AVRIL 2017 SUPPLÉMENT DU NUMÉRO 136 NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT

Devenue collectivité unique, la doit faire face à un gigantesque pari : de sa réussite dépend l’avenir de l’île.

Le grand défi de la Martinique © Comité martiniquais du tourisme/Tifox. CTM tourisme/Tifox. martiniquais du © Comité

Alfred Emploi, Tourisme Marie-Jeanne transports, Mieux utiliser président de la collectivité énergie ses atouts territoriale de la Martinique, Tous les chantiers dévoile ses intentions sont ouverts ÉDITORIAL

Splendide mais sauvage, la plage de la Grande Anse des Salines, comme un parfait symbole de la Martinique.

SOMMAIRE Cette fl eur 4 La Martinique en chi res qui ne demande qu’à éclore © Philippe Matin – Régions Magazine. Matin © Philippe 6 Portfolio : les images de la Martinique Depuis le 1er janvier 2016, la Martinique s’est dotée d’une orga- nisation originale, fruit du rapprochement entre sa Région et son 12 Département. Plus qu’une simple fusion, c’est bien d’une institution Grand entretien avec Alfred Marie-Jeanne nouvelle qu’il s’agit, dotée d’une Assemblée et d’un Conseil exécutif. président de la Collectivité Territoriale Cette CTM (Collectivité Territoriale de la Martinique), ce sont les de la Martinique habitants de l’île qui l’ont voulue à une large majorité, lors du référendum du 24 janvier 2010. Et le moins que l’on puisse dire, 18 c’est qu’ils en attendent beaucoup. Le point sur les institutions Avec son budget d’1,1 Md€, avec ses compétences allant de 21 l’aide sociale au développement économique, avec les ambitions Interview de Claude Lise, clairement a chées par ses élus, la CTM semble parée pour relever président de l’Assemblée de Martinique tous les défi s. La réalité, on s’en doute, est un peu plus complexe, ainsi qu’on vous l’explique dans ce supplément exceptionnel de 24 Régions Magazine. A l’image de ses plages, parmi les plus belles Interview de Jean-Claude Duverger, du monde mais si peu équipées pour accueillir les touristes, la leader de l’opposition Martinique aime à cultiver le paradoxe, et à avancer à son rythme. Or, il y a urgence. 26 Stratégie économique : les outils de la relance Il faut ici dépasser les clichés d’un territoire ensoleillé, bénéfi ciant de paysages merveilleux et de la formidable gentillesse de ses 46 habitants. Même si tout cela est parfaitement vrai ! C’est que le Le grand défi de l’autonomie énergétique défi est immense. Mieux soutenir une population tutoyant trop 74 souvent le seuil de pauvreté ; assurer une relance économique fondée sur le dynamisme des créateurs d’entreprises ; relever le Transports : l’air, la mer, la route défi de l’autonomie énergétique ; enrayer la fuite des jeunes vers la 86 métropole ; peser davantage dans l’ensemble caribéen : il faut faire tout cela, et si possible en même temps. Budget et infrastructures : les ambitions et les moyens Elle est là, la principale di culté de ce pari. Les politiques engagées 92 par l’équipe aux a aires depuis un an ne manquent pas de sou e, Haut débit : ça avance ! mais demandent du temps. Les Martiniquais sont pressés, et parfois inquiets. Aux élus en place, il va donc falloir faire preuve 98 d’un mélange permanent d’opiniâtreté et de pédagogie, pour faire Action sociale : le grand combat coïncider les attentes et les réalités. Pour que l’“île aux fl eurs” puisse voir éclore un avenir meilleur. 108 Education-université : Des atouts et des projets Philippe Martin

126 Un plan Marshall pour le tourisme

Directeur de la publication : Pierre Weill Administration : Elisabeth Mansart / Gérard Slama /[email protected] / Directeur général délégué : Philippe Martin [email protected] / Tél. : 06 81 70 80 77 Tél. : 06 09 62 46 24 Directeur de la rédaction : Philippe Martin / Communication : Corinne Tapiero / Daniel Bitan /[email protected] / [email protected] / Tél. : 06 63 80 00 83 [email protected] / Tél. : 06 40 64 62 23 Tél. : 06 12 71 71 56 Directeurs associés : Jie Wang / Robert Zarader / Contact Publicité : Maud Vuillardot / Édition : JPW Médias / 2, rue Guynemer 75006 Maud Vuillardot [email protected] / Tél. : 06 27 41 08 54 Numéro de commission paritaire : 1117 D 91819. Rédaction : Magali Moutoussamy – Gérard Joseph

SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 3 EN CHIFFRES / LA MARTINIQUE LA MARTINIQUE / EN CHIFFRES 8,4 milliards d’euros, le PIB  % de la Martinique, soit 84.000 32 Le nombre7 de kilomètres Le taux de chômage 22.000 euros/habitant, habitants à Fort-de-France, lycées publics (23) et 1.397 . d’autoroute entre Fort-De-France 34 au troisième privés (9), 52 collèges Le nombre de Martiniquais le plus élevé des régions communes et trois la ville la plus peuplée devant mètres, l'altitude du point et Le Lamentin. C’est la seule trimestre 2016. publics (43) et privés, habitant l’île ultra-marines. intercommunalités. Le Lamentin (39.000), culminant de la Martinique, île de la Caraïbe à posséder 252 écoles publiques (et plus de 100.000 Le Robert (23.000) et . la Montagne Pelée. une véritable autoroute. (231) et privées (21). chambres d’hôtel en métropole). Schœlcher (19.000). 340 , de 2 à 5 étoiles. habitants au km² 30.000 milliard d’euros, . (176 en France . km² Le nombre de morts lors de l’éruption le budget primitif 19 stagiaires au Centre métropolitaine). musées, un Palais La Martinique est la troisième 26° de la Montagne Pelée, le 8 mai 1902, 2017 de la Collectivité 850.000 de formation de la Chambre des congrès, une scène île des Petites Antilles en La température qui a provoqué la destruction Territoriale Le nombre de visiteurs de commerce et d’industrie nationale. superfi cie, derrière Trinidad annuelle de l’île. de la ville de Saint-Pierre. de Martinique. en 2016, le plus élevé (et 550 apprentis). et la . des années 2000. © (Sources : Union des Ports de France – Armateurs de France). de France – Armateurs Ports de Union des © (Sources :

La Martinique en images © Vinci. © Comité du Tourisme de la Martinique. Tourisme de du © Comité la Martinique. Tourisme de du © Comité

© Comité du Tourisme de la Martinique d. Giral. la Martinique Tourisme de du © Comité

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La puissante silhouette de la Montagne Pelée. A Fort-de-France, construction du terminal d’accueil pour les navires de croisière. Le marché aux légumes et aux fruits de Fort-de-France. Le tour de la Martinique des yoles rondes.

La population Les plages ELLES ET ILS SONT NÉS EN MARTINIQUE Evolution de la population de l’île. La qualité des eaux de baignade en Martinique est globalement bonne. On voit que ce sont les communes On appréciera aussi le nombre de plages…. de Ducos et de Bellefontaine qui gagnent le plus d’habitants.

Joséphine de Beauharnais Victor Sévère Joseph Zobel Philippe Lavil Patrick Chamoiseau impératrice de France (1763- homme politique, maire de romancier poète, auteur chanteur, né en 1947 écrivain et prix Goncourt 1814), née aux Trois-Ilets. Fort-de-France pendant 45 ans de Rue Case-Nègres, 1915-2006, à Fort-de-France. 1992, né en 1953 (1867-1957), né à Case-Pilote. né à Rivière Salée. à Fort-de-France.

Jocelyne Béroard Max Morinière Lucien Jean-Baptiste Coralie Balmy chanteuse et membre athlète, recordman du acteur et réalisateur, né en nageuse, née en 1987 2017, née du groupe Kassav’, née en monde du 4x100 m, né à 1964 à Fort-de-France. à La Trinité. en 1998 à Fort-de-France.

© INSEE 1954 à Fort-de-France. Fort-De-France en 1964. Retrouvez aussi Victor Schœlcher, Frantz Fanon et Aimé Césaire en p. 18. © Agence Régionale de Santé. de Régionale © Agence

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Un carnaval haut en couleurs CRT. Salomon © Henri La Martinique regorge d’événements culturels et festifs, mais le carnaval de la fin février reste un rendez-vous incontournable pour les Foyalais (habitants de Fort-de-France) et pour tous les habitants de l’île. C’est peu dire que la vie s’arrête pendant quelques heures, voire quelques jours, et que le spectacle des rues se pare de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Sous le soleil évidemment.

6 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 7 PORTFOLIO PORTFOLIO

© R. Pakiela CRT. © R. Pakiela Des fonds marins de toutes les couleurs La Martinique possède quelques-uns des plus beaux fonds sous-marins du monde, et une fl ore autochtone parmi les plus riches des Antilles : à elle seule elle rassemble 80 % des espèces de la Caraïbe, et fait partie des 25 “hotspots” de la diversité mondiale. C’est pourquoi l’annonce, le 14 mars, que la Martinique allait enfi n bénéfi cier de la création du 10ème Parc naturel marin français, était très attendue. Une grande nouvelle

pour tous les amoureux de ce patrimoine remarquable.

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Des plages aux couleurs du soleil

La Martinique offre aux visiteurs quelques-unes des plus belles plages de la planète. Les Anses d’Arlet,

la Grande Saline, la Grande Anse du Diamant, la baie la Martinique. tourisme de du Comité © JM Raggioli de Tartane, les eaux cristallines de l’Anse Michel (notre photo) : langues de sable s’étendant à l’infini sous les cocotiers ou petites criques introuvables et qui se méritent, il y en a pour tous les goûts, surtout si l’on aime plonger dans la mer à son état naturel…

10 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 11 GRAND ENTRETIEN / ALFRED MARIEJEANNE ALFRED MARIEJEANNE / GRAND ENTRETIEN

sement des emprunts. Mais il nous

a fallu en même temps concevoir et © CTM. structurer une nouvelle administra- tion, face à l’impréparation léguée par les anciennes collectivités.

“Il faut valoriser RM : La collectivité compte près de 4.500 agents, pour un peu moins de 400.000 habitants notre identité martiniquaise” (par comparaison, 9.000 agents en Hauts-de-France pour 6 millions d’habitants). N’est-ce Dans un entretien exclusif à Régions Magazine, Alfred Marie-Jeanne, pas trop ? Avez-vous des marges de manœuvre, compte tenu du premier président du Conseil exécutif de Martinique, rappelle poids de l’emploi public dans l’île ? A.M-J. : Vos chi res sont éloquents. ses convictions et dévoile ses pistes d’action pour le devenir de l’île. En les adaptant à ceux de la CTM, il nous faudrait seulement 600 agents ! Cet écart est énorme. erci au peuple martiniquais de consacrer la totalité de ses forces s’est souvent opposé au maire de Fort- Nous avons hérité d’une économie qui a fait de moi ce que je à la présidence du Conseil exécutif de de-France Aimé Césaire. Battu aux largement bâtie sur le secteur public. suis devenu. Je ne vous ai la Martinique. régionales de 2010, il a triomphé aux M Pour sa part, la CTM a été créée sur pas trahis”. Les parlementaires qui Etonnant destin pour le natif de élections du 18 décembre 2015, après la base de l'ancien Département de se trouvaient le 14 février dernier Rivière-Pilote, dans le sud de l’île, fusion de sa liste avec celle de Yann la Martinique et de l'ancienne Région dans l’hémicycle de l’Assemblée dont il a été maire pendant trente ans Monplaisir (Les Républicains), dans Martinique. Aussi bien d'un point de nationale n’oublieront pas de sitôt et où un stade porte son nom ! Issu une union pour le moins inattendue. vue juridique (ordonnance n° 2012- les neuf minutes pendant lesquelles d’une famille modeste, instituteur, Devenant ainsi le premier président de 1398 du 13 décembre 2012) que d'un Alfred Marie-Jeanne a prononcé son puis professeur de mathématiques, la collectivité territoriale de Martinique point de vue humain ou social, elle ne

dernier discours de député. Selon Alfred Marie-Jeanne s’est lancé dans unifi ée, addition des anciens conseils NP son habitude, sans rien renier de la politique en étant élu maire de sa général et régional. NP ses convictions. Livrant un vibrant commune en 1971. Fondateur du Fidèle à son habitude, c’est sans langue plaidoyer contre l’accaparement des MIM, le Mouvement indépendantiste de bois qu’il a longuement répondu “L’écart entre terres agricoles de son île natale, martiniquais, il a connu une carrière aux questions de Régions Magazine. source d’appauvrissement et de politique riche et diverse, conseiller l’e ectif de spéculation. Rappelant avec force ses général, conseiller régional, député Régions Magazine : Vous êtes convictions d’homme de gauche et de la 4ème circonscription en 1997, le premier président du Conseil la collectivité de démocrate : “j’ai mal à cette Europe président de l’ancien conseil régional exécutif au sein de la collectivité qui est en train de s’auto-disloquer. de la Martinique de 1998 à 2010. de Martinique “réunifi ée”. martiniquaise J’ai mal à cette France qui se rena- Longtemps partisan de l’autodétermi- Au-delà du symbole, qu’est-ce zifi e”. Puis il a quitté le pupitre sous les nation de son île, puis réclamant pour que cette nouvelle organisation et les autres est applaudissements, décidant, à 80 ans, elle un statut de région autonome, il administrative a changé dans la vie de la collectivité ? devenu énorme, Alfred Marie-Jeanne : Depuis 1982, Le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique a répondu ce qui plombe aux questions de Régions Magazine. Le 14 février, un moment très émouvant : le dernier discours d’Alfred Marie-Jeanne la collectivité martiniquaise était à l’Assemblée nationale. dépecée en deux tranches, et nous le budget et sommes enfi n revenus à la case La constitution d'une administra- rationaliser l’ensemble. Mais cela départ. Mais que de temps perdu ! réduit d’autant tion performante est un chantier qui prendra du temps. Que de gabegie ! L’e ectif d’agents mobilise quotidiennement les élus, À notre arrivée, il nous a fallu d'abord publics s’est amplifi é de façon déme- nos marges de et singulièrement le président du établir un état des lieux au travers d'un surée, les dettes sont énormes, deux Conseil exécutif. audit fi nancier et du vote des comptes emprunts successifs, d’un montant manœuvre.” administratifs 2015 de l'ex-Dépar- global de 220 M€, ont été contractés. RM : Quelles sont vos principales tement et de l'ex-Région. Hélas, les Nous avons atteint les limites du décisions en matière budgétaire chi res n'étaient pas bons puisque la possible. L’écart entre l’e ectif de la pouvait que reprendre les agents des depuis votre arrivée à la tête CTM a débuté son exercice budgé- collectivité martiniquaise et les autres anciennes collectivités, en fonction de la CTM ? taire propre de 2016, en reprenant est devenu énorme, ce qui plombe le au 31 décembre 2015. La gageure A.M-J. : Encore une fois, les marges un défi cit conséquent. Les premières budget et réduit d’autant nos marges maintenant est d'utiliser au mieux les de manœuvre sont réduites car il mesures budgétaires et organisation- de manœuvre. compétences d'un personnel riche de faut évidemment tenir compte des nelles ont porté sur le redressement Dans un premier temps, quand nous savoirs et d'une expérience confi rmée, droits acquis dans le secteur public. des comptes, tout en maintenant sommes arrivés aux a aires, nous pour apporter à la Martinique cette Nous mettons en place une gestion un niveau d'engagement important avons simplement pu faire face au plus-value attendue par la population prévisionnelle des emplois, très poin- dans une économie insulaire où la paiement des salaires et au rembour- par la création de la CTM. tilleuse, qui nous permettra de mieux CTM occupe une place centrale.

12 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 13 GRAND ENTRETIEN / ALFRED MARIEJEANNE ALFRED MARIEJEANNE / GRAND ENTRETIEN

Pour 2017, nous poursuivrons cet e ort d'assainissement de nos “Il faut savoir valoriser nos atouts : © CTM. fi nances et de renforcement de la commande publique, dans un dire et redire que notre population est contexte de baisse nationale et locale de nos recettes. une richesse. Que notre ancrage dans

RM : Le 24 juin dernier, vous avez la Caraïbe n’est pas une faiblesse.” réuni les acteurs économiques locaux pour défi nir les nouveaux dispositifs d’accompagnement des d’années. Je les rappelle : les mesures notre identité martiniquaise. Valoriser entreprises. Une démarche capitale d’incitation fi scale (exonération de tout ce qui est nous. pour un territoire qui compte plus charges sociales, défi scalisation) Il faut adapter le modèle face aux de 40.000 demandeurs d’emploi. menées par l’Etat ; tout ce qui est enjeux, notamment celui de la Comment comptez-vous concrète- initié au niveau communautaire, mondialisation ; non pas se recroque- ment vous y prendre pour accom- les mesures spécifi ques d’aides au viller mais s’ouvrir sans perdre son pagner une relance de l’activité fret, l’octroi de mer ; les dispositifs âme. Donc il faut mettre en place économique et de l’emploi ? reposant sur le code des collecti- les conditions d’une attractivité A.M-J. : Cette initiative prise par notre vités locales initiés par la Collectivité renforcée. groupe a connu un succès inat- (subventions diverses ; ingénierie Le point d’ancrage c’est la solidarité. tendu, avec plus de 4.000 visiteurs fi nancière, régime d’avance…) C’est aussi reconnaitre nos atouts : concernés, selon les médias. Mon Il fallait donc vérifi er si le modèle que notre population est une richesse. intervention a été sans ambages : il économique n’était pas dépassé et Que notre ancrage dans la Caraïbe s’agit de se mettre ensemble pour s’il n’appelait pas des adaptations. Il n’est pas une faiblesse. surmonter les di cultés et répondre, est clair désormais qu’il faut adapter Concrètement, pour pouvoir mettre petit à petit, aux besoins du peuple le modèle, voire le repenser. en place une politique pérenne de martiniquais. Il faut un nouveau regard, et s’ins- développement économique pour La conférence des acteurs écono- crire dans une logique d’attractivité bâtir ce nouveau modèle, il faut aussi

miques était nécessaire pour faire du territoire en mettant en avant les des moyens fi nanciers. Or j’ai décou-

NP NP un diagnostic territorial, identifi er et compétences (humaines, environ- vert une collectivité exsangue… Oui, dresser un bilan des politiques de nementales…). Il s’agit de rechercher nous avons de l’ambition, mais nous Alfred Marie-Jeanne à l’inauguration du salon “Ose !”, dont le succès l’a lui-même surpris. développement économique mises un consensus, une coordination des sommes freinés par la faiblesse des en place depuis une quarantaine acteurs pour donner plus de corps à moyens. RM : Vous avez lancé en mars 2016 le Programme territorial de maîtrise Séance plénière de la nouvelle Collectivité. de l’énergie. Pouvez-vous défi nir vos objectifs en matière de maîtrise “Il est indispensable que de la consommation et de transition énergétique (géothermie, véhicules la Collectivité dispose, à terme, électriques, énergies marines, etc.) ? E.M-J. : Il est clair que nous sommes de la compétence en matière beaucoup trop dépendants de l’ex- térieur pour notre énergie, alors que de diplomatie régionale.” nous disposons d’un potentiel impor- tant. Le solaire, bien sûr, pas besoin RM : Quels sont les grands axes de votre politique internationale, de faire un dessin, mais aussi l’éolien, vis-à-vis de la zone caribéenne ? Et en tant que RUP (Région l’éolien marin, la géothermie… Nous ultrapériphérique de l’Europe), vis-à-vis de l’Union européenne ? sommes réellement au centre des A.M-J. : Il est impératif que notre ancrage à l’intérieur de notre zone enjeux du changement climatique. géographique soit défi nitivement et o ciellement reconnu. Pour cela, Mais nous sommes aussi vulnérables il faut que la Collectivité dispose, à terme, de la compétence en matière car trop dépendants de l’énergie de diplomatie régionale. Je reçois ici des chefs d’Etat ou de collectivités fossile, qui représente 93 % des de la zone caribéenne, plus importants mais aussi plus petits que ressources utilisées. la Martinique, comme Saint-Martin ou Saint-Barthélemy, il faut que Donc, vous avez raison, l’indépen- je sois en situation de dialoguer avec eux sur un pied d’égalité. Il faut dance énergétique représente un que je puisse recevoir un courrier du chef d’Etat d’Haïti sans enjeu à la fois stratégique, écono- qu’il transite par la valise diplomatique du Préfet ! mique, social et environnemental. C’est la même chose pour les RUP : il faut renforcer les liens qui nous C’est pourquoi nous voulons que le unissent, à commencer par les pays de la zone caribéenne. Ce qui doit PPE, le Programme pluriannuel de nous permettre de retrouver une forme d’autonomie. Songez que je ne l’Énergie, qui est en cours d’élaboration, peux négocier des accords de pêche avec mes voisins directs, puisque prenne position en faveur des énergies ces accords relèvent de la compétence européenne… renouvelables, comme la géothermie,

14 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 15 GRAND ENTRETIEN / ALFRED MARIEJEANNE ALFRED MARIEJEANNE / GRAND ENTRETIEN

tout en favorisant celles qui mettent Elle s’est développée jusqu’à l’arrivée en œuvre une énergie stable, comme de nouvelles destinations dans les pays le photovoltaïque avec stockage, ou voisins. Puis les investissements se sont encore la géothermie. déplacés ailleurs, ce qui a empêché la Nous avons aussi l’ambition de modernisation et le renouvellement construire des écoquartiers, qui seront des équipements, ainsi que de notre à la fois des zones d’innovation, mais o re touristique. aussi des laboratoires de suivi des Il nous faut aujourd’hui faire renaître nouvelles technologies. Enfi n la CTM une industrie qui puisse s’appuyer sur doit elle-même devenir une collecti- des capitaux locaux moins volatiles, vité exemplaire : toutes nos actions afi n de pérenniser les investissements, s’inscriront désormais dans une et de faire émerger un tourisme adapté démarche de maitrise de l’énergie et aux standards internationaux actuels. de développement durable. RM : La nouvelle structure juridique de la Collectivité de Martinique vous satisfait-elle ? A.M-J. : Oui, même si elle ne su ra “Malgré les limites pas à assurer à l’île un développement Signature de la convention portant sur le cyclotron au CHU de Fort-de-France. endogène. Nous restons plombés par les de nos moyens, importations massives, dépendants des dotations de l’Etat, privés de ressources les grands projets avons aussi le suivi du programme secteur. Comment expliquez-vous fi scales propres. A ce titre, je souhaite de réhabilitation de nos quarante les di cultés de ce secteur d’activité que nous puissions bénéfi cier au plus d’infrastructures collèges, qui dépendent désormais pourtant capital dans les perspec- vite d’une fi scalité dynamique, avec une de la CTM, et dont certains néces- tives de développement de l’île ? part de TVA. Et non d’une tutelle fi nan- ne manquent pas.” sitent des travaux de désamian- Comment comptez-vous aider à sa cière de l’Etat. Par certains côtés, nous

tage, alors que nous n’avons pas relance ? sommes encore une colonie. NP beaucoup d’entreprises spécialisées A.M-J. : D’abord, et comme toute NP Propos recueillis par Philippe Martin RM : Quels sont les principaux dans ce domaine sur l’île… île, la Martinique milite ardemment Alfred Marie-Jeanne (ici aux côtés de Louis Boutrin) dirige des débats parfois animés. chantiers d’infrastructures que vous Et puis la collectivité prend et pour améliorer sa desserte aérienne avez engagés, ou comptez engager, prendra toute sa place dans les et maritime. A cet égard il nous faut pendant la durée de votre mandat ? grands chantiers d’infrastructures commencer par régler le problème A.M-J. : Malgré les limites de nos qui ne sont pas directement de son des visas. moyens, les projets ne manquent ressort, comme l’aménagement du Ensuite, le tourisme est un secteur “On marche sur la dette après avoir marché sur la tête !” pas. Il y a bien sûr la reconstruction port de Fort-de-France ou l’agran- porteur, à nous de l’adapter en du lycée Schœlcher, le grand projet dissement de l’aéroport. mettant en valeur nos spécifi cités Régions Magazine : Depuis que vous êtes à la tête RM : Vous avez été élu après fusion avec la liste de l’Ecole martiniquaise de l’En- patrimoniales. Notre problème, c’est de la collectivité, qu’est-ce qui vous a le plus surpris ? de droite (Les Républicains). Où vous situez-vous seignement des arts ; mais encore RM : Le 29 juin dernier, vous avez que la destination Martinique est En bien ? En mal ? aujourd’hui sur l’échiquier politique ? la réhabilitation d’un patrimoine organisé une conférence sur le apparue dans les années soixante Alfred Marie-Jeanne : En bien, je dirais le gros A.M-J. : D’abord, j’ai été élu alors que ma tête était immobilier laissé à l’abandon. Nous tourisme avec les professionnels du sous l’impulsion de multinationales. soupir de soulagement que j’ai entendu, celui de mise sur un billot ! Ensuite, je suis et je reste un homme nos concitoyens qui sortaient d’une chape de plomb de gauche, et un indépendantiste. Et je ne changerai en retrouvant leur liberté d’expression. En mal, pas. Pour autant, je suis un homme d’ouverture, le poids excessif de la dette. On marche sur la dette et pas sectaire du tout. Le peuple martiniquais est La rénovation du lycée Schœlcher, un des grands travaux du mandat. après avoir marché sur la tête ! divers dans ses composantes et dans ses attentes, c’est ce qui rend possible des alliances, toujours RM : Vous avez été président du conseil régional dans l’intérêt de la Martinique, qui est notre unique de la Martinique pendant dix ans (1990-2000). boussole. La Martinique a reculé de plusieurs crans, Qu’est-ce qui a changé depuis cette époque ? mon souhait c’est qu’elle puisse repartir de l’avant. Que regrettez-vous de n’avoir pas pu réaliser Mais je ne possède pas de baguette magique, qui pendant ce premier mandat ? me permettrait d’aller plus vite que les moyens dont A.M-J. : Ce qui n’a pas changé, c’est que, lorsque j’ai été on dispose. élu pour la première fois, j’ai également hérité d’une situation fi nancière exécrable… Nous avons à l’époque RM : Comment arrivez-vous à gérer votre mandat pu renégocier la dette avec les banques et je les en de président et votre mandat de député ? remercie. Et le personnel n’a pas été augmenté A.M-J. : Entre mon mandat de député, auquel j’étais démesurément, ce qui a permis de renfl ouer les dettes, très attaché, et celui de président de la CTM, j’ai et de retrouver petit à petit notre marge de manœuvre. choisi défi nitivement de renoncer au premier Ce que je regrette, c’est de ne pas avoir pu convaincre au profi t exclusif du second. Ce choix, je l’avais nos compatriotes qu’il fallait voter oui pour la collecti- annoncé avant la loi sur le cumul des mandats. vité unique, ce dès 1993. Que de temps perdu depuis !

16 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 17 INSTITUTIONS / CTM CTM / INSTITUTIONS

Le long chemin © RCI. vers la collectivité unique L’Histoire de la Martinique est à l’image de ses grands hommes : riche, contradictoire. Pour arriver à cette forme d’unité que représente la CTM, le chemin a été long et parfois tortueux.

e plonger dans l’Histoire de Autre fi gure martiniquaise, Frantz la Martinique, c’est y croiser Fanon, natif de Fort-De-France, Sle visage de quelques grands psychiatre et l’un des fondateurs de hommes qui avaient en commun la pensée tiers-mondiste, analyste l’amour de ce territoire et la volonté de la colonisation et de son corol- Séance d’installation de la nouvelle Collectivité Unique, le 18 décembre 2015. de le voir s’émanciper. Il est même laire la décolonisation, dénonciateur étonnant de constater à quel point du racisme sous toutes ses formes, de Fort-de-France pendant 56 ans cette petite île a pu produire de notamment dans son livre “Peau d’a lée, de 1945 à 2001, député

fi gures historiques. Bien sûr le premier noire, masques blancs”. Ce qui le de 1945 à 1993. Le natif de Basse- NP d’entre eux, Victor Schœlcher, n’est conduisit à combattre aux côtés du Pointe a profondément marqué NP pas natif de la Martinique, mais il FLN pendant la guerre d’Algérie, ce l’Histoire contemporaine de son île, en est devenu la plus célèbre fi gure qui le condamna aussi à l’oubli des ce pendant une bonne partie du QUELQUES DATESCLÉS d’adoption, au point de donner son années après sa mort survenue à XXème siècle. nom à la quatrième ville de l’île ! 36 ans. Avant de faire aujourd’hui Soutenu à l’origine par les commu- de la constitution, qui aurait conduit la Martinique au Dénonciateur inlassable de l’escla- l’objet de nombreuses publications nistes, avec qui il rompra en 1956, 1946 Les quatre colonies Guadeloupe, Guyane, Martinique statut de COM (Collectivité d’Outre-Mer), dotée d’une vage, ce sous-secrétaire d’Etat aux sur sa vie et son œuvre, et de donner fondateur du PPM (Parti progres- et La Réunion sont érigées en départements. plus large autonomie et d’une compétence législative. Colonies s’est battu toute sa vie durant sur son île natale, son nom à des siste martiniquais), il a d’abord pour éradiquer cette forme d’ex- avenues ou des lycées. prôné la départementalisation de 1982 24 janvier 2010 ploitation de l’homme par l’homme, Et puis il y a bien sûr Aimé Césaire, la Martinique, conscient qu’elle ne Création de la région de Martinique. Lors d’une seconde consultation, les Martiniquais jusqu’à obtenir son abolition en 1848, poète, dramaturge, essayiste, fonda- sortirait pas seule des di cultés approuvent largement (68,4 %) le passage à la jusqu’à en devenir enfi n le symbole, teur du mouvement littéraire et économiques d’après-guerre. Avant 1999 “Collectivité unique” dans le cadre de l’article 73 marqué par le transfert de ses cendres politique de la négritude aux côtés de revendiquer son autonomie, une Déclaration de Basse-Terre dans laquelle les présidents de la Constitution, la nouvelle entité regroupant au Panthéon en 1949. de Léopold Sédar Senghor, maire autonomie “césairienne”, non pas de des régions de Guadeloupe, Guyane et Martinique les compétences du conseil général et du conseil demandent au gouvernement une révision régional. Mais elle conserve la structure prévue dans le précédent référendum, avec un conseil exécutif, De gauche à droite, Victor Schœlcher, Franz Fanon, Aimé Césaire, trois fi gures qui illustrent le chemin de l’île vers une forme d’autonomie. constitutionnelle visant à créer un nouveau statut pour ces trois régions mono-départementales. une Assemblée, ainsi qu’un Conseil économique, social, environnemental, de la culture et de l’éducation. 2001 Le président du conseil exécutif, composé de neuf Révision constitutionnelle modifi ant l’article 72 de conseillers, devient le président de la nouvelle la constitution, et donnant la possibilité de créer une Collectivité. Il est responsable devant l’Assemblée collectivité unique dans les départements d’Outre-Mer, de Martinique, qui peut le renverser dans le cadre en lieu et place du département et de la région. d’une motion de défi ance. 7 décembre 2003 18 décembre 2015 Les Martiniquais, consultés par référendum, refusent Installation des instances de la Collectivité Territoriale la collectivité unique et décident du maintien de Martinique, suite au deuxième tour des élections du statut en cours, à une courte majorité : 50,48%. qui a eu lieu le 13 décembre. Election du président de l’Assemblée Claude Lise, et du président du Conseil 10 janvier 2010 exécutif de Martinique Alfred Marie-Jeanne. Les Martiniquais rejettent, largement cette fois (79,3 %) le passage au régime prévu par l’article 74

18 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 19 INSTITUTIONS / CTM CLAUDE LISE / INTERVIEW

rupture brutale avec la métropole, vu les Martiniquais d’abord rejeter quotidien les a aires du territoire. mais plutôt d’émancipation douce et la collectivité unique, puis refuser Après des années marquées par une contrôlée. l’évolution vers une collectivité plus forte départementalisation – il su t “Trouver On ne sait ce qu’il aurait pensé de la autonome, puis accepter enfi n le de comptabiliser les panneaux de nouvelle Collectivité unique, mais il est regroupement du conseil général l’ex-conseil général qui émaillent tout amusant de constater que ce sont deux et du conseil régional en une seule le territoire pour s’en convaincre -, la vitesse de croisière” élus d’expérience qui accompagnent assemblée (lire en encadré). les Martiniquais attendent beaucoup la naissance de la CTM, Alfred Marie- C’est d’ailleurs bien d’un regroupe- de cette nouvelle institution unique Jeanne et Claude Lise, deux élus ment de compétences dont il faut et originale. En particulier une aide Le président de l'Assemblée de Martinique a expliqué à Régions Magazine indépendantistes mais avec une vision parler plutôt que d’une fusion, dans à la relance économique indispen- les di cultés de fonctionnement de l’institution. Mais aussi ses espoirs très di érente de cette indépendance, la mesure où c’est une nouvelle sable pour assurer le devenir de l’île, comme s’il s’agissait de prolonger à entité, dotée d’une organisation le maintien sur place de ses jeunes pour la suite. travers eux dans la nouvelle entité les di érente, qui est ainsi apparue : une et de ses élites, et le bien-être de débats qui ont émaillé la Martinique Assemblée de Martinique composée ses habitants dont une part impor- laude Lise aurait très bien depuis plus d’un siècle… de 51 conseillers élus pour six ans tante vit aujourd’hui sous le seuil de pu ne jamais faire de poli- à la proportionnelle (mais avec une pauvreté. Comme on le voit, l’enjeu Ctique. Docteur en médecine, Les trois référendums forte prime majoritaire de 20 % à est de taille. diplômé de médecine tropicale, Des débats dont on retrouve la trace la liste arrivée en tête). Avec pour passionné par la situation sanitaire de dans les di érents scrutins qui ont organe exécutif, le conseil exécutif Philippe Martin son île d’origine, il se voyait parfaite- émaillé la décennie 2000, en parti- composé de neuf conseillers dont un ment passer une vie active à soigner Régions Magazine. Wang © Jie culier les trois référendums qui ont président, en charge d’administrer au ses concitoyens. Mais la rencontre avec Aimé Césaire, son goût pour la chose publique, son profond huma- nisme, et, bien sûr, son amour de la Martinique, en ont fi nalement décidé autrement. Le poussant, dès 1972, la trentaine à peine venue, à participer

à la création de la Fédération socia- NP NP liste de la Martinique, puis du Parti Socialiste martiniquais qui fusionnera un peu plus tard avec le Parti progres- siste martiniquais d’Aimé Césaire. En revanche, une fois lancée, cette carrière ne s’arrêtera plus, le condui- sant jusqu’aux plus hautes sphères de la République. Député, sénateur pendant seize ans, adjoint au maire Claude Lise est le premier président de l’Assemblée de Martinique. d’Aimé Césaire à Fort-De-France, réélu six fois consécutives président Régions Magazine : Comment, comme la Nouvelle-Calédonie. Dans du conseil général de la Martinique : au sein de la nouvelle collectivité, ces cas, il est logique qu’il y ait sépa- un parcours pratiquement sans faute, la répartition des pouvoirs ration des pouvoirs entre celui de jusqu’à la défaite à cette même prési- s’articule-t-elle entre le conseil l’organe exécutif et celui de l’organe dence du conseil général, le 31 mars exécutif et l’assemblée que délibérant. L’Assemblée, qui dispose 2011, à la suite d’une élection pour vous présidez ? alors d’un pouvoir normatif (celui le moins baroque (suite à des défec- Claude Lise : Il faut bien comprendre de voter des “lois de pays”) contrôle tions dans sa majorité, il se retire que notre CTM est frappée, sur le alors l’Exécutif qui est à l’image d’un au 3ème tour de scrutin pour ne pas plan institutionnel, d’un vice fonda- petit gouvernement. Mais, dans le Les Martiniquais ont élu leurs nouveaux représentants lors du scrutin des 6 et 13 décembre 2015. être réélu au bénéfi ce de l’âge face à mental et rédhibitoire. On l'a dotée cas de la CTM, l’Assemblée n’a qu’un Josette Manin). d'un mode de gouvernance qui ne pouvoir normatif limité, qui ne di ère Il aurait pu tranquillement terminer cadre pas avec sa nature institution- en rien de ce que l’on connait dans sa carrière comme chef de l’oppo- nelle, qui est celle d'une collectivité les collectivités départementales et Trois sous-préfectures, trois intercommunalités sition. Mais l’Histoire repasse parfois de droit commun, relevant de l’ar- régionales de l’hexagone. Si elle est, depuis le 18 décembre 2015, une collectivité (communauté d’agglomération du Pays Nord les plats : le 18 décembre 2015, avec ticle 73 de la Constitution. Nous sommes donc face à un vice territoriale régie par l’article 73 de la Constitution, la Martinique), la CAESM (communauté d’agglomération la victoire de l’alliance menée par En e et, ce mode de gouvernance, caché que beaucoup d'élus n'ont pas Martinique compte bien entendu une représentation de l’Espace sud de la Martinique), et la plus peuplée Alfred Marie-Jeanne, Claude Lise est avec séparation de l’organe exécutif perçu au moment de l’élaboration de de l’Etat, incarnée par le préfet Fabrice Rigoulet-Roze, des trois, la CACEM (communauté d’agglomération nettement élu premier président de la et de l’organe délibérant, correspond la loi de Juillet 2011 instituant la CTM. installé à Fort-De-France, et deux sous-préfets, du Centre de la Martinique), qui regroupe notamment nouvelle Assemblée de Martinique. Il plutôt à celui d'une collectivité dotée Mais, la situation est aggravée par le l’un au Marin, l’autre à La Trinité et à Saint-Pierre. trois des quatre principales communes de l’île, assure depuis ses responsabilités en d'un certain niveau d'autonomie fait que la séparation des pouvoirs La Martinique compte également trois structures Fort-de-France, Le Lamentin et Schœlcher. faisant le maximum pour animer le (article 74), comme la Polynésie, par qu’implique l’esprit de la loi n’a prati- intercommunales : la CAP Nord-Martinique travail de l’Assemblée dans des condi- exemple ; ou bien à une collecti- quement aucune traduction dans la tions qui ne sont pas simples. vité, hors titre XII de la Constitution rédaction de celle-ci.

20 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 21 INTERVIEW / CLAUDE LISE CLAUDE LISE / INTERVIEW

En 2007, Claude Lise reçoit des mains de Christian Poncelet (à gauche) le prix Territoria d’Or. Je n’ai pas manqué, au cours des débats au Sénat, de dénoncer les conditions dans lesquelles cette loi a été élaborée et votée. Il s’agit d’un Un élu récompensé texte qui manque de précisions sur Claude Lise n’a pas attendu d’être président de la première certains points importants et qui Assemblée de Martinique pour porter haut les couleurs comporte, par ailleurs, des disposi- de l’innovation et du territoire martiniquais. Alors qu’il tions dont j’ai dénoncé le caractère était encore sénateur et président du conseil général, anti-démocratique (comme notam- le 21 novembre 2007, il a ainsi reçu des mains de Christian ment la prime de 11 sièges pour la Poncelet, président du Sénat, le prix Territoria d’Or attribué liste gagnante, pour une Assemblée au conseil général de la Martinique. Ce prix consacre de 51 membres !). Un texte, par les collectivités territoriales, dont les travaux ont été primés conséquent, que j’ai refusé de voter, à au moins cinq reprises, et sont considérés comme malgré ma conviction de la nécessité “novateurs, capables d’être transposés à d’autres collectivités d’en fi nir avec la coexistence de deux et faisant un bon usage des deniers publics.” Claude Lise en compagnie d’Alfred Marie-Jeanne : “deux élus d’expérience qui se collectivités sur un petit territoire. connaissent depuis longtemps et ont de bonnes relations sur le plan personnel.”

