-level soccer referees during competitive matches. 97 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. 98 SIQUEIRA O.D., VICTORIA R.B., DOS SANTOS F.R. et al., Análise da movimentação de árbitros profissionais de futebol de campo. 99 JOHNSTON L. et MC NAUGHTON L., The physiological requirements of soccer refereeing. 100 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity: effect of intense intermittent exercise training. 101 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play. 102 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., The relationship between selected blood lactate thresholds and match performance in elite soccer referees ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 103 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests. 104 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play ; CASTAGNA C. et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees ; CASTAGNA C. et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer refe- rees. Chap. I 26 elles établissent en effet qu’en seconde période, les arbitres passent plus de temps à l’arrêt et effectuent moins de déplacements non-orthodoxes. La diminution de ces dépla- cements (course à reculons et déplacements latéraux) plus coûteux reflète la baisse de régime de l’arbitre en seconde période. Ces modifications de déplacements entre les deux périodes cor- Stratégie de respondent en partie à des stratégies de gestion de l’effort visant à gestion de l’effort économiser107 la capacité physique et ainsi pouvoir continuer à accé- lérer et réaliser des efforts classés dans les activités de haute intensité afin de suivre le cours du jeu jusqu’au terme de la rencontre où l’intensité augmente108. Conclusion La conclusion menant à une potentielle évolution de distance entre les périodes, notamment une diminution n’est pas démontrée de manière homogène. Cependant, même si cela était confirmé, plusieurs biais peuvent interférer sur ce résultat y compris les méthodes d’entraînement, le mode d’arbitrage du pays évoqué ou le niveau de compétition. Malgré ces différents facteurs, une diminution d’activités peut exister puisque plusieurs paramètres varient en ce sens. En effet, il a été mis en évidence que les activités énergivores que représentent celles de haute intensité, les déplacements à reculons et enfin latéraux, diminuent en seconde période de match. L’interprétation de ces modifications est qu’elles pourraient Raisons possibles résulter de trois sources : fatigue physique, baisse de l’intensité de jeu de cette stratégie en seconde période et/ou stratégie de gestion d’efforts. L’objectif de de gestion de l’effort cette dernière serait d’avoir une fatigue qui ne soit pas trop impor- tante et qui permet au directeur de jeu d’arbitrer sereinement, quelle que soit l’intensité du match, jusqu’au coup de sifflet final109. Une autre explication se baserait sur l’inten- sité du jeu puisque les exigences de la performance physique de l’arbitre sont liées à l’intensité du match110 et aux joueurs. Comme chez les joueurs de football, l’intensité

105 DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ R., Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match-play. 106 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests. 107 MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Evaluación del rendimiento físico de los árbitros y árbitros asistentes durante la competición en el fútbol, p. 16 ; Repris dans : MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Análisis del rendimiento físico de los árbitros de fútbol durante partidos de competición ofi- cial. 108 REILLY T., Energetics of high-intensity exercise (soccer) with particular reference to fatigue. 109 Une stratégie de gestion d’efforts est néanmoins de moins en moins probable quand on connaît la manière dont s’effectue actuellement la préparation physique avec contrôle par des tests physiques plusieurs fois par an. 110 WESTON M., CASTAGNA C., IMPELLIZZERI F.M. et al., Analysis of physical match performance in English Premier League soccer referees with particular reference to first half and player work rates ; MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. ; CATTERALL C., REILLY T., ATKINSON G. et al., Analysis of the works rates and heart rates of association football referees. Chap. I 27 diminue en seconde période111 : nous pouvons d’ores et déjà dire que les changements d’activités de l’arbitre sont au moins liés à ce facteur. Plusieurs auteurs relatent la pré- sence d’une fatigue physique chez l’arbitre en seconde période, mais très peu évoquent le lien entre la diminution du rythme de la rencontre et la baisse d’activités de l’arbitre. Afin de déterminer si la fatigue de l’arbitre en seconde période a un rôle dans la modification de son comportement, il serait intéressant d’évaluer sa distance par rap- port à la faute sanctionnée et ainsi pouvoir observer si elle évolue en fonction des deux périodes de jeu.

2.5. Distance moyenne de l’arbitre par rapport à la faute

Même si l’arbitre se doit d’être situé à proximité des actions afin Introduction de prendre les bonnes décisions, sa distance par rapport à la faute est, en réalité, variable en fonction de sa technique d’arbitrage. Des arbitres vont se situer à proximité des actions alors que d’autres prendront un peu de recul pour avoir un meil- leur jugement. Quoiqu’il en soit, l’étude de Verheijen112 indique que la distance optimale pour de bonnes décisions arbitrales serait de 20-25 m par rapport à la faute. À titre per- sonnel, grâce à mon vécu en tant qu’arbitre de football amateur, je trouve cette distance trop grande pour, d’une part pouvoir prendre la bonne décision et, d’autre part, être crédible auprès des acteurs. En effet, plus nous sommes situés à proximité de l’action, meilleure sera notre crédibilité. Qu’en est-il sur le terrain pour les arbitres de football profession- Pour l’ensemble nel ? Après avoir séparé le terrain en une partie appelée « milieu » et du match une une autre « attaque », une étude113 réalisée par Krustrup au Dane- distance moyenne de la mark lors de la saison 1997-1998, a mis en évidence une distance faute moyenne de 11 m par rapport à la faute dans la zone du milieu et de satisfaisante 15 m dans la zone d’attaque. En 2003, une étude menée par Mallo lors de la Coupe du Monde des moins de 17 ans (F.I.F.A.) trouvait une distance moyenne de 16,49 m114 alors que la moyenne, relevée dans l’étude de Weston, au cours de 85 matches analysés en Angleterre durant la saison 2007-2008 était de 14,3 m115. Comme ces derniers résultats (Mallo et Weston) indiquent la distance sur la totalité du terrain, sans distinction des lieux d’attaque ou de milieu, nous pouvons comparer directement ces résultats.

111 MOHR M., KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Match performance of high standard soccer players with special reference to development of fatigue. ; BANGSBO J., NORREGAARD L. et THORSO F., Activity profile of competi- tion soccer. 112 VERHEIEJN R., OUDEJANS R., BEEK P.J. et al., Factors affecting decision-making of soccer referees. 113 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity: effect of intense intermittent exercise training. 114 MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Análisis biomecánico aplicando a la valoración del rendi- miento. Técnico del árbitro de futbol, p. 3. 115 WESTON M., Relation between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses. Chap. I 28

On observe, d’une part une augmentation de la distance chez les arbitres F.I.F.A. et, d’autre part, des distances par rapport à la faute toujours inférieures à la valeur opti- male retenue par Verheijen (20-25 m). Les arbitres sont donc souvent très bien placés au moment de leurs décisions, puisqu’ils sont plus proches des actions et donc des fautes, que la distance théorique optimale requise.

Concernant une évolution de la distance au cours d’une rencontre, Une variation de seules 2 études116 évoquent ce paramètre. Elles mettent en évidence la distance à la une augmentation de cette distance lors de la seconde période. Si ce faute entre les deux périodes ? constat est vrai, faut-il y voir l’apparition de fatigue chez l’arbitre ? Pour répondre à cette question, nous allons affiner notre analyse en prenant cette fois en compte également la position de l’arbitre sur le terrain. Conformément à la loi 1 de l’International Board, le terrain de football doit obligatoi- rement être rectangulaire et mesurer entre 90 et 120 m de long sur une largeur com- prise entre 45 et 90 m. Toutefois, pour que le terrain corresponde aux exigences de la F.I.F.A., sa longueur doit être de 105 m et sa largeur de 68 m. Afin de déterminer les causes de l’augmentation de distance de l’arbitre par rapport à la faute, le terrain a été divisé par Mallo en huit parties, soit quatre dans chaque moitié de terrain (cf. fig. n°2). Sur la longueur, celui-ci est séparé en quatre zones, à savoir « deux milieux » et « deux attaques ». Les zones du milieu s’étendent sur 20 m de long de part et d’autre de la ligne médiane117, le reste du terrain étant occupé par les deux zones d’attaques. Sur la largeur, une découpe transversale supplémentaire a été réalisée par rapport à l’étude de Krustrup (2001). En effet Mallo divise, en plus, le terrain en deux parties égales : « gauche » et « droite ».

Figure n°2. Source : composition personnelle d’après MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Optimización del rendimiento de los árbitros de fútbol con ayuda del análisis biomecánico.

116 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity : effect of intense intermittent exercise training. ; MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Optimización del rendimiento de los árbitros de fútbol con ayuda del análisis biomecánico. 117 Ligne qui sépare le terrain en deux moitiés égales. Chap. I 29

Alors que Mallo a étudié la distance dans chaque zone de terrain, nous allons, quant à nous, principalement nous concentrer sur les valeurs dans les deux zones d’attaques gauches, là où l’arbitre assistant ne peut pas aider l’arbitre central (même si la commu- nication par le système de micro/oreillette reste toujours possible). Dès lors, s’il veut être proche de l’action de jeu, c’est dans cette partie de terrain que l’arbitre sera plus particulièrement contraint de réaliser un effort physique. Malheureusement, seules deux études118 prennent en compte ce paramètre alors que l’utilisation des logiciels informatiques déjà mentionnés (cf. p. 16) permettrait de mesurer facilement cette distance. Toutefois, les données disponibles permettent d’affir- mer que, pour les arbitres F.I.F.A., la distance moyenne de la faute dans ces deux zones spécifiques augmente tout au long de la rencontre et de manière significative (P<0,05) lors de 30 dernières minutes de match. Le graphique n°3 met en évidence cette augmen- tation croissante de distance au cours du match dans ces zones. Cette augmentation est majorée lors des dernières 15 minutes de match.

Graphique n°3. Distance moyenne de l’arbitre par rapport à la faute dans la zone d’attaque gauche enregistrée toutes les 15 minutes. Les périodes se distinguent grâce à la couleur : la première période (en noir) et la seconde (en gris). * indique une différence significative (P<0,05) entre les périodes.

Source : KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physi- cal capacity: effect of intense intermittent exercise training, p. 886. Repris dans : MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests, p. 809. (Nous traduisons).

118 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity : effect of intense intermittent exercise training ; MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests. Repris dans : MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Análisis del rendimiento físico de los árbi- tros de fútbol durante partidos de competición oficial ; MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Optimización del rendimiento de los árbitros de fútbol con ayuda del análisis biomecánico. Chap. I 30

Ce résultat semble confirmer notre hypothèse d’une apparition de fatigue chez l’arbitre en seconde période. Un second indice à l’appui de cette thèse nous est donné par Mallo119 : selon lui, les arbitres, sont le plus souvent en mouvement de la 6e à la 10e min et sont le moins mobiles entre la 81e et la 85e min, alors que c’est dans les dernières minutes de matches (y compris le temps additionnel) que de nombreux buts sont mar- qués120. Si elle est établie, cette fatigue est à prendre au sérieux puisque l’arbitre ne peut pas se permettre de diminuer de régime physique en seconde période et plus particuliè- rement en fin de match. Lors de la seconde période de jeu, l’arbitre se situe plus loin des Conclusion fautes commises. L’analyse de la zone d’attaque gauche permet de lier cette augmentation de distance à une fatigue croissante. Dès lors, cette fatigue doit être prise en considération dans les programmes d’entraînement physique puisque l’aug- mentation de distance implique pour eux, un mauvais positionnement avec risque accru de prises décisions erronées voire après un certain temps de latence dû à une réduction de la lucidité.

2.6. Conclusion

L’intensité du jeu a augmenté au cours de ces dernières années sans pour autant provoquer une augmentation de la distance totale parcourue par les joueurs et les arbitres. Ce paramètre n’est donc pas un bon indicateur de l’intensité de match. On peut dès lors supposer l’existence d’une certaine adaptation des déplacements de l’arbitre au niveau de ses activités. Pendant un match, l’arbitre parcourt entre 9 et 13 km en utilisant un panel d’acti- vités comprenant la course en avant (classée en fonction de sa vitesse), la course à reculons, le déplacement latéral mais également la marche et l’arrêt entre les courses. L’arbitrage de football professionnel est par conséquent une activité caractérisée par des efforts intermittents, brefs et répétés.

119 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests. 120 « 38,5 % des buts marqués lors de la Coupe du Monde 2002 l’ont été dans les 30 dernières minutes de jeu », (JACQUET A., MORLANS J.P., BLAQUART F. et al., Analyses et enseignements de la Coupe du monde 2002). « 27 % des buts marqués (25 buts) lors de l’Euro 2008 l’ont été après la 76ème minute », (Intervention de GÉRARD HOUILLER (D.T.N) au Colloque « Football et Recherches » du jeudi 4 juin 2009 à Clairefon- taine). « La majorité des buts (vingt-trois) furent marqués entre la 76 et la 90ème minute » aux Jeux Olym- piques de Pékin en 2008, (F.I.F.A. Report and statistics, Men’s and Women’s Olympic Football Tourna- ment Beijing 2008. p. 25). Environ 25% des buts (25) ont été inscrits entre la 76 et 90ème minute de jeu aux Jeux Olympiques d’Athènes 2004 (F.I.F.A. Report and statistics, Men’s and Women’s Olympic Football Tournament Beijing 2008, p. 68). Chap. I 31

La comparaison de la distance totale parcourue par l’arbitre entre les deux périodes est très discutée. En effet, certains auteurs indiquent une diminution de celle-ci en seconde période et d’autres une certaine stabilité. Malgré cette différence de résultats, plusieurs études mettent en évidence une diminution des activités de haute intensité (>18 km/h). Ce fait confirme que le paramètre de la distance parcourue n’est effective- ment pas un bon indicateur de l’intensité de match alors que la quantité d’exercices réa- lisés à haute intensité est, elle, probablement plus révélatrice des exigences physiques. La diminution des activités de haute intensité peut s’expliquer par la baisse d’inten- sité de la rencontre qui, fort logiquement, va se répercuter sur les activités de l’arbitre. Mais aussi, comme nous l’avons évoqué, par une gestion d’efforts physiques et une appa- rition de fatigue. Pour preuve, en seconde période, l’arbitre est plus souvent à l’arrêt et parcourt moins de distance en courses à reculons et en déplacements latéraux, puisque ceux-ci sont plus coûteux en énergie. Sans doute faut-il y voir une stratégie d’économie physique, permettant à l’arbitre de recourir lorsque cela est nécessaire, à des efforts à haute intensité jusqu’au terme de la rencontre. Il n’en demeure pas moins que l’arbitre fait moins de course à haute intensité en seconde période que ce soit en raison de la baisse d’intensité de jeu et/ou de l’apparition de fatigue. Dans le but de circonscrire davantage les causes des diminutions observées en seconde période, nous avons étudié la distance de l’arbitre par rapport à la faute. Cette distance de la faute a été étudiée dans les deux seules zones d’attaques gauches, c’est à dire là où l’arbitre assistant ne peut intervenir (hormis le hors-jeu). Dans ces zones, l’arbitre est par conséquent obligé de se situer à proximité des actions. Il résulte de notre étude que la distance augmente en 2nde période, ce que nous avons in- terprété comme l’hypothèse d’une apparition de fatigue chez l’arbitre. D’autres études consacrées à cette thématique sont nécessaires afin d’une part de pouvoir y répondre avec une meilleure fiabilité et, d’autre part d’accroître sa portée en attestant que ce qui est vrai pour les arbitres F.I.F.A. l’est sans doute aussi pour les autres arbitres nationaux de football professionnel. Ces futures informations sont relativement importantes en ce qui concerne l’organisation des séances d’entraînements puisque la fatigue a des consé- quences négatives sur la qualité de la prise de décision. Deux articles121 (dont un réalisé sur les arbitres féminines) ont Ouverture analysé un autre paramètre : le déplacement du ballon au cours d’une rencontre de football de haut niveau. Selon leur auteur (Mallo), la distance totale par- courue par l’arbitre et le nombre d’activités réalisées à haute intensité serait en lien avec la distance parcourue par le ballon. Cette nouvelle approche mérite d’être approfondie

121 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard ; MALLO J., VEIGA S. ET NAVARRO E., Activity profile of top-class female soccer refereeing in relation to the position of the ball. Chap. I 32 afin de mettre en évidence les liens qui unissent la distance parcourue par le ballon, sa vitesse, le rendement physique de l’arbitre et l’intensité du match. Après avoir observé au cours les exigences de match et donc le profil d’activité de l’arbitre, nous allons maintenant étudier les tests physiques qui sont exigés pour pou- voir diriger les rencontres.

Chap. II 33

Chap. II Les tests physiques

1. Introduction Notre analyse des exigences d’un match de football pour l’arbitre démontre qu’un niveau optimal de condition physique est requis afin qu’il soit placé idéalement pour prendre les décisions qui s’imposent, mais aussi pour retarder l’apparition fatigue en seconde période. Les tests physiques pratiqués, sont très peu médiatisés comparative- ment aux matches ; pourtant, ils sont obligatoires. Il faut remarquer également que la littérature ne fournit que peu d’informations sur leur création ou leur organisation.

2. Historique

Par manque de publications, la création de l’historique des tests physiques a été difficile même s’il a tout de même pu être réalisé (cf. annexe n°4). Un résumé en a été tiré : ƒ déjà en 1974, d’après James Doyen, conseiller technique chargé des arbitres français, le test Cooper est utilisé pour évaluer les arbitres en France. Le Docteur Liénard, chargé du suivi des arbitres Français depuis plus de 20 années, confirme ces éléments : « les arbitres Français réalisaient, probablement depuis 1974, le test de Cooper qui consistait à courir en 12 minutes une distance minimale modulée en fonction de l’âge. Puis, dans un second temps ont été ajoutés des courses de 50 m et de 200 m pour les arbitres F.I.F.A. avec l’aval du Dr Eissmann, président de la commission de la Médecine sportive de l’U.E.F.A. ». ƒ en 1989, la F.I.F.A. a appliqué une batterie de tests122. ƒ en 1992, en Grèce, les arbitres étaient évalués par le test de Cooper avec en plus, des épreuves de courses (50 m et 200 m) et un test navette de 4 x 10 m123. ƒ en 1995, le test navette est supprimé124 et grâce à la publication du livre du Dr Eissmann125, nous savons que s’effectuaient quatre courses (deux de 50

122 RONTONYANNIS G.P., STALIKAS A., SARROS G. et al., Medical, morphological and funcional aspects of Greek football referees, cité d’après Da Silva A.I., Avaliação física dos árbitros de futebol, um ato no mínimo responsável. 123 RONTONYANNIS G.P., STALIKAS A., SARROS G. et al., Medical, morphological and funcional aspects of Greek football referees, cité d’après Da Silva A.I., Avaliação física dos árbitros de futebol, um ato no mínimo responsável. 124 DA SILVA A.I., Avaliação física dos árbitros de futebol, um ato no mínimo responsáve. Chap. II 34

mètres et deux autres de 200 mètres) en plus du test de Cooper de 12 minutes. Dès lors, ces épreuves permettaient l’évaluation respectivement de la vitesse (anaérobie alactique et anaérobie lactique) et de l’endurance (aérobie). Toutefois, en réalisant cet historique, nous avons mis en évidence des contradictions dans certaines études portant sur l’organisation des tests : ƒ au cours de la saison 1997-1998, le passage du test C.M.J. (test de détente) pour les arbitres italiens. ƒ en 2001, modification au Brésil de l’ordre de passage des tests (Cooper avant les sprints de 50 et 200 m) Concernant chacun de ces changements, aucune autre source (article scientifique, interview, document issu de fédération) ne les reprend ! Seulement, par déduction, on s’aperçoit qu’en 2004, pour les arbitres internationaux de l’U.E.F.A.126, l’ordre de passage de la batterie de tests a été modifié avec d’abord la réalisation du test de Cooper puis les sprints.

3. Utilité des tests

Il paraît difficile de calquer les tests physiques sur les exigences physiques de match car de nombreux facteurs varient d’un match à Difficultés d’établir des l’autre (par exemple l’intensité). Il est tout aussi difficile de concevoir tests adéquats et des tests qui puissent s’appliquer uniformément à tous les arbitres homogènes issus des 208 fédérations nationales recensées à la F.I.F.A., dès lors que leur préparation physique diffère et donc leurs capacités physiques.

Ces épreuves ont été mises en place par la F.I.F.A. dans le but Buts et objectifs d’évaluer et d’améliorer les capacités physiques de l’arbitre en aéro- bie et anaérobie, mais aussi d’anticiper quelles seront ses performances physiques de match. Les objectifs de cette innovation sont, d’une part d’avoir une batterie de tests fiables et, d’autre part, de pouvoir travailler en s’appuyant sur la F.C. En instaurant ces tests, la F.I.F.A. a essayé de tenir compte des caractéristiques des activités de l’arbitre à savoir, les courses à haute intensité (efforts intermittents), la vitesse et les changements d’activités. Les tests physiques doivent dans un premier temps se rappro- Intérêts pour cher au maximum des activités arbitrales et dans un second temps de l’arbitre et pour fournir un certain nombre d’indicateurs127: le préparateur physique

125 EISSMANN H.J. et D’HOOGHE M., The 23rd man: Sport medical advice for football referees. 126 U.E.F.A., Souffler, c’est jouer. 127 F.I.F.A., Fitness tests for referee and assistant referee. Nous traduisons. Chap. II 35

1) Pour l’arbitre : • Prédire s’il est prêt pour une performance de match. • Lui permettre de se motiver. • Savoir s’il a bien récupéré après une blessure. • Définir ses forces et ses faiblesses.

2) Pour le coach physique :

• Montrer l’intérêt de l’entraînement et de la préparation physique. • Mieux planifier les programmes d’entraînement (y compris pour les microcycles et macrocycles pour les arbitres F.I.F.A.128). • Adapter l’entraînement à la forme physique.

Les premiers tests ont été mis en place en tenant plus ou moins compte de toutes ces informations.

4. L’ancienne batterie de tests (des années 1990 à 2006)

La F.I.F.A. a créé ces tests physiques, pour améliorer et évaluer le niveau de condi- tion physique, mais elle a rendu la réussite obligatoire pour arbitrer. Même si au début le test Cooper était le seul test requis, une batterie de tests spécifiques a été adoptée par la F.I.F.A. vers 1989 : deux sprints de 50 m et deux courses de 200 m suivis du test de Cooper de 12 min et d’un test navette de 4x 10 m (supprimé en 1995). Les arbitres de football professionnel issus de nombreuses fédérations nationales et ceux classés F.I.F.A. ont officiellement utilisé ces tests (les sprints plus le test de Cooper) jusqu’au 31 décem- bre 2006.

4.1. Description des tests

Chaque fédération nationale s’organise pour mettre en place ces tests au moins deux à trois fois durant chaque saison. En général, ils se déroulent durant des stages. 4.1.1. Premier test : sprints et courses

L’objectif de ces épreuves est d’observer les capacités des arbitres à Objectif réaliser des accélérations (efforts de type anaérobie).

Ces épreuves s’effectuent sur une piste d’athlétisme 2 à 3 fois par Description saison selon un calendrier national mais en tenant compte des délais de la F.I.F.A. Il s’agit de deux sprints en ligne droite d’une longueur de 50 m suivis de deux courses de 200 m. Le test débute par un sprint de 50 m129 et un temps de récupération

128 Ces cycles correspondent à des entraînements fournis par le préparateur physique. 129 DA SILVA A.I., FERNÁNDES L.C. et FERNÁNDEZ R., Perfil antropométrico y aptitud física de árbitros de fútbol de Brasil ; DA SILVA A.I. et DO NASCIMENTO A.J., Body composition and physical fitness tests of CBF soccer Chap. II 36 semi-active130 de 2 à 3 min131 est accordé entre chaque sprint. Néanmoins, les conditions ne sont pas identiques pour tous puisque certaines études font état d’un temps de récu- pération active (marche, jogging) de 10 min132 et d’autres d’un temps de 5 min mini- mum133. Les temps effectués sont relevés par des cellules photoélectriques Modalités de ou par chronomètre, imprécision qui pose un grave problème d’unifor- mesure des mité. En effet, deux études134 mesurent les sprints de 50 m avec des temps relevés cellules photoélectriques et les courses de 200 m avec un chronomètre alors qu’une autre étude135 réalisée sur les arbitres espagnols (saison 2001-2002) indique que les deux épreuves (50 m et 200 m) sont mesurées par des cellules photoélectriques. Ce sys- tème est principalement utilisé pour mesurer de faibles distances dont les sprints de 50 m ; leur utilité est moindre pour les courses de 200 m. Or, ces mesures devaient déter- miner si les arbitres avaient réussi c’est-à-dire réalisé un temps inférieur au temps requis136 (tab. n°3).

Temps à réaliser (en sec)

Sexe Niveau Âge 50 m 200 m

Masculin F.I.F.A et National Indifférent 7,5 32

Féminin F.I.F.A et National Indifférent 9 37

Tableau n°3. Source : FÉDÉRATION FRANÇAISE DE FOOTBALL. DIRECTION NATIONALE DE L’ARBITRAGE. Annexe 2. Modalités rela- tives au déroulement des tests physiques des arbitres FFF. 3 mars 2003.

referees after FIFA’s new sequence of physical tests (Repris dans : DA SILVA A.I., Aptidão física do árbitro de futebol aplicando-se a nova bateri de testes da FIFA). 130 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Age-related effects on fitness performance in elite-level soccer refe- rees ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite italian soccer referees. 131 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Age-related effects on fitness performance in elite-level soccer referees ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite italian soccer referees. 132 CASAJUS J.A. et CASTAGNA C., Aerobic fitness and field test performance in elite spanish soccer referees of different ages. 133 DA SILVA A.I. et RODRIGUEZ-AÑEZ C.R., Níveis de aptidão física e perfil antropométrico dos árbitros de elite do Parana credenciados pela Confederação Brasileira de Futebol (CBF). 134 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests, p. 807 ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Age- related effects on fitness performance in elite-level soccer referees. 135 CASAJUS J.A. et CASTAGNA C., Aerobic fitness and field test performance in elite spanish soccer referees of different ages. 136 REILLY T. et GREGSON W., Special populations : Referee and assistant referee ; DA SILVA A.I., RODRIGUEZ- AÑEZ C.R. et ARIAS CANO V.D., Níveis de aptidão física de árbitros de elite da Federação Paranaense de Futebol. Chap. II 37

La disparité est flagrante selon les pays et ne permet pas d’études Aucune comparaison comparatives. possible Toutefois, il est clairement défini que lorsqu’un arbitre échoue à une course, un nouvel essai est permis. Après cette nouvelle tentative, En cas d’échec et en cas d’échec, il est suspendu de toutes désignations temporairement, jusqu’à la réussite du test lors d’une nouvelle séance. 4.1.2. Second test : le test Cooper (12 minutes)

L’objectif de ce test est de parcourir en douze minutes une distance Objectif la plus grande possible afin de mesurer la capacité aérobie. Ce test appelé « test de Cooper137 » porte le nom de son créateur, le Description Docteur Kenneth Cooper, qui l’a mis en place en 1968 afin d’évaluer, à l’origine, la capacité physique d’aviateurs américains (U.S. Air Force). Cette épreuve est obligatoire pour les arbitres F.I.F.A., nationaux et régionaux. Aujourd’hui, l’usage unique de ce test se fait encore pour les arbitres régionaux de certains pays (en France par exemple). Ce test reste assez exigeant physiquement puisqu’il nécessite de courir à haute intensité durant 12 min sur une piste d’athlétisme. Après les épreuves de sprints et avant de s’élancer, les arbitres disposaient d’un temps de récupération de 15 min138. D’autres études indiquent, elles, un temps de 10 min139 ou encore de 8 min140, de sorte que les modalités d’exécution ne sont de nouveau pas uniformes. La F.I.F.A. a établi la distance minimale à parcourir pour les arbitres masculins à 2700 m141 et pour les arbitres de sexe féminin à 2400 m142. Dellal, dans son livre,

137 EISSMANN H.J. et D’HOOGHE M., The 23rd man: Sport medical advice for football referees. 138 CASAJUS J.A. et CASTAGNA C., Aerobic fitness and field test performance in elite spanish soccer referees of different ages ; DA SILVA A.I. et RODRIGUEZ-AÑEZ C.R., Níveis de aptidão física e perfil antropométrico dos árbitros de elite do Parana credenciados pela Confederação Brasileira de Futebol (CBF) ; REILLY T. et GREGSON W., Special populations : Referee and assistant referee. 139 MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pruebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol, p. 7. 140 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Age-related effects on fitness performance in elite-level soccer refe- rees ; CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite italian soccer referees. 141 DA SILVA A.I. et DO NASCIMENTO A.J., Composição corporal e aptidão física de árbitros da CBF submetidos à nova ordem de aplicação dos testes físicos da FIFA, p. 308 ; DA SILVA A.I. et ROMERO FRÓMETA E., Influen- cia del cambio de la Comisión de arbitraje en la capacidad física de árbitros de fútbol de la CBF, p. 4 ; DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ PEREZ R., Perfil antropométrico y aptitud física de árbitros de fútbol de Brasil ; DA SILVA A.I., RODRIGUEZ-AÑEZ C.R. et ARIAS CANO V.D., Níveis de aptidão física de árbitros de elite da Federação Paranaense de Futebol ; DA SILVA A.I. et RODRIGUEZ-AÑEZ C.R., Níveis de aptidão física e perfil antropométrico dos árbitros de elite do Parana credenciados pela Confederação Brasileira de Futebol (CBF) ; REILLY T. et GREGSON W., Special populations : Referee and assistant referee ; DA SILVA A.I., ROMERO FRÓMETA E. et TAKAHASHI K., Análisis de los tests empleados por la FIFA para evaluar a sus árbitros. 142 DA SILVA A.I., Avaliação física dos árbitros de futebol, um ato no mínimo responsive. Chap. II 38 annonce à tort, une distance minimale requise de 2800 m143. Des données F.I.F.A. (2003)144 permettent de connaître les distances à parcourir par les arbitres F.I.F.A. lors de leurs stages internationaux. Le tableau (n°3) reprend ce classement de distances en fonction de l’âge :

Distance à parcourir (en m) Age 2800 40 ans ≤ 2900 36-39 ans 3000 31-35 ans Plus de 3000 30 ans ≤ Tableau. n°4. Source : F.I.F.A. 2003, Fitness testing and assessment of match officials (17.10.2003).

Ces valeurs F.I.F.A. correspondent aux valeurs minimales requises pour ses arbitres, mais elles sont susceptibles d’être modifiées par les fédérations. Ainsi, pour les arbitres nationaux de football professionnel (non classés F.I.F.A.), elle variait en fonction du niveau, de l’âge et du sexe (en France : Tableau n°4145).

Sexe Niveau Âge Distance à parcourir (en m)

Masculin F.I.F.A et Fédéraux 1 Indifférent 2750

Masculin Fédéraux 2 à 5 Moins de 35 ans 2800

Masculin Fédéraux 2 à 5 Moins de 40 ans 2750

Masculin Fédéraux 2 à 5 Moins de 45 ans 2650

Féminin F.I.F.A et Fédéraux Indifférent 2450

Tableau n°5. Source : FÉDÉRATION FRANÇAISE DE FOOTBALL. DIRECTION NATIONALE DE L’ARBITRAGE. Annexe 2. Modalités rela- tives au déroulement des tests physiques des arbitres FFF. 3 mars 2003.