Comment en est-on arrivé à cette situation ? Il faut se souvenir que, le 10 juin 2010, les Martiniquais ont dit “Il faut bien comprendre que notre Alfred Marie-Jeanne et moi-même d’engagements à long terme (autori- 359 M€ d'investissements (sur six non à l'évolution vers une collectivité sommes deux élus d’expérience qui sations d’engagements et autorisa- mois) réalisés à plus de 60 %. régie par l'article 74 de la Constitution collectivité territoriale est frappée, se connaissent depuis longtemps tions de programmes). Notre budget 2017, en légère baisse disposant d’un certain degré d’auto- et ont de bonnes relations sur le Ce travail d'apurement est largement compte tenu de l'érosion des dota- nomie. Le président de la République sur le plan institutionnel, d’un vice plan personnel. Cela permet de engagé. Il nous a empêchés toutefois tions de l’État, doit nous permettre de de l'époque, Nicolas Sarkozy, a alors contourner certaines di cultés. Il de réaliser la relance par l'investisse- poursuivre cette politique…. imaginé une sorte de session de fondamental et rédhibitoire.” faut dire que j’ai pris le parti d’être un ment au niveau que nous souhaitions, D’ores et déjà, les chantiers du schéma rattrapage, et le 24 juin de la même facilitateur de fonctionnement. Je ne mais nous avons quand même voté de l’autonomie des personnes âgées

année, les Martiniquais ont dit oui à veux pas entretenir un débat public et des personnes en situation de NP la création d'une collectivité locale RM : Comment cette ambiguïté se donc entièrement dépendante de NP sur des questions juridiques et institu- handicap, le programme territorial de unique regroupant conseil régional traduit-elle dans le fonctionnement l’Exécutif. Cela réduit évidemment tionnelles. La Martinique est dans une “Alfred Marie-Jeanne maîtrise de l’énergie, celui du traite- et conseil général. Seulement, nous de l'institution ? son pouvoir d’initiative et son pouvoir situation su samment grave pour ment des déchets et le plan numé- avons gardé l'organisation qui était CL : Comme je vous l’ai dit, à l’examen de contrôle de l’Exécutif. que l'on n’ait pas besoin d'en rajouter. et moi-même rique collèges, pour ne citer que prévue dans la première consulta- du texte de la loi, on ne trouve rien qui Cela dit, nous bénéfi cions d'une bonne Mais cette situation ne peut rester en ceux-là, montrent que le programme tion, contrairement à la Guyane qui, permette de traduire concrètement le ambiance au sein de l'Assemblée, avec l'état. Que se passera-t-il après nous ? sommes deux élus de Gran sanble pou ba peyi a an chans elle, a opté pour une gouvernance principe de séparation des pouvoirs : des élus autrefois opposés mais qui Pourra-t-on toujours compter sur les d’expérience qui est en voie de réalisation. classique. Nous avons en fait adopté ni moyens humains, ni moyens maté- travaillent ensemble sur la base d'un bonnes relations et la bonne volonté De même, la politique de “BTP une solution hybride, pour ne pas riels, ni moyens fi nanciers qui soient contrat de gestion de cinq ans. de deux Présidents ? Je considère se connaissent durable” telle que je l’avais mise en dire ambigüe. propres à l’Assemblée. Celle-ci est que cela est problématique, voire œuvre au conseil général est enclen- RM : N'y-a-t-il pas moyen de dangereux tant pour la démocratie, depuis longtemps chée. Elle vise à favoriser les PME contourner cette di culté dans le que pour l’e cacité des politiques et ont de bonnes du BTP notamment, par la remise fonctionnement quotidien ? publiques à mettre en œuvre. C'est à niveau des infrastructures et des Claude Lise a répondu aux questions de Régions Magazine. CL : Certains pensent que l’on pourquoi je demande aux candidats à relations sur bâtiments de la collectivité dont la pourrait s’inspirer des élus corses qui l'élection présidentielle qui me solli- maintenance n’a pas été assurée par disposent d’une Assemblée analogue citent, de s'engager à modifi er le texte le plan personnel.” la précédente majorité. à la nôtre. Ils ont mis en place une qui nous a mis dans cette situation. Je sens à présent que l'activité de commission permanente où siègent, la CTM s'accélère, qu'elle trouve à côté des conseillers exécutifs, des RM : Cette situation initiale son rythme de croisière, que les

© Jie Wang Régions Magazine. Wang © Jie représentants de l’opposition. Le explique-t-elle les di cultés instruments de développement se Président de l’Assemblée de Corse rencontrées au cours de la première mettent en place. Il faut que cette participe aux travaux de cette CP année du nouveau mandat ? deuxième année (où trois élections

sans voix délibérative. Par ailleurs, un CL : Pour l’essentiel, les plus grosses Régions Magazine. Wang © Jie sont programmées) marque un sta administratif a été mis à la dispo- di cultés ont résulté de l’énorme changement de rythme, mais aussi sition de ce Président, notamment passif fi nancier que nous avons que l’État assume davantage sa part pour servir d’appui administratif aux trouvé en arrivant. Il a fallu faire face de responsabilité, ce qui ne sera pas Commissions, pour assurer le secré- à l’existence d’un défi cit important. simple à obtenir, car la majorité des tariat de l’Assemblée, et assurer la Mais également, et cela est encore candidats à l’élection présidentielle préparation des délibérations. plus grave, a un encours de dette de annonce des baisses de dotations aux La possibilité, chez nous, de créer un 570 M€ (pour un budget de 1,1 Md€), collectivités. L'avenir de la Martinique tel sta est actuellement à l’étude. En sans compter une cinquantaine de est à ce prix. attendant, tout repose sur les relations millions d’euros de dettes envers les personnelles des deux Présidents. entreprises locales et plus de 4,4 Md€ Propos recueillis par Philippe Martin

22 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 23 INTERVIEW / JEANCLAUDE DUVERGER JEANCLAUDE DUVERGER / INTERVIEW

kilomètres, l'aéroport du Lamentin

jusqu'au centre de Fort-de-France. © CTM. “Maintenant, il faut avancer !” Mais voilà un an qu'il ne roule pas... Simplement, il faut l'intégrer dans un schéma des transports plus général, Leader de l’opposition, Jean-Claude Duverger, regrette l’“immobilisme y intégrer les taxis collectifs, ce qui de la Collectivité” depuis l’arrivée aux a aires de l’actuel exécutif. permettrait de débloquer une partie de la circulation autour de Fort-de- Il explique pourquoi à Régions Magazine. France. Je me sens particulièrement responsable de son fonctionnement, ou plutôt de son non-fonctionne- ’est, assurément, un de Commençons par ce deuxième point. de la nouvelle majorité, tout au long ment, car je fais partie de ceux qui sont ces personnages riches en Ma conviction, c'est qu'il fallait bien en de l'année écoulée, a simplement à l’origine de ce projet. Depuis un an Ccouleurs dont regorge la passer par là. Deux collectivités sur un consisté à détruire tout ce qui avait nous avons émis des propositions de Martinique. Educateur spécialisé, territoire aussi petit que le nôtre, avec été fait auparavant. nature à débloquer la situation ; mais comédien, conteur, Jean-Claude des compétences mal défi nies, cela On se réfugie derrière un “défi cit comme tout ce qui vient de l'opposi- Duverger a tenu de nombreux rôles ne pouvait que générer des empiète- abyssal”, on présente un compte tion, cela a été considéré comme des au cinéma et au théâtre. Auteur de ments ou des répétitions. administratif avec un trou de 23 M€, attaques, et rien n'a bougé pendant contes qu’il qualifi e lui-même de Prenez simplement le cas d'un on vote un compte administratif avec cette période. “sociaux”, il est également conseiller carrefour entre une route natio- 23 M€ de défi cit, pour expliquer qu'il territorial dans la nouvelle collectivité, nale et une route départementale, n'y a aucun moyen d'action et surtout et le leader de l’opposition au sein où l'on veut installer un giratoire. ne pas bouger. Mais la Chambre “Nous avons fait d’un collectif de 18 élus, à la tête du La première route dépendait de la régionale des Comptes l'a confi rmé : groupe EPMN (Ensemble pour une Région, la deuxième du département. il n'y a pas de défi cit ! Et il y a de des propositions Martinique nouvelle) qui rassemble Dès lors, cela devenait extrêmement l’argent dans les caisses, plus celui

d’anciens élus du PPM (Parti progres- compliqué de faire travailler tout qu’on n’a pas utilisé : en 2016, nous à propos du bus à NP siste martiniquais) ainsi que d’autres le monde ensemble ! Et surtout on n’avons consommé que 11 % de nos NP personnalités. Jean-Claude Duverger perdait un temps fou... fonds européens. haut niveau de porte une vision très critique, non de Donc, de façon logique, cette la nouvelle Collectivité, mais de son nouvelle organisation représente RM : Vous pouvez citer des service, mais comme action au cours de sa première année une avancée, un progrès. Certes les exemples de dossiers où, selon vous, tout ce qui vient de fonctionnement. Il a répondu aux choses ne sont pas simples, comme on n'a “pas avancé” ? questions de Régions Magazine. dans toute fusion, il ne faut pas J-CD : Bien sûr, il y en a énormément. de l'opposition, bousculer les événements, mais à un J'en citerai deux. Le plus évident, Régions Magazine : En tant que moment, il faut avancer. c'est celui du TCSP (transport en cela a été considéré leader de l'opposition, comment Or justement, on n'avance pas ! Là commun en site propre). Vous avez jugez-vous la première année de on touche à l'aspect politique des là un mode de transport, voulu et comme des attaques, fonctionnement de la Collectivité choses. Les dernières élections ont conçu par l'équipe précédente, territoriale de Martinique ? donné le résultat que l’on sait, c'est avec des autobus à haut niveau de et rien n'a bougé Jean-Claude Duverger : Il faut bien la loi de la démocratie, et aussi, pour service, des chau eurs qui ont déjà distinguer ici les aspects politiques cette fois, de certaines alliances... été formés : ce bus existe bel et bien ! depuis un an.” des aspects institutionnels. Mais on a l'impression que le travail Il doit permettre de relier, sur treize Prenez aussi l'exemple du cyclotron, pour lequel la majorité précédente a mené plus de dix ans de combat. Comédien et homme politique Dans notre projet, le cyclotron nous Jean-Claude Duverger a répondu aux questions de Régions Magazine. appartenait, et nous le concédions au Né en 1948 en Martinique, dans une famille de neuf enfants, CHU. On a fait un choix di érent : on Jean-Claude Duverger est éducateur spécialisé, comédien et donne une subvention de 11 M€ au relation politique négative, mais il ne Il ne faudrait pas que les Martiniquais conteur. Il a tenu de nombreux rôles au théâtre et au cinéma, CHU, charge à l'hôpital de le gérer, de sert à rien non plus de critiquer systé- retombent dans le climat d’angoisse notamment le rôle-titre “Siméon” d’Euzhan Palcy ; il a aussi l’entretenir, de le réparer à ses frais en matiquement tout ce qui a été fait collective qui a conduit aux événe- joué dans “Nord Plage” de José Hayot. cas de panne… Or le CHU est déjà en avant. La population martiniquaise ments de 2009. Ce pays ne savait pas Il a également été pendant vingt ans adjoint au maire d’Aimé di culté fi nancière ! a de fortes attentes par rapport à la où il allait. On y revient petit à petit. Césaire, alors maire de Fort-de-France, mais aussi conseiller Collectivité, dont le fonctionnement Encore une fois, cette réforme ne sert général et vice-président du conseil général. Il est par ailleurs RM : Selon vous, quelles sont les n’est pas satisfaisant : le président à rien si la Collectivité n’avance pas. directeur du service prévention et animation de l’association conséquences de cette situation ? consulte, mais ensuite il prend les départementale d’aide aux familles. J-CD : Qu’on me comprenne bien. décisions seul, même si l’Assemblée Propos recueillis par Philippe Martin Homme politique et élu, Jean-Claude Duverger est aussi auteur et comédien… Je ne veux pas m’enfermer dans une n’est pas d’accord.

24 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 25 ÉCONOMIE ÉCONOMIE

- Les industries des équipements Secteurs d’activités : navales © CTM. - Le bois, l’ameublement - L’imprimerie, l’édition et la les chi res-clés reproduction - Le traitement des ordures Malgré les évolutions attendues vers le numérique, l’économie solidaire L’industrie génère 5,1 % de la valeur ajoutée totale, soit 372 M€. Le et sociale, ou la transition énergétique, les activités traditionnelles secteur emploie 7,2 % des e ectifs salariés et représente 5 % des créa- comme la banane ou les BTP occupent encore une large part de l’activité tions d’entreprise. économique en Martinique. Parmi les secteurs en pleine crois- sance, c’est celui des matériaux de construction qui occupe la première aradoxalement, la Martinique place, en a chant le 2e chi re d’af- vit une situation économique faires de l’industrie après l’agro-ali- Passez comparable à celle qu’ont mentaire. connue le nord et l’est de la France Dans le secteur de l’artisanat, le dans les années 60-70. A savoir deux bâtiment reste la 1ère activité en La production de bananes demeure une activité importante à la Martinique. ou trois activités hyper dominantes, termes de nombre d’entreprises mine, sidérurgie et textile dans un (47,7 % des entreprises artisanales cas, culture de la banane et de la recensées en 2012). exploitée par la Compagnie de plus intégrés dans l’économie grâce canne à sucre dans l’autre, et frappées Cogénération du Galion, revendent à sa forte intensité de main-d’œuvre successivement par des crises meur- • L’énergie leur électricité à EDF. directe et indirecte. A elle seule, trières, laissant exsangues des pans S’agissant de l’énergie, jusqu’en 2000, la branche hôtellerie-restauration entiers de l’économie, et des popula- cet important secteur productif était • Le commerce emploie 3,6 % des e ectifs des salariés, tions au chômage et proches du seuil atypique de par sa structuration : Le commerce génère environ 10 % rassemble 6 % des établissements et de pauvreté. le marché était partagé en deux de la valeur ajoutée, soit 754 M€. représente 7,4 % des créations d’en-

Dans les deux cas, la reconversion est (d’un côté EDF et de l’autre SARA). Le secteur emploie 12 % des e ec- treprises (lire en fi n de revue l’analyse NP longue et di cile. Mais pour ce qui NP L’île dispose de quatre centrales tifs salariés, rassemble 23 % des détaillée de ce secteur d’activité). est de la Martinique, les deux produc- thermiques équipées en turbines à entreprises et représente 19,5 % des tions, fort heureusement, subsistent combustion et en moteurs diesel créations d’entreprises. La Martinique • Le BTP (Bâtiment et Travaux Publics) encore assez largement. fonctionnant au fi oul. compte 8 hypermarchés en activité et Le secteur du BTP a connu une légère EDF est le principal producteur 54 supermarchés. Au total, la grande amélioration depuis 2011 grâce à la • La banane L’emploi salarié en Martinique en 2016. On notera le poids du secteur public (source Direccte, Pôle Emploi et Insee). avec ses deux centrales ther- distribution occupe une surface de reprise des programmes de loge- La production de banane joue un rôle miques (Bellefontaine et Pointe des 70.090 m². ments sociaux, de travaux routiers prédominant dans l’économie de la Carrières), qui contribuent à hauteur et de certains grands chantiers. En Martinique. Elle représente 54 % de travaille pour la fi lière, soit 63 % des rhum agricole dans les sept distilleries de 73 % de la production d’électricité • Le tourisme 2010, le secteur employait 8,6 % des la production moyenne agricole de salariés agricoles de la Martinique. encore en activité (70.600 hecto- totale de la Martinique. La centrale Le tourisme regroupe de nombreuses e ectifs salariés. Il rassemble 13,6 % l’île tout en n’occupant que 25 % de la Environ 75 % des échanges Antilles/ litres d’alcool pur, HAP, en 2009). La thermique de la SARA, dont une activités dont la branche hôtelle- des établissements martiniquais, dont surface agricole utile. Un actif sur 20 métropole sont dédiés à la banane. sucrerie du Galion à La Trinité produit, partie de la production d’électricité rie-restauration qui représente 2,1 % 10,7 % sans salarié. La banane est le premier produit avec le reste de la récolte, 5.600 sert à alimenter le site de la ra nerie de la valeur ajoutée totale, soit 150 M€. agricole destiné à l’exportation. La tonnes de sucre et 16.000 hectolitres de pétrole, et la centrale du Galion, Le tourisme est l’un des secteurs les Sources : Martinique Développement. L’évolution du taux de chômage production annuelle est d’environ de rhum industriel. en Martinique. Fin janvier 2017, 250.000 tonnes. Trentième produc- Il faut noter toutefois que la produc- l’ile comptait 42.130 demandeurs d’emploi de catégorie A (sources teur mondial, la Martinique est le tion martiniquaise dépasse à peine Pôle Emploi – Direccte Martinique). deuxième pour l’Europe, derrière les aujourd’hui 200.000 tonnes de Canaries. sucre par an, alors que la production Les principales infrastructures de transports annuelle mondiale est de 1,5 milliard © CTM. • La fi lière canne-sucre-rhum de tonnes… Le port de Fort-de-France dispose • S’y ajoutent le Quai des Grands Deuxième production agricole de de 2,7 km de quais et de plus de Cargos et le Terminal de croisière la Martinique, la canne à sucre est • L’industrie 30 hectares de terre-pleins. de la Pointe Simon qui accueillent cultivée sur un peu plus de 4.000 Le secteur industriel s’articule autour Ses installations permettent : les croisiéristes. • Le chargement et le déchargement hectares. La fi lière compte environ de neuf sous-secteurs : L’aéroport international Lamentin de toutes les marchandises dispose d’une superfi cie totale de 260 planteurs, dont une soixan- - Les industries agro-alimentaires en conteneurs et hors conteneurs. 337 hectares, d’une aérogare de taine livre à la sucrerie du Galion. Le - L’énergie • L’appontement pétrolier et minéralier 28.000 m², d’une salle d’embarquement nombre d’emplois de la fi lière est - Les matériaux de construction permettant l’approvisionnement en de 2.500 m², permettant le traitement estimé à environ 3.700 (1.400 salariés et le travail des métaux hydrocarbures lourds et l’importation de 1.800 passagers/heure, pour une et 2.300 emplois indirects), dont 30 % - La chimie et les matières de clinker et d’engrais en vrac. capacité d’accueil de 2,5 millions de de saisonniers. premières • La réparation navale. passagers par an. 60 % de la canne récoltée est dirigée - La chimie et les matières Le port de Fort-de-France dispose vers la distillerie et la production de plastiques de plus de 30 hectares de terre-pleins.

26 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 27 PUBLI-REPORTAGE / LA POSTE LA POSTE / PUBLI-REPORTAGE

La Poste à la Martinique : pour tous, partout, tous les jours La Poste poursuit, en Martinique comme ailleurs, sa métamorphose. Sans rien oublier de sa fonction première, la distribution du courrier “Facteo”, laposte.fr., traditionnel, elle s’est ouverte à de nouvelles activités, qui contribuent à en faire et d’autres choses encore un acteur incontournable de l’économie locale. Son objectif est de maintenir Présenter La Poste en Martinique, c’est aussi souligner sa Quelques chiffres… un niveau de service tel que des clients de plus en plus exigeants voient volonté de recourir aux moyens modernes de commu- nication pour encore mieux répondre aux attentes nou- dans les postiers de vrais professionnels de la relation. Régions Magazine velles de ses clients. présente ici ses grandes caractéristiques, avant de donner la parole Le Réseau des bureaux de poste à son directeur Jean-Claude Manéré. Avec un service de messagerie électronique, la banque n 9 054 clients accueillis chaque jour en ligne, le suivi des colis et des lettres, les solutions d’ex- n 203 chargés de clientèle pédition incluant la lettre recommandée, c’est désormais n 52 Points de contact Cela suppose sur le plan humain le recours à des savoir toute La Poste qui est accessible, “pour tous, partout, faire très divers, qui vont du facteur au conseiller de la tous les jours” sur laposte.fr. n 86 Distributeurs de billets Banque Postale, en passant par le guichetier, l’opérateur au centre de tri, ou le standardiste. D’autre part, depuis le premier janvier, les habitants pour- La Banque Postale ront signer directement les avis qui leur sont présentés Répondre aux attentes du client, c’est bien. Le faire avec sur le smartphone du facteur, judicieusement nommé n 66 Conseillers Bancaires

plaisir, en développant cette valeur fondamentale tradi- “Factéo”. Les facteurs auront à leur disposition au cours n 16 Gestionnaires clientèles NP tionnelle de La Poste, la confiance, c’est mieux. C’est NP de leur tournée de distribution les procurations laissées n 212 935 clients actifs ainsi que les éléments qui composent en fait l’ADN de La en ligne. La Poste démontre ainsi que l’alliance du phy- Poste se retrouvent dans l’offre proposée : un accueil de sique et du numérique permet de proposer des services n 984 M€ encours gérés qualité, une présence sur toute la Martinique, et, s’agis- toujours plus connectés. sant de la Banque Postale, la garantie d’un compte pour tous, selon des formules adaptées à tous les budgets. Les Services Courrier Colis Dans le même ordre d’idées, au cours de cette année, 19 bureaux de poste seront équipés de smartphones afin n 437 Facteurs Chacun doit se voir proposer les moyens de maîtriser d’améliorer et d’accélérer la relation bancaire. n 143 299 plis distribués chaque jour son présent et son avenir. C’est pourquoi La Poste veille n 2 253 colis distribués chaque jour à accompagner chacun de ses clients selon des parcours différenciés : assurance pour la vie, les enfants, les études, En outre, dans 19 bureaux de poste également, le client l’habitat, la retraite, le risque de dépendance. Elle offre pourra bénéficier courant 2017 d’un service WIFI gratuit. de les équiper, des plus démunis aux plus aisés. Pour Ce qui doit accélérer la prise en charge dès l’entrée dans ces derniers, une palette de solutions patrimoniales sur le bureau. L’objectif : réduire le temps d’attente à cinq mesure, ajustée à leur situation, a été déployée. En 2017, minutes. trois bureaux de poste offriront un service spécifique aux clients haut de gamme. Mais ce n’est pas tout. De nouvelles innovations se préparent. des accords avec les pharmaciens) . En outre, un service de téléassistance fonctionnera 24 heures sur 24. La proximité du service public, l’amélioration du service au public, sont donc pour La Poste en Martinique des impératifs. C’est pourquoi un renforcement de la pré- Pour les entreprises ensuite. Il leur sera possible doré- sence postale est prévue afin d’apporter des réponses au navant d’intégrer une démarche environnementale dans plus près de la population. Pour les particuliers, d’abord. S’il est possible,déjà, de la gestion de leurs documents, grâce à “Recygo”, une La confiance au cœur de la relation client passer son code avec La Poste, celle-ci proposera dès solution de recyclage adaptée aux petites et moyennes Entreprise de 1251 collaborateurs, La Poste fait partie des avril prochain le service “Veiller sur mes parents”. Dans structures. plus grands employeurs de la Martinique. Elle reçoit plus A cet égard, les partenariats que La Poste continue à nouer une île où la population vieillit, cette initiative permettra de 9000 clients par jour, dans les 34 communes de l’île. avec les collectivités locales, les mairies au premier chef, de faciliter le maintien à domicile des personnes âgées Il s’agit donc pour elle de faire converger tous ses efforts et également avec les commerçants, sont évidemment en leur apportant une aide pratique, et de rassurer les Comme va le souligner Jean-Claude Manéré page sui- pour répondre à leurs besoins, et ce grâce à l’améliora- très importants. Cette collaboration de tous les instants personnes isolées, grâce à la visite régulière du facteur vante, toutes ces innovations confirment le rôle social du tion continue de ses processus, de ses offres et de ses permet de créer des solutions inédites aux problèmes qui apportant lettres et colis, mais aussi, par exemple, des facteur, et renforcent la dimension sociétale d’une entre- outils. peuvent survenir. médicaments. (La Poste va d’ailleurs passer à cet égard prise toute entière consacrée au service de ses clients. //

28 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 29 PUBLI-REPORTAGE / LA POSTE VIE ÉCONOMIQUE Passer du rhum “Confiance, accessibilité, qualité : au numérique les maîtres mots de La Poste” La Martinique s’est longtemps appuyée sur ses productions traditionnelles. Aujourd’hui, de nouveaux secteurs d’activités Il a commencé sa carrière à La Poste comme facteur, avant de gravir les échelons, et d’acquérir une grande expérience dans les différentes régions où émergent. Mais il faut les accompagner. Décryptage. il a travaillé. C’est dire si Jean-Claude Manéré connaît bien le métier. Mais il es siècles durant, l'économie sait aussi que celui-ci change, en fonction des transformations de la société martiniquaise, et plus généra- Dlement, celle des Antilles, ont et des impératifs économiques. La Poste doit s’y adapter. Et aller de l’avant. reposé sur deux productions locales : le sucre et la banane. L'e ondrement de la première et le recul de la Interview de Jean-Claude Manéré, directeur Régional de La Poste seconde, ont conduit l'île à se recon- vertir, même si ses paysages restent à la Martinique encore profondément marqués par la Martinique. de territoriale © Collectivité les champs de canne à sucre et de bananiers. Régions Magazine : Quel est le maine bancaire, nous appliquons Se reconvertir, mais aussi sou rir sens de votre action ? des taux très bas, et nous gagnons d'un chômage devenu endémique, Jean-Claude Manéré : Vous avez des parts de marché : nous sommes dépassant les 20 % et bien davantage compris combien est grande l’im- déjà la troisième banque pour chez les jeunes. Bien sûr, les raisons portance d’une entreprise comptant le crédit immobilier, la première d'espérer ne manquent pas, mais elles

plus de 1200 salariés dans une île pour le livret A, comme en matière passent par une politique volontariste

NP NP comme la Martinique. Sur tous les d’assurance vie. Depuis la faillite de et le retour d'investisseurs motivés. plans, économique, bien sûr, mais Dexia, nous participons au finance- Autant dire que la pente ne sera pas aussi social. Economiquement, nous ment des besoins des collectivités simple à gravir. avons besoin pour équilibrer nos locales. “La première caractéristique de notre comptes de développer notre clien- économie, c'est la prédominance tèle, notamment dans le domaine de PME, voire de très petites entre- bancaire. Socialement, La Poste RM : Vous insistez sur le rôle de prises, explique Marinette Torpille, doit être une entreprise ouverte à La Poste pour l’implantation du conseillère exécutive en charge de tous, dans une véritable dynamique digital en Martinique… l'économie au sein de la nouvelle d’accueil. Jean-Claude Manéré J-C.M. : Les choses sont très claires : Collectivité territoriale de Martinique. La Poste est un acteur clé pour le 78 % de nos sociétés sont composées RM : La Poste se préoccupe développement de l’informatique d'un chef d'entreprise et d'un salarié, d’aménagement du territoire ? mission Départementale de Pré- et pour l’accessibilité de tous au ce qui explique la forte proportion de J-C. M. : C’est même la seule entre- sence Postale et Territoriale (CDPPT), numérique. services, et de franchises”. Face aux prise délivrant un Service d’Intérêt dont le Président est Arnaud RENÉ- secteurs d'activités traditionnels, il Economique Général (SIEG) liée à CORAIL, le maire des Trois Ilets. convient donc de s’intéresser de près l’aménagement du territoire. Pour Cette Commission veille au bon RM : Pouvez-vous me donner les aux domaines émergents. cela, La Poste est présente physi- fonctionnement des services de maîtres mots de votre action ? A commencer par l'économie soli- quement dans les 34 communes La Poste, en vérifiant par exemple J-C.M. : Vous avez compris que le daire et sociale, qui n'en est certes de la Martinique, chacune ayant que nos heures d’ouverture de nos client est au centre de notre stra- qu'à ses prémices, mais correspond un bureau de poste au minimum. bureaux correspondent bien aux tégie ; mais je voudrais souligner un parfaitement à la réalité sociale du A Fort de France, outre la poste attentes de la clientèle. La CDPPT point qui nous tient à coeur, nous territoire. On songe évidemment centrale, il y a cinq autres bureaux. s’attache d’autre part à la rénova- les postiers. Lorsqu’ils voient le aux services à la personne, notam- tion immobilière de ces mêmes Et parfois nous hébergeons le Pôle facteur, les gens ont confiance. Et ment aux personnes âgées, à l'aide à Marinette Torpille, conseillère exécutive en charge de l'économie au sein de la Collectivité Emploi et la Caisse d’Allocations bureaux. quand ils entrent dans un bureau de domicile qui va forcément se déve- territoriale de Martinique, a répondu aux questions de Régions Magazine. Familiales comme au Morne Vert. poste, ils se sentent chez eux. Cela lopper dans les années à venir. “Notre RM : Quelle est votre stratégie de nous donne de grandes responsa- premier travail dans ce contexte, c'est RM : Quelles sont vos relations développement ? bilités à l’égard de la population : de faire œuvre de pédagogie, explique Pour aider au lancement de nouvelles avec les collectivités locales ? J-C.M. : Je vous ai dit que nous rester toujours accessibles, offrir Marinette Torpille. Cette économie J-C.M. : Excellentes. Il s’agit d’un étions devant la nécessité de con- des prestations de qualité. Et voilà repose d'abord sur un monde asso- entreprises, les moyens ne manquent véritable partenariat, qui se struc- quérir de nouveaux clients pour les mes maîtres mots : confiance, ciatif qui cherche à satisfaire des ture d’ailleurs autour de la Com- activités économiques. Dans le do- accessibilité, qualité. // besoins mais ne recherche pas le pas, et la volonté est là, bien présente.

30 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 31 VIE ÉCONOMIQUE COLLECT’ASSUR / PUBLI-REPORTAGE

profi t - c'est une des caractéristiques de l'ESS -, mais il faut qu'il comprenne que créer une microentreprise n'o re pas du même coup un permis de faire du défi cit ! Il faut donc que nous les aidions à rechercher leur équilibre économique”. L'enjeu est de taille, COLLECT ’ASSUR NAYARADOU d'autant que les emplois ainsi créés Une société spécialisée dans l’assurance des collectivités contre les risques sont évidemment non-délocali- la Martinique. de territoriale © Collectivité sables, et répondent à un véritable enjeu social. n Plus de 40 ans d’expérience (par son gérant) du n La valorisation de compétences locales en C'est d'ailleurs le credo de la CTM qui risque assurance. matière d’assurance du risque publique. peut ainsi se trouver résumé : mettre en place des structures d'ingénierie n Un engagement militant de 35 années pour n Amener de nouveaux acteurs. destinées à accompagner les petites l’évolution de l’assurance contre les risques entreprises, sélectionner les projets les plus viables et les aider dans le naturels dans les DOM. n Un encadrement et une nouvelle génération processus de prise de décision. “Nous formés au risque des organismes publics. voulons assainir les petits acteurs n Un accompagnement dédié aux collectivités. économiques, pour qu'ils puissent se COLLECT’ASSUR maintenir sur le marché”, complète n Des partenaires implantés dans toute la Carrefour Dillon Marinette Torpille. La Collectivité n'est Caraïbe, l’Amérique latine, la France et le monde. Immeuble Rocade pas seule dans ce combat : les milieux consulaires à commencer par la CCI 97200 Fort de France (lire par ailleurs l'interview de son n Une offre en cohérence avec la politique de Tél : 0596 75 75 25 - Fax : 0596 75 53 13 président), les EPCI comme les inter- coopération Caraïbes. Email : [email protected] communalités, la CRESS (Chambre La Martinique dispose également d'un réel potentiel dans le secteur de l'agroalimentaire.

régionale de l'économie solidaire et NP sociale) sont tous engagés dans ce NP combat vital pour l'emploi. original”. A l'exemple de la start-up Les perspectives sont également Le problème, c'est que malgré la Quant à la banane, dont l'île est Et bien sûr Martinique Dévelop- La banane, Carfully (lire par ailleurs le “Focus” qui alléchantes dans le secteur de la présence de noms célèbres comme aujourd'hui le trentième producteur pement, l'agence économique du le rhum, mais lui est consacré). parapharmacie car l'“île aux fl eurs” est Trois-Rivières, La Mauny et bien mondial, elle a survécu au cyclone territoire qui se présente volontiers L'ESS n'est évidemment pas le seul aussi une île aux herbes qui regorge sûr Saint-James (lire par ailleurs le Dean en 2007, qui, grâce aux aides comme “l’ami qui vient discuter avec aussi l’économie secteur d'activité émergent en de pharmacopées naturelles suscep- “Focus” consacré à cette entreprise de l'Union européenne, a permis de vous”. Les moyens ne manquent Martinique. “Une piste d'expansion tibles de soigner les maux les plus bicentenaire), les distilleries sont replanter une partie des champs. Elle pas : prêts à taux zéro, prêts solidaire et sociale mène au numérique, complète divers... une espèce en voie de disparition, il a également survécu au scandale d'honneur, versement de subven- Marinette Torpille. Il s'agit à la fois Et bien sûr, parmi les secteurs émer- ne reste qu'une sucrerie encore en du chlordécone, un pesticide de tions pour les porteurs de projets, et le numérique. d'assurer la promotion du terri- gents, il faut se garder d'oublier tout activité, celle du Galion à La Trinité, première génération utilisé pour aide au processus de décision... toire, mais aussi de nous placer sur ce qui est lié aux énergies naturelles et et la production de l'île n'est plus éradiquer le charançon du bananier, “Ce marché de la TPE est fragile, est de créer un salon de coi ure, de un marché très prometteur car le au développement durable : le combat su sante pour assurer les besoins mais qui s’avère dangereux pour admet Marinette Torpille, et le manucure, ou une pizzeria dans un numérique permet de proposer des vers l'autonomie énergétique, un à l'export. Pire : avec ses 220.000 l'homme jusqu’à son interdiction en meilleur conseil est parfois tout secteur qui en est déjà abondam- prestations 24 heures sur 24 en s'ap- enjeu considérable pour la Martinique, tonnes de production annuelle, la 1993, laissant encore des traces dans simplement de ne pas chercher à ment garni, la bonne suggestion est puyant sur le décalage horaire avec va forcément déboucher à terme sur Martinique est contrainte aujourd'hui d’autres fruits et légumes, et jusque aller sur un secteur d'activités déjà de l'orienter dans une autre direction, la métropole”. L'équipement du terri- des créations d'emploi en nombre. d'importer... du sucre ! dans l'eau des rivières. Aujourd'hui saturé. Si l'idée du porteur de projet sur un créneau porteur mais plus toire devient donc capital : “le réseau Encore faut-il que les pouvoirs publics, devrait être complet d'ici un an ou à commencer par l'Etat, impulsent une Les (bonnes) raisons d’investir en Martinique ne manquent pas. deux sur Fort-de-France, Le Lamentin stratégie volontariste. et Schœlcher, où se concentrent l'es- Et puis il faudrait prendre garde La répartition des entreprises en Martinique (source CCI Martinique) sentiel des emplois concernés”. d'oublier les domaines d'activités traditionnels. “Le rhum reste pour La Martinique dispose également la Martinique quelque chose de très d'un réel potentiel dans le secteur de important, a rme Marinette Torpille. l'agroalimentaire : depuis quelques C'est une production-phare, à haute années, de petites entreprises ont valeur ajoutée : le rhum martiniquais pu se développer dans la production n'est-il pas le seul au monde à béné- de jus, de confi tures, de chocolats fi cier d'une AOC ? Nous produisons créoles, en s'appuyant sur les fruits un rhum agricole et non industriel, locaux, de la goyave aux fruits de la avec des e orts considérables sur les passion en passant par la carambole rhums vieux de plus en plus recher- ou la papaye, alors que ce type de chés, et plus généralement sur le produits était jusqu'alors importé ! produit et sur le packaging”.

32 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 33 VIE ÉCONOMIQUE VIE ÉCONOMIQUE

Une conférence qui cartonne © Collectivité territoriale de la Martinique. de territoriale © Collectivité la Martinique. de territoriale © Collectivité

La Martinique a che ses intentions jusque sur ses T-shirts. Une foule considérable s’est pressée à ce premier salon.

Depuis sa mise en place, la CTM a organisé plusieurs deux ans, et 20 % des entrepreneurs confi rmés conférences destinées à faire se rencontrer les acteurs intéressés par les conférences quand ils n'y étaient locaux. Organisé les 19 et 20 janvier par Martinique pas eux-mêmes intervenants.” Développement, le salon de l'économie et de l'emploi, Les secteurs porteurs qui se sont dégagés de cette baptisé “Ose !”, est assurément celui qui a connu le “première” ? Comme l’on pouvait s’y attendre, plus gros succès : 4.300 visiteurs sur les deux journées, le numérique, la vente par internet, les produits de quarante exposants représentant nombre de secteurs transformation issus de l'agro-alimentaire. Elle s'est d'activités, 63 conférences et ateliers pour la plupart également appuyée sur la création d'un site

très suivis. “Nous avons e ectué des sondages, internet, ose-martinique.fr. Et sera puissamment NP NP précise Marinette Torpille : 40 % des visiteurs relayée au deuxième trimestre 2017, par diverses © Collectivité territoriale de la Martinique. de territoriale © Collectivité étaient des porteurs de projet, 40 % des représentants opérations portées par la CTM afi n de booster Marinette Torpille lors de l’une de ses interventions au micro lors du Salon “Ose !”. de jeunes entreprises créées depuis moins de les nouvelles approches de l'économie martiniquaise.

la Martinique produit une banane l’approfondissement de relations en projet, pour faire venir des inves- de qualité, parfaitement saine, non économiques ou universitaires. Nous tisseurs internationaux, et créer ainsi traitée, grâce à un gros e ort quali- devons nous appuyer sur notre envi- des emplois haut-de-gamme nous tatif des producteurs, transportée ronnement stable et sécurisé, sur les permettant de conserver sur l'île l'élite directement par conteneurs de caractéristiques de notre territoire, à de notre jeunesse”. Un enjeu e ecti- Fort-de-France jusqu'à Dunkerque, la fois français, européen et caribéen, vement capital. son port d’importation. Sa culture sur nos centres d'a aires créés ou Philippe Martin

bénéfi cie des subventions euro- la Martinique. de territoriale © Collectivité la Martinique. de territoriale © Collectivité

péennes, mais toute médaille a son Les BTP conservent une place importante dans l’activité sur l’île. revers : “nous sommes confrontés aux exigences de l'UE, à des critères extrêmement restrictifs, mais nous sommes concurrencés en Europe par Les créateurs de start-ups récompensés au Salon. Le Salon “Ose !” a fourni l’occasion de nombreux échanges. la banane africaine qui ne répond pas du tout aux mêmes critères”, déplore ainsi Marinette Torpille. On détaille par ailleurs la situation du tourisme, de ses lacunes mais aussi de la Martinique. de territoriale © Collectivité ses immenses perspectives de déve- loppement. Reste un autre secteur où tout est à faire, ou presque : les © Collectivité territoriale de la Martinique. de territoriale © Collectivité

relations internationales. “Il nous faut la Martinique. de territoriale © Collectivité être davantage présents sur la zone caribéenne, beaucoup plus que nous ne l'avons été jusqu’à aujourd’hui, assène Marinette Torpille, qui recevait en novembre dernier une délégation Les jeunes entrepreneurs ou créateurs d’entreprise… … avaient le sourire à l’occasion du salon “Ose !” venue de Louisiane pour envisager

34 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 35 ENTREPRISES

La tradition du boudin créole Depuis 16 ans, une société du Lamentin, Man’Nicol, dépoussière ce produit gastronomique typiquement martiniquais.

roduit gastronomique et touristique incontournable, © Antilla. Ple boudin créole est l’une des plus anciennes recettes antillaises connues. Fabriqué à l’origine à partir de sang de porc et de condiments, il est délicieux à l’apéritif ou en entrée. Spécialisée dans la fabrication de boudin et implantée au sein de l’abat- toir départemental du Lamentin, la société Man’Nicol est née de l’ima- gination de deux Martiniquais, Nicole Walter et Jean-Marc Gabriel. Depuis seize ans, ils associent leurs compé- tences afi n d’o rir au marché local des produits savoureux et innovants.

Du boudin pour… végétariens !

A l’origine, le boudin créole était fait NP à partir de sang de porc. L’entreprise NP a su s’adapter et innover en matière de goût et de saveur. Aujourd’hui même les végétariens ou ceux qui ne consomment pas de sang animal peuvent y trouver un choix de produits nouveaux. Man’Nicol propose toute une gamme Les créateurs de l’entreprise, et quelques-unes de leurs productions. de produits frais et surgelés : boudin créole traditionnel, boudin blanc nature, boudin de morue, boudin de CACEM, Communauté d’aggloméra- intégrant les règles incontournables crevette, boudin de poisson “saveur tion du centre de la Martinique). Une de sécurité alimentaire. fumé” et boudin de lambis. nouvelle gamme est actuellement Afi n de garantir un produit sain et de Dans une démarche d’innovation à l’étude : boudin banane jaune, qualité, un système de maîtrise de permanente, la société travaille boudin giraumon, boudin cristo- dangers reposant notamment sur une en collaboration avec le PARM phine, boudin patate douce. série de contrôles microbiologiques à (Pôle Agroalimentaire Régional de Tout en préservant le goût tradi- plusieurs points critiques du processus la Martinique) et la Technopole tionnel, Man’ Nicol s’est doté d’un de production a été mis en place. Martinique (Espace Innovation de la laboratoire de charcuterie moderne Son mode de fabrication moderne et évolutif a été conçu pour une production de plusieurs centaines de kilos par jour, le laboratoire de Man’ Nicol est l’un des mieux équipés de Soucieuse de l’avenir des jeunes l’île dans ce domaine. Sa production est désormais référencée dans les Aujourd’hui avec un chi re d’a aire de 850.000 €, l’entreprise grandes et moyennes surfaces, les emploie neuf salariés. Elle entend transmettre la tradition en favorisant hôtels et les restaurants, les collec- l’insertion des jeunes, et en leur donnant l’opportunité de connaître tivités, les stations-services, sans toutes les facettes du métier à travers des stages de découverte parler de la vente directe aux parti- ou des stages d’initiation professionnelle. culiers. La tradition du boudin créole A noter que Man’Nicol a notamment obtenu le Prix de l’Artisanat de n’est pas près de s’éteindre. la CACEM, en 2002, et le prix Spécial Innovation et Industrie en 2016. Magali Moutoussamy

36 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 PUBLI-REPORTAGE / POLE-EMPLOI POLE-EMPLOI / PUBLI-REPORTAGE

AccompagnerAccompagner les les employeurs employeurs dans dans le urleur processus processus de derecrutement recrutement

avec présentation de l’entreprise, logo, photo, offres d’emploi, MOT DU DIRECTEUR REGIONAL n Plus de 20 applications d’aide à la création ou reprise FOCUS SUR LE SALON EN LIGNE, d’entreprise sur la plateforme EMPLOI STORE. UN NOUVEL ATOUT POUR LES Les enjeux et les pratiques de re- d’accompagner les évolutions de // crutement ont évolué, notamment la société. La poursuite de notre RECRUTEMENTS en raison du rationnement de la transformation numérique est une demande de travail, de la part crois- réponse complémentaire à notre CHIFFRES CLES 2016 La solution “Salon en ligne” permet sante des emplois de courte durée offre de de proximité. mais également de l’impact des ou- En complément, nous proposons d’organiser un véritable job dating entre 9 Agences réparties sur tout le territoire tils de communication notamment aux employeurs un site internet plusieurs entreprises et candidats sous internet. modernisé et la possibilité d’utiliser forme de plateforme digitale. Cette De plus , au regard de son territoire, les services disponibles sur n’im- Nombre de retours à l’emploi : composé de 90 % de TPE (Très porte quel support (PC, tablette, solution permet de présenter son 21 770 (+12,6% / 2015) petites entreprises), Pôle emploi mobile…) : pole-emploi.fr entreprise et de recruter sans se déplacer. Martinique a pour ambition d’être L’offre de service de Pôle emploi aux au plus près des chefs d’entreprise employeurs se veut ainsi multica- Taux de satisfaction des entreprises : Les salons en ligne sont accessibles sur les pour mieux répondre à leurs be- nale, avec une relation personna- (+5,5% / 2015) terminaux fixes et mobiles. soins. lisée, de proximité assurée par ses 74,4%

C’est pourquoi dès 2015, Pôle Emploi conseillers et des outils digitaux sans NP Martinique a mis en place une cesse rénovés. NP équipe de conseillers “à dominante pour mieux les connaître et les Notre ambition : Satisfaire les be- entreprise”. Ces derniers ont pour accompagner efficacement dans soins en ressources humaines des NOUS CONTACTER mission d’aller à la rencontre des leurs recrutements. entreprises et amplifier le place- entreprises, en particulier des TPE, Nous nous devons de suivre et ment des demandeurs d’emploi. pole-emploi.fr 3995 Des conseillers à dominante entreprise au service dominante entre- @poleemploi_Mque des entreprises martiniquaises prise sont des relais Répartis au sein des neufs agences Pôle Emploi du terri- d’information et de toire, 29 conseillers à dominante entreprise ont pour proximité auprès mission d’accompagner les employeurs tout au long de des entreprises. A leur processus de recrutement : de l’intention d’embau- ce titre leur rôle Parole à : Catherine MASLET, présidente de TITAKD’LO cher un nouveau collaborateur jusqu’à la prise de poste est essentiel. du candidat retenu voire jusqu’à son intégration. “TITAKD’LO, est un espace d’en- Ce recrutement a été une véritable Le site pole-emploi.fr a été rénové en partant des tretien textile, s’inscrivant dans une opportunité et une totale réussite Cet accompagnement personnalisé se traduit par la besoins exprimés par les entreprises. politique environnementale et re- car nous avons pu embaucher une mobilisation d’une offre de service modulable en fonction Quelques évolutions notables groupant une laverie automatique, technicienne d’entretien textile com- des besoins de l’entreprise, elle comporte : sont à souligner : un pressing et une blanchisserie. pétente ayant 30 ans d’expérience, n L’information sur le marché du travail, n Des services digitaux en auto-délivrance misant sur Apres une année d’activité et ce qui a permis un démarrage plus n Le conseil au recrutement : aide à l’analyse de poste et la mobilité et l’innovation : une application mobile “Je compte tenu des marchés pour rapide de notre activité. aide à la conduite d’entretien, recrute” permettant de rechercher et contacter direc- lesquels nous avions été retenus, il Par la suite nous avons recruté dans le n La présélection des candidats, tement des candidats, un calculateur de charges sala- s’avérait nécessaire de recruter. cadre du dispositif YONN A LOT(*) un n Les actions d’adaptation au poste de travail, riales, un simulateur des aides à l’embauche, une aide à collaborateur, sur un poste d’agent n La mobilisation des aides ou mesures les plus adaptées, la conduite d’entretien… Dès lors, nous avons été accom- d’entretien textile. Nous avons d’ores n Le coaching dans l’emploi (aide à l’intégration dans pagnés par Pôle Emploi dans la et déjà des perspectives de recru- l’entreprise). n Une recherche de candidats simplifiée, contact pos- mise en place d’un CAE-DOM en tement pour la fin de l’année 2017 sible et direct du candidat sans dépose d’offre, collaboration avec MARTINIQUE et de nombreux projets de déve- Une offre de service digitale pour une gestion du INITIATIVE. loppement pour notre structure ! ” recrutement optimisée n Un levier supplémentaire de mise en visibilité de l’en- (*) Dispositif citoyen social et solidaire porté par le MEDEF, Pôle emploi, FTPE, OPCALIA, CAP EMPLOI et FONGECIF visant à favoriser le retour à l’emploi de En matière d’offre de service digitale, les conseillers à treprise : possibilité de créer sa page entreprise internet demandeurs d’emploi de plus de 26 ans non indemnisés. Ce dispositif permet de bénéficier d’une expérience professionnelle en CDD de 6 à 12 mois enrichie d’actions de développement des compétences.

38 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 39 ECONOMIE / CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE / ECONOMIE

du tourisme d’a aires, de l’écotou- risme, mais aussi de la création d’un Les grands projets de la CCIM véritable tourisme évènementiel. Il s’agit ainsi, dans le cadre notam- Philippe Jock, nouveau président de la Chambre de Commerce ment des programmes que nous véhiculons, “Qualité Tourisme et d’Industrie de la Martinique, ne manque ni d’ambitions, Martinique”, “Do you speak tourist”, ni de projets concrets pour l’organisme consulaire. ou encore “Academy du E-tourisme”, de contribuer à une meilleure profes- sionnalisation de la fi lière en privi- e 18 novembre 2016, Philippe collaboration. Les bases d’un dialogue C’est pourquoi nous sommes légiant la qualité de l’accueil. Cela Jock est devenu le 14ème président constructif ont été posées avec lui. preneurs d’une contractualisation passe par le développement des de la CCI de Martinique, succé- Aussi, nous souhaitons vivement pluriannuelle sur des projets tels que L compétences linguistiques, avec des dant ainsi à Manuel Baudouin pour intensifi er nos relations avec la CTM la mise en œuvre des recommanda- sites multi-langues mais aussi par des un mandat de cinq ans. Dirigeant pour optimiser le développement tions du Schéma Directeur d’Urba- o res de prestations plus ciblées. d’un cabinet d’expertise comptable économique et faire gagner notre nisme Commercial, la réhabilitation et de commissariat aux comptes, le Martinique. des zones d’activités, l’accompa- nouveau président de la Chambre de C’est la cohésion entre le projet poli- gnement des entreprises de la fi lière Commerce et d’Industrie est égale- tique et le projet de territoire qui dopera numérique, l’organisation du salon “Il faut renforcer ment l'ancien président du MEDEF l’économie. Dans cet objectif, et dans Madin’Expo qui est une vitrine du Philippe Jock a répondu aux questions de Régions Magazine. Martinique, de la LADOM (Agence la continuité des travaux engagés sous meilleur de nos productions locales… l’attractivité de de l’Outre-Mer pour la mobilité) et la mandature précédente, nous déve- d’accompagnement des entreprises RM : Quels sont les projets de la CCI président du comité d’audit du Grand lopperons des actions innovantes, RM : Le secteur touristique fait aussi notre destination (assistance-conseil et formation), il en matière de formation consulaire ? Port Maritime. Il a accepté de dévoiler articulées autour de l’aménagement partie de vos centres d’intérêt ? et mettre en place s’agira de permettre à la fi lière d’inté- PJ : L’année 2017 verra la fi nalisation quelques-uns de ses projets pour du territoire, de la formation (profes- PJ : Nous souhaitons être partie grer cette importante mutation qu’est de l’installation de toutes nos activités Régions Magazine. sionnelle et en alternance), du déve- prenante de la mobilisation collective un observatoire l'économie collaborative autrement de formation au Pôle Consulaire de loppement touristique, de l’accès des de la CTM dans le secteur touristique. dit l’“ubérisation” et la digitalisation. Formation, sur le site de Case Navire à Régions Magazine : Comment entreprises aux aides régionales et Cette mobilisation a pour objectif de de secteur

Pour être complet, il me semble Schœlcher. Ce nouveau pôle construit NP s'articule la collaboration de la CCI européennes, de l’accompagnement renforcer l’attractivité de notre desti- NP nécessaire, en relation avec le CMT dans un esprit campus, regroupera les avec la Collectivité Territoriale de public des entreprises, et de la préser- nation en fédérant les énergies et les touristique.” et les professionnels du secteur, trois entités de formation rattachées à la Martinique, aux compétences vation de l’environnement et de notre actions autour de la fi lière nautique, que la CCI Martinique apporte sa la CCI Martinique : l’EGC, le Centre de élargies en matière de biodiversité. du tourisme de croisière et de séjour, Nous envisageons aussi de travailler contribution à la mise en place d’un Formation Continue et le Centre de développement économique ? de concert avec les associations de observatoire du secteur touristique. Formation des Apprentis du Tertiaire, Philippe Jock : La CCI Martinique se commerçants pour harmoniser les Les données sur notre clientèle ainsi que l’Institut des Dirigeants dédié satisfait de l’arrivée de cet interlocu- plages horaires d’ouverture notam- touristique sont essentielles pour le à la formation des chefs d’entreprise. teur institutionnel unique, qui apporte ment pendant la saison touristique. développement de nos entreprises et Pour accompagner la transformation de la simplifi cation dans le traitement Et, dans le cadre de nos missions de ce secteur d’activité. digitale des entreprises, le numérique du développement économique. A l’occasion des rencontres de notre équipe avec l’Exécutif de la CTM, nous avons apprécié une volonté de

En 2017, l’ensemble de l’o re formation Avoir le “réfl exe CCIM” de la CCI Martinique (formation continue : 2.300 personnes, CFA tertiaire : RM : Vous aimez à parler de “développement d’un • Renforcer l’information sur la prévention des 530 apprentis, l’Ecole de Gestion et de Commerce : 150 étudiants) convergera réfl exe CCIM”, que faut-il comprendre ? di cultés des entreprises en développant le CIP, vers un seul lieu, proche du campus PJ : Le réfl exe CCIM passe bien sûr par une meilleure en partenariat avec l’ordre des avocats et l’ordre universitaire, au quartier Case Navire défi nition du rôle de notre organisme consulaire et des experts comptables. à Schœlcher. En médaillon, les actuels locaux de formation. par la reconnaissance par tous, de son expertise et • Recenser les informations à caractère économique de sa fi abilité dans ses domaines de compétences, (Douane-IEDOM-ADUAM) en vue de la constitution ils sont nombreux et je ne pourrai pas tous les citer. d’une base de données. Toutefois, nous devrons : Nous devons, en matière d’aménagement du territoire, • Renforcer la reconnaissance de notre rôle accompagner les entreprises dans leurs besoins de promoteur en matière d’entreprenariat quotidiens de dialogue avec les services de l’Etat et des en multipliant notre présence dans les écoles collectivités territoriales. Nous entendons également et par l’accompagnement des réseaux. participer activement à la stratégie de développement • Aider davantage le développement des entreprises de notre territoire, dans laquelle la CCI est partenaire, notamment par l’usage accru des TIC. Notons que notamment le Port et l’Aéroport, sociétés au sein la mise en place d’une veille règlementaire desquelles nous serons la voix des entreprises. faciliterait l’accompagnement des entreprises dans les processus de mises aux normes.

40 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 41

ECONOMIE / CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE

Première réunion de travail entre Alfred Rencontre au sommet Marie-Jeanne et Philippe Jock.

Le 8 décembre, le président de la CTM Alfred Marie-Jeanne a rencontré le nouveau président de la CCIM, Philippe Jock, qui était accompagné de ses vice-présidents en charge de l’Industrie et du Commerce, et du Directeur Général des Services de la CCIM. Ils ont échangé sur plusieurs dossiers stratégiques en cours : - La formation pour diminuer le chômage des jeunes. - Le Haut Conseil de la Commande Publique : la nécessité d’informer les entreprises et la population sur les acheteurs publics. - La fi lière numérique à structurer. - Le secteur pêche/aquaculture à mieux accompagner : une réfl exion prospective de la fi lière est à envisager. - L’Aménagement du territoire. Une liaison interzones à prévoir ; des zones d’activité à désenclaver en accessibilité (transport P our un développement durable et numérique), notamment la Lézarde ; mais aussi des zones de mouillage à mettre en place (Saint-Pierre, Carbet) afi n d’assurer des retombées économiques. de notre agriculture, - La plateforme de déchets non dangereux pour les entreprises au Lamentin : reconditionner, traiter, valoriser les déchets en entreprise. la Chambre d'Agriculture intervient pour :

 concevoir des projets d'installation et de modernisation aura une plus grande place tant dans en priorité pour notre expertise PJ : Avec la fi n des concessions, les le contenu de notre o re que dans en matière de création d’activité, prélèvements obligatoires de l’Etat sur des exploitations, nos modalités de formation. transmission/reprise d’entreprises, les budgets des CCI, les ressources  assurer l'encadrement technique des agriculteurs, prévention des di cultés, coaching fi scales de la CCI Martinique ont RM : Et en ce qui concerne les aides export, ingénierie fi nancière de projet fortement diminué. Pour y faire face,  élaborer et suivre des programmes de développement,

aux entreprises ? et renforcement du haut de bilan, nos prédécesseurs ont cherché à  rechercher des références techniques et économiques, NP PJ : Je tiens à préciser que la CCI n’oc- développement stratégique des TPE/ contenir les charges, développer les NP  troie pas d’aides aux entreprises. C’est PME, notamment en partenariat avec ressources extra-fi scales et mutua- développer l'expérimentation et le transfert des connaissances dans le cadre de l’assistance conseil HEC EXED. liser des dépenses avec d’autres aux agriculteurs, qu’elle les aide, en les informant et membres du réseau des CCI.  réaliser des études, expertises et diagnostics en développement agricole, les conseillant dans l’élaboration de Si ma mandature s’inscrit dans cette leurs demandes d’aides publiques. Le “Nous allons démarche, il nous semble tout de  gérer le fichier départemental d'identification des cheptels, premier outil qu’elle met à leur dispo- même nécessaire de hiérarchiser  assurer la qualité et le contrôle de performances en productions animales, sition est le portail Les Aides.fr. Ce site mettre en place nos interventions et de proposer aux donne aux entreprises un maximum entreprises des prestations payantes  assurer la formation continue des exploitants agricoles et porteurs de projets, d’éléments d’information sur les aides des parcours avec une valeur ajoutée supplé-  enregistrer les contrats d'apprentissage du secteur agricole, nationales qu’elles peuvent mobiliser mentaire. Par ailleurs, et parce que pour développer leurs projets. Nous d’accompagnement la raréfaction des ressources est un  centraliser les formalités d'immatriculation des entreprises agricoles, espérons l’enrichir bientôt avec les complet pour problème qui se pose à de nombreux  accompagner les porteurs de projets en installation, aides proposées par la CTM. acteurs du territoire, nous sommes  les entreprises preneurs de partenariat gagnant-ga- coordonner et mettre en œuvre le plan Ecophyto, RM : Récemment, vous avez mis en gnant au profi t des entreprises et du  participer à la surveillance épidémiologique du territoire, place un “Guichet Unique Entreprise qui le demandent.” développement de la Martinique. et Alternance”. Dans quel but ? Nos récents échanges avec la CTM,  apporter un appui à la gestion de l'eau. Place d’Armes – BP 312 PJ : Ce dispositif permettra aux entre- nous laissent penser que nous pour- 97286 LE LAMENTIN CEDEX 02 prises de recruter des collaborateurs Cette o re de prestation évoluera rions avancer dans cette voie et je Standard : 0596 51 75 75 avec le concours des aides publiques bientôt pour s’adapter aux besoins m’en réjouis. à l’embauche. Dans cette même des entreprises qui recherchent, A la CCIM, notre ressource la plus Mail : [email protected]

logique de guichet unique, nous avant tout, des parcours d’accompa- précieuse est notre personnel.

avons fait part à nos partenaires insti- gnement complets. Sur ce point, dans Maintenir et renforcer ses compé- www.martinique.chambagri.fr tutionnels, que sont l’Etat et la CTM, de une logique de complémentarité, il tences, favoriser l’harmonie des rela- notre volonté de mettre en place un nous importe d’échanger avec la CTM tions de travail et des relations inter- dispositif d’accompagnement dédié qui a également des compétences personnelles permettra la réalisation aux petites entreprises qui souhaitent dans ce domaine. de nos objectifs. En gardant ceci en obtenir une aide européenne. tête : “aucun d’entre nous n’est plus Bien entendu, notre o re d’accompa- RM : Aujourd’hui, la CCI ne dispo- intelligent que l’ensemble d’entre gnement des entreprises va au-delà sant plus des concessions port et nous”. de l’obtention d’aides publiques. Les aéroport, sur quels moyens comp- Propos recueillis par Magali Moutoussamy chefs d’entreprise nous sollicitent tez-vous pour réaliser vos projets ?

42 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 La pêche représente toujours une activité ECONOMIE BLEUE importante au port du François. GPMJ / PUBLI-REPORTAGE

Economie bleue : tout à faire, ou presque Un groupe ultramarin qui se Le saviez-vous ? La Martinique importe la majorité de son poisson ! La faute à une pêche mal en point. Décryptage. développe ans une “Note expresse” (*) liés à l'économie bleue, dont plus de création d'entreprises pour les di usée en janvier, l'Institut 70 % aux activités touristiques. jeunes professionnels. En 2015, plus Implanté sur plusieurs territoires d’Outremer, le groupe GPMJ entend Dd'Emission des Départements Avec 27,3 millions d'euros d'encours de 54 % des 1.011 marins-pêcheurs contribuer au développement économique et social de ses zones d’activités. d'Outre-Mer (IEDOM) balaie les pers- de crédit en 2015, l'Institut constate avaient plus de 50 ans. Les e ectifs pectives d'un secteur à rénover, voire que l'économie maritime, et tout parti- ont d’ailleurs baissé de 23 % sur dix à créer, malgré de fortes potentialités culièrement les secteurs secondaire et ans. La production locale ne couvri- Un homme, un groupe dans l’environnement très concurrentiel dans lequel il et ressources. Eléments-clés en trois tertiaire, bénéfi cie de la confi ance du rait que 15 % de la demande. Il y a en Le groupe GPMJ, du nom de son fondateur, Pierre Marie- évolue. Il s’est ainsi doté d’une image forte qui lui a permis points. secteur bancaire. outre une nécessité d’évolution du Jospeh est un groupe multi-activités créé en 1986 en de construire sa notoriété, reconnue aujourd’hui par ses pairs. En septembre 2015, le domaine matériel de pêche. Martinique. Depuis sa création, il a connu un développe- maritime de la France a été étendu de Perte de vitesse Au chapitre des innovations et ment croissant dans l’industrie et dans les services. Certification ISO 9001 en 2016 près de 500.000 km², principalement La pêche constitue un secteur-clé opportunités, l'IEDOM évoque pour son système de management autour de ses territoires d'Outre-Mer. de l'économie bleue depuis des l'énergie maritime, comme “une Secteurs d’activités Cette certification fait du groupe GPMJ le premier Les Antilles Françaises ont vu leur Zone années. Elle est pourtant en “perte nouvelle fi lière bleue à créer”, et • L’Emploi (Intérim, Recrutement, Formation) groupe ultramarin à obtenir l’ISO 9001 pour économique exclusive (ZEE) passer de vitesse”. L'IEDOM le justifi e par des cite le projet “Nemo” de production • La Sécurité (Gardiennage, Vidéosurveillance, l’ensemble de ses activités de sûreté sur ses 3 de 138.000 km2 à 146.000 km². “Un “changements structurels, législatifs et d'électricité à partir de l'énergie ther- Télésécurité) implantations régionales : Martinique, Guadeloupe, élargissement qui devrait contribuer à environnementaux (quotas de pêche, mique des mers (lire par ailleurs). • La Sûreté (Portuaire et Aéroportuaire) Saint-Martin. l'émergence d'une véritable économie règles sanitaires, normes de sécurité...) La propagation des algues sargasses, • L’Industrie (Agencement, Aménagement, bleue”, indique l'IEDOM dans sa note qui ont entraîné une baisse du nombre véritable fl éau pour les Antilles, a Menuiserie industrielle) L’ancrage territorial, une culture d’entreprise di usée en janvier. d'exploitants et induit une diminution donné lieu à la mise en place de • Les Services à la personne (Aide à domicile, Lorsque GPMJ choisit de s’implanter sur un territoire, il L'Institut indique que l'économie de la production”. L'o re de formation, techniques innovantes de collecte, de Téléassistance, Matériel Médical) cherche à établir des échanges sincères et constructifs

maritime représente 1,7 % de l'en- bien qu'éto ée, n'est pas assez diversi- traitement et de valorisation, encoura- avec l’ensemble de ses partenaires locaux. NP NP • L’immobilier // semble des entreprises martiniquaises, fi ée : pas de formation en aquaculture, gées par l'Agence de l'environnement soit 709 sociétés sur 40.555. Le secteur pas de formation continue en gestion et de maîtrise de l'énergie. Sans oublier 4 zones de prédilections primaire, la pêche notamment, est d’exploitation ou en valorisation de la la création du parc naturel marin dont Quelques enseignes clés du groupe Au fil du temps, GPMJ a su développer son savoir-faire n PLACIDOM / MTT/ IRSEC largement surreprésenté (63,5 %), les production. on parle par ailleurs. et son leadership dans une grande partie de la zone secteurs secondaires (15 %) et tertiaires Dans ce contexte, les aides publiques n ANTILLES PROTECTION G.J. économique ultramarine, en particulier en Martinique, en (21 %) se révélant plus anecdotiques. En se sont réduites au fi l des années. n ANTILLES SURETE (*) “L'économie bleue à la Martinique. Guadeloupe, à Saint Martin, en Guyane et à la Réunion. termes d'emplois, la note de l'IEDOM Les enveloppes du Fonds européens n GM ALUTEC Des ressources et des capacités à valoriser ”. s'appuie sur les études menées par pour les a aires maritimes et la pêche Note expresse - janvier 2017 - consultable n ANTEL l'Insee et la Direction de la Mer. 12 % (FEAMP) attribuées à la Martinique sur le site internet www.iedom.fr La démarche qualité au cœur des activités du groupe n ANTEL PRESENCE/ VIVRADOM / LE COMPTOIR des emplois, soit 12.000 postes sont n'ont plus vocation à soutenir la Dès le début, GPMJ a fait le pari d’une démarche qualité MEDICAL généralisée au sein de ses filiales. Un argument qui compte

La CTM n’oublie pas les pêcheurs Rencontre avec Pierre Marie-Joseph, Président du GPMJ © CTM. Régions Magazine : Quelle est la giaires. L’occasion de leur apporter La Collectivité Territoriale de Martinique a en charge la mo- place des Ressources Humaines une expérience concrète et enri- dernisation des ports de pêches et des Aménagements pour au GPMJ ? chissante de la vie professionnelle, la Pêche d’Intérêts Territoriaux (A.P.I.T), notamment ceux de Pierre Marie-Joseph : Ancien Direc- ainsi que des valeurs incontourna- Saint-Pierre et Rivière Pilote. Les deux sites, classés en APIT teur des Ressources Humaines, j’at- bles du monde du travail. Après leur en 1995, étaient occupés par des abris pêcheurs en mauvais tache une attention particulière à la formation certains sont d’ailleurs re- état. A la demande des usagers, la Collectivité a procédé politique RH du Groupe. Avec plus crutés dans nos différentes sociétés. au réaménagement des deux APIT. Ainsi, depuis le de 2000 paies réalisées par mois, 20 décembre, des équipements tout neufs sont nous nous devons de mettre en place RM : Les travailleurs handicapés à disposition des marins-pêcheurs des deux communes. l’ensemble des outils et méthodes ont aussi leur chance ? Les travaux de modernisation fi nancés par la CTM, à hauteur d’1 M€ chacun, ont permis d’o rir aux marins-pêcheurs nécessaires afin d’offrir le meilleur PM-J : Oui, nous avons mis en pla- des deux communes des APIT bien équipés : abris pêcheurs à nos collaborateurs (GPEC, Plan ce un partenariat efficace avec la avec eau et électricité, étals de vente, blocs sanitaires, local Senior, gestion des carrières…). MDPH et le Cap Emploi, à qui nous technique… mais aussi des allées piétonnes, des places Pierre Marie-Joseph transmettons systématiquement nos de stationnement, des équipements de halage de bateaux. RM : Favoriser l’emploi des jeunes besoins de personnel. Ce sont tous Des aménagements paysagers ont été réalisés avec fait partie de vos ambitions ? cation Nationale, RSMA, Missions ces canaux de recrutement qui font des espaces verts, des arbres et du mobilier urbain. Alfred Marie-Jeanne remet les clés des équipements PM-J : En effet, grâce à de nom- locales, Pole Emploi…), nous accueil- la richesse de nos sociétés avec un rénovés à l’un des pêcheurs. breux partenaires (Collectivités, Edu- lons régulièrement de jeunes sta- personnel diversement qualifié.//

44 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 45 TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

Le grand défi de l’indépendance… énergétique Malgré ses ressources naturelles évidentes, la Martinique ne produit que 7% de son électricité grâce aux énergies renouvelables. Louis Boutrin, conseiller exécutif CTM en charge de l’énergie, explique pourquoi à Régions Magazine.

ors de son premier passage en réduire la dépendance aux énergies Martinique en 2014, la ministre de fossiles, et renforcer ainsi l’autonomie © CTM. Ll’Environnement Ségolène Royal énergétique de l’île. Mais malgré les avait dit vouloir faire de la Martinique projets en cours, le chemin semble TRANSITION un “laboratoire du nouveau modèle encore long. Explications. énergétique”. Un an plus tard, en août 2015, sa loi sur la transition énergé- Régions Magazine : Avec tous les ÉNERGÉTIQUE : tique était votée. On lira en page 62 atouts dont elle dispose (solaire, les résultats de sa dernière visite en éolien, hydrolien, géothermie etc.), L'AVENIR SE PRÉPARE tant que ministre en Martinique, les pourquoi la Martinique reste-t-elle 14 et 15 mars. Si la transformation encore si dépendante des énergies est encore peu visible sur l'île, Louis fossiles ? ENSEMBLE Boutrin, conseiller exécutif en charge Louis Boutrin : C'est toute la problé- du développement durable et de la matique de notre système électrique. croissance verte, l'assure : l'île a son La Martinique est une ZNI (Zone Non avenir en main. L'enjeu est de taille : Interconnectée) qui, contrairement

aux zones continentales, ne peut

NP NP bénéfi cier d’aucun soutien de pays Louis Boutrin, conseiller exécutif en charge FACILITER LE DÉVELOPPEMENT ETRE SOLIDAIRE POUR GARANTIR Lampadaires à énergie solaire du développement durable et de la croissance à Fort-De-France : la Martinique voisins pour lui garantir l’équilibre verte à la CTM, a répondu à Régions Magazine. DES ÉNERGIES RENOUVELABLES : L’ACCÈS À L’ÉNERGIE POUR TOUS : a encore un long chemin à parcourir de sa production d’électricité. Aucun pour s’approcher de l’autonomie sur un territoire insulaire soumis à des EDF est engagée avec les acteurs et les bailleurs énergétique. câble ne nous relie aux îles voisines contraintes climatiques, EDF garantit en sociaux de Martinique pour accompagner pour compenser nos éventuels instantané de la force du vent. Sur temps réel l’équilibre entre la production et la les foyers à revenus modestes. Aujourd’hui,

© CTM. besoins ponctuels. une superfi cie deux fois plus petite consommation d’électricité. L’enjeu est donc l’efficacité énergétique de nombreux La Martinique doit donc assurer son qu'en Guadeloupe par exemple, d’assurer en toute circonstance cette mission de équipements électriques et le travail de fond autonomie énergétique en produi- avec une forte densité d’habitats, sant, à chaque instant, l’exacte au relief plus tourmenté, riche de service public, en intégrant progressivement les mené sur les comportements et les éco-gestes quantité d’électricité consommée. zones protégées, le coût très élevé énergies renouvelables sur le réseau électrique, constituent de véritables leviers pour lutter Cette garantie de fourniture est freine le développement des projets dont certaines produisent de l’électricité de contre la précarité énergétique. Dans les aujourd’hui assurée à 93% par des éoliens. Pour relever le défi manière variable, en fonction du vent ou du trois ans à venir, 2000 chauffe eau solaires groupes fonctionnant à partir d’éner- Enfi n, la Martinique ne possède soleil. En 2017, 25% de la production électrique supplémentaires seront installés dans les gies fossiles, comme le fi oul. malheureusement pas de potentiel de la transition en milieu de journée est d’origine solaire en logement sociaux. L’équilibre instantané entre la produc- hydroélectrique; contrairement à la énergétique, EDF Martinique. tion et la consommation d’électricité Réunion, qui grâce à ce potentiel Les territoires insulaires sont directement ne peut, pour l’instant, être assuré peut fournir, 24h/24, 20 % de son ACCÉLÉRER LES ACTIONS en Martinique confrontés aux enjeux essentiels de la par les énergies renouvelables ; ces électricité. Nous bénéfi cions bien D’ÉCONOMIE D’ÉNERGIE : planète. La transition énergétique constitue dernières étant encore trop dépen- de certaines ressources naturelles développe le projet l’autonomie énergétique visée par le territoire une véritable opportunité d’innovation et de dantes des conditions climatiques. pour produire notre électricité mais passe par la maîtrise des consommations elles sont massivement intermit- industriel "Cap création de valeur pour la Martinique. EDF en d’électricité. Avec ses partenaires institutionnels Le coût encore élevé tentes comme le soleil ou l’éolien. Martinique est un partenaire engagé auprès de 2030" qui s’appuie et sa filière Agir Plus d’EDF qui compte près de de l’éolien L’indépendance énergétique sera la Collectivité Territoriale de la Martinique, du 200 entreprises martiniquaises, EDF propose donc un véritable défi à relever. sur trois priorités : Syndicat Mixte d’Electricité de la Martinique et des solutions concrètes à ses 192.000 clients RM : C'est-à-dire ? de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise LB : Prenons le cas du solaire : la RM : Justement, quand en Martinique, particuliers, entreprises et de l’Energie, pour réussir ensemble, le défi de la production photovoltaïque peut la Martinique peut-elle y prétendre ? collectivités. Grâce aux actions réalisées, 27 transition énergétique de notre territoire. brutalement chuter en cas de On parle de 2030 ? millions de kilowattheure ont été économisés couverture nuageuse, et est inexis- LB : Un schéma “Climat, air, énergie” en 2016, ce qui équivaut à une semaine de tante de nuit. Nous rencontrons prévoit e ectivement notre auto- consommation électrique de notre île. Un record les mêmes di cultés avec l’éolien, nomie pour 2030. Mais nous en historique qui a permis d’éviter l’émission de dont la production dépend en sommes très loin ! Et ce, malgré 21.000 tonnes de CO2. L’énergie est notre avenir, économisons la.

EDF vous accompagne pour réaliser des économies d’énergie dans le cadre du dispositif des Certificats d’économie d’énergie. © EDF-Fabrice Arfaras - EDF SA - 22- 46 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 30 avenue de Wagram - 75382 Paris cedex 08 - France - Capital de 1 054 568 341,50 euros - 552 081 317 R.C.S. Paris - www.edf.com TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE LE GROUPE SOL / PUBLI-REPORTAGE

Energies renouvelables : le cap est tracé Premier fournisseur indépendant

S’agissant des énergies renouvelables, l’année 2016 a été En juillet, les mêmes acteurs ont validé la Program- de produits pétroliers dans le bassin productive en Martinique : les acteurs de l'énergie ont mation Pluriannuelle de l'Energie (PPE), un dispositif validé le Programme territorial de Maîtrise de l'Energie prévu par cette même loi pour les Zones Non et, dans la foulée, la Programmation Pluriannuelle Interconnectées (ZNI) comme celle de la Martinique. caribéen de l'Energie. Le cap est tracé, même si le taux de 50 % Ce document stratégique donne les tendances de la d'énergies renouvelables fi xé pour 2020 par le Schéma politique énergétique pour les trois ans (2016-2018) régional climat air énergie ne sera pas atteint... et les cinq ans à venir (2019-2023). Objectif : atteindre Le Groupe Sol est un Seul 7 % de l'électricité martiniquaise est produite 25 % d'énergies renouvelables en 2018 (un taux par de l'énergie renouvelable. C'est dire la dépendance réalisable, dans la réalité, par l'usine biomasse du groupe privé barbadien Sol Antilles Guyane SAS aux énergies fossiles d'une île, qui présente pourtant Galion, l'éolien et le photovoltaïque avec stockage). tous les atouts pour devenir “un laboratoire de la tran- La barre est fi xée à 56 % pour 2023. créé en 2005 qui s’est (anciennement Esso Antilles Guyane), sition énergétique”, ainsi que l'avait décrit Ségolène Royal, lors d'une précédente visite en septembre 2014. Le projet de géothermie relancé développé au travers est la société du groupe SOL qui opère On est donc encore bien loin du taux de 50 % d'éner- Pour les acteurs de ce PPE piloté par la CTM et l'Etat, gies renouvelables, prévu pour 2020 par le Schéma l'une des premières priorités est, déjà, de contenir d’une succession en Martinique et en Guadeloupe. régional climat air énergie, suite au Grenelle 1 de la demande en électricité : elle ne doit pas excéder l'environnement. Mais deux étapes importantes ont 6,6 % d'ici 2023. Le PPE détaille également le “mix d’acquisitions, Interview de Christian Porter, Président, Directeur été franchies en 2016. En avril, l'Etat, l'ADEME, la CTM, énergétique” des prochaines années. Il s'articulera Régional de la région francophone du groupe Sol le Syndicat Mixte de l'Energie en Martinique (SMEM) autour du photovoltaïque sans et avec stockage, de d’opérations et et EDF ont entériné le Programme Territorial l'éolien avec stockage, de la géothermie, de l'énergie d’activités appartenant (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Haïti). de Maitrise de l’Energie (PTME). thermique des mers, du bioéthanol (carburants Défi ni pour la période 2016-2020, il précise les modali- produits à partir de canne), de l'hydroélectricité, aux groupes pétroliers un atout majeur pour Sol. Notre force tés d'association de ces di érents partenaires afi n de la valorisation thermique des déchets... réside également dans notre capacité de parvenir aux objectifs de la Loi de Transition Ainsi le projet de géothermie avec la Dominique, Shell et ExxonMobil logistique. L’approvisionnement terrestre

Énergétique pour une Croissance Verte (LTECV). un temps abandonné faute d'étude pour qualifi er

NP NP est réalisé par notre flotte de camions- 47,18 M€ ont été mobilisés pour la période. le gisement, pourrait-il être relancé. 60 % des foyers (Esso). citernes en propre, par des chauffeurs devraient être équipés de chau e-eau solaires en salariés du groupe, professionnels de la

2020 et 191.000, de compteurs électriques intelligents Pain. © Emmanuel Louis Boutrin (à gauche) lors de la visite de la ministre route et hautement qualifiés. Nous som- de l’Environnement Ségolène Royal le 14 mars. (numériques). Les réseaux intelligents constituent mes une entreprise à taille humaine. Ceci d'ailleurs une priorité, tout comme les e orts à mener Utilisation de la marque Esso aux permet une grande réactivité opération- en termes de performance des bâtiments. nelle et une prise de décision rapide. Et Antilles Françaises “Mais un simple catalogue de projets d’énergies en même temps, notre large présence renouvelables ou de maîtrise de la demande en Avec le rachat des actifs d’Esso par régionale permet de partager les “best énergie ne su ra pas à diminuer la dépendance le groupe Sol en mai 2014, un accord practices” sur la zone et d’apporter des énergétique de la Martinique. Il nous faut faciliter a été signé pour une durée de 10 Christian Porter solutions adaptées aux problématiques l’intégration de ces projets dans le système électrique, ans pour l’utilisation de la mar- spécifiques de notre secteur.

© Gérard Joseph Régions Magazine. © Gérard Régions Magazine : Quels sont vos gérer la disponibilité de l’électricité qu’ils produisent en que ESSO sur le réseau des stations- cas de manque de vent ou de soleil, par exemple. réseaux de distribution ? RM : Vous faites du social ?... service implantées en Martinique Il nous faut, pour cela, imaginer des solutions Christian Porter : Nous sommes présents C.P. : En effet nous sommes présents de stockage, mutualisé ou sur le réseau. Ce dernier et en Guadeloupe. Le but étant d’as- dans plusieurs segments de la distribu- également dans le domaine social et devra, lui aussi, être modernisé”, relève Louis surer l’approvisionnement continu tion de produits pétroliers : la distribu- sociétal, nous souhaitons continuer à Boutrin. et la même qualité de service et de tion de carburant, de lubrifiants, de GPL jouer un rôle d’entreprise citoyenne et Gérard Joseph produits sur les 2 iles. En 2015, Sol grâce à un vaste réseau de stations- solidaire. A l’image de la première édi- a renforcé son actionnariat au sein service et de clients commerciaux. tion de “La Sol’idaire”, une marche de de la SARA à hauteur de 29% Nous intervenons également dans le 5 kms que nous avons initiée au profit transport routier de produits dangereux, de l’association France Alzheimer. Elle a ainsi que l’avitaillement des navires et connu un vrai succès avec plus de 800 des aéronefs présents sur la zone. Plus participants et 10K€ de fonds récoltés. les e orts conséquents réalisés en des orientations et la disponibilité des Le PTME, accord cadre pluriannuel, récemment, nous sommes devenus matière de maitrise de la demande en fonds pour le secteur privé, qui hésite défi nit les axes stratégiques de la RM : Quelle est votre objectif pour le fournisseur principal des centrales Sol Antilles Guyane l’avenir ? énergie depuis les programmes mis encore à investir dans le dévelop- politique énergétique de la Martinique d’EDF des Iles du Nord (St Barth, St C.P. : Nous comptons poursuivre notre en œuvre au début des années 2000. pement de projets à moyen ou long pour la période 2016 - 2020, autour en chiffres Martin). Pierre Karleskind est vice-président Mais cet équilibre est encore précaire. terme. de quatre orientations majeures : ~ 250 millions de CA en chargepolitique de la mer de développementet des infrastructures sous la for- RM : Qu’est-ce qui vous a poussé à portuairesmed’investissements à la région Bretagne. réfléchis et sensés, Il nous faut donc changer de braquet La CTM, l’Etat, le SMEM (*), EDF et l’amélioration des performances de ~2.4 Million Barils racheter les actifs d’Esso ? remplir notre mission de service à la et créer une nouvelle dynamique l’ADEME (**) sont aussi engagés, dans l’éclairage public ; de l’e cacité éner- 18 salariés dans la gouvernance de l’énergie en une Programmation pluriannuelle de gétique des bâtiments; du taux de C.P. : Avec 80 ans de présence dans la clientèle pour les générations d’aujour- 29 stations-service Caraïbe et une équipe de plus de 20 ans d’hui et celles de demain, tout ceci dans Martinique. Il nous faut clarifi er les l'énergie (PPE) (Ndlr : lire par ailleurs) pénétration des chau e-eau solaires 15 boutiques stratégies, optimiser l’utilisation des mais aussi dans un Programme et le soutien au développement de d’expérience dans le domaine de la le cadre de la maitrise de nos opéra- 2 dépôts aéroportuaires distribution de produits pétroliers c’est tions en toute sécurité. fonds publics, améliorer la lisibilité Territorial de Maitrise de l’Energie. projets innovants. //

48 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 49 TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE TOTAL CARAIBES / PUBLI-REPORTAGE © CTM.

50 ans de présence en Martinique La société Total Caraïbes est une filiale du Groupe Total implantée en L’ÉNERGIE EN CHIFFRES Martinique et en Guyane. Elle emploie 45 personnes dans des métiers variés comme le commerce, le marketing, le technique, la finance. 93 % C'est le taux de dépendance de la Martinique aux énergies fossiles. Une évolution permanente Actuellement, l'électricité produite est Total est présent en Martinique de- majoritairement d'origine thermique. puis 50 ans. Les premières stations- En dix ans, de 2005 à 2015, le taux service à la marque Total et à la de dépendance énergétique est passé de 94,4 % à 92,8 %. marque Elf ont été construites il y a près de 25 ans. Elf et Total ont fusionné en 2000.

7 % L’histoire de la marque passe aussi Seuls 7 % de l'électricité est produite aujourd'hui par des énergies par la mise en œuvre du programme renouvelables (photovoltaïque de changement de couleurs de son et éolien essentiellement). L'objectif réseau de stations-service depuis est de les faire grimper à 25 % 2016. en 2018 et 44 % d'ici 2023.

Les toits à panneaux solaires commencent à apparaître à la Martinique.

NP 7.357 NP Doubler le solaire du Lamentin, le Conseil Régional, C'est, en gigawatts-heure, le volume et renforcer la géothermie l’ADEME et le BRGM ont lancé des de consommation d'énergie primaire Des activités études en surface pour évaluer les en 2015. Il est en légère baisse très diversifiées Interview de Christophe Mouret, RM : Quels sont les projets en cours possibilités de gisement sur l’en- par rapport à 2014. Directeur général de Total Caraïbes et à quel stade d'avancement en semble du Territoire martiniquais. Une n Les marques Elf et Total sont sont-ils aujourd'hui ? zone a été identifi ée aux Anses d’Arlet. présentes dans les lubrifiants, Régions Magazine : C.M. : Evidemment, nos équipes et par- LB : Nous sommes favorables au déve- Il faudra maintenant la caractériser, 47,18 les produits d’entretien Le design de vos tenaires sont régulièrement formés à loppement de projets de production tout en poursuivant les recherches En millions d'euros, le montant que automobile, les cartes stations-service a la sécurité et doivent appliquer les me- d'électricité à partir des ressources dans la plaine du Lamentin. Nous les acteurs fi nanciers (CTM, le Syndicat changé pourquoi ? sures de prévention. La sécurité des naturelles disponibles localement, entendons aussi relancer le projet de Mixte d'Electricité de Martinique, pétrolières et le gaz en vrac © Malmoth Photographie © Malmoth Christophe Mouret : personnes et des biens est une valeur potentiellement viables sur le plan coopération avec la Dominique qui EDF et l'ADEME) prévoient de mobiliser et en bouteilles, sur la période 2016-2020 dans le cadre Ce changement re- clé de notre entreprise et elle doit être économique, et dans le respect de dispose, de son côté, d'un potentiel du Programme Territorial de Maîtrise prend la nouvelle partagée par tous nos collaborateurs et notre environnement. géothermique supérieur à ses propres de l’Energie (PTME), n 35 stations-service en image du groupe partenaires. C’est le cas du solaire, qui représente besoins. Martinique sous la marque Total à l’échelle mon- déjà environ 7 % du mix énergétique. Un projet de centrale utilisant diale. Nous travail- Total. Cette proportion devra quasiment l’énergie thermique des mers a été lons à une meilleure intégration visuelle RM : Comment allez-vous marquer doubler d’ici 2023. Un projet de également initié (NDLR : au large de 50.000 de nos installations dans le paysage, en vos 50 ans en Martinique ? centrale éolienne de 14 MW est Bellefontaine). Ce serait une première Un des objectifs de la Programmation utilisant des teintes naturelles et des li- C.M. : A la fois en discrétion et en ou- Pluriannuelle de l'Energie : équiper gnes plus sobres. Les structures rouges verture. Avoir 50 ans de présence ici en en cours dans le Nord Atlantique. mondiale, déjà refusée par la Réunion. plus de 50.000 particuliers de chau e- plutôt imposantes, disparaissent au pro- Martinique sera l’occasion d’affirmer la Deux autres projets de 13 MW sont Mais nous restons circonspects tant eau solaire d'ici 2020, pour atteindre En dehors des activités de réseau fit d’équipements plus légers et mieux pérennité de notre marque et de l’ex- en portefeuille. Et nous travaillons au regard des éventuels risques envi- un taux de 60 % de foyers équipés. de stations-service que tout le ardemment sur une gestion inno- ronnementaux qu’elle ferait courir intégrés. pertise qui y est attachée. monde fréquente, ses clients sont vante des moyens de stockage. dans cette zone, qu’au coût du kWh Pour la réalisation des travaux, nous Nous avons imaginé un projet innovant les entreprises du secteur agricole, avons fait appel à des professionnels lo- qui traduit notre engagement auprès La géothermie, dont le potentiel est produit par cette technologie. recherché depuis une cinquantaine 191.000 les concessionnaires, les loueurs caux (entreprises du BTP, de peinture, des Martiniquais. Il s’agit d’accompa- Propos recueillis par Gérard Joseph EDF s'est engagée à déployer 191.000 des électriciens …) tous sensibilisés à la gner, durant un an, 50 jeunes âgés de d'années, est aussi une voie priori- de voiture, les établissements de compteurs intelligents (numériques) gestion des risques et à nos exigences 18 à 30 ans, dans des actions de déve- taire, pour ses possibilités de produire restauration et d’hôtellerie... Cette (*) Syndicat Mixte d'Electricité de la Martinique et équiper 100 % de ses clients en 2024 de sécurité. loppement personnel et professionnel. de fortes puissances en continu. pour améliorer la qualité de service large palette d’activités et de (**) Agence de l'environnement Un parrainage rendu possible grâce à Dès les premiers forages réalisés au et de maîtrise de l'énergie et contribuer aux objectifs de la loi compétences leur permet d’être RM : La sécurité est un point nos collaborateurs, nos clients et autres début des années 2000 dans la plaine de transition énergétique. choisis par des partenaires issus fondamental ? partenaires. // des secteurs privés et publics.

50 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 51 PUBLI-REPORTAGE / ADEME ADEME / PUBLI-REPORTAGE

L'ADEME en Martinique participe Dès le début 2017, la SIMAR a programmé l’installation de l’eau chaude solaire à la mise en oeuvre des politiques dans 269 logements répartis sur les communes du François, du Gros-Morne, de Saint-Joseph et de Trinité. L’investissement représente 1 032 960 €HT mais bénéficie d’une subvention de l’ADEME de 706 580 € dans le cadre du Fonds Chaleur publiques dans les domaines et de 119 788 € de la part d’EDF. de l'environnement, de l'énergie Le Fonds Chaleur, géré par l’ADEME depuis 2009, participe au développement de la production de chaleur/froid à partir d’énergies renouvelables et de récupération et du développement durable. d’énergie. Il est destiné à l’habitat collectif, aux collectivités et aux entreprises.

Travailler sur l’amélioration énergétique L’énergie solaire est suffisante pour social existant. En dehors des aspects financiers, des logements existants est primordial couvrir l’ensemble des besoins d’eau l’ADEME insiste sur la qualité des installations afin que

Plus de 95% des logements construits aujourd’hui en chaude d’une famille la performance perdure dans le temps. A partir de 2018, Jean-François Mauro, NP Martinique sont équipés d’eau-chaude sanitaire qui plus Grâce à l’ensoleillement dont bénéficie la Martinique, NP pour bénéficier des subventions, il sera obligatoire Directeur Régional de l’ADEME est solaire ! En effet, toutes les constructions dont le dans la majorité des cas, l’énergie solaire est suffisante d’avoir recours à des entreprises ayant une qualification permis de construire a été déposé après le 1er mai 2010 pour couvrir l’ensemble des besoins d’eau chaude d’une Reconnu Garant de l’Environnement (RGE) pour l’eau doivent être équipées d’eau chaude dont a minima 50% chaude solaire collective aussi bien pour les travaux que “Travailler sur l’amélioration énergétique des logements exis- famille, sans aucun appoint électrique. Partant de ce tants est primordial si nous souhaitons atteindre nos objectifs sont d’origine solaire. pour la conception par le bureau d’études. Par ailleurs, constat, un important programme financé par la Col- d’autonomie énergétique de l’île. Le parc de logement de les maîtres d’ouvrages doivent dès à présent installer lectivité Territoriale Martinique, les fonds européens 2030 existe déjà à plus 60-70 %, il est urgent de réduire ses Le taux d’équipement dans le parc de logements existants FEDER, et EDF, avec l’appui technique de l’ADEME, a été un dispositif de suivi des performances et remettre la consommations et l’eau chaude est l’une de ses principales. est plus faible mais il a connu une croissance exponen- mis en place en faveur du chauffe-eau solaire individuel. première année de relevées afin de bénéficier du solde C’est en partant de ce constat que nous avons pu établir ce tielle au début des années 2000. Malheureusement, Grâce à ce dispositif, la vente des chauffe-eaux solaires de la subvention ADEME. Cette métrologie permet de partenariat avec EDF. Ce dispositif a été présenté en fin d’année l’accès à l’eau chaude dans les logements s’est souvent est repartie à la hausse. En 2016, ce sont près de 4 000 suivre l’installation dans le temps, de déceler rapide- dernière aux principaux bailleurs sociaux. La SIMAR (Société concrétisé par le recours à un chauffe-eau électrique chauffe-eaux qui ont été accompagnés et installées dans ment les éventuels dysfonctionnements et de faciliter Immobilière de la MARtinique) s’est d’ores et déjà engagée au détriment des dispositifs solaires, trop onéreux à ce cadre. la maintenance. Il est conseillé aux maîtres d’ouvrages le 04 novembre dernier à installer l’eau chaude solaire dans l’époque. Ces choix ont aujourd’hui un impact fort en de conserver une prestation de maintenance avec un 2 000 logements existants d’ici 2020, nous espérons que les matière d’environnement puisque notre électricité est système de suivi à distance tout au long de la durée de vie autres bailleurs vont lui emboîter le pas”. // produite à plus de 92% par des énergies fossiles. Ils ADEME et EDF dans une dynamique de l’installation afin de garantir aux locataires un service pèsent également sur le budget des ménages car il s’agit positive optimal. // souvent du premier poste de consommation électrique : Un travail partenarial associant l’ADEME et EDF a permis Pour un ménage avec 2 enfants, l’eau chaude coûte plus fin 2016 d’élaborer un programme de soutien à l’eau- de 150 € par an d’électricité. chaude solaire collective avec comme cible principale le logement social existant. En effet, cette filière solaire peine à se développer car les coûts demeurent plus élevés et les contraintes techniques plus importantes. Grâce à leur soutien, l’ADEME et EDF espèrent enclen- cher une dynamique positive car ce secteur revêt des enjeux forts, énergétiques mais également sociaux avec le développement de phénomènes de précarité éner- gétique, notamment chez les occupants du parc de lo- gement social.