Ce système de répartition de distance à parcourir en fonction du sexe n’était pas for- cément adéquat puisque un arbitre classé F.I.F.A. (F1) âgé de moins de 35 ans devrait parcourir une distance inférieure à celle requise pour son collègue de même âge et classé à un niveau inférieur (F2 à F5). Si les distances parcourues par les arbitres n’atteignaient pas la En cas d’échec distance minimale obligatoire, l’arbitre était en situation d’échec, en- traînant le retrait de toutes désignations jusqu’à la future validation des tests lors des séances de rattrapages.

143 DELLAL A., De l’entraînement à la performance en football. 144 F.I.F.A. 2003, Fitness testing and assessment of match officials. 145 (En France) Fédéral 1 correspond aux arbitres officiant en Ligue 1, Fédéral 2 en Ligue 2, Fédéral 3 en National, Fédéral 4 en C.F.A. et Fédéral 5 en C.F.A. 2. Chap. II 39

4.2. Résultats des tests

Généralement, les arbitres avaient un taux élevé de réussite à ces épreuves (cf. An- nexe n°5).

4.3. Critique des tests

Il est difficile d’évaluer l’adéquation des tests avec les exigences de terrain. Cepen- dant, ces tests sont le reflet d’un certain niveau de condition physique sans véritable corrélation avec l’état de santé.

Concernant les sprints de 50 m, nous n’avons qu’une faible corréla- Sprints de tion avec la distance totale (r= -0,38 ; p<0,05)146 et aucune corrélation 50 m ne peut être établie ni avec la distance parcourue à vitesse maximale (r= -0,04 ; p= 0,82)147 ni avec celle parcourue à haute intensité (r= -0,10 ; p= 0,55)148 (r= -0,03 ; P>0,05)149.

Pour les courses de 200 m, les résultats sont similaires puisqu’une Courses de faible corrélation existe avec la distance totale (r= -0,48 ; p<0,05)150 200 m (r= -0,48 ; P<0,05)151, mais aucun lien n’est mis en évidence ni avec la distance couverte à vitesse maximale (r= -0,17 ; p= 0,30)152 ou à haute intensité (r= -0,27 ; p= 0,10)153 ni avec le temps passé à haute intensité (r= -0,23 ; P>0,05)154. Seuls deux auteurs ont étudiés les liens potentiels entre les activi- Test de tés de l’arbitre et le test Cooper. Castagna155 indique que le test Cooper Cooper

146 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 147 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 148 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 149 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests, p. 809. 150 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 151 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests, p. 809. Repris dans : MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pruebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol. 152 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 153 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 154 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests, p. 809. Repris dans : MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pruebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol. 155 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees, p. 233. Chap. II 40 a une faible corrélation avec la course de haute intensité (r= 0,51 ; p<0,05) ; une corréla- tion nulle avec la distance couverte à vitesse maximale (r= 0,32 ; p<0,05) et une corréla- tion modérée avec la distance totale parcourue (r= 0,71 ; P<0,05). Mallo156, quant à lui, soutient que le test Cooper est faiblement corrélé au temps passé en activités de haute intensité (r= 0,54 ; P= 0,068) et qu’une corrélation avec la distance totale parcourue (r= 0,23 ; P>0,05) n’est pas mise en évidence. Cependant, concernant la VO2 max, le test Cooper est moyennement corrélé (r= 0,71 ; p<0,05)157. Les principales critiques reposent sur les liens du test avec l’acti- Conclusion vité de match de l’arbitre ; d’une part, le test Cooper est une activité continue alors qu’arbitrer correspond à des efforts intermittents et, d’autre part, réaliser des sprints d’une distance de 50 m et surtout des courses de 200 m est assez rare durant un match. Pour notre part, nous rajouterons que le test Cooper est une épreuve évaluant la capacité aérobie, mais n’est pas spécifique à la totalité des activités de l’arbitre. De plus, les distances de sprints ne sont corrélées avec aucun paramètre de terrain. En conclusion, nous souscrivons aux propos de Helsen qui décrit ce test comme : « une étude rigoureuse de la forme d’un individu »158, mais pas d’un arbitre ! Aussi, de véritables tests physiques en adéquation avec les exigences de match avaient besoin d’être mis en place et développés. C’est ce que Helsen a fait en débutant des expérimen- tations dès 2005.

5. Le test F.I.F.A. actuel : La batterie de tests Helsen

De nos jours, les tests utilisés au niveau de l’arbitrage F.I.F.A. sont les tests de M. Hel- sen, préparateur physique des arbitres professionnels belges, chargé de l’entraînement des arbitres pour l’Euro 2004 et 2008 mais aussi pour les Coupes du Monde F.I.F.A. 2006 et 2010. Cette batterie de tests a été utilisée pour la première fois en 2005, à l’occasion des tournois F.I.F.A.159 dans le but de quantifier et d’améliorer les performances des arbitres et de se rapprocher davantage des activités physiques d’un match. Cependant, avant d’être instauré, ces tests ont été expérimentés afin de voir s’ils étaient adaptés aux arbitres, lors de plusieurs rassemblements d’arbitres en 2005 : la 3ème réunion des arbitres d’élite160, stage hivernal des arbitres Français... Ces derniers

156 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests, p. 809. Repris dans : MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pruebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol. 157 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Competitive-level difference in yo-yo intermittent recovery and twelve minute run test performance in soccer referees. 158 U.E.F.A., Les futurs sifflets en apprentissage. 159 F.I.F.A., Refereeing « Projet 2006 » ; Fitness Tests for F.I.F.A Tournament 2005. 160 U.E.F.A., Les arbitres se préparent à la nouvelle saison. Chap. II 41 ont notamment jugé le test intermittent « difficile mais plus adapté aux besoins d’un arbitre que le test Cooper »161. En 2005, des études162 ont été menées sur ces tests lors de la Coupe des Confédéra- tions. Cette même année, à la fin du mois d’octobre, la Commission des arbitres et de la médecine sportive de la F.I.F.A. a approuvé l’usage de cette batterie de tests pour les arbitres internationaux. Publiée en janvier 2006, la circulaire Projet 2006163 décrit le fonctionnement de ces nouveaux tests et précise qu’ils entreront en vigueur officielle à partir du 1er janvier 2007. La réussite des tests est obligatoire164 pour accéder au plus haut niveau (F.I.F.A.). Néanmoins, Helsen la décrit comme « une passerelle vers des performances futures, en aucun cas une barrière »165.

5.1. Description des tests

Au sein de la batterie de tests Helsen, les arbitres sont évalués par deux tests bien distincts166 qui permettent d’évaluer leur capacité anaérobique et aérobique. Les temps qu’ils prescrivent sont susceptibles d’être diminués par les fédérations nationales et par les différents organismes regroupés sous l’appellation F.I.F.A. dans l’objectif d’en accroître la difficulté. Ces tests ne se déroulent pas aux mêmes périodes dans chaque fédération à cause des modifications des calendriers suivant les états et continents. La fréquence de pas- sage des tests n’est pas non plus la même partout ; annuellement les arbitres peuvent les passer 2 fois (Allemagne), 3 fois (France) ou 4 fois (Belgique, Autriche, Espagne). Néan- moins, il est établi qu’à partir de la saison 2009/2010, dans chaque fédération, le nombre requis sera de 2 fois par saison.

161 U.E.F.A., Une réunion réussie. Propos de Helsen. 162 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard ; Repris dans : MALLO J., GARCIA ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la FIFA para valorar la condición física de los árbitros de fútbol: relación con el rendimiento físico en la competicion. 163 F.I.F.A., Circulaire 1013 : Nouveaux tests physiques pour les arbitres et arbitres assistants de la F.I.F.A. 164 Par exemple, dans le but de participer à une Coupe du Monde, 2 ou 3 arbitres assistants sont mainte- nant associés à un arbitre de même nationalité, et la F.I.F.A. indique qu’« au moins deux des trois assistants doivent réussir les tests, sans quoi l’équipe entière est rayée de la Coupe du Monde et rem- placé par un trio du groupe de développement et de soutien », (U.E.F.A., Les assistants en piste pour la phase finale). 165 U.E.F.A., Les assistants en piste pour la phase finale. 166 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard ; DIRECTION NATIONALE DE L’ARBITRAGE (D.N.A), Règlement Intérieur - Annexe 2. Saison 2008-2009 ; Pruebas fisicas “Carrera Activa Intermitente” ; Pruebas fisicas 6 x 40 ; DELLAL A., De l’entraînement à la performance en football ; U.E.F.A., Les nou- veaux arbitres débutent. Chap. II 42

Avec la mise en place de cette nouvelle batterie de tests, les épreuves sont doréna- vant organisées par les diverses fédérations avec une réelle uniformité ! D’ailleurs, je sais que la France et la Belgique les organisent dans ces règles. Cette certitude est liée à mon vécu, puisque la possibilité m’a été donnée d’assister à la réalisation de ces tests en France (juillet 2008, novembre 2008 et juillet 2009) et en Belgique (novembre 2008) grâce aux accords de M. Batta (Directeur National de l’Arbitrage et ancien arbitre F.I.F.A.), puis de M. Helsen. Cette uniformité n’est malheureusement pas encore établit partout dans le monde puisque, lors du séminaire annuel F.I.F.A. sur la préparation physique (27-28 février 2007), on apprend que « certains continents n’ont pas été capables de fournir les infor- mations minimales requises, ce qui a été jugé inacceptable par la F.I.F.A »167. Au cours de ce séminaire, Helsen en a profité pour indiquer une modification du test, qui a permis la mise en place d’un départ dynamique (1,5 m) pour les sprints. 5.1.1. Premier test : Les sprints

L’objectif est de mesurer la vitesse moyenne durant les courses Objectif rapides et répétées que l’arbitre effectue au cours d’un match L’épreuve168 anaérobique correspond à une série de six sprints en Description ligne droite d’une longueur de 40 mètres (cf. fig. n°3). Dans un souci d’uniformité, ce test est réalisé sur piste avec interdiction d’utiliser des chaussures à pointes. Les arbitres sont placés en file par groupe de 6. Le départ est qualifié de dyna- mique, car l’arbitre s’élance à 1,5 m des premiers capteurs. Chaque participant possède un temps de repos d’une durée maximale de 1 min 30 entre chaque sprint.

Figure n°3. Source : DELLAL A. De l’entraînement à la performance en football, p. 388.

167 F.I.F.A., Six séminaires pour améliorer l’avenir. 168 DIRECTION NATIONALE DE L’ARBITRAGE (D.N.A), Règlement Intérieur - Annexe 2. Saison 2008-2009 ; WESTON M., Relation between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses ; DELLAL A., De l’entraînement à la performance en football. Chap. II 43

Le temps réalisé est relevé par des cellules photoélectriques grâce Modalités de à un barrage photoélectrique placé au départ et à l’arrivée (fig. n°4). Le mesure des chronométrage débute lorsque l’arbitre « coupe » le premier barrage et temps relevés s’arrête par le même système à hauteur du second. Le temps est relevé automatique- ment sur la machine d’enregistrement (Dec radio) (fig. n°5). Ce mode de mesure permet d’accroître la précision du temps relevé169. Cependant, si les cellules sont défaillantes, l’examinateur relève le temps avec un chronomètre.

Figure n°4. Figure n°5. Sources : Photos personnelles prises lors du rassemblement des arbitres professionnels Français à Villejuif (18 novembre 2008).

Le temps de performance requis (tableau n°6) pour la réussite de l’épreuve varie selon : 1) le niveau auquel l’arbitre officie (classé F.I.F.A ou non) ; 2) le sexe ; 3) la fonc- tion (arbitre central ou arbitre assistant).

Sexe Fonction Niveau Temps à réaliser (en sec) masculin Central F.I.F.A. 6,2 masculin Central non F.I.F.A. 6,4 masculin Assistant F.I.F.A. 6,0 masculin Assistant non F.I.F.A. 6,2 féminin Central F.I.F.A. 6,6 féminin Central non F.I.F.A. 6,8 féminin Assistante F.I.F.A. 6,4 féminin Assistante non F.I.F.A. 6,6

Tableau n°6. Source : F.I.F.A., Circulaire 1013 : Nouveaux tests physiques pour les arbitres et arbitres assistants de la F.I.F.A.

169 YEADON M.R., KATO T. et KERWIN D.G., Measuring running speed using photocells. Chap. II 44

Un document170 F.I.F.A. répertorie la qualité de la performance en fonction du temps réalisé (tab. n°7) :

Temps réalisé (en sec) Avis Arbitre Central Arbitre Assistant

< 5,6 <5,4 Excellent

5,6-5,7 5,4-5,5 Très bon

5,8-5,9 5,6-5,7 Bon

6,0-6,1 5,8-5,9 Besoin d'entraînement

Tableau n°7.

Un seul essai supplémentaire, à savoir un septième sprint, est auto- En cas d’échec risé lorsqu’un seul « échec » est à déplorer : sprint réalisé au-delà du temps imposé ou chute lors de son passage. L’arbitre qui est encore en situation d’échec après avoir effectué son nouvel essai est considéré comme ayant échoué au test. Il ne sera donc pas désigné jusqu’à ce qu’il par- vienne à valider ses tests physiques. Un examinateur veille à la bonne réalisation de l’ensemble de ce test. 5.1.2. Second test : Les efforts intermittents

Il est important de préciser que certaines fédérations (Belgique, d’après Helsen) ou organisations (U.E.F.A.171) préconisent la réalisation de ce test en portant un Polar® (cardio-fréquencemètre) afin de pouvoir quantifier les données et de créer des plan- nings d’entraînements individualisés en dosant de la meilleure façon les futures charges de travail. Cet élément permet également d’éviter les blessures liées à un surentraîne- ment.

L’objectif est de mesurer la performance des arbitres à réaliser des Objectif activités de haute intensité (>18 km/h) lorsqu’ils sont amenés à par- courir 150 m en 30 sec.

Ce second test représente une épreuve d’efforts intermittents c’est- Description à-dire fractionnés avec la réalisation de courses de haute intensité (>18 km/h). Il s’agit d’effectuer un total de dix tours d’une piste d’athlétisme de 400 m soit une distance totale de 4000 m. Pour récupérer physiquement du premier test (les

170 F.I.F.A., 4th Referee Fitness Instructors Seminar. Nous traduisons. 171 U.E.F.A., Des arbitres en bonne forme. Chap. II 45 sprints), un temps de récupération de 6 à 8 min172 est autorisé avant de débuter ce second test. Le tour de piste est décomposé en quatre parties : deux secteurs égaux de 150 m, à effectuer en courant, et deux autres de 50 m, à parcourir en marchant afin de récupérer physiquement. Ces deux types de secteurs s’effectuent en alternance (fig. n°6)173.

Figure n°6. Source : DELLAL A. De l’entraînement à la performance en football, p. 388.

Les secteurs sont délimités à l’aide de cônes (fig. n°7) : la ligne d’entrée dans la zone de marche est indiquée par les cônes du milieu ; deux cônes placés trois mètres avant et trois mètres après délimitent la zone de marche.

3 mètres avant 3 mètres après l’entrée l’entrée

Entrée dans la zone de marche

Figure n°7. Source : Photo personnelle prise lors du rassemblement des arbitres professionnels Français à Villejuif (19 novembre 2008).

172 WESTON M., Relation between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses ; MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. 173 Précisons en outre qu’un examinateur veille au bon déroulement du test et regroupe les coureurs par six au maximum. Un juge de groupe est attitré et chargé de surveiller le parcours de ses coureurs.

Chap. II 46

L’alternance course-marche est indiquée par hauts parleurs (coups de sifflet et bips émis par une bande sonore) et par l’aide de juges munis d’un drapeau. Un juge est placé à l’entrée et à la sortie des zones de marche. Son drapeau maintenu horizontalement (cf. fig. n°8) empêche les arbitres de quitter la zone de 50 m avant le signal sonore.

Figure n°8. Figure n°9. Sources : Photos personnelles prise lors du rassemblement des arbitres professionnels Français à Aix-les- Bains (29 juillet 2009).

Un compte à rebours174 est donné par 3 signaux sonores différents avant de finir la course de 150 m et également après avoir marché dans la zone de récupération : 1) Un simple bip indique un temps restant de 10 sec. 2) Un double bip informe qu’un délai de 5 sec est encore disponible. 3) Le signal donné par un coup de sifflet lance alors le départ pour quitter la zone de marche et sert également à annoncer l’arrivée dans la zone de marche. Ainsi, au moment du coup de sifflet indiquant la fin de la course de 150 m, l’arbitre doit être dans la zone de marche délimitée. Si ce n’est pas le cas, il est averti une pre- mière fois par le juge de groupe ; s’il récidive, il sera considéré en situation d’échec. Comme pour l’épreuve de sprints, il n’est pas désigné tant qu’il n’a En cas d’échec pas réussi. De plus, si les tests n’ont pas été validés par l’arbitre à la fin de la saison ou à une date limite imposée par sa commission, il sera alors automatique- ment rétrogradé au niveau inférieur. Chaque distance doit être réalisée dans un temps requis (tableau n°8), variable selon : 1) le niveau auquel l’arbitre officie (classé F.I.F.A. ou non) ; 2) le sexe ; 3) la fonc- tion (arbitre central ou arbitre assistant).

174 WESTON M., Relation between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses. Chap. II 47

Temps à réaliser (en secondes) Sexe Fonction Niveau 150 m 50 m 150 m 50 m masculin central F.I.F.A. 30 35 30 35 masculin central Non F.I.F.A. 30 40 30 40 masculin assistant F.I.F.A. 30 40 30 40 masculin assistant Non F.I.F.A. 30 45 30 45 féminin central F.I.F.A. 35 40 35 40 féminin central Non F.I.F.A. 35 45 35 45 féminin assistant F.I.F.A. 35 45 35 45 féminin assistant Non F.I.F.A. 35 50 35 50

Tableau n°8. Source : CD ROM F.I.F.A., Physical Fitness Tests. Refereeing Department.

Il faut préciser que le temps de récupération pour les arbitres F.I.F.A. a été modifié. En effet, en 2005, les arbitres centraux avaient 40 sec175 de marche. En 2006, le temps a été diminué à 35 sec176. À titre d’information, une diminution du temps a également été effectuée pour les arbitres assistants classés F.I.F.A. : aujourd’hui, ils disposent de 40 sec au lieu de 45 sec en 2005.

5.2. Résultats des tests

Le taux de réussite des tests est très important (annexe n°6). En général, ceux qui échouent sont soit malades, soit blessés, ou encore, insuffisamment préparés physique- ment.

5.3. Critique des tests

Le but de cette batterie de tests est de refléter au maximum les exigences physiques de l’arbitre au cours d’un match de football. Ainsi, comme le décrit Helsen, « ce nouveau test, essentiellement basé sur les efforts fractionnés et les sprints courts, se rapproche de très près des efforts fournis par les arbitres durant les matches ».177 Seules, trois études ont étudié les nouveaux tests. Deux études178 ont été réalisées durant le Coupe des Confédérations en 2005 et reprennent, en globalité, les mêmes

175 F.I.F.A., Refereeing « Projet 2006 » ; Fitness Tests for F.I.F.A Tournament 2005. 176 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. 177 U.E.F.A., Les arbitres se préparent à la nouvelle saison. 178 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard ; MALLO J., GARCIA ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la FIFA para valorar la condición física de los árbitros de fútbol: relación con el ren- dimiento físico en la competicion. Chap. II 48 résultats. Dans la troisième179, les tests ont été passés le dernier week-end avant le début de la saison 2007-2008 chez les arbitres de la 1ère division anglaise (Premier League). Le test d’efforts intermittents concerne une distance totale minimale de 4000 m à parcourir. Du fait de la récente mise en place de ce test, peu de données sont disponibles. Cependant, à titre personnel, pour l’avoir réalisé, il me paraît plus approprié aux exi- gences physiques de match que le test de Cooper.

Afin d’évaluer le test, deux paramètres principaux ont été étudiés : la Les sprints moyenne globale des temps réalisés aux sprints de 40 m (40 m moyenne) et la moyenne des temps les plus rapides réalisés aux sprints (40 m rapide). Dans l’étude180 de Weston ceux-ci affichent une corrélation moyenne avec la dis- tance parcourue en haute intensité (r= 0,77 et r= 0,76 avec p<0,001) et en sprint (r= 0,77 et r= 0,75 avec, p<0,001). Concernant la distance totale parcourue, 40 m moyenne et 40 m rapide étaient moyennement corrélés (r= 0,70 et r= 0,69 avec p<0,01). Contrairement aux résultats de Weston, une étude181 de Mallo a montré récemment que les deux paramètres ,40 m moyenne et 40 m rapide, ne sont pas en lien avec la dis- tance parcourue à haute intensité (r= -0,02 avec P=0,96 ; r= 0,13 avec P=0,74) Au plan pratique, il a été évoqué182 qu’un entraînement par répétitions de sprints permettait d’améliorer les niveaux aérobique et anaérobique. Ceci sous-entend que de bons résultats aux tests auraient un effet prédictif sur les performances physiques en match. D’ailleurs, Weston met en évidence dans ses résultats que les arbitres ayant réa- lisé les temps les plus rapides aux sprints font significativement de meilleures perfor- mances physiques en match. Un article posté sur le site de l’U.E.F.A., relate l’existence de statistiques portant sur la Premier League anglaise qui permettent de confirmer cet élément puisque ces données démontrent que « les arbitres qui obtenaient les meilleurs résultats aux tests de condition physique couvraient 46 % de terrain en plus par rapport à leur collègues en courant, et 88 % de plus en effectuant des sprints »183.

L’avantage de ce test d’effort intermittent, est que l’arbitre parcourt Le test une grande distance (4000 m minimum) en ayant à la fin réalisé une intermittent charge de travail qui s’est accumulée progressivement (plus de 20 minutes).

179 WESTON M., Relation between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses. 180 WESTON M., Relation between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses. 181 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. 182 IMPELLIZZERI F.M., RAMPININI E., CASTAGNA C. et al., Validity of a Repeated Sprint Test for Football. 183 U.E.F.A., Des arbitres en bonne forme. Chap. II 49

Afin d’évaluer ce test intermittent, le critère utilisé est l’enregistrement de la F.C. Celle-ci est corrélée moyennement à la distance totale (D.T.) parcourue en match (r= 0,70 ; p<0,05) et montre une corrélation modérée avec la distance parcourue à haute intensité durant un match (r= 0,57 ; p<0,05). Ces données sont contradictoires avec les résultats de l’étude de Mallo qui ne trouve aucun lien entre les exigences de match ni avec la D.T. ni avec le temps de course à haute intensité durant le match. L’explication de Weston est le fait que l’étude de Mallo est basée sur le premier test mis en place avec 40 sec de récupération durant l’intervalle de marche. Depuis, le test a été modifié et le temps de récupération ramené à 35 sec. C’est sur ce nouveau temps que s’est portée l’étude anglaise. Cependant, Mallo184 trouvait tout de même que : 1) La moyenne de la F.C. durant le test des efforts intermittents était faiblement cor- rélée avec la moyenne de la F.C. de match (r= 0,42 ; P=0,18) et avec le temps passé à courir à haute intensité pendant les matchs (r= 0,38 ; P=0,22), c’est-à-dire au-delà de 85 % de la F.C. maximale. 2) La F.C. de récupération après ce test était faiblement corrélée (r= -0,53 ; P=0,08) avec le temps de course à haute intensité pendant un match (entre 86 et 95 % de la fré- quence cardiaque maximale individuelle). (Résultats repris dans une autre étude de Mallo185) De plus, la seconde étude186 de Mallo informe que la F.C. de récupération et la dis- tance réalisée à haute intensité en match (r= 0,70 ; p<0,05) sont moyennement corré- lées. La fréquence cardiaque enregistrée lors des tests est donc corrélée à la D.T. et à la distance parcourue à haute intensité. L’autre argument se rapportant à la fréquence car- diaque permet de mettre en évidence que la fréquence de récupération est fortement corrélée à la distance réalisée à haute intensité. Enfin, il faut tenir compte que la F.C. est un paramètre individuel. On pourrait donc évaluer la F.C. maximale de l’arbitre et le faire travailler à 90 % de celle-ci. En revanche, ce test n’aura pas les mêmes répercussions au niveau de la physiologie de l’individu (amélioration physique, développement de fatigue…). Il a été démontré187 que les arbitres ayant une meilleure F.C. de récupération après le test fractionné avaient la possibilité de réaliser plus de courses intenses durant un

184 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. 185 MALLO J., GARCIA ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la FIFA para valorar la condición física de los árbitros de fútbol: relación con el rendimiento físico en la competicion. 186 MALLO J., GARCIA ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la FIFA para valorar la condición física de los árbitros de fútbol: relación con el rendimiento físico en la competicion. Chap. II 50 match sans avoir besoin de passer plus de temps avec une fréquence cardiaque com- prise entre 86 et 95. Ce test a donc des liens avec les exigences de match notamment avec la distance par- courue à haute intensité, qui a été mise en évidence comme indicatrice de la perfor- mance physique de match. Toutefois, davantage de recherches serait bénéfiques afin de confirmer ces résultats d’autant plus que seule l’article de M. Weston a étudié ce nouvel intervalle (30 sec de course - 35 sec de récupération).

6. Conclusion

En conclusion, le test d’efforts intermittents a des relations plus ou moins impor- tantes avec les exigences de matches alors que pour l’épreuve de sprints, les résultats sont différents suivant les études et donc le lien avec le terrain paraît moins évident. On ne peut conclure sur la validité et la fiabilité de ces tests, mais souligner une meilleure corrélation avec la pratique arbitrale : sprints plus courts et travail intermittent. Cepen- dant, si ce test concerne les arbitres et arbitres assistants, il ne demeure pas moins que l’épreuve des sprints et des démarrages est encore plus importante pour l’arbitre assis- tant. Même si la longueur du sprint a été ramenée à 40 m, peu d’arbitres courent cette distance, quelle que soit leur fonction, mais la vitesse du jeu, les changements de direc- tions, les fractionnements des démarrages sont mieux abordés qu’auparavant. Être capable de faire un effort fractionné tel que le permet le test de Werner Helsen laisse à l’arbitre la possibilité de se tester sur une période, plus longue que le Cooper, qui se rap- proche davantage du temps de jeu et le met à l’abri des inquiétudes émises quelquefois sur le caractère sportif de haut niveau de l’arbitre de football d’élite. Conclusion

Depuis quelques années, d’une part le football s’est largement médiatisé188 et d’autre part le jeu s’est intensifié, demandant aux arbitres d’être encore plus performants. De plus, les calendriers ont aussi été modifiés et dorénavant les arbitres peuvent officier 2 rencontres au cours de la même semaine et parfois 3 ! Ils doivent donc satisfaire à de nombreuses exigences et même si ce sont les décisions techniques qui comptent, le phy- sique aide à la performance. Ainsi, les arbitres doivent posséder une bonne capacité physique car elle est exigée lors des matches ou lors des tests que nous avons étudiés, mais aussi lors des entraînements.

187 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. 188 En effet, le président du comité des arbitres U.E.F.A., Volker Roth, déclare qu’il « est impossible au- jourd’hui pour un arbitre de ne pas être remarqué. Il y a 20 ou 25 caméras de télévision sur le terrain, surtout lors des matches de Champions League », (U.E.F.A., L’arbitrage en lumière). Chap. II 51

Les matches étant plus rapides et plus fréquents, les arbitres sont obligés de s’entraîner plusieurs fois par semaine et parfois à un rythme intense dans le but notam- ment de retarder l’apparition de fatigue en seconde période. Cette fatigue entraîne une perte de possession de moyens physiques et/ou mentaux. Les conséquences de sa mani- festation peuvent être de plusieurs types : éloignement des actions qui entraîne de mau- vais jugements, perte de lucidité dans les prises de décisions (augmentation du nombre de cartons...) et le risque de blessure physique de l’arbitre. Dans la seconde partie, nous allons d’ailleurs étudier cet aspect concernant les bles- sures des arbitres : leur suivi, leur prise en charge et les différentes techniques utilisées pour diminuer ces lésions.

2ème partie 52

2ème partie Le suivi et la prise en charge des blessures de cette population

Introduction

Les arbitres d’aujourd’hui doivent désormais être capables de répondre à des exi- gences croissantes, en évitant au maximum les problèmes physiques que celles-ci peu- vent engendrer. Face à cette augmentation et afin de diminuer le risque de blessures, la voie de la professionnalisation de l’arbitrage est devenue incontournable. Elle a d’ailleurs permis d’améliorer la qualité des staffs techniques et surtout, depuis peu, de mettre en place des staffs médicaux auprès des arbitres. Les examens médicaux pratiqués, notamment en France, sont de plus en plus per- formants. En plus de l’examen général, ils comportent (suivant les fédérations) : un con- trôle cardiovasculaire, un contrôle ophtalmologique, un bilan sanguin et un contrôle dentaire annuel, avec en plus, un suivi médical et kinésithérapeutique individuel tout au long de la saison. Malgré ces améliorations, l’« homme en noir » continue de se blesser. L’origine de ses blessures diffère toutefois de celle des joueurs puisqu’il : 1) n’a pas de contact phy- sique, 2) est, en général, plus âgé de 15 ans, 3) est rarement professionnel à temps plein. Dans un premier temps, nous allons donc étudier, le suivi médical avant de porter une attention particulière sur le rôle du kinésithérapeute auprès de cette population.

Chap. III 53

Chap. III Le suivi médical

1. Introduction

Comme les joueurs de football, un arbitre peut se blesser189. Dans ce cas malheu- reusement, même avec la professionnalisation de l’arbitrage, le suivi médical n’est tou- jours pas systématique dans chaque fédération ! D’ailleurs en 2009, certaines fédéra- tions nationales n’ont toujours pas de médecin. Ainsi, en Allemagne, par exemple, « un arbitre de football professionnel qui se blesse va consulter son propre docteur »190. En Autriche, il n’y a toujours pas de docteur responsable de la prise en charge et du suivi des arbitres autrichiens de football professionnel comme me l’a confirmé M. Jahoda, kinésithérapeute des arbitres autrichiens. En Suisse, d’après M. Bizzini, kinésithérapeute de la F.I.F.A., il lui semble qu’il n’y ait pas de médecin officiel. En Espagne, le docteur Casajus est responsable du contrôle et de l’assistance médicale des arbitres depuis l’an 2000 et indique qu’un docteur est attitré aux arbitres depuis très longtemps. En France enfin, le Dr Liénard est lui-même chargé du suivi des arbitres depuis plus de 20 ans ! C’est grâce à l’aide du Docteur Liénard que notre étude a pu être réalisée. En effet, le peu de littérature relative aux blessures des arbitres nous a amené à contacter plusieurs médecins de fédérations nationales. Seul le Dr Liénard a été en mesure de nous fournir les informations recherchées ! Depuis plus de 15 ans, à chaque début de saison, il adresse un dossier médical aux arbitres français de niveau national. Celui-ci complété, doit lui être retourné. Notre étude sur le suivi médical, principalement des arbitres fran- çais, a été possible en partie grâce aux informations recueillies par le biais notamment d’une feuille de renseignements (Annexe n°7) qui compose ce dossier médical.

189 En tenant compte de ce paramètre, il est important de signaler qu’au niveau du football professionnel, l’arbitre peut alors être remplacé en match, par le 4ème arbitre. Il a été mis en place dans les Lois du Jeu en 1991 (FIFA., Le 4ème élément). Il faudra des années avant de le voir officier dans la plupart des fédérations. D’ailleurs, ce n’est qu’environ une dizaine d’année plus tard, vers la saison 1999- 2000 (d’après le Dr Liénard), qu’il apparaîtra en France par exemple. Il est placé hors du terrain et il a de nombreuses fonctions. Son rôle principal reste de gérer les bancs de touche, mais il doit aussi transmettre l’information du temps supplémentaire à la fin de chaque période, contrôler l’équipe- ment des remplaçants lors des changements de joueurs et par la même occasion indiquer son numéro... 190 Interview de M. Sippel, arbitre Allemand de football professionnel, également classé F.I.F.A. Nous traduisons. Chap. III 54

2. Données disponibles

Concernant le suivi médical et les blessures des arbitres, dans un premier temps, une revue de la littérature française a été faite puis, celle-ci s’est poursuivie au niveau international dans plusieurs langues (Anglais, Espagnol et Portugais). Les informations françaises ont été regroupées et classées par ordre chronologique. Cette méthodologie pour les données des blessures des arbitres français a également été appliquée pour les diverses informations internationales recueillies.

2.1. Résultats en France

2.1.1. Thèse présentée le 4 février 1999 en France

Cette thèse191 porte sur une étude menée au cours de 4 saisons (de 1994 à 1998) et cible les arbitres nationaux français (centraux, assistants et candidats fédéraux, confon- dus). Sur 265 arbitres, un total de 123 blessures a été relevé dont 97 qui concernent uni- quement les arbitres centraux (F1 à F5). 2.1.1.1. Arbitres centraux (F1 à F5)

Claquage (14), contracture (15), entorse ligamentaire (17), tendi- Les types de nopathies Achilléenne (13), élongation (11), blocage méniscal (7), blessure déchirure (4), autres tendinites (4), rupture achilléenne (2), lombalgie (1), localisation double (1), crampe (2), rupture LCAE (2), sinusite (1), agression (1), trauma cervical (1), fracture tibia-péroné (1). Les lésions les plus fréquentes sont d’ordre musculaire (claquage, contracture, élon- gation, déchirure, crampe) et représentent 46 blessures sur 97, soit 47,42 % des bles- sures des arbitres centraux nationaux. Suivent les entorses ligamentaires et les tendinopathies Achilléenne qui représen- tent au cumul, 30 blessures sur 97, soit 30,93 % des blessures totales. 2.1.1.2. Totalité des arbitres (centraux, assistants et candidats) Sur les 123 blessures au total : La survenue - 79 sont apparus en match (64,22 %). des blessures - 35 à l’entraînement (28,45 %). - 9 aux tests physiques (notamment le Cooper) (7,31 %). Concernant les lésions de match, la majorité d’entre elles (32, soit 40,50 %) sont survenues au cours de la 1ère période.

191 CALLOT-GERMAIN C., Les blessures des arbitres de football de niveau national, 4 février 1999. Chap. III 55

D’ailleurs, à l’occasion des matches, en moyenne, seulement un arbitre sur deux bénéficie de soins immédiats (69 cas, soit 56,09 %). La prise en charge est quasiment systématiquement faite par le kinésithérapeute du club recevant. 81 blessures sur 123 (65,86 %) ont été soignées à la mi-temps ou dès la fin du match, 32 blessures (26,01%) sur le terrain même, et enfin 10 (8,13%) où le moment n’a pas été précisé. Les soins principaux sont le glaçage et/ou strapping (66,66 %) puis A.I.N.S., antal- giques per os, emplâtres d’albumine, divers (27,08 %). La totalité des 123 blessures au cours des 4 saisons a été répartie en Fréquence des blessures fonction des mois (cf. tableau n°9) : en fonction du mois

Sans Mois Juil. Août Sep. Oct. Nov. Déc. Jan. Fév. Mar Avr. Mai Juin Trêve date Nbre 4 14 22 21 12 10 2 10 13 6 4 0 2 3 % 3,25 11,38 17,89 17,1 9,76 8,13 1,63 8,13 10,57 4,88 3,25 0 1,63 2,44 Tableau n°9.

Pourcentage de blessures en fonction du mois 20,00% 17,89% 18,00% 17,10% 16,00% 14,00% 12,00% 11,38% 10,57% 10,00% 9,76% 8,00% 8,13% 8,13% 6,00% 4,88% 4,00% 3,25% 3,25% 2,00% 1,63% 0,00% 0,00% Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin

Graphique n°4. Sur les 4 saisons, la majorité des blessures des arbitres (centraux et assistants con- fondus) surviennent dans la 1ère partie de la saison (de juillet à décembre), soit 83 bles- sures sur 123 (67,47 %).

Chap. III 56

Le mollet et la cuisse sont les plus souvent touchés (64, soit Localisation 52,03 %), suivi par les lésions du tendon d’Achille (17, soit 13,82 %). des blessures et la durée Pratiquement 65 % des blessures entraînent une période d’indis- d’indisponi- ponibilité qui varie de 2 à 4 semaines. bilité 2.1.2. Étude sur les arbitres centraux français de football professionnel

En France les arbitres classés U.E.F.A. et fédéraux 1 (F1) officient au Préliminaires niveau de la 1ère division du championnat de la Ligue professionnelle de football (Ligue 1). Ils sont au nombre de 22. Chaque saison, au moins un arbitre est rétrogradé en Ligue 2 comme fédéral 2 (F2) et deux arbitres fédéraux 2, voire plus, sont promus en Ligue 1.

Depuis cinq saisons, les arbitres de Ligue 1 ont adressé le motif L’étude médical de leur indisponibilité et la durée de celle-ci. Sur cinq saisons, 23 arbitres ont interrompu leur activité d’arbitrage pour des durées de 3 à 144 jours. Le nombre total d’arrêts a été de 57. Quant aux raisons de ces arrêts, il faut distinguer les « Blessures » soit, les indisponibilités liées au sport (au delà d’un jour) et les « Maladies », à savoir celles qui ne sont pas liées au sport ; figurent dans « Non documentée » les indisponibilités dont l’origine n’a pas été précisée. La répartition des arrêts est la suivante : - Blessures : 45 - Maladies : 9 - Non documentées : 3 2.1.2.1. Répartition par saison Le nombre d’arrêts est variable suivant les saisons, comme l’indique les données reprises depuis la saison 2004-2005 :

Saison Blessures Maladies Non Total documentée 2004-2005 6 - 1 7 2005-2006 9 1 2 12 2006-2007 10 3 - 13 2007-2008 12 3 - 15 2008-2009 8 2 - 10 Total 45 9 3 57

Tableau n°10.

Chap. III 57

2.1.2.2. Cause et durée d’indisponibilité des arrêts Les 3 arrêts non documentés ont duré 14, 14 et 19 jours. 2 concernent un même arbitre ayant terminé sa carrière. Chacun de ces arrêts a duré un peu plus de 16 jours en moyenne. Les 9 arrêts pour maladie ont des causes variables. Pour rappel, on retient dans cette catégorie, tout ce qui ne concerne pas la pratique sportive : - 2 syndromes infectieux : 3 et 5 jours - 1 fatigue générale : 20 jours - 1 intervention chirurgicale : 69 jours - 4 conséquences de chute ou d’accident de la vie publique : 14, 14, 22 et 22 jours - 1 pathologie neurologique : 107 jours En dehors des arrêts de 69 et 107 jours, la cessation d’activité est comprise entre 3 et 22 jours pour un total de 100 jours, soit une moyenne d’un peu plus de 14 jours. Les 45 autres interruptions d’arbitrage sont en rapport avec la pratique sportive : 41 concernent les membres inférieurs, 2 le rachis, 1 la musculature abdominale et 1 le membre supérieur. 2.1.2.3. Répartition des lésions liées à la pratique sportive par localisation Les lésions musculaires sont les plus fréquentes. Elles atteignent les muscles jumeaux (12 arrêts), puis les lésions aux ischio-jambiers (6), aux quadriceps (6) et les entorses de cheville (6). On peut également signaler des atteintes du genou (3) ou des adducteurs (3), 2 tendinites achilléennes, 2 lésions lombaires, 2 syndromes méniscaux, ainsi qu’une lésion du fascia lata, une fracture du pouce (chute) et une contracture des obliques.

Chap. III 58

Localisation et/ou type Nombre Durée de l’arrêt Total Moyenne de lésion d’arrêts jumeaux 12 9-14-17-20-21-21-23-24-41-51-55 317 26,5 ischio-jambiers 6 12-13-16-22-31-41 135 22,5 quadriceps 6 12-22-25-27-66-94 246 41 13-21-24-25-26-144 (avec phlébite entorse de cheville 6 253 42 sous plâtre) genoux 3 17-27-46 90 30 adducteurs 3 7-22-123 152 50 tendinite rotulienne 2 12-52 66 33 lombalgies 2 30-37 67 33 syndrome méniscal 2 15-62 77 38 tenseur du fascia lata 1 19 19 19 fracture du pouce 1 53 53 53 contracture aux obliques 1 25 25 25

Tableau n°11.

Au total, les 45 blessures ont entraîné une inaptitude à l’arbitrage de 1490 jours, soit une moyenne de 33 jours d’indisponibilité par arrêt. Si l’on retire les blessures qui dépassent 60 jours (2 lésions quadricipitales de 66 et 94 jours, 1 entorse compliquée d’une phlébite de 144 jours, 1 lésion grave des adduc- teurs de 123 jours et 1 syndrome méniscal de 62 jours), les 40 blessures ont provoqué un arrêt de 1001 jours soit en moyenne 25 jours par arrêt. Il faut également noter que l’indisponibilité due aux blessures est supérieure à 30 jours dans 14 cas sur 45. Parmi les arbitres qui ont eu au moins 4 arrêts au cours des 5 dernières saisons, 3 sont en activité et 3 retraités*. Ils cumulent un arrêt total d’arbitrage de 1030 jours :

Arrêts Total Moyenne 7 127 18 6 229* 38 6 221 35 5 267* 53 5 101* 20 4 85 21

Tableau n°12. Chap. III 59

2.1.2.4. Répartition des arrêts par arbitre Parmi les 23 arbitres qui ont interrompu l’arbitrage pour raison médicale (tableau n°13), 9 ne sont plus en activité en Ligue 1 : - 2 sont en Ligue 2. - 7 ont pris leur retraite (ayant atteint l’âge limite de 45 ans).

Nombre d’arbitres Nombre d’arrêts 1 7 2 6 2 5 1 4 2 3 3 2 12 1

Tableau n°13.

Le nombre d’arbitres sera de 23 en Ligue 1 pour la saison 2009-2010. 4 ont été pro- mus de Ligue 2 en Ligue 1. Parmi les 19 arbitres de Ligue 1 en activité et faisant partie de l’étude (sur les 5 saisons), 14 ont dû interrompre au moins une fois l’arbitrage. Il n’y a donc que 5 arbitres qui n’ont pas eu d’arrêt d’ordre médical. 2.1.2.5 Répartition des arrêts depuis la saison 2004-2005 des 19 arbitres qui sont toujours en activité en Ligue 1 en 2009-2010

Nombre d’arbitres Nombre d’arrêts 1 7 1 6 - 5 1 4 2 3 2 2 7 1 5 0

Tableau n°14.

2.1.2.6. Saison 2008-2009 : répartition des arrêts en fonction de la durée d’indisponibilité Au cours de la saison 2008-2009, les 10 arrêts (8 blessures et 2 maladies) ont été : - inférieur à 8 jours : 1 (7) - entre 9 et 14 jours : 4 (9-12-14-14) - entre 21 et 30 jours : 2 (23-27) Chap. III 60

- entre 31 et 60 jours : 1 (51) - entre 100 et 120 jours : 1 (107) - supérieur à 121 jours : 1 (144)

2.1.2.7. Saison 2008-2009 : nombre d’arbitres nationaux blessés en fonction de la catégorie L’étude concernant les blessures a été menée pour tous les arbitres qui intervien- nent dans les compétitions nationales. Il est intéressant d’étudier par catégorie le pour- centage de blessures :

Championnat Dénomination Nombre Nombre de Pourcentage d’arbitres d’arrêts (2008-2009) Ligue 1 F1 22 10 45 % Ligue 2 F2 16 7 44 % Championnat F3 16 5 31 % national C.F.A. F4 54 17 31 % C.F.A. 2 F5 65 22 34 %

AAF1 (Arbitre Ligue 1 34 9 26 % Assistant) Ligue 2 AAF2 24 10 42 % Championnat AAF3 22 14 64 % national

Tableau n°15.

Les arbitres de la ligue de football professionnel (F1 et F2) ont une incidence de blessure plus élevée que les autres catégories ; il en est de même pour les AAF3. Aucune explication ne permet de comprendre le pourcentage élevé chez les AAF3 mais il s’agit, pour certains d’entre eux, d’arbitres passant de compétitions régionales à des compéti- tions nationales avec la découverte de déplacements à plusieurs centaines de kilo- mètres, et de contraintes qui n’ont rien à voir avec l’arbitrage régional... En ce qui concerne les arbitres de football professionnel, il apparaît indispensable d’essayer de retrouver les causes de cette hécatombe de plus de 40 % d’arrêts, très majoritairement pour blessures : charge de travail physique intense, intensité et répéti- tion des matches, déplacements, anarchie du calendrier, entraînements mal dosés, in- suffisance du suivi médical... Chacun sait que l’on s’attarde beaucoup au moindre incident de santé des joueurs, mais que dans le monde du football, l’arbitre est un parent pauvre qui mérite un peu plus d’attention.

Chap. III 61

2.1.2.8. Fréquence des blessures (sur les 5 saisons) des arbitres F1 en fonction de la période de la saison

F1 Juil. Août Sep. Oct. Nov. Déc. Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin

2004-2005 (7) 1 1 1 1 1 1 1

2005-2006 (12) 3 2 2 2 1 1 1

2006-2007 (13) 2 2 1 2 1 1 1 2 1

2007-2008 (15) 3 1 1 1 2 4 1 1 1

2008-2009 (10) 2 3 1 1 1 1 1

Total (57) 7 10 5 5 6 5 4 4 5 3 2 1

Tableau n°16.

10 9 8 7 2008-2009 (10) 6 2007-2008 (15) 5 2006-2007 (13) 4 2005-2006 (12) 3 2004-2005 (7) 2 1 0

Graphique n°5.

Le tableau n°16 et le graphique n°5 ci-dessus ne font pas apparaître de différences majeures du nombre de blessures en fonction des saisons. Toutefois, concernant les périodes d’apparition, on constate qu’elles sont plus importantes aux mois de juillet et d’août, ce qui correspond à l’avant saison et à la reprise (le championnat débutant au mois d’août). 2.1.3. Étude 2008-2009 sur la totalité des arbitres nationaux

2.1.3.1. Répartition mensuelle des indisponibilités Cette analyse regroupe 270 arbitres (centraux F1 à F5, assistants F1 à F3 et fémi- nines) : Chap. III 62

2008-2009 Juil. Août SepOct. Nov. Déc. Jan Fév. Mars Avr Mai Juin blessure 14 12 4 7 9 7 12 8 5 6 6 1 maladie 4 2 4 3 2 4 9 2 1 2 1 1 total d'indisponibilité 18 14 8 10 11 11 21 10 6 8 7 2 Tableau n°17.

25

20

15 maladie 10 blessure

5

0 Juil Jan Avr Fév Oct Sep Déc Mai Juin Nov Août Mars

Graphique n°6.

Sur un nombre total d’indisponibilités de 126, 91 (72,22 %) sont liés aux blessures et 35 (27,78 %) aux maladies. Les blessures sont les plus fréquentes aux mois de juillet, août et janvier. Ces deux premiers mois avaient également été relevés lors de l’analyse de la fréquence des bles- sures des F1 en fonction des mois et qui porte sur les 5 saisons (tableau n°16). Ces lésions, au nombre total de 91, se répartissent en fonction des activités suivantes : - en matches : 38 (41,76 % des blessures) - aux entraînements : 44 (48,35 % des blessures) - aux tests physiques : 9 (9,89 % des blessures) Les maladies sont plus ou moins réparties de manière égale sur toute la saison même si un pic de maladie (syndrome grippal et gastro-entérite) apparaît clairement en janvier. 2.1.3.2. Répartition des indisponibilités par localisation Afin d’obtenir un meilleur reflet des résultats, en plus de la totalité des arbitres cen- traux F1 à F5 et des AA F1 à F3, les jeunes arbitres de la fédération et les candidats fédé- raux ont été ajoutés à cette étude. La totalité des indisponibilités est de 186. Chap. III 63

Les localisations des blessures :

- cuisse : 48 (25,4 %) - genou : 15 (7,9 %) - jambe : 29 (15,3 %) - cheville, pied : 44 (23,3 %) - rachis : 12 (6,3 %) - main : 2 (1,1 %) - bassin, abdomen : 3 (1,6 %)

Au total, 29 maladies (15,3 %) ont été recensées et 4 indisponibilités (2,1 %) n’ont pas été déterminées.

Le bilan que l’on peut tirer est que, fort logiquement, environ 72 % des indisponibili- tés sont liées au membre inférieur (cuisse, genou, jambe, cheville, pied).

2.2 Comparaison des résultats obtenus sur les arbitres français

Tout d’abord, il est important de signaler que la première étude (Thèse) ne dis- tingue pas comme nous, les maladies des blessures et regroupe par conséquent toutes les indisponibilités sous l’appellation de blessure, ce qui constitue un biais dans la com- paraison.

Le nombre de blessures de 265 arbitres réparti sur 4 saisons (de 1994 à 1998) était de 123 et lors de la saison dernière (2008-2009), 91 blessures (dont 57 de F1) ont été enregistrées sur un total de 270 arbitres. Le nombre de blessures a véritablement aug- menté sur plus de 10 ans.

La survenue des blessures aux tests physiques est très faible alors que les taux de lésions en matches et aux entraînements sont les plus importants. En matches, de 1994 à 1998, 64,22 % des lésions sont survenues et en 2008-2009, 41,76 % alors qu’aux entraî- nements, le pourcentage d’apparition de blessures était respectivement de 28,45 % (entre 1994 et 1998) et de 48,35 % (2008-2009). Cette augmentation de lésions aux entraînements est liée à l’accroissement du nombre et de la charge de travail des séances d’entraînement. La seconde évolution de la fréquence de blessures, correspon- dant à une diminution des lésions en matches, est liée à l’amélioration de l’échauffement et de la préparation physique.

Les lésions apparaissent principalement au début de la saison et les plus fréquentes sont d’ordre musculaire. Elles concernent pratiquement toutes le membre inférieur et elles se localisent le plus fréquemment au mollet et à la cuisse, mais aussi, très souvent, à la cheville (entorse) et au tendon d’Achille. La durée moyenne des indisponibilités est inférieure à 4 semaines. Chap. III 64

Les arbitres centraux F1 sont le symbole de l’arbitrage français et il leur arrive pour- tant très souvent d’être indisponible. Depuis de longues années, ils sont au nombre de 22 et, sur ces 5 dernières années, 57 indisponibilités ont été enregistrées, ce qui repré- sente plus de 11 arrêts par saison, soit la moitié des arbitres F1 ! Aujourd’hui, leur population est passée à 24. Faut-il y voir un lien avec cette fréquence élevée d’indis- ponibilité ?

2.3. Diverses données scientifiques sur les blessures et douleurs des arbitres

2.3.1. Étude de Fauno

En 1993, Fauno a examiné l’effet des chocs répétés lors des courses chez les arbitres en mettant en place un questionnaire lors d’un tournoi international (coupe Dana) dans son étude Soreness in liwer extremities and back is reduced by use of shock absorbing heel inserts. Le nombre d’inflammations du tendon d’Achille, de douleurs aux mollets et de douleurs de dos peut être diminué par l’utilisation de chaussures de qualité absorbant les chocs. Par contre, il n’a pas été établi de lien sur une diminution des douleurs de che- ville, genou et de cuisse. 2.3.2. Livre du Docteur Eissmann

Dans son livre paru en 1996 et intitulé The 23rd man: Sport medical advice for football referees, le Docteur Eissmann dressait, une liste importante de lésions éventuelles et il a proposé des solutions de prévention et de traitement de ces blessures. Dès lors, le rôle du kinésithérapeute auprès des arbitres était déjà implicitement évoqué. 2.3.3. Étude de Bizzini

L’étude réalisée lors de la saison 2005-2006 et intitulée Injuries and musculoskeletal complaints in referees : A complete survey in the top divisions of the Swiss Football League porte sur les lésions des arbitres suisses de 1ère et 2ème division de football avec notam- ment la mise en place d’un questionnaire médical distinguant les blessures des douleurs muscolo-squelettiques. Chaque année, ces arbitres centraux dirigent en moyenne envi- ron 23 matches. Dans cette étude, 25 arbitres centraux étaient pris en compte dont 13 (52 %) ont déjà été blessés et dont 4 ont eu 2 lésions. Soit un total de 17 lésions avec pour répartition : 6 (35 %) en match et 11 (65 %) à l’entraînement. L’incidence des bles- sures des arbitres centraux en match est de 6,8 lésions de match pour 1000 heures de matches. La contracture des muscles ischios-jambiers (26 %) et les entorses de cheville (26 %) sont les lésions les plus fréquentes pour une durée d’indisponibilité souvent comprise entre 2 et 4 semaines. Pratiquement tous les arbitres (24 soit 96 %) ont déjà eu des douleurs musculo- squelettiques à un moment de leur carrière avec pour localisation fréquente la cuisse, le genou, le tendon d’Achille et le bas du dos. Chap. III 65

2.3.4. Seconde étude de Bizzini

L’étude intitulée Injuries and musculoskeletal complaints in referees and assistant referees selected for the 2006 FIFA World Cup : Retrospective and prospective survey a été réalisée au cours de la période de préparation à la Coupe du Monde F.I.F.A. 2006 en Allemagne. Les 123 arbitres présélectionnés (44 centraux et 79 assistants) ont été sou- mis à un questionnaire sur leurs blessures et leurs douleurs musculo-squelettiques. Chaque année, ces arbitres dirigent en moyenne 28 matches nationaux et 9 internatio- naux. 18 centraux (40,9 %) ont déjà été blessés dont 2 ont eu 2 lésions. Soit un total de 22 lésions192 avec comme répartition : 3 (13,64 %) en matches et 19 (86,36 %) à l’en- traînement pour une durée d’indisponibilité souvent comprise entre 2 et 4 semaines. Les localisations fréquentes de ces blessures sont les contractures des muscles de la jambe (soléaire et jumeaux) (5), les entorses de cheville (4) suivies des lésions ménis- cales (3). L’incidence des blessures des arbitres centraux (21), uniquement lors de la Coupe du Monde 2006, était de 31,3 blessures pour 1000 heures de matches. Les douleurs musculo-squelettiques des arbitres centraux sont fréquentes puisque 28 (63,6 %) en ont connu au cours de leur carrière. Les localisations fréquentes de ces douleurs sont, dans l’ordre, les muscles ischio-jambiers, le genou, le mollet, le bas du dos et le tendon d’Achille. 2.3.5. Étude de Da Silva

Très récemment (avril 2009), Da Silva a publié un article dont le titre est Situações onde arbitros sofrem lesões et qui porte notamment sur les blessures des arbitres. Les données ont été obtenues grâce à un questionnaire diffusé en particulier aux arbitres brésiliens et italiens de football professionnel qui s’entraînent en moyenne 3 fois par semaine. 67 arbitres (centraux et assistants confondus) ont souffert d’une lésion dont 78 % de distensions, 14 % d’entorses et 6 % de fractures. Les blessures des arbitres étaient majoritairement de type musculaire avec pour localisation fréquente la cuisse et le mollet. 2.3.6. Étude de Blake

En juin 2009 est paru un article de Blake intitulé A survey of referee participation, training and injury in elite gaelic games referees centré sur les blessures des arbitres de

192 Il semble qu’un léger problème soit présent dans l’étude, car l’auteur évoque « un total de 58 lésions au cours de leur carrière ont été reportées par 50 arbitres (centraux et assistants) » dont « 8 ont connu 2 blessures, 2 centraux et 4 assistants » (nous traduisons). Or, d’après ses données, on s’aper- çoit qu’il s’agit en réalité de 3 centraux et 5 assistants qui se sont malheureusement blessés à deux reprises, soit un total de 19 arbitres centraux blessés (43,18 %). Chap. III 66 jeux gaéliques dont le football193, qui est amateur. En 2005, 111 arbitres qui dirigent les rencontres de haut niveau ont répondu à un questionnaire dont 89 (arbitres de football et hurling194) ont été exploitables. Sur un an, 25 arbitres ont souffert d’une lésion soit une prévalence de 58 %. Ces blessures apparaissent surtout en match. Chez la totalité des arbitres de l’étude (89), les lésions les plus fréquemment obser- vées concernent les contractures des muscles ischio-jambiers et des muscles de la jambe pour une moyenne d’indisponibilité de 3 semaines.

3. Conclusion

Les variations entre les fédérations sont les suivantes : calendrier, Réserves dans climat, intensité du jeu, préparation physique, suivi ou non d’un psy- la comparaison chologue et enfin, le diagnostic et la prise en charge sont faits par des professionnels dont les titres et les qualités diffèrent. D’après les résultats des études françaises, il semble apparaître une augmentation du nombre de blessures des arbitres. À travers toutes ces études, il apparaît que les lésions surviennent majoritairement aux entraînements, puis aux matches et enfin, pour une faible quantité d’arbitres, aux tests physiques (environ 10 %). Les blessures sont en grande majorité de type musculaire (contracture...) et se localisent presque toutes au niveau du membre inférieur, en particulier aux cuisses et aux mollets. Cependant, un nombre élevé de ces lésions touche également les chevilles (entorse) et les tendons d’Achille (tendinopathie). Les indisponibilités liées à ces problèmes physiques sont, en général, inférieures à 4 semaines. Toutefois, il est possible d’agir en prévention dans le but de diminuer les douleurs et les blessures. D’ailleurs, le port de chaussures absorbant les chocs l’a mis en évidence, notamment avec une diminution des inflammations du tendon d’Achille, des douleurs au mollet et au dos. Afin de diminuer les douleurs et lésions des arbitres, plusieurs Perspectives solutions sont envisageables : une meilleure préparation physique, de meilleures mesures de prévention des blessures (notamment de type musculaire), limiter les courses sur des surfaces dures (trottoir, piste) et courir davantage en forêt par exemple, adopter une meilleure hygiène de vie (sommeil, diététique...) et porter de chaussures adaptées et de qualité. Concernant ce dernier point, l’arbitrage nécessite le port prolongé de chaussures fermées (matches et entraînements) et sollicite beaucoup

193 Le football gaélique, très populaire en Irlande, est un sport de ballon qui se pratique à 15 contre 15 sur un terrain durant 2 périodes de 30 minutes. L’arbitre, ses 2 arbitres de touche, ses 2 arbitres de buts et les arbitres assesseurs veillent à l’application des règles. 194 Le hurling, très populaire en Irlande également, est un sport qui se pratique avec une crosse et une balle (sliotar) durant 2 périodes de 35 minutes. Les modalités d’application des règles sont les mêmes que pour le football gaélique. Chap. III 67 les pieds, notamment en raison des nombreux changements de direction et d’activités. Des tendinites et des entorses de cheville peuvent être liées à la qualité de ces chaus- sures, mais aussi aux soins des pieds à titre préventif et curatif. Concernant le suivi médical, il devrait se développer davantage et le check-up fran- çais 2008-2009 (annexe 8), qui est de très bonne qualité, devrait influencer certaines fédérations à en mettre un en place ou à perfectionner le leur. Enfin, on peut logique- ment supposer que le développement de la prise en charge kinésithérapeutique peut influencer le nombre de blessures et les douleurs, en les réduisant significativement ! C’est ce rôle du kinésithérapeute que nous allons maintenant étudier.

Chap. IV 68

Chap. IV Rôle du kinésithérapeute

Avant-propos

Afin de mettre en évidence la fréquence et les modalités d’apparition des blessures chez les arbitres de football professionnel officiant en France et l’importance du kinési- thérapeute dans la prise en charge de ces blessures, nous avons réalisé et soumis un questionnaire (Annexe n°9) à ces mêmes arbitres lors de leur stage d’été, le 29 juillet 2009. Une échelle de 1 à 5 a d’ailleurs été créée : 1 indique « pas du tout d’accord, jamais, très mauvais » et 5 signifie « tout à fait d’accord, fréquemment, très bien ».

Interprétation du questionnaire

Parmi les 24 arbitres (dont 11 internationaux) ayant répondu à ce questionnaire, plus de 60 % (15) officient depuis plus de 21 ans et 1 seul arbitre est âgé de moins de 30 ans. Presque tous (22, soit environ 92 %) consultent un ostéopathe et un kinésithéra- peute, mais il faut tout de même signaler que certains thérapeutes possèdent ces deux titres, ce qui peut être source de biais. Toutefois, concernant la fréquence de consulta- tion de ces deux professionnels de santé, une différence notoire est « relevée » : plus de la moitié (13) vont chez l’ostéopathe uniquement une ou plusieurs fois par an alors que cette tendance est inverse concernant la fréquentation chez le kinésithérapeute puisque plus de la moitié des arbitres (12) y vont une fois par semaine. Environ 80 % des arbitres (19) consultent un kinésithérapeute dans le cadre de l’arbitrage depuis plus de 5 ans et parmi les 22 qui consultent un kinésithérapeute, 18, soit plus de 80 %, y vont moins de 2 jours après le match qu’ils ont arbitré. L’élément majeur à relever est que la plupart des arbitres estiment que le kinésithérapeute a une place importante dans leur état de santé en ce qui concerne leur carrière dans l’arbi- trage (cf. graphique n°7).

Chap. IV 69

Je considère que le kiné a une place importante dans mon état de santé en ce qui concerne ma carrière dans l'arbitrage

12 10 8 6 4 2

0 X 1 2 3 4 5 46% 0% 0% 0% 18% 36% Graphique n°7.

Le plus souvent, concernant 21 arbitres, ils se font masser et 10 signalent également qu’ils font des étirements avec pour objectif principal la récupération et la prévention. Les arbitres (19) lient en majorité leurs blessures aux sprints et à la qualité du sol.

Aux entraînements, presque la moitié des arbitres (11) se sont déjà blessés au cours de leur carrière, soit un total de 18 blessures de type musculaires, tendineuses ou liga- mentaires. Ce qui a engendré, pour 2/3 d’entre elles, une indisponibilité de moins de 3 semaines. Toutefois, l’avis des arbitres est partagé en ce qui concerne la présence du kinésithérapeute aux entraînements (cf. graphique n°8), même si 1/3 (8) indique que sa présence a pour objectif la prévention.