L’accompagnement financier de ce dispositif d’aide permet une prise en charge jusqu’à 80% des dépenses pour certaines opérations réalisées dans le logement

52 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 53 TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

NEMO, à la conquête des mers Cette biomasse La première centrale produisant de l’énergie thermique venue qui ne fait pas l’unanimité de la mer est à l'étude au large de Bellefontaine. L'usine de cogénération Galion 2, une fois en activité, doit permettre ne centrale de production d'atteindre 22 % d'énergie renouvelable. Mais les écologistes s'y opposent d'électricité à partir de l'énergie © DCNS. Uthermique des mers (ETM), au et la CTM ne soutient plus le projet. large de Bellefontaine ? Le projet, porté par les entreprises DCNS epuis des mois, il su t de (Direction des constructions navales) prononcer les mots “Galion 2”, et Akuo energy, serait une première D“biomasse” ou “Albioma” pour mondiale. NEMO, c'est son nom, a déchaîner les passions. Les militants déjà reçu un fort apport européen de écologistes de l'Assaupamar ont, à 72 M€, pour couvrir l'exploitation de plusieurs reprises, bloqué le port de la centrale sur cinq ans. D'une puis- Fort-de-France et manifesté devant sance de 16 Mégawatts, la centrale, le site de l'usine de cogénération, censée voir le jour à l'horizon 2020, à Trinité. Ils dénoncent le “désastre permettrait d'alimenter 35.000 foyers sanitaire annoncé” du projet de la martiniquais en électricité. Compagnie de cogénération du Bien qu'encore au stade expéri- Galion (CCG), détenue à 80 % par mental, le principe de l'ETM est Voilà à quoi ressemblera NEMO lors de sa mise en fonctionnement. Albioma. Pêle-mêle, ils pointent des Une centrale qui n’a pas fi ni de faire couler de l’encre et de la salive. simple : il s'agit de produire de rejets nocifs dans l'air liés à la combus- l'électricité en exploitant la di é- tion de biomasse (matière organique), Biomasse locale tion en 2015 à l’Assemblée Nationale, rence de température entre les eaux la centrale en continu, 24 heures Un prototype à terre d'énergie ther- un confl it d'usage sur la rivière vu l'im- Mais, là encore, le projet, fi nancé lors du vote de la loi sur la Transition

de surface (avoisinant les 25 degrés) sur 24. Une prouesse assez rare en mique des mers a déjà été présenté portante consommation en eau de la uniquement par des fonds privés à Energétique et la Croissance Verte.

NP NP et les eaux profondes (environ 5 termes d'énergies renouvelables. sans succès à la Réunion. Encore en centrale ; ou encore le bilan carbone hauteur de 170 M€, se heurte à des “Cette initiative de centrale biomasse degrés). En cela, les zones tropicales Initialement, NEMO devait être phase de démonstration, l'Energie de l'usine, puisque la biomasse brûlée réserves importantes. Ses opposants a bénéfi cié d’un fort soutien de l’Etat, sont des terrains de jeux idéaux : couplé avec Nautilus, une centrale Thermique des Mers doit encore faire sera en majeure partie importée. considèrent qu'une importation qui a signé un contrat de rachat de seule une centaine de territoires capable de produire 6 MW sur le ses preuves sur la question des coûts Le projet initial de cette usine de massive de biomasse placerait l'île l’électricité produite avec Albioma, son à travers le monde disposent du même principe, mais à terre. Cette de production du kWh issu d'une production d'électricité capable de dans une nouvelle situation de dépen- promoteur, avant la loi sur la Transition potentiel su sant pour développer seconde centrale a été abandonnée telle technologie. La Martinique, si produire 36,5 MW a pourtant bien dance, comme pour le pétrole. Et cela Energétique. Elle fi gure de ce fait dans ce type de dispositifs. Considérée par par Akuo energy, en raison d'impacts elle l'adopte, deviendrait précurseur évolué. Sous la pression de l'ancienne même si Galion 2 a pris l'engagement notre mix énergétique. Toutefois, dès DCNS comme une “énergie propre, environnementaux trop importants, en la matière. équipe à la Région, la CCG a dû revoir d'augmenter progressivement la part la mise en place de la CTM, nous avons inépuisable et constante, puisque mais des recherches se poursuivent sa copie. Le mix bagasse/charbon de biomasse locale (bagasse, déchets refusé de l’inscrire comme un projet G.J. disponible 365 jours par an”, l'ETM pour développer ce projet sur un (avec 80 % de charbon), initialement verts, cultures énergétiques) pour prioritaire de la PPE, Programmation permettrait de faire fonctionner autre site. envisagé, a été abandonné, le charbon couvrir 40 % des besoins en 2024. Pluriannuelle de l’Energie”, précise étant jugé archaïque et très polluant. Un taux jugé irréalisable par ceux qui le conseiller exécutif en charge de Il a été remplacé par de la biomasse, contestent le projet. l’environnement. Avec la mise en laquelle sera importée à 90-95 % sous Il le sera d'autant plus faute de soutien service de Galion 2, le taux d'énergies forme de granulés issus de déchets des pouvoirs publics. Et Louis Boutrin renouvelables devrait monter à 22 % L'ADEME, l’acteur incontournable de bois aggloméré ou d'exploitation est très clair, indiquant qu'Alfred à la Martinique. A ce jour, même si la forestière. Marie-Jeanne a réitéré son opposi- CTM a rme avoir “accéléré la mise en œuvre de projets structurants Elle est, à la Martinique peut-être encore plus qu'ail- conseiller en matière environnementale. pour compenser un éventuel arrêt leurs, un acteur incontournable de la mise en place de A la Martinique, l'agence, placée sous la tutelle des de sa réalisation”, aucune solution la loi sur la transition énergétique. Elle est un membre ministères de l'Environnement et de l'Education alternative de cette envergure n'est important du Programme Territorial de Maîtrise de Nationale, aide à fi nancer la recherche, la mise Qui est Albioma ? encore connue. Tous les acteurs de l’Énergie (PTME) et de la Programmation Plurian- en œuvre de projets dans la gestion des déchets, Albioma est un producteur d’énergie indépendant, leader de la valorisation l'énergie vont, en tout cas, devoir nuelle de l'Energie (PPE) érigés en 2016. L'Agence de les économies d’énergie et les énergies renouvelables. énergétique de la biomasse. Partenaire historique des agro-industriels établir au plus vite le “schéma régional l'environnement et de la maîtrise de l'énergie et ses Elle s'implique aussi dans les transports, les bâtiments depuis 25 ans, la société développe, construit, fi nance et exploite des cen- treize salariés participent ainsi “à la mise en œuvre des et la préservation des sols, ainsi que dans la lutte biomasse”, prévu par la loi sur la tran- trales de taille moyenne dans le cadre de contrats de long terme sécurisés. politiques publiques dans les domaines de l'environne- contre le bruit et la qualité de l’air. sition énergétique. Il s'agit de déter- Présentes à La Réunion, en Guadeloupe et à la Martinique, les centrales ment, de l'énergie et du développement durable”. Ses missions sont de quatre ordres : connaître (études, miner comment valoriser la biomasse d’Albioma assurent une production 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Ses ingénieurs, répartis en deux pôles (économie circu- recherches), conseiller (expertise, conseils, élaboration disponible à l'avenir. Le débat est loin La société est présente en Martinique depuis 2007 avec une centrale de laire et transition énergétique) ont plusieurs missions. d’outils), convaincre (sensibilisation et information d’être clos. pointe (Galion 1) qui fournit 6 % de l’électricité de l’île, essentiellement Ils sont à la disposition des entreprises, collectivités des divers publics) et aider à la réalisation de projets lors des pics de consommation. Albioma est également le premier G.J. locales, pouvoirs publics et du grand public pour (soutien fi nancier et technique). producteur d’électricité solaire de l’île grâce à un parc de 14 MW.

54 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 55 TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE PUBLI-REPORTAGE / SARA La voiture électrique arrive Le marché automobile de l'électrique doit se développer avec de nouvelles o res et le déploiement de bornes de recharge. SARA : Un engagement fort Reste à l’associer au photovoltaïque. pour la transition énergétique

e véhicule électrique va-t-il Philippe Guy est depuis mai 2015 le Directeur Général de SARA. Il a trente remplacer le véhicule classique ? ans d’expérience dans le domaine des produits pétroliers, expérience qu’il LPlusieurs administrations (EDF, la a acquise dans sept pays différents, dont la Chine, où il fut pendant trois DREAL) ou collectivités (Le Prêcheur) s'y sont déjà essayé. Côté particuliers, ans Directeur Général Adjoint d’une raffinerie en Join Venture, et Direc teur le virage est, pour l'instant, encore Général d’une société de consulting. Une référence…C’est avec beaucoup timide. Le marché, bien qu'en crois- sance, ne représente que 0,7 % des d’enthousiasme qu’il parle à Régions Magazine, de son entreprise, fleuron de ventes, contre 1,5 % dans l'Hexagone. l’industrie locale dans les Antilles Françaises. Mais quasiment tous les concession- naires de la place distribuent désor- mais leur modèle, citadine ou utilitaire. Loin d'être un hasard, les premières Interview de Philippe Guy, directeur général bornes de recharge électriques ont été implantées par le groupe Bernard Régions Magazine : Quel est nom traduit l’intention : utiliser l’eau Hayot, devant deux enseignes le premier message que vous de mer après l’avoir desalinisée grâce commerciales lui appartenant. Un voudriez faire passer ? à un processus d’osmose inversée. investissement intéressé : Martinique Philippe Guy : Je voudrais insister SARA est en effet un gros consom- sur le fait que SARA est d’abord une mateur d’eau, 25 tonnes par heure. Automobile, concession de GBH, Les bornes de recharge sont attendues un peu partout dans l’île.

propose la Renault Zoé, une des entreprise qui fait vivre directement D’où l’association originale de plu-

NP NP premières voitures électriques à avoir ou indirectement six cents familles sieurs techniques, une unité qui été distribuée dans l'île. de l'électricité fossile au départ. “Mais, mobilistes qui en feront la demande. sur les trois départements antillais. enlève le sel, une unité de déminé- Encore balbutiant, le secteur pourrait dans un second temps, l'idée, c'est de Si le développement du marché de Et le message principal, c’est celui ralisation, une unité de filtration prendre de l'essor rapidement. “C'est les associer avec du photovoltaïque et l'électrique fournit une piste pour de l’ancrage et de l’engagement des eaux rejetées par la raffinerie. un marché amené à se développer de faire un mix 50/50”, décrit Patrick la transition énergétique, l'Agence local de SARA. Dans moins de deux ans, nous avec l'augmentation de l'autonomie Potiron, le gérant. “On envisage de de l'Environnement et de la Maitrise devrions être devenus des pro- des véhicules et l'o re qui est en proposer à EDF de stocker de l'énergie, de l'Energie (ADEME) préconise RM : Quel est le sens de cette ducteurs autonomes d’eau pour train d'arriver”, prédit Jean-Marie dans l'idéal en tarif vert pour arriver fortement de l'associer au solaire. installation d’une raffinerie dans une île qui en manque. Jeunehomme, directeur de Sodiva et jusqu'au rouge et le réinjecter en vert”. Louis Boutrin, conseiller exécutif les Antilles Françaises aujourd’hui ? distributeur de la Bluecar de Bolloré. à la CTM en charge de l'énergie, PG : Le monde a certes changé Philippe Guy RM : D’autres projets, outre la Plusieurs acteurs privés se positionnent Fossile ou solaire ? explique pourquoi : “un véhicule depuis la décision prise par le pile à hydrogène que nous avons actuellement pour développer des L'entreprise Robertine Windeo Green électrique rechargé sur le réseau Général de Gaulle. Mais elle garde La question était : comment parti- présentée? bornes de recharge aux quatre coins Futura a, de son côté, une approche consomme une quantité d’énergie toute sa valeur. Mieux, l’existence ciper ou anticiper cette transition, PG . Je citerai une centrale solaire, à de la Martinique. C'est le cas d'ODIM, un peu di érente. Associée à Sodiva, fossile sensiblement équivalente à d’une raffinerie ici, assurant l’in- grâce à nos savoirs faire, nos com- partir du photovoltaïque. Ouverture une société en cours de constitution. elle envisage de pouvoir alimenter un véhicule thermique récent de dépendance énergétique des trois pétences, nos métiers ? Je précise prévue en juin 2019. Puis, des Elle prévoit l'installation de 22 bornes directement les véhicules électriques même catégorie. Si aucune stratégie départements français, est plus que qu’il s’agit là de développements études sur le retraitement des huiles d'ici 2018, branchées uniquement sur avec de l'énergie solaire pour les auto- n'est mise en place, une progression jamais justifiée. Il y a un sens éc complémentaires, pas de substi- usagées, ou la récupération des mal maitrisée du véhicule électrique nomique à en disposer : la valeur tution au raffinage. Celui-ci restera huiles ménagères pour produire des pourrait nécessiter la construction ajoutée qu’elle apporte est captée au cœur de notre activité. En dehors bio-diesels. Un projet pour trans- de nouvelles centrales au fi oul”. directement par les territoires, au du critère de rentabilité, j’ai mis trois former le fuel lourd en bitume, dont Pour ne pas en arriver là, les décideurs bénéfice des populations. Récem- conditions à ces développements : les territoires ont et auront besoin. privilégient, aujourd'hui, l’utilisation ment, le Surinam voisin a construit qu’ils aient le support de toutes Nous avons un pôle “Energies La Réunion en avance des énergies renouvelables, avec une raffinerie sur le même modèle. les parties prenantes, collectivités, Nouvelles” où travaillent trois ingé- A la Réunion, plusieurs acteurs privés, dont Total, Renault et le groupe éventuellement du stockage associé, En Chine, 25% des raffineries (total autorités administratives, riverains ; nieurs. Enfin,en association avec de distribution Bernard Hayot, ont lancé il y a quelques années le projet pour alimenter les bornes de recharge 100 millions de tonnes / an) sont, qu’ils soient accomplis de A à Z en deux start-up locales, spécialisées "VERT" (Véhicule Electrique pour une Réunion Technologique). Il prévoyait des véhicules. Des expérimentations contrairement à ce que l’on croit association avec des entreprises dans la modélisation et le marke- l'installation en 2015 de cinquante bornes de rechargement sur l'ensemble sont en cours pour dimensionner ces généralement, de petites unités. Ici locales, ayant les compétences que ting, le projet collaboratif “Créole” de l'ile. Chaque automobiliste devait ainsi pouvoir trouver une borne dans systèmes. Un schéma de déploie- aussi, SARA pense global, et SARA nous n’avons pas ; qu’ils permet- qui doit permettre, grâce au rem- un rayon de 15 kilomètres. Mais après une première vague d'installation, ment des bornes de recharge sur l’en- agit local. tent la création d’emplois locaux. placement de panneaux solaires in- le déploiement a été suspendu. Malgré cette interruption à mi-parcours, semble du territoire doit être proposé dividuels par des panneaux de quar- la Réunion reste, de loin, exemplaire par rapport au reste de l'Outre-Mer. avant fi n 2018. RM : Vous êtes très engagés dans RM : Alors, ces projets ? tier, de diviser par deux la facture la transition énergétique… d’électricité des consommateurs. // Gérard Joseph PG : Il y a d’abord Green Water. Le

56 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 57 PUBLI-REPORTAGE / SARA SARA / PUBLI-REPORTAGE

SARASARA :: uneUne ra raffinerie nerie au cœurau cœur de projets de proj à la etspointe à la depointe la technologie de la technologie Née en 1969, en application d’une décision du Général de Gaulle, la Société Anonyme de la Raffinerie des Antilles –“SARA” - est une entreprise de raffinage qui permet d’assurer l’indépendance énergétique des territoires de Martinique, Guadeloupe et Guyane. Elle est l’une des principales entreprises de ces départements, et joue à ce titre Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM).Elle est présente sur un rôle majeur dans leur activité et leur développement économique et social. La pile à hydrogène le Tour cycliste de la Guadeloupe, et abonde sur les terri- Elle est également à la pointe pour la mise en oeuvre de la transition toires où elle est implantée, la bourse Alizés qui remet des Première raffinerie au monde à s’équiper d’une prix à des bacheliers méritants. Bref, toutes sortes d’actions énergétique. Régions Magazine la présente ici, avant de donner la parole pile à hydrogène (à noter que ce projet a été qui témoignent de la volonté de SARA de jouer un rôle à son directeur général, Philippe Guy. retenu parmi les 29 déclarés d’intérêt national sur d’accompagnateur et d’entraîneur pour le progrès écono- 200), SARA, en association avec un importateur mique et social des trois départements. D’être à l’écoute des de voitures, se propose de réaliser “Hydrogène consommateurs. Mobilité”. Une station service sera alimentée par l’hydrogène produit, et après une série de Volonté également d’être un pôle technologique de grande cette mission essentielle, SARA doit gérer les stocks stra- tests, celle-ci sera en fonction dans 24 mois au qualité, capable d’imaginer et de développer des projets tégiques. maximum. innovants, notamment dans les énergies nouvelles. Faciliter La sécurité étant le premier impératif dans ces activités la transition énergétique est une préoccupation constante de raffinage, la SARA applique strictement la réglemen- des dirigeants de SARA. tation en matière de conception, de construction et

d’exploitation de ses installations. Elle dispose de plus de Au bénéfice des populations locales Elle dispose dans ce but du savoir faire des ses employés, et NP son propre système de sécurité, de moyens d’interven- NP Mais SARA n’est pas seulement un raffineur et un fournis- s’appuie en tant que de besoin sur des compétences exté- tion adaptés aux différents sites, d’un service d’inspection seur de carburants. La place importante qu’elle occupe dans rieures, celles en particulier des start up locales très dyna- continue, et son personnel a acquis toutes les compé- l’économie des trois départements, l’a amenée à participer miques. Celles-ci sont considérées beaucoup plus comme tences nécessaires. activement à l’effort d’industrialisation des Antilles Guyane, des associées que comme de simples partenaires. Elles La recherche de la qualité optimale est pour elle un et à s’engager dans une politique de développement local participent à tout le processus de réflexion et de réalisation. objectif permanent, qui se traduit par une mobilisation au bénéfice des populations. Projet Green Water, pile à hydrogène, centrale photo- de tous les salariés sur des objectifs de performance, voltaïque : toutes initiatives de pointe, parfois uniques au mais aussi d’épanouissement des personnes. Elle porte Ses investissements irriguent l’ensemble de l’économie monde en leur genre, dont le directeur général de SARA une attention particulière à la satisfaction de ses clients. locale. En outre, les achats courants effectués par l’entre- parle dans son interview page suivante. // Philippe GUY entouré des membres du Comité Exécutif La SARA réalise plus de 20 millions d’euros d’investisse- prise s’élèvent chaque année, en moyenne, à 40 millions et du Responsable du Pôle Energies Nouvelles. ment par an pour moderniser ses outils de production, d’euros. La recherche de la qualité maximale renforcer encore la sécurité, protéger et améliorer sans La SARA exploite depuis janvier 1971 une raffinerie de cesse son environnement. Dans les prochaines années, La SARA emploie directement 290 personnes, et induit, par pétrole brut en Martinique, ainsi qu’un dépôt d’hydro- ces investissements augmenteront encore, pour atteindre de nombreux contrats avec les entreprises locales, près de carbures à la Pointe Jarry, en Guadeloupe, construit en 25 à 30 millions d’euros par an. Ce qui lui permettra 300 emplois indirects. La SARA, ce sont donc quelque six 1970, et depuis 1982,deux dépôts en Guyane, l’un dans notamment de mettre en œuvre le plan “Séisme”, destiné cents familles qui, sur les trois territoires, participent de son la région de , l’autre à Kourou. à protéger la raffinerie contre les risques sismiques. activité. En 18 mois, l’entreprise a créé 21 postes nouveaux, et effectué 43 recrutements. Sans cesse modernisée, la raffinerie traite chaque année 820 000 tonnes de pétrole brut en provenance de la Au total, plus de 100 millions d’euros sont injectés tous les Mer du Nord. Elle fournit carburants et combustibles en Les chiffres clés de SARA ans par l’entreprise dans l’économie locale. Martinique, en Guadeloupe et Guyane, en garantissant la sécurité des approvisionnements, en quantité et en n Capital : 111 millions d’euros L’effort de la SARA ne se limite pas à cet aspect strictement qualité. financier. Elle a un engagement fort en matière sociétal, n Nombre de salariés : 290 qu’il s’agisse d’éducation, d’insertion, ou de développement n Nombre de sites : Elle produit du butane, de l’essence sans plomb, du durable. Elle contribue à la formation de personnels exté- • Une raffinerie en Martinique. kérosène, du carburant automobile pour les moteurs rieurs, et accueille chaque année de nombreux étudiants • Un dépôt en Guadeloupe. Diesel, du fioul domestique et industriel. En raison des stagiaires ou en contrats d’alternance. Elle s’investit en • Deux dépôts en Guyane particularités géographiques des trois départements, les allouant des budgets, en organisant des activités pour livraisons de produits finis s’opèrent de plusieurs manières : n Investissements : 20 millions par an. les jeunes. Elle s’implique dans le domaine de la sécurité par bateaux (caboteurs), par camions, par pipe line. Il n Chiffre d’affaires : 989 millions (en 2015) maritime, grâce à un partenariat étroit avec la Société Vue aérienne de la raffinerie située au Lamentin en Martinique. existe un centre emplisseur de gaz en Guyane. Outre

58 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 59 PUBLI-REPORTAGE / SMTVD SMTVD / PUBLI-REPORTAGE

Le SMTVDSMTVD facteur facteur de de cohérence cohérence ter territorialeritoriale et de et mutualisation de mutualisation des moyensmoyens pour pour nos nos déchets déchets Plus qu’un Syndicat gestionnaire des déchets, le Syndicat Martiniquais de Traitement et de Valorisation des Déchets, SMTVD, est une nouvelle structure Régions Magazine donne la parole à son président ayant pour vocation d’améliorer les pratiques, de fluidifier la prise en charge en Sainte-Rose Cakin amont des déchets, d’importer ou de créer de l’innovation et de sensibiliser les citoyens. Première structure “unique” de la Martinique, le SMTVD a su Régions Magazine : Pouvez vous tissement indispensable pour offrir nous faire une présentation du des exutoires aux déchets ultimes. s’organiser pour faire face à son héritage et aux enjeux majeurs de ses missions, SMTVD ? Aimer la Martinique c'est aussi la au-delà de l’installation de structures opérationnelles, avec une vision durable Sainte-Rose Cakin : Le Syndicat protéger. Martiniquais de Traitement et de de l’avenir du territoire. Valorisation des Déchets est une RM : Quelles sont vos relations institution publique crée par les avec la Collectivité Territoriale de EPCI et communautés d'agglomé- la Martinique ? ration de la Martinique : Cap Nord, S-R.C. : Comme je l'ai dit précé- la CACEM et l'Espace Sud. Son demment, la création du SMTVD périmètre d'action est celui de la est l'aboutissement d'un consensus

Martinique et a en charge le traite- politique très large et la stratégie NP NP ment et la valorisation des déchets autour des déchets est non seule- sur l'ensemble du territoire. ment partagée mais soutenue par Son avènement est récent puisque l'ensemble des élus. Bien entendu, l'arrêté préfectoral créant l'insti- Sainte-Rose Cakin nous avons commencé nos travaux tution ne date que du 1er janvier avec les partenaires départemen- 2014 mais son histoire est bien RM : Quelle est la problématique taux et régionaux à partir des plans plus longue puisqu'issue d'une des déchets en Martinique ? portés par chacune de ces collec- structure précédente, le SMITOM, S-R.C. : Notre problématique est tivités; le relais à été pris par la administré à l'époque par le nord essentiellement liée à notre poli- CTM. Nous vivons cette évolution et le sud pour gérer le centre de tique environnementale en milieu institutionnelle comme une simpli- valorisation organique (CVO). insulaire. Alors que notre produc- fication et nous visons l'efficacité. Depuis, les élus martiniquais et tion de déchets est largement Ainsi, nos rapports sont issus du l'état ont considérés que la collecte au dessus des chiffres nationaux, Plan Territorial de traitement des des déchets se ferait par les EPCI nous manquions d'équipements déchets qui fixe le cap et les orien- et le traitement et la valorisation modernes et répondant aux néces- tations stratégiques. Respecter le par une entité unique qui repren- sités d'accueil de ces derniers. plan c'est être éligible aux finance- drait en gestion l'ensemble des Notre challenge collectif est donc ments prévus et de ce point de vu, installations existantes, le CVO, de diminuer progressivement notre je confirme l'implication technique l'usine d'incinération de Dillon, les production de déchets, de déve- et politique de la CTM à nos côtés, décharges que nous fermons pro- lopper le tri et le recyclage et de en contributions directes comme gressivement en lançant leurs ré- soutenir l'information, la commu- en soutien vis à vis des indispensa- habilitations, les déchèteries et nication et la prise de conscience de bles fonds européens. enfin, le projet de construction de nos compatriotes autour de cette Sur cette politique publique des l'ISDND qui occupe aujourd'hui politique publique. Bien entendu, déchets la Martinique est, de mon toute notre attention. nous poursuivrons l'effort d'inves- point de vu exemplaire. //

60 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 61 TRANSITION ÉNERGÉTIQUE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

électriques, et le remplacement de La Martinique à “énergie positive” l'éclairage des stades par des lumi- naires LED. D'autres projets, tout 93 % des mangroves sous protection aussi structurants pour les années En mai 2015, 1.249 hectares de mangrove avaient déjà été a ectés au Lors de son passage dans l’île le 14 mars, la ministre de l’Environnement à venir ont été dévoilés à cette Conservatoire du littoral. Soit deux tiers de l'ensemble des mangroves occasion : celui d'un éco-quartier a signé des accords avec plusieurs collectivités, inauguré la Maison martiniquaises, placées sous la cogestion de l'O ce National des Forêts (Bellevue à Fort-de-France) avec une de la mangrove et annoncé la création du Parc naturel marin. et du Parc Naturel Régional. C'est l'un des objectifs du plan mangrove expérimentation solaire importante, prévu par la loi sur la biodiversité : faire en sorte que 55.000 hectares de ou encore, celui d'un projet solaire mangrove puissent être protégés d'ici à 2020, au niveau national. l faut toujours s’intéresser aux fl ottant au large du Robert, sur la A l'occasion de sa visite à la Martinique, Ségolène Royal a ainsi o cialisé dernières visites ministérielles juste côte atlantique. l'arrêté d'a ectation de 658 nouveaux hectares au Conservatoire du Iavant une élection majeure comme Les trois autres collectivités signa- littoral. 93 % des mangroves de l'île sont désormais protégées. la présidentielle : on peut parfois taires se sont, elles, formellement Pour les valoriser et les faire connaître du grand public, le Parc en attendre de bonnes surprises, engagées en faveur de la biodiver- Naturel Régional de la Martinique avait imaginé, dès 1998, la création

qui n’engageront que les succes- Martinique. de © Préfecture sité : l'Espace Sud avec des mouil- d'une Maison de la mangrove. Il s'agissait de “doter le territoire d'un outil seurs… Ainsi de la dernière visite de lages écologiques dans des zones pédagogique, de protection et de valorisation des zones humides la ministre de l’Environnement en d'alimentation de tortues, des jardins littorales, encore inexistant dans la Caraïbe”, précise le PNRM. Martinique, les 13 et 14 mars. créoles, etc. ; le Carbet à travers Cet édifi ce a été inauguré le même jour que la protection de 658 hectares En septembre 2014, convaincue une aire éducative marine, une zone de mangrove supplémentaires. Si cette maison est encore désa ectée, de son potentiel, Ségolène Royal marine protégée et un sentier sous- elle doit très vite voir naître des projets. Ils permettront de mettre avait vanté la Martinique comme un marin ; et enfi n Sainte-Luce, avec en lumière ces zones humides caractéristiques de la Martinique, abritant d'innombrables espèces animales et végétales. “laboratoire de la transition éner- son projet Waliwa destiné à protéger gétique”. C'est visiblement rassurée les récifs coraliens. que, deux ans et demi plus tard, elle 350.000 euros (sur un fonds de fi nan- a pu constater l'avancée de ce vaste cement de la transition énergétique chantier. Aussi n'a-t-elle pas boudé de 1,5 milliard d'€ sur trois ans) seront son plaisir au moment de signer accordés à la CTM pour impulser et décliner diverses conventions Les di érentes collectivités ont été labellisées “Territoires à énergie positive” par la ministre. l'ensemble de ces initiatives. Quand

© Préfecture de Martinique. de © Préfecture NP “Territoires à énergie positive pour NP on vous dit qu’en fi n de mandat, les la croissance verte” avec la CTM, ministres ne se déplacent pas les la communauté de communes de éolien, solaire, géothermique, voire Luminaires LED, écoquartier mains vides… l'Espace Sud, la commune du Carbet de biomasse et des énergies marines. et projet solaire fl ottant Gérard Joseph et celle du Robert. C'est le seul territoire d'outre-mer La première convention avec la “La question de la transition éner- labellisé hydrogène, le seul labellisé CTM s'articule autour de trois axes gétique se pose de façon incidente, réseau intelligent. Ça a été lent mais, majeurs : les réseaux électriques en France et en Europe mais de aujourd'hui, ça décolle”, a lancé la intelligents, la mobilité électrique façon encore plus impérative en ministre dans un grand moment avec stockage solaire sur les bornes Martinique. Il existe, ici, un potentiel d’optimisme. de recharge pour les véhicules Inauguration de la Maison de la mangrove par Ségolène Royal entourée de Louis Boutrin et Alfred Marie-Jeanne.

fi nanciers et d'un conseil de gestion obligatoirement de protéger la ressource halieutique et faire en sorte que La Martinique aura son Parc naturel marin consulté avant toute prise de décision”. les pratiques des plaisanciers, entre autres, respectent Concrètement, le Parc naturel marin s'accompagne de la la fragilité de cet espace”. A la veille de terminer son mandat, la ministre de l'Environnement création de cinq emplois et d'un budget de 500.000 euros Les marins-pêcheurs n'ont pas été les seuls à émettre ème était très attendue sur la création, ou non, du 10 Parc naturel marin de fonctionnement alloué par l'Agence française de des réserves à ce projet longtemps demeuré incertain. français, lors de son déplacement aux Antilles. Ségolène Royal a la biodiversité. Il disposera d'un conseil de gestion de Plusieurs communes du sud de l'île, dont celles du Robert, confi rmé la signature du décret, soulignant que “la Martinique le mérite”. 49 membres issus de corps divers : élus, professionnels du François ou du Marin, ont émis un avis défavorable, de la mer, représentants de l'Etat, plaisanciers, déplorant une “insu sance de concertation”. Mais Ils étaient nombreux à redouter qu'une absence de réponses enterre © Préfecture de Martinique. de © Préfecture associations de protection de l'environnement, etc. la ministre de l'Environnement l'a rappelé, pour elle, un projet né en 2009, suivi d'une mission d'étude en 2013. Mais le plus grand risque, c'est que ce Parc ne fonctionne ème Ségolène Royal l’a confi rmé : après celui de Cap Corse, un 10 parc “Insu sance de concertation” pas. “Partout où des Parcs ont été créés, ils ont représenté naturel marin français sera bien créé. Il s'étendra sur 47.340 km², Malgré les réticences des marins-pêcheurs qui deman- un potentiel extraordinaire de protection, un outil de soit la totalité de l'espace marin français autour de la Martinique. daient un délai supplémentaire, la ministre s'est montrée valorisation de ce patrimoine remarquable et une image Quelques jours plus tôt, les élus de la CTM avaient voté une délibération infl exible. “J'ai l'habitude que les pêcheurs soient inquiets. de marque. Seuls des prédateurs, ceux qui pensent en ce sens. Louis Boutrin, conseiller exécutif à l'économie bleue, s'en C'était pareil et même encore plus compliqué pour celui que l'on peut faire n'importe quoi dans l'espace marin, réjouit. “Aujourd'hui, 33 % du littoral martiniquais est interdit à la pêche. du Cap Corse. Maintenant, les pêcheurs sont partenaires peuvent y être opposés”. Nous n'avons pas les moyens d'explorer cette zone. Grâce au Parc du Parc. Qu'on soit bien clair : il n'est pas question G.J. naturel marin, nous allons disposer de moyens logistiques, Le parc naturel marin englobera la totalité de l'espace d'interdire de pêcher dans un parc mais, au contraire, marin français autour de la Martinique.

62 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 63 PUBLI-REPORTAGE / OFFICE DE L'EAU OFFICE DE L'EAU / PUBLI-REPORTAGE

L’OfficeL'O ce De l'EauDe l’Eau Martinique Martinique s'engage s’engage ! ! L’ODE Martinique, établissement public territorial, équivalent des Agences de (CODAB) avec le soutien de l'Ambassade de France et grâce à l'ONG martiniquaise ESA Caraïbes. l’Eau de l’hexagone, met en œuvre la Directive Cadre européenne sur l’Eau en Martinique. En application du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), il améliore la connaissance, appuie les acteurs locaux, facilite et finance diverses actions d’intérêt commun pour la préservation de la ressource en eau et des milieux aquatiques.

FINANCER Réunion du GWP-C Selon le principe pollueur-payeur, l’Office De l’Eau Marti- nique collecte des redevances qui permettent le finan- Kiosque de distribution d'eau potable cement d’actions de préservation de la ressource en est susceptible d’en faire de même pour la prochaine eau et des milieux aquatiques. Assemblée Générale Annuelle de ce réseau, constitué de Les autres volets à venir concernent la recherche de 80 organismes partenaires issus de 23 pays de la Caraïbe. ressources alternatives (eaux souterraines, filets captant Par ailleurs, l’Office De l’Eau Martinique dispose d’une Il s’agit là pour le GWP-C d’enrichir sa démarche de faci- de nuages...) et la réalisation du schéma de gestion de l'eau compétence de coopération internationale en matière litateur et d’effectuer également la promotion du savoir- comprenant la mise en place d'une auto gouvernance, d'eau et d'assainissement. faire des départements français de la grande région d'une tarification socialement acceptable et permettant Caraïbe. l'autofinancement, de formations aux métiers de l'eau,

Dès 2004, il s’est positionné pour établir un dialogue etc. Un financement de l’AFD est attendu pour boucler NP constructif avec des partenaires internationaux sur les NP Habilité dans le cadre de ses missions à dispenser des cet ambitieux projet. thématiques de la gestion de l’eau et de la gouvernance formations qualifiantes et de perfectionnement, l’Office des bassins notamment insulaires. De l’Eau accompagne des acteurs martiniquais et cari- béens en matière d’acquisition de savoir-faire. Depuis 2015, il s’emploie à inscrire la Martinique dans une Rivière de Martinique dynamique de collaboration régionale dans la Caraïbe Par ailleurs, l’Office De l’Eau s’investit dans desactions de sur les questions de Gestion Intégrée des Ressources coopération décentralisée dans le cadre du 1% Oudin- Quatre mots clés pour décrire l’action en Eau (GIRE). Il a par exemple participé au dévelop- Santini. de l’Office De l’Eau Martinique : pement et au partage en multilingue d’un référentiel de connaissances sur les écosystèmes insulaires tropicaux Il aide ainsi les pays en AMÉLIORER et subtropicaux au travers du Pôle Relais Zones Humides développement de la zone L’Office De l’Eau Martinique améliore la connaissance Tropicales porté par le comité français de l'UICN. Caraïbe dans la structura- notamment par l’étude et le suivi des ressources en eau, tion de leurs infrastructu- des milieux aquatiques et littoraux et de leurs usages. Parmi ses objectifs à moyen terme : la mise en place res et politiques en matiè- 20 à 30 000 personnes ont un meilleur accès à l’eau d’un réseau régional Caraïbe d’îles bassins pour in fine re d'eau. FEDERER consolider et partager de la compétence métier dans le A ce titre, l’Office s’est enga- La participation de l’ODE dans d’autres projets de coopé- L’ODE fédère les acteurs de domaine de l'eau. gé depuis 2014 dans la réa- ration décentralisée est à l’étude (notamment à Cuba l’eau et de l’environnement lisation d’un schéma de avec l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et l’OIEAU). avec des actions basées sur Ainsi, l’ODE compte au nombre des organismes par- gestion de l’eau pour l’ar- Avec environ 10 millions d’euros de budget annuel pour la concertation et la coordi- tenaires du Réseau International des Organismes de rondissement de Belle Anse, l’ensemble de ses missions, l’ODE ne peut consacrer que nation. Bassin (RIOB) et de ses antennes régionales. Il est égale- en Haïti, dont la première peu de crédits à la coopération décentralisée. En revan- ment membre fondateur du Global Water Partnership – étape, achevée en décembre che, c'est un partenaire régional de premier plan pour FACILITER Caribbean (GWP-C), un réseau dont la mission est d'aider 2016 consistait en la réha- relayer et amplifier l’action des collectivités et établis- L’ODE facilite les actions des les pays de la Caraïbe en matière de développement et de bilitation du réseau d'eau sements publics français de l’hexagone impliqués dans maîtres d’ouvrages en leur gestion durable de leurs ressources en eau. L’approche potable du bourg de la ville Réalisation d’une tranchée des actions de coopération dans la Caraïbe. // apportant assistance tech- GIRE y est favorisée au niveau communautaire, national de Thiotte. à la main nique et formation. Il facilite et régional. Un regard accru est désormais porté sur la OFFICE DE L’EAU - ODE également la compréhension problématique du changement climatique. L’opération a été financée par l'Office De l'Eau Martinique 7 avenue Condorcet- BP 32-97201 Fort de France Cedex des enjeux de l’eau par des et l'UNICEF, réalisée en partenariat avec la Direction actions d’information et de L’Office De l’Eau Martinique a accueilli la 42ème réunion Nationale de l'Eau Haïtienne (DINEPA) et mise en œuvre Standard : 0596 48 47 20 - Fax : 0596 63 23 67 sensibilisation. Mesure de qualité en rivière du Comité Directeur du GWP-C en décembre 2016 et par l'ONG ACTED et l'organisation communautaire locale www.eaumartinique.fr

64 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 65 BONNES PRATIQUES TOURISME TERRAVIVA / PUBLI-REPORTAGE BULLETIN D’ABONNEMENT À RÉGIONS MAGAZINE Terraviva, la terre vous le rendra Située en plein cœur de Ducos, Terraviva est une usine de valorisation des boues d’épuration.

CHIFFRES CLES

n Mise en service : avril 2013

n Surface du bâtiment principal : 3 000 m2

n Capacité totale de traitement : 10 000 tonnes de boues humides/an

n Production actuelle de compost : 7 000 tonnes/an

n Environ 30 camions de

boues de toute l’île réceptionnés

NP NP Champ de canne amendé avec le compost Terraviva. L’exploitant a vu son rendement à la tonne chaque semaine augmenter de 40% sur certaines parcelles.

Terraviva s’inscrit dans une démar- du broyat de palettes. Après plu- Il s’agit d’un produit totalement che environnementale en : sieurs étapes (fermentation, cri- local, ce qui lui vaut d’être estam- NOUVELLE FORMULE D’ABONNEMENT : 40 euros T.T.C. n proposant une solution durable blage et maturation), le mélange pillé du label PIL.** POUR DEUX ANS de traitement des boues pour toutes est stocké puis analysé par un les stations d’épuration de la Mar- laboratoire expert pour répondre Il peut être utilisé par les profes- tinique à la norme européenne NFU44- sionnels pour de l’aménagement n créant un substitut écologique 095. C’est désormais un compost paysager et pour l’enrichissement aux engrais chimiques fortement prêt à l’emploi ! des terres agricoles. // émetteurs de gaz à effets de serre Chèque et bulletin à adresser à : JPW MEDIAS n recyclant la bagasse* et les pa- 2 rue Guynemer – 75006 Paris 136 NUMÉRO lettes broyées produites en Marti- Contact : [email protected] nique Tél. 06 81 70 80 77 – Elisabeth Mansart José Jean-Pierre, responsable Les boues de station d’épuration de l’usine Terraviva Nom : …………………………………………………….……………………………………….…………………………….……………...... ……………………………….……………… Prénom : ………………………………………………………………….…………………………………….……………………………………………………… résultent du traitement des eaux “Terraviva a trouvé sa place dans la pro- usées et leur transformation en Société ou collectivité : …………………….……………………………………………………………………………….……………………………….…………………………………….…………………………………….…………………………………….…………………………………….……………………………………………… blématique de gestion des boues de la usine représente une alternative Martinique en proposant un concept no- Adresse : …………………….……………………………………….…………………………………….…………………………………….…………………………………….…………………………………….…………………………………….……………...... …….……………………………………………………………………………...... aux autres process de gestion des vateur, basé sur un process de traite- ……………...………………………………………… Code postal : …………………….………………………….………………… Ville : …………………….…………………………………….…………………………………….……………...... …………………………………………….…………………………………………...... boues comme l’incinération. ment rigoureux et sur l’utilisation de produits 100% locaux. Tél. : ……………………….……….……………………….……………………………………….……………….….… Email : …………....…….……………………………………….…………….………….………………………….……………………………………………….………….………………………….………………………………………….... A Terraviva, les boues, source d’azote, sont mélangées avec de Dans l’avenir, j’imagine une usine ayant pris de l’ampleur car la matière première FORMULE D’ABONNEMENT : …………………………….………………………. x 40 euros : …………………….……………………. euros la bagasse, source de carbone et ne manque pas”. // Bulletin à renvoyer ou à recopier sur papier libre accompagné de votre règlement. * résidu fibreux issu de la fabrication du La société JPW Médias, en la personne de M.Pierre WEILL, son gérant vous informe que les informations recueillies font l’objet d’un traitement informatique destiné rhum à l’envoi du magazine. Les destinataires des données sont nos services administratifs. Conformément à la loi “informatique et libertés” du 6 janvier 1978 modifiée **Produit de l’Industrie Locale en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent, que vous pouvez exercer en vous adressant à Mme Elisabeth MANSART ([email protected]). Vous pouvez également, pour des motifs légitimes, vous opposer au traitement des données vous concernant. SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 67 ENTREPRISES LA SMDS / PUBLI-REPORTAGE

Ces bananes dont on fait du bois La société FIBandCO a conçu un panneau de placage à partir de la tige de bananier. Une matière première renouvelable et abondante, qui ne Premier Centre de Pilotage participe pas à la déforestation. de l’Eau Caribéen by SMDS Les deux créateurs de la société. L’eau est présente en abondance en Martinique mais il faut la rendre potable, l’acheminer puis la traiter avant rejet grâce aux technologies et © FIBandCO D Delmas. © FIBandCO au savoir-faire des exploitants tels SMDS.

Un savoir-faire reconnu La SMDS, (la Société Martiniquaise de Distribution et C’est pourquoi la SMDS a créé en 2014 le premier Centre de Services) est en Martinique un acteur majeur dans de Pilotage de l’Eau des Caraïbes au Robert. Il dispose L’équipe présente un nouveau type de panneau. la gestion de l’eau et de l’assainissement depuis plus de aujourd’hui d’un système d’information moderne et in- trente-cinq ans. Ses bureaux sont implantés dans trois tégré permettant une gestion connectée des installations, communes : Sainte Marie, son siège social, Schoelcher, des équipes sur le terrain, permettant de restituer des in- et le Robert. formations en temps réel aux collectivités, pour la gestion Revêtement en bananier au Café ZA pensé par Philippe Starck à la canopée des Halles à Paris. du service, mais aussi aux particuliers, pour le suivi de leur Premier employeur du Nord Atlantique, la SMDS assure consommation. auréat du Prix de l’innovation ingénieurs français, Vladimir Hayot la gestion du service public de l’eau de douze communes

Batimat 2011, Green Blade est issu et Nicolas Cheminon, la tige devient de Martinique correspondant à soixante-dix mille habi- L’innovation technique s’accompagne d’innovation au

NP Ld’un procédé breveté unique au feuille de placage ; un revêtement NP tants pour le compte des communautés d’agglomération service des abonnés avec les outils proposés par SMDS monde. Son originalité repose autant décoratif unique au monde. Son de CAP NORD et de la CACEM-ODYSSI. Chaque jour, ce à la demande des collectivités locales : une offre multi- sur la matière première qu’il emploie, vertueux paradoxe est de présenter sont 18 millions de litres d’eau potable via 15 usines d’eau canal adaptée à tous les profils (depuis l’accueil de proxi- la tige de bananier, que sur son un “aspect bois” naturel, sans parti- meubles, des objets design ou encore potable qui sont acheminés auprès de 36 000 foyers mité dans les bureaux de Sainte Marie, jusqu’à l’agence modèle de fabrication. Au-delà d’être ciper à la déforestation. les tableaux de bord de voitures. martiniquais : particuliers, établissements industriels et en ligne sur internet), l’aide aux abonnés en difficultés via innovant, il se veut rigoureusement Souple, il peut selon son épaisseur entreprises. le Pass’Eau, une gestion moderne et réactive des récla- écologique et éthique. 100 % végétal, Un revêtement “haute couture” être translucide et se prêter naturel- mations grâce au partenariat avec l’ADUEM (Association éco-conçu et recyclable, le Green Le processus de fabrication du Green lement à la création de luminaires. Elle gère la station de traitement d’eau de la Capot pour des Usagers de l’Eau de la Martinique). // Blade est un exemple de produit Blade donne toute sa spécifi cité à “Notre développement s’articule la CTM : c’est la station la plus moderne des Caraïbes, vertueux. Pour mieux le comprendre, ce produit sans équivalent, qui est autour de deux axes, précise Vladimir qui assure la production de plus 4 millions de m3 d’eau il faut remonter à sa source, dans les déjà disponible en dix couleurs. Une Hayot, cofondateur de FIBandCO. Le potable distribués sur toute la Martinique et permettant bananeraies de la Martinique. solution plébiscitée par les archi- premier est d’imposer notre produit d’assurer la continuité d’alimentation en eau durant la Contrairement aux idées reçues, le tectes, décorateurs, designers et sur les marchés nord-américain et période de carême. La SMDS assure également le fonc- bananier n’est pas un arbre, mais industriels à la recherche de solutions européen. Le second est le dévelop- tionnement et la maintenance des installations d’irriga- une herbe géante. Green Blade est de placage décoratif naturel, recy- pement technologique et industriel tion du PISE pour la CTM et notamment du barrage de exclusivement fabriqué par la société clable et éthique. dans des zones où la culture bana- La Manzo. FIBandCO, à partir des tiges de bana- nière constitue une activité impor- niers qui se dégradent naturellement Majoritairement utilisé sous forme de tante comme à la Martinique, en 95 agents de SMDS sont au service des martiniquais tous les neuf mois. placage, Green Blade est employé Afrique et en Amérique Latine”. De 24h/24 avec des compétences et des expertises leur Grâce à des partenariats établis avec pour recouvrir des panneaux archi- fait, les perspectives sont immenses. des bananeraies engagées dans une tecturaux, des cuisines, habiller des permettant, entre autre, d’intervenir sur le suivi des Magali Moutoussamy production responsable, FIBandCO compteurs, la réparations et l’entretien des réseaux, des dispose d’une intarissable ressource vannes et réservoirs, le pilotage du traitement de l’eau, dont l’exploitation ne dégrade pas la la maintenance des équipements électromécaniques, le Le SMDS en chiffres qualité des sols. En e et, comme cette Une éco-conception rigoureuse paramétrage des automates, la relation et l’accueil des partie de la plante ne constitue que abonnés, les systèmes d’information géographique et la n 95 agents gestion de données . 9 % de sa matière sèche, son usage ne Soutenue par l’Union Européenne, la production du Green Blade s’inscrit n 70 000 habitants desservis participe pas à leur appauvrissement. dans une démarche écologique globale. Ainsi les feuilles de placage sont n 15 usines d’eau potable La société recycle ainsi un abondant produites dans des micro-unités de fabrication implantées au cœur des L’innovation au service du territoire n 804 000 mètres linéaires de réseaux d’eau déchet de l’agriculture traditionnelle- bananeraies pour limiter les transports de la matière première. En outre, La distribution de l’eau potable et le traitement des eaux potable ment mis au rebut. l’électricité nécessaire à la transformation est produite par l’intermédiaire usées nécessitent de moderniser les services afin de n 58 000 mètres linéaires de réseau d’eau usées Transformée selon un procédé de panneaux photovoltaïques. garantir aux collectivités et aux citoyens, le meilleur prix n 18 stations d’épuration technique breveté par deux jeunes avec la meilleure qualité de service.

68 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 69 PUBLI-REPORTAGE / SMEM SMEM / PUBLI-REPORTAGE

Le SMEM, créateur d'énergies Le Syndicat Mixte d’Electricité de la Martinique est l'un des acteurs majeurs de la distribution d’énergie. Créé en 2003 par les 34 maires de l’île, le SMEM a la responsabilité du développement et la maintenance du réseau Interview de Ralph Monplaisir, d’alimentation électrique sur le territoire. Président du SMEM

S’engager en faveur de l’économie locale Le SMEM s’est engagé dans une politique volontariste visant Régions Magazine : Comment le partenariats techniques et finan- à accompagner les jeunes en les formant à de nouveaux SMEM intervient-il sur le réseau ciers. Aujourd’hui, c’est fait. Les métiers créés par ces nouvelles technologies. d’électricité de la Martinique ? acteurs majeurs de l’Energie en C’est dans ce cadre qu’il a établi des partenariats avec des Ralph Monplaisir : Le réseau public Martinique ont une stratégie par- établissements de formation tels que l’AMEP et le LP de de distribution contribue à ache- tagée. La Collectivité Territoriale de Chateauboeuf. miner l’électricité en limite de pro- la Martinique, l’Etat, l’ADEME, EDF priété de chaque foyer ou entre- et le SMEM ont renforcé leur col- prise martiniquaise. Nous sommes laboration en mutualisant leurs ex- donc chaque jour au plus près des pertises respectives pour des ob- Martiniquais ! jectifs communs.

En tant que maître d’ouvrage des Nous avons ainsi initié une démar- investissements, nous réalisons des che et un travail concret. Il se tra- Former et soutenir les filières, un enjeu majeur du SMEM. extensions, des renforcements et duit déjà par l’élaboration de do-

l’enfouissement du réseau. cuments stratégiques : Le PTME NP Un acteur majeur de la distribution d’énergie NP Ralph Monplaisir (Programme Territorial de Maîtrise Le SMEM est aujourd’hui l’unique Autorité Organisatrice S’ajoutent les compétences de maî- de l’Energie qui fixe les orienta- de Distribution de l’Électricité (AODE) en Martinique. Il trise de l’énergie, de développement tions, et la PPE (Programmation pilote la réalisation des extensions et la programmation des énergies renouvelables et, de- Pluriannuelle de l’Energie) qui fixe des enfouissements du réseau public électrique. Il dispose Signature du Programme Territorial de la Maitrise de l’Energie. puis peu, d’éclairage public. RM : Qu’entendez-vous par là ? le plan d’actions à mettre en œuvre. également des compétences en matière de maîtrise de Ralph Monplaisir : Les évolutions Eclairage public : Le SMEM veut faire des économies l’énergie, de développement des énergies renouvelables technologiques nous permettent Le SMEM est un établissement public de coopération inter- et, désormais, de l’éclairage public. RM : Quels sont les grands défis aujourd’hui d’envisager de grandes RM : Quelles seront les avancées communale qui travaille pour l’ensemble des 34 communes. qui attendent la Martinique dans avancées pour résoudre les diffi- concrètes pour la Martinique ? Dans le cadre de sa compétence “éclairage public”, il s’est le domaine de l’énergie ? cultés bien connues des territoires Ralph Monplaisir : Nous avons mis Un expert de l’énergie électrique fixé pour ambition de réduire la consommation d’au moins Ralph Monplaisir : Sans conteste, il insulaires. en place des programmes d’ac- Les professionnels du SMEM, œuvrent à l’amélioration 50% en accompagnant les communes, à travers un schéma s’agit de trouver les voies et moyens tions à court, moyen et long terme. du confort des Martiniquais et à l’avenir énergétique du directeur visant à mettre en place un réseau d’éclairage d’augmenter la part d’énergies re- Nous envisageons déjà les bases Plusieurs programmes d’actions territoire. Le SMEM participe activement à la maîtrise de la public moderne et économe. nouvelables dans notre système du futur réseau de distribution sont d’ores et déjà lancés et seront demande en énergie. Il accompagne les communes dans Ainsi, il doit agir en permanence, innover et piloter le déve- électrique. Il faut pour cela modifier de la Martinique. Nous le voulons visibles prochainement. Certains leur recherche de performance énergétique de leurs bâti- loppement de projets ambitieux visant maîtriser les factures nos rapports à l’énergie pour con- communiquant, intelligent, capable constituent des premières pour ments et de leur éclairage public. Cette collaboration fait du d’électricité pour relever le défi de la transition énergétique sommer moins, consommer mieux, d’intégrer la production et le les territoires insulaires, non inter- SMEM le premier producteur public d’électricité photovol- de la Martinique. // et réussir la transition énergéti- stockage de l’électricité à partir connectés, comme la Martinique. taïque en Martinique. que. d’énergies renouvelables. Il s’agira par exemple d’améliorer l’autonomie de certains quartiers Le challenge est plus difficile à re- Le SMEM s’est engagé à placer par l’intégration de l’énergie photo- Réussir la transition énergétique lever en Martinique : nous devons la Martinique sur les voies de ce voltaïque dans un système de ré- Le Syndicat entend faire du futur réseau de distribution de la assurer notre autosuffisance éner- développement. seaux intelligents. Martinique, un réseau communiquant, intelligent et capable gétique, tout en diminuant de fa- d’intégrer la production et le stockage de l’électricité à partir çon importante la dépendance au Cette nouvelle gouvernance per- d’énergies renouvelables. fuel, qui est encore utilisé pour RM : Vous êtes ambitieux… mettra à la Martinique de devenir la production de 94% de notre Ralph Monplaisir : Nous pouvons un territoire créateur de richesses Il faut également aider les foyers et les entreprises à mieux électricité. Les élus du SMEM sont l’être ! et d’emplois, en mettant en œuvre consommer l’énergie en économisant et en diversifiant les convaincus que nous pourrons Dès 2014, nous avons souhaité des solutions technologiques pou- ressources. transformer ces défis en opportu- engager cette démarche en toute vant être déployées sur l’ensemble Pour réussir cette transition énergétique, le SMEM veut nités. transversalité et en renforçant nos de l’île. // s’acquitter de ses missions avec intelligence, pragmatisme et innovation. Ouverture de “Faites la Lumière” au Marin.

70 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 71 ALBIOMA / PUBLI-REPORTAGE ALBIOMA / PUBLI-REPORTAGE

ALBIOMA est un acteur de premier plan dans le domaine La biomasse thermique de la production d’électricité insulaire. Implantée sur le territoire de la ville de TRINITE depuis plus de 10 ans, la société ALBIOMA GALION Partenaire historique des agro-industriels, nous développons, construisons, finançons et exploitons des centrales de contribue à hauteur de 7% à la production d’électricité de la Martinique. taille moyenne dans différentes régions du globe.

Notre cœur de métier : la valorisation à haute performance énergétique de la biomasse sans conflit d’usage, et La centrale biomasse, un outil au service particulièrement de la bagasse. des Martiniquais pour la transition énergétique Producteur d’énergie indépendant, ALBIOMA développe et exploite des projets sur la région Antilles-Guyane dans

deux activités porteuses : la biomasse thermique et le solaire.

NP NP

La centrale Galion 2 en construction, jouxtera la sucrerie et, fonctionnera entièrement à partir d’un combustible 100% renouvelable : la biomasse.

D’une puissance de 36,5 MW, cette installation participera à la sécurisation de l’alimentation en électricité du Nord- Atlantique, et permettra dès 2018 de hisser significativement la part des énergies renouvelables à22%* dans la production électrique de la Martinique. Le solaire *Objectif fixé par la loi de transition énergétique pour la Martinique : 50% d’énergies renouvelables en 2020. Présent en Martinique depuis plus de 10 ans, ALBIOMA a constitué un parc de 14 MW de photovoltaïques répartis sur La mise en service de ce nouvel équipement, prévue courant 2017, se fera dans le respect des normes environne- 43 sites du Nord au Sud de l’île. L’énergie ainsi produite représente près d’un quart de la production d’énergie solaire mentales et sanitaires françaises et européennes les plus sévères. de la Martinique. Par son activité, ALBIOMA SOLAIRE ANTILLES a engendré la création d’une dizaine d’emplois. L’émergence de filières de production et de mobilisation de biomasse locale permettra de réduire la part de biomasse importée. Il s’agit de sources de biomasse issues : Notre défi pour l’avenir : • de l’agriculture (paille de canne, arbres plantés en association avec de l’élevage, résidus de remise en état de terres Consolider notre expertise dans le domaine du en friche…), stockage, indispensable afin d’augmenter le nombre • de la forêt (coproduits du bois d’œuvre issus d’une gestion durable de la forêt martiniquaise), d’heures de disponibilité journalière de l’énergie • et de la valorisation de déchets végétaux (résidus d’élagage, bois d’emballages en fin de vie…). photovoltaïque. Des travaux sont en cours avec les acteurs des différentes filières concernées.

Pour assurer l’exploitation et la maintenance de cette centrale, ALBIOMA GALION s’appuiera sur les compétences d’une quarantaine de collaborateurs.

ALBIOMA SOLAIRE ANTILLES ALBIOMA GALION 16, Rue des Artisans – ZAC du BAC Usine du Galion – 97220 TRINITE 97220 TRINITE Tél. : 0596 76 99 34 Tél. : 0596 38 03 10 Pour plus d'informations sur le projet : galion2.albioma.com • facebook.com/albiomamartinique/

72 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 73 TRANSPORTS TRANSPORTS

ultra-modernes qui émaillent les 13,9 kilomètres entre l’aéroport du La di cile équation Lamentin et le port de Fort-de-France, mais sans y avoir vu circuler jusqu’à présent les autobus à haut niveau de des transports routiers service. On lira par ailleurs les raisons de cette “non-mise en service”, que chacun espère désormais provisoire. La Martinique est victime d’embouteillages gigantesques et quotidiens. La mise en place du nouveau transport en commun en site propre Intégrer les “Taxicos” à l’organisation générale permettra sans doute d’en résorber une partie. Mais elle ne su ra pas. Deuxième objectif : intégrer les taxis collectifs dans la future organisa- Explications. tion des transports en commun. Les “Taxicos”, ainsi que les nomment es transports en Martinique, c’est On comprend donc toute l’impor- Un schéma construit les Martiniquais, sont ces minibus d’abord une réalité quotidienne : tance pour la nouvelle collectivité, de avec les communautés qui depuis une trentaine d’années, Lcelle de ces milliers d’automo- prendre le taureau par les cornes. Or, d’agglomération ont pour mission d’assurer le trans- bilistes qui, chaque matin et chaque à ce jour, il n’existe pas à proprement Reste à construire ledit schéma, en port en commun des passagers des soir, cherchent à entrer dans Fort-de- parler de schéma général de déplace- l’intégrant dans le Plan d’aménage- communes vers la conurbation foya- France ou à la quitter, et se retrouvent ment et des transports en Martinique. ment de développement durable de laise. “Ce besoin existera toujours, pris dans d’inextricables embouteil- Comme l’explique Louis Boutrin, la Martinique (PADDMA), afi n qu’il annonce Louis Boutrin. Il conviendra lages, qu’ils remontent vers le nord conseiller exécutif de la CTM en charge améliore la cohérence en matière de donc de créer des lignes radiales qui ou descendent vers le sud de l’île. Il des Transports, “le Schéma Territorial déplacement des personnes et des relient les villes, notamment au TCSP. n’est pas rare de mettre plus de deux des Transports que nous proposons biens. D’où le lancement de la phase Des lignes express, en quelque sorte ! heures pour parcourir la trentaine de devrait permettre d’une part, de “diagnostic” de ce Schéma Territorial Parallèlement à cela, nous devons kilomètres qui séparent la capitale rendre plus e cace l’utilisation des des Transports. assurer le déplacement de nos conci-

martiniquaise de Sainte-Luce. Ni de réseaux routiers et des équipements La CTM a évidemment un rôle moteur toyens sur l’ensemble du territoire NP rester bloqué plus d’une demi-heure existants, et d’autre part, de favoriser à jouer dans ce secteur-clé, en tant NP par des dessertes urbaines et périur- aux ronds-points de Ducos ou de la complémentarité entre les modes que membre de l’Autorité organi- Le spectacle des embouteillages que supportent les Martiniquais et les Foyalais, chaque baines. C’est à ce niveau qu’intervient matin et chaque soir de semaine. Le moindre accrochage, comme ici avec un camion, Rivière-Salée… Avec tout ce qui en de déplacements tant terrestres que satrice de Transport, dénommée l’Autorité Organisatrice Unique de et c’est le bouchon assuré. découle : perte de temps, énervement, maritimes. C’est en faisant le lien Martinique-Transport. Mais elle Transports, à travers une nouvelle accidents, consommation d’essence, avec ces di érentes données et nos n’est pas seule à intervenir. “La mise organisation des déplacements qui Boutrin. Etendre l’amplitude horaire preuve de leur e cacité, il convient, pollution. Bref, le tableau n’est guère ambitions, notamment en matière de en place d’un Schéma Territorial intègrera les derniers Taxicos qui de leur fonctionnement de sorte à chez nous, de les promouvoir.” réjouissant, même si la circulation développement durable et de réduc- des Transports s’appuie sur l’idée subsistent.” répondre aux besoins de déplace- Et y intégrer le transport maritime, di cile est inhérente à l’insularité et au tion des gaz à e ets de serre, que nous d’une vision concertée avec les Enfi n, troisième objectif, favoriser la ment des Martiniquais. C’est aussi jadis le principal transport collectif fait de ne disposer que d’un seul axe parviendrons à défi nir une politique trois communautés d’aggloméra- mobilité en mixant les di érentes un préalable au report modal. Et puis en Martinique, à l’image de l’ex- routier principal, fût-il de qualité. des déplacements qui fera sens.” tion, précise Louis Boutrin. L’objectif formes de transports. Là encore, il y a aussi la mise en place d’une cellent service de navettes qui relie global est de permettre le dévelop- la CTM a un rôle de pilote à jouer : plateforme de mobilité, de nature aujourd’hui Fort-de-France et les Pour le moment, les voies du bus à haut niveau de service (TCSP) servent surtout à faire pement de l’o re de mobilité, afi n de “Nous devrons également rendre les à permettre le développement de Trois-Ilets, et dont d’autres dessertes la course... ce qui génère de nombreux contrôles de police. favoriser le déplacement des habi- réseaux de transports existants de l’auto-partage, du co-voiturage. Les sont à l’étude. tants et le développement écono- plus en plus fi ables, explique Louis solutions existent, elles ont montré la Ph.M. mique de tout le territoire.” Or deux des trois communautés concernées, la CACEM et l’Espace Sud, disposent d’ores et déjà de réseaux organisés, © Préfecture de Martinique. de © Préfecture bénéfi ciant d’un maillage important Le réseau routier en chi res sur leur territoire. Le travail à mener consiste donc La Martinique est peut-être indirectement la victime… - 270.000 déplacements en voiture quotidiens dont à favoriser l’harmonisation de ces de la qualité de son réseau routier. Elle est par exemple, 50 % uniquement sur Fort-de-France réseaux, et à mettre en œuvre une la seule île de la Caraïbe à bénéfi cier d’un véritable tron- - 120.000 véhicules par jour sur l'axe Fort-de-France/ véritable intermodalité, notamment çon d’autoroute. Et la qualité de ses routes nationales Le Lamentin avec le transport maritime. Mais pour est largement au-dessus de la moyenne, ce qui ne peut - 519 véhicules pour 1.000 habitants : taux le plus faire baisser les embouteillages, véri- qu’inciter les automobilistes à prendre leur voiture ! élevé en Outre-mer et au niveau national table fl éau depuis tant d’années, il Le réseau routier martiniquais, c’est : - 71 % des ménages sont motorisés faut d’abord atteindre trois objectifs - 7 km d’autoroute - 60 % des emplois sont concentrés sur la CACEM complémentaires. D’abord, mettre - 294 km de routes nationales (Schœlcher, Fort-de-France, Le Lamentin, enfi n en service le fameux TCSP, le - 647 km de routes départementales Saint-Joseph) transport en commun en site propre - 1.494 km de voies communales. - À peine 1 Martiniquais sur 5 choisit les transports dont les Martiniquais peuvent admirer Mais c’est aussi un axe congestionné : en commun pour ses trajets quotidiens. les splendides voies et les stations

74 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 75 TRANSPORTS TRANSPORTS

Le “super-bus” Les TCSP sagement alignés au centre de maintenance du Lareinty. Lors d’un premier essai “à blanc”. enfi n sur la bonne voie EN CHIFFRES © Fabrice Azerot. © Fabrice Une mini-révolution dans le paysage martiniquais. Sauf nouveau contretemps, le Transport en Commun 410 En millions d'euros, le coût du TCSP en Site Propre devrait accueillir ses premiers passagers (Europe, ex-Région, ex-Conseil Général, Espace Sud, Partenariat avant l’été. La première étape d'une réorganisation Public Privé). plus large du transport public sur l'île.

es quatorze Bus à Haut Niveau de minutes pour relier un point à un autre, 13,9 Un bus ultramoderne Service (BHNS), stationnés depuis avec des bus toutes les cinq minutes km de voie en site propre, deux Ldes mois au centre de mainte- aux heures de pointe. A plein régime, lignes : Pointe Simon/Mahault et écologique nance du Lareinty, au Lamentin, vont le TCSP, prioritaire sur toutes les inter- (9,2 km) et la Pointe Simon/Carrère A cet e et, une billetterie unique (12,8 km). enfi n circuler. Il était temps : livrés, sections traversées, doit transporter a déjà été pensée pour le réseau Certains espéraient un tramway, ils auront un BHNS, comprendre un pour l'un, en mai 2015 et, pour les 13 plus de 25.000 passagers par jour. terrestre dépendant de la CACEM Bus à Haut Niveau de Service. Ce bus de 24 mètres de long (trois caissons autres, en octobre 2015, ils arrivent (Communauté d'Agglomération du articulés) peut transporter jusqu'à 140 personnes. Il dispose de rampes en fi n de garantie cette année. Les Les bus, les “taxicos”, 17 Centre de la Martinique) et les vedettes spécifi ques pour l'accès à bord des personnes à mobilité réduite. Équipé Martiniquais désespéraient de voir un les vedettes stations dont 12 sur le tronc commun. maritimes. de la vidéo-surveillance et climatisé, le véhicule o re aussi une totale jour fonctionner ce fameux Transport Mais, à lui seul, ce mode de trans- Certes, les questions fi nancières ne sécurité au chau eur, complètement isolé par une porte fermée. en Commun en Site Propre. port innovant pour la Martinique sont pas encore réglées. Davantage Doté d'un système de propulsion hybride, avec un générateur diesel, Le projet, initié il a y plus de 20 ans, ne prétend pas résoudre tous ses que le fi nancement, c'est le coût il fournit l'électricité à des batteries positionnées sur le toit pour alimenter les moteurs électriques des roues. Un système prévu pour déjà sous la première ère Alfred Marie- problèmes de transport public. Il 1 d'exploitation qui pose problème. Les gare multimodale (Pointe-Simon), réduire les nuisances sonores à leur minimum. Conforme à la norme Jeanne, était initialement annoncé fi n pose, en tout cas, un premier jalon études menées jusqu'ici tablent sur un 2 pôles d'échange (Carrère et Mahault). Euro 6, il consomme 20 % de moins qu'un bus classique. 2015 par l'ancienne majorité régionale. dans la réorganisation d'un système défi cit initial de 6,1 M€. La phase de

Il s'est heurté, dans la réalité, à bien global de transport multimodal, en tests, dite “marche à blanc”, annoncée

NP NP des di cultés : techniques (travaux lien avec les transports urbains exis- pour fi n mars, devrait permettre d'af- pas terminés à temps), administratives tants et les dessertes maritimes. 2.800 fi ner ce chi re. Une période d'essais compenser les pertes d'exploitation grands axes routiers. “Il y a donc de la (liées à la compétence transport), “Pour qu'il fonctionne réellement, passagers transportés aux heures en conditions réelles également indis- du TCSP. Il doit également “mettre en place pour d’autres types de transport fi nancières (projet passé de 248 à il faut une intermodalité avec les de pointe. pensable pour procéder aux derniers œuvre une nouvelle organisation du et notamment pour les taxicos qui 410 M€), politiques (nouvelle équipe autres types de transport : le trans- ajustements techniques, et aguerrir la transport de voyageurs, dans le cadre pourront assurer ainsi une desserte élue à la CTM)... port interurbain (les taxis collectifs), soixantaine de chau eurs déjà formés d’une politique de développement plus fi ne, vers les quartiers. Nous Ces écueils réglés, le TCSP devrait, urbain (les bus Mozaïk) et le maritime par la CFTU, la société exploitant le durable, d’un meilleur aménagement sommes donc bien loin d’une simple 25.300 réseau pour la CACEM, l'autorité orga- équilibré du territoire martiniquais et, question d’infrastructures, car il s’agit dans un premier temps, contribuer (les Vedettes Tropicales). Quelqu'un, voyageurs prévus par jour, à désengorger l'autoroute, l'axe le par exemple, qui prend le bateau aux et 6,4 millions par an. nisatrice. parallèlement, d’une politique d’inser- pour la Martinique de relever le défi plus embouteillé de l'île, fréquenté Trois-Îlets, doit pouvoir descendre à Prévu dans la foulée, le lance- tion sociale des populations les plus de la mobilité et des déplacements par 120.000 véhicules quotidiens la Pointe Simon et rejoindre ensuite ment commercial du TCSP pourrait précarisées”, assure Louis Boutrin. à travers une véritable politique des entre Dillon et Le Lamentin. D'ici les l'aéroport. Ceux qui viennent à Fort- coïncider avec la mise en route de transports publics”. prochains mois, quatorze BHNS vont de-France doivent être en mesure, 30 km/h Martinique Transport, l'établissement Des extensions envisagées A terme, des extensions du TCSP ainsi assurer la jonction des deux ensuite, de se rendre dans les quartiers La vitesse moyenne sur l'ensemble public qui récupère toute la compé- Balayant les polémiques sur la sont envisagées vers le Nord Caraïbe de la ligne. lignes (Carrère ou Mahault, jusqu'à la par un autre moyen”, souligne Franck tence transport de l'île le 30 juin concurrence avec les autres modes (Schœlcher et l’Université), le Centre- Pointe Simon), sur les 13,9 km de tracé. Numéric, chef du projet TCSP à la prochain. Composé de la CTM, de la de transport, le conseiller exécutif à Atlantique (Robert-Trinité) et vers De 5h30 à 22 heures, il su ra de trente Collectivité territoriale de Martinique. CACEM, l'Espace Sud et Cap Nord, il la CTM rappelle, au contraire, que le le Sud (Rivière-Salée). Des études 30 aura la tâche de déterminer comment TCSP n'a pas vocation à s'éloigner des doivent être lancées pour en mesurer Le tracé du TCSP entre Fort-de-France et l’aéroport du Lamentin. minutes pour relier Fort-de-France la pertinence et la faisabilité. “Mais, là au Lamentin. Les stations n’attendent plus… que les bus. encore, il ne s’agit pas seulement de construire des voies, il faut aussi des parkings-relais et donc une réfl exion sur la question du foncier disponible 14 pour les réaliser” bus à haut niveau de service (BHNS) Martinique Transport, la CTM et les sur la ligne. autres autorités n'ont plus le droit à l'erreur : de la réussite du TCSP dépend “une bonne partie du mieux-être de 1 nos concitoyens et de l’économie du bus toutes les 5 minutes aux heures pays”, assure Louis Boutrin. En tout de pointe en tête de ligne et toutes les cas, la voie est tracée… 3 minutes sur le tronçon commun. Gérard Joseph

76 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 77 Pub CSL REGION MAGAZINE.qxp_Mise en page 1 06/02/2017 17:50 Page1

TRANSPORTS NOUVEAU FRET INTER-ILES TRANSPORT DE FRET HEBDOMADAIRE L’aéroport poursuit son décollage DANS LA CARAÏBE L'année 2016 a été marquée par un record historique de fréquentation à l'aéroport Aimé-Césaire, avec plus d'1,8 million de passagers. Sainte-Luçie - Saint-Vincent - Dominique Ce qui correspond aux orientations stratégiques de la Société Aéroport “FREE ISLAND” SAINTE-LUCIE Martinique Aimé Césaire (SAMAC). n 24,9 m de longueur - 8,5 m de large n n 2015, l'aéroport international avec Air Antilles Express...). Les 13 dans l'île : touristiques, a nitaires, ou 38 tonnes de charges (container ou vrac) Aimé-Césaire a fêté ses 20 années liaisons proposées par la compagnie domestiques - lesquels englobent le n Chambre froide positive ou négative MARTINIQUE Ed'existence. Un an plus tard, low-cost Norwegian Airlines vers les tourisme d'a aires -. n Portes de chargement arrière avec 1.864.582 passagers (+ 9,90 %), Etats-Unis favorisent aussi cet essor : Malgré une baisse relative du marché n Possibilité de matériel roulant. il a atteint un record historique de 25.000 Américains sont venus dans caribéen en 2016 (- 4,72 %), un terminal fréquentation. Cela représente une l'île en 2016 (+ 174 % !). régional, destiné à mieux traiter ces hausse d'environ 170.000 passagers passagers, mélangés généralement au par rapport à 2015, une année déjà Début des travaux fl ux long-courrier, doit sortir de terre DOMINIQUE en croissance de 17 %. Pour la Société du terminal régional dès cette année, pour un coût estimé Aéroport Martinique Aimé Césaire La SAMAC n'a pas attendu ces bons à 11,5 M€. Un terminal charter pour la (SAMAC), ce bilan “particulièrement résultats pour “anticiper la nouvelle croisière tête de ligne, en expansion remarquable (est) dû à l’attrait pour la vie” de l'aéroport. Car l'équipement ces dernières années, est, lui aussi, destination Martinique o rant sécurité frise aujourd'hui la saturation, tant sur prévu. Baptisé Aéropol, un troisième Tél.: 0696 34 41 99 et confort aux normes européennes”. le plan du foncier que des ressources. projet, entièrement privé cette fois-ci, SAINT-VINCENT Comme traditionnellement, le Capable d'accueillir 2,5 millions pourrait voir naître un centre d'a aires, [email protected] marché français représente une de passagers, il cristallise la grosse avec bureaux, salles de réunion, d'ex- Terminal Inter-îles - Fort de France - Martinique grosse part de ce trafi c (60 %). Mais majorité de son activité (longs cour- position, auditorium et hôtel.

l'augmentation tient aussi au retour riers, moyens courriers et courts cour- A l'horizon 2030, si la Martinique NP des vols croisières (1.000 passagers riers) l'après-midi. atteint 2,5 millions de passagers à l'aé- NP supplémentaires par semaine en Dans ses grandes orientations stra- roport et le million de touristes envi- haute saison touristique), au dévelop- tégiques 2014-2020, le conseil de sagés, la SAMAC étudie l'éventualité D E S S E R T E M A R I T I M E pement des rotations vers le Canada et surveillance du gestionnaire de l'aéro- d'une seconde piste de 1.500 mètres à l'ouverture de nouvelles lignes (l'Al- port a imaginé le développement des à Ducos, avec une nouvelle aérogare BAIE DE FORT DE FRANCE lemagne avec Condor, La Dominique trois types de déplacement répertoriés et une zone d'activité de 10 hectares. G.J.

L’aéroport du Lamentin… vu d’avion.

L’AÉROPORT INTERNATIONAL EN CHIFFRES € Traversée 5 à partir de Fort de France • Superfi cie totale Marina de 337 hectares NAVETTES RÉGULIÈRES de l’Etang Z’abricots • Aérogare de 28.000 m² ET QUOTIDIENNES • Salle d’embarquement de 2.500 m² • Capacité d’accueil : 2,5 millions de passagers par an • Traitement passagers : 1.800 passagers/heure • 5 passerelles télescopiques relient directement les avions gros et moyens Pointe du Bout porteurs à l’aérogare Ilets Anse • Piste de 3.000 m. de long à ramier Mitan par 45 m. de large Anse à • Parking de 1.600 places. Bourg des l’Ane Trois-Ilets SCANNEZ CE CODE COMPAGNIE MARTINIQUAISE DE NAVIGATION pour avoir les HORAIRES Tél.: 0596 63 06 46 78 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 TRANSPORTS MARITIMES TRANSPORTS MARITIMES

Ponctualité, rapidité, qualité de l’accueil à bord : les navettes maritimes séduisent de plus en plus de voyageurs. © DCNS. Le Grand Port dans le grand bain Pour devenir le hub de transbordement du sud Caraïbe comme il en a che l'ambition, le Grand Port Maritime de la Martinique (GPMM) a entrepris d'importants travaux d'agrandissement.

i cile d'imaginer une Martinique économique pour l'Amérique latine et transbordement de 100.000 conte- ambitieuse sans un port les Caraïbes (CEPALC). neurs EVP, contre à peine 30.000 Dperformant. Cela tombe bien : L'élargissement du canal de Panama aujourd'hui. celui de Fort-de-France, suite à la en 2016, qui devrait doubler le volume La seconde partie des travaux réforme portuaire de 2008, appliquée de trafi c dans la zone, accélère d'extension est plus “défensive”, afi n à l'Outre-Mer en 2012, est devenu pourtant l'urgence à répondre à ce défi de maintenir la Martinique en tête de Grand Port Maritime de la Martinique. économique de compétitivité. Depuis ligne. Il est prévu de dresser un terre- Désormais établissement autonome, il son changement de statut, le Grand plein de 2 hectares (au lieu de 9 au Le maritime, l'alternative doit répondre, aujourd'hui, à des défi s Port s'est ainsi positionné comme un départ) et d'allonger le quai de 150 majeurs dans un contexte caribéen hub du transbordement de la zone mètres, pour l'amener à 600 mètres Le transport maritime “transrades” dans la baie de Fort-de-France a che très concurrentiel. sud Caraïbe pour les années à venir. de long. Objectif annoncé : être en Comme celui de Guadeloupe, il part de Pour cela, ses conseils de directoire capacité d'attirer en même temps une croissance de 10 % en 2016. Ce mode de déplacement historique est loin : les ports des Antilles françaises, et de surveillance ont défi ni un projet deux navires de type Panamax (280 appelé à se développer. en dépit d'un positionnement straté- stratégique et une ligne directrice pour mètres de long) sans diminuer le trafi c gique, ne sont pas nécessairement les dix années à venir. des plus petits navires. situés sur les routes maritimes, notam- Alors que la plupart des ports disposent 'il y a bien, aujourd'hui, un dégressif annuel de la collectivité d'ailleurs particulièrement marquée ment à cause d'une situation écono- Première phase d’extension de 800 à 1.000 mètres de quai, le mode de transport régulier avec (aujourd'hui CTM), pour un montant durant la haute saison. mique et sociale souvent considérée Deux axes ont ainsi été défi nis : avoir, GPMM est très clairement engagé Sdes horaires respectés, c'est le global de 19 M€ afi n de compenser di cile. Ainsi, avec environ 160.000 d'un côté, un port au service de la dans une course contre-la-montre maritime. Et pourtant, longtemps, les pertes d'exploitation. Le contrat de DSP acté prévoit égale- conteneurs EVP (Equivalents Vingt Martinique et, de l'autre, un outil pour rattraper son retard et coller

les vedettes dans la baie de Fort-de- ment la desserte des communes du Pieds) traités annuellement, le Grand mieux ancré dans son environne- aux évolutions du marché caribéen NP France ont fonctionné à leurs risques Vers le Nord Nord-Caraïbe et, en particulier, une NP Port de Martinique ne se classe qu'en ment caribéen. Une première phase (hausse de taille des navires, évolution et périls, assurant un service public Cette nouvelle donne a contraint l'ex- ligne jusqu'à Case-Pilote, dont l'ou- 6ème position des ports français pour d'extension du port, de trois hectares des fréquences, des destinations). avec des moyens du privé. Depuis les ploitant à se plier à un certain nombre verture est imminente. Une étude son activité conteneur, et 55ème pour la au sud-est, a déjà été réalisée et inau- G.J. premières “pétrolettes” au début des d'exigences : révision et élargissement est en cours sur la desserte de la zone Amérique Latine-Caraïbes, selon gurée en juin 2016. Elle vise à attirer, années 1970, reliant l'hôtel Bakoua de ses horaires en concertation avec ville de Saint-Pierre. Pour la CTM, le classement 2015 de la Commission à courte échéance, un marché de à Fort-de-France, plusieurs entre- les communautés d'agglomération il s'agit d'un défi majeur : répondre prises opérant dans la baie s'y sont (CACEM et Espace Sud), sécurisa- aux embouteillages quotidiens sur la ainsi cassé les dents. tion de ses navires, installation d'un RN2, un axe routier fréquenté notam- Aujourd'hui, plus de 3.000 passagers système de billetterie automatique, ment par les camions œuvrant pour empruntent quotidiennement ces modernisation de sa fl otte... En 2016, les carrières de Saint-Pierre. “Sur un

lignes e caces : des scolaires, des première année de la DSP, le nombre territoire petit comme le nôtre, et au Martinique. © GPM travailleurs mais aussi des touristes. de passagers transportés a connu une regard de contraintes budgétaires qui Il a pourtant fallu attendre octobre hausse de près de 10 %. “C'est lié à tiennent toutes les collectivités, nous 2015 pour que le transport maritime la régularité du service, aux rotations devrons faire des choix ambitieux. “transrades” devienne une véritable plus nombreuses et, il ne faut pas la Celui du désengorgement du réseau Délégation de Service Public. Sous cacher, à une bonne saison touris- routier nord-caraïbe, par la mise la compétence du conseil général tique malgré des conditions météo- en place d’un transport maritime d'alors, le contrat de DSP a été rologiques di ciles”, analyse Charles très performant, en est un”, insiste acté pour 8 ans et 56 jours, jusqu'à Conconne, le gérant des Vedettes Louis Boutrin, conseiller exécutif en fi n 2023. Il prévoit un engagement Tropicales. La hausse du trafi c est charge du transport. Gérard Joseph

Ticket commun A long terme, le développement du maritime ne saurait voire le jour sans une intégration dans une o re globale, et en intermodalité, avec les autres modes de transport terrestre. Un signe encourageant : la

billetterie automatique attendue dans les prochains mois sera la même Martin Régions Magazine. © Philippe que celle du TCSP et des bus Mozaïk, qui desservent les communes du centre. Restera alors, à déterminer, le coût d'un ticket commun.

Bientôt les voyageurs (ici devant le Fort Saint-Louis) pourront utiliser le même ticket pour le bateau et le bus. Le port de Fort-de-France, aujourd’hui Grand Port Maritime de la Martinique, ne manque pas d’ambition et veut s’en donner les moyens.