La présence du kiné aux entraînements est importante 7 6 5 4 3 2 1 0 X 1 2 3 4 5 16% 25% 17% 21% 0% 21%

Graphique n°8. Chap. IV 70

Aux matches, environ 60 % se sont déjà blessés (14) pour un total de 17 blessures au cours de leur carrière, dont 14 était de type musculaire (environ 80 %). 11 ont empê- ché l’arbitre de terminer la rencontre. Ces 17 lésions faites en matches ont rendu les arbitres indisponibles, pour 76 % d’entre eux (13), moins de 3 semaines. Au total d’une saison (2008-2009), seuls 3 arbitres n’ont jamais demandé le kinésithérapeute alors que 15 ont eu recours à ses services plus de 20 fois (21 arbitres, soit 87,5 %, sollicitent le kinésithérapeute plus de 10 fois pendant la saison). Dans plus de 70 % (17) des cas, il s’agit de « chauffer » les muscles (massage...). D’ailleurs les arbitres indiquent que la pré- sence du kinésithérapeute aux matches est importante (cf. graphique n°9).

La présence du kiné aux matches est importante 8 7 6 5 4 3 2 1 0 X 1 2 3 4 5 4% 9% 0% 23% 32% 32% Graphique n°9.

Aux tests physiques, seuls 3 arbitres se sont déjà blessés au cours de leur carrière pour un total de 6 lésions dont 4 ont permis de reprendre l’arbitrage sous un délai infé- rieur à 3 semaines. Il apparaît très clairement que, pour les arbitres, la présence du kiné- sithérapeute aux tests est importante (cf. graphique n°10), avec pour objectifs majeurs la prévention et la récupération.

Chap. IV 71

La présence du kiné aux tests est importante 12

10

8

6

4

2

0 X 1 2 3 4 5 4% 0% 8% 13% 33% 42%

Graphique n°10.

Pratiquement la moitié des arbitres juge ne pas bien dormir. Pour la plupart d’entre eux, le check-up médical paraît être un progrès. Presque tous estiment que leurs cram- pons et leurs chaussures sont de bonne qualité et adaptées à leur morphologie, mais aussi qu’ils choisissent bien leurs crampons en fonction de l’état du sol.

1. Introduction

Le kinésithérapeute, comme le médecin, peut intervenir auprès de l’arbitre de foot- ball. Son objectif est de le prendre en charge de la meilleure manière possible afin qu’il soit dans les meilleures conditions pour diriger une rencontre.

Le premier champ d’action du kinésithérapeute relève de la prise en charge des arbitres en cas de blessure et/ou douleurs, pour notamment établir un bilan et procéder aux soins nécessaires. Ces blessures peuvent causer une indisponibilité plus ou moins longue, mais il y a aussi des lésions « bénignes » qui, une fois soignées, permettent tout de même de diriger une rencontre.

Le second champ d’action correspond à la prévention des blessures, dont fait partie le domaine de la récupération. Ces actions sont en lien avec le premier champ puisqu’elles permettent de faire diminuer le nombre de blessures.

Ainsi, le kinésithérapeute intervient dans le domaine des blessures en réalisant des soins en vue 1) d’un traitement de douleurs ou lésions, 2) d’une action préventive (récu- pération...). Son rôle paraît donc très important dans la carrière de l’arbitre, d’autant plus qu’il est lui aussi un professionnel de terrain avec l’avantage de pouvoir intervenir, auprès des arbitres, en match, à l’entraînement, aux tests physiques et durant les divers stages de fédérations et d’organisations (F.I.F.A., U.E.F.A. ...). Chap. IV 72

Malgré le peu d’études sur les blessures des arbitres, ceux-ci Évolution du statut ont pris conscience de la croissance du nombre de lésions en lien du kinésithérapeute avec l’augmentation des exigences qui les concernent. Suite à ce auprès des arbitres nombre élevé de blessures qui apparaît chez les arbitres de football professionnel — observable dans l’étude française — la vision que les arbitres ont de leur santé et donc du kinésithérapeute a changé depuis quelques années. Dorénavant, ils requièrent plus souvent les services de ce professionnel de santé. En France, les feuilles de renseigne- ments médicaux (Annexe n°7) envoyées aux arbitres permettent de donner un premier indice de cette évolution puisque ce document demande de préciser les coordonnées des divers professionnels de santé qui interviennent auprès de l’arbitre, y compris celles de son kinésithérapeute. Il y a quelques années encore, cette partie consacrée au kinésithé- rapeute n’était que rarement remplie, alors que désormais elle est renseignée.

Les informations dont nous disposons sur la place de kinési- Mise en place du thérapeute auprès des arbitres renforcent cette idée de change- kinésithérapeute auprès des arbitres ment de mentalité des arbitres sur l’importance du rôle du kinési- thérapeute. De nos jours, officiellement presque toutes les fédérations nationales ou organisations (F.I.F.A., U.E.F.A....) disposent, d’au moins un kinésithérapeute attitré, pré- sent en particulier lors des stages. Les informations ont été obtenues principalement grâce à la réalisation d’interviews de plusieurs kinésithérapeutes et d’un docteur qui travaillent pour des fédérations nationales ou pour des organisations telles que la F.I.F.A et l’U.E.F.A. Ce qui a permis d’établir le récapitulatif suivant :

Pays ou Nom et prénom du Nombre d’années organisation kinésithérapeute d’affiliation U.E.F.A. Dallemagne Xavier 6 ans 3 ans (depuis 7 ans F.I.F.A. Bizzini Mario pour F-MARC) France Gellie Franck 7 ans Belgique Demaiffe Yvan +/- 5 ans195 Suisse Néant Néant 196 Espagne N.C. N.C.197 Autriche Yahoda Roman 1an198 Italie N.C N.C199 Tableau n°18.

Notre interview de M. Doyen, ancien préparateur physique des arbitres français qui a notamment été chargé de la préparation physique des arbitres de la coupe du Monde

195 Selon M. Demaiffe, « un kinésithérapeute intervient depuis environ 15 ans ». 196 Selon M. Bizzini, « il n’y a toujours pas de kinésithérapeutes attitrés ». 197 Selon le Dr Casajus, « un kinésithérapeute est affilié depuis longtemps auprès des arbitres », nous traduisons. 198 M. Jahoda m’informe qu’il est également chargé des entraînements et des passages des tests phy- siques. 199 Selon M. Castagna, « un kinésithérapeute intervient », mais je ne sais ni son nom, ni depuis quand. Chap. IV 73

1998 (France), a permis d’apprendre que « pour la F.I.F.A., le kinésithérapeute interve- nait déjà, où notamment des massages étaient fait avant et après match (le lende- main) »200.

Même si le kinésithérapeute intervient officiellement depuis Interview de peu chez les arbitres, certains anciens arbitres consultaient déjà M. Colombo, ancien arbitre F1 et classé régulièrement ce spécialiste. Par exemple, M. Colombo, ancien F.I.F.A. arbitre français de football professionnel et classé F.I.F.A., nous raconte lors d’une inter- view qu’il a « compris très vite l’intérêt d’être entouré d’un "pool" médical et d’être suivi régulièrement par des professionnels de la santé, spécialisés dans le sport ». Ainsi, il allait souvent chez son kinésithérapeute. D’après M. Colombo, c’est en particulier grâce à son suivi par ces professionnels, y compris par son kinésithérapeute, qu’il a « passé 16 ans dans la catégorie F1 (soit l’une des plus longues carrières de ces 20 dernières an- nées), sans blessure sérieuse ». Suite à ces propos, nous pouvons légitimement regretter le retard actuel de déve- loppement de la prise en charge kinésithérapeutique.

2. Prise en charge kinésithérapeutique

2.1. Introduction

La faible quantité d’informations sur les récentes mises en place du suivi médical (blessures) et de la prise en charge kinésithérapeutique ne permet pas de mettre en évi- dence des bénéfices chiffrés du travail du kinésithérapeute auprès des arbitres et de leurs blessures. Des informations relevées sur le plan international permettent tout de même de laisser supposer le rôle majeur d’une prise en charge kinésithérapeutique auprès des arbitres. Ainsi, Helsen, alors en charge de la préparation physique des arbitres lors de l’EURO 2004, se dit satisfait de l’absence de blessures et déclare que cette absence résul- terait d’un bon « équilibre entre l’intensité de l’entraînement et la récupération »201. Toutefois, très récemment, 2 des 10 arbitres qui faisaient partie du stage avant le début de la coupe des Confédérations en 2009202, se sont blessés et n’ont donc pas eu la possibilité de diriger ces rencontres internationales, tout comme leurs deux arbitres assistants respectifs203. Une blessure peut arriver à n’importe quelle période de la saison

200 Interview de James Doyen, le 27 juillet 2009. 201 U.E.F.A., Arbitrage : les leçons de l’EURO. 202 F.I.F.A., Deux arbitres remplacés en raison de blessure. 203 Il est important de signaler que la blessure de ces arbitres centraux a également automatiquement entraîné l’élimination de leurs 2 arbitres assistants respectifs. En effet, depuis quelques années, au sein des compétitions que la F.I.F.A. gère, elle a préconisé la mise en place de trio de même nationa- lité, dans le but de faciliter les dialogues et donc d’améliorer les performances de match. Le risque est que si l’échec aux tests d’un des membres du trio est avéré, ce sont les 3 arbitres qui sont dans l’obligation de quitter la compétition. Chap. IV 74 et dans le pire des cas, anéantir le plaisir de participer aux compétitions internatio- nales ou pire, de diriger une finale (nationale ou internationale). Ainsi, si la kinésithéra- pie peut permettre à un arbitre d’éviter une blessure et à celui qui est déjà blessé d’honorer sa future désignation, sans risques majeurs, son travail a toute son impor- tance ! Dans le but de mettre en évidence le rôle majeur progressivement reconnu du kiné- sithérapeute, nous allons passer en revue les actions que peut mettre en œuvre ce thé- rapeute ce que ce soit en match, à l’entraînement, en stage ou lors des tests physiques.

2.2. En match

En championnat national, l’arbitre arrive au stade en général plus d’une 1 heure avant le match afin de contrôler de nombreux éléments dont, en particulier, l’état du terrain. Il a ainsi un temps disponible pour faire appel au kinésithérapeute du club rece- vant s’il en ressent le besoin. C’est donc principalement pour cette raison que si un kiné- sithérapeute intervient auprès de l’arbitre avant un match, c’est en général durant ce laps de temps. 2.2.1. Répartition de l’intervention de kinésithérapeutes selon le type de ren- contre

Dans le cadre d’un match, trois kinésithérapeutes différents peuvent intervenir au- près des arbitres de manière complémentaire ou non : 1) le kinésithérapeute du club recevant, 2) le kinésithérapeute « de » l’arbitre (celui qui le prend en charge régulière- ment), 3) le kinésithérapeute spécifiquement employé par l’organisation du tour- noi. Toutefois, leur intervention dépendra également de la nature de la rencontre. 2.2.1.1. Championnats nationaux, mais aussi rencontres U.E.F.A. et F.I.F.A, en dehors des tournois. Les arbitres ont la possibilité de demander les services d’un kinésithérapeute du club recevant, qui, depuis 8 ou 9 ans204 doit se tenir à leur disposition. Toutefois, les soins que celui-ci réalise avant la rencontre ne concernent généralement pas la prise en charge de blessures. Ce kinésithérapeute est malheureusement trop souvent retenu par l’obligation de s’occuper également de ses joueurs. M. Dallemagne, kinésithérapeute des arbitres U.E.F.A., avait eu une très bonne idée en « proposant au responsable de l’arbitrage de

204 En France, d’après Frédéric Mankowski (kinésithérapeute du club de football professionnel de Lens), « depuis plus de 50 ans, dans le domaine de la santé, une personne est chargée de prendre en charge les joueurs professionnels. Avant ils n’avaient pas de diplôme, mais depuis l’existence du titre de kinésithérapeute, dès lors, ce véritable professionnel lui a succédé au sein des clubs. Si l’arbitre demandait ses services, il le prenait également en charge, mais ce n’était pas une obligation pour le kinésithérapeute ! C’est devenu obligatoire depuis 8-9 ans» (Communication privée). Chap. IV 75 créer un réseau en Européen pour qu’il y ait en Europe des kinésithérapeutes qui ne s’occupent dès lors que des arbitres ». Malheureusement, aucune suite n’a été donnée à cette suggestion novatrice. Il a été décidé que l’organisation qui s’occupe des arbitres pour un match fournisse un kinésithérapeute à l’arbitre. Ainsi, l'U.E.F.A. choisit un kiné- sithérapeute « local », qui a un lien avec la fédération du pays où se déroule la rencontre. Un autre kinésithérapeute peut intervenir auprès de l’arbitre, en lien avec la ren- contre. Que ce soit avant ou après un match, l’arbitre a la possibilité de se rendre chez « son » kinésithérapeute habituel afin de réaliser les éventuels soins nécessaires. Il paraît peu concevable que l’arbitre se rende chez ce kinésithérapeute, car il a du temps disponible avant la rencontre où il peut consulter celui du club recevant s’il le désire. Suivant les nations, la mise à disposition de ce kinésithérapeute du club est plus ou moins fréquente. Par exemple, d’après M. Jahoda, « en Autriche, c’est très rare »205 ! 2.2.1.2. Tournois U.E.F.A. et F.I.F.A.

Si l’arbitre est en tournoi européen (EURO...) ou international Quelques (Coupe du Monde, Coupe des Confédérations...), que cela soit avant ou précisions après le match, il peut requérir les services du kinésithérapeute lié à cet événement. En effet, les arbitres sont en général regroupés avec un staff spécifique mis à leur disposi- tion. D’ailleurs, d’après M. Doyen, avant un match de Coupe du Monde, « des massages étaient réalisés par un kinésithérapeute prévu par l’organisation »206 que cela soit au stade ou à leur lieu de résidence ! Ce que confirme Frédéric Mankowski, ancien kinési- thérapeute de l’Équipe de France (1998 et 2000), et ajoute que « c’était la même chose pour l’EURO 2000 »207.

Lors des tournois F.I.F.A., un kinésithérapeute est mis à disposition Tournois de l’arbitre pour réaliser, si besoin, divers soins avant le match. M. F.I.F.A. Bizzini me cite ainsi comme prises en charge fréquentes : « massage, taping... »208. Il m’informe également qu’après le match, « les massages sont effectués le matin et, l’après-midi, une récupération active est faite, en coopération avec les préparateurs phy- siques »209, très souvent dans la piscine avec gymnastique, stretching, travail de faible intensité.

Les tournois U.E.F.A. constituent l’une des seules participations des Tournois kinésithérapeutes liés à l’U.E.F.A. aux rencontres officielles. En général, U.E.F.A. ils sont 3 ou 4 kinésithérapeutes qui participent aux matches à tour de rôle. M. Dalle- magne, pour sa part, participe à l’EURO tous les 4 ans et à un tournoi qui se déroule à

205 Interview de Roman Jahoda le 5 août 2009. 206 Interview de James Doyen, le 27 juillet 2009. 207 Interview de Frédéric Mankowski le 15 juillet 2009. 208 Interview de Mario Bizzini, le 24 juillet 2009. 209 Interview de Mario Bizzini, le 24 juillet 2009. Chap. IV 76

Nyon. Pour l’EURO, les arbitres sont tous logés au même endroit. Ainsi, des soins peu- vent être réalisés avant et après la rencontre. Lors de ces tournois, les arbitres chargés d’officier sont en pleine possession de leurs moyens. Des tests réalisés quelques jours avant le début du tournoi permettent de certi- fier leur bonne forme. Avant le départ pour le match, le kinésithérapeute prend en charge l’arbitre surtout pour réaliser des soins à titre préventif (taping, étirement...). Arrivé au stade, avant le match, il s’agit surtout de masser pour « chauffer » les muscles et la présence du kinésithérapeute sert surtout à rassurer. M. Dallemagne m’ex- plique que « lors du match, nous sommes dans les gradins. Retour aux vestiaires à la mi- temps, au cas où, et en fin de match. S’il se passe quelque chose durant le match, nous n’avons pas le droit d'intervenir sur le terrain. C’est le staff d’une des équipes ou celle du stade qui le fait ». Le lendemain de la rencontre, l’action du kinésithérapeute est liée à l’amélioration de la récupération post-match (massage...) dont la séance est obligatoire. Toutefois, l’arbitre peut également venir consulter le kinésithérapeute afin d’établir un diagnostic de lésions.

Le kinésithérapeute habituel de l’arbitre peut intervenir en lien avec Remarque ces tournois, mais seulement avant ou après leur déroulement210 ! 2.2.2. Résumé des prises en charge faites par le kinésithérapeute

Soins fréquents avant match211 Soins fréquents après match212 Massage pré-compétition Diagnostic lésionnel pour « chauffer » les muscles Prise en charge de douleurs ou lésions : tape, Étirements glaçage, soins (plaies...)... Prise en charge de douleurs ou lésions plus ou Récupération : massage, étirement... moins importante : tape, glaçage, soins (plaies...)... Tableau n°19.

210 Le but de cette prise en charge est, soit de poursuivre un traitement, soit d’optimiser la récupération avant ou après les tournois. Avant le tournoi, il s’agit très rarement de récupération puisque les arbitres sont en stage quelques jours avant le début du tournoi et ils n’officient plus. Après le tournoi, la prise en charge dans le but de la récupération fait suite aux nombreuses rencontres arbitrées. 211 Les arbitres n’ont pas le droit à l’erreur car ils sont très souvent évalués sur leurs prestations de matches (en Ligue 1 en France, c’est systématique) et doivent donc être dans les meilleures condi- tions possibles avant de démarrer la rencontre. En cas de douleurs ou blessures, ces soins sont pallia- tifs, car arbitrer dans cet état est vraiment déraisonnable ! 212 Les cas sont rares, mais si une lésion grave est relevée pendant que l’arbitre est au stade, le médecin du club intervient. Chap. IV 77

2.2.3. Conclusion Très souvent, l’action du kinésithérapeute auprès de l’arbitre durant un match se limite uniquement au massage pré-compétitif. D’ailleurs, pour avoir participé à plusieurs rencontres en tant que futur kinésithérapeute de clubs de football professionnel et pour avoir eu l’opportunité de masser certains arbitres en France et en Belgique, c’est la seule action que j’ai eu à mener auprès d’eux. En effet, il est très rare de prendre en charge une blessure en match. Certaines perspectives d’amélioration sont possibles concernant la préparation et la récupération (Annexe n°10).

2.3. À l’entraînement

L’organisation (durée, présence du préparateur physique...), la composition (exer- cices) et la fréquence des entraînements sont très différentes entres les fédérations. Aussi, retiendrons-nous l’exemple de certains pays. En France, sont préconisées par le préparateur physique 3 séances d’entraînement par semaine ; le match fait partie de l’une de ces 3 séances. Les arbitres s’entraînent seuls ou avec des collègues habitant à proximité. Certains recourent aux services d’un préparateur physique indépendant chargé d’optimiser leurs performances physiques. Un entraînement mental est suivi par certains arbitres qui consultent librement leurs spécialistes. Concernant le kinésithérapeute, il n’est malheureusement pas présent aux séances d’entraînement. En Belgique, les arbitres s’entraînent au moins plusieurs fois par semaine que ce soit tous ensemble dans leur province, soit à l’échelle nationale (Leuven). L’avantage de la superficie réduite de ce pays est que les arbitres peuvent s’entraîner ensemble, par niveau, au moins une fois par semaine avec notamment la présence d’un staff technique et médical, dont le kinésithérapeute fait partie. Il prend en charge ceux qui en ont besoin ou le désirent, que ce soit en prévention des blessures, en traitement ou en récupération. En Allemagne, les arbitres ne s’entraînent pas tous ensemble, mais plutôt seuls ou en petits groupes avec des séances d’entraînements qui peuvent être programmés par leur propre préparateur physique. En Autriche, une certaine organisation est établit de sorte qu’il est plus facile de regrouper les arbitres mais aussi le kinésithérapeute qui participe à ces séances plu- sieurs fois par semaine. Ainsi, il fait fréquemment des tapes, massages et exercices de prévention des blessures. En Italie, le préparateur physique parvient à établir sur une saison, 24 regroupe- ments (« training camps ») d’au moins deux jours où les arbitres s’entrainent. Nous ne savons également que le kinésithérapeute y participe ! Chap. IV 78

La plupart des arbitres s’entrainent « sur le terrain » et seulement une part infime va en plus, chez son kinésithérapeute pour s’entretenir physiquement : gainage, renforce- ment musculaire, travail sur tapis roulant ou vélo, souplesse, drainage... Le bilan que l’on peut donc tirer de ces exemples est que les arbitres s’entraînent très souvent seuls ou en petits groupes et sans la présence de spécialistes tels que le kinésithérapeute.

2.4. En stage

Au plan international, il est difficile de savoir à quand remonte précisément la mise en place de stage pour les arbitres. Toutefois, l’interview de M. Doyen, chargé de la pré- paration physique des arbitres au cours de la coupe du Monde 1998 (France), a permis d’apprendre que les stages existaient déjà à cette époque ! Connaître l’historique des stages au niveau des fédérations nationales est encore plus compliquée qu’au plan international. Cependant, suite à une « enquête » que nous avons menée dans divers pays, nous savons qu’actuellement ces stages, où le kiné- sithérapeute participe, sont mis en place dans la plupart des fédérations. Ainsi, annuel- lement, en Belgique (3 jours à Knokke en janvier) et en Autriche (une semaine en février, en Turquie) un stage est organisé. En Allemagne et en France, deux stages sont program- més chaque année tandis qu’en Espagne, 4 stages sont organisés chaque année, soit un nombre beaucoup plus élevé que dans les exemples cités précédemment. Ces stages, qu’ils soient nationaux ou internationaux, sont l’occasion de rassembler les arbitres dans un même lieu durant plusieurs jours. Au plan international, lors de tournois (Euro, Coupe du Monde...), il s’agit surtout de créer une véritable équipe ; la 17ème équipe du tournoi. Ces rassemblements permettent notamment d’améliorer et d’évaluer les capacités (techniques, physiques, mentales, linguistiques...) des arbitres. D’ailleurs c’est presque toujours (F.I.F.A., U.E.F.A., France, Allema- Tests gne...) à ces occasions que sont passés les tests physiques. En Belgique, physiques ce n’est pas le cas car le pays est plus petit et permet donc de réunir plus facilement les arbitres afin de passer ces tests. Suivant les fédérations, la fréquence de passage des tests est plus ou moins impor- tante. Ainsi, sur une année, les arbitres les passent 2 fois (Allemagne), 3 fois (France) ou 4 fois (Belgique, Autriche, Espagne). Cependant, à partir de la saison 2009/2010, tous ne les passeront plus que 2 fois par an. Même si dans le domaine de l’arbitrage, le kinésithérapeute intervient en majorité en lien avec le médecin, il peut prendre en charge, dans la plupart des fédérations ou organisations, les arbitres de manière complémentaire avec le préparateur physique qui, en général, se charge de l’entraînement physique. Chap. IV 79

2.4.1. Au niveau national

Il me paraît plus précis d’exposer mon suivi de terrain lors des trois stages des arbitres F1 (France) auxquels j’ai eu la chance de participer. Dans la bonne humeur, les arbitres se retrouvent pour améliorer et évaluer leurs capacités que ce soit par le biais de séances, cours ou de tests. Ainsi, ils ont des séances vidéos de très bonne qualité, des cours d’anglais, des séances physiques (exercices de terrain, endurance, V.T.T....) mais aussi des tests, toujours dans le domaine physique, avec le passage des épreuves Helsen. Suite à ces séances physiques, des programmes de récupération sont mis en place : pis- cine, massage, étirement... Le kinésithérapeute, M. Gellie, participe en travaillant de manière complémentaire avec le préparateur physique, M. Prat. M. Gellie prend en charge un premier groupe d’arbitres par exemple en dirigeant les étirements sur le terrain ou la récupération en piscine pendant que M. Prat se charge du deuxième groupe en leur proposant des exer- cices physiques : travail d’appui, de vitesse, d’endurance... En plus de ces séances collectives, le kinésithérapeute s’occupe des arbitres indivi- duellement en salle de soins notamment. 2.4.2. Au niveau international

2.4.2.1. F.I.F.A. M. Bizzini est le responsable de l’équipe médicale pour les tournois et séminaires... Son staff est composé de deux ou trois kinésithérapeutes, toujours présents, d’un ou deux masseurs et d’un docteur pour les urgences (5 kinésithérapeutes, 3 masseurs et un médecin participaient à la Coupe du Monde 2006213). Les prises en charge sont « surtout en prévention, en soins (rééducation), en récupération (massage, étirement, piscine, aquagym...) »214 tout en portant une réelle importance à la prévention dont les exercices sont réalisés en lien avec les préparateurs physiques. D’ailleurs, dans son étude215, Bizzini a demandé aux arbitres F.I.F.A. ce qu’ils adop- taient comme mesure pour prévenir les blessures : 75 % des arbitres centraux de la Coupe du Monde font des étirements et 70,5 % reçoivent des massages. Aux entraînements et aux tests physiques qui se déroulent pendant le stage, les kinésithérapeutes travaillent toujours en lien avec les préparateurs physiques que ce

213 BIZZINI M., JUNGE A., BAHR R. et al., Injuries and musculoskeletal complaints in referees and assistant refe- rees selected for the 2006 FIFA World Cup : Retrospective and prospective survey, p. 4. 214 Interview de Mario Bizzini le 24 juillet 2009. 215 BIZZINI M., JUNGE A., BAHR R. et al., Injuries and musculoskeletal complaints in referees and assistant refe- rees selected for the 2006 FIFA World Cup : Retrospective and prospective survey, p. 8. Chap. IV 80 soit pour « les étirements, la mise en pratique d’exercices de prévention de bles- sures... »216. Aux matches, un kinésithérapeute est toujours présent au stade. Après le match, il appelle les membres du staff afin de les informer sur d’éventuelles lésions ou douleurs présentes chez les arbitres. Les soins les plus souvent réalisés lors de la Coupe du Monde 2006217 pour les bles- sures des arbitres centraux étaient, dans l’ordre : physiothérapie (29), taping (27), élec- trothérapie (24) et massage (20). 2.4.2.2. U.E.F.A. À l’U.E.F.A., M. Dallemagne est le responsable des kinésithérapeutes. Ils sont 3 ou 4 à travailler quand c’est nécessaire car les entraînements sont quotidiens. Selon lui, le rôle du kinésithérapeute durant le tournoi est d’« être tout le temps disponible pour les arbitres »218. Il prend en charge tout ce qui nécessite un recours à la trousse à pharma- cie, donc également les petites plaies, brûlures, maux de tête, maux d’estomac, saigne- ments... En plus de cette trousse, M. Dallemagne a également à disposition un défibrilla- teur. Concernant son rôle, le kinésithérapeute est chargé de réaliser le premier « diagnos- tic » et d’ainsi évaluer s’il est nécessaire ou non de faire venir le médecin. En effet, les arbitres présents ne sont pas blessés, sinon le tournoi est fini pour eux. Parfois, il faut donc évaluer la gravité d’une éventuelle blessure ou douleur, et décider avec l’arbitre s’il faut en parler ou non (secret professionnel), si celle-ci peut mettre en péril un match. M. Dallemagne m’apprend donc que son équipe « passe beaucoup de temps à mas- ser, pour la récupération ou pour la détente et la relaxation ». En plus de ces massages, ils doivent surtout prendre en charge l’arbitre fatigué par le voyage ou celui qui a une blessure en cours de traitement. L’intérêt est qu'il n'y ait pas d'interruption ! Le kinésithérapeute doit aussi assister les coaches durant les entraîne- ments et être présent pour intervenir rapidement en cas de blessure (notamment lors des tests physiques). Le kinésithérapeute de l’U.E.F.A., M. Dallemagne nous raconte une journée type durant l’EURO et l’organisation du séminaire U.E.F.A. du mois de février :

« Le matin, après le petit déjeuner, tapes ou soins (plaies, Journée type douleurs...) avant l'entraînement. Ensuite, départ pour l’en- pour un traînement en organisant la boisson. Durant l’entraî- kinésithéra- nement, nous regardons, observons si quelqu’un à un pro- peute blème (dans sa démarche, son style de course...). Nous durant l’EURO

216 Interview de Mario Bizzini le 24 juillet 2009. 217 BIZZINI M., JUNGE A., BAHR R. et al., Injuries and musculoskeletal complaints in referees and assistant refe- rees selected for the 2006 FIFA World Cup : Retrospective and prospective survey, p. 9. 218 Interview de Xavier Dallemagne le 5 août 2009. Chap. IV 81

intervenons lors de la partie stretching pour corriger les posi- tions d’étirement. Parfois, nous pouvons aussi prendre un groupe en charge en fin d’entraînement pour faire le « cool down ». Ensuite, retour à l’hôtel, début des massages puis repas. Suite à cela, reprise des massages. Et si c’est nécessaire, en soirée aussi. Nous avons aussi durant le tournoi organisé quelques séances de prévention (proprioception, gainage,...) ». Durant ce séminaire du mois de février, des cours sont donnés Description du pour les arbitres de différentes catégories, notamment pour les nou- séminaire de veaux arbitres internationaux. février « En février 2009, ont été mis en place des tests multidisciplinaires. Les nouveaux arbitres ont ainsi passé : les tests physiques (Helsen), des tests psychologiques (avec les préparateurs mentaux), une visite médicale (médecins), des workshops (un sur l'utilisa- tion de la montre Polar® avec les coaches), un sur la gestion du stress (avec les psycho- logues du sport) et un sur la prévention des blessures (avec kinésithérapeutes et prépa- rateurs physiques), mais aussi des tests individuels avec les kinésithérapeutes. Lors de cette entrevue, des tests articulaires (passifs) de hanches, genoux et che- villes sont réalisés. Ils permettent d’évaluer l’extensibilité musculaire des membres infé- rieurs. Mais surtout, et c’est l’essentiel de cette évaluation, des tests de contrôle du mou- vement et de stabilisation sont réalisés. Ainsi, M. D’Allemagne m’explique qu’« après cette entrevue (environ 45 minutes), ils sont capables de leur donner immédiatement un bilan et les arbitres repartent avec des exercices leur permettant d'améliorer leurs "fai- blesses"»219. Toutes ces évaluations (multidisciplinaires) ne sont pas faites pour sélectionner les meilleurs, mais pour leur donner des moyens de s’améliorer, pour être plus performant et pour éviter au maximum de se blesser.

3. Conclusion

Depuis peu, d’après les résultats du questionnaire et d’après cette étude, la prise en charge des arbitres par le kinésithérapeute s’est manifestement développée de sorte qu’un bref résumé de son rôle peut ainsi être établi : - avant un match, son action est surtout préventive en réalisant presque exclusive- ment un massage pré-compétition (chauffer les muscles). La plupart des arbitres recourt à ce soin. - après un match (le kinésithérapeute habituel), pour une meilleure récupération (massage, étirement...).

219 Interview de Xavier Dallemagne le 5 août 2009. Chap. IV 82

- à l’entraînement, pour les plus petits pays, le kinésithérapeute est présent et dès lors, il intervient dans le but d’une récupération optimale (massage, étirement...) et dans la prise en charge des éventuelles lésions ou douleurs. On peut regretter le manque de présence de kinésithérapeute aux entraînements alors que c’est à cet endroit que les arbitres se blessent le plus souvent !