80 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 81 PUBLI-REPORTAGE / C.F.T.U. C.F.T.U. / PUBLI-REPORTAGE

La C.F.T.U., C.F.T.U., un acteurun acteur majeur majeur du trans du port transport en Martinique en Martinique A l’initiative d’Aimé CESAIRE, la C.F.T.U. (Compagnie Foyalaise de Transport Urbain) a été créée en 2000 pour exploiter le réseau de transport urbain MOZAIK. Initialement limité au territoire de la ville de Fort-de-France, Une dynamique d’intermodalité en marche l’activité du réseau s’est étendue au fil des années à l’ensemble du territoire de la En créant sa filiale TUDEV le 15 Octobre 2015, la C.F.T.U. a accompagné un opérateur maritime afin d’assurer C.A.C.E.M. (Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique) à savoir la liaison maritime entre les Trois-Ilets et Fort-de-France. Via ce partenariat, une véritable dynamique Vue de la bibliothèque du campus. les communes du Lamentin, de Saint-Joseph et de Schoelcher. d’intermodalité est aujourd’hui possible. TUDEV, société d’intégration en matière de mobilité, a vocation à faciliter le déploiement d’activités intermodales dans le domaine du transport, et se positionne comme un véritable prestataire en matière de logistique. En tant que S.A.E.M. (Société Anonyme d’Economie Mixte), la C.F.T.U. s’appuie à la fois sur un actionnariat public et Un premier pas a d’ores et déjà été franchi dans ce sens, avec une demande d’agrément qui lui permettra de privé. L’entreprise compte trois actionnaires : la C.A.C.E.M. devenir un organisme certifié de formation pour les métiers du transport. Accordé par la DEAL et la DIEECTE, majoritaire à 53% du capital, la ville de Fort-de-France FOCUS cet agrément va permettre à TUDEV de proposer ses services à l’ensemble des partenaires ayant besoin d’être avec 27% et le groupe privé TRANSDEV avec 20%. accompagnés en matière de prestation de formation à la conduite. Le réseau Mozaïk en quelques mots La C.F.T.U., un intégrateur de mobilité Le projet T.C.S.P En tant que mandataire principal du G.M.E., la C.F.T.U. Le projet T.C.S.P. s’inscrit dans une volonté d’optimisa- Le réseau Mozaïk, déployé sur les 4 communes exploite et accompagne plusieurs types de transport. La tion et de modernisation du transport en commun en de la C.A.C.E.M., est exploité par un Groupement

Momentané d’Entreprises (G.M.E.) “Ensemble pour C.F.T.U., se veut donc être un intégrateur de mobilité à Martinique. Il permettra à la population martiniquaise de

NP NP Mozaïk”, dont le mandataire est la C.F.T.U. travers la conception, la réalisation et la mise en oeuvre rejoindre les différents pôles générateurs de déplace- (Compagnie Foyalaise de Transports Urbains) et les de nombreux projets au service de la mobilité, à savoir : ment de l’île en un minimum de temps. Son démarrage quatre entreprises cotraitantes sont S.A.T., n Le S.A.E.I.V. (Système d’Aide à l’Exploitation et Infor- au 23 Mars 2017, permettra de tester les possibles SAITHSOOTHANE SARL, S.M.T.V. et SOTRAVOM). mations Voyageurs) : système destiné à apporter une différents modes d’exploitation. Sur ce projet, plusieurs La C.F.T.U. s’est entourée de 6 entreprises fiabilité quant à la régulation du réseau (géolocalisation), chiffres sont à retenir : sous-traitantes (BONIFACE, CETRAM, CTRC, sécuriser et maîtriser les incivilités (système de boutons n Plus de 600 000 kms à parcourir. EUPHRASIE, SERTRANS et TRANSCAPITAL) afin de d’alarme) et enfin informer en temps réel par le biais des n 14 Bus à Haut Niveau de Service dont 10 en exploita- couvrir l’ensemble des lignes du réseau. Le travail Bornes d’Informations Voyageurs installées en gare. tion et 4 en réserve. commun du G.M.E. et des sous-traitants a permis à Quelques dates clées : n La Vidéoprotection : outil indéniable de prévention et n 100 personnes recrutées et formées dont une tren- n 2000 : Création de la C.F.T.U. pour assurer le transport la marque MOZAIK de s’imposer dans le domaine du d’aide à la lutte contre les incivilités. transport sur l’ensemble du territoire. taine de conducteurs. de passagers à Fort-de-France et choix du nom MOZAIK n La Billettique Sans Contact : dispositif destiné à faciliter n 2 Parking Relais : Mahault et Carrère. pour le réseau de transport urbain. l’usage du transport et offrir un outil de diversification des n Une vitesse commerciale de 24km/h. n 2001 : Attribution de la SEM d’Or de la Fédération Na- 29 lignes sur 61 se trouvent sur le territoire systèmes tarifaires et également contribuer à améliorer tionale des SEM dans la catégorie Service. de Fort-de-France. Elles desservent quasiment tous les conditions de contrôle. La CFTU se veut être un promoteur de l’intermodalité n 2005/2006 : Attribution par la CACEM d’une Délégation les quartiers de l’agglomération foyalaise. A ces n L’intermodalité : le principe est de renforcer la com- associant à la fois le transport urbain au sein des diffé- de Service Public (DSP) pour le transport public urbain 29 lignes s’ajoute 6 lignes transversales au départ modité d’usage pour différents modes de transport. La rentes agglomérations (CACEM, Espace Sud et CAP sur l’agglomération du Centre. de la gare de Pointe Simon à Fort-de-France C.F.T.U., disposant de savoir-faire et d’expertises, a sou- NORD) et le transport maritime afin de désenclaver la Mise en oeuvre et élargissement du périmètre d’inter- qui desservent les communes de Schoelcher, haité diversifier ses activités en créant une filiale, TUDEV, Martinique et ainsi proposer à sa population une offre vention de la CFTU au quatre communes du Centre Saint-Joseph et Le Lamentin. Enfin 26 lignes et ainsi mieux répondre aux attentes de sa clientèle. adaptée et optimisée. Avec le T.C.S.P., des passerelles (Fort-de-France, Lamentin, Schoelcher et Saint-Joseph). sont de type périurbain et relient le centre bourg Suivant cette logique, depuis le 1er novembre 2015 Intégration des anciens transporteurs privés. des communes du Lamentin, de Saint-Joseph et de TUDEV est partenaire d’exploitation d’un service public n 2011 : Attribution par la CACEM, d’une nouvelle Schoelcher à leurs quartiers périphériques. maritime. Ceci est un premier exemple des capacités de Délégation de Service Public pour une durée de 12 ans CFTU à mieux répondre aux demandes que pose l’essor (jusqu’en 2023) pour l’exploitation du réseau MOZAIK, de la mobilité. Les titres de transport du réseau Mozaïk sont n au G.M.E.* “Ensemble pour Mozaïk”, dont la C.F.T.U. est commercialisés dans trois points de vente Le Centre Technique des Transports : l’objectif est de le mandataire. Elle est accompagnée de 5 partenaires à Fort-de-France à savoir : les kiosques des gares doter l’entreprise d’un nouveau siège adossé à un centre cotraitants(les entreprises S.A.T., SAITHSOOTHANE Sarl, de Pointe Simon et Nardal et le kiosque situé de maintenance pour la flotte de bus hors BHNS. Installé S.M.T.V., SOTRAVOM et la filiale outremer du groupe au 120, boulevard Général de Gaulle. Ces titres sur une emprise de 50 000 m2, ce centre est conçu sur la TRANSDEV). sont également commercialisés chez base d’un label H.Q.E. (Haute Qualité Environnementale), n 2015 : Attribution par la CACEM de l’exploitation du une trentaine de revendeurs agréés répartis et regroupera les équipes formées aux nouvelles techno- TCSP de MARTINIQUE. sur les quatre communes de l’agglomération. logies et aptes à répondre aux questions que posent la transition énergétique. *G.M.E. : Groupement Momentané d’Entreprises

82 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 83 PUBLI-REPORTAGE / C.F.T.U. ENTREPRISES

seront réalisées entre les différents réseaux urbains à Distributeurs Automatiques de Titres D.A.T., (les mêmes commencer par le réseau Mozaïk mais également les que ceux installés dans les gares du réseau Mozaïk), mais navettes maritimes. Les différentes perspectives d’ex- également en Bornes d’Informations Voyageurs (B.I.V.) tension des lignes du T.C.S.P. (vers le sud via Ducos et destinées à préciser aux voyageurs les horaires en temps Rivière-Salée, vers le Nord-Atlantique via le Robert et vers réel. Ce partage de moyens techniques entre différents le Nord-Caraïbes via Schoelcher) s’inscrivent d’ailleurs, modes de transport n’est pas nouveau pour la C.F.T.U. dans cette dynamique. qui via sa filiale TUDEV, favorise le déploiement de la billettique sans contact au sein des navettes maritimes.. Forte de son expérience acquise depuis près de 17 ans et dans le cadre de sa Délégation de Service Public sur Des investissements supplémentaires sont également le territoire de la CACEM, la CFTU a mobilisé toute son prévus afin de garantir la réussite de ce projet innovant expertise en matière de : pour la Martinique. // n Gestion, exploitation et régulation du réseau. n Gestion des recettes et contrôle des titres. n Gestion commerciale et marketing. n Maintenance du parc et des équipements. n Mission de sécurisation (agents de médiation). Une équipe jeune et sympathique. Notre objectif : préparer, former et engager une offre globale s’appuyant sur une interconnexion entre les différents modes de transport du territoire. De ce fait, une Une idée vraiment louable restructuration complète du réseau Mozaïk a été initiée afin d’avoir une offre en cohérence avec les attentes de Le service CARFULLY permet à des Martiniquais absents de l’île de louer

la population. leur voiture personnelle à des touristes.

NP NP De plus, les moyens techniques déjà en oeuvre sur le NP réseau Mozaïk comme la billettique sans contact ou le orinne habite dans la petite très fort dès le début. Nous avons naires, trouver les premiers clients S.A.E. seront étendus aux lignes du T.C.S.P. A ce titre commune de Rivière-Salée eu aussi très vite une communauté et gagner la confi ance des premiers les stations du T.C.S.P. ont été récemment équipées en Cen Martinique. En cette fi n de propriétaires qui a cru en notre propriétaires. Ils ont pu compter sur de samedi après-midi, elle prend le service.” le système d’“aide au retour au pays, temps de bichonner et de préparer sa à l’installation et au développement” voiture, une pimpante Renault Clio Un retour réussi mis en place par la Collectivité de 3 ans. Non, sa voiture ne va pas Derrière CARFULLY, ce sont huit colla- Territoriale de Martinique. Trois questions au Président de la CFTU, Alain Alfred à un concours de beauté mais c’est borateurs qui s’a airent dans leurs “L’essence de notre service est la tout comme. bureaux du Lamentin, à l’image des confi ance. On la gagne en étant Régions Magazine : Quels sont RM : Quelle est l’action Elle va la livrer dans quelques instants start-ups californiennes. A l’origine de obsédé par la sécurité et la fi abilité les enjeux importants, sur du Président, et du conseil à Claudette et Pierre-Marie, deux ce service, trois co-fondateurs rentrés à chaque location. Notre plate- lesquels la C.F.T.U., doit porter d’administration dans la réponse voyageurs des Vosges qui viennent en Martinique il y a quatre ans après forme est le cœur de notre o re de son action ? aux enjeux exposés plus haut? visiter la Martinique. Ils ont sélec- une carrière dans le digital à Paris. services“, explique Jérôme Idylle, Alain Alfred : Tout d’abord conso- AA : Définir correctement les objec- tionné sa voiture sur CARFULLY, ce “Nous avons cru en la Martinique et directeur de la Technologie. lider nos bases, nos fondamentaux tifs et veiller à dégager et obtenir site de location de voitures entre très vite construit un projet de retour Aujourd’hui, CARFULLY a déjà reversé métiers strictement transport et les moyens pour asseoir l’action. particuliers. Ils ont tout réglé en ligne. au pays depuis Paris”, lance avec plus de 400.000 € à ces proprié- conforter la maîtrise des outils L’échange est cordial et serein. conviction Yoann Saint-Louis. taires de véhicules. Elle couvre la actuels comme le S.A.E. (Système Pour réaliser cette location en toute “On en a eu l’idée alors qu’on était à Guadeloupe et la Martinique et d’Aide à l’Exploitation), la commu- sérénité, Ils ont suivi scrupuleuse- Paris. Un collègue est venu me voir réalise près de 1.000 locations durant ment les consignes indiquées par pour me demander un bon plan pour la haute saison touristique. nication interne et externe, les RM : Quelles sont les CARFULLY : assurance tous risques, louer une voiture pour ses vacances, “Nous venons de conclure une levée conditions de travail. Il est essen- perspectives d’évolution de la assistance comprise, caution et car il avait du mal à trouver, et à un de fond de 500.000 € auprès d’un tiel de se recentrer sur notre C.F.T.U. ? paiement sécurisés et garanties... bon prix. A partir de là, nous nous fond d’investissement parisien, qui coeur de métier sans négliger les AA : La CFTU doit absolument se Ils sont désormais plus de 600 sommes engagés à construire une nous permettra de consolider notre métiers supports afin de garantir la positionner comme étant une en- Martiniquais à s’assurer ainsi un solution simple, élégante, sécu- o re de service et d’étendre ce meilleure qualité du service à nos treprise modèle et être en capacité Alain Alfred revenu complémentaire, d’autant plus risée pour permettre la location de modèle né en Martinique, à plusieurs usagers et les meilleures conditions d’être une réponse partout où né- pratique quand ils ont eux-mêmes voitures entre particuliers dans les autres destinations touristiques à de travail à nos personnels. De plus, cessaire pour répondre aux besoins décidé de se rendre en métropole, et destinations touristiques éloignées”, travers le monde”, précise Yoann la sécurité des intervenants et des La C.F.T.U. se doit de se maintenir qui sont en relation avec son coeur que leur voiture restait donc inutilisée. explique Satyam Dorville, directeur Saint-Louis. Et ils ont encore plein usagers est une priorité absolue dans le plus haut degré de perfor- de métier, le transport . // Pour Yoann Saint-Louis, directeur Produit et marketing. d’idées du même genre en tête… pour la qualité du service et le mance en matière de transport en général de la société, “l’engouement Les débuts n’ont pas été faciles. Il développement du réseau. Martinique. Magali Moutoussamy des voyageurs pour le service a été leur a fallu convaincre les parte-

84 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 85 BUDGET ET INFRASTRUCTURES GETELEC / PUBLI-REPORTAGE

Une lumière qui n'est pas prête Un budget en fusion de s'éteindre Avec 1,1 Md€ de budget primitif, la Collectivité territoriale de Martinique Depuis près de 50 ans, GETELEC participe au développement de la a fait la somme des dépenses et des recettes des anciens conseil général et régional. Mais pas seulement. Martinique. Implantée au sein de la Zone Industrielle de Place d’Armes au Lamentin, cette entreprise bénéficie d’une position géographique ien sûr, la réunifi cation des privilégiée et stratégique qui lui permet entre autres de garantir

anciennes collectivités, conseil © CTM. Bgénéral et conseil régional de d’excellents délais d’intervention sur site. la Martinique, ne constitue pas à proprement parler une fusion. C’est bien une nouvelle institution qui s’est De sérieuses références en éclairage public installée le 18 décembre 2015, avec Par son histoire, GETELEC a acquis de nombreuses com- Le leader martiniquais un mode de gouvernance original. pétences. Elle est titulaire depuis de nombreuses années de l’éclairage sportif Néanmoins, sur le plan fi nancier, il a des marchés de travaux neufs et d’entretien d’Eclairage GETELEC est aujourd’hui le leader martiniquais de bien fallu fusionner les budgets des Public. “La très bonne connaissance du territoire, une l’éclairage sportif. Une distinction liée à son profes- deux anciennes collectivités. On s’en expertise certaine et notre position géographique cen- sionnalisme, sa connaissance du marché et à la di- doute, ce n’est pas une mince a aire. trale, nous donnent une réactivité reconnue et appréciée versité des chantiers qu’elle a réalisés ces dernières “Mais ce n’est pas non plus si de nos clients” tient à préciser le directeur Eric WILLM. années : compliqué que cela”, admet non sans

Rénovation du Stade Pierre ALIKER avec remise

NP humilité Miguel Laventure, conseiller NP aux normes pour les CARIFTA GAMES 2014 exécutif en charge (entre autres) des (100 projecteurs 2000W), a aires fi nancières et budgétaires, Une valeur sûre et de la fi scalité. “En fait, dans un Stade du Lorrain, GETELEC propose des solutions adaptées aux premier temps, nous nous sommes Stade de Morne Rouge, placés dans une logique d’addition, exigences techniques et économiques des Stade de Rivière Salée, en tout cas au niveau des recettes, en collectivités sur 7 segments de marché principaux : Stade de Saint-Esprit. faisant la somme de la DGF (dotation n L’électrification rurale Elle a également de nombreuses références globale de fonctionnement) de n L’éclairage public et sportif (Maintenance et d’éclairage de terrains de sports type Basketball l’Etat versée au Département d’une travaux neufs) (Stade Louis Achille à Fort-de-France), Handball part, puis à la Région de l’autre, de n La mise en valeur du patrimoine avec (Lycée Croix Rivail à Ducos), Tennis (Tennis Club manière à lisser le passage vers la des illuminations festives Diamant). nouvelle collectivité. n La signalisation routière et dispositifs de retenue Ensuite nous avons travaillé par n L’aménagement urbain Une entreprise intégrée à la société martiniquaise chapitres. Par exemple, au niveau n La signalisation lumineuse de trafic Cette entreprise très active a encore d’autres projets à de l’éducation, nous avons créé un n La Fibre Optique nouveau chapitre qui comprend développer et d’autres marchés à conquérir. Elle compte à la fois les collèges et les lycées, sur ses 35 employés mais pas seulement, “nous avons, lesquels génèrent des dépenses Dans le cadre de l’aménagement du TCSP (Transport au sein de l’entreprise, une volonté forte de valoriser le et des investissements de même en Site Propre), GETELEC a installé plus de 1 100 points travail par l’insertion au titre de recrutement de jeunes nature. Même chose pour les routes, lumineux sur le territoire du Lamentin et de Fort-de- dans le cadre de contrats en alternance (apprentissage, où le nouvel état des lieux permet France entre 2015 et 2016, dont 14 armoires à régula- contrats de professionnalisation…)” souligne le directeur d’ailleurs une vraie simplifi cation tion-variation de tension pour effectuer des économies Eric WILLM. // dès qu’il s’agit de réaliser des études Miguel Laventure, conseiller exécutif en charge du budget, a répondu aux questions de Régions Magazine. d’énergies. ou d’e ectuer des travaux : fi nie la coupure entre les routes nationales L’ouverture aux nouvelles technologies et les routes départementales, qui “Pour le budget primitif 2017, nos autres interlocuteurs publics, Elle a également à son actif la réalisation de l’installation rendait très compliquée la réalisation poursuit l’élu, nous avons pu mettre les communes, les regroupements de 25 km de fibre optique en milieu urbain afin de relier du moindre carrefour giratoire”. Sans cette fois en place un dispositif de de communes, qui n’ont désormais toutes les stations du TCSP. parler des compétences jusqu’alors gestion budgétaire s’appuyant sur plus qu’un seul interlocuteur, ce qui Depuis 2017, elle est titulaire du marché Martiniquais de historiquement partagées entre une nouvelle nomenclature, ce qui permet une approche plus souple et montée en débit FTTN : il s’agit de remplacer progressi- les deux collectivités : la culture, le représente un élément de simplifi - plus simple dès qu’il s’agit de monter vement le cuivre par de la fibre optique sur les artères de sport, l’aménagement du territoire. cation essentiel. A commencer par un dossier.” transport principales.

86 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 87 BUDGET ET INFRASTRUCTURES SOGEA MARTINIQUE / PUBLI-REPORTAGE © CTM.

Implantée depuis 70 ans en Martinique, SOGEA Martinique est considérée comme l’un des fleurons du BTP de l’île de la Martinique.

Depuis 1947, l’entreprise participe au développement du territoire à travers de grands chantiers, comme les travaux d’assainissement de la ville de Fort-de-France en 1950, la construction du château d’eau de Beauséjour de Fort-de-France en 1970, la construction d’habitat à partir de 1990 et la participation ces dernières années à des chantiers d’envergure comme le TCSP ou le nouveau plateau technique du CHU.

SOGEA Martinique est donc un acteur clef de l’économie au service des Martiniquais.

NP NP SOGEA Martinique vous accompagne au travers de ses domaines d’expertises n Bâtiment, n Génie-Civil, n Canalisations.

La rénovation de certains collèges fait partie des projets de travaux de la nouvelle Collectivité. Ici vue aérienne du collège Edouard Glissant au Lamentin.

Comment fait-on des économies ? Autre chapitre important, la ratio- Personnel de la Collectivité : nalisation de la dépense publique, présentée dans le budget primitif près d’un million d’euros par jour… 2017 comme un “levier économique” pour la Martinique, permettant de Avec ses 4.600 agents en équivalent temps plein, il est évident que les soutenir l’activité des entreprises frais de personnel pèsent lourd dans le budget de la CTM. “Ça nous locales en lissant les commandes, coûte un million d’euros par jour !”, lancent souvent les contribuables en mettant en place des pratiques martiniquais. La vérité est tout de même en-deçà, mais la proportion d’achat simplifi ées, en réduisant les est la bonne. Le budget primitif 2017 prévoit en e et 211,8 M€ pour délais de paiement. Et, en particu- les dépenses de personnel. Or l’année 2017, compte tenu des jours lier dans le secteur du bâtiment, fériés, comptera 251 jours ouvrés. Si l’on enlève les quatre semaines les commandes ne manquent ni de congés payés et les congés divers, on voit qu’on n’est pas si loin ne manqueront : mise aux normes du fameux million d’euros par jour ouvré et travaillé. parasismiques de quatre collèges, Au chapitre des dépenses obligatoires, il faut ajouter le remboursement reconstruction du lycée Schœlcher, de l’emprunt (46 M€), les dotations aux satellites (62 M€) et bien études de construction ou de entendu les dépenses d’aides sociales, très lourdes compte tenu reconstruction pour trois collèges de la situation de l’île (RSA, RMI, APA, APAH, etc.) pour un total (Morne-Rouge, Lamentin III, Vert- de 395 M€. Le total des dépenses obligatoires se monte donc Pré), lancement du Pôle universi- à 715 M€, sur 1,1 M€ de budget. Non, jamais dans la balance de la connaissance, le poids de tous les musées du monde ne pèsera autant qu’une étincelle de sympathie humaine. taire de Santé… Aimé Césaire

88 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 89 BUDGET ET INFRASTRUCTURES

Le poids des dépenses sur les six derniers exercices. TRAVAUX PUBLICS, TRAVAUX “Bien sûr, il était compliqué de lancer une politique d’investissement dès 2016, lors AGRICOLES, V.R.D., de notre arrivée aux a aires, car il fallait d’abord rembourser un certain nombre DEMOLITION, de dettes, pas pour le Département, LOCATION DE MATERIEL mais plutôt pour la Région”, poursuit Miguel Laventure. “Mais nous avons pu renégocier la dette, et repartir sur de bonnes bases : cette renégociation nous a déjà permis d’économiser 8,5 M€ sur le budget 2017 par rapport à 2016”. De plus, le budget 2016, voté seulement le 26 mai, ne valait que pour sept mois, et comportait un emprunt complémentaire de 125 M€. Le budget primitif 2017, en Les recettes de la CTM ne dépendent pas que de la CTM, loin de là. légère baisse (voir les infographies), vaut pour toute l’année et ressemble davan- tage à ce que la Collectivité veut faire.

Rationaliser et évaluer Même si, justement, beaucoup reste à faire, en particulier en matière d’éco- nomies, que l’on attend généralement à l’occasion d’un tel rapprochement entre deux institutions. “Quelques-unes N° 11- Zac de Manhity relèvent de la vie quotidienne, comme Four à Chaux - 97232 LAMENTIN la réduction du parc automobile ou de TÉL. : 0596 42 10 90 - FAX: 0596 42 10 91 certains consommables, commente www.jeanlanes.fr

Miguel Laventure. Il nous faut également

NP NP Où l’on peut mesurer la baisse des dotations de l’Etat…

EIFFAGE / PUBLI-REPORTAGE

EIFFAGE, l’un des leaders européens du BTP Depuis plus de 30 ans en Martinique, notre

et des concessions, maîtrise l’ensemble des agence locale est implantée à Saint-Joseph la CTM. 2017 de primitif budget © Sources : compétences nécessaires à la conception et à D’abord connu sous le nom de NORELEC puis la construction d’infrastructures terrestres et FORCLUM, l’agence change de dénomination en maritimes. 2011 et devient EIFFAGE ENERGIE Martinique.

Nos activités dans les Antilles avec une excellente EIFFAGE ENERGIE Martinique se positionne équipe : sur 4 secteurs d’activités : Activités principAles n Génie climatique n canalisation eaux Usées n Génie electrique n canalisation eau potable n infrastructure n Génie civil n exploitation Maintenance n Hydraulique e ectuer quelques rationalisations en politiques publiques, ainsi que des conclut Miguel Laventure. C’est ce matière de personnel, sur des postes mécanismes de ce que j’appelle la que la population attend de nous, qui doublonnent dans l’encadrement. contagion vertueuse, devant nous nous avons pour y parvenir la légi- Mais au-delà, c’est toute une nouvelle permettre de réaliser de sensibles timité née de l’élection.” Dans un stratégie qu’il nous faut mettre en économies.” Il est vrai que lorsqu’on contexte de réduction des dotations place, qu’il s’agisse d’organiser des voit le poids des coûts de personnel de l’Etat (voir également en infogra- EIFFAGE GENIE CIVIL ANTILLES EIFFAGE ENERGIE MARTINIQUE déploiements fonctionnels, car de (lire en encadré), toute rationalisation phie), la tâche n’est pas aisée, mais la ZI DE GENIPA - 97224 DUCOS HABITATION RIVIERE BLANCHE nouveaux métiers et de nouvelles sera bonne à prendre… voie est tracée. Tél :0596 57 96 56 –Fax :0596 57 97 98 97212 ST JOSEPH ressources vont apparaître ; de mettre “Il nous faut a cher clairement les Philippe Martin Établissement hydraulique Tel : 0596 57 47 37 Fax : 0596 57 47 17 en place une véritable évaluation des objectifs à atteindre, et les tenir, Tél : 0596 54 16 84 Fax 0596 73 94 29 Directeur d’Agence : Stéphane KUKA

Directeur d’Agence : Ludovic LAPORTE SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 91 INFRASTRUCTURES NUMÉRIQUES INFRASTRUCTURES NUMÉRIQUES © CTM.

viennent, mais nous voulons le faire en partenariat avec les maires et les En route communautés d’agglomération.

RM : Comment allez-vous adapter vers le Très Haut Débit le développement numérique et la prévention des risques naturels ? DMS : Compte tenu des enjeux, il est La CTM veut atteindre une couverture complète de la Martinique important de renforcer et fi abiliser les bases de données, le fonction- d’ici à 2022. Le chemin est encore long, mais les enjeux économiques nement des équipements et des et sociaux sont importants. applications. Le réseau d'équipement télégéré implanté sur le territoire et sur le patrimoine de la collectivité, e numérique est devenu contribue fortement à améliorer la

aujourd’hui un acteur incon- © CTM. connaissance, la surveillance et la Ltournable de l’essor économique gestion des risques naturels. d’un territoire. Pour la Collectivité De nouveaux sites seront équipés en Territoriale de la Martinique, il s’agit de 2017 pour répondre aux besoins de réussir cet enjeu majeur en mettant en surveillance et de gestion du patri- place les conditions nécessaires à son moine de la CTM, mais également développement. Le point avec Daniel afi n de poursuivre les partenariats Marie-Sainte, conseiller exécutif en scientifi ques et techniques ainsi que charge des infrastructures et réseaux la coopération régionale. numériques à la CTM. En 2017, fi gurent également parmi nos priorités :

Régions Magazine : Pourquoi seules - le développement de la gestion de NP les communes de Fort-de-France et NP crise pour les services opérationnels de Schœlcher et Lamentin sont bien (de la remontée des informations à équipées en fi bre optique ? la génération des cartographies des Daniel Marie-Sainte : Merci de dégâts sur le patrimoine), commencer par cette question car - la modernisation de l'accès en Démonstration de matériel lors de l’installation du “point de mutualisation de zone” c’est un point qui mérite éclaircis- ligne en temps réel aux données de à Ravine Touza, commune de Schœlcher. sement. Souvent on dit que c’est la surveillance et de gestion de cette Région qui à l’époque a fait ce choix. Il crise (hydrométéorologie, houle, n’en est rien ! Lorsque l’appel à mani- marée, trafi c routier, vidéosurveil- La fi bre optique constitue également Mais je pense surtout aux 80 emplois festation d’intention d’investissement lance, cartographie des scénarios une opportunité professionnelle pour directs et plus, qui seront créés autour a été lancé en 2010 puis en 2013, d’inondations…), de jeunes diplômés, pour l’insertion des métiers de la fi bre optique, dans seul l’opérateur historique Orange a - la constitution d'une base de de jeunes sans diplôme ou encore les quatre prochaines années et aux répondu présent. Il s’est alors engagé, données sur la vulnérabilité du pour des demandeurs d’emplois 150 M€ injectés dans l’économie lors sur ses fonds propres, à développer la bâti qui permettra de disposer d'un qui trouveront en ce domaine de des travaux. fi bre optique sur Fort-de-France et état détaillé permettant de prioriser nouveaux débouchés concrets sur Le développement du numérique est Schœlcher. Ce qu’il est en train de les diagnostics, de proposer des des métiers à valeur ajoutée. un enjeu majeur encore plus impor- faire, sous le suivi et le contrôle de programmes de renforcements para- tant en territoire insulaire, car il permet la CTM. Le reste du territoire ne fait sismiques et de participer ainsi à la Des opportunités de faciliter les échanges avec le reste l’objet d’aucun investissement d’ini- réduction de la vulnérabilité du bâti pour les jeunes du monde. Il favorise la création d’ac- tiative privée. de la CTM. tivités économiques de croissance et Daniel Marie-Sainte, conseiller exécutif en charge des infrastructures et réseaux RM : Quels sont les objectifs écono- l’émergence de services innovants RM : D’autres opérateurs pour- numériques à la CTM, a répondu aux questions de Régions Magazine. RM : Vous êtes aussi chargé de la miques et sociaux visés par la CTM importants en situation insulaire raient-ils prendre le relais ? formation professionnelle, y a-t-il dans ce domaine ? (e-santé, e-éducation, e-formation…). DMS : Aucun opérateur privé n’a Le premier l’a été en janvier 2017, ses jusqu’au domicile pour tout le reste des formations prévues dans ce DMS : La fi lière numérique est une Autre élément caractéristique du souhaité porter en fonds propres travaux devraient commencer dans du territoire. domaine ? composante à part entière des axes territoire, un taux de chômage des l’investissement pour le déploiement les prochains mois, pour raccorder DMS : Dans le cadre de notre politique stratégiques de développement de 15-25 ans de l’ordre de 60 %. Or, les de la fi bre sur le reste du territoire. en fi bre les sites prioritaires et o rir Prévention numérique globale, des formations la Martinique. C’est également un jeunes s’intègrent particulièrement C’est pour cela que la CTM a continué un meilleur ADSL dans les dernières des risques naturels sont déjà programmées et certaines contributeur indirect à la compéti- bien dans les métiers du numérique l’accord (accordé par la Région de zones moins bien desservies. Une ont même déjà commencé. Il s’agit tivité et à la dynamique des autres car c’est leur quotidien. C’est donc l’époque) pour installer cette fi bre autre consultation est en train Et enfi n une dernière pour une de former à de nouveaux métiers et domaines d’activités présents sur une magnifi que opportunité que optique sur tout le territoire sur le d’aboutir pour choisir le groupe- délégation de service public en vue créer de nouveaux emplois, autour le territoire (commerce, tourisme, nous ne laisserons pas passer. budget de la Collectivité. Les marchés ment qui va concevoir et réaliser de commercialiser le réseau. Cela du déploiement généralisé de la fi bre formation, éducation, santé, déve- sont en train d’être attribués. les infrastructures de fi bre optique va nous prendre les quatre ans qui optique à l’abonné. loppement durable…). Propos recueillis par Magali Moutoussamy

92 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 93 INFRASTRUCTURES NUMÉRIQUES INFRASTRUCTURES NUMÉRIQUES

Une politique numérique globale La fi bre optique à Ravine Touza

e Schéma Directeur Territorial de l’Aménagement etit événement le 8 février à Ravine Touza, en réalisant tous les travaux sur les 5 ans à venir, Numérique (SDTAN), désormais sous compétence à Schœlcher : l’inauguration du réseau de fi bre en engageant déjà 30 millions d’euros par an sur

L © CTM. P de la Collectivité Territoriale de Martinique, a déjà optique va permettre aux habitants du quartier d’être ce grand projet d’infrastructures numériques.” permis de mettre en place les éléments d’une politique raccordés au Très Haut Débit via la fi bre optique. numérique globale. La commune de Schœlcher fait l’objet d’une intention Le point de mutualisation a été inauguré en présence d’Alfred Notamment en confi ant dès 2007 et pour 20 ans, d’investissement privé par l’opérateur Orange Marie-Jeanne (ici devant l’armoire haut-débit), du maire de Schœlcher Luc Louison Clémenté, et de la déléguée une délégation de service public à Martinique qui a déclaré une intention d’investissement entre régionale d’Orange de Martinique, Line Durpès. Numérique (MNU), pour l’établissement et l’exploi- 2016 et 2020.

tation du réseau de collecte LIANE qui constitue un Une convention de programmation et de suivi des © CTM. premier maillon important pour les déploiements déploiements a été signée le 20 juillet 2016. C’est un Très Haut Débit à venir. Mais aussi en aidant outil de coopération entre les collectivités territoriales au déploiement d’un nouveau câble sous-marin et les opérateurs déployant, sur fonds propres, reliant la Martinique à la Guadeloupe. Ou encore des réseaux FTTH (fi bre optique à l’abonné). en raccordant en fi bre, l’équipement numérique des La première pierre de ce réseau a donc été posée. lycées et collèges et des antennes de la Collectivité. “Cette inauguration du premier “Point de Mutualisa- Le nouvel objectif de la CTM est donc d’atteindre une tion de Zone” à Ravine Touza est un signal probant, couverture totale du territoire en Très Haut Débit FTTH a précisé Alfred Marie-Jeanne, président du Conseil (Fibre To The Home, fi bre jusqu’au domicile) d’ici 2022. exécutif de la CTM. La CTM et ses équipes seront Le succès de cette opération passe par une réduction vigilantes pour que les intentions des opérateurs tarifaire des accès internet sur le territoire martini- privés se transforment en engagement réel de quais, l’anticipation des besoins d’interconnexion déploiement. Depuis mon arrivée à la CTM, sur les câbles sous-marins de communications élec- Pour Daniel Marie-Sainte, la fi lière numérique est une j’ai décidé de donner un coup d’accélérateur troniques et l’amélioration de la qualité de service. composante à part entière du développement de la Martinique. La mise en œuvre de la politique d’aménagement numérique sur le territoire représente un enjeu

fi nancier estimé à plus de 200 M€ d’investissement également du dispositif. L’objectif de l’Exécutif NP sur 6 ans. Elle sera cofi nancée par la CTM avec l’appui est de raccorder en Très Haut Débit, sur 2 ans NP technique et fi nancier de l’État et de l’Europe. les 68 EPLE (Etablissements Publics Locaux d’Enseignement). Un espace numérique de travail sera Un enjeu industriel et fi nancier signifi catif d’ailleurs mis en place afi n d’améliorer leur quotidien. La Collectivité doit prévoir le déploiement d’une Pour sa part, la CTM se dirige de plus en plus vers une infrastructure de desserte structurante caractérisée par : administration électronique avec le projet de création • environ 100.000 prises à construire en dehors d’une plateforme mutualisée de services numériques de Fort-de-France et Schœlcher, pour les collectivités et les services publics. L’ANNUAIRE • un investissement public pour la desserte Le développement numérique facilitera aussi L’ANNUAIRE en fi bre optique du territoire de près de 180 M€, considérablement l’accès des entreprises • un réseau de près de 4.500 kilomètres à déployer. à la commande publique. Grâce à la mise en œuvre Trois procédures de consultation ont été lancées en du marché public simplifi é (MPS), il leur su ra DES RÉGIONS 2016. La première pour la montée en débit de 30 zones de présenter simplement leur numéro SIRET. du territoire afi n d'améliorer l'internet par ADSL, dans Dans cette révolution technologique, le citoyen 2 les zones les moins bien desservies à ce jour, et la liai- pourra également, à travers une plateforme publique 0 son en fi bre optique de près de 200 sites stratégiques, open data, aider à enrichir les informations détenues tels que les hôpitaux, les zones d’activité économique, par la collectivité. 2017 MÉTROPOLE les lycées, les collèges… La deuxième pour le déploie- & OUTRE-MER ment du réseau fi bre optique jusqu'à la maison, sur AccompagnerLes TCSP sagement alignésles entreprises au centre de maintenance du Lareinty. l'ensemble du territoire, en dehors des zones d'inves- Pour une entreprise, le numérique constitue RÉSERVEZ-LE DÈS MAINTENANT tissement privé et la troisième pour l’exploitation et la une opportunité de croissance et de création de valeur commercialisation de ce réseau fi bre optique. autour de son o re. Pour une collectivité, le numérique Un indispensable outil de travail bien maîtrisé doit aussi contribuer à réduire les coûts pour 50 euros seulement Faciliter la formation sous toutes ses formes et à améliorer la qualité des processus. Dans le cadre du SDTAN, une priorité a été donnée La Collectivité de Martinique continuera au raccordement Très Haut Débit des établissements d'accompagner en 2017 : d'enseignement notamment les lycées et collèges. • les projets des collectivités, en particulier les mai- En 2016 une quinzaine d'établissements étaient ries et les EPCI sur leurs projets d'écoles numériques,

déjà raccordés en fi bre optique. sur leur transformation numérique, HORS-SÉRIE RÉGIONS MAGAZINE Pour 2017, près d'une centaine de sites supplémen- • les projets numériques des entreprises, particuliè- Pour passer commande, adresser un chèque à l’ordre de : Actualités & Initiatives des Territoires taires dont environ une trentaine d’établissements se- rement les TPE dans leur transformation numérique JPW MEDIAS - 2, rue Guynemer - 75006 Paris ront raccordés. Les centres de formation bénéfi cieront en lien avec les fonds européens FEDER /FSE. E.mail : [email protected] 1 Tél. : 06 81 70 80 77 / Elisabeth Mansart 7

94 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 PUBLI-REPORTAGE / ORANGE ORANGE / PUBLI-REPORTAGE

La fibre : enjeu mobilisateur du projet d’entreprise Orange “Essentiels2020” Après les efforts fournis par Orange pour l’aménagement numérique du territoire en haut débit, l’enjeu est désormais de réussir celui du Très Haut Débit.

ou personnels. Après le téléphone et l’ADSL, c’est la fibre Les collectivités territoriales optique maintenant qu’il faut amener au plus près des Dans le cadre du déploiement de la fibre optique, Orange logements et des locaux d’entreprises. Orange est plei- coopère avec les collectivités et en partenariat avec un nement engagé dans le déploiement des réseaux Très ensemble d’acteurs clés. Les collectivités territoriales Haut Débit. C’est l’un des axes mobilisateurs de son sont fondamentales en leur qualité de gestionnaire du projet d’entreprise : Essentiels2020. domaine public. Elles seules délivrent les autorisations d’implantation des équipements utiles au déploiement de la fibre dans la rue. Leur rôle est donc essentiel dans La fibre : qu’est-ce que c’est ? le déploiement de la fibre. Une fibre optique est un fil de verre qui conduit la lumière. Le signal lumineux injecté dans la fibre est capable de transporter de grandes quantités de données à la vitesse Plus d’info sur le site dédié de la lumière sur plusieurs centaines, voire milliers de http://www.orangecaraibe.com/internet_tv/fibre.html kilomètres.

La fibre optique est capable d’acheminer des débits NP descendants considérables, au moins 30 fois plus rapides NP Les réseaux à Très Haut Débit sont un facteur de compé- que le réseau actuel en cuivre (technologie ADSL), pour titivité et de croissance pour les territoires. Leurs très recevoir des informations comme pour en envoyer. Orange engagé dans le Plan grandes capacités de transmission dans les deux sens La fibre optique permet de transporter des données sur France Très Haut Débit de très longues distances, quasiment sans atténuation du libèrent les échanges et permettent les usages simul- Le déploiement de la fibre optique sur les territoires par signal, quelle que soit la localisation du logement. tanés ainsi que le partage de documents professionnels Orange, en tant que déployeur, s’inscrit dans le Plan France Très Haut Débit de la Mission Très Haut Débit par l’Agence du Numérique. Le Plan prévoit que les opéra- teurs et les collectivités précisent leurs engagements réciproques dans le cadre de conventions conclues entre l’opérateur impliqué, les collectivités territoriales concer- nées et l’Etat. Orange a la volonté de créer un climat de confiance avec les collectivités locales concernées en étant transparent sur ses projets, en se concertant sur les choix de quartiers prioritaires.

Les villes 100% Fibre D’ici 2022, Orange a l’ambition de fibrer l’ensemble des logements et locaux professionnels de sept villes aux Antilles-Guyane : Pointe-à-Pitre, Basse-Terre et Petit- Bourg en Guadeloupe, Fort-de-France et Schoelcher en Martinique, Cayenne et Rémire-Montjoly en Guyane. Elles pourront profiter des avantages du très haut débit grâce à la Fibre Orange 100% Fibre. Concrètement, cela signifie que, dans ces sept villes, Orange vise la disponi- bilité de la fibre de bout en bout pour tous les acteurs de la ville : grand public, professionnels et entreprises seront éligibles à la Fibre Orange. Comme le veut la réglemen- tation, tous les fournisseurs d’accès internet pourront commercialiser la fibre installée par Orange.