- en stage, il prend en charge toutes les douleurs et lésions des arbitres, de la plaie mineure jusqu’à la blessure. Il intervient toujours également à titre préventif (exercices, étirement...) et notamment pour que la récupération soit optimale. Les soins qu’il peut être amené à pratiquer sont très vastes : prise en charge de plaies (contusions...), physio- thérapie, taping, massage, crochetage, cryothérapie, exercices de prévention des bles- sures...

- aux tests physiques, sa présence est surtout préventive. Étant directement sur place, il peut intervenir rapidement en cas de problèmes physiques.

Le kinésithérapeute prend en charge le physique de l’arbitre en majorité en interve- nant sur les blessures ou douleurs, que ce soit à titre préventif ou curatif.

Ce thérapeute a aussi un rôle de conseiller car, par le biais des prises en charge, il est « proche » des arbitres et peut dès lors également leur fournir des conseils dans divers domaines (Annexe n°11) : le choix des chaussures, les chaussettes de récupération BV Sport®, l’hygiène de vie (diététique, sommeil)...

Conclusion

Les blessures sont fréquentes chez les arbitres de football professionnel, et pourtant le suivi médical n’est toujours pas systématique dans chaque fédération. L’étude du suivi réalisé en France nous a permis de mettre en évidence les causes des indisponibilités et notamment celles liées à une blessure. La prise en charge kinésithérapeutique s’est développée afin de servir les arbitres du mieux possible. D’ailleurs, ce thérapeute inter- vient directement en match, à l’entraînement, en stage et lors des tests physiques. Sur ces lieux, il peut traiter une lésion ou alors réaliser des soins à but préventif. Ces infor- mations motivent à mieux développer la prise en charge kinésithérapeutique auprès des arbitres.

D’ailleurs, grâce à l’étude du suivi médical et à la meilleure connaissance des pro- blèmes physiques des arbitres, un programme de prévention des blessures peut être mis en place notamment par le kinésithérapeute, ceci afin de diminuer le nombre manifeste de blessures et de douleurs chez les arbitres.

Conclusion 83

Conclusion

Depuis quelques années, le football a manifestement évolué (calendriers des matches, médiatisation, augmentation de l’intensité de jeu) et l’arbitre a dû s’y adapter. Pour faire face à l’accroissement de ces exigences, l’arbitrage s’est professionnalisé. Depuis environ 20 ans, les arbitres parcourent en moyenne plus de 10 km par match et la mise en place de séances d’entraînements de haute qualité et de tests, sont entrés dans les mœurs en raison de leur nécessité. Aujourd’hui, être capable de passer les tests Helsen avec succès attribue, à juste titre, le caractère de sportif de haut niveau à l’arbitre de football professionnel. Ces nombreuses exigences sont des sources potentielles de blessures. D’ailleurs, d’après certains résultats (France), une augmentation du nombre de blessures des arbi- tres semble se manifester. Les lésions surviennent majoritairement aux entraînements, puis aux matches et enfin, pour une faible quantité (environ 10 %), aux tests physiques. Les blessures sont en grande majorité de type musculaire (contracture...) avec en moyenne une indisponibilité de moins de 4 semaines et elles sont presque toutes locali- sées au niveau du membre inférieur, en particulier aux cuisses et aux mollets. Cepen- dant, un nombre élevé de ces lésions touche également les chevilles (entorse) et les ten- dons d’Achille (tendinopathie). Fort de ces informations, le kinésithérapeute connaît désormais les spécificités majeures des lésions des arbitres, ce qui est relativement important pour leur prise en charge et leur suivi. Toutefois, il lui est également possible d’agir en prévention. À travers les réponses aux questionnaires et les divers articles, nous pouvons rele- ver que les soins kinésithérapeutiques (massage, étirement...) sont de plus en plus réa- lisés dans chaque activité que l’arbitre est amené à effectuer (matches, entraînements, tests physiques). Ce qui renforce cet aperçu, c’est qu’actuellement chaque arbitre F1 possède un kinésithérapeute attitré, que la plupart d’entre eux consultent au moins une fois par semaine ! Nous pouvons dès lors supposer que les arbitres, notamment français, ont pris conscience de l’importance de ce professionnel pour leur carrière que cela soit à titre préventif ou curatif. Les informations recueillies sur les blessures et sur l’importance Degré de du kinésithérapeute auprès des arbitres de football sont fiables, car fiabilité elles ont été directement communiquées par les arbitres (feuille de renseignements et questionnaire). Concernant l’évolution de la mise en place de doc- teurs et de kinésithérapeutes au sein des fédérations, les renseignements nous ont été Conclusion 84 fournis soit par la personne concernée, soit par un intermédiaire, d’où une fiabilité des données.

Toutefois, la réponse à plusieurs questions n’a pas pu être obte- Questions non nue : nous ne savons pas si les modalités d’apparitions et les types résolues blessures françaises sont les mêmes que celles de la plupart des fédérations nationales, puisqu’il est actuellement impossible de savoir si chaque fédération (208) dispose d’au moins un docteur et d’un kinésithérapeute. En effet, le suivi et la prise en charge des arbitres de football professionnel ne sont toujours pas systémiques à l’heure actuelle. Il est également impossible de savoir si, à travers le monde, beaucoup d’arbitres de foot- ball professionnel vont régulièrement chez le kinésithérapeute et dans l’affirmative, nous ne savons déterminer ni le but, ni la fréquence, ni la nature des soins pratiqués...

Les variations entre les fédérations sont les suivantes : calendrier, Comparaison climat, intensité du jeu, préparation physique, suivi ou non d’une pré- difficile paration mentale et d’un psychologue, diagnostic posé et prise en charge par des professionnels dont les titres et les qualités diffèrent. Afin de diminuer les douleurs et lésions des arbitres, plusieurs Perspectives solutions sont envisageables : une meilleure préparation physique, de meilleures mesures de prévention des blessures (notamment de type musculaire), limi- ter les courses sur des surfaces dures (trottoir, piste) au profit par exemple, de courses en forêt, adopter une meilleure hygiène de vie (sommeil, diététique...) et porter des chaussures adaptées et de qualité. Concernant ce dernier point, l’arbitrage nécessite le port prolongé de chaussures fermées (matches et entraînements) et sollicite beaucoup les pieds, notamment des nombreux changements de direction et d’activités. Des tendi- nites et des entorses de cheville peuvent être liées à la qualité de ces chaussures, mais aussi aux soins des pieds (préventif et curatif). Concernant le suivi médical, il devrait se développer davantage et le check-up fran- çais, devrait influencer certaines fédérations à mettre un en place ou à perfectionner le leur.

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[49] F.I.F.A., CD-ROM Physical Fitness Tests. Refereeing Department. Multimedia Teaching Material.

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[120] WESTON M., Relationship between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses.

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Bibliographie supplémentaire relative aux annexes

Annexe n°1

[129] http://www.lesdessousdusport.fr/5-arbitres-et-toujours-22-joueurs-3628.

[130] http://www.footcorporate.com/football-arbitrage/48-arbitre-a-cinq.html.

[131] Procès verbal de la plénière de la D.N.A. du 2 avril 2009.

[132] http://www.cahiersdufootball.net/article.php?id=3090.

[133] http://www.passion-arbitrage.fr/football/actualites/larbitrage-a-5-la-solution.html

Annexe n°2

[134] http://www.fff.fr/common/bib_res/ressources/330000/7000/337108.pdf

Annexe n°4

[135] F.I.F.A. (1989), Physical fitness register for International referees.

Annexe n°8

[136] http://www.fff.fr

[137] LIENARD J., RENAUD J., BLUM C., Suivi médical des arbitres de football.

Annexe n°11

[138] COUZAN S., POUGET J.F., Apport de la compression progressive (BV Sport®) appliquée aux sportifs.

Table des annexes I

Table des annexes

Critique des sources ...... II

Stratégie de recherche ...... XV

N°1 : L’arbitrage à 5 ...... XXVII

N°2 : Statut de l’arbitre (Loi 2006) ...... XXXVI

N°3 : Analyse descriptive du tableau des distances totales parcourues ...... XXXVII

N°4 : Historique des tests ...... XL

N°5 : Résultats à l’ancienne batterie de tests ...... XLIV

N°6 : Résultats à la nouvelle batterie de tests ...... XLVI

N°7 : Fiche de renseignements médicaux des arbitres nationaux français ...... XLVII

N°8 : Le check-up médical des arbitres ...... XLIX

N°9 : Questionnaire auprès des arbitres de football professionnel ...... LIII

N°10 : Perspectives d’amélioration du rôle du kinésithérapeute en match ...... LIX

N°11 : Rôle de conseiller du kinésithérapeute ...... LXI

Table détaillée des matières ...... A

Critique des sources II

Critique des sources

1. Publications

Les recherches dans le domaine de l’arbitrage de football professionnel sont très peu développées et la quantité restreinte de publications nous a permis de regrouper les articles par thématiques. Il a été possible également de distinguer certains auteurs très haut placés dans le monde du football ou de l’arbitrage et qui ont réellement concentré leurs recherches sur l’arbitrage de football professionnel. Ces personnes sont très sou- vent des professeurs et/ou des docteurs dans les sciences du sport et leurs publications sont de différents types : expériences de terrain ou revues de la littérature présentées sous forme d’articles voire même, plus rarement, sous forme de thèses.

En plus de ces publications, certains livres en lien avec le football nous ont égale- ment permis d’obtenir des informations.

1. et 2. Les exigences physiques et les tests physiques

A. Articles scientifiques et thèses

BARTHA C. Csaba Bartha est docteur dans les sciences du sport et enseigne en Roumanie.

[1] BARTHA C., The professional performance and the role of referees in soccer / Buda- pest : Semmelweis University ; Educational and Sport Sciences, 2006, 22 p. http://phd.okm.gov.hu/disszertaciok/tezisek/2006/tz_en3165.pdf .

M. Bartha a un certain recul dans le domaine de l’arbitrage puisqu’il a déjà publié certains articles par le passé. Il a obtenu son doctorat en 2006 et l’objectif principal de cette thèse était d’établir les caractéristiques essentielles pour qu’un arbitre soit bien préparé. Pour y répondre, il s’est notamment basé sur l’exemple des arbitres internatio- naux (F.I.F.A.). En étudiant environ 2500 arbitres hongrois, il a pu comparer leurs résul- tats, notamment lors des tests physiques, avec ceux obtenus par les arbitres F.I.F.A. Ce nombre d’individus étudiés est important et cela permet de donner une certaine fiabilité aux résultats issus de cette récente thèse. Critique des sources III

CASAJUS MALLÉN J.A.

JOSÉ ANTONIO CASAJUS MALLÉN est médecin spécialisé dans l’éducation physique et sportive et il est également professeur titulaire à l’université de Zaragoza (Espagne) et à l’École Nationale des Entraîneurs. Il est aussi membre des services médicaux et de la commission anti-dopage de la fédération espagnole de football (R.F.E.F). Enfin, il tra- vaille pour l’École Nationale des arbitres de football (E.N.A.F.), où il est responsable du domaine biologique.

[2] CASAJUS J.A. et CASTAGNA C., Aerobic fitness and field test performance in elite spanish soccer referees of different ages. Journal of Science and Medicine in Sport. 2007, 10(6), pp. 382-389.

Cette étude, réalisée avec la collaboration de M. Castagna (cf. ci-dessous), a été publiée récemment (2007) alors que l’expérience s’est déroulée au cours de la saison 2001-2002. Cette analyse de la capacité physique (consommation d’oxygène) de 45 arbi- tres espagnols de football professionnel en fonction de l’âge nous a permis d’apprendre qu’aucun effet négatif de l’âge n’est observé ni sur la valeur de VO2 max ni aux résultats du test de 12 minutes ou aux courses de 200 mètres. Concernant notre étude, cet article nous a paru important dans la prise de connaissance des modalités de fonctionnement des tests physiques effectués à cette période.

CASTAGNA C. CARLO CASTAGNA est docteur dans les sciences du sport, professeur à l’université de Rome (Tor Vergata, Italie) et préparateur physique des arbitres italiens de football pro- fessionnel (A.I.A.).

[3] CASTAGNA C., et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees. Journal of Strength and Conditioning Research, 2003, 17(2), pp. 388-392.

[4] CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Activity profile of international-level soccer refe- rees during competitive matches. Journal of Strength and Conditioning Research. 2004, 18(3), pp. 486-490.

[5] CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Competitive-level difference in yo-yo intermit- tent recovery ant twelve minute run test performance in soccer referees. Journal of Strength and Conditioning Research. 2005, 19(4), pp. 805-809.

[6] CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Physiological aspects of soccer refereeing performance and training. Sports Medicine. 2007, 37(7), pp. 625-646.

Critique des sources IV

[7] CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match perfor- mance in elite Italian soccer referees. Journal of Strength and Conditioning Research. 2002, 16(2), pp. 231-235.

[8] CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., The relationship between selected blood lactate thresholds and match performance in elite soccer referees. Journal of Strength and Conditioning Research. 2002, 16, pp. 623-627.

[9] CASTAGNA C et D’OTTAVIO S., Effect of maximal aerobic power on match performance in elite soccer referees. Journal of Strength and Conditioning Research. 2001, 15(4), pp. 420-425.

Ces études sur les arbitres italiens de football professionnel et F.I.F.A. nous ont per- mis d’obtenir de nombreuses informations sur les capacités physiques des arbitres. À travers ses nombreuses publications dans lesquelles il a en particulier collaboré avec M. Abt et M. D’Ottavio (cf. ci-dessous), cet auteur a étudié de nombreux paramètres (le taux de lactates, la distance totale parcourue...) lors des matches ou lors des tests phy- siques.

Nous pouvons cependant regretter parfois un manque de rigueur méthodologique surtout lors des classements d’activités des arbitres qui sont repris dans plusieurs articles. En effet, un classement est fréquemment utilisé sans qu’il ait été validé !

Même si chacun de ces 7 articles cités nous a été utile dans la réalisation de notre travail, il est important de signaler que l’article [6], qui est une revue de la littérature, nous a véritablement beaucoup appris sur l’arbitrage de football professionnel d’aujour- d’hui. Ce travail publié récemment (2007) est de très bonne qualité et constitue un docu- ment « pilier » en ce qui concerne les aspects physiques et physiologiques des arbitres de football professionnel.

DA SILVA A.I. ALBERTO INACIO DA SILVA est docteur en biologie cellulaire et professeur assistant à l’université d’études de Ponta Grossa (Brésil). Il est aussi chercheur dans le domaine de l’arbitrage de football et il publie fréquemment dans une revue scientifique brésilienne.

[10] Da Silva A.I., Avaliação física dos árbitros de futebol, um ato no mínimo responsável. 14 p.

[11] DA SILVA A.I., Reposicão hidrica e gasto energetico do arbitro de futebol. No transcorrer da partida. Universidade Federal do Parana. 2008, 93 p. http://dspace.c3sl.ufpr.br:8080/dpace/bitstream/1884/14658/2/tese%20Alberto2 0In%A1cio%da%20Silva.pdf Critique des sources V

[12] DA SILVA A.I., Resposta fisiológica do árbitro no transcorrer do jogo. Mise en ligne sur le site Cartão vermelho (www.cartaovermelho.esp.br) le 10 janvier 2009. http://www.cartaovermelho.esp.br/index.php?name=News&file=article&sid=36 4&theme=Printer.

[13] DA SILVA A.I. et DO NASCIMENTO A.J., Body composition and physical fitness tests of CBF soccer referees after FIFA’s new sequence of physical tests. Fitness and per- formance Journal. 2005, 4(5), pp. 306-312.

[14] DA SILVA A.I. et DO NASCIMENTO A.J., Composição corporal e aptidão física de árbitros da CBF submetidos à nova ordem de aplicação dos testes físicos da FIFA. Fitness and performance Journal. 2005, 4(5), pp. 306-312.

[15] DA SILVA A.I., FERNANDES L.C. et FERNANDEZ, R., Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match-play. Journal of Sports Science and Medicine. 2008, 7, pp. 327-334.

[16] DA SILVA A.I., FERNÁNDES L.C. et FERNÁNDEZ R., Perfil antropométrico y aptitud física de árbitros de fútbol de Brasil. International Journal of Morphology. 2008, 26(4), pp. 897-904.

[17] DA SILVA A.I. et RODRIGUEZ-AÑEZ C. R., Ações motoras do árbitro de futebol durante a partida. Treinamento Desportivo. Londrina: éd. Treinamento Desportivo. 1999, 4(2), pp. 5-11.

[18] DA SILVA A.I., RODRIGUEZ-AÑEZ C.R. et CANO ARIAS V.D., Níveis de aptidão física de árbi- tros de elite da Federação Paranaense de Futebol. Revista Brasileira de Ciência & Movimento. 2004, 12(1), pp. 63-70.

[19] DA SILVA A.I. et RODRIGUEZ-AÑEZ C.R., Níveis de aptidão física e perfil antropométrico dos árbitros de elite do Parana credenciados pela Confederação Brasileira de Futebol (CBF). Revista Portuguesa de Ciências do Desporto. 2003, 3(3), pp. 18-26.

[20] DA SILVA A.I., ROMERO FRÓMETA E. Influencia del cambio de la Comisión de Arbitraje en la capacidad física de árbitros de fútbol de la CBF. Pensar a prática. 2007, 10(2), pp. 1-14.

[21] DA SILVA A.I., ROMERO FRÓMETA E. et TAKAHASHI K. Análisis de los tests empleados por la FIFA para evaluar a sus árbitros. Revue digital : EFDdeportes. 2002, année 8 (49). http://www.efdeportes.com/efd49/arbit.htm.

Nous avons largement utilisé les travaux de M. Da Silva publiés soit en anglais, espa- gnol ou portugais. Il a réalisé plusieurs conférences, articles et même une thèse sur les arbitres de football. D’ailleurs, concernant ses écrits, plusieurs n’ont pas été publiés, mais il m’en a généreusement transmis quelques-uns dont la [10] dans laquelle il tente Critique des sources VI de réaliser un historique des tests physiques. Cet article nous a ainsi été très utile pour combler certains manques de la littérature sur ces épreuves.

D’autres articles ([12], [13], [14], [15], [16], [18], [19], [20], [21]) nous ont permis de confirmer nos acquis sur ces tests ou encore, de prendre connaissance des capacités physiques des arbitres brésiliens (distance totale parcourue, activités...).

L’étude [17] correspond à une revue de la littérature de la distance totale parcourue chez les arbitres centraux de football professionnel. Les résultats cités dans cet article reprenaient les données que l’on possédait déjà et permettaient ainsi de confirmer le manque de publication sur ce paramètre.

La thèse [11] nous a uniquement servi à obtenir la distance totale parcourue par les arbitres brésiliens de football professionnel.

Toutefois, nous pouvons garder un esprit critique envers ses diverses publications puisqu’il a publié plus de 50 études sur l’arbitrage de football professionnel et une étude réalisée en anglais est parfois traduite en espagnol et en anglais. La liste de ses publica- tions reprise dans son curriculum-vitae nous permet de remarquer que cette véritable étude est dès lors comptabilisée comme 3 études ! De plus, j’ai eu l’occasion de constater qu’il s’est approprié quelques articles où il n’était à l’origine que co-auteur et enfin, dans les articles que nous avons été amenés à lire et/ou reprendre dans notre mémoire, nous avons pu constater que des paragraphes entiers étaient repris d’une étude à l’autre.

D’OTTAVIO S. STEFANO D’OTTAVIO est professeur à la faculté de médecine de Rome (université de Tor Vergata, Italie) et chercheur dans le domaine du football, en particulier pour la Fédération Italienne de Football (F.I.G.C.).

[22] D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees dur- ing actual match play. Journal of Strength and Conditioning Research. 2001, 15(2), pp. 167-171.

[23] D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological aspects of soccer refereeing. In Science and Football IV. Eds: SPINKS W., REILLY T., MURPHY A. London : Routledge. 2002, pp. 144-150.

[24] D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological load imposed on elite soccer referees dur- ing actual match play. Journal of Sports Medicine and Physical Fitness. 2001, 41(1), pp. 27-32. Critique des sources VII

Ces publications menées en collaboration avec M. Castagna, ont été réalisées aux débuts des années 1990 sur les arbitres italiens de football professionnel et ciblaient l’évaluation de leur capacité physique. Ces études permettent d’établir une comparaison avec les résultats d’analyses récentes sur les arbitres de football professionnel.

HELSEN W. WERNER HELSEN est professeur à l’université de Leuven (K.U. Leuven, Belgique) et docteur en sciences du sport. Ses recherches portent principalement sur le contrôle du mouvement et sur la plasticité cérébrale. Depuis 1999, il est préparateur physique des arbitres U.E.F.A. et en conséquence, il établit des programmes d’entraînement pour les arbitres de l’EURO 2000 (Belgique/Pays-Bas), 2004 (Portugal), 2008 (Autriche/Suisse) qu’il transmet aussi parfois par email. Ces séances sont individualisées, en particulier grâce aux données issues des cardio-fréquencemètres. Depuis 2001, il est chargé de la préparation physique des arbitres belges notamment ceux qui officient au niveau du football professionnel. La F.I.F.A. a remarqué les effets positifs de son travail sur les arbitres U.E.F.A. et sur les Belges. Dès lors, elle a décidé de l’embaucher pour diriger la préparation des arbitres lors des Coupes du Monde.

[25] HELSEN W. et BULTYNCK J.B., Physical and perceptual-cognitive demands of top-class refereeing in association football. Journal of Sports Sciences. 2004, 22, pp. 179- 189.

Cette étude a été menée au cours des matches de l’EURO 2000 dans le but de suivre plusieurs paramètres physiques, mais aussi physiologiques avec notamment l’enregis- trement de la fréquence cardiaque de l’arbitre central de la finale France-Italie lors de l’EURO 2000. Ce document de très bonne qualité mené par M. Helsen, est une vraie référence dans le domaine de l’arbitrage.

KRUSTRUP P. PETER KRUSTRUP a joué plus de 200 matches dans la 2ème et 3ème division du Dane- mark. Il est professeur assistant à l’Institut des Sciences du Sport et de l’Exercice (Uni- versité de Copenhague) et il a publié plus de 45 articles scientifiques, dont certains, sur l’arbitrage de football professionnel. Il a aussi été préparateur physique pour la Fédéra- tion Nationale Danoise et consultant pour l’équipe nationale masculine du Danemark à l’Euro 2004 et pour l’équipe nationale féminine Danoise lors de la Coupe du Monde 2007. Critique des sources VIII

[26] KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity : effect of intense intermittent exercise training. Jour- nal of Sports Sciences. 2001, 19, pp. 881-891.

Ce document fut un des premiers, de grande qualité, publié (2001), portant sur les capacités physiques et physiologiques. D’ailleurs, c’est le premier à avoir analysé le taux de lactates chez les arbitres de football professionnel ! L’article de Krustrup fut en quelques sortes le précurseur des recherches fiables au sein des arbitres de football.

MALLO SAINZ J. JAVIER MALLO SAINZ est docteur en biomécanique et professeur assistant à la faculté des sciences de l’activité physique et du sport (université polytechnique de Madrid).

[27] MALLO J., Análisis del rendimiento físico de los árbitros y árbitros assistantes durante la competicion en el fútbol / tesis doctoral. Madrid : Universidad politécnica de Madrid : Escuel técninca superior de arquitectura, 2006, 563 p. http://oa.upm.es/447/01/JAVIER_MALLO_SAINZ.pdf.

[28] MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Análisis biomecánico aplicando a la valoración del rendimiento. [2003], 5 p. http://www.unex.es/eweb/cienciadeporte/congreso/04%20val/pdf/C123.pdf.

[29] MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Análisis del rendimiento físico de los árbitros de fútbol durante partidos de competición oficial. Motricidad : European Journal of Human Movement. 2006, 17, pp. 25-40.

[30] MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Evaluación del rendimiento físico de los árbitros y árbitros asistentes durante la competición en el fútbol. Revista de la Federación Española de Medicina del Deporte y de la Confederación Ibero- americana de Medicina del Deporte. 2007, (118), pp. 91-102

[31] MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la FIFA para valorar la condición física de los árbitros de fútbol : relación con el rendimiento físico en la competición. Revista de entrenamiento deportivo. 2007, 21(4), pp. 25- 31.

[32] MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Optimización del rendimiento de los árbitros de fútbol con ayuda del análisis biomecánico. Biomecánica. 2005, 12(2), pp. 97-103. http://upcommons.upc.edu/revistes/handle/2099/119.

[33] MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pruebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol. Revista de entrenamiento deportivo. 2007, 21(1), pp. 25-30.

Critique des sources IX

[34] MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. (et al.), Activity profile of top-class associa- tion football referees in relation to fitness-test performance and match standard. Journal of Sports Sciences. 2009, 27(1), pp. 9-17.

[35] MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. (et al.), Activity profile of top-class associa- tion football referees in relation to performance in selected physical tests. Journal of Sports Sciences. 2007, 25(7), pp. 805-813.

[36] MALLO J., VEIGA S. ET NAVARRO E., Activity profile of top-class female soccer refereeing in relation to the position of the ball. Journal of Science and Medicine in Sport. Sous presses.

Récemment, M. Mallo a réalisé de nombreuses études qui permettent de fournir plu- sieurs informations sur les arbitres du football moderne. La plupart d’entre elles ont d’ailleurs été menées en collaboration avec M. Garcia-Aranda qui est un ancien arbitre F.I.F.A. Javier Mallo réalise ainsi quelques recherches en Espagne avec l’appui financier de la F.I.F.A. Chacune de ses études a été utile pour notre travail ! Il est un des seuls au- teurs à avoir étudié la distance de l’arbitre par rapport à la faute ([28], [29] et [35]) ou les nouveaux tests Helsen ([31], [34], [35]).

De plus, il a réalisé une thèse en 2006 sur les arbitres de football professionnel où il passe en revue les majeures caractéristiques physiques de l’arbitre.

WESTON M. MATTHEW WESTON possède un master dans les Sciences du Sport (université John Moores de Liverpool). En 1998, il a commencé à travailler avec arbitres anglais de foot- ball professionnel. Au début, il était chargé d’encadrer la réalisation des tests physiques. À partir de 2000, il est devenu chercheur sur les arbitres anglais de football profession- nel. Il a travaillé durant un an (de février 1993 à juin 1994) aux côtés du Prof. Dr Werner Helsen sur un projet d’étude de la F.I.F.A. ciblé sur le physique des arbitres de football professionnel. En juillet 2004, il débute comme préparateur physique en prenant alors en charge le domaine physique des arbitres anglais dans le but de perfectionner leur condition physique. Il a également travaillé pour la F.I.F.A. lors de la Coupe du Monde des jeunes et pour la Coupe du Monde 2006.

[37] WESTON M., Relationship between field tests and physical match performance in elite soccer referees, sous presses.

[38] WESTON M., BIRD S., HELSEN W. (et al.), The effect of match standard and referee experience on the objective and subjective match workload of English Premier League referees. Journal of Science and Medicine in Sport. 2006, 9(3), pp. 256-262.

Critique des sources X

[39] WESTON M. et BREWER J., A study of the physiological demands of soccer refereeing. Journal of Sports Sciences. 2002, 20, pp. 59-60.

[40] WESTON M., CASTAGNA C., IMPELLIZZERI F.M. (et al.), Analysis of physical match performance in English Premier League soccer referees with particular reference to first half and player work rates. Journal of Science and Medicine in Sport. 2007, 10(6), pp. 390-397.

[41] WESTON M. HELSEN W., MAC MAHON C. (et al.), The impact of specific high-intensity training sessions on football referees’ fitness level. American Journal of Sports Medicine. 2004, 32(1 suppl), 54S-61S.

Ses études ont permis de confirmer les informations déjà récoltées dans le domaine physique des arbitres. Toutefois, grâce à M. Helsen, nous avons obtenu une étude sous presse qui concerne une analyse des nouveaux tests Helsen [37] et qui a permis d’enrichir nos données qui étaient très pauvres sur ce sujet.

REILLY T. THOMAS REILLY est chercheur dans le monde du sport, notamment dans le football et Directeur de l’institut de recherche anglais. Il est Président de Commission Mondiale des Sciences et du Sport et il fut un des membres fondateurs du Collège Européen des Sciences du Sport. Il est consultant pour de nombreux clubs de football.

[42] REILLY T., Energetics of high-intensity exercise (soccer) with particular reference to fatigue. Journal of Sports Science. 1997, 15(3), pp. 257-263.

[43] REILLY T. et BOWEN T., Exertional costs of changes in directional modes of running. Perceptual and Motor Skills. 1984, 58, pp. 148-150.

[44] REILLY T. et GREGSON W., Special populations : Referee and assistant referee. Journal of Sports Science. 2006, 24(7), pp. 795-801.

L’article de Reilly [42] qui a été publié en 1984 nous a permis de comparer les con- sommations d’énergie dans les courses en avant et à reculons. Malheureusement, en recherchant dans la littérature, seul cet article fournit des informations comparatives entre ces différents modes de course.

B. Livres

DELLAL A., ALEXANDRE DELLAL est diplômé en préparation physique.

[45] DELLAL A., De l’entraînement à la performance en football. Louvain-la-Neuve : Édi- tions De Boeck Université, 2008, 512 p. (Sciences et pratique du sport). Critique des sources XI

Ce livre est de très bonne qualité, car plusieurs individus hautement qualifiés ont participé à la réalisation de cet ouvrage.

EISENBERG C., CHRISTIANE EISENBERG est professeur d’histoire à l’université de Berlin (Allemagne).

[46] EISENBERG C., LANFRANCHI P., MASON T. (et al.), FIFA 1904-2004 : Le siècle du Football, Paris, Le cherche midi, 2004, 311 p.

Cet ouvrage est une référence sur l’historique du football. Il nous a permis de retra- cer l’évolution du football et de l’arbitre de football.

TURPIN B., BERNARD TURPIN est un spécialiste du monde du football et il a ainsi rédigé plusieurs ouvrages, en particulier sur la préparation physique

[47] TURPIN B., Préparation et entraînement du footballeur, Paris : Amphora, 2002, 2 vol. (208, 192 p.).

Les explications mentionnées sur la préparation physique et sur la récupération nous ont permis d’apprendre certaines mesures à adapter pour réaliser de parfaites prises en charge. Toutefois, il explique qu’aucun mode de prévention ou de récupération idéal ne peut être mis en place et qu’il faut garder un esprit critique dans ces domaines.

WILMORE J.H., J.H. WILMORE est docteur en physiologie.

[48] WILMORE J.H. et COSTILL D.L. Physiologie du sport et de l’exercice. Adaptations physiologiques à l’exercice physique. De Boeck Université. 2ème édition. pp 736.

Ce livre est une référence dans le domaine de la physiologie du sport.

3. et 4. Les blessures et le rôle du kinésithérapeute

Liénard J. Jacques LIÉNARD est médecin fédéral de la Fédération Française de football (F.F.F.) et membre de la commission anti-dopage de l’U.E.F.A.

[49] CALLOT-GERMAIN C., Les blessures des arbitres de football de niveau national de 1994 à 1998 / thèse pour le doctorat de médecine présentée et soutenue publiquement le 4 février 1999. Université de Picardie Jules Verne : Faculté de médecine d’Amiens, 1999, 83 p.

Critique des sources XII

Cette thèse a été réalisée sous la direction du docteur Liénard et c’est la seule source disponible en français qui fait état des blessures des arbitres de football professionnel. Il a également publié une étude en 1990 sur le suivi médical des arbitres en France et c’est le Dr Liénard qui nous a permis d’obtenir des données récentes sur les lésions des arbitres français de football professionnel.

BIZZINI M.

MARIO BIZZINI est kinésithérapeute et il travaille à la Clinique Schulthess au service orthopédique et au laboratoire de recherche neuromusculaire, mais aussi pour le Centre de Recherche F-Marc (F.I.F.A.). Ses recherches sont surtout centrées sur le sport et la prévention des blessures sportives. Il a d’ailleurs publié 4 articles sur les blessures des arbitres de football. Il travaille depuis plus de 20 ans auprès du football professionnel et des joueurs de hockey.

[50] BIZZINI M., JUNGE A., BAHR R. (et al.), Injuries and musculoskeletal complaints in refe- rees : A complete survey in the top divisions of the Swiss Football League. Clinical Journal of Sport Medicine. 2009, 19, pp. 95-100.

[51] BIZZINI M., JUNGE A., BAHR R. (et al.), Injuries and musculoskeletal complaints in refe- rees and assistant referees selected for the 2006 FIFA World Cup: Retrospective and prospective survey. British Journal of Sports Medicine. 2009, 43, pp. 490-497.

M. Bizzini, en tant que kinésithérapeute de la F.I.F.A., est une des seules personnes qui étudie actuellement les blessures des arbitres de football professionnel. Grâce à son statut, il a eu la possibilité d’étudier ces lésions auprès des arbitres F.I.F.A. lors des plus grands événements footballistiques mondiaux (Coupe du Monde...). Ses informations ont été prédominantes dans la réalisation de notre travail.

EISSMANN H.J

Hans Jorg Eissmann est médecin spécialisé dans le sport. Il fut président de la com- mission médicale de l’U.E.F.A. et consultant F.I.F.A.

[52] EISSMANN H.J. et D’HOOGHE M., Sport medical examinations. The 23rd man : Sport medical advice for football referees. In Eissmann H.J. Leipzig : Gersöne-Druck, 1996.

Cette brochure, qui date de 1996, reprend une liste de blessures éventuelles des arbitres de football professionnel et une proposition de soins. En plus, il évoque le suivi médical des arbitres au cours des années 1990. Critique des sources XIII

2. Congrès, Colloques, Conférences

La participation assidue aux différents événements en lien avec le thème de notre travail a permis d’enrichir nos informations, ce qui a rendu la réalisation de ce mémoire plus « facile » en obtenant directement des données orales lors de ces événements ou en créant des contacts avec certaines personnes ayant réalisé une présentation en lien avec le sport, notamment avec le football.

3. Interviews

Nous avons sollicité de nombreuses personnes en grande majorité hautement pla- cées dans le monde du football ou de l’arbitrage de football professionnel. Ceci afin de renseigner plusieurs données en majorité sur un plan national, mais aussi parfois inter- national. Ainsi, des médecins, des préparateurs physiques, des arbitres, mais aussi des kinésithérapeutes ont participé à la réalisation de ce travail en fournissant parfois des données non renseignées dans la littérature. Des médecins de fédérations nationales tels que le Docteur LIÉNARD et le Docteur CASAJUS ont été sollicités régulièrement pour la réa- lisation de ce travail, tout comme certains préparateurs physiques, notamment WERNER HELSEN (préparateur physique des arbitres belges de football professionnel, mais aussi des arbitres U.E.F.A. et F.I.F.A.).

Nous avons interviewé plusieurs kinésithérapeutes : 1) de club de football profes- sionnel, en particulier de Lens, FRÉDÉRIC MANKOWSKI, qui est également l’ancien kinési- thérapeute de l’équipe de France de football en 1998 et en 2000, 2) de fédérations natio- nales (FRANCK GELLIE, YVAN DEMAIFFE, ROMAN JAHODA), 3) d’organisations telles que l’U.E.F.A. (XAVIER D’ALLEMAGNE) et la F.I.F.A. (MARIO BIZZINI).

Enfin, plusieurs arbitres belges et français de football professionnel ont répondu à certaines questions concernant le mémoire.

Leur accord a bien évidemment été demandé avant de glisser leurs propos dans le corps du mémoire.

Toutes ces informations ont été très intéressantes même s’il faut garder un esprit critique puisque certaines personnes peuvent avoir envie de « se mettre en avant » ou alors au contraire, elles n’ont pas voulu nous communiquer certains éléments et il con- venait donc de s’intéresser sur ces raisons.

Critique des sources XIV

4. Sources internet

Le recours à ces sources d’informations, pourtant source d’erreurs, s’est avéré nécessaire afin d’obtenir certaines données ou de compléter nos acquis. La consultation de ces sites a permis d’obtenir quelques éléments exclusivement renseignés dans leurs pages concernant en grande majorité l’organisation des arbitres lors de tournois Euro- péens ou Internationaux, mais aussi des modifications des lois du jeu… Ces sites sont, en général, ceux des instances dirigeantes du football mondial et européen (Euro 2008, F.I.F.A., U.E.F.A.).

5. Questionnaire

Afin de combler le manque d’informations sur le rôle du kinésithérapeute auprès des arbitres, un questionnaire a été conçu. La lecture de quelques articles scientifiques, mais aussi certaines observations et rencontres sur le terrain, nous ont permis de cibler cer- taines questions utiles.

Seuls les arbitres français de football professionnel ont été soumis à ce question- naire puisqu’il n’était pas évident de trouver une période propice durant laquelle les arbitres auraient eu le temps disponible pour répondre à toutes ces questions. Aussi, parce qu’à l’échelle nationale, les périodes de stage, où il était plus facile de faire passer ce questionnaire, nous ont limité à le soumettre uniquement aux arbitres F1 alors que nous aurions espéré le faire passer à d’autres fédérations.

6. Observations sur le terrain

Les observations de terrain ont surtout été faites auprès des arbitres belges et fran- çais de football professionnel lors de leurs stages ou entraînements. Ces rassemblements m’ont également donné la possibilité de voir les épreuves de tests physiques. Toutefois, en travaillant au sein des staffs médicaux des clubs de football professionnel de Lens et de Charleroi, l’occasion de retrouver ces mêmes arbitres en matches a été possible. Nous avons même eu l’opportunité d’en prendre en charge certains (massages).

7. Documents officiels de fédérations

Nous avons obtenu ces documents issus de fédérations en cherchant directement les fichiers sur internet ou en communiquant avec des secrétaires de fédérations dans plu- sieurs langues (français, anglais et espagnol). Ces informations sont de très bonne qua- lité puisqu’elles parviennent fréquemment directement de la F.I.F.A. qui constitue l’instance dirigeante du football. Stratégie de recherche XV

Stratégie de recherche

I. Préliminaire aux recherches

Étant arbitre de football en France, appartenant aux arbitres de la Choix du sujet catégorie J.A.L. (Jeune Arbitre de Ligue), ayant arbitré un tournoi inter- national aux États-Unis et fait beaucoup de rencontres très enrichissantes dans ce milieu, c’est tout naturellement que j’ai choisi, pour mémoire, un thème relatif à mon activité personnelle.

La passion du sport, en particulier du football, mais surtout de l’arbitrage nous a donc guidé vers la réalisation de ce mémoire. Le fait d’avoir réalisé un stage d’une semaine avec les kinésithérapeutes du club professionnel de football d’Amiens et d’intervenir depuis plus d’un an comme masseur-kinésithérapeute avec l’équipe profes- sionnelle de football de Charleroi (R.C.S.C.) mais aussi depuis bientôt 10 mois au club professionnel de football de Lens (R.C.L.) résume parfaitement tout l’intérêt que je porte à ce domaine.

Ainsi, l’étude du lien entre l’arbitrage et mon futur emploi de kinésithérapeute m’a paru être un sujet de réflexion très intéressant, qui plus est, original. Nous avons centré notre étude sur la population des arbitres centraux de football professionnel là où les exigences sont relativement importantes. En prenant comme cible l’élite de l’arbitrage, nous espérons que les résultats pourront se refléter à un niveau d’arbitrage inférieur.

La première prise de contact avec un membre de l’arbitrage de Prise de football professionnel s’est faite par téléphone avec le kinésithérapeute contact des arbitres français, M. GELLIE (cf. image ci-dessous).

Source : http://www.fff.fr. Stratégie de recherche XVI

La première rencontre avec les arbitres français de football profes- Première sionnel (F1) se fera à la fin du mois de juillet en 2008, soit un an après rencontre notre première prise de contact avec M. GELLIE. C’est en partie grâce à avec les arbitres de lui que la possibilité de participer à ce stage d’été nous a été donnée. football Même si j’étais quotidiennement avec le kinésithérapeute, j’ai eu la professionnel possibilité de vivre pendant 3 jours parmi l’élite de l’arbitrage français. Malgré les enjeux majeurs, j’ai pris conscience que même l’arbitrage de football profes- sionnel forme une vraie famille où le travail s’effectue dans la bonne humeur.

Cette famille est composée d’un staff technique et médical très performant et dirigé par un ancien arbitre F.I.F.A. qui sait lier la rigueur à la bonne humeur. Parmi les arbitres présents, certains étaient également classés F.I.F.A. (international) et la chance de pou- voir communiquer et vivre auprès de tous les arbitres français F1 m’a permis d’obtenir de nombreuses informations pour la réalisation de ce travail. Dès lors, via ces communi- cations et les observations de terrain réalisées, il a été possible d’engager le mémoire dans une voie principale, c’est-à-dire sur le physique des arbitres de football profession- nel et leur prise en charge kinésithérapeutique.

Source : Photo personnelle prise à Aix-les-Bains le 29 juillet 2008. Stratégie de recherche XVII

II. Les domaines de recherche

1. Introduction

Malgré la décision prise d’étudier le physique des arbitres et le lien Difficultés avec le kinésithérapeute, il a été difficile de réunir des publications rencontrés puisque l’arbitrage reste malheureusement un domaine assez « fermé » où peu de don- nées sont accessibles, et où celles exclusivement réservées aux fédérations ou organisa- tions restent peu accessibles, et ce, même en faisant partie de cette « famille » que repré- sente l’arbitrage de football. De plus, alors que le football est énormément analysé scien- tifiquement, l’arbitrage est au contraire, délaissé et où très peu d’études ont été faites. Lié à cette faible quantité de données disponibles, il a été difficile d’établir un plan détaillé directement.

1.1. Axes de recherche

• L’arbitre de football • L’aspect physique • L’aspect physiologique • L’aspect psychologique • La préparation physique • La préparation mentale • Les tests physiques des arbitres de football professionnel • Les blessures chez les arbitres de football professionnel • La prévention des blessures chez les arbitres de football professionnel • Le rôle du kinésithérapeute auprès de cette population

1.2. Délimitation du sujet

La délimitation du sujet a été difficile notamment à cause de ce Délimitation manque de littérature, mais aussi par la conséquence de ce déficit, du sujet puisque les voies d’études étaient alors nombreuses et diversifiées. Lors de la première approche de notre travail, des voies telles que la préparation phy- sique, la préparation mentale, les exigences psychologiques et la prévention des bles- sures étaient évoquées dans la réalisation de l’étude. Ces sujets ont tous été abordés au préalable et des recherches dans ce domaine avaient même été engagées. Même si toutes ces voies étaient très intéressantes, il a bien fallu se résoudre à délimiter le sujet et nous avons dû les abandonner dans le but de réaliser un travail de qualité centré sur certains paramètres.

Lors de la réalisation de notre plan, nous avions également évoqué la possibilité de créer une plaquette qui reprendrait la totalité de notre étude, résumée en quelques Stratégie de recherche XVIII pages. L’objectif aurait été de fournir ce document aux arbitres de tous niveaux, puisque notre étude se serait basée sur l’arbitrage d’élite, qui est le symbole de la qualité. Dans ce mini-guide, nous voulions principalement reprendre le programme de prévention de blessures que nous aurions alors créé, mais aussi une préparation physique de qualité, programmée sur une semaine.

La faible quantité d’informations disponibles nous a néanmoins naturellement limité en ce qui concerne l’approche des blessures des arbitres. En effet, aussi surprenant que cela peut paraître, ce domaine est très peu étudié. Nous avons donc abandonné l’idée de mettre en place un programme de prévention de blessures car sans connaître les lésions, il était inconcevable d’établir un programme de prévention.

Concernant la préparation physique, elle n’est pas identique dans chaque fédération et il était dès lors peu concevable d’étudier ce paramètre dans un pays dans le but de l’uniformiser.

En accord avec mon promoteur, après avoir éliminé ces axes de recherche, d’autres ont été abandonnés dans le but (aspect psychologie, préparation mentale et prévention des blessures) de pouvoir cibler uniquement certains mots-clés pour améliorer la stra- tégie de recherche et d’affiner notre plan dans l’objectif qu’il soit plus précis et plus clair.

Dans un premier temps, nous avons recherché ce qui était en lien avec les « exi- gences de match » et les « tests physiques » et ensuite, nous avons centré notre recherche sur ce qui évoquait les « blessures des arbitres » et le rôle que le kinésithéra- peute pouvait avoir auprès de cette population.

1.3. Critères d’inclusion/exclusion

Les sources en lien avec mon sujet n’existant qu’en petite quantité, beaucoup d’informations ont été incluses dans notre recherche. La majorité des informations exclues sont celles qui relevaient de l’agression de l’arbitre et des critiques de décisions de match. Également, la plupart des éléments concernant les arbitres assistants et les féminines n’ont pas été conservés même si certaines données ont tout de même été in- cluses afin d’être exploitées à titre comparatif avec les arbitres centraux, objets de notre étude.

1.4. Mots clés utilisés

• Arbitre - Arbitres • Arbitre de football • Referee - Referees • Soccer referee Stratégie de recherche XIX

• Soccer referees • Arbitro - Arbitros • Arbitro de futbol • Arbitros de futbol • Physique de l’arbitre • Fitness referees • Arbitro físico • Test arbitres • Fitness test • Referee fitness test • Pruebas físicas • Testo físico • Blessure arbitre • Blessures arbitres • Unjuries referees • Injurias arbitros • Lesiones arbitros • Kinésithérapeute des arbitres • Physio referees • Físio arbitros

1.5. Sources retenus

• 1) Articles scientifiques. • 2) Thèses. • 3) Conférences, colloques et congrès. • 4) Questionnaire créé. • 5) Documents officiels de fédérations nationales de football ou d’organisations. • 6) Observations de terrain. • 7) Interviews. • 8) Pages internet.

1.6. Langues sélectionnées

• Français • Anglais • Espagnol • Portugais

Stratégie de recherche XX

2. Ressources utilisées

2.1. Internet

2.1.1. Moteurs de recherche

• Google : http://.google.fr/.

2.1.2. Bases de données

• PubMed : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed. • Sport discus : http://search.ebscohost.com/login.aspx?authtype=uid. • Insep : http://213.11.80.10/loris/jsp/system/win_main.jsp.

2.1.3. Catalogues de bibliothèques

• Libellule : http://www.bib.ucl.ac.be/ (Université catholique de Louvain, Louvain- la-Neuve). • Antilope : http://www.bib.ulb.ac.be/fr/bibliotheque-electronique/catalogues- exterieurs/catalogues-collectifs-en-belgique/index.html. • C.R.E.P.S de Wattignies : http://www.creps-wattignies.jeunesse-sports.gouv.fr

2.1.4. Sites

• U.E.F.A. : http://fr.uefa.com • F.I.F.A. : http://fr.fifa.com • Euro 2008 : http://fr.euro2008.uefa.com

2.2. Ressources humaines

À travers la recherche des informations qu’il nous manquait, nous avons eu l’occasion de réaliser des rencontres ou des échanges de Articles scientifiques courriels très enrichissants ! Des personnes vraiment « importantes » dans le monde de l’arbitrage de football professionnel, qui plus est, passionnées par leur travail, telles que M. HELSEN1, M. LIÉNARD2, M. CASTAGNA3, M. AZAIEZ4, M. BIZZINI5, M. DA SILVA6, pour ne citer qu’eux, m’ont fourni de nombreuses données parfois inédites.

1 Préparateur physique des arbitres belges de football professionnel, mais aussi des arbitres U.E.F.A. et F.I.F.A. qui officient dans les plus grands événements footballistiques tels que le Championnat d’Europe et la Coupe du Monde. 2 Médecin des arbitres nationaux français (dont ceux qui dirigent les rencontres de football professionnel) et chargé de la lutte contre le dopage à l’U.E.F.A. 3 Préparateur physique des arbitres italiens de football professionnel. 4 Instructeur physique des arbitres de la C.A.F. et de la F.I.F.A. 5 Kinésithérapeute auprès des arbitres de la F.I.F.A. 6 Chercheur brésilien dans le domaine de l’arbitrage de football, notamment au niveau professionnel. Stratégie de recherche XXI

Notre participation au stage d’été des arbitres français de football Le professionnel (F1) en 2009, nous a permis de leur faire passer un Questionnaire questionnaire. Le but était de combler des manques d’informations encore plus importants dans le domaine médical et surtout dans le domaine kinésithé- rapeutique.

Nous avons créé beaucoup de contacts et nous avons eu l’occasion Observations de terrain de nous rendre à plusieurs reprises directement sur le terrain, aux matches, aux tests, aux entraînements et/ou aux stages des arbitres français et belges de football professionnel. La participation à ces événements nous a d’ailleurs permis de faire également la connaissance d’arbitres allemands de football profession- nel qui participaient à ces stages dans le but d’échanges franco-germaniques. Toutes ces rencontres nous ont permis de poser directement certaines questions relatives à mon mémoire et d’aiguiser notre aspect critique dans le but de développer dans le plan cer- tains paramètres observés sur le terrain.

Nous avons voulu lister les événements majeurs qui nous ont permis de développer notre étude :

• Septembre 2007 : Contact avec le kinésithérapeute des arbitres de football professionnel français, M. GELLIE, afin d’avoir son accord pour que nous assistions aux divers stages. • 19 Mai 2008 : Réunion de l’Association des Kinésithérapeutes de clubs de football professionnel (A.K.C.P.F.). • 29-30 juillet 2008 : Stage à Aix-les-Bains avec les arbitres appartenant à la catégorie F1. • 30 septembre 2008 : Forum de l’arbitrage à Valenciennes (l’arbitrage et les • jeunes). • 9 novembre 2008 : Match Charleroi- F.C. Bruges. • 12 novembre 2008 : Match Charleroi-Renaix. • 13 novembre 2008 : Entraînement des arbitres belges de football professionnel. • 19 novembre 2008 : Stage des arbitres F1 à Villejuif (passage des tests physiques). • 20 novembre 2008 : Entraînement des arbitres belges de football professionnel à Leuven (passage des tests physiques). • 19 décembre 2008 : Contrôle des arbitres du match de Lens-Brest avec le mana- ger des arbitres F1, M. LEDUC. • 20 décembre 2008 : Débriefing suite au contrôle effectué lors du match Lens- Brest grâce aux images vidéo de la rencontre. • 17 janvier 2009 : Match Lens-Vannes. Stratégie de recherche XXII

• 6 février 2009 : Match Lens-Nîmes : Observation dans le vestiaire de la prépara- tion d’avant match et à la fin de la rencontre lors du débriefing des contrôleurs des arbitres. • 7 février 2009 : Contrôle des arbitres du match Lille-Sochaux avec le manager des arbitres F1, M. LEDUC. • 9 février 2009 : Conférence de M. BUTEAU préparateur physique du club de foot- ball de ligue 2 d’Amiens. • 7 mars 2009 : Match Charleroi- Germinal Beerschot. • 20 mars 2009 : Conférence sur la médecine du sport à Charleroi. • 22 mars 2009 : Match Charleroi- Standard de Liège. • 23 avril 2009 : Entraînement des arbitres belges de football professionnel. • 30 avril 2009 : Entraînement des arbitres belges de football professionnel. • 9 mai 2009 : Match Charleroi-Genk. • 16 mai 2009 : Match Dender-Charleroi. • 21-23 mai 2009 : Congrès de l’Union Nationale des Arbitres Français (U.N.A.F.). • 4 et 5 juin 2009 : 4ème Colloque international « Football et recherche ». • 11 juillet 2009 : Rencontre avec le Docteur LIÉNARD. • 14 juillet 2009 : Entraînement des arbitres belges de football professionnel. • 23-26 juillet 2009 : kinésithérapeute de l’équipe réserve du R.C.L. au tournoi des centres de formation des clubs de football professionnel à Ploufragan (France). • 29 juillet 2009 : Stage à Aix-les-Bains avec les arbitres F1.

2.2.1. Courriel

• M. AZAIEZ, instructeur physique des arbitres de la C.A.F. et de la F.I.F.A. • M. BAHARMAST, ancien arbitre F.I.F.A. et instructeur F.I.F.A. • M. BANGSBO, préparateur physique de l’Équipe Nationale de football Danoise. • M. BARTHA, chercheur. • M. BIZZINI, kinésithérapeute des arbitres F.I.F.A. et auteur d’articles scientifiques. • M. BOEDA, ancien médecin fédéral français. • M. BOISDENGHIEN, arbitre assistant français de football professionnel et également classé F.I.F.A. • M. BUCHER, ancien médecin de l’équipe de football professionnel de Lens et ex- président de la commission médicale de la ligue N.P.D.C. (Nord Pas de Calais). • M. BUTEAU, préparateur physique du club professionnel de football d’Amiens. • M. CASAJUS, docteur des arbitres espagnols de football professionnel. • M. CASSIRAME, employé de la société Matsport®. • M. CASTAGNA, préparateur physique des arbitres italiens de football professionnel. • M. COLLEMONTS, arbitre belge de football professionnel • M. COLOMBO, ancien arbitre français de football professionnel et F.I.F.A. • M. CONZ, membre de la F.I.F.A. • M. COZZOLINO, kinésithérapeute de la Fédération française de natation. Stratégie de recherche XXIII

• M. DALLEMAGNE, kinésithérapeute des arbitres U.E.F.A. • M. DA SILVA, ancien arbitre brésilien de football professionnel et auteur d’articles scientifiques. • M. DEMAIFFE, kinésithérapeute des arbitres belges de football professionnel et des sélections nationales belges de football. • M. DOUCET, consultant pour la chaîne Canalplus. • M. DOYEN, ancien préparateur physique des arbitres français de football professionnel. • M. GAL, ancien kinésithérapeute du club professionnel de football de Monaco. • M. GALAND, journaliste à la F.F.F. • M. GARITTE, docteur des arbitres belges de football professionnel. • Messieurs GAUTIER, FAUTREL, LANNOY, BEHAGUE, LAYEC, tous arbitres français de football professionnel et classés F.I.F.A. • M. GELLIE, kinésithérapeute des arbitres français de football professionnel. • M. GROLLEAU, kinésithérapeute du club professionnel de football de Monaco. • M. GROSJEAN, kinésithérapeute du club professionnel de football de Nancy. • M. HARLEY, auteur d’articles scientifiques. • M. HARCHEY, arbitre assistant français de football professionnel. • M. HELSEN, préparateur physique des arbitres U.E.F.A, F.I.F.A et belges. • M. HENIN, préparateur physique du club professionnel de football du Sporting de Charleroi. • M. HOUILLER, D.T.N. et ancien coach de l’Equipe de France de football, Liverpool et Lyon. • M. JAMOIS, journaliste à T.F.1. (émission Téléfoot) • M. KAOUACH, médecin de l’Equipe nationale de Tunisie. • M. KRUSTRUP, auteur d’articles scientifiques • M. LAMBERT, secrétaire de la D.N.A. • M. LEDUC, manager des arbitres français F1 et ancien arbitre professionnel français. • M. LIAÑO, préparateur physique des arbitres espagnols de football professionnel. • M. LIÉNARD, médecin des arbitres français de football professionnel. • M. MALLO, auteur d’articles scientifiques. • M. DUFOUR, kinésithérapeute du club de football professionnel de Charleroi. • M. MEUNIER, maître assistant à l’I.E.S.C.A. Ste Thérèse. • M. MSAIDIE, kinésithérapeute de certains arbitres français de football professionnel. • M. NIEMEZCKI, préparateur physique et entraîneur de l’équipe de France féminine. • M. NGUYEN, responsable des arbitres français. • M. NZOLO, arbitre belge de football professionnel et classé F.I.F.A. • M. PIFFARETTI, préparateur mental des arbitres F.I.F.A. • M. PINTE, maître de conférence. Stratégie de recherche XXIV

• M. PRAT, préparateur physique des arbitres français de football professionnel. • M. REILLY, chercheur. • M. ROUINSARD, arbitre français de niveau national. • M. ROUSTAND, consultant pour le journal L’Equipe. • M. SIMON, M. COLEMONTS, M. EFONG NZOLO, arbitres belges de football professionnel. • M. TURPIN B., écrivain. • M. TURPIN C., préparateur physique et arbitre français de football professionnel. • Mme VANMEENEN, kinésithérapeute auprès des arbitres belges de football profes- sionnel. • M. VERKRUSSE, psychologue du sport, notamment au club professionnel de football de Lille (L.O.S.C.). • M. WESTON, préparateur physique des arbitres anglais de football professionnel. • M. ZMYSLONY, arbitre français de football au niveau national et également classé F.I.F.A. Futsal.

2.2.2. Rencontres

29 et 30 juillet 2008

• M. BATTA, directeur nationale de l’arbitrage et ancien arbitre F.I.F.A. • M. ESCALETTES, président de la F.F.F. • M. GELLIE, kinésithérapeute des arbitres nationaux français. • M. HOUILLER, D.T.N. et ancien coach de l’Equipe de France, Liverpool et Lyon. • M. LAMBERT, secrétaire de la D.N.A. et ancien arbitre F.I.F.A. • M. LEDUC, manager des arbitres F1 et ancien arbitre F.I.F.A. • M. LIÉNARD, médecin des arbitres nationaux français et membre de la commission anti-dopage de l’U.E.F.A. • M. PRAT, préparateur physique des arbitres nationaux français. • Tous les arbitres de 1ère division française de football (Ligue 1) et parmi lesquels certains sont F.I.F.A. 9 novembre 2008 • Les arbitres de la rencontre : M. BREDA, M. BLEYEN, M. CUYT et M. DIERICK. 12 novembre 2008

• Les arbitres de la rencontre : M. VIRANT, M. SOYER et M. BIESEMAN. 13, 20 novembre 2008 et 23-30 avril, 14 juillet 2009

• M. DEMAIFFE, kinésithérapeute des arbitres belges de football professionnel et des sélections belges de football. • M. GARITTE, médecin des arbitres nationaux belges. • M. HELSEN, préparateur physique des arbitres belges de football professionnel, mais aussi des arbitres U.E.F.A. (EURO...) et F.I.F.A. (Coupe du Monde...). Stratégie de recherche XXV

• Tous les arbitres de 1ère division de football (Jupiler League) et parmi lesquels certains sont F.I.F.A. 19 novembre 2008 et 29 juillet 2009

• M. BATTA, directeur nationale de l’arbitrage et ancien arbitre F.I.F.A. • M. GELLIE, kinésithérapeute des arbitres nationaux français. • M. LAMBERT, secrétaire de la D.N.A. et ancien arbitre F.I.F.A. • M. LIÉNARD, médecin des arbitres nationaux français et membre de la commission anti-dopage de l’U.E.F.A. • M. PRAT, préparateur physique des arbitres nationaux français. • Tous les arbitres de 1ère division française de football (Ligue 1) et parmi lesquels certains sont F.I.F.A. • M. JAMOIS, journaliste pour la chaîne T.F.1. 19 décembre 2008

• L’arbitre central, M. CHAOUI. 17 janvier 2009 • M. TURPIN, arbitre F1 diplômé en préparation physique et Contrôleur Technique Régional de la ligue de Bourgogne. 6 février 2009

• M. LEDUC, manager des arbitres F1 et ancien arbitre F.I.F.A. • M. TAS, contrôleur des AA. • Les arbitres de la rencontre : M. HUSSET, M. YUKSEL, M. LOMBARD et M. DANY. 7 février 2009 • M. LEDUC, manager des arbitres F1 et ancien arbitre F.I.F.A. • M. ARMAND, consultant pour la chaîne Canalplus. • M. GUICHARD, consultant pour la chaîne Canalplus. • M. ROUYER, consultant pour la chaîne Canalplus. 9 février 2009 • M. BUTEAU, préparateur physique du club professionnel de football d’Amiens. 7 mars 2009 • Les arbitres de la rencontre : M. BARBRY, M. WAROUX, M. JACOB et M. ETIENNE. 20 mars 2009 • M. FERRET, médecin de l’Equipe de France de football (1993-2004) et instructeur F.I.F.A. 22 mars 2009 • Les arbitres de la rencontre : M. VERBIST, M. HUENS, M. BONTE et M. DELFERIÈRE. Stratégie de recherche XXVI

9 mai 2009 • Les arbitres de la rencontre : M. BOURDOUXHE, M. LOEMAN, M. DE NEVE, M. KEYEN. 16 mai 2009 • M. COLEMONTS, arbitre central 21-23 mai 2009

• M. BATTA, Directeur National de l’Arbitrage. • M. COLOMBO, ancien arbitre F.I.F.A. • M. LEDUC, manager des arbitres F1. • M. SAULES, Président de l’Union Nationale des Arbitres de Football. 4 et 5 juin 2009 :

• M. CONZ, membre de la F.I.F.A. • M. FURLAND, ancien entraîneur du club de football professionnel de Strasbourg • M. HOUILLER, D.T.N. et ancien coach de l’Equipe de France, Liverpool et Lyon. • M. LAPORTE, Ministre de la Jeunesse et des Sports. • M. MAILLE, médecin à l’Institut National de Clairefontaine. • M. PASCALOU, recruteur au club de football professionnel du Mans. • M. RICHER, employé de la société Sportstec®. • M. TURPIN, écrivain et chercheur dans le monde du football. • M. VERKRUSSE, psychologue au club de football professionnel de Lille.

Annexe n°1 XXVII

Annexe n°1

L’arbitrage à 5

Figure n°1. Source : photo transmise par M. Boisdenghien (à l’extrême gauche), un des deux arbitres assistants français lors de l’expérimentation de l’arbitrage à 5 durant un tournoi à Chypre.

1. Introduction

Depuis longtemps la F.I.F.A. cherche à développer l’arbitrage dans le but de l’améliorer et ainsi diminuer les erreurs. De ce fait, plusieurs systèmes ont été à l’étude ou le sont actuellement : l’arbitrage vidéo, l’arbitrage à 2 centraux, le système de micro-oreillette, le ballon à puce, Hawk-eye, l’arbitrage à 5... Depuis moins d’un an, sous l’impulsion de M. Platini, président de l’U.E.F.A., ce dernier système est testé dans le but notamment d’essayer de résoudre certains problèmes d’arbitrage : 1) savoir si le ballon a entièrement franchi la ligne de but (but marqué ?) et 2) la « black zone » où de nombreuses erreurs de décisions sont prises.