96 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 97 ACTION SOCIALE ACTION SOCIALE

Conseiller exécutif en charge des A aires sociales, de la santé et de la solidarité, Francis Carole a répondu aux questions de Régions Magazine. énormément baissé, pour atteindre

le chi re-plancher de 1,8 %, soit © CTM. sous le seuil de renouvellement naturel. Le mode de vie, l’apparition du planning familial, l’entrée massive Le taureau par les cornes des Martiniquaises dans la vie active, expliquent le phénomène. La situation sanitaire et sociale de la Martinique est plus que délicate. Un phénomène largement augmenté par un second : le départ massif De l’enfance aux personnes âgées, la Collectivité a décidé de s’attaquer des jeunes vers la métropole. “Nous perdons entre 4.000 et 5.000 jeunes à toutes les di cultés. chaque année”, admet Francis Carole. Bien sûr, on ne quitte pas l’“île aux ’adage est connu : on juge l’état couple”. Francis Carole est conseiller indispensable dans un territoire où fl eurs” par plaisir, mais pour y trouver d’une société au sort qu’il réserve exécutif en charge des A aires le coût de la vie est de surcroît élevé, un travail, pour s’assurer un débouché Là ses personnes âgées. A cet sociales, de la santé et de la solidarité. mas qui pèse lourd sur le budget de la et un épanouissement professionnels égard, la situation de la Martinique Autant dire que lui, la création d’une collectivité : 110 M€ en 2016, unique- qui paraissent peu probables sur l’île. était et reste préoccupante. Certains nouvelle collectivité englobant les ment pour les personnes âgées. Et Aujourd’hui, la population marti- chi res sont accablants, la réalité l’est compétences sociales de l’ancien la situation ne pourra pas s’arranger niquaise vivant en métropole (plus tout autant. Au moment où la compé- conseil général, il la vit au quotidien. de sitôt car la population de l’île de 100.000) représente le quart de tence sociale du conseil général est Et qu’il mesure bien l’immensité de la vieillit chaque année davantage : les celle qui est restée sur l’île (397.000). absorbée par la nouvelle Collectivité, tâche à accomplir. prévisionnistes annoncent que d’ici Un bouleversement sociologique on mesure l’enjeu considérable pour “Pour ceux-là, qui vivent au niveau ou à 2030, 34 % des Martiniquais auront aggravé par le fait que c’est une la nouvelle équipe. Qui a décidé de en-dessous du seuil de pauvreté, le plus de soixante ans… partie des élites, à commencer par les prendre le taureau par les cornes, revenu global moyen a quand même jeunes diplômés, qui s’exile ainsi. en fi xant ses ambitions et en s’en augmenté, passant de 710 € à 974 € Baisse du taux de fécondité donnant les moyens. par le biais de l’ASPA, l’allocation de Car c’est l’autre préoccupation Pathologies et addictions

“37 % des plus de soixante ans vivent solidarité aux personnes âgées. Mais majeure sur le plan social : là où Et pour fi nir sur ce tableau, la situa- NP en Martinique avec moins de 800 les demandes d’aide sociale liées à l’on comptait naguère des familles NP tion sanitaire de l’île de vaut guère euros par mois pour une personne la précarité ont augmenté de 12 % de sept, huit ou neuf enfants, le mieux. “Plusieurs études font appa- seule, moins de 1.243 € pour un en trois ans”. Une aide évidemment taux de fécondité de la Martinique a raître des pathologies prévalentes en Martinique, explique Francis Carole. On y retrouve le diabète, l’hyperten- sion, l’obésité. On voit apparaître

Francis Carole en visite dans un des établissements dépendant de la CTM. © CTM. le développement du cancer de la prostate. On constate aussi que beaucoup de jeunes sont en décro- chage scolaire et sou rent de diverses addictions (alcool, drogue). Et pour les adoptant, dès le 1er janvier 2016, deux dans le budget primitif 2017 de la plus âgés, ces pathologies posent très programmes essentiels pour faire CTM, la politique d’accompagnement vite le problème du maintien en auto- face à la situation décrite : le “Schéma social représente 395 M€, soit près de nomie”. Avec, cerise sur le gâteau si de l’autonomie des personnes âgées 40 % du budget total de la collectivité, l’on ose écrire, un phénomène spéci- et des personnes en situation de dont 127 M€ directement a ectés à la fi que, celui des enfants purement et handicap”, et le “Schéma de la petite santé et aux actions sociales. Pour simplement abandonnés par leurs enfance, de la jeunesse et de la famille”. sa part, le RSA (revenu de solida- parents - incapables de pouvoir les Le tout chapeauté, en quelque sorte, rité active) représente à lui seul une élever -, et récupérés par des familles par le Pacte territorial d’insertion, à dépense de 206 M€. d’accueil… travers lequel toutes les instances Outre un plan spécifi que en direction “Heureusement nous disposons de concernées (CTM, Caisse d’Alloca- des personnes âgées (lire en encadré), structures sociales de qualité, un bon tions familiales, sécurité sociale, etc.) le budget prévoit notamment de réseau d’assistantes familiales, plus de sont invitées à rencontrer les acteurs rénover l’o re d’hébergement d’ur- 800 au total qui sont désormais sous de terrain pour trouver des solutions gence, de renforcer la formation la responsabilité directe de la CMT, concrètes à des problèmes tels que des travailleurs sociaux, de garantir énonce Francis Carole. Nous avons le l’obésité, les addictions ou encore la le développement du placement Foyer territorial de l’enfance, et aussi santé mentale. familial, ou encore d’accentuer les les MECS (Maisons d’accueil à carac- e orts de lutte contre le décrochage tère social”, qui peuvent accueillir les Un catalogue de mesures scolaire. Un important catalogue de enfants ou adolescents de 6 à 21 ans Sur le plan sanitaire, la Martinique est mesures dont on ne pourra évaluer (lire en encadré). également la seule île de la Caraïbe les résultats que sur la durée. Et puis, bien sûr la CTM a décidé de à disposer d’un cyclotron ou encore prendre le taureau par les cornes. En d’une unité de thérapie cellulaire. Et Philippe Martin

98 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 99 PUBLI-REPORTAGE / Foyer TerriTorial de l’enFance de MarTinique Foyer TerriTorial de l’enFance de MarTinique / PUBLI-REPORTAGE le Foyer Territorial de l’enfance de Martinique : un acteur au service de l'action sociale Implanté au cœur d’une forêt tropicale dans la commune de Saint-Joseph, le FTEM est un établissement public social financé par la Collectivité Territoriale Interview de yolène Galva, directrice du Foyer Territorial de Martinique. Créé en 1948, il accueille des enfants confiés par l’Aide Sociale à l’Enfance et à la Famille, dont la situation sociale et familiale nécessite une de l’Enfance de Martinique séparation provisoire du milieu d’origine. Régions Magazine : En quoi consiste votre mission de RM : Quelles sont les difficultés directrice au sein du FTEM ? majeures que vous rencontrez ? du Chef de service, de la mise en œuvre et du suivi du Yolène Galva : Jusqu’à août 2015, Y.G. : Nous devons faire face de Ses missions : projet personnalisé de l’enfant accueilli, en lien étroit j’ai été adjointe de l’ancienne direc- plus en plus à des problématiques • Accueillir et héberger y compris en urgence avec le juge pour enfants et les services de l’Aide sociale trice du foyer. Depuis janvier 2016, d’accompagnement des enfants et (24h/24 et 365 jours) à l’enfance et à la famille. j’assure un intérim de direction sur en particulier des adolescentes. On • Observer et éduquer en élaborant un projet Nouvellement repensé, le Service de Ressources Pluridisci- décision du préfet après avis du assiste à une montée des pertur- plinaires a élargi sa mission à une procédure d’évaluation personnalisé pour l’enfant tenant compte de son président de la CTM. bations juvéniles générée par un de l’enfant et du jeune. histoire, de ses besoins et de ses ressources, Ma mission est de mettre en œuvre milieu sociétal martiniquais peu Le Service d’Accompagnement et de suivi extérieur vient

• Orienter soit vers une structure d’accueil de type les décisions stratégiques prises en régulateur et par le vieillissement NP compléter le dispositif de prise en charge coordonné. NP Maison Educative à Caractère Social (MECS), soit Conseil d’Administration, d’assurer de la population. Il assure le suivi des enfants en famille et propose des vers une famille d’accueil ou un retour en famille si le bon fonctionnement de l’établis- Les plus jeunes présentent des ateliers de médiation thérapeutiques et artistiques. sement et la continuité du service. troubles du comportement, voire cela est possible. psychiatriques. Le manque de RM : Quels sont vos projets pour Yolène Galva structures disponibles en périphé- Un lieu de vie bien encadré le FTeM en chiffres : le FTEM ? rie, pouvant assurer la prise en Le FTEM a une capacité d’accueil de 91 enfants et adoles- • 31 740 journées réalisées soit un taux Y.G. : En 2016, le Foyer a initié la charge adaptée à ce type de profil, cents âgés de 5 jours à 18 ans. d’occupation de 93,7% démarche qualité afin d’améliorer raisons de confidentialité liées au se fait crucialement ressentir. Il propose un hébergement en internat au sein de 2 unités • Une durée moyenne de séjour chiffrée à 217 jours ses procédures pour assurer une placement des enfants, nous avons C’est cela notre quotidien ! Les gardé une certaine distance avec de vie situées à Rivière l’OR et 5 unités situées dans des • 60 nouveaux admis en 2016 meilleure prise en charge. A court enfants arrivent avec des histoires les médias. Aujourd’hui nous vou- villas individuelles des communes avoisinantes. • 58 orientations réalisées (dont 13 dans la famille terme, nous poursuivrons cette très lourdes et il faut beaucoup restructuration et devrons finaliser lons que les familles martiniquaises d’empathie et d’abnégation pour Le FTEM offre également un accueil en famille éducatrice d’origine) pour expérimenter un milieu de vie attentif et sécurisant la rédaction du projet d’établisse- et au-delà aient une vision plus les aider à reprendre confiance en 146 enfants pris en charge (à titre indicatif : 122 en 2013, 129 en 2014, 128 concrète de notre mission et de riche d’expériences sociales enrichissantes. en 2015). ment. eux. Il accompagne également les enfants placés dans leur A moyen terme, nous avons deux notre action. Nous avons l’avantage d’avoir des famille dans le cadre du Droit d’Hébergement au projets : réhabiliter quelques bâti- A long terme, on devrait mener une professionnels bien formés, dé- Quotidien (DHQ). Les enfants ne sont pas pour autant coupés de la vie ments du site de Rivière l’Or qui réflexion globale sur une configu- voués, dotés de nombreux talents ration plus “resserrée” de l’établis- culturelle et sportive. Le FTEM met à leur disposition sont extrêmement vieillissants et de créativité. Des qualités im- sement car son fonctionnement en La prise en charge une salle d’activité (danse, théâtre, jeux de rôles…) et une compte tenu de l’environnement portantes pour que le passage sites distants présente des limites L’accompagnement éducatif repose sur un socle légi- salle de jeux et d’arts plastiques auxquelles les parents humide. Cela nous permettra des jeunes au foyer soit le plus tant du point de vue de la sécurité slatif constitué par 3 lois majeures de 2002, 2007 et 2016. peuvent être associés. Les enfants pratiquent la natation, d’améliorer les conditions d’ac- constructif possible. // cueil des petits, d’installer dans des biens et des personnes que du L’enfant est replacé au cœur l’équithérapie. Ils bénéficient également de séances de des locaux adaptés les ateliers de point de vue logistique et humain. du dispositif et doit bénéfi- relaxation (méthode 3C). médiation thérapeutique et artis- cier d’une prise en charge Ils font des sorties à la tique pour les enfants et les parents RM : Avez-vous les moyens adaptée et diversifiée. Une plage, au ciné, et partici- mais aussi de proposer des lieux de financiers et humains de vos équipe pluridisciplinaire pent activement aux nom- visites médiatisés. ambitions ? composée d’éducateurs, breux spectacles organisés Le 2ème projet est l’ouverture de Y.G. : Avec notre effectif de 145 de maîtresses de maison, en interne. Les événe- l’établissement vers l’extérieur en agents, nous devons développer d’auxiliaires de puéricul- ments calendaires qui utilisant les moyens modernes nos projets en les adaptant au ture, de psychologues rythment l’année sont tous Le pôle jeunesse accueille de communication (création d’un budget qui nous est alloué par la Le pôle petite enfance compte et d’assistantes sociales, marqués avec originalité 2 pouponnières, 1 jardin d’enfants, les enfants âgés de 6 à 13 ans sur site internet). Jusque-là pour des CTM. Site de Rivière l’Or 1 studio mère avec bébé s’assure sous le contrôle et implication. // 2 unités de vie mixtes externalisées

100 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 101 ACTION SOCIALE LA MYRIAM / PUBLI-REPORTAGE

Des maisons pour les enfants Un lieu d'insertion pour adultes

Les Maisons d’enfants à caractère sociale-MECS sont des centres spécialisés dans l’accueil des enfants atteints de troubles mentaux et adolescents de 6 à 21 ans. Elles ont en quelque sorte succédé aux orphelinats. On en trouve deux catégories en Martinique : les internats et les foyers ouverts. L’Association LA MYRIAM a été créée en 1984 sous l’impulsion de Le placement en MECS a notamment lieu dans les cas de violence familiale (physique, sexuelle ou parents ayant un proche dont le maintien en hôpital psychiatrique ne psychologique), de di cultés psychologiques ou psychiatriques des parents, de problème d'alcoolisme, se justifiait plus. Affiliée à l’UNAFAM (Union Nationale des Amis de toxicomanie, de graves confl its familiaux, de carences éducatives, de problèmes comportementaux et Familles de personnes malades et/ou handicapées psychiques) de l'enfant, de l'isolement en France d'un enfant étranger... reconnue d’utilité publique depuis 1968, La Myriam en est la Les Maisons d' Enfants à Caractère Social sont soit des structures privées gérées par des associations ou délégation Martinique. des fondations, soit des établissements publics. Elles relevaient de la compétence du conseil général, et donc aujourd’hui de la CTM, qui donne l'habilitation Le bâtiment de la Maison d’enfants à caractère social de l’Espérance, à Fort-de-France. L’association gère aujourd’hui pour recevoir des enfants relevant de l'Aide Sociale 5 établissements et services : Interview de Marguerite Bourgeois, à l'Enfance (ASE). Elles sont également fi nancées n Un Foyer de vie pour adultes en par la Collectivité, par le biais du prix de journée. Pour sa part, depuis 1973, la MECS la Ruche est situation de handicap psychique, Présidente de LA MYRIAM Sept établissements fonctionnent sur l’île, habilitée à recevoir soixante fi lles âgées de 6 à 18 ans. n Une Maison Relais pour adultes à Fort-de-France, Ducos, le Robert, le François L'accompagnement peut néanmoins s'étendre jusqu'à sous protection juridique, Leur admission est conditionnée à et Saint-Joseph. Parmi eux, la Maison d’enfants 21 ans pour celles qui auront fait la démarche du l’obtention d’une décision de place-

n Un Service de Protection Juridi-

NP à caractère social de l’Espérance est un établissement "contrat de jeunes majeurs". Les jeunes sont accueillis NP ment de la CDAPH (Commission des social habilité pour accueillir environ 90 garçons, sur deux groupes de vies : le groupe de pré-adoles- que des Majeurs, Droits et de l’Autonomie des Personnes âgés de 6 à 21 ans. Elle dispose de 6 unités de 10 cents/adolescents, qui regroupe 30 jeunes âgées n Un ITEP (Institut Thérapeutique Handicapées) après demande formulée à 13 places et d’une unité de 5 places. de 9 à 16 ans ; et le groupe d'insertion. Pour ces fi lles, Educatif et Pédagogique), auprès de la MDPH. Ses équipes sont composées d’éducateurs spécialisés, âgées de 17 à 21 ans, la prise en charge concourt n Un SESSAD (Service d’Education de moniteurs éducateurs, de maîtresse de maison prioritairement à la préparation à la sortie de Spéciale et de Soins A Domicile), RM : Quelle est votre capacité et de surveillant de nuit. La MECS bénéfi cie aussi l'institution (renforcement de l'autonomie, mise en d’accueil ? des services d’une psychologue, d’une infi rmière, œuvre d'un projet de formation ou professionnel, L’ITEP et le SESSAD accueillent des M.B. : Actuellement nous accueillons d’une assistante sociale et du support de l’équipe réintégration en famille, orientation en Foyer enfants et adolescents présentant 17 hommes et 8 femmes. La moyenne administrative de l’Espérance. de jeunes Travailleurs, départs pour des études, etc.). des troubles du comportement. d’âge est d’environ 42 ans avec une amplitude qui va de 24 à 60 ans. Ces établissements et services ont Marguerite Bourgeois pour financeurs l’ARS, la DJSCS et RM : Quelles sont les activités la CTM. Régions Magazine : Quel est le proposées ? premier établissement qu’a ouvert M.B. : Quelles soient de type éducatif, Les objectifs de l’association La MYRIAM ? pédagogique, sportif, culturel, psycho- La MYRIAM développe régulière- Marguerite Bourgeois : C’est le Foyer de thérapeutique ou de loisirs, les activités ment des actions d’aide à l’insertion vie qui a d’abord vu le jour en 1986 avec concourent à l’épanouissement, à l’in- et à l’intégration scolaire, sociale un public essentiellement composé sertion et au bien-être des usagers. et professionnelle de personnes d’hommes. Ils étaient 15 à l’origine et Je peux citer des ateliers cuisine, entre- ce sont leurs parents qui finançaient la tien du lieu de vie, gestion de l’argent majeures ou mineures en difficulté structure d’accueil à l’époque. Puis une personnel, esthétique, décoration, cou- (jeunes, familles, hommes et unité pour 10 femmes a été créée en ture, jardinage, marche, aquagym, ciné- femmes), en s’appuyant sur l’expé- 1989. ma, danse traditionnelle, langues étran- rience de professionnels qualifiés. gères… RM : Quel type de public accueillez-vous ? RM : Vous avez un projet M.B. : Les résidents proviennent de toutes de délocalisation ? les communes de la Martinique et sont M.B. : L’association est en train de fina- d’origine socio-économiques diverses. liser un projet d’implantation sur un seul La plupart ne sont plus en capacité lieu pouvant accueillir 60 personnes, d’exercer une activité professionnelle au quartier Habitation Grand Fond au L’équipe de permanents de la Maison d’enfants à caractère social La Ruche, à Fort-de-France. mais ils perçoivent tous l’AAH (l’Allo- Marin. Un projet soutenu par la CTM et cation d’Adulte Handicapé). la municipalité du Marin. //

102 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 103 ACTION SOCIALE

Personnes âgées : le défi de l’autonomie

Même si l’île compte plus de 25 structures d’accueil pour personnes âgées, dont une dizaine d’EHPAD, la Collectivité a prévu

© Outremer Première. © Outremer un plan spécifi que permettant de “relever le défi de l’autonomie des personnes âgées ou en situation de handicap”. Ce dispositif est doté de 60 M€ dans le budget primitif 2017. Parmi les mesures préconisées, “amplifi er le soutien et l’accompagnement à domicile ; étudier la possibilité d’un dispositif “EHPAD à domicile” ; améliorer les services d’aide et d’accompagne- ment, par exemple le service de portage de repas ; soutenir, après appel à projets, les organismes menant des actions en faveur de la En Martinique, le sort des personnes âgées représente deux défi s : celui du revenu prévention de la perte d’autonomie.”

minimum, et celui de l’autonomie.

NP NP CAF MARTINIQUE / PUBLI-REPORTAGE NE MANQUEZ PAS DANS LE RÉGIONS MAGAZINE

N°137 DE JUIN Depuis soixante ans, les Allocations familiales accompagnent les familles dans leur vie quotidienne. Acteur majeur de la solidarité nationale, la branche Famille est un réseau piloté par la Caisse nationale des Allocations familiales. Mobilisées au service des allocataires, les Caf prennent en charge les prestations et développent les politiques sociales familiales sur leurs territoires.

Régions Magazine donne la parole au Directeur Général de la Caisse d'Allocations Familiales de Martinique Monsieur Marcel Mangattale Régions Magazine : Dans le Territoriale de Martinique ? contexte actuel, pouvez-vous MM : Une co-production construc- souligner les spécificités de la tive avec la CTM au service des fa- CAF Martinique et les défis qui milles qui s’insère dans une dynami- sont les vôtres ? que verticale, horizontale et ascen- Marcel Mangattale : Ce sont les mê- dante partagée. Elle se concrétise mes défis que ceux de nos parte- dans une convention ayant pour naires. Une politique sociale qui ré- objectif d’accompagner et de ré- ponde aux besoins des familles et pondre aux besoins des familles à structurée dans chaque territoire. travers 5 politiques publiques : La Caf Martinique, résolument en- n La petite enfance

gagée est : n La jeunesse

NP NP n Un acteur majeur de la politique n La parentalité familiale de l’Action Sociale et de la n Le logement et le cadre de vie Solidarité Nationale n La précarité • Notre exigence : agir pour et avec Marcel Mangattale les familles Pour reprendre les termes du Pré- • Notre engagement : défendre les “juste droit à la bonne date” ? sident exécutif de la CTM, Monsieur valeurs de la république MM : La Caf de la Martinique offre Alfred Marie Jeanne : “Co-construire, • Notre force : notre maillage terri- un des meilleurs services du réseau Co-financer, Co-décider” torial et la gouvernance avec les des Caf aux Martiniquais. Co-Construire : partenaires n Un personnel engagé et dévoué n avec les autres partenaires des Po- n Un investisseur social en matière n Des services innovants et acces- litiques Sociales qui apportent des de politique familiale sibles réponses concrètes aux besoins des • En coopération avec les acteurs • développement du numérique pour familles et des territoires (Schéma du social tels que la CTM, les faciliter l’accès aux droits Stratégique de Service aux Familles communes, les intercommunali- • la caravane des droits ( en ce qui élaboré) tés, les services de l’Etat, les asso- concerne les DTR RSA pour ceux n des actions réelles en cours de mise ciations. qui n’y arrivent pas), en œuvre (appel à projets communs). n Un régulateur au cœur des par- • agences numériques …. tenariats de proximité et un référent • adresses mails gratuites pour les Co-financer et co-décider des qui travaille avec les acteurs à la allocataires moyens coordonnés de finance- conception des politiques familiales n Une qualité de service ment et d’actions avec une confé- locales • La Caf de la Martinique est certifié rence de financeurs installée et n Un opérateur performant et in- ISO 9001 ( 9 caf sur 102) fonctionnelle et des appels à pro- novant dans la conduite des politi- • La Caf de la Martinique met à dis- jets communs dans le cadre des ques publiques position des familles un des meil- politiques partagées en cours de n Une force de proposition de le- leurs services du réseau des Caf diffusion. viers pour agir. (en étant entre 1er et 5ème selon la Un Schéma Territorial de Services mesure journalière de la CNAF). aux Familles a été élaboré, noyau RM : Que mettez-vous en oeuvre dur de la démarche en collabora- pour répondre à votre mission RM : Dans le cadre de cette tion avec la CTM et les autres acteurs de versements des prestations mission, quelles sont vos sociaux (Etat, EPCI, associations, familiales selon le principe de relations avec la Collectivité etc….). //

SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 107 ÉDUCATION/FORMATION ÉDUCATION/FORMATION

Néris du Marin, dans le Sud de la “En 2015, de nombreux collèges EN CHIFFRES Martinique, pour sa fi lière formations avaient fait acte de candidature pour de la mer. Il est actuellement en voie intégrer le plan numérique. Trois de réhabilitation. collèges étaient pressentis pour Des projets de confortement dans entrer dans le Plan Numérique mais 68 d’autres établissements comme les rien n’avait été fi nalisé, explique la Le nombre d’établissements du lycées et collèges du Marin et de conseillère exécutive. A notre arrivée, second degré (43 collèges, 25 lycées) Sainte Marie sont aussi envisagés. Les la CTM a co-signé avec le Rectorat dont la CTM a désormais la charge. reconstructions prévues, les confor- pour trois collèges, Dillon 2, Ducos et tements et les constructions font Morne des Esses.” partie intégrante de la recherche de La Collectivité a poursuivi l’appli- 40 © CTM. sécurité des bâtiments notamment cation de ce Plan Numérique avec La moyenne d’âge en ce qui concerne les séismes et les cinq nouveaux collèges intégrant le de ces établissements risques majeurs. collège privé du Couvent de Cluny. En 2017, elle compte accentuer cet L’amiante toujours d’actualité e ort en l’élargissant aux 22 autres La Collectivité Territoriale de collèges, grâce à un cofi nancement 1.600 Le nombre moyen d’élèves Martinique se veut exemplaire en CTM/Etat. que l’Académie de Martinique matière de santé publique. Les Le plus grand défi de la Collectivité est perd chaque année en moyenne textes sur la problématique amiante de faire en sorte que “tous les établis- depuis dix ans. touchant tous les bâtiments publics sements scolaires soient connectés antérieurs à 1997 s’appliquent d’o ce au haut débit, voire au très haut débit Le séisme de 2009 a fragilisé l’internat du lycée Raymond Néris du Marin, qui est en cours de réhabilitation. à toutes les collectivités. afi n de réduire la fracture numérique “La CTM a pris toutes ses responsa- et d’amener les élèves martiniquais 25 Le nombre de postes d’enseignants bilités en la matière et depuis notre vers une réelle égalité des chances.” qui seront supprimés à la rentrée 2017

arrivée à la CTM en 2015, nous Là encore, le chantier est de taille. en Martinique. NP NP avons pris le problème à bras le Collèges et lycées : corps, précise Sylvia Saithsoothane, Magali Moutoussamy conseillère exécutive chargée de l’Education. Cela prend beaucoup de temps, les procédures sont lourdes Portes ouvertes au lycée Saint-James de Saint Pierre, tourné vers les formations le coût de neuf car les analyses partent en métro- du numérique et du design, et qui bénéfi ciera d’un internat. pole. Une fois le diagnostic e ectué, les résultats nous sont renvoyés. S’il En charge désormais des établissements scolaires du second y a de l’amiante, soit on procède au degré, la CTM dévoile un ambitieux programme de rénovation désamiantage, c’est ce que nous avons fait au collège Vincent Placoly et de reconstruction. à Schœlcher et le traitement est en cours au collège Edmond Lucien a Collectivité Territoriale de puisque, comme l’indique la rectrice La politique de construction des Valard au Saint-Esprit ; soit on e ectue Martinique (CTM) a donc repris de l’Académie de Martinique Béatrice internats est délibérément fondée des travaux adaptés, là encore, peu Ldepuis le 1er janvier 2016 et Cormier, “la baisse du nombre sur un maillage équilibré du territoire. d’entreprises martiniquaises sont dans leur intégralité, les compé- d’élèves a commencé réellement il Le premier sera construit dans le habilitées à réaliser ce type de tâches”. tences auparavant dévolues à la y a environ 10 ans et l’académie de Nord Caraïbe, au lycée Saint-James Pour l’heure, le nombre d’établisse- Région et au Département pour les Martinique perd chaque année entre de Saint Pierre car ce lycée, tourné ments à désamianter n’est pas encore lycées et collèges, notamment en 1.600 et 1.800 élèves”. vers les formations du numérique connu. La CTM souhaite ardemment matière d’équipement, fonctionne- Toutefois, d’ici à 2019, deux recons- et du design, attire de plus en plus que les entreprises martiniquaises se ment, accueil, restauration, héber- tructions et une construction de de jeunes de la Martinique entière, forment afi n de pouvoir faire face à gement et entretien général et collèges sont d’ores et déjà program- et même de la Guadeloupe et de la ce chantier. technique. Or les 68 établissements mées. Il s’agit pour les reconstruc- Guyane. du second degré (43 collèges, tions, du collège Christine Eda-Pierre La construction d’un internat est Des projets d’équipements 25 lycées) de Martinique sont en au Morne-Rouge (plus de 50 ans prévue également dans le Centre numériques grande majorité très vieillissants. d’existence) sur un site mis à disposi- Atlantique, au Lycée La Jetée du Pour le numérique à l'école, une En e et, la moyenne d'âge du bâti est tion de la CTM par la mairie du Morne François pour le pôle sportif, afi n d’y convention a été signée entre la d’environ 40 ans, il est donc indispen- Rouge ; et de celui du Vert Pré sur accueillir des fi lles. A l’heure actuelle, Collectivité Territoriale de Martinique sable de passer à une phase de réno- son site d’origine. La construction seul l’internat des garçons est opéra- et le Rectorat, dans le cadre du Plan vation, voire même de reconstruction du Collège Lamentin 3 permettra de tionnel. Numérique. Le but est de doter pour certains bâtiments. Le tout dans mettre fi n à la localisation provisoire Le séisme de 2009, a fortement progressivement tous les élèves de un contexte de récession d’e ectifs, du Collège de Places d’Armes. fragilisé l’internat du lycée Raymond 5ème d’un équipement mobile.

108 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 109 ÉDUCATION/FORMATION ÉDUCATION/FORMATION

Sylvia Saithsoothane, conseillère exécutive chargée de l’Education, a répondu aux questions de Régions Magazine.

Sylvia Saithsoothane

agréables et correspondent aux court et moyen terme et d’autres normes attendues par l’Education réalisés à long terme. En tout état Nationale. de cause, une programmation est “Quatre années Il convient également d’accompa- prévue pour chacun de ces chantiers. gner les établissements dans leurs Les quatre années de mandature qui projets pédagogiques : faciliter la restent ne seront pas su santes, mais mobilité des élèves, que ce soit dans j’ai bon espoir. ne su ront pas” la Caraïbe, en Europe, au Canada et partout dans le monde, participer RM : Quelles réponses pour la aux programmes traitant du mieux sécurité des personnes à l’intérieur epuis sa prise de fonction, Sylvia Régions Magazine : Quel est et des personnes. Il faut pour cela vivre ensemble, accompagner les et à l’extérieur des établissements ? Saithsoothane a entrepris, avec votre constat après votre tournée remédier à la vétusté des bâti- projets de dépassement de soi (par SS : La sécurité des personnes à Dles membres de la Commission des établissements ? ments, les rendre plus résistants exemple grâce au sport), déployer l’intérieur des établissements fait Education, enseignement supérieur et Sylvia Saithsoothane : Les chan- aux séismes, améliorer le cadre de un plan santé adapté pour lutter l’objet d’une analyse par l’équipe de recherche, une tournée systématique tiers sont à la fois nombreux et vie des communautés scolaires et e cacement contre les addictions, direction, dans le cadre du document de tous les collèges et lycées afi n de variés ! Tout d’abord, il est indis- faire en sorte que nos collèges, nos améliorer les conditions d’accès de unique, soumis au Conseil d’Adminis- prendre le pouls de la situation et d’en pensable d’améliorer la sécurité lycées soient des établissements nos élèves porteurs de handicap. tration pour validation ainsi que par © CTM. ème établir un état des lieux. de nos établissements, des biens dignes du XXI siècle, modernes, Nous souhaitons également faire le biais du PPMS (Plan Particulier de Le collège privé Saint-Joseph de Cluny bénéfi ciera

en sorte que notre territoire soit site Mise en Sécurité). du plan numérique.

NP NP La construction d’un internat est prévue au Lycée La Jetée du François pour le pôle sportif. pilote en matière d’apprentissage des langues. Il est en e et, urgent de faire Deux établissements sensibles en sorte que nos élèves soient trilin- Concernant la sécurité à l’exté- gues, qu’ils parlent français, créole, rieur, l’Etat est le partenaire privi- anglais ou espagnol. Notre position- légié des établissements ainsi que nement géographique est un réel les communes. Le Conseil Local atout pour notre jeunesse. Ce projet de Sécurité de Prévention de la est en cours d’élaboration avec les Délinquance (CLSPD) est une services du rectorat. instance mise en place par tous les Le déploiement du Plan Numérique partenaires. Il permet de dégager des sur tous les collèges de la Martinique pistes de réfl exion pour améliorer les et une meilleure couverture numé- problèmes de sécurité et de délin- rique pour les établissements s’im- quance pouvant se poser aux abords posent. des établissements. Nous avons cependant priorisé deux Restauration scolaire établissements sensibles. La Cité Un autre chantier important est celui Frantz Fanon de Trinité et la Cité La de l’harmonisation de la restauration Jetée du François. Très prochaine- scolaire. Trop souvent en e et, les ment d’ailleurs, deux conventions tarifs, sont disparates d’un établisse- seront co-signées par la CTM, l’Etat, ment à l’autre. Un travail de lissage est le Rectorat et les Villes concernées. entamé pour y remédier. Elles ont pour objet de sécuriser les Le gaspillage alimentaire est égale- accès à ces établissements par di é- ment un réel problème sur lequel nous rents moyens, clôtures, construction nous sommes penchés. Une étude a de sas d’accès, présence de vigiles, déjà été réalisée et des pistes sont pose de vidéo-surveillance… Autant dégagées pour réduire les déchets et de travaux qui permettront, à terme, améliorer le contenu de l’assiette. de sanctuariser nos établissements.

RM : Quel délai vous vous donnez Propos recueillis par Magali Moutoussamy pour réaliser tous ces projets ? SS : Certains projets seront traités à

110 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 111 ÉDUCATION/FORMATION ÉDUCATION/FORMATION

La Cité scolaire Frantz Fanon de Trinité va bénéfi cier d’une convention de sécurité. © CTM.

Premiers coups de pelleteuse pour la démolition du lycée Schœlcher.

NP NP Lycée Schœlcher : les travaux tant attendus… EcolE dE la dEuxièmE chancE / PUBLI-REPORTAGE Le lycée Schœlcher a fait couler 10 octobre de l’année dernière, les lancés et sont en cours d’analyse. beaucoup d’encre. Il faut rappeler démolisseurs mettant tout d’abord Il faut compter trente-six mois que c’était un établissement à terre la salle polyvalente et le pour terminer la construction réellement dangereux, ayant fait réfectoire. La destruction complète de ce Lycée tant attendu. Il sera l’objet de nombreux diagnostics des bâtiments est prévue pour aux normes parasismiques, très défavorables concernant le premier trimestre 2017. anticycloniques et répondra aux la sécurité. La reconstruction Les appels d’o res ont été exigences d’un lycée moderne. Ecole de la Deuxième Chance Martinique Centre est • Un accompagnement global s’imposait de toute urgence selon les experts. C’est le chantier un dispositif d’aide à l’insertion professionnelle des du stagiaire dans l’ensemble prioritaire que devait gérer la CTM jeunes décrocheurs scolaires âgés de 16 à 25 ans de ses domaines de vie par un

© CTM. L’ fraichement mise en place. et résidant en zone CACEM. Située à St Thérèse (quartier formateur référent qui établit un Avant toute chose : tous les populaire en pleine mutation) depuis Janvier 2013, l’Ecole diagnostic des freins à l’inser- partenaires devaient se mettre accueille chaque année plus de 150 jeunes ayant quitté tion sociale et professionnelle d’accord sur une relocalisation provisoire du lycée et de prématurément le système scolaire sans qualification et du jeune et l’accompagne dans sa communauté éducative. sans emploi. l’ensemble des démarches vi- sant leur résolution (freins éco- D'abord le réfectoire Ecole ayant obtenu le Label National “Ecole de la Deuxième nomiques, familiaux, médicaux etc.). Après maintes oppositions, les sites Chance” en décembre 2014, l’E2C MC met en place, pour des lycées de Bellevue et Dumas Jean-Joseph ont été retenus, ils chacun de ses inscrits, un parcours individualisé compre- L’E2C MC est portée par l’association l’“Insertion en Action” ont été équipés de modulaires et de nant une alternance entre une remise à niveau scolaire présidée par Mr José BLEZES. // salles de cours. En septembre 2016, complète et des stages en entreprise. Le parcours à l’E2C la communauté scolaire du lycée MC comprend : L’ECoLE dE LA dEuxièME ChANCE Schœlcher a pu s’installer dans des • La mise en oeuvre de supports pédagogiques person- conditions plus ou moins cor- MArtiNiquE CENtrE rectes, pour une phase provisoire nalisés conçus spécifiquement à l’attention de l’élève avec 2, rue de la formation professionnelle de trois années. La démolition du Le président de la CTM Alfred Marie-Jeanne a assisté aux premiers coups un contenu éducatif adapté et ajusté en fonction de sa Quartier Sainte-Thérèse lycée Schœlcher a commencé le des démolisseurs. progression ; 97200 Fort-de-France • Le respect du rythme de chacun des stagiaires dans Tél. : 0596 57 39 56 Mobile : 0696 38 26 72 l’acquisition de compétences ciblées ; [email protected]

112 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 PUBLI-REPORTAGE / GRETA DE L’ACADÉMIE DE MARTINIQUE GRETA DE L’ACADÉMIE DE MARTINIQUE / PUBLI-REPORTAGE

Une structure unique au service de la formation continue des adultes Le GRETA DE L’ACADÉMIE DE MARTINIQUE a été créé le 1er janvier 2017, dans le but de regrouper les savoir-faire et les ressources du territoire dans ce Rencontre avec Marie-Clothilde Hardy-Dessources, domaine pour mieux répondre aux besoins de la formation continue. Ordonnateur du GRETA DE L'ACADEMIE DE MARTINIQUE et Proviseur du Lycée Polyvalent Acajou 2 Point historique Bien qu’étant un organisme de formation soumis à la Les GRETA sont nés de la loi du 16 juillet 1971 relative à concurrence, le GRETA DE L’ACADÉMIE DE MARTINIQUE vers la réussite et elles nous ren- pour objectif, de favoriser une offre “l'organisation de la formation professionnelle continue doit respecter la neutralité du service public de l’Éduca- dent hommage aujourd’hui. Cette de formation de qualité et de lui dans le cadre de l'éducation permanente”. A partir de tion nationale. La vocation de ce GRETA unique est d’offrir expérience importante nous don- donner une meilleure visibilité. 1974, les établissements scolaires publics se regroupent une meilleure lisibilité et de la cohérence dans son offre ne le droit d’être confiants. Nous avons opté pour le label pour donner naissance aux GRETA. de formation, en assurant un maillage territorial efficace, Eduform, qui garantit le respect des Les GRETA sont donc des groupements d'établisse- à-même d’apporter des réponses possibles aux besoins de RM : Quelles sont les orientations six critères règlementaires relatifs à ments publics locaux d'enseignement qui mutualisent formation du plus grand nombre. du GRETA DE L’ACADÉMIE DE la qualité des actions de la forma- leurs compétences et leurs moyens, pour proposer des MARTINIQUE ? tion professionnelle continue. formations continues pour adultes. L'offre de formation MCHD : Pour de nombreux métiers, et de services y est vaste. nous préparons aux diplômes du RM : Ce projet de certification est Depuis plus de 40 ans, les GRETA construisent avec leurs CAP au BTS, mais aussi à certaines en réalité un projet transversal ! Marie-Clothilde Hardy-Dessources certifications d’autres ministères ou clients (publics ou privés) des solutions aux probléma- MCHD : En effet, si l’objectif initial branches professionnelles. Le GRETA tiques socio-économiques de formation ou d'emploi. de cette labélisation Eduform est Régions Magazine : Pourquoi propose également des formations d’améliorer sans cesse les perfor-

transformer trois GRETA en un de remise à niveau, notamment mances de la structure qui s’y en- NP NP GRETA unique ? dans les compétences et savoirs de gage, cette amélioration des per- LE GRETA DE L’ACADÉMIE DE MARTINIQUE Marie-Clothilde Hardy-Dessources : base, des formations aux langues formances va se décliner auprès Chaque année en Martinique, le réseau des GRETA forme L’objectif premier est de conforter étrangères, des formations à la bu- de toutes les parties prenantes près de 2 500 stagiaires. et d’assurer notre viabilité finan- reautique et aux technologies de du GRETA DE L’ACADÉMIE DE C’est suite à un arrêté pris par Madame la Rectrice de l’aca- cière, dans un contexte de concur- communication. Le GRETA DE L’ACA- MARTINIQUE. démie, que le GRETA SUD, le GRETA CENTRE et NORD rence du marché de la formation DÉMIE DE MARTINIQUE entend Dans cette démarche, nous comp- CARAÏBE, le GRETA BTP & ACTIVITÉS CONNEXES, ont uni continue. Le réseau des GRETA poursuivre sa mission de service tons évidement sur l’implication to- leurs savoir-faire et leurs ressources pour devenir le GRETA s’adapte tout simplement à son public en accueillant tous ceux et tale du personnel qui est la cheville er DE L’ACADÉMIE DE MARTINIQUE, le 1 janvier 2017. Il s’agit contexte afin de générer davanta- celles qui souhaitent bénéficier de ouvrière de toute réforme réussie. // d’une structure unique au service de la formation continue Le GRETA DE L’ACADÉMIE DE MARTINIQUE continue donc ge de synergie, d’efficacité et de co- son savoir-faire, forgé au cours des des adultes. d’assumer pleinement ses missions, notamment en matière hérence avec les spécificités du 40 années passées. d’accueil et d’orientation du public. Il est en effet un lieu territoire académique. Le second LE GRETA DE L’ACADÉMIE d’aide à la définition du projet et du parcours de qualifica- est de garantir un maillage territo- RM : Quels sont vos projets ? DE MARTINIQUE EN CHIFFRES tion. Les conseillers en formations continue, spécialistes de rial et une cohérence de notre MCHD : Les projets sont nombreux n 41 établissements membres du groupement : l'ingénierie de formation, permettent la mise en place des offre, tout en améliorant sa lisibilité et exaltants. Offrir des formations (25 collèges et 16 lycées, répartis sur l’ensemble formations et prestations les mieux adaptées aux deman- vis-à-vis des donneurs d'ordre. adaptées à l' évolution des besoins du territoire), deurs. // du monde économique, nous sou- n 17 collaborateurs à temps plein (formateurs, RM : Avez-vous les moyens de haitons également rendre plus vi- vos ambitions ? coordonnateurs pédagogiques, assistantes sibles et accessibles les nombreu- MCHD : La qualité des plateaux administratives et de gestion, agents de service), ses formations spécifiques pour les- techniques de nos établissements, quelles nous possédons une ex- n 200 formateurs occasionnels et plus (intervenants la mutualisation des ressources hu- pertise. Je pourrais citer par exem- chaque année). maines, pédagogiques, matérielles ple la conduite d’engins spécialisés L’ÉQUIpE DE DIRECTIoN CoMpoSÉE et financières nous permettra jus- (CACES®), la méthode HACCP, la n d’un président, tement de renforcer nos moyens cytologie, l’accompagnement édu_ n d’un ordonnateur, et d’améliorer la qualité du suivi in- catif et social, la maintenance au- n d’un gestionnaire / agent comptable , dividualisé des bénéficiaires de nos tomobile… Le GRETA DE L’ACA- n d’un directeur opérationnel, services, tant sur le plan administra- DÉMIE DE MARTINIQUE s’inscrit n de six CFC (Conseillers en Formation Continue). tif que pédagogique. Et puis les d’ores et déjà dans cette démarche Son pilotage est assuré par une Assemblée Générale GRETA ont plus de 40 ans au ser- qualité liée à la réforme de la et sa gestion par un établissement dit “établissement vice du public ! Nous avons déjà formation professionnelle de 2014. support” : le Lycée Polyvalent Acajou II. accompagné plusieurs générations Cette réforme avait notamment

114 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 115 UNIVERSITÉ ET RECHERCHE CFA BTP / PUBLI-REPORTAGE

La Martinique L'imagination au cœur des métiers du BTP

soigne ses étudiants en partenariat avec l’Agence Nationale de Lutte Contre Une offre de qualité l’Illettrisme (ANCLI) et l’AGEFMA, il propose un parcours Faire accéder un maximum de jeunes Martiniquais Entre 2008 et 2016, le CFA BTP n’a cessé d’améliorer de formation individualisé qui tient compte du profil son offre de formation. Aujourd’hui il regroupe : du jeune, de son parcours et de son vécu (coaching, aux études supérieures, et les convaincre ensuite de rester accompagnement personnalisé, cours de soutien…). n 18 divisions CAP sur l’île : c’est le double défi de la Collectivité. L’introduction du numérique dans la pédagogie apporte n 12 divisions BAC PRO aux apprentis, à travers des travaux dirigés, une maitrise des nouvelles technologies appliquées aux métiers de la es dernières années, la vie de l’Université n 11 divisions BTS des métiers de la construction et construction. Tous les laboratoires sont équipés d’outils des Antilles et de son pôle martiniquais © CTM. annexes, de l’électrotechnique et des fluides énergies et de machines connectés. Par ailleurs, le développe- Cn’a pas précisément ressemblé à un domotique en passant par l’économie de la construction. ment de la culture d’entreprise (formations des tuteurs, long fl euve tranquille. Désaccords et tensions les Vendredis de l’Apprentissage, visites des chantiers, entre les pôles guadeloupéen et martiniquais Un lieu de formation qui a fait ses preuves : l’alternance conventions de partenariats…) offre aux jeunes une meil- de l’Université, scission pure et simple du pôle au service des compétences leure insertion dans leur vie professionnelle future. guyanais, le tout sur fond d’a aire de détour- Le CFA-BTP de Ducos offre aux apprentis une large nement de fonds au sein d’un des laboratoires palette de formations soutenue par des projets péda- Investir dans les métiers de la construction du futur de l’université : on a connu climat plus apaisé ! gogiques dans les domaines de la construction à la Afin de mieux répondre aux besoins des entreprises Depuis l’élection à la tête de l’Université du professeur guadeloupéen Eustase Janky, le 27 culture d’entreprise, de l’ouverture à l’internationale aux et aux projets Fibre Optique de la CTM, le CFA BTP a janvier, les choses semblent toutefois en cours nouvelles technologies. toujours investi dans les nouvelles technologies à travers de normalisation. C’est que les enjeux sont de la création de nouveaux ateliers énergétiques et fluides

Une plus-value pour les entreprises (réseaux câblages, domotique et BIM (Modélisation 3D

NP taille : plus que jamais la Martinique a besoin NP d’une université performante, pour former des Le CFA-BTP a intégré l’AMEP (l’Association Martiniquaise des données du bâtiment). // étudiants de qualité et les convaincre de rester d’Education Populaire) en 2008. Cette dernière a en sur l’île une fois leurs études achevées. Le point charge la gestion pédagogique, administrative et finan- avec Aurélie Nella, conseillère exécutive en cière du CFA-BTP dans le cadre d’une convention charge de l’université et de la recherche au sein quinquennale passée avec la Collectivité Territoriale de de la CTM. Martinique (CTM). Il existe un principe fondamental au CFA-BTP de l’AMEP ; Régions Magazine : C’est désormais un toutes les formations et les compétences acquises par Guadeloupéen qui préside l’Université des les apprentis doivent répondent aux besoins des entre- Antilles, y compris sa partie martiniquaise. prises et aux métiers du BTP. Comment l’expliquez-vous ? Aurélie Nella : On respecte simplement le Favoriser la réussite de chacun par une pédagogie principe d’alternance entre les deux pôles. innovante Après cinq ans de présidence martiniquaise, Aurélie Nella, conseillère exécutive en charge de l’université A travers sa charte, le CFA-BTP propose un accompagne- c’est au tour de la Guadeloupe, et les trois et de la recherche, a répondu à Régions Magazine. ment personnalisé qui prend en compte l’apprenti dans candidats en lice étaient donc logiquement sa globalité. Dans son projet de lutte contre l’illettrisme, guadeloupéens. Chacun des deux pôles est A plusieurs reprises avant la mise en place de la CTM, les étudiants du pôle martiniquais de l’Université des Antilles avaient exprimé leurs inquiétudes doté d’un vice-président, l’un guadeloupéen, pour l’avenir de l’établissement, comme ici en mars 2015. l’autre martiniquais. Et la présidence guade- loupéenne ne doit, en principe, rien changer Témoignages au fonctionnement de notre Université, qui a choisi de demeurer au sein de cet ensemble Jeffrey HARNAIS ancien apprenti Jordan BLESES ancien apprenti antillais. Contrairement à ce qu’il s’est passé et chef d’entreprise et formateur avec la Guyane, qui l’a quitté en 2013. Je suis arrivé au CFA-BTP avec un niveau de 4ième. Ayant préparé un BAC PRO TISEC (Technicien en Grâce au D.I.M.A (Dispositif d’Initiation aux Métiers RM : Tout se passe donc parfaitement entre Installation des Systèmes Energétiques et Climatiques) de l’Alternance), en 8 ans j’ai pu passer un CAP, un les deux pôles ? au CFA-BTP, cela m’a permis de continuer mes études BAC et un BTS Electrotechnique. Ici, j’ai acquis les pour aujourd’hui avoir le privilège d’être embauché par AN : Disons qu’il subsiste des tensions, compétences et connaissances techniques ainsi L’AMEP CFA-BTP en qualité de formateur. C’est avec un parfois même des rivalités. Par exemple les qu’une confiance professionnelle qui aujourd’hui me grand intérêt que je transmets aux apprentis toutes les Martiniquais ont peu apprécié qu’on leur permettent de diriger fièrement l’entreprise familiale. compétences que j’ai pu obtenir durant ces années de attribue des administrateurs provisoires alors formation. qu’on aurait pu procéder à des élections plus

116 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 117 UNIVERSITÉ ET RECHERCHE MFR / PUBLI-REPORTAGE

Eustase Janky est le nouveau président de l’Université des Antilles.