1) Les nouveaux arbitres « additionnels » sont placés à proximité du but et donc de la ligne de but (figure n°2), ce qui leur procure un meilleur angle de vue pour observer le franchissement entier du ballon de cette ligne afin de valider ou non le but. Annexe n°1 XXVIII

Figure n°2. Source : photo transmise par M. Boisdenghien. 2) La « black zone » (figure n°3) est le terme donné par la F.I.F.A., car il s’agit de la zone où il y a le plus de fautes sifflées ou non sifflées à tort par l’arbitre. Avec la mise en place de deux systèmes (traditionnel et triangulaire), soit l’arbitre « additionnel », soit l’arbitre central, sera à même de porter une attention particulière à cette zone.

Figure n°3. Source : image transmise par M. Boisdenghien. Toutefois, avant de mettre en pratique à titre expérimental un nouveau système, l’accord de l’I.F.A.B., qui est l’organisme garant des règles, est nécessaire. L’objectif est que l’I.F.A.B. donne son aval quant à la réalisation de matches-tests. Ainsi, afin de l’obtenir, la F.I.F.A., par le biais de son président M. Blatter, s’est rapproché de l’U.E.F.A., notamment auprès de M. Platini, président de l’U.E.F.A. Ce rapprochement permettait de transmettre un double rapport positif à l’I.F.A.B. sur l’arbitrage à 5 et donc d’avoir davantage d’influence.

M. Platini s’est particulièrement investi dans ce projet, car il en est l’initiateur principal. Ainsi, les 1ers matches-tests se sont déroulés au cours de 3 tournois comptant pour l’Euro des -19 ans (compétition U.E.F.A.), en octobre et novembre 2008, en Slovénie, en Hongrie et à Chypre. Au total, dix-huit matches ont été dirigés avec ce dispositif expérimental de cinq arbitres. À Chypre (du 22 au 27 novembre 2008), ce sont Annexe n°1 XXIX

5 Français1 (cf. figure n°1) désignés pour l’occasion qui ont fait partie des premiers cobayes de cette expérience. Au total, au cours de l’année 2008, ce sont 3 tournois qualificatifs pour l’Euro des -19 ans qui se sont déroulés avec un arbitrage à 5. Ces tests ont donné beaucoup de satisfaction pour les arbitres, mais pas seulement puisque les joueurs et entraîneurs ont également apprécié en n’oubliant pas de préciser que le jeu était ainsi plus propre. À la suite de ces tournois-tests, des rapports ont été envoyés à l’I.F.A.B.

Aujourd’hui, l’arbitrage à 5 est toujours en phase de test et rien n’est encore défini quant au contexte dans lequel il doit être utilisé (championnat, Coupe...). Ainsi, Nicolas Maingot, directeur de la communication de la F.I.F.A. précise que « l'idée est de prendre un championnat professionnel et de le suivre tout au long de sa durée »2. La France (en Ligue 2 ou dans une coupe nationale), l’Italie et une 3ème nation3 se sont d’ailleurs proposés candidates pour que ce système soit testé dans leur pays. Pour le moment rien n’est encore décidé concernant les championnats qui seront expérimentés. Cependant après l’accord de l’I.F.A.B., il est acquis que l’Europa League, (anciennement appelée Coupe de l’U.E.F.A.) se déroulera sous l’autorité de 5 officiels à partir du 17 septembre 2009 pour les phases de groupes jusqu'à la fin de la compétition, le 12 mai. Ainsi, suite à cette annonce, Jean-Pierre Escalettes, le président de la F.F.F. considère que c'est « encore mieux, il y aura davantage de chances de réussir, cela aura beaucoup plus de poids auprès de l'International Board »4. L’objectif futur est d’appliquer peut-être ce système pour le prochain championnat d’Europe en 2012 qui se déroulera en Pologne et en Ukraine.

2. Les deux systèmes testés

¾ Le système traditionnel

Ce système traditionnel reste conforme à celui utilisé lors d’un arbitrage a 3 officiels. Les déplacements et placements de l’arbitre central et des arbitres assistants restent donc les mêmes ! L’innovation consiste au placement des 2 nouveaux arbitres « additionnels» qui sont situés à proximité de la surface de réparation (le long de la ligne de but côté arbitre assistant) et qui peuvent notamment veiller aux diverses infractions, en particulier dans la fameuse « black zone ».

1 Trois arbitres centraux (Tony Chapron, Saïd Ennjimi et Olivier Thual) et deux assistants (David Benech et Emmanuel Boisdenghien). Chaque arbitre central a officié à tour de rôle en tant qu'arbitre central et additionnel durant les six matches prévus pendant la semaine. 2 http://www.lesdessousdusport.fr/5-arbitres-et-toujours-22-joueurs-3628. 3 Procès verbal de la plénière de la D.N.A. du 2 avril 2009, p. 2. 4 http://www.footcorporate.com/football-arbitrage/48-arbitre-a-cinq.html.

Annexe n°1 XXX

Figure n°4. Source : http://www.footcorporate.com/football-arbitrage/48-arbitre-a-cinq.html.

Figure n°5. Source : photo transmise par M. Boisdenghien (prise lors d’un match du tournoi de Chypre avec l’application du système traditionnel). ¾ Le système triangulaire Ce système triangulaire est très proche du précédent système (traditionnel) puisque les arbitres assistants ont les mêmes placements et déplacements et les arbitres « additionnels » restent placés le long de la ligne de but. La modification majeure dans ce mode triangulaire concerne l’arbitre central qui ne court plus en suivant sa diagonale et qui doit dorénavant « onduler » sa course (figure n°6). Ce déplacement permet d’être toujours au cœur du jeu avec une diminution des angles morts ce qui permet ainsi de mieux détecter les fautes. La contrainte est que l’arbitre central doit parcourir une distance plus importante, et ce, toujours sans gêner le jeu. Dans ce système, c’est lui également qui est chargé de contrôler la « black zone » en poursuivant sa course ondulée, qui l’amène alors à proximité. Annexe n°1 XXXI

Figure n°6. Source : http://www.footcorporate.com/football-arbitrage/48-arbitre-a-cinq.html.

Figure n°7. Figure n°8. Source : photos transmises par M. Boisdenghien (prise lors d’un match du tournoi de Chypre avec l’application du système triangulaire). Les arbitres français ont préféré ce second système5, qui sera désormais utilisé dans les prochaines rencontres expérimentées avec un arbitrage à 5 !

3. Fonctions de chaque officiel

1) L’arbitre central

Son type de déplacement est différent (sa diagonale ou ondulatoire) suivant le système adopté (traditionnel ou triangulaire). Concernant ses fonctions (disciplinaire, administrative...), elles restent les mêmes et c’est toujours lui qui prend la décision finale.

5 « L'UEFA semble privilégier le système triangulaire qui a emballé les arbitres français », (http://www.footcorporate.com/football-arbitrage/48-arbitre-a-cinq.html). Annexe n°1 XXXII

2) Les arbitres assistants

Leurs placements et déplacements restent inchangés et ils continuent de signaler les sorties du ballon le long de leur ligne de touche et les hors-jeu dans leur moitié de terrain. Avec ce nouveau système à 5 officiels, dorénavant, ils ne s’occupent plus des infractions dans la surface de réparation qui font parties des devoirs des arbitres de « additionnels ». Concernant la signalisation des sorties en ligne de but, il s’agit d’une collaboration entre les 3 arbitres à proximité (assistant, central et « additionnel »).

3) Les arbitres « additionnels » (que l’on pourrait nommer arbitres de « zones »)

Figure n°9. Source : http://www.cahiersdufootball.net/article.php?id=3090. Ces arbitres « additionnels » sont placés derrière la ligne de but et lors des tests, ils ont eu le droit de pénétrer sur le terrain. Aujourd’hui, sa position n’est pas encore précisée définitivement, en particulier sur le fait de pouvoir pénétrer ou non sur le terrain. Qu’ils soient placés sur le terrain ou en dehors de celui-ci, ils peuvent signaler une infraction commise dans la surface de réparation par l’utilisation du micro. L’arbitre central prévenu par oreillette prendra donc la décision de sanctionner la faute ou non. En termes de signalisation orale des fautes, il se doit également de signaler en collaboration avec l’arbitre assistant à proximité et le central, la sortie du ballon en ligne de but et du but marqué en cas de litiges sur le franchissement de la ligne du ballon. Étant placé à proximité des actions de buts, avant de remarquer une infraction, il agit principalement en prévention auprès des joueurs sur plusieurs phases de jeu : coup de pied de coin, coup franc aux abords de la surface, tir au but (gardien qui ne doit pas quitter sa ligne de but avant le botté)...

4. La communication et la signalisation

La communication se fait entre les 6 arbitres (5, plus le 6ème remplaçant) en grande majorité par le biais du système micro/oreillette. Le central possède encore son sifflet et les 2 assistants, eux, ont toujours, leurs drapeaux qui permettent une signalisation Annexe n°1 XXXIII visible de tous, pour désormais indiquer principalement les sorties en touche et les infractions à proximité.

5. Conclusion

Ce système a été en grande majorité approuvé par les individus qui l’ont vécu ou observé. Avec plus d’arbitres, nous avons de nombreux avantages, mais aussi certains inconvénients.

Les avantages :

- Meilleure prévention et détection des fautes6 dans les surfaces de réparation (y compris la « black zone »). - Meilleure surveillance de la ligne de but (litiges en cas de but marqué). - Diminution des simulations et des fautes commises, par « crainte des joueurs » qui sont davantage surveillés (peur du policier). - Confort dans la prise de décision pour l’arbitre central. - Répartition des tâches entre les officiels pour une meilleure concentration et donc de meilleures décisions.

Les inconvénients :

- Augmentation du risque de contresens et de divergences de prise de décisions. - Dans les rencontres avec un environnement hostile, problème des arbitres de « zones » devant les kops (jets de projectiles...). - Difficulté de répartir précisément les zones de chacun. - Difficulté d’avoir un nombre suffisant d’arbitres au niveau amateur. - Besoin d’une nouvelle formation plus spécifique pour les arbitres « additionnels ». - Manque de mouvement de l’arbitre « additionnel » difficilement supportable lors de conditions climatiques difficiles. - Le peu de prises de décisions de la part de l’arbitre « additionnel » nécessitent une grande concentration durant toute la rencontre, car il peut être amené à intervenir uniquement 2 ou 3 fois, mais pour des faits majeurs (penalty, but accordé...).

6 « C'est très positif. Ça va nous faciliter la vie en réduisant le nombre d'erreurs », se réjouit Saïd Ennjimi (http://www.passion-arbitrage.fr/football/actualites/larbitrage-a-5-la-solution.html) ; « Il y a d'avantage d'angles de vue, les arbitres se rapprochent encore plus de la bonne décision », nous confirme Olivier Thual (http://www.passion-arbitrage.fr/football/actualites/larbitrage-a-5-la- solution.html). Annexe n°1 XXXIV

Pour limiter les contresens et autres erreurs de décisions, il faut avoir une prise de décision uniforme avec une application stricte des consignes. Le but est d’avoir des prises de décisions les meilleures qui soient et rapides !

Figure n°10. Source : photo transmise par Emmanuel Boisdenghien. Quelques pistes de réflexion

Pour combler certains problèmes tels que le manque d’arbitres, la limite d’âge de 45 ans de ceux-ci, au niveau le football professionnel, pourrait être augmentée dans le cas des arbitres « additionnels ». Toujours dans l’objectif de résoudre certains problèmes et de ne pas accroître le manque d’arbitres avec ce nouveau mode, l’actuel rôle du 4ème arbitre pourrait être confié à un délégué, mais le problème de remplacement des arbitres en cas de blessures éventuelles n’est pas réglé ! Il apparaît donc nécessaire d’avoir un 6ème arbitre.

Figure n°11. Source : http://www.lesdessousdusport.fr/5-arbitres-et-toujours-22-joueurs-3628. Annexe n°1 XXXV

Concernant les problèmes de mésententes ou désaccords, la création d’une gestuelle appropriée de l’arbitre « additionnel » ne me paraît pas concevable. Au contraire, il faudrait des moyens technologiques tout aussi fiables, mais plus discrets qu’un geste physique de cet officiel (bras levé...). La décision relèvera toujours de la perception de l’œil humain, mais cette mise en place technologique est importante dans certains cas. Par exemple, lorsque le central n’est pas d’accord avec la décision d’un arbitre « additionnel » alors que celui-ci indique pénalty avec le bras levé. Tout le stade aura vu et compris le geste de cet arbitre ! La mise en place d’un bip unique (différent de celui de l’assistant) indiquant une infraction ou un double bip permettant au central de savoir que le ballon a entièrement franchi la ligne de but que ce soit entre les montants ou en dehors de ceux-ci. La signalisation serait alors rapide et sans équivoque ! Le but est de rendre le jeu plus propre et en limitant les arrêts de jeu, au bénéfice du football, qui aujourd’hui va de plus en plus vite. Toutefois, il reste important de préciser que cette technologie doit vraiment être au point et nous savons que lors d’un match-test à Chypre où M. Thual était l’arbitre central, il a connu des problèmes avec le système micro/oreillette7.

La mise en place de deux arbitres supplémentaires est une très bonne chose pour la détection des fautes et la prévention de celles-ci, seulement leur placement derrière les buts et leur peu de mobilité les rendent vulnérables. Ils seront devant les supporters et donc « aux premières loges ». Et l’arbitre assistant, me direz-vous, n’est-il pas devant les spectateurs ? Pourtant, nous savons qu’ils sont affectés aux lignes de touche depuis plus d’un siècle ! Même si la violence prend de l’ampleur dans le football, les arbitres doivent être respecté pour la mission qu’ils accomplissent. Aujourd’hui, ils sont d’ailleurs protégés par la Loi (l’arbitre est chargé d’une mission de service public)!

7 « J'ai eu un problème d'oreillette, avec un larsen insupportable. J'ai fini par l'enlever. Et à partir de là, mon arbitre additionnel ne servait plus à rien... », (http://www.passion-arbitrage.fr/football/actualites/larbitrage-a-5-la-solution.html).

Annexe n°2 XXXVI

Annexe n°2

Loi de 2006 relative à la modification du statut de l’arbitre en France

Source : http://www.fff.fr/common/bib_res/ressources/330000/7000/337108.pdf, FÉDÉRATION FRANÇAISE DE FOOTBALL, Campagne de communication pour la protection physique de l’arbitre. Annexe n°3 XXXVII

Annexe n°3

Analyse descriptive du tableau reprenant les distances totales parcourues par les arbitres de football professionnel

Les premières données ont été publiées par Asami1 en 1988. Elles ont été obtenues lors d’analyses de matches du championnat japonais de 1ère division et d’un tournoi international. La moyenne de la distance totale parcourue par les arbitres japonais était de 10168 m alors que pour ceux ayant arbitré les rencontres internationales, la moyenne était de 9736 m. La différence de ces moyennes est donc très faible.

Catterall2 (1993) a réalisé une étude sur les déplacements des arbitres anglais char- gés d’officier dans les rencontres anglaises de la 1ère à la 4ème division. Ils avaient par- couru en moyenne 9438 m.

En 1994 fut publiée, par Johnston3, une étude sur les arbitres de football de Tasma- nie mesurant la distance totale qu’ils parcouraient. Ces auteurs ont obtenu une moyenne de 9408 m, très proche de celle donnée par Catterall.

Le groupe de travail emmené par Da Silva4 a réalisé de nombreuses recherches sur les arbitres de football professionnel, notamment sur les Brésiliens. Leur première ana- lyse concernant les déplacements des arbitres, réalisée en 1999, indiquait 9209 m pour la moyenne de la distance parcourue. Cette valeur reste en lien avec les deux moyennes décrites précédemment.

À partir de l’année 2001, les études consacrées au déplacement de l’arbitre de foot- ball se sont multipliées. En 2001, Krustrup5 a mené une recherche dans le championnat danois afin d’établir une comparaison entre la distance totale parcourue par les arbitres de la 1ère et de la 2nde division danoises. La moyenne de la 1ère division était de 10070 m alors que celle de la 2nde division était de 9940 m. Cette analyse n’a donc pas permis de mettre en évidence une différence majeure entre les distances totales parcourues par les arbitres de ces deux divisions danoises.

1 ASAMI T., TOGARI H. et OHASHI, J., Analysis of movement patterns of referees during soccer matches. 2 CATTERALL C., REILLY T., ATKINSON G. et al., Analysis of work rate and heart rate s of association football referees. 3 JOHNSTON L. et MC NAUGHTON., The physiological requirements of soccer refereeing. 4 DA SILVA A.I. et RODRIGUEZ-AÑEZ C.R. Ações motoras do árbitro de futebol durante a partida. 5 KRUSTRUP P. et BANGSBO J., Physiological demands of top-class soccer refereeing in relation to physical capacity: effect of intense intermittent exercise training. Annexe n°3 XXXVIII

Toujours au cours de l’année 2001, Castagna, l’actuel préparateur physique des arbitres italiens, a fait paraître deux recherches menées en collaboration avec D’Ottavio sur la distance totale parcourue durant un match par les arbitres italiens de 1ère division. Dans la première étude, une moyenne de 11376 m6 avait été relevée alors que pour la seconde, elle était de 11469 m7. La seconde étude, qui fournit une valeur légèrement supérieure à la première, paraît plus fiable puisqu’elle a été menée durant quatre sai- sons (contre une seule pour la première étude) et sur un nombre d’arbitres plus élevé (33 contre 18 pour la première étude).

Entre les années 2002 et 2004, Castagna a publié plusieurs études, en l’occurrence trois sur les arbitres italiens et une effectuant une comparaison entre les arbitres ita- liens et les arbitres internationaux. En 2002 et en 2003, les arbitres étudiés étaient ceux de la 1ère (Série A) et de la 2ème division (Série B) italienne de football. Les moyennes relevées étaient de 11584 m8, 11638 m9 et de 12303 m10. Il n’y avait donc pas de diffé- rence majeure entre ces valeurs. La dernière étude publiée en 200411, proposait une analyse comparative de la distance totale parcourue entre 13 arbitres italiens et 13 arbitres internationaux (F.I.F.A). Elle a relevé 12956 m de moyenne pour les arbitres italiens et 11218 m pour les arbitres F.I.F.A.

Dans une étude12 publiée en 2004, un groupe de chercheurs brésiliens a mesuré la distance moyenne parcourue et a trouvé une valeur de 10718 m par match. Cette der- nière était donc comprise entre celles trouvées chez les arbitres italiens en 2001 (11376 m et 11469 m) et 2002 (11584 m et 11638 m) et chez les arbitres danois (10070 m).

Le championnat Néo-Zélandais de football a également permis d’évaluer la distance parcourue par les arbitres nationaux durant un match. L’étude13 parue en 2005 portait sur 5 arbitres munis d’un G.P.S. au cours de six rencontres du championnat de Nouvelle- Zélande. La moyenne était de 10479 m.

6 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Physiological load imposed on elite soccer referees during actual match play. 7 D'OTTAVIO S. et CASTAGNA C., Analysis of match activities in elite soccer referees during actual match play. 8 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., The relationship between selected blood lactate thresholds and match performance in elite soccer referees. 9 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S. Relation between fitness tests and match performance in elite italian soccer referees. 10 CASTAGNA C. et ABT G., Intermatch variation of match activity in elite italian soccer referees. 11 CASTAGNA C., ABT G. et D'OTTAVIO S., Activity profile of internationnal-level soccer referees during competitive matches. 12 ROMAN E.R., ARRUDA M., GASPERIN C.E. et al., Estudo da desidrataçõ, intensidade da actividade fisica e distância percorrida pelo árbitro de futebol durante a partida. 13 BUTTON C. et PETERSEN C., Quantifying the physiological demands of football refereeing with GPS tracking technology. Annexe n°3 XXXIX

Weston, le préparateur physique des arbitres anglais, a publié en 2007 une première étude14 qui évalue la distance totale parcourue par l’arbitre durant les matches. Au terme de la prise en compte de 254 matches de la saison 2004-2005, la moyenne obte- nue était de 11622 m. Cette distance reste en adéquation avec celles évoquées précé- demment.

Sous la direction de Mallo, des chercheurs espagnols ont également publié cinq articles évoquant la distance totale parcourue. Quatre furent publiés en 200715 (trois en espagnol et une en anglais) et la cinquième fut publiée en 200916 (en anglais). Les trois articles espagnols reprennent le même résultat obtenu en 2003 durant la Coupe du Monde des moins de 17 ans à savoir 11059 m. Les deux derniers articles publiés se basent sur les données récoltées durant la Coupe des Confédérations en 2005 et abou- tissent à une valeur de 10218 m. Toutes ces valeurs proviennent d’études portant sur une population de 11 arbitres internationaux (F.I.F.A) sélectionnés au préalable.

Au terme de l’analyse de 29 matches de la saison 2005/2006, Da Silva17. a publié une seconde étude en 2008 abordant le paramètre de la distance totale. La moyenne obte- nue, à savoir 9155 m, reste donc très proche de sa précédente analyse (9209 m) publiée en 1999.

En 2006, une étude18 a été menée sur 5 arbitres brésiliens. Elle mesurait plusieurs facteurs, mais prenait également en compte la distance totale parcourue par ces arbitres durant leur match. La moyenne obtenue sur cette faible population était de 9555 m. Cette valeur reste en lien avec celles précédemment obtenues par les études de Da Silva (9155 m et 9209 m).

Enfin, Weston a réalisé une seconde étude évoquant la distance totale de match qui sera publiée courant 2009. L’analyse a porté sur 17 arbitres anglais officiant au sein de la 1ère division de leur pays au cours de la saison 2007-2008. La moyenne de la distance totale parcourue était de 11478 m.

14 WESTON M., CASTAGNA C. et al., Analysis of physical match performance in english premier league soccer referees with particular reference to first half and player work rates. 15 MALLO J., GARCIA ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relacion entre las pruebas fisicas y el rendimiento fisico en la competicion de los arbitros y arbitros assistantes de futbol. Repris dans : MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Evaluacion del rendimiento fisico de los arbitros y arbitros assistantes durante la competi- cion en el futbol. ; MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests. MALLO J., GARCIA ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la F.I.F.A para valorar la condicion fisica de los arbitros de futbol : Relacion con el rendimiento fisico en la competicion. 16 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard. 17 DA SILVA. Energy expenditure and intensity of physical activity in soccer referees during match-play. 18 SIQUEIRA O.D., VICTORIA R.B., DOS SANTOS F.R. (et al.), Análise da movimentação de árbitros profissionais de futebol de campo. Annexe n°4 XL

Annexe n°4

Historique des tests physiques

1925 Suite à la modification de la règle du hors-jeu (loi 11), le jeu devient plus offensif et s’accélère. En conséquence, l’arbitre a certaines difficultés pour être bien placé. D’ailleurs, on remarque que « souvent, ils affichent une piètre forme physique »1. À la suite de cette observation, la F.I.F.A. s’est intéressée à ce problème.

1974 « À partir de 19742 environ », les arbitres français sont évalués (d’après M. Doyen, ex-préparateur physique des arbitres nationaux français) par le test de Cooper où il faut courir durant 12 minutes en réalisant la plus grande distance possible soit, un minimum de 2700 m pour les hommes et de 2000 m pour les femmes.

Le football a évolué avec le temps, mais on remarque que l’arbitrage a été un peu délaissé et il possède un certain retard de croissance puisque depuis l’évolution des lois du jeu en 1925, l’apparition de la première batterie de tests ne remonte qu’à l’année 1989. Aucun test physique n’a donc existé durant cette période ou du moins, il n’est pas repris dans la littérature.

1989 Afin que la condition physique des arbitres de la F.I.F.A. soit de bonne qualité et uniforme, mais aussi pour évaluer les capacités physiques des arbitres3 nationaux et internationaux de manière équitable, la F.I.F.A. suggère enfin de les soumettre à une bat- terie de tests physiques4.

1 EISENBERG C., LANFRANCHI P., MASON T. et al., FIFA 1904-2004 Le Siècle Du Football, p. 140. 2 RONTONYANNIS G.P., STALIKAS A., SARROS G. et al., Medical, morphological and funcional aspects of Greek football referees, cité d’après Da Silva A.I., Avaliação física dos árbitros de futebol, um ato no mínimo responsável. 3 MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pruebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol, p. 4. 4 RONTONYANNIS G.P., STALIKAS A., SARROS G. et al., Medical, morphological and funcional aspects of Greek football referees, cité d’après Da Silva A.I., Avaliação física dos árbitros de futebol, um ato no mínimo responsável. Annexe n°4 XLI

Une circulaire F.I.F.A. parue en 19895 est mentionnée dans une étude de Mallo6 où il évoque justement le test de Cooper pour les arbitres.

1992 C’est à cette date que remontent les premiers résultats7 de tests physiques pour les arbitres (Grèce). Ceux mentionnés évoquent le test de Cooper, des courses (50 m et 200 m) et un test navette de 4 x 10 m à réaliser sous 11,5 sec8. Ce dernier test sera enlevé en 1995.

1995 Le Dr Eissmann a publié un livre en 19969 qui relève l’existence, en 1995, à Zeist, de deux courses de 50 m et deux autres de 200 m en plus du test de Cooper lors des tests passés pour les nouveaux arbitres F.I.F.A. ! Concernant les temps à réaliser à ces épreuves de courses, Eissmann indique que : « les normes ont été durcies à 7,5 au lieu de 8 sec pour la course de 50 m et 32 au lieu de 35 sec pour le 200 m »10.

1994-1995 et 1995-1996 : Une étude11 sur les arbitres italiens permet de savoir que durant ces deux saisons ils passaient les tests de sprints (50 m et 200 m) entre- coupés de 2 min de récupération semi-active. Avant de passer le test de Cooper, un repos de 8 min était autorisé.

(sprints de 50 m mesurés par cellules photo-électriques et sprints de 200 m par chronomètre)

1997-1998 : Toujours en Italie, les arbitres devaient effectuer12 dans l’ordre : le test de détente C.M.J. (Counter Movement Jump), le sprint de 50 m, la course de 200 m puis, le test de Cooper. Des temps de récupération étaient permis entre chaque épreuve :

- Entre le C.M.J. et le sprint de 50 m : 2 min - Entre le sprint de 50 m et celui de 200 m : 2 min - Entre le sprint 2nd sprint de 200 m et le test de Cooper : 8 min

5 F.I.F.A. (1989), Physical fitness register for International referees. 6 MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pruebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol, p. 4. 7 RONTONYANNIS G.P., STALIKAS A., SARROS G. et al., Medical, morphological and funcional aspects of Greek football referees, cité d’après Da Silva A.I., Avaliação física dos árbitros de futebol, um ato no mínimo responsável. 8 REILLY T. et GREGSON W., Special populations : Referee and assistant referee, p. 799. 9 EISSMANN H.J. et D’HOOGHE M., The 23rd man: Sport medical advice for football referees. 10 EISSMANN H.J. et D’HOOGHE M., The 23rd man: Sport medical advice for football referees, p. 18. Nous traduisons. 11 CASTAGNA C, ABT G et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite italian soccer referees. 12 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Age-related effects on fitness performance in elite-level soccer referees. Annexe n°4 XLII

Comme pour le test navette (1994), afin de connaître la véritable mise en application du C.M.J., j’ai interrogé plusieurs arbitres, mais aussi des membres des staffs techniques et médicaux sans que personne ne puisse me confirmer son existence ! D'ailleurs, aucune autre étude ne le mentionne !

(sprints de 50 m mesurés par cellules photo-électriques et sprints de 200 m par chronomètre)

1998 L’interview de M. Doyen a permis de savoir qu’au stage du mois de mars, en 1998, pour la Coupe du Monde, les tests utilisés étaient les épreuves de sprints (50 m) et de courses (200 m), puis le test de Cooper. En cas d’échec à un de ces tests, l’arbitre était temporairement interdit par la F.I.F.A. d’arbitrer jusqu’à la réussite des tests13.

2001 Dans ses études, Da Silva14 précise qu’au cours de l’année 2001, la F.I.F.A. a modifié l’ordre de passage pour les épreuves anaérobiques et aérobiques. À la suite de cette modification, les arbitres passaient d’abord le test Cooper de 12 minutes et termi- naient par les épreuves de sprints et courses. Seulement, on ne retrouve cette modifica- tion de séquence uniquement dans ces études brésiliennes.

2001-2002 : Pour les arbitres espagnols15, les tests étaient exécutés dans cet ordre : sprints de 50 m, courses de 200 m, puis test Cooper. Des temps de récupération étaient permis entre chaque épreuve : - Entre le sprint de 50 m et celui de 200 m : 10 min - Entre la course de 200 m et le test de Cooper : 15 min (d’autres études16 indi- quent ce même temps)

Ce dernier temps a été établi car il est « prouvé que c’est le laps de temps minimum nécessaire pour ne pas affecter les capacités d’endurance chez les arbitres de football de haut niveau »17.

13 MALLO J., GARCIA-ARANDA J.M. et NAVARRO E., Relación entre las pruebas físicas y el rendimiento físico en la competición de los árbitros y árbitros asistentes de fútbol, p. 4. 14 DA SILVA A.I., FERNÁNDES L.C. et FERNÁNDEZ R., Perfil antropométrico y aptitud física de árbitros de fútbol de Brasil ; DA SILVA A.I. et DO NASCIMENTO A.J., Body composition and physical fitness tests of CBF soccer referees after FIFA’s new sequence of physical tests ; DA SILVA A.I., ROMERO FRÓMETA E. Influencia del cambio de la Comisión de Arbitraje en la capacidad física de árbitros de fútbol de la CBF ; DA SILVA A.I., ROMERO FRÓMETA E. et TAKAHASHI K. Análisis de los tests empleados por la FIFA para evaluar a sus árbitros. 15 CASAJUS J.A. et CASTAGNA C., Aerobic fitness and field test performance in elite spanish soccer referees of different ages. 16 DA SILVA A.I., FERNÁNDES L.C. et FERNÁNDEZ R., Perfil antropométrico y aptitud física de árbitros de fútbol de Brasil ; Repris dans : DA SILVA A.I., Aptidão física do árbitro de futebol aplicando-se a nova bateri de testes da FIFA ; REILLY T. et GREGSON W., Special populations : Referee and assistant referee, p. 799 ; DA SILVA A.I. et DO NASCIMIENTO A.J., Body composition and physical fitness tests of CBF soccer referees after FIFA’s new sequence of physical tests. 17 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Age-related effects on fitness performance in elite-level soccer referees. Nous traduisons. Annexe n°4 XLIII

(sprints de 50 m et de 200 m sont mesurés par cellules photo-électriques)

2003 Lors de la Coupe Monde des moins de 17ans, les épreuves étaient, dans l’ordre : 2 sprints de 50 m , 2 courses de 200 m, puis le test de Cooper. Entre le sprint de 50 m et la course de 200 m, le temps de récupération semi-active était de 2-3 min et entre la course de 200 m et le test Cooper, le repos était de 10 min.

(Sprints de 50 m mesurés par des cellules photo-électriques et les courses de 200 m par chronomètre) Annexe n°5 XLIV

Annexe n°5 Résultats à l’ancienne batterie de tests

Nous avons répertorié et classé les résultats de 7 études : Eissmann1, Rontoyannis2, Castagna3, 3 études4 de Da Silva et enfin, une étude de Mallo5.

¾ Test de Cooper

Auteur (Année de publication) Distance moyenne parcourue (en m)

Eismann (1996) 2985 m

Rontoyannis (1998) 2779 m

Castagna (2002) 2866 m

Da silva (2003) 2884 m

Da silva (2004) 2842 m

Da silva (2005) 2851 m

Mallo (2007) 2996 m

1 EISSMANN H.J. et D’HOOGHE M., The 23rd man : Sport medical advice for football referees. 2 RONTONYANNIS G.P., STALIKAS A., SARROS G. et al., Medical, morphological and funcional aspects of Greek football referees. 3 CASTAGNA C., ABT G. et D’OTTAVIO S., Relation between fitness tests and match performance in elite Italian soccer referees. 4 (2005) DA SILVA A.I. et DO NASCIMENTO A.J., Body composition and physical fitness tests of CBF soccer referees after FIFA’s new sequence of physical tests. (2004) DA SILVA A.I., RODRIGUEZ-AÑEZ C.R. et CANO ARIAS V.D., Níveis de aptidão física de árbitros de elite da Federação Paranaense de Futebol. (2003) DA SILVA A.I. et RODRIGUEZ-AÑEZ C.R., Níveis de aptidão física e perfil antropométrico dos árbitros de elite do Parana credenciados pela Confederação Brasileira de Futebol (CBF). 5 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA-ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to performance in selected physical tests. Annexe n°5 XLV

¾ Sprints de 50 m

Auteur (Année de publication) Temps moyen (en secondes)

Eismann (1996) 7,12 sec

Rontoyannis (1998) 7,3 sec

Castagna (2002) 7,07 sec

Da silva (2003) 6,81 sec

Da silva (2004) 6,93 sec

Da silva (2005) 7,08 sec

Mallo (2007) 6,98 sec

¾ Courses de 200 m

Auteur (Année de publication) Temps moyen (en secondes)

Eismann (1996) 29,08 sec

Rontoyannis (1998) 30,2 sec

Castagna (2002) 29,57 sec

Da silva (2003) 28,85 sec

Da silva (2004) 29,36 sec

Da silva (2005) 29,97 sec

Mallo (2007) 28,47 sec

On remarque que les moyennes des résultats obtenus aux 3 épreuves sont très largement inférieures aux temps et à la distance requise !

À titre d’information, une étude6 compare les résultats d’arbitres nationaux avec ceux d’arbitres F.I.F.A., mais sans trouver de différences significatives ni aux épreuves de sprints de 50 m et 200 m ni au test Cooper.

6 BARTHA C., The professional performance and the role of referees in soccer, p. 7. Annexe n°6 XLVI

Annexe n°6 Résultats à la nouvelle batterie de tests

Les épreuves de sprint sont souvent réussies par les arbitres centraux. Mallo indique que les arbitres classés F.I.F.A. étudiés ont réalisé les sprints de 40 m en un temps moyen de 5,77± 0,17 sec1. Ce même auteur a rédigé une autre étude2 qui reprend les résultats de la précédente sauf qu’il n’indique pas exactement la même valeur : 5,76 ± 0,16 sec ! Il est évident qu’il n’y a pas de grande différence, mais cet élément se devait d’être précisé. Enfin, Weston3 indique un temps moyen réalisé par des arbitres anglais de 5,59± 0,21 sec avec un taux de réussite complet.

Le temps à réaliser pour ces arbitres est de 6,2 sec au maximum : les résultats cités montrent qu’ils réussissent le test avec une certaine marge.

Au 16ème stage de L’U.E.F.A. à Rome, où, pour la 1ère fois les nouveaux tests étaient passés durant un stage U.E.F.A. Helsen était satisfait des résultats des 35 arbitres éva- lués, car il juge qu’« ils ont tous été excellents dans le test de sprint, et en ce qui concerne le fractionné, nous pouvons être satisfaits dans l’ensemble »4.

Lors du 17ème stage des arbitres U.E.F.A. à Chypre, 32 sur 34 arbitres ont réussi l’épreuve des tests. Helsen trouve une amélioration des temps puisqu’il indique : « quand je compare la durée moyenne des sprints, 5,64 secondes, avec celle des précé- dents tournois auxquels j’ai participé depuis 2005, ce chiffre est excellent »5.

1 MALLO J., NAVARRO E., GARCIA ARANDA J.M. et al., Activity profile of top-class association football referees in relation to fitness-test performance and match standard, p. 14. 2 MALLO J., GARCIA ARANDA J.M. et NAVARRO E., Las nuevas pruebas de la FIFA para valorar la condición física de los árbitros de fútbol: relación con el rendimiento físico en la competicion, p. 10. 3 WESTON M., Relation between field tests and physical match performance in elite soccer referees, p. 10. Sous presses. 4 U.E.F.A., Les nouveaux arbitres débutent. 5 U.E.F.A., Des arbitres en bonne forme. Annexe n°7 XLVII

Annexe n°7

Fiche de renseignements médicaux des arbitres nationaux français

Annexe n°7 XLVIII

Annexe n°8 XLIX

Annexe n°8

Le check-up médical des arbitres

En France

En France, le suivi médical des arbitres a fortement évolué. D’ailleurs, d’après le Dr Liénard, en 1972, une simple attestation de non contre-indication remplie sur l’honneur par le docteur suffisait à l’aptitude de la pratique de l’arbitrage. Peu à peu, un examen ophtalmologique et cardio-vasculaire est venu compléter1 cette simple attestation. Ainsi, chaque année, à tous les niveaux d’arbitrage, un examen médical est obligatoire en France.

Un nouveau check-up a vu le jour cette saison. En effet, tous les arbitres français étaient réunis dans un même endroit, à la même date, afin de passer une batterie de tests. Ce check-up s’est déroulé le 5 juin 2009 à l’I.N.F.2 de Clairefontaire sous la recom- mandation de la D.N.A.

Figure n°1. Source : http://www.fff.fr

Les examens étaient : un électrocardiogramme de repos, un échographie cardiaque, un bilan dentaire, un bilan sanguin, une rencontre avec une diététicienne, une analyse

1 LIENARD J., RENAUD J., BLUM C., Suivi médical des arbitres de football. 2 L’Institut National Français est un centre médical au service des footballeurs composé de 2 médecins (Dr Maille et Legall), 3 kinésithérapeutes, 1 préparateur physique, 1 infirmier et 1 secrétaire. Annexe n°8 L réalisée par un podologue, une épreuve d’efforts sur tapis roulant (mesure des seuils lactiques et V.M.A.)(Figure n°2) et des tests d’isocinétisme (Cybex®)(Figure n°3).

Figure n°2. Source : http://www.fff.fr

Figure n°3. Source : http://www.fff.fr Annexe n°8 LI

On s’aperçoit (Figure n°3) que le kinésithérapeute est également présent pour la réalisation du check-up.

En plus de toutes ces informations recueillies à la suite de ces tests, le Docteur Liénard possède déjà de nombreuses données personnelles des arbitres.

À titre d’informations, nous savons que les arbitres ont récemment (25 mars 2009) été soumis à un contrôle anti-dopage. En effet, les arbitres sont également des sportifs et ils sont alors soumis aux mêmes règles concernant le dopage, d’où ce récent contrôle.

Au plan international

En Belgique

M. Colemonts, arbitre de division 1 belge m’informe que chaque année les arbitres belges de football professionnel sont soumis à un check-up géré par le médecin de la fédération, le docteur Garitte. Il évalue plusieurs paramètres en plus de ceux habituels (poids, toille, I.M.C.), notamment un test à l’effort est réalisé sur vélo.

En Autriche

Le kinésithérapeute autrichien, M. Jahoda m’informe que chaque année, en janvier, en plus des mesures générales (poids et taille), des tests ou des bilans sont réalisés : audition, vue, prise de sang, évaluation cardiaque, évaluation du taux de lactates...

En Allemagne

M. Sippel, arbitre de 1ère division de Bundesliga m’apprends lors d’une interview que chaque saison, un check-up est réalisé.

En Espagne

Le médecin des arbitres espagnols, le Dr Casajus, m’a transmis le bilan complet effec- tué aux arbitres. Ils passent plusieurs tests et bilans : cardio-vasculaire, respiratoire, morpho-statique, audition, vue, dentaire, plis cutanés et une épreuve d’efforts.

En Italie

M. Castagna m’indique que chaque saison, un check-up est réalisé « comme pour les athlètes olympiques »3. Peu d’informations m’ont été communiquées concernant ces

3 Interview de M. Castagna le 14 août 2009. Nous traduisons. Annexe n°8 LII tests, mais je sais qu’ils passent des tests sur la vue, ils font une prise de sang et qu’ils doivent aussi réaliser une échographie cardiaque.

A la F.I.F.A.

Le Docteur Liénard m’a appris que le 1er check-up F.I.F.A. s’est réalisé en France, au mois de mars, en 1998. Ces tests se sont déroulés pendant 2 jours dans le but d’autoriser les arbitres à participer à la Coupe du Monde.

Annexe n°9 LIII

Annexe n°9

Questionnaire auprès des arbitres de football professionnel

Ce questionnaire, dont l’anonymat est assuré, servira à la réalisation d’un mémoire de fin d’études. Il est soumis aux arbitres centraux français qui officient dans les divisions de football professionnel. Certains d’entre eux peuvent également être internationaux (F.I.F.A.). Toutes les questions que nous poserons dans ce questionnaire, et en particulier celles portant sur les blessures, concernent uniquement ce qui est relatif à votre pratique de l’arbitrage (entraînements, matches et/ou tests physiques). Sauf indication contraire, vous ne pouvez cocher qu’une seule case ! Merci pour votre précieuse collaboration.

Barème d’évaluation

X 1 2 3 4 5 Sans avis Pas du tout Plutôt pas Moyennement Plutôt Tout à fait Je ne sais pas d’accord d’accord d’accord d’accord d’accord Je ne souhaite Jamais Rarement Parfois Souvent Fréquemment pas répondre Très mauvais Mauvais Satisfaisant Bien Très bien

Questions

Description de la population

1. Depuis combien d’années Moins de 10 Entre 11 et Entre 21 et Plus de 30 ans arbitrez-vous ? ans 20 ans 30 ans

1 8 15 0

2. Dans quelle tranche d’âge 26-30 ans 31-35 ans 36-40 ans 41-45 ans vous situez-vous ? 16611

3. Avec votre niveau d’arbitrage 1e division 2e division vous dirigez majoritairement des rencontres de : 24 0

4. Actuellement, êtes-vous Oui Non classé international ? 11 13 Annexe n°9 LIV

L’ostéopathie

5. Consultez-vous un Oui Non ostéopathe ? 22 2

Si votre réponse est « Non », veuillez vous reporter directement à la question n°7.

6. Si oui, à quelle fréquence ? Une fois par Plusieurs fois Une ou plu- Une ou plu- semaine par semaine sieurs fois sieurs fois par par mois an 20 7 13

La kinésithérapie

7. Consultez-vous un kiné ? Oui Non

22 2

Si votre réponse est « Non », passez directement à la question n°15.

8. A quelle fréquence allez-vous Une fois par Plusieurs fois Une ou plu- Une ou plu- chez le kiné ? semaine par semaine sieurs fois sieurs fois par mois par an

12 2 6 2

9. Depuis combien d’années Jamais Moins d’1 an Entre 1 et 5 Plus de 5 ans allez-vous chez le kiné dans le ans cadre de votre carrière arbitrale ? 0 0 3 19

Si votre réponse est « Jamais », passez directement à la question n°15.

10. Je considère que le kiné a X 1 2 3 4 5 une place importante dans mon état de santé en ce qui concerne 00048 10 ma carrière dans l’arbitrage

11. Quand je vais chez le kiné, X 1 2 3 4 5 je ne travaille pas seulement mon physique, mais également mon état psychologique. 1 3 6 5 5 2 12. Combien de jours, après un Jamais 1 jour 2 jours Plus de 2 jours match, allez-vous chez votre kiné ? 2 6 10 4

Si votre réponse est « Jamais » (c.-à-d. « Je n’y vais pas »), passez directement à la question n°15. Annexe n°9 LV

13. Avec quel(s) objectif(s) Rééduca- Préventio Récupéra- Entretien Relaxation thérapeutique principal ? tion n tion

Plusieurs réponses possibles 2 11 18 9 6 Autres (indiquer) :

14. Quels soins recevez-vous le Massage Étirement Électrothé Physiothé Balnéothé- plus souvent ? rapie rapie rapie

Plusieurs réponses possibles 21 10 1 5 2 Autres (indiquer) :

15. En général, vos blessures La course à Le sprint L’échauf- La qualité du (entraînements, matches et/ou reculons fement sol tests physiques) vous paraissent liées à quel facteur ? 3 11 0 8 Autres (indiquer) : footing : 1 - répétition des efforts : 1

Les entraînements

16. Lors des entraînements Oui Non vous êtes-vous déjà blessés physiquement ? 11 13

Si votre réponse est « Non », veuillez vous reporter directement à la question n°19.

17. Cette lésion était de quel Tendineuse Musculaire Osseuse Ligamentaire type ? 6 7 0 5 Indiquez dans chaque case combien de blessures de ce type vous avez eu. Pour une même blessure, ne cochez qu’1 seule case, à savoir la plus adéquate

18. Pour chaque période Moins d’1 Moins de 2 Moins de 3 Moins d’1 proposée, indiquez le nombre semaine semaines semaines mois de fois où des blessures vous ont rendu indisponible. 3 4 5 1

Entre 1 et 2 Entre 2 et 3 Plus de 3 Chaque blessure ne peut être mois mois mois mentionnée qu’une fois 3 0 2

19. La présence du kiné aux X 1 2 3 4 5 entraînements est importante 46450 5

Si votre réponse est « Non », veuillez vous reporter directement à la question n°21. Annexe n°9 LVI

20. Avec quel(s) objectif(s) Rééduca- Préventio Récupéra- Entretien Relaxation thérapeutique principal. tion n tion 4 réponses non documentées Plusieurs réponses possibles 1 8 5 2 4 Autres (indiquer) :

Les matches

21. Lors des matches vous êtes- Oui Non vous déjà blessés physiquement ? 14 10

Si votre réponse est « Non », veuillez vous reporter directement à la question n°25.

22. Cette lésion était de quel Tendineuse Musculaire Osseuse Ligamentaire type ? 1 14 0 2 Indiquez dans chaque case combien de blessures de ce type vous avez eu. Pour une même blessure, ne cochez qu’1 seule case, à savoir la plus adéquate

23. Une de vos blessures vous Oui Non a-t-elle déjà empêché de terminer la rencontre ? 11 5 1réponse non documentée

24. Pour chaque période Moins d’1 Moins de 2 Moins de 3 Moins d’1 proposée, indiquez le nombre semaine semaines semaines mois de fois où des blessures vous ont rendu indisponible. 1 6 6 2

Entre 1 et 2 Entre 2 et 3 Plus de 3 Chaque blessure ne peut être mois mois mois mentionnée qu’une fois 1 0 1

25. La présence du kiné aux X 1 2 3 4 5 matches est importante 2 réponses non documentées 1 2 0 5 7 7

26. Au total d’une saison d’arbi- Jamais Moins de Entre 5 te Entre 10 Plus de 20 trage, combien de fois lors des 5 fois 10 fois et 20 fois fois matches de championnat de 1e et 2e division national demandez-vous le kiné du club 3 0 0 6 15 recevant ? Annexe n°9 LVII

27. Dans quel but ? Chauffer les Établir un Réaliser un Détente muscles diagnostic strapping (massage, (massage) par rapport à étirement) une blessure

17 1 0 6 Autres (indiquer) :

Les tests physiques

28. Lors des tests vous êtes- Oui Non vous déjà blessés physiquement ? 3 21

Si votre réponse est « Non », veuillez vous reporter directement à la question n°31.

29. Cette lésion était de quel Tendineuse Musculaire Osseuse Ligamentaire type ? 1 réponse non documentée 1 1 0 0 Indiquez dans chaque case combien de blessures de ce type vous avez eu. Pour une même blessure, ne cochez qu’1 seule case, à savoir la plus adéquate

30. Pour chaque période Moins d’1 Moins de 2 Moins de 3 Moins d’1 proposée, indiquez le nombre semaine semaines semaines mois de fois où des blessures vous ont rendu indisponible. 1 1 2 1

Entre 1 et 2 Entre 2 et 3 Plus de 3 Chaque blessure ne peut être mois mois mois mentionnée qu’une fois 1 0 0

31. La présence du kiné aux X 1 2 3 4 5 tests est importante 10238 10 Si votre réponse est « Non », veuillez vous reporter directement à la question n°33.

32. Avec quel(s) objectif(s) Rééduca- Préventio Récupéra- Entretien Relaxation thérapeutique principal ? tion n tion

Plusieurs réponses possibles 0 20 19 6 9 Autres (indiquer) : Annexe n°9 LVIII

Divers

33. Je dors suffisamment X 1 2 3 4 5

015512 1

34. Le check-up médical établi X 1 2 3 4 5 chaque année me paraît être un progrès 010311 9

35. Mes chaussures de course X 1 2 3 4 5 sont de bonne qualité 00009 15

36. Mes chaussures de course X 1 2 3 4 5 sont adaptées à ma morphologie 00028 14

37. Mes crampons sont de bonne X 1 2 3 4 5 qualité 000312 9

38. Je choisis toujours correcte- X 1 2 3 4 5 ment mes crampons en fonction de l’état du sol 00018 15

39. Je crois en l’utilité d’un enca- X 1 2 3 4 5 drement psychologique spécifique 103610 4

Annexe n°10 LIX

Annexe n°10

Perspectives d’amélioration du rôle du kinésithérapeute en match

La préparation (avant match) Une relaxation d’avant match pourrait être proposée aux arbitres. Notamment aux rencontres U.E.F.A et F.I.F.A. où il y a d’énormes enjeux. Un préparateur mental inter- vient déjà à l’U.E.F.A. et une relaxation complémentaire pourrait être au moins proposée par un kinésithérapeute indépendant avant de se rendre au stade.

La récupération (après match) D’après les réponses aux questionnaires, la plupart des arbitres français vont chez le kinésithérapeute 48 heures après le match afin de se faire masser (évacuation toxines, drainage) ou de procéder à des étirements. L’idéal pour une bonne récupération serait d’y aller dès le lendemain, mais certains impératifs (match en semaine, profession...) ne le permettent pas toujours.

Au niveau national et international, des programmes de récupération, auxquels le kinésithérapeute participe, sont mis en place, notamment durant les stages. Les fédéra- tions nationales pourraient alors s’inspirer de ces activités pour les utiliser également.

Lors de la Coupe du monde 1998, un programme individualisé était Coupe du réalisé le lendemain de match : natation, vélo d’appartement, rameur, Monde 1998 VTT, marche, massage...

Pour la préparation de l’Euro, a été mis en place « un programme de Euro 2004 récupération de 50 minutes pour la marche, courir sur un tapis roulant, faire du vélo, de l’aviron et des étirements » 1.

Pendant le tournoi de l’EURO 2004, Helsen indique qu’ « un programme de récupé- ration du lendemain de match débute à 10h30 pour les arbitres qui ont officié la veille » et « après le petit déjeuner, les arbitres peuvent avoir une séance de massage avec l’un

1 U.E.F.A., Les arbitres de l’EURO en forme. Annexe n°10 LX des trois kinés qui se trouvent sur place, ils sont ensuite examinés par un médecin »2. Toutefois, Helsen nous précise qu’« ils ont droit à une grasse matinée s’ils ont fait un long voyage et à une séance de remise en forme avec un kinésithérapeute et un entraî- neur ».

En tournoi U.E.F.A. et F.I.F.A., Helsen m’a indiqué lors d’une inter- Tournois view, que le lendemain d’un match, il est obligatoire de faire : « 8 min de U.E.F.A. et F.I.F.A. vélo, 8 min d’elliptique, 8 min de jogging suivies de stretching et mas- sage. Pour ceux qui le souhaitent, ils peuvent aller au sauna, hammam et/ou jacuzzi ».

2 EURO 2008, Secrets d’arbitres. Annexe n°11 LXI

Annexe n°11

Rôle de conseiller du kinésithérapeute

¾ Conseils de chaussures de courses et de crampons : préconiser l’utilisation de chaussures de course et de crampons de bonne qualité et adaptées à sa mor- phologie. D’ailleurs, le port de chaussures absorbant les chocs permet de diminuer les inflammations du tendon d’Achille, les douleurs au mollet et au dos.

¾ Porter des chaussettes de récupération BV Sport® : les arbitres français en sont déjà équipés. Leur efficacité sur la récupération est prouvée scientifi- quement1.

¾ Nutrition : Un programme nutritif doit être individualisé, mais certains con- seils généraux peuvent être donnés sur l’alimentation à suivre avant un match. Ainsi, d’après M. Pieter2 : il faut manger des pâtes la veille au soir, des pommes de terre le midi du jour de match...

¾ Hydratation : Boire avant d’avoir soif, car d’après M. Pieter, la sensation de soif indique déjà une perte de 20 % des capacités physiques. Avant match, il faut boire à l’avance (4-5 heures), car en match, boire est une opportunité rare pour l’arbitre. Pourtant, la déshydratation entraîne une perte de liquide dans le corps et le volume de sang diminue, car il s’est s’épaissit. Ainsi, chaque battement de cœur pompe moins de sang et donc moins d’oxygène sera transporté. Le cœur va s’adapter et battre à une fréquence plus rapide pour combler ce déficit. Il faudrait ainsi réaliser certaines adaptations qui permettraient à l’arbitre de s’hydrater au cours du match. Le kinésithéra- peute doit faire prendre conscience à l’arbitre qu’une bonne hydratation est primordiale ! Les bonnes habitudes doivent déjà se prendre à l’entraînement. Afin de récupérer, la prise de boissons riches en hydrate de carbone aux séances d’entraînement et aux matches (mi-temps, fin du match...) est pos- sible. En effet, la réhydratation après les exercices physiques (matches et entraînements) est un élément essentiel à la récupération.

1 COUZAN S., POUGET J.F., Apport de la compression progressive (BV Sport®) appliquée aux sportifs. 2 Exposé lors de la conférence sur la médecine du sport à Charleroi le 20 mars 2009. Table détaillée des matières A

Table détaillée des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE ...... 1 Intérêt du sujet — Délimitations du sujet — Difficulté d’obtenir des publications — Présentation du plan

PRÉLIMINAIRES ...... 4

1. De l’absence de règles à l’application de règles uniformes avec l’aide de l’I.F.A.B. et la F.I.F.A...... 4 La F.I.F.A. 2. De la création de l’arbitre à la voie de la professionnalisation actuelle...... 5 Historique de l’arbitre — Rôle de l’arbitre — Évolution de l’arbitrage — Professionnalisation de l’arbitrage

1ère partie Présentation de la population : Les performances de l’arbitre professionnel

INTRODUCTION ...... 9

Chap. I : LES EXIGENCES D’UN MATCH DE FOOTBALL ...... 10

1. Introduction : l’augmentation de l’intensité du jeu ...... 10

2. Les exigences physiques de l’arbitre ...... 11

2.1. Introduction ...... 11

2.2. La distance totale parcourue ...... 11

2.2.1 Différence entre arbitre F.I.F.A. et arbitre national ? ...... 13

2.2.2 Augmentation, diminution ou stabilisation avec le temps ? ...... 13 Arguments en faveur d’une augmentation — Arguments en faveur d’une stabilisation — Limites dans la comparaison — Facteurs méthodologiques — Facteurs contextuels — Suggestions — Conclusion 2.3. Les activités de l’arbitre ...... 17 Introduction — Classement des vitesses de course — Réserves méthodologiques sur la classification — Réserves méthodolo- giques sur la comparaison — A l’arrêt — Marche (en avant) — Courses de faible intensité — Courses de moyenne intensité — Table détaillée des matières B

Courses ou activités de haute intensité — Déplacements à reculons — Déplacements latéraux — Conclusion 2.4. Variations d’activités entre les deux périodes ...... 24 Introduction — Critère de la distance parcourue — Critère des activités coûteuses en énergie — Stratégie de gestion de l’effort — Conclusion — Raisons possibles de cette stratégie de gestion de l’effort 2.5. Distance moyenne de l’arbitre par rapport à la faute ...... 27 Introduction — Pour l’ensemble du match une distance moyenne de la faute satisfaisante — Une variation de la distance à la faute entre les deux périodes ? — Conclusion 2.6. Conclusion ...... 30 Ouverture

Chap. II : LES TESTS PHYSIQUES ...... 33

1. Introduction ...... 33

2. Historique ...... 33

3. Utilité des tests ...... 34 Difficultés d’établir des tests adéquats et homogènes — Buts et objectifs — Intérêts pour l’arbitre et pour le préparateur physique 4. L’ancienne batterie de tests (des années 1990 à 2006) ...... 35

4.1. Description des tests ...... 35

4.1.1. Premier test : les sprints et les courses ...... 35 Objectif — Description — Modalités de mesure des temps relevés — Aucune comparaison possible — En cas d’échec 4.1.2. Second test : le test Cooper (12 minutes) ...... 37 Objectif — Description — En cas d’échec 4.2. Résultats des tests ...... 39

4.3. Critique des tests ...... 39 Sprints de 50 m — Courses de 200 m — Test de Cooper — Conclusion 5. Le test F.I.F.A actuel : La batterie de tests Helsen ...... 40

5.1. Description des tests ...... 41

5.1.1. Premier test : les sprints ...... 42 Objectif — Description — Modalités de mesure des temps relevés — En cas d’échec Table détaillée des matières C

5.1.2. Second test : les efforts intermittents ...... 44 Objectif — Description — En cas d’échec 5.2. Résultats des tests ...... 47

5.3. Critique des tests ...... 47 Les sprints — Le test intermittent 6. Conclusion ...... 50

CONCLUSION ...... 51

2e partie Le suivi et la prise en charge des blessures de cette population

INTRODUCTION ...... 52

Chap. III : LE SUIVI MÉDICAL ...... 5 3

1. Introduction ...... 53

2. Données disponibles ...... 54

2.1. Résultats en France ...... 54

2.1.1. Thèse présentée le 4 février 1999 en France ...... 54 2.1.1.1. Arbitres centraux (F1 à F5) ...... 54 Les types de blessure 2.1.1.2. Totalité des arbitres (centraux, assistants et candidats) ...... 54 La survenue des blessures — Fréquence des blessures en fonction des mois — Localisation des blessures et la durée d’indisponibilité 2.1.2. Étude sur les arbitres centraux Français de football professionnel ...... 56 Préliminaires — L’étude 2.1.2.1. Répartition par saison ...... 56 2.1.2.2. Cause et durée d’indisponibilité des arrêts ...... 57 2.1.2.3. Répartition des lésions liées à la pratique sportive ...... 57 2.1.2.4. Répartition des arrêts par arbitre ...... 59 2.1.2.5. Répartition des arrêts depuis la saison 2004-2005 des 19 arbitres qui sont toujours en activité en Ligue 1 en 2009-2010 ...... 59 2.1.2.6. Saison 2008-2009 : répartition des arrêts en fonction de la durée d’indisponibilité ...... 59 2.1.2.7. Saison 2008-2009, nombre d’arbitres nationaux blessés en fonction de leur catégorie ...... 60 Table détaillée des matières D

2.1.2.8. Fréquence des blessures (sur les 5 saisons) des arbitres F1 en fonction de la période de la saison ...... 61 2.1.3. Étude 2008-2009 sur la totalité des arbitres nationaux ...... 61 2.1.3.1. Répartition mensuelle des indisponibilités...... 61 2.1.3.2. Répartition des indisponibilités par localisation...... 62

2.1.4. Comparaison des résultats obtenus sur les arbitres Français ...... 63

2.2. Comparaison des résultats obtenus sur les arbitres Français ...... 63

2.3. Diverses données scientifiques sur les blessures et douleurs des arbitres ... 64

2.3.1. Étude de Fauno ...... 64

2.3.2. Livre du Docteur Eissmann ...... 64

2.3.3. Étude de Bizzini ...... 64

2.3.4. Seconde étude de Bizzini ...... 65

2.3.5. Étude de Da Silva ...... 65

2.3.6. Étude de Blake ...... 65

3. Conclusion ...... 66 Réserves dans la comparaison — Perspectives Chap. IV : RÔLE DU KINÉSITHÉRAPEUTE ...... 68

AVANT-PROPOS ...... 68

1. Introduction ...... 71 Évolution du statut du kinésithérapeute auprès des arbitres — Mise en place du kinésithérapeute auprès des arbitres — Interview de M. Colombo, ancien arbitre F1 et classé F.I.F.A. 2. Prise en charge kinésithérapeutique ...... 73

2.1. Introduction ...... 73

2.2. En match ...... 74

2.2.1. Répartition de l’intervention du kinésithérapeute selon le type de rencontre ...... 74 2.2.1.1. Championnats nationaux, mais aussi rencontres U.E.F.A. et F.I.F.A en dehors des tournois ...... 74 2.2.1.2. Tournois, U.E.F.A. et F.I.F.A...... 75 Table détaillée des matières E

Quelques précisions — Tournois F.I.F.A. — Tournois U.E.F.A. — Remarque 2.2.2. Résumé des prises en charges faites par le kinésithérapeute ...... 76

2.2.3. Conclusion ...... 77

2.3. À l’entraînement ...... 77

2.4. En stage ...... 78 Tests physiques Fédérations nationales 2.4.1. Au niveau national ...... 79 2.4.2. Au niveau international ...... 79 2.4.2.1. F.I.F.A...... 79 2.4.2.2. U.E.F.A...... 79 Journée type pour un kinésithérapeute durant l’EURO — Description du séminaire de février 3. Conclusion ...... 81

CONCLUSION ...... 82

CONCLUSION GÉNÉRALE ...... 83

BIBLIOGRAPHIE ...... 85

ANNEXES ...... I

Inaperçu en cas de sans faute, critiqué à la moindre erreur, l’arbitrage de football est sans cesse remis en cause, notamment au niveau professionnel. Pourtant, ce domaine est constamment en quête de progrès. Actuellement, environ 4000 individus (arbitres centraux) sont concernés par ce monde terriblement exigeant où aucune faille n’est permise. L’intensité des matches augmente, la réussite obligatoire des tests physiques et des entraînements toujours aussi contraignants font que l’arbitre réalise constamment de réelles performances, notamment sur le plan physique. Même si la future mise en place d’arbitres pro- fessionnels devient inéluctable, la professionnalisation n’en est encore qu’à ses débuts avec la récente mise en place d’un enca- drement spécifique de professionnels, composé de formateurs techniques, de préparateurs physiques, de médecins… Mais qu’en est-il du kinésithérapeute ? Ce mémoire bibliographique nous a permis de légitimement nous demander si le kinésithérapeute ne pourrait pas intervenir en faveur de la carrière de l’arbitre. Pour y répondre, la connaissance des exigences de cette population était nécessaire via la littérature, la mise en place d’un questionnaire, les inter- views et les observations de terrain, auprès notamment des arbitres français et belges de football professionnel. Grâce à cette récolte d’informations, nous sommes en mesure de lier les enseignements du récent suivi médical aux performances à réaliser. Sont dès lors réunies toutes les données nécessaires pour pouvoir dresser un état de la question du rôle naissant du kinésithérapeute auprès des arbitres de football professionnel.