Le nouveau président est guadeloupéen Professeur des Universités et praticien hospitalier depuis 1990, vice-doyen Mon école est une maison - puis doyen de la faculté de médecine de Pointe-à-Pitre, Eustase Janky a été élu président de l’Université des Antilles le 25 janvier. Le nouveau président est considéré comme symbolisant le consensus et l'union Ma maison est une école avec le pôle Martinique. Cette élection, pour un mandat de cinq ans non renouvelable, intervient La Maison Familiale Rurale d’Education et d’Orientation de Martinique après la démission en septembre 2016 de la Martiniquaise Corinne Mencé-Caster, qui occupait le poste depuis 2013. Sous son mandat, porte bien son nom car certains élèves viennent dans l’établissement l’université a été entachée par un scandale de détournement de fonds européens, détournement que la présidente a elle-même dénoncé comme ils vont chez eux. malgré de multiples pressions. L’un des laboratoires du Pôle martiniquais, le Centre d’étude et de recherche en économie, gestion, modélisation et informatique appliquée (CEREGMIA), est particulièrement visé Un espace d’enseignement par les enquêtes encore en cours. Dispenser un enseignement, transmettre un savoir, “Il faut être serein, éviter les confl its, privilégier l’émulation, ne pas apprendre à apprendre, développer la curiosité chez le se regarder en chiens de faïence”, a déclaré le nouveau président. jeune, c’est le sens de la mission de l’école. Lors du précédent mandat, l’UAG (université des Antilles et de la Guyane) “La préparation à la qualification s’appuie sur l’incitation a fait place à l’UA, suite à la séparation du pôle Guyanais. à la curiosité, la mobilisation des savoirs de base souvent oubliés, ou non acquis, et l’acquisition d’une méthode de travail ”, ajoute le directeur. La nécessité d’obtenir un diplôme ne doit pas dit-il “masquer l’obligation d’aider le rapides ; cette décision a été mal vécue par la jeune à devenir un adulte responsable ”. communauté universitaire. Il y a aussi l’évo-

lution de nos Facultés respectives. Au départ Trois écoles, trois objectifs

NP la Guadeloupe avait une dominante scienti- NP Les MFR de Martinique s’impliquent dans l’animation et fi que, la Martinique était davantage tournée le développement du territoire à travers ses 3 écoles : vers le droit et les sciences humaines. Morne Rouge : Une école orientée vers les métiers de Un lieu de vie services aux personnes : Petite enfance et personnes Tensions et rivalités La MFR est une école au service de la jeunesse Marti- âgées. Au fi l des années, la Guadeloupe a développé niquaise. Sa mission est de donner à chaque élève l’op- Rivière Pilote : Une école tournée à la fois vers le sport des formations juridiques et économiques ; portunité de se retrouver avec d’autres jeunes de son âge, et les métiers de proximité avec un CAPA Service aux tout naturellement la Martinique s’est tournée sans contrainte de l’extérieur et dans un environnement personnes et vente en espace rural. vers les sciences. Mais cela a entraîné de encadré et sécurisé, où chacun peut trouver sa place. Tartane : Une double vocation : la formation aux métiers lourdes négociations pour les attributions de Devenir élève à la MFR est une démarche familiale car d’animation de loisirs et du tourisme et d’autre part le postes… A présent, la Martinique est dotée ce sont les parents qui décident d’y inscrire leurs enfants tourisme social avec des hébergements pour les familles d’une faculté de droit et d’économie, de sans être influencés. relevant de la CAF. lettres et de sciences humaines ; mais aussi d’un département scientifi que inter-facul- Une proximité avec les élèves et avec les familles Un projet soutenu par les collectivités locales taire, d’un IUT où l’on trouve di érents types Prendre le temps de connaitre chaque jeune, chaque en- La MFR bénéficie d’un contrat avec l’Etat pour sa parti- de cursus (logistique-transport, hygiène-sé- Le campus de Schœlcher accueille plus de 4.500 étudiants. cipation au service public de l’enseignement agricole. curité-environnement, sanitaire et social, fant, chaque famille est une exigence pour cette école. La Collectivité Territoriale de Martinique est aussi un techniques de commercialisation, gestion “C’est comme si nous accueillons chez nous, un membre partenaire incontournable. Elle aide certaines familles d’entreprise et administrative). de notre famille”, dit Jean-François BEAUNOL, le direc- pour les frais d’internat et accorde une subvention de Il faut encore y ajouter l’École supérieure teur de la MFR. Et de poursuivre, “cela nous impose une du professorat et de l'éducation, pour la obligation d’accueil, d’écoute et d’accompagnement fonctionnement annuelle à la structure. // formation des maîtres. Au total, plus de 4.500 durant toute la scolarité ”. étudiants sur le site de Schœlcher. Plus, bien La relation entre la MFR et la Famille dans le processus sûr, la Faculté de médecine sur le site du d’intégration repose donc sur le dialogue et la confiance. Centre hospitalier La Meynard. Une visite à la famille RM : Quel rôle joue la Collectivité Cette relation avec les familles se concrétise à l’occa- territoriale de la Martinique vis-à-vis sion de la visite faite au domicile de l’élève. Une étape de l’Université ? très importante pour la MFR car elle facilite la mise en AN : D’abord la CTM attribue des dotations de œuvre du processus d’enseignement. Ici l’enseignant fonctionnement à l’Université, ainsi que des n’est pas seulement un professeur, il est aussi un coach subventions d’infrastructures. Nous signons qui accompagne, qui aide, qui conseille, qui oriente et à une convention pluriannuelle d’objectifs, car qui l’on se confie.

118 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 119 UNIVERSITÉ ET RECHERCHE SAINT-JOSEPH DE CLUNY / PUBLI-REPORTAGE

nous entendons travailler sur la durée. ment, comme l’agro-alimentaire (trente cette année, plus cinq contrats Notre intervention fi nancière est loin ou le commerce. Nous souhaitons doctoraux). Mais aussi aider au déve- d’être négligeable : 4,3 M€, avec déjà renforcer la mobilité, en permettant à loppement d’unités comme le Pôle des versements d’1,8 M€ puis d’1,4 M€. nos étudiants de fréquenter plusieurs de recherche agro-alimentaire de la Et puis bien sûr, nous sommes partie universités pendant leur cursus. C’est Martinique, qui est un satellite de la prenante dans le projet de construc- dans cet esprit qu’un partenariat a Collectivité. Il faut renforcer l’innova- Des hommes et des femmes tion du Pôle universitaire de santé été mis en place avec l’Université tion, la recherche, déposer davantage à La Meynard, où nous pourrons de Bordeaux pour des échanges en de brevets. regrouper dans un seul bâtiment de sciences politiques ; un autre avec Dans les deux cas, c’est le même debout ! 6.000 m², la faculté de médecine, University of the West Indies à Trinité- enjeu : maintenir sur place nos élites l’Institut de formation en soins infi r- et-Tobago. en les formant mieux et en les aidant Au commencement, la fondatrice de la Congrégation, Sœur Anne miers et l’école de sages-femmes. Les Nous avons aussi à résoudre deux dans leur recherche de débouchés. appels d’o res seront lancés en 2017, problèmes. D’abord le grand nombre Nous bénéfi cions d’enseignants Marie JAVOUHEY a eu une révélation : Créer une corrélation forte c’est un des grands projets de notre d’étudiants boursiers, car de condi- dynamiques et de qualité, de résul- entre la liberté et le savoir ; c’est à dire former des hommes debout, mandat, qui représente un investisse- tion modeste : nous devons tout tats excellents : il faut poursuivre et ment de 22 M€ en hypothèse basse. faire pour améliorer les conditions amplifi er l’e ort. La CTM ne veut pas capable de prendre des décisions de manière autonome et mûrement de leur réussite, c’est pourquoi nous être seulement un des fi nanceurs de Les sciences et les bourses avons renforcé les dispositifs d’aide : l’Université, elle entend jouer un véri- réfléchie en étant guidés par des valeurs fortes de l’évangile. 2.600 aides de la CTM ont ainsi été table rôle de partenaires. RM : Quelle est la volonté attribuées cette année, en plus des Effectif total à la rentrée 2016 : 1 927 élèves politique de la CTM dans dispositifs classiques. Nous devons RM : A-t-elle vraiment les moyens La communauté scolaire Saint Joseph de Cluny repose le domaine universitaire ? aussi augmenter les passerelles pour de peser sur les décisions ? sur trois entités qui collaborent étroitement : AN : Nous voulons d’abord conforter leur permettre d’aller au-delà d’un AN : Eh bien, nous disposons d’un seul n La Congrégation Saint Joseph de Cluny représentée les disciplines scientifi ques sur Bac Pro ou Techno. poste d’administrateur sur trente… par Sœur MARIE ANGE, notre territoire, car les demandes Dans le domaine de la recherche, Mais croyez-mois, nous comptons n L’Organisme de Gestion de l’Enseignement Catholique, sont nombreuses et importantes. il nous faut là aussi mettre en place nous faire entendre. n Et les établissements scolaires : Mais aussi diversifi er des formations des dispositifs d’aide aux chercheurs • l’externat SJC situé à la rue Lamartine à Fort de dans des secteurs en développe- à travers des bourses doctorantes Propos recueillis par Philippe Martin France, ment vers l’excellence, pour ne citer que ceux-là” rajoute • l’école primaire du pensionnat SJC à Cluny,

Gilles VOYER.

NP NP NP • le collège, le lycée général, et le lycée professionnel, à Cluny. Entre 90 et 100% de réussite au lycée professionnel pour les bacs pro et le CAP petite enfance. Le collège à l’heure du numérique eplefpa croix rivail / PUBLI-REPORTAGE La filière professionnelle est un axe de développement Depuis cette rentrée, le collège est inscrit dans le plan fort pour ce lycée qui sait adapter son offre de formation numérique financé par l’Etat et la CTM. Tous les collé- à l’évolution du marché du travail. Le CAP petite enfance, L’Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole de Croix-Rivail est constitué d’un giens disposent d’une tablette, les livres sont numériques, le bac pro ASSP et le bac pro commerce sont les forma- Lycée d’Enseignement Général et Technologique Agricole à Ducos, d’un Centre de Formation des Apprentis Agricoles au depuis 2016 l’établissement est équipé de la fibre optique François, de deux Centres de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole au Carbet et à Rivière-Pilote et d’une tions proposées. et toutes les salles de bornes wifi. Quant aux enseignants, exploitation agricole à Ducos. Depuis le mois de janvier 2017, le lycée professionnel ils s’adaptent rapidement à ces nouveaux outils grâce à DIPLOME LEGTA DE CrOIx-rIvAIL CFAA CFPPA rIvIèrE-PILOTE CFPPA CArbET a investi un nouveau bâtiment de 3 étages, cofinancé des formations régulières. DIMA par l’OGEC (l'Organisme de Gestion de l'Enseignement “Les élèves peuvent s’inscrire dans plusieurs clubs, avec Catholique) et la CTM. L’objectif est d’améliorer les CAPA Jardinier Paysagiste Jardinier Paysagiste des objectifs variés afin de s’épanouir autrement à l’école : conditions d’enseignement et d’envisager enfin le post Métier de l’Agriculture développement durable, programmation informatique, Palefrenier Soigneur bac dans l’enseignement catholique. modélisation 3D, robotique, ludothèque, etc… De nom- Agriculture des régions "A la rentrée 2017, nous proposerons des préparations chaudes Travaux paysagers breux voyages ainsi que des sorties pédagogiques sont aux concours d’éducateur spécialisé, d’infirmier, d’aide- bPA Travaux des aménagements organisés dans le but de varier les méthodes d’ensei- paysagers soignant et d’auxiliaire de puériculture” explique fière- gnement. Un élève épanoui dans son établissement est bP (Brevet Responsable d’Exploitation Agricole Productions horticoles ment Gilles VOYER avant de terminer avec cette citation Professionnel) en FOAD Productions légumières prêt à recevoir du savoir” précise Gilles VOYER le Chef “L’éducation est un acte persévérant d’espérance.” Mgr Responsable d’Exploitation Agricole d’Etablissement Coordonnateur. RIVIERE, évêque d’Autun. bAC “Ecologie, Agronomie et Territoire” // Scientifique (S) 100% de réussite pour tous les bacs généraux bAC STAV “Sciences et Technologies de et technologiques. l’Agronomie et du Vivant” Technologique Section Européenne Le lycée prépare aux bacs généraux (L, ES et S) et au bac Conduite et Gestion de STMG (Sciences et Technologie du Management et de la bAC • Agroéquipement Conduite et Gestion de l’Entreprise • Conduite et Gestion de l’Entreprise Agricole l’Entreprise Agricole Professionel Gestion). Le taux de réussite témoigne largement de l’en- Agricole : Polyculture-élevage gagement de l’équipe éducative auprès des jeunes, tant A – PV : “Agronomie – Productions Développement de l’Agriculture des Régions Chaudes bTSA Végétales” au niveau de l’encadrement que de l’enseignement. “Les Agriculture Biologique dispositifs permettant de préparer les lycéens au post LICENCE Conseil Développement Professionelle bac sont nombreux, comme les devoirs type bac hebdo- Génie des procédés aménagement et gestion madaires du samedi de septembre à mai, des stages en des ressources en eau en milieu tropical immersion professionnelle, des cursus d’accompagne- Génie des procédés Génie des procédés gestion gestion et traitement et traitement des déchets des déchets SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 121 ENTREPRISES TOURISME

Saint-James, la visite qui se déguste “Améliorer les infrastructures” L’un des rhums les plus célèbres de la Martinique a ouvert deux musées qui valent le détour. L’hôtel La Pagerie, à La Pointe du Bout, est un des plus cotés de l’île. La distillerie Saint-James est installée dans un décor de carte postale à Sainte-Marie. Mais pour sa directrice, il reste du chemin à parcourir. orsque les Pères de la Charité ont ouvert leur première sucrerie en L1765 à Saint-Pierre, sur la côte ouest de l’île, ils étaient évidemment loin de se douter que, quatre siècles plus tard, leur petite entreprise, démé- nagée sur la côte est, serait devenue l’un des sites les plus visités de la D Delmas. © FIBandCO Martinique ! La faute à la Montagne Pelée et à un village indien aux conso- nances britanniques... L’éruption volcanique de 1902, qui détruisit le domaine implanté au lieudit Trou Vaillant, a en e et contraint les exploitants à se réinstaller près de Saint-Pierre, en conservant le nom du village indien répondant au nom chaque année, dont 200.000 litres à Deux musées et un petit train de Saint-James. Un premier “coup” 55°. Une production issue à 80 % de Mais Saint-James, qui a donc fêté ses marketing réussi, tant nos voisins cannes à sucre plantées par la fi rme 250 ans d’existence voici deux ans, anglais étaient déjà friands de la elle-même, dont la moitié dans des a décidé de transmettre son savoir boisson extraite de la canne à sucre. champs autour de l’usine. “Nous séculaire en créant deux musées Deuxième idée de génie en 1882 : disposons de 14.400 fûts de stockage, qui fi gurent aujourd’hui parmi les

© Philippe Martin Régions Magazine. © Philippe NP l’adoption de la bouteille carrée à de 200 litres ou plus, explique Marc plus courus de la Martinique. Installé NP Elodie des Chaumes a répondu aux questions de Régions Magazine. Ci-dessus, la piscine de l’hôtel La Pagerie. fond plat, déposée par le négociant Sassier, directeur d’exploitation et dans l’ancienne habitation créole visionnaire Paulin Lambert au tribunal co-auteur d’un remarquable ouvrage du domaine, le Musée du rhum de commerce de , celle que sur “Les plantations Saint-James”. Ce rassemble une extraordinaire collec- ’est la preuve qu’une hôtellerie “nous avons désormais un taux d’oc- “Nous ne savons pas travailler en vous trouvez encore aujourd’hui dans qui nous permet de stocker des rhums tion de machines anciennes, de vieilles de qualité et indépendante cupation très convenable, avec des équipe, à la fois à l’intérieur d’une votre supermarché ! depuis le millésime 1997. Et aussi bouteilles, de documents publicitaires Cpeut vivre et prospérer à la périodes où nous faisons le plein. même structure et de manière plus L’entreprise familiale, rachetée succes- de produire des cuvées spéciales, plus fascinants les uns que les autres. Martinique : l’hôtel La Pagerie, sur la Bien sûr, il y a davantage de monde générale avec les instances et les sivement par Picon puis Cointreau, comme celle des 240 ans de la plan- Un second bâtiment abrite la Maison presqu’île touristique de la Pointe-du- de janvier à mars, mais nous attirons collectivités. Donc on n’évolue pas, appartient depuis 2003 à la société tation, lancée en 2005 et composée de la distillation, un ancien chai Bout aux Trois-Ilets, a connu comme désormais une clientèle étrangère et ou pas assez vite. Les lourdeurs La Martiniquaise. Devenue une distil- de millésimes remontant à 1982”. A où colonnes à distiller et alambics beaucoup d’autres un gros creux de d’a aires toute l’année. L’arrivée des administratives pèsent : on reproche lerie ultramoderne, elle produit près déguster avec modération… et en permettent un voyage à travers le vague. Mais grâce à un saut qualitatif Américains, grâce à la compagnie à notre hôtel son absence de signalé- de quatre millions de litres de rhum prenant son temps. temps... On peut même y admirer important, il s’est bien relancé. Le aérienne Norwegian Airlines, nous tique pour le repérer, mais nous avons des bouteilles datant de 1885 et ayant point avec sa directrice d’exploitation a fait également du bien”. Certes, fait des demandes en ce sens depuis échappé à l’éruption volcanique ! Elodie des Chaumes. comme à peu près partout, l’année quatre ans à la mairie…” Et pour donner du mouvement à tout “Nous avons tout changé”. Lorsque la 2016 a été moins brillante : les atten- Plus généralement, la directrice cela, une association a ressuscité le société familiale CAEXHAM, installée tats, le virus Zika n’ont pas favorisé d’exploitation regrette les manques petit train des plantations qui emmène au François, a repris l’hôtel La Pagerie, l’a uence. 2017 s’annonce toutefois en termes d’infrastructures : “ici, les les touristes dans une paisible balade il avait besoin de bien davantage sous de meilleurs auspices. plages sont magnifi ques mais pas à travers les champs de bananes et qu’un coup de peinture. “Ce n’était aménagées. Essayez donc d’y trouver de canne à sucre. Le tout s’ache- pas une simple rénovation, explique Des douches sur les plages ! une douche, ou une poubelle ! Je vant forcément par une dégustation Elodie des Chaumes. Il fallait changer “Il nous reste pourtant beaucoup à pense qu’il faudrait revoir au départ © Philippe Martin Régions Magazine. © Philippe au musée. Ainsi, non contente de la commercialisation – nous n’étions faire”, poursuit Elodie des Chaumes, la répartition des budgets consacrés maintenir la tradition de qualité de ce plus référencés sur aucun site -, qui multiplie expositions dans l’hôtel au tourisme, peut-être dépenser un produit éminemment local qu’est le changer l’image de l’établissement, ou spectacles en soirée afi n de donner peu moins en communication mais rhum, la distillerie Saint-James parti- diversifi er sa clientèle, limiter les e ets à l’hôtel une vie propre. “Nous conti- mettre le paquet sur les infrastruc- cipe avec bonheur à l’essor touristique de la saisonnalité… Et bien sûr, rénover nuons un important travail de forma- tures, sur l’aménagement des lieux, de la Martinique. les murs et les équipements !” Deux tion du personnel, et l’une de nos en y consacrant au moins 70 % des Philippe Martin ans d’investissements et de travaux, satisfactions est de voir les apprécia- budgets. C’est une des conditions sans fermer l’hôtel un seul jour, avec tions très positives sur l’accueil, avec pour relancer vraiment le tourisme à au passage le gain d’une quatrième nos équipes très motivées, ainsi que la Martinique”. En tout cas, le message étoile et celui du très recherché label sur la propreté de l’établissement.” est passé. Le broyage de la canne à sucre (à gauche) “Qualité tourisme Martinique”. Mais elle pointe aussi les défauts et le et la visite des vieux alambics Philippe Martin en compagnie de Marc Sassier. Mais aussi des résultats chi rés : chemin qu’il reste à parcourir.

122 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 123 RHUM SAINT JAMES / PUBLI-REPORTAGE RHUM SAINT JAMES / PUBLI-REPORTAGE

Le Musée du Rhum La Maison de la Distillation

La Nouvelle Maison de la Distillation re- trace l’histoire de l’art distillatoire, au travers des différents appareils utilisés selon les époques, de l’alambic* cha- rentais aux colonnes à distiller.

En plus des pièces de collection, des anciens alambics employés par la distil- lerie Saint James depuis son origine, vous y découvrirez également la cave

à Millésime Saint James recelant, parmi NP NP une collection rare et exceptionnelle, des Millésimes de 1885 à nous jours.

*La distillation apparut en Occident au Moyen Age avec les arabes et le mot “al ambic” qui deviendra Alambic par la suite. A Sainte-Marie, le Musée du Rhum retrace l’histoire du rhum agricole à la Martinique au travers d’une exposition de photographies et d’an- ciennes affiches présentant la culture de la canne, les différentes étapes d’élaboration du rhum au vieillissement en fût.

Situé dans une très ancienne maison coloniale, le musée est contigu L’histoire de Saint James à la distillerie Saint James. Lors de la visite du musée, vous pourrez visionner un film documentaire mais également déguster l’ensemble En 1765, SAINT JAMES trouve ses ori-gines à Saint-Pierre de la Martinique. des rhums Saint James. Le nom d’une prestigieuse famille du Royaume-Uni fut donné à cet alcool de canne, afin d’être exporté vers la Nouvelle-Angleterre (Les Etats-Unis d’aujourd’hui).

Après l’éruption de la Montagne Pelée en 1902, la distillerie Saint James a été centralisée sur le site de Sainte-Marie, sur la côte Atlantique.

La marque SAINT JAMES ainsi que la célèbre “bouteille carrée” sont dé- Ouvert tous les jours de 9H00 à 17H00 posées en 1882. RHUMS MARTINIQUAIS SAINT JAMES 97230 SAINTE-MARIE Aujourd’hui, la distillerie Saint James élabore la plus large gamme de TEL 0596695037 - 0596693002 “Rhums Agricoles”. //

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TOURISME TOURISME

NP NP

© Comité martiniquais du tourisme JM Raggioli. martiniquais du © Comité Le tourisme attend son “plan Marshall”

La plage du Diamant, une des plus belles de la Martinique (mais il y en a bien d’autres) !

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La Martinique regorge d’atouts pour devenir “la“ destination touristique incontournable des Caraïbes. Mais elle sou re aussi de lourds handicaps, à commencer par l’état de son hôtellerie.

ien sûr, chaque plage est para- poubelles, ce qui oblige le touriste agréable pendant l’essentiel de disiaque. La longue couronne venu pique-niquer à se promener l’année, si l’on excepte les périodes Bde cocotiers des Salines, la avec son sac de détritus… ou à tout intermédiaires de la saison des pluies. sauvage baie de Tartane sur la abandonner sur place ! Ne parlons Des décors naturels splendides, et on presqu’ile de la Caravelle, les tortues pas de maîtres-nageurs surveillant les ne parle pas que des plages : dans le de mer nageant à quelques dizaines ébats des baigneurs, ou des surfeurs nord de l’île, le randonneur, et même de mètres du bord à Grande Anse : côté Atlantique… “C’est vrai que nous l’escaladeur, peut largement trouver autant de décors de cartes postales sou rons encore d’un manque d’in- son bonheur autour de la Montagne qui ne sont pas pour autant des frastructures et d’entretien des sites, Pelée, des Pitons du Garbet et du clichés. malgré le travail e ectué par l’O ce Parc naturel régional. Mais il y a l’envers du décor : aucune national des forêts”, admet Karine de ces plages, pourtant parmi les Mousseau, présidente du CMT, le plus fréquentées de la Martinique, Comité martiniquais du tourisme. “On veut que ne dispose de toilettes équipées ou Pour enchaîner aussitôt : “mais nous de douches pour rincer les corps disposons de tellement d’atouts !” la Martinique, salés par la mer des Antilles ou les Il y a bien sûr ce que l’on peut appeler vagues de l’Atlantique. Très peu de les “avantages naturels” : un climat ce ne soit pas que

Pour Karine Mousseau, présidente du Comité de tourisme, celui-ci a besoin d’un véritable les plages, mais “plan Marshall”. aussi l’accueil

chaleureux, Tout au bout de la presqu’île de la Caravelle, sur la côte est de la Martinique, les ruines du célèbre château Dubuc, un des sites les plus prisés la rencontre, par les randonneurs. Autre indicateur fi able, car sans cesse ment, à récompenser leurs meilleurs L’île, qui o re quelques superbes le bien-être, réactualisé : le classement établi vendeurs… tout en leur o rant un spots de plongée, a bénéfi cié bien par les croisiéristes, dont les notes décor de rêve. “Plusieurs sociétés involontairement de la vague d’at- le bonheur dans s’améliorent chaque année. Il est locales sont en train de se spécia- tentats qui a frappé certains pays du vrai que le front de mer de Fort-De- liser dans l’organisation de congrès, Maghreb ou du Proche-Orient, récu- la sécurité.” France est devenu très accueillant, de conventions”, se réjouit Miguel pérant une partie de leur clientèle. beaucoup plus qu’il y a quelques Laventure. Autre axe original : le “Nous devons aussi créer davantage “Il faut aussi rappeler que nous années… tourisme médical. “Les gens viennent d’événements, comme le raid des sommes un territoire français, que “Il nous faut à tout prix éviter d’ap- chez nous pour se soigner, bénéfi - Alizés qui est une belle initiative, nous faisons partie de l’Union euro- paraître comme o rant un tourisme ciant de l’infrastructure sanitaire poursuit Karine Mousseau. Nous péenne, poursuit Karine Mousseau. “monoproduit”, précise Miguel de qualité de la Martinique, tout en avons en projet un grand Festival qui Nous bénéfi cions d’un niveau de Laventure, conseiller exécutif à la profi tant bien sûr du décor”, explique serait organisé en collaboration avec sécurité important, un point devenu CTM en charge du tourisme. Certes, Karine Mousseau. Une clientèle la CTM, de la même façon que l’habi- essentiel pour les touristes du le balnéaire est essentiel, mais nous venant des autres îles de la Caraïbe tation Clément, avec son musée d’art monde entier, d’un système de santé avons beaucoup d’autres domaines à est ainsi en train de croître réguliè- moderne bénéfi ciant du partenariat excellent avec La Meynard, le plus exploiter. La navigation, la plaisance, rement. avec le Centre Pompidou, attire grand hôpital caribéen, parfaitement le nautisme en général, le surf, repré- désormais un public di érent. Et puis équipé, et pas seulement lui. Dans sentent autant d’attraits pour d’autres il nous faut sensibiliser la population tous les classements, la Martinique touristes. En plus, la Martinique a “L’hôtel où par des campagnes sur le thème : le apparaît comme la destination la développé un véritable savoir-faire, tourisme, c’est l’a aire de tous. On plus “secure” de la Caraïbe. Même une expertise technique qui entraîne je logeais avait, veut que la Martinique, ce ne soit pas chose pour l’état de nos routes, et une véritable reconnaissance des que les plages, mais aussi l’accueil aussi pour le niveau professionnel capacités de l’île et de ses habitants.” à lui seul, plus de chaleureux, la rencontre, le bien- des acteurs du tourisme : à force de Le tourisme dit “de niche” recèle bien être, le bonheur dans la sécurité.” formation, l’accueil s’est fortement d’autres potentiels. A commencer chambres que la Malgré les di cultés conjoncturelles amélioré, l’anglais est davantage par le tourisme d’a aires qui explose (vague d’attentats, virus Zyka), les parlé par les personnels, les lycées autour de la notion d“insentive”, ces totalité des hôtels bons résultats de l’année dernière hôteliers forment de vrais profes- réunions de travail où les entreprises (830.000 touristes accueillis, soit le sionnels”. cherchent à motiver leur encadre- meilleur score depuis le début des © Luc Olivier Comité martiniquais du tourisme. martiniquais du Comité Olivier © Luc de notre île !”

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l’hôtellerie. “Notre tourisme a besoin “Pour moi, c’est le seul secteur qui d’un véritable plan Marshall, n’hésite puisse créer des emplois pérennes pas à lancer la présidente du CMT. Il sur l’île. Le tourisme, c’est ce qui faut poursuivre l’aménagement des peut faire décoller la Martinique”, plages, un travail à mener avec les a rme avec force Karine Mousseau. communes, améliorer les sentiers En commençant par y faire atterrir de randonnée. Il faut casser défi ni- les avions…. tivement cette vision qui subsiste Philippe Martin La gastronomie (ici la langouste grillée) occupe une large place dans encore ici, que le tourisme n’est pas le tourisme martiniquais. une priorité martiniquaise, venue de cette période où certains politiques disaient “ne faisons venir personne, gardons notre indépendance, restons entre nous”… C’est aussi cette vision politique négative du tourisme qui explique les vingt ans de retard que nous avons pris par rapport à Sainte- Lucie ou Saint-Barth, par exemple. Et il en reste encore des traces.” Pour de nombreux acteurs du tourisme, la prise de conscience doit d’abord être politique, mais aussi déboucher sur des actions concrètes, comme une aide fi nan- cière accrue au secteur hôtelier, pour lui permettre de se désendetter et d’investir, pour pousser les inves- tisseurs locaux à lancer des projets © Comité martiniquais du tourisme D. Giral. tourisme D. martiniquais du © Comité de reprise ou de création. © Comité martiniquais du tourisme F. Smith. tourisme F. martiniquais du © Comité

Le saisissant décor de la Montagne Pelée.

NP NP

années 2000) s’expliquent aussi par à lui seul plus de chambres que la ment rénové par une structure fami- la diversifi cation des compagnies totalité des hôtels de notre île, qui liale martiniquaise (lire le “Focus” qui

aériennes. Les Allemands de Condor n’en compte que 3.600 !”, avoue lui est consacré) restent une excep- Montréal Francfort et leurs vols low-cost, les vols directs Karine Mousseau. tion. De plus, l’état de certains hôtels SAMAC (Société Aéroport Marti nique Aimé Césaire) Paris depuis les États-Unis (New York, laisse vraiment à désirer, malgré

Washington, Boston), la hausse des certaines situations exceptionnelles MontréalBoston Francfort Paris visiteurs venant du Canada (+ 12% avec accès direct à la mer… New-York l’an dernier), ont permis de relancer “Il faut casser “Nous avons, c’est clair, un vrai les arrivées aériennes quelque peu défi nitivement problème de compétitivité avec Washington Boston plombées par les tarifs d’Air France certains de nos voisins, où la New-York sur les vols Paris-Fort-de-France masse salariale et les cotisations Washington (parfois plus de 1.000 euros l’al- cette vision sociales sont parfois dix fois infé- ler-retour !). rieures aux nôtres. Bien sûr, nous Un vrai potentiel se dessine égale- qui subsiste avons quelques petites structures ment autour de destinations en de qualité qui marchent très fort, provenance d’Amérique Latine encore ici, que mais au-delà de 100 chambres, il L’ouverture (Brésil, Chili, Panama), qui permet- est di cile de proposer un modèle de la Martinique traient de “lisser” davantage l’étale- le tourisme n’est économique viable. Même le Club Miami « Ouvrir le ciel de la ment des visiteurs, car les périodes de Med s’en sort tout juste. Et les aides From Martinique to pas une priorité Martiniqueau Monde au mondethe World-Open Skies » congés de ces pays correspondent d’Etat versées au secteur hôtelier La HavaneMiami aux basses saisons martiniquaises. sont bien trop insu santes, si on les « FromDessertes Martinique opérées to parthe les World-Open compagnies Skies régulières » : San Juan martiniquaise.” compare aux subventions accordées La Havane Routes operated by the scheduled airlines : Reste le handicap majeur : la situa- à la culture de la banane”, déplore St Maarten DESSERTES Air OPÉRÉESCanada, Air Transat San Juan PAR LES COMPAGNIESAir Caraïbes, Air RÉGULIÈRES France, Corsair, XL Airways tion de l’hôtellerie sur l’île. “Je reviens Karine Mousseau. Rép. Dominicaine ROUTES OPERATED BY THE SCHEDULED AIRLINES : St Maarten Martinique Air Caraïbes, Air Antilles Express d’un congrès à Las Vegas où étaient Le départ en masse des grandes Air Canada, Air Transat St Lucia Rép. Dominicaine Barbados Air France présentes l’ensemble des compa- chaînes hôtelières comme Accor Le développement récent de Martinique Air Caraïbes, Air France, Corsair, XL Airways gnies aériennes américaines, et où ou Méridien, au milieu des années nouvelles formes d’accueil (meublés, Air Caraïbes,Cubana Air Antilles de Aviacion Express St Lucia Barbados Air France Air Antilles Express nous avons essayé avec l’équipe quatre-vingts, n’a jamais pu être belles villas avec piscine à louer, Cubana de Aviacion de l’aéroport du Lamentin, de faire compensé par les investisseurs résidences hôtelières) s’avère certes Air AntillesAir Express France, American Airlines davantage connaître la destination locaux. Des exemples comme celui positif, mais il ne crée que peu d’em- Air France,LIAT American Airlines LIAT Martinique. L’hôtel où je logeais avait de La Pagerie, aux Trois-Ilets, entière- plois. Il est donc capital de relancer Norwegian 1 Norwegian © Philippe Martin Régions Magazine © Philippe Condor Condor (à partir de Novembre 2016/ )

1 130 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017

CARTE DESSERTE 196x134.indd 1 08/02/2017 15:02 SAMAC / Publi-reportage SAMAC / Publi-reportage TOURISME

Les chi res du tourisme

La Martinique reçoit deux catégories les “autres excursionnistes” qui ar- Le tableau ci-contre retrace de visiteurs : d’une part les touristes rivent et repartent dans la journée par l’évolution annuelle de la qui demeurent au moins 24 heures avion ou par les navettes maritimes fréquentation touristique, qui a et au plus un an sur l’île, dans les opérant entre la Martinique, la Do- totalisé 878.860 visiteurs pendant structures d’hébergement minique, la Guadeloupe et Ste Lucie. l’année 2016. Le fl ux total de 2016 a à terre (hôtels, gîtes ruraux, ou Parmi eux, les excursionnistes-tête augmenté de 9,3 % comparativement chez l’habitant), ou dans leurs de ligne qui viennent débuter et à 2015. La fréquentation dépasse le bateaux, pour les plaisanciers. terminer leur croisière en Martinique. seuil de 850.000 visiteurs, qu’elle De l’autre les excursionnistes qui L’activité de port d’embarquement n’avait plus atteint depuis 2000. séjournent moins de 24 heures engendre ce fl ux d’excursionnistes La fréquentation des touristes dans l’île. Deux sous-groupes tête de ligne qui, dans leur grande a augmenté comparativement composent les excursionnistes : majorité, passent directement de l’aé- à 2015, pour atteindre 556.358 les croisiéristes ou visiteurs roport au navire. 58 navires ont ac- visiteurs, dont 37.055 plaisanciers. de croisière, qui arrivent sur les costé en Martinique en 2016, le Costa Alors que la fréquentation de navires de croisière et repartent Favolosa ayant, à lui seul, acheminé plaisance se soldait par une dans la journée ; 40.297 passagers dans l’île. diminution de 12 % comparative- ment à 2015, celle des touristes L’AéroportL’Aéroport MartiniqueMartinique de séjour progressait de 6.6 %. Le fl ux de touristes de séjour AiméAimé CésaireCésaire a atteint 519.300 visiteurs, le seuil de 500.000 n’avait plus été atteint depuis 2007. investitinvestit pourpour l’avenirl’avenir Enfi n, en 2016, l’ensemble des visiteurs (séjour et excursionnistes) de la destination a dépensé directement dans l’île 330 M€, L’évolution de la fréquentation touristique sur le trois dernières années soit une augmentation (source Comité martiniquais du tourisme). de 2,8 % par rapport à 2014. PortePorte d’entréed’entrée dede l’Europel’Europe dansdans opérées parpar lala compagniecompagnie millionsmillions à àl’horizon l’horizon 2030, 2030, implique implique la la la Caraïbe et les Amériques, Norwegian Air Shuttle (New York, modernisation et la mise en conformité la Caraïbe et les Amériques, Norwegian Air Shuttle (New York, modernisation et la mise en conformité l’Aéroport Martinique Aimé Césaire Boston et Washington/Baltimore), des infrastructures existantes. Les arrivées de croisiéristes à Fort-De-France bénéfi cient d’un nouvel essor. l’Aéroport Martinique Aimé Césaire Boston et Washington/Baltimore), des infrastructures existantes. se veut être un outil de référence le retour des vols croisières qui se veut être un outil de référence le retour des vols croisières qui au service du développement de représentent plus de 1 000 passagers Les travaux de modernisation de la au service du développement de représentent plus de 1 000 passagers Les travaux de modernisation de la la Martinique en proposant à ses supplémentaires par semaine en haute plateforme, initiés dès 2015 avec la mise la Martinique en proposant à ses plateforme, initiés dès 2015 avec la mise clients un aéroport moderne et supplémentairessaison, l’augmentation par semaine des rotations en haute en place de 5 nouvelles passerelles clients un aéroport moderne et en place de 5 nouvelles passerelles adapté à leurs besoins. saison,notamment l’augmentation vers le desCanada rotations ou pour accroître les capacités de adapté à leurs besoins. notammentencore le segment vers France, le Canada fortement ou traitementpour accroître du trafic, leles réaménagement capacités de encorecontributeur le segment avec France,une part fortement de 60% detraitement la surface dude trafic,stationnement le réaménagement en trois Des résultats de trafi c contributeurde passagers, avec participent une part pleinement de 60% parkingsde la surface de courte, de stationnement moyenne et longue en trois Des résultats de trafi c deà l’accroissement passagers, participent du trafic passagers pleinement et duréeparkings et lade misecourte, en moyenne service etd’une longue exceptionnels, durée et la mise en service d’une exceptionnels, àrésultent l’accroissement de la collaboration du trafic passagers dynamique et nouvelle centrale énergie pour assurer un développement sans résultentet efficace de entre la collaboration le Comité Martiniquais dynamique efficacementnouvelle centrale l’autonomie énergie de pourl’aéroport assurer unprécédent développement sans etdu efficace Tourisme, entre la Collectivité le Comité Martiniquais Territoriale enefficacement électricité l’autonomieet en carburant, de l’aéroport se précédent dude Tourisme,Martinique la et Collectivité la SAMAC Territoriale garants poursuivronten électricité jusqu’en et 2020.en carburant, se Fidèle à sa promesse d’ « Ouvrir le dedu Martiniquedéveloppement et la économiqueSAMAC garants et poursuivront jusqu’en 2020. Fidèleciel deà sala promesseMartinique d’au « MondeOuvrir le», dutouristique développement de l’île. économique et Ainsi, la SAMAC débutera en 2017 les ciella deSociété la Martinique Aéroport au MondeMartinique », touristique de l’île. travauxAinsi, la d’extensionSAMAC débutera du terminalen 2017 les la AiméSociété Césaire Aéroport (SAMAC) Martiniquese réjouit passagerstravaux d’extensionqui doteront dul’aéroport terminal Aimédes excellentsCésaire (SAMAC)résultats dese l’annéeréjouit Des infrastructures depassagers nouveaux quiparkings doteront avions l’aéroport et d’une nouvelle aire de traitement des des2016 excellents particulièrement résultats remarquablede l’année Des infrastructures de nouveaux parkings avions et 2016pour l’aéroportparticulièrement qui atteint remarquable un record modernes pour un passagersd’une nouvelle des vols aire régionaux. de traitement des pourhistorique l’aéroport de qui traficatteint unpassagers record modernesaéroport performant pour un passagers des vols régionaux. historiquedepuis la créationde trafic de la plateformepassagers : La SAMAC, soucieuse d’améliorer aéroportCette évolution performant du trafic passagers l’offre de service sur la plateforme et depuis1 864 la582 création passagers. de la plateforme : La SAMAC, soucieuse d’améliorer en phase avec les perspectives de de contribuer au développement de la 1 864 582 passagers. Cette évolution du trafic passagers l’offre de service sur la plateforme et développement et les orientations capacité hôtelière de l’île, a également Le développement des lignes vers en phase avec les perspectives de de contribuer au développement de la de nouvelles destinations – l’île de stratégiques de l’Aéroport Martinique inscrit dans son programme d’actions, Le développement des lignes vers développement et les orientations capacité hôtelière de l’île, a également la Dominique avec AIR ANTILLES et Aimé Césaire dont les hypothèses de un Aéropôle incluant un hôtel, un centre de nouvelles destinations – l’île de stratégiques de l’Aéroport Martinique inscrit dans son programme d’actions, Francfort (Allemagne) avec CONDOR croissance s’établissent à 2 millions d’affaires ainsi que des commerces et Aimé Césaire dont les hypothèses de la enDominique 2016, le maintienavec AIR desANTILLES dessertes et de passagers à échéance 2020 et 2,5 restaurants.un Aéropôle incluant un hôtel, un centre Francfort (Allemagne) avec CONDOR croissance s’établissent à 2 millions d’affaires ainsi que des commerces et 132 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 en 2016, le maintien des dessertes de passagers à échéance 2020SUPPLÉMENT et 2,5 restaurants.RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 133

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Le jardin de Balata. Les sites les plus visités

Les sites les plus visités de l’île sont bien sûr les distilleries (Trois Rivières à Sainte-Luce, La Mauny à Rivière- Pilote, Saint James à Sainte-Marie, Depaz à Saint-Pierre, La Favorite au Lamentin, etc.) qui accueillent à elles seules plus de 500.000 visiteurs par an. Viennent ensuite les musées qui dépendent directement de la CTM, l’Ecomusée de Rivière-Pilote, la Maison de la canne aux Trois-Ilets, la Maison des volcans au Morne- Rouge, le musée d’archéologie de Fort-De-France, le musée de la Pagerie consacrée à l’impératrice Joséphine à Trois-Ilets, etc. Auxquels il fait ajouter la magnifi que bibliothèque Schœlcher de Fort-de-France, face au parc de la Savane. Enfi n, parmi les visites les plus courues, on peut citer l’Habitation Clément et son centre d’art contemporain, au

François ; les Jardins de Balata au NP nord de Fort-de-France, les ruines du NP château Dubuc à la pointe de la presqu’île de La Caravelle, ou encore le Domaine d’Emeraude au Morne- Rouge. Sans oublier les sites naturels (la Montagne Pelée, les Pitons du Garbet, le parc naturel régional) et bien sûr les innombrables plages et spots de plongée : là, il y en a pour Joanna & sa grenouille tous les goûts ! Co-défenseurs de notre environnement La bibliothèque Schœlcher à Fort-de-France. Joanna Quetty, Sa grenouille,

© Comité martiniquais du tourisme D. Giral. tourisme D. martiniquais du © Comité productrice de bananes dévoreuse d’insectes L’habitation Clément. en Martinique et protectrice de nos cultures et protectrice de ses cultures UGPBAN RCS Fort-de-France 450 833 314 RCS Fort-de-France UGPBAN © Comité martiniquais du tourisme Luc Olivier. tourisme Luc martiniquais du © Comité Giral. tourisme D. martiniquais du © Comité www.bananeguadeloupemartinique.com 134 SUPPLÉMENT RÉGIONS MAG / N°136 / AVRIL 2017 La Collectivité Territoriale de Martinique

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